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Marion Maréchal, députée européenne et présidente d’Identité-Libertés, était l’invité de #LaGrandeInterview de Sonia Mabrouk dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.

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Transcription
00:00Bonjour Marion Maréchal et bienvenue à la grande interview sur CNews et Europe 1.
00:04Vous êtes députée européenne et rappelons pour nos auditeurs et téléspectateurs, Marion Maréchal,
00:09que vous avez été tête de liste reconquête aux Européennes,
00:12puis il y a eu un désaccord avec Éric Zemmour lors des législatives,
00:15ce qui a entraîné votre séparation politique.
00:17Et vous venez d'annoncer le lancement de votre mouvement intitulé Identité-Liberté
00:23pour faire gagner, dites-vous, dans le Figaro le camp national.
00:27Est-ce que vous proposez le zemmourisme sans Éric Zemmour ?
00:30Déjà merci de m'accueillir en effet pour faire cette annonce importante
00:33d'un lancement d'un nouveau parti, qui ne se veut pas d'ailleurs un énième parti,
00:38mais plutôt un parti pivot qui, je l'espère, en effet contribuera à la victoire du camp national,
00:41parce que, vous savez, moi j'ai 34 ans, j'ai deux petites filles,
00:44j'évolue dans un pays aujourd'hui ruiné, fracturé par le séparatisme,
00:50en proie et gangrénée par une insécurité dramatique,
00:54et donc je veux que le camp national gagne.
00:55Je n'ai que cette obsession et donc c'est tout l'objet de ce mouvement que je lance,
01:01qui se veut finalement une pierre supplémentaire à l'édifice.
01:05Vous savez, moi j'ai commencé la vie politique en 2012, j'avais 22 ans.
01:09Quand bien même on ne serait pas d'accord avec moi,
01:10je pense qu'on peut m'accorder une chose, c'est de ne pas avoir varié dans mes idées.
01:13J'ai toujours défendu le courant que je porte encore aujourd'hui,
01:17qui pour faire simple est celui d'une droite civilisationnelle
01:19qui se veut à la fois identitaire, libérale et conservatrice, si je devais faire simple.
01:25On va en parler et vous proposez également, Marion Maréchal, toujours,
01:28puisque vous parlez de votre cohérence, qu'on va interroger l'union ou la coalition des droites.
01:32Expliquez-nous, parce que vous voulez l'appliquer ou la construire avec Marine Le Pen,
01:36qui n'a jamais voulu cette union des droites.
01:38Ici même, à la grande interview, elle rejette cette idée.
01:41D'ailleurs, elle-même ne s'est jamais définie comme étant de droite.
01:44Alors, moi je dis qu'il y a eu un avant et un après à l'élection législative anticipée.
01:47Il y a eu un phénomène à l'espoir à l'occasion de cette élection législative,
01:51une ébauche de coalition, d'ailleurs, entre d'un côté le Rassemblement national et Éric Ciotti,
01:56qui a franchi le pas du cordon sanitaire.
02:01Et puis, à l'issue de ça, malheureusement, indéniablement, une défaite,
02:05dont il faut tirer un certain nombre de leçons.
02:07Moi-même, d'ailleurs, j'avais soutenu cette coalition.
02:09C'est ce qui a amené le désaccord, vous vous en souvenez, avec Éric Zemmour,
02:13qui a conduit à mon exclusion de reconquête.
02:16Mais au-delà de ça, ce qu'il faut constater, c'est que nous n'avons pas rassemblé assez de Français.
02:21Qu'il y a aujourd'hui un certain nombre de Français qui manquent,
02:23qui sont des Français plus urbains, plus âgés, retraités, plutôt issus de l'ouest de la France.
02:30Et donc, ce que je souhaite faire, et l'énergie que je souhaite consacrer dans les années à venir,
02:34c'est précisément d'aller convaincre ces Français,
02:36qui pour beaucoup, Français de droite ou de centre droit, n'ont pas fait barrage,
02:40se sont abstenus et pour autant n'ont pas passé le cap de faire confiance à la coalition nationale.
02:46On va être avec l'idée d'une coalition, d'une union des droites,
02:49qui selon vous, si je vous comprends bien, aujourd'hui a infusé dans l'esprit de Marine Le Pen.
