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Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros

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00:00:00Bonjour à tous et bienvenue à l'heure des pros ce matin sur Europe 1, jusqu'à 9h30, 9h30 et sur CNews jusqu'à 10h30.
00:00:09La menace est plus forte que l'exécution. Fort de ce principe, Michel Barnier, tel un père fouettard, a brandi les risques de la censure.
00:00:19Attention, si le budget n'est pas voté, les dix plaies d'Egypte s'abattront sur le pays et notamment l'effondrement des marchés financiers.
00:00:27A y regarder de plus près, les marchés attendent davantage les intentions de Donald Trump, notamment des droits de douane qu'il pourrait mettre en place.
00:00:34Les marchés regardent aussi les décisions des banques centrales, plus encore que de savoir si Michel Barnier passera ou non l'hiver.
00:00:41La menace est plus forte que l'exécution, comme la dissuasion nucléaire est plus efficace pour éviter une guerre.
00:00:48Je parlais hier de journée de dupes, nous y sommes.
00:00:51Michel Barnier est persuadé que Marine Le Pen bluffe.
00:00:56Marine Le Pen est insupportée que le chef du gouvernement ne la prenne pas au sérieux.
00:01:01« Retenez-moi ou je fais un malheur », dit-elle.
00:01:05« Pas cap », répond le Premier ministre.
00:01:08« Ne me poussez pas », rétorque Mme Le Pen.
00:01:11« Chiche », renchérit M. Barnier.
00:01:15Journée de dupes ou poker menteur entre deux joueurs qui se jaugent.
00:01:20La vérité oblige à dire que personne n'a intérêt à la censure.
00:01:24Ni le gouvernement Barnier, ni le Rassemblement national.
00:01:27Dès lors, je prendrai bien le pari qu'un accord sera trouvé.
00:01:31Sauf si Michel Barnier demeure inflexible et persiste à penser que Marine Le Pen bluffe,
00:01:40qu'elle n'ira pas au bout et qu'il la contraint à mettre sa menace à exécution.
00:01:47Conclusion, la balle est dans le camp du Premier ministre.
00:01:51Il est 9h02. Chana Rousteau.
00:02:05Bonjour Pascal, bonjour à tous.
00:02:07Le Hamas se dit prêt, lui aussi à une trêve avec l'armée israélienne dans la banque de Gaza.
00:02:12Annonce faite ce matin par le groupe terroriste.
00:02:15Quelques heures seulement après le début du cessez-le-feu entre le Hezbollah et Israël.
00:02:20Pendant 60 jours, Tsahal devra se retirer du Liban et le Hezbollah de la frontière sud avec l'État hébreu.
00:02:26Si les combats ont continué jusqu'à la dernière minute, pour le moment, la trêve est respectée par les deux parties.
00:02:32Le rapport choc de la Cour des comptes sur le narcotrafic.
00:02:35Selon les Sages, 3000 points de deal se stabilisent en France.
00:02:39Un trafic qui touche 79% du territoire, pas seulement les grandes villes.
00:02:43On apprend également que le cannabis est la première drogue consommée par les Français avec 900 000 consommateurs quotidiens.
00:02:50Enfin, la Cour des comptes estime à 3,5 milliards d'euros le montant annuel du blanchiment d'argent lié au trafic de stupéfiants.
00:02:58Et puis le PSG en crise après une nouvelle défaite en Ligue des champions.
00:03:02Les Parisiens se sont inclinés un but à zéro hier soir contre le Bayern Munich.
00:03:07C'est leur troisième échec dans la compétition européenne.
00:03:10Dos au mur, il faut le dire, avec 4 points seulement, le PSG pointe en bas de classement à la 26ème place.
00:03:15Prochain match dans 15 jours face à Salzbourg.
00:03:18Les Parisiens n'ont plus le choix, il faudra se ressaisir.
00:03:21Voilà pour l'essentiel de l'information, c'est à vous Pascal.
00:03:23Merci beaucoup Chanel Houston.
00:03:25Nous sommes avec Salmane ce matin, avec Éric Nolot, avec Geoffroy de Pérac qui est avec nous.
00:03:30Vincent Hervouët, vous allez bien ?
00:03:32Bonjour.
00:03:33J'ai dit Geoffroy de Pérac parce qu'il est encore souffrant.
00:03:36Geoffroy de Pérac c'était Robert Hossein qui avançait avec une béquille.
00:03:40L'autre vient le boiteux.
00:03:43Je donne des informations aux téléspectateurs.
00:03:45Vous êtes blessé comment ?
00:03:47Il s'est blessé les feuilles d'Anne Hidalgo.
00:03:49Les feuilles...
00:03:51Le dernier crime.
00:03:52Exactement.
00:03:53Elle part bientôt.
00:03:55Notre ami Louis Dragnel qui est là parce qu'on va parler de la censure dans une seconde, Florian Tardif.
00:04:02La censure.
00:04:03La censure avec Michel Barnier hier.
00:04:05On va déjà l'écouter.
00:04:07Je disais la menace est plus forte que les exécutions.
00:04:09C'est toujours un grand classique bien évidemment.
00:04:11Si on dit à quelqu'un menace de quelque chose et puis après l'exécution est parfois plus facile.
00:04:17Je vous propose de l'écouter puisqu'il dit si il tombe c'est les plaies d'Egypte.
00:04:23Je tombe, le gouvernement s'arrête.
00:04:25Et qu'est-ce qui se passe ?
00:04:27Qu'est-ce qui se passe ?
00:04:28Il n'y a plus de budget.
00:04:29Il faudra reprendre une discussion.
00:04:31Il y aura des mesures d'urgence.
00:04:32Il y aura une tempête probablement assez grave et des turbulences graves sur les marchés financiers.
00:04:38Nous empruntons déjà très haut nos taux d'intérêt.
00:04:41Les taux d'intérêt que nous sommes obligés de respecter pour financer notre dette avec des investisseurs chinois ou américains.
00:04:48Ils sont actuellement presque au niveau de la Grèce.
00:04:51Et l'écart est maximal aujourd'hui.
00:04:53Et puis je me permets de vous dire d'autres conséquences au-delà des mesures d'urgence qu'on peut faire pour faire fonctionner les hôpitaux et payer les fonctionnaires.
00:05:01Tout s'arrête pendant ce temps-là.
00:05:03Il y aura une commission mixte paritaire, c'est un peu technique.
00:05:06Et ensuite un vote probablement avec un 49-3 à l'Assemblée nationale.
00:05:10Assurément probablement ?
00:05:12Assurément parce qu'il n'y a pas de majorité à l'Assemblée nationale et c'est comme ça que je serai obligé de proposer à l'Assemblée nationale d'adopter le budget.
00:05:20Tout ça est très technique, on ne va pas rentrer là-dedans.
00:05:22Je pense qu'il noircit le tableau.
00:05:24On reprendra le budget de l'année passée et puis la Vème République a prévu ça.
00:05:29Mais en revanche ce qui m'intéresse c'est le rapport Le Pen-Barnier.
00:05:33C'est ça qui est intéressant.
00:05:34Parce qu'effectivement Michel Barnier est persuadé que Marie Le Pen bluffe.
00:05:40C'est ennuyeux quand tu penses que l'autre bluffe au poker.
00:05:44Parce que parfois il ne bluffe pas.
00:05:46Absolument.
00:05:47C'est un peu ce que vous avez dit tout à l'heure.
00:05:48Il joue à cap ou pas cap et à force de jouer à cap ou pas cap vous forcez l'autre à actionner l'arme fatale qui est la motion de censure.
00:05:57On voit bien que quand vous regardez la situation, ni Michel Barnier ni Marine Le Pen n'ont intérêt à la censure.
00:06:02Sauf qu'à force de rester sourd et c'est ce qui s'est passé hier soir.
00:06:05Ce qui était intéressant ce n'est pas ce que Michel Barnier a dit, c'est ce qu'il n'a pas dit.
00:06:09Et ce qu'il n'a pas dit c'est qu'il n'a tendu aucune main à Marine Le Pen.
00:06:13Donc Marine Le Pen pour garder une forme de crédibilité, elle ne peut pas faire autrement que de censurer.
00:06:19Qu'est-ce qu'il faudrait faire ?
00:06:20Sauf si il y a un revirement.
00:06:21Qu'est-ce qu'il faudrait faire ?
00:06:22Quelle est la mesure que pourrait prendre Michel Barnier qui ferait que les deux sortent en disant j'ai gagné un petit peu.
00:06:33Il n'y a pas une seule mesure ne suffira pas.
00:06:35Il en faut au moins deux, trois voire quatre.
00:06:37Il y a la mesure sur la hausse de l'électricité.
00:06:39Ça clairement c'est une mesure que Michel Barnier pourrait prendre.
00:06:42Parce qu'on pose des taxes.
00:06:43Comment ?
00:06:44Avec un prix de l'électricité qui baisse.
00:06:45Florian Tardif.
00:06:46Mais Marine Le Pen a mis sa crédibilité là-dedans.
00:06:48Mais là-dessus on peut la comprendre.
00:06:50Elle défend ses électeurs.
00:06:52Elle n'a pas envie que ses électeurs payent plus l'électricité.
00:06:54Puis c'est ce qu'ils lui demandent.
00:06:56Et en plus Marine Le Pen dans les propositions qu'elle a faites à Michel Barnier,
00:07:00elle a pensé à des mesures que Michel Barnier pourrait reprendre sans se défendre.
00:07:04Oui mais dans le rapport entre les deux.
00:07:05Sur la question de l'AME par exemple.
00:07:06Du budget de l'AME.
00:07:07Michel Barnier a dit qu'il voulait réduire l'aide médicale d'État.
00:07:10Il pourrait tout à fait reprendre la mesure de Marine Le Pen en disant
00:07:12de toute façon je l'ai annoncé à mon discours de politique générale.
00:07:15Oui mais il la méprise.
00:07:16Et il n'y a pas de problème.
00:07:17Il la méprise.
00:07:18C'est-à-dire que dans le rapport entre les deux.
00:07:20Bon manifestement il lui a dit voilà moi je suis quelqu'un d'important.
00:07:24J'ai fait le Brexit etc.
00:07:25Donc il y a cette dimension psychologique.
00:07:27Donc il faut faire attention.
00:07:28Il est très rigide avec Marine Le Pen.
00:07:30Il est rigide aussi avec Gabriel Attal.
00:07:31Mais même avec son propre camp.
00:07:33Oui mais quand tu commences à mépriser les uns et les autres, il faut faire attention.
00:07:36Exactement.
00:07:37C'est pas une bonne manière d'avancer.
00:07:40Et surtout Marine Le Pen pèse 11 millions d'électeurs.
00:07:43Je pense que la responsabilité est sur Barnier aujourd'hui.
00:07:46Absolument.
00:07:47Et à la fin je pense que si Michel Barnier reste avec la tonalité de ce qu'il a fait hier soir,
00:07:53Marine Le Pen ne pourra faire autrement que de censurer.
00:07:56Je ne suis pas tout à fait d'accord sur le fait qu'il méprise Marine Le Pen.
00:08:00C'est ce qu'elle perçoit.
00:08:01C'est ce qu'elle perçoit.
00:08:02C'est ce qu'elle perçoit.
00:08:03Mais il y a un côté théâtral dans tout ce qui se passe depuis plusieurs jours.
00:08:08Florian Tarny.
00:08:09Est-ce qu'aujourd'hui un membre du Rassemblement National est capable de nous donner un argument,
00:08:14un argument pour pouvoir censurer le gouvernement ?
00:08:18Quel est l'intérêt aujourd'hui du Rassemblement National de censurer le gouvernement ?
00:08:22La crédibilité.
00:08:23La cohérence.
00:08:24Non mais la crédibilité justement c'est tout l'inverse.
00:08:26Ils veulent apparaître crédibles.
00:08:28Ils n'ont aucun intérêt tactique, aucun intérêt stratégique.
00:08:31Et quel est l'intérêt de Michel Barnier de ne pas écouter Marine Le Pen ?
00:08:34Tiens, je suis totalement d'accord.
00:08:36La crédibilité, tout ça, c'est des phrases de journaliste.
00:08:39Non.
00:08:40Pour le coup, je pense que c'est très important.
00:08:44Quand vous avez 11 millions de gens qui votent pour vous, vous êtes crédibles.
00:08:47Je suis tout à fait d'accord.
00:08:48Pour 11 millions.
00:08:49Sauf qu'il y a une différence entre faire 40 % et faire 51 % dans une élection.
00:08:54Quand votre électorat vous demande de ne pas être matraqué,
00:08:59si vous représentez votre électorat, vous dites attention aux électricités.
00:09:05On dit des contre-vérités.
00:09:07On va prendre par exemple l'électricité.
00:09:09On peut très bien augmenter les taxes sur l'électricité en s'assurant que les prix baissent.
00:09:16C'est-à-dire, même si on augmente la taxe, les prix baissent.
00:09:20Puisque le prix de l'électricité est bien plus faible aujourd'hui qu'il ne l'était il y a un an.
00:09:24En revanche, augmenter les taxes sur le gaz, ça entraînera une augmentation du prix du gaz
00:09:29puisque le tarif du gaz est supérieur.
00:09:31C'est-à-dire qu'on finit dans le débat public par dire tout et n'importe quoi.
00:09:34Il faut faire extrêmement attention.
00:09:36Là, sur précisément l'électricité.
00:09:39L'électricité, il y a une autre mesure.
00:09:40C'est vous qui avez parlé de l'électricité.
00:09:42Il y a l'aide médicale d'État.
00:09:43Il y a une dizaine de mesures qui ont été proposées.
00:09:47Sur la politique, sur les retraites, sur la proportionnelle.
00:09:50Mais, ce qu'on voit bien, c'est que Michel Barnier est totalement hermétique, totalement inflexible.
00:09:54Non mais, Michel Barnier, manifestement, il pense qu'il est au-dessus de tout ça.
00:09:59Exactement.
00:10:00Et, qu'est-ce que vous voulez ? C'est jamais non plus une bonne chose.
00:10:06Il pense que, voilà, c'est le général de Gaulle, qu'est-ce que vous voulez que je dise ?
00:10:11C'est un bon négociateur.
00:10:13En tout cas, il le dit sans arrêt.
00:10:16Non mais bon, il a tenu tête, c'est ce qu'il dit.
00:10:18Il a eu trois premiers ministres britanniques en face de lui.
00:10:22Oui, oui, oui.
00:10:23Vous vous rendez compte dans quelle situation il est ?
00:10:25Quand même.
00:10:26Contre lui, la droite de la droite, la gauche de la gauche.
00:10:28Tout à l'heure, j'entendais parler de Gabriel Attal.
00:10:31Gabriel Attal, depuis la première minute, s'efforce de lui savonner la plante.
00:10:35C'est-à-dire qu'il est attaqué par les oppositions et par ceux qui sont censés le soutenir.
00:10:40Mais, ça va plus loin que ça.
00:10:42Mais, ça va plus loin que ça.
00:10:44Gabriel Attal, il passe son temps à la buvette de l'Assemblée Nationale
00:10:47en demandant aux gens du Rassemblement Nationale, quand est-ce que vous censurez ?
00:10:53Mais lui, manifestement, c'est son truc de trahir.
00:10:57C'est un président de la République, c'est son camp, c'est son truc.
00:11:01Je suis d'accord.
00:11:02Il est né comme ça.
00:11:04On l'a découvert d'ailleurs, on a été plutôt gentils au départ avec lui.
00:11:07Mais, manifestement, lui, c'est plutôt...
00:11:09Donc, il va à la buvette, il va voir les autres.
00:11:11Quand est-ce que tu censures ?
