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Le député PS de l'Essonne Jérôme Guedj était l’invité de #LaGrandeInterview de Romain Desarbres dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.

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00:008h13, la grande interview CNews Europe 1 avec vous Jérôme Guedj. Bonjour Jérôme Guedj, député socialiste de l'Essonne.
00:07On va comme tous les jours balayer toute l'actualité évidemment et je voulais qu'on commence par le match d'hier soir France-Israël.
00:13On est en Europe, on est en France en 2024 et pour sécuriser un match France-Israël il faut 4000 policiers et gendarmes.
00:21Qu'est-ce que ça dit de la période que l'on est en train de vivre ?
00:25Ça dit la tension et la crispation évidemment, ça dit malheureusement que ce qu'on voulait éviter,
00:31ce qu'on était nombreux à vouloir éviter, à savoir l'importation du conflit sur le territoire national,
00:36a été rendu impossible par toutes celles et tous ceux qui estiment précisément que
00:41plutôt que de chercher des points de concorde et de rassemblement, on devrait pouvoir les trouver sur ce sujet-là.
00:46Ils sont les mêmes depuis le début, la demande de la libération des otages, le cessez-le-feu, la protection des civils palestiniens
00:53et la recherche d'une solution politique, il y a plutôt certains qui cherchent de la surenchère et qui vont y compris le chercher dans le sport.
01:01Ce n'était que du sport, hier j'étais au stade, moi je tenais à y être.
01:05C'était un match très ennuyeux, full ballistiquement parlant, hormis ce gardien israélien qui était très fort, la Peretz.
01:11Mais surtout ce qui était triste c'était de voir un stade de France quand même très vide.
01:16Il manquait des gens pour supporter l'équipe de France, peut-être que d'ailleurs si elle avait été plus et mieux supportée
01:21elle aurait réussi à trouver le chemin de la lucarne.
01:24Donc c'est un sentiment mitigé, il fallait y être pour nous rappeler que ce n'est que du sport.
01:29Pour dire que tous les appels au boycott ce n'est jamais une bonne chose.
01:32Je suis contre les formes de boycott, de mise au banc, j'ai des désaccords majeurs avec Benjamin Netanyahou.
01:38La veille je protestais, y compris dans la rue, avec toutes celles et ceux qui à gauche notamment s'insurgeaient de la politique de l'extrême droite israélienne,
01:49de Smodric ou de Benvir puisqu'il avait envisagé de venir à un gala.
01:53Donc on peut avoir cette position, avoir des désaccords majeurs avec le gouvernement israélien,
01:58mais ne pas mettre au banc des nations les sportifs israéliens, les artistes, les universitaires.
02:04Je suis contre tous les appels au boycott dans le champ universitaire, des relations avec les intellectuels, les chercheurs israéliens.
02:13On doit au contraire maintenir ce lien avec la société civile israélienne qui pour une partie d'entre elles est très mobilisée elle aussi.
02:19Il y a eu à Amsterdam de véritables chasseaux juifs.
02:22Le Premier ministre néerlandais a parlé de la surreprésentation de jeunes issus de l'immigration dans ce qui s'est passé à Amsterdam.
02:29Est-ce que ça vous surprend ? Est-ce que ça vous a surpris ? Est-ce que vous l'avez entendu le Premier ministre néerlandais dire ça ?
02:35Non mais moi ce qui m'a d'abord atterré et désespéré c'est qu'à nouveau pour du sport, avec les débordements qui sont inhérents aux sportifs,
02:43il y a des hooligans et donc des crétins parmi les supporters israéliens comme parmi les supporters de la...
02:51C'est pas ce qui s'est passé à Amsterdam là. C'est au-delà. C'est pas des affrontements.
02:54C'est bien ce que je dis. Je veux dire que ça c'est malheureusement des affrontements.
02:57On en a régulièrement dans le sport et singulièrement surtout d'ailleurs dans le football.
03:04En effet il s'est passé considérablement autre chose à Amsterdam puisqu'on est allé faire de manière indifférenciée la poursuite, la chasse à des supporters.
03:16Et moi cette image restera gravée de manière indélébile d'une personne qui au sol en train de se faire tabasser comme protection qui est obligée de dire je ne suis pas juif.
03:26Voilà. En arriver là pour moi c'est l'échec majeur.
03:29Il n'a pas dit je ne suis pas un supporter du Maccabi. Il n'a pas dit je ne suis pas israélien. Il a dit je ne suis pas juif.
