L'Heure des Pros (Émission du 27/12/2023)

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Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros

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00:00:00 Quasiment 9h sur CNews, merci d'être avec nous pour l'heure des pros.
00:00:04 À la une ce matin, Lola, Annecy, Enzo, Arras, Thomas ou encore Mo,
00:00:08 ces prénoms, ces villes, touchées par la barbarie, ont un dénominateur commun.
00:00:13 Le couteau.
00:00:14 Sur notre sol, le couteau est devenu le prolongement de la main.
00:00:16 Le couteau est l'un des nombreux symboles de l'ensauvagement
00:00:19 d'une société moderne retombée au Moyen-Âge.
00:00:22 Des élus ont brandi un chiffre pour mieux alerter sur ce fléau.
00:00:25 120 attaques au couteau quotidienne.
00:00:27 Beaucoup ont préféré contester le bilan, par peur peut-être, par lâcheté aussi.
00:00:31 Le déséquilibre mental du bourreau est toujours mis en avant.
00:00:34 Et ne vous aventurez pas à aller plus loin sous peine d'être frappé du sceau de la récupération.
00:00:39 À chaque drame la même question, que faisait-il dehors ?
00:00:43 Des dangers.
00:00:43 Publics sont libres de tout mouvement, susceptibles de commettre le pire.
00:00:47 Moins ils seront mis hors d'état de nuire, assignés à résidence ou encore renvoyés chez eux,
00:00:52 plus les Français se confineront.
00:00:54 Violence gratuite, violence conjugale, violence au nom d'une religion.
00:00:58 L'impuissance de l'État a enrayé. Cette fuite en avant exaspère.
00:01:02 75% des Français d'ailleurs se disent déçus du bilan d'Emmanuel Macron en matière de sécurité.
00:01:07 Les drames s'enchaînent. La France orange mécanique se dessine.
00:01:10 Si le risque zéro n'existera jamais, le retour à une vie un peu plus paisible
00:01:15 devrait être la boussole des prochains mois.
00:01:17 Faut-il déjà que dans les plus hautes sphères de l'État,
00:01:20 on ne dise plus « sentiment » avant « insécurité ».
00:01:23 Le point sur l'information, Sommeil à l'habit.
00:01:26 Israël multiplie les frappes sur la bande de Gaza et selon l'armée israélienne,
00:01:33 l'opération militaire contre le Hamas pourrait durer encore, je cite,
00:01:36 « de nombreux mois » et cela en dépit des « vives préoccupations humanitaires »
00:01:40 de la communauté internationale.
00:01:42 Paris, de son côté, se dit gravement préoccupé par la situation.
00:01:46 Comme il l'avait annoncé au lendemain du vote,
00:01:49 Emmanuel Macron a saisi le Conseil constitutionnel concernant la loi immigration.
00:01:53 Le chef de l'État explique avoir saisi les « u égard à l'ampleur de l'évolution du texte
00:01:58 par rapport à sa version initiale et à l'importance pour notre nation
00:02:01 des droits et principes constitutionnels en cause ».
00:02:05 Et puis la chanteuse Shakira honorée par une statue à son effigie
00:02:08 dans sa ville natale en Colombie.
00:02:10 Ce monument de plus de 6 mètres de haut en bronze et en aluminium
00:02:14 représente la pop star exécutant l'un de ses moments de danse emblématique.
00:02:19 Merci Soumaya, rendez-vous à 9h30 pour un nouveau point sur l'information.
00:02:23 Dominique Jammet est avec nous.
00:02:24 Bonjour Dominique, Eric Tegner, Philippe Guibert.
00:02:28 Eric Nolot est présent.
00:02:30 Nous avons un ami en commun, Eric Nolot.
00:02:32 Plusieurs j'espère.
00:02:33 Plusieurs, mais il y en a un qui vous a interpellé sur les réseaux.
00:02:36 Oui, monsieur Apatit.
00:02:38 J'ai vu votre message et j'ai vu également sa réponse.
00:02:42 On remercie Patrick Courdet d'être présent ce matin.
00:02:45 Vous êtes psychiatre, criminologue.
00:02:47 Je le disais, à chaque drame suffit sa peine et on a,
00:02:52 sur l'année qui vient de s'écouler, l'année et demie,
00:02:54 puisque j'ai commencé par Lola, à chaque fois,
00:02:58 on passe un cap dans la barbarie et il y a l'utilisation du couteau.
00:03:03 Le parent pauvre de la santé aujourd'hui, c'est la psychiatrie.
00:03:07 On parle beaucoup de déséquilibré sur chacun de ces drames.
00:03:11 Et je voulais vous proposer une archive,
00:03:14 puisque Olivier Véran a parlé en novembre 2020 de la psychiatrie,
00:03:19 de la vague psychiatrique.
00:03:20 À l'époque, au moment du deuxième confinement,
00:03:23 on allait au second confinement,
00:03:25 il y avait cette question d'une quatrième vague,
00:03:27 non pas Covid, mais psychiatrique.
00:03:29 Olivier Véran.
00:03:31 La santé mentale des Français s'est ainsi significativement dégradée
00:03:35 entre fin septembre et début novembre,
00:03:37 avec une augmentation conséquente des syndromes dépressifs,
00:03:41 observée pour tous les profils sociodémographiques.
00:03:44 Elle s'avère encore plus marquée pour les personnes
00:03:46 déclarant une situation financière difficile,
00:03:49 mais aussi pour les 18-24 ans,
00:03:51 et enfin pour les personnes qui déclarent déjà des antécédents
00:03:54 sur le plan psychiatrique.
00:03:56 Par ailleurs, on observe depuis fin août,
00:03:58 une augmentation continue et globalement significative
00:04:02 des états anxieux, ainsi qu'une diminution de l'indicateur
00:04:06 qu'on appelle satisfaction de vie.
00:04:08 Patrick Ourdet, est-ce qu'on a pris conscience
00:04:11 de cette vague psychiatrique qui déferlait aujourd'hui
00:04:15 sur notre sol ?
00:04:17 Et est-ce qu'on peut la lier à l'ultra-violence également ?
00:04:19 Patrick Ourdet. Alors la vague de troubles psychiatriques,
00:04:22 les troubles psychiatriques existent de tout temps.
00:04:25 Le problème énorme en France, c'est la paupérisation de la psychiatrie.
00:04:30 Moi, j'avais dit, il n'y a pas si longtemps que ça, ici,
00:04:33 dans ces lieux, que dans les hôpitaux psychiatriques,
00:04:36 les psychiatres à plein temps, il en manquait 30%.
00:04:39 Les psychiatres à temps partiel, c'est-à-dire qui ont
00:04:41 une activité hospitalière et puis une activité qui peut être privée
00:04:44 ou pour intérêt public, il en manque 60%.
00:04:48 C'est-à-dire qu'il y a une paupérisation absolument dramatique.
00:04:52 Et maintenant, lorsqu'on veut prendre un rendez-vous en psychiatrie,
00:04:55 il faut attendre plusieurs semaines, plusieurs mois.
00:04:59 Et les hôpitaux ont aussi, il y a eu une politique aussi
00:05:02 de fermeture de lits dans les hôpitaux.
00:05:04 Quand moi, je suis arrivé dans l'hôpital dans lequel j'ai travaillé
00:05:07 toute ma carrière, il devait y avoir à peu près 2 500 lits.
00:05:11 Quand je suis parti, il en restait moins de 600.
00:05:14 Alors, on a ouvert le secteur, bien entendu.
00:05:17 Moi, la première fois où j'ai commencé à faire du secteur en psychiatrie,
00:05:20 il y a très longtemps, très longtemps, à l'ouverture
00:05:24 des centres médicaux psychologiques,
00:05:27 on voyait à peu près une personne par jour.
00:05:29 La psychiatrie faisait peur.
00:05:30 Quand j'ai arrêté mes consultations, quand on m'a dit que j'étais trop vieux,
00:05:34 qu'il fallait que je parte parce que je coûtais trop cher à la société
00:05:37 en tant que psychiatre, je voyais une moyenne de 20 personnes par jour,
00:05:42 plus la responsabilité d'un hôpital de jour,
00:05:44 plus la responsabilité d'autre chose.
00:05:46 Donc, il faudrait un plan massif
00:05:50 pour cette question de la psychiatrie.
00:05:52 La difficulté, c'est qu'en sept ans,
00:05:54 vous avez six ministres de la Santé qui se sont succédés.
00:05:57 Et si vous êtes invité aujourd'hui, on va parler évidemment de ce drame
00:06:01 absolu à mots avec ce quintuple homicide,
00:06:05 avec un père de famille qui est le principal suspect dans ce drame,
00:06:11 avec des enfants de neuf mois à dix ans qui ont été tués, couteau.
00:06:16 Et donc, on va en parler longuement.
00:06:18 Et c'est ça que je disais, comment vous voulez lancer un grand plan
00:06:21 sur la psychiatrie quand vous avez des ministres qui se succèdent à chaque fois ?
00:06:25 Le problème, c'est que pour être psychiatre,
00:06:27 on n'est pas psychiatre du jour au lendemain.
00:06:29 Oui, ça, c'est sûr.
00:06:30 Il faut d'abord faire médecine, où il y a une sélection qui…
00:06:34 Pour pouvoir sélectionner en médecine, la première année,
00:06:37 on pourrait faire un concours de pétanque ou un match de tennis
00:06:40 et on prendrait les meilleurs, ça reviendrait exactement au même.
00:06:42 Moi, j'ai le souvenir, la première année de médecine,
00:06:45 ce qu'on m'avait posé comme question en physique,
00:06:47 c'était le calcul d'un satellite.
00:06:49 C'est passionnant pour la médecine.
00:06:51 Après avoir fait la médecine, on choisit une orientation
00:06:55 et on passe l'internat de préférence.
00:06:58 Il y a quatre ans d'internat et à ce moment-là, on devient un psychiatre.
00:07:03 Dire que le manque de psychiatres actuellement ne pourra se résoudre
00:07:08 qu'au bout de ces 12-13 années,
00:07:11 en sachant en plus que la psychiatrie est relativement mal payée
00:07:14 et que ça n'intéresse pas grand monde.
00:07:16 Et c'est bien pour ça qu'il y a eu urgence à imaginer, à envisager un grand plan,
00:07:20 puisque à chaque fait dramatique,
00:07:23 le profil psychiatrique est le premier élément qui est présenté.
00:07:27 Sur la liste des faits dramatiques qu'on a dû commenter ces derniers mois,
00:07:33 on vous dit "c'est un déséquilibré",
00:07:35 le profil psychiatrique de cet individu est lourd,
00:07:38 mais on y reviendra en longueur sur la question de mots,
00:07:41 si vous me le permettez, à 9h30.
00:07:42 Philippe, en un mot, vraiment.
00:07:44 Juste une question.
00:07:45 Est-ce que notre impression qu'il y a plus de cas psychiatriques est une illusion
00:07:50 ou bien est-ce qu'on constate une réelle augmentation des cas psychiatriques ?
00:07:54 Moi, je ne crois pas qu'il y ait plus de troubles psychiatriques qu'avant.
00:07:58 Il y a toujours eu des troubles psychiatriques.
00:08:00 Il ne faut pas oublier que les premiers traitements psychiatriques
00:08:03 ont remplacé les acquisiteurs qui brûlaient,
00:08:06 par exemple, les personnes délirantes comme les sorcières.
00:08:08 Et c'est à ce moment-là qu'on a commencé.
00:08:10 La psychiatrie s'est ouverte.
00:08:13 Mais la psychiatrie s'est ouverte en ville qu'il y a très peu de temps.
00:08:17 Moi, quand j'ai commencé à faire psychiatrie,
00:08:19 quand je disais que j'étais psychiatre, les gens me regardaient bizarrement.
00:08:22 Oui, vous étiez peut-être quelqu'un d'original aux yeux du grand public.
00:08:29 Voilà, on disait qu'on ne s'en fout que les balades.
00:08:32 Mais la question qu'on se pose, c'est que faisait-il dehors le suspect ?
00:08:35 Il avait des troubles depuis 2017, il était suivi.
00:08:38 Il y avait déjà des violences conjugales.
00:08:39 Concernant Mo, on se demande à chaque fois que faisait-il dehors ?
00:08:43 Cet homme n'avait rien à faire dehors.
00:08:45 Cet homme devait être soigné et devait être mis hors d'état de nuire
00:08:48 puisque aujourd'hui, vous avez un drame absolu
00:08:50 et on y reviendra en longueur à 9h30.
00:08:53 Je voudrais qu'on parle ensemble de Gérard Depardieu
00:08:55 qui fêtait aujourd'hui ses 75 ans.
00:08:58 L'affaire Depardieu, sur les 56 personnalités du monde de la culture
00:09:01 qui ont signé cette pétition hier,
00:09:06 ceux qui ont pris la parole depuis, vous les comptez sur les doigts d'une main.
00:09:09 Ils ne veulent pas parler.
00:09:11 Ils sont depuis lynchés sur les réseaux sociaux,
00:09:14 attaqués par des responsables politiques,
00:09:16 voire évincés d'associations.
00:09:18 Je pense à Pierre Richard.
00:09:19 Voyez le sujet de Célia Gruyère.
00:09:22 C'est une prise de position qui fait polémique.
00:09:25 Lundi, 56 personnalités du monde de la culture
00:09:29 dénoncent dans une tribune au Figaro
00:09:31 un lynchage contre Gérard Depardieu.
00:09:34 À sa lecture, les associations féministes font part de leur indignation.
00:09:38 C'est un crachat au visage des victimes de violences.
00:09:41 C'est une tribune très pédagogique.
00:09:43 Ce que l'on voit, c'est comment un entourage va s'organiser
00:09:46 et utiliser des arguments tels que c'est un monstre sacré,
00:09:50 c'est un génie pour protéger quelqu'un.
00:09:52 La présidente de la Fondation des femmes
00:09:54 déplore les arguments utilisés par les proches de l'acteur.
00:09:58 J'ai l'impression qu'il y a une incompréhension
00:10:00 quand j'entends parler de torrents de haine qui se déversent sur Depardieu.
00:10:03 Il n'y a jamais de vengeance, mais un besoin de protéger les autres.
00:10:07 Parmi les nombreux signataires,
00:10:09 Pierre Richard, ambassadeur de l'association Les Papillons,
00:10:12 qui recueille la parole d'enfants victimes de violences.
00:10:15 L'association a immédiatement mis fin au rôle de l'acteur.
00:10:19 Pierre Richard qui a été l'acolyte, le compagnon de route
00:10:22 de Gérard Depardieu dans les années 80, notamment,
00:10:25 sous la houlette de Francis Weber, La Chève, Les Compères, Le Fugitif.
00:10:29 Qu'est-ce que vous en pensez, Éric Nolot ?
00:10:31 J'en pense qu'on est au cœur de la cancel culture.
00:10:34 C'est-à-dire qu'on ne veut pas seulement annuler l'artiste,
00:10:37 mais on s'en prend, selon la logique de la chasse aux sorcières,
00:10:41 à son entourage. C'est un peu une logique stalinienne.
00:10:43 C'est-à-dire qu'on veut aussi éliminer l'entourage.
00:10:46 Je le répète, la seule position raisonnable,
00:10:50 c'est de s'en remettre à la justice.
00:10:52 La justice, la vraie justice.
00:10:54 La justice, ça ne se rend pas sur les réseaux sociaux, dans les médias.
00:10:58 Et en plus, il y a une confusion du genre total,
00:10:59 puisque Gérard Depardieu doit répondre d'accusations devant la justice,
00:11:03 voyant ce que ça va donner.
00:11:04 Mais là, on mêle au dossier, et c'est ce qui fait exploser les choses,
00:11:07 des images qui ont été sorties d'un documentaire ou d'une fiction,
00:11:11 le statut n'est pas très clair, d'un film de Yann Moix.
00:11:13 Donc tout ce mélange, parce que ce qu'on reproche officiellement à Depardieu
00:11:18 n'a rien à voir avec ce qu'on voit dans le film de Yann Moix.
00:11:20 Et pourtant, c'est ça qui provoque tribune et contre-tribune.
00:11:24 On est dans le mélange des genres,
00:11:25 mélange des genres qu'a pratiqué aussi le président de la République.
00:11:28 Un président de la République n'a pas à s'exprimer
00:11:31 pendant le temps qu'on l'interroge sur une loi sur l'immigration,
00:11:34 sur le cas de Depardieu, en disant "il nous rend fiers".
00:11:37 Excusez-moi, mais il nous rend fiers pour les films,
00:11:39 mais quand on dit "il nous rend fiers"
00:11:40 quelques jours après les propos que tient Depardieu dans ce film,
00:11:43 moi, il ne m'a pas rendu fier, par exemple.
00:11:45 Donc écoutez, la morale n'a rien à faire dans cette histoire.
00:11:47 Laissons la justice en tranchée.
00:11:49 Là, les positions, l'exclusion de Pierre Richard,
00:11:51 tout ça, c'est de la cancel culture.
00:11:53 Les gens profitent de cette affaire pour libérer leur goût,
00:11:56 pour la censure, pour la moraline.
00:11:58 Moi, je trouve que ça rajoute de l'indignité à l'indignité.
00:12:01 Dans la déclaration d'Emmanuel Macron, ce que je retiens la semaine dernière,
00:12:03 ce n'est pas "il nous rend fiers Gérard Depardieu".
00:12:06 C'est la défense non pas d'un homme,
00:12:09 mais d'un droit fondamental qui est la présomption d'innocence.
00:12:12 - Oui, ce n'était pas exprimé de manière très adroite.
00:12:15 - J'ai eu l'impression qu'il répondait quand même un peu à,
00:12:18 effectivement, Rima Abdel-Malak,
00:12:20 mais parce qu'il a été relancé par la journaliste,
00:12:22 qu'il lui dit "mais est-ce qu'il fait honte à la France ?"
00:12:24 C'était les propos de la ministre de la Culture.
00:12:26 - Il y a quelque chose qui s'appelle un conseil des ministres,
00:12:28 ou alors des têtes à tête entre la présidente de la République et son ministre,
00:12:31 où on peut aborder cette chose.
00:12:32 Il n'a pas à régler, à vider cette querelle devant les Français
00:12:35 en embrouillant encore ce débat qui, vous le voyez,
00:12:38 prend un tour de plus en plus confus.
00:12:39 - On va écouter la porte-parole de "Osez le féminisme",
00:12:42 qui revient sur les nombreuses actrices,
00:12:46 les femmes qui ont signé cette tribune.
00:12:50 - Je pense que ces femmes, finalement,
00:12:52 ont fait ça dans un mouvement pour se rassurer elles-mêmes
00:12:54 et pour se rassurer aussi vis-à-vis de leur soutien qu'elles apportent à leurs amis.
00:12:59 Comment est-ce qu'on aurait réagi, nous, si on n'avait pas,
00:13:01 en tout cas moi en tant que personne,
00:13:02 si je ne savais pas ce qui se passait, justement,
00:13:03 comme je le disais dans mes dossiers,
00:13:05 peut-être que dans un premier élan,
00:13:07 je soutiendrais un ami qui serait visé par une accusation de viol.
00:13:11 Moi, j'aimerais bien qu'on ait conscience dans notre système judiciaire,
00:13:13 mais je vous le dis, il est malade ce système.
00:13:16 Donc, elles croient qu'il fonctionne,
00:13:17 qu'elles lisent les rapports avant de s'exprimer publiquement
00:13:19 sur des choses qu'elles ne maîtrisent pas, clairement.
00:13:21 Ça ne veut pas dire que ce ne sont pas des femmes intelligentes par ailleurs,
00:13:23 j'ai respect pour ce qu'elles savent faire,
00:13:26 mais en l'occurrence, la justice, elle ne save pas de quoi elle parle.