00:11:14Évidemment, les gens parlent.
00:11:22C'est-à-dire qu'aujourd'hui, tout à l'heure, sans rentrer dans les détails techniques,
00:11:25la CNP, on parait, ne va pas entrer.
00:11:28Mais, c'est-à-dire que si la CNP n'est pas conclusive,
00:11:30ce qui pourrait permettre un accord entre l'Assemblée et le Sénat,
00:11:33il est possible que ce soit à cause de Gabriel Attal.
00:11:36Mais, Gabriel Attal, il a parlé au président de la République,
00:11:41manifestement, ce qu'il en dit en privé.
00:11:43Je vais revenir sur l'aspect technique.
00:11:46Moi, je me suis penché sur tous les scénarios possibles.
00:11:49La démocratie française, c'est devenu un texte kabbalistique.
00:11:53C'est-à-dire, c'est devenu mystique.
00:11:54Parce qu'il y a tous les scénarios possibles avec des ramifications.
00:11:57Bientôt, on sera obligé de convoquer des grands prêtres
00:12:00pour déchiffrer le texte mystique.
00:12:02Et tout ça, ça finit par éloigner les Français de la politique.
00:12:05Ils ont l'impression d'être complètement dépossédés.
00:12:07Que c'est une réunion de gens qui ont reçu le don de déchiffrer.
00:12:13Ce qu'eux ne comprennent pas.
00:12:14Je trouve que la démocratie s'éloigne de plus en plus du peuple.
00:12:16– Louis Dragnet, je dois vous laisser.
00:12:18On va conclure.
00:12:19L'intérêt de Michel Barnier et l'intérêt de la France,
00:12:22c'est qu'il n'y ait pas de censure.
00:12:24Et de continuer avec ce gouvernement.
00:12:26– En tout cas, pas tout de suite.
00:12:27– Parce que, retaillez-vous, parce que immigration et sécurité
00:12:31sont au cœur aujourd'hui de l'action du gouvernement.
00:12:36C'est quand même son intérêt, Michel Barnier.
00:12:39– Absolument.
00:12:40– Et donc celui aussi des Français, sans doute.
00:12:42Et de ne pas voir arriver Lucie Castex et la France insoumise.
00:12:46– Il faut se souvenir du premier discours de Michel Barnier.
00:12:48– C'est Golan Royale ? Pourquoi c'est Golan Royale ?
00:12:50– Parce qu'elle était candidate pour Matignon.
00:12:52Elle a redit qu'elle était dispo candidate.
00:12:54– Elle était candidate à n'importe quel poste.
00:12:56– Michel Barnier avait mis sa crédibilité en disant
00:12:58que lui, à la différence des autres, il écouterait,
00:13:01il a la culture du compromis.
00:13:02Là, ce qu'il montre hier soir, c'est qu'il n'y a pas de compromis possible.
00:13:05– Mais vous allez voir.
00:13:06Quand tout le monde a intérêt…
00:13:08– Bien sûr.
00:13:09– Mais attendez, on n'a pas encore le fameux… c'est pas terminé.
00:13:13Il y a des discussions en coulisses qui continuent.
00:13:15Écoutez, on verra.
00:13:16– Bon, oui, ces discussions, et où ?
00:13:18À la buvette de l'Assemblée nationale, évidemment,
00:13:20qui est l'endroit où ça se passe, manifestement.
00:13:22Donc si vous voyez Gabriel Attal à l'Assemblée nationale,
00:13:25à la buvette, vous êtes sûrs qu'il vient vous voir pour censurer.
00:13:29On va écouter… Merci.
00:13:31– Merci Pascal.
00:13:32– Merci beaucoup.
00:13:33– Et bravo.
00:13:34– Laurent Saint-Martin, écoutons-le sur la tempête
00:13:38qui arriverait en cas de censure.
00:13:40Il était chez nos amis de France Inter.
00:13:44– Si le gouvernement venait à être censuré sans budget pour l'année prochaine,
00:13:48alors cette mission ne serait pas remplie.
00:13:50Et effectivement, le Premier ministre a raison de dire
00:13:53que s'il y avait tempête, ce ne serait pas tant une tempête
00:13:56pour les membres de ce gouvernement.
00:13:58Ce n'est pas ça le sujet.
00:13:59C'est une tempête pour le pays.
00:14:00Au-delà d'une crise politique que chacun comprendrait très bien,
00:14:03il y aurait une crise économique et financière.
00:14:05C'est-à-dire, tout simplement, le financement de notre endettement
00:14:08prendrait des taux d'intérêt en hausse.
00:14:10Et ça, ça a un coût direct pour le quotidien de nos concitoyens.
00:14:13– Mais il y aurait une crise économique et financière.
00:14:16– Elle existe déjà.
00:14:17– Il n'y en a pas du tout pour le moment, donc tout va bien.
00:14:19Mais il y aurait.
00:14:20– Ils sont vraiment dans le déni.
00:14:21– C'est vrai que le pire, ce serait l'instabilité des marchés.
00:14:24Sinon, la Constitution, vous parliez d'un texte mystique,
00:14:27la Constitution prévoit…
00:14:28– On a déjà l'instabilité des marchés.
00:14:30– Les marchés, je vous l'ai dit, par exemple,
00:14:32Stellantis est en train de plonger, à cause de Trump,
00:14:36pas à cause du gouvernement de Gabin.
00:14:38– Je suis totalement d'accord, mais il y a quand même quelque chose
00:14:40dont on ne parle quasiment jamais dans les débats,
00:14:42c'est le poids de la dette.
00:14:43Vous savez que là, dans le budget qui est en train d'être discuté aujourd'hui,
00:14:46le poids de la dette, c'est le deuxième poste de dépense de l'État.
00:14:49C'est de l'argent, les Français qui nous regardent et nous écoutent,
00:14:51c'est de l'argent qu'on prend, qu'on brûle.
00:14:53C'est 60 milliards d'euros aujourd'hui.
00:14:55Si c'est 70 milliards d'euros demain,
00:14:5780 milliards d'euros après-demain, etc.
00:15:00C'est autant d'argent qu'on ne peut pas utiliser pour investir ou autre.
00:15:03– Jérôme-Philippe Tanguy du Rassemblement national
00:15:06a également pris la parole ce matin, écoutons-le.
00:15:10– Marine Le Pen a été très claire à la sortie de Matignon,
00:15:12si les textes ne bougent pas, oui,
00:15:14le gouvernement se met en situation de censure.
00:15:16Mais je tiens vraiment à insister sur le fait
00:15:18que c'est l'absence de volonté de ce gouvernement
00:15:21de négocier avec les vraies oppositions.
00:15:23– C'est son absence de volonté ou c'est le fait, chez vous,
00:15:26de ne pas vouloir l'entendre ?
00:15:27– Quel compromis a-t-il proposé par exemple ?
00:15:29Rien.
00:15:30– Est-ce que ce que dit M. Tanguy est juste ?
00:15:33– Oui, là par contre, je suis totalement d'accord avec ce qu'il dit.
00:15:35C'est-à-dire que Michel Barnier, à un moment donné,
00:15:37il va falloir qu'il comprenne, je pense qu'il a compris,
00:15:41je pense qu'il fait mine de ne pas comprendre,
00:15:44en tout cas donner l'impression qu'il n'a pas totalement saisi
00:15:48la situation politique.
00:15:49Mais oui, à un moment donné, il va falloir tout de même
00:15:51faire un geste vis-à-vis du Rassemblement national
00:15:53pour que Marine Le Pen explique à ses électeurs,
00:15:56vous rappeliez ces 11 millions d'électeurs,
00:15:58qu'elle a obtenu gain de cause sur un certain nombre de sujets.
00:16:01Et forcer de constater aujourd'hui que, pour l'instant,
00:16:04Michel Barnier ne lui a pas donné raison sur au moins un, deux ou trois sujets.
00:16:07– Il est possible également qu'Emmanuel Macron,
00:16:09ce n'est pas son intérêt à ce qui est censure, Emmanuel Macron,
00:16:11parce qu'après il est en première ligne, Emmanuel Macron.
00:16:13– Au point où il en est, vous savez.
00:16:15– Non, bah non.
00:16:16– Au point où il en est…
00:16:18– Il y a encore deux heures à tenir.
00:16:20– Pardonnez-moi, il y a toujours pire.
00:16:22S'il y a démission demain, il est en première ligne.
00:16:25– C'est une perspective qui est réjouissante quand même.
00:16:27– Vincent Herbouet.
00:16:28– Non, non, mais j'aime bien votre argumentaire.
00:16:30C'est le moins pire en fait.
00:16:32Les perspectives qu'on ouvre, vraiment, claires, nettes…
00:16:35– Vous avez une autre solution ?
00:16:36– Non, non, pas du tout.
00:16:37– Vous avez une perspective qui dure ?
00:16:39– C'est dur de durer, mais c'est le moins pire.
00:16:41– C'est factuel.
00:16:42– Écoutez, il y a toujours pire, c'est ça.
00:16:44Mais d'ailleurs, je crois que c'est Raymond Aron qui disait
00:16:46qu'il faut voter pour ce qui est préférable et non pas ce qu'on…
00:16:50– Oui, on élimine.
00:16:52– Voilà, c'était…
00:16:54Bon, écoutez, alors, M. Barnier, puisqu'on lui a demandé
00:16:57si il allait démissionner, c'est notre ami Gilles Boulot,
00:16:59hier soir sur TF1, qui lui pose la question.
00:17:02– Et pourquoi voulez-vous que je démissionne ?
00:17:04– Je ne sais pas, parce que les temps sont durs,
00:17:06mais parce qu'il n'y a pas de budget.
00:17:07Je ne sais pas parce que les temps sont durs
00:17:08que je suis content de faire ce travail,
00:17:09mais ça dépasse très loin ma propre condition.
00:17:12Et aussi longtemps que j'aurai, M. Boulot,
00:17:14la même capacité de m'indigner et de m'enthousiasmer
00:17:17que celle que j'avais il y a 50 ans en arrière,
00:17:19je serai prêt à servir, c'est tout.
00:17:20– Donc vous serez encore Premier ministre en 2025,
00:17:22on pourra vous réinviter en tant que Premier ministre.
00:17:24– Invitez-moi aussi longtemps, j'espère, être là,
00:17:26ça dépend de l'Assemblée nationale,
00:17:27tout le monde sait la règle du jeu, je suis le premier à la connaître.
00:17:30– Bon, voilà ce qu'on pouvait dire sur ce sujet,
00:17:32et c'est un peu technique peut-être,
00:17:34mais c'est important sur le plan politique.
00:17:36On va parler de Boilem-Sensal dans une seconde.
00:17:38Simplement, il y a une étude qui m'a intéressé ce matin,
00:17:40c'est le club L'Andoua, qui publie l'édition 2024
00:17:43du baromètre L'Andoua de la France qui vieillit.
00:17:46Cette enquête réalisée avec l'IFOP
00:17:48aborde la perception des défis posés par le vieillissement de la population
00:17:52et elle examine les opinions, les comportements des Français.
00:17:55L'espérance de vie a progressé 10 ans, 50 ans, 10 ans.
00:17:58Cet allongement est considéré comme un progrès par 88% des sondés.
00:18:02C'est assez amusant d'ailleurs les 12% qui disent que ce n'est pas un progrès.
00:18:05– Oui.
00:18:06– Je voudrais savoir…
00:18:08– Ils ne connaissent pas l'argument.
00:18:10– Ah non, si on vit plus vieux, ce n'est pas un progrès.
00:18:12– Ils ne s'entendent pas avec leurs parents.
00:18:14– Bon, ils ne s'entendent pas.
00:18:15– Gabriel Attal.
00:18:16– Voilà, vous avez 6 Français sur 10
00:18:18qui disent avoir envie de vivre 100 ans.
00:18:21Est-ce que c'est votre cas ?
00:18:22Est-ce que vous avez envie de vivre 100 ans, sérieusement ?
00:18:24– Non.
00:18:25– Geoffrey, non pas Geoffroy de Péraille.
00:18:27Geoffrey.
00:18:28– Non, ce n'est pas une partie de mes ambitions.
00:18:30– D'accord.
00:18:31– Je respecte beaucoup.
00:18:32– C'est l'espérance de vie en bonne santé qui compte.
00:18:34– Vous.
00:18:35– Ça dépend dans quelles conditions.
00:18:37– Oui, évidemment.
00:18:38– Pardonnez-moi, j'ai du mal à me projeter quand j'aurai 100 ans.
00:18:41– Oh, ça va bien vite, vous savez.
00:18:43À titre collectif, ils sont néanmoins conscients
00:18:45que l'allongement de la vie va poser des problèmes économiques majeurs, etc.
00:18:48Mais il y a quelque chose qui m'a intéressé, c'est les 18-24 ans.
00:18:52Je trouve que c'est l'information la plus essentielle peut-être de ce sondage.
00:18:57Les 18-24 ans souhaitent partir à la retraite à quel âge, à votre avis ?
00:19:02– 45.
00:19:03– 51.
00:19:04– Mais oui, parce qu'ils veulent…
00:19:06– 51 ans.
00:19:07– J'ai oublié le terme.
00:19:08Ils veulent économiser le plus possible et travailler énormément
00:19:11pendant peut-être deux décennies et ensuite ne plus rien faire.
00:19:14C'est un concept que vous…
00:19:16– Les 18-24 ans souhaitent partir à la retraite à 51 ans.
00:19:20Alors évidemment, moi je me suis dit que c'est le résultat
00:19:24peut-être d'un certain état d'esprit.
00:19:26En France, depuis des années, de ne pas privilégier le travail.
00:19:30Qu'en pensez-vous Eric Nolot ?
00:19:32– Généralement, c'est l'indice d'une perte de vitalité générale.
00:19:35Les gens, je schématise bien sûr, les gens ne veulent plus travailler,
00:19:38ils ne veulent plus faire l'amour, ils ne veulent plus faire d'enfants.
00:19:41Tous les indicateurs sont en basse.
00:19:43Écoutez, c'est une perte de vie.
00:19:45– Ils ne veulent plus faire l'amour ?
00:19:46– Oui, oui.
00:19:47– Ah oui, non, ils ne veulent plus, c'est vrai.
00:19:49Il y a des études très sérieuses.
00:19:51– Chez les jeunes.
00:19:52Donc en fait, c'est une perte de vitalité totale.
00:19:54Un pays en perte de vitalité avec des habitants en perte de vitalité
00:19:57dans tous les domaines.
00:19:58Vous ne voulez pas bosser, vous ne voulez pas baiser
00:19:59et vous ne voulez pas avoir d'enfants.
00:20:00– Non mais c'est ce qu'on appelle la frugalité, j'ai retrouvé le mot.
00:20:02– La quoi ?
00:20:03– C'est le concept de frugalité.
00:20:04Ça veut dire que vous voulez investir et vivre de vos rentes
00:20:07et ne plus travailler après 45 ans, 50 ans.
00:20:09Il y a beaucoup de jeunes qui prônent ça
00:20:11et pour moi ça nous montre une chose,
00:20:12c'est que le travail n'est devenu que servitude
00:20:14et que les gens vivent le travail comme une corvée.
00:20:16– Mais oui, mais comment on peut avoir mis dans la tête des gens
00:20:20que le travail est servitude ?
00:20:22Alors que le travail est épanouissement ?
00:20:24Alors que le travail est plaisir ?
00:20:27– Ça dépend du travail.
00:20:28– Oui ça dépend.
00:20:29– Mais alors à chacun peut-être, je ne dis pas que c'est facile.
00:20:32– Oui.
00:20:33– Mais il y a des… comment dire ?
