L'Heure des Pros (Émission du 08/06/2023)

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Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros

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00:00:00 Bonjour à tous et à toutes.
00:00:02 Un enfant a été enlevé.
00:00:04 Ceci est une alerte enlèvement du ministère de la Justice.
00:00:07 N'agissez pas seul.
00:00:14 Si et seulement si vous disposez d'informations permettant de le retrouver,
00:00:18 composez le numéro de téléphone qui s'affiche sur votre écran.
00:00:21 Votre mobilisation est essentielle.
00:00:25 La survie d'un enfant en dépend.
00:00:31 [Musique]
00:00:46 Bonjour à tous et bienvenue ce matin à l'heure des pros.
00:00:49 Quand je lis ce matin les réseaux sociaux,
00:00:51 j'ai l'impression qu'on a détruit des alignements de menhirs millénaires à Karnak,
00:00:56 qu'on a mis par terre des grands blocs de pierres longs de 10 ou 15 mètres,
00:01:01 qu'on a saccagé en un mot le patrimoine de la Bretagne historique
00:01:05 pour construire un monsieur bricolage.
00:01:08 Il semblerait que les choses soient un peu plus complexes que ça
00:01:11 pour reprendre l'épitaphe qu'on gravera un jour, le plus tard possible je l'espère,
00:01:16 sur la tombe, la stèle ou le menhir de Gérard Leclerc.
00:01:19 Effectivement, des pierres, parfois enterrées,
00:01:22 parfois à quelques centimètres du sol,
00:01:24 des pierres placées sans doute pour soutenir un ou plusieurs murs,
00:01:28 il y a 7000 ans, ont été détruites sur un site référencé depuis 2015,
00:01:33 c'est assez récent, dans l'Atlas des patrimoines.
00:01:36 Cette destruction est évidemment une erreur.
00:01:39 Mais ces menhirs ne sont pas non plus ces alignements que chacun connaît
00:01:44 et qui racontent l'histoire de Karnak.
00:01:46 Et on sera avec le maire de la ville tout à l'heure,
00:01:48 qui en prend, si j'ose dire, plein la figure,
00:01:51 et nous essaierons d'y voir plus clair.
00:01:54 Eugénie Bastier est avec nous, et je la salue,
00:01:58 Olivier Dardigolle est là, Philippe Guibert est là,
00:02:02 Florian Tardif est, pour la première fois, sans cravate.
00:02:06 Il n'est plus arrivé depuis que Georges Pompidou était présent dans la République.
00:02:09 Voici Gérard Carreyrou.
00:02:11 Bonjour Gérard, mais qu'est-ce qu'il se passe ?
00:02:13 - Il se passe que je m'apprête à partir en vacances.
00:02:15 - Ah bah oui, mais attendez...
00:02:17 - C'est le relâchement en général.
00:02:18 - Je me prépare aux vacances.
00:02:19 - Ah oui, mais quand même...
00:02:21 - C'est son côté zadiste.
00:02:23 - Franchement, vous êtes...
00:02:25 - Ah oui, je me sens tout nu.
00:02:27 - Vous êtes Zazou ?
00:02:29 - Je me sens tout nu.
00:02:31 - Je salue, parce que le pic est avec nous,
00:02:33 parce qu'on va essayer d'éclaircir cette affaire.
00:02:36 Je ne veux pas défendre, évidemment, le maire de Karnak,
00:02:38 ni expliquer, mais on va essayer d'y voir plus clair,
00:02:41 parce qu'on a l'impression qu'on a tout détruit.
00:02:43 Simplement, le journal, avant cela, d'Audrey Bertheau,
00:02:48 et nous revenons dans une seconde.
00:02:50 [Musique]
00:02:53 - Bonjour à tous, et on débute donc avec cette alerte
00:02:56 enlèvement qui a été déclenchée hier soir.
00:02:58 Une petite fille, Malek, a disparu à Dunkerque, dans le Nord.
00:03:01 Elle a 8 ans, elle est susceptible de se trouver
00:03:03 en présence de son père, Djamel, 40 ans.
00:03:05 Lui est soupçonné d'avoir tué sa compagne.
00:03:07 Une femme de 29 ans a en effet été découverte morte à son domicile.
00:03:11 3 enfants étaient présents, tous sont sains et saufs.
00:03:14 Seul Malek a donc disparu.
00:03:16 À l'hôpital, les conditions de travail nuisent à la santé mentale.
00:03:20 Selon une étude du ministère de la Santé,
00:03:22 les personnels hospitaliers souffrent nettement plus
00:03:24 de dépression et d'anxiété que les autres salariés.
00:03:26 En effet, l'étude montre les difficultés à concilier
00:03:28 vie personnelle et vie professionnelle.
00:03:31 Et puis Lionel Messi signe avec l'Inter-Miami.
00:03:34 On l'a appris hier soir, je n'étais pas heureux,
00:03:36 je ne me suis pas amusée, a dit l'Argentin,
00:03:38 il jouera donc dès la saison prochaine avec l'Inter-Miami.
00:03:41 En deux saisons au PSG, Messi aura disputé 75 matchs
00:03:44 pour un total de 32 buts et 35 passes décisives.
00:03:47 Salut, le maire de Carnac est avec nous,
00:03:49 je lui dis de patienter quelques instants,
00:03:51 monsieur Lepic, il est avec nous,
00:03:53 il va pouvoir nous expliquer la situation.
00:03:55 Mais d'abord, il faut revenir sur le malheur d'un homme.
00:03:59 Un homme est sombre, un homme est triste,
00:04:01 un homme est extrêmement malheureux.
00:04:03 Et on ne prend pas toujours en compte la vie de ces gens-là.
00:04:07 Et il faut s'arrêter un jour pour comprendre leur souffrance.
00:04:12 Lionel Messi a été malheureux.
00:04:15 Ce sont deux années pendant lesquelles je n'ai pas été heureux.
00:04:19 Je n'ai pas profité, et cela a affecté ma vie de famille.
