• il y a 2 mois
Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros

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00:00:00Bonjour à tous et bienvenue à l'heure des pros sur Europe 1 jusqu'à 9h30 et sur CNEW jusqu'à 10h30.
00:00:07Lorsqu'il a écrit la France Orange Mécanique en 2013,
00:00:11Laurent Oberthon essuie les critiques de la sphère médiatique.
00:00:15Je relisais ce matin ce que Mediapart avait écrit il y a 11 ans.
00:00:20Le papier est disponible en ligne sous le titre « Un flagrant délit sécuritaire ».
00:00:25Oberthon est disqualifié.
00:00:27Présenté comme le chef du lobby sécuritaire au service de l'extrême droite,
00:00:32Mediapart parle d'un bêtisier.
00:00:35Je cite Mediapart parce que du journal Le Monde à France Inter en passant par Libération,
00:00:40beaucoup de mes chers confrères sont des enfants de Mediapart.
00:00:4411 ans plus tard, Laurent Oberthon était en dessous de la réalité.
00:00:48La France Orange Mécanique est là.
00:00:50Et si vous souhaitez connaître mon intuition, ce n'est que le début.
00:00:53À Marseille, un jeune homme de 14 ans est devenu un assassin.
00:00:56Il effectuait un contrat, tueur à gage, 14 ans.
00:00:59Un détenu en prison l'avait contacté sur Internet pour réaliser ce contrat.
00:01:03C'est ce détenu qui a prévenu la police.
00:01:06La tiermondisation de la France est en marche.
00:01:08Le narco-banditisme est en place.
00:01:10Une violence inouïe gangrène les villes, les quartiers.
00:01:13Et ceux qui dirigent le pays, par déni, par lâcheté, par incompétence,
00:01:17refusent le diagnostic.
00:01:20Ce n'est évidemment pas un déplacement d'Emmanuel Macron à Marseille
00:01:23qui changera quelque chose.
00:01:24Depuis 40 ans, les cassandres qui annoncent le chaos sont disqualifiés.
00:01:30Nous y sommes.
00:01:31Argent public, école, drogue, violence.
00:01:34Jamais la France, depuis 1945, n'avait traversé pareille séquence.
00:01:40Mais je le crains, tout ça n'est que le début.
00:01:43Le pire est à venir.
00:01:46Il est 9h02, Chana Lousteau.
00:01:50...
00:01:59Bonjour Pascal, bonjour à tous.
00:02:01De nouvelles violences ces dernières heures en Martinique.
00:02:0411 policiers ont été blessés pendant un affrontement avec des militants.
00:02:08Une action de blocage a été menée aux Lamantins,
00:02:10sur un axe routier majeur, toujours contre la vie chère.
00:02:13Les policiers ont été violemment pris à partie.
00:02:15Il y a eu des jets de pierres et de bouteilles.
00:02:17Cinq individus ont été interpellés.
00:02:2011 départements sont en vigilance orange ce matin.
00:02:23On attend beaucoup de pluie.
00:02:24Il y a des risques d'inondations, notamment dans les Alpes-Maritimes,
00:02:28où toutes les écoles seront fermées aujourd'hui.
00:02:30Et puis demain, la tempête Kerk arrivera sur le nord du pays.
00:02:33Au programme, beaucoup de vent et de fortes précipitations.
00:02:36Et puis, cette nuit, Donald Trump organisait une cérémonie d'hommage
00:02:40aux victimes du 7 octobre chez lui, en Floride.
00:02:43Et il a dit que les massacres commis par le Hamas
00:02:46n'auraient jamais eu lieu s'il avait été au pouvoir écouté.
00:02:49L'attaque du 7 octobre n'aurait jamais eu lieu si j'avais été président.
00:02:55Ces dernières années ont prouvé que la faiblesse n'engendre que la violence et la guerre.
00:03:00Et vous voyez que c'est de la faiblesse, mais aussi qu'il y a beaucoup de haine.
00:03:04Ce n'est pas seulement de la faiblesse, c'est aussi de la haine.
00:03:07Voilà pour l'essentiel de l'information. C'est à vous, Pascal.
00:03:10Merci beaucoup, Chana Al-Oustourni, avec Sabrina Medjeber ce matin,
00:03:14avec Joseph-Français Scarron, avec Philippe Guibert, avec Joachim Leflocq-Imad,
00:03:17avec Gautier Lebrecht. On parlera évidemment de ce qui se passe à Marseille.
00:03:20Le déni, le déni, s'il fallait retenir qu'un seul mot depuis 40 ans,
00:03:24le déni aura gouverné la France tous azimuts depuis 40 ans.
00:03:29Le déni, ça n'existe pas.
00:03:32Et j'invite tout le monde à lire ce qui a été écrit sur la France,
00:03:36Orange-Médecanique, il y a 11 ans.
00:03:39C'est en ligne. Allez, avec Internet, c'est facile.
00:03:42Voyez toutes les critiques qui étaient mises en place.
00:03:46Mais je voulais qu'on commence évidemment cette émission par Emmanuel Macron,
00:03:49qui a été sifflé hier. Et c'est toujours triste, forcément,
00:03:52lorsqu'un président de la République est sifflé.
00:03:54Il a été sifflé à deux reprises.
00:03:56Durant les commémorations du 7 octobre,
00:03:58quelques 4 000 personnes étaient attendues hier soir au Dôme de Paris.
00:04:01Là, les Français juifs sont... Le divorce est consommé
00:04:04entre les Français juifs et Emmanuel Macron,
00:04:07qui ne comprennent pas son attitude globalement depuis un an.
00:04:11Je vous propose d'écouter M. Barnier.
00:04:14Je veux aussi témoigner, comme je l'ai fait tout à l'heure
00:04:18en recevant leur famille, mon soutien personnel
00:04:22et l'engagement, qui est aussi celui du président de la République,
00:04:26à tout mettre en œuvre pour les faire libérer.
00:04:29La France...
00:04:35La France n'abandonne jamais ses enfants.
00:04:40Ça, c'est la première fois. Et il va y avoir un deuxième passage
00:04:43où le président de la République sera de nouveau sifflé.
00:04:46Chers amis, je vous le dis pour finir ce soir simplement,
00:04:51avec gravité, solennellement,
00:04:54vous pouvez compter sur le président de la République,
00:04:57sur le Premier ministre, sur...
00:05:02Vous pouvez compter sur le président de la République,
00:05:05sur le Premier ministre, sur tous les membres du gouvernement.
00:05:11Si vous me permettez, M. Barnier, il aurait dû dire
00:05:15vous pouvez compter sur nous.
00:05:17C'est-à-dire qu'il lit ses feuilles, mais il peut comprendre peut-être
00:05:20que le président de la République, et je ne pense pas qu'il l'ait fait exprès,
00:05:23de le reciter une deuxième fois.
00:05:24Non, c'est peut-être dans son discours.
00:05:26Oui, mais tu peux modifier parfois ton discours.
00:05:28Absolument.
00:05:29S'adapter, je sais que pour un homme politique, c'est compliqué comme idée,
00:05:32mais ça peut exister de ne pas lire simplement ce qu'il lit, en fait.
00:05:37C'est le respect des institutions.
00:05:39Non, c'est le respect des institutions.
00:05:41Il ne l'aurait pas cité, on l'aurait critiqué de ne pas citer le président.
00:05:43Non, mais il l'a cité une première fois, il est sifflé.
00:05:45Vous pouvez compter sur...
00:05:47Il aurait pu passer entre les gouttes.
00:05:49Peut-être.
00:05:50François Hollande a également été sifflé, vous allez entendre.
00:05:52Le seul qui n'a pas été sifflé, d'ailleurs, c'est, à juste titre,
00:05:55il y a eu des propositions très claires.
00:05:57Nicolas Sarkozy.
00:05:58Nicolas Sarkozy, qui a été du côté des Français juifs.
00:06:01Écoutez cette séquence.
00:06:04Monsieur le président de la République, cher François Hollande,
00:06:07merci d'être là ce soir.
00:06:15D'abord, il faut saluer, comme vous l'avez fait vous-même,
00:06:18les présidents Nicolas Sarkozy et François Hollande.
00:06:26Quand on salue la France insoumise, ça a des conséquences.
00:06:30Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
00:06:32Tout ça est compréhensible.
00:06:34Vous avez un président de la République qui ne défile pas contre l'antisémitisme
00:06:37et qui, le jour de la commémoration, explique qu'il ne faut pas vendre des armes à Israël,
00:06:42alors qu'il n'en vend pas.
00:06:44Je comprends que les Français juifs soient troublés.
00:06:51Ce matin, vous avez montré...
00:06:53Une archive.
00:06:55Ça m'a tout de suite fait penser à ça.
00:06:57En 1992, François Mitterrand se rend au Veldiv
00:07:00et se fait huer par la communauté juive.
00:07:02De mémoire, c'est la dernière fois qu'un président de la République
00:07:05s'était fait huer par la communauté juive.
00:07:07On se souvient de Robert Baninter qui dit
00:07:09« Vous m'avez fait honte à l'époque président du Conseil constitutionnel,
00:07:11ancien garde des Sceaux ».
00:07:13Robert Baninter, quand on parlait de François Mitterrand,
00:07:15il devenait un peu aveugle.
00:07:17Non, il défendait François Mitterrand.
00:07:19Il devenait aveugle par rapport à son propre discours.
00:07:21On l'écoutera dans quelques secondes.
00:07:23Les ambiguïtés de François Mitterrand le dérangeaient moins que des ambiguïtés ailleurs.
00:07:25C'est ce qu'avait dit Philippe Aiguillebeau.
00:07:27Non, c'est simplement qu'il avait dit « Vous m'avez fait honte
00:07:29parce que c'était un lieu où on ne siffle pas ».
00:07:31C'est ça que Baninter dit.
00:07:33Oui, mais la communauté juive reprochait à François Mitterrand
00:07:35de ne pas reconnaître l'implication de la France dans la rave du Veldiv.
00:07:37Donc c'était normal que ça soit au Veldiv.
00:07:39C'est plus compliqué que ça.
00:07:41Enfin ok, mais c'est le débat.
00:07:43On ne va pas reprendre le débat sur Vichy.
00:07:45C'est-à-dire que la position française jusqu'à Jacques Chirac,
00:07:49c'est de dire, ça a été bien facile d'ailleurs la position française,
00:07:53la France c'était à Londres.
00:07:55Et la France, ce n'était pas Vichy.
00:07:57Bon, ça c'est la position facile.
00:07:59De De Gaulle à Mitterrand.
00:08:01Tous les policiers de France, tous les magistrats de France
00:08:03qui collaborent et les mêmes en 1945 vont changer de camp.
00:08:07Pas tous.
00:08:09Si on dit tous, là on va se faire...
00:08:11Et en plus...
00:08:13Aucun magistrat n'a démissionné, pardonnez-moi.
00:08:15Non, mais il y en a beaucoup aussi qui ont joué.
00:08:19Il y a des sections spéciales.
00:08:21Il y a un magistrat qui a envoyé une section spéciale de Costa Gavras.
00:08:23Chez les policiers, il n'y a pas tous.
00:08:25Pas tous, non.
00:08:27Bousquet par exemple, à Mitterrand.
00:08:29Par exemple.
00:08:31Vous avez raison.
00:08:33La majorité.
00:08:35La majorité c'est que la France a été collabore.
00:08:37Pas la France.
00:08:39L'Etat a trahi.
00:08:41L'Etat a trahi, l'administration a trahi.
00:08:43Le travail de mémoire a eu lieu,
00:08:45fort heureusement sur ces thématiques-là.
00:08:47Aujourd'hui, on n'a pas affaire à cet antisémitisme historique.
00:08:49L'antisémitisme classique de base
00:08:51n'arrive pas avec un bouquin de Rabatteau de Maurras.
00:08:53Aujourd'hui, c'est un nouvel antisémitisme.
00:08:55Qui n'a rien à voir avec le débat dont on parle.
00:08:57Et acclamé dans toute la France.
00:08:59Oui, c'est vrai.
00:09:01Et les mêmes reviennent quand De Gaulle arrive sur toutes les places.
00:09:03Voilà.
00:09:05De Gaulle, c'est d'avoir mis...
00:09:07Parce qu'autrement, c'était injouable.
00:09:09Nous avons mis le camp des vainqueurs.
00:09:11Bon.
00:09:13Écoutons cette séquence de...
00:09:1592, le président de Mitterrand sifflait.
00:09:19Mitterrand !
00:09:21Arrête !
00:09:23La dignité de la cérémonie...
00:09:25Je me serais attendu
00:09:27à tout éprouver.
00:09:29Sauf le sentiment
00:09:31que j'ai ressenti il y a
00:09:33un instant.
00:09:35Et que je vous livre avec toute ma force
00:09:37d'homme. Vous m'avez fait honte.
00:09:39Vous m'avez fait honte
00:09:41en pensant à ce
00:09:43qui s'est passé là.
00:09:45Vous m'avez fait honte.
00:09:47Il y a la dimension, évidemment,
00:09:49toujours exceptionnelle
00:09:51de Robert Badinter lorsqu'il prend la parole.
00:09:53L'orateur exceptionnel.
00:09:55C'est vrai qu'il y a
00:09:57des zones d'ombre sur François Mitterrand.
00:09:59Je cite souvent Manuel Valls...
00:10:01Ils ne sont plus d'ombre, d'ailleurs.
00:10:03Manuel Valls dit que Jacques Attali,
00:10:05Robert Badinter, quand on parle de Mitterrand,
00:10:07ils deviennent aveugles.
00:10:09Ils refusent de voir cette part d'ombre
00:10:11de François Mitterrand.
00:10:13Il y a une interview exceptionnelle
00:10:15de Jean-Pierre Elkabbach.
00:10:17Il faut vraiment voir cette tête.
00:10:19La phrase que je retiens de Mitterrand,
00:10:21c'est « Jeune homme, vous ne savez pas de quoi vous parlez ».
00:10:23C'est facile, sans doute, en 2024,
00:10:25de prendre des lunettes de 2024
00:10:27pour juger 1940-1942.
00:10:29Aujourd'hui, on voit ça,
00:10:31les choses étaient infiniment plus poreuses.
00:10:33Et les frontières infiniment plus poreuses.
00:10:35Vous savez, Gauthier, qu'il y a une résistance
00:10:37qui vient de Bigi.
00:10:39C'est ce que les historiens
00:10:41ont appelé les historiques.
00:10:45Il y a le bouquin formidable
00:10:47de Moulin de la Barthe,
00:10:49que je conseille à tout le monde de lire.
00:10:51C'est un livre absolument extraordinaire.
00:10:53Pierre Péant aussi a beaucoup écrit là-dessus.
00:10:55Elleffi sifflait hier au Dôme de Paris.
