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Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros

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00:00:00 Bonjour à tous et bienvenue à l'heure des pros ce matin.
00:00:03 Emmanuel Macron déteste le débat qui oppose les vies juives et les vies palestiniennes.
00:00:08 Le président de la République a raison de ne pas rajouter du chaos au chaos.
00:00:12 Depuis le 7 octobre, il essaye de rassembler les Français sur un sujet hautement inflammable
00:00:18 pour les raisons que chacun connaît.
00:00:19 Une vie est une vie.
00:00:21 Notre chagrin ou notre compassion n'ont rien à voir avec la nationalité.
00:00:26 On n'observera en revanche que pour ceux qui enlèvent cette vie, les choses sont différentes.
00:00:31 Pour le Hamas, tuer un civil israélien est une victoire.
00:00:34 Pour Tzahal, tuer un civil palestinien est un échec.
00:00:39 Cette différence est fondamentale.
00:00:40 Le 7 octobre, les terroristes du Hamas sont pénétrés sur le territoire d'Israël pour
00:00:45 tuer des juifs parce qu'ils étaient juifs.
00:00:47 Les civils de Gaza méritent toute notre pitié.
00:00:50 Ils sont aussi des otages du Hamas.
00:00:52 Comment éliminer le Hamas en préservant les Gazaouines ?
00:00:55 Israël est dans cette problématique depuis près de 4 semaines.
00:00:58 Il est 9h et c'est Soumaya Labidi qui nous rappelle les titres.
00:01:03 Un mort dans l'Aisne, annonce de Clément Beaune sur France Info ce matin.
00:01:10 Il s'agit d'un chauffeur routier qui a perdu la vie, je cite,
00:01:13 "dans un accident de la route avec un arbre tombé sur le camion".
00:01:17 Cela montre que même dans les départements qui ne sont pas en vigilance rouge,
00:01:21 il y a des risques très forts sur la route,
00:01:23 ajoute le ministre des Transports qui réitère un appel à la prudence lors des déplacements.
00:01:29 Kiran Balele, côte atlantique, avec des records de vent.
00:01:32 207 km/h enregistrés dans le Finistère,
00:01:35 193 km/h enregistrés à Plougonvelin, conséquence de nombreuses coupures de courant.
00:01:41 Selon Enedis, 1,2 million de foyers sont privés d'électricité dans le nord-ouest de la France,
00:01:46 dont 780 000 rien qu'en Bretagne.
00:01:50 Et puis Joe Biden favorable à une pause dans la guerre entre Israël et le Hamas.
00:01:54 Je pense qu'il faut une pause.
00:01:56 Une pause, cela signifie donner du temps pour sortir de les prisonniers,
00:02:00 a-t-il déclaré lors d'une levée de fonds pour sa campagne présidentielle hier soir.
00:02:04 Olivier Dardigaud, Vincent Herouet, Gérard Carreau, Philippe Belger, Gautier Lebret sont avec nous ce matin.
00:02:09 Nathan Deverella également. Nathan, vous revenez d'Israël ?
00:02:11 Oui, exactement.
00:02:13 Vous allez pouvoir témoigner dans quelques instants.
00:02:15 Vous êtes resté combien de temps ?
00:02:16 Resté un peu moins de quatre jours.
00:02:19 Vous étiez où ?
00:02:19 C'était un voyage de presse organisé par le KKL.
00:02:22 Donc on est allé absolument…
00:02:23 Le ?
00:02:23 Le KKL. C'est une organisation…
00:02:26 Et on est allé à peu près partout.
00:02:28 Donc c'est-à-dire pas dans les kiboutz qui ont été directement brûlés, Kfar Aza, etc.
00:02:33 Mais on est allé dans le sud, Asderot, Aouf Hakim, des villes martyrisées par le Hamas.
00:02:38 On est allé à Tel Aviv, on a rencontré des civils mobilisés,
00:02:42 vraiment, on est allé dans des hôpitaux, on a rencontré des victimes,
00:02:46 des gens blessés, des familles d'otages, des témoins directs,
00:02:50 des gens qui avaient combattu le jour du 7 octobre.
00:02:54 Et puis on a pris un peu le pouls…
00:02:57 Quatre jours, c'est court, mais moi c'est un pays que je connais bien,
00:02:59 donc j'ai vu aussi les gens que je connaissais.
00:03:00 On a pris un peu le pouls de l'état de la société israélienne dans cette situation,
00:03:05 qui est sans doute le plus grand traumatisme depuis la création de l'État d'Israël,
00:03:09 plus encore que 1973.
00:03:12 – Et dans quel état d'esprit avez-vous trouvé précisément cette population israélienne ?
00:03:18 – C'était très étrange parce que c'était absolument horrible,
00:03:21 vraiment, on a vu des choses inimaginables.
00:03:24 Il y a eu notamment des récits, des témoignages qui dépassaient l'entendement,
00:03:30 de voir des gens qui racontaient, le monsieur notamment de Zakka,
00:03:33 qui récupérait les corps, vous savez, à Aouf Hakim,
00:03:37 et qui racontait l'état dans lequel il avait découvert les cadavres
00:03:40 qu'on lui avait amenés, qui avaient été violés, sur lesquels on avait uriné,
00:03:43 qu'on avait ensuite découpé en morceaux,
00:03:45 des choses qui dépassaient l'entendement.
00:03:47 Et étrangement quand même, c'est très étrange à dire,
00:03:50 mais la dimension tragique me semblait déjà dépassée.
00:03:53 Au bout de quelques semaines, ça veut dire que je n'ai pas vu
00:03:56 une société civile en état d'abattement.
00:03:58 Et j'ai vu au contraire, il me semble que c'était d'ailleurs
00:04:00 quelque chose qui n'était pas très présent dans la perception peut-être
00:04:04 internationale de cet événement dans le monde,
00:04:08 c'est que la société israélienne s'est déjà relevée,
00:04:13 et elle est déjà dans une détermination,
00:04:14 elle a été extrêmement divisée ces dernières années.
00:04:17 Il y a eu un climat de quasi-guerre civile,
00:04:20 mais politique très intense chez les Israéliens,
00:04:23 et que là en tout cas, ils se sont tous relevés dans cette épreuve,
00:04:28 avec aussi un phénomène que j'ai trouvé peut-être le plus troublant,
00:04:31 c'est que dans la société civile, énormément de gens
00:04:35 vivent une sorte de cataclysme politique individuel.
00:04:38 Ça veut dire que moi j'ai rencontré beaucoup de gens qui me disaient
00:04:40 "je suis de gauche depuis les origines,
00:04:42 j'ai toujours milité pour la création d'un État palestinien,
00:04:46 j'ai toujours tout fait pour créer des possibilités
00:04:49 d'entraide avec les Palestiniens, et je n'y crois plus,
00:04:51 et je ne comprends pas comment j'ai pu y croire".
00:04:53 Et inversement, j'ai rencontré beaucoup de gens
00:04:55 qui étaient des fans absolus de Netanyahou,
00:04:59 et qui me disaient "je n'y ai jamais cru,
00:05:01 j'ai toujours refusé d'entendre parler de ça,
00:05:03 et là je pense qu'il faudra aller vers cette direction,
00:05:05 de créer un État palestinien".
00:05:06 Autrement dit, j'ai l'impression qu'il y a une sorte de recomposition,
00:05:09 de reconfiguration totale du pays.
00:05:11 Tant et si bien d'ailleurs que les Israéliens disent beaucoup
00:05:13 que c'est une deuxième guerre d'indépendance,
00:05:15 au sens où ce qui est engagé aussi dans les moments,
00:05:19 à mon avis, que traverse Israël,
00:05:20 c'est la redéfinition de ce qu'ils entendent par l'État d'Israël.
00:05:24 Et ça à mon avis, ça va être un travail de fond,
00:05:25 qui va être plus long que la guerre,
00:05:26 qui va être un travail aussi intellectuel,
00:05:28 qui va être un travail politique,
00:05:29 qui va être un travail de refondation,
00:05:31 parce que le traumatisme, parce que l'humiliation a été telle
00:05:34 qu'il me semble que c'est comme un reset,
00:05:37 une réinitialisation de l'État qui s'engage.
00:05:40 - On dit souvent en France, ici,
00:05:42 que les Gazaouis sont les premiers otages du Hamas.
00:05:46 Est-ce que les Israéliens ont ce sentiment ?
00:05:50 - Je ne sais pas si on peut dire les Israéliens,
00:05:53 parce que vraiment, les gens continuaient d'être avec leur propre perception.
00:05:58 Mais en tout cas, moi, j'en ai rencontré beaucoup
00:06:00 qui, avant les événements,
00:06:05 essayaient par tous les moyens d'aider les Gazaouis,
00:06:07 des gens, vous savez, qui les amenaient à l'hôpital en Israël
00:06:10 pour se faire soigner, qui allaient les chercher à la frontière, etc.
00:06:12 Et évidemment, qu'ils avaient plus qu'une considération,
00:06:15 une empathie, un déchirement de voir ces civils-là
00:06:20 qui sont pris en otage, pêle-mêle avec les civils israéliens,
00:06:23 par le Hamas.
00:06:24 Mais si vous voulez, le Hamas est dans une logique
00:06:28 où évidemment, ces civils-là qu'il prend en otage,
00:06:31 je veux dire, les tunnels qu'il y a sous la ville de Gaza,
00:06:35 ce sont des tunnels qui valent largement les abris anti-aériens
00:06:38 qu'on peut avoir en Israël et qui sont parfois même supérieurs,
00:06:41 qui sont très très profonds, sous terre, etc.
00:06:43 où ils pourraient tout à fait cacher leurs civils.
00:06:44 Et ce qu'il y a quand même à Gaza,
00:06:46 c'est qu'il y a, enfin même plus qu'un désintérêt,
00:06:48 c'est qu'il y a une détestation du Hamas
00:06:51 envers les civils palestiniens eux-mêmes.
00:06:53 Mais les Israéliens étaient aussi, en tout cas ceux que j'ai rencontrés,
00:06:56 dans cette logique-là, évidemment, de ne pas être
00:06:59 dans une logique de vengeance aveugle,
00:07:01 d'indifférence par rapport aux civils.
00:07:04 - Bon, on parlera évidemment de la situation internationale,
00:07:06 bien sûr, la tempête,
00:07:09 et c'est toujours difficile dans ces cas-là de faire une transition
00:07:12 parce que les conséquences ne sont pas les mêmes.
00:07:16 Cette tempête, pour le moment, elle est en place.
00:07:19 Donc les conséquences, on ne les connaît pas.
00:07:20 A priori, et je prends des précautions oratoires,
00:07:23 mais elle est moins importante,
00:07:26 en tout cas les dégâts seront moins importants qu'en 1999,
00:07:29 mais peut-être également parce que nous avons pris des précautions
00:07:33 que nous n'avions pas prises en 1999.
00:07:35 Donc nous avons un envoyé spécial désormais permanent,
00:07:38 un Noirmoutier.
00:07:39 C'est un nouveau poste que nous avons créé,
00:07:44 à CNews, et c'est notre ami Jean Dalryck,
00:07:47 que nous avons eu hier, envoyé spécial permanent,
00:07:50 correspondant permanent à Noirmoutier.
00:07:53 Et je voulais, comme on vous avait eu hier, Jean,
00:07:55 et que je voulais savoir simplement à Noirmoutier,
00:07:58 parce qu'on avait parlé de bombe climatique,
00:08:01 les moues étaient très forts et il y avait quelque chose de très alarmant.
00:08:04 Je voulais savoir à Noirmoutier,
00:08:05 comment s'était passé simplement la nuit, cher Jean.
00:08:08 Bonjour.
00:08:09 Bonjour, mon cher Pascal.
00:08:11 La nuit, la nuit s'est pas mal passée.
00:08:14 Enfin, je n'ai pas beaucoup dormi parce que ça a beaucoup soufflé.
00:08:18 J'en ai profité pour relire la tempête de Shakespeare.
00:08:21 Et bon, c'est vrai que l'actualité est tellement épouvantable en ce moment
00:08:28 que cette tempête-là, qui est encore dangereuse,
00:08:34 n'est rien à côté de ce qui se passe en Israël.
00:08:37 Et moi, je suis terrifié.
00:08:40 Quand je voyais, j'ai un ami qui me dit,
00:08:42 « Bieu est en train de nous parler,
00:08:44 quand on voit les événements se déchaîner,
00:08:47 c'est un peu sous un crâne. »
00:08:48 Mais vraiment, je pense qu'il faut faire très attention
00:08:52 à ce qui se passe dans le monde
00:08:54 parce qu'on ne sait pas comment les choses vont évoluer.
00:08:58 Je remercie Jean.
00:09:00 Je remercie de nous donner ces informations,
00:09:01 évidemment, de Noirmoutier, puisque c'est ça qui nous intéresse.
00:09:04 Je précise que Noirmoutier n'a pas d'S.
00:09:05 Je suis horripilé quand je vois que les gens écrivent parfois
00:09:08 à Noirmoutier avec un S.
00:09:09 Je le précise.
00:09:10 Bon, cher Jean, ce que je voulais savoir surtout,
00:09:14 c'est si là, vous êtes manifestement sur le port.
00:09:17 On reconnaît qu'il n'y a pas grand monde qui passe derrière vous,
00:09:20 mais globalement, il n'y a pas de dégâts à Noirmoutier.
00:09:22 Noirmoutier est sauvé des eaux.
00:09:23 Non, oui, Noirmoutier est sauvé des eaux, comme Moïse.
00:09:27 Mais enfin bon, il y a un bateau qui a pris l'eau,
00:09:32 il y a un arbre qui s'est…
00:09:36 Vous êtes le meilleur comédien journaliste, si vous me permettez.
00:09:40 Je ne vais pas vous engager tout de suite comme journaliste,
00:09:43 mais comme comédien.
00:09:45 Je rappelle que vous avez été au Français longtemps,
00:09:47 que vous lisez La Tempête, la nuit de Shakespeare
00:09:51 et vous avez bien raison.
00:09:52 Mais c'est vrai qu'en termes d'information,
00:09:54 c'est un peu pauvre ce que vous me dites ce matin.
00:09:56 Si vous me permettez, Jean, avec l'amitié que j'ai pour vous,
00:10:00 j'aurais aimé des choses un peu concrètes que vous me disiez.
00:10:03 Là, vous me disiez, il n'y a pas de caprilot.
00:10:06 Tout ça est un peu…
00:10:08 Oui, oui.
00:10:09 Bon.
00:10:10 Je ne vais pas couler un bateau pour vous dire que ça ne passe pas grand-chose.
00:10:13 Effectivement, c'est un témoignage important pour dire
00:10:15 qu'il ne se passe pas grand-chose, me dit Olivier Darmanin.
00:10:17 Voilà.
00:10:18 Voilà, comme vous dites.
00:10:19 Écoutez, on pourrait…
00:10:21 Il y a chaque vendredi qui vient aussi, pour ne rien dire le vendredi.
00:10:24 On pourrait avoir vous qui venez régulièrement, pareil.
00:10:28 On pourrait avoir comme ça…
00:10:29 On tient un concept, à mon avis, avec des gens qui viennent.
00:10:34 Par amitié, j'ai envie de dire.
00:10:36 Pour vous montrer, nous saluer.
00:10:38 Tout le monde est sorti, mais…
00:10:42 Oui, tout le monde est rentré.
00:10:45 Si vous permettez, tout le monde est rentré.
00:10:48 Il n'y a pas un chat.
00:10:50 Tout le monde est sorti.
00:10:52 Tout le monde est rentré.
00:10:53 Je ne vois personne.
00:10:55 Mais non, je vois un marin ficheur qui va probablement prendre son bateau.
00:11:03 Non, mais on va vous laisser.
00:11:07 On va vous laisser.
00:11:08 C'était un plaisir, cher Jean.
00:11:10 Je vous en prie, Pascal.
00:11:12 Bonjour, monsieur.
00:11:13 Il doit être surpris, le monsieur de le voir.
00:11:15 Cher Jean, juste un mot.
00:11:16 La maison d'hôte, je sais que vous avez une maison d'hôte.
00:11:18 Vous n'avez pas de client, là.
00:11:19 Personne n'est venu.
00:11:21 Non, non, tout le monde a décommandé.
