L'Heure des Pros (Émission du 08/11/2023)

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Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros

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00:00:00 - Bonjour à tous et bienvenue à l'heure des pros ce matin.
00:00:03 La manifestation pour la République et contre l'antisémitisme
00:00:06 programmée dimanche sera un marqueur pour savoir de quel côté chacun se trouve.
00:00:11 Jean-Luc Mélenchon a annoncé son refus de venir et pour cause.
00:00:16 Il n'aurait pas posé le premier pas sur le lieu du rassemblement
00:00:20 qu'une bordée de sifflets eut accompagné sa présence.
00:00:23 Demandez aux Juifs de France qui les défend aujourd'hui
00:00:27 face à cet antisémitisme qui a pris le visage de l'islamisme.
00:00:31 Demandez-leur s'ils préfèrent la France insoumise ou le Rassemblement National.
00:00:35 Dans la nuit du 8 au 9 mai 1990 à Carpentras, un cimetière juif était profané.
00:00:41 Le 14 mai de cette même année, 200 000 personnes
00:00:45 défilaient entre Bastille et République à l'appel du CRIF.
00:00:48 Pour la première fois sous la Vème République,
00:00:50 un président participait à une manifestation.
00:00:52 François Mitterrand était là.
00:00:54 Tous avaient à l'époque un combat, l'antisémitisme et un adversaire,
00:00:58 Jean-Marie Le Pen, désigné comme responsable.
00:01:01 33 ans plus tard, ceux qui ont défilé contre Le Pen
00:01:05 pensent et savent que le Rassemblement National
00:01:08 est un rempart contre l'antisémitisme des années 2000.
00:01:12 Convenons que ce n'est pas là le moindre des paradoxes.
00:01:16 Il est 9h01, Sommaille à la Midi.
00:01:21 Une légère décrue s'amorce depuis ce matin.
00:01:24 Toutefois, la vigilance reste de mise
00:01:26 puisque de nouvelles pluies sont attendues
00:01:28 dans l'après-midi et en fin de semaine.
00:01:30 Une situation suivie de près par le gouvernement
00:01:32 puisque Gérald Darmanin et Christophe Béchu
00:01:34 sont attendus dans le Nord-Pas-de-Calais dès 10h.
00:01:37 Et de 16, Elisabeth Borne a de nouveau dégainé le 49.3,
00:01:42 cette fois pour faire passer sans vote à l'Assemblée Nationale
00:01:44 le volet dépenses et l'ensemble du projet de loi de finances
00:01:47 pour 2024 en première lecture.
00:01:49 En conséquence, une nouvelle motion de censure des insoumis
00:01:52 a aussitôt été déposée.
00:01:54 Benjamin Netanyahou n'a pas parlé d'occuper Gaza,
00:01:58 affirme un haut responsable de l'Etat hébreu.
00:02:01 Les propos de ce proche du Premier ministre israélien
00:02:04 interviennent après que Washington a affirmé s'opposer
00:02:07 à une nouvelle occupation à long terme de Gaza par Israël.
00:02:11 Ce matin, vous la connaissez, elle est porte-parole
00:02:14 de La République en Marche.
00:02:15 Elle est également députée des Hauts-de-Seine depuis juin 2002.
00:02:19 Bonjour.
00:02:20 Je serai à la manifestation 2022.
00:02:22 Je serai à la manifestation.
00:02:24 Avec le Rassemblement National, ça ne vous pose pas de problème.
00:02:26 Avec tous les gens qui ont envie de se lever contre l'antisémitisme,
00:02:28 parce qu'il y a eu 1100, je crois, actes répertoriés en un mois.
00:02:33 C'est plus que l'ensemble de l'année 2022.
00:02:36 Virginie Giraud est avec nous également, elle est historienne
00:02:38 et chroniqueuse, c'était intéressant ce que,
00:02:40 non pas ce que j'ai dit, mais ce retournement de situation
00:02:43 et vous pourrez peut-être nous l'expliquer, parce qu'en 33 ans,
00:02:45 combien les choses ont changé.
00:02:47 Éric Nolohela, Dominique Jamel, Georges Fenech, bien sûr,
00:02:50 et Gautier Lebrel.
00:02:51 Je vous déclarerai qu'on écoute tout de suite Marine Le Pen,
00:02:54 qui était l'invitée ce matin de RTL, et elle s'est exprimée
00:02:57 évidemment sur la marche de l'antisémitisme,
00:02:59 mais également elle est revenue sur les interrogations
00:03:02 qu'a posées la phrase de Jordane Bardella,
00:03:06 qui n'avait pas dit ces dernières heures que Jean-Marie Le Pen,
00:03:11 selon lui, était antisémite.
00:03:14 Olivier Véran a dit hier à l'Assemblée nationale
00:03:16 que le RN n'avait, je cite, "pas de leçon d'antisémitisme à donner"
00:03:19 quand son président, Jordane Bardella, refuse de reconnaître
00:03:22 que Jean-Marie Le Pen a été condamné par la justice
00:03:24 pour antisémitisme.
00:03:25 Que lui répondez-vous ce matin Marine ?
00:03:27 Je n'ai même pas envie de répondre à ça,
00:03:29 je pense que c'est des vieux socialistes
00:03:31 qui utilisent les mêmes ficelles depuis des années.
00:03:34 Mais est-ce que Jordane Bardella n'a pas eu tort, pardon,
00:03:37 juste de dire qu'il ne pensait pas que Jean-Marie Le Pen
00:03:40 soit antisémite ? Vous ne l'auriez pas dit comme ça Marine Le Pen.
00:03:42 Non mais excusez-moi, Jean-Marie Le Pen, il a 95 ans.
00:03:45 Il n'est plus totalement en situation d'ailleurs
00:03:47 de se défendre des accusations de M. Véran,
00:03:50 après tout on choisit ses ennemis.
00:03:51 Mais ce n'est pas les accusations contre Jean-Marie Le Pen,
00:03:53 c'est contre Jordane Bardella qui ne nie pas.
00:03:55 Non, non, parce que c'est pas ricochet.
00:03:57 Il a quitté, il y a quand même déjà un certain nombre d'années,
00:04:00 la vie politique, et je pense que chacun a encore en mémoire
00:04:04 la manière dont la séparation s'est effectuée.
00:04:08 Parce que j'ai considéré, je considère toujours d'ailleurs,
00:04:12 qu'il y a des sujets sur lesquels on ne peut laisser
00:04:16 naître aucune ambiguïté.
00:04:18 Et pour le coup, le soutien à nos compatriotes
00:04:22 de confession juive en fait partie.
00:04:25 Cette rupture, elle s'est déroulée,
00:04:28 elle n'a pas été très facile pour moi,
00:04:30 parce que vous savez, mes goûts, quand il y a des gens
00:04:32 que vous aimez et qui tiennent des propos ou ont des comportements
00:04:35 qui vous choquent ou qui vous heurtent,
00:04:37 c'est pas très facile d'en tirer les conséquences.
00:04:40 J'en ai tiré les conséquences.
00:04:42 Donc, M. Véran, encore une fois, cherche à faire oublier
00:04:47 sa propre proximité avec l'extrême gauche.
00:04:50 Et il devrait plutôt condamner l'extrême gauche,
00:04:54 plutôt que de chercher des polémiques inutiles
00:04:57 au moment où justement, nous sommes, je crois,
00:05:00 en première ligne pour défendre nos compatriotes
00:05:02 de confession juive. Et ils le savent, d'ailleurs.
00:05:05 Si j'en crois les différentes études d'opinion
00:05:07 qui viennent de paraître.
00:05:09 Et d'ailleurs, l'ensemble des Français pensent
00:05:11 qu'avec Édouard Philippe, lui en premier et moi en second,
00:05:16 nous sommes ceux qui sommes les plus capables
00:05:18 de protéger nos compatriotes de confession juive.
00:05:21 - C'est intéressant, on écoutera tout à l'heure
00:05:23 l'échange entre Olivier Véran et...
00:05:26 C'était M. Tanguy, je crois, du Rassemblement national.
00:05:30 Mais c'est vrai qu'on a le sentiment parfois
00:05:32 que la gauche vit sur une rente viagère
00:05:34 avec ce qu'a dit Jean-Marie Le Pen il y a plus de 30 ans.
00:05:36 Et qu'au fond, ça l'arrange, ces propos qui ont été dits
00:05:39 il y a 30 ans. Ce qui permet, depuis 30 ans,
00:05:41 de ne pas mettre le Rassemblement national
00:05:44 et de ne pas faire l'union des droites.
00:05:45 Donc ils sont assez contents, disons les gens de gauche
00:05:48 ou d'ultra-gauche, d'utiliser ces paroles-là.
00:05:50 Et en même temps, ces paroles étaient parfaitement inadmissibles.
00:05:52 - Mais oui, il faut quand même le rappeler.
00:05:54 Moi, je ne suis pas là pour sonder les cœurs et les reins.
00:05:56 Il y a des déclarations de Jean-Marie Le Pen
00:05:57 qui sont des déclarations antisémites.
00:05:59 Il n'y a même pas de débat là-dessus.
00:06:00 - Il n'y a même pas de débat là-dessus.
00:06:01 Et c'est ce que dit Marie Le Pen.
00:06:02 - Voilà. Mais en revanche, la gauche se donne énormément de mal
00:06:06 via Jean-Marie Le Pen pour faire croire
00:06:08 qu'on est encore sur le vieil antisémitisme
00:06:10 de droite, d'extrême droite, même catholique,
00:06:13 alors qu'on est sur un antisémitisme de gauche et islamiste.
00:06:16 Ils ont tourné la page.
00:06:17 Et ce n'est pas comme ça qu'on va se battre
00:06:19 contre le Rassemblement national.
00:06:21 Tout simplement parce que ce n'est pas le bon débat.
00:06:22 - Mais justement, si Bardella avait dit
00:06:24 "Oui, Jean-Marie Le Pen a tenu des propos antisémites
00:06:27 il y a plusieurs décennies",
00:06:28 franchement, en tant que citoyenne, moi j'aurais dit
00:06:30 "Ah bon, ok, il est extrêmement honnête
00:06:32 et c'est plutôt rassurant".
00:06:33 Là, il ne l'a pas fait sans doute par forme de loyauté
00:06:36 pour la famille Le Pen.
00:06:37 - Ce n'est même pas ça.
00:06:38 Je crois que c'est un jeune homme
00:06:39 qui a un rapport à l'histoire.
00:06:40 Il a 28 ans, Jordan Bardella.
00:06:42 D'abord, il est possible qu'il ait fait une erreur.
00:06:44 Vous n'avez pas anticipé cette question.
00:06:47 Mais ne vous trompez pas,
00:06:49 les jeunes gens de 25-30 ans,
00:06:51 vous êtes historienne,
00:06:52 mais ils n'ont pas le rapport à l'histoire que vous avez.
00:06:55 Parfois, le passé n'existe pas.
00:06:57 - En dirigeant un parti, c'est un peu étrange.
00:06:59 - Je suis d'accord.
00:07:00 J'entends ce que vous dites.
00:07:02 - En tout cas, Marine Le Pen a été très claire.
00:07:04 Et en plus, je trouve qu'elle a eu beaucoup de pudeur
00:07:07 dans sa relation filiale avec son père.
00:07:09 Mais elle ne répond pas à la question
00:07:11 pourquoi Bardella dit effectivement
00:07:13 que son père n'était pas antisémite.
00:07:15 - C'est un manque de préparation.
00:07:16 - Elle ne répond pas non plus.
00:07:17 Elle est gênée, manifestement.
00:07:18 - Il y a deux ou trois raisons pour ça.
00:07:20 - Il manque d'expérience, peut-être parce qu'il ne sait pas.
00:07:23 - On dit tout le temps qu'il est extrêmement bon dans les médias,
00:07:26 même en raison de son âge.
00:07:27 - Peut-être qu'il joue sur les mots aussi,
00:07:29 parce que Jean-Marie Le Pen a été condamné,
00:07:31 je crois, pour négationnisme,
00:07:33 plus que pour antisémite.
00:07:35 - Pour contestation de crimes contre les magnétiques.
00:07:37 - Ça lui est facile de rappeler les paroles de Jean-Marie Le Pen.
00:07:39 - J'essaie d'expliquer ce qu'a répondu Bardella.
00:07:41 Et donc, il jouait sur les mots vraisemblablement.
00:07:43 C'est pour négationnisme que Le Pen a été condamné,
00:07:45 et pas, à proprement parler, pour antisémitisme.
00:07:48 - Il y a eu une crainte de critiquer Jean-Marie Le Pen.
00:07:50 - Je voudrais qu'on revoie, parce que les gens ont oublié,
00:07:52 les gens ont oublié le 14 mai 1990,
00:07:54 parce que c'est incroyable ce qui s'est passé le 14 mai 1990 en France,
00:07:57 sous le choc de la profanation du cime Pierre-Juif de Carpentras.
00:08:00 Il y a eu 200 000 personnes à Paris,
00:08:02 et j'ai dit, c'est la première fois qu'un président de la République
00:08:04 a manifesté, François Mitterrand était là.
00:08:06 Mais vous allez voir le sujet que je vous propose,
00:08:08 qui date d'ailleurs de quelques années plus tard,
00:08:10 qui est un rappel de ce qui s'est passé à Carpentras.
00:08:13 C'est Pierre Jox qui, immédiatement,
00:08:15 ministre de l'Intérieur, avait ciblé Jean-Marie Le Pen.
00:08:18 C'est un sujet de Michael Darbon, à l'époque,
00:08:20 qui était sur feu, Antenne 2,
00:08:23 et voyez ces images, et voyez ce sujet,
00:08:26 parce que c'est très intéressant.
00:08:28 - Sur les lieux du drame, des pompes profanées,
00:08:30 aucune inscription, aucune revendication.
00:08:33 Dans l'hélicoptère qui les mène au cimetière juif de Carpentras,
00:08:36 Pierre Jox, alors ministre de l'Intérieur,
00:08:38 a déjà en tête sa première déclaration.
00:08:40 Elle va donner immédiatement à l'affaire un caractère politique.
00:08:43 - Lorsque les criminels sont connus,
00:08:46 on doit les dénoncer.
00:08:49 Nous les connaissons.
00:08:51 Je dénonce donc le racisme,
00:08:55 l'antisémitisme, l'intolérance.
00:08:59 - La profanation de Carpentras bouleverse la France.
00:09:04 Pour la classe politique, à droite comme à gauche,
00:09:06 la cible est tout de suite désignée,
00:09:08 les idées du Front National, le parti qui monte.
00:09:11 - Je voudrais qu'on pense à ce que tous les discours de haine,
00:09:16 de racisme, d'antisémitisme, d'exclusion,
00:09:21 tout ce à quoi ça peut conduire.
00:09:23 - Les précédents dérapages antisémites de Le Pen
00:09:25 sont utilisés pour appuyer la démonstration.
00:09:28 À Paris, la foule, les hommes politiques,
00:09:30 défilent contre le racisme et l'antisémitisme.
00:09:32 Pour la première fois depuis la libération,
00:09:34 un président de la République descend dans la rue.
00:09:37 L'effigie de Jean-Marie Le Pen indique
00:09:39 Carpentras et moi brûlés par des manifestants.
00:09:42 - C'est ce qui défile sous nos yeux.
00:09:47 L'enquête conclura que le Front National n'y est absolument pour rien.
00:09:50 C'est ça qui est intéressant.
00:09:52 C'est de voir toute la classe politique, M. Fabius,
00:09:54 qu'il se servait de ça.
00:09:56 Parce que personne ne savait, au moment où il parle,
00:09:59 personne ne sait où est l'enquête.
00:10:01 - Si vous permettez, j'ai défilé moi-même en 90,
00:10:05 ce jour-là, contre l'antisémitisme.
00:10:08 Et je ne regrette pas d'avoir défilé,
00:10:10 car les raisons qui m'avaient amené étaient les bonnes,
00:10:13 mais je déplore qu'on soit foutus de ma gueule.
00:10:15 Car les raisons pour lesquelles je défilais étaient imaginaires.
00:10:19 Ça n'était pas le Front National qui avait vandalisé les tombes de Carpentras.
00:10:23 - Et c'est toute une histoire française qui défile sous nos yeux
00:10:26 et qui explique où on en est aujourd'hui.
00:10:28 Entre autres.
00:10:30 Bien sûr.