02:53Marine Le Pen est aujourd'hui convaincue de cette union des droites.
02:56Indéniablement, cette logique de coalition aujourd'hui a émergé,
02:59puisque le Rassemblement national, une fois de plus, a fait le choix de travailler avec le parti d'Éric Ciotti,
03:04que trois parlementaires ont été, et proches de moi, élus précisément par le biais du soutien de cette coalition.
03:12Donc nous avançons, et moi j'aimerais aujourd'hui que le camp national pratique ce qui finalement est pratiqué
03:16par l'ensemble de la vie politique française.
03:17Je veux dire, aujourd'hui, la gauche travaille en coalition,
03:20en étant capable de façon complémentaire d'additionner leurs différences.
03:23On voit à certains égards un Bruno Retailleau,
03:26considéré pourtant comme conservateur évolué dans un gouvernement centriste.
03:30Donc oui, je suis convaincue qu'aujourd'hui,
03:32j'aurai évidemment beaucoup plus de facilité à travailler avec Marine Le Pen
03:35sur ce qui nous rassemble, qu'à certains égards, Bruno Retailleau avec M. Migaud à la justice.
03:40Travailler avec Marine Le Pen, et donc derrière Marine Le Pen,
03:43parce que s'il y a une union des droites, une coalition, ce serait derrière elle.
03:46Pour vous, elle est aujourd'hui la candidate naturelle de ce camp national.
03:51Aucune question ne s'oppose.
03:52Je pars d'un principe très simple.
03:54Les Français ont choisi, les Français ont décidé, à l'heure où nous parlons,
03:58de placer le Rassemblement National comme premier parti de France et premier parti de la coalition.
04:02Et donc, naturellement, Marine Le Pen, qui est la candidate du Rassemblement National,
04:06est de fait la candidate la plus légitime pour porter la voix du camp national à l'élection présidentielle.
04:11C'est pourquoi, d'ailleurs, je la soutiendrai, et je souhaite la soutenir derrière,
04:15pas seulement pour qu'elle puisse, évidemment, gagner à l'élection présidentielle,
04:19mais que derrière, nous puissions construire une majorité à l'Assemblée nationale,
04:22qui est, j'ai envie de dire, le défi peut-être le plus compliqué.
04:25Et pour cela, il faut, me semble-t-il, additionner nos forces.
04:28C'est la formule que j'emploie dans mon interview au Figaro,
04:31où je dis qu'un trimaran, c'est la Bretagne qui vous parle, est plus rapide qu'un catamaran,
04:35surtout quand le vent est de face.
04:36Donc, je crois que nous serons plus forts à trois que, simplement, à deux,
04:39avec le ARN et Eric Ciotti, d'où la création d'Identité-Liberté.
04:42Le vent, on va en parler, parce que quand il change, est-ce que vous-même vous avez changé ?
04:45Vous nous direz quelle est votre cohérence politique.
04:47Mais tout d'abord, justement, est-ce que vous avez évoqué, simplement,
04:49cette idée de coalition avec Marine Le Pen et Eric Ciotti ?
04:52Bien sûr. Eric Ciotti sera notre invité demain.
04:54Moi, j'ai des contacts, évidemment.
04:55Ils sont au courant ? C'est pas de l'ordre de souhait de votre part ?
04:57Non, j'ai évidemment des contacts très réguliers avec Marine Le Pen, Jordan Bardella et Eric Ciotti.
05:01Je leur ai exposé cette nécessité, me semble-t-il, de rassembler les Français
05:06par une coalition de mouvements à la fois autonomes et complémentaires.
05:11Et j'ai eu face à moi des gens qui étaient réceptifs à cette idée
05:14et à cette volonté, en effet, de vouloir élargir le champ du camp national.
05:18Donc, j'ai bon espoir que nous puissions travailler en bonne intelligence pour les élections à venir.
05:22Alors, sur le fond, Marion Maréchal,
05:24d'abord, dans un moment d'atomisation de la scène politique,
05:27vous proposez un nouveau mouvement politique.
05:29Donc, on va interroger ce hennième mouvement.
05:31Vous souhaitez incarner, dites-vous, la droite civilisationnelle.
05:34En quelques mots, ce matin, sur ces news européens,
05:37comment qualifier sa droite civilisationnelle ?