00:04:22 J'ai manqué beaucoup de choses dans la vie de mes enfants à l'école.
00:04:27 A Barcelone, j'allais les chercher à l'école,
00:04:29 ici je le faisais beaucoup moins.
00:04:33 Je partageais aussi moins d'activités avec eux.
00:04:38 C'est aussi la raison pour laquelle j'ai pris cette décision,
00:04:42 pour me "reconnecter" avec ma famille, avec mes enfants,
00:04:47 et pour profiter du quotidien.
00:04:51 C'est trop dur.
00:04:56 Si on voulait un son de déconnexion de ce qu'est le monde du football,
00:05:01 on écouterait Lionel Messi.
00:05:03 Ces gens n'ont pas le droit de se plaindre.
00:05:06 Il montre qu'il est un père comme les autres.
00:05:09 Il montre un peu d'humanité.
00:05:12 Vous êtes durs.
00:05:14 Moi qui ai l'habitude de défendre les plus fragiles, ça me touche aussi.
00:05:17 On a notre part de sensibilité.
00:05:21 Vous êtes sérieux ?
00:05:24 Ce n'est pas un robot, il a des enfants.
00:05:27 Messi est le plus grand joueur de tous les temps.
00:05:30 Vous n'avez pas l'intention d'être heureux, Pascal.
00:05:33 Vous avez raison.
00:05:36 La majorité a toujours raison.
00:05:39 Il aurait dû faire une carrière au cinéma.
00:05:44 Il a fait une carrière dans le foot.
00:05:47 Ce n'est pas la même chose.
00:05:50 C'est une carrière de cinéma qui commence.
00:05:53 Je trouve qu'il y a quelque chose d'indécis.
00:05:56 Visiblement, le PSG n'épanouit pas les joueurs.
00:06:00 Je relève juste qu'ils ne sont pas heureux au PSG.
00:06:03 Le club est champion de France depuis 10 ans.
00:06:08 Il y a autre chose dans la vie psychologique qu'au PSG.
00:06:11 C'est formidable qu'il aille à Miami et pas en Arabie Saoudite.
00:06:16 Cette affaire de minier...
00:06:19 C'est grave ?
00:06:22 Vraiment.
00:06:25 Monsieur Lepic, être maire aujourd'hui, c'est sans doute compliqué.
00:06:29 Souvent, tu en prends plein la figure.
00:06:32 Les réseaux sociaux...
00:06:35 Bonjour, monsieur Lepic.
00:06:38 On va voir le sujet de Jean-Michel Decaze.
00:06:41 C'était une erreur d'enlever ses ménirs.
00:06:44 Mais les photos qui sont mises pour illustrer cela,
00:06:47 ce ne sont pas du tout les ménirs qui ont été enlevés.
00:06:50 Je crois qu'on va l'avoir.
00:06:53 Avec Sabel Vasselin, on a vu ses photos.
00:06:56 Ça peut aller jusqu'à 15 m.
00:06:59 Est-ce qu'on a l'image de Sabel Vasselin qui est avec nous ce matin ?
00:07:04 On l'a ou pas ? On ne l'a pas.
00:07:07 On va voir le sujet de Jean-Michel Decaze.
00:07:10 Et puis, on en parle ensemble.
00:07:13 - Le permis de construire a été accordé en toute légalité
00:07:17 par le maire de Carnac au propriétaire du futur magasin de bricolage.
00:07:22 Lui n'est donc pas en cause.
00:07:25 - La maison de Carnac, par contre, est visée au premier chef
00:07:28 avec le service des affaires culturelles
00:07:31 qui avait classé le terrain dans l'atlas des patrimoines.
00:07:34 Les ménirs sont d'ailleurs toujours sur le terrain.
00:07:37 - Ce site avait déjà fait l'objet de fouilles il y a quelques années.
00:07:40 Les services de l'État nous ont confirmé qu'il y avait une faible valeur archéologique.
00:07:44 C'était des ménirs qui étaient sous terre
00:07:48 et qui avaient été déplacés et dont on s'était servi
00:07:52 probablement il y a quelques centaines d'années pour édifier un petit mur.
00:07:56 Il y a eu un article d'un archéologue amateur
00:07:59 qui, je pense, n'a pas forcément bien enseigné.
00:08:03 - L'archéologue en question collabore avec le CNRS.
00:08:06 Il a lancé l'alerte sur "Sites et monuments",
00:08:09 un blog de défense du patrimoine.
00:08:11 - L'écrasante majorité des sites, on ne sait pas ce qu'avaient les sites
00:08:14 puisqu'ils n'ont pas été fouillés.
00:08:16 Il y avait juste une fouille sur un sondage sur un ménir
00:08:18 où ils ont trouvé d'ailleurs un objet.
00:08:20 Ils n'ont pas eu la possibilité de travailler toute pièce.
00:08:22 Qu'est-ce que ça faisait là ?
00:08:23 - Le carbone 14 date les 39 ménirs détruits à 5480 avant Jésus-Christ.
00:08:29 Pour l'UNESCO, le site avait donc une importance majeure.
00:08:32 Organisme qui enquête pour le classement des alignements de Karnak
00:08:36 au patrimoine mondial.
00:08:38 - La direction régionale des affaires culturelles,
00:08:43 ce qu'on appelle la DRAC, a communiqué hier.
00:08:46 Elle a dit que cette opération de diagnostic en mars 2015
00:08:49 a consisté à creuser huit tranchées de 3 m de large
00:08:52 sur un terrain partiellement encombré de délais,
00:08:54 de déchets divers et de bosquets.
00:08:57 Aucun vestige archéologique n'a été découvert.
00:09:00 Ça, c'est le communiqué hier de la DRAC.
00:09:02 Et elle enchaîne, il n'a pas été possible de définir précisément
00:09:05 la nature de ces découvertes.
00:09:06 Dans l'une des clôtures, des blocs avaient manifestement été déplacés
00:09:10 pour construire le muret.