00:11:23 Il est parti.
00:11:24 Oui, en plus, c'est une mauvaise affaire pour vous, parce que c'était les vacances.
00:11:29 Oui, Blanc-Marine est resté fermé.
00:11:31 Ah oui, faites de la pub.
00:11:32 N'hésitez pas.
00:11:33 Bon, merci, cher Jean.
00:11:35 Merci, mon Pascal.
00:11:37 Je pense que vous allez devenir un personnage récurrent de cette émission.
00:11:40 Parce qu'on a besoin de sourire.
00:11:42 Et effectivement, parfois, comme ça, avoir des gens qui nous font sourire, ça n'a pas de prix.
00:11:47 Est-ce que vous voulez voir quand même comment s'est passée la nuit ?
00:11:51 Nous avons encore quelques journalistes à ces news.
00:11:53 Solène Boulante a travaillé et elle nous dit comment s'est passée la nuit.
00:11:57 La nuit n'a pas été de tout repos.
00:12:02 Dans le Finistère, des rafales provoquées par la tempête Kiaran ont atteint les 207 km/h
00:12:08 selon les données de Météo France.
00:12:10 Des habitations ont été touchées.
00:12:12 Ici, à Quimper, le toit en tôle de cet abri de jardin s'est envolé.
00:12:17 À Dinard, le niveau de la mer est monté, en témoignent ces lampadaires submergées par la marée.
00:12:22 De nombreux foyers ont été privés d'électricité pendant la nuit.
00:12:28 J'ai une coupure de courant à cause de la tempête et je n'ai plus de batterie.
00:12:31 Il n'y a plus d'électricité.
00:12:33 Actuellement, en pleine tempête Kiaran, pas trop rassuré, arbre cassé et plus d'électricité depuis une heure environ.
00:12:39 À côté de cet abribus à Saint-Nazaire, des arbres ont été arrachés et jongent désormais le sol.
00:12:45 Comme ici à Elvin dans le Morbihan ou encore à Saint-Malo en Ile-et-Vilaine.
00:12:53 Les chutes d'arbres ont entraîné la fermeture temporaire de certains axes majeurs,
00:12:57 notamment la RN 12 dans les côtes d'Armor et la RN 165 dans le Morbihan.
00:13:02 Je rappelle qu'une personne est décédée dans l'Aisne après la chute d'un arbre sur un poids lourd.
00:13:07 Un blessé léger est à déplorer dans le Finistère à Ploué-Derne suite à un accident de la circulation
00:13:11 provoqué par une chute d'arbre selon la préfecture.
00:13:14 Il y avait également ce message du président Macron hier.
00:13:16 Restez chez vous et prenez des nouvelles de vos proches isolés.
00:13:20 C'est intéressant parce que je ne vais pas vous faire le coup évidemment de vous imaginer,
00:13:24 le général De Gaulle demandait aux Français de ne pas sortir parce qu'il y a une tempête.
00:13:28 Mais le monde a changé.
00:13:30 Bien sûr que le monde a changé.
00:13:31 Une tempête majeure va frapper ce soir une partie du pays.
00:13:34 Est-ce qu'il a raison ? Est-ce qu'il n'a pas raison ?
00:13:35 Après chacun se fait son avis.
00:13:38 Est-ce que c'est le rôle d'un président de la République de dire
00:13:40 "Restez chez vous et prenez des nouvelles de vos proches isolés" ?
00:13:44 Vincent ?
00:13:44 Ce n'est pas la première fois qu'il le fait.
00:13:46 Il l'a fait dans d'autres contextes.
00:13:47 Je trouve qu'un président n'est pas fait pour nous materner.
00:13:51 On est assez grand pour savoir ce qu'on doit faire s'il faut s'inquiéter de nos proches.
00:13:59 Je trouve qu'il y a une réduction de la présidence de la République
00:14:04 à des petites choses émouvantes qui peuvent être déchirantes parfois.
00:14:09 Mais ce n'est pas la conception que j'avais des grands présidents.
00:14:12 C'est une communication post-Covid.
00:14:14 On a tellement accepté, il y a maintenant trois ans,
00:14:18 tellement accepté que ça passe...
00:14:21 Je suis content que vous disiez ça.
00:14:23 Pourquoi ?
00:14:24 J'avais l'impression que j'étais un peu tout seul quand je disais ça.
00:14:26 Moi, j'étais là aussi.
00:14:28 Oui, nous étions là autour de la table.
00:14:30 C'est pour ça que vous étiez là.
00:14:32 Vous étiez au moins deux.
00:14:34 C'est vrai qu'il y a une petite proportion, parfois une grande,
00:14:38 aujourd'hui à infantiliser, à crier au loup.
00:14:41 Comme on dit, un jour le loup...
00:14:43 Oui, mais qu'on est en politique, il faut faire ça qu'inverse.
00:14:45 Parce que si vous sous-estimez qu'après il se passe un drame,
00:14:48 on vous critique en disant que vous avez sous-estimé
00:14:50 et que vous n'avez pas pris les mesures adéquates.
00:14:52 Mais, Jean-Claude, il faut savoir qu'une personne est décédée
00:14:55 et qu'il y a 120 000 personnes qui sont privées d'électricité.
00:14:57 Pascal, ne les oublions pas.
00:14:59 Moi, j'ai vécu, par mon âge, pas mal de président de la République.
00:15:03 C'est vrai qu'il y a une rupture, si vous voulez,
00:15:06 dans la dimension et le rôle qu'on assigne au président de la République.
00:15:11 Depuis Nicolas Sarkozy, vous l'avez dit déjà sur ce plateau,
00:15:14 depuis Nicolas Sarkozy, qui parlait de son Premier ministre
00:15:18 comme d'un collaborateur, alors que de Gaulle avait un gouvernement
00:15:21 et respectait l'idée de "le gouvernement gouverne et moi je préside",
00:15:26 depuis, il y a une espèce de déviation du rôle.
00:15:30 C'est devenu l'assistante sociale en chef de la nation.
00:15:34 Mais c'est vrai.
00:15:36 Et quand il n'assume pas ce rôle d'assistante sociale,
00:15:40 comme il l'a fait pour la Covid ou pour d'autres circonstances,
00:15:43 et là, par exemple, eh bien, on lui reprochera.
00:15:46 On dira "au fond, le président de la République
00:15:48 ne s'est pas vraiment préoccupé".
00:15:50 – Super de nous !
00:15:51 – Voilà.
00:15:51 – Les "ta mama" dit Yvan Rufold parfois.
00:15:53 – Oui, mais j'appelle ça la super assistante sociale.
00:15:55 – Mais ça n'en connaît plus, sans propos.
00:15:56 Est-ce que vous imaginez quelqu'un qui se disait hier soir
00:15:58 "tiens, je voulais faire un petit tour,
00:15:59 mais le président a dit qu'il ne fallait pas le faire,
00:16:01 je ne vais pas y aller".
00:16:01 Personne ne fonctionne comme ça.
00:16:02 – Non, mais c'est vrai qu'il y a une tempête,
00:16:05 je ne vais pas me promener sur la plage.
00:16:06 – Mais au moment du Covid, les gens réclamaient des confinements,
00:16:08 des confinements, des confinements, des confinements, des confinements.
00:16:10 – Mais bien sûr !
00:16:11 – Des mesures restrictives, parce qu'ils avaient peur.
00:16:12 – Mais il y a aussi un désir d'événements.
00:16:14 On veut qu'il y ait des événements, comme les punaises de lit.
00:16:16 Cette folie qu'il y a eu sur l'événement punaise.
00:16:21 Non, mais moi aussi, c'est quelque chose qui me fait extrêmement peur.
00:16:23 Je me suis mis à contrôler.
00:16:25 – Les bonnes punaises de lit, moi je fais très attention maintenant.
00:16:27 – Mais on voit bien quand même que depuis, dans ce monde post-Covid,
00:16:30 on a envie que chaque petite étincelle devienne un brasier
00:16:33 sur le plan de la communication médiatique et des réseaux sociaux, etc.
00:16:37 – Je veux dire, j'entends, mais bon, c'est vrai qu'il y a quand même 120 000 personnes,
00:16:41 je le répète, il y a une personne hélas qui est décédée.
00:16:43 Bon, Augustin Donat-Dieu, j'espère qu'Augustin Donat-Dieu,
00:16:46 aura plus d'informations à nous donner que notre correspondant permanent
00:16:50 à l'île de Noirmoutier.
00:16:51 Oh là là, mais vous avez pris des risques, Augustin, vous êtes où ?
00:16:54 Faites attention à vous ! Faites attention, Augustin, vous êtes où ?
00:16:58 – Vous inquiétez pas.
00:17:01 On est ici à Saint-Malo, en île évilaine,
00:17:03 juste à côté de la plage du Sillon avec Antoine Durand.
00:17:06 Alors effectivement, les habitants, les touristes ne sont pas invités
00:17:09 à faire la même chose que nous.
00:17:10 Attention, soyez prudents, d'ailleurs, la police municipale
00:17:13 ne cesse de répéter ce message toute la nuit et ce matin encore une fois,
00:17:16 il patrouille dans toute la ville pour prévenir les curieux
00:17:20 de ne pas trop s'approcher de la mer parce que vous le voyez,
00:17:22 elle est encore très agitée à l'heure où je vous parle.
00:17:24 Cette nuit, 158 km/h de rafales de vent ont été relevés par les météorologues.
00:17:30 En revanche, ce que je peux vous dire, c'est que le point positif,
00:17:34 si je puis dire, pour les habitations, c'est deux critères que je vais vous citer.
00:17:38 Le premier, c'est le coefficient de la marée.
00:17:40 La marée sera haute d'ici 10 minutes.
00:17:43 Les coefficients de marée n'est que de 71.
00:17:45 Résultat, le risque d'une vague submersion tente à s'écarter petit à petit.
00:17:50 Enfin, deuxième critère qui sauve les habitations ici,
00:17:54 c'est l'orientation du vent puisque derrière moi,
00:17:56 vous avez le nord avec les îles Normandes,
00:17:59 avec l'Angleterre de l'autre côté de la Manche.
00:18:02 Or, le vent nous provient du sud-ouest.
00:18:05 Résultat, les vagues sont un petit peu freinées par ce vent
00:18:08 et donc ne viennent pas engloutir les habitations ici sur la côte de Saint-Malo
00:18:13 comme ça a déjà été le cas dans le passé, notamment lors de la tempête de 1999.
00:18:19 Je vous laisse imaginer, vous Pascal, qui connaissez bien le littoral atlantique,
00:18:23 les dégâts qu'aurait pu causer à la fois ce vent de 158 km/h
00:18:26 conjugué à une marée haute et à des coefficients de grande marée de plus de 100
00:18:30 comme ça a été le cas par exemple le week-end dernier.
00:18:32 Donc, le risque s'écarte peu à peu,
00:18:34 les curieux commencent à nouveau à s'approcher de la mer.
00:18:38 Il faut savoir qu'au niveau des dégâts, quelques arbres sont tombés dans la ville de Saint-Malo.
00:18:42 Les navettes en direction des îles Normandes sont annulées,
00:18:45 suspendues évidemment pour toute la journée.
00:18:47 Et les plaisanciers, regardez cette mer,
00:18:49 Karane, il est vrai, nous offre un spectacle magnifique,
00:18:52 regardez, on vous le laisse profiter sur l'antenne de CNews.
00:18:55 C'est creux qui, au bord, atteigne près de 3 mètres,
00:18:58 c'était 10 mètres en pleine mer,
00:19:01 mais encore une fois, vous le voyez, le risque tente à s'écarter peu à peu
00:19:06 et je pense que toute la journée ici, les Malouins, les Malouinés, les touristes
00:19:08 vont pouvoir profiter de ce spectacle.
00:19:11 - Augustin, Augustin, vous savez ce qu'on va faire ?
00:19:15 Parce qu'il y a deux choses qu'on peut regarder en permanence, c'est le feu et la mer.
00:19:19 Donc, vous allez sortir du cadre et jusqu'à 10h30,
00:19:24 on va regarder la mer ensemble.
00:19:26 Parce que vous voyez ça, ça, il n'y a pas plus beau.
00:19:30 Vous voyez cette mer de Saint-Malo, l'Atlantique.
00:19:33 Non, ne parlez pas, ne disons rien.
00:19:36 Regardez comme c'est beau.
00:19:38 En plus, on va écouter, vous avez raison, on va écouter et on va penser.
00:19:42 Alors, j'espère que le tombeau de Châteaubriand va résister,
00:19:45 il est face à la mer, mais regardez la beauté de cela.
00:19:49 La Bretagne qui est sans doute l'endroit le plus beau du monde.
00:19:53 Saint-Malo, Dinard, Clougastel, Porcel, mais regardez cela, regardez cela.
00:20:03 Nous sommes vivants et nous avons la chance de voir cela.
00:20:06 Moi, je pars, on part tout de suite, on part tout de suite.
00:20:10 C'est d'une telle beauté.
00:20:13 Et entendez, écoutez.
00:20:17 Et je reste tout seul à regarder la mer.
00:20:20 Vous vous souvenez de Alain Barrière, cette chanson, Olivier Dardigo.
00:20:24 Mais vous, vous n'êtes pas, vous êtes d'où, Olivier?
00:20:26 Du Sud-Gironde, du pays de Montréal.
00:20:29 En fait, vous ne trouvez pas...
00:20:29 Très beau pays aussi.
00:20:30 Oui, mais bien sûr, mais chacun est né dans un beau pays.
00:20:33 Les pins sont aussi un océan, vous savez, de la lande girondine.
00:20:38 Alors Serge Neidjar a raison.
00:20:41 Il me dit, pondère, il y a des gens qui sont privés d'électricité.
00:20:44 Il a raison.
00:20:45 Et puis, il y a une personne qui est décédée dans l'Aisne.
00:20:48 Et trois sapeurs-pompiers blessés.
00:20:49 Voilà, il a raison.
00:20:51 Mais cette beauté des éléments de Saint-Malo,
00:20:54 qui est une des plus belles villes du monde, bien sûr.
00:20:57 C'est ce spectacle-là.
00:21:00 Non, vous n'êtes pas sensible à cette poésie-là.
00:21:02 Moi, j'adore la mer et j'ose à peine dire que la mer en tempête,
00:21:08 c'est un spectacle inouï.
00:21:10 La côte atlantique va jusqu'au Pays Basque.
00:21:12 Vous n'en parlez jamais des côtes basques et landaises.
00:21:15 Et Girondine?
00:21:16 La côte des Basses, si, je peux en parler, bien sûr.
00:21:18 Mais je veux bien qu'on fasse une émission complète
00:21:22 sur la mer et sur les côtes basques.
00:21:25 Mais c'est vrai que ce spectacle-là...
00:21:27 Il serait intéressant de voir demain si ça aura été
00:21:29 le meilleur quart d'heure de l'émission.
00:21:31 C'est-à-dire le quart d'heure de la mer.
00:21:32 Vous voulez dire que le meilleur quart d'heure,
00:21:34 c'est quand on ne parle pas?
00:21:35 Oui, par exemple, il y a des gens qui vont se dire,
00:21:37 au fond, c'était formidable.
00:21:38 Vous voyez des images de la mer.
00:21:40 Mais vous n'êtes pas tués très longtemps, Pascal.
00:21:42 Vous avez quand même parlé.
00:21:43 Alors, écoutez, là, il reste...
00:21:45 Voyez, on va lancer la pause dans 45 secondes.
00:21:48 Et je vous propose de regarder la mer pendant 45 secondes
00:21:51 et après, Marine, lance la pause.
00:21:53 Ça vous va?
00:21:54 En silence?
00:21:55 Non, on entend la mer.
00:21:57 On écoute.
00:21:58 On va dire à Marine qui filme ces images.
00:22:16 Antoine Durand et Augustin Denadieux sont à Saint-Malo
00:22:26 et la pause est en revient.
00:22:27 Philippe Bilger, qui sait, sur l'actualité,
00:22:38 dire des choses avec Gérard Carreyrou que les autres
00:22:41 ne disent pas.
00:22:42 Et c'est là...
00:22:42 Vous vous mettez dans la lignée illustre de Gérard.
00:22:46 C'est ça qui est intéressant sur l'actualité,
00:22:48 parce que nous avons tous la même matière,
00:22:49 mais tout le monde n'en fait pas la même chose.