03:34Ce qui ne veut pas dire que dans les deux autres cas ce serait une circonstance atténuante.
03:37Et je suis outré par celles et ceux qui là aussi ont exprimé des circonstances atténuantes en disant on pourrait lyncher en gros parce qu'on est un soutien d'Israël, parce qu'on serait un soutien du génocide.
03:51Sur la surreprésentation de jeunes issus de l'immigration. Je ne vous ai pas entendu.
03:56Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ? Moi je ne fais pas d'essentialisation. Je peux constater les choses.
04:04Mais vous voyez précisément à chaque fois qu'on s'adresse à telle ou telle catégorie de la société en disant c'est parce que vous êtes juif, c'est parce que vous êtes musulman que vous devez avoir telle attitude ou que vous avez telle ou telle attitude, je pense que c'est un échec.
04:19Et c'est d'autant plus nécessaire pour le coup de ne pas alimenter ces assignations identitaires des uns et des autres.
04:27Et ça va permettre de régler le problème si on ne décrit pas la réalité ?
04:32Mais moi je décris la réalité, je n'ai pas de problème. Si votre question est de savoir est-ce que parmi les différentes formes d'antisémitisme, il y a à côté de l'antisémitisme traditionnel de l'extrême droite, un antisémitisme qui existe dans le monde arabo-musulman, oui ça existe.
04:46Et ce serait une erreur que de dire que ça n'existe pas. Mais réduire la position des uns et des autres uniquement à ça, c'est pour ça que moi je ne veux pas qu'on s'adresse, je n'aime pas quand on s'adresse aux citoyens français.
05:00Moi je suis un député de la nation, en disant que vous devez penser ceci parce que votre origine culturelle ou religieuse devrait vous amener à penser ça.
05:07C'est ce qu'avait tenté de faire Jean-Luc Mélenchon à votre endroit ?
05:10Exactement.
05:11C'est ce qu'avait fait Jean-Luc Mélenchon à votre endroit ?
05:13Il l'a fait clairement, ça s'appelle de l'essentialisation.
05:15Considérer qu'on ne parle pas comme citoyen, comme député, comme homme de gauche, on parle d'où on vient.
05:22Moi quand je m'exprime dans le débat public, je ne m'exprime pas parce que je suis juif comme je ne pense pas quand je m'adresse à quelqu'un qu'il va entendre tel ou tel argument parce qu'il est catholique ou parce qu'il est musulman.
05:33Ça c'est la logique d'essentialisation, c'est la logique de communautarisation, c'est le contraire de l'universalisme républicain.
05:38Et quand on joue avec ça et qu'on a un responsable politique, alors on tourne le dos à justement cette histoire républicaine du pays, à la laïcité et surtout on tourne le dos à l'esprit de Concorde.
05:50Et moi c'est ça qui m'inquiète le plus, parce qu'à chaque fois qu'on segmente la société, on pose les jalons de la conflictualisation.
05:58Jérôme Guedj, député PS de l'Essonne, invité de la grande interview CNews Europe 1.
06:03Le constat de la ministre de l'Éducation Anne Jeuneté sur l'école est inquiétant.
06:07Elle s'exprime dans le Figaro, elle dit qu'il faut rétablir l'ordre, avant même de parler de savoir, elle dit qu'il faut rétablir l'ordre à l'école.
06:16Depuis trois ans, le nombre d'incidents graves déclarés dans nos établissements a été multiplié par deux.
06:21Elle dit qu'il y a de plus en plus de violences à l'école primaire.
06:25À l'école primaire, on a entre 6 et 11 ans.
06:27Comment en est-on arrivé là ?
06:29Moi je ne veux pas réduire l'école à ces questions-là qui sont essentielles.
06:33On entend des remontées d'inquiétude sur le respect de l'autorité.
06:39C'est la ministre de l'Éducation nationale.
06:42La ministre de l'Éducation nationale doit d'abord et avant tout se poser la question du fonctionnement de ce grand et nécessaire service public de l'éducation.
06:49On ne peut pas avoir un budget en préparation et qui sera adopté à coup de 49-3, avec 4000 postes d'enseignants potentiellement supprimés,
06:58et après s'émouvoir de la question de l'ordre.
07:00Parce que des enseignants, des adultes, de la présence dans l'établissement, c'est la transmission des savoirs, mais c'est aussi les conditions d'ordre et de sécurité.
07:08Donc les enseignants, il faut qu'ils puissent avancer sur les deux jambes.
