L'Heure des Pros (Émission du 07/12/2023)

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Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros

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00:00:00 Bonjour à tous et bienvenue à l'heure des pros ce matin.
00:00:04 L'interview d'Elisabeth Borne dans Le Figaro est un modèle de parole désincarnée.
00:00:09 120 coups de couteau par jour en France, un innocent qui tombe quasiment tous les jours.
00:00:15 Pour Madame Borne, ça s'appelle un sentiment d'insécurité, je la cite.
00:00:20 Je pense aux villes moyennes qui ne sont pas épargnées par ce sentiment que la violence augmente.
00:00:25 Non, Madame Borne, ce n'est pas un sentiment.
00:00:29 Plus loin elle récidive, certains ont tout fait pour donner l'impression que la sécurité
00:00:33 de l'ensemble de nos concitoyens était en cause.
00:00:37 Certains, oui, vous avez raison, les voyous, les délinquants, les criminels.
00:00:43 Madame Borne explique aussi qu'il est important d'apporter des moyens renforcés pour une réponse globale.
00:00:48 Parole désincarnée, vous dis-je, parole de techno, parole à laquelle personne ne croit.
00:00:54 Madame Borne est obsédée par l'extrême droite, c'est au fond son seul combat.
00:00:58 Emmanuel Macron a choisi Madame Borne parce qu'il considère qu'à part lui, tous les autres sont des imbéciles.
00:01:04 Alors Madame Borne ou quelque autre Premier ministre, c'est pareil.
00:01:08 Il reste trois ans à Emmanuel Macron pour changer d'avis, pour nommer un Premier ministre plutôt de droite,
00:01:13 qui gouverne main, incarnera l'autorité et rassemblera le bloc conservateur-libéral.
00:01:19 Sans quoi en 2027, Emmanuel Macron passera les clés au Rassemblement national.
00:01:24 Il est 9h.
00:01:27 La maire de Romand-sur-Isère répond à Elisabeth Borne.
00:01:31 Vous en parliez, Pascal.
00:01:33 L'insécurité n'est pas un ressenti, c'est une réalité vécue.
00:01:37 Des mots prononcés par Marie-Hélène Thauraval.
00:01:40 Elle était l'invitée de Sonia Mabrouk sur CNews ce matin.
00:01:43 Pour rappel, dans les colonnes du Figaro, la Première ministre a déclaré, je cite,
00:01:46 "les campagnes ne sont pas épargnées par ce sentiment que la violence augmente".
00:01:50 Deux mois après l'attaque du Hamas, l'armée israélienne dit avoir atteint le centre de la ville de Canyoun Est.
00:01:56 Saal continue d'étendre son offensive terrestre, désormais dans le sud de la bande de Gaza.
00:02:01 138 otages sont toujours détenus par les terroristes du Hamas.
00:02:06 Et puis le Congrès américain a bloqué hier soir une aide pour soutenir l'Ukraine et Israël.
00:02:11 Une enveloppe de plus de 106 milliards de dollars réclamée par le président Joe Biden
00:02:16 en cause le refus de l'opposition républicaine.
00:02:20 Elle demande des concessions sur la politique migratoire des Etats-Unis en échange de l'ordre.
00:02:25 - Eddard Tigoll, Gérard Carreyrou, Philippe Bilger, Vincent Herouet, Gautier Lebret sont avec nous.
00:02:30 Je salue également Robert Ménard, le maire de Béziers. Vous allez bien ?
00:02:33 Comment va la crèche à Béziers ?
00:02:35 - Écoutez, pour l'instant, elle est en place.
00:02:38 On a gagné trois fois contre la Ligue des droits de l'homme,
00:02:41 qui hier a fait un pourvoi en cassation, donc il y a une suite dans les idées.
00:02:45 Les gens sont aussi nombreux et je vous dis, allez sur roulette si jamais on a un problème.
00:02:49 Je vous appelle et vous m'aidez à la déplacer.
00:02:52 - Bravo, quel courage vous avez ! Vous imposez une crèche en France, comme Louis Alliot. Bravo !
00:02:56 - Et nous, elle est dans l'hôtel de ville.
00:02:58 - C'est un acte héroïque !
00:03:00 - Oh, qu'il est bête !
00:03:01 - Mais non ! Dans la France d'aujourd'hui, imposer une crèche, c'est un acte héroïque ! Bravo !
00:03:07 - Je vais vous dire quelque chose. On l'a inaugurée, enfin je ne sais pas si on dit inaugurer une crèche,
00:03:10 je ne crois pas que ça se dise.
00:03:11 Bref, on a ouvert la crèche, il y avait des gens de tout le monde, il y avait tous les cultes,
00:03:16 tout le monde était content. La dernière fois, j'étais dans mon bureau, je regardais,
00:03:19 il y avait même des femmes voilées qui s'arrêtaient avec leurs enfants, qui trouvaient ça sympa.
00:03:23 Honnêtement, la Ligue des droits de l'homme, elle n'a rien d'autre à foutre
00:03:27 que de s'occuper d'une crèche de baisers.
00:03:29 - Ah si, elle soutient l'imamie kouissenne et elle s'oppose à l'interdiction de la baïa à l'école.
00:03:32 - Non mais vous vous rendez compte, ce que je veux dire, c'est que tu es sidérée.
00:03:36 Ce n'est même pas droite-gauche, c'est le bon sens.
00:03:39 - Mais vous avez évidemment raison. Alors, Elisabeth Born, je disais,
00:03:42 l'interview dans le Figaro est effrayante. Je ne me pensais même pas que quelqu'un
00:03:48 oserait encore parler du sentiment d'insécurité.
00:03:50 - On pensait que tu comprenais.
00:03:52 - Et ce qui est extraordinaire, c'est que ces interviews sont évidemment relues.
00:03:56 Quand tu donnes une interview au Figaro, c'est relu.
00:03:58 Donc, ou les communicants sont nuls, ce qui est possible, il ne faut rien exclure,
00:04:03 ou ils ne se rendent pas compte dans quel pays ils vivent, je ne sais pas où ils sont.
00:04:07 - Ils ont un sentiment d'insécurité.
00:04:09 - Où ?
00:04:10 - Où ils ont eux-mêmes un sentiment d'insécurité.
00:04:12 - Ben, écoutez, ça je n'en sais rien.
00:04:15 - Pascal, je peux vous dire un mot ?
00:04:17 - Oui.
00:04:18 - Vous savez ce que j'étais en train de faire, là ? Je cherchais une image.
00:04:20 Hier soir, ma police, la police municipale, m'appelle et m'envoie,
00:04:24 je cherche une image d'un type, je vous raconte ça, parce que ça est arrivé hier à Béziers,
00:04:28 d'un type qui a demandé une cigarette, c'est la caricature, mais une cigarette,
00:04:33 il m'envoyait les photos, il a pris des coups de barre de fer dans la tête,
00:04:38 il a été hospitalisé et tout.
00:04:40 Ça, ce n'est pas un sentiment d'insécurité.
00:04:42 Moi, je me retrouve avec ce cas-là, et j'en gère tout le temps.
00:04:45 Une cigarette, le mec, il a trouvé qu'il lui demandait sur un ton pas agréable la cigarette,
00:04:51 et c'est ce que j'étais en train de chercher.
00:04:53 - Oui, mais je suis d'accord avec vous, mais il est important d'apporter des moyens renforcés
00:04:56 pour une réponse globale.
00:04:57 - Oui, c'est ça.
00:04:58 - C'est ça qu'il faut.
00:04:59 - C'est mieux qu'une réponse partielle.
00:05:01 - C'est ça, c'est une réponse globale.
00:05:02 Alors, votre cigarette, vous la gardez, en fait, parce qu'on s'en fout.
00:05:06 Il faut une réponse globale.
00:05:07 Vous ne comprenez rien.
00:05:08 - Une réponse globale.
00:05:09 Madame la Première ministre cherche une réponse globale.
00:05:12 - La Première ministre, ils m'ont promis 17 policiers de plus il y a 3 ans,
00:05:18 il y a 2 policiers de plus.
00:05:19 Tout le reste, je ne veux pas entendre parler.
00:05:21 - Robert, vous savez ce qu'on va faire ?
00:05:22 On va dire tout de suite à nos amis de partir, parce que j'ai bien compris que...
00:05:26 - Ça va être difficile.
00:05:28 - Bon, Romand-sur-Isère, parce que Madame Thoraval, c'est très intéressant,
00:05:33 Madame Thoraval, tout le système qui se met en place aujourd'hui,
00:05:37 ne veut surtout pas écouter Madame Thoraval, elle est juste la maire de Romand-sur-Isère.
00:05:40 Et on commence à mettre en Crépole, je lis les papiers à droite à gauche,
00:05:46 on commence à souligner qu'à Crépole, il y a 30% du Rassemblement national qui a voté.
00:05:49 Alors, évidemment, ça devient une ville très, pour le système...
00:05:53 - Suspecte.
00:05:54 - Très suspecte.
00:05:55 Dans Libération, il est écrit "30%", "ville suspecte Crépole", bien évidemment.
00:06:00 Je vous propose d'écouter Madame Thoraval, qui a répondu sur le sentiment d'insécurité,
00:06:06 puisqu'elle a la question qui lui a été posée par Sonia Mabrouk.
00:06:10 - J'ai beaucoup de respect pour les gens qui s'engagent et qui ont des responsabilités,
00:06:16 mais je me permets de dire que non, je ne peux pas entendre ce qui est dit par Madame le Premier ministre.
00:06:21 Je dis juste une chose, c'est que l'insécurité, ce n'est pas ressenti, c'est une réalité vécue.
00:06:28 - C'est effrayant, quand même. On en est encore là.
00:06:31 - On croyait que c'était fini. Le Garde-des-Sceaux, à l'époque, avait parlé du sentiment d'insécurité,
00:06:38 et depuis, les gens avaient compris que l'insécurité, malheureusement, n'était que trop réelle,
00:06:43 mais apparemment, ils ne comprennent rien. D'ailleurs, c'est terrible.
00:06:47 Ça doit être terrible pour certains ministres talentueux de savoir que leur chef est plus mauvais qu'eux.
00:06:53 Parfois, on connaît ça, mais là... - Ça ne m'est jamais arrivé.
00:06:57 - Non mais quand même, il y a quelque chose qui ne marche pas.
00:07:00 - Non, je ne parlais pas d'ici, Pascal, où évidemment, l'animateur nous dépasse de très loin.
00:07:05 - Non, non, non, non, non, non, ce n'est pas du tout ce que je voulais dire. - J'avais cru que vous vouliez que j'en arrive à mes comptes.
00:07:10 - Pas du tout, au contraire, vous n'avez pas compris, mais peu importe.
00:07:13 - Non, donc, ça doit... Vous le dites souvent, et vous avez raison, elle n'est pas bonne.
00:07:19 - Mais elle n'est pas adaptée, c'est tout. - Oui.
00:07:21 - Elle serait sûrement bonne pour autre chose, mais elle n'est pas adaptée.
00:07:25 - Il y a quand même quelque chose qui ne marche pas, quand dans un gouvernement,
00:07:30 la première ministre dit effectivement qu'il y a un sentiment d'insécurité,
00:07:36 et quand son ministre de la police, le ministre de l'Intérieur, parle et répète à l'envie,
00:07:42 et il a raison, qu'il y a un non-sauvagement du pays.
00:07:46 Un non-sauvagement du pays, c'est totalement contradictoire avec la notion de sentiment d'insécurité.
00:07:53 - Ah oui, il faut quand même... - Ah, j'ai un vague sentiment d'insécurité.
00:07:56 - Quand Éric Dupond-Moretti utilise ce terme de sentiment d'insécurité,
00:07:59 il répond à Gérald Darmanin, qui venait d'employer le terme d'ensauvagement,
00:08:02 et c'est Sonia Mabrouk, il y a trois ans déjà, donc on est revenu trois ans en arrière,
00:08:05 qui lui posait la question, et il dit que le sentiment d'insécurité est pire que l'insécurité elle-même.
00:08:10 - Le problème, il est simple, ou Emmanuel Macron change de Premier ministre...
00:08:15 - Ah, mais il ne changera pas de Premier ministre.
00:08:16 - Alors, il donnera les clés au Rassemblement national.
00:08:18 - Et peut-être qu'il ne le vivra pas comme un échec. Il dira "moi, le Rassemblement national, je l'ai battu deux fois".
00:08:22 - Alors, il donnera les clés au Rassemblement national,
00:08:26 ou il y a un candidat de droite qui est capable de rassembler le bloc libéral conservateur
00:08:31 et d'être une opposition à Marine Le Pen, ou Marine Le Pen ou Jordan Bardin.
00:08:36 - Le rapport au réel, notez quand même combien les maires sont de fait, bien sûr, au plus près,
00:08:42 et en lien direct avec ce réel. Par exemple, Darmanin a été maire de sa commune,
00:08:48 et donc il a un rapport à la politique et au réel différent, ce que n'a pas été Mme Borne.
00:08:54 C'est pour ça que je suis d'ailleurs favorable au retour du cumul des mandats députés maires.
00:08:58 - Deuxième passage de Marie-Hélène Thauraval, qui je rappelle, maire de Romand-sur-Isère.
00:09:06 On lui pose une question toute simple. Est-ce que les gens qui sont parfois dans les quartiers,
00:09:11 est-ce que ces gens se sentent français ? Voilà une question que le système ne veut absolument pas aborder.
00:09:17 Évidemment, c'est la question taboue. Écoutez la réponse.
00:09:21 - Est-ce qu'il y a la sécurité, madame le maire, est-ce qu'il y a l'appartenance ?
00:09:24 Pour cette minorité de délinquants qui font la loi, est-ce qu'ils se sentent français, selon vous ?
00:09:30 - Alors je pense que non. Je pense que non, et je ne sais même pas comment ils se considèrent,
00:09:36 parce que bien généralement, ils ont des origines d'autres pays et finalement n'y ont pas vécu.
00:09:42 Et il y a cette forme de radicalisation sur ce noyau qui combat les règles qui régissent notre société
00:09:52 et qui s'affranchissent de toute mise en œuvre du bien-vivre ensemble.
00:09:57 C'est-à-dire que je ne peux même pas dire qu'ils n'en ont rien à faire, ils le combattent.
00:10:01 Et ils forment ces noyaux qui les conduisent à définir un périmètre, parce que pour s'exprimer, il faut un territoire.
00:10:09 Et en s'exprimant sur ce territoire, ils cherchent à en faire une zone de non-droit.
00:10:14 En ce moment, la terreur par rapport aux gens qui vivent dans ces quartiers.
00:10:18 - Si on vous entend bien, si on vous comprend bien, zone de non-droit, et cela a été dénoncé il y a des années, plus de 30 ans,
00:10:23 mais on dirait aussi, est-ce que c'est le cas, est-ce que vous le constatez, une zone d'un autre droit ?
00:10:27 Puisque quand on impose sa loi, c'est un autre droit.
00:10:30 - Bien sûr, j'irais dans ce sens-là. Je pense qu'ils imposent leurs règles.
00:10:36 Leurs règles aussi sont généralement faites pour faciliter l'activité qui est la leur,
00:10:42 parce qu'il faut bien une activité, il faut bien aussi avoir des ressources.
00:10:46 Ces ressources sont souvent issues du trafic, du deal.
00:10:51 Et je pense que c'est vraiment ce à quoi il faut s'attaquer.
00:10:56 Je ne peux pas dire qu'il n'y a rien fait, parce que ce ne serait pas honnête de ma part, mais il faut faire plus.