00:13:28 Je voudrais saluer Christine Kelly,
00:13:30 qui est revenue sur des faits absolument dramatiques
00:13:33 liés à des violences faites aux femmes,
00:13:34 et là, aux élus féminisme, on ne les entend jamais.
00:13:37 Fabienne, 68 ans, qui a été torturée, violée, tuée à Lille.
00:13:40 Mégane, 29 ans, violée avec des actes de torture et barbarie à Cherbourg.
00:13:43 Les multiples viols et actes de torture et de barbarie en Israël.
00:13:47 Le collectif du 7 octobre,
00:13:48 qui a voulu manifester lors de la journée mondiale
00:13:53 contre les violences faites aux femmes.
00:13:54 C'était il y a à peine un mois,
00:13:56 Place de la Nation, qui a été malmenée pendant cette mobilisation,
00:13:59 mis au banc, ils n'avaient pas le droit de manifester
00:14:01 avec les associations féministes.
00:14:03 On aimerait bien aussi les entendre à ce moment-là.
00:14:05 Et j'ajoute à votre liste l'indifférence
00:14:06 envers le sort des femmes iraniennes,
00:14:08 qui continuent à être persécutées, ça n'a pas cessé.
00:14:11 Donc ce tribunal médiatique,
00:14:12 cette tyrannie peut-être aussi de la pensée unique, Dominique Jamel ?
00:14:16 Ça, on est devant un cas caractéristique de l'époque où nous vivons.
00:14:21 Là, on est passé de l'époque où il y avait une espèce de théorie,
00:14:24 une espèce de glorification des monstres sacrés,
00:14:26 et maintenant, on est plutôt à l'époque des monstres massacrés.
00:14:29 Et il y a deux affaires dans l'affaire Depardieu à l'heure actuelle,
00:14:33 deux affaires très différentes l'une de l'autre.
00:14:35 Il y a d'une part des propos obscènes,
00:14:37 des propos de corps de garde qui ont été tenus par Gérard Depardieu,
00:14:40 en Corée du Nord, qui n'étaient pas destinés à la publicité.
00:14:43 Je ne crois pas qu'on les aurait vus au montage
00:14:45 si Yann Moix avait pu réaliser son film.
00:14:48 C'est une affaire, je vais y revenir.
00:14:49 Et puis, il y a d'autre part, des accusations de viol
00:14:52 qui sont instruites par la justice.
00:14:54 Et tant que l'enquête n'est pas terminée,
00:14:57 tant que l'instruction n'est pas menée,
00:14:58 tant qu'un procès éventuel ou un non-lieu éventuel n'a pas eu lieu,
00:15:02 je n'ai pas d'informations spéciales là-dessus.
00:15:04 Alors, revenons aux propos qui ont déclenché cette tempête
00:15:09 et cette contre-tempête de l'amitié.
00:15:12 Les propos de Gérard Depardieu,
00:15:14 c'est le genre de propos qu'on a tenus dans les internats de police,
00:15:17 dans les internats de médecine,
00:15:19 dans les commissariats de police,
00:15:20 aux ingrédients strôts pendant des années et des années.
00:15:22 Ce sont des propos qu'on juge aujourd'hui avec raison,
00:15:25 intolérable, inadmissible, etc.
00:15:27 Mais de ces propos qui n'étaient pas destinés à la publicité,
00:15:31 est sortie une campagne qui veut la mort sociale de Gérard Depardieu.
00:15:37 Qu'importe les 200 films qu'il a faits,
00:15:39 qu'importe le fait qu'il a fait beaucoup plus
00:15:41 pour le rayonnement de la France
00:15:42 que la malheureuse Madame Rima Abdul-Malak,
00:15:45 il fallait le condamner.
00:15:47 On voit, avec un peu de retard,
00:15:49 mais la famille s'est mobilisée,
00:15:50 les vrais amis se sont mobilisés.
00:15:53 On est en train de nous expliquer que cette tribune a été réfléchie,
00:15:57 pensée, alimentée par l'extrême droite.
00:15:59 Je vous assure que maintenant,
00:16:01 c'est présenté notamment sur les réseaux sociaux
00:16:04 par certains responsables politiques.
00:16:06 Ce qui montre l'évolution de la société,
00:16:08 c'est que la tribune qui est parue hier ou avant-hier dans le Figaro,
00:16:12 c'est une tribune, elle ne sanctifie pas Gérard Depardieu.
00:16:18 C'est une mobilisation.
00:16:20 - Elle sanctifie un peu.
00:16:21 - C'est une mobilisation de l'amitié et de l'affection.
00:16:24 Pierre Richard n'a pas prononcé les propos
00:16:27 qu'a prononcés Depardieu en Corée du Nord.
00:16:29 Mais le simple fait qu'il se solidarise,
00:16:32 vous rappeliez "La Chèvre", "Le Fugitif", etc.,
00:16:35 qu'il se solidarise par amitié avec un monument du cinéma français,
00:16:38 attire maintenant des sanctions contre Pierre Richard.
00:16:42 Et j'ai peur, si je disais que j'aime bien Pierre Richard,
00:16:46 que je me vois demain interdit de ses news.
00:16:49 - C'est trop tard, trop tard Dominique.
00:16:51 - Apprécier quelqu'un qui apprécie quelqu'un,
00:16:53 qui a tenu des propos qui sont très très vilains,
00:16:56 c'est désormais interdit.
00:16:58 La mort sociale, c'est la condamnation à laquelle
00:17:01 un certain nombre de gens sont maintenant habitués
00:17:03 à condamner ceux qui ne leur plaisent pas,
00:17:06 ceux qui ont un comportement aberrant.
00:17:08 Les comportements aberrants sont désormais cloués au pilon.
00:17:12 - Pierre Richard était l'ambassadeur de l'association Papillon,
00:17:16 qui lutte contre les violences infantiles.
00:17:18 Laurent Boyer était l'invité de la matinale ce matin,
00:17:21 puisqu'il a été évincé en signant cette tribune,
00:17:24 et il s'en était expliqué sur CNews.
00:17:27 - Je ne renie pas l'amitié qu'il peut avoir avec Gérard Depardieu.
00:17:31 C'est juste que signer cette pétition à ce moment précis,
00:17:35 après la diffusion d'une image de complément d'enquête,
00:17:38 c'est incompatible avec le fait d'être ambassadeur
00:17:42 d'une association nationale de protection de l'enfance,
00:17:44 qui justement est là pour permettre aux enfants de libérer leur parole.
00:17:47 Signer cette pétition, c'est donner un blanc-seing aux propos
00:17:51 qu'on a entendus à Gérard Depardieu, qui s'amusait,
00:17:54 s'excitait de regarder cette petite fille faire du cheval,
00:17:57 avec des propos que je ne redirais pas ici.
00:17:59 - Est-ce que vous trouvez ça normal, Eric Tragner ?
00:18:02 - Non, d'autant plus que ce président de l'association
00:18:05 ne s'est pas contenté simplement d'envoyer un message à Pierre Richard
00:18:08 en lui disant "écoutez, on ne pourra plus vous avoir comme ambassadeur".
00:18:11 Il a véritablement voulu en faire un outil médiatique,
00:18:13 parce qu'il a écrit une tribune dans Libération,
00:18:15 ce n'est pas n'importe quoi, ça fait déjà plusieurs semaines,
00:18:18 si vous allez voir sur les réseaux sociaux,
00:18:19 où il fait partie aussi de cette cabale médiatique
00:18:22 contre Gérard Depardieu.
00:18:23 Donc il y a vraiment cet écosystème,
00:18:25 parce que ce qu'il faut comprendre, c'est que depuis 2018,
00:18:28 et notamment le mouvement #MeToo,
00:18:29 tout à l'heure vous citiez quelqu'un justement
00:18:30 qui a créé un média qui s'appelle #MeTooMedia,
00:18:33 c'est-à-dire qu'on en est là, notamment dû à Hervé Weinstein,
00:18:36 qui avait été condamné à l'époque, le cinéma français,
00:18:39 et un certain pan aussi de la culture,
00:18:41 essaie de retrouver son Hervé Weinstein français depuis quelques années.
00:18:44 On a vu ce qui s'est passé contre Luc Besson,
00:18:46 qui a été mis au pilori.
00:18:48 On a quand même détruit un des plus grands producteurs français,
00:18:50 et finalement il a été complètement blanchi sur ce sujet.
00:18:52 Il n'a jamais été mis en examen.
00:18:54 Exactement, il n'a pas été mis en examen,
00:18:55 c'est-à-dire que cette tribune se contente de rappeler
00:18:58 qu'il faut respecter la présomption d'innocence,
00:19:00 parce que oui, il y a des personnes qui sont mis au pilori,
00:19:02 qui sont condamnées.
00:19:03 Hier également, il y avait notamment du côté des États-Unis,
00:19:05 Kevin Spacey, qui a donné son première interview
00:19:08 depuis qu'il a été blanchi, il y a un mois et demi également.
00:19:10 Vous savez, il avait neuf chefs d'accusation contre lui,
00:19:13 il a été blanchi de ça, pourtant il avait été expulsé
00:19:15 complètement de Netflix.
00:19:17 Et donc, il a été reçu justement par Tucker Carlson,
00:19:19 où il disait "je n'ai pas compris Netflix,
00:19:20 j'ai participé un peu à sa création et sa popularisation".
00:19:23 Et ils m'ont mis au banc.
00:19:24 On se rappelle aussi de ce qui s'est passé également
00:19:26 au Festival de Cannes, avec ce conflit qu'il y avait eu entre,
00:19:31 je ne me rappelle plus de l'acteur,
00:19:32 vous savez, qui jouait dans Pirates des Caribes,
00:19:35 et également qui avait son procès contre Amber Heard.
00:19:38 Et on se rappelle qu'au mois de mai dernier justement,
00:19:40 on ne voulait pas qu'il aille sur les marches du Festival de Cannes,
00:19:44 alors que pour autant, on était dans un conflit de deux couples
00:19:46 où Amber Heard également avait été condamné pour pandémie par maçon.
00:19:49 - Et maintenant, vous le voyez au cul, si je peux dire, des autobus
00:19:53 comme porte-parole, porte-enseigne d'une grande marque de parfums.
00:19:57 Donc en effet, ça peut tourner.
00:20:00 - Exactement, ça peut tourner au final.
00:20:01 - Sur cet appel à défendre en quelque sorte la présomption d'innocence
00:20:06 et ne pas effacer Gérard Depardieu,
00:20:09 l'argument était de dire, mais regardez les signataires,
00:20:12 ils ont tous plus de 70 ans.
00:20:14 En fait, c'est les vieux qui n'ont rien compris à la nouvelle génération,
00:20:18 Dominique Jemet.
00:20:19 - Mais c'est vrai.
00:20:20 - Mais pourquoi ?
00:20:21 Parce que les jeunes générations qui n'en pensent pas moins
00:20:25 ne veulent absolument pas être mis au banc de la société.
00:20:28 - Il y a des gens qui ont refusé.
00:20:29 - Mais ils veulent tourner des films.
00:20:30 - Il y a des gens qui ont refusé de signer parce qu'ils ont peur pour leur carrière.
00:20:34 - Mais évidemment.
00:20:35 - Mais ce qui est intéressant, entre autres,
00:20:37 dans les propos de M. Laurent Bouyer,
00:20:40 c'est qu'il se fait au nom de la morale,
00:20:42 le professeur, l'enseignant d'une nouvelle morale.
00:20:44 Ce que j'ai retenu de son intervention, c'est la chose suivante.
00:20:47 Quand vous avez un ami qui est en danger,
00:20:50 c'est le moment de ne pas le défendre.
00:20:51 C'est quand même prodigieux.
00:20:52 - Jean-Marie Roir, justement, l'académicien qui est l'un des signataires,
00:20:56 ils sont à peine cinq à avoir parlé hier.
00:20:59 Il y a 56 signataires.
00:21:00 J'ai besoin de comprendre pourquoi.
00:21:01 - Éliott, il n'y a quand même pas,
00:21:03 enfin je veux dire, toutes ces personnes sont bien assises,
00:21:07 sont bien installées.
00:21:08 - Mais pourquoi ils ne parlent pas ?
00:21:09 - Ils ont signé ces tribunes.
00:21:10 Personne ne les a contraints, personne ne les a empêchés non plus.
00:21:14 Ils sont quand même assez nombreux.
00:21:15 Dès que j'agirai, on passe.
00:21:16 Ce n'est pas un acte de résistance d'avoir signé ces tribunes.
00:21:21 - Je ne voulais pas le dire.
00:21:22 On devait avoir un des signataires sur le plateau.
00:21:24 Il m'a appelé hier soir et il m'a dit "écoutez, ce n'est pas possible.
00:21:27 Je suis insulté sur les réseaux sociaux.
00:21:30 Ça se passe très mal depuis 24 heures.
00:21:32 Je n'ai pas dit ce que j'avais à dire.
00:21:35 Maintenant, je ne le dirai plus et j'arrête."
00:21:36 - Moi, je pense qu'ils ont signé cette tribune et qu'ils l'assument
00:21:39 et que ce n'est pas un acte non plus de résistance que d'avoir signé cette tribune.
00:21:43 - Je vous raconte ce que j'ai vécu.
00:21:45 - Je comprends.
00:21:46 - Il faut suivre l'évolution de leur carrière à partir de cette tribune.
00:21:53 Est-ce que ça va leur attirer de nouveau ?
00:21:54 - Comme vous l'avez dit vous-même, ils ont tous plus de 70 ans,
00:21:57 donc leur carrière est…
00:21:58 - À la retraite.
00:21:59 - Est-ce que je peux juste avoir un point de vue un peu plus nuancé
00:22:02 et un peu plus partagé que celui que vous avez développé ?
00:22:04 Parce que la tribune d'hier défend l'artiste de par Dieu,
00:22:10 ce qui est tout à fait légitime.
00:22:12 Et moi, ce n'est pas ça qui me gêne dans ces tribunes,
00:22:15 parce qu'on ne veuille pas effacer, censurer l'artiste de par Dieu,
00:22:19 les films qu'il a faits.
00:22:20 Tout ça me paraît être important et frappé au coin du bon sens,
00:22:24 mais ça mérite d'être rappelé.
00:22:26 En revanche, il y a un déni sur l'homme.
00:22:27 Vous savez, on fait toujours la séparation de l'homme et de l'artiste.
00:22:31 Alors qu'on défend de l'artiste et qu'on protège ses œuvres, très bien,
00:22:35 mais au-delà des affaires judiciaires,
00:22:37 il y a eu un problème de comportement de Gérard Depardieu.
00:22:40 Il y a des dizaines de témoignages de comportement de Depardieu sur les tournages.
00:22:46 Il y a eu une seule actrice qui a parlé il y a longtemps,
00:22:50 ce n'est pas il y a six mois, elle s'appelle Sophie Marceau.
00:22:54 Il faut voir comment Depardieu et Pialat,
00:22:56 et là c'est ce que j'admire aussi, Pialat comme cinéaste,
00:22:59 l'ont démontée, l'ont complètement cassée en la faisant passer pour une idiote,
00:23:03 après qu'elle lui dit des choses sur la violence de Gérard Depardieu.
00:23:06 Il y a eu quand même une belle omerta dans le cinéma
00:23:09 sur le comportement de Depardieu en plateau.
00:23:12 - Pardonnez-moi.
00:23:13 - Et je trouve, juste pour terminer,
00:23:15 que cet aspect-là de l'homme Depardieu, on peut quand même le dénoncer.
00:23:19 - Mais il y a quelque chose...
00:23:20 - Sans rentrer dans les affaires judiciaires.
00:23:22 - Il y a quelque chose de très inquiétant dans la déclaration,
00:23:25 la prise de position de la représentante d'Oset le féminisme.
00:23:28 Elle dit clairement, la justice telle qu'elle fonctionne ne nous convient pas,
00:23:32 on va la remplacer par la justice médiatique.
00:23:35 C'est ce qu'elle dit en toutes lettres.
00:23:37 Et la justice médiatique...
00:23:38 - C'est qu'elle est avocate en plus.
00:23:39 - Oui, mais c'est ça qui est extraordinaire.
00:23:40 C'est-à-dire, la loi je m'en fous, on va régler ça autrement via la morale.
00:23:44 Et au nom de la morale, il y a quand même le service public qui dit,
00:23:47 on va arrêter de diffuser des films...
00:23:50 - Ils sont remus sur ça.
00:23:51 - Oui, d'accord.
00:23:51 - Au départ c'était ça.
00:23:54 - Mais c'était ça.
00:23:55 - On arrête de présenter...
00:23:57 - C'est-à-dire, cancel culture, punition collective,
00:24:00 puisqu'un film est fait par des centaines de personnes,
00:24:03 et pendant un premier temps, ça n'a pas provoqué tant de vagues que ça.
00:24:06 Nous sommes en France et le service public,
00:24:09 vous vous dit dans un premier temps, ils sont revenus au sens commun,
00:24:14 on vous dit, on va supprimer les films avec cet auteur.
00:24:16 Je trouve que ça va très vite.
00:24:17 Et les déclarations de cette représentante d'Oset le féminisme,
00:24:20 c'est une représentante d'une nouvelle censure qui s'appelle le wokisme.
00:24:25 Le wokisme est une nouvelle censure.
00:24:27 Le wokisme est un nouveau totalitarisme
00:24:29 et il utilise les mêmes méthodes que le totalitarisme.
00:24:31 - Si demain non lieu, il y a.
00:24:35 Si demain non lieu, il y a.
00:24:37 OK ?
00:24:38 Je peux vous assurer que les associations ne vont pas dire "justice a été rendue".
00:24:41 Elles vont dire "déni de justice".
00:24:43 Scandale !
00:24:44 - On est face à une difficulté.
00:24:45 Moi, je ne suis pas du tout pour sortir du système judiciaire.
00:24:48 Mais on est face à une difficulté réelle,
00:24:50 qui est le problème des preuves dans des affaires d'agression sexuelle et de viol.
00:24:55 Ce n'est pas la peine de se raconter des histoires.
00:24:57 Sur des affaires qui sont jugées des années et des années après,
00:25:00 au bout d'un moment, ça devient parole contre parole.
00:25:03 Donc il y a une difficulté de la justice à traiter ce genre d'affaires.
00:25:07 Je ne suis pas pour qu'on passe à un système de justice médiatique.
00:25:11 Qu'on soit bien d'accord, Eric.
00:25:13 Mais on ne peut pas nier cette difficulté qu'on a rencontrée à maintes reprises
00:25:18 dans les affaires de viol.
00:25:19 - Dominique, en un mot et ensuite on arrête de parler d'accord de pardon.
00:25:21 - Je serai d'être clair.
00:25:22 Quoi qu'on en pense, pour le meilleur et pour le pire,
00:25:25 nous sommes en train de vivre un changement brutal et profond de société.
00:25:29 Michel Ange, Léonard de Vinci, ou plus près de nous...
00:25:32 Ou André Gide, ou plus près de nous...
00:25:34 - André Gide, c'est autre chose encore.
00:25:36 - Je peux ?
00:25:36 - Oui. - Merci.
00:25:37 - Ou plus près de nous, Picasso, ont-tu des comportements
00:25:40 qui aujourd'hui sont avec raison poursuivis par la police, par la justice,
00:25:45 par les médias, par les scandalisés, etc.
00:25:49 Est-ce que c'est un bien ? Est-ce que c'est un mal ?
00:25:53 Quand on se rappellera Depardieu dans 20 ans, dans 30 ans, dans 50 ans,
00:25:56 car je crois qu'un certain nombre de ses films dureront,
00:25:59 est-ce que l'on sera toujours sensible aux accusations de X, Y ou Z,
00:26:02 ou à l'abandon où il est tombé, à l'ostracisme qui se manifeste à l'heure actuelle,
00:26:07 ou est-ce qu'on se souviendra davantage de Depardieu, le grand comédien,
00:26:13 le grand acteur ?