07:11La question du respect de l'autorité est indispensable et je serai toujours le premier aux côtés des enseignants.
07:17Quand je vois encore hier une élève qui gifle un enseignant, là j'ai failli dire tolérance zéro,
07:23c'est-à-dire rappel qu'il ne peut pas y avoir de conditions d'enseignement sans le respect de l'ordre.
07:28Ils n'ont pas su réduire à eux-mêmes les professeurs sur le respect, sur l'autorité, en acceptant de se laisser tutoyer par exemple ?
07:34Non mais je ne veux pas avoir une vision vintage.
07:37Moi j'ai, à une époque, tutoyé des enseignants et le respect pouvait être concomitant.
07:43Donc il peut y avoir une proximité sans altérer le respect des valeurs, le respect de l'autorité.
07:52Mais encore une fois, faisons attention à ne pas réduire la mission d'enseignement, à la caricaturer et à la mettre uniquement sur ce terrain-là.
08:00Il faut des enseignants qui soient en nombre suffisant, il faut des enseignants qui soient correctement rémunérés.
08:06Moi je suis plus meurtri aujourd'hui par une forme de déprime dans le monde enseignant.
08:11Aujourd'hui, un enseignant qui débute, il gagne 1,3 fois le SMIC, quand au début des années 80, il gagnait environ deux fois le SMIC.
08:20C'est-à-dire qu'il y a eu une sorte de relégation dans la société du statut des enseignants.
08:26En Allemagne, le respect et la qualité du travail, c'est aussi parce qu'on a des enseignants qui sont presque deux fois plus payés en début de carrière que les enseignants français.
08:36Donc vous voyez, c'est une combinaison.
08:39Tout se passe à l'école, je suis absolument d'accord sur les principes de la République, la transmission des savoirs.
08:46Mais dans ce cas-là, il faut vraiment s'en donner les moyens et ne pas se payer de mots.
08:49Jérôme Gage, le budget, vous y faisiez allusion à l'instant, les postes de professeurs qui seraient supprimés, 4 000 postes.
08:56Il faut dire qu'il y a moins d'élèves scolarisés.
08:58C'est l'occasion précisément d'avoir moins d'élèves par classe.
09:05Oui, mais c'est une question de choix.
09:07Parce qu'on va parler du budget, ce n'est pas une question d'explosion des dépenses.
09:11Aujourd'hui, c'est un appauvrissement au niveau des recettes.
09:14Que ce soit pour le budget de la Sécurité sociale.
09:16Moi, j'ai beaucoup travaillé pendant trois semaines sur le budget de la Sécu et malheureusement, on n'a pas pu le voter à la fin.
09:21Ou pour le budget de l'État.
09:23Le choix qui est fait, c'est celui, c'est très facile de dire, il n'y a plus de recettes, il y a un déficit, donc on coupe dans les dépenses.
09:29C'est un problème de recettes.
09:31Que ce soit pour le budget de l'État où il y a environ presque 60 milliards depuis 2017 de recettes qui ont été diminuées.
09:39Que ce soit par des exonérations d'impôts, par des suppressions d'impôts.
09:44Qui concernent une petite partie.
09:46Ce n'est pas l'impôt du plus grand nombre qui a été supprimé.
09:50Sur la Sécurité sociale, on est à 80 milliards d'exonérations de cotisations patronales.
09:55Est-ce que ça marche ?
09:57Est-ce que quand le gouvernement, pour la première fois, réfléchit et se dit peut-être qu'on peut revenir sur certaines de ces exonérations.
10:035 milliards d'euros, ce n'est pas colossal.
10:05Eh bien, c'est sa propre majorité, je mets beaucoup de guillemets, qui rejette ce type de dispositions.
10:11Donc on a un problème de recettes, pas un problème de dépenses.
10:13Michel Barnier qui dit dans Sud-Ouest qu'il utilisera probablement le 49-3.
10:17C'est plus que probable, non ?
10:19C'est certain.
10:20La différence avec Elisabeth Borne, c'est qu'il ne le fait pas dès le début.
10:23Puisqu'il pense qu'il va pouvoir mieux négocier avec les sénateurs républicains, de la droite républicaine au Sénat.
10:32Et donc quand le texte reviendra, fin novembre, début décembre, après une commission de mixte paritaire, il y aura un 49-3.
10:38Mais le résultat est le même.
10:40Moi, je suis frustré comme parlementaire, si je vous reparlais du budget de la Sécu, de ne pas avoir pu parler par exemple du gel des pensions de retraite.