00:11:00 C'est-à-dire que le trafic de drogue et la consommation de drogue, aujourd'hui, sont vraiment une problématique.
00:11:05 Et font même aussi l'objet d'un modèle économique de certaines familles.
00:11:10 - Modèle économique familial ? - Oui.
00:11:12 - Est-ce que le maire de Béziers, que vous êtes, dirait la même chose ?
00:11:15 - Absolument. Je l'écoute chaque fois. Je l'ai écouté ce matin avant d'arriver.
00:11:18 Elle a raison de A à Z. Elle a raison de dire ça, mais elle a raison de dire aussi que c'est une minorité de gens.
00:11:25 Moi, je vois... Non, non, mais il faut le dire, parce que tu ne peux pas dire que c'est tout un quartier.
00:11:28 Moi, j'ai la même chose que le quartier de la Monnaie, 4 500 habitants.
00:11:33 Le quartier où moi, j'ai passé mon adolescence.
00:11:35 Tout le monde, c'est d'abord les gens de ce quartier-là qui subissent ça.
00:11:39 Bien sûr, bien sûr qu'elle a raison. Bien sûr qu'ils imposent un mode de vie.
00:11:43 Ça veut dire quoi ? Ça veut dire... Vous savez, c'est des trucs aussi bêtes.
00:11:46 Nous, on met des caméras. Vous vous rendez compte qu'on met des caméras pour surveiller des caméras ?
00:11:51 Est-ce que vous entendez bien ce que je veux dire ? Parce qu'ils cassent les caméras.
00:11:54 Ils cassent les lumières, parce qu'évidemment, la lumière, ça gêne le trafic.
00:11:57 Moi, je vois des gens qui... Moi, j'ai vu des femmes venir me voir.
00:12:01 Et je m'étonnais qu'elles soient habillées, vous savez, qu'elles soient voilées et tout,
00:12:05 avec un discours républicain, comme on peut l'entendre là.
00:12:08 Mais elle me dit "Monsieur le maire, mais si je ne m'habille pas comme ça,
00:12:11 mon mari se fait prendre à partie par les autres en disant "Mais ta femme est une salope,
00:12:16 comment tu peux accepter qu'elle soit comme ça ?"
00:12:19 C'est ce que je vis tous les jours.
00:12:21 Et elle a raison de dire que ce n'est pas vrai qu'on n'a pas mis les moyens dans ces quartiers-là.
00:12:25 Nous, on dépense un maximum d'argent. Mais ça ne suffit pas. Ça ne suffit pas.
00:12:29 Je vais juste donner un mot. Quand je suis à l'entrée des écoles,
00:12:32 quand je suis à l'entrée des écoles, c'est moi qui rappelle aux gamins qui sont français,
00:12:37 qu'ils sont français. Je leur ai dit "Mais attendez, mais..."
00:12:40 Ils me disent "Oui, il est français." Je dis "Mais attendez, t'es quoi toi ?"
00:12:43 Mais bien sûr qu'il est français, vous avez compris. Il est français, ses parents sont français.
00:12:46 – Alors là, c'est plus une minorité. C'est tous des gosses.
00:12:49 – Non, non, il y a deux choses. Il y a le sentiment de ne pas appartenir à ce pays.
00:12:53 Il est largement répandu parmi tout. Et plus ça va, et plus ça va,
00:12:58 plus ça va, plus ça détériore. Et puis il y a la violence qui n'est pas le fait de tout le monde.
00:13:03 – Non mais c'est effrayant ce que vous dites.
00:13:04 Tous les gosses de 10 ans ont le sentiment de ne pas être français.
00:13:06 – Je ne dis pas tous les gosses, je dis une majorité des gosses.
00:13:09 Moi, j'ai des écoles où il y a 90% d'enfants issus de l'immigration.
00:13:13 – Et eux, ils ont le sentiment de ne pas être français.
00:13:15 – Mais attendez, les mamans viennent me voir en me disant "Il faudrait des petits français ici."
00:13:19 Je me retourne vers les mamans, je leur dis "Mais les petits français,
00:13:23 mais ils sont quoi vos enfants ? Ils sont quoi ? Ils sont évidents."
00:13:26 Mais elles me disent "Vous avez bien compris, monsieur le maire, de quoi je veux parler."
00:13:29 Évidemment, c'est le non-dit.
00:13:31 – Mais ils se sentent d'une autre appartenance.
00:13:33 – Ah non, mais c'est ça la raison. Tu discutes avec les gens, ils ne se sentent pas.
00:13:39 Quand ils vont en Algérie, au Maroc ou en Tunisie, ils les traitent d'émigrés.
00:13:43 Donc ça veut dire qu'ils ne sont ni de l'un ni de l'autre. C'est ça l'échec.
00:13:47 Pascal, le terrorisme, on peut y arriver à bout.
00:13:50 La police, elle fonctionne en France et tout, on peut critiquer, ils savent.
00:13:54 Les juges, ils savent faire et tout.
00:13:56 Qu'est-ce que vous pouvez faire face à des gamins qui…
00:14:00 Bon, attendez, le nombre de fois où ça m'arrive…
00:14:03 La dernière fois, vous savez les coupes… Vous aimez le football.
00:14:06 Vous vous rappelez, le Maroc, il a réussi un certain nombre de choses pendant la coupe.
00:14:11 Il y a beaucoup de Marocains.
00:14:12 Moi, je suis allé dans ma ville avec la communauté marocaine,
00:14:15 j'étais content qu'ils gagnent, enfin je ne suis pas fou.
00:14:18 Et je vois un gosse, il avait le drapeau marocain et tout.
00:14:21 Et je dis "Ouais, c'est vachement…"
00:14:22 Il me dit "Ah, monsieur le maire, vous êtes là ?"
00:14:23 Je dis "Oui, je suis là, mais c'est sûr que ça me fait plaisir, je préfère que ce soit vous qui gagnez."
00:14:27 Alors il fait ça et je lui dis "Mais la France joue."
00:14:31 Il me dit "Oui, oui, oui."
00:14:32 Et j'ai dit "Tu vas venir avec un drapeau français ?"
00:14:35 Et il m'a dit "Pourquoi je viendrai ?"
00:14:37 Et je lui dis "Mais t'es quoi ?"
00:14:39 Il me dit "Mais je suis français."
00:14:41 Et alors ? Vous vous rendez compte ?
00:14:43 Est-ce que je voulais vous dire, vous êtes dans une situation où le gosse…
00:14:47 Attendez, mais Pascal, il n'a rien de méchant.
00:14:49 Il y a aussi de nombreux franco-marocains qui ont dit sur ce match-là…
00:14:51 Mais arrêtez. Olivier, je vous en prie.
00:14:53 Il y a des franco-marocains…
00:14:54 Olivier, je vous en prie.
00:14:55 Ah, mais si je ne peux pas le dire ?
00:14:56 Non, ça n'a aucun intérêt. Moi, ce qui m'intéresse…
00:14:58 Non, non, donc j'ai rien de pareil.
00:15:00 Je vais dire qu'il y a beaucoup de franco-marocains qui ont dit
00:15:03 "Je serai content, quelle que soit la victoire de l'équipe."
00:15:06 Olivier, Olivier…
00:15:07 Bon, mais j'ai terminé l'émission.
00:15:08 Mais non, ce n'est pas le problème.
00:15:09 Vous ne pouvez pas me dire ce que vous allez dire.
00:15:11 Mais ce n'est pas le souci.
00:15:12 Et ça, je l'ai fait avant que je ne le prononce.
00:15:13 Mais on sait ce que vous allez dire.
00:15:14 Je n'accepte pas ça, c'est inacceptable.
00:15:16 Non, mais moi aussi je sais ce que vous allez dire.
00:15:18 Mais moi aussi je sais ce que vous allez dire.
00:15:20 Non, parce que moi je pose des questions.
00:15:21 Moi, enfin, enfin.
00:15:22 Je pose des questions à quelqu'un qui est sur le terrain.
00:15:24 Donc je redis qu'il y a beaucoup de franco-marocains qui ont dit
00:15:26 "Quelle que soit l'équipe qu'on gagne, on sera content."
00:15:28 Parce que je l'ai entendu, on a même fait des micro-trottoirs sur ces nuits.
00:15:31 Mais, Olivier Dardigolle, j'entends un maire qui me dit
00:15:35 que des gosses de 10 ans, dont leur majorité ne se sentent pas français.
00:15:41 Il n'y a que ça qui m'intéresse.
00:15:42 J'ai dit d'ailleurs qu'ils ne se sentent de rien.
00:15:44 Si, peut-être de Nike, de MacDo, de Apple, peut-être.
00:15:49 En fait, et pardonnez-moi de notre échange.
00:15:52 Non, mais ce n'est pas grave.
00:15:53 Lorsque vous dites ça, ça montre votre aveuglement à mes yeux.
00:15:58 Mais quel aveuglement ?
00:15:59 Votre aveuglement.
00:16:00 Vous ne voulez pas voir la réalité.
00:16:02 Mais de quoi ?
00:16:03 Parce que vous m'expliquez que comme il y en a quelques-uns
00:16:05 qui se sentent quand même différents.
00:16:07 Non.
00:16:08 Mais si, c'est ça.
00:16:09 L'écrasante majorité des franco-marocains d'un an.
00:16:12 Non, non, c'est ce que vous dites.
00:16:14 Si, l'écrasante majorité des franco-marocains dans notre pays
00:16:17 était content, quelle que soit la victoire de l'équipe.
00:16:19 Eh bien, il vous dit non.
00:16:21 Juste.
00:16:22 C'est que oui.
00:16:23 Attendez.
00:16:24 Je suis d'accord par ailleurs avec ce que tu disais.
00:16:26 Attends, je vais juste essayer de ne pas jeter de l'huile sur le feu
00:16:30 de la polémique à Paluf.
00:16:32 Vous avez raison sur les gens de la première génération.
00:16:36 Bien sûr.
00:16:37 Vous savez ce qui m'inquiète ?
00:16:38 Il y a eu des sondages qui ont été faits,
00:16:40 parce qu'on ne peut pas les faire ici,
00:16:42 puisque les sondages, les statistiques ethniques,
00:16:44 tu ne peux pas les faire au Danemark.
00:16:47 Le Danemark, ce n'est pas une dictature.
00:16:49 Il y a plus les générations passent,
00:16:52 moins le sentiment d'appartenance au pays qui est le tien,
00:16:55 au nouveau pays, qui est important.
00:16:57 Moi, ce qui me tue, ce qui me…
00:16:59 enfin, même pas qui me tue, qui me désole
00:17:01 et qui me renvoie à ma propre impuissance,
00:17:04 c'est que tu te dis, alors la France,
00:17:07 tu te dis, alors la première génération,
00:17:09 tu vois, comme les Espagnols, lui, les Italiens,
00:17:11 tu te dis, la première génération,
00:17:12 le mec se sent d'abord Espagnol-Italien,
00:17:14 un peu moins la deuxième.
00:17:15 C'est le contraire.
00:17:16 Qu'est-ce qu'il fait ?
00:17:17 Qu'est-ce qu'il fait que…
00:17:18 Attends, ces gosses, ils ont été dans l'école,
00:17:20 dans mon école tout le temps.
00:17:22 C'est ça qui m'intéresse.
00:17:23 Et c'est ça que vous comprenez.
00:17:24 Effectivement, les gens de 70 ans,
00:17:25 ce n'est pas les mêmes.
00:17:26 Et voilà.
00:17:27 Les gosses de 10 ans, c'est ça qui m'intéresse.
00:17:28 Et c'est pour ça que je me fais interdire.
00:17:29 Et je ne sais pas comment faire.
00:17:31 Mais il n'y a plus de solution.
00:17:32 Mais je… Attendez.
00:17:33 Pascal, Pascal, je ne veux pas…
00:17:35 Il n'y en a plus.
00:17:36 Et ce sera un affrontement.
00:17:37 Mais si.
00:17:38 Pascal, moi, ce que je veux, c'est…
00:17:39 Il y en a par la culture.
00:17:40 Ce que je veux, ce que je voudrais…
00:17:41 Par l'éducation.
00:17:42 Mais c'est une œuvre.
00:17:43 Mais oui.
00:17:44 Si, ça peut y être.
00:17:45 Mais il ne faut pas louper la prochaine génération.
00:17:46 Il faut pas louper la prochaine génération.
00:17:48 Mais il est là, votre aveuglement.
00:17:50 Il est là.
00:17:51 Mais arrêtez avec ça.
00:17:52 Puisque vous pensez que ça ira…
00:17:53 Mais c'est aveuglement contre aveuglement,
00:17:55 puisque vous vous dites "c'est foutu, c'est cuit, il n'y a plus rien à faire".
00:17:57 Mais moi, je le constate.
00:17:58 Vous êtes aveuglé par un discours…
00:17:59 Mais non, je le constate.
00:18:00 … qui est simplement celui de "c'est fini".
00:18:02 Je le constate.
00:18:03 Mais moi, je ne crois pas.
00:18:04 Et ça fait 30 ans que nous le disons.
00:18:06 Mais je ne le crois pas.
00:18:07 On ne peut pas partager votre avis.
00:18:08 Et tout ce que nous avons dit…
00:18:09 C'est une opinion que vous exprimez.
00:18:10 Tout ce qui a été dit sur l'immigration arrive…
00:18:12 Posez la question au maire.
00:18:13 Est-ce qu'il pense que c'est foutu,
00:18:14 qu'il n'y a plus rien à faire ?
00:18:15 Est-ce que je peux dire une chose ?
00:18:16 Oui.
00:18:17 Oui, parce que je n'ai rien dit encore, comme d'ailleurs mon voisin…
00:18:21 Non, mais ce n'est pas grave.
00:18:22 Il y a une chose.
00:18:23 Il y a un tabou, un seul, qui reste et qui n'est pas encore tombé.
00:18:28 Parce que là, la discussion qu'on vient d'entendre avec Robert Ménard
00:18:33 et avec Olivier Dartigolle montre bien ça.
00:18:36 On ne peut pas mesurer, et personne aujourd'hui n'a mesuré,
00:18:41 le sentiment de la population dont on parle,
00:18:44 c'est-à-dire cette population qui a des papiers,
00:18:48 qui est française de papier, mais qui ne se sent pas française de ressenti,
00:18:52 pour le coup, de ressenti.
00:18:54 On ne l'a pas mesuré, parce que nous sommes dans un pays
00:18:57 d'une certaine manière obscurantiste, puisqu'on récuse les statistiques ethniques
00:19:03 qui permettraient de faire une enquête.
00:19:06 Et on s'apercevrait, je le crois, je peux me tromper, mais je le crois,
00:19:10 que cette enquête montrerait très bien que dans la génération d'aujourd'hui,
00:19:15 celle qui a moins de 25 ans, la majorité, non pas une minorité,
00:19:20 comme on le dit, on se fait plaisir, on se fait la petite musique,
00:19:24 oui, mais c'est une minorité, ils sont 50 sur...
00:19:27 C'est le plaisir qu'on se fait encore, dépêchez-vous d'en avoir du plaisir,
00:19:32 parce que quand on aura constaté, quand on aura une véritable mesure,
00:19:36 on s'apercevra que c'est aujourd'hui une majorité, une majorité chez les jeunes.
00:19:41 C'est ça qui nous intéresse, les jeunes.