00:09:12 Et elle dit aussi, l'autre ensemble était plus complexe d'interprétation.
00:09:16 Un bloc de 50 cm à 1 m de haut était implanté plus profondément à terre.
00:09:21 Alors évidemment, quand on dit le mot "ménire",
00:09:23 d'ailleurs je vous ai vu tiquer "ménire enfoncé",
00:09:25 on a l'impression que c'est effectivement ces ménires
00:09:28 et qu'on a tout saccagé.
00:09:29 D'ailleurs, il y a eu beaucoup de tweets hier,
00:09:30 c'est assez drôle d'ailleurs, de Marine Tondelier à Éric Zemmour.
00:09:34 Éric Zemmour, il a dit "En déplacement en Bretagne,
00:09:36 j'ai voulu aller à Karnak où des ménires vieux de 7500 ans
00:09:39 sont en train d'être massacrés."
00:09:40 Et Marine Tondelier a dit "39 ménires détruits
00:09:43 pour construire un magasin Monsieur Bricolage à Karnak ?
00:09:46 Non, vous ne rêvez pas."
00:09:47 Le problème, c'est que ce n'est pas exactement ça.
00:09:49 Et c'est pour ça que je voulais qu'on entende le maire de Karnak,
00:09:52 Monsieur Lepic, parce que les choses méritent sans doute d'être nuancées.
00:09:57 D'abord, ces pierres, ces ménires, quels étaient-ils ?
00:10:03 Bonjour.
00:10:04 Alors, effectivement, là on est face à un phénomène
00:10:07 d'emballement médiatique complet qui ne reflète pas du tout la réalité.
00:10:10 Il n'y a jamais eu 39 ménires à cet endroit-là.
00:10:12 Il y avait un doute sur 4 pierres.
00:10:14 Et d'ailleurs, les fouilles préventives qui ont eu lieu en 2015 le montrent bien.
00:10:18 Il y avait un doute simplement sur 4 pierres de 60 cm de haut
00:10:21 qui avaient été déplacées pour fabriquer un mur.
00:10:24 Vous savez, je suis maire d'une commune dans laquelle il y a 6000 vestiges mégalithiques.
00:10:27 À Karnak, des concreuses, on tombe sur un ménire.
00:10:31 Tous les chemins et les murs des chemins ont des ménires intégrés dans les murs
00:10:36 parce que pendant très très longtemps, au Moyen-Âge,
00:10:39 c'était des carrières pour les pierres.
00:10:40 Et donc partout sur la commune, nous avons ce genre de choses.
00:10:44 Il y a des fouilles qui avaient été effectuées en 2015
00:10:46 qui avaient conclu à la faible valeur archéologique de ce site.
00:10:49 Je vous rappelle qu'on n'est pas dans les alignements de Karnak.
00:10:51 On est à 3 km.
00:10:52 On est dans une zone artisanale et commerciale
00:10:54 dans laquelle il y a en face une station-service.
00:10:57 Il y a déjà un supermarché.
00:10:58 Il y a déjà la déchetterie.
00:11:00 Donc on n'est pas vraiment du tout dans les images
00:11:03 que décrivent certains articles de presse.
00:11:05 Effectivement, j'ai l'impression que j'ai détruit la joconde
00:11:07 quand je lis certains articles
00:11:09 et surtout les illustrations comme celles qu'on voit en ce moment.
00:11:12 On n'est pas du tout sur ce site-là.
00:11:14 Donc si d'aventure la DRAC avait estimé que…
00:11:17 et d'ailleurs son communiqué met fin à cette polémique
00:11:20 sans véritable sens puisque, comme vous l'avez écrit,
00:11:25 dit plutôt en lisant ce communiqué,
00:11:27 il n'y avait pas de vestiges archéologiques d'une valeur suffisante
00:11:31 pour justifier le refus du permis.
00:11:32 Cette zone n'était pas une zone de prescription archéologique.
00:11:35 C'est-à-dire qu'à Karnak, quand on construit
00:11:38 dans certaines zones, on a des fouilles obligatoires.
00:11:41 Ça n'était pas le cas sur ce site.
00:11:43 Et encore une fois, on voit ce petit muret.
00:11:45 Alors c'est celui-là ?
00:11:47 C'est ça effectivement qui a été détruit.
00:11:50 Donc c'est pas exactement la même chose.
00:11:52 Ce n'est pas les photos que nous avons publiées.
00:11:54 Et c'est pour ça que je voulais vraiment vous donner la parole.
00:11:56 Parce que regardez cette photo.
00:11:58 Ça c'est ça qui a été détruit.
00:11:59 Ce qui est quand même une erreur.
00:12:01 Evidemment, c'est sans doute une erreur.
00:12:03 Ce qui est une erreur, Pascal, c'est…
00:12:05 Moi je suis pour faire un moratoire sur l'extension des zones commerciales
00:12:07 aux entrées de villes en France.
00:12:08 Ce qui est une erreur, c'est de construire à chaque fois ces hangars,
00:12:10 ces magasins, mettons qu'ils enlédissent le paysage.
00:12:13 C'est ça l'erreur.
00:12:14 Et effectivement, peut-être que ça n'a pas beaucoup de valeur,
00:12:16 mais on en a marre qu'on construise dans des zones en France périphériques
00:12:20 ces hangars, monsieur Bricolage, ou quelque autre marque.
00:12:24 Il faut un moratoire, il faut arrêter de construire ces hangars.
00:12:27 Je suis d'accord avec vous, mais les gens qui se sont exprimés hier sur les ménirs…
00:12:31 Au nom de l'économie, on ne peut pas dévaster sans cesse nos paysages,
00:12:34 qu'ils aient ou pas des ménirs, que ce soit des bosquets, des forêts,
00:12:36 peu importe la valeur.
00:12:37 Il faut arrêter maintenant.
00:12:38 À cause de l'économie, on massacre nos paysages.
00:12:41 Et je veux souligner que le travail de l'association Cité Monument
00:12:44 qui a révélé cette affaire est un travail remarquable.