00:20:35– C'est la liberté le travail.
00:20:36– Mais il y a plein de… vous aimez le journalisme
00:20:39et d'autres ont envie d'autre chose et sont heureux dans leur travail
00:20:42quel que soit ce qu'ils font.
00:20:43Il y a sûrement des gens malheureux, mais il y a aussi des gens heureux.
00:20:46– Si vous voyez le travail comme une pénibilité,
00:20:48ça veut dire que 5 jours dans la semaine vous êtes à l'agonie
00:20:50et vous vivez pour attendre les 2 jours dans la semaine de week-end.
00:20:52– Non mais il y a des travaux pénibles.
00:20:53– Bien sûr, je l'ai fait dans un film et j'en ai vu des travaux pénibles.
00:20:56– Oui.
00:20:57– L'homme n'est pas fait pour travailler là-bas.
00:20:59– Ah oui, on m'a dit que le film est très…
00:21:01il y a des gens qui ont vu le film qui m'ont dit que…
00:21:03– Oui ça marche plutôt bien, il y a plus de 100 000 entrées.
00:21:05– Oui, 100 000 entrées ce n'est pas non plus…
00:21:07ce n'est pas la bourroufe, si vous me permettez, qui est le…
00:21:10– Je vous remercie pour votre compliment, mais c'est un documentaire.
00:21:12Donc un documentaire, vous l'avez vu Pascal ?
00:21:14– Non, je ne l'ai pas vu.
00:21:16Donnez de l'argent à Franck-Monsieur Ruffin, je vais peut-être le faire.
00:21:21Je vais peut-être le faire, en tout cas il faut aller voir, bien évidemment.
00:21:24En tout cas, ça m'a intéressé, âge de départ à la retraite,
00:21:27donc je voulais vous en parler.
00:21:29Boilem Sansal, on en parle, il reste 3 minutes avant de retrouver Thomas Hill.
00:21:34Ah ben non, même pas, Thomas Hill est là, vous voyez.
00:21:37Monsieur Hill.
00:21:38– Du coup je sonne à la porte.
00:21:40– C'est exactement ça. Entrez !
00:21:43– Oui, c'est moi, bonjour monsieur.
00:21:45– Entrez, comment ça va ? C'est le facteur.
00:21:47– Ça va bien et vous ?
00:21:48– On va parler des misérables au calendrier de la rentrée.
00:21:50– On se croit, c'est du boulevard que nous faisons.
00:21:52Il a raison, Eric Thiaud.
00:21:54– Oh, ma femme !
00:21:56Regardez, elle est là.
00:21:57Une femme dans le placard.
00:21:58– Eh bonjour !
00:21:59– Ah, Anissa, comment ça va Anissa ?
00:22:02– Ça va bien et vous Pascal ?
00:22:04– Écoutez, ça va, ça va, on disserte sur la censure ou non,
00:22:09mais forcément, on est un peu inquiets pour la France.
00:22:13– Oui, je comprends.
00:22:14– C'est humain, c'est humain.
00:22:16– Eh bien, écoutez…
00:22:17– Allez, à tout à l'heure Pascal.
00:22:18– À tout à l'heure, le travail c'est la santé, disait Henri Salvador.
00:22:22Et c'est vrai que…
00:22:24– L'enfer c'est la conserver.
00:22:25– Oui, oui, oui, oui.
00:22:26– C'était pas ça la fin ?
00:22:27– La fin c'était ça, effectivement.
00:22:29– C'est un cité dans son intégralité quand même.
00:22:32– Exactement.
00:22:33Bon, j'hésite à commencer le thème Boilem Sansal
00:22:37parce que ça va être la pause.
00:22:39Donc exceptionnellement, je le dis à Marine peut-être que,
00:22:41sauf si Sylvain Tesson, si on peut écouter déjà Sylvain Tesson.
00:22:44Alors écoutez Sylvain Tesson parce qu'il était ce matin sur France Inter
00:22:47et voilà ce qu'il a dit sur Boilem Sansal.
00:22:50– C'est un signe historique quand on s'en prend aux artistes et aux écrivains.
00:22:56Quand une puissance centrale s'en prend aux artistes ou aux écrivains,
00:23:00c'est que premièrement, elle a beaucoup de choses à se reprocher
00:23:02et deuxièmement, elle n'amène pas la capacité de répondre aux verbes,
00:23:06à la critique verbale par autre chose que le verrou et le cachot.
00:23:10C'est donc le signe de sa grande impuissance et de sa faiblesse.
00:23:15Et moi je souhaite une seule chose de toutes mes forces,
00:23:19c'est que Boilem Sansal qui a une double nationalité,
00:23:22il est franco-algérien, puisse un jour et très rapidement
00:23:26revenir chez nous et nous donner à nous,
00:23:29premièrement le souvenir que nous avons beaucoup de chance d'être libres
00:23:33et à mon avis nous nous en indifférons un peu trop.
00:23:37– C'est ça, parce que la liberté quand on n'en est pas privé, au fond…
00:23:41– Oui, c'est comme tout, c'est-à-dire qu'on ne la considère même pas,
00:23:45on ne se rend pas compte de la chance que l'on a
00:23:47de pouvoir dire ce que l'on veut sans risquer le cachot.
00:23:51– J'ai connu ce qu'était le bonheur au bruit qu'il a fait en partant,
00:23:56je ne sais plus qui, Vincent Herouet peut-être…
00:24:01– Je me permettrais d'essayer d'aller un petit peu plus loin,
00:24:06c'est-à-dire que le fait que le parquet antiterroriste les confie à un juge
00:24:11pour atteinte à la sûreté de l'État en dit très long sur le régime,
00:24:15c'est-à-dire que c'est un aveu.
00:24:17Le parquet antiterroriste c'est-à-dire que c'est un régime qui est fondé,
00:24:20qui s'est créé dans le terrorisme et qui est obsédé par sa nature profonde
00:24:26et son origine, de la même manière que les soviétiques
00:24:29auraient mis Boulayne-Saint-Saëns dans un asile psychiatrique
00:24:31parce que les bureaucrates staliniens étaient complètement fous,
00:24:35de la même manière que les chinois l'auraient envoyé en camp de rééducation
00:24:40parce que les maoïstes justement n'avaient aucune éducation,
00:24:43avaient rompu avec une grande tradition impériale.
00:24:46Et bien de la même manière les algériens l'envoient,
00:24:49c'est le parquet antiterroriste qui s'occupe de lui,
00:24:53parce que c'est un régime qui est profondément marqué par cette origine.
00:24:57La pause et nous revenons dans une seconde.
00:25:03Soumaya Labidi est là, bonjour Soumaya, il est 9h31 et vous nous rappelez des titres.
00:25:11Bonjour Pascal, bonjour à tous.
00:25:13Après plus d'un an d'hostilité transfrontalière et deux mois de guerre ouverte,
00:25:17le cessez-le-feu entre Israël et l'Ouest-Bola est entré en vigueur au Liban.
00:25:22Un accord salué par les habitants comme vous pouvez le voir sur ces images
00:25:25mais aussi par le Hamas qui affirme que le mouvement est lui aussi, je cite,
00:25:29prêt à une trêve avec l'armée israélienne dans la bande de Gaza.
00:25:33Au lendemain de l'intervention du Premier ministre, le RN campe sur ses positions.
00:25:37Le député Jean-Philippe Tanguil a répété ce matin,
00:25:40si les textes ne bougent pas, le gouvernement se met en position de censure.
00:25:45Et puis un drame évité de peu, hier soir a choisi le roi des équipes de la BAC
00:25:49étant en planque sur une transaction de stupéfiants supposés
00:25:52lorsqu'un homme est sorti d'un véhicule et a tenté de prendre la fuite
00:25:55en tirant un à deux coups de feu en direction des policiers sans faire de blessés.
00:26:00L'individu a finalement été interpellé.
00:26:03Merci Soumaya.
00:26:04Boalem Sansal a été entendu par le parquet antiterroriste d'Alger.
00:26:07Vincent Herouet le disait il y a une seconde.
00:26:09Il a été placé en détention, a annoncé son avocat.
00:26:11C'est un homme de 75 ans qui est fragile forcément.
00:26:14Je vous propose de voir le sujet d'Adrien Afrontenot.
00:26:23Le sujet d'Adrien Afrontenot.
00:26:27Arrêté depuis mi-novembre par les services algériens, sans motif précis,
00:26:31le coup prêt est finalement tombé pour Boalem Sansal par la voix de son avocat.
00:26:36Monsieur Boalem Sansal qui s'était rendu à Alger en confiance
00:26:39est aujourd'hui placé en détention.
00:26:41La privation de liberté d'un écrivain de 75 ans à raison de ses écrits est un acte grave.
00:26:46Quelles que soient les blessures invoquées et les sensibilités heurtées,
00:26:49s'il doit y avoir enquête, celle-ci ne justifie nullement
00:26:52que soit prolongée la détention de Boalem Sansal.
00:26:55Des poursuites en vertu de l'article 87 bis du code pénal algérien.
00:26:59Un article qui considère comme acte terroriste ou subversif
00:27:03tout acte visant la sûreté de l'Etat, l'intégrité du territoire,
00:27:07la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.
00:27:10Il y a un jeu politique derrière.
00:27:12Si on veut un argument de rupture une fois pour toutes avec l'Algérie,
00:27:18on en a un, c'est M. Boalem Sansal.
00:27:21Les conditions de détention de l'écrivain de 75 ans sont toujours inconnues.
00:27:25Boalem Sansal encourt jusqu'à la réclusion criminelle à perpétuité.
00:27:30Éric Nolot.
00:27:31Sylvain Tesson a eu des mots très forts et très justes, comme à son habitude.
00:27:36Il manquait quand même quelque chose à s'en exposer.
00:27:38C'est la dénonciation des complices idéologiques des geôliers algériens.
00:27:42Moi, le procès qui a été fait à Boalem Sansal et à Kamel Daoud dans l'émission C'est politique,
00:27:47c'est l'une des séquences les plus écœurantes que j'ai vues de ma vie.
00:27:50Ces gens-là me soulèvent le cœur.
00:27:52On ne savait même pas ce qu'il était devenu.
00:27:54On savait juste qu'il était détenu.
00:27:56Il avait même été enlevé de manière totalement arbitraire.
00:27:58Et ces gens-là, dans un pays comme le nôtre, vis-à-vis d'un ressortissant,
00:28:02Boalem Sansal a également la nationalité française,
00:28:04s'acharnaient sur un homme victime de la conflicte.
00:28:06Donc, ces gens-là, il y avait M. Stora qui était là.
00:28:09Il y avait ce professeur d'histoire-géographie.
00:28:11On en a beaucoup parlé lundi.
00:28:12Oui, je sais bien, mais il faut en reparler.
00:28:14Un professeur inconnu et M. Stora, surtout, qui n'a pas dit un mot.
00:28:18Et le présentateur.
00:28:19Le modérateur.
00:28:20Non, mais c'est incroyable.
00:28:21Il n'y avait aucune voix discordante.
00:28:22Moi, je me demande ce que fait l'ARCOM dans ces cas-là.
00:28:24Ici, il y avait une journaliste de Marianne Rachel.
00:28:26Non, mais elle est très interventionniste, l'ARCOM, sauf dans les cas d'injustice patante.
00:28:31C'était à qui s'acharnerait le plus ou alors garderait le silence le plus lâche.
00:28:35Moi, écoutez, j'ai eu honte de la télévision publique et j'ai eu honte de la France.
00:28:40Il y a une époque où, quelles que soient les opinions politiques qu'on avait,
00:28:44on aurait soutenu par principe Boilem Sansalle,
00:28:46qui est un écrivain français, victime de l'arbitraire d'un régime dictatorial.
00:28:51La France a beaucoup changé et en malle sur ce point-là.
00:28:53Oui, et puis il y a le rôle de la France.
00:28:55On nous a vendu, la France doit rester discrète parce qu'il y a des négociations, etc.
00:28:58Non, la France était complètement soumise.
00:29:00Et si ça avait été peut-être un ressortissant américain ou quoi que ce soit,
00:29:04je pense qu'on l'aurait ouvert beaucoup plus, que ce soit Le Quai d'Orsay, ministre de la Culture.
00:29:08Là, des consignons étaient passés, ne rien dire.
00:29:10Non, c'était se soumettre.
00:29:12Encore une fois, c'était de la soumission et pas de la discrétion, comme on nous l'a vendu.
00:29:15Enfin, il faut aussi regarder les choses en face.
00:29:17Et maintenant qu'il y a le mandat de dépôt, c'est trop tard.
00:29:19Il faut dire les choses.
00:29:20C'est un piège.
00:29:22Oui, alors vous dites la thèse du piège depuis le début, si vous voulez.
00:29:26Bon, le ministre des Affaires étrangères, le ministre de la Culture, tout ça,
00:29:31le chef du gouvernement lui-même, tous se sont tus depuis maintenant 12 jours.
00:29:37Et pour cause, il s'aligne sur l'Elysée.
00:29:41Et l'Elysée a eu tout de suite, dès qu'ils ont su ce qui s'était passé,
00:29:45dès que Boleyn-Sensal a disparu, c'est-à-dire qu'on l'a su tout de suite,
00:29:48eh bien, ils ont bien compris qu'un piège leur a été tendu.
00:29:51Il n'aurait pas été arrêté si le président de la République en personne
00:29:56n'avait pas fait de Boleyn-Sensal un Français au mois de juin dernier.
00:30:01Je suis d'accord avec vous.
00:30:02C'est pas ce qu'il est français.
00:30:03C'est pas de la faute d'Emmanuel Macron.
00:30:05Non, c'est pas ce que je vous dis.
00:30:06Si le référendum revient, ça revient.
00:30:08Le mandat de défaut.
00:30:09Non, c'est pas ce que je vous dis.
00:30:10C'est l'honneur, justement, de la présidence de la République.
00:30:13Moi, je me réjouis tout à fait que Boleyn-Sensal soit français,
00:30:16qu'il soit membre de l'Académie des sciences d'outre-mer,
00:30:19qu'il entre peut-être un jour à l'Académie française.
00:30:21Il le mérite et il fait honneur à la francophonie.
00:30:24Franchement, c'est même une grande joie que Kamel Daoud ait été pris Goncourt.
00:30:29Vraiment, c'est formidable qu'il y ait une francophonie vivante
00:30:32et pas simplement un espèce de machin qui ressemble à un mausolée perdu dans le nord de la France.
00:30:37Bon, franchement, il nous oblige à être meilleurs que nous-mêmes, en plus.
00:30:42Bon, ce que je dis, c'est qu'à partir du moment où il était français,
00:30:46cet homme qui défiait les couteaux des barbus dans sa ville de Boumerdès,
00:30:52qui est un pot vraiment de pus islamiste,
00:30:56et qui défiait les autorités en disant en permanence
00:31:00que le roi est nul, le régime est corrompu et il ment en permanence,
00:31:03et c'est un régime totalitaire en gestation,
00:31:06eh bien cet homme est devenu vulnérable du jour où il est devenu français.
00:31:10Ce qui nous pose un vrai problème.
00:31:12Et ce qui se passe, la mobilisation ici à Paris des intellectuels depuis la semaine dernière,
00:31:17incrimine à câble, aux yeux des Algériens, un peu plus Boilem Sansal.
00:31:22Bien sûr.
00:31:23C'est un collabo. La France est l'ennemi.
00:31:26Comment est-ce qu'avait dit un des ministres algériens, là ?
00:31:29C'est l'ennemi pour toujours, éternel et à jamais.
00:31:32Non mais ce que dit Éric Nelot et qui est juste.