00:19:43 Alors, comme on est déjà très en retard, il est 9h18,
00:19:46 Noémie Schultz va venir sur ce plateau, parce que je voudrais qu'on parle
00:19:50 du procès Monique Olivier, on pourra reparler tout à l'heure de ce qui se passe,
00:19:54 mais c'est vrai que ce discours sur les jeunes générations, moi, me sidère.
00:19:57 Je t'allume par là parce que je vais essayer de mettre ma place,
00:19:59 mais il y a eu un sondage pour 57% des jeunes musulmans,
00:20:01 la charia, plus importante que la République.
00:20:03 Un sondage IFOP pour le comité laïcité république.
00:20:06 Effectivement.
00:20:07 Merci beaucoup. Quand on dit, Noémie Schultz, à vous remplacer,
00:20:12 quand on dit effectivement c'est fichu, on espère que ça ne le soit pas,
00:20:15 mais les mesures qu'il faudrait prendre sont tellement radicales,
00:20:20 radicales, et dites-les que personne...
00:20:23 Mais Pascal...
00:20:26 Assimilation à 100%.
00:20:29 C'est-à-dire qu'il faut accepter, comme toutes les autres immigrations,
00:20:32 que ceux qui arrivent sur le sol de France oublient une partie de leur culture.
00:20:36 C'est l'assimilation qui a marché, c'est le système français.
00:20:40 Encore faudrait savoir à quoi on s'assimile.
00:20:43 Parce que moi, le sortiment d'appartenance de la génération,
00:20:47 de la troisième génération de l'immigration, est très faible.
00:20:50 Mais si vous prenez des natifs, des Français de Bretagne, par exemple,
00:20:57 des Français des pays de Loire, des régions que vous connaissez bien,
00:21:00 et qui est un peu indistinct sur le plan de sa nature,
00:21:03 vous croyez qu'ils le sont vraiment, en Français ?
00:21:06 Vous pensez qu'ils ne sont pas plus...
00:21:08 - Je pense que les demandistes...
00:21:09 - Effectivement, clients de Nike, Européens, consommateurs de ceci, de tel quartier...
00:21:14 - Non.
00:21:15 - Le sortiment d'appartenance à la France, qu'est-ce que c'est la France ?
00:21:18 Le sortiment d'identité ?
00:21:20 Moi, je crois qu'il est très flou.
00:21:22 - Oui, mais il n'est pas...
00:21:23 - C'est d'ailleurs pour ça que vous utilisez des mots qui sont très génériques,
00:21:28 qui sont très abstraits, la République, la République, la France est incarnée.
00:21:32 La France, c'est quelque chose d'incarnée.
00:21:34 C'est une histoire, c'est des figures.
00:21:36 Vous croyez qu'il y a beaucoup de jeunes qui savent, qui sont...
00:21:39 - Faudrait peut-être commencer par le leur disque.
00:21:43 - Je le crois d'abord.
00:21:44 - Je connais le mot aussi.
00:21:46 - Je ne sais pas ce que vous avez voulu dire,
00:21:48 je n'ai pas le sentiment que les Nantais que nous étions ne se sentaient pas Français,
00:21:51 mais bon, peut-être que vous me trompez.
00:21:53 - Mais ils le sentent de moins en moins, d'abord Européens...
00:21:56 - Pardon.
00:21:58 - On continuera cette discussion dans une seconde.
00:22:01 Noémie Schultz, le procès à Monique Olivier, pourquoi je vous ai demandé de venir ce matin ?
00:22:06 Parce qu'effectivement, ce qui s'est dit hier sont des témoignages extrêmement forts.
00:22:10 On va commencer par lequel ?
00:22:12 - Alors, donc, on a entendu les membres, les proches d'Estelle Mouzain,
00:22:16 une famille qui, pendant 15 ans, a vécu sans savoir ce qui était arrivé à Estelle.
00:22:20 Et ça fait plus de 20 ans maintenant qu'elle a disparu, on n'a toujours pas retrouvé son corps.
00:22:24 On a entendu ses frères et soeurs, demi-frères et soeurs, son père, sa belle-mère et sa mère.
00:22:30 Et c'était effectivement un témoignage très fort.
00:22:33 Tous ont d'abord voulu parler d'Estelle, de la petite fille qu'elle était.
00:22:36 On se souvient tous de cette avie de recherche, de cette petite fille avec ce pull rouge,
00:22:42 pas souriante du tout.
00:22:44 Et on a vu hier des photos d'Estelle en train de rire, de jouer dans une mer,
00:22:49 parce qu'elle était partie en vacances en Guadeloupe, de s'amuser avec ses frères et soeurs.
00:22:53 C'est toujours un moment assez puissant.
00:22:56 Et puis il y a eu effectivement ces témoignages de ses proches.
00:22:59 D'abord sa soeur aînée, qui n'était pas là, mais c'est l'avocat qui a lu une lettre, Lucille.
00:23:04 Elle avait 15 ans quand Estelle a disparu, 6 ans de plus.
00:23:07 Elle raconte, je me souviens, de l'angoisse qu'elle m'a saisie quand ma mère est rentrée en disant
00:23:13 "Où est Estelle ?"
00:23:14 Je me souviens de ma panique glacée quand j'ai vu mon père pleurer pour la première fois.
00:23:17 Le monde que je connaissais a disparu à ce moment-là.
00:23:20 Elle, comme son frère Arthur, ont parlé de l'écrasante culpabilité.
00:23:25 J'ai été catapultée dans l'épicentre du tremblement de terre que représente la disparition d'une enfant.
00:23:31 Arthur, les parents s'étaient séparés quelques années auparavant, les parents d'Estelle Mouzin.
00:23:36 Arthur avait décidé d'aller vivre avec son père dans une famille recomposée.
00:23:39 Et Lucille était restée avec Estelle et sa mère.
00:23:42 Tous évidemment se sont dit que si ils étaient allés chercher Estelle ce jour-là à l'école,
00:23:47 il ne leur serait rien arrivé.
00:23:50 Ça c'était effectivement très fort.
00:23:53 On a entendu les demi-frères et soeurs.
00:23:55 Notamment le demi-frère Yann, je crois qu'on va entendre son témoignage.
00:23:59 Et on va l'entendre juste après la pause, il est 9h22, restez avec nous bien évidemment.
00:24:03 A tout de suite.
00:24:04 Nous sommes de retour.
00:24:12 Adrien Spiteri, le rappel des titres.
00:24:15 À Nice, un policier réserviste a été agressé et blessé mardi soir par une vingtaine d'individus,
00:24:23 dont des jeunes âgés de 12 ans.
00:24:25 L'homme a été reconnu à un arrêt de bus alors qu'il rentrait chez lui.
00:24:28 Il a été la cible de plusieurs tirs de mortier d'artifice.
00:24:31 Le soir même, 4 individus ont été interpellés.
00:24:35 Israël autorise aussi qu'une hausse minimale des livraisons de carburant à Gaza.
00:24:39 Annonce du bureau du Premier ministre.
00:24:41 Le but, éviter un effondrement humanitaire sur place.
00:24:44 Dans le même temps, de salles, continue son offensive,
00:24:47 notamment dans le sud de l'enclave palestinienne.
00:24:49 Et puis au moins, 3 morts et un blessé grave à Las Vegas.
00:24:52 Un homme a ouvert le feu sur le campus d'une université hier avant d'être tué par la police.
00:24:57 L'assaillant était un universitaire sexagénaire.
00:25:00 Ses motivations restent inconnues pour le moment.
00:25:03 Estelle Mouzin a témoigné hier.
00:25:06 Noémie Choulsé est avec nous.
00:25:07 Estelle Mouzin, âgée de 9 ans, avait disparu en janvier 2003.
00:25:10 Je vous propose d'écouter un premier témoignage, celui de son demi-frère, Yann.
00:25:16 On est là pour témoigner, pour avoir une vérité juridique,
00:25:20 pour que la vérité avance, toutes les vérités,
00:25:22 notamment sur les zones d'ombre d'agissement de ce couple criminel.
00:25:27 Effectivement, potentiellement retrouver les corps,
00:25:30 mais nous, en tant que famille d'Estelle Mouzin, on n'a plus d'espoir de retrouver le corps.
00:25:35 La justice a traîné, Fournière est décédée.
00:25:38 On attend vraiment une vérité, un maximum de vérité,
00:25:41 notamment sur les zones d'ombre et toutes les périodes
00:25:44 qui ne sont pas encore assez creusées dans l'affaire de ce couple de criminels.
00:25:51 On se bat aussi pour tous les enfants disparus et les silencieux,
00:25:54 parce qu'effectivement, tout le monde n'a pas d'Eric Mouzin dans sa famille
00:25:57 qui est capable de transformer la justice et de se battre bec et ongle
00:26:00 jusqu'à ce que, 20 ans plus tard, il y ait des avancées.
00:26:04 Autre témoignage, celui de sa demi-sœur qui s'appelle également Estelle,
00:26:07 qu'on n'entendra pas Noémie.
00:26:09 Non, dans cette famille recomposée, il y avait effectivement une deuxième Estelle,
00:26:14 même âge qu'Estelle Mouzin, même prénom.
00:26:16 Elle a raconté ce que c'est que de grandir.
00:26:19 Elle l'a dit d'ailleurs au début, ça a dû amuser nos parents.
00:26:21 Mouzin a rencontré la mère d'Estelle Poisson, ça a dû les faire rire au début.
00:26:27 Et après, elle a raconté ce que c'était que de grandir dans une famille
00:26:29 où le simple fait de prononcer son nom, Estelle, à table,
00:26:32 déchirait le cœur de certains.
00:26:34 Elle a raconté cette anecdote le jour où, quelques semaines après la disparition d'Estelle,
00:26:39 elle décroche au téléphone et puis quelqu'un au bout du fil lui dit "c'est qui ?"
00:26:42 et elle dit "bah c'est Estelle" et la personne dit "ah bon, mais on t'a retrouvée !"
00:26:45 Donc voilà, c'est grandit dans cette absence-là.
00:26:49 Ma vie a été de ne pas vivre avec une sœur, mais avec son nombre.
00:26:53 On l'a vu à la barre, elle est architecte et elle a dit "je me demande aujourd'hui
00:26:56 quel métier ferait Estelle si elle aussi serait architecte ?"
00:27:01 Et elle a dit, cette jeune femme, et c'était très marquant,
00:27:03 pire que l'absence, en fait, il y a le doute.
00:27:05 Ne pas savoir, c'est insupportable, ça rend fou.
00:27:07 On rappelle que pendant plus de 15 ans, ils n'ont pas su ce qui était arrivé à Estelle.
00:27:11 On va écouter le père d'Estelle Mouzat.
00:27:14 Quand même, ce que l'on voit aujourd'hui dans ce procès,
00:27:17 c'est qu'à un moment, on est presque dans une forme d'abstraction.
00:27:21 On brasse du papier, on reparle de faits qui se sont produits dans les années 88-90,
00:27:29 des échanges de documents entre les différentes juridictions, les enquêteurs.
00:27:35 À un moment, tout ça s'est déshumanisé.
00:27:37 Je pensais qu'il était important de rappeler d'abord ce que représente le viol d'un enfant de 9 ans,
00:27:44 ou d'une tentative de viol, ou même la séquestration d'un enfant de 9 ans,
00:27:48 et en tout cas son assassinat,
00:27:50 et au-delà des compte-rendus d'enquête.
00:27:55 Il y a une réalité qu'il fallait, à mon sens, rappeler.
00:27:59 - Eric Mouzat, qui est un homme très pudique,
00:28:03 il est plutôt dans l'action que dans l'émotion.
00:28:06 C'est grâce à lui, si aujourd'hui, Monique Olivier est jugée,
00:28:10 grâce à son combat.
00:28:11 Il y a eu ce moment très fort où il a demandé aux jurés d'imaginer ce qu'avait vécu Estelle,
00:28:15 parce que c'est quand même ça qu'on juge aujourd'hui,
00:28:17 l'enlèvement, le viol, la séquestration et la mort d'Estelle Mouzat.
00:28:21 - Et puis la mère d'Estelle Mouzat a parlé,
00:28:24 c'est la première fois, je crois, qu'elle prend la parole, et donc on peut l'écouter ?
00:28:28 - La mère n'était pas là, elle a témoigné par visioconférence,
00:28:32 cette femme qu'on n'a jamais entendue,
00:28:33 elle avait un tout petit peu parlé juste après l'enlèvement d'Estelle,
00:28:36 et puis cette femme, elle est totalement brisée,
00:28:38 parce qu'elle, on va parler de culpabilité chez tout le monde,
00:28:40 mais elle, elle se dit "j'ai commis une grave erreur en la laissant rentrer seule de l'école,
00:28:44 une faute que je me reproche, et que je me reprocherai toute ma vie,
00:28:47 l'enlèvement m'a traumatisée à jamais, c'est comme si on m'avait amputée d'une jambe".
00:28:50 Elle, pour gérer cette absence absolument insupportable,
00:28:53 elle a quitté la France, deux ans après la disparition d'Estelle,
00:28:56 là où Eric Mouzat se battait à organiser des marches blanches,
00:28:58 elle est partie à l'autre bout du monde, en Afrique du Sud,
00:29:00 ça n'a évidemment rien, ça ne diminue en rien sa souffrance,
00:29:04 je me suis déracinée pour échapper à cette perte insupportable.
00:29:08 C'est des parents qui doivent vivre avec l'idée aussi qu'Estelle a souffert le martyr,
00:29:13 et elle s'est adressée à Monique Olivier,
00:29:16 "Vous qui avez des enfants, vous auriez pu la sauver,
00:29:18 mais qu'êtes-vous pour avoir commis ces actes abominables ?"
00:29:20 - Et on ne sait pas les conditions de la mort d'Estelle Mouzat, c'est l'objet du procès ?
00:29:24 - Oui, on sait qu'elle n'est pas morte tout de suite,
00:29:26 on sait qu'a priori Michel Fourniret a attendu 24 à 48 heures,
00:29:30 on sait que Monique Olivier l'a gardée à un moment,
00:29:32 pendant que Michel Fourniret est parti travailler,
00:29:34 on sait qu'a priori il l'a violée,
00:29:36 puisque c'est pour ça qu'il enlevait les victimes,
00:29:39 et qu'il l'a probablement étranglée,
00:29:41 on verra si Monique Olivier nous raconte,
00:29:43 ce sera lundi son interrogatoire sur les faits.
00:29:45 - Il y a une dimension particulière, c'est qu'on a vécu avec eux depuis le début,
00:29:49 le visage nous est familier,
00:29:51 et on a vécu avec cette famille au cours des dernières années,
00:29:54 et la conclusion avec le procès est minable.
00:29:59 - Il y a un procès quand même, pendant des années,
00:30:03 on n'a pas su, et quand même on juge aujourd'hui Monique Olivier.
00:30:06 - Je suis frappé de voir, comme à côté de l'horreur absolue du comportement de Fourniret,
00:30:11 beaucoup de gens sont presque plus indignés par celui de cette femme,
00:30:16 qui l'a aidée à commettre le pire.
00:30:18 C'est comme si on comprenait encore moins l'horreur de la part de cette femme,
00:30:23 que de la part de Fourniret.
00:30:25 - C'est incompréhensible, le mal absolu, ces pauvres gens.
00:30:30 Cette pauvre mère, il n'y a rien à dire.
00:30:35 - Ah oui, non mais honnêtement, sa voix s'est littéralement brisée,
00:30:38 à le moment où on n'arrivait plus à parler, la mère d'Almer Destel.
00:30:42 - Mais c'est... qu'est-ce que... ces pauvres gens.