00:10:32 - Mais de toute façon, dans le procès perpétuel
00:10:36 qui est fait à Marine Le Pen,
00:10:38 il y a quand même une absurdité.
00:10:40 A ma connaissance, il n'existe aucun code pénal
00:10:43 où les enfants sont responsables des fautes de leur père.
00:10:46 - Oui.
00:10:47 - C'est plus que sa fille, c'était son allié politique à une époque.
00:10:50 - Elle était aussi sa fille.
00:10:52 - Cette gauche, aujourd'hui, qui est liée, finalement, à la NUPES,
00:10:56 par la NUPES, à Jean-Luc Mélenchon,
00:10:58 est dans l'autre camp.
00:10:59 C'est ça qui est absolument incroyable.
00:11:01 - Oui, mais ce que j'aime dans ces archives,
00:11:05 ça renvoie à votre responsabilité à vous, homme de droite.
00:11:09 - Ah, ça fait longtemps.
00:11:11 - Mais il y a le genre, c'est ça, j'ai peu rien.
00:11:14 C'est-à-dire que ça s'appelait une manip.
00:11:16 Il faut dire les choses, ça s'appelle une manip.
00:11:18 - Vous pensez que la manip venait de la droite, là ?
00:11:20 Je ne crois pas.
00:11:21 - Non, non.
00:11:22 - Pas de la droite, la gauche.
00:11:23 - Non, mais tout le monde y était.
00:11:25 Chirac y était.
00:11:27 Tout le monde y était.
00:11:28 Ça arrangait bien tout le monde, en fait.
00:11:30 - C'est aussi de la droite de décider,
00:11:32 comme elle va le faire, j'imagine, dimanche.
00:11:35 - Vous comprenez ce que je veux vous dire.
00:11:38 - On verra bien d'ailleurs qui sera présent ou non à cette manifestation.
00:11:40 - Bien sûr.
00:11:41 Alors, voyez l'échange entre M. Tanguy hier et M. Véran,
00:11:44 parce que c'est intéressant ce que vous disiez.
00:11:46 On ressort les vieilles lunes, mais personne n'est plus dupe.
00:11:51 - Alors que le peuple israélien a subi les pires atrocités,
00:11:56 nous devons constater, hélas,
00:11:58 que le soutien indéfectible qu'aurait dû recevoir Israël
00:12:01 est meurtri par un effroyable relativisme
00:12:03 et une ignoble flambée d'antisémitisme.
00:12:06 L'hydre antisémite, sa preuve encore dans le caniveau des extrémismes,
00:12:10 mais sa source essentielle, sa source cardinale,
00:12:13 est désormais l'islamisme.
00:12:15 L'islamisme au souterrain, que les nations ont laissé s'infiltrer,
00:12:19 jaillit à nos visages et peut nous submerger,
00:12:22 faute de réaction à la hauteur de la catastrophe.
00:12:25 - Dans nos rues, nos écoles, au sein des médias, du sport, de la culture,
00:12:29 et même des plus grandes universités,
00:12:31 la haine des juifs est partout, de l'insulte jusqu'au meurtre.
00:12:34 Dans un tel moment, aucune division n'est tolérable.
00:12:37 - L'antisémitisme qui s'exprime sur les frontons de nos maisons,
00:12:41 sur les portes des immeubles,
00:12:43 dans les injures qui peuvent être lancées dans les rames de métro,
00:12:46 cet antisémitisme qui fait qu'une partie de nos concitoyens
00:12:49 n'ose plus faire ses courses normalement,
00:12:52 n'ose plus mettre ses enfants dans les écoles normalement,
00:12:55 n'ose plus aller au travail normalement,
00:12:57 n'ose plus prendre des transports en commun normalement,
00:13:00 nous combattons cet antisémitisme, tous ici dans cet hémicycle.
00:13:03 Monsieur le député, vous pointez l'extrême gauche,
00:13:06 je vais vous pointer vous.
00:13:08 Vous êtes le parti de la flamme.
00:13:10 Il n'y a pas un bon et un mauvais antisémitisme.
00:13:12 Il n'y a qu'un antisémitisme.
00:13:14 Et quand le président de votre parti politique, il y a deux jours,
00:13:17 refuse de reconnaître que le président fondateur de votre parti,
00:13:20 le Front National, a été condamné par la justice française pour antisémitisme,
00:13:24 vous ne servez pas la cause que vous prétendez servir.
00:13:27 - Région, vous appartenez au camp de M. Véran,
00:13:30 est-ce que vous pensez que sa réponse est adéquate ?
00:13:33 - Ce que je pense, c'est qu'il y a quand même une grande insincérité
00:13:36 aujourd'hui au Rassemblement national,
00:13:38 et ils sont probablement assez mal à l'aise des propos de Jordan Bardella.
00:13:41 D'ailleurs, on parlait de Jean-Marie Le Pen tout à l'heure,
00:13:43 mais du sujet, c'est pas Jean-Marie Le Pen.
00:13:45 Jean-Marie Le Pen, effectivement, il est à l'âge qu'il a,
00:13:47 il est sorti de la vie politique.
00:13:49 Et comme je le disais, il ne doit pas y avoir d'ambiguïté sur cette question.
00:13:53 S'il ne doit pas y avoir d'ambiguïté sur cette question,
00:13:55 alors Jordan Bardella aurait dû avoir des propos extrêmement clairs
00:13:58 par rapport à un homme qui a été condamné à six reprises pour négationnisme.
00:14:02 - Mais Marine Le Pen, ce matin, a été...
00:14:04 - Et donc, en fait, la ficelle, elle est très grosse, celle qui est utilisée.
00:14:07 - Vous pensez vraiment que le Rassemblement national est antisémite ?
00:14:10 - Non, c'est pas ce que je dis.
00:14:12 Je dis qu'il y a une insincérité dans la façon de le condamner.
00:14:15 Et qu'on ne peut pas avoir...
00:14:17 - Marine Le Pen, il a 95 ans.
00:14:19 Et puis le sujet, c'est d'aujourd'hui.
00:14:21 - On parle de Jordan Bardella.
00:14:22 On ne peut pas avoir Melendi Jordan Bardella,
00:14:24 qui refuse de balayer devant sa propre porte.
00:14:27 - J'entends ce que vous dites, mais Marine Le Pen, ce matin,
00:14:30 est-ce que vous pensez qu'elle a remis l'Église au milieu du village ?
00:14:36 - Je pense qu'elle aurait dû être plus claire sur les propos qu'a tenus Jordan Bardella.
00:14:43 Elle aurait dû être beaucoup plus claire.
00:14:44 En fait, je pense que le combat contre l'antisémitisme, il est sincère.
00:14:48 Qu'on est capable de l'appliquer dans sa propre famille politique.
00:14:51 Or, il y a toute évidence qu'ils ne sont pas capables de l'appliquer dans leur propre famille politique.
00:14:55 - Les Juifs français, vous pensez quoi ?
00:14:57 Aujourd'hui, vous pensez...
00:14:58 Ils pensent...
00:14:59 Qui les défend ?
00:15:00 - Je n'ai pas à dire...
00:15:02 Je n'ai pas à me positionner à leur place.
00:15:04 - Vous pensez qu'ils sont plus défendus par votre camp que par le Rassemblement national ?
00:15:07 - Ce que je peux vous dire, c'est que je vis à Levallois,
00:15:09 qui est une ville dans laquelle il y a une communauté juive qui est extrêmement importante.
00:15:12 Et je sais à quel point ils ont peur.
00:15:14 Je sais à quel point ils ont besoin qu'on les protège.
00:15:17 On le fait, notamment dans les lieux qu'ils fréquentent.
00:15:20 Et je crois qu'ils attendent de nous, effectivement, qu'on se rende tous à la manif du dimanche.
00:15:25 - Moi, j'ai le sentiment en tout cas qu'ils comprennent bien que le Rassemblement national a compris leur souffrance.
00:15:31 Et qu'après les Juifs français, ce sera peut-être les chrétiens ou les catholiques de France.
00:15:34 - Mais c'est déjà les chrétiens et les catholiques de France.
00:15:37 Attendez, c'est important.
00:15:38 C'est aussi les chrétiens et les catholiques de France ?
00:15:40 - Bien sûr.
00:15:41 - Parce que l'islamisme, effectivement, bien sûr, l'islamisme est un danger pour la France.
00:15:46 - L'opération de conversion de monsieur Véran est hallucinante.
00:15:57 C'est au moment où le porte-parole du Rassemblement national exprime sa solidarité avec les Juifs
00:16:03 qu'il l'accuse d'antisémisme parce qu'un monsieur qui a 95 ans aujourd'hui était peut-être bien antisémite.
00:16:09 C'est quand même hallucinant.
00:16:10 - Je trouve que la pirouette de Véran est assez étonnante.
00:16:12 Et je voudrais faire le petit point histoire, puisque je suis là pour ça,
00:16:15 et revenir justement à ce qu'était, en quelques mots, ce qu'était Vichy.
00:16:19 Et j'ai interrogé Laurent Joly, qui est quand même le plus grand spécialiste de cette période.
00:16:23 Et je lui ai demandé pour au cœur de l'histoire, mais dites-moi, René Bousquet et Laval, de quelle partie étaient-ils ?
00:16:29 La réponse est très claire.
00:16:30 Laval vient du SFIO, qui est un parti socialiste avant de glisser vers la droite.
00:16:35 Et René Bousquet était un radical de gauche, c'est-à-dire l'équivalent du centre-gauche.
00:16:41 Donc Vichy n'était pas constitué par des hommes d'extrême droite à l'origine,
00:16:45 même si c'est devenu par la suite une union des droites.
00:16:48 Et il ne faut pas… C'est Laurent Joly, ne me regardez pas comme ça, c'est le meilleur spécialiste.
00:16:52 - C'est une question complexe, on ne va pas la transformer.
00:16:55 - Je la résume rapidement, évidemment, mais je vais faire un très bon podcast
00:16:57 qui s'appelle "Au cœur de l'histoire" et que les gens peuvent écouter en entier.
00:17:00 - Ça, j'ai passé. Sur Europe 1.
00:17:03 - Sur Europe 1. Mais tout ça pour dire qu'il y a une tradition d'antisémitisme de gauche
00:17:07 qui est adossée au marxisme et qu'on ne peut pas l'oublier.
00:17:10 Et donc il y a des antisémites à gauche, qu'on le veuille ou non.
00:17:12 - Et puis si on voulait être tout à fait polémique, on rappellerait que François Mitterrand a fleuri
00:17:16 jusqu'au bout la tombe du maréchal Pétain.
00:17:18 - C'est autre chose.
00:17:19 - Si on voulait être tout à fait polémique, on rappellerait surtout qu'il y a eu la Francisque.
00:17:22 - C'est autre chose. Moi, je rappelle des faits.
00:17:26 Il a fleuri une tombe dont le représentant…
00:17:32 - C'était celle du vainqueur de Verdun.
00:17:36 - Enfin aujourd'hui, on ne la fleurit plus.
00:17:38 - Emmanuel Macron ne l'a fleuri plus.
00:17:40 - On est largement revenus sur le vainqueur de Verdun.
00:17:42 On sait à quel point Clemenceau et Fauchelon poussaient.
00:17:44 Ils ont dit eux-mêmes qu'ils n'auraient jamais été maréchal si nous n'avions pas été de l'arrière.
00:17:47 - Aujourd'hui, la tombe du maréchal Pétain n'est plus fleurie par les présidents de l'arrivée.
00:17:51 - Je vous sais amateur de films classiques français.
00:17:55 Imaginez Hibertin Ménaget qui aurait passé les 50 dernières années à dormir
00:18:01 et qui se réveille au moment de ce débat à l'Assemblée nationale hier
00:18:04 et qui entend un représentant du Rassemblement national s'insurger contre l'antisémitisme.
00:18:08 Il serait très surpris.
00:18:10 C'est vertigineux ce qui se passe.
00:18:12 - Je suis d'accord avec vous. C'est vertigineux.
00:18:14 Je pense que la gauche et peut-être même le camp Macron, la Renaissance, ne l'a pas tout à fait compris.
00:18:23 Je ne suis pas sûr que vous ayez…
00:18:25 - Stéphane Séjournay ne veut pas…
00:18:27 - Cette manifestation va être intéressante.
00:18:29 On va voir qui va être le mieux reçu sur place.
00:18:32 - Il y en a déjà qui ont annoncé qu'ils ne seraient pas là.
00:18:34 - Stéphane Séjournay ne veut pas défiler derrière la même banderole que Marine Le Pen,
00:18:37 le patron de Renaissance.
00:18:39 Donc il va y avoir des tensions.
00:18:41 - Interrogez les juifs français.
00:18:43 Interrogez-les pour savoir qui les défend.
00:18:45 - Excusez-moi.
00:18:48 Qui aujourd'hui protège les lieux de culte en France ?
00:18:50 C'est bien le gouvernement.
00:18:51 - Vous avez parfaitement raison.
00:18:52 Mais je n'en dis ce qui ne convient pas.
00:18:54 Mais qui les attaque ? Qui les défend ?
00:18:56 C'est une ligne de partage.
00:18:57 - Vous trouvez que Jordan Bardella les défend quand il refuse de condamner
00:19:00 les propos du fondateur du parti duquel il est président en vie ?
00:19:03 - Je ne rentrerai pas là-dedans.
00:19:04 Moi, je vous pose des questions et c'est à vous de dire.
00:19:05 - L'heure n'est pas au bisbis, politicienne, franchement.
00:19:07 - En revanche…
00:19:08 - C'est l'heure de l'union.
00:19:09 - En revanche, pour être tout à fait…
00:19:11 - C'est vous qui mettez le sujet sur la table.
00:19:13 - En revanche, tu vois…
00:19:15 Non mais accrochez-vous à Jordan Bardella.
00:19:17 Accrochez-vous. Allez-y.
00:19:19 Franchement, parce qu'effectivement, il a fait une erreur.
00:19:21 Je pense que c'est une bonne tactique pour vous.
00:19:23 C'est sûrement la meilleure.
00:19:24 - C'est vous qui me posez la question. Je vous réponds.
00:19:26 - En revanche, je vais vous dire précisément les choses sur Jean-Marie Le Pen.
00:19:30 Lors d'un discours prononcé lors de la fête des Bleus Blancs Rouges aux Bourgeais,
00:19:33 Jean-Marie Le Pen s'en prend violemment à des journées juifs ou d'ascendance juive.
00:19:37 Il dit "Je dédie votre accueil à Jean-François Kahn, à Jean Daniel, à Yvan Le Baird, à El Khabache,
00:19:42 tous les menteurs de la presse de ce pays.
00:19:44 Ces gens-là sont la honte de leur profession.
00:19:46 Monsieur Lustiget me pardonnera à ce moment de colère
00:19:48 puisque même Jésus le connut lorsqu'il chassa les marchands du Temple.
00:19:51 Ce que nous allons faire pour notre pays."
00:19:53 Et après ces propos, Jean-Marie Le Pen est condamnée définitivement
00:19:56 au franc symbolique par l'accord de cassation le 3 février 1988 pour antisémitisme insidieux.
00:20:01 Donc il a bien été condamné pour antisémitisme.
00:20:04 Et je pense que Jordan Bardella aurait simplement dû rappeler ces faits-là.
00:20:09 Tweet de Jordan Bardella, justement, sur sa participation et sur les propos d'Olivier Véran.
00:20:18 Je crois que nous allons voir.
00:20:20 Non, ce n'est pas ce tweet-là, nous réprondrons au présent.
00:20:22 C'est un autre tweet qu'il a fait hier.
00:20:24 Et je vous propose d'écouter Manuel Bompard, lui, qui ne sera pas présent.
00:20:27 "Au lieu de raconter des assanités à l'Assemblée nationale,
00:20:30 pourquoi vous refusez le face-à-face proposé par France 2 ce jeudi sur la loi immigration ?
00:20:35 Les Français en ont assez des faux-fuyants.
00:20:37 Ils veulent des dirigeants qui assument enfin leurs responsabilités."
00:20:40 Et je vous propose d'écouter Manuel Bompard qui, au nom de la France Insoumise,
00:20:43 a annoncé qu'il ne participera pas.
00:20:45 Il a annoncé qu'il réfléchissait.
00:20:47 C'était avant le tweet de Mélenchon qu'il a dit ça.