05:39Quels sont ses piliers, ses fondamentaux ?
05:41Alors, en quelques mots, ce n'est pas si simple, mais je vais tâcher d'être efficace.
05:44La droite civilisationnelle, c'est une droite qui veut défendre à la fois la protection,
05:50la transmission, la conservation de tous les attributs de la civilisation française et européenne
05:55qui nous élève et nous singularise à travers le monde, si je puis dire.
05:58Et donc, ça passe dans ses attributs par le droit à la continuité historique et culturelle des Français,
06:05d'une part, qui est le peuple de référence auquel les nouveaux arrivants doivent s'assimiler.
06:10Ça passe évidemment par la valorisation et la fierté d'un héritage partagé
06:16qui est à la croisée de la Grèce, de la chrétienté et de Rome, bien évidemment.
06:20Ça passe aussi par un certain rapport au monde et à l'autre
06:25qui fait qu'en Europe et en France singulièrement, nous avons une certaine vision de l'homme,
06:30de la dignité humaine, de l'égalité également entre les hommes,
06:34de la famille, de l'affiliation, du rapport entre les sexes, de la mort.
06:38Et que tout cela fait partie d'un certain nombre de valeurs que je souhaite aussi défendre,
06:43parce que je crois qu'elles sont, vous avez également une petite fille,
06:46parce qu'elles sont, et c'est le cas pour mes filles aussi, les conditions de leur liberté et de leur émancipation.
06:51Mais alors, je vous entends bien, j'aurais posé cette question à Eric Zemmour
06:54et il m'aurait peut-être fait la même réponse avec les mêmes mots.
06:58Quelle différence aujourd'hui avec la droite d'Eric Zemmour, maire maréchal,
07:01qui défend, selon lui, la civilisation chrétienne et l'identité française,
07:05et une ligne, il l'a souvent dit, golo-bonapartiste.
07:08Mais écoutez, c'est très simple. Moi, je n'ai pas changé d'idée, une fois de plus,
07:10depuis que j'ai rejoint Eric Zemmour.
07:12Et si j'ai rejoint Eric Zemmour en 2022, à ce moment-là,
07:14c'est que nous partageons, pour l'essentiel, les idées qui nous ont rassemblés.
07:19Maintenant, le désaccord politique qui nous oppose aujourd'hui,
07:21il tient à, finalement, la manière de faire en sorte que ces idées ne soient pas simplement
07:26des idées d'opposition, mais des idées qui arrivent au pouvoir.
07:29Et c'est vrai que, de ce point de vue-là, les élections législatives ont été une rupture,
07:32puisque, je l'ai rappelé, j'ai soutenu la coalition Eren Ciotti,
07:35et Reconquête, la direction de Reconquête, a souhaité, à l'inverse,
07:38présenter un maximum de candidats face à cette coalition,
07:40alors que, je le rappelle, à cette époque, il y avait un risque majeur
07:43de voir la coalition de gauche et d'extrême-gauche arriver aux affaires.
07:47Par ailleurs, aujourd'hui, Éric Zemmour prône, de fait, une sortie de la politique.
07:52J'ai vu sa rentrée de l'université d'été, où il disait qu'il faut, finalement, se dépolitiser.
07:56Moi, je vous dis l'exact inverse, pour aller vers la métapolitique.
08:00D'ailleurs, vous avez pris ce chemin-là avec votre faculté, avec votre école.
08:04Je suis très attachée au combat intellectuel et culturel,
08:06et j'avais, en effet, monté une école face à la grande grainwalk, aujourd'hui, des universités.
08:10Je trouve ce combat très important, mais je crois qu'aujourd'hui,
08:12bien au contraire, il faut faire de la politique.
08:14Il faut que le camp national gagne.
08:16Nous n'avons plus de temps, nous n'avons plus le luxe de perdre.
08:19C'est l'obsession qui doit nous animer.
08:21J'entends Marion Marchand, mais quitte à revenir à faire...
08:23Parce qu'il y a aujourd'hui, je l'ai dit, une atomisation de la scène politique,
08:26et parfois des personnalités, je ne pense pas à Sarah Knafo, qui font le buzz médiatique.