00:30:46 Nous allons parler de l'attaque au couteau à Paris,
00:30:51 avec le franco-iranien qui a été écroué et placé à l'isolement hier.
00:30:55 Sandra Buisson va venir sur ce plateau et va nous donner les éléments d'informations.
00:31:00 Je vous remercie grandement.
00:31:02 Vous partez d'ailleurs pour le tribunal, avec aujourd'hui, le procès se termine quand ?
00:31:06 - Fin de semaine prochaine.
00:31:08 - Je vous propose de voir le sujet de Mathieu Deveze,
00:31:11 qui nous rapporte les derniers éléments,
00:31:14 et puis Sandra Buisson va nous apporter également quelques éclaircissements.
00:31:17 - Armand Rajabpour, miyandohab, est de retour en prison.
00:31:21 Il y avait déjà passé 4 ans, de 2016 à 2020.
00:31:24 Après 96 heures de garde à vue, l'auteur de l'attentat,
00:31:28 perpétré samedi soir près de la tour Eiffel,
00:31:30 a été mis en examen pour assassinat et tentative d'assassinat
00:31:33 en relation avec une entreprise terroriste.
00:31:35 Mais aussi pour association de malfaiteurs terroristes
00:31:38 en vue de la préparation d'un ou plusieurs crimes.
00:31:41 Le tout en état de récidive légale.
00:31:43 L'assaillant a ensuite été placé en détention provisoire et à l'isolement.
00:31:47 Si l'avocate de ce franco-iranien de 26 ans s'attendait à cette décision,
00:31:51 elle affirme cependant avoir combattu la mesure d'isolement prise à l'encontre de son client.
00:31:56 - Évidemment que je l'ai combattue et malheureusement,
00:31:59 je n'ai pas obtenu qu'elle ne procère pas.
00:32:03 Donc le juge des libertes de la détention a estimé
00:32:06 qu'à la fois pour la sécurité de mon client,
00:32:09 mais également pour la sécurité du personnel pénitentiaire,
00:32:12 il était indispensable qu'elle soit retenue et mise en œuvre.
00:32:16 Selon une source proche du dossier, AC News,
00:32:18 rien n'indique que d'autres personnes que lui
00:32:20 aient été au courant de son projet criminel.
00:32:23 - Sandra Buisson, qu'est-ce qu'on peut ajouter par rapport à ce que nous venons de dire ?
00:32:28 Bonjour.
00:32:29 - Bonjour.
00:32:30 - Effectivement, on en sait un petit peu plus sur ce qu'il a expliqué en garde à vue
00:32:34 et ce qu'il avait prévu initialement,
00:32:37 puisqu'on rappelle qu'il avait envisagé, selon nos informations, une autre cible,
00:32:43 c'est-à-dire de s'en prendre aux visiteurs du jardin mémorial des enfants du Veldiv,
00:32:48 donc de s'en prendre à une cible représentant notamment les juifs.
00:32:55 Pourquoi ?
00:32:56 - Parce qu'en fait, il y a eu deux déclencheurs à son acte,
00:32:59 selon les éléments en l'état des investigations.
00:33:02 Une réaction, ça, il l'a dit au moment où il est passé à l'acte aux policiers
00:33:06 et puis ensuite en garde à vue, une réaction à ce qui se passe à Gaza.
00:33:09 Il considère que la France est complice d'Israël.
00:33:11 Il voulait réagir aux persécutions des musulmans dans le monde.
00:33:14 Il a dit qu'il était passé à l'acte près de la tour Eiffel
00:33:19 parce que notamment le jour après les attaques
00:33:22 où la tour Eiffel a été illuminée aux couleurs d'Israël,
00:33:25 ça ne lui a pas plu.
00:33:26 Et puis l'autre déclencheur, c'est qu'il a répondu à l'appel de l'État islamique
00:33:31 de s'en prendre aux juifs et à leurs intérêts dans le monde,
00:33:33 appel qui a été relayé par l'organisation terroriste le 19 octobre.
00:33:37 D'ailleurs, dans sa vidéo de revendication qu'il a enregistrée avant son passage à l'acte,
00:33:41 il prête allégeance à l'État islamique
00:33:43 et il soutient les djihadistes intervenant dans différents pays.
00:33:47 Un point qui peut être intéressant,
00:33:49 parce qu'on a beaucoup parlé de son profil psychiatrique,
00:33:52 selon nos informations, en l'état, il est peu probable
00:33:55 que son discernement ait été altéré ou aboli au moment des faits.
00:33:58 Ça ne l'a pas l'air du tout.
00:34:00 Ça devrait être confirmé par les investigations et les expertises pendant le dossier,
00:34:09 mais sa maladie en l'état ne semble pas avoir à voir avec son passage à l'acte.
00:34:14 Non, ce que dit Sandra Buisson est évident.
00:34:20 Déjà, dès qu'il a été interpellé, des gens qui l'avaient côtoyé dans le cadre du contrôle
00:34:26 avaient dit "mais il n'est pas du tout fou pour utiliser le langage commun"
00:34:30 et tout ce qu'il dit est fait depuis qu'il a été appréhendé,
00:34:34 y compris sur le plan judiciaire, montre une parfaite lucidité criminelle.
00:34:39 Par conséquent, il faut arrêter de considérer pour ces terroristes
00:34:44 le simulacre psychologique et psychiatrique comme un argument en défense.
00:34:49 - Je ne vois pas ce qu'on peut dire de plus sur ce sujet qu'on n'a pas dit.
00:34:53 - C'est juste un détail, c'est qu'on parle des persécutions des musulmans dans le monde
00:34:57 et on se demande de quoi on parle.
00:34:59 Je ne sais pas où est-ce qu'il y a des persécutions de musulmans dans le monde.
00:35:02 Il y a un conflit entre Israël et les Palestiniens, ça tout le monde le sait.
00:35:05 Il y a une guerre en cours, mais ailleurs ?
00:35:08 Vous avez vu des persécutions de musulmans aux Amériques, en Asie, en Afrique ?
00:35:13 Moi, je vois les persécutions de chrétiens dans le monde, ça on peut en parler.
00:35:16 Il y a des morts chaque jour, des dizaines de morts chaque jour.
00:35:20 Mais des persécutions, peut-être en Inde, mais c'est très marginal.
00:35:25 - Il y a quand même, Vincent, beaucoup de musulmans qui sont victimes du terrorisme islamiste.
00:35:29 - Ah non, mais d'accord, mais ce n'est pas contre cela que cet Iranien est allé égorger,
00:35:34 est allé saigner des touristes à Paris.
00:35:37 - Non, justement, je crois que vous avez tout dit, on a tout dit là-dessus.
00:35:42 C'est encore une fois les mots, tout à l'heure on disait, on n'arrive pas à employer les bons mots.
00:35:47 La psychiatrie, c'est une façon de ne pas parler du problème que c'est.
00:35:51 C'est l'islamisme, tu as tout le temps la tentation de le faire.
00:35:55 C'est comme, vous savez, quand il y a eu ce qui s'est passé avec l'ultra-droite
00:36:01 qui est allé manifester à Romand-sur-Isère, tu avais l'impression, moi je les trouve détestables,
00:36:07 c'est des abrutis, totaux, des espèces de néo-fascistes ou fascistes tout court,
00:36:12 que moi je connais pour un certain nombre d'entre eux, vraiment, tu n'as aucune excuse à leur trouver.
00:36:16 Mais tu avais l'impression qu'un certain nombre de gens sautaient sur l'occasion, ça y est,
00:36:20 on a, on retombe sur un schéma raciste.
00:36:22 - Eh bien justement, vous nous faites la transition parfaite, puisqu'on va parler d'Elisabeth Borne,
00:36:25 je remercie évidemment Sandra, et Elisabeth Borne qui a une interview hors-sol, disons-le, dans le Figaro.
00:36:31 Elle parle d'ailleurs de l'ultra-droite, qu'en face à un tel drame,
00:36:34 des militants d'ultra-droite descendent dans un quartier pour en découdre,
00:36:37 on doit éviter d'entrer dans une logique où chacun veut se faire justice soi-même,
00:36:41 ce qu'avait dit Société de basculement avec M. Véran, mais effectivement, l'ultra-droite n'est pas,
00:36:48 elle a toujours plus ou moins existé, on sait ce qu'elle représente en France,
00:36:52 je crois que c'est moins de 3000 personnes, ça ne me paraît pas le sujet essentiel aujourd'hui.
00:36:57 Il n'y a aucun maire qui te dit "mon problème dans ma ville c'est l'ultra-droite".
00:37:01 Aucun, les maires te disent tout "j'ai deux problèmes, l'islamisme radical et la drogue".
00:37:06 Voilà ce que te disent tous les maires, on est d'accord ?
00:37:08 Non mais on est d'accord en ce cas près, c'est ça que disent 100% des maires.
00:37:13 L'ultra-droite, ce que je ne comprends pas, c'est que...
00:37:16 Vous n'avez pas de problème d'ultra-droite à baiser, ça n'existe pas.
00:37:19 Il y en a, absolument il y en a, mais honnêtement, ces 4 pingouins que je dénonce chaque fois que j'ai l'occasion de les dénoncer,
00:37:26 il ne faut pas avoir l'ombre d'une seule constance atténuante, il ne faut pas nier leur existence.
00:37:31 Mais enfin, attendez, notre problème ce n'est pas ça, notre problème c'est notre incapacité à intégrer, ça tourne deuxièmement.
00:37:36 La puissance est la force d'un gouvernement qui n'éprouve le besoin de montrer comme il est courageux
00:37:42 lorsqu'il dissout un groupuscule de 50 personnes, en plus le groupe Partel.
00:37:47 Oui, mais parce que, en tout cas...
00:37:50 – Non mais c'est le fiasco, c'est le fiasco de la fausse symétrie.
00:37:58 On a voulu inventer, on a réinventé ce que tu racontes, c'est-à-dire des groupuscules absolument dont tout le monde se contrefous,
00:38:07 on a voulu en faire la menace sur la République, pour essayer d'équilibrer.
00:38:11 Cette tentative-là, c'est un fiasco, personne ne s'y est laissé prendre.
00:38:20 Mais par contre, il y a des choses qui me choquent davantage, par exemple dans l'antisémitisme.
00:38:25 Moi j'ai été directeur de l'information de TF1, à une époque où Jean-Marie Le Pen s'en était pris à quatre journalistes
00:38:35 dont les noms, effectivement, pouvaient apparaître.
00:38:40 – El-Khabash, Jean-Daniel, Anne Sinclair, – Jean-François Kahn, Anne Sinclair, Yvan Levaille, El-Khabash.
00:38:44 En tant que directeur de l'information, et avec l'accord effectivement d'Étienne Moujotte et de Patrick Lelay,
00:38:50 j'ai interdit d'antenne, j'ai décidé immédiatement l'interdiction d'antenne immédiate pour Jean-Marie Le Pen,
00:38:59 pas pour le parti qu'il représentait, mais pour lui, tant qu'il ne ferait pas d'excuses écrites aux quatre journalistes.
00:39:07 Il n'a jamais fait d'excuses, il a été condamné par la justice pour cette affaire,
00:39:12 et effectivement je ne l'ai réintégré qu'au moment de l'élection présidentielle suivante,
00:39:17 parce qu'il était candidat, on ne pouvait pas l'interdire.
00:39:19 Mais ce que je veux dire, c'est que je ne comprends pas, aujourd'hui il y a une direction à TF1,
00:39:23 c'est plus moi mais il y en a d'autres, et ils n'ont pris aucune mesure.
00:39:27 On a véritablement mis une cible...
00:39:30 - Ils l'ont pas dit officiellement, mais officieusement, Jean-Luc Mélenchon n'a plus le droit de citer sur le terrain.
00:39:35 - Oui mais qu'est-ce que ça veut dire ça "officieusement" ?
00:39:37 Si on a du courage, on dit, au nom de ce qu'il a fait, de ce qu'il a dit, on l'a interdit d'antenne.
00:39:43 - Elizabeth Borne, qu'est-ce qu'elle dit, Elizabeth Borne, ça m'intéresse évidemment beaucoup,
00:39:46 quand elle dit "ne soyons pas naïfs, certains ont tout fait"
00:39:49 pour donner l'impression que la sécurité de l'ensemble de nos concitoyens était en cause.
00:39:53 "Certains ont tout fait", qu'est-ce qu'elle veut dire par là ?
00:39:56 Les criminels ont tout fait, les voyous ont tout fait, les délinquants ont tout fait,
00:39:59 mais c'est ça pour moi l'inversion des valeurs.
00:40:02 Qu'est-ce qu'elle nous parle de ceux qui ont tout fait ? C'est pas le problème.
00:40:05 Quand t'es Premier ministre de la France, tu règles les problèmes,
00:40:08 tu parles pas de ceux qui, effectivement, sont dans l'opposition et font leur travail d'opposants.
00:40:14 - Vous avez totalement raison, parce qu'elle, en permanence...
00:40:17 - Elle est pas adaptée, madame Borne.
00:40:19 - Elle met en lumière, elle a besoin d'un combat politicien,
00:40:23 en oubliant son rôle de Premier ministre, qui est de se battre pour la survie de la France.
00:40:29 - Et de la même manière, elle dit "il y a un besoin évident d'autorité,
00:40:33 une attente de sécurité sur tout le territoire",
00:40:35 je pense notamment aux villes moyennes, aux campagnes, qui ne sont pas épargnées par ce sentiment.
00:40:39 On le dit depuis ce matin, par ce sentiment.
00:40:42 - Quand elle se promène elle-même en ville, entourée d'un essaim de garde du corps,
00:40:48 comme aucun, pratiquement, Premier ministre en Europe n'est entouré.
00:40:54 Elle a un sentiment d'insécurité, ou c'est juste pour avoir un décor et des figurants autour d'elle ?
00:41:00 - On découvre quoi ? Que c'est une rhétorique, mais pardon,
00:41:03 elle, elle le dit là, c'est à l'état pur, d'un côté elle emploie pas les mots,
00:41:08 et de l'autre côté, plutôt que de se poser la question, elle dit "qui utilise ça ?"
00:41:12 C'est toujours pareil, on pouvait pas parler d'insécurité ou d'immigration pendant des années,
00:41:16 y compris sur des plateaux de télévision, pardon de le rappeler,
00:41:19 les médias ils sont pas tout à fait nains dans cette histoire,
00:41:21 dès que tu en parlais c'est que tu faisais le jeu du Rassemblement National, à l'époque du Front National.
00:41:26 Enfin Pascal, vous le savez, dès que tu parlais de ça, moi ça m'est arrivé 200 fois,
00:41:31 je parlais des questions, allié du Front National, tu pouvais pas finir une phrase.
00:41:36 Elle dit ça, et le problème c'est, on avait le sentiment, on avait le sentiment,
00:41:41 qu'ils oseraient plus le faire, c'est-à-dire que la réalité les avait pris à la gorge,
00:41:45 et que tu pouvais plus dire ça, elle est à l'état pur ce que c'est.
00:41:49 Mais pardon, mais le macronisme c'est ça ? Le macronisme c'est quoi ?
00:41:52 - Mais comment vous vous en êtes de vos relations avec le président Macron ?
00:41:55 Non mais, ne souriez pas, là y'a pas, est-ce que vous échangez avec lui ?
00:42:00 Parce que je sais qu'il envoie par exemple beaucoup de, il envoie beaucoup de textos à quelques amis,
00:42:04 "tu me manques", "viens me voir", "viens dîner", etc.