00:10:57Comme le président, c'est quand même un symbole.
00:11:01Le 7 octobre est un choc français.
00:11:03Un clivage idéologique
00:11:05sépare désormais le camp du déshonneur
00:11:07qui, avec Elleffi, voit des résistants
00:11:09là où la conscience universelle
00:11:11reconnaît des terroristes
00:11:15et celui des français de l'autre côté
00:11:17qui comprennent que le 7 octobre
00:11:19menace toutes nos démocraties
00:11:21loin des seules frontières d'Israël.
00:11:29Heureusement,
00:11:31Elleffi a choisi
00:11:33d'hystériser notre débat public
00:11:35en cultivant
00:11:37le clientélisme
00:11:39et les assignations identitaires.
00:11:41Alors, je le dis ce soir avec gravité,
00:11:43que Elleffi
00:11:45trouve encore des alliés
00:11:47au sein de la gauche républicaine
00:11:49est un outrage,
00:11:51une trahison.
00:12:01Mais François Hollande, il est allié
00:12:03Il est là, François Hollande,
00:12:05il est allié.
00:12:07Il n'y a personne sur un plateau de télévision
00:12:09qui lui dit, mais vous avez vendu votre âme
00:12:11au diable avec Elleffi.
00:12:13Parce que c'est la réalité.
00:12:15Manuel Valls l'a dit encore hier matin.
00:12:17Il a accepté l'alliance.
00:12:19Il se présente tout seul.
00:12:21Il prend bien soin de choisir les endroits où il va.
00:12:23Il a accepté quand même cette alliance.
00:12:25Même si cette déclaration
00:12:27depuis le 7 octobre sur ce sujet...
00:12:29Il n'y a pas de même.
00:12:31Vous vous retrouvez dans une alliance avec la France insoumise.
00:12:33Il n'y a pas de mais. Il a accepté cette alliance.
00:12:35Vous avez beau critiquer la France insoumise...
00:12:37Pas tous ensemble,
00:12:39pensez à nos amis d'Europe 1, Gautier Lebret.
00:12:41Il n'y a pas d'ambiguïté à avoir.
00:12:43François Hollande, ce n'est pas pour rien, il se fait huer hier.
00:12:45Il a accepté de s'allier avec la France insoumise.
00:12:47L'antisémitisme,
00:12:49ce n'est pas si grave au fond.
00:12:51Ça devrait être une ligne rouge, ça devrait empêcher tout accord.
00:12:53Vox populi.
00:12:55Evidemment sur les plateaux de télévision, tout le monde se tait.
00:12:57Quand Hollande est là, Vox populi, Vox dei.
00:12:59Au dôme, il se fait siffler.
00:13:01C'est ça la réalité.
00:13:03Vox populi.
00:13:05Par ailleurs, ce n'est pas uniquement une question d'alliance.
00:13:07C'est aussi un bilan dont François Hollande est comptable
00:13:09en matière d'inaction, d'islamisme,
00:13:11de politique migratoire déraisonnable.
00:13:13Tout ça, ça a été les carburants de l'antisémitisme
00:13:15auquel on assiste aujourd'hui.
00:13:17Ça s'appelle le déni depuis de nombreuses années.
00:13:19Je vous ai cité tout à l'heure, c'est Henri Dumoulin
00:13:21de la Barthette.
00:13:23C'est un des meilleurs bouquins sur Vichy.
00:13:25C'est un haut fonctionnaire.
00:13:27Ça s'appelle le temps des illusions.
00:13:29Juillet 1940.
00:13:31Avril 1942.
00:13:33Lisez ce bouquin qui est extraordinaire
00:13:35parce que c'est un bouquin
00:13:37qui est écrit au fil de la plume.
00:13:39Précisément à ce moment,
00:13:41à cette époque-là.
00:13:43Il a été publié en 1948, mais c'est une sorte de journal
00:13:45qui est publié.
00:13:47Monsieur Aliot a pris la parole pour expliquer
00:13:49pourquoi le président de la République
00:13:51est sifflé.
00:13:53Il paie le flou artistique
00:13:55sur sa position.
00:13:57On se souvient tous, après le massacre du 7 octobre,
00:13:59une position très offensive
00:14:01contre le Hamas, une demande de coalition.
00:14:03Et puis petit à petit,
00:14:05un délitement de sa position
00:14:07jusqu'à arriver la veille
00:14:09ou l'avant-veille de la commémoration
00:14:11pour dire qu'il faut priver Israël
00:14:13de livraison d'armes.
00:14:15Il y a une incompréhension totale et un flou
00:14:17sur sa position.
00:14:19Il sait très bien que la France ne livre que des composants
00:14:21pour le dôme de fer et ne livre pas d'armes
00:14:23pour en parler.
00:14:25Et donc c'est plus sa demande aux Américains
00:14:27de ne plus en livrer qui a choqué
00:14:29que le fait de faire croire que la France livre des armes
00:14:31alors qu'on n'en a plus, même pas pour nous, si vous voulez.
00:14:33Et puis on peut écouter quelques secondes
00:14:35pendant que je vous donne cette information.
00:14:37Le chanteur franco-israélien Amir a chanté un hymne israélien
00:14:39« Am Yisraël shay »
00:14:43Le peuple israélien,
00:14:45le peuple d'Israël,
00:14:47vit à la soirée du CRIF.
00:14:49Et c'est un moment de grande émotion
00:14:51peut-être de partager quelques secondes.
00:15:05Même si Bruel a également été sur scène,
00:15:07je précise quand même que Giorgia Meloni
00:15:09hier était à la grande
00:15:11synagogue de Rome.
00:15:21La couleur de ce jour
00:15:23s'en sursigne recours.
00:15:27Patrick Bruel donc,
00:15:29Giorgia Meloni était présente hier
00:15:31à la grande synagogue de Rome avec 8 ministres
00:15:33mais évidemment la situation
00:15:35italienne n'est pas la même que la situation
00:15:37française. C'est-à-dire que pourquoi y a-t-il
00:15:39des réticences en France
00:15:41à aller dans la grande synagogue
00:15:43de Paris ? Vous le savez
00:15:45très bien. Et pourquoi en Italie
00:15:47Mme Meloni y va ?
00:15:49Vous le savez aussi.
00:15:51Il n'y a pas les mêmes ambiguïtés, ça c'est sûr.
00:15:53Il y a deux raisons. Il y a les raisons que nous connaissons bien,
00:15:55c'est-à-dire la raison de communautarisme
00:15:57et il y a aussi la raison qui est la tradition
00:15:59du gué-d'Orsay. Parce qu'on ne peut pas oublier
00:16:01aussi que de Gaulle avait décrété l'embargo
00:16:03sur les armes israéliennes au moment de la guerre des 6 jours,
00:16:05que Pompidou l'avait aussi décrété l'embargo
00:16:07au moment de la guerre du Kippour.
00:16:09Simplement ces personnes-là
00:16:11ont oublié que depuis
00:16:13évidemment le monde arabe n'est plus
00:16:15ce qu'il était dans les années 60-70.
00:16:17Juste un détail pour eux, ils ont oublié ça.
00:16:19Je suis d'accord avec Joseph.
00:16:21Effectivement, il s'inscrit peut-être et certainement
00:16:23même dans un
00:16:25alignement de la position
00:16:27historique de la France.
00:16:29Mais il agit également en fonction des
00:16:31composantes sociologiques de la société française
00:16:33depuis les années 80.
00:16:35Il table, à mon sens,
00:16:37sur la loi du nombre. Et M.
00:16:39Emmanuel Macron s'inscrit dans ce que
00:16:41M. Philippe de Villiers appelle l'hypermésie
00:16:43des lâchetés. Il a laissé
00:16:45tomber les Français de confession juive,
00:16:47ne serait-ce que sur le plan de la symbolique.
00:16:49On ne lui demande pas de choisir un camp ou un autre,
00:16:51on lui a demandé le jour de la marche contre l'antisémitisme
00:16:53de marcher à leur côté
00:16:55et il a préféré s'en extraire
00:16:57pour ne pas, ou en tout cas
00:16:59ménager les susceptibilités de certaines
00:17:01communautés en France. C'est ça l'arrêt.
00:17:03C'est pour ça que ces moments de public
00:17:05sont intéressants.
00:17:07Et révélateurs. Mais on sait tout ça.
00:17:09Bien sûr, on le sait.
00:17:11Peut-être même François Hollande a-t-il été étonné
00:17:13d'être sifflé. Il est possible que
00:17:15le monde dans lequel il vit, personne
00:17:17ne vienne lui dire
00:17:19quoi que ce soit. Probablement.
00:17:21Il a été étonné parce qu'il s'est
00:17:23voté dans la logique.
00:17:25Il est étonné parce que c'est ça la déconnexion.
00:17:27Parce que lui, de son point de vue, il se dit qu'il est dans les
00:17:29déclarations jésuites.
00:17:31C'est pas grave de les baptiser avec LFI.
00:17:33C'est un mouvement de résistance.
00:17:35On passe notre temps à parler de déconnexion.
00:17:37C'est un exemple
00:17:39chimiquement pur de déconnexion.
00:17:41De facto avec LFI, ne nous portez pas
00:17:43sur ces positions.
00:17:45Bien sûr.
00:17:47Mais parce que rien ne lui pose problème
00:17:49d'ailleurs à cet homme.
00:17:51Sauf lui peut-être.
00:17:53Non mais c'est vrai. Il incarne
00:17:55ce qu'il y a de... Quand tu fais
00:17:57de la politique, ce qu'il y a de pire,
00:17:59une mélange de cynisme, d'absence
00:18:01d'opportunisme.
00:18:03Je trouve que d'être si peu
00:18:05engagé dans... Tout glisse sur lui
00:18:07comme la pluie. Voilà.
00:18:09C'est dommage d'être comme ça
00:18:11et de faire de la politique comme ça.
00:18:13Il me semble-t-il.
00:18:15Alors Trump, déclaration étonnante.
00:18:17Oui, il n'y aurait pas eu le 7 octobre.
00:18:19Écoutez.
00:18:25L'attaque du 7 octobre
00:18:27n'aurait jamais eu lieu si j'avais été président.
00:18:35Ces dernières années ont prouvé
00:18:37que la faiblesse n'engendre
00:18:39que la violence et la guerre.
00:18:41Et vous voyez que c'est de la faiblesse
00:18:43mais aussi qu'il y a beaucoup de haine.
00:18:45Ce n'est pas seulement de la faiblesse,
00:18:47c'est aussi de la haine.
00:18:49Il y a beaucoup de haine d'un certain côté.
00:18:51Ce dont nous avons besoin plus que jamais,
00:18:53c'est du retour d'un leadership américain
00:18:55inébranlable et d'une force américaine
00:18:57incontestée.
00:18:59Il dit pareil sur l'Ukraine,
00:19:01ce qui est sans doute plus plausible
00:19:03que sur l'attaque de Hamas.
00:19:05Ça n'aurait en effet rien changé.
00:19:07Parce qu'une des raisons des attaques du Hamas,
00:19:09ce sont les accords d'Abraham.
00:19:15Ce dont on se rend compte maintenant,
00:19:17c'est qu'il a eu sans doute tort de remettre en cause
00:19:19l'accord avec l'Iran sur le bon développement du nucléaire.
00:19:21Dans les déclarations qui m'ont intéressé
00:19:23ces dernières heures, vous avez l'assistant
00:19:25de Mme Soudé qui défile dans la rue
00:19:27en demandant l'intifada.
00:19:29Non, il fait lui-même des appels à l'intifada.
00:19:31Oui, il réclame le soulèvement.
00:19:33Je vous propose de voir cette séquence
00:19:35parce qu'il est exactement dans le même cadre
00:19:37que M. Demlazen.
00:19:39Demlazen.
00:19:41Je le prononce mal, qu'il me pardonne.
00:19:43Il sera jugé d'ailleurs le 23 octobre.
00:19:45Là aussi, on tolère l'intolérable.
00:19:47Quand je dis que le pire est à venir,
00:19:49on tolère l'intolérable.
00:19:51Ecoutez cette séquence.
00:19:53C'est dans les rues de Paris.
00:19:55C'est la France et les puissances occidentales
00:19:57qui alimentent le monstre sanguinaire
00:19:59que constitue aujourd'hui Israël.
00:20:01Parce qu'Israël seul
00:20:03ne pourrait pas faire ce génocide
00:20:05et ne pourrait pas mener ces guerres.
00:20:07Israël, même ce génocide,
00:20:09grâce à la complicité des gouvernements occidentaux,
00:20:11grâce à la complicité de la France,
00:20:13M. Macron et son gouvernement
00:20:15un jour seront jugés
00:20:17pour complicité de génocide.
00:20:19Alors nous,
00:20:21pendant ce temps-là, les amis,
00:20:23on va aller jusqu'au bout.
00:20:25Et oui, notre camarade Elias avait raison.
00:20:27Le seul chemin dans les rues de Paris,
00:20:29partout,
00:20:31c'est l'île d'Ifadar pour la libération
00:20:33du peuple palestinien,
00:20:35la libération de tous les peuples
00:20:37qui subissent la domination coloniale.
00:20:39Mais également, je vois un drapeau kanak.
00:20:41Je pense à la Kanakie
00:20:43parce que la France
00:20:45est une puissance impériale et coloniale.
00:20:47Et nous ne serons pas libres,
00:20:49nous ne serons pas entièrement libres
00:20:51tant que tous les peuples dominés
00:20:53et colonisés du monde ne seront pas libres.
00:20:55Bravo !
00:21:01C'est la France insoumise,
00:21:03c'est les gens avec qui s'est allié François Hollande.
00:21:05C'est ça la réalité.
00:21:07Alors il dirait, je ne pense pas comme ça,
00:21:09il s'est juste allié avec eux.
00:21:11C'est tout.
00:21:13Mais peu importe.
00:21:15Aujourd'hui, il n'y a pas de socialisme.
00:21:17Et ils seront de nouveau alliés.
00:21:19Aujourd'hui, il n'y a pas de socialisme,
00:21:21il y a ce qu'on peut appeler maintenant
00:21:23le palestinisme.
00:21:25Là, vous avez un exemple du palestinisme.
00:21:27Le palestinisme étant une idéologie
00:21:29qui aujourd'hui est l'idéologie
00:21:31largement majoritaire à gauche.
00:21:35Ce n'est pas juste le palestinisme.
00:21:41Vous parlez, Gauthier,
00:21:43à juste titre de bouillie intellectuelle,
00:21:45mais toutes ces prises de parole sont tout à fait archétypales
00:21:47des nouveaux mouvements dans le monde universitaire.
00:21:49Ces gens-là réussissent très bien leur cursus.