00:26:14 Vinci ou Michel Ange ou Picasso, on s'en fout qu'ils étaient des racistes.
00:26:19 Oui mais Dominique, les victimes des comportements de Gérard Depardieu,
00:26:23 c'est peut-être un autre point de vue.
00:26:25 Audrey Pulvar qui a pu dire par exemple "mon Dieu, mais les signataires,
00:26:28 vous êtes des grands malades, vraiment grands, pas à moitié,
00:26:31 c'est comme ça que vous entendez débuter 2024, au secours".
00:26:34 Vous êtes très nombreux à réagir sur les réseaux sociaux,
00:26:36 Alizéa qui nous interpelle en disant "mais oui, Depardieu a été mis en examen
00:26:40 pour viol depuis 2020".
00:26:42 On parlait non pas de Depardieu, mais de Luc Besson,
00:26:45 qui était accusé des mêmes faits, peu ou prou,
00:26:47 et qui n'a jamais été mise en examen dans ces accusations-là.
00:26:51 Et puis vous êtes nombreux aussi à dire,
00:26:53 on parle peut-être beaucoup trop de cette affaire Depardieu,
00:26:56 et qu'on ne parle pas assez des sujets qui touchent les Français,
00:26:59 qui touchent...
00:27:02 Je trouve que c'est un vrai sujet de société.
00:27:04 Les Français s'intéressent à ce qui arrive en ce moment autour de Depardieu ?
00:27:07 Oui, je crois aussi, mais c'est surtout qu'au-delà de Depardieu,
00:27:10 c'est comment on pense la présomption des innocences,
00:27:13 comment on pense ou non le traitement médiatique qu'il en est fait,
00:27:19 le traitement des associations, etc.
00:27:21 Ça touche des sujets essentiels.
00:27:22 Essentiels, majeurs.
00:27:23 Franchement.
00:27:24 On va parler de mots dans un instant, on parlera également...
00:27:27 Nos équipes sont allées à Montargis, six mois après les émeutes.
00:27:31 Vous allez voir, les images sont saisissantes,
00:27:33 puisque vous avez des commerces qui n'ont toujours pas rouvert.
00:27:36 Et je ne sais pas si on a posé le bon diagnostic sur les émeutes.
00:27:41 Donc on en parlera ensemble. A tout de suite sur CNews.
00:27:43 Un peu plus de 9h30 sur CNews, l'information se meille à l'abîmé.
00:27:50 Le père de famille soupçonné d'un quintuple homicide à Hamaut
00:27:56 est toujours en garde à vue et hospitalisé.
00:27:58 Depuis son interpellation hier à Sevran,
00:28:00 l'homme de 33 ans est suspecté d'avoir tué sa femme et leurs quatre enfants
00:28:04 à leur domicile dans une scène de crime d'une très grande violence
00:28:08 selon le procureur de la République.
00:28:10 Les États-Unis abattent de nombreux drones et des missiles outils.
00:28:14 Washington intensifie ses patrouilles autour de la Mer Rouge,
00:28:17 aux côtés d'une coalition internationale,
00:28:19 afin de protéger le trafic maritime des attaques d'outils
00:28:23 des combattants qui se disent solidaires du Hamas dans sa guerre contre Israël.
00:28:27 Et puis une tempête fait neuf morts sur la côte est de l'Australie.
00:28:31 Les victimes se trouvaient dans les provinces de Queensland et de Victoria,
00:28:35 des provinces touchées depuis lundi par des orages et des vents violents,
00:28:38 provoquant chute d'arbres et crues soudaines.
00:28:40 Conséquence, plus de 80 000 foyers de la région restent privés d'électricité.
00:28:45 On est toujours avec Eric Nolodominic,
00:28:50 jamais Eric Tegner, Philippe Guibert, Patrick Hourdet,
00:28:53 qui est avec nous, psychiatre et écrivain minologue,
00:28:56 et Sandra Buisson du service de la justice de CNews.
00:28:59 Bonjour Sandra.
00:29:00 Dans un instant, on va parler de maux et de ce drame absolu le soir de Noël.
00:29:06 Et on va revenir vraiment en longueur sur le profil du principal suspect.
00:29:10 Avant cela, je voulais juste vous faire réagir.
00:29:12 Petite actualité politique, vous savez que le 31 décembre,
00:29:16 c'est toujours les vœux du président, les habituels vœux du président
00:29:20 qui doit s'adresser aux Français.
00:29:22 Et avec nos équipes, on a concocté une petite séquence
00:29:25 qui montre que finalement, ces vœux n'en sortent jamais vraiment grand chose.
00:29:31 Et que paradoxalement, chaque année,
00:29:33 quel que soit le président, on dit peu ou prou les mêmes mots.
00:29:38 Regardez.
00:29:39 Mes chers compatriotes, l'année 2010 s'achève.
00:29:53 Je sais qu'elle fut rude pour beaucoup d'entre vous.
00:29:56 L'année 2011 s'achève.
00:29:58 Elle aura connu bien des bouleversements.
00:30:01 Depuis le début de la crise,
00:30:04 qui en trois ans a conduit à plusieurs reprises
00:30:07 l'économie mondiale au bord de l'effondrement,
00:30:10 je ne vous ai jamais dissimulé la vérité.
00:30:15 Je sais les difficultés que nous rencontrons.
00:30:17 Je les mesure chaque jour.
00:30:19 Et je pense ce soir aux familles qui s'inquiètent
00:30:21 pour l'avenir de leurs enfants, face au chômage,
00:30:23 et parfois même face à l'exclusion.
00:30:25 2015 fut une année de souffrance et de résistance.
00:30:30 Alors, faisons de 2016 une année de vaillance et d'espérance.
00:30:35 Ce soir, c'est la dernière fois que je vous présente mes voeux
00:30:39 comme président de la République.
00:30:41 C'est pour moi un moment d'émotion et de gravité.
00:30:44 Je veux le partager avec vous,
00:30:46 Françaises et Français de toutes origines,
00:30:49 de toute conviction, de toute confession,
00:30:52 de métropole et d'Outre-mer.
00:30:54 Durant l'année qui vient de s'écouler,
00:30:56 nous avons vécu des moments d'épreuve.
00:30:59 La mort de nos soldats dans la lutte contre le terrorisme,
00:31:03 l'assassinat de nos policiers à la préfecture de police de Paris,
00:31:06 les violences qui ont bousculé la vie de notre pays.
00:31:10 Ce soir, nous ne vivons pas un 31 décembre comme les autres.
00:31:14 Là où, dans nos villes et nos villages,
00:31:16 l'heure est d'habitude au grand rassemblement,
00:31:18 ils sont cette année interdits par l'épidémie.
00:31:21 Les places de nos communes sont éteintes,
00:31:23 nos foyers moins joyeux qu'à l'accoutumée.
00:31:26 L'année 2020 s'achève donc comme elle s'est déroulée,
00:31:29 par des efforts et des restrictions.
00:31:32 2022 sera l'année de tous les possibles.
00:31:35 Les cérémonies de vœux ont ceci de singulier,
00:31:38 elles obligent à parler d'un futur qu'en vérité on ne connaît pas.
00:31:41 Alors je nous souhaite avant toute chose
00:31:44 de vivre 2023 autant que possible,
00:31:47 en pays uni et solidaire.
00:31:50 Cette phrase d'ailleurs, elle est terrible,
00:31:52 en pays uni, c'est une question qu'on se posera dans les prochains jours.
00:31:55 Merci à Naomi Benhamou et à Lucas Busutil
00:31:58 qui ont préparé cette séquence, c'est dingue de voir ça, Naomi.
00:32:01 Oui, mais en dépit de ce florilège éloquent,
00:32:04 moi je garde espoir qu'un miracle survienne le 31 décembre,
00:32:08 que j'entende dans la bouche du président de la République,
00:32:11 dont j'ai l'impression qu'il n'a pas commencé ni son deuxième mandat,
00:32:14 ni le premier, qu'on est allé de crise en crise.
00:32:16 Non mais qu'il nous dise qu'il va commencer son mandat,
00:32:19 qu'il va enfin nous sortir de cette période de confusion inouïe,
00:32:22 qui a culminé avec la loi sur l'immigration,
00:32:25 ou dans un tout autre registre, le débat sur Depardieu,
00:32:28 qu'on va reprendre les choses à la base par l'école, par exemple,
00:32:31 par une grande réforme de l'école.
00:32:33 Je le souhaite et qu'on sorte de ce marasme
00:32:36 où nous nous enfonçons année après année,
00:32:39 sans absolument horizon, sans ligne de conduite, sans direction.
00:32:45 Je crois encore à ce miracle-là, voyez ?
00:32:48 Quel point ma naïveté est grande.
00:32:50 – Vous avez une liste de mots avant dimanche soir,
00:32:53 pour voir si on les a tous.
00:32:55 Résilience, unité, concorde.
00:32:58 – Épreuve.
00:32:59 – Épreuve, épreuve.
00:33:00 – Mais à la lumière de ce plan village,
00:33:03 il me semble savoir déjà de quoi Emmanuel Macron ne parlera pas.
00:33:06 Le 31 décembre prochain, il ne parlera pas de l'immigration,
00:33:09 il ne parlera pas de la sécurité, il ne parlera pas du niveau de vie,
00:33:12 il ne parlera pas de la guerre qui est un peu partout dans le monde.
00:33:14 – Oh si, je pense qu'il va l'aborder quand même.
00:33:16 – Ça ce serait nouveau.
00:33:18 – Il a dit que le monde était déjà bouleversé en 2022.
00:33:22 – Quand je suis les informations sur les journaux télévisés,
00:33:25 je constate la plupart des jours que la guerre en Ukraine,
00:33:28 que la guerre au Moyen-Orient, ça n'existe pas ou peut.
00:33:31 – Oui, ça dépend des chaînes, vous avez raison.
00:33:33 On parle beaucoup effectivement de parapente ou d'autres choses,
00:33:37 mais on parle effectivement moins de géopolitique.
00:33:39 – Pour moi ce qui est certain, c'est qu'il ne parlera pas, en revanche,
00:33:42 de sécurité intérieure, alors que si on reprend le cours de l'année 2023,
00:33:45 ça a commencé quand même avec les violences de l'extrême gauche
00:33:48 lors de la réforme des retraites, mais également de Sainte-Soline,
00:33:51 qui a fait de nombreux policiers et gendarmes qui ont été blessés.
00:33:53 Il y a eu les émeutes sur lesquelles Emmanuel Macron avait promis une réponse,
00:33:57 qui finalement il avait complètement délégué à Elisabeth Borne.
00:34:00 Il y a évidemment eu le drame de Crépole,
00:34:03 il y a eu l'attentat également contre Dominique Bernard d'Arras.
00:34:06 Et en fait ce qui m'inquiète, c'est qu'on voit qu'Emmanuel Macron,
00:34:09 pour son fameux récit de janvier, il veut retourner dans un esprit optimiste et positif,
00:34:13 parce qu'il veut sortir un peu de cette séquence de la loi immigration.
00:34:16 Donc je pense qu'il va malheureusement laisser toute cette partie de sécurité intérieure
00:34:19 sous le boisseau, alors qu'elle va certainement revenir avec les Jeux Olympiques dont il parlera.
00:34:23 Est-ce que vous vous trompez ? Il va parler de tout ça,
00:34:25 le problème est de savoir s'il va avoir une vision au milieu de tout ça,
00:34:27 mais il va y grigner tout ça.
00:34:29 Il a rendez-vous avec la nation en janvier, pas le 31 décembre.
00:34:32 Oui, docteur.
00:34:34 Moi j'ai résolu le problème, je n'écoute jamais les vœux de fin d'année,
00:34:39 et je ne fête jamais la fin ou le début de l'année.
00:34:42 Depuis très longtemps, parce que je crois que ça ne sert absolument à rien.
00:34:46 Mais vous qui êtes, je le rappelle, sarbiâtre, n'est-ce pas un petit trouble de ne jamais fêter la fin d'année ?
00:34:56 Une peu de névrose sur le passé.
00:34:58 Faisons votre petite analyse.
00:35:00 L'année commençait en avril.
00:35:02 Oui, ah bon ?
00:35:03 Bien sûr, et c'est pour ça qu'il y a le poisson de l'avril,
00:35:05 parce que l'année jusqu'en, je crois, c'est 900 000 à peu près,
00:35:11 on a déplacé en janvier.
00:35:13 D'ailleurs, si vous voyez les mots, c'est septembre 7, octobre 8, novembre 9, décembre 10.
00:35:18 Très bien.
00:35:19 Bon, écoutez, j'espère que vous allez célébrer quand même le Nouvel An cette année.
00:35:22 Non, je n'aime pas.
00:35:24 Parlons de mots à présent avec vous, Sandra Buisson.
00:35:27 C'est une tragédie, un soir de Noël, une mère et ses quatre enfants,
00:35:30 âgés de 9 mois à 10 ans, ont été retrouvés morts dans leur appartement,
00:35:34 tués à l'arme blanche.
00:35:36 Le père de famille a été interpellé hier soir au domicile de son père
00:35:40 et placé en garde à vue.
00:35:41 On voit le sujet de Mathilde Couvillier et ensemble,
00:35:43 on va revenir sur le profil très lourd, psychiatrique très lourd du principal suspect.
00:35:49 Deux jours après le drame, l'heure est au recueillement.
00:35:53 Dans cette résidence, des fleurs et des bougies ont été déposées
00:35:57 devant le bâtiment où logeait la famille assassinée.
00:36:00 Cette voisine et amie de la mère de famille tuée témoigne avec émotion.
00:36:04 C'est notre copine.
00:36:08 Du coup, c'est assez dur pour nous, c'est assez difficile.
00:36:11 On ne comprend pas, en fait, ce qui s'est passé.
00:36:15 Tout le voisinage est sous le choc.
00:36:17 C'est choquant. Moi-même, j'étais au travail, donc je suis venu pour voir,
00:36:21 justement, parce que j'ai des amis à moi qui habitent ici,
00:36:23 pour voir comment ils sont, parce que j'imagine bien que la famille des concernés,
00:36:27 bon, ça doit être anéanti, mais pour les gens qui vivent aussi, c'est catastrophique.
00:36:32 Je ne veux pas admettre que quelqu'un tue sa femme et ses enfants.
00:36:37 Ces femmes connaissaient également la mère de famille.
00:36:40 Elles la décrivent comme une personne joviale et sympathique.
00:36:43 Je trouve qu'elle est très souriante, qu'elle parle, fofolle, coquette.
00:36:48 Une vraie maman, une vraie maman, qu'elle assume ses enfants,
00:36:51 qu'elle a de travail, qu'elle n'a jamais eu le temps,
00:36:54 qu'elle aime la vie surtout et elle adore ses enfants.
00:36:57 Selon William Mory, délégué national d'Alliance Police,
00:37:00 les forces de l'ordre ont été confrontées à une scène de crime d'une rare violence.
00:37:04 Ils n'ont jamais vu ça. Ils étaient sur une scène de violence proche de l'atroce.
00:37:10 Quand vous trouvez des enfants morts dans un appartement,
00:37:13 comprenez bien que les forces de l'ordre n'étaient pas préparées à ça.
00:37:16 L'enquête a été confiée à la police judiciaire de Versailles.
00:37:19 Le père de famille principal suspect a été placé en garde à vue.
00:37:23 Sandra Buisson, est-ce qu'on peut faire un point sur le profil du principal suspect ?
00:37:28 Alors, ce qu'on sait de lui pour le profil psychiatrique, effectivement, dont vous parliez,
00:37:33 c'est ce qui se passe depuis 2017.
00:37:35 On sait qu'en 2017, il fait une tentative de suicide, qu'il est interné en psychiatrie
00:37:40 et que c'est à partir de cette date qu'il est suivi pour troubles dépressifs et troubles psychotiques.
00:37:45 On ne sait pas ce qu'il en est avant cette date.
00:37:48 En novembre 2019, là, il y a cette agression.
00:37:51 Il met un coup de couteau à sa femme, la blesse à l'épaule.
00:37:53 Sa femme est entendue par la police.
00:37:55 Elle explique qu'il lui a dit à ce moment-là qu'il voulait se suicider.
00:37:58 Lui, il est hospitalisé en psychiatrie le jour même des faits
00:38:02 et il en sort deux mois plus tard.
00:38:03 À ce moment-là, il est entendu en garde à vue et il dit qu'il voulait à ce moment-là se faire du mal à lui, pas à elle.
00:38:09 Il dit, je cite les propos du procureur, que le coup est parti tout seul.
00:38:13 À ce moment-là, une expertise psychiatrique conclut qu'au moment des faits, son discernement était aboli.
00:38:18 Donc, il y a un classement sans suite pour état mental déficient.
00:38:22 Depuis cette date, est-ce qu'il a eu un suivi psychiatrique immédiatement
00:38:26 après sa sortie de l'hôpital psychiatrique et de sa garde à vue ?
00:38:29 Est-ce qu'il y a eu un traitement ?
00:38:30 Si oui, est-ce qu'il l'a pris ?
00:38:32 Nous n'avons pas encore la réponse à toutes ces questions.
00:38:35 Et ce qu'on sait à l'heure actuelle de ce qui s'est passé ce week-end,
00:38:38 c'est ce qu'il en a dit rapidement aux policiers qui lui ont signifié son placement en garde à vue.
00:38:42 Il a dit qu'il savait pourquoi il était là, parce qu'il avait fait du mal à sa famille
00:38:46 et il a évoqué son mal-être et sa dépression.
00:38:49 Mais il faut voir et attendre de voir si, lors de l'audition en garde à vue, ce qu'il pourra dire
00:38:54 et si cette audition en garde à vue pourra se terminer.
00:38:56 Lorsqu'on entendait les témoignages des voisins, la sidération, le traumatisme également
00:39:02 pour les gens qui habitent dans ce quartier-là, j'avais l'impression d'entendre une nouvelle fois
00:39:07 les voisins proches de Lola.
00:39:11 Ce n'est pas le même contexte, mais dans l'horreur, dans le choc, dans ces faits
00:39:18 qui nous basculent en quelque sorte dans un cauchemar,
00:39:21 eh bien là, il y avait aussi finalement ces témoignages-là.
00:39:25 On est dans une situation quasi inhumaine lorsqu'on s'attaque à son propre bébé de dix mois.
00:39:31 Je peux en parler parce que moi, il y a un peu plus de trente ans,
00:39:36 j'ai connu la même situation avec un voisin qui a tué ses deux filles, son épouse.
00:39:41 Son épouse était infirmière dans mon service et lui s'est suicidé en prison peu de temps après.
00:39:46 Donc, c'était quelque chose, quand j'ai entendu parler de ça, ça m'a réveillé de vieux souvenirs.
00:39:51 On pense, a priori, de la psychopédalétique, qu'il a des troubles dépressifs, des troubles psychotiques.
00:39:57 On peut peut-être parler de schizophrénie dysthymique, peut-être.
00:40:01 Ce n'est qu'une hypothèse, bien entendu.
00:40:04 Avec un processus délirant, avec des convictions délirantes,
00:40:08 peut-être des hallucinations acoustico-verbales qui lui ont dit peut-être d'agir.
00:40:12 Je dis bien peut-être, je ne parle que conditionnel, en hypothèse.
00:40:16 Et qu'il est passé à l'acte parce qu'il y avait des voix incitatives qui disaient qu'il fallait faire quelque chose.
00:40:23 C'est ce qu'on voit en général dans les délires, dans les passages à l'acte.
00:40:26 Moi, je l'ai rencontré plusieurs qui sont passés à l'acte sur leur famille.
00:40:32 J'ai connu un gamin qui a tué, mais lui, il n'avait pas tellement de troubles psychiatriques,
00:40:37 qui avait tué son père, sa mère, son petit frère, et qui avait blessé gravement sa soeur.