10:46On n'a pas pu aborder dans l'hémicycle ce sujet-là.
10:49Ils ont fait traîner pour qu'on n'y arrive pas.
10:51Pourtant, ça préoccupe l'ensemble des retraités de savoir si au 1er janvier 2025, ils vont avoir une revalorisation de leurs pensions de retraite.
10:58Ça a été annoncé par le Premier ministre.
11:00Et elle sera revalorisée.
11:02Mais au bout du bout, j'espère que tout le monde a bien compris que ce ne sera pas à la hauteur de ce qui était prévu.
11:08C'est une sorte de demi-mesure.
11:09Il y a au moins 9 millions de retraités qui seront pénalisés, puisque seuls ceux qui ont des retraites inférieures au SMIC, à 1 400 euros, auront une demi-revalorisation.
11:20Et l'année d'après, en 2026, ce sera sur la base de cette demi-revalorisation à 0,9 % au lieu de 1,8 %.
11:28Concrètement, c'est quelques centaines d'euros de moins par an pour des gens qui ont besoin de payer leur mutuel, qui ont besoin d'avoir un peu de mou pour leur quotidien, leur logement ou faire plaisir à leurs petits-enfants.
11:42C'est ça qui va manquer dans le budget des retraités.
11:45Et je le redis, alors que d'autres solutions étaient possibles.
11:48Dans ce même budget de la Sécurité sociale, à la place de cette mesure, nous, on avait dit qu'on pouvait dégager des retraites pour taxer, par exemple, les retraites chapeau, pour taxer les distributions gratuites d'actions.
11:58Ce n'est pas le commun des Français qui était concerné.
12:01La politique, c'est des choix.
12:02Et là, on a fait les mauvais choix de pénaliser tous les retraités plutôt que d'aller mettre dans l'effort collectif et dans une forme de patriotisme économique,
12:13ceux qui, par exemple, continuent à distribuer de grands dividendes et beaucoup de dividendes aujourd'hui.
12:18Jérôme Gage, député PS de l'Essonne, invité de la grande interview CNews Europe 1.
12:22Je vais vous entendre sur la grève des fonctionnaires.
12:26Plusieurs syndicats de fonctionnaires veulent faire grève le 5 décembre.
12:29Ils refusent les économies demandées, notamment les trois jours de carence et la répulsion de l'indemnisation des petits arrêts maladie.
12:36Vous comprenez cette grève de fonctionnaires le 5 décembre ?
12:38Dans ce pays, le service public, il est absolument indispensable.
12:42Je suis un peu effaré quand je vois le nouveau ministre de la fonction publique tweeter de manière enthousiaste et complètement béate face à Elon Musk
12:52ou quand je vois Valérie Pécresse qui dit qu'il faut faire un comité de la hache pour sabrer dans la bureaucratie.
12:58La réalité, c'est sabrer dans les services publics.
13:00Concrètement, c'est l'hôpital, c'est l'école dont on vient de parler, c'est la police et la justice.
13:04Il n'y a pas d'économie à faire dans les services publics ? Tout va bien ?
13:06Je serais le dernier à vous dire ça. Il y a de l'efficacité et de l'efficience de la dépense publique qu'il faut chercher partout.
13:12Mais il faut d'abord se poser la question de la qualité du service.
13:16Et la grève ?
13:17La grève, c'est un constat d'échec, toujours.
13:20Je préfère qu'il y ait des préavis, qu'on négocie et que le gouvernement, par exemple, se dise que sur les jours de carence
13:26ou sur la moindre indemnisation des petits arrêts de travail, comme vous le dites, il faut se poser la question.
13:32Pourquoi il y a ça ?
13:33Pourquoi il y a la question de qualité de vie au travail, de pénibilité dans un certain nombre de ces métiers ?
13:37Pourquoi la fonction publique territoriale ?
13:39Je voulais lever les... Moi, j'ai été président d'un département. J'avais 4 500 agents.
13:44Pourquoi il y a plus d'arrêts maladie dans la fonction publique ?
13:46Parce que le profil des gens qui travaillent dans la fonction publique n'est pas le même.
13:51Il y a plus de femmes dans la fonction publique.
13:54On a une population plus âgée en termes de pyramides des âges.
14:00Et puis, il ne faut pas oublier qu'il y a des métiers pénibles dans la fonction publique.
14:03Il ne faut pas avoir une vision courtelinesque du fonctionnaire.
14:06Mais il y a des métiers pénibles dans le privé.