00:21:51Ils sont sur une ligne
00:21:53à la jonction
00:21:55entre la pensée décoloniale,
00:21:57la lutte contre la domination,
00:21:59la discrimination systémique,
00:22:01et tout ça, c'est cohérent.
00:22:03Judith Butler, la grande papesse des études de genre,
00:22:05ne dit pas autre chose aux Etats-Unis
00:22:07quand elle parle de gauche globale,
00:22:09le Hamas et l'Hezbollah.
00:22:11Le carillon d'Europe 1,
00:22:13parce que c'est ce qui nous permet
00:22:15de saluer notre ami Thomas Hill tous les jours.
00:22:17Ah, ce n'est pas Thomas Hill aujourd'hui, me dit-on ?
00:22:19Vous connaissez l'adage, Pascal,
00:22:21qui va à la chasse, perd sa place.
00:22:23Alors, j'espère que vous n'allez pas me faire
00:22:25le jeu de la vérité, parce que franchement,
00:22:27vous n'allez pas...
00:22:29Jamais, en tout cas, je vous remercie beaucoup.
00:22:31Vous pourriez faire Avis de Recherche avec moi,
00:22:33mais je ne sais pas si les gens qui étaient à l'école avec moi
00:22:35voudraient revenir.
00:22:37Je suis sûr qu'il serait fier d'être votre copain.
00:22:39Patrick Sabatier est un génie.
00:22:41Il y en a peu dans nos métiers.
00:22:43Il a inventé des concepts, avis de recherche,
00:22:45le jeu de la vérité,
00:22:47et puis il y avait tout un dimanche après-midi aussi,
00:22:49qui était formidable.
00:22:51Il y avait Porte Bonheur.
00:22:53Porte Bonheur, qui était quand même dans nos métiers.
00:22:55Avis de Recherche était incroyable.
00:22:57Donc, je me souviens...
00:22:59Vous avez été novateur et tout le monde ne l'est pas.
00:23:01Voilà quelques-uns des souvenirs qu'on va évoquer dans un instant avec Patrick.
00:23:03Bon, ce n'est pas bien d'avoir pris la place
00:23:05de Thomas Hill, quand même.
00:23:07Je vais la lui rendre avec grand plaisir.
00:23:09Le mot génie était peut-être un peu excessif.
00:23:11Non, non.
00:23:13Mais bon, en tout cas,
00:23:15on va peut-être marquer une pause
00:23:17dans quelques secondes.
00:23:19Quand on parle de Vichy, il y a évidemment
00:23:21beaucoup de réactions. Je salue Didier Chenet,
00:23:23que vous connaissez,
00:23:25qui était,
00:23:27comment dire,
00:23:29porte-parole
00:23:31des restaurateurs,
00:23:33et qu'on a beaucoup entendu
00:23:35durant le Covid, et qui me dit,
00:23:37« Non, toute la préfectorale n'a pas collaboré.
00:23:39Mon grand-père, Marcel Baudénant,
00:23:41préfet de Bordeaux, s'est fait mettre en congé
00:23:43dans le centre préfectoral pour ne pas servir Vichy.
00:23:45Je peux vous donner les dates et son parcours.
00:23:47Heureusement, il y avait quelques hommes
00:23:49d'honneur. Et puis j'ai un autre message
00:23:51également d'un fidèle de l'émission
00:23:53qui dit, « Vous avez dit que la majorité de la France
00:23:55était collaborationniste. » Bien sûr que non.
00:23:57Elle était attentiste.
00:23:59C'est vrai. Il a raison, le monsieur
00:24:01qui vous dit ça. Non, il ne s'était pas collaborationniste.
00:24:03Qui ne dit mot consent. Mais bon.
00:24:05Bon, d'accord.
00:24:07Le problème, c'est qu'elle est aujourd'hui aussi attentiste.
00:24:09Par ailleurs, l'argument n'était pas tellement
00:24:11que la France était à Londres, mais qu'un pays occupé
00:24:13n'était pas libre juridiquement de ses décisions.
00:24:15Il n'y a plus
00:24:17d'autodétermination sous le joug d'une...
00:24:19Il n'y a plus
00:24:21d'une armée étrangère.
00:24:23Ça nourrit le débat. Oui. D'un autre côté, tous les pays
00:24:25occupés n'ont pas réagi de la même manière.
00:24:27Voilà. Ça ne nous a pas échappé.
00:24:29Et le statut des Juifs en 1740,
00:24:31c'était pas demandé par les Allemands.
00:24:33Ça a été voulu
00:24:35par Pétain et son entourage.
00:24:37C'est pourquoi cette période
00:24:39reste sombre.
00:24:41Pétain, on ne le rappellera
00:24:43jamais assez, général,
00:24:45porté par la gauche à toute
00:24:47une époque. Voilà. C'est pas faux.
00:24:49Non, ça c'est faux. Ah si, c'est vrai.
00:24:51C'est une assemblée de gauche qui nous donne
00:24:53les pleins pouvoirs. Non, je ne parlais pas de ça.
00:24:55Je ne parlais pas de ça. Je dis juste que
00:24:57je dis juste que la popularité
00:24:59de Pétain a été justement
00:25:01portée par les républicains. En même temps,
00:25:03tu parles de... Dans les années 30.
00:25:05Je suis désolé. C'est pas...
00:25:07Bon, allez, on ne va pas faire un débat
00:25:09sur Pétain. Il est 9h26.
00:25:11On marque une pause.
00:25:13On va parler de, évidemment...
00:25:15S'il vous plaît, s'il vous plaît, s'il vous plaît.
00:25:17On va parler, dans quelques instants,
00:25:19de l'hyper-violence
00:25:21et du déni, ce déni
00:25:23qui existe en France dans tous les domaines.
00:25:25Tous les domaines depuis 40 ans. Tout va très bien.
00:25:27Madame la Marquise, à tout de suite.
00:25:31À 9h33,
00:25:33Audrey Bertheau
00:25:35est avec nous. Audrey, elle vous rappelle des titres ?
00:25:39Bonjour, Pascal.
00:25:41Bonjour à tous. Interdiction d'entrée
00:25:43sur le territoire français pour Omar Ben Laden,
00:25:45le fils du terroriste
00:25:47Oussama Ben Laden, tué en 2011.
00:25:49Le nouveau ministre de l'Intérieur,
00:25:51Bruno Retailleau, l'a annoncé ce matin sur
00:25:53X. L'homme avait déjà été expulsé
00:25:55pour apologie du terrorisme. La justice
00:25:57a donc confirmé cette décision.
00:25:59Identité, liberté.
00:26:01C'est le nouveau parti de Marion Maréchal.
00:26:03Mon nouveau parti contribuera à la victoire
00:26:05du camp national, a-t-elle dit ce matin
00:26:07sur CNews, en ajoutant
00:26:09vouloir convaincre les Français plus urbains
00:26:11et plus âgés. Dans le Figaro, elle dit
00:26:13vouloir travailler aux côtés de Marine Le Pen,
00:26:15de Jordan Bardella ou encore d'Eric Ciotti.
00:26:17Enfin au Mexique, l'ouragan Milton
00:26:19a été rétrogradé en catégorie 4
00:26:21mais il est toujours considéré
00:26:23comme extrêmement dangereux selon
00:26:25le Centre national des ouragans américain.
00:26:27Il devrait toucher terre demain en Floride.
00:26:29Merci beaucoup Audrey.
00:26:31On va être dans quelques instants avec Rudy Manin
00:26:33parce qu'on va parler de cette hyper-violence
00:26:35et vous le connaissez régulièrement puisqu'il représente
00:26:37un syndicat de police. Je le salue s'il est déjà en place
00:26:39Monsieur Manin. Mais je voulais qu'on termine
00:26:41la séquence
00:26:43de
00:26:45l'antisémitisme, si j'ose dire
00:26:47avec les propos de
00:26:49Jean-Luc Mélenchon.
00:26:53À partir de mardi
00:26:558 octobre, jeunes gens
00:26:57pavoisés aux couleurs de la Palestine
00:26:59qui subit depuis un an
00:27:01le martyr du génocide.
00:27:07À partir du 8 octobre
00:27:09pavoisés aux couleurs du Liban
00:27:11la nation soeur,
00:27:13le peuple ami
00:27:15dans lequel nous refusons de
00:27:17trier parmi ceux qui
00:27:19résistent à l'invasion.
00:27:21Pavoisés pour
00:27:23montrer que cette France existe.
00:27:25Ce qui est intéressant aussi c'est de
00:27:27voir par exemple la une du monde hier
00:27:29parce que tout ça va dans le même sens. Gaza
00:27:31écrasée par un an de guerre et de chaos
00:27:33ce qui est factuellement faux puisque la réponse d'Israël
00:27:35c'est à partir du 27 octobre
00:27:37donc c'est factuellement faux
00:27:39puisque Gaza n'est pas écrasée par un an de guerre
00:27:41et de chaos. On peut voir peut-être la une du monde
00:27:43mais ça montre l'espace médiatique
00:27:45là aussi, comment ils réagissent
00:27:47sur ces sujets-là. Donc les intellectuels
00:27:49enfin je répète ça sans arrêt, les intellectuels
00:27:51les artistes, les journalistes
00:27:53tout ça, une sorte de pensée
00:27:55commune qui est mise en place
00:27:57qui est infiltrée par l'extrême gauche
00:27:59disons-le, pour des raisons d'ailleurs
00:28:01difficiles à expliquer parfois. Pourquoi
00:28:03ce refus du déni ? Pourquoi lorsque
00:28:05Laurent Obertone sort son livre en 2013
00:28:07il est qualifié d'extrême droite
00:28:09alors qu'il fait un travail de journaliste ?
00:28:13C'est assez... Ce qui est inquiétant c'est que le président
00:28:15est de moins en moins hermétique à
00:28:17ce discours. Je pense que s'il fait
00:28:19ce revirement sur les armes
00:28:21à 48 heures du 7 octobre, c'est aussi
00:28:23en raison d'une séquence au Canada. Alors l'Élysée
00:28:25avait essayé d'empêcher la presse de filmer la séquence
00:28:27mais avec évidemment les téléphones portables
00:28:29elle s'est retrouvée très rapidement sur les réseaux sociaux
00:28:31où des militants canadiens d'extrême gauche
00:28:33lui expliquent, vous avez du sang sur les mains
00:28:35et il répond déjà à ce moment-là, non parce que nous
00:28:37nous ne livrons pas d'armes à Israël
00:28:39le problème c'est ceux qui en livrent. Et après
00:28:41il refera cette déclaration à la fois sur France Inter
00:28:43et en conférence de presse.
00:28:45Voilà ce qu'on pouvait dire. C'est une faute de communication
00:28:47quand même. Oui bien sûr.
00:28:49Au minimum. C'est une faute morale aussi.
00:28:51Je ne dirais pas ça.
00:28:53C'est une faute de timing quand même.
00:28:55Elle est celle du cessez-le-feu
00:28:57comme la plupart des diplomaties auraient pu.
00:28:59Vous avez raison, mais pourquoi le dire le 7 octobre ?
00:29:01C'est pour ça que je vous dis
00:29:03c'est une énorme défaillance de communication, incroyable.
00:29:05Comment vous expliquez ça ?
00:29:07Je crois que
00:29:09l'émission a été
00:29:11enregistrée et qu'ils n'ont pas percuté
00:29:13sur le fait que ça l'est arrivé la veille ou l'avril.
00:29:15Non mais vous rigolez.
00:29:17Et puis comme le dit justement
00:29:19Je ne comprends pas.
00:29:21Il le réaffirme en conférence de presse ensuite.
00:29:23Il faut qu'ils fassent autre chose alors.
00:29:25Ils sont incompétents à ce point-là.
00:29:27Il faut qu'ils fassent autre chose.
00:29:29Elle est incompréhensible, comme l'a dit Jonathan Arfi
00:29:31très justement dans son communiqué.
00:29:33Vous désarmez le Hamas, c'est la paix.
00:29:35Vous désarmez Israël, il n'y a plus d'Etat d'Israël.
00:29:37Point. Barre.
00:29:39Il n'y a rien d'autre à ajouter à ça.
00:29:41Encore une fois, c'était les Etats-Unis
00:29:43qui critiquaient l'inconséquence de Biden
00:29:45qui demande un cessez-le-feu.
00:29:47Et au plus mauvais moment,
00:29:49au moment où Israël
00:29:51est en train de débarrasser
00:29:53d'Uesbola,
00:29:55non seulement pour Israël
00:29:57mais aussi pour le peuple iranien.
00:29:59L'ambiguïté sur l'Uesbola,
00:30:01on va en parler aussi.
00:30:03Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron
00:30:05ont la même ambiguïté sur l'Uesbola.
00:30:07L'un condamne la neutralisation de Nasrallah,
00:30:09l'autre ne réagit pas.
00:30:11Et les deux condamnent les bombardements
00:30:13contre l'Uesbola.
00:30:15A l'université de Strasbourg,
00:30:17vous avez un tract
00:30:19et une université
00:30:21qui a été occupée hier.
00:30:23Vous avez un tract que j'ai sous les yeux.
00:30:257 octobre 2023, une attaque terroriste.
00:30:27Point d'interrogation.
00:30:29On attend une réaction
00:30:31du ministre de l'Enseignement supérieur.
00:30:33Une question de manque
00:30:35de pilotage politique aussi.
00:30:37Patrick Hetzel,
00:30:39il va juste devoir sortir un moment donné.
00:30:41Le simple communiqué qu'il a fait la semaine dernière
00:30:43pour dire qu'il y a des moments
00:30:45où les solutions radicales, c'est simple,
00:30:47tu fermes les universités.
00:30:49En fait, tu n'y arriveras jamais
00:30:51puisque tu laisses tout filer.
00:30:53C'est juste intolérable ça.
00:30:55Mais tout le monde s'en fout.
00:30:57Pascal, si on ferme l'université,
00:30:59on donne donc raison
00:31:01à la minorité active.
00:31:03Mais on fait quoi ?
00:31:05On les laisse ? On les vire ?
00:31:07On les sanctionne.
00:31:09Mais on les vire !
00:31:11Quand un étudiant
00:31:13met une attaque terroriste, point d'interrogation,
00:31:15on le vire.
00:31:17Il n'est plus dans l'université.
00:31:19Vous ne voulez pas
00:31:21prendre ces décisions-là.
00:31:23C'est pour ça que vous êtes
00:31:25dans un mélange de déni,
00:31:27de laxisme.
00:31:29Je rappelle juste que le communiqué
00:31:31de M. Patrick Hetzel a été,
00:31:33il y a un an, le 7 octobre 2023,
00:31:351200 victimes ont été
00:31:37massacrées cruellement.
00:31:39Aujourd'hui, nous honorons leur mémoire.
00:31:41Des victimes ex.