00:40:43 Oui, mais docteur, est-ce que là, aujourd'hui, ces individus,
00:40:47 qui sont en fait des individus extrêmement dangereux, des bombes à retardement,
00:40:52 est-ce que c'est... on peut imaginer un jour mettre hors d'état de nuire ?
00:40:57 C'est-à-dire trouver des établissements où ces gens ne sortent pas tant qu'ils ne sont pas définitivement soignés,
00:41:03 puisqu'il y avait des premiers faisceaux, donc, dès 2017 et puis en 2019.
00:41:07 Alors, les soins en psychiatrie, on ne guérit pas en psychiatrie, on soigne.
00:41:12 C'est-à-dire qu'on atténue les troubles.
00:41:14 C'est pour ça que j'ai dit "tant qu'ils ne sont pas soignés".
00:41:16 Oui, non, j'ai dit, mais en psychiatrie, toutes les psychoses, on traite les psychoses,
00:41:21 on amoindrit les choses, on redonne toute possibilité de socialisation,
00:41:26 avec une condition sénéquanone, c'est du suivi des soins,
00:41:32 l'acceptation des soins et la prise réelle des traitements.
00:41:36 La seule possibilité de savoir si un traitement est pris, c'est le traitement injectable,
00:41:41 que l'on fait de façon mensuelle.
00:41:42 Par exemple, dans des psychoses, on donne des traitements injectables,
00:41:46 et on sait quand le patient vient sur le lieu de soin faire son injection,
00:41:52 on sait que le traitement est pris.
00:41:54 Autrement, c'est sur la bonne foi.
00:41:57 On peut faire semblant de prendre ce traitement.
00:41:59 On peut dire "tout va bien", parce que la personne qui est délirante
00:42:03 peut avoir une voix des hallucinations qui lui disent
00:42:06 "il faut que tu dises que tu vas bien, que tu vas bien, que tu vas bien,
00:42:08 parce qu'autrement on va te faire du mal".
00:42:10 À ce moment-là, il a une sorte de pseudo-socialisation,
00:42:13 et tout d'un coup, les voix deviennent trop fortes,
00:42:16 il passe à l'acte, et à ce moment-là, il y a des drames.
00:42:20 On a vraiment de nombreuses questions à vous poser.
00:42:23 On va écouter le procureur de mots sur justement les victimes.
00:42:27 L'intéressé est né en avril 1990 sur la commune de Colombes, dans les Hauts-de-Seine.
00:42:37 Il est donc, naturellement, ça n'aura échappé à personne,
00:42:40 de nationalité française, titulaire d'un C1P de plombier.
00:42:44 Je n'ai pas d'informations sur sa situation professionnelle à ce jour.
00:42:48 Si il était au contraire conclu à l'abolition complète du discernement,
00:42:54 il existerait néanmoins une voie procédurale
00:42:59 consistant à la saisine de la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris.
00:43:03 Pour le prononcer au terme d'une audience spécifique, de mesure de sûreté.
00:43:08 L'altération du discernement, souvent, moi je pense aux téléspectateurs
00:43:13 qui nous regardent et qui suivent ces faits absolument dramatiques
00:43:16 et qui les suivent quasiment semaine après semaine.
00:43:19 Dans la loi, il y a, à chaque passage à l'acte dramatique,
00:43:25 il y a une expertise psychiatrique où on pose la question de l'altération ou de l'abolition.
00:43:31 Lorsqu'il y a une altération, il peut y avoir une atténuation de peine,
00:43:35 éventuellement parce qu'on dit que...
00:43:37 Quand il y a une abolition, à ce moment-là, ce n'est plus du ressort de la justice,
00:43:41 mais du ressort de la médecine.
00:43:43 Et à ce moment-là, dans les gens qui sont potentiellement dangereux,
00:43:47 il y a ce qu'on appelle des hôpitaux spécifiques où les gens sont...
00:43:53 Oui mais docteur, c'est-à-dire que le téléspectateur qui nous regarde,
00:43:56 il peut ressentir parfois un sentiment de lassitude en se disant
00:44:03 "à chaque drame, on nous met en avant le côté déséquilibré de l'auteur, du bourreau".
00:44:09 Non, personne ne met en avant le côté déséquilibré d'une personne.
00:44:13 On explique qu'il y a des troubles psychiatriques et à chaque fois,
00:44:17 rien ne dit que le discernement sera aboli ou altéré.
00:44:20 Par exemple, pour le terroriste de Bir Hakeim,
00:44:23 il a bien été déterminé à l'issue de la gare d'Avuc
00:44:26 qu'il y avait très peu de chances qu'il soit attesté,
00:44:29 que son discernement était aboli ou altéré.
00:44:32 Oui mais vous avez raison Sandra, sauf que le premier élément qui est apporté le soir même...
00:44:35 Mais ce n'est pas le premier élément qui est apporté, c'est dans le procureur...
00:44:39 Je ne parle pas du procureur, c'est que le soir même, lorsque sur les...
00:44:42 C'était le ministre de l'Intérieur, pour le coup.
00:44:44 Le soir même, à Bir Hakeim, on nous expliquait qu'il était fiché S
00:44:48 et qu'il avait des troubles psychiatriques lourds.
00:44:51 Voilà ce qui était présenté dans un premier temps.
00:44:54 C'était le trouble psychiatrique.
00:44:57 Mais ça c'est une lecture d'un journaliste, on explique bien qu'effectivement...
00:45:00 Dans un processus délirant, on peut avoir des convictions délirantes,
00:45:04 religieuses, politiques, de fanatisme,
00:45:07 et associer les deux.
00:45:09 À ce moment-là, est-ce qu'il y a une altération, est-ce qu'il y a une abolition ?
00:45:12 C'est la question de l'expertise.
00:45:14 Il n'y a pas si longtemps que ça,
00:45:16 quand une personne était expertisée au niveau pénal,
00:45:20 il y avait une dualité d'experts.
00:45:23 Les psychiatres, c'est comme les dinosaures, c'est un peu en disparition,
00:45:27 et de plus en plus, il n'y avait qu'une seule expertise de fait,
00:45:33 avec de temps en temps des contre-expertises, des sur-expertises.
00:45:37 Parce que c'est la loi.
00:45:39 - J'ai l'impression qu'il y a un sentiment, en fait, c'est l'impuissance.
00:45:42 C'est-à-dire, en fait, on ne peut rien faire contre ces gens-là ?
00:45:45 - Alors, normalement, lorsqu'il y a une abolition du décernement,
00:45:50 ce n'est plus du ressort de la justice, mais du ressort de la médecine,
00:45:54 avec une hospitalisation, ce qu'on appelle une hospitalisation d'office,
00:45:59 par officier ministériel, et qui sont, en général,
00:46:02 s'il y a une notion de dangerosité, dans des hôpitaux
00:46:05 qui sont régionaux, fermés, ou avec beaucoup de contraintes.
00:46:12 - Trois réactions personnelles.
00:46:15 L'intéresser, comme dit le procureur, je trouve ce terme amusant,
00:46:21 l'intéresser, bon, Dieu sait que le droit est une grande chose,
00:46:24 et que je suis en principe pour le respect de la forme,
00:46:26 mais je dois dire que je suis agacé, même exaspéré,
00:46:29 par ce respect du droit, ce respect de la forme,
00:46:31 qui amène, même lorsqu'on retrouve quelqu'un, le couteau à la main,
00:46:35 ou le revolver encore fumant, au point, on dit,
00:46:38 ah, l'homme qui est soupçonné d'avoir tué, l'homme qui est suspect d'avoir tué,
00:46:41 il semble qu'il y ait guère de doute, dans la réalité,
00:46:44 sur le statut du monsieur qui vient d'être arrêté,
00:46:47 après avoir tué sa femme et ses quatre enfants.
00:46:50 Deuxième réaction personnelle, une fois de plus se pose,
00:46:53 et n'est pas résolue, je reconnais qu'il est très difficile
00:46:55 à résoudre, le problème de la responsabilité,
00:46:59 soit au niveau pénal, soit au niveau médical,
00:47:02 des gens qui ont jugé que ce monsieur pouvait rester en circulation.
00:47:06 Mais atténuation, troisième point, j'ai trouvé très intéressant,
00:47:09 très important et très significatif, car Dieu sait que cela arrive souvent,
00:47:13 que la femme, lorsqu'elle avait reçu par mes gardes un coup de couteau
00:47:16 dans l'épaule, avait décidé de ne pas porter plainte.
00:47:19 C'est pour l'amour, cela va.
00:47:21 - Mais non, mais malheureusement...
00:47:23 - Elle expliquait qu'à ce moment-là, donc ils sont ensemble depuis 15 ans,
00:47:25 ils se sont connus très jeunes, et effectivement, à ce moment-là,
00:47:28 elle dit, il n'était pas bien depuis une semaine, il est dépressif,
00:47:32 donc elle-même semble avoir pris, effectivement,
00:47:36 cette dépression...
00:47:39 - Mais moi, ce n'est pas son avis qui m'intéresse.
00:47:41 - Mais personne ne dit que c'est faux.
00:47:43 - Non, mais pardonnez-moi, ce n'est pas l'avis de cette femme qui m'intéresse.
00:47:46 - Attendez, Rissan, moi, en tant que citoyen de base,
00:47:48 et je pense que nous sommes des millions, on se pose une question très simple,
00:47:51 à partir de combien de signaux patent, on prend des mesures
00:47:55 contre ce genre d'individu pour ne pas le laisser en liberté,
00:47:58 en contact avec cette femme qu'il a déjà agressée,
00:48:01 et des enfants, s'il est au contact d'enfants,
00:48:04 et donc on sait que ça peut avoir une issue fatale.
00:48:06 Voilà ce que se demande le citoyen de base.
00:48:08 Que cette femme soit dans une forme d'emprise ou d'excuse de son mari,
00:48:12 c'est quand même un cas extrêmement classique.
00:48:14 - Oui, c'est ce que j'allais dire.
00:48:15 C'est-à-dire que les femmes qui sont victimes de violences conjugales...
00:48:18 - Son avis ne l'intéresse pas, parce que cette femme a excusé leur bourreau,
00:48:20 leur agresseur...
00:48:21 - Voilà, c'est ça qu'ils vont dire, mais il était...
00:48:23 - Ça ne va pas, ça ne va pas.
00:48:24 - J'étais pas agréable avec lui, ou alors ça n'allait pas au travail,
00:48:26 ou il était dans des conditions d'extrême stress,
00:48:29 c'est-à-dire qu'ils vont trouver des excuses en quelque sorte...
00:48:32 - Mais c'est humain, bien sûr que c'est humain.
00:48:34 - Docteur ?
00:48:35 - Moi, ce que je voulais dire, c'est que...
00:48:37 J'étais étonné la première fois où il a été interpellé,
00:48:40 et semble-t-il non condamné,
00:48:44 qu'il n'y ait pas eu d'obligation ou d'injonction de soi.
00:48:47 - Ah, c'était ma question.
00:48:48 - Ça, c'est quelque chose d'absolument fondamental.
00:48:50 L'injonction, c'est une décision judiciaire.
00:48:53 C'est le juge qui prononce l'injonction.
00:48:56 L'obligation, c'est en général, quand quelqu'un est en détention,
00:49:00 que ce soit préventive ou finale,
00:49:04 on lui dit, ben voilà, si...
00:49:07 Je vais faire du mauvais humour,
00:49:09 si vous êtes bien gentil, bien compliant,
00:49:11 on va atténuer, vous allez pouvoir sortir, etc.
00:49:14 Ça, c'est l'obligation.
00:49:15 L'injonction, c'est une obligation légale.
00:49:18 Là, moi, je suis étonné quand même que, vu ce qui s'est passé,
00:49:23 au décours de tout ça, il n'y a pas eu d'injonction.
00:49:25 Je suis étonné.
00:49:26 Il y a une chose aussi, moi, qui m'étonne,
00:49:28 cette personne a 33 ans.
00:49:30 Il est passé à l'AC, la première fois,
00:49:32 il avait à peu près 20 et quelques années.
00:49:34 On sait très bien que la remodélisation cérébrale,
00:49:39 chez l'adolescent, l'adolescent, ça va jusqu'à 24, 25 ans, quand même.
00:49:43 Il ne faut pas oublier, on n'est pas...
00:49:44 C'est pas parce qu'on est majeur.
00:49:46 Moi, j'étais majeur à 21 ans et pas à 18 ans.
00:49:49 C'est pas parce qu'on a 18 ou 21 ans qu'on est adulte.
00:49:52 La remodélisation cérébrale, à ce moment-là,
00:49:55 peut déclencher des processus de désorganisation cérébrale,
00:50:00 de type psychose, qui peuvent être éventuellement aussi
00:50:03 potentialisés, il faudrait le savoir, par éventuellement
00:50:05 des produits qui ne sont pas vendus, en général,
00:50:07 chez les marchands de tabac ou autres,
00:50:09 qui peuvent éventuellement provoquer,
00:50:11 non pas provoquer, mais, dans une situation pré-morbide,
00:50:14 la révéler.
00:50:16 - Est-ce qu'il y a des soins, pour le type de pathologie dont on s'offre,
00:50:19 est-ce qu'il y a des soins qui permettent à cette personne
00:50:22 de ne plus être dangereuse, d'avoir une vie,
00:50:25 on va l'étaler, normale ?
00:50:27 - Ce qu'on appelle les traitements anti-psychotiques.
00:50:29 J'ai travaillé dessus, j'ai fait des expérimentations dessus,
00:50:31 dans les services, etc.
00:50:33 Il y en a qui marchent parfaitement bien.
00:50:36 Ils marchent, en général, tout le temps.
00:50:41 Mais ils marchent moins bien dès que la personne,
00:50:45 elle-même, décide de baisser son traitement ou de l'arrêter,
00:50:48 ou fait croire à son psychiatre ou à son médecin traitant
00:50:52 que, comme tout va bien, on peut diminuer le traitement.
00:50:54 Chaque fois qu'on baisse ou modifie un traitement,
00:50:57 il y a une résurgence des troubles psychotiques.
00:50:59 Tout le temps, tout le temps, tout le temps.
00:51:01 - En 2017, d'ailleurs, quand il poignarde sa femme,
00:51:04 elle explique aux policiers, quand elle est entendue,
00:51:06 qu'il avait arrêté son traitement depuis quelques temps.
00:51:08 - Ah, d'accord.
00:51:09 - Là, ça pose une vraie question.
00:51:11 - C'était le cas du terroriste d'Arras, Sauf Erreur.
00:51:13 - Comment ?
00:51:14 - C'était le cas du terroriste d'Arras, Sauf Erreur.
00:51:16 - Oui, bien sûr.
00:51:17 - Il a été dérompu de lui-même, son...
00:51:19 - Non, vous vous confondez avec...
00:51:20 Mais c'est pour ça que, maintenant, il perd.
00:51:22 C'est Birakem.
00:51:23 - C'est Birakem, autant pour moi.
00:51:24 - C'est Birakem qui était suivi pour des troubles psychotiques.
00:51:26 - Un petit trédicatif, il faut expliquer aussi
00:51:27 que les traitements anti-psychotiques,
00:51:29 c'est des traitements qui sont assez bizarres.
00:51:31 - Oui, mais a priori, pour Birakem,
00:51:32 on lui a dit qu'il y a un lien entre sa maladie psychiatrique
00:51:35 et son passage à l'acte.
00:51:36 C'est pour ça qu'il faut faire vraiment la différence
00:51:38 entre ceux pour lesquels la trouble psychiatrique
00:51:41 a un impact sur le passage à l'acte
00:51:44 et ceux où ça ne s'ouvre pas pour le cas.
00:51:47 - J'ai pas entendu, pardonnez-moi, Sandra.
00:51:48 Pour l'instant, les éléments de l'enquête permettent de dire
00:51:50 qu'il y aurait un lien entre ses troubles psychiatriques
00:51:53 et son passage à l'acte, c'est ça ?
00:51:54 - Pour Birakem ?
00:51:55 - Oui.
00:51:56 - Non, nous, ce qu'on a eu de source proche du dossier,
00:51:59 c'est qu'au terme de sa garde à vue,
00:52:01 il semblait qu'il n'y avait pas de lien
00:52:03 entre sa maladie psychiatrique et son passage à l'acte.
00:52:05 - D'accord, parce que je n'avais pas compris.
00:52:06 - Donc, rien ne disait qu'il y aurait eu une altération,
00:52:08 une évolution du 8e règne.
00:52:09 - Oui, parce qu'on pouvait parler de troubles psychiatriques,
00:52:11 mais pour Birakem, il a retrouvé un peu ses esprits
00:52:16 pour prêter allégeance à Dajez dans une vidéo,
00:52:19 il a retrouvé un peu ses esprits pour frapper sur...
00:52:21 - Mais c'est aussi pour ça qu'on n'a pas pu l'hospitaliser
00:52:23 sous contrainte avant, parce qu'il n'était pas en situation
00:52:25 de crise psychique.
00:52:27 - Mais l'attaque de Birakem, le lieu est un lieu
00:52:30 qui n'est pas choisi au hasard.
00:52:32 C'est un point central du tourisme, c'est là...
00:52:35 Enfin voilà, c'est pour ça que ça nous avait interpellés.
00:52:37 - Une minute et après, on vous laisse, Patrick Courdet.
00:52:39 - Très rapidement, ce qui est très important
00:52:41 avec les traitements anti-psychotiques,
00:52:43 le traitement, ça met plusieurs jours,
00:52:45 plusieurs semaines à être efficace,
00:52:47 et lorsque le traitement est arrêté,
00:52:49 pendant plusieurs jours, plusieurs semaines,
00:52:51 voire deux mois, tout va très bien.
00:52:53 Et le patient dit "j'ai bien fait d'arrêter le traitement
00:52:55 puisque je vais parfaitement bien, en fin de compte,
00:52:57 on me droguait, j'arrête les traitements".
00:52:59 Et à ce moment-là, petit à petit, il y a une résurgence
00:53:01 du processus psychotique qui fait qu'il y a une fluorescence,
00:53:05 pour lui, on a l'impression d'une...
00:53:07 soit une schizophrénie dysthymique,
00:53:09 soit une schizophrénie paranoïde,
00:53:11 je ne sais pas, mais à ce moment-là,
00:53:13 il y a une efflorescence des poubles
00:53:15 parce que le traitement a été arrêté
00:53:17 quelques semaines, quelques mois avant,
00:53:19 et que petit à petit, tout est revenu
00:53:21 comme à l'état initial.
00:53:23 - Ça pose quand même la question de la contrainte
00:53:25 et même de l'indigènement.
00:53:27 Ecoutez, franchement, il y a quelque chose qui ne va pas.
00:53:29 Dans le cas de Maud, c'est dément.
00:53:31 Cet homme n'est pas été obligé,
00:53:33 de la manière la plus stricte possible,
00:53:35 à se soigner ou même d'être éloigné de sa famille,
00:53:39 est incompréhensible.
00:53:41 On ne peut pas se contenter de dire
00:53:43 "On verra ça au prochain fait divers".
00:53:45 - Il n'y a pas eu d'injonction.
00:53:47 - On suivra ce fait avec une grande attention.
00:53:51 - Merci beaucoup, Sandra Buisson.
00:53:53 Peut-être qu'on vous retrouvera entre 10h30 et 11h,
00:53:55 parce qu'on va peut-être parler aussi
00:53:57 de la guerre contre la drogue à Marseille
00:53:59 et ses nouveaux règlements de comptes.
00:54:01 Merci, docteur.
00:54:03 - C'est un plaisir.
00:54:05 - Le plaisir est partagé,
00:54:07 même dans ces conditions parfois très lourdes.