08:30Vous vous dites qu'il faut faire de la politique différemment,
08:32il faut revenir par les partis, par un nouveau mouvement, aujourd'hui,
08:35dans une scène aussi émiettée.
08:37Je dis que le but n'est pas, évidemment, et ce n'est bien sûr pas l'objet de la création du mouvement
08:41aujourd'hui, Identité, Liberté, que je vais diriger, de diviser.
08:45Le but, au contraire, c'est de renforcer.
08:48C'est-à-dire d'être capable de parler ensemble à des personnes différentes.
08:53Et je crois que, je l'ai toujours dit d'ailleurs, je ne vais pas faire une révélation en vous disant cela,
08:57qu'aucun parti politique ne peut gagner seul.
09:00Pas plus d'ailleurs le Rassemblement national que d'autres,
09:02et donc il y a besoin d'avoir une diversité de points de vue.
09:05Mais qui ne l'a pas compris, ça ? Pardonnez-moi.
09:07Les exemples étrangers nous le parlent.
09:09Est-ce que Marine Le Pen a compris qu'elle ne peut pas gagner seule ?
09:12J'en suis convaincue. Je vous dis, preuve en œil,
09:14il y a eu une ébauche de coalitions au moment des élections légitimes,
09:16mais qu'il faut encore structurer davantage et avancer.
09:18Une fois de plus, arrêtons de croire que nous sommes plus intelligents que les autres.
09:21Regardons ce qui se passe à l'étranger.
09:22Moi, aujourd'hui, je suis dans un groupe européen,
09:24les conservateurs et réformistes européens,
09:25dans lesquels siègent Georgia Melloni, les Finlandais, les Suédois, les Tchèques,
09:29qui sont aujourd'hui au pouvoir.
09:30Tous ces partis arrivent au pouvoir dans le cadre d'une coalition.
09:33Mais c'est vrai aussi aux Pays-Bas.
09:35Il n'y a pas d'autres exemples.
09:36Mais avec des différences majeures.
09:37C'est-à-dire qu'aujourd'hui, est-ce que vous nous dites ce matin
09:39qu'il faut quand même acter de différence pour construire une coalition ?
09:42Je prends quelques exemples, comme ça c'est clair pour nos auditeurs et téléspectateurs.
09:46Vous n'avez pas la même appréhension des sujets sociétaux que Marine Le Pen
09:50sur les différents sujets qui sont les droits LGBT, l'IVG, la PMA et la GPA.
09:54Marine Le Pen a dit, elle l'a redit lors de la présidentielle,
09:57je n'en enlèverai pas un droit nouveau aux Français.
10:01On connaît vos positions.
10:02Certains lieutenants de Marine Le Pen vomissent la manif pour tous.
10:06Comment vous allez vous entendre sur ces points-là ?
10:08Mais le propre d'une coalition, c'est de mettre autour de la table des gens
10:11qui ne sont pas en accord sur tout.
10:12Parce que si on n'a pas de différence, on est dans le même parti.
10:14Si aujourd'hui je ne suis pas retournée au Rassemblement national,
10:17c'est bien que j'ai un certain nombre de différences.
10:19Vous les avez notamment évoquées sur les sujets de société.
10:21C'est vrai également sur les sujets économiques et sur d'autres aspects.
10:25La réforme des retraites est un grand écart.
10:27Et une fois de plus, je crois que c'est important de le rappeler,
10:30si nous voulons gagner, précisément, il faut pouvoir s'additionner.
10:34La gauche nous en fait la démonstration.
10:36Les exemples étrangers nous en font la démonstration.
10:38Maintenant, mon but, c'est de faire en sorte que cette voie-là continue de vivre
10:42dans cette coalition, qu'elle puisse être représentée,
10:45qu'elle puisse peser, qu'elle puisse influer.
10:47Je ne compte pas renoncer à cette autonomie.
10:49T'importe ce que vous dites.
10:50Vous ne comptez pas renoncer à cette autonomie.
10:52Dans Le Parisien ce matin, reprenant une sémantique habituellement réservée aux étrangers,
10:57un député RN, je le dis, dont on ne connaît pas le nom, lance à votre sujet
11:01que vous devez vous assimiler.
11:03Vous comptez vous renier pour faire partie du RN ?