00:22:51 Et produire des analyses différentes,
00:22:54 c'est ça que j'attends de vous.
00:22:56 Sommeil à la Bidi, il est 9h30.
00:22:58 Premier bilan de la tempête Kiran dressée par Gérald Darmanin.
00:23:05 À ce stade, un chauffeur routier est décédé dans l'Aisne.
00:23:08 Suite à la chute d'un arbre, quatre personnes ont été blessées,
00:23:11 dont trois sapeurs-pompiers.
00:23:14 La Manche reste en vigilance rouge pour la matinée
00:23:16 et 25 départements sont en vigilance orange.
00:23:19 Les vents les plus violents concernent maintenant
00:23:21 les côtes d'Armor et la Manche précise Météo France,
00:23:24 qui parle de nombreux records de vents battus
00:23:26 dans la nuit en Bretagne.
00:23:28 Et puis, l'Égypte va aider à évacuer environ 7000 étrangers
00:23:32 et binationaux via le poste de Rafah,
00:23:35 une annonce du ministère égyptien des Affaires étrangères.
00:23:38 Les premières évacuations ont commencé hier et se poursuivent,
00:23:41 comme vous pouvez le voir sur ces images.
00:23:44 Il y a 780 000 personnes en Bretagne qui n'ont plus d'électricité.
00:23:48 C'est Enedis qui vient de l'annoncer.
00:23:49 Et il y a 1,2 million de foyers,
00:23:53 donc ça doit représenter 3 ou 4 millions de personnes en France,
00:23:56 en tout cas trois, qui n'ont plus de foyers
00:23:59 dans le nord-ouest de la France.
00:24:00 Plus d'électricité.
00:24:01 Plus d'électricité.
00:24:02 Donc il faut revenir sur ce qu'on a dit, il se passe quelque chose.
00:24:05 Oui, donc ça sera sans doute rétabli.
00:24:07 Mais bon, voilà ce qu'on pouvait dire sur la tempête
00:24:09 et on y reviendra peut-être avant la fin de cette émission.
00:24:12 La situation israélienne, évidemment, elle nous intéresse.
00:24:15 Ce qui nous intéresse, c'est cette séquence que vous allez voir
00:24:18 dans le métro avec cet antisémitisme en roue libre.
00:24:21 Et hier soir, la jeune Manon était présente sur le plateau de Cyril Amnouna.
00:24:29 C'est elle qui a filmé les images que vous allez voir de ces jeunes collégiens.
00:24:34 Moi, ça m'intéresse beaucoup parce que c'est des jeunes gens,
00:24:36 c'est une sorte d'antisémitisme d'atmosphère.
00:24:39 Je pense que tu les interrogerais.
00:24:41 Ils ont 14 ans, 15 ans, 16 ans.
00:24:43 Je ne suis pas sûr qu'ils sauraient dire pourquoi ils chantent cela.
00:24:46 Mais peu importe, j'ai envie de dire, ils baignent dans cet univers
00:24:49 et c'est d'autant plus inquiétant, peut-être.
00:24:52 Voyons la séquence.
00:24:54 -Nique les Juifs et les Carmel !
00:24:57 -Il n'y a pas les Sinouas, ouais !
00:24:59 -Ils n'ont pas les Sinouas, ouais !
00:25:01 -Nique les Juifs et les Grands-Berts !
00:25:03 -Nique les Juifs et les Grands-Berts !
00:25:06 -On est des nazis, on est fiers !
00:25:08 -On est des nazis, on est fiers !
00:25:10 -Bon, c'est les chants nazis. Cette jeune fille, elle réagit comme une jeune fille.
00:25:14 D'ailleurs, de cet âge-là, je comprends.
00:25:17 Elle sourit, mais elle est horrifiée.
00:25:20 -Elle était... -Voilà.
00:25:22 -Et elle était hier soir, je vous propose de l'écouter,
00:25:24 parce qu'avec beaucoup de courage, beaucoup d'intelligence,
00:25:26 et beaucoup de recul, et beaucoup de maturité.
00:25:28 D'ailleurs, elle a expliqué les choses chez notre amie Cyril Hanona.
00:25:32 -Ils étaient vraiment dans leur truc.
00:25:34 J'ai quand même essayé de me cacher un peu,
00:25:36 parce que j'avais un peu peur qu'on me prenne en téléphone
00:25:39 ou qu'on me prenne à partie.
00:25:40 Mais je voulais vraiment que ces propos-là soient...
00:25:44 euh... "diffusés", entre guillemets,
00:25:47 pour que les gens voient ce qui s'est passé dans le métro.
00:25:50 Parce que si j'avais pas filmé, personne ne l'aurait vu.
00:25:53 Et je trouve ça très, très grave, ce genre de propos.
00:25:56 -Bon, on va l'écouter une deuxième fois,
00:25:58 et puis après, je vous donne la parole,
00:25:59 parce que c'est vraiment très, très intéressant.
00:26:01 C'est des séquences, c'est la jeunesse.
00:26:03 Donc c'est des gens qui, demain, seront des adultes.
00:26:06 -C'est pas la jeunesse, c'est une jeunesse.
00:26:08 -Oui, vous avez raison. -Une certaine jeunesse.
00:26:10 -Oui, vous avez parfaitement raison.
00:26:12 Écoutons une deuxième passage.
00:26:15 -Ils ont commenté mon TikTok... -Qu'est-ce qu'ils ont dit ?
00:26:17 -En disant "oui, c'est nous, on est fiers".
00:26:20 -Photos.
00:26:21 -Et donc c'est pour ça qu'on a réussi à avoir le compte TikTok
00:26:25 d'un des garçons qui a, du coup, posté le TikTok
00:26:29 qu'on a vu tout à l'heure.
00:26:31 Et vraiment, ils avaient l'air d'être très, très fiers.
00:26:33 Et je pense que le pire aussi dedans,
00:26:35 c'est qu'il y avait énormément de personnes, en fait,
00:26:37 qui questionnaient les propos qu'ils ont tenus,
00:26:39 en disant "oui, ils ont raison, c'est vrai".
00:26:41 -Vous qui êtes le plus jeune à cette table, Nathan,
00:26:44 comment vous interprétez cette jeune génération
00:26:47 et qu'est-ce qu'on fait maintenant ?
00:26:49 -Moi, je suis désolé, mais je trouve que ce qui est
00:26:51 quand même de significatif dans cette vidéo,
00:26:53 quoi qu'elle ait pu dire hier, c'est sa réaction,
00:26:55 un peu hilare, un peu souriante,
00:26:59 il se passe un moment, enfin, vous voyez,
00:27:01 sur la vidéo, je trouve que c'est plus significatif encore
00:27:04 que les propos dans le métro, quand même.
00:27:07 Et on peut ensuite, vous voyez, quand on fait ce genre de choses,
00:27:12 on s'explique quelques heures plus tard sur un plateau,
00:27:14 mais le moment présent, une réaction hilare,
00:27:16 moi, j'ai trouvé ça significatif.
00:27:18 Non, mais sur la jeunesse, je pense qu'il y a une partie
00:27:20 de la jeunesse, en effet, comme le disait Gautier,
00:27:22 c'est pas toute la jeunesse, mais il y a une partie
00:27:24 de la jeunesse aujourd'hui qui a accès,
00:27:26 toute la jeunesse a accès à l'information
00:27:28 par les réseaux sociaux.
00:27:29 -C'est pas l'information.
00:27:30 -Non, mais à l'information sur ce conflit
00:27:32 par les réseaux sociaux.
00:27:33 Et ça, ça fait un changement qui est majeur,
00:27:35 c'est que l'information...
00:27:36 -Mais justement, pas de l'information.
00:27:37 -C'est une information qui est fragmentée.
00:27:39 La différence, moi, quand j'étais petit,
00:27:41 on regardait le journal de télévision de 20h,
00:27:44 et donc tout le monde avait accès plus ou moins
00:27:46 à la même version du réel, qui était peut-être incomplète,
00:27:48 qui était peut-être contestable,
00:27:49 mais ça faisait que le lendemain, à la cour de récréation,
00:27:51 on avait vu la même chose, on vivait dans le même monde.
00:27:53 À partir du moment où vous avez une jeunesse
00:27:55 et un monde contemporain et un avenir
00:27:57 où chacun et chacune voit du monde
00:27:59 ce qu'il veut en voir, selon les pages qu'il suit,
00:28:01 et donc ça fait un univers qui est fragmenté,
00:28:04 il n'y a plus de monde public.
00:28:05 Vous savez, le monde public, le monde commun,
00:28:07 ce n'est pas quelque chose d'inné,
00:28:08 ce n'est pas quelque chose qui tombe du ciel,
00:28:09 c'est quelque chose qu'on doit construire
00:28:11 et qu'on doit reconstruire et qu'on doit maintenir à chaque instant.
00:28:13 Et là, ce n'est pas le cas aujourd'hui.
00:28:15 -Oui, moi, si vous voulez, dans ma longue vie,
00:28:18 qui commence en 42,
00:28:19 et 42, pour l'antisémitisme, c'est quelque chose qui compte,
00:28:22 42, c'est l'année du Veldiv, par exemple,
00:28:25 mais dans cette vie, j'ai vu, si vous voulez,
00:28:28 dans mon enfance, dans l'adolescence,
00:28:30 c'était l'antisémitisme résiduel,
00:28:33 il restait encore quelques scories
00:28:36 de l'antisémitisme d'avant-guerre.
00:28:38 Mais ce n'était pas très fort et c'était...
00:28:41 -On l'a dit 25 fois.
00:28:43 -Non, mais d'accord, mais il y avait les blagues juives
00:28:45 et on faisait des blagues juives
00:28:47 parce qu'on considérait que ce n'était plus un danger.
00:28:49 Et puis, ça a été réensemencé,
00:28:51 cet antisémitisme résiduel,
00:28:53 ou renouvelé par l'antisémitisme des banlieues.
00:28:57 Là encore, il y en avait qui l'avaient vu,
00:29:00 il y en a qui l'ont dit, il y a 20 ans,
00:29:02 et puis ils n'ont pas beaucoup été suivis ou crus,
00:29:04 mais c'était relativement marginal.
00:29:06 Et donc, si vous voulez, on arrive à la 3e génération,
00:29:09 et celle-là fait mal et fait peur,
00:29:12 c'est celle où l'islamisme a utilisé ce résiduel
00:29:16 et cet antisémitisme venant des banlieues
00:29:19 et notamment du Maghreb
00:29:21 pour en faire un antisémitisme mondial,
00:29:23 c'est-à-dire une cause mondiale.
00:29:25 Et aujourd'hui, vous vouliez que je dise quelque chose,
00:29:27 peut-être que tout le monde va contester,
00:29:29 moi, je suis extrêmement inquiet,
00:29:31 non pas pour la guerre là,
00:29:33 pour la survie, je dis bien le mot,
00:29:35 la survie de l'État d'Israël en tant qu'État
00:29:39 dans les 10 ans qui viennent.
00:29:40 Parce que si l'opinion publique est en train de se retourner,
00:29:44 l'émotion est de se retourner,
00:29:45 si Israël est contraint d'arrêter ses offensives
00:29:49 avec les Américains qui commencent à vaciller,
00:29:52 si Israël perd cette guerre,
00:29:54 c'est-à-dire si elle ne la gagne pas de manière magistrale,
00:29:57 à ce moment-là, le monde, ce monde qui est anti-blanc,
00:30:02 anti-États-Unis, anti-Europe,
00:30:04 ce monde-là se paiera Israël.
00:30:06 – Moi, je ne ressens pas du tout ces événements
00:30:10 comme un antisémitisme décomplexé,
00:30:13 c'est la légende que je viens de lire.
00:30:16 – Mince !
00:30:17 – Parce que ça imposerait…
00:30:18 – Vous y comprenez.
00:30:19 – Non, mais parce que ça imposerait de croire
00:30:22 que ces jeunes gens de 14, 15 ans…
00:30:25 – Les trucs complexés, ces jeunes gens.
00:30:27 – …ont une culture historique.
00:30:29 Je parie que dans ces jeunes gens-là,
00:30:32 il y en a très peu qui sauraient véritablement
00:30:35 ce qui s'est passé lors de l'horreur absolue.
00:30:38 Simplement, je vois plutôt dans cette jeunesse,
00:30:42 cette jeunesse fragmentaire,
00:30:44 quelque chose qui fait de la provocation
00:30:48 par rapport à ce qu'ils perçoivent comme l'horreur,
00:30:52 comme la transgression absolue.
00:30:54 Demain, il y aura autre chose,
00:30:57 mais pour l'instant, ils ont le sentiment
00:31:00 qu'en criant cela dans le métro,
00:31:03 eh bien, ils poussent jusqu'au bout
00:31:05 une provocation qui indigne.
00:31:08 Et je crois que c'est plus ça
00:31:10 que la volonté historique
00:31:14 de tomber dans l'horreur de l'antisémitisme.
00:31:18 – Moi, je suis d'accord avec tout ce qui vient d'être dit.
00:31:20 – D'accord.
00:31:21 – Je voulais juste dire qu'il n'y a pas besoin
00:31:24 qu'il y ait la guerre en Orient
00:31:27 pour que des adolescents aient envie de transgresser
00:31:31 les mots d'ordre de l'époque et de jouer
00:31:33 "c'est nous qui sommes les méchants,
00:31:35 c'est nous qui sommes les affreux".
00:31:37 Pas tous les adolescents, mais une partie des adolescents
00:31:40 ont toujours fait ça.
00:31:41 Et donc, la pire période de notre histoire,
00:31:43 le ventre féconde, la bête immonde, etc.
00:31:46 Eh bien, ils s'en moquent à tue-tête dans le métro.
00:31:50 C'est beaucoup moins grave que les étoiles de David
00:31:53 taguées avec des pochoirs sur des e-mails à Paris.
00:31:56 C'est beaucoup, beaucoup moins grave.
00:31:58 – Moi, je trouve que c'est révélateur.
00:31:59 Mais je voudrais qu'on voit pas mal de sujets
00:32:01 parce que c'est vrai que…
00:32:02 Je vous remercie d'ailleurs de vos propos synthétiques
00:32:05 que vous avez donnés il y a un instant.
00:32:07 La génération Z représente les personnes nées de 1996 à 2010.
00:32:11 Elle suit ce qu'on appelle les "millennials"
00:32:13 nées entre 1980 et 1995.
00:32:16 C'est ce qu'on appelle "génération réseau social".
00:32:18 C'est aussi Benoît Bouteille qui m'a préparé cette petite fiche.
00:32:21 La génération Z qui passe le plus de temps sur les réseaux sociaux
00:32:24 entre 3 et 5 heures par jour.
00:32:26 3 et 5 heures par jour.
00:32:27 Donc ça, c'est les gosses qui sont dans le métro.
00:32:29 Deux jeunes sur dix, ils passent plus de 5 heures.
00:32:32 Nous sommes d'accord.
00:32:33 Les réseaux les plus utilisés sont Instagram, Snapchat, TikTok.
00:32:37 Instagram, c'est 90%.
00:32:39 Snapchat, c'est 80%.
00:32:41 TikTok, c'est 63%.
00:32:42 Vous savez qu'il y a des gens qui nous écoutent en ce moment,
00:32:44 qui ont peut-être 60 ans, 70 ans,
00:32:46 qui ne savent même pas ce que c'est.
00:32:48 Ils ne savent même pas ce que c'est.
00:32:49 Instagram, peut-être Snapchat, je ne crois pas.
00:32:53 Et TikTok, j'en parle pas.
00:32:55 Bon, TikTok est utilisé par 63% des 16 à 25 ans.
00:32:59 Quand je dis les fractures sont générationnelles,
00:33:01 je ne sais pas si vous voyez les chiffres que je suis en train de vous donner.
00:33:04 C'est sidérant, en fait.
00:33:06 Moi, TikTok, je n'y suis jamais allé de ma vie.
00:33:09 Si, j'ai dû voir un truc, mais je n'y suis pas sur TikTok.
00:33:12 Snapchat non plus.
00:33:14 Instagram, un peu.
00:33:16 Et Twitter, plutôt beaucoup.