00:31:43Qu'est-ce qu'on a fait
00:31:45avec Faurisson
00:31:47quand il niait l'existence
00:31:49des chambres à gaz ? On l'a bien viré.
00:31:51On l'a condamné. On l'a viré de la fac.
00:31:53Et bien quelqu'un
00:31:55qui nie l'attaque terroriste
00:31:57dans l'université
00:31:59du 7 octobre, on le vire pareil.
00:32:01On pourrait aussi supprimer
00:32:03les financements d'un certain nombre de départements
00:32:05en sciences sociales qui participent d'un dévoiement
00:32:07de recherches en militantisme.
00:32:09J'ai vu par exemple le sujet du mémoire à Sciences Po
00:32:11du collaborateur de Rima Hassan dont on parle beaucoup en ce moment,
00:32:13Hicham Touhidrissi.
00:32:15Il a fait un mémoire à Sciences Po sur l'émergence du mouvement
00:32:17queer au sein de la communauté musulmane dans l'Amérique post-11 septembre.
00:32:19Quelle est la plus-value intellectuelle
00:32:21de tout ça ?
00:32:23Lui, il a le droit de rentrer, parce que c'est un ancien
00:32:25élève de Sciences Po. Il a négocié
00:32:27de pouvoir
00:32:29faire une manifestation tous les
00:32:31mercredis ou le mardi entre 12h et 12h30
00:32:33en échange du silence toute la semaine.
00:32:35C'est lui qui rentre, il n'est plus étudiant,
00:32:37mais comme il est ancien étudiant...
00:32:39J'ai pas le droit de rentrer comme ça, il faut montrer...
00:32:41Il a le droit d'entrer.
00:32:43Comment cet homme peut-il entrer dans la fac
00:32:45alors qu'il est plus étudiant
00:32:47et qu'un ancien étudiant, on ne peut plus
00:32:49calme comme Joachim,
00:32:51n'est pas rentré comme ça ?
00:32:53C'est juste incroyable.
00:32:55Franchement, vous êtes des enfants.
00:32:57Je joue la naïveté.
00:32:59Vous avez en face de vous
00:33:01des gens qui, je veux dire,
00:33:03se croient tout permis en impunité.
00:33:05Ils ont bien raison d'être en impunité
00:33:07parce qu'il ne leur arrive rien.
00:33:11Je prends des exemples très précis.
00:33:13Quand M. Forisson et d'autres
00:33:15nient l'existence des chambres à gaz,
00:33:17ils sont, à juste titre,
00:33:19vidés des facultés.
00:33:21C'était à Lyon 3 ou Lyon 2 à l'époque.
00:33:23Autrement, l'extrême gauche,
00:33:25c'est le privilège rouge dont parle
00:33:27régulièrement M. Bernadette.
00:33:29L'intitulé du travail est juste dément.
00:33:31Parce que l'émergence
00:33:33du mouvement queer
00:33:35au sein du monde musulman,
00:33:37ce n'est pas l'émergence.
00:33:39Le mouvement queer à la Vendée des Arts.
00:33:41J'espère qu'on les a appris.
00:33:43Le narco-banditisme.
00:33:45Mais là, ça ne changera rien.
00:33:47Certains disent off.
00:33:49Et des gens d'un très haut niveau
00:33:51qui ont parfois été à des très hautes fonctions,
00:33:53c'est foutu. On ne peut plus rien faire.
00:33:55À Marseille, c'est foutu. Ils le disent.
00:33:57Ce qui se passe, effectivement,
00:33:59c'est un gosse de 14 ans
00:34:01qui est tueur à gages.
00:34:03Mais qu'est-ce qu'ils voulaient faire ?
00:34:05Ils ont été convoqués par l'ancien garde des Sceaux.
00:34:07Bien sûr.
00:34:09Ils leur parlaient de sentiments d'insécurité.
00:34:11C'est un sentiment d'insécurité.
00:34:13Très bien.
00:34:15En revanche, on va écouter
00:34:17Laurent Aubertone,
00:34:19qu'on a eu sur l'antenne de CNews.
00:34:21C'est formidable, l'affaire Aubertone.
00:34:23Tout est écrit en 2013.
00:34:2511 ans.
00:34:27Il n'était invité nulle part.
00:34:29On l'avait reçu sur CNews.
00:34:31Et je me souviens très bien,
00:34:33l'émission a commencé en 2016,
00:34:35on s'était fait insulter.
00:34:37Vous recevez un journaliste d'extrême droite.
00:34:39Un journaliste qui faisait une enquête
00:34:41sur ce qui se passe.
00:34:43Aujourd'hui, il est plus souvent invité,
00:34:45monsieur Aubertone.
00:34:47Et son livre, vous pouvez le relire.
00:34:49Et vous pouvez lire les critiques
00:34:51qui étaient faites en 2013.
00:34:53Et écoutez ce qu'il a dit hier.
00:34:55On est en ligne du Tiers-Monde.
00:34:57Et Marseille est en train de devenir
00:34:59une ville du Tiers-Monde.
00:35:01Un laboratoire du narcotrafic.
00:35:03Des faits absolument épouvantables.
00:35:05On peut commander des tueurs
00:35:07de 14 ans.
00:35:09On peut organiser de tels massacres.
00:35:11Comme l'a dit le criminologue
00:35:13Xavier Roffert, dans ces fameux
00:35:15quartiers nord de Marseille,
00:35:17on a un taux d'homicide qui est comparable
00:35:19à celui du Brésil ou du Nicaragua.
00:35:21Et on a vu cette situation arriver.
00:35:23Il y a quelques mois encore,
00:35:25monsieur Darmanin s'est déplacé à Marseille
00:35:27pour nous dire que ça allait beaucoup mieux
00:35:29grâce aux Jeux Olympiques.
00:35:31Mais maintenant que les Jeux sont terminés,
00:35:33les affaires reprennent.
00:35:35Et on ne voit vraiment aucun moyen
00:35:37d'endiguer ce phénomène.
00:35:39Je pense qu'aujourd'hui,
00:35:41la paralysie des pouvoirs publics
00:35:43repose sur ce risque
00:35:45d'émeutes quasi permanents.
00:35:47On sait très bien que ces gangs ont les moyens.
00:35:49Justement, on voit qu'ils peuvent
00:35:51faire exécuter
00:35:53des contrats à des gamins de 14 ans.
00:35:55Ils ont tout à fait les moyens de mettre ces gamins
00:35:57dans la rue,
00:35:59de fomenter des émeutes,
00:36:01des troubles de grande ampleur.
00:36:03Et le gouvernement est terrorisé
00:36:05par ça. Et c'est pour ça qu'il fait tout
00:36:07pour apaiser plutôt que pour
00:36:09affronter, se confronter
00:36:11à des réseaux qui sont extrêmement puissants
00:36:13et organisés. Ça pourrait aller très loin.
00:36:15Ça pourrait tourner en sorte
00:36:17de guerre avec
00:36:19des dizaines d'homicides si
00:36:21les forces de l'ordre venaient à réellement
00:36:23affronter ces gangs.
00:36:25Ce qu'il dit là aussi,
00:36:27c'est très intéressant.
00:36:29Ça sera repris nulle part, bien évidemment.
00:36:31Comme toujours.
00:36:33En fait, la vérité est tellement difficile à dire
00:36:35que personne ne veut trop l'entendre.
00:36:37Écoutez le constat qu'il fait
00:36:39sur les hommes politiques.
00:36:41Je pense que la classe politique
00:36:43a pris cette habitude
00:36:45de communiquer,
00:36:47de jeter quelques milliards
00:36:49sur le problème en espérant
00:36:51que
00:36:53Vogue la galère
00:36:55encore un peu plus longtemps
00:36:57et qu'on les critique un petit peu moins.
00:36:59Mais malheureusement, la réalité
00:37:01les rattrape.
00:37:03Et je pense qu'aujourd'hui,
00:37:05la paralysie des pouvoirs publics
00:37:07repose sur ce risque
00:37:09d'émeutes quasi permanents.
00:37:11On sait très bien que ces gangs ont les moyens.
00:37:13Justement, on voit qu'ils peuvent
00:37:15faire exécuter
00:37:17des contrats à des gamins de 14 ans.
00:37:19Donc ils ont tout à fait les moyens de mettre ces gamins
00:37:21dans la rue,
00:37:23de fomenter
00:37:25des émeutes, des troubles de grande
00:37:27ampleur. Et le gouvernement
00:37:29est terrorisé par ça. Et c'est pour ça qu'il fait tout
00:37:31pour apaiser plutôt que pour
00:37:33affronter, se confronter.
00:37:35Rudy Mana est avec nous et je le remercie.
00:37:37Voyons d'abord le sujet de
00:37:39Florian Doré sur Marseille
00:37:41avec cette impression qu'en fait,
00:37:43c'est de pire en pire chaque jour.
00:37:45De pire en pire.
00:37:47C'est pour ça que je dis que le pire est à venir.
00:37:49Il n'y a pas, sur les cinq dernières années,
00:37:51une fois où c'est mieux.
00:37:53C'est de pire en pire.
00:37:55Parce qu'on parle du gamin de 14 ans, il y a celui de 15 aussi qui a été brûlé vif
00:37:57et serré de coup de couteau.
00:37:59Je vous dis, c'est de pire en pire.
00:38:01Je ne sais pas jusqu'à...
00:38:03C'est très intéressant d'ailleurs.
00:38:05Quand c'est de pire en pire, peut-être qu'il faut changer
00:38:07de logiciel en fait.
00:38:09Voyons le sujet de Florian Doré.
00:38:11C'est depuis cette prison
00:38:13que l'adolescent de 14 ans suspecté
00:38:15d'avoir abattu un chauffeur VTC à Marseille
00:38:17a été recruté.
00:38:19Ce vendredi, le jeune homme est contacté
00:38:21sur les réseaux sociaux par un homme incarcéré.
00:38:23Pour 50 000 euros, ce dernier
00:38:25lui donne une mission, tuer un membre
00:38:27d'un gang rival.
00:38:29Le procureur de Marseille s'inquiète de cette dérive des adolescents.
00:38:31Perte totale
00:38:33d'europaires
00:38:35qui va faire que des jeunes garçons
00:38:37vont répandre à des annonces
00:38:39non pas pour aller
00:38:41faire les vendages
00:38:43ou même pour vendre de la résine de cannabis
00:38:45sur une pointe de dîle
00:38:47mais pour aller ôter la vie d'autrui
00:38:49sans aucun remords.
00:38:51L'adolescent prend ensuite un VTC
00:38:53pour exécuter son contrat.
00:38:55Il demande au chauffeur de le déposer et de l'attendre.
00:38:57Celui-ci refuse et le jeune homme de 14 ans
00:38:59le tue d'une balle dans la tête.
00:39:01Âgé de 36 ans, la victime n'avait pas
00:39:03de lien avec le trafic de drogue.
00:39:05Le commanditaire qui a été déféré
00:39:07était, quant à lui, déjà bien connu
00:39:09des services de police.
00:39:11Malgré son jeune âge, il a eu
00:39:13une quinzaine de condamnations
00:39:15et il est actuellement
00:39:17en détention provisoire à Marseille
00:39:19pour des infractions à la législation sur les stupéfiants
00:39:21et une association
00:39:23de malfaiteurs.
00:39:25Dimanche soir, le présumé
00:39:27tueur à gage a été placé en détention provisoire
00:39:29dans le quartier pour mineurs d'une prison
00:39:31de la région.
00:39:33Vous connaissez Rudi Matam Manak, porte-parole
00:39:35de l'Alliance Police Nationale.
00:39:37Bonjour M. Manak.
00:39:39Je ne crois pas, dans l'histoire
00:39:41criminelle française,
00:39:43avoir entendu qu'un détenu
00:39:45qui a déjà un téléphone dans sa prison
00:39:47prévient la police
00:39:49parce qu'il n'est pas content
00:39:51du contrat que lui-même
00:39:53a commandité et qu'il dénonce.
00:39:55Vous souriez,
00:39:57mais ce n'est pas drôle du tout parce qu'un homme est mort.
00:39:59Et c'est lui
00:40:01qui appelle la police
00:40:03parce qu'il n'est pas content du contrat
00:40:05exécuté.
00:40:07Je pense qu'on arrive
00:40:09à des choses qui, effectivement,
00:40:11ne sont jamais arrivées
00:40:13dans l'histoire criminelle française.
00:40:15Oui, bonjour à vous. Vous avez tout à fait
00:40:17raison de dire cela. Vous savez,
00:40:19des films d'horreur à Marseille, moi ça fait 23 ans
00:40:21que j'y travaille, j'en ai vu des films d'horreur à Marseille.
00:40:23Mais alors celui-là, je vous avoue
00:40:25que je n'avais jamais imaginé la chute.
00:40:27Et là, on a atteint
00:40:29le paroxysme de l'horreur.
00:40:31Un gamin de 14 ans
00:40:33qui met une balle dans la tête par derrière
00:40:35à un chauffeur Uber
00:40:37honnête qui travaillait de nuit
00:40:39pour arrondir ses fins de mois tout simplement
00:40:41parce qu'il n'a pas voulu l'attendre
00:40:43sur un endroit où il voulait commettre un meurtre.
00:40:45On a un commanditaire
00:40:47qui donne soi-disant 50 000 euros
00:40:49de sa prison, qui commandite ce meurtre
00:40:51et qui ensuite dénonce
00:40:53au policier en appelant le 17 police secours.
00:40:55Il appelle le 17 police secours
00:40:57pour dire où se situe le tueur
00:40:59avec l'arme qui se situe
00:41:01dans une poubelle un petit peu plus loin.
00:41:03Je vous avoue que je n'avais jamais vu ça
00:41:05de mémoire de policier.
00:41:07Je voudrais rebondir sur ce qu'a dit Laurent Overton tout à l'heure.
00:41:09Effectivement, il a raison.
00:41:11Ils ont des moyens financiers
00:41:13absolument colossaux.
00:41:15Pascal, vous aimez le foot
00:41:17et moi aussi à Marseille.
00:41:19Je compare ça à un duel
00:41:21entre une équipe de Ligue des champions,
00:41:23les trafiquants de stups, et une équipe de Ligue 2,
00:41:25la police nationale.
00:41:27On va les affronter 100 fois
00:41:29et 4 que 29 fois, ils vont gagner
00:41:31parce qu'ils ont plus de moyens que nous.
00:41:33Ils ont plus de moyens humains que nous.
00:41:35Ils ont plus de moyens technologiques que nous.
00:41:37Donc, malgré nos efforts,
00:41:39malgré notre courage,
00:41:41malgré notre détermination,
00:41:43on arrive rarement à gagner la guerre.