14:08Ils existent aussi, mais vous savez, le rapport de Ligas, sur la base duquel la discussion a eu lieu,
14:14dit que les différences ne sont pas gigantesques entre les 11 jours, 6, d'absentéisme pour raison maladie dans le secteur privé
14:24et les 14 jours dans le secteur public.
14:27La différence, c'est le profil des métiers et d'âge des agents de la fonction publique.
14:33Jérôme Guège, sur CNews Europe 1, à votre place, fin octobre, il y avait un autre élu,
14:38j'allais dire élu local, vous êtes député, mais en tout cas, c'était Christian Estrosi, maire de Nice.
14:43Il nous disait que la question de l'emploi à vie des fonctionnaires, je pense aux abus,
14:47parce que c'est la question sous-jacente sur les arrêts maladie.
14:51Est-ce que les fonctionnaires n'abusent pas des arrêts maladie parce qu'ils ont de l'emploi à vie ?
14:55Il disait que la question de l'emploi à vie des fonctionnaires devait être posée.
14:59Non, mais il y a des vieilles lunes de la droite républicaine qui consistent à dire qu'il y a des abus.
15:05Dans ce cas-là, je veux bien qu'on pose la question.
15:09Vous savez, la contrepartie de l'emploi à vie, c'est le fait que les fonctionnaires, globalement, sont moins payés.
15:15En début de carrière, en déroulement de carrière, on parlait des enseignants que des autres.
15:19Vous avez une sorte de deal implicite, vous avez une garantie de l'emploi et vous acceptez une forme de modération salariale tout au long de votre vie.
15:29Moi, je poserais plutôt la question de la pertinence encore de ce deal sur le volet du niveau de la rémunération.
15:39On ne peut pas avoir une qualité de...
15:41Aujourd'hui, regardez, on a des difficultés de recrutement.
15:44On ne sait pas ce qu'on va faire demain si on manque de profs, de maths dans certains collèges ou dans certaines académies.
15:51Pourquoi on a une grande démission, y compris dans le champ de la santé ?
15:55On a des difficultés à recruter des infirmières aujourd'hui pour faire tourner les services d'urgence ou les services d'anesthésie.
16:01Imaginez un monde sans fonctionnaires.
16:03Je sais que c'est la mode ou que c'est paresseux et facile de dire du mal des fonctionnaires, mais c'est vieux comme le monde.
16:09Sauf que dans les moments de crise, quand il y a une tempête ou des incidents climatiques,
16:13dans les moments de drame, quand il y a des attentats, dans des moments de cohésion nationale,
16:17on repose toujours sur la qualité du service public dans ce pays et ne l'oublions pas.
16:21Une dernière question.
16:22Le parquet a réclamé cinq ans d'inéligibilité pour Marine Le Pen dans le procès des assistants parlementaires du FN.
16:27Si les juges suivent le parquet, Marine Le Pen ne pourra pas se présenter à la prochaine présidentielle.
16:32Vous comprenez que la justice puisse décider de fait de qui peut ou pas se présenter ?
16:38La loi est dure, mais c'est la loi.
16:40Je n'avais pas entendu Marine Le Pen, je crois même quand cette loi a été votée, ou les évolutions de celle-ci, s'y opposer.
16:46Je me rappelais même d'une Marine Le Pen qui disait « c'est scandaleux les politiques qui volent l'argent des Français ».
16:53Je me rappelle qu'elle disait ça au moment du procès Juppé en 2004 ou en 2005.
16:57Il ne faut pas oublier que d'après les réquisitions, manifestement,
17:01le RN, de manière organisée, en bande organisée, a volé l'argent des Français en détournant des financements publics au profit de son parti.
17:13Vous savez, la démocratie, c'est l'état de droit.
17:17Si les juges estiment qu'on ne respecte pas la loi et que cette loi prévoit cette peine d'inéligibilité, c'est ainsi.
17:25Je sais qu'elle poussera des cris d'orfraie, mais je suis respectueux de l'état de droit.
17:31On verra les décisions du juge le moment venu.
17:34Cela ne veut pas dire que pour autant je refuse la confrontation avec les idées du RN.
17:38Elle aura lieu de toute manière.
17:40Il y a Marine Le Pen, il y a Jordan Bardella.
17:42Ils ont de quoi présenter des candidats aux différentes élections.
17:45Jérôme Guedj, député PS de l'Essonne, était l'invité de la grande interview CNews Europe 1.
17:49Merci à vous, bonne journée.

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