00:33:18 Bon, l'injure pour l'antisémitisme décomplexé,
00:33:23 l'injure, c'est six mois d'emprisonnement,
00:33:25 750 euros d'amende.
00:33:27 La provocation ou discrimination, c'est trois ans d'emprisonnement.
00:33:29 Les menaces, c'est un an d'emprisonnement.
00:33:31 Les violences, c'est cinq ans d'emprisonnement.
00:33:33 Et l'apologie, c'est cinq ans d'emprisonnement.
00:33:35 Ça, c'est les sanctions, d'ailleurs, qu'on peut voir,
00:33:37 vous voyez, les sanctions encourues.
00:33:40 Donc, je voudrais qu'on voit peut-être le sujet là-dessus,
00:33:43 d'Alice Sauméreur.
00:33:45 - Et le tag ?
00:33:47 - Pardon ?
00:33:48 - Et le tag ?
00:33:49 - Et le tag, ça rentre dans quoi, à votre avis ?
00:33:52 Le tag, ça doit rentrer dans Apologie, sans doute.
00:33:56 - Ah bon ?
00:33:57 - Non, je ne sais pas. Je vous pose la question.
00:33:59 Un tag, monsieur le procureur ?
00:34:01 - Euh...
00:34:02 - Apologie, violence, menace ?
00:34:04 - Menace.
00:34:05 - Apologie ?
00:34:06 - Menace.
00:34:07 - Menace, terroriste.
00:34:08 - Monsieur le ministre, rappel des instructions.
00:34:10 - En l'interprétant de manière extensive.
00:34:12 - Les tags, comment ?
00:34:14 - Non, c'est plutôt menace, mais avec une interprétation extensive.
00:34:19 - Oui.
00:34:20 - Et les peines pourraient être renforcées ?
00:34:22 Il y a un projet de loi qui a été déposé,
00:34:24 qui pourrait être débattu à la rentrée.
00:34:25 - Vous voyez le sujet d'Alice Sauméreur, qui va nous renseigner.
00:34:28 - Dénoncer des propos antisémites sur Internet
00:34:32 ou signaler un contenu discriminant
00:34:34 se fait aujourd'hui en quelques clics.
00:34:37 Les réseaux sociaux comme Instagram, Twitter ou encore TikTok
00:34:41 ont été les premiers à intégrer cette fonctionnalité.
00:34:44 - Ils ont des algorithmes qui leur permettent de les repérer
00:34:46 et les supprimer automatiquement.
00:34:48 Et pour tout ce qui passe entre les mailles du filet,
00:34:50 il y a ce qu'on appelle le signalement.
00:34:52 C'est-à-dire que c'est les utilisateurs qui voient un contenu,
00:34:54 ils le signalent à la plateforme,
00:34:55 et c'est ensuite la plateforme, c'est un humain qui va vérifier,
00:34:57 valider si le contenu doit être bloqué ou pas.
00:35:00 - De son côté, le gouvernement a lui mis en place
00:35:03 un système de signalement, la plateforme Pharos,
00:35:06 où il suffit de répondre à un questionnaire,
00:35:09 puis de remplir un formulaire.
00:35:11 - Utiliser Pharos, c'est s'adresser à l'Etat.
00:35:14 Et donc c'est se garantir de potentielles suites judiciaires,
00:35:18 se garantir du fait que le message va être pris au sérieux,
00:35:21 va être traité par les autorités d'Etat,
00:35:24 qui vont ensuite transmettre votre signalement
00:35:26 aux plateformes de réseaux sociaux.
00:35:28 C'est plus sécure.
00:35:29 - Grâce à cette plateforme, le gouvernement a recensé
00:35:32 près de 6000 signalements depuis le 7 octobre.
00:35:36 - Et puis les tags, cette affaire de tags,
00:35:38 vous savez que l'Étoile de David à Paris,
00:35:39 un couple en situation irrégulière interpellé,
00:35:41 placé en centre de rétention administrative,
00:35:43 ils sont soupçonnés d'avoir tagué des étoiles de David
00:35:46 sur une façade du 10e arrondissement de Paris.
00:35:48 C'est un couple moldave ?
00:35:50 - Oui, moldave en situation irrégulière,
00:35:51 ils ont été pris en flagrant délit,
00:35:52 et c'était la promesse de Gérald Darmanin
00:35:54 d'expulser systématiquement les étrangers
00:35:56 qui s'en prennent aux Juifs dans notre pays.
00:35:58 Alors là en plus, ils sont en situation irrégulière,
00:36:00 mais Gérald Darmanin va plus loin en disant qu'il faut retirer
00:36:02 le titre de séjour à des étrangers qui sont en situation régulière
00:36:05 en France et qui commettraient des tags antisémites
00:36:07 ou des agressions ou d'autres actes antisémites.
00:36:10 - La hausse des actes antisémites, écoutez Claude Moniquet.
00:36:13 - Le 31 octobre, le New York Times écrivait
00:36:17 "Jamais peut-être depuis le Holocauste,
00:36:19 les Juifs d'Europe n'ont vécu de atmosphère de peur aussi aiguë."
00:36:23 Les chiffres malheureusement leur donnent raison.
00:36:25 En Allemagne, dans la semaine qui a suivi le 7 octobre,
00:36:28 on relevait 202 incidents, soit une hausse de 240%
00:36:32 comparée à la même période en 2022.
00:36:34 En Autriche, cette augmentation est de 300%,
00:36:36 elle est de 700% au Royaume-Uni,
00:36:38 avec 805 actes antisémites signalés entre le 7 et le 27 octobre.
00:36:43 En Belgique, on a enregistré 5 fois plus de plaintes
00:36:45 cette dernière semaine que dans les mois précédents.
00:36:48 En Grèce, c'est un mémorial de la déportation
00:36:50 qui a été vandalisé à Thessalonique,
00:36:52 lieu particulièrement symbolique de la Shoah.
00:36:54 Ça n'a pas empêché des inconnus d'y taguer
00:36:56 "libéré géza" ou encore "juifs = nazis".
00:37:00 En Croatie, à Split, grande destination touristique,
00:37:03 on peut trouver des inscriptions "Judenroos".
00:37:06 À l'heure actuelle en Europe, la grande majorité
00:37:08 de ces incidents se résument encore à des insultes,
00:37:10 à des slogans dans des manifestations
00:37:12 ou à des déclarations de politique.
00:37:14 Mais à Londres, des commerces juifs ont vu leurs vitres brisées
00:37:17 et à Berlin, une synagogue a été partiellement incendiée.
00:37:20 L'histoire nous apprenant qu'en matière d'antisémitisme,
00:37:23 les mots et les slogans précèdent trop souvent les actes,
00:37:25 ce que craignent aujourd'hui les services de sécurité,
00:37:27 c'est de voir dans les jours et semaines à venir
00:37:30 se multiplier les agressions physiques
00:37:32 et se commettre des attentats.
00:37:34 Il y a quelques jours, la conférence des rabbins européens
00:37:36 demandait aux ministres de l'intérieur de l'Union
00:37:38 de prendre les mesures nécessaires
00:37:40 afin de protéger leur communauté.
00:37:42 Beaucoup estiment qu'il est déjà trop tard.
00:37:44 Et je vous propose d'écouter également Marc Trévédic,
00:37:46 parce que les actes antiterroristes,
00:37:48 lui c'est un ex-juge antiterroriste,
00:37:50 mais les actes terroristes ont changé d'une certaine manière
00:37:52 parce qu'aujourd'hui c'est des individus tout seuls
00:37:54 qui sont dans la rue et qui peuvent passer à l'acte.
00:37:57 Écoutez-le.
00:37:58 Qui commettent des actes terroristes justement
00:38:02 pas très structurés, c'est de la réaction de haine.
00:38:05 La personne qui sort dans la rue avec un couteau,
00:38:08 il ne répond pas à une directive politique
00:38:10 d'un groupe terroriste avec un projet terroriste bien structuré.
00:38:13 C'est d'abord la haine, et ces dernières années,
00:38:15 c'est la haine qui a parlé.
00:38:17 On n'est plus à l'époque d'Al Qaïda avec un projet terroriste,
00:38:19 des attentats bien préparés avec des espèces d'espions dormants.
00:38:22 On est à un appel à la haine générale.
00:38:25 Souvenons-vous, le porte-parole de l'État islamique
00:38:27 qui disait tuer les migrants de n'importe quelle façon,
00:38:29 un couteau, une pierre, c'est de l'appel à la haine.
00:38:31 Ce sur quoi on n'attire pas assez l'attention,
00:38:35 me semble-t-il, sur le plan psychologique,
00:38:38 c'est que pour un certain nombre de malfaisants,
00:38:41 les transgressions, et notamment celles qu'on vient d'évoquer,
00:38:45 sont plus des excitants que des repouchoirs.
00:38:50 Je suis frappé de voir,
00:38:52 dans tous les domaines de la criminalité et de la délinquance,
00:38:55 à quel point, pour une certaine catégorie de citoyens,
00:39:00 il y a une contagion du pire presque inévitable.
00:39:04 Cela devrait nous faire réfléchir et inventer
00:39:09 de nouvelles formes de répression,
00:39:11 quittant très moins les malfaisants,
00:39:14 qui ne les dissuaderaient radicalement de commettre le pire.
00:39:18 - C'est ce qu'on appelle les neurones miroirs.
00:39:21 À force d'en parler, certains passent à l'aigle,
00:39:24 parce qu'ils l'ont vu.
00:39:26 On est dans une société où tout se sait, tout se voit.
00:39:29 - Oui, mais il n'empêche que lorsqu'on constate
00:39:32 que l'indignation absolue et légitime
00:39:35 à l'encontre de l'antisémitisme et du racisme
00:39:39 aboutit à des résultats concrets
00:39:42 qui démontrent l'augmentation de ces actes-là,
00:39:45 il faut au moins s'interroger sur les modalités de répression.
00:39:49 - Avec deux dimensions.
00:39:51 Dans ces profils étudiés de passage à l'acte solitaire,
00:39:54 on voit qu'il y a une autoradicalisation,
00:39:57 sur les réseaux sociaux,
00:39:59 où l'on va chercher ce qui va nourrir le sentiment ou le ressentiment.
00:40:03 Rien d'autre.
00:40:05 C'est le premier phénomène.
00:40:07 Le second phénomène, l'aspiration par le pire,
00:40:10 c'est aussi que les projets alternatifs
00:40:13 qui étaient avant l'idéal républicain,
00:40:16 sont aujourd'hui en panne de force.
00:40:19 Il faut bien faire quelque chose d'autre que ça.
00:40:22 Non.
00:40:23 Oui, c'est foutu, donc il ne faut pas.
00:40:26 - Vincent Herouette, et après je donnerai la parole à Nathan.
00:40:29 Sur le terrain, qu'est-ce qui se passe ?
00:40:32 Où en est-on ? Qu'est-ce qui va se passer ?
00:40:35 - Qu'est-ce qui va se passer ? Je ne suis pas prophète,
00:40:38 même si c'est le lieu pour.
00:40:40 C'est difficile de voir où on va.
00:40:43 On ne va pas très bien d'ailleurs.
00:40:45 J'ai remarqué qu'effectivement Joe Biden avait demandé une pause,
00:40:48 ce qui est un signal assez alarmant
00:40:51 pour la planification de l'armée israélienne.
00:40:55 Il y a 332 soldats israéliens qui ont été tués depuis trois semaines.
00:41:01 Vous avez 8 800 morts selon le Hamas,
00:41:04 dont la moitié à peu près sont des enfants.
00:41:07 Il y a eu plus de 11 000 cibles qui ont été traitées par l'aviation israélienne.
00:41:13 On n'ose jamais parler de frappes chirurgicales,
00:41:18 mais quand même, les frappes font moins d'un mort en moyenne.
00:41:22 Je ne suis pas en train de dire que ce n'est pas assez ou que c'est peu.
00:41:26 Il y a une situation qui est calamiteuse à Gaza.
00:41:31 Toutes les gens qui travaillent sur place sont effarés
00:41:35 de ce qui est en train de se passer.
00:41:38 Mais il y a en même temps des lueurs d'espoir
00:41:41 avec l'ouverture de la frontière pour évacuer.
00:41:45 Vous avez des contacts avec des gens ?
00:41:48 C'est extrêmement difficile.
00:41:50 Je connais un fictieur palestinien en qui j'ai à peu près confiance.
00:41:56 Ce qu'il raconte, c'est que ça fait froid dans le dos.
00:42:03 - Qu'est-ce qu'il raconte ?
00:42:08 - Il raconte les bombardements à Jabalia, par exemple,
00:42:12 le Fobourg, le camp qui a été bombardé hier.
00:42:16 Il me dit qu'il y a peu de morts parce que les gens sont ensevelis
00:42:19 sous les décombres.
00:42:21 Il me dit qu'il y avait 120 000 habitants,
00:42:24 une partie a effectivement fui vers le sud,
00:42:27 mais qu'une grande partie est restée sur place.
00:42:30 Il me dit que les gens fouillent les décombres à main nue
00:42:34 et que la situation est vraiment catastrophique.
00:42:36 Mais il me dit qu'en même temps, on ne sait pas ce qu'il y avait dessous.
00:42:39 Lui ne savait pas ce qu'il y avait dessous.
00:42:41 Tout le monde parle du métro de Gaza, des 500 km de couloirs.
00:42:45 Il y a très peu de gens qui sont allés voir réellement.
00:42:49 On fantasme énormément sous cette guerre.
00:42:52 La réalité, vous la voyez peu.
00:42:55 Vous avez une énorme machine de propagande
00:42:58 relayée par toutes sortes de réseaux sociaux.
00:43:01 C'est effarant dans cette guerre.
00:43:03 Vous avez toutes sortes de trolls.
00:43:05 Vous avez les mouches, on appelle ça des mouches en Iran.
00:43:08 Vous avez des trolls en Russie.
00:43:10 Vous avez toutes sortes de gens qui alimentent l'indignation,
00:43:13 qui chauffent à blanc les opinions publiques dans le monde arabe.
00:43:17 Mais vous avez en fait peu, même quand on vous dit 8 800 morts,
00:43:21 c'est le Hamas qui prétend ça.
00:43:23 - Gérard Carreau, très vite.
00:43:25 - Pour renforcer ce que vient de dire Vincent,
00:43:27 ce qui est le plus inquiétant pour Israël dans cette affaire,
00:43:30 c'est un début, je dis bien...
00:43:32 - Ce que vous avez dit tout à l'heure.
00:43:34 - Non, non, de lâchage américain.
00:43:36 Je vais donner trois faits.
00:43:38 Oui, mais attendez, il faut donner des faits de temps en temps.
00:43:41 Le nouveau président de la Chambre,
00:43:43 dominé par les Républicains, a dit hier,
00:43:46 on ne peut pas avoir à la fois la guerre en Ukraine,
00:43:49 la soutenir à bout de bras comme on le fait,
00:43:51 et soutenir en même temps Israël.
00:43:53 Première chose.
00:43:54 Deuxième chose, la gangrénisation des universités.
00:43:57 Là, il y a des fèmes nombreuses,
00:43:59 de Yale à Stanford,
00:44:01 en passant par les plus grandes universités
00:44:03 qui forment l'élite, où effectivement...
00:44:05 Or, n'oublions jamais que l'Amérique est le pays,
00:44:09 celui qui soutient le mieux, le plus,
00:44:11 depuis 50 ans, Israël,
00:44:13 et que les démocrates parmi les Américains
00:44:16 sont ceux qui soutenaient le plus Israël.
00:44:18 Et aujourd'hui, on s'aperçoit qu'il y a une partie de la jeunesse...
00:44:21 Là, je reviens à votre fait de tout à l'heure,
00:44:23 de votre fait générationnel.
00:44:25 Une partie de la jeunesse est en train de dire
00:44:27 "Attention, les Palestiniens, il faut leur accorder plus d'importance".
00:44:31 Moi, il me semble, deux choses.
00:44:32 Premièrement, que la malédiction moderne d'Israël,
00:44:35 c'est que depuis 82 à peu près,
00:44:37 toutes ces victoires militaires sont des défaites publiques.
00:44:40 Et qu'Israël a sans doute mésestimé
00:44:42 le fait qu'aujourd'hui, dans une situation géopolitique,
00:44:45 la communication est plus importante encore
00:44:49 que le rapport de force militaire à long terme.