00:41:45Je ne vais pas vous dire que c'est foutu aujourd'hui
00:41:47parce que, vous savez, moi je suis flic
00:41:49et je suis fier d'être flic.
00:41:51Je pense à tous ces policiers qui sont tous les jours
00:41:53sur le terrain, partout en France,
00:41:55qui se sont battus contre ce trafic de stups.
00:41:57Et si on disait que c'est foutu aujourd'hui,
00:41:59on manquerait de sympathie à leur égard.
00:42:01Parce qu'eux, ils sont sur le terrain,
00:42:03ils sont souvent blessés avec ces individus
00:42:05parce qu'ils sont obligés
00:42:07de se rouler par terre avec eux pour les interpeller.
00:42:09Donc, j'ai envie de continuer à y croire
00:42:11mais à un moment donné, il faut bien comprendre
00:42:13que ce choc d'autorité
00:42:15dont Alliance appelle de ses voeux
00:42:17depuis maintenant plusieurs mois,
00:42:19il faut le mettre en application.
00:42:21On en a marre des mots MOTS.
00:42:23Il faut passer aux actes.
00:42:25Il faut donner des vrais moyens.
00:42:27– Est-ce que vous validez le constat
00:42:29que c'est de pire en pire
00:42:31chaque jour, chaque semaine, chaque mois ?
00:42:33Vous dites que vous travaillez depuis 23 ans.
00:42:35Est-ce que c'est toujours de pire en pire
00:42:37malgré toutes les solutions qui sont proposées ?
00:42:41– Oui, oui, je suis obligé de vous dire
00:42:43que c'est une réalité absolue, bien sûr,
00:42:45c'est de pire en pire.
00:42:47J'ai commencé dans la police en région parisienne
00:42:49puis après Marseille pendant 23 ans.
00:42:51C'est une époque où on ne voyait jamais,
00:42:53jamais un jeune de 14 ans
00:42:55être l'exécutant
00:42:57d'un règlement de compte.
00:42:59Moi, j'ai connu une époque, c'était des hommes
00:43:01de 30 ans qui faisaient ça.
00:43:03Aujourd'hui, on donne des fusils d'assaut
00:43:05à des gamins de 14 ans.
00:43:07Ces gamins de 14 ans, ils connaissent tout.
00:43:09– Une fois qu'on a dit ça,
00:43:11que faut-il faire ?
00:43:13Moi, j'ai cité parfois,
00:43:15pour créer un électrochoc,
00:43:17bien sûr, je pense pas que ces solutions
00:43:19soient applicables de la même manière en France,
00:43:21mais j'ai cité le Salvador,
00:43:23évidemment, et qu'il y a un président à un moment
00:43:25qui a attaqué ses bandes
00:43:27et puis qui les a mis 50 dans la même prison,
00:43:29et puis sur un lit sans matelas,
00:43:31et puis avec un seul repas par jour.
00:43:33Et puis il a pris la parole,
00:43:35ce président, il a dit, faut que tous
00:43:37ceux qui seront pris
00:43:39sachent que la prison, c'est juste l'enfer.
00:43:41Et il l'a dit, à la télévision.
00:43:43Donc, est-ce qu'il faut aller sur ce type
00:43:45de solution en France
00:43:47ou est-ce qu'on continue comme ça ?
00:43:49– Il y a d'autres solutions.
00:43:51– Oui, lesquelles ?
00:43:53– S'intéresser à ce qu'a fait l'Italie
00:43:55par rapport à ses mafias en Sicile
00:43:57et à Naples, où, je vous signale,
00:43:59dans les années 80, les rues de Palerme
00:44:01ressemblaient aux rues de Marseille,
00:44:03avec peut-être encore plus d'homicides,
00:44:05et donc ils ont fait des choses dérogatoires
00:44:07à l'État de droit. Là, le débat mériterait
00:44:09d'être posé pour la lutte contre les mafias
00:44:11de la drogue sur l'État de droit,
00:44:13avec un système de repentis,
00:44:15de présomption de culpabilité.
00:44:17Et donc, ils ont mis le paquet,
00:44:19et pourtant l'État italien est historiquement
00:44:21un peu plus faible que l'État français,
00:44:23et ils ont réussi quand même
00:44:25à rendre ces mafias beaucoup moins meurtrières
00:44:27et beaucoup plus discrètes.
00:44:29Ils y sont arrivés, les Italiens.
00:44:31Mais ils ont fait un système dérogatoire
00:44:33à l'État de droit, et je trouve
00:44:35qu'on serait bien inspirés en France
00:44:37d'aller regarder de très près ces législations,
00:44:39ces systèmes de procureurs antimafia,
00:44:41parce que je pense que c'est ce type
00:44:43de choses qu'il faut mettre en place.
00:44:45M. Rudimana, en détention,
00:44:47et ça c'est une info CNews,
00:44:49alors qu'il était à l'isolement,
00:44:51l'homme suspecté d'être
00:44:53le commanditaire dans l'affaire de Marseille
00:44:55avait quatre téléphones.
00:44:57Quatre téléphones.
00:44:59Vous savez,
00:45:01je ne suis pas tellement surpris,
00:45:03c'est triste de dire ça, parce qu'après
00:45:05cette malheureuse affaire Amra,
00:45:07j'ai beaucoup discuté avec des surveillants
00:45:09pénitentiaires qui, je le rappelle,
00:45:11deux d'entre eux ont été
00:45:13assassinés par des
00:45:15fous furieux pour libérer Amra,
00:45:17et je pense encore à eux, malheureusement, on n'a toujours pas été
00:45:19à peu près à Amra, et j'espère que ça sera fait rapidement.
00:45:21Mais ce qui est sûr, c'est que ces surveillants pénitentiaires
00:45:23me disaient, en fait en prison,
00:45:25vous êtes quasiment dans des zones de non-droit
00:45:27aujourd'hui. Nous sommes dans des
00:45:29zones de quasi non-droit, c'est-à-dire
00:45:31que les prisonniers
00:45:33sèment la terreur, et que vous avez en face
00:45:35des surveillants pénitentiaires, d'ailleurs c'est très
00:45:37difficile de recruter des surveillants pénitentiaires
00:45:39aujourd'hui, c'est extrêmement compliqué.
00:45:41Mais Rudy, pardonnez-moi,
00:45:43moi je solutionne ça en
00:45:45dix secondes, c'est-à-dire qu'ils ne sont
00:45:47plus à Marseille, on trouve
00:45:49d'autres territoires,
00:45:51d'autres territoires, effectivement,
00:45:53où même, je veux dire,
00:45:55on construit des prisons où les
00:45:57surveillants ne sont plus jamais en contact quasiment avec ces
00:45:59prisonniers-là, plus jamais en contact, et c'est possible
00:46:01aujourd'hui, de ne plus être en
00:46:03contact, ils sortiront,
00:46:05en fait il n'y aura plus de... ils resteront
00:46:0724 heures dans leur cellule, ça sera plus simple,
00:46:09comme ça, mais
00:46:11ils auront une cour privée
00:46:13pour eux, ils seront tous à l'isolement,
00:46:15et puis on construit ça dans des endroits
00:46:17si vous voulez, où le
00:46:19droit de visite ça n'existera plus non plus,
00:46:21c'est-à-dire que t'es obligé d'aller
00:46:23sur des solutions hyper radicales,
00:46:25donc puisque personne ne veut les entendre,
00:46:27alors on va me dire, ben oui, mais vous manquez d'humanité,
00:46:29monsieur
00:46:31Pro, et je vais dire, ben vous allez dire ça
00:46:33aux enfants de ce monsieur qui a été tué dans son
00:46:35VTC, que je manque d'humanité,
00:46:37et tant qu'on n'arrivera pas sur ces solutions
00:46:39aujourd'hui radicales, vous avez parfaitement raison,
00:46:41qui veut aller dans une prison
00:46:43débeaumette, aujourd'hui,
00:46:45être surveillant pénitentiaire
00:46:47avec le poids ou la pression
00:46:49de tous les délinquants ou de tous les criminels sur toi ?
00:46:51Personne n'a envie de faire ça, et
00:46:53évidemment, mais tu peux effectivement, les tentations
00:46:55j'imagine, dans ces cas-là, de ne pas faire
00:46:57exactement ce que tu dois faire, ben oui,
00:46:59t'as pas envie de mourir, en fait,
00:47:01t'as pas envie de mourir. – Mais si je peux
00:47:03me permettre, Pascal, vous savez,
00:47:05il y a des surveillants pénitentiaires qui ont la boule au ventre
00:47:07quand ils vont aux beaumettes, il y a des infirmières
00:47:09qui ont la boule au ventre quand elles vont à travail
00:47:11à l'hôpital Nord au service des urgences,
00:47:13il y a des professeurs qui ont la boule au ventre
00:47:15quand ils vont dans un certain collège des quartiers nord de Marseille
00:47:17ou ailleurs, parce qu'ils ont peur
00:47:19des agressions qu'ils peuvent subir, et il y a même des policiers
00:47:21et des gendarmes qui vont travailler… – Mais c'est le système
00:47:23qu'il faut changer, Rudy,
00:47:25il faut enlever ces criminels
00:47:27et les mettre ailleurs, tous ensemble,
00:47:29dans des coins isolés,
00:47:31et effectivement,
00:47:33et puis il n'y aura plus de téléphone,
00:47:35croyez-moi, il n'y aura plus de téléphone,
00:47:37en fait c'est très facile, il faut juste du courage et de la volonté politique.
00:47:39– Exactement,
00:47:41il faut aussi, et j'en terminerai là-dessus,
00:47:43il faut aussi une certitude de la peine,
00:47:45il faut une certitude de la peine,
00:47:47c'est-à-dire que quand on s'en prend,
00:47:49et je l'ai déjà dit sur votre antenne,
00:47:51et c'est une proposition que fait Alliance,
00:47:53quand on s'en prend aux policiers, aux gendarmes,
00:47:55aux médecins, aux infirmières, aux pompiers,
00:47:57il faut avec certitude aller en prison,
00:47:59ce n'est pas possible autrement,
00:48:01et aujourd'hui en France ce n'est pas le cas,
00:48:03et ça je vous assure qu'il faut vraiment que ça arrive vite,
00:48:05parce qu'on ne peut plus travailler dans ces conditions.
00:48:07– Merci en tout cas Rudy Mana,
00:48:09et c'est l'occasion,
00:48:11à chaque fois je vous le dis,
00:48:13de saluer tous ceux qui sont sur les terrains,
00:48:15les policiers, mais aussi les surveillants pénitentiaires,
00:48:17tous ceux qui font un travail dans des conditions si difficiles,
00:48:19et combien du courage,
00:48:21parce que quand vous dites
00:48:23c'est de pire en pire chaque année,
00:48:25tu peux imaginer que le politique,
00:48:27il ne t'aide pas,
00:48:29il ne veut pas prendre en conscience,
00:48:31il ne veut pas prendre en compte la réalité.
00:48:33– Non, parce qu'il considère que c'est des points factuels.
00:48:35– La pause.
00:48:37– Laurent Burton parlait du Brésil,
00:48:39mais ce n'est même pas le Brésil, c'est la mexicanisation.
00:48:41– Bien sûr.
00:48:43Il est 9h56,
00:48:45on va recevoir Olivier Postelvinet,
00:48:47homo cretinus,
00:48:49le triomphe de la bêtise,
00:48:51et oui,
00:48:53à tout de suite.
00:48:5710h03,
00:48:59on est en retard, donc Audrey Bertheau, très vite.
00:49:03– Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau
00:49:05convoque 21 préfets
00:49:07à l'hôtel Beauvau ce matin,
00:49:09la rencontre débute à 10h,
00:49:11l'objectif est clair, aborder l'immigration illégale
00:49:13sur laquelle l'ancien président du groupe Les Républicains au Sénat
00:49:15s'est montré intransigeant.
00:49:17Cette agression dans le Val-de-Marne,
00:49:19une femme a été frappée et poignardée par des hommes
00:49:21qui voulaient lui voler son chien.
00:49:23Son berger allemand de 6 mois a défendu sa maîtresse
00:49:25et a réussi à faire fuir les agresseurs.
00:49:27Une enquête a été ouverte.
00:49:29Enfin, l'armée israélienne annonce lancer des opérations
00:49:31contre le Hezbollah dans le sud-ouest du Liban.
00:49:33El-Sahal a également annoncé déployer
00:49:35une quatrième division dans le pays.
00:49:39– Merci beaucoup Audrey.
00:49:41Voici un livre extraordinaire.
00:49:45Et voici un auteur extraordinaire,
00:49:47Olivier Postelvinet,
00:49:49vous venez régulièrement nous voir,
00:49:51ce livre est formidable.
00:49:53Et au mot crétinus,
00:49:55le triomphe de la bêtise.
00:49:57D'abord parce qu'il est drôle
00:49:59et puis il me paraît juste.
00:50:01Alors je vais citer plusieurs passages
00:50:03et chacun pourra se reconnaître peut-être
00:50:05et puis pourra reconnaître peut-être
00:50:07l'une des personnes autour de la table.
00:50:09– Absolument.
00:50:11– J'ai une idée.
00:50:15Le principal atout de la bêtise
00:50:17est que le bornage
00:50:19sur lequel elle se fonde
00:50:21ne peut être mise à mal
00:50:23sans une forte dépense d'énergie.
00:50:25L'individu a intérêt
00:50:27à s'en tenir à sa bêtise
00:50:29car la mettre en question
00:50:31signifie porter atteinte à son noyau
00:50:33de croyance. N'est-ce pas Philippe ?
00:50:35Il risque gros !
00:50:37– C'est vrai que vous, vous n'avez pas de croyance ?
00:50:39– Mais pas du tout.
00:50:41Je suis un pragmatique moi.
00:50:43Mais je ne pensais pas du tout ce que...
00:50:45Alors franchement, vous pensez la même chose qu'à 40 ans, moi pas.
00:50:47– Ah non, moi je pense pas.
00:50:49– Il risque gros. Il y a une énergétique
00:50:51de la bêtise
00:50:53dans la vie quotidienne.
00:50:55Penser est ce qui coûte le plus
00:50:57en énergie.
00:50:59C'est formidable.
00:51:01– Oui, effectivement,
00:51:03je me suis intéressé
00:51:05à ce sujet
00:51:07principalement, je crois,
00:51:09parce que c'est une sorte de trou noir.
00:51:11En fait, la bêtise, nous l'avons
00:51:13tous rencontré, surtout chez les autres,
00:51:15on va s'en dire. Chez soi, c'est déjà
00:51:17plus compliqué.
00:51:19Mais nous savons tous que c'est un phénomène massif
00:51:21qui joue un rôle essentiel.