11:06En politique, on n'échappera jamais aux petites phrases, aux hostilités,
11:10aux règlements de compte.
11:12Il faut passer outre. Il faut être plus intelligent.
11:15Moi, aujourd'hui, je crois qu'il y a des gens au Rassemblement national,
11:17et je les ai vus, j'ai échangé avec eux,
11:19qui ont envie de tirer les leçons des élections législatives.
11:21Il y en aura d'autres qui n'auront pas envie d'en tirer les leçons
11:23et qui auront toujours envie de faire cavalier seul.
11:25Mais moi, mon objectif, c'est de travailler avec ceux qui ont compris cela,
11:28qui ont tiré les leçons et faire en sorte que l'identité-liberté puisse apporter
11:32ce qui a manqué et convaincre les Français qui ont manqué la fois dernière.
11:35Par exemple, quelle différence majeure ou indépassable vous auriez avec Bruno Rotaio ?
11:39Vous avez évoqué l'exemple italien.
11:41Le ministre de l'Intérieur, qui semble prendre exemple ou pour modèle,
11:44en tous les cas ce que fait Giorgia Meloni,
11:46propose d'ailleurs une task force pour lutter contre l'immigration clandestine.
11:50Voilà quelqu'un qui, si on vous comprend bien,
11:52pourrait faire partie aussi de cette coalition.
11:54Déjà, permettez-moi d'émettre une certaine satisfaction
11:57puisque durant la campagne des élections européennes, on l'a vite oublié,
12:00mais j'étais la seule à défendre le bilan de Giorgia Meloni,
12:03parfois sous les moqueries des autres partis de droite et notamment des Républicains.
12:09Aujourd'hui, tout le monde s'accorde sur la réussite de son bilan sur les questions migratoires,
12:13mais aussi sur les questions économiques, sur la question de la défense des valeurs.
12:15Je tiens à rappeler d'ailleurs qu'aujourd'hui,
12:17le mouvement qui est l'allié officiel en France de Giorgia Meloni, c'est nous.
12:21Parce que nous appartenons au même groupe européen.
12:24Avec là encore des différences.
12:25Mais comme naturellement...
12:27Majeur, notamment sur la livraison d'armes pour Israël.
12:29Mais là encore, dites coalition.
12:31Naturellement, d'un pays à l'autre, les traditions diplomatiques varient,
12:35les intérêts parfois ne sont pas toujours convergents,
12:37donc c'est naturel qu'il y ait quelques différences.
12:39Mais on va dire que sur l'essentiel de cette vision civilisationnelle
12:41de la défense de l'identité européenne, nous sommes évidemment en accord.
12:44Et donc aujourd'hui, nous sommes les alliés de Giorgia Meloni
12:47et cette affaire de task force, ça n'est jamais finalement que la mise en application,
12:52et j'en suis très heureuse, on attend que ce soit effectif,
12:54mais en tout cas la volonté de mise en application
12:56de ce que je défendais pendant les élections européennes,
12:58qui est le blocus naval.
13:00Qui était en fait la coopération militaire volontaire d'États européens,
13:04et évidemment notamment de la France et de l'Italie,
13:06pour pouvoir renforcer le contrôle des frontières,
13:08évidemment en Méditerranée, qui n'était pas effectif,
13:12puisqu'à ce moment-là, Gérald Darmanin, lui, préférait accueillir l'Océane Viking,
13:16donc ce bateau de clandestins à Toulon, au moment où Giorgia Meloni tentait de le bloquer.
13:20Donc Bruno Retailleau, vous vous dites qu'il reprend votre proposition,
13:24mais alors je poursuis ma question.
13:26Et donc j'en suis très heureuse.
13:27J'entends bien, mais est-ce qu'il aurait sa place lui-même finalement dans ce camp national,
13:30ou est-ce que c'est la vraie droite version, j'allais dire, Nicolas Sarkozy ?
13:33Comment vous voyez le ministre de l'Intérieur ?
13:35Moi je suis depuis longtemps, ce que fait évidemment Bruno Retailleau,
13:37et je ne vais pas vous nier qu'il y a un certain nombre de points de convergence entre nous.
13:41Maintenant, je n'arrive pas, je suis désolée, à m'enthousiasmer pour un gouvernement
13:45dont, me semble-t-il, la durée de vie sera aussi réduite que les marges de manœuvre.