00:44:51 Premièrement.
00:44:52 C'est qu'aujourd'hui, ce à quoi on assiste,
00:44:54 c'est une recomposition totale des relations régionales.
00:44:58 Parce que si vous voulez, il y a eu une révolution copernicienne.
00:45:01 Jusqu'alors, le Hamas était perçu
00:45:03 par une grande partie du gouvernement israélien
00:45:06 comme un mouvement, certes islamiste,
00:45:08 certes qui n'avait aucun respect des droits de l'Homme, etc.
00:45:10 Mais en tout cas, qui n'était pas à l'origine d'une menace imminente.
00:45:14 Et à partir du moment où Israël change sa perception du Hamas,
00:45:17 c'est pas seulement...
00:45:18 C'est comme quand vous enlevez...
00:45:19 Vous savez, dans les Mikado, vous enlevez une chose
00:45:21 et tout s'écroule et tout se reconfigure.
00:45:23 Tout va être reconfiguré, toutes les relations régionales.
00:45:26 Et à mon avis, c'est cette chose-là qui est encore impensée.
00:45:29 C'est-à-dire qu'est-ce qui va se passer après,
00:45:31 le jour d'après la guerre de Gaza.
00:45:33 La pause et nous revenons.
00:45:35 Je remercie notre ami Gauthier Lebrecht
00:45:37 qui était avec nous ce matin.
00:45:39 Et on va recevoir Erwan Le Nohan,
00:45:41 l'obsession égalitaire, comment la lutte contre les inégalités
00:45:44 produit l'injustice.
00:45:45 On en parlera, mais on parlera,
00:45:46 on continuera évidemment de parler de cette actualité.
00:45:48 On écoutera peut-être Emmanuel Macron
00:45:50 qui est au Kazakhstan.
00:45:52 C'est intéressant ce qu'il a dit.
00:45:53 Je ne l'ai pas lu, mais il visait Caroline Forrest.
00:45:56 Il visait Caroline Forrest qui n'a pas dit ce qui lui prête.
00:45:59 Oui, et surtout, oui.
00:46:01 Et sur la droite et la gauche également, il s'est exprimé.
00:46:03 J'ai trouvé extrêmement intéressant ce qu'a dit le président Macron.
00:46:08 C'est drôle de faire de la politique intérieure au Kazakhstan.
00:46:11 Mais nous en parlons après.
00:46:13 On attend qu'il enfile le grand manteau et le grand bonnet
00:46:15 qui avaient été si séillants sur la personne de François Hollande.
00:46:18 Oui, et il avait dit qu'il ne parlerait jamais de politique intérieure à l'extérieur.
00:46:23 Non, mais c'est très intéressant.
00:46:24 Et c'est lui-même qui a tweeté.
00:46:25 C'est pour ça qu'on en parle dans une seconde.
00:46:26 Restez avec nous.
00:46:27 Merci Gauthier.
00:46:28 Exceptionnellement, nous sommes un peu en avance ce matin.
00:46:33 Erwann Lenohan, l'obsession égalitaire va être avec nous dans quelques instants.
00:46:37 Alors, c'est vrai que vous dites des choses qui vont peut-être
00:46:40 à contre-courant de ce que l'on pense généralement.
00:46:44 Par exemple, vous dites que les plus riches n'ont plus le patrimoine.
00:46:49 De façon intéressante, les statistiques indiquent que les inégalités de patrimoine
00:46:53 ont aussi considérablement décru.
00:46:56 En France, ça va faire rire M. D'Artigolle qui pense le contraire,
00:46:59 depuis le début du XXe siècle.
00:47:01 La part du patrimoine détenue par les 10% les plus riches
00:47:04 qui avaient des inégalités 85% en 1910,
00:47:08 elle a chuté pour atteindre 50% au milieu des années 80.
00:47:13 Et là, ça remonte un peu.
00:47:15 C'est exactement ce que j'ai pensé à Tocqueville,
00:47:19 qui disait que dans une société de plus en plus égalitaire,
00:47:23 on a du mal à supporter la moindre inégalité.
00:47:27 Mais ces statistiques, évidemment, elles sont vérifiées.
00:47:29 Bonjour et merci d'être avec nous.
00:47:31 Merci à vous.
00:47:32 Évidemment, elles sont vérifiées.
00:47:34 Et pour le coup, ce ne sont pas des statistiques de mon cru.
00:47:36 C'est celle de Thomas Piketty.
00:47:38 Elles sont accessibles à tout le monde sur Internet.
00:47:40 Et ce que l'on voit, c'est que les inégalités
00:47:43 sont considérablement décrues sur le XXe siècle
00:47:46 entre les pays et au sein des pays les plus développés.
00:47:50 La France est l'un des pays où il y a le moins d'inégalités.
00:47:52 Alors après, on peut se poser des questions pour savoir
00:47:54 pourquoi est-ce que c'est ressenti autrement ?
00:47:57 Comment on explique ces évolutions ?
00:48:00 Comment elles évoluent aujourd'hui ?
00:48:01 En réalité, la tendance de masse,
00:48:03 c'est une réduction drastique des inégalités
00:48:05 sur le patrimoine et sur les revenus.
00:48:08 C'est formidable de dire ça.
00:48:10 Absolument, c'est formidable de le dire.
00:48:12 Ce qu'on aime, nous, les journalistes, c'est les faits.
00:48:18 Et on la maintient, les faits sont clairs.
00:48:21 On est en train de jubilation, Pascal Traud.
00:48:24 Je plaisante, allez-y.
00:48:25 Arrêtez, ne disons pas ça.
00:48:29 Mais c'est intéressant de dire ça, parce que ça va à rebours.
00:48:32 En fait, ce que je trouve dommage dans notre société,
00:48:35 c'est qu'on élève les petits Français avec des idées fausses
00:48:41 sur l'histoire, sur l'économie, sur la politique, en fait sur tout.
00:48:46 Et je trouve que la France, son problème murin,
00:48:49 c'est son état d'esprit aujourd'hui.
00:48:51 Parce que si vous dites le contraire,
00:48:53 si vous dites ce que dit Monsieur, et que ça vient dans toutes les classes,
00:48:56 la perception est différente.
00:48:57 Mais laissons présenter tout ça, on va en discuter.
00:49:00 Il n'y a pas à en discuter, c'est des faits.
00:49:02 On ne discute pas les faits.
00:49:03 Mais on dit que les faits sont faits.
00:49:06 Non, mais c'est pas ce que...
00:49:08 Les faits sont faits.
00:49:10 Les faits, je le redis...
00:49:12 Vous êtes consultant et essayiste, vous êtes chroniqueur pour l'opinion,
00:49:14 vous êtes membre de la Fondation pour l'innovation politique.
00:49:17 Vous savez, la fameuse question marxiste, d'où vous parlez ?
00:49:20 Exactement.
00:49:21 Vous n'êtes pas homme politique.
00:49:23 Alors c'est intéressant aussi de savoir qui va vous inviter.
00:49:26 C'est toujours pareil.
00:49:27 Qui va vous inviter pour dire ça ?
00:49:28 Est-ce que vous allez être invité à France Inter ?
00:49:30 Écoutez, on verra bien.
00:49:31 Pour le moment, le livre vient de sortir.
00:49:33 Parce que Piketty, il a été...
00:49:36 Mais non, mais c'est vrai, j'ai le droit de dire ça ou pas ?
00:49:38 Tu niques pas, M. Piketty.
00:49:39 Il a été invité partout.
00:49:41 Pour dire ses banalités, parce que son livre, c'est des banalités.
00:49:46 Et en plus des faussetés.
00:49:48 M. Piketty, et on ne lui a pas rappelé.
00:49:50 Il s'appuie sur les travaux de Piketty.
00:49:51 Il serait peut-être invité partout.
00:49:53 Et on ne lui a pas rappelé, M. Piketty, certaines choses.
00:49:56 C'est vrai.
00:49:57 Non, mais moi, ça m'agace.
00:49:59 Donc le deux poids, deux mesures.
00:50:00 Sommeillé à la Biddy, c'est à vous.
00:50:02 Excusez-moi.
00:50:03 C'est à ma table.
00:50:04 Déjà 1,2 million de foyers privés d'électricité,
00:50:09 dont 780 000 rien qu'en Bretagne, selon Enedis.
00:50:12 Après le passage de la tempête Kiran,
00:50:14 le phénomène météo a provoqué de nombreux dommages
00:50:17 sur le réseau public de distribution d'électricité
00:50:20 dans le quart nord-ouest du pays, précise Enedis dans un communiqué.
00:50:24 La préfecture du Finistère a émis une interdiction de circulation
00:50:28 sur le réseau routier du département.
00:50:30 L'interdiction sera levée progressivement au fur et à mesure
00:50:33 de l'avancement des opérations de dégagement.
00:50:36 La prudence est de rigueur, puisqu'un chauffeur routier est mort dans l'Aisne
00:50:40 suite à la chute d'un arbre sur son véhicule.
00:50:42 Les quatre personnes ont été blessées, dont trois sapeurs-pompiers.
00:50:46 Et puis des records de vent relevé dans le nord-ouest du pays.
00:50:50 207 km/h enregistrés dans le Finistère,
00:50:53 193 km/h enregistrés à Plouronvelin.
00:50:56 Des rafales qui multiplient le risque de vagues subversions sur les côtes.
00:51:01 - C'est intéressant de vous écouter, parce que les plus riches vous l'avez dit,
00:51:05 et après vous dites inégalité ou jalousie.
00:51:07 Quand je parle d'état d'esprit, c'est vrai qu'on a ce sentiment
00:51:10 qu'en France, la rancœur, le ressentiment, les passions tristes,
00:51:14 la jalousie, disons-le, est peut-être plus importante
00:51:18 que dans d'autres pays.
00:51:20 On cite souvent les Etats-Unis, je ne sais pas si c'est toujours vrai,
00:51:23 mais c'est un pays qui a réussi et n'est pas perçu de la même manière qu'en France.
00:51:27 Et vous dites, d'abord, il n'est absolument pas évident d'établir
00:51:30 ce que trop riche peut bien vouloir dire.
00:51:32 À écouter les militants de la lutte contre les inégalités
00:51:35 en décryptant leurs hypothèses et contradictions,
00:51:37 on comprend qu'il faut surtout le traduire par "plus riche que moi".
00:51:40 Un moteur de la conviction est donc très certainement une forme d'envie.
00:51:44 - Absolument, je pense que c'est l'un des moteurs.
00:51:46 Mais comme vous le disiez, Tocqueville l'avait dit,
00:51:48 l'un des moteurs de la société démocratique, c'est l'envie.
00:51:50 Et en France, c'est particulièrement fort.
00:51:53 Et on voit bien dans les discours sur les inégalités
00:51:56 que les propositions qui sont avancées sont en gros de caper en haut.
00:52:01 Il faut faire réduire ceux qui sont, faire baisser ceux qui sont montés tout en haut.
00:52:04 Il y a une forme d'envie, en général, tout en haut.
00:52:07 Ce que vous disiez en citant le livre, c'est ceux qui sont plus riches que moi.
00:52:11 Et de la même façon, ceux qui prônent pour plus de redistribution
00:52:15 disent qu'il faut le faire avec l'argent des autres.
00:52:17 Ceux qui veulent de la mixité sociale disent qu'il faut le faire avec les enfants des autres.
00:52:21 Parce qu'eux-mêmes ne donnent pas, on ne voit pas,
00:52:24 je n'ai pas entendu à ma connaissance, qu'il y ait des campagnes de dons spontanés
00:52:27 d'un grand nombre de Français qui veulent donner leur argent
00:52:30 parce qu'ils estiment qu'ils en ont trop.
00:52:31 Ni qu'ils proposent que leurs enfants aillent dans les écoles sinistrées
00:52:34 parce qu'ils veulent eux-mêmes faire oeuvre de mixité.
00:52:37 - Les efforts, c'est toujours pour les autres.
00:52:38 - Les efforts, c'est pour les autres.
00:52:39 Ce que je dis dans le livre, c'est que les inégalités, ce n'est pas le sujet.
00:52:42 Pourquoi ? Parce que les injustices, en réalité, sont le vrai sujet.
00:52:45 Quand on se concentre sur la lutte contre les inégalités,
00:52:48 on se donne comme objectif de faire en sorte que les gens soient contenus entre des bornes,
00:52:51 de faire en sorte qu'il n'y ait pas de gens trop hauts.
00:52:53 Or, ce n'est pas ça une politique sociale.
00:52:54 Une politique sociale, c'est d'aider les gens qui sont en bas
00:52:57 et lever les obstacles pour qu'ils puissent monter.
00:53:00 Mais le problème, ce n'est pas qu'il y ait des gens qui soient très hauts,
00:53:01 le problème, c'est que les gens qui soient bas et que les gens qui sont en bas
00:53:03 n'ont pas d'opportunité de monter.
00:53:05 - Je suis d'accord avec ça.
00:53:06 Je peux vous poser deux questions ?
00:53:08 Philippe Belger et après, M. Darmanin.
00:53:10 - Je voulais vous demander, votre titre est très beau
00:53:12 et je trouve qu'il montre bien à quel point l'égalité en France
00:53:16 est plutôt un poison qu'une chance.
00:53:19 Mais on lui oppose parfois l'exigence de liberté.
00:53:24 Est-ce que vous croyez qu'il y a un moyen,
00:53:27 sur le plan de la philosophie politique et sociale,
00:53:31 de sauver ce qu'il y a de positif dans la volonté d'égalité
00:53:36 sans qu'elle tombe dans l'obsession égalitaire ?
00:53:39 - Vous avez deux heures.
00:53:40 - Quand il pose une question, on a du...
00:53:43 - Non, mais on profite de l'intelligence tout de même.
00:53:47 - Bien sûr, ça nous change.
00:53:49 - Je crois absolument que c'est compatible.
00:53:52 Le discours d'un grand nombre d'auteurs et penseurs du XXe siècle
00:53:57 qui expliquent comment est-ce qu'on peut avoir plus de mobilité sociale
00:54:00 dans la société, plus de liberté.
00:54:01 Quelqu'un comme Raymond Aron, par exemple,
00:54:03 ne nie pas du tout le besoin d'égalité et le besoin de politique sociale
00:54:07 pour faire en sorte que les gens en battent l'échelle sociale
00:54:10 et ce qui leur permet d'accéder au marché du travail,
00:54:14 au marché de l'emploi, à la dignité,
00:54:17 qui fait que sans dignité minimale, il n'y a pas d'égalité
00:54:19 et il n'y a pas non plus de liberté.
00:54:21 - Soyons plus concrets.
00:54:23 - L'un et l'autre s'équilibrent, évidemment,
00:54:25 mais c'est une tension permanente.
00:54:26 - Je suis très concret.
00:54:27 Est-ce que vous partagez deux constats ou pas ?
00:54:30 Le premier, c'est qu'il y a, je prends votre terme,
00:54:33 non pas une égalité, mais une injustice dans la répartition
00:54:35 entre les revenus du travail et ceux du capital.
00:54:38 Et est-ce que vous ne trouvez pas qu'il y a aujourd'hui
00:54:40 un problème de rémunération du travail,
00:54:42 notamment des salaires trop bas, ce qu'on appelle la smicardisation ?
00:54:45 Première chose. Ce qui permet aux gens de s'élever.
00:54:47 Et est-ce que vous avez vu ces dernières enquêtes
00:54:49 qui montrent que 70 % des enfants d'ouvriers
00:54:51 seront ouvriers et employés ?
00:54:53 Ce qui montre que l'ascenseur social est en panne.
00:54:55 C'est même difficile de prendre l'escalier aujourd'hui.
00:54:57 - Absolument, mais pour rependre sur la deuxième partie de question,
00:55:00 est-ce qu'aujourd'hui, il y a assez de mobilité sociale en France ?
00:55:03 Non. Est-ce que la réponse pour y apporter,
00:55:05 c'est d'empêcher les gens en haut de l'échelle sociale
00:55:08 de continuer à progresser ? Non plus.
00:55:10 Qu'est-ce qui fait que les enfants d'ouvriers,
00:55:13 les enfants de milieu populaire,
00:55:15 ne réussissent pas dans le système éducatif ?