00:31:34Imaginez, c'est Philippe Val qui dans un remarquable édito d'Europe 1 lundi faisait cette comparaison.
00:31:40Imaginez que Annie Ernaud arrive à Rome.
00:31:43Qu'elle soit embastillée par le gouvernement italien de Giorgia Meloni.
00:31:49Elle est prix Nobel de littérature, Madame Ernaud.
00:31:52Imaginez la communauté littéraire, intellectuelle, artistique, politique française.
00:31:58Comment réagiraient-elles ?
00:31:59Ils applaudiraient, ils sont jaloux.
00:32:01Non, ils applaudiraient pas.
00:32:02Arrêtez, ils applaudiraient pas.
00:32:03Il serait vent debout, il y aurait des manifestations.
00:32:06Il y aurait des manifestations devant l'ambassade italienne.
00:32:09Cette comparaison n'est pas de moi.
00:32:11Ça a été la même chose avec Solrénitsine.
00:32:13Ils sont collabos dans l'âme.
00:32:15Il y a une partie de l'intelligence française qui est parfaitement pourrie.
00:32:18C'est la boussole qu'indique le Sud.
00:32:21C'est un grand classique.
00:32:23C'est ce que je vous dis.
00:32:24C'est qu'à l'époque, personne n'a câblé Solrénitsine.
00:32:27Il était au goulag.
00:32:29Après, oui, je me souviens d'une intervention catastrophique et scandaleuse de Jean Daniel.
00:32:34Avec Jean d'Ormesson.
00:32:35Mais là, la différence, c'est qu'il était au goulag.
00:32:38Vous avez raison.
00:32:40C'est une émission très célèbre d'apostrophes, où effectivement Jean Daniel...
00:32:44Scandaleux.
00:32:45Paix à son âme, mais lamentable.
00:32:47Non, mais au-delà du problème de la caste littéraire, intellectuelle parisienne,
00:32:54le problème qui est posé à la France, c'est qu'il est embastillé parce qu'il est français.
00:32:59Oui, on a compris.
00:33:00Et ça, sa fragilité.
00:33:01On a compris.
00:33:02Ce qui veut dire, pardon, juste une chose.
00:33:04Qu'est-ce que doit faire la présidence de la République ?
00:33:08Qu'est-ce que doit faire la France pour ne pas être soumise en permanence à un chantage algérien ?
00:33:13Moi, je pense qu'il fallait une cohérence de la ligne.
00:33:15Il fallait être ferme.
00:33:16Il fallait être clair.
00:33:17Il fallait être visible.
00:33:18Je suis d'accord avec vous.
00:33:19Mais maintenant, qu'est-ce qui...
00:33:20Boilem Sansal paye aujourd'hui la confusion de la politique de la France au Maghreb.
00:33:26L'avocat Boilem Sansal a dit, M. Boilem Sansal, qui s'était rendu à Alger en confiance,
00:33:31est aujourd'hui placé en détention en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien
00:33:35qui réprime l'ensemble des atteintes à la sûreté de l'État.
00:33:38La privation de liberté d'un écrivain de 80 ans à raison de ses écrits est un acte grave.
00:33:42Quelles que soient les blessures invoquées, les sensibilités heurtées,
00:33:45elles sont indissociables de l'idée même de liberté, chèrement conquise en Algérie.
00:33:49Il y a une disproportion manifeste dont les auteurs n'ont vraisemblablement pas mesuré la portée.
00:33:54C'est ce que je ferais valoir avec mon confrère algérien dans le cadre judiciaire algérien.
00:33:58S'il doit y avoir enquête, celle-ci ne justifie nullement que soit prolongée la détention de M. Boilem Sansal.
00:34:05C'est ce qui a été dit pendant l'émission C'est politique.
00:34:09Il a heurté la sensibilité, donc c'est normal qu'il en réponde devant un parti antiterroriste.
00:34:13C'est dément. Ces gens-là sont déments.
00:34:16Ces gens-là vous enverront à Vladivostok. Je le sais depuis toujours.
00:34:20Je ne suis pas frileux, ça tombe bien.
00:34:22Je le sais depuis toujours. M. Stora n'a pas dit un mot.
00:34:26Il a signé hier la pétition lancée par la revue politique.
00:34:33Et vous l'avez entendu parler ?
00:34:34Voyons que le monde entier...
00:34:36Mais il a pris la parole ?
00:34:38Non.
00:34:39Non ? M. Stora...
00:34:41Et c'est l'homme qui est mandaté par le Président de la République pour...
00:34:44Vous avez vu le recteur de la Grande Mosquée de Paris,
00:34:47qui est lui-même membre, confrère de Boilem Sansal à l'Académie des sciences d'outre-mer ?
00:34:53Vous l'avez vu prendre la parole ?
00:34:54Non.
00:34:55Alors il y a une séquence...
00:34:56La liste des absents est longue.
00:34:57Il y a une séquence hier à l'Assemblée nationale,
00:35:00une séquence standing ovation.
00:35:05Tout d'abord, je souhaiterais que nous puissions partager nos pensées
00:35:07à destination de l'homme de lettres, Boilem Sansal,
00:35:10arrêté le 16 novembre à l'aéroport d'Alger.
00:35:15Nous sommes une grande partie ici,
00:35:17à partager avec lui le lutte contre le fondamentalisme religieux
00:35:20comme pilier de notre engagement public.
00:35:23Et tout le monde s'est levé à l'Assemblée nationale,
00:35:30y compris le camp insoumis.
00:35:32Jean-Noël Barreau, le ministre des Affaires étrangères, a pris la parole.
00:35:37Je suis choqué par cette inculpation.
00:35:40Et comme de très nombreuses Françaises,
00:35:43de très nombreux Français qui connaissent
00:35:47et qui apprécient l'homme et son œuvre,
00:35:50je suis très ému.
00:35:52Parce que c'est un homme et une œuvre
00:35:56qui sont celles d'un écrivain engagé,
00:35:58d'un écrivain courageux qui fait honneur à ces deux pays,
00:36:01la France et l'Algérie.
00:36:03Rien dans les activités de Boilem Sansal
00:36:05ne permet d'accréditer les accusations
00:36:08qui lui valent aujourd'hui d'être emprisonné.
00:36:10La détention d'un écrivain français sans fondement
00:36:14est tout simplement inacceptable.
00:36:16Alors dans l'immédiat,
00:36:18les services de l'État sont pleinement mobilisés,
00:36:21à Alger comme à Paris,
00:36:23pour suivre la situation de Boilem Sansal
00:36:26et lui permettre d'accéder à la protection consulaire
00:36:28qui est prévue par le droit.
00:36:30Et puis Jean-Christophe Ruffin,
00:36:31alors bien sûr c'est symbolique,
00:36:33a proposé qu'il entre directement à l'Académie française.
00:36:36Je vous propose de l'écouter.
00:36:38Je vais faire valoir très vite
00:36:41auprès de mes confrères et de façon collégiale
00:36:45la nécessité de passer à l'action.
00:36:48C'est-à-dire que les pétitions,
00:36:50les petits communiqués, c'est très bien,
00:36:52mais je pense qu'il faut agir.
00:36:54Et la proposition que j'ai faite,
00:36:56je ne peux malheureusement pas en faire d'autres,
00:36:58mais elle aurait déjà un poids.
00:36:59C'est de les lire.
00:37:01Nous avons des procédures pour ça,
00:37:02les lire de façon urgente.
00:37:04Ce qui ne serait pas étonnant
00:37:06compte tenu qu'on l'a déjà remis deux grands prix,
00:37:08prix de la francophonie et grand prix du roman.
00:37:10On le connaît bien.
00:37:11Il a tout à fait sa place parmi nous
00:37:13et je pense que c'est le moment
00:37:15d'essayer d'étendre notre protection sur lui
00:37:18en montrant que la France le reconnaît pleinement.
00:37:22Jean-Christophe Ruffin
00:37:23qui aurait été un excellent secrétaire perpétuel
00:37:25de l'Académie française.
00:37:27Les mots d'un ministre, c'est très bien.
00:37:29Ce que propose Ruffin, c'est très bien.
00:37:30Mais on attend des actes.
00:37:32Oui, mais c'est la diplomatie.
00:37:34Les actes, il fallait les faire avant le mandat de dépôt.
00:37:35Ça, c'est la diplomatie.
00:37:36On est d'accord.
00:37:37Moi, je n'accuse pas le gouvernement de ne pas parler.
00:37:39Je pense qu'il agit.
00:37:40Il a tellement agi qu'il y a eu un mandat de dépôt.
00:37:43Pardonnez-moi.
00:37:46Le gouvernement algérien,
00:37:48le gouvernement légal de la République démocratique algérienne
00:37:51n'est pas une bande de coupeurs de route du Sahel,
00:37:55n'est pas une organisation de preneurs d'otages du Liban,
00:37:58n'est pas une espèce de...
00:38:00Ce n'est pas une camarilla de voyous
00:38:03avec lesquels on essaie de dealer
00:38:05en les achetant à moitié, en les intimidant aussi, etc.
00:38:08Ce n'est pas ça.
00:38:09C'est un gouvernement.
00:38:10C'est une relation d'État à État.
00:38:11C'est un rapport de force.
00:38:12Oui, c'est ce que vous désirez.
00:38:13C'est un rapport de force.
00:38:14C'est touché.
00:38:15Je ne sais pas très bien où on est rapporté.
00:38:17Moi, je suis d'accord avec Jean-Christophe Ruffin.
00:38:19Il faudrait donner l'immortalité immédiate
00:38:21à Boulayne Sans Seim
00:38:22parce que c'est un homme fragile
00:38:23et qu'il mérite vraiment cet honneur.
00:38:26Et en plus, ce serait peut-être une protection.
00:38:28Puisque vous avez la parole,
00:38:29le cessez-le-feu.
00:38:30Le cessez-le-feu entre le Hezbollah...
00:38:32Oui, c'est ça.
00:38:33Deux mois.
00:38:34Soixante jours.
00:38:35Il y a toujours moins à prendre.
00:38:36Ça permettra aux Libanais...
00:38:38Ça permettra aux Libanais de sortir
00:38:42avec une petite victoire diplomatique.
00:38:45Ça manquait à son tableau.
00:38:46Et ça permettra à Donald Trump
00:38:48de ne pas arriver
00:38:49en étant immédiatement dans le bourbier.
00:38:51Mais ce n'est qu'une trêve.
00:38:52Ce n'est qu'un cessez-le-feu.
00:38:54Les Israéliens veulent parier
00:38:56sur le fait qu'on arrivera enfin
00:38:57à appliquer la résolution
00:38:58qui avait été prise en 2006
00:39:00et qui n'a jamais été appliquée.
00:39:02À savoir,
00:39:03les Israéliens sortent vers le sud.
00:39:05Le Hezbollah sort vers le nord.
00:39:07Et dans la zone entre les deux,
00:39:08l'armée libanaise s'installe
00:39:10avec l'appui de la finule.
00:39:13La vérité, c'est que ça n'a pas eu lieu.
00:39:15Ça n'a pas marché comme ça.
00:39:16En fait, il ne s'est rien passé.
00:39:18Il y a une question
00:39:19qui a été posée à Michel Barnier hier.
00:39:21Il a répondu,
00:39:22je trouvais que ce n'était pas forcément très clair,
00:39:23sur la présence,
00:39:24ça ne se passera pas bien sûr,
00:39:25de Netanyahou à Paris.
00:39:27Est-ce que la France remettrait Netanyahou
00:39:30aux autorités de la Cour pénale internationale ?
00:39:33C'est inimaginable.
00:39:34Oui, bien sûr, c'est inimaginable
00:39:36que Netanyahou vienne à l'Élysée.
00:39:38Je suis d'accord.
00:39:39Je ne pense pas que Benjamin Netanyahou
00:39:40ait très envie de venir à Paris.
00:39:42Je suis d'accord avec vous.
00:39:43C'est le préambule, dans l'hypothèse.
00:39:47Non, mais vous ne pouvez pas,
00:39:48à un moment,
00:39:49le problème français,
00:39:51pardonnez-moi de me faire d'avocat
00:39:52de Michel Barnier,
00:39:53mais le système international
00:39:55est totalement à bout de souffle.
00:39:57L'ONU est discréditée comme jamais.
00:39:59La CPI en est l'émanation.
00:40:03Ce n'est pas le moment de taper dessus.
00:40:05Avoir raccourci, elle est morte.
00:40:07Elle n'a jamais fonctionné.
00:40:08C'est un peu comme la résolution 1700.
00:40:10L'armée israélienne a 60 jours
00:40:13pour se retirer progressivement du Liban.
00:40:15Le Hezbollah doit quitter la frontière sud avec Israël.
00:40:18Israël et le Liban
00:40:19conservent le droit de s'auto-défendre.
00:40:21L'armée américaine et l'armée française
00:40:23apportera un soutien technique
00:40:24à l'armée libanaise.
00:40:26Oui, oui.
00:40:27Ce qui est important,
00:40:28c'est de dire que les Israéliens
00:40:29ont le droit,
00:40:30avec l'appui d'un comité d'arbitrage
00:40:32tenu par les Américains,
00:40:33de réintervenir si le Hezbollah
00:40:35pointe son nez au sud du Liban
00:40:37ou s'il essaie de faire rentrer
00:40:38des armes par la Syrie.
00:40:39À ce moment-là,
00:40:40les Israéliens interviendront.
00:40:41Ils gardent le doigt sur la gâchette.
00:40:42Mais on a deux mois
00:40:44pendant lesquels ils peuvent souffler,
00:40:45si vous voulez.
00:40:46On garde le doigt sur la gâchette
00:40:48et on garde surtout,
00:40:49ça qui est très important,
00:40:50dans la ligne de mire, l'Iran.
00:40:53Et l'Iran a mangé son chapeau hier.
00:40:55Parce que l'Iran accepte de cesser le feu
00:40:58alors que la guerre continue à Gaza.
00:41:00Et ils avaient juré que jamais
00:41:02ils n'abandonneraient les islamistes palestiniens
00:41:05et qu'ils faisaient la guerre au nord
00:41:06tant qu'elles continueraient au sud.
00:41:09Évidemment, ce qui se passe au Moyen-Orient
00:41:12a des conséquences ici en France
00:41:15et en Europe.
00:41:16Et l'antisémitisme si présent, bien sûr,
00:41:19depuis cet octobre 2023.
00:41:22Et Patrick Bruel était l'invité hier
00:41:24de C'est à vous, hier soir.
00:41:26Le chanteur a évoqué son album
00:41:28et sa tournée, sa jeunesse.
00:41:29Et puis il a dit quelque chose.
00:41:30Alors malheureusement, je ne peux pas vous le faire écouter
00:41:32parce que nos amis du service public
00:41:35n'ont pas libéré les droits, comme on dit.
00:41:37Mais en revanche, la phrase de Patrick Bruel,
00:41:39elle est intéressante.
00:41:40« Je suis allé il y a six jours pour la première fois
00:41:41à Auschwitz-Birkenau.
00:41:43J'ai ressenti quelque chose de très inquiétant
00:41:45qui m'a envahi.
00:41:46Au lieu d'être sur les images du passé,
00:41:48j'étais sur celles du présent
00:41:51et peut-être du futur. »
00:41:53Et effectivement, il traduit
00:41:56avec des mots précis
00:41:58ce que beaucoup de nos amis français juifs
00:42:01pensent.
00:42:02Il exprime ce que me disent beaucoup de gens
00:42:04dans mon quartier,
00:42:05où il y a une forte communauté juive
00:42:07et qui, avec d'autres mots,
00:42:08exprime exactement le même sentiment.