00:12:46 Ils se battent contre l'affichage publicitaire,
00:12:49 contre l'extension sans fin des zones commerciales.
00:12:51 Ils font un énorme travail, il faut le souligner.
00:12:53 Et c'est ça le problème de fond.
00:12:54 Effectivement, le ménage, c'est secondaire.
00:12:56 C'est le problème de fond, peut-être.
00:12:57 Mais moi, je voudrais qu'on donne la parole à monsieur Lepic.
00:13:00 Parce que regardez, ça c'est la…
00:13:01 On a vraiment besoin d'un monsieur Bricolage.
00:13:02 Voyons, comment ?
00:13:03 Est-ce qu'il y avait vraiment besoin de ce monsieur Bricolage ?
00:13:05 Il y a forcément une demande.
00:13:07 D'abord, vous avez raison.
00:13:09 Il n'y a pas besoin de monsieur Bricolage, forcément.
00:13:11 Non, mais c'est une bricolage.
00:13:12 Les agglomérations décident des moratoires aujourd'hui.
00:13:14 Oui, mais…
00:13:15 Plus d'extension.
00:13:16 Moi, ce qui m'intéresse, c'est l'emballement méniatique.
00:13:18 Oui, c'est ça.
00:13:19 Parce que monsieur Lepic, voilà, ça c'est ce qui a été détruit.
00:13:22 Bon, alors que les images qui illustrent les ménures,
00:13:27 39 ménures, c'est pas ce qui s'est passé.
00:13:29 En fait, ce qu'on raconte aux gens n'est pas la vérité.
00:13:32 C'est aussi bête que ça.
00:13:33 Donc, monsieur Lepic, il est maire de Carnac.
00:13:36 Il a des enfants, il a une famille qui est harcelée sur les réseaux sociaux depuis 48 heures d'heure.
00:13:42 Donc, nous aussi, on a d'une certaine manière, on peut avoir aussi une mission.
00:13:45 On passe notre temps à dire "attention aux mères",
00:13:47 mais effectivement, si on les met en première ligne pour un truc qui n'existe pas vraiment…
00:13:51 Mais ça interroge aussi les pratiques journalistiques.
00:13:53 Mais…
00:13:54 Parce qu'à coller l'image de ces ménures, ça nous a tous sensibilisés.
00:14:00 Bien sûr, mais vous découvrez, je pense, avec cette photo.
00:14:04 Moi, je l'ai fait rechercher depuis ce matin, cette photo.
00:14:06 J'ai demandé à Samuel Vassa, j'ai dit "montrez la photo du mur qui a été attaqué".
00:14:11 Alors, monsieur Lepic, terminez s'il vous plaît.
00:14:14 Parce que d'abord, on est d'accord que le chantier ne sera pas remis en cause,
00:14:17 le chantier de monsieur Bricolage, il va aller jusqu'au bout.
00:14:20 Ce chantier, ce permis de construire, est parfaitement légal.
00:14:23 Encore une fois, quand la commune instruit,
00:14:25 elle instruit au regard de son plan local d'urbanisme,
00:14:27 ce permis de construire est contrôlé par les services de l'État,
00:14:30 par l'architecte des bâtiments de France, par la DRAC.
00:14:33 Et je peux vous dire que tout le monde a donné un avis positif.
00:14:35 Encore une fois, ce n'est pas le maire qui décide tout seul,
00:14:38 c'est un ensemble de services, il y a des contrôles extrêmement sévères.
00:14:41 Je peux vous dire que sur ma commune, ce bricot, il existe déjà à Carnac,
00:14:46 il est simplement déplacé.
00:14:47 Aujourd'hui, il est dans une zone à peu près naturelle à Carnac-Plage.
00:14:50 On le déplace dans une zone plus adaptée,
00:14:53 qui est une zone qui existe déjà, qui est industrielle et commerciale.
00:14:56 Donc moi, je veux bien qu'on débatte de tous les sujets.
00:14:58 Mais encore une fois, il s'agit d'un permis de construire qui a été totalement...
00:15:03 J'entends bien. Et pourquoi le chiffre de 39 ménirs est sorti ?
00:15:07 Puisque vous dites vous-même, ce n'est pas 39 ménirs ?
00:15:10 Parce que lors de la première fouille de l'INRAP,
00:15:13 effectivement, on a trouvé 39 pierres,
00:15:15 dont les fouilles ont écarté la nature de ménirs pour 28 d'entre elles.
00:15:22 Il en restait quelques-unes.
00:15:24 Et au final, 4 pouvaient supposément être des ménirs.
00:15:28 C'est ce que dit le communiqué de presse de Laval.
00:15:31 Et où sont ces 4 ménirs ?
00:15:34 Où sont maintenant ces 4 pierres ?
00:15:36 Ces 4 pierres, elles ont été évidemment...
00:15:39 Et c'est effectivement dommage.
00:15:40 Elles ont été enlevées de ce mur et donc ce mur a été détruit.
00:15:44 Mais encore une fois, si vous regardez bien...
00:15:46 Elles sont où ? Elles sont détruites ?
00:15:48 Non, non, elles ne sont pas détruites.
00:15:50 Elles sont entreposées sur une partie du chantier.
00:15:53 Mais encore une fois, si vous...
00:15:54 Entreposées ? Attendez, je ne comprends pas.
00:15:56 Est-ce qu'on va récupérer ces 4 pierres qui ont 7000 ans ?
00:15:59 Est-ce qu'elles vont être mises quelque part ?
00:16:01 Ou est-ce qu'elles sont à la poubelle ?
00:16:03 Non, mais bien sûr qu'elles vont être récupérées.
00:16:05 Mais encore une fois, les archéologues ne sont pas certains qu'il s'agisse de 4 ménirs.
00:16:11 Ce sont des pierres qui ont été utilisées, comme il en existe,
00:16:14 des milliers à Karnak pour construire un mur dans un chemin.