00:55:17 C'est qu'ils n'ont pas accès à l'information,
00:55:19 c'est qu'on les enferme dans des écoles
00:55:21 où personne, des donneurs de leçons,
00:55:23 souhaiterait envoyer leurs propres enfants,
00:55:25 et qu'on a un système complètement figé.
00:55:27 On a un délit d'initié tout au long de la filière.
00:55:30 - Nathan Tréhé, Chloé Pierre-Flond, revient sur Israël.
00:55:33 - J'avais une question très abstraite et une question très concrète.
00:55:36 Je prends la question concrète.
00:55:38 - La question bête.
00:55:40 - La question concrète, sur la notion d'inégalité,
00:55:43 moi j'ai l'impression, je ne suis pas économiste,
00:55:45 mais qu'il y a aujourd'hui un blocage,
00:55:47 qui est que quand vous parlez de couche supérieure et couche inférieure,
00:55:50 de quoi on parle ? Est-ce qu'on parle des revenus ?
00:55:52 Là, en effet, c'est une chose, mais quand même,
00:55:54 il y a un blocage aujourd'hui qui est peut-être jamais atteint
00:55:56 dans l'histoire de France, concernant l'héritage.
00:55:59 Ça veut dire qu'aujourd'hui, pour parler d'une chose extrêmement concrète,
00:56:01 mais par exemple, quelqu'un qui veut accéder à la propriété à Paris,
00:56:04 sauf s'il est héritier, comme vous le savez,
00:56:08 il faut gagner environ 10 000 euros par mois pour pouvoir acheter un studio.
00:56:11 Donc si vous voulez, on a me semble-t-il,
00:56:14 si on n'a pas d'apport, si on n'a pas d'héritage,
00:56:17 pour acheter un 40 m² à Paris, donc un grand studio,
00:56:19 enfin un petit deux pièces, il faut gagner environ 10 000 euros par mois.
00:56:23 Non, mais je peux vous dire, non, si vous voulez acheter un billet à 300 000 euros,
00:56:29 qui doit être un des premiers rachats possibles à Paris, un jeune couple,
00:56:33 si vous avez comme revenu 4 000 euros de revenus,
00:56:37 vous remboursez 1 000 euros sur 25 ans, et sans apport, vous pouvez y arriver.
00:56:42 Mais c'est vrai que c'est difficile, parce que les...
00:56:45 Vraiment, j'ai un exemple très concret auquel je pense,
00:56:47 sans aucun apport, mais c'est sur 25 ans.
00:56:50 Mais en tout cas, il y a un blocage, à mon avis.
00:56:52 Ça fait 1 000 euros, ça fait 12 000 euros par an.
00:56:54 25 ans dans un studio, il faut être très amoureux.
00:56:57 Et là, il y a une inégalité qui est plus qu'une inégalité.
00:57:00 C'est le premier...
00:57:02 C'est le premier achat, mais bon, c'est pas 10 000 euros, heureusement.
00:57:06 Ça dépend des quartiers, mais en tout cas, je pense que...
00:57:09 Moi, j'ai mis la barre à 300 000 euros.
00:57:11 Vous allez à côté de Paris, vous pouvez acheter quelque chose encore à 300 000 euros,
00:57:14 et vivre, un jeune couple peut vivre dans 50 m².
00:57:18 Mais ça signifie quand même blocage.
00:57:19 Mais c'est de l'argent, mec !
00:57:20 - Entre deux types de citoyens, ceux qui ont reçu et ceux qui n'ont pas reçu.
00:57:23 - Absolument. Mais il y a deux sujets.
00:57:24 En fait, il y a un, d'où vient l'héritage, et deux, il y a un problème de logement.
00:57:27 D'où vient l'héritage, aujourd'hui ?
00:57:28 L'héritage, il ne vient pas du fait que les riches auraient fermé la barrière derrière eux
00:57:32 et empêché les gens d'accéder à la richesse.
00:57:35 L'héritage, il tient au fait unique qu'on a l'une des plus grandes périodes,
00:57:39 si ce n'est la plus grande période, de paix et de croissance.
00:57:42 Ce que montre Piketty, d'ailleurs, c'est que quand est-ce que le patrimoine s'effondre ?
00:57:47 Il y a une guerre. On ne va quand même pas souhaiter qu'il y ait une guerre pour que le patrimoine s'effondre.
00:57:50 Donc, un, le patrimoine des plus riches n'est pas illégitime en tant que tel.
00:57:54 Après, comment est-ce qu'on fait pour faire en sorte que les gens aient accès à des logements ?
00:57:58 Il y a effectivement deux solutions.
00:58:00 Soit on se dit que ce n'est pas normal, c'est illégitime que les riches en haut aient du patrimoine,
00:58:04 et donc on coupe le patrimoine, c'est ce que je dis, on fait en sorte que les gens restent entre deux barrières.
00:58:08 Soit on se pose une question de savoir s'il n'y a pas des problèmes d'obstacles à l'entrée
00:58:12 qui font que, par exemple, on ne construit pas assez,
00:58:15 ou qu'il y a un centre de réglementation qui fait qu'il n'y a pas aujourd'hui d'offres d'immobilier assez dense en France.
00:58:20 Bon, on va parler des choses que j'ai lues et que je trouve intéressantes,
00:58:27 et je vous ferai précisément rebondir sur des choses peut-être plus concrètes que ce que nous venons de dire à l'instant.
00:58:32 Une petite vidéo sur la tempête. Parce que je parlais tout à l'heure de TikTok.
00:58:36 Par exemple, qui est sur TikTok ici ? Gérard, vous êtes pas… Ah, vous êtes ?
00:58:39 Non, non.
00:58:40 Philippe, vous êtes sur TikTok ?
00:58:41 Ah oui, j'aime beaucoup.
00:58:42 Vous aimez beaucoup TikTok ?
00:58:43 Je préfère à Twitter qui est un cloaque. TikTok, c'est parfois… J'ai moins d'insultes que sur Twitter.
00:58:55 Ah oui, d'accord.
00:58:56 Donc c'est un critère qui est entre les nôtres.
00:58:58 Bien sûr, bien sûr. Et vous, Vincent, vous êtes sur TikTok ? Vous êtes sur les réseaux sociaux ?
00:59:02 Je suis adhérent partout et pratiquant nulle part.
00:59:06 D'accord. Bon. Donc une petite version, une petite vision de TikTok sur la tempête, ça m'a amusé. C'est à La Baule.
00:59:15 C'est un…
00:59:16 Si dément qu'à l'hasard.
00:59:18 Oui, mais non, mais c'est… Comment dire ? C'est un homme qui a profité de la tempête. Il est avec son parapluie.
00:59:24 Pour s'envoler.
00:59:25 Exactement.
00:59:26 Il est sur le remblai de La Baule et il est en train d'avancer, sans doute sur une planche à roulettes, je pense.
00:59:33 Et ça m'a amusé de vous montrer cette petite vidéo. Regardez.
00:59:36 Donc c'est drôle.
00:59:53 On peut le revoir une deuxième fois, peut-être parce que c'est tellement court que vous l'avez peut-être pas vu.
00:59:57 Allez, on le revoit une deuxième fois, Marine, parce que c'est trop court. Et regardez.
01:00:03 Ah.
01:00:04 Donc c'est marrant. En tout cas, moi, je trouve ça sympathique.
01:00:22 On avait, hier, on avait parlé de l'affaire Guillaume Meurice.
01:00:26 Et hier, il y a eu un petit rebondissement d'une certaine manière, puisque Charline Vonnecker a réagi hier soir.
01:00:33 Vous connaissez évidemment le dossier par cœur désormais.
01:00:37 Mais ce qui m'a intéressé hier, dans le tweet, dans le communiqué de Madame Vonnecker, c'est qu'elle dit
01:00:43 « Des accusations dont la généralisation à l'ensemble de la chaîne sont injustifiables sur des malveillantes. »
01:00:49 « Je tiens donc ici à lever toute ambiguïté. L'antisémitisme, l'islamophobie ou n'importe quel message de haine n'aura pas une seconde d'antenne dans notre émission. »
01:00:57 Et elle met sur le même plan l'antisémitisme et l'islamophobie.
01:01:01 Et j'ai trouvé que c'était très intéressant, parce que juridiquement, politiquement, éthiquement, c'est pas du tout la même chose, l'antisémitisme.
01:01:09 Et je trouve que pour elle, manifestement, c'est la même chose.
01:01:13 - Et il y a tout de même une bonne nouvelle, il faut s'accrocher à elle, c'est qu'on a une directrice de France Inter qui sort du corporatisme
01:01:22 et qui a dit « Moi je trouve que par rapport au passé, c'est tout de même quelque chose d'appréciable d'avoir une réaction ».
01:01:30 Vous ne trouvez pas, Pascal ?
01:01:32 - Non, parce qu'il n'y a pas, par exemple, Sibyl Veil, je l'ai dit hier, je vais pas m'acharner sur Sibyl Veil,
01:01:36 mais ces mots ont indigné beaucoup de nos auditeurs à la tweeter. J'aurais aimé qu'elles disent « J'ai été indigné moins par ces mots ».
01:01:42 - Vous pensez à Adèle Vendrette ?
01:01:44 - Mais Adèle Vendrette, elle a été effectivement un peu plus offensif, mais bon, elle n'a pas pris de sanctions.
01:01:49 - Elle n'a pas suspendu d'antenne.
01:01:51 - Non mais mon Dieu, il y a un progrès !
01:01:53 - Oui, il y a un progrès, mais vous vous rendez compte, vous avez été très nombreux...
01:01:55 - Infinitésimale !
01:01:56 - Je rejoins le malaise que vous avez été nombreux à exprimer, a dit Madame, bien sûr, comme tous les humoristes de la chaîne,
01:02:02 Guillaume Meurice jouit d'une liberté d'expression dont je me suis porté garante dès le premier jour.
01:02:06 C'est vrai, elle dit « qualifier n'importe quel représentant politique de nazi est une outrance dont le caractère comique peut être en temps normal questionné,
01:02:14 quand ce représentant dont on peut par ailleurs désapprouver et critiquer la politique est lui-même juif, à la tête d'un état juif,
01:02:20 dont les habitants viennent de subir une attaque terroriste et ayant assassiné plus d'un milieu d'entre eux, cet humour est encore plus discutable ».
01:02:28 Donc j'entends ce que vous dites, mais bon, c'est des phrases !
01:02:32 - Oui, mais...
01:02:33 - Mais elles ne seraient pas exprimées, vous seriez le premier à l'indiquer, c'est mieux qu'une non réaction.
01:02:38 - C'est mieux que de ne rien dire, mais ce qui est mieux surtout c'est de prendre des sanctions !
01:02:41 - Ah oui, il y a des gens qui disent « boycott France Inter ».
01:02:44 Par exemple, Horatica a dit « adieu France Inter »,
01:02:47 Jean-Marc... Georges-Marc Benhamou, à juste titre, a dit « adieu France Inter ».
01:02:52 - Ça veut dire qu'il ne sera plus invité, c'est tout.
01:02:54 - Comment ?
01:02:55 - Vous savez, quand un éditorialiste quitte en général un média, il ne perd qu'un seul lecteur.
01:03:00 Georges-Marc Benhamou ne sera plus invité à France Inter, c'est pour ça qu'il dit « adieu France Inter ».
01:03:06 - Et vous pouvez exprimer...
01:03:08 - Avec la logique de Mme Veil et la logique de la directrice de France Inter, Radio Paris continuerait à émettre.
01:03:17 - Exactement.
01:03:19 - Quand vous êtes responsable, vous prenez vos responsabilités.
01:03:22 - Mais bien sûr.
01:03:23 - Quand vous avez un chroniqueur, vous le suspendez.
01:03:25 Si vous êtes réellement choqué, vous ne comptez pas faire un petit communiqué 48 heures après.
01:03:29 - Je suis très étonné.
01:03:30 - Bravo.
01:03:31 - Non, bravo, pas bravo.
01:03:32 - Je ne suis pas d'accord avec vous.
01:03:33 Je trouve qu'on peut avoir des désaccords qui sont très fermes dans la vie démocratique,
01:03:37 sans qu'ils prennent tout de suite la forme liberticide de vouloir enlever la parole à autrui.
01:03:42 C'est comme sur les manifestations.
01:03:43 Moi, il y a plein de manifestations qui me dérangent à titre personnel,
01:03:46 et dont je ne souhaiterais pas pour autant qu'elles soient interdites.
01:03:48 Et quand il s'agit...
01:03:49 Et je ne défends pas une seule seconde les propos de Guillaume Meurice,
01:03:54 mais il me semble qu'il y a d'autres moyens d'attaquer que d'appeler au fait que l'individu soit suspendu.
01:03:58 Je ne dis pas ça spécialement pour Guillaume Meurice, que je ne connais pas, je n'écoute jamais ce qu'il fait.
01:04:03 Mais il me semble quand même qu'on peut s'interroger même sur l'état de notre société,
01:04:07 où chaque désaccord prend la forme d'une volonté d'enlever à quelqu'un sa parole publique ou sa manifestation.
01:04:14 - Mais je vais vous dire, en plus, au-delà de ça, c'est du charabia.
01:04:18 Je rejoins le malaise.
01:04:20 - Oui, mais c'est du charabia.
01:04:22 - La politique de Benjamin Netanyahou, chacun peut désapprouver et critiquer.
01:04:26 - Oui, bien sûr, c'est un bouc émissaire, tout le monde s'essuie les pieds dessus.
01:04:32 Franchement, il y a une telle posture.
01:04:38 C'est vraiment la direction qui se lave les mains.
01:04:41 Il faut lui acheter du savon.
01:04:43 - Mais non, je suis d'accord.
01:04:45 - Par rapport à la lâcheté d'avant, il y a un problème.
01:04:49 - Evidemment, oui.
01:04:51 Il faut bien avoir un impuissant canapé.
01:04:53 - C'est Radio Paris.
01:04:55 - Radio Paris ment.
01:04:57 - Il est tellement.
01:04:59 - Il a raison, la comparaison avec Radio Paris, très très bonne.
01:05:02 - On ne peut pas se permettre aujourd'hui de faire la fine bouche devant quelques élans un petit peu de lucidité, mon Dieu.
01:05:11 - Mais bon, vous êtes un mélange de comparaison avec Radio Paris.
01:05:16 - Non, non, je ne la retire pas.
01:05:19 - Vous dites ce que vous dites.
01:05:21 - J'assume, et si je suis saqué à cause de ça, je l'assumerai.
01:05:24 - Je trouvais ça normal.
01:05:26 Mais quand même, cette façon de désapprouver tout...
01:05:30 Je veux dire, vous êtes un humoriste, et on sent qu'il y a une telle démagogie dans le rire que suscite M. Meurice.
01:05:37 Il ne prend aucun risque, et Mme Bey non plus ne prend aucun risque en désapprouvant Netanyahou.
01:05:42 Qui va le lui reprocher ?
01:05:44 - Vous, peut-être.
01:05:46 - On ne peut pas encore désapprouver Netanyahou, mais pas en ces termes-là.
01:05:48 - Voilà, mais c'est facile.
01:05:50 - A mon avis, il faut quand même raisonner.
01:05:52 Je ne dis pas ça du tout pour...
01:05:54 J'ai pas du tout aimé la blague de Guillaume Meurice, qui n'est pas une blague.
01:05:57 Mais on ne peut pas parler ça avec du média qui, sérieusement, était dans une logique...
01:06:02 Ça ne doit pas être mis sur le même plan.
01:06:04 - Sur les manifs, puisque vous en parlez.
01:06:06 Et je cite simplement un prêtre qui m'a envoyé ce message.
01:06:10 "Heureux est l'homme qui n'entre pas au conseil des méchants,
01:06:13 qui ne suit pas le chemin des pêcheurs,
01:06:15 ne siège pas avec ceux qui ricanent."
01:06:18 Et c'est le psaume 1.
01:06:20 "Ricaner".
01:06:22 Ces gens ricanent.
01:06:24 Et ces gens...
01:06:26 - La dérision, c'est le contraire de l'intelligence.
01:06:29 - Oui, mais ces gens n'ont pas de talent.
01:06:32 C'est bien leur problème.
01:06:34 Ils n'ont pas de talent.
01:06:36 - Oui, ils en bandent.
01:06:38 - Ils n'ont pas de talent. Je vous assure, ils n'ont pas de talent.