00:42:10Il faut savoir l'entendre.
00:42:11C'est particulièrement vrai
00:42:12pour la communauté juive.
00:42:13Bien sûr.
00:42:14Moi, je vous invite à lire en 2084
00:42:16le roman de Bolem Sansage.
00:42:17J'y reviens.
00:42:18Il décrit l'avènement d'un monde totalitaire,
00:42:21d'un monde où effectivement,
00:42:23ce qui arrive,
00:42:25l'antisémitisme qui monte en France
00:42:27donne l'impression que ce monde
00:42:29est en train d'advenir.
00:42:31C'est aussi une précurseur.
00:42:33C'est réjouissant, ce que vous nous dites.
00:42:35C'est une réalité.
00:42:37Mais l'actualité n'est pas particulièrement
00:42:40réjouissante en ce moment.
00:42:41J'entends bien.
00:42:43On va recevoir Olivier de Kersauzon
00:42:46dans une seconde,
00:42:47qui est assez inspirant, d'ailleurs,
00:42:48dans son livre.
00:42:49Mais on a le sentiment quand même
00:42:52que tout n'est pas perdu.
00:42:54Et que le régime totalitaire
00:42:56n'est pas pour demain.
00:42:57Je l'espère.
00:42:58Il faut se battre.
00:43:00Ce n'est pas un défilé.
00:43:02Dans les petites informations qui m'ont...
00:43:04Même quand c'est foutu.
00:43:05Oui, certes.
00:43:07Tout est perdu.
00:43:08Fort l'honneur.
00:43:09C'est pas mal, l'honneur.
00:43:10Fort l'honneur.
00:43:11Le goût des défaites.
00:43:12Personne ne savait ce que veut dire ça.
00:43:14On ne comprenait pas quand on était en France
00:43:16ce que voulait dire ce fort.
00:43:17Il y a des adultes qui ne comprennent toujours pas l'honneur.
00:43:19Ils comprennent fort, mais pas l'honneur.
00:43:21C'est qui ?
00:43:22Tout est perdu, fort l'honneur ?
00:43:23C'est François 1er ?
00:43:25Je crois que c'est François 1er.
00:43:27Non ?
00:43:28Non.
00:43:29Tout est perdu, fort l'honneur ?
00:43:30Écoutez, je demande à Marine Lens.
00:43:31Tout est perdu, fort l'honneur ?
00:43:33Mais quand je dis ça, ça vient directement sur mon portable
00:43:35parce qu'il y a sûrement un historien qui nous écoute.
00:43:37Même plusieurs.
00:43:38Même plusieurs.
00:43:39Bon.
00:43:40La Ligue des droits de l'homme s'attaque à la dernière édition du dictionnaire de l'Académie française.
00:43:43On parlait de l'Académie française.
00:43:44Elle exhorte à rectifier d'urgence la définition de plusieurs mots
00:43:47comme négrillon, race ou encore femme
00:43:50et dit sa consternation par cette vision du monde
00:43:52telle que le décrit l'ouvrage.
00:43:54Et c'est un communiqué du 26 novembre.
00:43:56Le traitement du racisme, lourd enjeu dans le monde où nous vivons, est sidérant.
00:43:59Est-ce que vous voulez voir le sujet ?
00:44:01Est-ce qu'on a le temps de voir le sujet ?
00:44:02Très rapidement. Voyons le sujet.
00:44:04C'est choquant l'article.
00:44:05Racisme, vision archaïque de la société.
00:44:09La définition de plusieurs mots du nouveau dictionnaire de l'Académie française
00:44:13est à rectifier d'urgence selon la Ligue des droits de l'homme.
00:44:16C'est maintenant une organisation gauchisante
00:44:18qui est dans tous les mauvais coups.
00:44:20Même la définition de femme ne leur convient pas.
00:44:24Parce que les académiciens disent qu'une femme, contrairement à un homme,
00:44:28c'est quelqu'un qui fait des enfants.
00:44:30Alors ça ne leur va pas parce que vous avez des femmes stériles.
00:44:32L'association pointe également la définition du mot négrillon
00:44:36qui dans le dictionnaire renvoie à petit enfant noir ou au mot race
00:44:40défini comme chacun des grands groupes entre lesquels l'espèce humaine est répartie
00:44:44d'après des caractères physiques distinctifs.
00:44:48D'autres définitions, comme celle du mot hétérosexuel,
00:44:50est problématique selon eux.
00:44:52Il faut reconnaître que l'hétérosexualité c'est tellement naturel
00:44:57que c'est la seule, n'en déplaise à la LDH,
00:45:02qui permet naturellement d'obtenir des enfants.
00:45:07Mais tout est là, alors je ne sais pas si c'est le désir d'exister, de faire parler d'eux.
00:45:14La Ligue des Droits de l'Homme réclame la modification de plusieurs mots
00:45:17du nouveau dictionnaire de l'Académie.
00:45:19Alors je vais féliciter Jean-Luc Arribard, François 1er, Lise Bohel, François 1er,
00:45:24Dominique Labarrière, François 1er, Bernard Montiel, François 1er,
00:45:28tous nous écoutent, et c'est François 1er.
00:45:30Tout est perdu fort l'honneur après la bataille de Pavie.
00:45:33Mais pour en revenir au dictionnaire, on en revient à Boilems-en-Salle,
00:45:352084, référence à 1984, et Orwell explique.
00:45:39La première chose à contrôler c'est le langage.
00:45:41Il faut contrôler le langage pour que l'idéologie suive.
00:45:45Le livre que vous pouvez acheter à Noël, et le lire le soir de Noël.
00:45:50Les pensées de Marc Orwell à côté, c'est rien.
00:45:53C'est Olivier de Kersozon.
00:45:56Olivier de Kersozon, c'est penser pour moi-même.
00:45:59Ce livre est absolument formidable, d'abord il est drôle, il est merveilleusement intelligent,
00:46:03il est parfois provocateur, et Olivier va être là dans une seconde,
00:46:07je vous lirai des passages, je vous jure, j'ai lu ce livre hier après-midi,
00:46:12et je lisais parfois des passages dans le bureau.
00:46:16C'est formidable, et c'est aux éditions du Cherche-Midi.
00:46:20Il est avec nous, Olivier de Kersozon, à tout de suite.
00:46:25Olivier de Kersozon est avec nous, vous le connaissez, avant que la mémoire s'efface.
00:46:28Quelques propos maritimes, chaque jour sur la mer, j'ai appris quelque chose aux éditions du Cherche-Midi.
00:46:33Merci d'être avec nous, cher Olivier.
00:46:35C'est une joie.
00:46:40Je disais que j'ai lu ce livre hier après-midi, et je le disais dans le bureau,
00:46:44je trouve que c'est un livre inspirant.
00:46:46Voilà, inspirant.
00:46:49Si tu le dis.
00:46:50Non mais, c'est un livre...
00:46:56Quand tu l'écris, tu es un peu inspiré, mais ça s'arrête là.
00:47:00Est-ce que tu veux passer de l'inspiré à l'inspirant, c'est jamais sûr.
00:47:05Le seul monde dans lequel je m'intègre vraiment, c'est la mer.
00:47:08Et quand il y a la mer, je suis chez moi partout.
00:47:10Pour moi, le truc important, capital, même essentiel, c'est le lien avec la mer.
00:47:14Donc je ne peux pas vivre ailleurs.
00:47:16Je n'irai jamais vivre dans un pays où il n'y a pas la mer.
00:47:18Et partout où j'habite, je vois la mer.
00:47:20Ce n'est pas négociable.
00:47:22Je peux vivre partout à condition d'être directement sur l'eau.
00:47:25Oui, pour moi, c'est le truc, le vrai lien, le vrai endroit, c'est la mer.
00:47:30Les endroits où elle est, c'est la mer qui prime.
00:47:32Oui, la présence de l'océan, la mer est indispensable, mais indispensable.
00:47:36Là, vous êtes à Paris.
00:47:38Je ne considère pas le temps que je passe ici comme les meilleurs moments de mon existence.
00:47:45Mais je n'ai jamais aimé les villes, de toute façon.
00:47:49Je n'ai jamais aimé être loin de la mer.
00:47:52Je suis allé à Strasbourg une fois, j'avais l'impression d'être en Avenay pendant trois jours.
00:47:56Alors que c'est ravissant, c'est intéressant, c'est une belle architecture et tout.
00:48:01C'est comme ça.
00:48:02Et pourquoi vos studios ne sont pas à Brest, comme tous les gens normaux ?
00:48:06Moi, j'adorerais.
00:48:07Tu peux te poser la question ?
00:48:09Brest, d'ailleurs, hier soir, qui était à Barcelone.
00:48:11C'est extraordinaire ce qui se passe à Brest en football, puisque Brest a perdu à Barcelone.
00:48:15Mais il y avait 6000 Brestois qui étaient hier dans la capitale de la Catalogne.
00:48:19Somaya Labedi est avec nous.
00:48:21Somaya nous rappelle les titres.
00:48:22Et puis, c'est vrai qu'on va égrener quelques passages du livre d'Olivier de Kersozon
00:48:26sur les Iliens, sur le courage.
00:48:29Quand je dis qu'il est inspirant sur la vie d'aujourd'hui, sur l'action.
00:48:33Je trouve que c'est des phrases.
00:48:35Quand je dis, je disais, c'est pensé pour moi-même de Marc Aurel.
00:48:39Hein ?
00:48:40Je disais, c'est pensé pour moi-même de Marc Aurel.
00:48:44Je ne m'intéresse pas au foot.
00:48:46Mais on peut, par exemple, dire à un enfant ce que vous dites sur l'action.
00:48:52L'un des défauts principaux des Français, presque culturel, c'est l'incapacité à l'action.
00:48:57Tant il y a de réflexion.
00:48:59D'une certaine manière, il faut limiter le temps de réflexion, quand même, pour passer à l'action.
00:49:03Il y a un moment où il faut agir.
00:49:05Il faut prendre la décision d'agir.
00:49:07Oui, c'est culturel.
00:49:09Ça, je l'avais vu quand j'avais fait la préface de l'histoire des sous-marins.
00:49:14En 1936, à peu près, le savoir sous-marin guerrier, France, Angleterre, Italie, Allemagne
00:49:22était à peu près le même partout.
00:49:24Les Allemands, en 1936, on en construit 300.
00:49:28Les Anglais ont abandonné parce qu'ils dépensaient beaucoup d'argent pour perfectionner le radar.
00:49:33Et de la part des Anglais, c'est formidable.
00:49:35C'est pas loyal d'être sous la mer, comme si ce genre de chose les dérangeait.
00:49:38C'était donc un moment assez étonnant.
00:49:40Et les Français, qui avaient fait un très beau sous-marin, ont continué à chercher, chercher, chercher.
00:49:45Et ça s'est refait pour le Rafale.
00:49:49On n'arrête jamais l'avion, on va toujours être mieux demain.
00:49:52Mais au bout d'un coup, on en construit très peu, on en vend très peu.
00:49:54C'est un peu ce qui s'est passé dans l'histoire.
00:49:56C'est que les gens s'imaginent toujours qu'il faut améliorer, améliorer.
00:49:59Et à un moment donné, l'exercice supérieur de l'intelligence étant la décision,
00:50:03les Français se ralentissent un peu à la ferme parce qu'ils ne passent pas à la construction.
00:50:07Alors, ça ne sert à rien de faire des armes si elles ne sont jamais finies.
00:50:10Puisque le propre d'une arme, il faut que ça soit fini, même si elle est assez archaïque.
00:50:13Est-ce que je vous ai bien commenté le référendum ?
00:50:16J'avais un parallèle, mais j'ose pas le dire, le parallèle.
00:50:19J'avais un parallèle, mais il est un peu vulgaire.
00:50:25Bon, sommeil à la midi.
00:50:31Après l'accord de trêve entre Israël et le Hezbollah,
00:50:33les Libanais aussi, entre crainte et espoir, des réfugiés retournent dans la capitale,
00:50:38comme vous allez le voir sur ces images.
00:50:40Beyrouth qui a été sévèrement bombardée par l'armée israélienne
00:50:43jusqu'à l'entrée en vigueur du cessez-le-feu cette nuit.
00:50:46Depuis quelques semaines déjà, dans un quartier chic de l'ouest Nantais,
00:50:50près du centre-ville, des adolescents sont la cible d'auteurs malveillants.
00:50:53Une vague de violence qui inquiète les parents au point que certains
00:50:56interdisent désormais à leurs enfants de sortir.
00:50:59Et puis la colère paysanne ne retombe pas.
00:51:01Nos équipes suivent depuis ce matin des agriculteurs qui se mobilisent en Avignon.
00:51:05Ils dénoncent le Mercosur, l'excès d'administration, de contrôler des normes
00:51:09et s'estiment lésés par rapport à leurs voisins européens.
00:51:14Merci Somaïa, Olivier de Kersozon, avant que la mémoire s'efface.
00:51:18Alors évidemment on va dérouler l'actualité comme on le fait tous les jours,
00:51:21mais c'est vrai qu'il y a deux ou trois choses avant cela,
00:51:23et puis on reviendra bien sûr à votre livre, sur lequel vous pouviez intervenir.
00:51:27Le danger par exemple, ce que vous dites du danger,
00:51:29alors là c'est une formule qui est vulgaire et elle vous est propre.
00:51:32La notion de danger, c'est réservé aux trous du cul.
00:51:36Tout est dangereux, le principe de précaution est une obscénité biologique.
00:51:41Puisque vivre c'est dangereux, la preuve on va mourir, c'est très dangereux de vivre.
00:51:45Je n'ai pas d'angoisse de la mort, mon oeil.
00:51:48Non mais pour ton oeil, il faut le faire voir chez l'oculiste.
00:51:51Vous n'avez pas d'angoisse de la mort ?
00:51:52Non.
00:51:53On a tous une angoisse de la mort.
00:51:54Moi je n'ai pas l'angoisse, je sais que ça va arriver, ça ne me plaît pas.
00:51:58S'il y avait un marchand de mort, je ne me précipiterais pas au guichet pour aller le prendre.
00:52:01Mais si ça arrive, ça arrive, c'est un destin.
00:52:04Mais c'est quoi cette phrase, la notion de danger, c'est réservé aux...
00:52:08Non parce que notre société c'est assez récent, à mon avis ça date depuis la guerre de 40.
00:52:14Les gens en ont tellement pris dans la gueule en 40 qu'après ils ont eu peur de tout.
00:52:20Et je crois que le danger ça fait partie de la vie.
00:52:24Tout est dangereux.
00:52:26Imagine-toi la vie d'une gazelle dans un pays où il y a des lions, ce n'est pas excessivement dangereux.
00:52:33C'est tout, c'est simple.
00:52:35Mais le danger c'est notre vie, c'est nos vies, ça fait partie de nous.
00:52:40On sanctifie la trouille aujourd'hui en la déguisant en raison.
00:52:47Parce que ça fait quand même plus cheap de dire qu'on a raison,
00:52:50parce qu'avoir la trouille ça ne sent pas bon quand même.
00:52:52Moi je ne trouve pas ça très intelligent, je peux le penser.
00:52:56Je fais partie de ces individus assez archaïques et primates
00:52:59qui pensent que la pensée est relativement éternelle.
00:53:02Je ne vois pas pourquoi on se mettrait systématiquement à penser comme ces contemporains.
00:53:09Mais vous avez quand même conscience d'être fait d'un bois différent des autres hommes.
00:53:15Je n'ai pas regardé de quel bois étaient faits les hommes, surtout les femmes.
00:53:19Qu'est-ce que tu veux que je raconte ?
00:53:23Vous avez tout le monde.