00:16:17 On n'a même pas...
00:16:18 Les archéologues ont conclu qu'ils n'avaient pas de valeur archéologique.
00:16:22 C'est pour ça que l'autorisation a été donnée.
00:16:24 Et aujourd'hui, encore une fois, avec des photos, avec les réseaux sociaux,
00:16:28 on accuse les maires de...
00:16:30 J'ai l'impression d'avoir détruit la Joconde alors que, excusez-moi,
00:16:33 il n'y a aucune certitude, et l'article de la DRAC le dit bien,
00:16:36 il n'y a aucune certitude sur le fait de savoir que ces 4 dernières pierres
00:16:39 étaient effectivement des ménirs.
00:16:41 Bon, écoutez, c'était bien de vous entendre.
00:16:44 J'espère effectivement que vous pourrez donner des éclaircissements à ce sujet.
00:16:50 Il faut se méfier, bien évidemment, de l'amalgame...
00:16:54 Surtout qu'on a un emballement médiatique alors qu'on a, je crois,
00:16:57 100 000 monuments en France qui sont quasiment en difficulté, en péril.
00:17:00 Pas en péril, mais qui ont besoin d'être entretenus.
00:17:03 Sans parler des églises qui, dans le moindre village, tombent en ruines.
00:17:06 Donc c'est vrai qu'il y a un peu une hypocrisie à s'emballer sur les ménirs,
00:17:10 alors que tous les jours, en France, il y a des bâtiments qui tombent en ruines.
00:17:13 Mais là, c'est un choc de symboles.
00:17:15 C'est un choc sémantique.
00:17:17 Il y a un mot magique, parce qu'effectivement, depuis Astérix,
00:17:22 hein, quelle histoire !
00:17:24 C'est l'épée Obélix !
00:17:26 Le ménir, c'est le ménir, évidemment.
00:17:28 Le ménir, c'est le passé, c'est l'histoire, c'est notre histoire, etc.
00:17:32 Et puis de l'autre côté, il y a M. Bricolage.
00:17:35 M. Bricolage, c'est l'antithèse, c'est la souciété de consommation,
00:17:40 qui a la raison de se dire de cette manière, eugénie.
00:17:43 C'est vrai que c'est moche.
00:17:45 C'est moche, c'est hongard, etc.
00:17:47 Et tous les gens ont dit, le ménir, c'est des marques magiques,
00:17:51 et remplacés par M. Bricolage.
00:17:53 C'est ça qui crée le tout.
00:17:55 Je ne suis pas sûr que ce soit un discours de Parisien.
00:17:57 Il y a eu un vrai débat, notamment dans la campagne présidentielle,
00:18:01 autour de l'enlaidissement des territoires.
00:18:03 Et dans certains territoires, c'est un vrai sujet.
00:18:06 L'enlaidissement de la France, c'est un vrai sujet.
00:18:08 Mais ce n'est pas de la faute de M. Bricolage.
00:18:10 Mais c'est vrai que c'était un match, le bon contre le lait.
00:18:13 Il a raison.
00:18:15 Finalement, ça vous va de ne pas avoir de travail.
00:18:17 Je trouve que ça vous donne une liberté beaucoup plus grande.
00:18:20 Je trouve qu'on est un peu méprisant avec le bricolage.
00:18:22 Il y a des tas de gens en France qui...
00:18:24 Mais j'aime bien le bricolage, ce n'est pas la question.
00:18:26 Mais l'enseigne, c'est une enseigne.
00:18:28 Il y a des gens pour qui le bricolage, c'est important.
00:18:30 Les zones commerciales sont laides.
00:18:32 Mais personne n'a dit, je ne vous ai jamais vu tenir un marteau de votre vie,
00:18:35 et vous allez être aujourd'hui le champ.
00:18:37 Fais voir Ténèbres.
00:18:39 Je ne tiens pas à rien le marteau.
00:18:41 Il y a la faucille.
00:18:43 Je vais remercier M. Lepic.
00:18:46 Parce que d'abord, je l'avais eu tout à l'heure au téléphone.
00:18:49 Il était ennuyeux.
00:18:51 Je vais vous remercier.
00:18:53 D'abord, je trouve que vous avez intérêt à vous expliquer, M. Lepic.
00:18:55 Parce que vous prenez la parole et vous tirez les choses au clair.
00:18:58 Je dis toujours ça aux gens qui sont ennuyés dans un problème de communication
00:19:02 quand ils sont sincères et authentiques.
00:19:04 Parlez, dites, parlez, n'ayez pas peur.
00:19:06 Vous savez très bien que les réseaux sociaux vous lynchent, vous jugent sans savoir
00:19:11 et vous détruisent, y compris votre famille, sans avoir même jeté un oeil sur le fait que vous lisez un article.
00:19:17 Ils lisent le titre, ils voient Ménire 39, ce que M. Carreyrou disait est tout à fait exact.
00:19:23 Je suis président de Paysages de Mégalith, l'association qui protège ces monuments sur tout le Morbihan.
00:19:29 S'il y a un maire en France qui est extrêmement attentif à la protection de notre patrimoine, c'est bien moi.
00:19:34 Sauf que là, encore une fois, à partir de déclarations d'un archéologue amateur,
00:19:40 le feu s'allume et tout brûle, y compris les gens qui essayent au quotidien de protéger ce patrimoine.
00:19:49 Alors que voilà, on n'est pas face à ça.
00:19:52 Merci beaucoup M. Lepic.
00:19:54 Et puis vous avez sur votre ville quelqu'un qui est très cher à notre cœur
00:19:59 et à qui on pense quasiment chaque jour.
00:20:02 C'est Charles Biettry.
00:20:04 Il est même conseiller municipal dans ma majorité.
00:20:08 Il est conseiller municipal sur votre liste ?
00:20:10 Tout à fait, Charles.
00:20:12 Écoutez, Charles, on l'embrasse bien sûr, parce que je sais qu'il nous écoute régulièrement chaque matin.