00:20:49 Depuis le tweet de Mélenchon, on a bien compris qu'il n'y aurait pas les Insoumis,
00:20:51 parce que sinon, ils sont de toute façon conspués.
00:20:53 Donc, il faut qu'ils trouvent la bonne excuse pour ne pas venir.
00:20:55 Donc, ils utilisent la présence du Rassemblement National.
00:20:57 Et Jean-Luc Mélenchon, c'est une autre stratégie.
00:20:59 Puisqu'il ne peut pas y aller, il décide de tout dénigrer, de tout salir
00:21:03 et de faire croire que cette marche est en soutien à la politique d'Israël.
00:21:06 Cette marche n'est là que pour une chose, lutter contre l'antisémitisme.
00:21:09 Et vu qu'il ne peut pas s'y rendre, il décide de la salir.
00:21:11 - Avec un mot quand même qui est extraordinaire dans son tweet, qu'on va peut-être voir.
00:21:14 - Sous prétexte. - Sous prétexte de l'antisémitisme.
00:21:17 Sous prétexte de l'antisémitisme.
00:21:19 C'est ce qu'a écrit Jean-Luc Mélenchon.
00:21:21 Je ne sais pas si nous l'avons.
00:21:23 En tout cas, on peut écouter en attendant.
00:21:25 Ah, le voilà.
00:21:27 "Dimanche, manif de l'arc républicain du RN à la Macronie de Braun-Pivet
00:21:31 est sous prétexte d'antisémitisme.
00:21:33 Ramène Israël-Palestine sans demander le cessez-le-feu.
00:21:37 Les amis du soutien inconditionnel ont massacre.
00:21:40 On leur rend debout."
00:21:42 Et il prouve que l'antisionisme et l'antisémitisme sont intrinsèquement liés avec ce tweet.
00:21:46 Moi, j'ai un besoin de comprendre ce qu'il a dit.
00:21:50 Ce n'est pas clair.
00:21:51 Je pense que pour tout le téléspectateur, il doit se demander ce qu'il a voulu dire.
00:21:55 - Moi, je trouve ça pas clair.
00:21:56 - Qu'est-ce que c'est que ce soutien inconditionnel ? C'est quoi ?
00:21:59 Il faut être précis.
00:22:01 - Baude Brézon ?
00:22:02 - Je pense qu'il ne faut pas chercher le midi à 14h.
00:22:04 On a une marche, parce qu'encore une fois, il y a plus de 1000 actes antisémites
00:22:08 qui ont été répertoriés en un mois.
00:22:10 Et il y a ce qui se passe en Israël, que d'ailleurs,
00:22:13 Jean-Luc Mélenchon a refusé de condamner comme étant des actes terroristes.
00:22:18 Il y a deux choses que moi, je trouve très inquiétantes.
00:22:20 La première, c'est qu'on se rend compte qu'en 2023,
00:22:23 on n'est plus capable d'avoir une unanimité pour descendre dans la rue
00:22:27 et se lever contre ces actes odieux qu'on constate sur nos territoires depuis plusieurs semaines.
00:22:32 C'est la première chose.
00:22:33 Et la seconde, c'est qu'en écrivant ce qu'il écrit...
00:22:36 En fait, Jean-Luc Mélenchon rend coupable l'ensemble des Juifs de France
00:22:41 de la politique de M. Netanyahou, qu'on peut critiquer par ailleurs,
00:22:45 c'est un autre débat.
00:22:47 Et en fait, en ça, il en fait des cibles.
00:22:49 Et donc, un tweet comme ça est extrêmement dangereux.
00:22:51 Et on peut se poser la question dans quelle mesure Jean-Luc Mélenchon
00:22:54 et tous ces sbires de la France insoumise ne portent pas une forme de responsabilité.
00:22:59 - Mais pourquoi on tourne autour du pot ?
00:23:01 - Je ne crois pas qu'on tourne autour du pot.
00:23:03 - M. Mélenchon essaie d'aller trouver à n'importe quel prix les 400 000 voix qui lui ont manqué.
00:23:10 Donc, ce qu'il envoie, ça ne s'adresse pas à vous, ça ne s'adresse pas à Pascal Praud,
00:23:14 ça ne s'adresse à personne, ça s'adresse à son électorat.
00:23:17 Et je vais vous dire le pire, je termine si vous permettez.
00:23:19 Je vais dire le pire, c'est que ça peut marcher.
00:23:21 Ça peut marcher électoralement.
00:23:23 Moi, je crois que ça peut marcher électoralement,
00:23:26 parce qu'il essaye de souder un bloc qui peut lui permettre d'atteindre le deuxième tour.
00:23:31 - Mais il ne veut pas gagner au second tour.
00:23:33 - Mais oui, mais il s'en fout de la victoire finale, il veut le chaos.
00:23:35 Le chaos, ça ne passe pas.
00:23:37 - C'est un très mauvais calcul.
00:23:39 - Je pense que ça peut marcher.
00:23:42 - Il va perdre autant et plus que ce qu'il espère gagner.
00:23:45 - Mais Dominique, ce n'est pas certain.
00:23:47 - Je ne crois pas.
00:23:49 - Vous pensez que la lupe, c'est de l'avenir ?
00:23:51 - Je pense que Jean-Luc Mélenchon, en tout cas, peut rassembler, ce qu'a dit très justement, un électorat.
00:23:58 - Il est très malade en France.
00:24:01 - Un électorat à la fois wokiste, ultra gauche, effectivement intégriste musulman, islamiste, etc.
00:24:08 Et que tout ça peut peser entre 15 et 20 % en France.
00:24:11 - Il a pour lui toute la gauche, sauf les socialistes et les communistes.
00:24:16 - Mais...
00:24:17 - Qu'est-ce que ça représente ?
00:24:18 - Les socialistes, à la dernière bénédention, il en a capté une bonne partie, il a laissé 1 % à Nidalgo.
00:24:22 - À la dernière, on parle d'aujourd'hui, on ne parle pas d'il y a un an.
00:24:25 - Mais ils vendront leur âme pour un plat de lentilles, s'ils pensent que Jean-Luc Mélenchon peut les faire gagner.
00:24:31 C'est ce qui s'est passé déjà.
00:24:33 - Mais non !
00:24:34 - Vous pensez qu'il n'y a rien de sincère dans ce tweet ?
00:24:36 - Je pense que c'est un message...
00:24:38 - Juste sur soutien inconditionnel, parce que quand je fais Nek te demande, c'est une référence à Yael Brown-Pivet qui avait parlé de soutien inconditionnel à Israël.
00:24:43 C'est ça, soutien inconditionnel.
00:24:44 - Exactement. Et la ligne, me semble-t-il, de la Macronie n'est pas bonne, parce que de renvoyer le Rassemblement National et la France Insoumise au même niveau,
00:24:53 c'est ce que fait souvent Mme Borne, à mon avis, c'est nul et non avenu, parce qu'on n'en est plus là.
00:25:00 - Ce n'est pas ce que j'ai fait sur votre plateau.
00:25:03 - Pardon ?
00:25:04 - Ce n'est pas ce que j'ai fait sur votre plateau.
00:25:05 - Je suis tout à fait d'accord avec vous. C'est ce que vous avez dit, ça a été ma première question.
00:25:08 Vous avez dit "moi je défilerai avec le Rassemblement National". Vous avez parfaitement raison.
00:25:11 - Les gens qui ont envie d'y aller...
00:25:12 - Exactement.
00:25:13 - Ce qui avait une centaine de milliers de personnes dans la rue du Manche-Passy à Digus du Rassemblement National...
00:25:19 - Mais vous avez parfaitement raison, Maud Bréjon, et je partage votre analyse, et elle est différente manifestement d'Elisabeth Borne et peut-être aussi d'Emmanuel Macron.
00:25:29 La pause, on revient.
00:25:30 Il est 9h31, Maud Bréjon est avec nous ce matin, je la remercie, c'est une députée de la Renaissance.
00:25:43 Et c'est assez rare que nous ayons avec nous autour de la table un acteur de la vie politique, nous aurons plus des commentateurs, et nous en sommes heureux ce matin.
00:25:51 Soumaya Labidi nous rappelle les titres.
00:25:53 La France Insoumise indique dans un communiqué qu'elle ne participera pas à la grande marche contre l'antisémitisme ce dimanche.
00:26:02 Et dans le même temps, Marine Le Pen appelle l'ensemble de ses électeurs à s'y rendre.
00:26:07 "Il est temps que le peuple français exprime son rejet absolument total de l'augmentation spectaculaire des actes visibles d'antisémitisme.
00:26:15 Plus il y aura de monde et mieux ce sera, et même si on est en queue de cortège, on s'en moque totalement", a-t-elle déclaré ce matin sur les ondes de RTL.
00:26:23 Les négociations de normalisation avec Israël restent sur la table, déclaration du ministre saoudien des investissements lors de la conférence Bloomberg.
00:26:32 Toutefois, il ajoute, je cite, que les négociations ont toujours été conditionnées à une solution pacifique aux problèmes palestiniens.
00:26:39 Et puis le mois d'octobre a été le plus chaud jamais enregistré dans le monde, annonce de l'observatoire européen Copernicus,
00:26:46 qui précise que 2023 dépassera, je cite, avec une quasi-certitude, le record annuel de 2016,
00:26:52 des fortes températures qui alimentent chaque année les sécheresses, les incendies dévastateurs et renforcent en même temps des ouragans.
00:27:00 Le journaliste politique que vous êtes, Gauthier Lebrecht, voulait préciser quelque chose que j'ai peut-être dit tout à l'heure de manière imprécise.
00:27:08 Mais sur le fait de renvoyer dos à dos la France insoumise et le Rassemblement national. C'est vrai que c'est la position d'Elisabeth Borne.
00:27:14 Sur Emmanuel Macron, je vous rappelle qu'il avait condamné les propos d'Elisabeth Borne, il l'avait désavoué en Conseil des ministres quand elle avait dit que le RN était héritier de Pétain,
00:27:21 et même dans les prises de parole des députés Renaissance avant, il faut le dire, avant la prise de parole de Jordan Bardella disant que Jean-Marie Le Pen n'était pas antisémite,
00:27:29 très clairement Renaissance condamnait LFI et pas le Rassemblement national de la même manière.
00:27:34 Écoutons Manuel Bompard sur LFI et la présence...
00:27:37 Il y a un communiqué qui vient de tomber à l'instant, Sommet l'a dit dans ses titres, LFI annonce il y a deux minutes ne pas participer à cette marche.
00:27:42 C'est logique après le tweet de Jean-Luc Mélenchon.
00:27:44 Écoutez ce que disait Manuel Bompard hier.
00:27:47 On est particulièrement incongru de manifester contre l'antisémitisme avec le Rassemblement national qui a d'ores et déjà annoncé qu'il avait l'intention de s'y rendre.
00:27:57 Il y a par exemple dans les rangs des députés du Rassemblement national un ancien libraire qui vendait des livres négationnistes.
00:28:05 J'ai un peu de mal à imaginer manifester contre l'antisémitisme à ses côtés. Je crois que tout le monde pourrait le comprendre.
00:28:11 Je ne suis pas sûr que l'ensemble des Français de confession juive, puisque c'est la question que vous vous posez,
00:28:15 aient envie d'une manifestation contre l'antisémitisme avec des représentants d'un parti politique qui a été fondé par des gens dont les opinions antisémites étaient avérées.
00:28:28 Gautier Lebret ?
00:28:29 Ils n'ont pas envie d'éléphie aussi.
00:28:31 Moi j'étais à la marche du 9 octobre, au lendemain de l'attaque terroriste du Hamas.
00:28:35 Il y avait une délégation du Rassemblement national, il n'y avait pas Marine Le Pen, il n'y avait pas Jordan Bardella,
00:28:39 mais il y avait une délégation avec notamment Julien Audoule du groupe d'amitié France-Israël.
00:28:42 J'ai évidemment discuté avec les gens présents à cette manifestation.
00:28:46 C'était haro sur la France insoumise. Personne a non grata la France insoumise.
00:28:50 Donc aujourd'hui il faut trouver une excuse pour ne pas y aller. Ils l'ont trouvé avec la présence du RN.
00:28:54 Le vrai courage politique c'est précisément d'y aller et de dire qu'on fait tous nation ensemble sur la même cause.
00:29:00 Mais quand vous avez une députée dans vos rangs qui explique que le Hamas est un mouvement de résistance,
00:29:04 comprenez que c'est probablement un peu compliqué pour eux de se rendre ensuite le dimanche à la manifestation.
00:29:09 – Ils vont se faire dégager d'Emmanuel Militari, c'est ça qui va se passer.
00:29:12 – C'est à se demander si Emmanuel Gompard suit l'actualité politique française.
00:29:16 Il y a 30 ans on disait "on ne peut pas défiler avec le Front National puisque Le Pen est antisémite".
00:29:23 Là il a réussi à débusquer sur 7 millions d'électeurs un libraire qui vend des livres interdits.
00:29:29 – Vous parlez de nos compatriotes, c'est dingue, de confessions.
00:29:32 – Qui députés ?
00:29:33 – Qui, et je pense que vous, n'ont aucune difficulté, bien au contraire,
00:29:38 à recevoir dans le défilé du Rassemblement National.
00:29:41 Mais par contre, ils ont quand même besoin d'une clarification.
00:29:44 Parce que ceux qui les représentent, c'est-à-dire le Conseil représentatif des institutions juives de France,
00:29:50 le CRIF, refusent toujours d'inviter le RN à ses dîners, on l'a eu monsieur le Président.
00:29:55 Donc il y a aussi du côté de la communauté juive un besoin de clarification.
00:30:00 – Le CRIF n'est pas toujours sur la position des juifs de France paradoxalement.
00:30:08 Mais on va l'écouter Gilles Taillet puisqu'il a parlé précisément…
00:30:11 – Sur la marche du 9 octobre, Jordan Bardella avait appelé Yonatan Arfi, le Président du CRIF,
00:30:15 à plusieurs reprises et il ne lui avait jamais répondu au téléphone.
00:30:18 – Mais parce que, en fait, disons les choses, le CRIF est très ennuyeux avec le RN aujourd'hui.
00:30:24 Pourquoi ? Parce que le RN…
00:30:26 – Ils ne sont pas d'accord entre eux, le Président et le Vice-Président qu'on va entendre à l'instant.
00:30:29 – Exactement, le RN depuis des années, vous ne pouvez pas le prendre en défaut sur ce sujet.
00:30:35 Et non seulement vous ne pouvez pas le prendre en défaut,
00:30:37 mais c'est celui qui est le plus offensif sur l'anti-sémitisme, islamisme, islamiste.
00:30:45 Donc c'est lui, dans le paysage français, qui est le plus offensif sur ce sujet-là.
00:30:50 – Jusqu'à lundi, jusqu'à la phrase de Bardella, dimanche pendant.
00:30:55 – Bardella ne parlait pas de l'anti-sémitisme islamiste.
00:31:02 – Non, bien sûr que non.
00:31:03 – Il ne parlait pas de ça.
00:31:04 – Pas pris en défaut, c'est utilisé par ses adversaires.
00:31:06 – Donc le CRIF est extrêmement ennuyé, je l'y comprends d'ailleurs.
00:31:09 Mais Gilles Taillem, il n'est pas tout à fait sur cette position,
00:31:12 puisque nous l'avons, et il est Vice-Président.
00:31:14 Alors, écoutons Gilles Taillem qui parle cette fois-ci de la France insoumise.
00:31:18 – Mélenchon et tous sa clique, je les appelle comme ça,
00:31:24 n'ont rien à faire à l'Assemblée nationale.
00:31:27 Ils n'ont rien à faire dans la représentation de notre pays et de nos valeurs.
00:31:31 Aujourd'hui, ce sont des gens qui sont des ennemis de notre pays.
00:31:34 Ils collaborent avec ceux qui, demain, voudraient nous réduire à un islamisme intégriste.
00:31:40 – Est-ce qu'ils sont anti-sémites ? Est-ce que Jean-Luc Mélenchon, pour vous, est anti-sémite ?
00:31:45 – Il l'est devenu en tout cas. Il l'est devenu en tout cas.
00:31:48 Ses déclarations, à lui, au bono, pano,
00:31:54 ne sont qu'un anti-sémitisme habillé sous une couleur de la démocratie.
00:31:59 Mais derrière, regardez, vous avez parlé de cette manifestation merveilleuse,
00:32:04 de ce rassemblement, et qui est un symbole qu'on ne peut plus important.