00:51:23D'ailleurs, Raymond Aron,
00:51:25j'ai découvert ça récemment, avait dit
00:51:27que si Dieu lui prêtait
00:51:29la vie, son dernier livre serait
00:51:31consacré au rôle de la bêtise
00:51:33dans l'histoire.
00:51:35Et donc, nous savons tous à quel point
00:51:37la bêtise joue un rôle essentiel
00:51:39dans notre psychologie,
00:51:41dans la société,
00:51:43dans la politique,
00:51:45dans l'histoire, etc.
00:51:47Et ceci depuis la nuit des temps.
00:51:49Et pourtant, ce sujet
00:51:51n'est curieusement pas abordé en tant que tel
00:51:53par les sciences sociales,
00:51:55par les spécialistes en sciences sociales.
00:51:57Déjà, un certain nombre de
00:51:59penseurs
00:52:01s'étonnaient de la chose,
00:52:03notamment Robert Musil,
00:52:05l'écrivain
00:52:07autrichien,
00:52:09et puis aussi Ortega y Gasset.
00:52:11Dans l'entrée de la guerre,
00:52:13quelques philosophes se sont penchés dessus,
00:52:15Deleuze, Sartre, etc.
00:52:17Sans jamais, néanmoins,
00:52:19parvenir à
00:52:21isoler
00:52:23ce que Musil appelait
00:52:25le noyau dur de la bêtise.
00:52:27Oui, mais parce que,
00:52:29ce qui est intéressant, c'est qu'on sait prendre des exemples.
00:52:31D'abord, on peut se trouver bête soi-même.
00:52:33J'espère, en tout cas, que chacun
00:52:35d'entre nous, à un moment, se dise
00:52:37« Là, j'ai vraiment été bête, j'ai trompé... »
00:52:39Oui, mais c'est pas la bêtise qui m'intéresse.
00:52:41Je ne m'intéresse pas à la bêtise épisodique.
00:52:43J'ai fait une bêtise,
00:52:45j'ai pensé une bêtise, etc.
00:52:47Mais même s'être trompé.
00:52:49Par exemple, mon ami Philippe Guibert,
00:52:51on va prendre ce cas-là.
00:52:53Comme je le connais bien depuis 40 ans,
00:52:55il est tout sauf bête.
00:52:57Je peux vous dire que c'est un garçon brillant.
00:52:59Études brillantes, sciences politiques,
00:53:01à l'époque, faire science politique en 1986,
00:53:03tout le monde ne faisait pas science politique.
00:53:05Mais il voulait dire quoi ?
00:53:07Eh bien, il y a un aveuglement.
00:53:09C'est les exemples qui sont intéressants.
00:53:11Entre la France insoumise,
00:53:13qui, quand même, depuis un an,
00:53:15a montré des choses qu'on n'avait jamais vues
00:53:17dans le débat public français.
00:53:19Puisqu'à un moment, il faut toujours choisir,
00:53:21forcément.
00:53:23Et le Rassemblement national,
00:53:25qui, depuis un an,
00:53:27et même depuis bien longtemps,
00:53:29a fait une révolution culturelle.
00:53:31Manifestement, les deux parties ne sont pas les mêmes.
00:53:33Eh bien, pour mon ami Philippe Guibert,
00:53:35lorsqu'on a ces discussions,
00:53:37il les renvoie,
00:53:39tous les deux, au même niveau,
00:53:41en disant, voilà, c'est deux parties extrêmes.
00:53:43Alors, je lui dis non.
00:53:45Je lui dis non.
00:53:47Ce n'est pas exactement, me semble-t-il, politiquement...
00:53:49On ne peut pas dire ça.
00:53:51On ne peut pas dire, par exemple, que Sébastien Chenu,
00:53:53c'est l'équivalent, aujourd'hui, de...
00:53:55Sébastien Delogu.
00:53:57Oui, de M. Delogu. Il me semble,
00:53:59et ce n'est pas être pro-RN
00:54:01que de dire ça,
00:54:03ni anti-LFI
00:54:05ni anti-par-système.
00:54:07Alors, il pourrait répondre, mais c'est intéressant.
00:54:09Oui, je pourrais répondre.
00:54:11C'est éventuellement une option.
00:54:13Non, mais c'est intéressant.
00:54:15Juste d'un mot,
00:54:17parce que le débat n'est pas sûr.
00:54:19On est au cœur de la phrase qu'avait dite M. Guibert,
00:54:21qui dit que ça demande de l'énergie de penser.
00:54:23En fait, de penser par soi-même, ça demande de l'énergie.
00:54:25Oui, mais on pense par soi-même.
00:54:27Moi, je n'ai aucune confiance dans le RN,
00:54:29et ça, c'est vu aux législatives.
00:54:31Voilà, c'est pour ça.
00:54:33C'est largement inachevé.
00:54:35Elle est en façade.
00:54:37En profondeur, on a vu,
00:54:39quand ils étaient en campagne électorale,
00:54:41que c'était un peu plus compliqué que ça.
00:54:43A se dire qu'il y avait une personne
00:54:45qui avait une casquette...
00:54:47Eux-mêmes, on se sent en train de dire...
00:54:49Mais ils ont raison, d'ailleurs.
00:54:51Je ne dis pas qu'ils ont tort,
00:54:53ils ont raison.
00:54:55Mais ce qui est intéressant,
00:54:57c'est que les cadres,
00:54:59ceux qui dirigent le parti,
00:55:01je suis d'accord avec vous.
00:55:05La France Insoumise ne fait pas la purge
00:55:07des antisémites au sein de son parti.
00:55:09Monsieur Pastelvinet,
00:55:11sur le triomphe de la bêtise.
00:55:13Pourquoi on n'arrive pas à remettre en cause ce qu'on pensait ?
00:55:15Ce que vous évoquez,
00:55:17en fait,
00:55:19évoque deux sujets différents,
00:55:21même peut-être trois.
00:55:23Le premier, c'est que
00:55:25la bêtise n'est pas l'apanage des crétins,
00:55:27en quelque sorte.
00:55:29J'aime bien l'image du polype de la bêtise
00:55:31que je développe,
00:55:33parce que pour moi,
00:55:35c'est la meilleure métaphore que j'ai trouvée.
00:55:37C'est une sorte de polype qui vient s'installer
00:55:39sur tous les cerveaux,
00:55:41de droite ou de gauche,
00:55:43bien sûr, jaune ou vieux,
00:55:45et surtout, y compris
00:55:47chez les cerveaux,
00:55:49par ailleurs, considérés comme les plus intelligents,
00:55:51les plus brillants.
00:55:53C'est-à-dire que...
00:55:55Je dirais même qu'il y a une sorte de prédilection
00:55:57du polype de la bêtise pour les cerveaux
00:55:59les plus brillants.
00:56:01– Oui, mais alors, peut-être qu'ils ne sont pas si brillants que ça.
00:56:03Prenons le cas d'Emmanuel Macron.
00:56:05Il est très intelligent, mais il ne fait que des bêtises.
00:56:07Alors, on le met où ?
00:56:09– Alors, c'est un autre sujet,
00:56:11c'est qu'il est plus risqué
00:56:13d'évoquer la bêtise des gens qui sont autour de nous,
00:56:15des contemporains, etc.,
00:56:17que d'évoquer la bêtise des gens du passé,
00:56:19parce que sur le passé,
00:56:21ça s'est décanté,
00:56:23le consensus est un peu plus facile
00:56:25à obtenir.
00:56:27La bêtise des généraux qui ont construit la ligne Maginot,
00:56:29qui est l'un de mes exemples préférés,
00:56:31c'est avérer,
00:56:33personne ne peut contester
00:56:35le fait que l'intelligentsia
00:56:37militaro-politico-française
00:56:39de droite
00:56:41à l'époque
00:56:43était bête.
00:56:45C'était absurde.
00:56:47En revanche,
00:56:49aujourd'hui, si on prend l'exemple de Macron,
00:56:51je suis assez d'accord sur le fait
00:56:53que Macron, qui était présenté
00:56:55et qu'on l'a perçu, moi-même,
00:56:57que j'ai perçu comme un homme
00:56:59particulièrement brillant
00:57:01et donc
00:57:03intéressant pour le pays
00:57:05à l'époque, quand il a été élu,
00:57:07en fait, petit à petit,
00:57:09a révélé, non pas
00:57:11un manque général d'intelligence,
00:57:13mais la présence du politique de la bêtise
00:57:15chez lui, quand il dit
00:57:17les gens qui ne sont rien, c'est assez typique.
00:57:19Là, on est devant quelque chose,
00:57:21on est devant un phénomène, tout d'un coup, on se dit
00:57:23mais ce type qui est si intelligent, comment peut-il sortir
00:57:25un truc pareil ? Voilà, c'est le genre
00:57:27de choses qu'on peut se dire. Et cela,
00:57:29finalement, vous savez,
00:57:31je cite aussi le fondateur d'Alstom,
00:57:33qui était un polytechnicien de l'entre-deux-guerres,
00:57:35un type très brillant et très original,
00:57:37qui a écrit ses souvenirs
00:57:39et il disait
00:57:41la proportion d'imbéciles parmi
00:57:43les polytechniciens est identique à celle de la population
00:57:45générale. Et ça,
00:57:47c'est une boutade,
00:57:49mais ce n'est pas entièrement faux.
00:57:51Oui, mais c'est
00:57:53inquiétant d'abord
00:57:55pour ceux qui nous dirigent.
00:57:57Alors, c'est lié au fait que
00:57:59c'est lié à la fonction
00:58:01de la bêtise. C'est l'une des choses
00:58:03que j'ai recherchées dans ce livre, c'est d'essayer de comprendre
00:58:05si la bêtise avait une fonction,
00:58:07parce que c'est peu étudié,
00:58:09est-ce que c'est simplement un phénomène
00:58:11dont on peut s'amuser,
00:58:13qui est présent, mais bon, voilà.
00:58:15Ou bien est-ce qu'il y a une fonction ?
00:58:17Oui, je pense qu'il y a une fonction,
00:58:19une fonction profonde de la bêtise,
00:58:21c'est
00:58:23qu'elle procure un refuge.
00:58:25C'est-à-dire que lorsque,
00:58:27y compris chez les gens les plus intelligents,
00:58:29qui souvent dominent
00:58:31les problèmes, etc.,
00:58:33mais qui se trouvent aussi aux prises
00:58:35avec des difficultés qui sont dans la complexité
00:58:37et plus grande que celles
00:58:39du coma des mortels,
00:58:41la bêtise
00:58:43sert de refuge.
00:58:45La bêtise assure un moment
00:58:47où, d'une façon
00:58:49générale,
00:58:51la
00:58:53dynamique
00:58:55de l'intelligence
00:58:57s'arrête, se trouve des bornes,
00:58:59se cherche des bornes, s'organise dans des bornes,
00:59:01se ferme.
00:59:03C'est ça le propre de la bêtise,
00:59:05c'est la raison pour laquelle
00:59:07le polype aime aussi bien
00:59:09les cerveaux
00:59:11ordinaires
00:59:13que les cerveaux brillants,
00:59:15aussi bien les cerveaux de droite, pardonnez-moi,
00:59:17que les cerveaux de gauche,
00:59:19et réciproquement.
00:59:21J'ai un problème avec la gauche et la droite,
00:59:23il s'est accentué au fil du temps,
00:59:25mes amis de gauche me soupçonnent d'être de droite,
00:59:27mes amis de droite d'être de gauche,
00:59:29ils ont raison les uns et les autres,
00:59:31je ne fais pourtant pas partie de ceux
00:59:33pour qui les notions de droite et de gauche
00:59:35ont perdu leur sens.
00:59:37Oui, c'est vrai,
00:59:39c'est compliqué et presque autocontradictoire.
00:59:41Oui.
00:59:43Je vais bien l'admettre, je ne prétends pas
00:59:45d'ailleurs être plus intelligent
00:59:47que la moyenne, je suis quelqu'un
00:59:49qui surtout cherche
00:59:51à
00:59:53comprendre ce qui est derrière
00:59:55les apparences, c'est surtout ça qui
00:59:57me rentre dans les différents livres que j'ai pu écrire,
00:59:59notamment par exemple sur Socrate, il y a très longtemps,
01:00:01et de ce point de vue-là,
01:00:03je pense que
01:00:05la bêtise est un bon...
01:00:07La bêtise, comment dire, est-ce que lorsqu'on est
01:00:09dans l'action, on est forcément dans la bêtise ?
01:00:11Parce que vous êtes un intellectuel,
01:00:13donc vous regardez ça, et puis si je vous
01:00:15donnais les commandes, est-ce que vous deviendriez
01:00:17comme les autres idiots ?
01:00:19Oui, c'est une bonne question, parce qu'effectivement
01:00:21dans l'action, d'une certaine façon,
01:00:23on est obligé de se fixer des bornes.
01:00:25Dans l'action, il y a un moment
01:00:27où on décide, on va dans ce sens-là,
01:00:29donc le reste, on l'écarte,
01:00:31et donc il y a forcément une sorte
01:00:33de connivence entre l'action
01:00:35et la bêtise.
01:00:37Il y a un point très important dans la bêtise aussi
01:00:39qui a été mis en évidence
01:00:41par les psychologues
01:00:43comportementalistes,
01:00:45Daniel Kalman et autres aux Etats-Unis,
01:00:47c'est la question du biais
01:00:49de confirmation.
01:00:51De manière tout à fait centrale,
01:00:53dans l'organisation
01:00:55de la bêtise
01:00:57chez les individus, y compris
01:00:59les plus brillants, encore une fois, les plus cultivés,
01:01:01c'est
01:01:03cette mise en œuvre
01:01:05de ce biais cognitif
01:01:07aujourd'hui bien répertorié mais
01:01:09finalement peu connu,
01:01:11peu assimilé par les gens,
01:01:13qui est le biais de confirmation.
01:01:15Pour simplifier, c'est le fait que
01:01:17lorsque mon noyau de croyance
01:01:19que vous avez écrit tout à l'heure,
01:01:21mon noyau de croyance
01:01:25est sollicité,
01:01:27je vais
01:01:29privilégier de manière systématique
01:01:31les réseaux sociaux.
01:01:33Alors ça, c'est des réseaux sociaux.
01:01:35Et d'ailleurs,
01:01:37là, tu ne vas
01:01:39que pour être conforté
01:01:41dans ce que tu sais déjà.
01:01:43Nous sommes d'accord. Et vous écrivez d'ailleurs
01:01:45les impacts d'Internet et des écrans sur le sommeil,
01:01:47la mémoire, les comportements, la richesse
01:01:49langagière, le QI, la lecture
01:01:51des livres, la réussite scolaire, les pratiques
01:01:53de harcèlement et la vie sexuelle font l'objet
01:01:55d'un corpus d'études scientifiques
01:01:57de plus en plus nourris.
01:01:59C'est l'impact d'Internet et des écrans.