00:53:26À un moment vous parliez de l'égalité d'ailleurs, ça va être intéressant de ce que tu dis sur l'égalité.
00:53:30Tout le monde n'a pas peut-être votre force de caractère, votre tempérament, votre énergie ?
00:53:34Je ne t'y connais assez peu parce que le métier que j'ai fait m'a rendu beaucoup absent.
00:53:38Mais seulement quand j'étais à terre, je fais du bruit parce que comme je n'avais pas d'argent,
00:53:42j'ai été travailler dans les médias.
00:53:44Et comme dans les médias il n'y a pas que de grandes intelligences,
00:53:47il y a toujours de la place pour un mec qui arrive.
00:53:49Donc c'est comme ça que j'ai eu de la chance.
00:53:51Qu'est-ce que tu crois ?
00:53:53Je ne suis pas obligé de répondre.
00:53:55Oui, tu me cherches en fait.
00:53:57C'est maltraitant sa personne âgée.
00:54:04Je vous défendrai.
00:54:07Vous n'aimez pas les avocats, vous l'avez dit en d'entrée, mais je vous défendrai.
00:54:13Je vous aimerai peut-être vous en fait.
00:54:15Quand je dis que vous avez un tempérament, une énergie, vous avez eu beaucoup.
00:54:21Disons-le, vous avez été bien servi à la naissance.
00:54:24Non, j'étais rachitique, je suis né en 1944.
00:54:27Il n'y avait jamais six frères et soeurs.
00:54:29Alors là, je vais vous montrer une image quand vous avez 24 ans.
00:54:32Vous allez voir si vous êtes rachitique.
00:54:34Je n'ai pensé qu'à devenir costaud.
00:54:36Oui, je peux vous dire que là, ce qu'on va voir...
00:54:39Ça servait énormément d'avoir une certaine forme de musculature
00:54:42qui permet de temps en temps de faire comprendre à ton interlocuteur qu'il devrait se taire.
00:54:46Vous m'avez compris ?
00:54:47Je vous ai bien compris.
00:54:48On va voir une archive que j'ai trouvée de 1968.
00:54:53Je peux dire que vous êtes beau mec de chez beau mec, comme disent les jeunes.
00:54:57Et vous allez voir, il y a Éric Tabarly.
00:55:01Sublime.
00:55:02On est en 68.
00:55:03Il est d'une beauté sublime.
00:55:04Vous venez d'arriver à Fort-de-France, vous avez quitté la Trinité
00:55:07pour une course que vous préparez, je ne sais où.
00:55:09On est en 68.
00:55:10Vous êtes avec Alain Collat à côté.
00:55:12Vous ne vous dites rien, mais votre attitude, on comprend tout.
00:55:16Parce que le journaliste pose des questions qui ne sont peut-être pas adéquates
00:55:19et ça vous fait peut-être un peu marrer.
00:55:21Et notamment, le journaliste dit à Éric Tabarly, vous êtes fatigué.
00:55:25Vous avez l'air fatigué.
00:55:27Vous avez l'air fatigué.
00:55:28Je vous jure.
00:55:29Ça m'a fait rire ce matin.
00:55:31Vous avez l'air fatigué.
00:55:34Tu dis ça à Tabarly.
00:55:36Écoutez cette séquence et vous allez me dire ce que vous en pensez.
00:55:39Regardez.
00:55:40Voilà.
00:55:45Éric Tabarly, vous voici arrivé à Fort-de-France avec un léger retard,
00:55:50mais je crois que vous avez eu quelques ennuis à Santa Cruz de Tenerife.
00:55:53Vous avez été obligé de relâcher là-bas.
00:55:54Pas des ennuis exactement, mais il faisait très mauvais, alors on a relâché un peu.
00:55:58Alors comment ça va ? Vous avez l'air un peu fatigué.
00:56:00Non, je ne pense pas qu'on soit fatigué.
00:56:02Non, ça va ?
00:56:03Les équipiers ?
00:56:04Ils ont l'air bien aussi.
00:56:05Parce qu'on a pris beaucoup de soleil.
00:56:07Vous avez pris beaucoup de soleil. Effectivement, vous êtes bronzé.
00:56:09Combien de temps avez-vous mis pour venir ? Vous êtes parti de Trinité-sur-Mer en Bretagne.
00:56:12C'est ça, oui.
00:56:13Alors comment se comporte le penduic ?
00:56:15Très très bien, puisqu'on est venu de Tenerife à ici en 10 jours, 12 heures.
00:56:23Oui, c'est quand même un record.
00:56:25Je crois que ça n'a jamais dû se faire encore, je pense.
00:56:27Et il n'y a pas eu de problème particulier ?
00:56:29Non, non.
00:56:30La mer était douanée ?
00:56:32Oui, même un peu trop calme, on aurait pu aller plus vite.
00:56:38Est-ce que lorsque vous êtes loin de la Bretagne, Éric Talbardi,
00:56:40vous pensez que votre cœur est resté en Bretagne ?
00:56:42Ou vous y pensez toujours, pour Breton ?
00:56:48J'aime bien la retrouver, mais j'aime bien partir aussi.
00:56:50Vous êtes un homme de la mer.
00:56:52Surtout à cette époque-ci.
00:56:54Quelle intelligence.
00:56:57Oui, c'est génial.
00:56:59Tous les deux sont morts en mer.
00:57:02C'est un peu triste quand même.
00:57:05C'est un peu…
00:57:07Ça fait plaisir, en même temps, ça fait un peu bourdon.
00:57:12Mais oui, il était formidable.
00:57:14Les deux.
00:57:15L'autre était bien.
00:57:16C'était marrant.
00:57:18On a eu des moments de mer extraordinaires.
00:57:22Éric, il adorait naviguer.
00:57:23Cola aussi.
00:57:24Moi aussi.
00:57:25Donc en fait, tout se passe toujours dans la gaieté du monté au quart.
00:57:28Content de manœuvrer, content de bouger, content de…
00:57:31Oui, ça a été une jolie époque, ça aussi.
00:57:35On était sur l'océan, d'autres étaient sur les barricades.
00:57:3968.
00:57:41Oui, ça fait un peu de nostalgie quand même.
00:57:43Quand tu les revois.
00:57:46Oui, ça fait un peu…
00:57:51Alors, Yann, le livre, effectivement, est sur l'égalité.
00:57:55Parce que, je disais tout à l'heure,
00:57:57vous avez quand même été servi par un tempérament, une intelligence, une force.
00:58:03Tout le monde n'a pas peut-être cette chance-là.
00:58:05Et vous dites, l'égalité, c'est une belle idée politique sur le papier,
00:58:08mais ça n'existe pas dans le réel.
00:58:09C'est une fiction.
00:58:10Ça n'a aucun sens.
00:58:12Le seul moment où on est égaux, c'est devant nos ignorances.
00:58:15C'est ça qui nous rend égaux.
00:58:16On ne sait pas pourquoi on est là.
00:58:18On ne sait pas où ça va.
00:58:20Il y a eu des milliards d'années avant nous.
00:58:22Il y aura des milliards après.
00:58:23Et en fait, ce qui nous rend parfaitement égaux
00:58:26est que nos ignorances sont les mêmes pour tout le monde.
00:58:28Il n'y a personne qui peut m'expliquer ce qui se passe après la mort
00:58:32et aucun qui peut m'expliquer à quoi sert toute cette histoire.
00:58:35Nos savoirs nous différencient,
00:58:37mais nos ignorances nous rendent similaires, semblables.
00:58:41C'est vrai.
00:58:43Tu me regardes avec l'air suspect du prof qui pense qu'il va prendre un coup.
00:58:47Non, mais il faut que tu sois normal.
00:58:50Sois gentil.
00:58:51Ça ne te paraît pas censé, ce que je dis ?
00:58:53Je trouve ça…
00:58:55Mais en fait, ce qui est étonnant avec vous,
00:58:58c'est que d'abord, c'est toujours drôle.
00:59:01Oui, j'essayais parce que…
00:59:03Ça me fait rire, moi.
00:59:04Une journée où tu ne te marres pas, c'est du temps perdu.
00:59:07Oui, mais ça, ça me fait rire.
00:59:08Ça ne fait peut-être pas rire tout le monde, ce que je viens de lire.
00:59:10Mais moi, ça me touche.
00:59:11Ça me fait aussi rire, plus exactement.
00:59:13Je suis content de voir que ton intelligence perçoit
00:59:16les nuances humoristiques qu'il peut y avoir derrière ses propos.
00:59:20Bon, mais sur le fond, bien sûr…
00:59:23Les interviews de marins, ce n'est pas facile.
00:59:25Au contraire, c'est formidable, par exemple.
00:59:28Je vous assure, je voyais Tabarly tout à l'heure.
00:59:31C'est formidable parce que ce qui est important,
00:59:33ce n'est évidemment même pas ce qu'il dit.
00:59:35C'est tout ce qu'il est, qu'il ne dit pas,
00:59:37qu'il comprend la question, qu'il est délicat.
00:59:40Il y a une délicatesse formidable dans cette réponse.
00:59:42Mais moi, j'ai la gentillesse de faire l'effort de parler.
00:59:45Oui, mais par exemple, quand vous étiez ensemble sur le bateau
00:59:49avec Tabarly, il y avait échange ?
00:59:51Non, tu n'as pas le temps.
00:59:53Tu navigues, tu n'as pas le temps.
00:59:55Tu ne parles pas, on va parler de quoi ?
00:59:58Tu es content, tu es en train de naviguer.
01:00:00C'est un vrai exercice physique quand même.
01:00:02On était trois, donc il faut faire marcher H24 quand même.
01:00:05Donc pour les manœuvres, il fallait au moins qu'on soit
01:00:08tous les trois sur le pont.
01:00:10Le reste du temps, tu étais seul à la barre et tout.
01:00:12Donc tu es pris, tu n'as pas le temps de discuter.
01:00:15Puis tu es intéressé par ce que tu fais.
01:00:17Si tu restes concentré, un bateau, il faut trouver
01:00:20la meilleure angle, la meilleure vitesse.
01:00:22Tu vois, à l'époque, on avait pété le record de l'Atlantique,
01:00:2410 jours, 12 heures, donc on n'était pas resté
01:00:26à discuter de la mode ou des problèmes psychologiques.
01:00:29Tu vois ce que je veux dire ?
01:00:31On est en action.
01:00:33C'est ça qui est très beau dans ce sport.
01:00:35C'est que c'est un sport dont l'action est longue.
01:00:38Et si tu veux, tu ne sais pas à quel moment tu vas être obligé
01:00:41de fournir l'effort au maximum.
01:00:43Tu es bien obligé de vivre en action violente
01:00:46quand tu dois bouger et en même temps en réserve.
01:00:49Parce qu'il faut que tu sois toujours prêt à affronter
01:00:51des heures, des heures, des heures et des heures
01:00:53si ça se passe mal.
01:00:54– Vous connaissez la nouvelle génération aujourd'hui,
01:00:56par exemple ceux qui font le Vendée Globe en ce moment,
01:00:58vous les connaissez ?
01:00:59– Très peu, je connais.
01:01:00Si en multicoque, les gens comme Coville,
01:01:04il a fait son premier tout-du-monde avec moi.
01:01:07On a navigué ensemble, ça je les connais un peu.
01:01:10Mais le monocoque, non, parce que moi j'ai fait
01:01:13que du multicoque dès qu'on a commencé à comprendre
01:01:16comment ça marchait.
01:01:17– Mais est-ce que ces marins sont les mêmes ?
01:01:19– Je ne sais pas, je n'ai pas été voir.
01:01:21– Est-ce que leur mental…
01:01:22– Non mais je pense que ça a changé.
01:01:24Un exemple, nous quand je courais autour du monde,
01:01:27qu'Ola aussi était autour du monde,
01:01:29on était en solitaire mais en solitude.
01:01:31Il n'y avait personne, on n'avait pas de téléphone.
01:01:34On était vraiment complètement isolés.
01:01:36Si on avait un pépin, on était morts.
01:01:38Aujourd'hui sur le Vendée Globe, ils sont ensemble.
01:01:41Donc s'il se passe quelque chose, tu peux être récupéré
01:01:44par un de tes copains et tout, c'est différent quand même.
01:01:46Ce n'est pas le même monde.
01:01:49Vous avez compris ce que je vous explique ?
01:01:51– Et comment ?
01:01:53– Non, parce que je me demande parfois.
01:01:55Quand je déconne, non !
01:01:57– Je me dis que c'est performant.
01:02:01– Non mais je déconne, je suis content de vous voir,
01:02:04ça fait un peu vacances.
01:02:06En ce moment, je travaille, je vois plein de gens,
01:02:09ce n'est pas obligatoirement marrant,
01:02:11parce que là, moi comme je te connais bien et tout,
01:02:13ça me fait marrer.
01:02:14Performer, quand je dis que c'est inspiré,
01:02:16que c'est inspirant,
01:02:18ça c'est vraiment très inspirant, ce que vous écrivez.
01:02:21Performer, ma guidée.
01:02:23Aujourd'hui, tout à l'heure, on a parlé d'un sondage,
01:02:26les gosses de 18-24 ans, ils rêvent d'être en retraite à 51 ans.
01:02:29C'est dire s'ils ont envie de performer.
01:02:31Vous dites, performer ma guidée,
01:02:33il faut sans cesse essayer de se dépasser.
01:02:35Et je n'ai pas ménagé mes efforts en courant des records.
01:02:38En clair, essayer d'être meilleur.
01:02:40Est-ce que tout ça n'est pas lié au courage ?
01:02:42Certes oui, parce que ça doit être un projet
01:02:45d'essayer d'être meilleur.
01:02:47On n'est pas obligé de réussir,
01:02:49mais notre gloire au sein de notre commune nature humaine,
01:02:52c'est le mal qu'on se donne.
01:02:54Ce n'est pas les faiblesses qu'on a.
01:02:56Bien sûr qu'on a des faiblesses,
01:02:57la nature humaine est d'une imperfection totale,
01:02:59mais elle a aussi quelque chose de merveilleux
01:03:01qui est dans cette capacité à dire non.
01:03:03A dire non à quoi ?
01:03:04A la médiocrité précisément, à la faiblesse.
01:03:06Beaucoup de gens abdiquent,
01:03:07parce qu'il y a un problème de choix, d'éducation.
01:03:09Comme toujours, performer,
01:03:10c'est donner de la lumière à la vie.
01:03:12Essayer de faire en sorte,
01:03:13en fonction de mon jugement et de ma capacité de préhension,
01:03:15de ce qu'est l'existence,
01:03:17de se rapprocher de ce qui me paraît le plus intelligent,
01:03:19le mieux, le plus cohérent pour moi.
01:03:21Ça rejoint l'idée de bonheur.
01:03:22Alors le but, c'est quand même le bonheur.
01:03:24Ce n'est pas de traîner une vie misérable,
01:03:26c'est d'être content de ce qui se passe autour de soi.
01:03:28La vie n'est pas un dû.
01:03:30La vie n'est pas un dû, c'est une chance.
01:03:32Ah oui, c'est vrai.
01:03:34C'est beau ça !
01:03:36Je te remercie.
01:03:38C'est vrai, c'est une chance.
01:03:40C'est inspirant.
01:03:41Ce n'est pas un dû.
01:03:43L'existence ne nous doit pas plein de choses.
01:03:47C'est à nous de les prendre et d'être content de vivre.
01:03:51Ce n'est que de temps perdu à faire la gueule
01:03:54parce que tu as cassé le rétroviseur de ta voiture.
01:03:56C'est du temps perdu.
01:03:58Tout ce qui n'est pas marrant, c'est du temps perdu.