00:20:17 Chacun connaît le combat qu'il mène.
00:20:20 On l'embrasse vraiment tendrement, lui, son épouse et vraiment tous ceux qui l'aiment.
00:20:25 Merci beaucoup M. Lepic.
00:20:28 Merci beaucoup et vraiment à suivre.
00:20:31 Bon, c'est intéressant quand même l'emballement médiatique.
00:20:35 Les tweets, ben oui, c'est quand même un petit muret.
00:20:38 T'as l'impression que t'as des trucs...
00:20:40 T'as raison, M. Bricolage.
00:20:42 Mais qu'est-ce qu'il y a ? M. Bricolage, il faut bien le mettre quelque part.
00:20:45 Oui.
00:20:46 Peut-être mieux le mettre en périphérie de Lilleville que dans le centre-ville.
00:20:49 C'est d'ailleurs ce que disait le maire.
00:20:51 Vous êtes allé, vous, dans...
00:20:52 Dans un déconstructeur.
00:20:53 Non mais chez... Oui, on allait à Osterwen, un carnac, quand on avait 20 ans.
00:20:56 Vous alliez dans les boîtes de nuit, moi je fréquente aller...
00:20:59 Vous alliez chez M. Bricolage ou chez le roi Merlin.
00:21:01 C'est bien.
00:21:02 Bon, l'Assemblée nationale, vous le savez aujourd'hui.
00:21:05 On est avec Gautier Lebret, qui doit être avec nous, en direct de l'Assemblée.
00:21:09 C'est le jour tant attendu.
00:21:10 Les députés vont examiner aujourd'hui la proposition de loi d'abrogation de la réforme des retraites portée par le groupe Lyot.
00:21:16 Hier, la présidente de l'Assemblée nationale a annoncé qu'elle déclarerait irrécevables les amendements visant à abroger la réforme des retraites.
00:21:22 Elle devrait s'appuyer sur l'article 40 de la Constitution afin d'empêcher un vote.
00:21:26 Bonjour Gautier, quelle est l'atmosphère ? Vous êtes à l'Assemblée nationale.
00:21:30 Bonjour Pascal.
00:21:31 Assez tendue l'atmosphère, Pascal.
00:21:35 On ne parle que d'une chose depuis 20 minutes, 9 heures ce matin.
00:21:37 Ceci, le règlement de l'Assemblée.
00:21:40 Les rappels au règlement s'enchaînent, notamment, évidemment, de la gauche de l'hémicycle,
00:21:45 depuis que la décision est tombée, vous savez, hier soir de Yael Brown-Pivet,
00:21:50 de ne pas recevoir les amendements du groupe Lyot, de les juger anti-constitutionnels.
00:21:55 Ces fameux amendements qui visaient à abroger la réforme des retraites.
00:21:58 Alors, pour vous dire, quand Yael Brown-Pivet a fait son entrée tout à l'heure dans l'hémicycle,
00:22:01 une partie de la NUPES ne s'est pas levée en signe de protestation.
00:22:04 La France Insoumise est arrivée groupée.
00:22:07 Une première prise de parole, évidemment, pour juger très sévèrement ce qu'a fait Yael Brown-Pivet pour les oppositions.
00:22:11 C'est très clair.
00:22:12 La présidente de l'Assemblée nationale prend ses consignes de l'autre côté de la scène, du côté de l'Elysée, chez Emmanuel Macron.
00:22:18 Alors, qu'est-ce qui va se passer ensuite ?
00:22:19 On sait que la France Insoumise veut déposer une motion de censure, qui n'a aucune chance d'aboutir,
00:22:23 puisque même les LR qui avaient voté la précédente, celle justement de Lyot, ne veulent pas voter celle-ci.
00:22:29 Donc, c'est enfin le bout du tunnel, quelque part, pour le gouvernement sur cette réforme des retraites,
00:22:33 après la mobilisation qui n'a pas fait le plein mardi, le déplacement en Normandie qui s'est bien passé pour Emmanuel Macron,
00:22:39 et donc aujourd'hui la brogation qui n'aura pas lieu,
00:22:41 mais pour les oppositions, le gouvernement finira par payer cher son nouveau passage en force.
00:22:46 Bon, on va marquer une pause, bien sûr, parce qu'on va également s'intéresser au futur Premier ministre,
00:22:50 et peut-être Gauthier Lebret, le jeune journaliste que vous êtes, a-t-il des informations ?
00:22:55 Parce que je sais que Florian Tardif en a quelques-unes.
00:22:58 (Rires)
00:23:00 C'est moche, ce sont.
00:23:01 C'est moche, Pascal.
00:23:02 C'est moche.
00:23:03 Je sais que lui, il a des indiscrétions.
00:23:06 En tout cas, c'est moi que vous avez appelé, il y a deux jours, pour savoir.
00:23:09 Eh oui, bien sûr, mais depuis, il a quelques informations, Florian Tardif.
00:23:13 Bon, Florian et Gauthier, qui sont parmi les jeunes gens les plus brillants de cette jeune génération de CNews.
00:23:20 On marque une pause et nous revenons tout de suite.
00:23:24 (Rires)
00:23:27 (Musique)
00:23:32 Un enfant a été enlevé.
00:23:34 Ceci est une alerte enlèvement du ministère de la Justice.
00:23:37 (Musique)
00:23:42 N'agissez pas seul.
00:23:43 Si et seulement si vous disposez d'informations permettant de le retrouver,
00:23:47 composez le numéro de téléphone qui s'affiche sur votre écran.
00:23:50 (Musique)
00:23:52 Votre mobilisation est essentielle.
00:23:54 La survie d'un enfant en dépend.
00:23:56 (Musique)
00:24:13 Information évidemment dramatique, et la compagne de cet homme a été retrouvée morte.
00:24:18 Et tranglée.
00:24:19 Et tranglée dans son appartement.
00:24:21 C'est la mère qui a découvert le corps de sa fille.
00:24:24 Et tranglée.
00:24:25 Avec trois enfants qui étaient là.