00:54:09 On va recevoir dans un instant,
00:54:11 et ça va nous permettre de respirer un petit peu,
00:54:13 l'arrière-petite-fille de Gustave Eiffel.
00:54:17 - Ah !
00:54:19 - Vous savez pourquoi ?
00:54:21 - Il fait 100 ans.
00:54:23 - Exactement.
00:54:25 On arrive dans un instant.
00:54:29 - Il est quasiment 10h sur CNews.
00:54:31 L'information, c'est avec Sommeil à l'habit.
00:54:33 - Israël multiplie les frappes sur la bande de Gaza
00:54:38 et selon l'armée israélienne,
00:54:40 l'opération militaire contre le Hamas
00:54:42 pourrait durer encore, je cite, "de nombreux mois".
00:54:44 Et cela en dépit des préoccupations humanitaires
00:54:46 de la communauté internationale.
00:54:48 Paris, de son côté, se dit gravement préoccupé
00:54:51 par la situation.
00:54:53 Comme il l'avait annoncé au lendemain du vote,
00:54:55 Emmanuel Macron a saisi le Conseil constitutionnel
00:54:58 concernant la loi immigration.
00:55:00 Le chef de l'État explique avoir saisi les "sages, je cite,
00:55:02 "eux égards à l'ampleur de l'évolution du texte
00:55:05 "par rapport à sa version initiale
00:55:07 "et à l'importance pour notre nation
00:55:09 "des droits et principes constitutionnels en cause".
00:55:12 Et puis, l'UFC, que choisir, dénonce la flambée
00:55:14 des prix des hôtels pour les JO de Paris 2024.
00:55:17 Certains hôteliers du parcours n'ont pas hésité
00:55:19 à tripler leurs tarifs pour la période,
00:55:21 mais également à durcir leurs conditions de réservation.
00:55:24 Il vous faudra donc débourser plus de 1000 euros en moyenne
00:55:27 pour une nuit dans certains hôtels du parcours
00:55:29 lors de la cérémonie d'ouverture le 26 juillet prochain.
00:55:33 - Non, le Dominique Jammet, Eric Teigner, Philippe Guibert.
00:55:38 Nous sommes également avec Jérôme Béglé et Myriam Larnodi-Effel.
00:55:43 L'arrière-petite-fille de Gustave Effel va nous rejoindre dans un instant.
00:55:48 L'ingénieur Gustave Effel, connu évidemment dans le monde entier,
00:55:51 est mort il y a tout juste 100 ans.
00:55:54 C'était le 27 décembre 1923.
00:55:57 Et c'est lui qui a produit la plus belle chose dans Paris ou pas ?
00:56:03 - Ce n'était pas le sentiment de ses contemporains.
00:56:06 - Non, c'est vrai. Ça ne devait pas rester.
00:56:09 - On s'y habituait.
00:56:10 - On s'y habituait ? - On s'y habituait, oui.
00:56:12 - Vous ne trouvez pas ça beau, Dominique Jammet ?
00:56:13 - Mais si, si. - Ah, quand même !
00:56:15 - Parce que je suis encore un petit peu d'aujourd'hui.
00:56:17 Donc j'adhère à la société.
00:56:20 - On regarde le sujet et on reçoit Mme Larnodi-Effel dans un instant.
00:56:25 - C'est très discutable.
00:56:27 Génie, visionnaire, symbole de la France,
00:56:30 autant de mots pour décrire Gustave Effel.
00:56:33 100 ans après sa mort, il est reconnu dans le monde entier,
00:56:36 surtout pour sa célèbre tour, construite en 1889 pour l'Exposition universelle.
00:56:42 - Un génie, un créatif, donc un ingénieur créatif et avant-gardiste.
00:56:49 C'est tout le symbole de Paris.
00:56:52 La tour Eiffel, c'est la première chose qui viendra à l'esprit
00:56:54 pour les gens qui vivent à l'étranger.
00:56:56 Aujourd'hui, nous lui devons un vaste patrimoine architectural
00:56:59 avec des centaines de constructions sur tous les continents et notamment des ponts.
00:57:03 - Il est certainement un visionnaire.
00:57:07 Il a réussi à relever un grand nombre de défis
00:57:13 et notamment des records de hauteur
00:57:16 à la fois à travers des projets de viaduc de ponts
00:57:23 comme le pont sur le Douro, le viaduc de Garaby,
00:57:27 mais bien sûr la tour Eiffel qui couronne toute sa carrière de constructeur.
00:57:33 Mais Gustave Eiffel a aussi plusieurs inventions scientifiques à son actif
00:57:37 dans les domaines de la météorologie et de l'aérodynamisme.
00:57:41 Autant d'innovations qui ont poussé ses descendants
00:57:44 à demander son entrée au Panthéon.
00:57:47 - Bonjour Myriam Larnaudi-Eiffel.
00:57:50 Vous êtes, je le disais, l'arrière petite fille de l'homme
00:57:54 qui a construit la plus belle chose dans Paris.
00:57:56 - Arrière, arrière, pour être plus précise.
00:57:59 Il s'agissait du grand-père de ma grand-mère, décédée en 1923.
00:58:05 - Vous êtes très présente actuellement dans les médias
00:58:10 et vous demandez la panthéonisation de Gustave Eiffel. Pourquoi ?
00:58:13 - Ecoutez, cette idée a mûri au sein de notre famille, en particulier cette année.
00:58:20 Il nous semblait non seulement intéressant, mais légitime
00:58:24 de proposer la panthéonisation, ou en tout cas la candidature
00:58:28 à la panthéonisation de Gustave Eiffel,
00:58:31 considérant que la communauté scientifique est insuffisamment représentée
00:58:36 dans le Panthéon français et pensant que Gustave Eiffel, en éclaireur,
00:58:40 pourrait porter finalement cette remise en lumière
00:58:45 de la communauté scientifique française.
00:58:47 - J'imagine que l'histoire de la Tour Eiffel, sa construction,
00:58:50 se transmet également de génération en génération.
00:58:54 Peut-être que vous avez des informations que nous n'avons pas.
00:58:57 Qu'est-ce que vous pouviez vous dire en famille sur cette construction de la Tour Eiffel ?
00:59:03 - Cette année est vécue pour nous de façon très particulière.
00:59:07 Vous comprendrez le lien d'intériorité qui unit notre famille à notre grand-père,
00:59:11 mais également la volonté de lui rendre hommage par un approfondissement
00:59:15 de la connaissance de son œuvre.
00:59:17 La Tour, finalement, est l'œuvre majeure, la plus connue,
00:59:20 seul monument qui porte le nom de son constructeur.
00:59:23 Ce sont des choses importantes à redire.
00:59:26 Très connue, trop connue, pas assez peut-être dans certains de ses secrets,
00:59:31 et surtout dans la vie de l'homme qui a construit la Tour,
00:59:35 parce que finalement, souvent, la Tour précède largement la notoriété d'Eiffel,
00:59:41 connue pour sa Tour, mais pas forcément pour le nombre d'œuvres,
00:59:44 plus de 500 œuvres qu'il a pu réaliser dans le monde entier.
00:59:47 - Vous dites qu'on ne connaît pas suffisamment ses secrets.
00:59:51 Moi, j'ai besoin d'en avoir un, de secret.
00:59:54 - Les secrets, ce sera surtout l'ingénieur à la recherche de défis
01:00:03 les plus incroyables les uns que les autres.
01:00:06 L'homme ne se livre pas, particulièrement, même parmi les siens.
01:00:12 C'est un excellent père de famille.
01:00:15 Il a un vrai sens de sa famille, il aime son intimité.
01:00:20 Et le soir, justement, de ce 27 décembre 1923,
01:00:24 il va s'éteindre dans son hôtel particulier de la rue Rabelais,
01:00:27 entouré des siens, parce que la famille compte beaucoup pour lui.
01:00:31 - Il faut dire aux téléspectateurs, et dites-moi si je me trompe,
01:00:35 que la construction de la Tour Eiffel,
01:00:38 lors de la construction, il n'y a pas eu un accident mortel.
01:00:42 - Absolument.
01:00:43 - Je crois qu'il n'y a eu pas d'accident de chantier,
01:00:46 mais il y a eu une personne qui est décédée, mais c'était un suicide,
01:00:48 ça n'avait rien à voir avec la construction.
01:00:50 - Exactement.
01:00:51 Ça aussi, ça fait vraiment partie des choses qu'il faut relever
01:00:54 quand on repart dans cette époque.
01:00:58 - Par la rogner, hein.
01:00:59 - Voilà. L'incroyable défi que ça représente,
01:01:01 cette course à la hauteur, 250 ouvriers sur ce chantier,
01:01:05 qui au départ est un marécage, le Champ de Mars,
01:01:08 avec, je dirais, toute la difficulté de foncer des piles
01:01:11 dans ce terrain marécageux en Bordeaux-Seine,
01:01:13 et ensuite de faire cette fameuse tour de 1000 pieds.
01:01:16 C'est incroyable.
01:01:17 Et effectivement, la gestion du chantier, Gustave Eiffel l'a à cœur.
01:01:20 Il n'y a pas de victime.
01:01:21 Tout est très, très bien organisé, au millimètre près.
01:01:24 - Je regardais le... Parce qu'il y a eu un film sur la construction.
01:01:30 - "Le Grand Baurisme". - Exactement.
01:01:31 - Oui, lui qui jouait.
01:01:32 - "Martin Bourboulon".
01:01:33 Mais c'était plus sur la romance.
01:01:35 Qu'est-ce que vous en avez pensé de ce film, Eiffel, sorti en 2021 ?
01:01:38 - Alors, nous avons été sollicités par...
01:01:40 - Ah, vous avez été sollicités ?
01:01:41 - Martin Bourboulon et son équipe, une fois le film terminé.
01:01:44 - Ah, bah...
01:01:45 - Toujours bon.
01:01:47 - On a été sollicités pour être les premiers à le voir,
01:01:49 mais on n'avait rien le droit de dire.
01:01:51 - La liberté du réalisateur était pleine et entière.
01:01:53 - Mais est-ce que vous trouvez que ça rejoint les peuples ?
01:01:56 - Je dirais que pour une fiction qui a un intérêt,
01:01:58 c'est que pour nous s'en dégage une attitude,
01:02:01 un portrait positif de l'entrepreneur français.
01:02:05 Nous ne cautionnerons pas la fiction,
01:02:07 et notamment l'intrigue amoureuse telle qu'elle a été conçue par Martin Bourboulon,
01:02:11 qui n'appartient pas à l'histoire,
01:02:13 même si elle prend racine dans un fait réel,
01:02:16 qui est la rencontre de Gustave avec Adrienne,
01:02:19 qui je dirais est une jeune fille qu'il apprécie beaucoup,
01:02:24 mais ce n'est pas la seule qu'il rencontre à cette époque.
01:02:28 - Ah oui, mais...
01:02:29 - Et surtout, il ne la rencontrera pas après son veuvage,
01:02:32 parce qu'il est veuve très jeune, à l'âge de 43 ans,
01:02:34 il ne se remariera pas et ne la rencontrera pas.
01:02:36 - Mais pour ce qui concerne la tour,
01:02:37 ça rend quand même bien compte des conditions dantesques du projet.
01:02:41 Parce qu'en effet, c'est un marécage,
01:02:43 et ils doivent même, parfois, on le voit bien dans le film,
01:02:46 résoudre des problèmes qui se posent immédiatement,
01:02:48 auxquels ils n'ont pas forcément pensé.
01:02:50 Et c'est non seulement un génie de la conception,
01:02:52 mais de la réaction, ce qui est quand même autre chose.
01:02:54 - Je suis tout à fait d'accord avec vous,
01:02:55 et ce film est intéressant, notamment de ce point de vue-là.
01:02:58 Je soulignerai d'autant fort celui du pont de Bordeaux,
01:03:01 où on le voit, effectivement, commencer sa carrière à l'âge de 26 ans,
01:03:05 c'est quand même jeune, pour relever le défi d'un pont,
01:03:07 le plus long pont d'Europe, 504 mètres de long,
01:03:10 foncer des piles, déjà, dans le fleuve.
01:03:12 Et cette technique va lui servir pour la tour.
01:03:14 Être un chef de chantier, il faut s'imposer dans son équipe,
01:03:16 il est très jeune.
01:03:17 La construction du premier étage est tout aussi bien faite.
01:03:20 Et la fondation des piles, on retrouve une séquence très intéressante,
01:03:23 dans ces caissons hyper-bares, où il descend,
01:03:25 et notamment avec le ministre Lecroy,
01:03:27 pour démontrer que c'est viable et qu'on peut travailler de cette façon-là.
01:03:30 Et la jonction des premiers étages est très spectaculaire,
01:03:33 et fait de ce film un film intéressant, sur ce plan-là, historiquement.
01:03:36 Merci.
01:03:37 - Le film rend très bien compte aussi de la levée de bouclier du monde artistique,
01:03:40 contre cette tourbe, à part un ou deux ministres,
01:03:44 et quelques fonctionnaires, personne n'en voulait.
01:03:46 Il y a cette anecdote assez célèbre,
01:03:47 parmi les opposants les plus virulents, il y avait Guy de Maupassant,
01:03:50 et une fois que la tour est élevée,
01:03:53 on voit souvent Maupassant déjeuner dans un des restaurants du premier étage.
01:03:56 Alors on lui dit "mais pourquoi vous êtes là ?"
01:03:58 Il répond "c'est le seul endroit de la ville où je ne la vois pas".
01:04:01 - C'est très bien dit.
01:04:02 Est-ce que vous me permettez, vraiment, c'est juste un ressenti,
01:04:07 lorsque j'ai vu la photo de votre arrière-arrière-grand-père,
01:04:11 je trouvais qu'il y avait un air de ressemblance.
01:04:14 Est-ce que quand vous voyez les photos de Gustave Eiffel,
01:04:16 vous vous dites "c'est vrai qu'on ressent qu'il y a un trait familier" ?
01:04:20 - Il y a encore des traits de famille, c'est loin, mais ça n'est pas si loin.
01:04:24 Certains de mes proches, cousins, enfants, lui ressemblent.
01:04:29 Et nous avons toujours plaisir à retrouver son regard,
01:04:31 la couleur de ses yeux, sa paupière légèrement tombante,
01:04:34 et surtout aussi sa joie de vivre.
01:04:38 C'était un bourguignon, il aimait la vie,
01:04:40 toute son enfance le démontre,
01:04:42 et également son amour pour le théâtre.
01:04:45 Il va faire notamment de ses anniversaires le 15 décembre des temps de théâtre.
01:04:49 Et ça, nous aimons beaucoup le rappeler.
01:04:51 - Myriam Larnodi Eiffel, l'arrière-arrière-petite-fille de Gustave Eiffel,
01:04:55 est avec nous.
01:04:56 Vous restez jusqu'à 10h30 et ensuite on ne vous sollicite pas.
01:05:00 Vous avez pu échanger avec le président de la République sur la panthéonisation ou pas ?
01:05:04 - Nous sommes en lien avec son chef de cabinet.
01:05:07 Nous souhaitons vraiment être reçus.
01:05:10 Ce serait une formidable occasion d'échanger.
01:05:12 - Vous n'allez pas à l'Elysée aujourd'hui ?
01:05:14 - Non, aujourd'hui je vais à Levallois-Perret.
01:05:17 Me recueillir sur sa tombe avec ma famille.
01:05:19 - Et si je ne dis pas de bêtises, c'était à Levallois-Perret
01:05:21 qu'il y avait justement l'une des structures pour la construction ?
01:05:26 - Alors il y avait ses ateliers.
01:05:28 - Ses ateliers.
01:05:29 - Il y a vécu et ensuite effectivement se trouve là sa sépulture.
01:05:33 - Il n'y a pas d'atelier dans le 16ème, près de la rue Boileau ?
01:05:36 Une soufflerie ?
01:05:37 - Absolument !
01:05:38 Une soufflerie, je vous recommande la visite.
01:05:40 C'est un endroit formidable.
01:05:42 - Vous connaissez bien le 16ème ?
01:05:44 - Il l'a visité.
01:05:45 - C'est ce que j'avais entendu dire, oui.
01:05:47 - Cette soufflerie, c'est le transfert d'une soufflerie
01:05:49 qu'il avait installée au pied de la tour Eiffel.
01:05:51 Alors qu'après son inauguration, il cherche à l'utiliser sur le plan spatial.
01:05:54 - Et j'imagine qu'il y a un événement quand même
01:05:57 qui est organisé par la mairie de Paris dans l'après-midi ?
01:06:00 - Nous avons tout au long de cette année célébré ce centenaire.
01:06:03 Enfin, il n'y a pas que la journée d'aujourd'hui.
01:06:05 - Il y a du biche au mont aussi qu'on lui doit.
01:06:07 C'est un endroit merveilleux.
01:06:09 - Allez-y, allez-y.
01:06:11 - Je citerai la diversité de son œuvre.
01:06:14 25 années de construction de pont, la statue de la liberté,
01:06:17 la coupole, l'observatoire de Nice,
01:06:19 des ponts portatifs en Indochine, en Amérique du Sud.
01:06:23 Tout ça est passionnant.
01:06:25 Une magnifique gare à Budapest.
01:06:27 Et ensuite, après la tour, un tournant pris vers une carrière de chercheur
01:06:31 où toutes ces recherches en météorologie, aéronautique, gravité,
01:06:35 sud-décor, ouvrent vraiment la science vers l'aube du XXe siècle.
01:06:39 Et notamment l'aviation française.
01:06:41 N'oublions pas que Gustave Eiffel a conçu un avion
01:06:43 et que grâce à ses recherches, il va aider des gens comme Breguet, Blériot
01:06:47 à développer l'aviation française.
01:06:49 C'est très important de le signaler.
01:06:51 - C'est un tour qui cache la forêt.
01:06:53 - Un vrai arbre qui cache la forêt.
01:06:55 - Et vous avez face à vous, Mme Larnodi-Eiffel,
01:06:57 l'architecte de Paris Match,
01:06:59 qui construit chaque semaine le journal Jérôme Béglé.
01:07:03 - Merci, parce que ça nous fait du bien aussi de prendre un peu de hauteur.
01:07:07 Et là, il y en a de la hauteur.
01:07:09 On aurait pu faire d'ailleurs un petit quiz Tour Eiffel.
01:07:11 - Je crois qu'il faut militer pour cette affaire de panthéonisation.
01:07:15 - C'est une excellente idée.
01:07:17 - Bien sûr, vous avez entièrement raison.
01:07:19 - En tant que scientifique, en tant qu'artiste, je suis d'eux.
01:07:23 - Revenons à l'actualité, si vous me permettez.
01:07:25 Je vous propose qu'on revienne sur Montargis,
01:07:27 qui est une ville qui a été frappée lourdement par les émeutes
01:07:31 il y a tout juste six mois.
01:07:33 Je rappelle que lors des émeutes, en trois fois moins de temps,
01:07:36 il y a eu trois fois plus de dégâts qu'en 2005.
01:07:38 Et que vous avez des commerçants aujourd'hui
01:07:41 qui n'ont toujours pas pu reprendre leur activité.
01:07:44 Et vous avez encore les stigmates de ces émeutes dans la ville de Montargis.
01:07:48 Nos équipes étaient sur place, Dounia Tangour, Chloé Tarka.
01:07:51 Merci encore, Myriam Larnodi-Eiffel.
01:07:54 - Merci à vous.
01:07:57 - Dans la nuit du 29 au 30 juin, les émeutiers avaient mis à sac
01:08:01 une soixantaine de magasins du centre-ville de Montargis.
01:08:04 Six mois plus tard, les planches de bois continuent à faire office de vitrine.
01:08:09 Pascale, montargeoise depuis toujours et agent d'assurance,
01:08:12 constate l'ampleur des dégâts.