01:02:01Et ça, par des visions, on ne sait pas...
01:02:03Oui, c'est une autre question que je me suis posée.
01:02:05C'est celle de savoir
01:02:07si la bêtise, à notre époque,
01:02:09était particulièrement attisée
01:02:11ou bien est-ce que c'est une illusion d'optique.
01:02:13Et à votre avis ?
01:02:15Finalement, ma conclusion, c'est que oui.
01:02:17Oui, mais on ne la voyait pas avant. Elle existait.
01:02:19Alors, elle a toujours existé.
01:02:21Mais là, on ne la voyait pas maintenant. Elle est face à nous.
01:02:23Mais je pense aussi qu'il y a des périodes,
01:02:25pour des raisons mal élucidées,
01:02:27dans lesquelles la bêtise
01:02:29est plus attisée que d'autres.
01:02:31Il y a des périodes, au contraire,
01:02:33où la bêtise est plus ou moins attisée.
01:02:35Je pense que notre période
01:02:37est une période
01:02:39où la bêtise est particulièrement attisée,
01:02:41notamment pour des raisons technologiques.
01:02:43Parce que les réseaux sociaux,
01:02:45c'est complètement nouveau
01:02:47comme moyen technique.
01:02:49On parle aujourd'hui beaucoup, par exemple,
01:02:51de HPI, c'est-à-dire le haut potentiel intellectuel.
01:02:53On parle peu du HPB, c'est-à-dire le haut potentiel de bêtise.
01:02:55Et pourtant, il existe.
01:02:57Oui, le haut potentiel de bêtise existe,
01:02:59mais il n'y a aucun doute.
01:03:01Olivier Postelvinet, vous êtes avec nous au MoCrétinus.
01:03:03On fait toujours dans cette dernière demi-heure
01:03:05des allers-retours entre
01:03:07la lecture de votre livre
01:03:09et puis quand même l'actualité.
01:03:11Je voulais qu'on termine justement par Marseille,
01:03:13parce que c'est un bon sujet pour vous.
01:03:15Tout ce qu'on fait
01:03:17depuis 30 ans en matière de violence
01:03:19ne marche pas.
01:03:21C'est un constat. Est-ce qu'on peut être d'accord sur ce constat ?
01:03:23Elle reprend la vie.
01:03:25Peut-être qu'il faut changer.
01:03:27Moi, je propose de dire qu'il faut changer le logiciel.
01:03:29Alors, qu'est-ce que je dis ?
01:03:31En fait, ce que faisaient d'ailleurs
01:03:33nos ancêtres parfois, c'est-à-dire que...
01:03:35Le bagne.
01:03:37En tout cas, vous extrayez
01:03:39tous ces gens-là
01:03:41et vous les mettez dans un endroit
01:03:43où ils sont ensemble,
01:03:45sans contact
01:03:47avec le dehors,
01:03:49dans des conditions drastiques,
01:03:51rudes,
01:03:53qui vont faire réfléchir les uns et les autres.
01:03:55Pourquoi pas ?
01:03:57Puisque ça ne marche pas ce qu'on fait.
01:03:59Au moins, on change quelque chose.
01:04:01Là, on continue.
01:04:03On avait tout à l'heure M. Manat qui disait
01:04:05que c'est de pire en pire.
01:04:07Il est 23 ans qu'il est policier.
01:04:09Voyez par exemple ce qui s'est passé à Marseille
01:04:11avec une bagarre, scène de la vie quotidienne
01:04:13en France.
01:04:15C'est une altercation d'une violence
01:04:17inouïe à la patinoire de Marseille.
01:04:19Samedi, une rigue s'éclate
01:04:21entre deux bandes, une trentaine de jeunes
01:04:23parmi lesquels des mineurs de 15 ans.
01:04:25Une bagarre géante
01:04:27dont les motifs restent pour leurs inconnus.
01:04:29Il semblerait plus que ce soit
01:04:31un différent de nature personnelle,
01:04:33je dirais.
01:04:35Soit par rapport à un litige amoureux
01:04:37pour une histoire de vengeance,
01:04:39de jalousie.
01:04:41Ou, je dirais,
01:04:43parce que j'entends les deux versions,
01:04:45des vols de chaussures
01:04:47notamment dans le vestiaire.
01:04:49Selon le journal Le Figaro,
01:04:51six personnes ont été blessées au cours de cette altercation.
01:04:53Deux d'entre elles, mineurs,
01:04:55ont été transportées à l'hôpital
01:04:57sans que leur pronostic vital ne soit engagé.
01:04:59Pour ce policier,
01:05:01le pire a sûrement été évité.
01:05:03D'après mes informations,
01:05:05les blessures sont graves,
01:05:07bien évidemment.
01:05:09Autant, ça aurait pu être bien plus grave, selon moi,
01:05:11vu le nombre de personnes
01:05:13qui se trouvaient dans l'établissement
01:05:15et la nature des armes
01:05:17par destination qui ont pu être utilisées.
01:05:19Vous imaginez
01:05:21la lame d'un pâté à glace.
01:05:23Une enquête a été ouverte
01:05:25pour déterminer les causes de cet incident
01:05:27ainsi que pour vérifier
01:05:29l'identité des personnes impliquées
01:05:31dans cette bagarre.
01:05:33La direction de la patinoire envisage elle
01:05:35d'interdire son accès aux mineurs non accompagnés.
01:05:37Il y a une phrase que je cite souvent.
01:05:39Généralement,
01:05:41les gens intelligents
01:05:43ne sont pas courageux
01:05:45et les gens courageux ne sont pas intelligents.
01:05:47C'est une phrase de Général De Gaulle.
01:05:49Il disait ça.
01:05:51J'adore cette phrase.
01:05:53Le mot important, c'est aussi généralement.
01:05:55Il y a parfois des gens qui sont intelligents et des gens qui sont courageux.
01:05:57Mais quand vous êtes aux commandes,
01:05:59si vous êtes l'homme le plus intelligent du monde,
01:06:01et c'est peut-être le cas d'Emmanuel Macron,
01:06:03et que vous n'avez aucun courage,
01:06:05votre intelligence ne sert à rien.
01:06:07Le procès que je fais à Emmanuel Macron,
01:06:09c'est de ne pas être courageux.
01:06:11Parce que tout ça, il le sait.
01:06:13En fait, tout ça, il le sait.
01:06:15Il est suffisamment intelligent pour le savoir.
01:06:17Mais il ne veut pas rentrer dans la moulure.
01:06:19Parce que c'est trop dur.
01:06:21Ça demanderait tellement de courage d'y aller.
01:06:23Pour lui, ses enfants, sa vie.
01:06:25C'est très compliqué.
01:06:27C'est très compliqué de changer tout.
01:06:29Si je revenais au livre,
01:06:31c'est-à-dire au mot crétinus,
01:06:33je dirais que le problème d'Emmanuel Macron,
01:06:35c'est plutôt de ne pas douter.
01:06:37C'est aussi ce qui caractérise
01:06:39au lobo crétinus.
01:06:41C'est de ne jamais douter.
01:06:43Y compris bien sûr de son propre vote.
01:06:45Il a douté pour un moment,
01:06:47puisqu'il a dit tout et son contraire
01:06:49sur un certain nombre de sujets.
01:06:51C'est le point d'étonnement.
01:06:53Vous dites tout et son contraire.
01:06:55Si vous êtes l'homme le plus intelligent du monde
01:06:57et que vous dirigez,
01:06:59mais que vous n'avez aucun courage,
01:07:01à quoi sert votre intelligence ?
01:07:03Je vous pose la question.
01:07:05C'est sûr que le courage
01:07:07est indispensable,
01:07:09non seulement pour la direction des affaires publiques,
01:07:11mais aussi dans la vie privée.
01:07:13C'est une des vertus les plus rares.
01:07:15Je m'étais intéressé
01:07:17à la question du courage
01:07:19à propos de Socrate.
01:07:21Il posait la question
01:07:23de savoir si...
01:07:25Livre remarquable, je fais une parenthèse.
01:07:27Le temps dans la cité.
01:07:29Il posait la question
01:07:31de savoir si le courage
01:07:33était méritoire ou pas.
01:07:35Ça paraît stupide comme question,
01:07:37mais on peut
01:07:39effectivement se la poser.
01:07:41Est-ce qu'on a du mérite à avoir du courage
01:07:43ou bien est-ce qu'on est
01:07:45courageux par nature ?
01:07:49C'est une belle question.
01:07:51Des gens intelligents,
01:07:53on en connaît plein.
01:07:55Pierre Moscovici est très intelligent.
01:07:57M. Macron est très intelligent.
01:07:59Il y en a plein de ces gens-là.
01:08:01Jacques Attali est sûrement très intelligent.
01:08:03Alain May est très intelligent.
01:08:05Je peux tous vous les citer.
01:08:07Tous.
01:08:11D'ailleurs, tous ces gens-là sont faits pour une chose.
01:08:13Je le dis aussi à mon ami Philippe Guivert.
01:08:15Ils sont faits pour être profs.
01:08:17Profs d'université.
01:08:19Ils sont parfaits pour être profs.
01:08:21Philippe, il est parfait pour être prof.
01:08:23A l'université, tu l'es.
01:08:25Mais c'est très bien.
01:08:27Parce que dans l'action, c'est compliqué.
01:08:29Pourquoi c'est compliqué ?
01:08:31François Hollande, pareil.
01:08:33Il est très intelligent. Il aurait dû être journaliste.
01:08:35Mais la prise de décision
01:08:37politique, Pascal,
01:08:39il faut du courage.
01:08:41François Hollande a pris des décisions
01:08:43courageuses.
01:08:45Contre son camp, quand il baisse...
01:08:47Excusez-moi.
01:08:49Juste un mot pour préciser les choses.
01:08:51Parce que le courage.
01:08:53François Hollande, il baisse les charges des entreprises
01:08:55de 40 milliards d'euros contre toute la gauche.
01:08:57Il a fait un plan
01:08:59massif d'impôts.
01:09:01Avec Jean-Marc Ayrault, de quoi vous parlez.
01:09:03Oui, mais c'est une forme de courage.
01:09:05De prendre complètement
01:09:07le contre-pied de son camp.
01:09:09A tel point qu'il l'a fait exposer
01:09:11qu'il n'a même pas pu se représenter. C'est un courage.
01:09:13Mais enfin,
01:09:15l'explication de la non-représentation
01:09:17d'Emmanuel, de
01:09:19François Hollande, c'est ça ?
01:09:21Les gens ne pouvaient plus le voir, Philippe Guybert.
01:09:23Ils ne pouvaient plus le regarder ou l'écouter
01:09:25tellement ils étaient assis.
01:09:27Il n'avait plus de majorité au sein de son camp.
01:09:29C'est ça la réalité.
01:09:31Il n'avait surtout plus de majorité dans l'opinion publique.
01:09:33Terminé parce que c'est intéressant cette bêtise.
01:09:35Je ne vais pas creuser le sujet
01:09:37mais c'est vrai qu'il y a une relation
01:09:39entre le courage et la
01:09:41bêtise dans ce sens que
01:09:45l'un des traits de la bêtise
01:09:47c'est de s'enfermer dans son
01:09:49rayon de croyance, de mettre des bornes
01:09:51etc.
01:09:53Et une des formes
01:09:55du courage consiste justement à sortir
01:09:57de son
01:09:59noyau de croyance, de voir ce qui se passe
01:10:01ailleurs, d'essayer
01:10:03de comprendre ce que pensent les autres
01:10:05les gens qui ne pensent pas
01:10:07comme nous, d'essayer de comprendre pourquoi
01:10:09ils ne pensent pas comme nous. Pourquoi est-ce que
01:10:11les gens de droite
01:10:13ne lisent pas la presse de gauche
01:10:15et les gens de gauche ne lisent pas la presse de droite ?
01:10:17C'est une forme
01:10:19de sottise en réalité.
01:10:21C'est un courage intellectuel
01:10:23presque minimal, salubre.
01:10:25Une salubrité
01:10:27évidente consisterait à
01:10:29se pencher de façon
01:10:31aussi précise que possible
01:10:33sur les raisons
01:10:35pour lesquelles
01:10:37quelqu'un d'autre ne pense pas comme moi.
01:10:39Un mot sur les 35 heures peut-être avec vous
01:10:41parce que c'est intéressant.
01:10:43Ce dogme des 35 heures
01:10:45semble être relis en cause. C'est assez
01:10:47étonnant d'ailleurs. Ce qui est bien
01:10:49avec les 35 heures c'est que tout le monde veut les supprimer une fois qu'ils
01:10:51ont quitté le pouvoir.
01:10:53Nicolas Sarkozy a été contre les 35 heures une fois qu'il a quitté le pouvoir.
01:10:55Gérald Darmanin est contre les 35 heures
01:10:57maintenant qu'il n'est plus ministre.
01:10:59Gabriel Attal veut
01:11:01les aménager mais dit que
01:11:03elles sont déjà largement aménagées. Il y a des exemples
01:11:05concrets sur le terrain où les entreprises
01:11:07privées vont au-delà
01:11:09des 35 heures. Le sujet c'est le
01:11:11public. C'est toujours pareil. C'est la mairie
01:11:13de Paris, c'est l'administration
01:11:15qui va parfois en dessous de 35 heures.
01:11:17Ce totem
01:11:19socialiste cher à
01:11:21Dominique Strauss-Kahn, Martine Aubry,
01:11:23Lionel Jospin, puisque c'est ces trois-là
01:11:25qui ont mis en place les 35 heures, ne sautent
01:11:27jamais quand on a des gouvernements plus libéraux.
01:11:29Ça ne marche jamais. C'est-à-dire de limiter
01:11:31du temps de travail pour créer plus
01:11:33d'emplois, c'est un truc qui ne marche jamais.
01:11:35Ah non, ça n'a absolument pas marché. Ça n'a pas créé un emploi.
01:11:37De la même manière...
01:11:39Je peux vous faire
01:11:41une confidence ?
01:11:45Les 35 heures dans la fonction publique
01:11:47c'était une énorme connerie et beaucoup de gens
01:11:49en étaient conscients sous Jospin.
01:11:51À l'hôpital, il n'y a pas eu les 35 heures, par exemple.
01:11:53C'était la confidence que vous vouliez dire ?
01:11:55Oui, parce que depuis le départ
01:11:57on sait que c'est...
01:11:59On peut discuter des 35 heures dans la fonction publique.
01:12:01Vous dites que ça a créé des emplois.
01:12:03Les 35 heures ont créé des emplois.
01:12:05Oui, bien sûr, Jospin a fait baisser
01:12:07le chômage. C'est les 35 heures.