00:24:28 Et la jeune Malek n'était pas là.
00:24:30 Et c'est effectivement la jeune Malek qui a disparu.
00:24:33 D'où cette alerte enlèvement.
00:24:35 Audrey Bertheau rappelle des titres.
00:24:37 (Musique)
00:24:40 Face à la canicule, le gouvernement présente 15 actions phares pour faire face à la vague de chaleur cet été.
00:24:46 L'année dernière, quasiment tous les mois de l'année ont été plus chauds que la normale.
00:24:49 Le gouvernement veut donc anticiper cette année des SMS en cas de situation exceptionnelle
00:24:54 ou encore des messages de prévention dans les transports en commun pourraient être mis en place.
00:24:58 C'est le dernier jour pour faire sa déclaration d'impôt.
00:25:01 Les personnes vivant dans les départements allant de 55 à 976 ont jusqu'à ce soir minuit.
00:25:06 La région parisienne est donc concernée.
00:25:08 Si la déclaration de revenus n'est pas faite dans les temps,
00:25:11 l'administration fiscale a le pouvoir de sanctionner le contribuable.
00:25:14 Enfin, regardez ces images spectaculaires.
00:25:16 Le Québec brûle et les Etats-Unis sont totalement enfumés.
00:25:20 À New York, les gratte-ciels de Manhattan sont enveloppés dans un brouillard orange.
00:25:24 C'est donc la conséquence des incendies historiques qui frappent le Québec.
00:25:28 Le Québec qui attend des renforts pour combattre ces incendies.
00:25:31 Nous sommes à l'Assemblée nationale avec Gauthier Lebrecht.
00:25:34 Vous le savez, c'est aujourd'hui que les députés examinent la proposition de loi d'abrogation de la réforme des retraites.
00:25:40 On va peut-être écouter Bertrand Panchet, qui est le président du groupe Lyot,
00:25:44 s'il vient ça à l'Assemblée nationale et qui regrette l'application de l'article 40.
00:25:49 Ils sont devenus complètement fous.
00:25:54 Moi, je voulais vous le dire, dire à vos téléspectateurs,
00:25:57 jamais depuis la 5e République, 1958,
00:26:01 on n'aura empêché un texte soutenu par un groupe parlementaire
00:26:06 d'être examiné à l'Assemblée nationale.
00:26:09 Jamais, jamais. Je ne sais pas ce qui se passe dans leur tête.
00:26:12 C'est une attaque frontale contre les droits du Parlement,
00:26:15 une attaque frontale contre la démocratie avec la séparation des pouvoirs.
00:26:19 Je ne sais pas où ils sont en train de nous emmener.
00:26:22 ...portable dans la macronie sur ce dossier depuis le départ.
00:26:25 Insupportable. Et qui laissera évidemment des traces.
00:26:29 Parce qu'il n'y a pas eu de vote.
00:26:31 Il y a le sentiment d'une censure qui était exact.
00:26:34 Madame Braune-Pivet, elle agit avec... Elle est aux ordres.
00:26:38 Elle est aux ordres.
00:26:39 Elle est aux ordres, ce qui est inadmissible.
00:26:41 Donc tout cela crée un climat détestable
00:26:44 et renvoie une image des hommes politiques, un Féodé,
00:26:47 sans séparation des pouvoirs. C'est assez minable.
00:26:51 Oui, c'est une loi qui, dès le début, enfin, maintenant c'est devenu une loi,
00:26:55 elle a été promulguée, les décrets sont en train d'être aussi annoncés.
00:27:00 Dès le début, elle aura été marquée au sceau d'une...
00:27:03 Alors, tout est légal et quelque part, tout nous fâche.
00:27:09 C'est-à-dire que tous ceux qui sont attachés, j'en suis, et beaucoup d'autres,
00:27:13 à la démocratie et à la démocratie parlementaire
00:27:16 et au rôle d'un parlement dans une démocratie parlementaire,
00:27:20 en Angleterre, en Allemagne, partout dans le monde,
00:27:22 ceux-là ne peuvent pas ne pas être choqués profondément.
00:27:26 Bien sûr.
00:27:27 Non, je suis d'accord, je pense que ce qui restera de cet épisode retraite,
00:27:30 c'est moins d'ailleurs la question des retraites elles-mêmes,
00:27:33 qui à mon avis ne fera pas...
00:27:34 Ça m'étonnerait qu'on revienne sur cette mesure.
00:27:36 Je ne sais même pas si ce sera vraiment un sujet pour la prochaine présidentielle.
00:27:39 Par contre, la crise démocratique, la dépossession démocratique,
00:27:42 à mon avis, c'est ça qui restera profondément.
00:27:44 Et le fait qu'il n'y ait pas eu de concertation véritablement, de vote,
00:27:49 et ça, c'est une crise de notre régime qui, à mon avis, va marquer.
00:27:53 Une certaine attitude, une morgue, la morgue...
00:27:56 Est-ce qu'on peut utiliser tous les leviers légaux,
00:27:59 pousser tous les curseurs au maximum, sans fragiliser l'équilibre institutionnel ?
00:28:02 J'ai beaucoup pensé, sur la dernière période, sur les grands présidents de l'Assemblée nationale,
00:28:07 qui, dans un rapport de force avec l'exécutif, ont défendu les droits du Parlement.
00:28:12 C'est d'ailleurs un poste de très grande valeur, défendre les droits du Parlement.
00:28:17 J'ai pensé qu'elle allait le faire.
00:28:20 Non, mais Mme Broc-Pivet n'a pas l'ADN pour ça.
00:28:25 Il y a surtout un gros doute dans la Macronie sur la solidité de la majorité.
00:28:29 Mais il n'y avait pas de majo !
00:28:31 On peut raconter tout ce qu'on veut sur le vote DLR, etc.
00:28:35 Mais si la majorité était solide, ça passerait.
00:28:38 Donc ils seraient beaucoup moins tétanisés.