01:06:40 - C'est sûr, c'est pas des proches.
01:06:42 - Oui, ils n'ont pas de talent. Ils ne sont pas gentils non plus.
01:06:44 Et ils ricanent. Exactement.
01:06:46 Et ils savent de qui ils ricanent.
01:06:48 Sans risque, comme vous l'avez dit.
01:06:50 On a parlé des manifs.
01:06:52 Il y a aujourd'hui une manif manifestation, d'ailleurs,
01:06:55 qui aura lieu, nouveau rassemblement de soutiens aux Palestiniens,
01:06:58 aura lieu ce soir à Paris.
01:07:00 Cette manifestation, d'ailleurs, ne sera pas interdite.
01:07:02 Mais moi, je voulais vous montrer le sujet de Mathilde Ibanez.
01:07:04 Parce qu'il y a des slogans dans certaines manifestations.
01:07:07 Je voulais vous interroger dessus.
01:07:09 "De la mer au Jourdain".
01:07:11 Que signifie, Vincent Herouet, ce slogan ?
01:07:14 - Ça veut dire pas d'État israélien.
01:07:16 - Regardez une carte.
01:07:18 - "De la mer au Jourdain".
01:07:20 Alors, voyez le sujet, parce que ça, c'est intéressant.
01:07:22 - "From the river to the sea, Palestine will be free!"
01:07:26 - À Londres, New York, Toronto, Madrid et même à Paris,
01:07:30 les manifestants scandent ce slogan lors des rassemblements.
01:07:33 - "L'excuse des représailles ou de la légitime défense,
01:07:38 cela ne suffit plus, cela n'a jamais été le cas,
01:07:42 cela fait 75 ans que l'occupation est illégale
01:07:45 et ce n'est pas de l'autodéfense."
01:07:47 - "The occupation was not self-defense."
01:07:49 - "Une explosion absurde."
01:07:51 Israël est en train d'y faire un nettoyage ethnique du peuple palestinien.
01:07:54 Et pendant ce temps, la politique italienne, l'Union européenne
01:07:57 et plus largement le monde occidental font semblant de ne rien voir ni entendre.
01:08:01 Pire encore, ils applaudissent et font de la propagande pro-Israël.
01:08:04 - "Palestiniens, maintenant."
01:08:06 "La Palestine sera libre de la rivière à la mer" fait polémique
01:08:10 et suscite une guerre d'interprétation.
01:08:13 A tel point qu'en Autriche, cette phrase suffit à interdire
01:08:16 une manifestation pro-Palestine.
01:08:18 - "Cette phrase signifiant clairement la destruction de l'état juif,
01:08:21 elle entre sous la rubrique incitation à la haine.
01:08:25 Donc ils vont jusqu'au bout de la logique.
01:08:28 Alors est-ce que juridiquement c'est défendable, je n'en sais rien,
01:08:31 mais intellectuellement c'est défendable, intellectuellement ça tient la route."
01:08:34 - Ce slogan signifie que la Palestine devrait s'étendre
01:08:37 et recouvrir une grosse partie du territoire israélien.
01:08:40 Comme en 1948, avant la création d'Israël
01:08:43 et la déclaration d'indépendance de David Ben-Gurion,
01:08:46 premier ministre israélien de l'époque.
01:08:49 Cette phrase remet donc en question l'existence de l'état Israël
01:08:52 et exprime le refus d'une solution à deux états à laquelle adhère la France.
01:08:57 - "Alors c'est l'illustration exactement de ce que vous disiez tout à l'heure,
01:09:00 c'est-à-dire qu'Israël est en danger.
01:09:02 - Oui, mais c'est ça qu'on ne veut pas vraiment voir."
01:09:04 - "Est-ce que dans 10 ans Israël existera toujours ?"
01:09:06 - "Ça c'est une question que..."
01:09:09 - "Et qu'on ne se posait pas il y a 5 ans."
01:09:11 - "Et qu'on ne se posait pas il y a un mois."
01:09:13 - "Oui, bien sûr, mais qu'on peut se poser aujourd'hui
01:09:16 sans être un obsédé de..."
01:09:19 - "Les royaumes chrétiens de Jérusalem ont disparu,
01:09:23 au cas où vous ne l'auriez pas remarqué."
01:09:25 - "Il y a eu un glissement sémantique qui est extrêmement intéressant à analyser
01:09:29 et c'est en cela que l'attaque du Hamas était très intelligemment faite,
01:09:33 c'était une attaque très intelligente,
01:09:36 parce que le but était d'attaquer des territoires
01:09:38 qui étaient des territoires historiques d'Israël,
01:09:40 depuis 1947, incontestés.
01:09:42 Avec ce glissement sémantique sur le mot "colon",
01:09:45 ils ont dit qu'ils avaient fait des attaques sur des colons israéliens,
01:09:48 récit qui a été repris ici ou là dans le monde entier.
01:09:51 Or, le glissement est là, c'est qu'évidemment qu'il y a une politique
01:09:54 en Cisjordanie où le mot "colon" a été utilisé, peut être utilisé,
01:09:58 on peut en discuter, mais là, le glissement est de qualifier
01:10:01 n'importe quel citoyen israélien sur un colon
01:10:04 et donc la date critique n'est plus celle de 1967
01:10:07 avec ce qui s'est passé après en Cisjordanie,
01:10:09 mais la date de 1948, comme si l'État d'Israël par essence
01:10:13 était ontologiquement un État colonial.
01:10:15 Et c'est ce glissement-là qu'il faut identifier."
01:10:17 - "C'est la charte du Hamas."
01:10:18 - "Emmanuel Lacron."
01:10:19 - "Le keffier de... Pardon."
01:10:21 - "Non, non, mais..."
01:10:22 - "Le keffier de la Rafate représentait la Palestine historique.
01:10:25 Il le drappait de telle manière que vous aviez la Palestine,
01:10:29 mais entière, sans Israël."
01:10:32 - Emmanuel Lacron, je voulais vous faire écouter
01:10:34 deux passages d'Emmanuel Lacron.
01:10:35 Tout d'abord lorsqu'il a affirmé qu'il détestait le débat
01:10:39 distinguant la valeur des vies juives et des vies palestiniennes.
01:10:42 Écoutons le président de la République.
01:10:44 - "Nous devons d'abord protéger les civils de Gaza,
01:10:48 car ils n'ont rien à voir avec ces attaques terroristes.
01:10:51 Et nous devons les protéger en nous concentrant sur les groupes terroristes.
01:10:55 Je tiens à faire cette distinction parce que toutes les vies comptent dans ce monde.
01:11:01 Et je déteste ce débat qui divise les gens et où l'on dit
01:11:04 pour moi les vies juives sont plus importantes
01:11:07 et pour moi les vies palestiniennes sont plus importantes.
01:11:09 C'est dingue."
01:11:12 - "Il est dans son rôle de rassembler, de ne pas rajouter du chaos au chaos.
01:11:17 Depuis le départ, je trouve que, me semble-t-il, il a la bonne attitude.
01:11:21 Et d'ailleurs, en France, c'est globalement assez calme
01:11:24 et je pense qu'on peut lui en avoir une certaine responsabilité.
01:11:29 Il me semble."
01:11:30 - "Mais il aurait pu le dire en français à cette musique.
01:11:32 Pourquoi est-ce qu'il ne le dit pas en français ?"
01:11:34 - "On peut tenir compte des modalités des morts."
01:11:38 - "En revanche, il ne l'a pas dit, mais sans doute le pense-t-il.
01:11:41 C'est ce que je vous ai dit tout à l'heure.
01:11:42 Pour le Hamas, tuer un civiliste israélien, c'est une victoire.
01:11:45 Pour Tsaïle, tuer un civil palestinien, c'est un échec."
01:11:48 - "Donc je pense qu'il a tort."
01:11:49 - "Oui, mais il ne le dit pas.
01:11:51 Je veux comprendre qu'il ne le dise pas, parce que c'est rajouté du chaos.
01:11:55 Tant même qu'un président doit rassembler.
01:11:57 Peut-être que je me trompe."
01:11:58 - "Il n'est pas pasteur d'une église plus ou moins évangélique.
01:12:01 Il n'est pas en train de renvoyer tout le monde dos à dos."
01:12:04 - "C'est pas ça non plus.
01:12:05 C'est pas dos à dos, c'est rassembler."
01:12:08 - "Rassembler."
01:12:09 - "C'est pas dos à dos, les mots ont un sens."
01:12:11 - "Est-ce qu'il a réussi à créer un espace pour avoir une politique ?"
01:12:13 - "Mais je m'en fiche, je pense à la France."
01:12:15 - "Ah bon, mais la France a quelque chose à dire."
01:12:17 - "Je pense à ce qui se passe dans notre pays, voilà."
01:12:20 - "En anglais, dans notre pays ?"
01:12:22 - "Oui."
01:12:23 - "Qu'est-ce que vous voulez que je dise ?
01:12:25 Même quand j'essaie de dire du bien d'Emmanuel Macron, je n'arrive pas."
01:12:28 - "Mais c'est le en même temps qui est très gênant."
01:12:30 - "Comment ?"
01:12:31 - "C'est le en même temps qui est très gênant.
01:12:32 C'est de dire ça le jour où on ouvre le centre de musée
01:12:36 qui doit être un mausolée en fait de la francophonie,
01:12:39 à Villers-Cotterêts, qui a été restauré à très grand prix.
01:12:43 Et tout ça ne signifie rien, parce que le lendemain,
01:12:46 il fait ça, il parle de l'histoire de la salle,
01:12:48 celui, ce, et celle, et il le fait en anglais."
01:12:52 - "Emmanuel Macron, il peut dire, il peut faire n'importe quoi à vos yeux,
01:12:55 il n'aura jamais grâce à vous."
01:12:56 - "Mais non, mais c'est normal, il a des incohérences, bonsoir, bonsoir."
01:12:59 - "Mais c'est pour ça qu'on parle autour de cette table et que la parole est libre."
01:13:01 - "Oui, oui, alléluia."
01:13:02 - "Voilà, moi je vous dis mon sentiment, j'étais souvent raciste, sévère sur lui,
01:13:06 je vous dis là, je pense qu'il est dans un rôle de rassemblement et je lui..."
01:13:09 - "Il a raison, Caroline Foureste a raison."
01:13:12 - "Ce qu'on peut écouter très vite, parce qu'il y a notre ami, là autrement,
01:13:15 on n'aura même pas parlé de son livre, juste ce qu'il a dit sur la droite et la gauche,
01:13:19 parce que ça, en revanche, j'ai été étonné, il cite De Gaulle,
01:13:22 et il fait de la politique étrangère, il l'a mis sur Twitter d'ailleurs,
01:13:25 c'est pour ça que je le dis, de droite, de gauche, il va parler de droite, de gauche, au Kazakhstan,
01:13:29 ça, ça m'a un peu étonné, écoutez le président de la République."
01:13:32 - "Tout va bien, tout va bien dans le royaume."
01:13:33 - "Écoutez, écoutez."
01:13:34 - "Le général De Gaulle, lui-même, qui contrairement à ce que la légende veut faire dire,
01:13:38 n'a jamais été d'aucun parti, il a construit la 5ème République
01:13:41 pour que la France puisse échapper à la logique des partis à l'époque,
01:13:44 parce qu'on était pris dans un régime parlementaire,
01:13:47 il disait, on me demande de choisir entre la gauche,
01:13:50 mais la gauche, c'est le mouvement, la création, l'énergie,
01:13:54 et la droite, c'est l'ordre, il faut les deux.
01:13:57 Et c'est pas ne pas choisir, c'est simplement se dire,
01:14:02 on ne peut pas, justement, marcher avec une seule jambe.
01:14:06 Et c'est pas vrai que dans un pays qui a des défauts immenses,
01:14:08 on pourrait choisir complètement.
01:14:10 Et le constat que j'ai fait en 2016, c'est que,
01:14:14 si la France n'avait pas fait certaines réformes depuis très longtemps,
01:14:17 c'est qu'elle était un peu paralysée par une alternance qui s'auto-bloquait,
01:14:21 entre, en effet, plutôt des partis de droite et de gauche,
01:14:24 et donc le mouvement que j'ai lancé a rassemblé des femmes et des hommes
01:14:28 venant de la gauche modérée, du centre, de l'écologie modérée,
01:14:32 du centre droit et de la droite modérée, pour faire simple.
01:14:36 Et plutôt pro-européen, parce que les gens qui n'étaient pas européens
01:14:40 de ces sensibilités n'ont pas rejoint cet ensemble.
01:14:43 Et ça a permis de faire des réformes, je dis souvent,
01:14:46 je défends mon bilan, je ne fais pas de politique intérieure devant vous là,
01:14:49 mais on a fait des réformes, par exemple, pour lutter contre le chômage,
01:14:52 réduire le taux de chômage, lancer l'apprentissage, réformer les retraites,
01:14:57 ou sur la fiscalité pour attirer les investisseurs internationaux,
01:15:00 qui ont des résultats. On a baissé le chômage comme on ne l'avait jamais baissé,
01:15:03 les impôts comme on ne l'avait jamais baissé, on n'a jamais été aussi attractifs.
01:15:06 Beaucoup de gens de droite ne l'avaient pas fait avant.
01:15:08 Et à l'inverse, on a réinvesti sur des services publics qui étaient en train de tomber,
01:15:13 on a dédoublé les classes dans les quartiers les plus modestes, etc.
01:15:17 On a justement eu cette politique aussi d'apprentissage,
01:15:19 une politique sur l'éducation et la santé, que beaucoup de gens de gauche
01:15:22 n'avaient pas eue non plus avant. C'est en même temps qu'elle, je crois,
01:15:26 qui va avec liberté, égalité, fraternité.
01:15:29 - C'est extraordinaire parce que même dans La Forme et dans Le Faux,
01:15:32 il reprend quasiment ce qu'avait dit le général de Gaulle dans une interview célèbre.
01:15:36 Il avait dit "la ménagère va avoir un aspirateur, un frigidaire,
01:15:39 et en même temps elle ne veut pas que son mari aille bamboucher de toute part.
01:15:42 La ménagère veut le progrès, mais elle ne veut pas la pagaille.
01:15:46 Eh bien, c'est aussi vrai pour la France, il faut le progrès, il ne faut pas la pagaille.
01:15:49 Et c'est marrant parce que ce ne sont pas les mêmes mots,
01:15:52 mais c'est quasiment la même articulation, et c'est le même rythme.
01:15:55 Et c'est là qu'on voit une psychologie d'Emmanuel Macron.
01:15:59 C'est qu'il y a un côté "comédien imitateur", comme souvent les comédiens peuvent avoir,
01:16:04 et il entre. - Oui, c'est un caméléon.
01:16:07 - Et je trouve un peu très tôt, parce que ça n'intéresse pas vraiment les Kazakhs.
01:16:11 - Et la manière dont elle est envoyée à devenir celle-là.
01:16:14 - La ménagère, bamboucher, j'adore ce terme.
01:16:17 Elle ne veut pas que son mari aille bamboucher.
01:16:20 Bon, l'obsession égalitaire.
01:16:22 - Tout à l'heure, ils sont allés un peu dans tous les sens, nos amis,
01:16:25 ce n'est pas grave, je n'ai rien dit, mais moi ce que j'aime, c'est ce que vous écrivez vous.
01:16:28 Par exemple, vous dites "la politique sociale est inutile", ça, ça m'intéresse.
01:16:32 "Confrontés à ces changements, les gouvernements français successifs ont suivi une seule et unique voie,
01:16:36 constatant que les besoins d'accompagnement se renforçaient.
01:16:39 Ils ont tout fait, le choix d'accroître les moyens de la puissance publique,
01:16:42 sans pour autant réfléchir au fait que les services rendus ne parvenaient visiblement pas au niveau utile.
01:16:47 Au lieu de se demander si ces méthodes d'intervention étaient pertinentes,
01:16:50 ils ont préféré la solution de facilité, consistant à prétendre qu'en mettant plus d'argent dans les politiques
01:16:54 que considérées, tout irait mieux."
01:16:56 C'est tellement vrai, et c'est 40 ans de politique sociale qui ont été faites n'importe comment.
01:17:00 - Exactement, je ne dis pas que la politique sociale est inutile,
01:17:02 je dis que la façon dont elle a été conduite, elle a été faite n'importe comment.