01:04:00Tout ce qu'on n'aime pas, tout ce qui n'est pas tendre,
01:04:03tout ce qui n'est pas beau, c'est du temps perdu.
01:04:05Si tu fais vite la synthèse, tu ne vas faire que des choses intéressantes,
01:04:08belles et fortes.
01:04:10C'est très beau, mais ce n'est pas dans l'air du temps.
01:04:12Je m'en fous, ce n'est pas dans l'air du temps.
01:04:14Je ne vis pas dans l'air du temps.
01:04:16Je vis dans l'air marin.
01:04:18C'est intéressant, vous êtes à contre-courant.
01:04:20Contre le vent.
01:04:22Je ne voudrais pas me laisser entraîner par le courant
01:04:24qui se passe aujourd'hui.
01:04:26Après quatre jours à Paris, tu vois comment ils pensent.
01:04:29Pendant que vous parlez, il y a beaucoup de gens
01:04:32qui sont en train de m'envoyer des textos.
01:04:34Quand je dis inspirant, vous avez dit
01:04:36l'exercice supérieur de l'intelligence
01:04:39c'est la décision.
01:04:41Ça nous renvoie à la vie politique.
01:04:44Elle est extraordinaire, cette phrase.
01:04:46Pourquoi ? Parce qu'elle est simple.
01:04:48Tout le monde peut la comprendre.
01:04:50C'est ce qu'on demande à un chef, souvent, de décider.
01:04:53Un chef, c'est fait pour cheffer, disait Jacques Chirac.
01:04:56Parfois, mieux vaut prendre une mauvaise décision
01:04:58que pas de décision du cours.
01:05:00Oui, c'est sûr.
01:05:02Tu es obligé de prendre une décision tous les demi-heures.
01:05:04Le vent tourne, la mer a changé, la nuit arrive.
01:05:07Tous les demi-heures, tu prends une décision.
01:05:09Le vent forcit, il faut réduire la toile.
01:05:11Quand je dis que vous êtes inspirant,
01:05:13en même temps, les gens comme vous,
01:05:15ils sont forcément inspirants,
01:05:17mais ils ne peuvent pas faire de la politique
01:05:19parce que vous casseriez tout.
01:05:21Tous les gens autour de vous.
01:05:23Vous ne pourriez pas travailler avec eux.
01:05:25Vous pouvez être inspirant comme un modèle,
01:05:27inspirant comme un guide.
01:05:30Je ne parle pas de vous forcément,
01:05:32mais ce type de personnalité.
01:05:34Parce que vous ne négociez pas, au fond.
01:05:37Non.
01:05:39Le désir de vivre n'est pas négociable.
01:05:43Ça, c'est très vrai, par contre.
01:05:45Le désir de vivre que tu as en toi,
01:05:47ça ne se négocie pas.
01:05:49Tu n'accepteras pas plein de choses.
01:05:51Voilà, point final.
01:05:53Donc, ça veut dire que ceux qui dirigent...
01:05:55Mais ceux qui dirigent...
01:05:57Ceux qui dirigent,
01:05:59ils ont accepté l'idée de négocier.
01:06:01De temps en temps, tu as deux goûts.
01:06:03C'est pas les mêmes morphologies mentales que nous,
01:06:05aussi, parfois.
01:06:07Il y a quand même un truc dans la nature humaine
01:06:09qui est assez intéressant.
01:06:11Je ne pense pas que les gens soient de mauvaise volonté.
01:06:13Je pense que les gens font ce qu'ils peuvent.
01:06:15Et si tu veux, dans le sport, c'est évident.
01:06:17Il y a des gens qui ne peuvent pas sauter 20 cm.
01:06:19Il y a des mecs qui font 1,80 m qui ont sauté.
01:06:21Mais c'est aussi pareil
01:06:23dans le reste des choses de la vie.
01:06:25C'est très facile de critiquer.
01:06:27Ils auraient dû, ils devraient.
01:06:29Mais si demain,
01:06:31tu dirigeais ce pays,
01:06:33tu serais quand même bien emmerdé.
01:06:35La première chose que ferait un mec intelligent,
01:06:37c'est prendre un billet pour Barcelone-Noyeurs.
01:06:39Parce que c'est devenu indirigeable.
01:06:41C'est le monde dans lequel on vit
01:06:43qui est comme ça.
01:06:45C'est pas très grave.
01:06:47C'est pas dramatique.
01:06:49C'est pas obligatoirement plaisant.
01:06:51C'est tout.
01:06:53Le temps que je comprenne,
01:06:55c'est des années après.
01:06:57Je trouvais qu'il avait été
01:06:59très intéressant sur
01:07:01le discours de Bayeux.
01:07:03Oui.
01:07:05Le regard
01:07:07qu'il devait avoir.
01:07:09Il était très en avance
01:07:11sur l'idée de décolonisation.
01:07:13Je pense que de Gaulle a compris
01:07:15le monde dans lequel il vivait.
01:07:17Ce qui n'est pas toujours le cas
01:07:19des gens qui nous entourent.
01:07:21Les politiques font ce qu'ils peuvent.
01:07:23Mais ils sont souvent assez lamentables.
01:07:25Les généraux à Brandebourg,
01:07:27avec des petites moustaches
01:07:29qui ont envoyé 2 millions de mecs de 20 ans
01:07:31se faire tuer du côté du chemin des dames
01:07:33et de Douaumont, c'était quand même
01:07:35des crétins finis.
01:07:37Les mêmes après qui ont décidé
01:07:39de faire la ligne Maginot.
01:07:41La Belgique étant neutre,
01:07:43Hitler ne peut pas passer par là.
01:07:45C'était à chaque fois des crétins complets.
01:07:47C'est l'histoire.
01:07:49C'est un monde en mouvement.
01:07:51Ils ont des espérances,
01:07:53des rêves
01:07:55et très rarement toutes les données
01:07:57qui pourraient asseoir
01:07:59une décision saine.
01:08:01C'est pour ça.
01:08:03Je préférais aller courir
01:08:05sur la mer.
01:08:07Il y a même un truc qui m'a fait
01:08:09faire des records.
01:08:11J'ai fait des courses
01:08:13sans grand résultat.
01:08:15J'étais assez bon,
01:08:17j'avais le bon bateau au bon moment.
01:08:19À un moment donné,
01:08:21je me suis dit
01:08:23que la course commençait à être prise
01:08:25par l'administration.
01:08:27C'était des gens, des organisateurs.
01:08:29Je rentrais du tour du monde en solitaire
01:08:31et j'avais un multicoque de 24 mètres.
01:08:33Brutalement, la route dure.
01:08:35Je n'avais plus le droit de la faire
01:08:37avec un bateau de 24 mètres
01:08:39parce que les règles avaient changé
01:08:41poussées par l'administration
01:08:43qui disait que c'était dangereux
01:08:45À ce moment-là, j'ai décidé
01:08:47d'aller faire des records en me disant
01:08:49qu'il n'y a que moi qui vais décider.
01:08:51Je vais décider quand je pars
01:08:53car je vais choisir ma météo.
01:08:55Je vais courir bien avant de partir
01:08:57car tu cherches la fenêtre.
01:08:59C'est intéressant à faire.
01:09:01C'est moi qui vais tout décider.
01:09:03Je ne vais pas dépendre du désir,
01:09:05du souhait.
01:09:07Moi, ça m'a passionné de faire ça
01:09:09parce que tu te retrouvais
01:09:11vraiment dans des mers
01:09:13Quand j'ai fait de la course,
01:09:15au pire, on faisait la route du Rhum
01:09:17mais ce n'était pas long.
01:09:19Un tour du monde, c'est une aventure énorme.
01:09:21C'est tellement long
01:09:23que ça va lisser les efforts
01:09:25et les échecs.
01:09:27Quand tu rentres dans la tour du monde,
01:09:29c'est le meilleur de ce que tu as pu faire.
01:09:31Le Vendée Globe, c'est bien pour ça
01:09:33que comme ça dure longtemps,
01:09:35le premier du Vendée Globe,
01:09:37c'est le meilleur du Vendée Globe.
01:09:39Tu ne peux pas être premier du Vendée Globe
01:09:41si tu n'es pas le meilleur du Vendée Globe.
01:09:43Vous avez parlé de la route du Rhum.
01:09:45La route du Rhum, Alain Collat avait disparu.
01:09:47C'était en 1978.
01:09:49On n'a jamais rien retrouvé d'ailleurs.
01:09:51On ne peut jamais rien retrouver.
01:09:53Il n'y a pas de mystère.
01:09:55C'est immense la mer quand même.
01:09:57On n'a jamais rien retrouvé.
01:09:59Il y a des bateaux qui coulent.
01:10:01Tu ne trouves rien quand même.
01:10:03C'est pas...
01:10:05Il faut expliquer ça.
01:10:07En plus, il y a une légende autour d'Alain Collat
01:10:09qui avait un pire...
01:10:11Il va mieux vous regarder la météo
01:10:13qu'écouter Manu Reva.
01:10:15C'est ça, il faut réfléchir.
01:10:17Je pense que
01:10:19Collat avait une grosse dépression.
01:10:21C'était au niveau des Açores.
01:10:23D'après ce que j'ai cru comprendre
01:10:25en interrogeant Théorat, son épouse,
01:10:27un jour, un type de la marée nationale
01:10:29qui était sur un bateau
01:10:31pas très loin de l'endroit
01:10:33où on pense que l'accident est arrivé.
01:10:35Il m'a dit
01:10:37qu'à l'intérieur d'une dépression,
01:10:39tu peux avoir une mini-dépression,
01:10:41un vortex.
01:10:43Si la dépression est à 45-50 nœuds,
01:10:45dans le vortex, tu peux en avoir 90-100.
01:10:47C'est vrai que
01:10:49tu rentres dans un moment où tout d'un coup,
01:10:51tu te tombes, sur le plan météorologique,
01:10:53quelque chose d'une extrême violence.
01:10:55Si c'est seul et que tu n'as pas pu
01:10:57anticiper, que tu n'as pas vu, que tu n'as pas entendu,
01:10:59que tu dormais un peu... En plus, Alain Collat,
01:11:01il était très diminué quand même.
01:11:03Il avait sept jambes.
01:11:05Il y a eu plein d'hypothèses, d'ailleurs.
01:11:07On a imaginé qu'il s'est décédé.
01:11:09Il y a eu beaucoup d'hypothèses.
01:11:11C'est le concours des idiots.
01:11:13L'écologie, vous en parlez. Ça, ça m'a intéressé.
01:11:15Beaucoup. Parce que le mot n'est pas à mettre dans toutes les bouches.
01:11:17Il cache des ambitions,
01:11:19des ignorances et des combats agaçants.
01:11:21Toutefois, il faut bien reconnaître aussi que certains
01:11:23d'entre eux sont justifiés. Certes, les écolos
01:11:25m'énervent, mais ils furent aussi très utiles.
01:11:27Il est en vérité délicat de nier leurs combats.
01:11:29Votre regard sur l'écologie,
01:11:31sur l'océan, sur la Terre
01:11:33m'intéresse. On en est où, selon vous ?
01:11:35Je ne sais pas.
01:11:37Je ne sais pas.
01:11:39C'est devenu...
01:11:41On est passé d'un alerte
01:11:43et d'une connaissance.
01:11:47Et puis, on est passé après
01:11:49à une doctrine
01:11:51et par moments, certains points, à une religion.
01:11:53C'est-à-dire que
01:11:55tout ce qu'il y avait d'intelligent,
01:11:57de prévenant, d'analysé, je ne sais pas quoi,
01:11:59brutalement, ça a été pris par des gens.
01:12:01Ça a été le tout écologique.
01:12:05Ce qui est aussi incohérent que le massacre
01:12:07qu'on peut faire quand on ne s'en occupe pas.
01:12:09Donc, c'est dur.
01:12:11Parce qu'on est en pleine mutation pour ça.
01:12:13Moi, il y a...
01:12:15Moi, je me rappelle quand j'étais gosse,
01:12:17dans les ports, quand tu avais
01:12:19fait la vidange du moteur, tu versais l'huile dans le port.
01:12:21Tout le monde le faisait.
01:12:23Aujourd'hui, les ports de plage, tu peux te baigner,
01:12:25mais avant, tout le monde
01:12:27jetait dans l'eau.
01:12:29À la guerre de 40, on a passé le cul
01:12:31dans le goudron, sur les plages,
01:12:33vu le nombre de bateaux qui avaient coulé dans la Manche.
01:12:35C'était...
01:12:37Par contre, et à l'époque,
01:12:39à la fin de la guerre de 40,
01:12:41moi, je me rappelle du côté de Morlaix,
01:12:43tu pouvais pêcher le crabe avec un basse-croque
01:12:45dans les flaques, parce que tellement
01:12:47il y en avait que ça n'avait pas été pêché pendant
01:12:49quatre ans. C'est ça.
01:12:51Je pense que...
01:12:53Si tu veux notre nom, il faut le regarder. On peut le regarder
01:12:55de différentes façons. Ou tu t'en fous,
01:12:57et tu dis, ça me dépasse complètement, ce qui est peut-être le cas,
01:12:59et tu t'es dit,
01:13:01je vais regarder ce qu'a été notre monde,
01:13:03et je vais partir de la réflexion de la dérive
01:13:05des continents, jusqu'au jour
01:13:07d'aujourd'hui. À mon avis, on n'était pas là,
01:13:09mais ça a dû quand même secouer plusieurs fois.
01:13:11Et tu te dis, il paraîtrait assez
01:13:13logique, on peut le secouer, c'est pas
01:13:15parce qu'on ne comprend pas que c'est
01:13:17la fin du monde. C'est peut-être
01:13:19même le début d'un autre monde un peu meilleur,
01:13:21on ne le sait pas. Mais tu vois,
01:13:23on vit dans un monde qui est en perpétuel mouvement.
01:13:25On bouge tout le temps, la géologie bouge,
01:13:27tout bouge, tout change,
01:13:29rien n'est fixe, rien n'existe.
01:13:31On a des milliards d'années
01:13:33derrière nous, des milliards d'années devant,
01:13:35et on passe là l'équivalent de
01:13:37même pas un dixième de seconde,
01:13:39on n'a pas le temps de vivre.
01:13:41– Vous avez parlé des ports,
01:13:43il y a une petite phrase sur les ports qui m'a amusé,
01:13:45il n'y a plus de port comme il n'y a plus d'aéroport.
01:13:47C'est pareil, on arrive pour prendre l'avion,
01:13:49on suit des couloirs, on prend sa valise
01:13:51et on part, idem dans les ports,
01:13:53les machines retirent les containers
01:13:55et hop, on repart six heures après,
01:13:57il n'y a plus d'échanges, ce sont des interfaces,
01:13:59des plateformes, et c'est tout.
01:14:01On ne vit plus dans les ports, il n'y a plus de vie dans les ports,
01:14:03d'ailleurs il n'y a plus de bistrots dans les ports
01:14:05modernes, que des quais et des
01:14:07instruments qui vont trier
01:14:09les cargaisons. Et c'est vrai qu'il y a beaucoup aussi
01:14:11un peu de nostalgie
01:14:13dans ce livre, parce que
01:14:15vous êtes un homme,
01:14:17le moule, parfois je dis ça
01:14:19sur certaines personnes
01:14:21comme vous, le moule paraît
01:14:23cassé. Mais votre vie aujourd'hui,
01:14:25votre vie aujourd'hui, c'est en
01:14:27Polynésie, et vous dites d'ailleurs que c'est
01:14:29l'endroit le plus beau que vous avez trouvé
01:14:31au monde. Et quand vous êtes à Paris,
01:14:33vous êtes là pour, je ne sais pas si vous faites toujours
01:14:35les grosses têtes avec eux. Oui, c'est un bon exercice
01:14:37intellectuel.