01:08:14 - Cette boutique en bois, une des plus vieilles de Montargis,
01:08:19 a entièrement brûlé, vous pouvez le constater.
01:08:22 Donc elle n'a pas pu rouvrir suite aux émeutes.
01:08:25 - Pour Noël, la mairie a décidé de placer ce sapin de 6 m de haut
01:08:30 en lieu et place de l'ancienne pharmacie détruite par les flammes lors des émeutes.
01:08:35 - Ça égaye un petit peu, c'est sympa ce qu'ils ont fait la mairie ou la ville.
01:08:40 Je trouve ça magnifique, mais bon, voilà, ça touche énormément quand même
01:08:44 au sujet de la pharmacie, ça ne la remplace pas.
01:08:47 - Dans l'immeuble mitoyen, Hélène vivait depuis 60 ans.
01:08:51 Son logement a lui aussi été détruit par le feu.
01:08:55 Avec toutes ses affaires, ses souvenirs, actuellement relogé,
01:08:59 elle ne s'est toujours pas remise de ce qui est arrivé.
01:09:03 - Je n'ai jamais été très en colère, j'ai dit que les jeunes qui ont fait ça,
01:09:07 ils ne savent même pas ce qu'ils ont fait.
01:09:09 Ils ne savent pas ce qu'ils ont fait et pourquoi ils ont fait ça.
01:09:11 Ils ne pourraient pas me le dire.
01:09:12 Ils ont besoin d'argent, ils ont besoin de quelque chose, je ne sais pas.
01:09:15 - Ça leur rapporte quoi ?
01:09:17 - Un an ou deux de prison et encore, ils ne les feront jamais.
01:09:20 Mais moi, ça ne fait pas un an que je suis là,
01:09:22 je suis déjà en prison.
01:09:24 - Début décembre, le tribunal de Montargy a condamné six hommes
01:09:28 à des peines de prison ferme allant de 12 à 24 mois
01:09:32 pour avoir participé aux émeutes.
01:09:35 - Il y a un mot qui me vient à l'esprit, injustice.
01:09:38 Injustice pour ces gens qui ont vu leur vie basculer
01:09:41 avec des émeutiers que certains du syndicat de la magistrature
01:09:45 appellent des révoltés par idéologie.
01:09:48 - Ces gens-là ne vont pas faire un jour en prison.
01:09:50 Quand vous êtes condamné à six mois de prison ferme,
01:09:53 il y a rarement des dates dépôts dans cette histoire.
01:09:55 - Vous avez mis le doigt sur le scandale.
01:09:57 Ces gens-là qui sont des pillards, des voleurs,
01:10:00 sont rebaptisés en militants politiques de la cause des banlieues.
01:10:03 Ils n'ont aucune cause.
01:10:04 Ils cherchent juste à faire main basse sur ce qu'ils trouvent
01:10:07 et ils n'en ont rien à faire des conséquences chez certaines personnes
01:10:11 et des conséquences qui vont être irrémédiables.
01:10:13 Il y a une forme de glorification du voyou par une certaine gauche.
01:10:17 La gauche n'existe plus.
01:10:18 Par une certaine extrême gauche que je trouve absolument révoltante.
01:10:21 Nommons pour commencer les choses pour ce qu'elles sont.
01:10:24 Nommons les gens pour ce qu'ils sont, en l'occurrence des voleurs et des pillards.
01:10:27 On aura déjà fait une partie du travail.
01:10:29 - Bien sûr, parce que là vous entendez parfois des jeunes.
01:10:31 Vous savez, les jeunes qui ont cassé...
01:10:33 Non, c'est des délinquants, des émeutiers, des pillards, des voleurs.
01:10:36 Et ils méritent d'être lourdement condamnés.
01:10:39 Ils n'en ont pas forcément été lourdement.
01:10:41 Jérôme Béglé, vous soufflez. Pourquoi donc ?
01:10:43 - Parce que je trouve que ce qui est très important, c'est le vocabulaire.
01:10:45 Je rêve d'écrire un livre qui donnerait les nouvelles définitions
01:10:50 dans la novlangue de gauche ou journalistico de gauche.
01:10:53 Effectivement, il n'y a plus de délinquants, il y a des jeunes.
01:10:57 Il y a comme ça une centaine de mots qui ont été totalement dévoyés.
01:11:00 Par exemple, le mot fasciste, le mot raciste, c'est plus ce que ça veut dire étymologiquement
01:11:04 quand on se plonge dans un littré ou dans un dictionnaire d'il y a 25 ans.
01:11:07 Ça avait un sens particulier.
01:11:09 Et cette façon de renommer les choses pour les rendre ou plus graves ou moins graves
01:11:13 selon de quel côté de la barrière vous vous trouvez, c'est une des plaies de ces années.
01:11:18 - Pour Livre Noir, vous avez fait de nombreux reportages dans ces quartiers
01:11:21 qui ont été touchés par les émeutes.
01:11:23 - Oui, dans beaucoup d'endroits, parce que la spécificité quand même
01:11:25 de ces émeutes du mois de juin, c'est qu'on a compris qu'en fait,
01:11:27 ça n'était plus catégorisé uniquement sur le 93 ou sur Marseille,
01:11:31 mais sur l'ensemble du territoire.
01:11:33 Et Montargis, je trouve que c'est un cas pratique très intéressant
01:11:35 pour plusieurs raisons. D'abord, parce qu'il y a eu seulement sept interpellations,
01:11:38 six condamnations, mais le septième, il n'y avait pas assez de preuves d'ADN notamment.
01:11:42 Sur 200 émeutiers. Donc c'est-à-dire qu'aujourd'hui, on est sur un taux de 5%
01:11:46 de personnes qui sont arrêtées puis condamnées.
01:11:48 Effectivement, les condamnations, on n'est pas sûr qu'ils le fassent.
01:11:50 - C'est important de le dire.
01:11:51 - Le deuxième élément, c'est que vous pouvez vous replonger,
01:11:53 moi je suis un peu lié justement à les décisions de justice, etc.
01:11:56 On voit que Nahel n'est jamais cité dans cette affaire.
01:11:58 C'est-à-dire qu'en fait, on expliquait que beaucoup s'étaient révoltés
01:12:02 contre l'assassinat, entre guillemets, du jeune Nahel par un policier.
01:12:05 Et en fait, ça montrait tout simplement parce que beaucoup de gens ne le savaient pas,
01:12:09 ne connaissaient pas Nahel, qu'en fait, ce sont des populations
01:12:12 qui attendent cela aussi et au moment où il y a simplement une étincelle,
01:12:15 eh bien, ils vont tomber dans une logique de pillage,
01:12:17 ce qui veut dire que ça pourra arriver à nouveau demain.
01:12:19 Et le dernier point très intéressant lorsque vous lisez, c'est que sur les 6,
01:12:22 il n'y en a seulement un qui s'est excusé, qui a dit qu'il n'aurait pas dû le faire,
01:12:26 qui s'est laissé embrigader. Les autres, ils n'ont cessé de dire
01:12:29 "non, je n'étais pas là, je me suis retrouvé au mauvais endroit, au mauvais moment".
01:12:33 Donc il n'y a absolument aucune conscience.
01:12:35 On voit aussi qu'ils ont une véritable, par rapport aux juges,
01:12:37 ils ont une posture d'insolence, en fait.
01:12:39 Donc c'est-à-dire que ce sont des jeunes aussi qui, demain, vont recommencer
01:12:42 parce qu'ils n'ont pas de conscience du crime.
01:12:44 En fait, je rêverais que dans les rues de Montargis, on voit ces émeutiers,
01:12:47 ces délinquants, en train de repeindre ce qu'ils ont saccagé,
01:12:50 en train de remettre les vitres.
01:12:52 - C'est une très bonne idée. - Bien évidemment, mais c'est ça
01:12:54 qu'il faut faire dans toute la France. Il y a eu trois mensonges pendant les émeutes.
01:12:57 Il y a eu, ils ont, c'est le mensonge politique, l'idéologie,
01:13:00 c'est-à-dire c'est une révolte après la mort ou l'assassinat,
01:13:04 comme vous avez dit, de Nahel, parce que c'était présenté comme un assassinat.
01:13:08 Il y avait beaucoup de Matteo et Kevin dans les émeutiers, c'est faux.
01:13:12 Et il y avait énormément de mineurs.
01:13:14 Il s'avère que majoritairement, ils avaient entre 18 et 24 ans,
01:13:19 donc ils n'étaient pas mineurs. Dominique, viens ensuite.
01:13:22 - Ce qui me frappe dans le témoignage de la dame de Montargis
01:13:25 qu'on vient d'entendre et qui ne s'est pas remise de ces incidents
01:13:28 et qui reste en colère, c'est ce qu'elle a dit, en effet,
01:13:31 ils ne savent pas ce qu'ils font. Et on ne peut pas ne pas penser
01:13:34 au magnifique poème de Victor Hugo, vous savez,
01:13:36 "L'incendie de la bibliothèque", où le poète développe sur 150 vers
01:13:41 l'idée que c'est monstrueux d'incendier une bibliothèque,
01:13:45 qu'on tue le savoir, qu'on tue le passé, qu'on tue les grands hommes, etc.
01:13:49 Il énumère toutes les bonnes raisons qu'on a de qualifier
01:13:53 d'incendiaires criminels les gens qui font cela.
01:13:56 Et il y a une réplique du coupable de l'incendie de la bibliothèque,
01:14:00 je ne sais pas lire.
01:14:02 On écoute le maire de Montargis, c'était en juin dernier,
01:14:04 on n'avait pu l'interroger, il était très en colère justement
01:14:07 parce qu'il y avait déjà le débat, il y a aussi beaucoup de matériaux
01:14:11 qui vivent dans les émeutiers, ce sont des jeunes, ils sont perdus.
01:14:15 Écoutez, il ne tenait pas ses propos là, le maire.
01:14:18 On est en une situation complexe, inquiète, parce qu'on n'a pas
01:14:24 assez d'effectifs de police, c'est d'Armenin, il n'a toujours pas bougé,
01:14:27 j'espère que ça va bouger dans les jours qui viennent.
01:14:30 Il nous manque toujours 32 policiers nationaux.
01:14:33 Et si on avait eu ces policiers nationaux, l'équation aurait été différente,
01:14:37 les biens auraient pu être sauvés.
01:14:39 On a sauvé les hommes, mais les biens ont été négligés,
01:14:43 malheureusement faute d'effectifs.
01:14:45 Écoutez, Carl-Olive à présent, il était ce matin, le député Renaissance,
01:14:48 il était ce matin l'invité de Yoann Uzaï et on lui a posé la question,
01:14:53 est-ce que les parents, quand on a un émeutier qui est délinquant,
01:14:59 un enfant émeutier, pardonnez-moi, est-ce qu'on est responsable
01:15:02 de ce qu'il a fait ? Le parent doit-il payer ?
01:15:05 Quand on croise un tout petit peu, c'est que ce monsieur,
01:15:08 sauf à ce que je me trompe, il est toujours au foyer avec ses parents.
01:15:11 Et c'est la condition par laquelle, avec un fouet composé de trois personnes,
01:15:15 cette famille pouvait bénéficier de 60 euros.
01:15:18 Donc il n'y a pas une responsabilité pénale à l'endroit d'un majeur,
01:15:22 mais il y a une responsabilité morale et psychologique.
01:15:24 Moi, j'ai des garçons qui sont majeurs.
01:15:27 Quand un garçon majeur vit chez moi, je ne vais pas l'applaudir des deux mains
01:15:30 quand il rentre après avoir brûlé la police municipale de Villeneuve-le-Roi.
01:15:35 Donc moi, je salue finalement cette décision réciprocité,
01:15:39 encore une fois, entre les droits et les devoirs.
01:15:41 C'est ce qu'attendent les Français.
01:15:43 Et je suis convaincu que la majeure partie des 11 000 habitants
01:15:47 de Villeneuve-le-Roi applaudissent des deux mains.
01:15:49 Ce qui nous évite d'osciller entre l'impunité, voyez-vous,
01:15:51 et puis le laxisme.
01:15:53 Je précise au téléspectateur qu'il avait été interrogé sur le maire de Villeneuve-le-Roi
01:15:57 qui a refusé de donner le chèque de Noël à une mère
01:16:01 dont l'enfant de 19 ans, pardonnez-moi l'émeutier,
01:16:04 avait été condamné à 12 mois de prison avec sursis.
01:16:06 Oui, moi, je suis favorable au cas par cas, comme j'ai déjà dit.
01:16:09 Je trouve que de refuser par principe,
01:16:12 sans qu'on connaisse exactement le détail de la vie de cette famille,
01:16:16 je trouve ça un peu arbitraire.
01:16:18 Mais ce qui me frappe sur ces émeutes, et là je rejoins Éric Nelot,
01:16:21 c'est qu'il y a eu très peu d'analyse de ce qui s'est passé.
01:16:24 En 2006, il y avait un débat, des émeutes de 2006,
01:16:27 il y avait un débat, est-ce que finalement il y avait un fond religieux
01:16:30 ou est-ce qu'il n'y avait pas un fond religieux,
01:16:32 puisque tout avait démarré en réalité avec une grenade policière
01:16:35 qui était tombée près d'une mosquée.
01:16:39 Là, il n'y a pas de but ou d'aérifond religieux, semble-t-il.
01:16:47 Il n'y a pas de but ou d'aérifond politique.
01:16:50 On est face à des jeunes, ou des délinquants,
01:16:53 qui sont dans le refus de toute institution publique,
01:16:57 de toute autorité publique, de la police à l'école.
01:17:01 Ils brûlent des écoles comme ils ont attaqué des commissariats de police.
01:17:06 Et finalement, on est dans le nihilisme le plus complet,
01:17:08 si ce n'est l'affirmation du droit du plus fort en disant "nous c'est chez nous".
01:17:12 - Ça s'appelle de la barbarie.
01:17:14 - Oui, oui.
01:17:15 - Ce sont des jeunes barbares.
01:17:16 - Oui, oui.
01:17:17 Et donc là, j'aimerais bien qu'on ait des analyses sur ce sujet.
01:17:20 - Vous croyiez qu'il y avait le Conseil national de la refondation ?
01:17:23 Je pensais qu'il y avait une grande réflexion au sein de la Macronie
01:17:27 pour nous expliquer ce qui s'est passé.
01:17:29 Alors que c'est écrit noir sur blanc, pardonnez-moi.
01:17:31 Il suffit de regarder les images pour comprendre.
01:17:33 Mais c'est la même chose que pour...
01:17:34 - Ni dans la Macronie, ni en dehors de la Macronie,
01:17:36 il y a eu une réelle réflexion sur le sujet.
01:17:38 - Non, ce n'est pas vrai.
01:17:39 Vous avez les analystes.
01:17:40 Jérôme Fourre, qui est plusieurs responsables de politique...
01:17:44 - Il a écrit son livre.
01:17:46 - Oui, oui, oui.
01:17:47 - Non, non, non.
01:17:48 - On est dans le foutage de gueule maximale.
01:17:49 Cette affaire autour des Matteo et Kevin n'a aucun sens.
01:17:53 Pourquoi ?
01:17:54 Parce qu'au début des émeutes,
01:17:56 entrent en action les pillards professionnels.
01:17:59 On les a vus même emporter des camions
01:18:01 pour pouvoir charger la marchandise.
01:18:03 Quand la police arrive,
01:18:04 ils tombent sur les Matteo et les Kevin.
01:18:05 Mais c'est fini.
01:18:06 Les véritables pillards,
01:18:07 ceux qui n'attendent qu'une occasion
01:18:09 et qui se foutent d'ailleurs de Nahel
01:18:11 comme de leur premier père, de Nike,
01:18:13 de la première partie.
01:18:14 Donc, il faut les punir comme délinquants.
01:18:16 Il faut les punir comme pillards.
01:18:18 Arrêtez de trouver des justifications politiques
01:18:20 qui sont inexistantes,
01:18:21 des justifications religieuses qui sont inexistantes,
01:18:24 un malaise des banlieues qui, dans leur cas, n'a aucun sens.
01:18:26 Nommons les choses comme elles sont.
01:18:28 Nommons les gens pour ce qu'ils font
01:18:30 et pas des intentions imaginaires.
01:18:32 - Vincent Jeanbrun, le maire de la Haït-des-Roses,
01:18:34 qui a vu son pavillon attaqué
01:18:35 alors qu'il y avait ses enfants en bas âge et sa femme...
01:18:37 - C'est dingue.
01:18:38 - Rappelez-vous de son interview,
01:18:40 il y a un mois et demi, chez nos confrères du Point.
01:18:42 Et on a rien changé.
01:18:44 En fait, on n'a rien compris.
01:18:46 La prochaine émeute qu'on va vivre, ça va être x10.
01:18:49 Parce que vous avez peut-être eu
01:18:51 une intervention de la justice là-dessus.
01:18:54 - C'est fort, hein.
01:18:55 - Non, non, non.
01:18:56 Fort, c'est-à-dire qu'il y a eu des interpellations,
01:18:57 il y a eu des condamnations.
01:18:58 - Autard.
01:18:59 - Combien de personnes ?
01:19:00 - Des comparutions immédiates.
01:19:01 - Et il y a eu une certaine sévérité de peine.
01:19:02 - J'aimerais savoir, sur les émeutiers
01:19:03 qui ont été condamnés en juillet,
01:19:04 combien sont encore en prison aujourd'hui ?
01:19:06 Moi, c'est la question que je pose.
01:19:07 - Oui, d'accord.
01:19:08 - La question aujourd'hui, c'est plus le quantum de la peine,
01:19:09 c'est l'exécution des peines.
01:19:10 - Oui, évidemment.
01:19:11 - Est-ce que...
01:19:12 Bon, on est condamné à deux ans, très bien.
01:19:13 D'abord, on sait très bien que,
01:19:14 en dessous de deux ans et jusqu'à deux ans,
01:19:16 vous pouvez ne pas effectuer vos peines de prison.
01:19:18 Bracelet, un certain nombre de rétention
01:19:21 ou d'assignations à domicile.
01:19:23 Moi, maintenant, si vous voulez,
01:19:25 c'est vrai que les prononcées de peine
01:19:28 ont été plutôt dans le haut de la fourchette.
01:19:30 Mais j'attends de voir vraiment
01:19:32 si les gens condamnés le sont encore aujourd'hui
01:19:34 ou si on a trouvé votre conduit.
01:19:36 - Je serais curieux de savoir combien.
01:19:37 - Libération anticipée, etc.
01:19:39 - Je serais curieux de savoir combien des meutiers
01:19:42 qui ont été condamnés en juillet
01:19:43 sont actuellement en prison.
01:19:45 Je serais curieux de savoir combien des meutiers
01:19:47 qui ont pillé, cassé des écoles, des maternelles.
01:19:50 - Le fait de la régulation de places de prison,
01:19:52 c'est terrible à dire.
01:19:53 - Oui, c'est terrible.
01:19:54 - C'est la réalité de la justice aujourd'hui.
01:19:55 - Pas du tout.
01:19:56 - C'est malheureusement vrai.
01:19:57 - C'est justement à cause de l'équivoque
01:19:59 entre la peine prononcée et la peine exécutée
01:20:01 que les uns disent "mais pas du tout,
01:20:03 la justice est très sévère".
01:20:05 - On constate que l'exécution des décisions de justice
01:20:08 est très lacunaire.
01:20:09 - Je vous propose qu'on n'arrête pas
01:20:10 les principaux fauteurs de troubles.
01:20:12 - C'était il y a tout juste six mois la mort de Naël.
01:20:15 On va revenir sur cette semaine d'émeutes.
01:20:17 On a déjà commencé à le faire partout en France,
01:20:19 moyenne et grande ville.
01:20:21 Là aussi, c'est ce qui avait marqué la différence avec 2005.
01:20:25 Audrey Berthaud, Dona Thangour.