00:42:07 - Il m'a jamais demandé quoi.
00:42:08 - Je pense à une personne à qui il envoie beaucoup de ce type de techno, "dis-moi des choses", etc.
00:42:13 Est-ce que vous, vous êtes toujours dans ce rapport-là ?
00:42:15 - Non, non, non. Il ne m'a jamais envoyé de textos.
00:42:17 Moi j'ai juste essayé de dire, j'ai juste essayé de dire que sur la crise du Covid...
00:42:23 - Oui mais maintenant le Covid ça m'intéresse pas.
00:42:25 - Non, non, non, il avait raison.
00:42:27 - Il y a rapport ou pas avec lui ?
00:42:28 - Non, moi j'ai pas de rapport avec lui, je l'ai vu trois fois dans ma vie.
00:42:32 J'ai des rapports avec des gens qui sont proches de lui, j'ai des rapports pas conflictuels.
00:42:36 - Mais à qui il est proche de lui ? Parce que ça, ça m'intéresse aujourd'hui.
00:42:38 - Je n'ai plus de rapport.
00:42:39 - Parce qu'il est seul.
00:42:40 - Non mais je n'ai plus de...
00:42:41 - On rapporte qu'aujourd'hui il décide tout, que les autres sont des imbéciles.
00:42:44 - Oui, j'ai même entendu des gens dont je pensais qu'ils étaient proches de lui,
00:42:46 qui disent qu'ils peuvent même plus parler avec lui.
00:42:49 J'essaye juste, Pascal, j'essaye juste d'avoir du bon sens.
00:42:54 Quand il a raison, il a raison.
00:42:55 Quand il attend, il attend.
00:42:56 - D'accord.
00:42:57 - Le problème, non, le problème, moi le Macron, je trouve que je pense,
00:43:00 je peux comprendre qu'il ait séduit des gens au début.
00:43:02 - Oui.
00:43:03 - La classe politique, elle est tellement caricaturale,
00:43:05 qu'un type qui te dit au fond, il y a des gens qui ont raison à droite, à gauche,
00:43:09 on va essayer de faire ça...
00:43:11 - Les logeurs en même temps.
00:43:12 - Mais non, il a raison.
00:43:13 - Mais j'ai raison.
00:43:14 - Bien sûr, il a raison.
00:43:15 - Mais moi, mais moi...
00:43:16 - Mais successivement, ceux qui ont été séduits ne le sont plus.
00:43:18 - Attendez, j'essaye de dire des choses...
00:43:20 - Vous êtes bien rappelé, c'était ma question.
00:43:22 - Moins de démagogie.
00:43:23 Il a eu raison à un moment donné, il a raison sur certaines choses,
00:43:26 on voit où ça nous mène sur d'autres raisons, sur d'autres dossiers.
00:43:29 - Un sondage, un sondage IFOP pour Le CRIF.
00:43:32 Regarde les Français sur le conflit israélio-palestinien et ses conséquences.
00:43:35 71% des Français interrogés considèrent que l'augmentation des actes antisémites en France
00:43:39 représente une menace sérieuse pour les Français de confession juive,
00:43:42 mais également pour la société dans son ensemble.
00:43:44 Il est très intéressant ce sondage, parce que ça montre la société française.
00:43:48 Quand Emmanuel Macron a hésité à participer,
00:43:52 même pas qu'il a hésité, il n'a pas participé à cette manifestation,
00:43:55 il y a juste 71% des Français qui considèrent que les actes antisémites en France
00:44:00 représentent une menace.
00:44:01 Regarde les Français, il y a 10% des Français qui considèrent les actes commis par le Hamas
00:44:05 comme des actes de résistance, 10% ! Simplement !
00:44:08 Donc les gens ne sont pas, évidemment, ils ne sont pas dupes.
00:44:12 62% des Français interrogés adhèrent à l'objectif d'Israël d'élimination du Hamas.
00:44:17 On va écouter d'ailleurs sur ce point Yonatan Harfi, qui est le président du CRIF.
00:44:22 19% des Français interrogés approuvent l'attitude des prises de position de Jean-Luc Mélenchon,
00:44:27 ce qui est quand même beaucoup ça en revanche, 19% !
00:44:29 C'est son socle électoral.
00:44:31 Oui, comme vous le dites, c'est son socle électoral.
00:44:33 Et 72% des Français ne sont pas favorables à la poursuite des manifestations pro-palestiniennes en France.
00:44:37 Donc c'est une très large majorité.
00:44:39 Écoutez Yonatan Harfi sur ce premier sujet.
00:44:44 Ce sondage, il témoigne d'abord que les Français ne se laissent pas berner
00:44:50 par les agitations sur les réseaux sociaux, par les provocations de LFI,
00:44:55 que face aux images qui peuvent être tragiques de Gaza,
00:44:59 ils ne perdent pas leur conviction.
00:45:01 Et leur conviction c'est qu'Israël a le droit de se défendre vis-à-vis du Hamas.
00:45:06 Et ils sont 62% aujourd'hui à considérer que l'objectif d'éliminer le Hamas est un objectif justifié.
00:45:13 C'est un sondage qui est quand même extrêmement intéressant et qui montre...
00:45:16 Qui montre que c'est pas foutu.
00:45:18 Sur ce sujet-là, c'est pour essayer de donner des éléments d'optimisme.
00:45:23 Mais attendez, quand vous dites "c'est pas fichu", qu'est-ce qu'on fait ?
00:45:28 C'est parce que la société française tient plus le choc que le personnel politique.
00:45:34 Vous n'êtes pas inquiet quand vous apprenez que 19% des Français sont d'accord avec Jean-Luc Mélenchon ?
00:45:38 Non.
00:45:39 Ça ne vous inquiète pas ?
00:45:40 Non, je vous ai dit, c'est un socle sociologique et électoral.
00:45:42 Et qu'est-ce que vous voulez ?
00:45:44 Le 19%, des gens qui...
00:45:46 Vous n'allez pas les amener...
00:45:48 On est au cœur de ce que nous disons.
00:45:49 Ça veut dire que l'islamo-gauchisme, aujourd'hui, recueille presque 20% des voix.
00:45:54 C'est-à-dire la possibilité d'être au deuxième tour de la prochaine présidentielle.
00:45:58 C'est ça que je veux vous dire.
00:45:59 C'est contrairement à ce que les gens racontent.
00:46:01 Vous ne les récupérez plus, ces gens-là.
00:46:03 Je vous ai toujours dit que la stratégie de Jean-Luc Mélenchon n'était pas des dérapages successifs.
00:46:08 Mais que c'était un choix cynique, mais que c'est un choix électoral.
00:46:11 Mais un choix payant, apparemment.
00:46:13 On va marquer une pause.
00:46:15 Qu'est-ce que... Vous restez avec nous encore ou pas ? Vous avez le droit ou pas ?
00:46:17 Je...
00:46:19 Parce que là, nous avons une invitée.
00:46:22 Lorsqu'elle vient, nous passons un moment délicieux.
00:46:25 C'est une icône de notre métier.
00:46:28 The Queen.
00:46:29 C'est The Queen, exactement.
00:46:31 Et de qui vous parlez ?
00:46:32 Catherine Ney.
00:46:33 Catherine Ney.
00:46:34 Catherine Ney, secret de vie.
00:46:35 Et elle publie tous ses portraits, parce qu'elle a l'art du portrait,
00:46:40 qu'elle a publié dans le journal du dimanche.
00:46:43 Elle va être dans une seconde avec nous.
00:46:46 Éric Wörth, le général Georges Lins, Jean-Marie Le Pen, Richard Ferrand, Édouard Balladur.
00:46:53 C'est toujours...
00:46:54 Je ne vais quand même pas me lever et dire "je ne l'écoute pas".
00:46:56 Vous imaginez la bouillie...
00:46:58 Donc vous restez là.
00:46:59 La trie qui serait la mienne.
00:47:00 Exactement.
00:47:01 Et puis on parlera des...
00:47:02 Elle a vraiment du talent.
00:47:03 J'aimerais écrire comme elle sait écrire.
00:47:05 Ça, je suis bien d'accord avec vous.
00:47:07 On est jaloux, du coup.
00:47:08 Je partage, effectivement, ce que vous venez de dire.
00:47:11 Et puis on pourra parler des municipalités aussi, puisque ça vous concerne,
00:47:14 qui ne veulent plus parler de Noël.
00:47:15 On parle du voyage en hiver.
00:47:17 Le voyage en hiver.
00:47:19 Le voyage en hiver à Nantes, c'est le voyage en hiver.
00:47:22 Parce que Noël, c'est chrétien, c'est horrible.
00:47:25 Vous savez qu'il faut se battre.
00:47:26 Maintenant, c'est les fêtes de fin d'année.
00:47:28 Oui.
00:47:29 Et c'est Noël.
00:47:30 Qu'est-ce qu'ils nous ont dit ?
00:47:31 C'était...
00:47:32 Il n'y avait plus la Toussaint.
00:47:33 Moi, j'ai reçu des papiers officiels,
00:47:35 officiels, m'expliquant qu'il fallait...
00:47:37 Que ce n'était plus la Toussaint, que c'était les fêtes d'automne.
00:47:40 Mais officiels de qui ?
00:47:41 Qui écrit ça, bon sang de bois ?
00:47:43 Des services, des abonnés.
00:47:44 Pardon, je reçois encore des notes officielles,
00:47:48 où c'est, vous savez, en langage, comment ça s'appelle ?
00:47:51 Écriture inclusive.
00:47:52 Écriture inclusive, alors que l'État a expliqué qu'il ne fallait pas l'utiliser.
00:47:55 Il y en a qui n'en ont rien à foutre, honnêtement.
00:47:57 Rien à foutre.
00:47:58 Et il n'y a pas d'autorité dans ce pays.
00:48:00 Ah oui, mais ça, je pense qu'il y a un vrai problème d'autorité.
00:48:02 Et il avait raison, Vincent, quand il disait, c'est ça l'incarnation de la France.
00:48:05 La République, c'est... Bien sûr.
00:48:07 Mais la France, d'abord.
00:48:08 Il nous faut une base politique qui incarne cette autorité-là,
00:48:11 ce bon sens-là, et cette attention.
00:48:13 Je suis d'accord.
00:48:14 2027, vous y pensez toujours ou pas ?
00:48:16 J'y pense.
00:48:17 Rasez-vous.
00:48:19 Qu'est-ce que j'ai dit ?
00:48:20 J'y pense.
00:48:21 Bien sûr, j'y pense.
00:48:22 J'ai des avis.
00:48:23 Mais bien sûr que j'y pense.
00:48:24 J'en peux confier parce que j'ai des avis.
00:48:26 Vous ne pouvez pas à la fois passer votre temps à dire, à faire un constat des choses...
00:48:30 Vous avez un appel de l'Élysée.
00:48:31 À faire un constat sur les choses, une espèce de...
00:48:35 J'essaye d'avoir une attitude de bon sens, de réunir des gens,
00:48:38 et puis me dire, je vais arrêter et je vais laisser faire.
00:48:42 Je ne vais pas aller dans l'aubraque, moi j'aime l'aubraque,
00:48:44 mais si tu vas dans l'aubraque, me dire qu'ils aillent se faire foutre,
00:48:46 ils se démerdent comme ils peuvent.
00:48:48 Donc vous y pensez.
00:48:49 J'espère que vous ne serez pas comme Claude François.
00:48:51 Pourquoi Claude François ?
00:48:52 J'y pense.
00:48:53 Et puis j'oublie.
00:48:54 Non, non, je ne savais pas.
00:48:55 Vous avez des cultures musicales que je n'ai pas, Pierre Pascal.
00:48:59 Donc j'espère que...
00:49:00 Non, non, bien sûr que non.
00:49:01 Tant qu'il n'est pas le mal-aimé.
00:49:03 Ouh, alors là, on va écouter Catherine Ney, je pense.
00:49:08 Ah, religieusement.
00:49:09 Religieusement.
00:49:10 Elle est là.
00:49:11 Respectueusement.
00:49:12 The Queen, elle arrive dans une seconde, à tout de suite.
00:49:15 Nous sommes des pages.
00:49:17 Non, je...
00:49:19 Elle est The Queen, The Queen Catherine, et elle est avec nous.
00:49:23 Bonjour Catherine Ney.
00:49:24 Bonjour.
00:49:25 Et merci d'être avec nous, vous avez publié "Secret de vie",
00:49:27 qui est un florilège des portraits que vous avez écrits pour le journal du dimanche.
00:49:33 Ça nous fait très plaisir que vous soyez là.
00:49:35 Plaisir partagé.
00:49:37 D'autant qu'on peut écouter avec Gérard Carreyrou le samedi à 10h,
00:49:41 les grandes voix sur Europe 1.
00:49:43 Donc nous avons 50% de l'équipe des grandes voix, quasiment.
00:49:46 Il nous manque Michel Cotel sur Ville-Neuve.
00:49:48 Exactement.
00:49:49 Donc ça nous fait plaisir que vous soyez là.
00:49:51 Et cette émission, présentée par Pierre De Villeneuve, est absolument formidable.
00:49:56 Moi je l'écoute tous les samedis matin à 11h.
00:50:01 11h midi sur Europe 1.
00:50:03 Ecoutez les grandes voix, parce qu'il y a de l'expérience, de l'intelligence, de la maturité,
00:50:09 et puis on sent que vous vous entendez bien tous ensemble.
00:50:11 Plutôt bien, oui.
00:50:13 Donc c'est agréable pour l'auditeur.
00:50:15 Adrien Spiteri rappelle les titres.
00:50:17 Clément Beaune annonce le gel des prix pour les trains Ouigo et Intercités,
00:50:24 objectif permettre aux Français les plus modestes de continuer de prendre le train,
00:50:29 alors que les tarifs augmentent.
00:50:31 Interrogé sur la limitation de vitesse à 50 km/h sur le périphérique parisien,
00:50:35 volonté d'Anne Hidalgo, le ministre des Transports, assure ce matin que l'Etat ne validera pas cette mesure.
00:50:41 La maire de Romand-sur-Isère répond à Elisabeth Borne.
00:50:44 L'insécurité n'est pas un ressenti, c'est une réalité vécue.
00:50:48 Des mots prononcés par Marie-Hélène Thoraval ce matin.
00:50:51 Elle était l'invitée de Sonia Mabrouk sur CNews.
00:50:53 Pour rappel, dans les colonnes du Figaro, la Première ministre a déclaré, je cite,
00:50:57 "les campagnes ne sont pas épargnées par ce sentiment que la violence augmente".
00:51:02 Et puis la fête juive de Hanouka débute aujourd'hui sous haute protection.
00:51:06 Gérald Darmanin a demandé à tous les préfets une extrême vigilance.
00:51:10 Le ministre de l'Intérieur rappelle le niveau très élevé de la menace terroriste en France,
00:51:14 la sécurité autour des lieux de culte juif.
00:51:17 Et Lionel Gougelot d'Europe 1 qui nous écoute, c'est 10h-11h les grands doigts, je crois que j'ai dit 11h.
00:51:24 10h-11h, merci Lionel Gougelot.
00:51:29 Je salue tous les compatriotes juifs qui vont célébrer la fête de Hanouka ces prochaines heures.
00:51:36 On sait la période particulièrement dramatique qu'ils traversent.
00:51:41 Donc ça va être un moment Hanouka.
00:51:43 En hébreu, ça signifie inauguration et désignant la fête de la dédicace, appelée aussi la fête des Lumières.