13:49Au-delà de la bonne volonté de Bruno Retailleau,
13:51et j'attendrai qu'il y ait un bilan pour me prononcer,
13:53parce que vous savez, on a un peu soupé des grandes déclarations d'autorité et de fermeté,
13:56donc j'attends maintenant qu'il y ait des résultats et un bilan,
13:58et je souhaite qu'il y en ait, et j'espère qu'il y en aura.
14:00Mais je suis dubitatif pour une raison simple,
14:02c'est que Bruno Retailleau, je ne remets pas en cause sa sincérité,
14:04a fait le choix aujourd'hui d'intégrer un gouvernement centriste,
14:09qui est quand même à l'origine du bilan que nous connaissons sur tous ces sujets-là,
14:12et qui cohabite avec un ministre de la Justice,
14:17qui lui est socialiste, voté contre les peines planchées,
14:20et au moment de la passation de pouvoir,
14:22faisait l'apologie du bilan de Christiane Taubira.
14:25C'est vrai qu'on a connu le duo Gérald Darmanin-Dupont-Moretti,
14:29ça aboutit quand même à une explosion de la délinquance et de la sécurité,
14:32donc une fois de plus, je m'en tiendrai aux actes,
14:34je souhaite qu'il y en ait, je souhaite qu'il y ait une réussite,
14:36mais j'attends de voir, voilà, j'attends de voir.
14:38Des questions aussi sur votre positionnement.
14:40Pour conclure, Mme Marchal, vous venez d'interroger la cohérence en tout cas de ce gouvernement.
14:43Quelle est la vôtre aujourd'hui ?
14:45Certains des militants, plus largement de Reconquête,
14:48pourraient s'interroger sur une forme de migration politique.
14:51Qu'est-ce que vous répondez à ceux qui vous accusent ou vous accuseraient de trahisants ?
14:54Non, mais je ne crois pas qu'on puisse remettre en cause ma cohérence.
14:57Lorsque j'ai rejoint Éric Zemmour et Reconquête en 2022,
15:00c'était sur la promesse de l'union des droites,
15:01que je défendais déjà quand j'étais au rassemblement national,
15:04en défendant que lui aussi depuis très longtemps.
15:06Oui, mais tout à fait, mais je ne remets pas ça en cause.
15:08Je ne remets pas d'ailleurs en cause ce qu'Éric Zemmour a pu apporter sur le débat public.
15:11Maintenant, ce que je constate, c'est qu'au moment des élections européennes,
15:13cette promesse a commencé à être trahie,
15:15puisque vous savez ce qui nous a opposé, la direction de Reconquête,
15:17dont Éric Zemmour, souhaitait prendre comme adversaire principal Jordan Bardella.
15:21Là où je souhaitais concentrer toute mon énergie à combattre la gauche,
15:24qui pour moi est le principal aujourd'hui, non pas seulement adversaire politique,
15:27mais ennemi de la France, comme LFI aujourd'hui se manifeste.
15:31Et l'aboutissement de ce désaccord, c'est les élections législatives,
15:34où ils ont fait le choix de présenter un maximum de candidats à Reconquête,
15:37là où je ne voulais pas prendre le risque d'affaiblir la coalition.
15:40Donc une fois de plus, quand cette promesse d'union des droits a été trahie,
15:43j'en ai tiré les conclusions.
15:44Trahie ? Union des droits a été trahie ?
15:46De fait, et par cohérence, je tâche de trouver une autre voie
15:50pour qu'elle puisse s'appliquer, se mettre en œuvre,
15:52et surtout que le camp national puisse enfin faire appliquer les idées
15:55que nous défendons depuis des années,
15:57puisqu'une fois de plus, la course contre la monte démographique est lancée.
16:00Nous n'avons plus beaucoup de temps.
16:01Chaque fois qu'une entreprise et un savoir-faire disparaissent en France,
16:05ce sera extrêmement compliqué de le reconstruire.
16:07Et donc il faut que nous allions vite.
16:09Avec cette coalition et ce mouvement intitulé Identité, Liberté.
16:14Merci Marion Maréchal de votre grande interview ce matin et à bientôt.
16:17A bientôt.

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