01:17:05 C'est-à-dire qu'on a aujourd'hui un taux de prélèvement obligatoire, un taux d'imposition record,
01:17:10 un taux de dépenses publics en record, un taux de déficit aussi record,
01:17:13 donc autrement dit, on dépense énormément, et on prélève énormément,
01:17:18 mais pour autant, les fonctionnaires ne sont pas contents, les usagers ne sont pas contents,
01:17:21 et les services publics ne sont pas à la hauteur en matière sociale,
01:17:23 y compris dans plein d'autres domaines, l'éducation, l'hôpital, etc.
01:17:26 Donc on n'en a pas pour notre argent, dit autrement,
01:17:29 et donc il y a un problème d'efficacité de la dépense publique,
01:17:32 et qu'aucun gouvernement sur les dernières décennies n'a posé.
01:17:35 Quand il y a un problème, on dit "dépensons plus ici, dépensons plus là".
01:17:38 - Mais comment vous expliquez ça ? Parce qu'on le dit sans arrêt depuis 40 ans,
01:17:41 les petits hommes gris, tout ça, mais comment expliquer la grande réforme de la France,
01:17:45 c'est la réforme de l'État ?
01:17:47 On est tous d'accord, et ce n'est pas de droite ou de gauche.
01:17:49 Comment vous expliquez ça ?
01:17:51 Démagogie, nullité des élites ? Quelle est votre analyse ?
01:17:55 - Je ne crois pas que ce soit de la nullité, c'est simplement que,
01:17:58 d'abord c'est la facilité politique, c'est plus simple de dire
01:18:02 "on va vous donner de l'argent et vous allez avoir quelque chose de très immédiat,
01:18:05 facilement, rapidement", plutôt que de dire "on va réformer la manière dont on travaille
01:18:09 et dans deux ans ça va commencer à avoir des effets".
01:18:11 Et ensuite, c'est demander aux gens qui sont aux manettes
01:18:16 de commencer par s'auto-réformer d'une certaine manière.
01:18:20 C'est-à-dire que c'est demander aux hauts fonctionnaires et à la fonction publique
01:18:23 de couper une partie des dépenses dont elles bénéficient.
01:18:26 Ce n'est pas quelque chose qui est politiquement évident,
01:18:28 donc il faut un pouvoir politique qui l'assume, qui soit fort,
01:18:31 et qui le fasse en général en début de mandat. Aucun ne l'a fait.
01:18:34 - Alors quand je dis que la France traverse une crise d'état d'esprit,
01:18:37 je lis ça, évidemment, je suis d'accord avec vous,
01:18:39 l'inégalité motive, dites-vous, et je trouve que c'est vrai.
01:18:43 L'inégalité est donc aussi une conséquence du dynamisme et de la mobilité de la société.
01:18:47 L'égalitarisme, à l'inverse, est clairement un facteur de démotivation.
01:18:51 Traiter de la même façon des situations différentes et des performances distinctes
01:18:54 a des effets décourageants pour ceux qui déploient des efforts supplémentaires.
01:18:57 Mais c'est tellement vrai cet état d'esprit.
01:19:00 Bien sûr qu'il faudrait dire aux gens "ben oui, tu es peut-être aujourd'hui en difficulté,
01:19:04 mais si tu bosses, si tu travailles, si tu y mets tout ton cœur et toute ton énergie,
01:19:11 ben tu vas progresser". Parce que, en fait, c'est la vérité.
01:19:15 C'est la vérité que si, dans cette société française,
01:19:18 ce qui n'est pas vrai dans toutes les sociétés, mais aide-toi, le ciel t'aidera,
01:19:22 si tu as 20 ans, que tu as de l'énergie, que tu travailles,
01:19:27 et que tu es droit dans tes bottes, ça va bien se passer.
01:19:30 Il faut le dire. - À coup sûr ?
01:19:32 À coup sûr, oui, oui, à coup sûr, dans une société française.
01:19:35 Je dis oui à coup sûr. Oui à coup sûr. Je suis désolé de vous le dire.
01:19:38 Le fatalisme, je n'y crois pas.
01:19:40 La reproduction des inégalités sociales, vous ne voyez pas ce qui se passe.
01:19:43 Ce que je vous ai dit tout à l'heure.
01:19:45 Si 70% des enfants ouvriers sont ouvriers, ça ne vous pose pas un problème.
01:19:48 Aujourd'hui, sur notre...
01:19:50 Mais d'abord, on peut être ouvrier et que ça se fasse bien. Pardonnez-moi.
01:19:53 Vous m'avez bien compris.
01:19:55 Mais effectivement, il faut dire aux gens...
01:19:58 Je ne dis pas que tout le monde va devenir milliardaire.
01:20:00 Non seulement ils peuvent réussir par le travail,
01:20:03 et on va les aider à réussir par le travail,
01:20:05 parce qu'il est vrai que quand on est dans certains quartiers,
01:20:07 quand on grandit dans certaines zones, on n'a pas les mêmes chances, ça c'est vrai.
01:20:10 Mais en général, parce que le service public est catastrophique,
01:20:13 pas parce que les riches en sont mis plein les poches.
01:20:15 Et par ailleurs, il faut dire aux gens qui ont envie de réussir,
01:20:17 tu vas gagner autant que tu veux, et tu vas être encouragé.
01:20:19 On l'admet très facilement dans le sport.
01:20:21 Si vous me mettez sur un terrain de football,
01:20:23 je suis, je pense, nullissime, et je ne m'entraîne pas.
01:20:26 Il ne serait absolument pas normal que me mettant face à quelqu'un
01:20:29 qui lui a travaillé beaucoup, qui lui a un talent,
01:20:31 je sois récompensé de la même façon,
01:20:33 ou que lui soit sanctionné pour sa réussite.
01:20:35 Dans le monde de l'entreprise, c'est la même...
01:20:37 Mais j'adorerais que la société fonctionne comme le monde du sport.
01:20:41 Je vous assure, j'adorerais ça.
01:20:43 Parce que personne ne...
01:20:44 C'est le seul domaine où la hiérarchie n'est pas contestée, le sport.
01:20:47 Le seul.
01:20:48 C'est-à-dire que personne ne dit "j'aurais pu être fédéraire".
01:20:51 Personne ne dit "j'aurais pu être Mbappé".
01:20:54 Tu es confronté immédiatement à ton niveau.
01:20:55 Mais dans les autres activités, c'est un peu subjectif,
01:20:58 donc les gens disent "mais pourquoi lui et pas moi ?"
01:21:01 Donc je suis d'accord avec vous.
01:21:02 Vous allez revenir dans une seconde.
01:21:03 10h32, Soumaya Labidi.
01:21:05 C'est passionnant, votre livre.
01:21:06 C'est passionnant parce qu'il va à rebours,
01:21:09 quand je parle d'état d'esprit, ça c'est un état d'esprit positif.
01:21:13 Effectivement, si tu dis aux gens "il faut les motiver",
01:21:17 il est motivant, votre livre.
01:21:19 Soumaya.
01:21:20 Fin de la Vigilance Rouge, émise par Météo France pour La Manche.
01:21:27 Toutefois, 23 départements restent en Vigilance Orange.
01:21:30 La plupart pour des risques de vagues-submersion
01:21:33 le long de la côte atlantique.
01:21:35 Premier bilan de la tempête Kiran.
01:21:37 À ce stade, un chauffeur routier est décédé dans l'Aisne
01:21:40 suite à la chute d'un arbre.
01:21:41 Quatre personnes ont été blessées, dont trois sapeurs-pompiers,
01:21:44 selon le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.
01:21:47 Et puis des dommages également à Paris
01:21:49 à cause des fortes rafales de vent.
01:21:51 Comme vous pourrez le voir sur ces images,
01:21:52 un arbre est tombé sur la chaussée
01:21:54 dans le 17e arrondissement de la capitale.
01:21:56 De nombreuses poubelles ont été renversées
01:21:58 et de nombreux détritus sur les routes
01:22:00 et la voie publique jonche le sol.
01:22:03 « La seule façon de réaliser le fantasme de l'obsession égalitaire,
01:22:07 écrivez-vous, est de rogner, voire de nier la liberté.
01:22:10 Plusieurs régimes s'y sont déjà essayés.
01:22:12 Ce n'est pas un hasard.
01:22:13 Si promettant l'égalité et la prospérité,
01:22:15 ils ont systématiquement débouché sur un appauvrissement général
01:22:18 et l'asservissement individuel. »
01:22:20 Absolument.
01:22:21 Si vous voulez réaliser une société où les gens sont égaux,
01:22:24 de fait, d'abord vous êtes obligé d'administrer
01:22:27 la façon dont ils se comportent,
01:22:29 puisque vous allez dire à celui qui veut devenir très riche
01:22:32 ou très entrepreneur qu'il vient remettre en cause l'ordre social.
01:22:36 Vous devez prélever sur ceux qui sont en haut de l'échelle
01:22:40 pour donner à ceux qui sont en bas, très bien,
01:22:43 mais il faut trouver la mesure et ensuite il faut quand même réaliser
01:22:46 que c'est une atteinte à hauts droits de propriété
01:22:48 et qu'il y a une nuit,
01:22:49 qu'il y a quelque chose de normal,
01:22:50 on peut prendre de l'argent pour les impôts,
01:22:51 pour les services publics.
01:22:52 Ok, mais ne jamais poser la question
01:22:54 dans quelle mesure ça porte à atteinte
01:22:56 à la liberté des individus.
01:22:57 À mon avis, il est un sujet.
01:22:59 Et ensuite, quand on dépense de la dépense publique,
01:23:02 il faut contrôler la façon dont elle est financée.
01:23:04 Revenir à la méritocratie,
01:23:05 surtout ce que n'expliquent pas les critiques de la méritocratie,
01:23:08 c'est le modèle qu'ils souhaitent défendre à sa place.
01:23:10 Or, une nouvelle fois, la société fondée sur le mérite
01:23:12 est un régime d'égalité,
01:23:13 le seul durablement compatible avec la démocratie.
01:23:15 Gérard, vous étiez dans un milieu sans doute
01:23:17 qui n'était plutôt défavorisé, modeste.
01:23:20 Et vous êtes arrivé à force de qualité, de travail.
01:23:24 Mais vous savez, à mon époque,
01:23:26 l'ascenseur social fonctionnait encore.
01:23:29 Mais il...
01:23:30 Alors, est-ce que ça, c'est intéressant,
01:23:32 on parle toujours dans le vide,
01:23:33 est-ce qu'on a des statistiques sur l'ascenseur social ?
01:23:36 Aujourd'hui, est-ce qu'il fonctionne moins bien
01:23:38 qu'il y a 50 ans avec Gérard Carineau ?
01:23:40 Fonce Gérard, la stratégie a sorti.
01:23:41 Il y a un certain nombre d'études.
01:23:43 D'abord, il fonctionne moins bien qu'hier,
01:23:45 il fonctionne moins bien que dans les autres pays.
01:23:47 Il fonctionne, on ne peut pas dire qu'il ne fonctionne pas,
01:23:49 mais il fonctionne moins bien.
01:23:50 Il fonctionne moins bien qu'en 1950 avec Gérard ?
01:23:53 Oui, et surtout, il fonctionne moins bien qu'ailleurs.
01:23:56 C'est-à-dire qu'on pourrait se dire
01:23:58 que la société a changé, etc.
01:24:00 Ça, c'est le problème numéro un.
01:24:01 Exactement.
01:24:02 Mais pourquoi il fonctionne moins bien ?
01:24:04 Parce qu'on a...
01:24:05 Il fonctionne moins bien auprès de qui ?
01:24:07 Il fonctionne moins bien...
01:24:09 Est-ce qu'il fonctionne moins bien
01:24:11 auprès de tous les gens défavorisés
01:24:13 ou est-ce qu'il y a des catégories
01:24:15 auxquelles il fonctionne moins bien ?
01:24:17 Il fonctionne...
01:24:19 D'abord, il fonctionne bien.
01:24:21 Pour qui ?
01:24:22 Pour les CSP+ et les fils de prof.
01:24:24 C'est les deux catégories qui réussissent le mieux.
01:24:26 De cadre.
01:24:27 De cadre, voilà, et de prof.
01:24:29 Pourquoi ?
01:24:30 Parce qu'ils ont accès soit à l'information,
01:24:31 soit aux bonnes éducations.
01:24:32 Et pour qui il fonctionne mal ?
01:24:33 Pour qui il fonctionne mal ?
01:24:34 Pour tous les milieux sociaux défavorisés,
01:24:36 ce qu'on appelle les catégories socioprofessionnelles inférieures,
01:24:39 pour les enfants du monde ouvrier,
01:24:41 pour les enfants du monde agricole,
01:24:43 et ensuite, dans certaines zones géographiques.
01:24:45 Il fonctionne plutôt bien pour les populations d'origine immigrée,
01:24:49 avec des différences selon les origines.
01:24:53 Par exemple, il fonctionne très bien
01:24:55 pour les populations immigrées d'origine asiatique.
01:24:58 Il fonctionne beaucoup plus mal
01:25:00 pour les populations immigrées en France d'origine maghrébine.
01:25:04 Et pourquoi ?
01:25:05 Et quelle est la raison ?
01:25:06 Pour une pluralité de facteurs,
01:25:08 d'abord pour des questions notamment géographiques.
01:25:11 Pour le dire très rapidement et très schématiquement,
01:25:14 les populations d'origine asiatique sont parfois d'origine immigrée plus récente,
01:25:19 peuvent avoir des parents qui sont eux-mêmes un peu plus éduqués,
01:25:22 et ne sont pas nécessairement dans les quartiers les plus difficiles.
01:25:27 Je renvoie, alors évidemment on est en retard,
01:25:29 et c'est dommage, il est 10h37,
01:25:31 je crois qu'il faut qu'on rentre d'ailleurs,
01:25:32 Marine Lansonde ne me dit rien,
01:25:33 mais je pense qu'on est en retard.
01:25:34 L'obsession égalitaire,
01:25:35 comment la lutte contre les inégalités produit l'injustice,
01:25:38 c'est vraiment très intéressant,
01:25:40 parce que c'est à contre-courant de ce qu'on se donne dit d'habitude.
01:25:43 Et c'est ça qui m'intéresse dans cette émission,
01:25:45 c'est d'avoir parfois une pensée qui n'est pas convenue,
01:25:48 et que j'entends dans les autres plateaux.
01:25:51 Et je vais suivre une nouvelle fois,
01:25:53 si votre bouquin est relayé par ceux que je cite régulièrement,
01:25:57 les Asalamé, c'est à vous, France Inter, etc.
01:26:00 Je vais voir, parce que évidemment la subjectivité,
01:26:03 elle est aussi principalement dans l'invitation des gens,
01:26:08 des uns et des autres.
01:26:09 C'est votre obsession égalitaire.
01:26:11 Non, c'est pas, c'est votre obsession.
01:26:13 France Inter.
01:26:14 Mais non, mais c'est convenu.
01:26:15 Mais c'est juste.
01:26:16 C'est juste ou pas ?
01:26:17 Oui, oui.
01:26:18 Vous ironisez.
01:26:19 Bon, Alexandre Prat était à la réalisation,
01:26:21 Alice Malet était à la vision,
01:26:22 Grégory et Mathis étaient au son,
01:26:24 Marine Lanson était à,
01:26:26 Marine Lanson de Dinard, je le rappelle.
01:26:29 Donc elle a regardé ça,
01:26:30 sa luxueuse propriété n'a rien,
01:26:32 donc elle était satisfaite.
01:26:34 Benoît Bouteille était aussi avec nous,
01:26:38 toutes les émissions sont à retrouver sur CNews.
01:26:40 Ce sont les gardiens qui ont appelé cette nuit,
01:26:42 Marine, qui ont dit tout va bien, Madame Lanson,
01:26:44 tout va bien, Madame Lanson, nous gardons.
01:26:47 Il y a des gens, bien sûr, qui gardent sa maison.
01:26:50 Toutes ces émissions sont à retrouver sur CNews.fr.
01:26:53 J'entends rire en régie.
01:26:55 Je salue bien sûr toute la régie.
01:26:57 Jean-Marc Morandini dans une seconde.
01:26:59 *Rire*