00:32:08 Les deux présidents des chambres de notre pays appellent à un rassemblement.
00:32:12 Ils l'appellent tout le monde. En face, au territoire perdu de la Plaza République,
00:32:16 il va y avoir une manifestation pro-palestinienne.
00:32:19 – En même temps. – En même temps.
00:32:21 Et ce ne sera pas les mêmes mots, ce ne sera pas la même teneur.
00:32:24 – Laurent Nunes va avoir du taf. Laurent Nunes va avoir du travail.
00:32:28 – Quand les choses changent, et surtout quand on fait de la politique,
00:32:32 il faut voir qu'elles changent.
00:32:34 Le reconquête, le parti de Zemmour, est réputé être plus à droite
00:32:38 que le Rassemblement National Actuel.
00:32:41 Et aux dernières présidentielles, Zemmour a recueilli 53% des voix
00:32:46 des électeurs français-juifs d'Israël.
00:32:49 Alors l'éloignement entre l'extrême droite d'hier et les juifs,
00:32:56 c'est quelque chose qui est en train d'appartenir au passé.
00:32:59 – Je crois que, même si c'est un autre niveau que ça s'analyse,
00:33:02 parce que c'est peut-être une institution représentative,
00:33:04 mais quand vous parlez avec des Français juifs, c'est pas la position du CRIF.
00:33:09 Les choses deviennent extrêmement claires.
00:33:12 Ils ont identifié leur ennemi, à savoir la France insoumise islamiste,
00:33:17 et ils se tournent vers celui qui est le plus opposé à leurs ennemis,
00:33:21 qui en ce moment est le Rassemblement National.
00:33:23 Moi je vis dans un quartier où il y a une grande communauté juive,
00:33:26 je n'entends que ça, je n'entends pas dire "mais ceux-ci, mais ceux-là, il faut, il ne faut pas".
00:33:30 L'ennemi est identifié, l'allié est identifié.
00:33:33 – Oui, mais c'est pour ça que…
00:33:35 – C'est autre chose que cette dépêche qui vient de tomber, ils ne participeront pas.
00:33:39 Au même moment, nous savons qu'il y a 40 de nos compatriotes,
00:33:42 aussi de profession juive, qui ont été tués,
00:33:44 et que certains, 8 sans doute, sont actuellement en otage.
00:33:48 Et cette branche de la représentation nationale ne manifeste pas.
00:33:51 Il y a quelque chose d'extrêmement génial.
00:33:53 – Mais vous savez, sur ces 40 Français morts,
00:33:55 c'est très étrange qu'on en parle si peu, qu'il n'y ait pas un deuil national.
00:33:59 40 Français meurent, généralement…
00:34:01 – Apparemment, c'est pour protéger, sans doute, peut-être,
00:34:04 de rien faire pour protéger encore la vie, nous l'espérons, des otages.
00:34:08 – Il y a une promesse d'Emmanuel Macron qu'il y ait un hommage pour ces 40 Français.
00:34:12 – Alors j'entends cet argument.
00:34:13 – Il y a suffisamment d'informations pour les 8 personnes qui sont mortes.
00:34:16 – J'entends cet argument.
00:34:18 La vidéo dont on va parler, vous ne la verrez pas,
00:34:22 parce que nous avons choisi de ne pas la montrer.
00:34:24 Simplement, elle circule sur les réseaux sociaux,
00:34:26 et je pense que même ceux qui nous écoutent, tout le monde l'a vue.
00:34:28 Une enquête administrative a été ouverte sur le recrutement
00:34:30 d'une ex-collaboratrice du ministère des Affaires étrangères.
00:34:33 C'est un communiqué du Quai d'Orsay.
00:34:34 Elle a été vue à Paris, dans une rue du 2e arrondissement,
00:34:37 arrachant le portrait d'otage israélien détenu par le Hamas à Gaza.
00:34:41 Et parmi ces otages, figurent plusieurs ressortissants français,
00:34:44 dont très probablement des mineurs.
00:34:47 Donc il y a eu un communiqué du Quai d'Orsay.
00:34:49 Le ministère dit également avoir connaissance d'autres publications,
00:34:51 comparant notamment les attaques terroristes du Hamas
00:34:54 à la résistance française contre l'occupation nazie.
00:34:56 C'est une femme, manifestement, qui appartenait au ministère des Affaires étrangères.
00:35:01 Une ancienne collaboratrice contractuelle du ministère des Affaires étrangères
00:35:07 a été identifiée arrachant le portrait d'otage israélien à Gaza.
00:35:09 La vidéo diffusée ce jour montre une attitude, un comportement
00:35:14 et des propos totalement indignes qui disqualifient entièrement
00:35:16 cette personne pour entretenir la moindre relation de travail.
00:35:19 C'est un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
00:35:22 Et bien que cette personne n'ait plus de relation contractuelle
00:35:24 avec ce ministère depuis l'été dernier,
00:35:26 une enquête administrative sera diligentée à partir de ce jour
00:35:29 à la demande de la ministre Catherine Colena sur son recrutement.
00:35:33 Je pourrais y rappeler aussi qu'elle a envoyé des articles au Monde diplomatique.
00:35:36 Oui, bien sûr.
00:35:38 Et qu'elle a son rond de serviette sur France Culture.
00:35:41 C'est plutôt ça le débat, ce n'est pas le ministère des Affaires étrangères.
00:35:44 Oui, vous avez raison.
00:35:45 C'est un des membres de cette caste médiatico-intellectuelle
00:35:50 qui relaie toutes les thèses que nous combattons depuis 9h ce matin.
00:35:54 Mais je ne vais pas reparler encore de Guillaume Meurisse ce matin,
00:35:58 qui sera peut-être à l'antenne dimanche.
00:36:00 Sans problème.
00:36:01 Cet antisémitisme d'atmosphère qu'il y a, qui existe,
00:36:06 oui disons-le, à France Inter, qui existe dans le service public,
00:36:09 oui disons-le.
00:36:10 Il y a des gens qui n'écoutent plus France Inter en radicale,
00:36:13 à la fin de Tweet la semaine dernière.
00:36:14 Je n'écoute plus France Inter.
00:36:15 Georges-Marc Benhamou pareil.
00:36:17 En fait, ce qui est invraisemblable, c'est qu'en 35 ans,
00:36:22 comment les choses ont changé.
00:36:23 Les antisémites ne sont plus les mêmes.
00:36:26 Avec une réaction très tiède de la ministre de la Culture
00:36:28 qui a été plus véhémente sur d'autres antennes.
00:36:30 Mais elle n'a pas été tiède, elle n'a rien dit.
00:36:32 Oui, vous avez compris ce que je voulais dire.
00:36:33 Je l'ai tellement bien compris.
00:36:35 Lorsque c'est le journal du dimanche,
00:36:37 elle parle des valeurs républicaines qui sont attaquées.
00:36:39 Elle dit qu'elle n'a rien dit en plus sur le journal du dimanche.
00:36:41 Mais bien sûr, avec...
00:36:43 Là, on a liberté d'expression.
00:36:44 Mais bien sûr, mais je pense, je vais vous dire,
00:36:46 Maud Bajon, et vous représentez ce camp-là,
00:36:48 plus personne n'est dupe.
00:36:50 Je pense que vous allez être en difficulté
00:36:52 lorsque vous allez tous revenir devant les électeurs.
00:36:55 Je pense que vous ne saisissez pas ce qui va vous arriver.
00:36:59 Pardonnez-moi de le dire comme ça.
00:37:01 Parce qu'en fait, les gens...
00:37:03 Je vous le dis, mais bien humblement.
00:37:06 Parce qu'aujourd'hui, il y a un désir de sincérité, d'authenticité.
00:37:09 Je ne sais pas ce qui se passera en 2027.
00:37:12 Permettez-moi quand même de dire que c'est un petit peu loin.
00:37:14 Moi, j'étais élue il y a 18 mois, il me reste encore 3 ans et demi.
00:37:17 Je vous l'accorde.
00:37:19 Je vous l'accorde.
00:37:21 Là, vous avez raison.
00:37:22 C'est que dire que Marine Le Pen est méchante,
00:37:26 c'est une élue de la République, ça ne fonctionne pas.
00:37:29 Et que ça fait bien longtemps que ça ne fonctionne plus.
00:37:31 Et qu'on combat le Rassemblement national
00:37:33 en essayant de comprendre pourquoi est-ce qu'aujourd'hui,
00:37:36 il y a 43% de Français qui votent pour elle au second tour.
00:37:39 Il y a plein de raisons.
00:37:40 D'ailleurs, on ne vote probablement pas de la même façon
00:37:42 que Marine Le Pen quand on vit dans de l'Eure Pas-de-Calais
00:37:44 ou quand on vit dans de Vaucluse.
00:37:46 Et que derrière, c'est des problématiques de pouvoir d'achat,
00:37:49 c'est des problématiques d'immigration, des problématiques d'insécurité
00:37:52 auxquelles on n'a pas forcément assez répondu.
00:37:54 Avec des gens à qui on n'arrive peut-être pas suffisamment à parler.
00:37:56 Il faut qu'on essaie de leur parler.
00:37:58 Vous êtes d'accord, mais ça fait 40 ans que j'entends ça.
00:38:00 Mais quand vous entendez par exemple M. Meurice,
00:38:02 ça m'intéresse votre avis, M. Meurice.
00:38:04 Je suis d'accord avec vous, c'est tout à fait autre chose.
00:38:06 Mais il se trouve que c'est l'argent du contribuable.
00:38:08 C'est vraiment l'avis de la députée que vous êtes.
00:38:10 Vous votez la subvention pour Radio France.
00:38:12 Je crois que c'est 600 millions par an.
00:38:14 Radio France a autant pour ses radios que toutes les autres radios pour elles.
00:38:19 Quand vous voyez un humoriste, vous vous dites quoi ?
00:38:23 Il doit être géré ? Vous vous dites "Madame Veil ne répond pas".
00:38:26 Quelle est votre attitude ?
00:38:27 Ce qui est insupportable, ce n'est pas qu'il tienne ses propos sur Radio France,
00:38:30 c'est qu'il tienne ses propos tout court.
00:38:32 Oui, mais il se trouve que c'est sur Radio France.
00:38:34 Il se trouve que c'est sur Radio France.
00:38:36 C'est pas la même chose.
00:38:38 Il y a quand même un problème de base.
00:38:40 On le paye pour tenir ses propos, c'est nous qui le payons pour tenir ses propos.
00:38:42 Il tiendrait sa propre propos sur ce qu'il nous dit.
00:38:44 Mais votre avis m'intéresse.
00:38:46 Si il avait pu le faire sur CNU, on aurait eu la réaction de Rimald Boulmanak.
00:38:50 D'abord, pas tous en même temps, mais votre avis m'intéresse.
00:38:53 La députée que vous êtes, puisque vous avez un rôle, puisque vous votez vous-même.
00:38:57 Donc est-ce que vous considérez qu'il doit être sanctionné, sorti de l'antenne ou pas ?
00:39:01 Il doit être à minima sanctionné.
00:39:03 Il n'y a eu aucune réaction, un tweet ?
00:39:06 Madame Rimald Boulmanak n'est pas sur la télé.
00:39:09 De la part de Madame Veil, il y a eu un tweet ?
00:39:11 Oui, un tweet.
00:39:13 Coluche a commenté en disant au bout d'un avertissement,
00:39:16 on a 30 blames, au bout de 30 blames, on a un truc, je veux bien repasser la séquence.
00:39:19 Je me suis amusé de ça.
00:39:21 Mais ce que je veux dire, vous comprenez que...
00:39:24 On ne peut pas aller le dimanche manifester contre l'antisémitisme
00:39:27 et en même temps ne rien dire quand sur une radio,
00:39:31 et à force de l'investir sur le service public,
00:39:33 mais quand sur une radio, on entend ce genre de propos.
00:39:35 C'est pas possible.
00:39:37 On aurait aimé l'entendre de la bouche de la ministre.
00:39:40 Mais on aimerait l'entendre effectivement de la bouche de la ministre.
00:39:42 Mais il faudra se contenter de moi, qu'est-ce que vous voulez dire ?
00:39:46 Un instant sur le 4 septembre.
00:39:48 Il a fallu une vidéo pour que le scandale ait fini.
00:39:50 Cette dame, le 8 octobre, sur les réseaux, tout le monde peut les consulter,
00:39:55 elle dit que le Hamas a fait un acte de résistance
00:39:58 et qu'il était temps de s'opposer à la barbarie israélienne.
00:40:02 Imaginez que ce soit l'autre camp,
00:40:05 quelqu'un d'extrême droite qui soutiendrait une tuerie d'extrême droite.
00:40:09 Ce serait un scandale immédiat.
00:40:11 Cette dame, si elle n'avait pas eu cette vidéo,
00:40:13 elle passait à travers les gouttes.
00:40:14 Il n'y a pas un communiqué de France Culture,
00:40:16 qui apparemment la prend comme consultante régulièrement,
00:40:18 pas un communiqué du monde diplomatique.
00:40:22 Personne ne réagit.
00:40:24 Il n'y a une complaisance et même complicité.
00:40:27 - Et puis cette dame a été décorée...
00:40:29 - De la Légion d'honneur.
00:40:30 - En plus.
00:40:31 - Elle a reçu la Légion d'honneur.
00:40:32 Elle n'en était pas son premier dérèglement.
00:40:34 - Donnée par un président.
00:40:36 - Lequel ?
00:40:37 - C'est le président qui lui a donné,
00:40:39 mais manifestement ce n'est pas Emmanuel Macron.
00:40:41 Non mais c'est un vrai semblable.
00:40:43 - Ça peut se retirer, une Légion d'honneur.
00:40:45 - Oui, ça peut se retirer.
00:40:46 - Oui, ça peut se retirer.
00:40:47 - Là, il serait temps, c'est le minimum.
00:40:49 - Non mais c'est très intéressant,
00:40:50 parce que vous voyez bien que les lignes bougent, bien sûr,
00:40:53 et que quand je vous parlais d'authenticité et de sincérité,
00:40:56 je pense que ceux qui feront de la politique ces prochaines années,
00:40:59 il y aura une obligation de sincérité
00:41:01 que vous manifestez d'ailleurs ce matin.
00:41:03 Mais quand j'entends effectivement,
00:41:04 je pense que M. Véran, Mme Rima Abdoulmalak,
00:41:07 c'est un logiciel des années 80.
00:41:09 Donc à mon avis, il devrait changer de logiciel.
00:41:11 - Je pense.
00:41:13 - Avant que le logiciel ne change.
00:41:14 - Pas de réaction.
00:41:15 - Bon.
00:41:16 - Et à qui ce serait d'inhumanité ?
00:41:18 - M. Véran doit venir d'ailleurs ici.
00:41:20 Moi je l'avais croisé dans un couloir à CNews.
00:41:22 Il était venu sur Europe 1 et il doit venir.
00:41:25 Il m'a dit je viendrai.
00:41:26 - S'il a regardé l'émission, il ne viendra plus, je crois.
00:41:28 - Au contraire.
00:41:29 - Ah bon ?
00:41:30 - Ah non, parce que franchement, lui, il n'a pas de souci.
00:41:31 - Il n'est jamais venu chez vous.
00:41:32 - Il est venu avant qu'il ne soit ministre.
00:41:35 - Oui, quand il était député.
00:41:37 - Bon.
00:41:38 Israël, un mot sur Israël,
00:41:39 puisque on va écouter le porte-parole de l'armée israélienne.
00:41:43 Et si j'ai bien compris, Israël est au cœur de Gaza aujourd'hui.
00:41:47 L'offensive terrestre est en place.
00:41:50 Donc je vous propose peut-être de l'écouter à l'instant.
00:41:54 Les forces de Tsaïl se trouvent au cœur de la ville de Gaza.
00:42:03 Elles sont venues du nord et du sud.
00:42:07 Elles ont attaqué en parfaite coordination
00:42:12 entre les forces terrestres, aériennes et navales.
00:42:15 La pression sur nous va augmenter.
00:42:19 Je sais que nous devrons prendre des décisions difficiles
00:42:22 en matière de leadership.
00:42:23 Pour moi, cette mission ne peut être arrêtée
00:42:25 tant que ses objectifs n'ont pas été atteints.
00:42:28 Cette guerre dans laquelle nous avons été forcés d'entrer,
00:42:31 nous ne reviendrons pas en arrière et nous ne l'arrêterons pas.