00:51:49 Mais pour en savoir plus sur Hanouka, écoutez ce que dit le grand rabbin.
00:51:53 L'essence de la fête de Hanouka se vit en famille.
00:51:57 Puisque c'est l'habitude que c'est dans chaque maison, on doit allumer une Hanoukia, un seul candelabre.
00:52:06 C'est pas une bonne action collective, c'est une obligation qui est liée à la maison
00:52:13 pour signifier que dans ces moments-là, face à l'obscurité,
00:52:18 il est plus que jamais essentiel de renforcer le noyau familial,
00:52:23 de reconstruire les liens, de retisser l'harmonie avec sa femme si on est marié,
00:52:29 avec ses enfants si on a la chance d'être parents,
00:52:33 pour bien montrer que le socle de la Torah, le socle de la sagesse, c'est avant tout la famille.
00:52:39 C'est dans le cadre de la famille que doit se vivre d'abord et avant tout le judaïsme.
00:52:45 L'importance dans la culture juive de la famille, dans la religion chrétienne aussi bien sûr,
00:52:52 mais c'est fondamental et c'est important de le dire parce que c'est le socle de la société, de la famille.
00:52:58 Et jeudi prochain, comme chaque année, à l'hôtel de Ville de Béziers,
00:53:02 nous fêterons Hanouka avec j'espère encore plus de monde que les années précédentes.
00:53:07 J'y tiens, il y a la crèche et il y a le chandelier et j'allumerai moi-même une des bougies du chandelier.
00:53:14 Catherine, c'est quoi un grand ou une grande portraitiste ?
00:53:20 Une grande, je suis grande.
00:53:23 Non, je crois que c'est la gourmandise, c'est s'intéresser à l'autre.
00:53:33 Et puis, je veux dire, depuis l'école Giroux,
00:53:37 j'ai été marquée par l'intérêt qu'on peut porter, bien sûr aux idées,
00:53:44 mais à l'incarnation et aux hommes et à essayer de savoir d'où ils venaient, leur parcours.
00:53:52 Et là, dans ces portraits, j'ai sélectionné des gens qui avaient réussi, souffert, mené plusieurs vies,
00:54:01 des gens qui ont une épaisseur qui est difficile à trouver aujourd'hui.
00:54:04 D'ailleurs, j'avais l'impression qu'il y a des tas de gens intéressants, c'est sûr.
00:54:08 Mais là, dans la politique des chefs d'entreprise, des gens qui ont quand même eu un itinéraire très particulier
00:54:15 et qui ont marqué leur... qui ont marqué...
00:54:18 qui ont un certain âge aujourd'hui pour la plupart et qui sont un peu tous hors normes.
00:54:23 Mais comment vous opérez ? Parce que par définition, celui que vous rencontrez vous connaît,
00:54:28 il sait votre pouvoir, votre influence et il va tenter, pourquoi pas, de dissimuler,
00:54:34 il va tenter, pourquoi pas, de vous séduire, il va tenter, pourquoi pas, de donner de lui une meilleure image.
00:54:39 Donc comment vous arrivez à faire le tri entre ce qu'il vous dit, ce qu'il vous donne, ce que vous savez ?
00:54:47 - Ça, c'est... Les années accumulées, on les a connues dans plusieurs vies, on les a vues...
00:54:53 Voilà, c'est... Je sais pas, j'ai pas de méthode, quoi.
00:54:56 - Et comment vous choisissez ? Est-ce que par exemple, il y a des gens, vous voulez pas faire un portrait d'eux
00:55:00 parce que vous les aimez pas ou au contraire, ou est-ce que vous pouvez écrire que sur des gens que vous aimez au fond ?
00:55:05 - Mais qui m'intéressent en tout cas. Voilà, c'est vrai. Tout d'un coup, je dis tiens, celui-là m'intéresse.
00:55:10 Donc dans la liste, voilà, ils m'ont tous intéressée, soit pour des raisons politiques immédiates, quoi.
00:55:16 Fabien Roussel, s'il n'avait pas été Fabien Roussel, c'est-à-dire qui aime le bon vin, la plaie...
00:55:22 D'ailleurs, il me dit "le plaisir est de gauche". Ce que je veux dire, c'est qu'il connaît pas de gens de droite non plus, vous voyez.
00:55:26 Donc il est assez... Il est assez, comme ça, sectaire, mais éminemment sympathique, vous voyez.
00:55:32 Vous téléphonez, il y a une petite voix d'enfant qui répond "Allô, mon papa, il est pas là".
00:55:36 Alors je lui dis, ne connaissant rien de sa vie, "Ah, c'est votre petit garçon ?"
00:55:40 Il dit "Ah oui, c'est mon mimile, mais maintenant il a 22 ans, je l'ai gardé, mais il a du poil aux pattes", vous voyez.
00:55:44 Donc c'est un type comme ça qui dit "Moi, je suis amoureux dans la vie".
00:55:47 Donc c'est à la fois, c'est le communisme, vous voyez, qui est tout à fait bon enfant,
00:55:52 et puis on va le voir dans ce... On va le voir au siège, vous voyez, qui est toutes les couleurs pommes de terre à l'intérieur.
00:56:00 - C'est une description étonnante, d'ailleurs, cette couleur pomme de terre.
00:56:03 - Oui, oui, non mais c'est horrible. Bon, mais à la fois, son programme, il est bien communiste.
00:56:07 Moi, il dit "Au-delà de 500 000 euros, je prends tout", quoi.
00:56:11 Vous voyez, il faut quand même... Il est communiste, quoi. Enfin, ce qu'il en reste.
00:56:16 - Au quatrième étage d'un bel immeuble Art Déco, 6 entre le Trocadéro et la Tour Eiffel à Paris,
00:56:22 Édouard Balladur reçoit. On dirait presque le début d'une nouvelle...
00:56:27 Bon, le visiteur est introduit... Vous voyez, chaque mot, c'est un parfum, c'est un style, c'est une couleur, évidemment.
00:56:34 Le visiteur est introduit dans une grande entrée bornée par des portes vitrées,
00:56:39 occultées de l'intérieur par des rideaux protecteurs de l'intimité.
00:56:42 À peine entré dans le vaste salon, on est saisi par son atmosphère proustienne.
00:56:46 On croirait que la duchesse de Guermante vient de quitter les lieux.
00:56:50 Boquettes à ramages, fauteuils crapauds recouverts de voulours cramoisis,
00:56:54 canapés verts amandes, profusion de coussins guéridons Napoléon III,
00:56:57 murs ornés de tableaux, de photos familiales.
00:57:00 Je reconnais un portrait de Titus, le scepter irlandais adoré, compagnon des années heureuses,
00:57:04 dont Madame Balladur parlait comme du cinquième fils de la famille.
00:57:08 Je suis toujours averti du retour d'Edouard à la maison.
00:57:11 Titus, comment ça s'agit-il ? » J'étais cinq minutes plus tôt.
00:57:15 Donc c'est à la fois le souci du détail, le plaisir aussi pour le lecteur.
00:57:23 Parce que vous pensez, cette école Giroux, elle pense au lecteur.
00:57:27 Et puis, ce que disait François Giroux, c'est qu'il ne faut pas avoir du talent à la trentième ligne,
00:57:33 il faut l'avoir du talent dès le départ.
00:57:35 Il a vu les premières lignes.
00:57:38 Oui, mais il faut dire que c'est un personnage très inspirant, Edouard Balladur.
00:57:42 Il a ce côté, comme ça, très vieille France, toujours tiracat, très pink,
00:57:48 il s'habille à Saville-Ros, mais ses chaussettes viennent de chez Gamarelli,
00:57:53 le fournisseur des Cardinos à Rome.
00:57:56 Saville-Ros, c'est évidemment en Angleterre, la fameuse rue,
00:57:59 et Gamarelli, c'est effectivement le fournisseur officiel des chaussettes du Pâques.
00:58:02 Très précieux, très précieux en apparence, et surtout très subtil.
00:58:07 Et c'est quelqu'un qui est d'abord très cultivé,
00:58:10 et qui dit qu'on ne peut pas gouverner si on ne connaît pas l'histoire de France.
00:58:14 Et lui, il la connaît, et ça, il a tout à fait raison.
00:58:18 Et c'est quelqu'un qui est toujours à la fois distancié par rapport à tout,
00:58:22 et qui sort des vacheries et des choses sur les gens, les choses,
00:58:26 et on passe toujours un bon moment.
00:58:28 Un peu comme vous.
00:58:29 Un bon moment, et puis avec cette voix, oui, il a cette voix flûtée, voyez.
00:58:32 Un peu comme vous, de temps en temps, vous dites des vacheries.
00:58:35 Oui, enfin je ne sais pas, mais quand je les pense, oui.
00:58:38 Mais quand on va le voir, voyez, on sort de là,
00:58:43 et on est enrichi par sa pensée, on a ri, et on se dit comme il a raison.
00:58:47 Et beaucoup de gens viennent le voir,
00:58:49 pas du tout parce qu'ils sont prêts à suivre ce qu'ils leur disent,
00:58:53 mais pour le plaisir de la conversation.
00:58:55 Vous pensez par exemple que la France serait différente si en 1995 il avait été élu ?
00:58:58 Moi je pense qu'il était, d'abord il était le mentor de Jacques Chirac.
00:59:01 Pendant la cohabitation avec François Mitterrand,
00:59:04 Jacques Chirac ne voulait faire que de la politique étrangère,
00:59:06 et marquer le président Mitterrand à la culotte, ce qu'il exaspérait,
00:59:10 et qui tenait la boutique, qui réglait les conflits entre ministres,
00:59:13 qui a fait le programme de dénationalisation, c'était Édouard.
00:59:18 Et Édouard, voilà, et donc après, évidemment,
00:59:21 on comprend qu'il soit pris après pour la calife à la place du calife,
00:59:25 c'est parce qu'il sentait qu'il en avait des capacités supérieures,
00:59:29 ce que je crois aussi.
00:59:31 Il y a évidemment des personnalités très connues,
00:59:33 il y en a qui sont parfois moins, comme Pierre Brochand,
00:59:36 qui est connu dans le...
00:59:37 Un ancien de la DGSE,
00:59:39 et qui a dit sur l'immigration des choses très fortes.
00:59:42 Vous dites, je l'interroge, quelles leçons tirez-vous de ce parcours si varié,
00:59:46 puisqu'il a été ambassadeur dans le monde entier, Pierre Brochand,
00:59:48 et puis très souvent il intervient dans le Figaro,
00:59:50 interrogé par Eugénie Bastier,
00:59:52 et c'est un esprit, j'ai envie de dire, à l'ancienne.
00:59:55 Oui, oui.
00:59:56 Extrêmement cultivé, extrêmement rigoureux,
00:59:59 et puis le service de l'État.
01:00:01 Oui, on l'a redécouvert il y a quelques mois,
01:00:03 quand il est venu devant les sénateurs
01:00:05 pour faire ce dégagement sur l'immigration.
01:00:10 Et il appartient à cette grande tradition des grands commis de l'État.
01:00:13 L'État est au-dessus de tout,
01:00:15 et même parfois au-delà, au-dessus de la vie privée.
01:00:18 Quand on sert l'État, on s'oublie un peu.
01:00:20 C'est souvent ce qu'il dit, et c'est un homme à l'ancienne de ce point de vue-là.
01:00:23 Donc vous dit, je l'interroge,
01:00:25 "Quelle leçon tirez-vous de ce parcours si varié,
01:00:27 que la xénophobie est le sentiment le plus répandu au monde ?
01:00:30 Le premier réflexe est d'être méfiant, voire hostile à l'égard de l'étranger,
01:00:33 que les sociétés multireligieuses, ethniques et culturelles
01:00:36 sont toutes vouées à se déchirer.
01:00:38 C'est un monde dur, où personne ne fait de cadeau à personne.
01:00:41 J'ai pensé que ces leçons de l'extérieur seraient pertinentes pour nous,
01:00:43 avec l'immigration, le dehors est devenu notre dedans.
01:00:46 Qu'entendez-vous par là, dites-vous ?
01:00:48 La nation est un cercle de confiance que l'immigration sape.
01:00:51 C'est la différence, et la discussion on l'avait tout à l'heure avec Olivier Dardigolle,
01:00:55 c'est la différence entre ceux qui rêvent, qui voudraient,
01:00:59 qui disent les choses telles qu'ils voudraient qu'elles soient,
01:01:01 et je vous fais amicalement ce reproche,
01:01:04 parce que je pense que vous dites fondamentalement les choses telles que vous voudriez qu'elles soient,
01:01:08 et qu'hélas, elles ne sont pas, et cette lucidité de Pierre Brochand,
01:01:12 je peux la partager, Catherine Ney.
01:01:14 Oui, bien sûr, oui, oui, non mais c'est un lanceur d'alerte, mais qui n'est pas suivi, quand même,
01:01:18 parce que justement, il dit des choses de manière si forte
01:01:21 que les autres ont une forme de timidité dans les réactions, voilà.
01:01:24 On voit bien que pour l'instant, la réponse à ce qui se passe aujourd'hui,
01:01:29 et à ce sentiment d'insécurité, entre guillemets,
01:01:32 même la loi immigration n'y répond pas.
01:01:36 Elisabeth Borne, vous avez fait son portrait ?
01:01:39 Non.
01:01:40 [Rires]
01:01:45 Non, mais moi je trouve qu'elle parle comme si elle était toujours au cabinet de Jospin,
01:01:48 vous voyez, sur l'extrême droite.
01:01:50 Elle n'a pas renouvelé son logiciel, quoi.
01:01:56 Voilà, et donc, c'est pas…
01:02:00 Mais elle fait un tandem avec un président, si vous voulez,
01:02:04 qui lui-même est ambigu sur toutes ces questions-là.
01:02:09 Menderski, oui, comme par exemple, la façon dont…
01:02:14 avec l'Algérie, je veux dire, il a un comportement complètement irénique, quoi.
01:02:20 Il croit qu'il va réconcilier tout ça, et il s'est fait manœuvrer comme un trompette
01:02:25 en répondant à l'invitation après sa réélection,
01:02:29 où on lui a fait miroiter des tas de contrats pour la France
01:02:33 qui n'ont jamais été signés, en face, il a tout lâché sur…
01:02:36 On l'a flatté, il est comme le corbeau et le renard, quoi, il a lâché des visas.
01:02:40 C'est la seule chose que veulent les Algériens,
01:02:43 parce que ça leur permet de laisser partir leurs jeunes et de souffler un peu,
01:02:47 et de ne plus avoir les grandes manifs d'il y a quelques années, vous voyez.
01:02:50 – Est-ce que la portraitiste que vous êtes a percé le mystère Emmanuel Macron ?
01:02:56 – Pas encore.
01:02:58 – Le mystère psychologique, le mystère intellectuel ?
01:03:01 Qui est-il ? Que veut-il ? Que croit-il ?
01:03:05 – Bonne question en suspens.
01:03:08 On change d'avis d'ailleurs d'une semaine sur l'autre, non pas tout à fait quand même.
01:03:12 – Vous avez fait un portrait dans Match de Brigitte Macron,
01:03:15 donc vous avez eu accès à Brigitte Macron,
01:03:17 et je ne sais pas si Emmanuel Macron, lorsque vous avez rencontré Brigitte Macron,
01:03:20 était présent ? – Non, pas du tout.
01:03:22 – Ça s'est passé à l'Élysée ? – Oui, oui.
01:03:25 – Il n'est pas passé vous voir ou vous saluer ?