01:20:27 - Voiture incendiée, commerce pillé.
01:20:33 Des images qui ont marqué tout un pays.
01:20:36 La mort de Naël, tuée le 27 juin dernier
01:20:39 lors d'un refus d'obtempérer,
01:20:41 avait déclenché une vague d'émeutes à travers la France.
01:20:44 Plusieurs jours qui avaient plongé le pays dans le chaos.
01:20:48 Un syndicat de police se rappelle cette période
01:20:51 particulièrement violente.
01:20:53 - Les émeutes ont été d'une violence extrême.
01:20:55 Il y a eu jusqu'à 40 000 policiers et gendarmes mobilisés.
01:20:58 Elles ont duré du 27 juin au 7 juillet 2023.
01:21:02 Il y a eu plus de 900 policiers et gendarmes blessés.
01:21:05 35 pompiers, 12 000 incendies de poubelle,
01:21:08 1100 bâtiments publics incendiés ou dégradés,
01:21:11 270 commissariats à la gendarmerie,
01:21:14 postes de police municipaux attaqués,
01:21:16 250 écoles saccagées.
01:21:18 Le coût, d'après les assurances, est de 750 millions d'euros.
01:21:22 - Des conséquences économiques importantes.
01:21:27 - A la suite des événements, 1239 peines de prison ferme
01:21:32 ont été prononcées.
01:21:34 - Vous vous rendez compte quand même,
01:21:38 quand on voit que plus de 200 écoles ont été attaquées,
01:21:41 qu'on s'est attaqué à des commissariats,
01:21:43 il y avait plus de 800 policiers et gendarmes...
01:21:46 - Oui, il y a une haine de l'instruction et de la culture
01:21:49 derrière ces émeutes qui, moi, me paraît être un point très important.
01:21:52 Il y a une haine de l'autorité.
01:21:55 On aurait pu, je mets plein de guillemets,
01:21:57 comprendre que la violence se porte sur les commissariats de police.
01:22:00 Or, ce n'est pas le cas.
01:22:02 La violence s'est concentrée tout autant,
01:22:05 voire plus sur les écoles, les médiathèques,
01:22:07 les équipements publics, que contre les commissariats.
01:22:10 Ça, ça dit quelque chose.
01:22:12 - L'autre problématique, c'est qu'il n'y a aucune conclusion
01:22:15 qui en a été tirée de la réponse sécuritaire.
01:22:17 Parce que Darmanin avait commandé un rapport
01:22:19 au patron de la police nationale et à la gendarmerie nationale.
01:22:22 Et enfin, ce qui se dit, c'est que c'était globalement insatisfait de chie.
01:22:25 Mais en fait, dans les faits, ça a été contrôlé au bout de cinq jours.
01:22:28 Pour une raison, ça a été beaucoup dit.
01:22:30 C'est parce qu'aussi, les caïds ont dit aux jeunes,
01:22:33 déjà, ils n'auront pas laissé l'accès aux armes.
01:22:35 Demain, ça pourrait tout à fait arriver,
01:22:37 puisqu'on sait qu'il y a énormément de stocks d'armes dans certaines cités,
01:22:40 pas seulement dans le 93 et Marseille.
01:22:42 Et surtout, ils ont essayé de calmer le jeu.
01:22:44 Mais dans le même temps, quand on regarde aussi ce qui a été fait,
01:22:46 il y a eu 45 000 forces de police et de gendarmerie qui ont été mobilisées.
01:22:48 - GIGN leur aide.
01:22:50 - Mais ce que disent aujourd'hui les hauts responsables de la sécurité,
01:22:52 c'est qu'ils avaient épuisé toutes leurs ressources.
01:22:54 Il manquait de munitions dans énormément d'endroits et dans énormément de zones.
01:22:58 Et que c'était déjà la réponse maximale.
01:23:00 Donc demain, s'il y a une nouvelle phase d'émeute qui durerait 10 ou 15 jours,
01:23:04 voire trois semaines, quand ils seraient passés en domicile,
01:23:07 ça serait beaucoup plus problématique.
01:23:08 Et le dernier point, c'est que lorsqu'on interroge aussi les responsables de la sécurité,
01:23:12 ce qu'ils disent, c'est que demain, ce qui leur fait peur,
01:23:14 ce n'est pas simplement une logique de se dire,
01:23:16 on va partir dans une forme de guerre civile,
01:23:18 mais c'est une logique de pillage généralisé sur l'ensemble du territoire.
01:23:21 Là, on verra un effondrement de l'État.
01:23:23 Et là, avec une population aussi qui irait se défendre elle-même.
01:23:27 Parce qu'il faut savoir que lors, dans le cas d'émeute,
01:23:29 et Thibaud de Montbrial l'expliquait très bien,
01:23:31 le droit est différent.
01:23:32 Vous pouvez vous défendre beaucoup plus facilement que dans un autre cas.
01:23:35 - Mais qui arme idéologiquement ces gens ?
01:23:37 - Mais il n'y a pas de idéologie.
01:23:39 - Qui répète à longueur de journée la police pue ?
01:23:44 Qui leur dit à longueur de journée, vous n'êtes pas des pillards, vous êtes des victimes ?
01:23:48 Qui leur dit, je ne veux pas d'apaisement, continuez.
01:23:51 Sinon, la France Insoumise et M. Mélenchon.
01:23:53 Il y a un biotope, il y a un théoreau idéologique.
01:23:55 - Les chiens de garde, qui a dit ?
01:23:57 Qui a dit, Philippe ?
01:23:59 Qui a dit, les chiens de garde nous demandent d'appeler au calme ?
01:24:03 Nous appelons à la justice, qui a dit, les chiens de garde nous demandent d'appeler au calme ?
01:24:06 C'était Jean-Luc Mélenchon.
01:24:08 - Ils leur fournissent une idéologie ou pas ?
01:24:11 - Ces jeunes, ces délinquants n'ont aucune idéologie.
01:24:14 - Mais après ce rapport, la France Insoumise essaie de l'en rendre une.
01:24:18 - La publicité s'il vous plaît, on revient dans 30 secondes.
01:24:22 - Ce sujet m'énerve donc.
01:24:24 - On va parler de la loi immigration.
01:24:26 Avec le conseil constitutionnel qui a été saisi officiellement par le président de la République.
01:24:31 J'ai lu un papier extraordinaire du FON qui nous raconte comment la loi immigration est perçue à Asger.
01:24:40 Très intéressant, vous allez voir.
01:24:42 A tout de suite.
01:24:44 Un peu plus de 10h30 sur CNews.
01:24:48 Somaïa Labidi pour l'information.
01:24:50 - Le père de famille soupçonné d'un quintuple homicide à mot est toujours en garde à vue et hospitalisé depuis son interpellation hier à Sevran.
01:25:00 L'homme de 33 ans est suspecté d'avoir tué sa femme et leurs 4 enfants à leur domicile dans une scène de crime d'une très grande violence selon le procureur de la République.
01:25:09 Les Etats-Unis abattent de nombreux drones et des missiles outils.
01:25:12 Washington intensifie donc ses patrouilles autour de la mer Rouge, aux côtés d'une coalition internationale,
01:25:17 afin de protéger le trafic maritime des attaques de outils des combattants qui se disent solidaires du Hamas dans sa guerre contre Israël.
01:25:25 Et puis la chanteuse Shakira honorée par une statue à son effigie dans sa ville natale en Colombie.
01:25:31 Un monument de plus de 6 mètres d'eau en bronze et en aluminium, comme vous pouvez le voir sur ces images.
01:25:36 Et qui représente la pop star exécutant l'un de ses mouvements de danse emblématiques.
01:25:41 Merci pour le point sur l'information. On est ensemble jusqu'à 11 heures.
01:25:46 Parlons à présent de la loi immigration puisque c'est officiel.
01:25:49 Emmanuel Macron a saisi le conseil constitutionnel pour vérifier la constitutionnalité de cette loi qui a été longuement débattue, retouchée par les Républicains en commission mixte paritaire.
01:26:05 Il s'avère qu'il y a une soixantaine de députés qui ont également saisi le conseil constitutionnel.
01:26:11 Et même la présidente de l'Assemblée nationale, Yael Brown-Pivet, ça fait quand même un certain point, une certaine pression sur le conseil constitutionnel.
01:26:18 Alors que pourrait censurer le conseil ? On voit ça avec Michel Dos Santos.
01:26:23 Quelques minutes avant le vote de la loi immigration par les sénateurs, Gérald Darmanin avait annoncé la couleur.
01:26:30 Les mesures sont manifestement et clairement contraires à la constitution. Le travail du conseil constitutionnel fera son office.
01:26:39 Une trentaine de mesures de la loi immigration pourraient être censurées par le conseil constitutionnel.
01:26:44 La première, celle qui concerne les conditions d'accès aux prestations sociales comme l'aide au logement ou encore les allocations familiales.
01:26:51 L'obligation pour des étrangers extra-communautaires sans travail de résider en France pendant au moins cinq ans pourrait s'apparenter à une forme de préférence nationale et donc à une rupture d'égalité.
01:27:02 Le durcissement du regroupement familial pourrait également être considéré par le conseil des sages comme contraire aux principes fondamentaux qui visent à protéger les familles, qu'elles soient françaises ou étrangères.
01:27:12 En début de semaine, Elisabeth Born s'était interrogée sur l'une des nouvelles règles du regroupement familial, l'obligation pour les proches du demandeur de maîtriser la langue française.
01:27:22 Il est prévu que si vous épousez demain un Canadien ou un Japonais, il ne peut pas rejoindre la France s'il ne parle pas bien français. On va interroger le conseil constitutionnel.
01:27:31 Enfin, le rétablissement du délit de séjour irrégulier ou encore les restrictions du droit du sol pourraient également constituer des cavaliers législatifs.
01:27:39 Des mesures considérées sans rapport avec la loi immigration.
01:27:43 Dominique Jammet, qu'est-ce que vous en pensez ?
01:27:46 Imaginons que le conseil constitutionnel suive les volontés de l'aile gauche de la Macronie, c'est-à-dire on va retoquer une vingtaine d'articles sur les 90.
01:27:56 Est-ce que ça serait finalement bénéfique pour les républicains ?
01:28:02 Ce serait de dire "attendez, vous voyez, nous vous a présenté une loi, on a voulu une loi ferme sur la loi immigration, la Macronie l'a refusée, la prochaine étape c'est la parole aux Français".
01:28:12 Nous sommes en train de vivre, c'est pas terminé, nous sommes en train de vivre un épisode qui ridiculise le Parlement, le gouvernement, le président, la République.
01:28:23 Là c'est pas du "en même temps", le mardi, le gouvernement, le président se réjouissent d'avoir fait voter enfin la grande loi sur l'immigration que tout le monde attendait,
01:28:34 grâce aux renforts inattendus mais salutaires des républicains.
01:28:37 Huit jours plus tard, le président espère que le conseil constitutionnel videra de sa substance une grande partie de la loi.
01:28:46 - Ah oui ? - Mais si, Philippe. - Pardon, Demi Lacroix, c'est pas du tout ce qu'il a dit. - Attendez, vous permettez ?
01:28:52 - Je vous en prie. - À plusieurs reprises, le président a reconnu ces derniers temps, d'autres que lui d'ailleurs ont reconnu qu'il y avait une certaine attente, une certaine demande,
01:29:00 dans ce peuple, vous savez, bizarre, qui s'appelle le peuple français, dont 80% des effectifs souhaiteraient que l'on fasse enfin la grande loi sur l'immigration,
01:29:09 qui empêcherait, qui jugulerait, qui arrêterait le flux, etc. Et le président est en train de saboter lui-même la loi qu'il s'est réjoui d'avoir fait voter. On est chez les fous.
01:29:19 - Oui, non mais ça porte un nom, c'est la décadence. C'est un nouvel épisode de la décadence.
01:29:23 - Oui mais attends, juste un mot. Ce président qui sabote les institutions dont il est le garant.
01:29:28 - Mais j'appelle ça la décadence. Un président qui vous explique qu'il faut absolument voter une loi le lendemain, que c'est une loi imparfaite.
01:29:35 - Une grande loi. - Une grande loi et qu'elle est anticonstitutionnelle. Non mais de toute façon, écoutez, c'est très simple.
01:29:40 Quand on est à ce point de la pétodière, il y a une seule solution possible, c'est changement de la constitution et après le référendum.
01:29:48 Il n'y a pas d'autre solution. On est dans une pétodière maximale avec une parole publique qui est complètement démonétisée.
01:29:55 Des gens qui disent blanc le mardi, noir le mercredi, ça ne peut pas durer comme ça encore trois ans.
01:30:01 - Vous êtes en pleine surenchère. - Vous êtes en pleine surenchère.
01:30:07 - Philippe, vous allez répondre, mais pardonnez-moi, ce qui est fascinant, c'est que sur la question migratoire, il n'y a pas plus consensuel que cette question-là.
01:30:17 C'est-à-dire que vous avez 7 à 8 Français sur 10 qui pensent la même chose.
01:30:22 - Mais ça c'est un autre débat. - Mais non, c'est tout le débat, Philippe.
01:30:25 - Je vais vous répondre. - Mais vous répondez, mais sauf que vous représentez 1,75%.
01:30:30 - On ne peut pas soudre le peuple, malheureusement. - Vous représentez...
01:30:33 - Je peux partir alors, si je peux partir. - Ah bah non. - T'as 75 minutes, c'est pas grand-chose.
01:30:37 - Est-ce que je ne sers pas à grand-chose sur le plateau ? - Vous avez le droit de parler à 1,75 minute.
01:30:42 - D'abord, le président de la République n'est pas en train de critiquer les institutions. Il est parfaitement non-soroll, cher Dominique.
01:30:49 Ça m'étonne de vous que vous ne connaissiez pas la constitution de la Vème République.
01:30:53 - C'est seulement la quinzaine fois qu'il l'a fait en 8 ans. - Si je peux poursuivre, Dominique, excusez-moi.
01:30:59 Le président de la République vient vous dire à la télévision que cette loi, il l'a voulu, qu'il y a des dispositions sur lesquelles il y a des doutes constitutionnels.
01:31:08 Il saisit le Conseil constitutionnel. C'est une de ses compétences.
01:31:11 - Mais sauf... - Ne dites pas qu'il remet en cause les institutions. C'est totalement faux.
01:31:16 - Il joue avec. - Deuxième... Mais il ne joue pas avec. - Mais si, il s'en amuse. Il joue avec.
01:31:20 - Mais ça fait partie de ses attributions. Arrêtez de... Arrêtez. - Personne ne dit le contraire.
01:31:25 - Non, je n'ai pas fini. - On n'est pas en train de dire que c'est un dictateur. Évidemment que ça fait partie de ses attributions.
01:31:30 Sauf qu'ils ont promis une loi et une association avec les Républicains.
01:31:35 - Non mais vous faites long aussi, Philippe. - Je sais bien que je fais 75%, mais je ne peux pas faire...
01:31:40 - Je peux faire trois phrases. C'est quand même autorisé. - Oui, mais vous en avez fait un peu plus que trois.
01:31:45 - Moi, je ne pense pas que le Conseil constitutionnel va détricoter cette loi.
01:31:49 - Elle censurera tels ou tels aspects, mais elle ne va pas toucher à l'essentiel. Pourquoi ?
01:31:55 Parce que d'abord, je pense, sur le fond, il y a des bas de jurisme et qu'il n'y a pas matière.
01:31:59 Et deuxièmement, je pense qu'elle offrira une victoire politique considérable et terrible à Marine Le Pen,
01:32:06 qui est vraiment la ravie de la crèche dans cette affaire. - Donc vous êtes en train de dire qu'ils font de la politique, le Conseil constitutionnel.
01:32:11 - Non, c'est du hold-up politique total. Et donc, je pense que le Conseil constitutionnel va censurer certaines dispositions,
01:32:18 mais techniques, mais va laisser complètement l'architecture de la loi. - Mais vous venez de dire qu'ils font de la politique et pas du droit.
01:32:24 - Non, pas du tout, au contraire. - Et donc, il vient de dire que si le Conseil constitutionnel détricote...
01:32:29 - Je pense que le droit est reproché. - Je n'ai plus le droit de répondre.
01:32:32 - Ne faisons pas de procès d'intention au Conseil constitutionnel. Il déteste d'abord qu'on lui fasse jouer un rôle politique.
01:32:37 - On l'a vu pendant Covid. - Non, il a fait ce que les Cours suprêmes de tout l'Occident ont décidé,
01:32:43 y compris les Cours suprêmes allemandes qui sont... - On en voit le résultat.
01:32:48 - Le résultat, c'est pas parce que vous êtes un militant anti-vaccin que vous devez...
01:32:52 - Un militant anti-vaccin ? Vous pensez ça, Jérôme Béguel ?
01:32:55 - D'abord, le Conseil constitutionnel déteste qu'on lui fasse jouer un rôle politique, or là, on lui demande de jouer une carte politique et pas la sèche.
01:33:01 - Juste, vous répondre, c'est quatre fois faux, votre... - Non, je maintiens.
01:33:04 - Écoutez, je suis cinq fois faux. - Deuxièmement, le Conseil constitutionnel, il n'est pas complètement sourd.
01:33:09 Il voit très bien qu'il y a une immense majorité des Français qui est à peu près favorable à cette loi.
01:33:14 Et il ne va pas prendre un risque de se démonétiser aux yeux des Français en allant jouer un rôle politique qu'il n'aime pas jouer et qui lui serait reproché.
01:33:23 - C'est vrai qu'il l'a pas fait pendant la réforme d'Irkut. - Et troisièmement...
01:33:26 - C'est la sagesse de Jérôme Béguel. - Philippe, vous êtes surprenant quand même.
01:33:31 - Je serai le troisième, c'est moi. - Vous le ferez au déjeuner avec les sages, Jérôme Béguel.
01:33:38 On a bien compris que vous étiez le porte-parole du Conseil constitutionnel.
01:33:43 - Non, j'essaie de... Moi, je me plonge dans les décisions du Conseil constitutionnel qui sont rarement...
01:33:48 - On dit rarement, moi je, normalement. - Elles sont rarement mal motivées.
01:33:53 - Je ne connais pas le troisième monde, Jérôme. - Mais je le dirai chez moi.
01:33:56 - Non, mais écoute, je vais vous prévenir. - Si je peux t'apporter, justement...
01:33:59 - Non, allez, c'est pas clair, là. Éric Tegner. - C'est que... Parce que j'entends beaucoup le fait qu'Emmanuel Macron s'est dans ses prérogatives.
01:34:04 - Depuis 2017, c'est-à-dire depuis 7 ans, Emmanuel Macron a saisi le Conseil constitutionnel uniquement 4 fois.
01:34:09 La dernière fois, c'était sur la loi anti-Casseurs, une loi sur laquelle, contrairement à celle-ci, il n'était pas du tout impliqué.
01:34:16 La différence qui s'opère ici, c'est que les négociations, on les a bien vues, elles ne se sont pas passées au Parlement,
01:34:21 elles se sont passées à Matignon et elles se sont passées du côté de l'Elysée.
01:34:24 Le deuxième élément que je tiens à mettre en avant aussi, c'est quand on parle du respect de la loi,
01:34:28 on voit aussi qu'Elisabeth Borne, sur l'histoire de la caution à 10 euros, elle joue avec la loi
01:34:32 parce que ça, pour le coup, ça pourrait être retoqué par le Conseil d'Etat, parce que ça ne respecte pas l'esprit de la loi.
01:34:38 Donc moi, ce que je trouve quand même assez lâche de sa part, c'est de dire en fait, c'est le Conseil constitutionnel qui va prendre cette responsabilité
01:34:46 et je trouve ça d'ailleurs très dangereux parce que les Français, déjà, ils n'ont pas beaucoup confiance dans cet état de droit.
01:34:51 Et en fait, il se dépose complètement sur...