00:42:34 Nous ne ferons qu'avancer jusqu'à ce que le Hamas soit vaincu
00:42:37 et que les otages soient rendus.
00:42:39 Emmanuel Macron est sur une ligne de crête depuis le départ.
00:42:44 Il ne souhaite pas rajouter du chaos au chaos.
00:42:46 Je pense qu'il a jusqu'à présent dit les mots qu'il fallait
00:42:49 pour ne pas embraser la société française.
00:42:52 Est-ce que vous êtes sur sa ligne ou est-ce que vous demandez
00:42:56 par exemple un cessez-le-feu immédiat comme certains le demandent
00:43:00 ou est-ce que vous considérez qu'Israël a le droit de se défendre,
00:43:05 ce que ne disait pas hier Dominique de Villepin ?
00:43:09 Non, je suis extrêmement à l'aise et en phase
00:43:11 avec la ligne du président de la République.
00:43:13 Alors vous allez me dire, vous êtes obligée de dire ça.
00:43:15 Non, non, non.
00:43:17 Je trouve qu'il a tenu un bon équilibre depuis le début de ce conflit.
00:43:22 Il a eu raison d'y aller.
00:43:24 Il a raison de dire qu'Israël a le droit de se défendre
00:43:27 et Israël a le droit de se défendre.
00:43:29 Et en même temps, il n'oublie pas que derrière,
00:43:32 il y a des populations civiles et que les civils n'ont jamais
00:43:36 à être le dommage collatéral de ce conflit-là.
00:43:40 Je pense que ce n'est pas facile pour lui,
00:43:42 mais qu'il arrive à avoir un discours qui, à mon sens,
00:43:45 me semble assez largement salué.
00:43:47 On va écouter Dominique de Villepin, parce que c'est intéressant.
00:43:50 Hier, ce qu'a dit Dominique de Villepin,
00:43:52 qui a une position assez différente,
00:43:54 mais c'est Gilles-William Gollnadel qui l'a rappelé hier,
00:43:57 ce que c'est toujours important de savoir d'où on parle.
00:43:59 Dominique de Villepin est l'avocat du Qatar.
00:44:02 Non, je suis à l'aise. Le Qatar.
00:44:04 Donc ça change évidemment tout dans sa prise de parole.
00:44:07 Non, mais ça change tout dans sa prise de parole.
00:44:10 Et moi, je regrette une chose, c'est que lorsqu'on parle de Dominique de Villepin,
00:44:14 on ne rappelle pas, mais c'est vrai pour tout, simplement factuel.
00:44:18 Ça ne veut pas dire qu'il faut le savoir.
00:44:20 Après, on l'interprète comme on veut.
00:44:22 On peut effectivement être avocat du Qatar et condamner le Qatar.
00:44:26 C'est possible. C'est possible.
00:44:28 Mais en tout cas, cette information, elle doit être donnée, me semble-t-il.
00:44:31 Vous êtes avocat du Qatar et que vous condamnez le Qatar,
00:44:33 vous ne restez pas avocat du Qatar très longtemps.
00:44:36 Non, mais je pense que cette information doit être donnée aux téléspectateurs.
00:44:40 Bien sûr.
00:44:41 C'est tout.
00:44:42 Alors, écoutons ce que disait Dominique de Villepin hier.
00:44:46 Nous sommes essentiellement aujourd'hui, de la part du gouvernement Netanyahou,
00:44:50 dans une politique de vengeance.
00:44:52 Israël a droit à sa légitime défense.
00:44:54 Mais une légitime défense, ce n'est pas un droit indiscriminé
00:44:57 à tuer des populations civiles.
00:45:00 Et là, on est dans la riposte indiscriminée.
00:45:02 Mais vous le voyez bien.
00:45:04 Quand on cible une ambulance, on peut toujours imaginer
00:45:07 que dans une des ambulances, il y avait un terroriste ou pas.
00:45:12 Mais le résultat, c'est qu'il y a des enfants, des femmes qui meurent.
00:45:15 Et ce résultat, il est vu par la communauté internationale tout entière.
00:45:18 Et qu'est-ce qui se passe ?
00:45:19 Et pourquoi ça ne réagit pas ?
00:45:20 Et qu'est-ce qui se passe ?
00:45:21 C'est que dans ce contexte, chaque enfant, chaque femme tuée,
00:45:26 ce sont plus de terroristes.
00:45:28 Donc l'objectif d'Israël, ce qu'il atteint,
00:45:30 c'est exactement l'inverse de ce qu'il souhaite.
00:45:33 On en est maintenant à la cinquième guerre
00:45:38 entre Israël et, sous une forme ou sur une autre, ses voisins arabes.
00:45:43 48, 56, 67, 73.
00:45:46 C'est la cinquième, sans parler des deux intifadas.
00:45:49 Une question qu'il faut quand même se poser est la suivante, me semble-t-il,
00:45:53 et je suis d'accord là-dessus avec Dominique de Villepin.
00:45:56 Est-ce que la tournure que les événements ont prise
00:46:00 et celle qu'ils vont prendre dans les jours qui viennent,
00:46:04 si Netanyahou poursuit sur sa ligne,
00:46:06 est-ce qu'elle est de nature à favoriser ou à empêcher la prochaine et sixième guerre ?
00:46:12 Vous avez raison de toute façon de poser ces questions, bien évidemment.
00:46:15 Mais la réponse n'est pas facile.
00:46:17 Historiquement, la guerre a toujours eu des règles.
00:46:19 Et historiquement, ce sont deux blocs...
00:46:21 Mais oui, bien sûr.
00:46:22 Il faut vraiment que vous écoutiez au cœur de l'histoire pour vous en mettre un coup d'œil.
00:46:26 Je vous contredis.
00:46:29 Dominique, vous allez le dire juste après la pause puisqu'on est déjà très en retard.
00:46:33 Je vais saluer monsieur...
00:46:35 Soyez gentil avec notre amie.
00:46:38 Merci Gauthier.
00:46:39 C'est pas un débat.
00:46:40 Ce n'est pas un débat, elle avait à peine parlé et vous l'avez coupé.
00:46:43 Objection à votre honneur.
00:46:45 Gauthier Lebret, merci.
00:46:47 Frédéric Ploquet, on va le recevoir.
00:46:50 Les réseaux secrets de la police.
00:46:52 Loge, Réfluence, le grand fantasme de la franc-maçonnerie.
00:46:56 Pas fantasme, ou réalité.
00:46:58 D'ailleurs, le président est au Grand Orient aujourd'hui.
00:47:00 Oui.
00:47:01 Il va parler devant le Grand Orient de France, rue Cadet.
00:47:04 A tout de suite.
00:47:06 Je veux remercier Maude Bréjean.
00:47:12 Merci.
00:47:13 Parce que vous êtes appelée d'abord à une grande aventure politique, j'imagine, ces prochaines années.
00:47:20 Au départ, vous êtes ingénieur nucléaire de formation.
00:47:23 Vous n'êtes pas responsable, évidemment, de la catastrophe nucléaire qui s'est passée en France ces dernières années.
00:47:29 Nous, on essaie de l'éviter.
00:47:30 Voilà. Emmanuel Macron a aussi complètement changé d'avis là-dessus.
00:47:33 Mais bon, souvent, je dis que j'ai du mal à suivre Emmanuel Macron.
00:47:36 Mais manifestement, il est revenu sur...
00:47:38 Tant mieux d'ailleurs, mais il est revenu sur de bonnes dispositions sur le nucléaire.
00:47:41 Mieux vaut tard que jamais.
00:47:43 Et merci aussi de votre franchise.
00:47:45 Merci.
00:47:46 Je pense que c'est important, Georges Fenech, qui est un homme politique un peu plus âgé que vous.
00:47:51 Oui, c'est vrai.
00:47:53 C'est bien d'avoir des...
00:47:56 C'est ça qui est important, de liberté de ton.
00:47:58 Qui n'est pas de mise à l'EFI, apparemment, puisqu'on le sanctionne.
00:48:01 Oui, n'en faites pas vraiment plus de mise quand vous étiez dans le parti Godillot dans lequel vous apparteniez jadis.
00:48:06 Ah, nous, on rentrait dans le rang. Il y avait des chefs, attention.
00:48:08 Oui, mais justement, c'est bien à Maude Bréjean de cultiver sa différence.
00:48:13 Oui, enfin, même à droite, dans LR et UMP, il y a eu quand même des débats internes.
00:48:17 Oui, mais LR, ils peuvent se permettre aujourd'hui, parce que bon, il y a autant d'LR que de lignes, aujourd'hui.
00:48:24 Merci, en tout cas, d'être passé par notre émission.
00:48:28 Il est 10h01, Sommeil à la Midi nous rappelle les titres.
00:48:31 Le G7 soutient l'instauration de pôles et couloirs humanitaires à Gaza.
00:48:39 Objectif, permettre l'acheminement urgent d'aide humanitaire sur le sol palestinien et l'évacuation des civils menacés par les combats.
00:48:47 Réunis à Tokyo, les ministres des Affaires étrangères des pays du G7 ont également affirmé, je cite,
00:48:52 qu'Israël avait le droit de se défendre dans le respect du droit international,
00:48:56 tout en soulignant l'importance de protéger les civils.
00:49:00 L'appel de la vice-présidente de l'Assemblée des départements de France dans les colonnes du Figaro, Martine Vassal,
00:49:05 s'inquiète du financement de l'aide aux mineurs non accompagnés.
00:49:09 Le département était en charge de 200 d'entre eux en 2015, contre 2000 actuellement.
00:49:14 Manque de budget, elle explique qu'elle va devoir supprimer des activités sportives et culturelles pour pouvoir les prendre en charge.
00:49:21 Et puis, nouvelle journée de grève à la SNCF, un mouvement social lancé par les syndicats qui réclament une hausse de salaire.
00:49:27 Le trafic risque donc d'être perturbé.
00:49:30 Pensez bien à vérifier la circulation de vos trains et correspondances sur SNCF Connect
00:49:35 avant de vous déplacer en gare sur le réseau TGV.
00:49:38 Le trafic devrait néanmoins être normal à quasi normal sur le groupe.
00:49:43 - Gauthier Lebrecht n'était pas rentré chez lui. Il a vu qu'il y avait une place de libre.
00:49:48 Il est toujours aux aguets, dans les couloirs, et il a tapé d'un cru, ce qu'il est revenu.
00:49:53 - Il ira loin. - Je reviens par la fenêtre.
00:49:55 - Voilà un homme qui ira loin.
00:49:57 - Qui disait cette phrase que je cite depuis plusieurs jours ?
00:50:01 Il croit ce qu'il dit, il ira loin.
00:50:03 - Jamy Rabot sur Robespierre.
00:50:05 - Voilà. Merci d'être de retour, Gauthier Lebrecht.
00:50:10 - C'est un plaisir.
00:50:11 - Robespierre en clavate.
00:50:12 - Vous changez de place régulièrement ?
00:50:14 - Oui, s'il y a une place qui se libère en courge, je pourrais la prendre.
00:50:17 La vôtre, par exemple.
00:50:18 [Rires]
00:50:24 - Si vous avez un petit coup de moins bien, dites-moi, il n'y a pas de problème.
00:50:27 - Il est prêt.
00:50:28 [Rires]
00:50:30 - Les réseaux secrets de la police, l'oge, l'influence, la corruption, Frédéric Ploquin.
00:50:35 Quand j'ai vu votre bouquin, je n'ai pas envie de dire du mal d'abord de la police.
00:50:38 Franchement.
00:50:40 - Vous l'avez lu et vous vous êtes rendu compte que je ne disais pas du mal de la police ?
00:50:44 - Première chose.
00:50:46 Et la deuxième chose, c'est que j'ai souvent l'impression que c'est un fantasme absolu, la maçonnerie.
00:50:51 Que si elle a été, aujourd'hui, je ne suis pas sûr qu'elle soit très influente.
00:50:56 Je crois que la dernière loi maçon, c'est la loi Neuwirth, je crois, de 1972.
00:51:02 Bon, depuis, dans la société.
00:51:06 Alors, elle a été importante à un moment où, effectivement, les démocraties n'étaient pas en place.
00:51:10 Mais aujourd'hui, l'influence de la maçonnerie me paraît légère.
00:51:13 Sauf peut-être, effectivement, à avoir une place de football ou une place au parking
00:51:19 avec un frère maçon qui peut vous arranger quelque chose.
00:51:22 Mais c'est lié un peu au métier de flic, si vous voulez.
00:51:25 Le policier, c'est pour ça que je dis, non seulement, moi je porte un regard,
00:51:28 ça fait 40 ans que j'écris sur la police, je porte un regard relativement distant sur ce métier.
00:51:33 Je ne suis ni du côté de ceux qui professent tous les jours qu'ils détestent la police,
00:51:37 ni du côté de ceux qui absolvent absolument tout.
00:51:40 Je fais mon travail de journaliste depuis 40 ans sur ces hommes et ces femmes.
00:51:45 Et quand on est flic, on en prend plein la gueule.
00:51:47 Quand on est flic, on ramasse la boue de la société.
00:51:50 On est aujourd'hui face à la tempête, demain face aux antisémites,
00:51:53 après-demain face aux terroristes, hier face aux crimes, face à la mort.
00:51:58 On est balotté par la vie, on ramasse la lie, on est le rempart de la République.
00:52:03 On en prend plein la gueule, on se suicide.
00:52:05 Il y a 23 suicides dans la police depuis le début de l'année.
00:52:08 Et à partir de là, c'est de là qu'est partie mon enquête.
00:52:11 Je me suis dit, mais à quoi ils se raccrochent, ces flics ?
00:52:14 Et donc ce livre, ce n'est pas exclusivement un livre sur la franc-maçonnerie dans la police,
00:52:18 c'est un livre sur tous les réseaux qui traversent la police
00:52:21 depuis le début de la Ve République.
00:52:23 Donc il y a les écuries politiques, il y a les clans,
00:52:26 il y a l'écurie Pascua, l'écurie Sarkozy, l'écurie Debré, l'écurie Valse à un moment donné.
00:52:32 C'est ça que je retrace.
00:52:33 Et à côté de ça, vous avez les syndicats qui sont extrêmement puissants dans la police,
00:52:37 plus que partout ailleurs, même plus que dans l'éducation nationale.
00:52:40 Et vous avez la franc-maçonnerie.
00:52:42 Il y a aussi le rugby.
00:52:44 Il y a des clans liés au rugby, il y a les pieds noirs.
00:52:46 C'est tout ça que je raconte aussi.
00:52:48 Il y a les clans pieds noirs qui ont duré des années.
00:52:51 Il y a les clans du Sud-Ouest, il y a les Bretons de la police qui ont formé des familles.
00:52:55 Et après, il y a les sous-familles.
00:52:57 Les CRS, ils sont ensemble, ils vivent en clan, ils vivent en bande.
00:53:00 Les BACE, ils font des écussions partout, ils vivent ensemble.
00:53:03 C'est un univers traversé de clans.
00:53:05 J'ai envie de dire, j'ai envie de comparer les flics aux alpinistes.
00:53:08 C'est-à-dire que quand vous attaquez des parois difficiles,
00:53:11 vous risquez de vous casser la gueule, de vous prendre des cailloux sur la gueule.
00:53:14 C'est un peu ça le métier de flic.
00:53:16 Vous avez besoin d'une cordée, parce que si vous dévissez, il faut que quelqu'un vous retienne.
00:53:20 Si vous avez besoin de franchir un obstacle, il faut que quelqu'un vous soutienne.
00:53:24 J'ai envie de comparer la police à cette cordée.
00:53:27 Et quelque part, la cordée, elle peut se situer dans la maçonnerie.
00:53:31 C'est-à-dire que la maçonnerie, c'est une espèce de refuge pour les policiers.
00:53:35 C'est un espèce de refuge dans lequel ils vont trouver à la fois une entraide,
00:53:39 un endroit où on peut dire aux voisins qu'on est flic.
00:53:41 Je rappelle quand même que le policier aujourd'hui, dans son HLM,
00:53:44 il ne dit pas forcément à toutes les personnes qui habitent la cage d'escalier
00:53:48 qu'il est policier parce qu'il a peur.
00:53:50 Donc dans cette loge, c'est un endroit de convivialité.
00:53:52 C'est un endroit où on est soutenu.