01:14:39Oui, c'est un bon exercice intellectuel.
01:14:41Je ne vous parle pas de Jacques Martin, parce que tout le monde doit
01:14:43vous parler de ça, Jacques Martin, Jean Dupour.
01:14:45Je ne parle pas beaucoup aux gens, et puis je ne cherche pas
01:14:47le contact humain.
01:14:49C'est une époque tellement extraordinaire.
01:14:51Donc on me parle assez peu.
01:14:53J'ai réécouté,
01:14:55je réécoutais hier,
01:14:57une séance avec Jacques Martin,
01:14:59vous écrivez, vous parlez
01:15:01en alexandrin, vous improvisez complètement.
01:15:03C'est la fête de l'intelligence,
01:15:05de la drôlerie, du second degré.
01:15:07C'est l'envie de se marrer.
01:15:09On allait faire chez Bouvard pour de l'argent,
01:15:11ce qu'on faisait gratos
01:15:13chez Castel pour draguer.
01:15:15Ah, j'adore Castel.
01:15:17Vous avez dit le mot draguer, moi je n'avais pas prévu
01:15:19de parler des femmes.
01:15:21Je veux dire,
01:15:23si, moi je dois
01:15:25beaucoup aux femmes
01:15:27qui m'ont aimé et qui m'ont accompagné dans ma vie.
01:15:29Elles m'ont
01:15:31appris énormément de choses,
01:15:33et elles
01:15:35m'ont désarchaïsé, c'est-à-dire
01:15:37qu'elles m'ont permis d'être souvent un peu plus
01:15:39sensible et un peu plus intelligent.
01:15:41Au départ j'étais quand même,
01:15:43aujourd'hui je suis très raffiné en fonction de ce que j'étais
01:15:45à 20 ans.
01:15:47Est-ce que vous avez été gentil avec les femmes ?
01:15:49Ah oui, toujours.
01:15:51Je n'étais pas là pour être méchant.
01:15:53Si tu veux être méchant, va changer de débalaise.
01:15:55Est-ce que vous avez été tendre ?
01:15:57Très. Quand je pense à moi,
01:15:59j'ai les larmes aux yeux.
01:16:01Arrête.
01:16:03Tu me racontes quoi là ?
01:16:05Bien sûr.
01:16:07Quand je pense à moi, j'ai les larmes aux yeux.
01:16:09Mais non, mais attendez,
01:16:11moi je lis partout
01:16:13des gens d'une génération...
01:16:15Est-ce que vous avez été tendre ?
01:16:17Mais oui.
01:16:19Mais pardonnez-moi,
01:16:21je lis que dans votre génération,
01:16:23tous les hommes ne se conduisaient pas toujours bien
01:16:25avec les femmes.
01:16:27Attends, moi je me rends compte de ça
01:16:29parce qu'en fait, j'ai vécu
01:16:31en dehors du monde pendant des années.
01:16:33Je faisais du bateau, je passais...
01:16:35Chez Castel, on n'est pas en dehors du monde.
01:16:37J'y étais trois mois.
01:16:39C'était pas mal.
01:16:41Je connaissais les villes de la nuit,
01:16:43je ne connaissais pas les villes de jour.
01:16:45C'était que se marrer.
01:16:47Maintenant que
01:16:49j'ai été veuf,
01:16:51j'ai eu du chagrin aussi,
01:16:53j'ai perdu des gens que j'aimais.
01:16:55Je me suis remarié des années après,
01:16:57je suis très grand,
01:16:59mais la femme que j'ai aujourd'hui,
01:17:01à l'extrême délicatesse,
01:17:03d'accepter de m'éduquer d'une certaine façon,
01:17:05je ne m'étais pas vraiment intéressé non plus.
01:17:07– Par exemple ?
01:17:09– La patience, la douceur.
01:17:11Je débute,
01:17:13je m'applique.
01:17:15– Somaïa à la midi,
01:17:17il est 10h29 et puis on terminera avec Olivier Decassodon.
01:17:19C'est un bonheur que vous soyez avec nous,
01:17:21ça nous fait du bien.
01:17:23Non mais si, c'est un bonheur.
01:17:25Somaïa.
01:17:27– La Cour des comptes étrie
01:17:29l'ancien plan de lutte contre le narcotrafic.
01:17:31Le rapport rendu public hier
01:17:33pointe des résultats mitigés
01:17:35à cause d'une lutte insuffisante
01:17:37contre le blanchiment des efforts interrompus
01:17:39et d'un manque de résultats.
01:17:41Une plaidoirie pour conclure deux mois d'audience.
01:17:43Au procès du RN,
01:17:45la défense de Marine Le Pen va tenter
01:17:47de convaincre le tribunal que la députée est,
01:17:49je cite, innocente et ne mérite pas la mort politique
01:17:51réclamée selon elle par l'accusation.
01:17:53Et puis après plus d'un an
01:17:55d'hostilité transfrontalière
01:17:57et deux mois de guerre ouverte,
01:17:59le cessez-le-fentre Israël et le Hezbollah
01:18:01s'est en vigueur au Liban.
01:18:03Un accord salué par les habitants,
01:18:05comme vous pouvez le voir sur ces images,
01:18:07mais aussi par le Hamas qui affirme
01:18:09que le mouvement est lui aussi, je cite,
01:18:11prêt à une trêve avec l'armée israélienne
01:18:13dans la bande de Gaza.
01:18:15– Merci Somaïa.
01:18:17La Polynésie est-ce que j'ai trouvé de plus beau
01:18:19dans la catégorie bord de mer ?
01:18:21Qu'est-ce que vous dites Olivier Edgare-Sauzon à Sarah Salman ?
01:18:23– Je lui ai demandé ce qu'elle faisait.
01:18:25– Et qu'est-ce qu'elle vous a répondu ?
01:18:27– La vérité.
01:18:29– Ça se déchire.
01:18:31– Oui, c'est fragile quand même.
01:18:33– C'est quoi votre famille aujourd'hui ?
01:18:35C'est qui ?
01:18:37– J'ai un fils, j'ai de mois en mois d'amis,
01:18:39parce que mes amis étaient souvent plus vieux que moi,
01:18:41donc ils ont disparu.
01:18:43J'ai une femme, j'ai des petits-enfants.
01:18:45– Ils vous appellent comment vos petits-enfants ?
01:18:47Ils vous appellent comment vos petits-enfants ?
01:18:49– Mon père ? Mon fils ?
01:18:51– Non, vos petits-enfants,
01:18:53ils vous appellent comment ?
01:18:55Ils vous appellent Olivier ? Papi ? Grand-père ?
01:18:57– Ils m'appellent Olivier, oui.
01:18:59Mais ils ne m'appellent pas beaucoup,
01:19:01parce que je ne les vois pas beaucoup non plus.
01:19:03Moi, quand j'étais petit, je détestais qu'on me parle.
01:19:05Tu sais, tu es en vacances,
01:19:07là tu ne vois plus rien,
01:19:09alors tu es à l'école et tout,
01:19:11tu es là, tu lèves les yeux,
01:19:13tu te dis, mais ta gueule, dégage,
01:19:15puis tu ne peux pas parce que tes parents
01:19:17veulent que tu sois bien élevé,
01:19:19donc tu ne dis rien.
01:19:21Donc moi, j'ai toujours eu de grandes difficultés
01:19:23à m'adresser à des enfants,
01:19:25et moi, ça me perturbait qu'on me parle.
01:19:27Et je commence à connaître mes petits-enfants,
01:19:29je suis content, parce qu'ils sont délicieux.
01:19:31Ils sont délicieux,
01:19:33pas parce que c'est mes petits-enfants,
01:19:35c'est des êtres jeunes que j'ai la joie de rencontrer
01:19:37et avec lesquels je prends le plaisir
01:19:39grave de la connaissance.
01:19:41Voilà, ça te va ?
01:19:43– Ils habitent où ? Ils sont à Brest ? Ils sont à Paris ?
01:19:45– Pardon ? – Ils sont à Brest ? Ils sont à Paris,
01:19:47les petits-enfants ? – Non, ils sont à Portugal.
01:19:49Puis ils voyagent beaucoup, de toute façon.
01:19:51– Donc la Polynésie,
01:19:53et ce que j'ai trouvé de plus beau, écrivez-vous,
01:19:55c'est un pays de langue française,
01:19:57donc le fond est facile aussi à comprendre,
01:19:59et l'influence française est assez sympa,
01:20:01parce qu'il y a un art de vivre, une cuisine,
01:20:03un comportement qui est agréable, selon moi,
01:20:05alors que je ne trouve pas ça dans les pays anglo-saxons.
01:20:07– Oui.
01:20:09– Ça m'a interpellé, cette petite…
01:20:11– Parce que les anglo-saxons sont assez durs,
01:20:13c'est en plus toujours un peu raciste, quand même.
01:20:17Le monde anglo-saxon, il n'est pas…
01:20:19Alors la Polynésie, les Taïtiens,
01:20:21les Chinois, les Bretons,
01:20:23ça fait quand même des gros mélanges,
01:20:25et c'est sympa.
01:20:27Puis c'est au milieu du plus grand océan du monde,
01:20:29c'est extraordinaire, quand même.
01:20:31Tu regardes vers le nord,
01:20:33et le seul truc qui est avant le Pôle Nord,
01:20:35c'est Hawaï.
01:20:37Tu regardes vers le sud, il n'y a rien jusqu'au Pôle Sud.
01:20:39Tu regardes vers l'Australie,
01:20:41il y a ses 6 000 km,
01:20:43et tu regardes vers Santiago, le Chili,
01:20:45c'est à 9 000 km ou presque,
01:20:47donc c'est l'idéal quand même,
01:20:49tu as la paix,
01:20:51tu n'es pas obligé de regarder autour de toi
01:20:53quand tu veux faire pipi en cachette.
01:20:55Tu vois ce que je veux dire ?
01:20:57C'est la définition de la liberté.
01:20:59En tout cas, à chaque fois que vous sortez un livre,
01:21:01et puis c'est au ChercheMidi,
01:21:03c'est un éditeur formidable d'ailleurs,
01:21:05qui vous avait aidé pour un bateau,
01:21:07et c'est quelqu'un de merveilleux,
01:21:09à chaque fois que vous sortez un livre,
01:21:11vous venez ici.
01:21:13Moi je trouve que vous avez rajeuni
01:21:15depuis la dernière fois que vous êtes venu.
01:21:17J'étais très malade,
01:21:19c'est-à-dire quoi très malade ?
01:21:21J'ai eu un cancer du poumon.
01:21:23Et vous êtes guéri ?
01:21:25Oui, après je suis guéri,
01:21:27j'ai été bien soigné,
01:21:29et puis j'ai eu de la chance,
01:21:31je suis tombé malade,
01:21:33tu sais quand tu es en avarie,
01:21:35les chantiers, il y a 1,5 m,
01:21:37j'étais à Paris ce jour-là,
01:21:39donc c'est bien,
01:21:41et puis j'étais très bien soigné,
01:21:43et puis après en sortant des soins,
01:21:45ça détruit quand même autour de toi,
01:21:47et là je me suis donné du mal
01:21:49pour me reconstruire,
01:21:51j'avais plus de force,
01:21:53je n'étais plus rien,
01:21:55donc j'ai fait 3 heures de sport tous les jours,
01:21:57ce matin j'étais levé à 6 heures,
01:21:59j'étais aux altères à 6 heures,
01:22:01maintenant j'ai 80 ans,
01:22:03c'est vieux quand même,
01:22:05donc il faut que je fasse attention,
01:22:07et je veux mourir en bonne santé,
01:22:09donc j'essaie d'avoir un comportement
01:22:11physiologique qui me permet
01:22:13éventuellement d'en coller une
01:22:15sur mon merde,
01:22:17ce qui est quand même un petit plaisir,
01:22:19je ne suis pas complètement pourri,
01:22:21et surtout de vraiment profiter
01:22:23de la vie,
01:22:25parce que je suis en forme,
01:22:27je te dis à 6 heures ce matin,
01:22:29j'aime bien ça,
01:22:31ça m'occupe l'esprit,
01:22:33j'ai besoin d'agir, de bouger,
01:22:35donc voilà, c'est tout.
01:22:37Pourquoi tu me regardes ?
01:22:39Je veux te regarder,
01:22:41tu sais,
01:22:43tu me regardes comment ?
01:22:45Mon père me regardait comme ça,
01:22:47il y avait de l'amitié, de la tendresse,
01:22:49mais il y avait quand même une forme d'inquiétude.
01:22:51Non,
01:22:53moi je vais vous dire,
01:22:55on admire souvent ce qu'on n'est pas,
01:22:57et bien moi, ce que vous êtes,
01:22:59comme je ne le suis pas du tout,
01:23:01je n'ai pas votre courage, je ne suis pas sûr
01:23:03d'avoir cette force mentale que vous avez,
01:23:05donc je regarde ça,
01:23:07avec effectivement tendresse,
01:23:09parce que je vous aime beaucoup,
01:23:11mais aussi un peu d'admiration.
01:23:13Moi aussi je t'admire.
01:23:15Oui, non mais...
01:23:17Moi aussi je t'admire.
01:23:19C'est plus facile d'être derrière un micro
01:23:21et de dire des bêtises,
01:23:23comme on fait.
01:23:25D'être ici avec eux, c'est pas drôle ?
01:23:27Et de travailler.
01:23:29Donc voilà, c'est tout,
01:23:31c'est vrai que je suis,
01:23:33je trouve que vous avez une vie
01:23:35exceptionnelle,
01:23:37et c'est fini malheureusement.
01:23:39Une énorme chance.
01:23:41Oui, c'est vrai que vous êtes la chance,
01:23:43mais vous êtes allé la chercher,
01:23:45les opportunités.
01:23:47Quand vous dites que vous faites 3 heures de sport chaque matin,
01:23:49ça c'est formidable ce que vous venez de dire.
01:23:51Et bien voilà ce qu'il faut dire aux gens.
01:23:53Si j'avais une entreprise, personne ne commencerait à bosser
01:23:55avant d'avoir fait son heure de sport.
01:23:57Et bien je suis d'accord avec vous.
01:23:59Et tous ceux qui nous écoutent,
01:24:01qui se lèvent, parce que l'émission maintenant est terminée,
01:24:03et qui quittent leur fauteuil,
01:24:05et qui fassent du sport, et qui se battent !
01:24:07Voilà !
01:24:09Et c'est en ça que votre livre est inspirant, camarades !
01:24:11C'est du fou !
01:24:13Est-ce qu'on peut le cliquer ?
01:24:15Merci, merci, merci.
01:24:17Vous n'imaginez pas le nombre
01:24:19de, je salue Philippe Bruet,
01:24:21Norbert Sada, Daniel Guichard,
01:24:23Dominique Labarrière,
01:24:25beaucoup de gens, vraiment,
01:24:27qui sont en train de regarder,
01:24:29qui sont sous le charme de ce que vous dites.
01:24:31François Lemoyne était à la réalisation,
01:24:33Ludovic Lieber était à la vision,
01:24:35Mathis était au son.
01:24:37Merci à Marine Lanson, merci à Jean Lacoste.
01:24:39Je rappelle ce bouquin aux éditions du Cherche-Midi.
01:24:41Olivier de Kersaison, c'est très bien édité,
01:24:43c'est un très beau livre,
01:24:45c'est un très joli livre.
01:24:47Avant que la mémoire s'efface, quelques propos maritimes.
01:24:49Bonne journée, à ce soir !

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