01:03:29 – Non, non, mais elle, moi je n'ai pas voulu faire question-réponse,
01:03:34 c'était une conversation à bâton rompu,
01:03:37 et je trouve qu'elle lâche beaucoup de choses,
01:03:40 beaucoup de choses, vous voyez, parce qu'elle souffre,
01:03:42 sûrement, enfin elle ne me l'a pas dit, mais elle est sur les réseaux sociaux,
01:03:45 elle est quand même très attaquée,
01:03:48 parce que le couple qu'il forme, pour certains,
01:03:51 est quelque chose qui n'est pas habituel,
01:03:54 donc qui dérange, qui peut déranger à la fois,
01:03:57 et moi j'ai trouvé extraordinaire qu'à peine arrivée dans son bureau,
01:04:01 elle me montre une photo du jour de son mariage,
01:04:04 mais ce n'est pas elle et son mari, c'est elle avec ses enfants,
01:04:07 et pour me dire, regardez, voilà, et pour me dire en subliminal,
01:04:11 ils m'ont soutenue dans cette épreuve,
01:04:14 parce qu'elle dit après que ça a été difficile,
01:04:16 comme on dit à des enfants, à sa fille aînée qui est en classe
01:04:19 avec Emmanuel Macron, qui est amoureuse de lui,
01:04:22 d'ailleurs ça a pris des années, vous voyez,
01:04:24 et je pense que c'est un couple, c'est une histoire d'amour,
01:04:27 mais qui a fait qu'ils ont vécu ça à deux, en s'enfermant,
01:04:32 tous les deux, en vivant l'opprobre, Amiens a vécu ça,
01:04:37 et lui c'était une chose indicible même pour ses copains,
01:04:40 mais donc ça fait entre eux un lien qui est unique, profond,
01:04:45 enfin très violent même, vous voyez, on sent que...
01:04:50 et elle est très subtile avec lui, parce que, par exemple,
01:04:53 quand je lui dis "tu dois le pape", c'est quand même bizarre,
01:04:56 franchement, tiens, je t'ai apporté un livre de Kant,
01:04:59 le président parle comme ça au pape François, vous voyez,
01:05:03 donc les catholiques sont choqués, et alors elle me dit,
01:05:07 elle répond à côté, vous voyez, elle dit "ah mais le pape,
01:05:11 je ne suis pas dans leur conversation",
01:05:14 comme si elle n'avait pas entendu qu'il la tutoyait,
01:05:17 "mais j'ai été plus émue lorsqu'il est venu dire la messe à Marseille
01:05:23 que lorsque je vois au Vatican que tu le choques", vous voyez,
01:05:27 elle répond à côté, donc elle est très subtile aussi,
01:05:30 mais elle le défend, elle n'est jamais...
01:05:34 même si quelquefois elle lâche qu'il l'écoute de moins en moins,
01:05:37 mais ça c'était il y a quelques mois, je l'avais rencontrée,
01:05:40 mais là elle me la parodie.
01:05:42 - C'est-à-dire que le pouvoir, manifestement,
01:05:44 c'est une banalité isole, sclérose, et tous ceux rapportent
01:05:50 aujourd'hui qu'il est dans une bulle où tous les autres
01:05:54 sont des imbéciles, sauf lui.
01:05:56 - Oui, mais si vous voulez, la particularité d'Emmanuel Macron,
01:05:59 c'est qu'il est d'autant plus isolé qu'ils sont deux à gouverner,
01:06:02 c'est lui et le secrétaire général, vous voyez,
01:06:04 du temps de Nicolas Sarkozy, quand on voulait des informations,
01:06:08 il y avait une équipe de seniors qui était...
01:06:11 il y avait Soubi pour le social, Muscat pour la politique,
01:06:15 Henri Guaino, oh ce n'est pas celui que je consultais le plus,
01:06:18 mais je veux dire...
01:06:20 - Non mais rien que le Soubi.
01:06:22 - Soubi, extraordinaire, Muscat, il y avait Jean-David Lévitre
01:06:25 pour la politique étrangère, il y avait Fabien Reynaud
01:06:28 pour l'Europe, et c'était quand même une équipe
01:06:32 que Nicolas Sarkozy réunissait tous les jours.
01:06:35 Bon, ça ne veut pas dire...
01:06:37 Donc il y avait un échange avant de discuter,
01:06:39 tandis que là ils sont deux, et on ne téléphone pas à l'Elysée,
01:06:43 parce qu'on appelle qui ?
01:06:44 Vous voyez, des gens qu'on ne connaît pas et qui n'ont pas
01:06:46 d'expérience, qui n'ont pas de...
01:06:48 Et c'est ça qui est le plus singulier.
01:06:50 - Gérard Larcher, parce qu'il est rond,
01:06:52 a un visage emprunt de bonhomie, a vous aimer la paix,
01:06:55 détester se fâcher avec les gens et rechercher le dialogue
01:06:57 avant tout pour trouver des solutions,
01:06:59 on le caricature comme un mou, un indécis,
01:07:01 un élixir de centristes, c'est vrai qu'il n'aime pas
01:07:03 se découvrir, il le reconnaît lui-même quand il y a
01:07:06 un truc compliqué, moi je fais le beuh, comprenez ?
01:07:10 Moi je ne bouge pas, j'attends de voir.
01:07:12 Hier il a un peu bougé quand même.
01:07:14 - Oui, oui, oui. Non mais il bouge de temps en temps
01:07:16 parce qu'il avait dit aussi que si Macron ne faisait pas
01:07:19 campagne, il ne serait pas légitime.
01:07:21 Alors il dit "mais comment ça, mais comment ça ?"
01:07:23 Vous voyez, de temps en temps, il a des coups de sang.
01:07:25 - Bon, Rouglio.
01:07:27 - Rouglio.
01:07:29 - Rouglio. - Oui.
01:07:31 - Rouglio Iglesias. - Oui.
01:07:33 - C'est votre ami.
01:07:35 - Rouglio Iglesias, je l'ai interviewé une fois
01:07:37 dans une émission de Michel Drucker.
01:07:39 - Mais vous étiez complètement sous son charme.
01:07:43 - Ah, ben vous voulez voir l'extrait ?
01:07:47 Mais vous êtes...
01:07:49 - Mais je vous parle d'un temps que les moins de 20 ans
01:07:52 ne peuvent pas connaître.
01:07:54 - Je pense que c'est réciproque. - Comment ?
01:07:56 - Je pense que c'est réciproque parce que Rouglio,
01:07:58 qui est magnifique dans l'extrait qu'on va voir,
01:08:00 je remercie d'ailleurs Michel Drucker, je lui ai demandé
01:08:02 est-ce que c'est possible de passer cet extrait.
01:08:04 Je salue Michel, il me regarde tous les jours.
01:08:06 Il est en train de faire du vélo, il ne pourra plus regarder
01:08:08 Bruce Thouson en même temps, donc il n'ira pas à Bruce
01:08:10 qui le regarde en même temps.
01:08:12 Il a deux télés.
01:08:14 Je le remercie grandement.
01:08:16 Là, on est en 1900, au cœur des années 80.
01:08:18 Rouglio y réalise ce qui est d'une beauté, d'un charme
01:08:22 dans cet extrait.
01:08:24 Et là, manifestement, il s'est passé quelque chose
01:08:27 entre vous.
01:08:29 - Ça a été brève rencontre.
01:08:31 - Ecoutez, voyez cet extrait.
01:08:33 Merci à Michel Drucker de nous l'avoir donné.
01:08:36 Écoutez.
01:08:38 (Applaudissements)
01:08:40 - Voilà, ça c'était en 5 ou 6 minutes un aperçu
01:08:42 de ce que Rouglio Higas a fait en 3 ans aux Etats-Unis.
01:08:44 Et il n'a pas perdu de temps.
01:08:46 William Nelson, Diana Ross, les Beach Boys, Moonlight Lady.
01:08:48 Est-ce que Catherine Né, vous voulez encore en savoir plus
01:08:50 sur la façon dont Rouglio a séduit les Américains ?
01:08:52 Parce que bon, on a déjà fait le tour.
01:08:54 - Ça m'impressionne, Coca-Cola, Diana Ross,
01:08:56 mais il y a quelque chose qui m'impressionne encore plus,
01:08:58 c'est que vous avez vu non seulement Nancy Reagan,
01:09:00 mais le président Reagan.
01:09:02 Vous avez été reçu à la Maison Blanche par un gagnant.
01:09:04 Alors ça, c'est formidable.
01:09:06 - Et ça, on vous a vu sur les écrans français.
01:09:08 - Oui, je vais te dire exactement.
01:09:10 Moi, je ne suis pas un politique.
01:09:12 Je n'ai jamais parlé de politique,
01:09:14 surtout dans un pays qui n'est pas le mien.
01:09:16 Mais il faut dire que le charme,
01:09:18 ça appartient à l'être humain.
01:09:20 C'est un aucun d'autre.
01:09:22 Alors le charme, il est là ou il n'est pas là.
01:09:24 Et je ne vis pas les Français
01:09:26 comme jamais je vis dans ma vie.
01:09:28 Et c'était un plaisir de voir parler
01:09:30 une langue qui appartient à...
01:09:32 - Et je crois qu'à cette occasion,
01:09:34 tu as chanté en français une chanson de "Trémé".
01:09:36 - Oui, j'ai chanté "Pourri français".
01:09:38 - Tu restes disant aux amours.
01:09:40 - J'avais beaucoup plaisir.
01:09:42 - C'est fini, la conversation ?
01:09:44 - Non, non, non.
01:09:46 - La Mairie qui a été reçue à la Maison Blanche,
01:09:48 c'est formidable comme consécration d'un chanteur.
01:09:50 - Il y a peu d'artistes.
01:09:52 - Il y a beaucoup d'artistes qui font ça.
01:09:54 C'est pas moi.
01:09:56 - Mais les autres, on ne le voit pas.
01:09:58 Tandis que vous, on l'a vu partout.
01:10:00 - On a vu Michael Jackson et Julio Iglesias
01:10:02 sur les écrans français à la Maison Blanche.
01:10:04 - J'ai pas fait la différence.
01:10:06 - Nous aussi.
01:10:08 - Ah, ça c'est gentil.
01:10:10 Mais de toute façon,
01:10:12 ça a été un très gentil accueillement.
01:10:16 J'étais un étranger
01:10:18 qui était invité pour chanter
01:10:20 à la Maison Blanche,
01:10:22 dans la visite officielle de M. Mitterrand.
01:10:24 Je me suis senti français.
01:10:26 Je parlais français la soirée
01:10:28 et j'étais très content d'être là.
01:10:32 - Michel Drucker, que je salue
01:10:34 et qui dit amitié à Catherine.
01:10:36 Il parle d'une chose qui est importante
01:10:38 pour un homme politique,
01:10:40 pour tous ceux qui vont au public,
01:10:42 c'est le charme.
01:10:44 C'est la difficulté qui peut exister
01:10:46 entre le bon candidat
01:10:48 et celui qui serait le bon président.
01:10:50 On peut avoir des qualités
01:10:52 de président,
01:10:54 mais ce ne sont pas des qualités de candidat.
01:10:56 Pour se faire élire,
01:10:58 il faut des qualités de candidat.
01:11:00 - C'est une grande qualité d'Emmanuel Macron.
01:11:02 C'est un séducteur XXL.
01:11:04 Il a su conquérir le public,
01:11:06 la France, mais pour en faire quoi ?
01:11:08 - Il a non seulement été élu,
01:11:10 mais réélu.
01:11:12 Réélu et sans faire campagne.
01:11:14 C'est un exploit encore plus grand.
01:11:16 Ce qui prouve bien que l'offre
01:11:18 qui était à côté
01:11:20 n'était encore moins satisfaisante
01:11:22 que la sienne.
01:11:24 Peut-être que son charme s'émousse,
01:11:26 mais il ne se représentera pas.
01:11:28 La question qu'on se pose
01:11:30 aujourd'hui, c'est
01:11:32 que va-t-il faire
01:11:34 pendant les 3 années qui viennent ?
01:11:36 - C'est la question qu'on a posée
01:11:38 en début d'émission.
01:11:40 Est-ce que vous pensez qu'il va changer de Premier ministre ?
01:11:42 Est-ce qu'il faudrait qu'il la change ?
01:11:44 - Je pense
01:11:46 qu'il en avait déjà envie
01:11:48 et qu'on lui a dit que c'était trop tôt.
01:11:50 Par qui ?
01:11:52 Quand on tient quelqu'un,
01:11:54 on ne sait pas ce qu'on...
01:11:56 qu'est-ce qu'il va donner au Premier ministre ?
01:11:58 Il s'occupe de tout.
01:12:00 - On a dit ça
01:12:02 de Nicolas Sarkozy.
01:12:04 - Non, mais...
01:12:06 - On a dit ça de Giscard.
01:12:08 - Giscard, mais le Président,
01:12:10 il envoie un message tous les jours.
01:12:12 Il parle sur un même ton
01:12:14 du préservatif
01:12:16 gratuit
01:12:18 et de la transformation
01:12:20 constitutionnelle.
01:12:22 On passe d'un sujet vaste
01:12:24 au microcosme
01:12:26 au macrocosme.
01:12:28 C'est ça qui fait qu'on est dérouté.
01:12:30 Mais c'est quelqu'un, en tous les cas,
01:12:32 dont on ne peut pas dire qu'il sera paresseux
01:12:34 parce qu'il travaille tout le temps.
01:12:36 Trop, peut-être.
01:12:38 - Il y a ce que vous dites,
01:12:40 il y a ce qu'on comprend,
01:12:42 il y a le sous-texte de ce que vous dites,
01:12:44 et il y a plusieurs étages
01:12:46 dans la fusée,
01:12:48 si j'ose dire.
01:12:50 - Oui.
01:12:52 - Jean-Marie Le Pen,
01:12:54 Balladur,
01:12:56 Edouard Philippe. Edouard Philippe,
01:12:58 vous y croyez ?
01:13:00 - Il ne tient qu'à lui de nous le faire croire.
01:13:02 - Et en 2027,
01:13:06 si vous avez un projet,
01:13:08 vous pensez que...
01:13:10 - Je ne pense rien pour l'instant,
01:13:12 et vous non plus, et nous ne pensons rien
01:13:14 parce qu'on ne le sait pas.
01:13:16 - Jean Castex, un recours,
01:13:18 vous l'appelez le recours.
01:13:20 - Oui, le recours aussi,
01:13:22 mais il a été un premier ministre
01:13:24 qui a fait le plus grand nombre
01:13:26 de voyages en France,
01:13:28 et partout où il est passé,
01:13:30 il arrivait et disait,
01:13:32 "Chez vous, là, ça ne marche pas
01:13:34 depuis des années, ça n'a pas été réglé."
01:13:36 Et quelquefois, c'était un tout petit problème.
01:13:38 Et là, il réagissait comme le maire de Prades,
01:13:40 qui lui disait,
01:13:42 quand les gens voulaient le voir,
01:13:44 "Non, je viens chez vous."
01:13:46 Et il allait chez eux,
01:13:48 et ils comprenaient pourquoi
01:13:50 les voisins les emmerdaient,
01:13:52 pourquoi ils se battaient,
01:13:54 dans quelles conditions ils vivaient.
01:13:56 Il comprenait et pouvait les aider.
01:13:58 Il faisait ça.
01:14:00 Il a eu un rôle,
01:14:02 mais le président a dit que c'était
01:14:04 le premier ministre exceptionnel
01:14:06 parce qu'il ne le gênait pas,
01:14:08 mais il était quand même très...