00:53:54 Et donc ça explique pourquoi la police et l'administration française
00:53:58 ou la franc-maçonnerie est la mieux installée.
00:54:01 On en parlera peut-être plus précisément tout à l'heure.
00:54:03 Et puis j'ai quelques réactions déjà sur ce que je disais tout à l'heure.
00:54:06 Il y a un observateur de notre émission, régulier d'ailleurs,
00:54:09 je ne cite pas le nom des gens parce que ça reste anonyme,
00:54:12 mais qui dit "je suis désolé, mais vous sous-estimez le rôle de la franc-maçonnerie
00:54:14 dans beaucoup de secteurs, moins en termes d'influence politique et idéologique
00:54:18 que de nomination et distribution des postes".
00:54:20 - Ah, dans la police, c'est essentiel. La guerre au galon, la guerre aux médailles,
00:54:23 elle est essentielle dans la police.
00:54:24 - Écoutez, c'est possible parce qu'en fait, dans notre métier,
00:54:26 elle est très peu présente, contrairement à ce qu'on pense.
00:54:29 - En tout cas, il n'y a pas de nomination.
00:54:32 - J'ai connu beaucoup de journalistes spécialistes sur la police
00:54:35 qui étaient dans la franc-maçonnerie pour pouvoir pénétrer dans le milieu de la police.
00:54:39 - Mais qui est des journalistes maçons, j'en suis convaincu, mais son influence,
00:54:42 c'est-à-dire qu'il n'y a pas de nomination parce que t'es maçon.
00:54:44 - Mais dans la police, vous savez, Manuel Valls, quand il arrive, qu'est-ce qu'il fait ?
00:54:49 Il puise au Grand Orient, il puise des policiers au Grand Orient.
00:54:52 - Le président de la politique aussi.
00:54:53 - Frédéric, je vous propose, on en parlera évidemment, vous avez bien compris tout à l'heure,
00:54:58 assez longuement, Éric Dupont-Moretti.
00:55:01 Donc ça, vraiment, c'est quelque chose qui me passionne.
00:55:04 D'abord parce que je pense qu'il y a un règlement de compte contre lui, manifestement,
00:55:08 qui a une haine dans la magistrature les uns des autres
00:55:12 et que lui-même me semble-t-il victime de cette haine.
00:55:15 Et qu'hier, il s'est passé quand même un incident, sans doute anecdotique,
00:55:22 mais que va nous rapporter Noemi Schultz, qui en dit beaucoup,
00:55:25 parce que c'est toujours des hommes qui parlent les uns en face des autres.
00:55:31 Et parfois, effectivement, ces hommes se disent des choses en dehors de ce qui est convenu.
00:55:37 Et je crois que Noemi Schultz est avec nous en direct du Palais de justice.
00:55:42 Noemi, est-ce que vous pouvez nous rapporter cet échange entre le procureur et Éric Dupont-Moretti ?
00:55:50 Alors oui, il faut resituer.
00:55:53 Hier, Éric Dupont-Moretti a été interrogé toute la matinée par la Cour de justice de la République.
00:55:57 Et on a senti au fur et à mesure de la matinée que la tension montait,
00:56:02 la voix qui était très posée, un peu plus grave que d'habitude en début de matinée.
00:56:07 Eh bien, on a senti la tension, le langage s'est fait un peu plus fleuri.
00:56:12 Et vous avez ensuite les questions, effectivement, en fin de matinée du procureur général.
00:56:16 Ils sont deux, en fait. Il y a le procureur général, Rémi Yates, et puis un avocat général.
00:56:20 Et eux portent l'accusation.
00:56:22 La veille, Rémi Yates avait fait une sorte de propos liminaire, propos introductifs très sévères à l'encontre d'Éric Dupont-Moretti.
00:56:29 On l'avait vu d'ailleurs, le ministre lui jetait des regards noirs.
00:56:32 Et donc, effectivement, hier, il a en quelque sorte explosé au moment des questions.
00:56:38 Et on a pu entendre cette phrase, alors qu'il a prononcé plutôt à l'encontre de l'avocat général.
00:56:43 Mais il a dit "ça vous écorcherait la bouche de m'appeler monsieur le ministre".
00:56:47 Je ne sais pas si c'est à ça que vous faites référence.
00:56:49 C'est complètement à ça, chère Noëlle Schultz, que je fais référence.
00:56:53 Parce que d'abord, ça montre peut-être une faiblesse pour le coup d'Éric Dupont-Moretti.
00:56:58 Parce que c'est facile de le faire sortir de ses gonds, Éric Dupont-Moretti.
00:57:02 Et je me souviens notamment, il y avait eu un jour un débat entre Bruno Roger Petit et Éric Dupont-Moretti sur la corrida.
00:57:09 Et Bruno Roger Petit, qui est assez habile dans ces cas-là pour faire monter un peu l'adversaire,
00:57:14 il l'avait mis un peu dans les cordes parce qu'il était assez placide.
00:57:17 Et Éric Dupont-Moretti, il a le sang chaud.
00:57:20 Et là, c'est étonnant quand même, parce que bien sûr que l'avocat général fait exprès,
00:57:25 sans doute, de ne pas l'appeler monsieur le ministre.
00:57:28 Et que lui...
00:57:29 Honnêtement, dans ce procès, personne ne l'appelle.
00:57:33 Il me semble que personne ne l'appelle monsieur le ministre.
00:57:36 Les juges s'adressent en disant "Monsieur Dupont-Moretti, il est là comme prévenu".
00:57:42 Il y a cette difficulté quand même, effectivement.
00:57:44 On rappelle que le procureur général, l'avocat général, ils sont hiérarchiquement dépendants du ministre.
00:57:50 Donc ça pose un peu une difficulté.
00:57:51 Mais vous l'avez dit, Éric Dupont-Moretti, c'est quelqu'un qui est très sanguin.
00:57:56 Je pense qu'il n'y a pas pire client que pour les avocats Jacques Tignes-Lafon et Rémi Laurin qu'Éric Dupont-Moretti.
00:58:02 Parce que d'être l'avocat de celui qui a été l'avocat le plus connu de France,
00:58:06 on le voit à son bureau, il prend des notes, il fulmine, il se retourne.
00:58:09 Au début, il leur écrivait des petits mots écrits, puis maintenant, en fait, il se retourne et il leur parle en permanence.
00:58:13 D'ailleurs, il y a un brouhaha hier.
00:58:15 L'ancienne présidente du syndicat de la magistrature, à un moment, s'est retournée parce qu'elle a dit "j'entends un bruit en permanence".
00:58:19 C'est effectivement Éric Dupont-Moretti qui commentait tout ce qu'elle disait.
00:58:23 Il a été particulièrement aussi agressif à l'encontre des représentants des syndicats de magistrats,
00:58:29 qui avaient été à l'origine de la plainte.
00:58:31 Donc effectivement, il y a une tension assez forte dans cette salle.
00:58:34 – Noémie, on ne va pas rentrer dans l'intérêt, c'est une affaire, je le disais, de corne et cul, je pense.
00:58:40 – Oui, mais qui peut avoir des conséquences.
00:58:42 – Ce que je comprends, c'est qu'avec prise illégale d'intérêt, tu fais ce que tu veux.
00:58:47 Si tu veux condamner quelqu'un pour prise d'intérêt illégale, tu fais ce que tu veux.
00:58:53 Donc s'ils veulent le condamner, ils le condamneront.
00:58:55 S'ils veulent ne pas le condamner, ils ne le condamneront pas.
00:58:58 – C'est intéressant, parce qu'il y a des parlementaires dans la juridiction,
00:59:01 pas que des magistrats.
00:59:03 – Majorité de parlementaires.
00:59:04 – Et il faut une majorité pour condamner.
00:59:06 – Oui, mais il y a trois magistrats.
00:59:08 – Trois magistrats et douze parlementaires.
00:59:10 – Donc ça fait quinze, donc il en faut huit.
00:59:12 – Il faut donc la majorité…
00:59:14 – A priori.
00:59:15 – Eh oui, pour rentrer en voie de condamnation.
00:59:17 – Vous avez compris ce qu'on lui reproche, on l'a expliqué tous les jours.
00:59:20 – Oui, j'ai compris.
00:59:21 – Et vous en pensez quoi ? Par exemple, vous devriez le juger, vous diriez quoi ?
00:59:25 – Non, je veux dire…
00:59:27 – Bah mouillez-vous, vous êtes juge.
00:59:29 Franchement, au moins votre avis compte.
00:59:32 – Ce n'est pas votre journée, Georges.
00:59:34 – Je pense qu'il a péché par maladresse.
00:59:36 – D'accord.
00:59:37 – Il n'aurait jamais dû s'occuper de ce dossier.
00:59:39 – D'accord, donc vous le condamneriez.
00:59:41 – Il mettait en cause des magistrats avec lesquels il avait eu affaire.
00:59:44 – Vous le condamneriez ?
00:59:46 – C'est un délit purement formel.
00:59:48 – Oh putain…
00:59:49 – C'est purement formel, je ne vois pas comment il échapperait à la condamnation.
00:59:52 – D'accord, donc il n'est plus ministre.
00:59:54 – Il n'est plus ministre, il n'a pas des comptes.
00:59:56 – La journée d'aujourd'hui, très vite Noemi, en 30 secondes,
00:59:58 dites-nous la journée d'aujourd'hui et ce qui va se passer au palais de justice.
01:00:02 Il parle, M. Dupond-Moretti ?
01:00:04 Vous avez tenté de l'interroger ? Il parle ? Il parle à la presse ?
01:00:07 – Non, il nous fuit un petit peu, il passe par une porte,
01:00:10 on l'aperçoit à peine, il est très concentré, donc il ne nous parle pas.
01:00:15 – Vous le saluez de notre part, parce que vous lui dites qu'on parle souvent de lui dans l'heure des proches.
01:00:20 – Oui, je crois qu'il le sait.
01:00:22 – En ce moment, on entend les magistrats contre qui il avait donc lancé
01:00:27 ces fameuses enquêtes administratives.
01:00:29 En ce moment, c'est Patrice Amard du Parc national financier,
01:00:32 il y aura Eliane Ouellet, l'ancienne chef du PNF, en début d'après-midi,
01:00:35 et en toute fin de journée, Nicole Belloubet, qui était garde des Sceaux
01:00:38 et qui est juste avant Eric Dupond-Moretti, et qui avait donc initié
01:00:41 l'inscription générale de la justice.
01:00:44 – J'imagine que c'est elle qui peut le disculper ou pas, Mme Belloubet,
01:00:48 son témoignage forcément, parce que si elle dit "c'est moi qui ai lancé l'enquête",
01:00:51 c'est la v...
01:00:52 – Mais ça, il n'y a pas de sujet, elle avait lancé l'inspection générale de la justice,
01:00:55 ensuite Eric Dupond-Moretti a décidé de lancer des enquêtes administratives,
01:00:58 c'est ça qui lui est reproché.
01:01:00 – Bon, écoutez, merci.
01:01:02 – Je me rappelle la condamnation de principe de Christine Lagarde,
01:01:05 dans un concours, qui avait retenu la négligence dans l'affaire de l'arbitrage,
01:01:09 elle avait été dispensée de peine.
01:01:12 – Oui, ah bah oui, il y a...
01:01:14 – Mais ils s'arrangent entre eux ? De temps en temps, ils s'arrangent entre eux ?
01:01:17 – Il faut la supprimer, la Cour de justice de la République.
01:01:19 – Oui, bon, ça c'est possible.
01:01:21 – C'est déjà dans les cartes.
01:01:22 – Monsieur Ploca, il faut expliquer son attitude à la Cour.
01:01:25 Moi je l'ai suivi très souvent dans les salles de cour d'assises
01:01:29 Dupond-Moretti en tant que journaliste,
01:01:31 et en fait c'est une seconde nature, c'est pas une maladresse,
01:01:33 c'est sa nature quand il rentre dans un tribunal, c'est un taureau Dupond-Moretti.
01:01:38 Et j'ai été surpris moi, je me suis dit,
01:01:40 mais moi comme avocat c'est quand même curieux d'insulter,
01:01:42 de partir comme ça à l'attaque,
01:01:44 de planter des banderilles en permanence dans le dos,
01:01:46 ou face aux magistrats qui sont face à lui.
01:01:49 Mais quand il est dans une cour d'assises,
01:01:51 il bouge tout le temps, il respecte personne,
01:01:53 il bouge tout le temps, il marche de droite, de gauche,
01:01:55 il éructe, il va fumer.
01:01:57 – Mais le président ne le met pas en place.
01:01:59 – Non mais c'est sa manière.
01:02:01 – Oui mais le président ne lui dit pas, parce qu'il est peut-être tombé sur le président aussi.
01:02:04 – Justement, mais il cherche ça, il cherche l'incident, il cherche la bagarre.
01:02:07 – Il aime intimider.
01:02:08 – Il aime intimider, c'est sa nature dans les tribunaux.
01:02:11 Donc là, sa réaction en fait, elle est fidèle à ce qu'il est.
01:02:14 – Bon, un petit mot avant de parler justement avec vous,
01:02:17 de deux ou trois infos que je voulais vous donner.
01:02:18 D'abord Vianney, moi je suis tombé sous le charme,
01:02:21 comme beaucoup de gens d'ailleurs, de Vianney depuis longtemps.
01:02:23 Et puis ce qu'il a dit hier est très beau,
01:02:25 c'est un jeune artiste courageux,
01:02:27 et qui a quelque chose qui est assez rare,
01:02:29 ça s'appelle la grâce.
01:02:30 C'est un garçon qui manifestement a un charme et un talent peu commun.
01:02:35 Et ce qu'il a dit sur l'engagement des artistes dans cette séquence
01:02:38 nous a beaucoup touchés.
01:02:39 Écoutons-le.
01:02:41 – Quand il y a eu l'attentat du 7 octobre, j'ai partagé un hommage.
01:02:47 Mais ça me paraissait normal, je veux dire, je n'ai pas réfléchi.
01:02:51 À un moment donné, il y a des gens qui sont décapités, éventrés, tués.
01:02:55 Ça ressemble quand même étrangement à un truc qu'on a vécu nous,
01:02:59 pour lequel la planète s'est mobilisée, au Bataclan.
01:03:03 Donc forcément, je partage un hommage.
01:03:05 Derrière, j'ai reçu des milliers de menaces de mort,
01:03:08 des menaces de viol de ma femme.
01:03:11 Donc en fait, il y a quand même une violence dingue.
01:03:14 C'est pour ça que je comprends, j'allais dire, j'essaie de comprendre mes collègues,
01:03:18 oui, qu'on aurait du mal à s'exprimer.
01:03:21 Je comprends la peur.
01:03:22 Mais par contre, je pense que demain, il faut savoir
01:03:25 qui est capable d'aller au-delà de cette peur et qui ne le sent pas.
01:03:29 – C'est l'autre.
01:03:30 – C'est important ce qu'il dit.
01:03:32 Parce que tous autour de cette table, on est habitués à recevoir des menaces.
01:03:36 Mais depuis le 7 octobre, ça a atteint un niveau qualitatif,
01:03:39 si j'ose dire, et quantitatif incroyable.
01:03:41 Moi, je n'avais jamais reçu des messages pareils.
01:03:43 Mais jamais.
01:03:44 J'en reçois des trucs, mais des mens.
01:03:45 Je fais des signalements qui sont assez peu suivis d'effet sur les réseaux.
01:03:49 Mais c'est un niveau inouï.
01:03:51 – Depuis l'émotion qu'il y avait été la vôtre dans l'émission de Laurence.
01:03:54 – Là, ça a été terrible.
01:03:55 En plus, c'est concerté.
01:03:57 C'est souvent le même message qui est posté
01:03:59 par des dizaines de personnes différentes.
01:04:01 – Et qu'est-ce qu'on vous dit ?
01:04:02 – Je vais vous citer le dernier.
01:04:03 Alors d'abord, il y a toutes les accusations,
01:04:06 simulation, comédien, on devrait lui donner un Oscar, un César, etc.
01:04:11 Pourquoi vous ne pleurez pas pour les Palestiniens ?
01:04:13 Et puis, ça prend une tournure différente.
01:04:15 Le dernier message, je ne vous cite que celui-là, c'est
01:04:17 "on va te couper en morceaux, sale lioupin".
01:04:19 France 2023, on va te couper en morceaux, sale lioupin.