01:12:09Les bonnes âmes de gauche
01:12:11qui cherchent à nous faire croire que
01:12:13le wokisme et la cancel culture sont
01:12:15des phénomènes marginaux, voire anecdotiques,
01:12:17montés en épingle par des vilaines âmes
01:12:19de droite prêtes à faire
01:12:21feu de tout bois, sont mal inspirées.
01:12:23L'avenir dira s'il a perduré,
01:12:25mais en attendant, il s'agit d'un mouvement profond
01:12:27qui vissit l'ensemble du monde
01:12:29culturel, grands médias y compris.
01:12:31Mais vous voyez, là encore, vous dites...
01:12:33J'ai l'impression que, souvent, ma grille
01:12:35de lecture, c'est le côté moutonnier.
01:12:37C'est-à-dire que les gens
01:12:39ne disent pas la même chose
01:12:41lorsqu'ils sont en représentation,
01:12:43quelle que soit la représentation,
01:12:45elle peut être médiatique, mais elle peut être aussi dans une réunion
01:12:47à l'université, que ce qu'ils pensent au fond.
01:12:49Donc là, on n'est pas
01:12:51sur de la bêtise, simplement, puisqu'ils
01:12:53ne sont pas persuadés de ça.
01:12:55Ils disent des choses qu'ils ne pensent pas.
01:12:57Mais la moutonnerie
01:12:59est l'un des véhicules de la bêtise.
01:13:01Il n'y a pas d'incompatibilité
01:13:03du tout.
01:13:05Sur le wokisme, j'en ai...
01:13:07Oui, je me suis posé la question
01:13:09après avoir écrit ce livre,
01:13:11la question de savoir
01:13:13pourquoi je me suis davantage moqué
01:13:15de la bêtise de gauche que de la bêtise
01:13:17de droite.
01:13:19Je ne suis pas certain
01:13:21de la réponse, mais il me semble que c'est parce que la bêtise
01:13:23de gauche, c'est finalement plus folklorique
01:13:25et qu'en outre,
01:13:27elle est plus innovante.
01:13:29En tout cas, ces derniers temps...
01:13:31– Elle est plus sophistiquée, je trouve.
01:13:33– Pardon ? – Elle est plus sophistiquée.
01:13:35– J'ai trouvé un exemple amusant récemment,
01:13:37c'est
01:13:39le fait que
01:13:41des scientifiques d'Oxford,
01:13:43des universitaires d'Oxford,
01:13:45parce que je m'intéresse beaucoup aux universitaires dans mon livre,
01:13:47les universitaires d'Oxford
01:13:49ont conclu qu'en fait,
01:13:51il faudrait en terminer avec la partition musicale.
01:13:53Vous savez, la portée des notes de musique.
01:13:55Pourquoi ? Parce que
01:13:57une blanche vaut deux noirs.
01:13:59– Oui, je me souviens de ça.
01:14:01Je m'en souviens de ça.
01:14:03– Non, mais
01:14:05là, avec les wokistes,
01:14:07là où vous avez raison,
01:14:09c'est que souvent, on n'ose pas le dire.
01:14:11Parce que, je ne vais pas citer de nom,
01:14:13mais derrière une déclaration,
01:14:15on a envie de dire, mais c'est très bête ce que vous venez de dire.
01:14:17– En même temps, quand on voit
01:14:19l'État de Louisiane obligé
01:14:21d'imposer
01:14:23les dix commandements
01:14:25dans toutes les écoles,
01:14:27dans toutes les classes scolaires aujourd'hui,
01:14:29on se demande où on est, dans quel monde on vit.
01:14:31– Si d'ailleurs
01:14:33l'idéologie wok doit plutôt être classée
01:14:35comme la gauche, en raison de ses aspirations
01:14:37originelles, défense de minorité au primaire,
01:14:39elle est foncièrement illibérale
01:14:41et ses méthodes castratristes
01:14:43rappellent aussi celles de l'extrême droite,
01:14:45héritière d'une longue tradition de censure,
01:14:47d'interdiction de parole et d'excommunication.
01:14:49Un point à souligner,
01:14:51la cancel culture est une culture, justement.
01:14:53Elle ne doit pas être comparée
01:14:55aux diverses formes de censure d'État,
01:14:57aussi répandues à droite qu'à gauche et réciproquement.
01:14:59Mais vous dites une chose, évidemment,
01:15:01qui est tout à fait saisissant.
01:15:03Aujourd'hui, interdit tout.
01:15:05Et avant, c'était plutôt
01:15:07l'apanage de la droite.
01:15:09Monsieur Béliard,
01:15:11le célèbre monsieur Béliard
01:15:13de la mairie de Paris…
01:15:15– David, de son prénom.
01:15:17– Je me dis, mais quel enfant
01:15:19était-il quand il avait 10 ans, 11 ans ?
01:15:21Je pense qu'il y a aussi
01:15:23une affaire de psychologie.
01:15:25Ce désir d'imposer aux autres
01:15:27sa propre vision
01:15:29montre qu'il y a quelque chose
01:15:31dans ton parcours personnel
01:15:33que… comment dire ?
01:15:35Ta frustration personnelle
01:15:37s'exerce à travers
01:15:39l'emmerdement que tu proposes
01:15:41pour les autres.
01:15:43Manifestement, il y a cette dimension-là
01:15:45qui peut exister.
01:15:47Tout ça ne marche pas
01:15:49si encore c'était efficace.
01:15:51– L'indécisement de la bêtise,
01:15:53c'est qu'elle permet
01:15:55d'exercer son narcissisme aussi.
01:15:57L'une des raisons
01:15:59pour lesquelles on cherche
01:16:01à imposer sa bêtise aux autres,
01:16:03c'est pour se satisfaire soi-même,
01:16:05pour se faire plaisir à soi-même.
01:16:07– Par vanité.
01:16:09– Muziel disait
01:16:11que vanité et bêtise poussent
01:16:13sur la même tige.
01:16:15– Qui disait ça ?
01:16:17– Muziel.
01:16:19– C'est certains hommes politiques.
01:16:21Le désir d'imposer aux autres
01:16:23leur point de vue.
01:16:25– Trump, disant tout à l'heure
01:16:27ce qu'il a eu le 7 octobre,
01:16:29c'est une forme de bêtise, de vanité.
01:16:31– Oui, c'est sûr.
01:16:33Trump est un cas d'espèce
01:16:35absolument passionnant.
01:16:37Il mériterait…
01:16:39Enfin, tellement connu
01:16:41qu'il ne se présente plus…
01:16:43– Mais alors là, c'est la bêtise de droite, Trump.
01:16:45– C'est une des formes de la bêtise de droite.
01:16:47Un truc amusant chez Trump,
01:16:49c'est qu'il est obsédé par le QI.
01:16:51J'explique ça dans mon livre.
01:16:53– Moi aussi.
01:16:55– Sans arrêt, il est en train de…
01:16:57– Parce que son QI est faible.
01:16:59– Il a interdit, quand il était président,
01:17:01de poursuites judiciaires
01:17:03aux journalistes,
01:17:05d'aller fouiller dans ses examens,
01:17:07pour essayer de retrouver
01:17:09quel était son niveau.
01:17:11Ou de reconstituer son QI.
01:17:13Parce que souvent, les Américains,
01:17:15même si le QI n'a pas été calculé,
01:17:17ils s'amusent à le recalculer après coup
01:17:19avec des indices divers.
01:17:21Mais lui est vraiment obsédé par le QI.
01:17:23Déjà, l'un des Apprentices,
01:17:25c'était l'une de ses obsessions.
01:17:27Il a plusieurs fois répété
01:17:29que son QI était très supérieur
01:17:31à celui de la moyenne.
01:17:33Et quand il veut dégommer
01:17:35un de ses adversaires,
01:17:37Biden par exemple,
01:17:39il dit qu'il a un tout petit QI.
01:17:41– Vraiment, ce livre,
01:17:43je l'ai trouvé passionnant.
01:17:45Je le dis, je vais être homo cretinus,
01:17:47le triomphe de la bêtise.
01:17:49Je propose une version
01:17:51moins respectueuse du genre humain.
01:17:53La sottise est la chose du monde
01:17:55la mieux partagée, car chacun
01:17:57pense en être si peu pourvu
01:17:59que ceux-mêmes qui sont
01:18:01les plus difficiles à contenter
01:18:03en toute autre chose n'ont point coutume
01:18:05d'en désirer plus qu'ils n'en ont.
01:18:07Je ne suis pas trop d'accord avec ça.
01:18:09Il y a quand même des gens qui savent
01:18:11qu'ils se méfient de leur première réaction
01:18:13parce qu'ils se sont fait avoir.
01:18:15Parfois je réagis mal,
01:18:17donc je vais attendre un peu
01:18:19je ne vais pas réagir à chaud, je vais réfléchir.
01:18:21Donc tu peux aussi progresser
01:18:23parfois dans la vie et être moins bête
01:18:25à 60 ans que tu ne l'es à 20.
01:18:27Ça peut arriver de temps en temps.
01:18:29– Ou l'inverse.
01:18:31– Ah bon ?
01:18:33Il y a des gens qui sont plus bêtes à 60 qu'à 20 ?
01:18:35– La grille de lecture prend un coup là.
01:18:37– Non mais la vie, monsieur Possélier,
01:18:39les gens, j'espère quand même
01:18:41que les gens progressent un peu
01:18:43quand même sur eux-mêmes.
01:18:45Vous ne croyez pas qu'ils peuvent
01:18:47apprendre de leurs erreurs, comme on dit ?
01:18:49– Oui tout à fait.
01:18:51C'est une forme de courage d'ailleurs,
01:18:53justement, c'est la capacité
01:18:55d'apprendre, de modifier son jugement,
01:18:57de revoir,
01:18:59avec les amis ici.
01:19:01– On est tous comme ça,
01:19:03j'imagine que vous,
01:19:05comme je vous ai beaucoup parlé,
01:19:07je vais demander à monsieur Massé-Scarron,
01:19:09est-ce que vous vous dites parfois
01:19:11j'ai vraiment été bête dans ma vie ?
01:19:13– Bien sûr.
01:19:15C'est ce que dit Montaigne,
01:19:17il faut douter de tout,
01:19:19y compris de son propre doute.
01:19:21– Mais il est 10h33,
01:19:23je suis très très en retard, Audrey.
01:19:25Mais pardonnez-moi Audrey,
01:19:27le temps passait si vite, vous étiez là et…
01:19:29– Et vous ne me voyez pas.
01:19:31– J'en suis désolé.
01:19:33Vous avez une minute.
01:19:37– On va débuter avec ces images, Pascal,
01:19:39des inondations surprises à Marseille.
01:19:41La ville s'est réveillée, les pieds dans l'eau,
01:19:43les quartiers sont totalement inondés.
01:19:45Pourtant, Marseille n'était pas en vigilance orange.
01:19:47À 10h, 5 départements le sont.
01:19:495 départements sont donc placés en vigilance orange.
01:19:51Plus inondations.
01:19:53En Martinique, des nouvelles violences ont eu lieu cette nuit.
01:19:5511 policiers ont été blessés
01:19:57pendant des affrontements avec des militants.
01:19:59Une action de blocage a été menée
01:20:01sur l'un des principaux axes routiers de l'île.
01:20:03Et puis après Elisabeth Borne
01:20:05et Gabriel Attal autour de Michel Barnier,
01:20:07le Premier ministre affronte
01:20:09une première motion de censure déposée par la gauche.
01:20:11Cette motion de censure sera débattue à 16h.
01:20:13En l'absence de soutien du Rassemblement national,
01:20:15elle est vouée à l'échec.
01:20:17– Olivier Postet-Deviney qui était venu nous présenter
01:20:19jadis un livre sur le climat.
01:20:21Quel est le comble de la bêtise ?
01:20:25– Le comble de la bêtise, c'est s'imaginer
01:20:27être immunisé contre elle.
01:20:31– Joli. – Voilà.
01:20:33– Très bien. Très bonne réponse.
01:20:35– Excellente réponse.
01:20:37– Et l'antidote de la bêtise ?
01:20:39– L'antipoison.
01:20:41– Alors ça c'est pour un prochain livre.
01:20:43– Ça peut être l'heure des pros le matin.
01:20:45– Absolument.
01:20:47Ça peut être la littérature aussi.
01:20:49– Il en revient à la vanité là.
01:20:51– Non parce qu'en fait un écrivain…
01:20:53– Il plaisante.
01:20:55– Non mais là où il a raison sur la littérature
01:20:57c'est que la littérature elle a un objectif justement
01:20:59et ça revient aussi au courage.
01:21:01Un écrivain c'est dire la vérité.
01:21:03Une fois qu'on a tout dit, un écrivain au-delà du style
01:21:05c'est dire la vérité.
01:21:07Et comme tout le monde ment,
01:21:09les écrivains, courageux parfois,
01:21:11c'est Solzhenitsyn, etc.
01:21:13ils disent la vérité, ils témoignent.
01:21:15Et c'est très dur de dire la vérité.
01:21:17Parce que tout le monde effectivement, quand t'es dans l'action,
01:21:19un journaliste il dit pas complètement,
01:21:21il dit pas tout à fait parfois.
01:21:23Voilà, il a des arrangements.
01:21:25Mais l'écrivain il a plus de liberté.
01:21:27Me semble-t-il.
01:21:29Mais en même temps il est en dehors de tout.
01:21:31Il faut qu'il mange.
01:21:33– Donc c'est pas facile.
01:21:35– Lire c'est sortir de soi-même.
01:21:37– Comment ? – Lire c'est sortir de soi-même.
01:21:39– Écoutez, on va sortir de l'émission,
01:21:41déjà, et ça va pas être simple,
01:21:43croyez-moi, parce que c'est toujours un moment délicat.
01:21:45Forcément. Et je remercie
01:21:47Hélène Charpy qui était avec nous.
01:21:49Michael Thomas était à l'organisation,
01:21:51Mathéo Vinci était à la vision,
01:21:53Amanda était au son,
01:21:55Marine Lanson, Hélène Charpy. J'espère que vous serez invités
01:21:57un peu partout, M. Postelvigne, à chaque fois
01:21:59je vous pose la question. – Ça c'est pas sûr.
01:22:01– Mais voilà.
01:22:03– C'est dommage parce que tous vos livres sont vraiment passionnants.
01:22:05C'est la cité.
01:22:07Vraiment lisez, M. Postelvigne,
01:22:09à chaque fois vous venez, à chaque fois
01:22:11on aime vous écouter.
01:22:13Ce que vous dites est vraiment très très intéressant.
01:22:15C'est très très bien écrit, bien sûr.
01:22:17Et puis ça fait réfléchir.
01:22:19– Aux presses de la cité. – Exactement,
01:22:21aux presses de la cité. Merci à tous.
01:22:23Jean-Marc Morandini, à ce soir. – Merci.