01:14:10 - Il bossait. Lorsque le premier ministre
01:14:12 est au travail, il est très concentré.
01:14:14 "Rien d'autre n'existe", éloigne un collaborateur.
01:14:16 - C'est correct. La séduction, la camaraderie,
01:14:18 parfois, on avait du mal à le comprendre.
01:14:20 Quelques privilégiés, invités à faire avec lui
01:14:22 le tour du parc, apprécient alors son humour,
01:14:24 sa déconstruction, sa volubilité,
01:14:26 qui prenait fin avec la promenade.
01:14:28 Il était toujours dans un grand stress.
01:14:30 Il en devenait distant, explique Camille Pascal.
01:14:32 Il est sans doute le premier ministre
01:14:34 qui a le plus travaillé. - Oui, oui.
01:14:36 Mais quand on vous a proposé, Matignon,
01:14:38 vous avez dû avoir un choc à l'estomac,
01:14:40 il m'a dit, "Madame, j'ai eu mal à l'estomac
01:14:42 pendant deux ans." Et là, il en avait marre,
01:14:44 le président aurait voulu qu'il fasse
01:14:46 sa campagne pour législative, il n'a pas voulu.
01:14:48 - Vous n'avez pas fait le portrait de Robert Benard ?
01:14:50 - Non, pas encore, mais s'il est candidat,
01:14:52 on sait bien que... - Ah ben, il est candidat !
01:14:54 - Je demanderais à le voir !
01:14:56 - Bonjour. - Vous savez, moi, Catherine Né,
01:14:58 outre l'immense talent qui est le vôtre,
01:15:00 on en parlait de votre écriture et tout,
01:15:02 moi, vous incarnez exactement
01:15:04 le contraire de l'ère du temps. Je suis d'une génération
01:15:06 où on pensait que les personnalités
01:15:08 ne comptaient pas. Vous savez, le néomarxisme,
01:15:10 c'était les masses qui faisaient l'histoire,
01:15:12 c'était les forces sociales,
01:15:14 les forces de production et tout.
01:15:16 Et vous, vous expliquez,
01:15:18 vous montriez, alors moi, j'étais un apprenti journaliste,
01:15:20 évidemment, comme tout le monde,
01:15:22 je vous lisais avec admiration,
01:15:24 à quel point la personnalité des gens...
01:15:26 Non, c'est pas neutre.
01:15:28 Une personne ne remplace pas une autre
01:15:30 et ce serait la même chose.
01:15:32 Et je trouve que, en gros,
01:15:34 vous nous avez appris, enfin, moi, le journaliste que j'ai été,
01:15:36 qu'il fallait travailler,
01:15:38 qu'il fallait écouter les gens
01:15:40 et que les choses étaient
01:15:42 moins simples qu'on l'imaginait,
01:15:44 que peut-être il fallait être à la fois
01:15:46 talentueux et modeste.
01:15:48 Et puis vous avez des sous-entendus, des mots
01:15:50 qui sont quand même assez incitants.
01:15:52 Des fois, vous n'avez pas besoin de dire
01:15:54 "tu le disais, vous le disiez tout à l'heure"
01:15:56 pour qu'on sache ce que vous en pensez.
01:15:58 Et je trouve ça, c'est incroyable.
01:16:00 Une bête de scène.
01:16:02 C'est vrai que nous sommes quelques-uns
01:16:04 très fans de Catherine Ney,
01:16:06 je pense à, évidemment, Laurence,
01:16:08 à Sonia, à toutes les gens
01:16:10 qui travaillent à Europe 1, à CNews.
01:16:12 Alors Gérard vous connaît depuis
01:16:14 très longtemps, bien sûr,
01:16:16 mais nous on a encore un rapport différent
01:16:18 parce qu'on était très jeunes
01:16:20 et on vous lisait, comme on pouvait lire
01:16:22 à l'époque Françoise Giroud,
01:16:24 et que vous étiez, disons-le, des modèles
01:16:26 pour les jeunes gens
01:16:28 que nous étions.
01:16:30 Et c'est vrai que ce mélange de culture,
01:16:32 d'intelligence,
01:16:34 d'intégrité aussi, de drôlerie,
01:16:36 j'ai envie de dire que le moule
01:16:38 est un peu cassé parfois
01:16:40 dans notre génération
01:16:42 et on peut peut-être le regretter.
01:16:44 Philippe Bidjerre voulait dire un mot.
01:16:46 - Oui, mais j'ai toujours trouvé,
01:16:48 certes, il y a des portraitistes,
01:16:50 des journalistes masculins qui ont du talent,
01:16:52 mais j'ai toujours perçu
01:16:54 que les femmes,
01:16:56 et vous êtes indépassable dans ce domaine,
01:16:58 étaient extrêmement douées
01:17:00 pour les portraits.
01:17:02 Est-ce que ça veut dire qu'elles disposent
01:17:04 d'une empathie, d'une intuition,
01:17:06 d'une sensibilité supérieure ?
01:17:08 - Ça c'est à vous de juger,
01:17:12 mais c'est vrai que j'ai beaucoup de consœurs
01:17:14 qui sont très... Raphaël Baquet,
01:17:16 Ariane Chemin,
01:17:18 j'en oublie beaucoup,
01:17:20 Anne Fulda, qui sont très douées.
01:17:22 - Qui fait les portraits du Figaro.
01:17:24 - Qui sont très douées.
01:17:26 Non, mais il y a ce regard féminin,
01:17:28 peut-être, parce que quand on parle entre nous,
01:17:30 c'est toujours très drôle
01:17:32 et il y a beaucoup de moqueries,
01:17:34 et on perce bien,
01:17:36 sous les carapaces,
01:17:38 les petits défauts.
01:17:40 On a plus...
01:17:42 Vous voyez, quand on déjeune
01:17:44 entre journalistes femmes,
01:17:46 franchement, on rigole plus
01:17:48 que quand, quelquefois, on déjeune
01:17:50 avec des journalistes hommes.
01:17:52 C'est pas la même conversation.
01:17:54 Avec des confrères,
01:17:56 on passe aux idées, aux débats,
01:17:58 aux choses comme ça,
01:18:00 peut-être, et avec des théories
01:18:02 que, quelquefois, je suis incapable d'échafauder,
01:18:04 mais je trouve ça très intelligent.
01:18:06 Nous, on regarde l'humain.
01:18:08 C'est vrai, c'est comme ça.
01:18:10 Alors, est-ce que c'est féminin ?
01:18:12 Mais il se trouve que c'est comme ça.
01:18:14 Et que moi, c'est quand même
01:18:16 l'école Giroux qui me disait
01:18:18 "Quand vous voyez un homme, regardez les chaussures."
01:18:20 Ça vous dit tout, les chaussures d'un homme.
01:18:22 - C'est pas du tout.
01:18:24 - On va faire attention.
01:18:26 - Et donc, vous voyez,
01:18:28 c'est vrai.
01:18:30 - Et c'est vrai.
01:18:32 - Et c'est souvent vrai.
01:18:34 Vous voyez s'il est soigné,
01:18:36 s'il est...
01:18:38 - La honte.
01:18:40 - Merci pour ce moment.
01:18:42 Vraiment, merci pour ce moment.
01:18:44 - Est-ce que je peux poser une question à Catherine ?
01:18:46 - Mais comment ? Allez-y.
01:18:48 - Moi, j'ai toujours été sous le charme
01:18:50 des hommes politiques, ou des hommes,
01:18:52 ou des femmes politiques, cultivés.
01:18:54 Par exemple, en France,
01:18:56 on a beaucoup de ça.
01:18:58 Des gens cultivés, vous mettez leur foi,
01:19:00 vous y avez fait allusion.
01:19:02 La question que je me posais,
01:19:04 est-ce qu'aujourd'hui, la situation-là,
01:19:06 maintenant, elle met pas l'accent
01:19:08 sur une autre qualité,
01:19:10 qu'un certain nombre de ces gens-là
01:19:12 n'ont pas eu beaucoup, ça s'appelle le courage.
01:19:14 Est-ce qu'on n'est pas dans un risque
01:19:16 de basculement, où on a besoin de ça ?
01:19:18 - De quoi ? Du courage ?
01:19:20 - Plus de courage que de toute autre qualité.
01:19:22 - Oui, mais vous savez,
01:19:24 dans le monde du journalisme,
01:19:26 tous les gens que je voyais en politique,
01:19:28 tous les membres de cabinet,
01:19:30 ils avaient soit fait la guerre,
01:19:32 soit fait la guerre d'Algérie.
01:19:34 Ils sont entrés en politique
01:19:36 en parlant d'abord de la France.
01:19:38 Ils ont été meurtris dans leur famille.
01:19:40 Il y avait du courage, il y avait De Gaulle.
01:19:42 Là, on est passé dans une autre
01:19:44 forme de société.
01:19:46 Les héros, c'est ceux
01:19:48 qui gagnent de l'argent.
01:19:50 Dans les nouvelles générations,
01:19:52 on n'apprend plus l'histoire.
01:19:54 On n'apprend plus l'histoire en classe.
01:19:56 Et puis raconter les rois
01:19:58 et tout ça, pour intéresser
01:20:00 des jeunes aujourd'hui
01:20:02 à l'histoire,
01:20:04 on peut si on a beaucoup de talent.
01:20:06 Si on prend vraiment ses...
01:20:08 Là, je reviens à Mme Macron.
01:20:10 Je l'ai vue faire un cours
01:20:12 d'histoire sur le 17e,
01:20:14 parler du 17e,
01:20:16 et j'ai vu comment
01:20:18 elle était déterminée,
01:20:20 comment elle était d'abord
01:20:22 transfigurée, elle était devant des adultes,
01:20:24 ce n'était pas des gamins.
01:20:26 Elle leur disait des choses,
01:20:28 elle leur faisait lire des textes
01:20:30 de littérature, elle les réfléchir
01:20:32 sur la princesse de Clèves,
01:20:34 une fable de La Fontaine,
01:20:36 elle expliquait bien le 17e.
01:20:38 Et là, je pense que quand on a un professeur
01:20:40 comme ça, et quand elle dit,
01:20:42 quand on voit que le regard vous suit
01:20:44 et que ne s'éteint pas,
01:20:46 et elle dit, pour moi, le bonheur,
01:20:48 c'était quand la cloche sonnait
01:20:50 et que les élèves ne bougeaient pas.
01:20:52 Ils en attendaient à continuer.
01:20:54 Donc, il y a quand même, voyez...
01:20:56 Enfin, là, je dévague un peu,
01:20:58 mais je tourne autour du problème et je vous réponds comme ça,
01:21:00 parce que c'est comme ça que je le sens.
01:21:02 [Soupir]
01:21:04 - Il est 10h32,
01:21:06 on est un peu à l'heure tard avec...
01:21:08 Moi, le plaisir,
01:21:10 ça serait effectivement pareil.
01:21:12 - Pareil, là, on a vu que ça continue.
01:21:14 - Et ça continue quand la publicité
01:21:16 ne arrive jamais.
01:21:18 - Et le courage, toujours, ce qui est rare.
01:21:20 - Le ? - Et le courage, toujours.
01:21:22 - Le courage... - Il n'existe plus.
01:21:24 - C'est le mot, souvent,
01:21:26 qu'on a cité de De Gaulle.
01:21:28 Généralement, les gens intelligents ne sont pas courageux
01:21:30 et généralement, les gens courageux ne sont pas intelligents.
01:21:32 - Oui.
01:21:34 - C'est un peu rapide, ça.
01:21:36 - Oui, c'est un peu rapide, mais comme c'est De Gaulle,
01:21:38 c'est pas contestable.
01:21:40 - Bon, Adrien Spiteri.
01:21:42 [Musique]
01:21:44 - L'accord franco-algérien de 1968
01:21:46 va-t-il être renégocié ?
01:21:48 Il est à l'ordre du jour.
01:21:50 Elisabeth Borne ouvre la voie
01:21:52 dans les colonnes du Figaro à une renégociation.
01:21:54 La première ministre assure avoir des demandes
01:21:56 sur le sujet.
01:21:58 L'opposition de droite, notamment,
01:22:00 le juge trop favorable aux Algériens
01:22:02 en matière d'immigration.
01:22:04 Les cas de Covid-19 et de grippe
01:22:06 sont en hausse en France,
01:22:08 conséquence notamment de la baisse des températures.
01:22:10 Santé publique France appelle les personnes à risque,
01:22:12 notamment les plus âgées,
01:22:14 à la vaccination à l'approche des fêtes de fin d'année.
01:22:16 Et puis deux mois après l'attaque du Hamas,
01:22:18 l'armée israélienne dit avoir atteint
01:22:20 le centre de la ville de Caniounes.
01:22:22 Tzal continue d'étendre son offensive terrestre
01:22:24 désormais dans le sud de la bande de Gaza.
01:22:26 138 otages sont toujours détenus
01:22:28 par les terroristes du Hamas.
01:22:30 - Les secrets de vie à l'origine d'un portrait,
01:22:32 il y a toujours la gourmandise.
01:22:34 On peut vous lire dans Paris Match, aujourd'hui ?
01:22:36 - Non.
01:22:38 - Non ?
01:22:40 - Non, peut-être dans quelques temps.
01:22:42 Maintenant, pour l'instant, il n'y a pas de...
01:22:44 - Parce que l'autre jour,
01:22:46 on a lu ce portrait de Brigitte Macron.
01:22:48 Et c'est toujours un plaisir
01:22:50 de vous recevoir sur ce plateau.
01:22:52 - Merci.
01:22:54 - On a peu parlé de la situation aujourd'hui en Israël,
01:22:56 parce que sans doute,
01:22:58 il n'y avait-il rien de nouveau.
01:23:00 - En Israël, non.
01:23:02 À Gaza, oui.
01:23:04 - Donc si vous voulez dire un dernier mot...
01:23:06 - Vous voulez qu'on termine là-dessus ?
01:23:08 Vous voulez qu'on en parle maintenant ?
01:23:10 - Oui.
01:23:12 - Restons avec les gens sensibles et intelligents
01:23:14 qui lisent, Catherine.
01:23:16 - Comment faut-il le prendre ?
01:23:18 - Bien.
01:23:20 - Donc je renvoie...
01:23:22 - C'est un hommage.
01:23:24 - Merci, en tout cas, à vous.
01:23:26 Et puis c'est toujours un plaisir, bien sûr,
01:23:28 que vous soyez parmi nous le matin.
01:23:30 Et puis on peut vous écouter,
01:23:32 je l'ai dit tout à l'heure, sur Europe 1,
01:23:34 à 10h, chaque samedi.
01:23:36 - Et même le vendredi.
01:23:38 - Et le vendredi, exactement.
01:23:40 À 8h30, vous pourriez faire un édito tous les matins.
01:23:42 - J'ai déjà beaucoup donné, jadis.
01:23:48 - Thibault Palfroy était à la réalisation,
01:23:50 Ludovic Liebherr était à la vision.
01:23:52 Merci à Jean-François Couvlard qui était au son,
01:23:54 merci à Marine Lanson et à Félix Perola.
01:23:56 Toutes ces émissions sont à retrouver
01:23:58 sur cnews.fr
01:24:00 dans une seconde.
01:24:02 Jean-Marc Morandini.
01:24:04 Ce soir à 20h.
01:24:06 Bonne journée à tous et je le répète,
01:24:08 bonne fête de Hanoukka pour nos compatriotes juifs.
01:24:10 compatriotes juifs.
01:24:13 [SILENCE]