01:04:22 Moi, je suis juste juif honoraire dans cette histoire, vous voyez.
01:04:25 Mais je prends sur moi ce qualificatif infâme.
01:04:29 Je n'avais jamais connu ça.
01:04:31 Et pourtant, je suis habitué à ce genre de traitement.
01:04:34 Mais là, c'est des dizaines de messages par jour,
01:04:36 de gens qui se concertent et qui essayent d'aller de plus en plus haut
01:04:40 dans l'infamie, depuis ce moment d'émotion,
01:04:43 depuis ce moment de faiblesse.
01:04:45 – Qui avait beaucoup touché d'ailleurs.
01:04:47 – Ecoutez, moi, je sais ce que j'ai ressenti.
01:04:50 Ces gens-là ne le savent pas.
01:04:51 En fait, je suis désolé pour eux.
01:04:53 Je suis désolé de leur étroitesse d'esprit.
01:04:55 Je suis désolé de leur sécheresse d'âme.
01:04:57 Je suis désolé. Voilà, c'est très triste.
01:05:00 – Ils sont anonymes. – Oui, très triste.
01:05:02 – Pour les traiter… – Oui, mais vous signalez,
01:05:04 les plateformes ne font rien.
01:05:05 – "Surviennez", c'est la dernière phrase, moi, je trouve la plus marquante.
01:05:08 Parce qu'il dit "je comprends les gens qui ont peur, les artistes qui ont peur,
01:05:10 mais demain, il faudra savoir qui est prêt à sortir de cette peur".
01:05:13 Demain, il faudra savoir qui est prêt à sortir de cette peur.
01:05:15 Comme s'il pressentait quelque chose de funeste, de sombre, pour les années à venir.
01:05:19 – Mais c'est très facile, vous savez, de gouverner par la peur.
01:05:24 C'est très, très facile.
01:05:26 Moi, je suis né dans une ville comme Nantes, où un jour, ils ont tué 40 otages.
01:05:31 Et après, la ville n'a plus bougé.
01:05:33 C'est hélas, hélas.
01:05:36 C'est horrible de dire…
01:05:38 – Excusez-moi, il ne faut pas se laisser terroriser comme ça.
01:05:41 Je veux dire, j'ai envie de vous dire…
01:05:43 – Mais les gens ont peur.
01:05:45 – …comme j'interviens sur le terrorisme en permanence, comme expert, on va dire.
01:05:48 Je suis exactement comme Eric, quand je regarde,
01:05:51 mais au mieux pas regarder d'ailleurs ce qu'ils écrivent sur les réseaux sociaux.
01:05:54 Je n'en parle plus, parce qu'il fallait répondre à tout le monde.
01:05:56 Mais effectivement, hier, je me suis retrouvé…
01:05:58 Je parlais de la franc-maçonnerie, mais de manière très…
01:06:00 de la République, etc.
01:06:02 C'est tout juste, si on ne faisait pas le coup qu'on a fait à Léon Blum,
01:06:05 vous êtes juif, vous n'appartenez pas à la République.
01:06:08 C'était ça, Léon Blum, à un moment donné.
01:06:10 Au moment du Front populaire, il ne tient pas très longtemps,
01:06:13 il tient 13, 14 mois, et à un moment donné, on lui fait un procès.
01:06:16 Vous êtes juif, vous ne pouvez pas gouverner la France.
01:06:18 En gros, c'est un peu ça.
01:06:20 Je vois ça, cette ignominie, cette haine, tous les jours sur les réseaux sociaux,
01:06:24 à tel point que parfois j'ai envie de répondre.
01:06:26 On a envie de répondre, on a envie de leur dire.
01:06:28 Mais attendez, vous vous sortez d'où ?
01:06:30 Pardonnez-moi, ce n'est pas le sujet, si vous me pardonnez.
01:06:32 Le sujet, c'est la peur.
01:06:34 Que leur répondre ?
01:06:36 Je veux bien qu'on donne des leçons aux uns aux autres.
01:06:38 La peur, je dis, il ne faut pas la peur, il faut essayer de ne pas se faire…
01:06:40 Mais écoutez, ils étaient une poignée en 1917,
01:06:44 à entrer dans le palais d'hiver, ça a duré 90 ans.
01:06:48 Uniquement par la peur et le totalitarisme.
01:06:50 Donc je veux bien qu'on donne des leçons et qu'on dise
01:06:52 "moi j'aurais fait autrement".
01:06:54 Mais la vérité, c'est que la peur, ça glace 99% des gens.
01:06:58 C'est ça la vérité.
01:07:00 Et J.E. Ditsine, ce n'est que ça.
01:07:02 Qui est en première ligne ? C'est la police.
01:07:04 Pour vous protéger.
01:07:06 Encore une fois, on y revient, excusez-moi d'y revenir.
01:07:08 Mais c'est la police.
01:07:10 Et si le jour, la police a peur, c'est là où vous pouvez commencer, vous, à avoir peur.
01:07:12 Mais tant que la police tient, c'est partout un peu bien.
01:07:14 Mais je partage votre avis, il faut l'aider aussi, la police.
01:07:16 C'est pour ça qu'il faut l'aider.
01:07:18 Et il faut que l'espace médiatique l'aide.
01:07:20 Ce qui n'est pas le cas.
01:07:22 Ce qui est le cas aujourd'hui, c'est ce qu'il y a aujourd'hui chez vous.
01:07:24 Il n'y a pas que des gens qui détestent la police.
01:07:28 Mais l'opinion publique, elle ne déteste pas la peur.
01:07:30 Non, justement.
01:07:32 C'est l'espace médiatique.
01:07:34 80% dans les sondages, 80% des gens disent, en gros,
01:07:36 apprécier le travail de la police.
01:07:38 Mais la déclaration d'amour à la police
01:07:40 est beaucoup moins visible
01:07:42 que les déclarations de haine permanentes sur les réseaux sociaux.
01:07:44 À l'abri en plus.
01:07:46 Oui, mais je vous dis, les réseaux sociaux, c'est encore autre chose.
01:07:48 Mais quand je vois l'espace médiatique,
01:07:50 quand je vois les sujets, quand je vois mes confrères
01:07:52 comment sont traités les affaires,
01:07:54 je pense par exemple, on parle de courage là encore,
01:07:56 mais l'affaire Traoré, qui a eu le courage ?
01:07:58 La une de "aime le monde", c'était Assa Traoré.
01:08:02 Je sais bien, et ce n'est pas fini.
01:08:04 Assa Traoré, c'était la une de "aime le monde".
01:08:06 Ce n'est pas fini, vous avez le droit.
01:08:08 Ils sont où, nos confrères ?
01:08:10 Pour simplement faire leur métier et dire ce qui s'est passé.
01:08:12 Et dire, effectivement, il y avait 3 ou 4 décisions de justice qui innocentaient les policiers.
01:08:18 Mais ils ont peur.
01:08:20 Ils ont peur, ils n'enquêtent pas.
01:08:22 Non, non, ils n'enquêtent pas, ils ne vont pas voir.
01:08:24 Les confrères dont vous parlez...
01:08:26 Ils sont dans un coffre.
01:08:28 Honnêtement, je pense qu'ils ont plus peur que d'idéologie.
01:08:30 Je ne crois pas.
01:08:32 Parce que le retournement de l'Est, c'est assez...
01:08:34 Non, je ne crois pas.
01:08:36 Il a raison, ils ont une lecture idéologique.
01:08:38 Il y a un film qui va sortir sur l'affaire Traoré,
01:08:40 c'est "Démons".
01:08:42 Un long métrage.
01:08:44 Qui joue la soeur.
01:08:46 Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
01:08:48 Camélia.
01:08:50 Qui va réaliser ce film et qui va le financer ?
01:08:52 La région Alsace en partie.
01:08:54 Il y a de l'argent du financement.
01:08:56 C'est très intéressant.
01:08:58 Il y a une région française.
01:09:00 C'est très intéressant.
01:09:02 Cinématographique.
01:09:04 Un mot sur...
01:09:06 Alors ça, ça m'intéresse, c'est un sujet pour vous, Raquel Garrido.
01:09:08 Moi, ça me fatigue, Raquel Garrido.
01:09:10 Vous ne pouvez pas savoir ce que ça me fatigue.
01:09:12 Moi, je veux du popcorn.
01:09:14 Parce qu'évidemment, elle vient pleureuse aujourd'hui alors qu'elle sait tout depuis toujours.
01:09:16 Simplement, ça la concerne elle.
01:09:18 Et avant, elle n'a rien dit.
01:09:20 Vous savez, c'est la phrase, quand ils sont venus chercher un juif,
01:09:22 j'ai rien dit parce que je ne suis pas juif.
01:09:24 Quand ils sont venus chercher un comédien, j'ai rien dit.
01:09:26 Et quand ils sont venus le chercher, il n'y avait plus personne pour m'aider.
01:09:28 C'est formidable, cette femme.
01:09:30 Écoutez Raquel Garrido, qui est venue pleurer.
01:09:32 Effectivement, mais bon.
01:09:34 Pourquoi popcorn ?
01:09:36 Pourquoi pas un film magnifique ?
01:09:38 Écoutez Raquel Garrido, parce qu'elle a été exclue 4 mois,
01:09:40 donc elle vient pleurer.
01:09:42 Ou tragique.
01:09:44 On m'expose à des procédures disciplinaires qui sont malveillantes.
01:09:48 J'ai exposé un désaccord avec la façon dont, depuis un an,
01:09:52 la France Insoumise est dirigée.
01:09:54 Parce que plutôt que de fédérer et de chercher à accroître
01:09:56 l'influence politique de notre attelage,
01:09:58 la NUPES,
01:10:00 nous avons, à mon sens,
01:10:02 plutôt que de fédérer, nous avons clivé.
01:10:04 Et en interne, on me dit,
01:10:06 "Lave ton insale en famille,
01:10:08 mais où est la buanderie s'il vous plaît ?"
01:10:10 J'ai cofondé un parti programme,
01:10:12 pas un parti personnel.
01:10:14 Je suis une ardente militante du programme.
01:10:18 Moi aujourd'hui, parce que je suis une vieille de la vieille,
01:10:20 j'ai 30 ans,
01:10:22 mais c'est une vie de 30 ans consacrée
01:10:24 à faire les campagnes de Jean-Luc Mélenchon,
01:10:26 à le soutenir.
01:10:28 J'ai été son avocate.
01:10:30 Il n'y a pas plus loyal que moi.
01:10:32 C'est ce que je lui ai dit.
01:10:34 C'est lui qui doit déterminer la façon dont il est utile à la collectivité.
01:10:36 Il ne peut pas y avoir, dans une société démocratique,
01:10:38 ni au niveau de l'État,
01:10:40 ni dans les partis, de crimes de lèse-majesté.
01:10:42 Eric Nelot.
01:10:44 Raquel Garido a donc quitté le Chili
01:10:46 pour se retrouver en Union soviétique.
01:10:48 C'est un parcours politique comme un autre.
01:10:50 Après, ce qui est très intéressant,
01:10:52 c'est qu'il y a quelques temps,
01:10:54 il n'y a pas 50 ans, elle expliquait que la meilleure manière
01:10:56 de débattre avec moi, c'était de m'interdire de plateau.
01:10:58 Donc Jean-Luc Mélenchon a été invité à Balance Temps Poste
01:11:00 avec elle, et tous les deux avaient dit
01:11:02 "on pose une seule condition, que nos lois ne soient pas là".
01:11:04 Donc là, c'est encore pire, parce qu'elle dit "j'ai pas pu m'exprimer",
01:11:06 mais elle trouvait que débattre avec moi,
01:11:08 c'était que je ne sois pas présent.
01:11:10 Et maintenant, alors qu'elle sait très bien
01:11:12 que c'est un parti autocrate,
01:11:14 qui est dirigé par Jean-Luc Mélenchon,
01:11:16 et un peu par Sofia Chikirou,
01:11:18 les deux étant liés par des liens très personnels,
01:11:20 donc elle vient maintenant nous faire croire
01:11:22 qu'elle découvre quelque chose qu'elle connaissait bien.
01:11:24 Pourquoi ? Parce que Mélenchon a fait le ménage.
01:11:26 Il a viré tous ceux qui étaient un tout petit peu critiques.
01:11:28 Il n'a gardé que la garde rapprochée.
01:11:30 Mme Garrido ne fait pas partie de cette garde rapprochée,
01:11:32 donc elle trouve qu'il y a un déni de démocratie.
01:11:34 C'est une farce. Cette femme est une farce.
01:11:36 Ça va plus loin que ce que dit l'extrait.
01:11:38 Parce qu'elle commence par dire
01:11:40 "il y a un homme nommé Catenance,
01:11:42 il a été condamné à 4 mois de suspension".
01:11:44 Oh là là, quelle indulgence !
01:11:46 Moi j'aurais fait bien plus !
01:11:48 Il faut le punir, Catenance, pour cette affaire privée.
01:11:50 Et moi, la pauvre Raquel Garrido,
01:11:52 on me menace de 4 mois de suspension,
01:11:54 c'est horrible !
01:11:56 C'est anti-démocratique.
01:11:58 Qu'un homme qui ait giflé sa femme
01:12:00 soit condamné à 4 mois de suspension
01:12:02 et qu'une femme qui critique Jean-Luc Mélenchon
01:12:04 ait la même peine,
01:12:06 dans l'échelle de la proportion des peines,
01:12:08 ça pose un problème.
01:12:10 C'est une autre façon de bifurquer.
01:12:12 Elle est privée de quoi ?
01:12:14 De poser des questions d'actualité ?
01:12:16 Dans tous les groupes politiques,
01:12:18 ça se passe comme ça.
01:12:20 Elle aurait été exclue du groupe.
01:12:22 Ce n'est pas un non-événement à la FI,
01:12:24 c'est une violence à la FI.
01:12:26 C'est le début de la purge.
01:12:28 Si elle défend la liberté de s'exprimer,
01:12:30 c'est uniquement parce qu'elle est elle-même en cause.
01:12:32 La violence interne indissociable
01:12:34 de la violence externe
01:12:36 de tout groupe révolutionnaire
01:12:38 confère Sartre,
01:12:40 critique de la région dialectique.
01:12:42 Il y en a qu'ont des lettres qui nous écoutent.
01:12:44 Dominique Labarrière, je le salue,
01:12:46 c'est lui qui m'envoie ce message.
01:12:48 Le grand risque de la police,
01:12:50 écrivez-vous les réseaux secrets de la police,
01:12:52 c'est la tentation de mettre la main dans la caisse
01:12:54 au regard des nombreuses facilités
01:12:56 qui se présentent, observe un haut fonctionnaire de l'intérieur.
01:12:58 Ce qui a tué Claude Guéant,
01:13:00 c'est son retour place Beauvau.
01:13:02 Il connaissait tous les méandres,
01:13:04 il était à la conjonction des flux de liquide.
01:13:06 Il a perdu tout sens moral
01:13:08 et nuit à une police qu'il disait vouloir forte.
01:13:10 C'est vrai que les policiers sont accès
01:13:12 à l'argent, à la drogue,
01:13:14 et peuvent mettre la main...
01:13:16 Il y a différents niveaux de corruption.
01:13:18 Là, on est au plus haut.
01:13:20 C'est vrai que dans ce livre,
01:13:22 je raconte l'histoire des luttes d'influence,
01:13:24 des prises de pouvoirs place Beauvau,
01:13:26 depuis Charles Pasquoie jusqu'à Gérard Darmanin.
01:13:28 Je passe à un moment donné par Claude Guéant.
01:13:30 Claude Guéant, c'était un des classiques
01:13:32 de l'administration de la place Beauvau.
01:13:34 Il est dans la roue de la droite,
01:13:36 des partis de droite,
01:13:38 et il va se retrouver,
01:13:40 évidemment lorsque Charles Pasquoie,
01:13:42 en 1986, se retrouve ministre de l'Intérieur.
01:13:44 1986-88, puis ensuite 1993.
01:13:46 Évidemment, il est là,
01:13:48 il monte en puissance,
01:13:50 et lorsque Nicolas Sarkozy arrive,
01:13:52 il en fait...
01:13:54 Nicolas Sarkozy, pour constituer son équipe,
01:13:56 il a un ami d'enfance,
01:13:58 Frédéric Péchenard,
01:14:00 et il puise,
01:14:02 à part ça, dans l'héritage de Charles Pasquoie.
01:14:04 C'est un peu ce que...