01:34:53 - Vous venez de me passer la balle, parce que ce que je voulais être mon troisième point,
01:34:56 c'est que le Conseil constitutionnel déteste être considéré comme une usine de retraitement des déchets, si je puis dire.
01:35:01 Il en a ras le bol qu'on lui envoie des lois ni faites ni à faire, que les législateurs savent très bien, en dépit du bon sens, anti-Conseil constitutionnel.
01:35:09 Et là aussi, ils ne vont pas prendre le risque d'aller censurer ce qu'il n'est pas.
01:35:13 Donc ne faisons pas le procès d'intention...
01:35:15 - Ça va quand même l'être, parce que les LR disent depuis 6 mois que si on ne présente pas la Constitution...
01:35:18 - Mais moi, je ne fais pas le procès d'intention !
01:35:20 - ...des prorogatives ne seront pas...
01:35:21 - Peut-être que vous avez un proche qui est membre du Conseil constitutionnel, moi je ne sais pas ce qu'ils vont décider.
01:35:25 - A vous entendre, il serait plus proche de vous que d'Eric Legner.
01:35:28 - Sur la loi Casseurs... - Chuttle, il explique qu'il y a certaines dispositions.
01:35:32 - Non mais la loi Casseurs, est-ce qu'ils l'ont démembrée ?
01:35:35 - Si vous plaît... - Vous avez pris la loi Casseurs, ils ne l'ont pas démembrée.
01:35:39 - La partie qui permettait justement de bloquer les Black Blocs avant qu'ils viennent justement en manifestation, ça ils l'ont virée.
01:35:47 Et pour autant, c'est la seule prédisposition qu'il fallait mettre en oeuvre, éviter qu'ils viennent.
01:35:51 - 1-0 pour Eric Legner.
01:35:52 - Je vais demander à toutes les personnes autour de la table, je sais que c'est plus ou moins difficile selon les cas,
01:35:58 de se mettre à la place d'un Français de base, qui a son idée sur l'immigration comme 80%,
01:36:04 et qui voit que cette question est en train de se dissoudre dans la politicaillerie la plus infâme, la plus sordide,
01:36:13 des négociations à Matignon, à l'Elysée, commission mixte paritaire, le Conseil constitutionnel,
01:36:18 et qui se dit "la seule manière de sortir de ce merdier, c'est de nous donner la parole".
01:36:23 Il ne me semble pas que la parole au peuple en démocratie soit un gros mot.
01:36:26 La manière dont c'est traité, c'est absolument indigne, inefficace et scandaleux d'un point de vue démocratique.
01:36:33 Moi je suis pour en revenir à certains principes simples, c'est que le peuple puisse exprimer quand on arrive à...
01:36:38 - Il faut qu'on retrouve un peu de... Non mais je vous répondrai... Non non non, deux secondes, Philippe, s'il vous plaît.
01:36:41 Non non non, c'est pas très sympa.
01:36:43 - Oui, vous allez pouvoir répondre simplement, je voudrais qu'on écoute Karl-Oliv, député, qui revient sur le fait que...
01:36:50 - C'est une loi qui nous manquait.
01:36:52 - Sur le Conseil constitutionnel qui est saisi. On l'écoute.
01:36:54 - La météo, elle est la même pour l'ensemble des équipes.
01:37:01 Donc le Conseil constitutionnel va peigner les dispositions de la loi qui a été votée au Parlement.
01:37:08 Le Président disait, et je le rejoins parce qu'on le vit sur le terrain, le conditionnement notamment des aides sur un certain nombre de temps passés sur notre pays pour les étrangers,
01:37:18 c'est peut-être quelque chose qui sera réduit, qui sera annulé, c'est à voir.
01:37:22 Mais j'entends la droite républicaine dire qu'elle ne serait pas satisfaite de ces dispositions qui pourraient être annulées.
01:37:31 Mais on n'a pas à être satisfait ou pas, encore une fois.
01:37:33 Le Conseil constitutionnel, 1958, il est souverain et donc il faut respecter.
01:37:38 - Philippe Guibert, vous l'irez.
01:37:40 - Je me désolais de voir Éric Nolot sombrer dans la démagogie.
01:37:44 - C'est le pays qui sombre. Pendant qu'on discute du sexe des anges, c'est le pays qui sombre. C'est pas moi.
01:37:49 - Quelle ambiance ce matin, vraiment.
01:37:51 - C'est bien, c'est le débat.
01:37:53 - D'abord parce que vous êtes trop compétents et vous êtes trop bon observateur pour ne pas savoir qu'on ne peut pas faire de référendum sur l'immigration.
01:38:00 - Je me mets à changer la constitution.
01:38:02 - Oui d'accord, mais c'est un truc à 6 mois, 1 an qui demande un compromis.
01:38:06 - Bah oui.
01:38:07 - Alors vous critiquez, c'était le deuxième point où je trouvais que vous étiez un peu démago.
01:38:11 Vous critiquez la politique, le fait qu'il y ait des compromis entre une majorité relative macroniste et la droite.
01:38:16 Mais c'est la vie politique, c'est la démocratie représentative.
01:38:19 - Le compromis c'est pas la magouille.
01:38:20 - Mais c'est pas une magouille. Là vous faites de la démago encore pire.
01:38:24 C'est-à-dire que vous allez demander une révision constitutionnelle qui va demander...
01:38:28 - La démagogie qui n'est pas d'accord avec vous, c'est pas ça la vie.
01:38:30 - Vous allez demander une révision constitutionnelle qui va demander encore plus de compromis magouillard,
01:38:34 tout en dénonçant les magouilles sur la loi immigration.
01:38:36 C'est complètement démagouillé, cher Eric.
01:38:39 - Je pense que la réforme perd...
01:38:41 - La réforme perd l'élargissement du champ référendaire.
01:38:44 C'est là où je suis pas d'accord avec toi.
01:38:46 C'est qu'en Suisse, on vote tous les 2 ou 3 ans pour des questions qui...
01:38:50 - Mais ça dure.
01:38:51 - Mais faisons-le, commençons-le.
01:38:52 C'est comme les places de prison, ça fait 10 ans qu'on dit qu'on va en construire, mais c'est...
01:38:55 - Je me permets.
01:38:56 - Attendez, parce qu'on va parler d'Alger, justement, parce que comment la loi est perçue depuis Alger.
01:39:00 Juste une petite information, le conseil constitutionnel, dans sa décision du 4 avril 2019,
01:39:05 a censuré l'article 3 de la loi sur la prévention des violences lors des manifestations dites "lois anticasseurs"
01:39:10 qui attribuaient au préfet, c'est-à-dire aux représentants du pouvoir exécutif,
01:39:14 le pouvoir de prendre des décisions d'interdiction de...
01:39:17 - Mais c'était pas l'essentiel de la loi, hein.
01:39:19 - Oui, mais c'est important.
01:39:20 - Celui qui est allé une fois en manifestation a compris que cet article est très important.
01:39:25 - Tu mets "excuses" en avant, c'est bon, mais n'importe quoi.
01:39:27 - Pour le match France-Maroc, ils ont su préventivement arrêter des membres de l'ultra-droite
01:39:32 pour qu'ils évitent d'aller, justement, commencer à tabasser des supporters.
01:39:37 Et pour autant, et tant mieux, mais pour autant, sur les manifestations,
01:39:40 on n'a pas cette prorogative de dire à des black blocs "évitez de venir pour lui".
01:39:43 - C'est juste la loi la plus importante.
01:39:44 - Parce que ça sert, et on le sait très bien aussi, ça sert le pouvoir de décrédibiliser des manifestations.
01:39:49 - Mais il faut aller en manifestation pour le comprendre.
01:39:51 - La loi la plus importante, elle est restée très importante en dépit de la censure de cet article 3.
01:39:54 - Oui, bien sûr. - Vous avez tout à fait raison.
01:39:56 - On parle d'Alger ? Oui mais Dominique, justement, je vais vous faire réagir à l'article du Point, s'il vous plaît.
01:40:02 - Vous voulez parler d'autre chose ?
01:40:04 - Oui, mais moi on va parler de l'article du Point parce que le temps file et défile.
01:40:09 C'est un papier passionnant qui revient sur comment la loi française sur l'immigration est-elle vue à Alger,
01:40:16 de nos confrères du Point.
01:40:18 Voilà ce qu'elle dit.
01:40:19 Le Grand Quotidien arabophone El-Khabar a titré ce samedi le "Cadeau empoisonné de la fin d'année"
01:40:25 estimant que la crise de l'immigration, le dossier de l'immigration en France, est devenu le cheval gagnant
01:40:29 des forces politiques, notamment la droite traditionnelle et l'extrême droite, pour gagner des points politiques.
01:40:34 Il y a des franco-algériens qui sont sollicités.
01:40:37 La législation adoptée est une loi purement raciste qui consacre la discrimination raciale
01:40:42 car elle prive les étrangers de nombreux privilèges accordés par l'État de droit français.
01:40:47 Je rappelle quand même que dans cette loi immigration, on ne revient pas sur le statut particulier
01:40:54 qu'il y a pour l'Algérie avec la France depuis 68.
01:40:58 62 pardon.
01:41:00 Je suis surpris, excusez-moi Philippe, je suis surpris qu'on soit en désaccord sur quelque chose d'aussi récent,
01:41:06 d'aussi simple et d'aussi évident.
01:41:09 Si je voulais être désagréable, je ne veux pas l'être.
01:41:13 Non, vous ne le serez pas.
01:41:14 Je dirais que vous avez la mémoire courte.
01:41:17 Parce que, rappelons-nous le scénario, le déroulement des choses, c'est très simple.
01:41:21 Dans un premier temps, l'Assemblée rejette la loi sur l'immigration.
01:41:25 Ça ne m'a pas échappé.
01:41:26 Et tout le monde dit que c'est un échec du gouvernement, c'est une défaite du gouvernement.
01:41:30 Dans un deuxième temps, le gouvernement utilise toutes les ficelles, y compris celles qui sont permises, etc.,
01:41:36 pendant des jours et des jours, pour essayer de rattraper sa loi sur l'immigration et il la fait voter.
01:41:41 Et à ce moment-là, il dit "c'est un succès".
01:41:44 Et troisième épisode, le président dit "ce succès, je n'en veux pas, je demande au Conseil constitutionnel
01:41:49 de revenir sur la loi que vous venez de voter".
01:41:52 Mais les gens ont le sentiment d'assister à une pantalonnade.
01:41:57 - Dominique, c'est...
01:41:58 - Attendez, attendez, attendez, je vous ai laissé parler, laissez-moi parler.
01:42:01 - C'est vrai qu'il n'a pas parlé sur la partie immigration.
01:42:03 - Et vous savez très bien, on ne peut pas le nier,
01:42:06 qu'il y a 70 à 80% des Français qui souhaitent un durcissement du régime de l'immigration.
01:42:14 Et cette loi qui succède à 29 autres lois en 40 ans,
01:42:18 elle va être aussi peu respectée et aussi peu efficace que les précédentes.
01:42:21 - J'ai presque envie de vous dire, mais je n'ai vraiment pas envie d'en rajouter ce matin,
01:42:25 je ne suis même pas sûr que cette loi change véritablement la donne sur les flux migratoires.
01:42:29 - Elle ne changera rien.
01:42:31 - Elle ne changera rien.
01:42:32 - La presse algérienne, si.
01:42:33 - Même si je pense qu'elle est très déformée.
01:42:36 De toute façon, quand il parle de la France, la presse algérienne maintenant
01:42:38 n'est capable que de tirer à bout les roues sur nous.
01:42:41 Le contentieux est devenu aussi au plateau Eiffel, si je puis dire.
01:42:45 Et il n'y a pas de raison qu'il se vite dans les...
01:42:47 - Est-ce qu'il nous reste cinq minutes, messieurs ?
01:42:50 - Vraiment d'une...
01:42:52 Emmanuel Macron ne demande pas aux conseils constitutionnels de corriger la loi,
01:42:56 il demande de la contrôler, ce qui n'est pas la même chose.
01:42:59 - Vous rigolez ?
01:43:00 - Je rigole avec vous.
01:43:02 - Vous avez tort.
01:43:03 - Tenez, il nous reste cinq minutes.
01:43:06 Et avant de revenir sur une actualité, la Une du Parisien, vous l'avez vue ce matin,
01:43:11 l'article sur la... extraordinaire, et on va le faire dans un instant.
01:43:14 Avant cela, je voudrais quand même qu'on revienne sur la mort de Patrick Buisson,
01:43:17 qui est décédé à l'âge de 74 ans, journaliste politique, historien, intellectuel de droite.
01:43:21 Et il a été le conseiller de l'ombre de Nicolas Sarkozy, notamment.
01:43:24 Et puis il a accompagné dans la dernière campagne présidentielle Eric Zemmour.
01:43:27 Eric Zemmour qui a publié un texte dans Valeurs Actuelles hier soir.
01:43:31 Patrick Buisson, un ami de 30 ans.
01:43:33 Je le dis en régie, c'est le troisième paragraphe qu'il faut qu'on présente aux téléspectateurs,
01:43:38 qui est peut-être le téléspectateur, le paragraphe le plus fort,
01:43:42 où ils reviennent sur leur relation.
01:43:44 Un ami de 30 ans, ce n'avait rien eu d'évident entre le catholique monarchiste vendéen
01:43:49 et le juif d'Algérie admirateur de Napoléon.
01:43:51 Les sujets de pique étaient innombrables.
01:43:53 Nous en avions fait un thème inépuisable de plaisanterie.
01:43:57 J'ai toujours pensé que c'était le génie de la France,
01:43:59 et de l'assimilation à la française, que de permettre ces amitiés improbables.
01:44:02 Vous l'avez beaucoup connu, et j'ai vu votre message, Eric Teichner.
01:44:06 J'imagine que ce matin, vous êtes marqué, touché, ému par la disparition soudaine de Patrick Buisson.
01:44:15 C'est sûr qu'hier, le lendemain de Noël, c'était très touchant, subi,
01:44:19 même si je savais depuis plusieurs mois qu'il était malade.
01:44:22 Effectivement, j'ai eu le plaisir d'échanger pas mal de temps cette année avec lui.
01:44:26 La dernière fois, c'était il y a 15 jours, où il était complètement concentré,
01:44:30 en ce moment, sur l'envie de léguer une œuvre.
01:44:32 Après toute cette carrière au service aussi des conseils de politique,
01:44:37 il avait vraiment à cœur, depuis un an, un an et demi, de se mettre justement à l'écriture.
01:44:42 Il l'a fait avec son dernier ouvrage, "Décadence".
01:44:44 Et à ce qu'il me disait, il était sur un nouvel ouvrage,
01:44:46 que du coup, malheureusement, on ne verra pas.
01:44:49 Ça me touche, parce qu'en fait, il faut se rappeler qu'il y avait toute une génération Buisson.
01:44:54 On parle d'Éric Zemmour, qui a à peu près 50-60 ans,
01:44:58 mais il y a toute une génération, celle qui s'est aussi un peu réveillée politiquement
01:45:01 lors de la manif pour tous, en 2013, dont je faisais partie,
01:45:05 qui a dévoré la cousse du peuple.
01:45:07 Cet ouvrage où Buisson raconte comment, en fait, la droite, notamment sarkoziste,
01:45:12 a trahi les aspirations de beaucoup de Français,
01:45:15 notamment par exemple avec le traité de Lisbonne, comment il a tout raconté.
01:45:18 Et donc ça, ça parle vraiment énormément de gens.
01:45:20 Il a concilié beaucoup de politiques.
01:45:22 Il a fait dans ses conseils une sorte d'union des droites, ce qu'il voulait,
01:45:25 et même s'il était plein de paradoxes.
01:45:28 Patrick Buisson, c'était quelqu'un où, pour s'entendre avec lui, c'était quelque chose de compliqué.
01:45:32 On savait qu'il avait des amitiés avec certains, puis c'était plus complexe,
01:45:35 parce que même ce concept d'union des droites, il était revenu dessus.
01:45:38 On se rappelle, il avait critiqué Marion Maréchal sur ce sujet-là,
01:45:41 parce que, dans le fond, ça rappelait qu'il y avait un véritable problème d'incarnation
01:45:45 sur son souhait de politique, c'est-à-dire rassembler les classes populaires
01:45:51 et rassembler cette bourgeoisie patriote.
01:45:53 On se rappelle, c'est lui qui avait fait ce concept entre l'électorat des Ligiers et Jaunes
01:45:56 et l'électorat de la Manif pour tous.
01:45:58 Et vous teniez à lui rendre hommage ce matin.
01:46:00 On en a parlé également hier soir ensemble avec Jérôme Béclé, hier soir, dans l'heure des Pro 2.
01:46:07 C'est vrai qu'à part quelques articles dans le Figaro, je crois,
01:46:11 il y a eu peu de médiatisation de la disparition de Patrick Buisson.
01:46:17 C'est étrange, parce que c'est quand même un intellectuel de l'ombre, d'ailleurs,
01:46:21 dans tous les sens de l'expression.
01:46:23 Il y avait des méthodes un peu très limites, mais c'est rare cet emploi de quelqu'un
01:46:28 dont la fonction est d'armer idéologiquement, d'ailleurs, au-delà des frontières de la droite.
01:46:33 Il y avait même des hommes politiques de gauche qui prenaient conseil autour de lui.
01:46:37 Donc c'est un emploi tout à fait particulier, un personnage singulier,
01:46:40 dont je ne partageais pas évidemment toutes les options,
01:46:42 mais moi je faisais beaucoup du temps de l'émission Zemmour et Nolot pour qu'on l'invite,
01:46:46 par exemple, parce que je pense que c'est quelqu'un avec qui on avait intérêt
01:46:49 et dont on tirait profit de l'échange.
01:46:52 Et il disait souvent, il rappelait souvent à ceux issus de cette droite conservatrice
01:46:55 et de droite nationale que dans le fond, c'était lui qui avait atteint
01:46:58 le plus haut niveau en termes de responsabilité.
01:47:01 Et c'est pour ça que ses conseils étaient précieux.
01:47:04 Merci à tous les cinq, merci à toutes les équipes en régie.
01:47:08 Juste une dernière image avant de nous quitter.
01:47:11 Je voudrais la photo de la fratrie, c'était en une nuit, du Parisien 1.
01:47:15 Incroyable ! Un fait record extrêmement rare.
01:47:18 Les cinq membres de la famille Toutez que vous voyez à l'image
01:47:21 ont un âge cumulé de 496 ans.
01:47:25 Et ils sont toujours en vie.
01:47:28 C'est le record Guinness Book.
01:47:30 Il s'agit d'un phénomène de longévité collective rarissime et mystérieux.
01:47:34 Ce serait vraiment intéressant d'avoir un médecin qui puisse nous expliquer
01:47:38 ce qui s'est passé avec cette famille.
01:47:40 Ou de les inviter, mon cher Eliott.
01:47:41 Mais avec plaisir, ça se fera.
01:47:42 Ils sont cinq, le mieux.
01:47:45 Ils avaient mis la douaille de la famille dans un Ehpad.
01:47:48 Elle n'a pas supporté.
01:47:49 Elle avait 102 ans, elle est rentrée chez elle.
01:47:51 Mais il faudrait les inviter, vous avez raison.
01:47:53 Je suis certain qu'ils seraient bien plus agréables que d'autres.
01:47:58 Merci Jérôme Béglé, vous allez bien.
01:48:02 Rémi, Vision à la Vision.
01:48:05 Rémi, Hausson-Grégory, Anthony Rodriguez, Benoît Bouteille à la préparation.
01:48:08 Toutes les émissions sont à revoir sur cnews.fr.
01:48:11 Merci à tous les cinq.
01:48:14 Le regard noir de Jérôme Béglé.
01:48:16 ♪ ♪ ♪

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