01:14:06 Il y a Bernard Squassini,
01:14:08 il y a Claude Guéant,
01:14:10 il y a Michel Gaudin,
01:14:12 il y a toutes ces personnes.
01:14:14 Et Claude Guéant, lui, son problème,
01:14:16 dans sa vie, il va basculer pour des raisons personnelles.
01:14:18 La perte de sa femme,
01:14:20 des éléments comme ça, et à ce moment-là,
01:14:22 en situation de fragilité totale,
01:14:24 il se retrouve avec les tiroirs
01:14:26 remplis d'argent au ministère de l'Intérieur.
01:14:28 Il est à un très très haut niveau.
01:14:30 Et il est avec,
01:14:32 notamment un certain Robert Pandreau.
01:14:34 - D'où vient cet argent ?
01:14:36 - L'argent ?
01:14:38 - Il y a encore aujourd'hui de l'argent
01:14:40 dans les tiroirs du ministère de l'Intérieur ?
01:14:42 - C'est là où Claude Guéant peut s'en vouloir.
01:14:44 C'est que lui, qui est le chantre de la sécurité,
01:14:46 qui veut défendre la police, etc.,
01:14:48 à un moment donné, va puiser dans les frais
01:14:50 d'enquête et de surveillance.
01:14:52 Les frais d'enquête et de surveillance, c'était une enveloppe
01:14:54 qui permettait justement à tous les directeurs de la police,
01:14:56 sous chacun des ministères,
01:14:58 de financer.
01:15:00 Tout d'un coup, il y a un attentat, il y a quelque chose,
01:15:02 il faut donner une enveloppe, il faut sortir de l'argent.
01:15:04 - Ça existe toujours ça ?
01:15:06 - Justement, Claude Guéant a tué la poule aux odeurs.
01:15:08 C'est-à-dire que cet argent servait précisément
01:15:10 à permettre à la police de fonctionner.
01:15:12 Il mettait de l'argent dans les courages.
01:15:14 - Et donc ça existe ?
01:15:16 - Mais à cause de lui,
01:15:18 il a pris de l'argent dans son tirant,
01:15:20 il est allé s'acheter un frigidaire,
01:15:22 et puis une machine à laver, etc.
01:15:24 Et donc, quand les juges se sont penchés sur son cas,
01:15:26 on s'est rendu compte qu'il n'avait pas
01:15:28 sorti d'argent à la déclaration.
01:15:30 - Donc aujourd'hui, ça n'existe plus ?
01:15:32 - Pendant trois ans, non. Le scandale a éclaté
01:15:34 et ça n'existe plus de cette façon-là.
01:15:36 - C'est entendu. Vous parlez de la présence des femmes également.
01:15:38 La police a ouvert les rangs de la police active aux femmes
01:15:40 au milieu des années 70. Les premières en ont bavé,
01:15:42 écrivez-vous. Elles ont eu tellement envie
01:15:44 de se faire une place, de se fondre dans le paysage,
01:15:46 qu'elles ont adopté les langages des hommes,
01:15:48 le comportement des hommes, les valeurs des hommes.
01:15:50 C'est quoi les valeurs des hommes ?
01:15:52 - D'abord, ça fait partie des nouveaux réseaux, des récents réseaux.
01:15:54 Les femmes se sont battues, personne ne le sait,
01:15:56 dans la police. En 72,
01:15:58 il y a quelques grandes commissaires, dont on se souvient,
01:16:00 Martine Monteil, Myriam Balestrasi,
01:16:02 qui vont émerger. - Martine Monteil, c'est pas 72.
01:16:04 - Non, mais dans ces années-là.
01:16:06 Si, elles ont passé le concours à ce moment-là.
01:16:08 - C'était très récent, Martine. - Elles ont monté en puissance
01:16:10 ensuite, mais elles, elles se sont laissées avaler
01:16:12 par la machine machiste
01:16:14 qui était le ministère de l'Intérieur.
01:16:16 Il a fallu attendre les années 2000
01:16:18 pour avoir émergé une association,
01:16:20 limite franc-maçonnerie, mais une association de femmes
01:16:22 qui s'appelle Femmes de l'Intérieur et qui a commencé
01:16:24 à aller voir les directeurs, les ministres, et à se battre
01:16:26 à créer le lobby des femmes.
01:16:28 C'est pour ça que j'en parle dans ce livre, que je leur consacre
01:16:30 un chapitre, parce que c'est l'émergence d'un nouveau
01:16:32 lobby. Comme vous pouvez avoir le lobby LGBT
01:16:34 aussi qui est apparu, c'est nouveau,
01:16:36 c'est plus le ministère de l'Intérieur d'autrefois.
01:16:38 Et donc le lobby des femmes,
01:16:40 ces femmes se sont organisées en lobby,
01:16:42 ont fait pression sur les ministres et ont réussi à obtenir
01:16:44 des postes. Et aujourd'hui, attendez, qui est patron
01:16:46 des CRS ? Une femme. Qui est patron
01:16:48 de l'office central de lutte
01:16:50 contre les stups ? Une femme. Qui est numéro
01:16:52 2 de la police de la DGPN ? Une femme.
01:16:54 Et attendez, je pourrais prendre
01:16:56 un quart d'heure pour donner la liste, il y a beaucoup
01:16:58 de hauts postes, donc les hommes ont dû céder des places
01:17:00 et elles prétendent, elles disent,
01:17:02 imposer.
01:17:04 Elles se sont imposées.
01:17:06 Non, mais elles méritaient ces places.
01:17:08 Non, mais les hommes ne le perçoivent pas toujours très bien.
01:17:10 Oui, mais comme vous disiez, les hommes ont dû céder des places,
01:17:12 ces gens ne se sont pas mis au point.
01:17:14 Justement, c'est la chasse au galon,
01:17:16 le ministère de l'Intérieur, c'est la chasse permanente au galon.
01:17:18 Donc on a des hommes qui, justement, appartiennent
01:17:20 à mettre un pied dans tous les réseaux,
01:17:22 le sport, le rugby, la franc-maçonnerie,
01:17:24 pour les syndicats, le jour venu
01:17:26 avoir le poste.
01:17:28 Sommeil à la midi, nous rappelle l'Equitra.
01:17:30 Gérald Darmanin mise beaucoup, apparemment,
01:17:32 sur l'aventure. Voilà, il dit, répète,
01:17:34 que la femme est l'avenir du "mium",
01:17:36 comme ils disent.
01:17:38 Du mium ? Le ministère de l'Intérieur et de l'Outre-mer.
01:17:40 [Rires]
01:17:42 La femme est l'aventure du mium ?
01:17:44 L'avenir du mium. Oui, c'est une belle image.
01:17:46 Bon, j'ai une autre question à vous poser,
01:17:48 mais Sommeil à la midi nous rappelle les titres.
01:17:50 [Musique]
01:17:52 [Musique]
01:17:54 Deux ministres chevets des sinistrés du Nord,
01:17:56 Pat Calais, Gérald Darmanin et Christophe Béchut,
01:17:58 viennent d'arriver sur place,
01:18:00 comme vous pouvez le voir sur ces images.
01:18:02 Après les tempêtes, les inondations ont
01:18:04 fortement impacté la région.
01:18:06 Les dégâts sont nombreux, comme l'indique sur Twitter
01:18:08 Elisabeth Born, qui appelle à la prudence
01:18:10 face aux dangers.
01:18:12 Saal autorise à nouveau l'évacuation
01:18:14 des habitants du Nord de la bande de Gaza
01:18:16 vers le Sud. Comme les jours précédents,
01:18:18 l'armée israélienne dit avoir établi
01:18:20 un corridor de sécurisé,
01:18:22 un corridor ouvert entre 10h et
01:18:24 14h, heure locale.
01:18:26 Et puis la Colombie retire ses troupes
01:18:28 pour faciliter la libération
01:18:30 du père de Luis Diaz.
01:18:32 Selon un négociateur du gouvernement,
01:18:34 il devrait être libéré dans les prochaines heures.
01:18:36 Le père de l'attaquant de Liverpool
01:18:38 et sa femme ont été enlevés le 28 octobre
01:18:40 dernier dans une station-service du nord-est
01:18:42 du pays. Par des hommes armés
01:18:44 circulant à moto, la mère du footballeur
01:18:46 elle, a pu être relâchée
01:18:48 le jour même.
01:18:50 [Musique]
01:18:52 [Musique]
01:18:54 [Musique]
01:18:56 [Musique]
01:18:58 [Musique]
01:19:00 Il y a des journées dans l'année qu'on marque
01:19:02 une pierre blanche.
01:19:04 Il a 88 ans.
01:19:06 Il a plus joué
01:19:08 des voyous que des flics.
01:19:10 Mais il a joué
01:19:12 Roger Bornich dans "Flics
01:19:14 History". Il joue
01:19:16 le commissaire Alain Delon.
01:19:18 Bon anniversaire Alain Delon bien sûr.
01:19:20 Auquel on pense.
01:19:22 Et qui est à Douchy
01:19:24 auquel je vous parle.
01:19:26 Et qui est auprès de ses enfants
01:19:28 puisque j'ai eu Anthony Delon
01:19:30 hier soir qui partait pour Douchy
01:19:32 et qui va donc passer
01:19:34 ce jour particulier. Il est scorpion.
01:19:36 A son nom scorpion.
01:19:38 Et Alain Delon qui reste
01:19:40 l'icône, une des
01:19:42 icônes numéro 1
01:19:44 de notre
01:19:46 France. - De notre Panthéon. - Exactement.
01:19:48 Et qui était très proche des flics.
01:19:50 Alors, une autre personne qui est proche des flics
01:19:52 c'est l'héritier
01:19:54 c'est Jean Lafamille Le Pen.
01:19:56 Et vous écrivez "l'héritière de celui qui cultivait sa place
01:19:58 de trublillon de la République, Jean-Marie Le Pen
01:20:00 est l'une des rares
01:20:02 et l'un des rares élus
01:20:04 à pouvoir entrer dans n'importe quel commissariat
01:20:06 sans qu'on lui tourne le dos.
01:20:08 La colère récurrente et souvent justifiée des policiers
01:20:10 sont un peu bénis". C'est vrai qu'on a
01:20:12 le sentiment, souvent,
01:20:14 que toute la police
01:20:16 vote Le Pen. Vrai ou faux ?
01:20:18 - Alors il n'y a pas de sondage.
01:20:20 Les policiers sont des citoyens
01:20:22 je dirais d'abord comme les autres, qui vivent dans la société
01:20:24 pas comme les gendarmes qui vivent en caserne
01:20:26 où là on peut mesurer l'impact de leur vote
01:20:28 parce que dans des petites communes on sait à peu près
01:20:30 en fonction du nombre de personnes qu'il y a dans les casernes
01:20:32 quel est le pourcentage. Et on a été surpris de voir
01:20:34 dans certaines communes que là où il y avait
01:20:36 une forte implantation de la gendarmerie, on pouvait atteindre
01:20:38 on pouvait imaginer se projeter
01:20:40 les statistiques disaient
01:20:42 environ 80% de la caserne
01:20:44 pouvait voter Assemblée nationale.
01:20:46 Pour la police, il n'y a pas de sondage.
01:20:48 En revanche, ce qui est clair
01:20:50 c'est que Marine Le Pen a réussi
01:20:52 son coup de manière absolument splendide.
01:20:54 Son père déjà, moi je suis, je travaille
01:20:56 sur la police depuis 1982-83
01:20:58 et en 1983 il y avait une manifestation
01:21:00 séditieuse on va dire de policiers
01:21:02 dans Paris après la mort de
01:21:04 trois d'entre eux assassinés par des terroristes
01:21:06 d'action directe et qui était dans la rue
01:21:08 avec les flics c'était Jean-Marie Le Pen
01:21:10 donc elle est l'héritière de cela
01:21:12 lui il a creusé le sillon
01:21:14 on va dire, son sillon dans la police
01:21:16 et Marine Le Pen, elle aujourd'hui
01:21:18 elle a casse baissée, c'est vrai que quand elle rentre dans un commissariat
01:21:20 elle est applaudie, c'est vrai qu'à l'Assemblée nationale
01:21:22 dans le livre, je fais un chapitre
01:21:24 là-dessus précisément parce que pour moi
01:21:26 c'est l'émergence, non pas, il n'y a pas encore
01:21:28 il n'y a pas un réseau d'extrême droite dans la police
01:21:30 il n'y a pas un réseau Marine Le Pen
01:21:32 mais elle bénéficie effectivement
01:21:34 et c'est très important d'avoir
01:21:36 de l'information quand on veut
01:21:38 s'occuper de sécurité. Quand vous avez un réseau
01:21:40 de gens qui vous, par SMS
01:21:42 vous apprennent ce qui se passe dans tous les coins
01:21:44 du territoire français et que vous êtes
01:21:46 à l'Assemblée nationale et que vous apprenez
01:21:48 éventuellement une information avant le ministre de l'Intérieur
01:21:50 qui est en train de s'exprimer, ce qui est arrivé une fois
01:21:52 pour Marine Le Pen, là vous faites fort
01:21:54 parce que vous marquez les esprits
01:21:56 donc elle est là, je veux dire
01:21:58 pour elle la police c'est
01:22:00 un peu comme autrefois
01:22:02 on disait la police était acquise au gaulliste
01:22:04 à l'époque du sac, à la grande époque du sac
01:22:06 et là aujourd'hui, en partie effectivement
01:22:08 et il y a un ancien syndicaliste
01:22:10 de la police, un député du Nord
01:22:12 et qui est installé à l'Assemblée nationale
01:22:14 et qui gère ça très bien.
01:22:16 Vous n'avez pas connu le service d'action civique ?
01:22:18 Non.
01:22:20 La fameuse furie d'Oriole
01:22:22 en juillet
01:22:24 81 ou 82
01:22:26 C'est l'explosion
01:22:28 Et là je vois un sondage du Civipov
01:22:30 qui disait que 60% des forces de l'ordre votaient
01:22:32 Marine Le Pen au second coup.
01:22:34 C'est terminé monsieur Ploquin.
01:22:36 Les français c'est combien ?
01:22:38 C'est 40.
01:22:40 C'est à peu près
01:22:42 à l'image de la France avec un petit peu plus.
01:22:44 Pardonnez-moi.
01:22:46 Je vous en prie.
01:22:48 J'ai plein de messages pour l'émission régulièrement
01:22:50 et puis il y a quelqu'un qui me dit
01:22:52 "Petit Scarabée n'aime pas beaucoup monsieur Bardella"
01:22:54 ça se ressent à l'entête.
01:22:56 Je pense qu'il a une... c'est drôle.
01:22:58 Démenté !
01:23:00 Qu'est-ce que vous voulez que je vous dire ? Je n'ai pas à l'aimer ou pas l'aimer, c'est pas mon rôle.
01:23:02 Ah voilà la bonne réponse.
01:23:04 Frédéric Ploquin, les réseaux secrets
01:23:06 de la police, loge Influence Corruption
01:23:08 sur des éditions Nouveau Monde.
01:23:10 C'était un plaisir de vous écouter ce matin
01:23:12 et de saluer
01:23:14 Laurent Capra qui était à la réalisation
01:23:16 David Autonelier qui était à la vision
01:23:18 Anatole Debaumont qui était au son, Marine Lanson
01:23:20 bien sûr, Tancrede Guillotel.
01:23:22 Et puis ça nous fait très plaisir d'avoir désormais
01:23:24 avec nous régulièrement, je le dis,
01:23:26 Virginie Giraud qui est historienne,
01:23:28 chroniqueuse et qui apporta à nos discussions
01:23:30 un éclairage différent.
01:23:32 Merci d'être avec nous et on peut vous retrouver
01:23:34 le samedi
01:23:36 et le dimanche
01:23:38 sur Europe 1.
01:23:40 Au cœur de l'Histoire à 15h
01:23:42 et tous les jours en podcast.
01:23:44 Voilà, ce qui permettra à M. Jammet de parfaire
01:23:46 son histoire.
01:23:48 Pas de réponse !
01:23:50 On pourra discuter.
01:23:52 Oui, vous allez pouvoir vous mettre à mon niveau, c'est parfait.
01:23:54 Oh !
01:23:56 Bon.
01:23:58 Jean-Marc Morandini,
01:24:00 Jean-Marc Morandini dans une seconde.
01:24:02 À ce soir.
01:24:04 - Ouais.