00:28:40 Ils sont tétanisés parce que leur propre majorité est fragile.
00:28:43 Ils sont tords, mais ça montre que c'est d'ailleurs à chaque fois qu'Emmanuel Macron agite la menace de la dissolution.
00:28:48 Ce n'est pas pour les opposants politiques, c'est pour le camp présidentiel.
00:28:52 Ce n'est pas bien, cette séquence.
00:28:54 - Gauthier Lebret, futur Premier ministre, est-ce que vous avez enfin des informations ?
00:29:00 On parle de Julien Denormandie, parce que là c'est imminent, visiblement.
00:29:04 On ne va pas aller jusqu'au 14 juillet avec Mme Borne qui cherche un directeur de cabinet pour le week-end.
00:29:10 M. Rousseau est parti, mais c'est vrai, le directeur de cabinet, il va rester 8 jours.
00:29:15 Donc à mon avis, il va avoir du mal à recruter.
00:29:19 - Julien Denormandie, oui ou non ?
00:29:24 - Je ne me risquerai pas à vous répondre oui ou non.
00:29:27 Effectivement, son nom circule, le président l'appelle "mon bébé".
00:29:31 Vous savez que Julien Denormandie, on lui avait proposé Bercy au moment où Elisabeth Borne est entrée à Matignon
00:29:36 pour essayer de le retenir, mais il avait envie de partir après quasiment 5 ans au gouvernement.
00:29:41 Est-ce qu'il a envie de revenir ? En tout cas, il va sortir un livre, Julien Denormandie.
00:29:45 Quand on sort un livre, quand on est politique, ce n'est pas pour qu'il soit lu, parce qu'ils ne sont jamais lus, les livres des politiques.
00:29:49 Donc c'est pour exister médiatiquement et pourquoi pas pour tenter un retour.
00:29:52 Mais je vais vous dire ce que j'ai entendu et ce que je vous ai dit au téléphone il y a deux jours,
00:29:56 puisqu'on dit tout aux téléspectateurs. J'ai vu que vous l'aviez fait avec ce très cher Georges Fenech.
00:30:01 Ce que j'ai entendu du côté de Renaissance, dans les hautes sphères de Renaissance,
00:30:05 c'est qu'effectivement, le nom serait déjà choisi et que ça serait imminent.
00:30:09 Mais bon, c'est toujours à prendre avec des pincettes.
00:30:11 Il y a des gens qui veulent se faire mousser aussi, qui donnent des informations qui ne sont pas toujours solides
00:30:16 et qui n'ont pas directement le président au bout du fil. Donc voilà, c'est à prendre avec des pincettes.
00:30:21 Mais effectivement, une des possibilités, c'est qu'Elisabeth Borne parte avant le 14 juillet.
00:30:25 Richard Ferrand, évidemment, est un nom possible. Édouard Philippe, pourquoi pas ? Ce serait un retour.
00:30:32 On nous parle d'une prise de guerre au sein de LR.
00:30:35 Madame Vautrin, une prise de guerre. Alors on n'imagine pas Bruno Retailleau, mais son nom circule.
00:30:42 On n'imagine pas...
00:30:43 David Lysnard ?
00:30:44 Non. David Lysnard, ça serait intéressant. C'est un maire, il a les mains dans le cambouis.
00:30:48 Faut cocher plusieurs cases. Déjà, plus un nom circule en général, moins il a de chance d'être à la tête de Mathieu.
00:30:55 Emmanuel Macron, on lui dicte ce qu'il faut faire.
00:30:58 Oui, mais il déteste beaucoup de choses, Emmanuel Macron.
00:31:00 Edouard Philippe, j'en casse deux, il dit qu'il est à l'abri de Vautrin.
00:31:05 Est-ce qu'une personnalité de la vie civile, ce qui n'est jamais arrivé, me semble-t-il, pour Matignon...
00:31:12 Je crois qu'il a compris que le pari de la société civile, c'était plutôt un pari perdu.
00:31:17 N'oublions pas un élément de l'équation. Ce nom doit permettre de faire basculer plus de 20 députés LR dans une majorité à l'Assemblée pendant 4 ans.
00:31:27 Aucun des noms qu'on vient de citer ne résout cette équation.
00:31:31 Sans perdre des députés Renaissance, puisque c'est ça le défi.
00:31:34 Et du modèle.
00:31:35 C'est-à-dire que si la majorité présidentielle gagne 15, 20, 30 députés LR, mais qu'en même temps, ils en perdent 15, 20, 30 chez Renaissance, ça ne sert à rien.
00:31:47 Il reste l'archer, le président du Sénat qui est élé.
00:31:52 Ça ne fait pas rêver, mais je ne vous fais pas rêver avec l'archer.
00:32:00 Il regrette Jean Castex. En tout cas, ce qui est sûr, c'est qu'il consulte depuis deux semaines.
00:32:04 Alors, peut-être viendra-t-il d'une autre planète, ce Premier ministre ?
00:32:09 Habile transition. Merci Gautier Lebret.
00:32:14 Florian Tardif, il a quelques informations un peu différentes des vôtres.
00:32:20 On sent qu'il est informé. Merci.
00:32:24 Je trouve que ça allait dans le même sens.
00:32:28 On est sur la même lignée avec Florian.
00:32:30 Il n'y a pas d'eau dans le gaz, tout va bien.
00:32:32 Bien sûr, bien sûr.
00:32:33 Peut-être viendra-t-il d'une autre planète.
00:32:36 Il faut nous laisser maintenant.
00:32:39 Il faut y aller Gautier. Il faut aller chercher des infos.
00:32:43 Peut-être viendra-t-il d'une autre planète.
00:32:45 Habile transition.
00:32:47 Car nous sommes avec Jean-Claude Bourret.
00:32:49 Et bien sûr, parce que Jean-Claude Bourret est avec nous.
00:32:52 Alors, Jean-Claude, bonjour.
00:32:54 Vous êtes en région, en province. Est-ce que vous m'entendez Jean-Claude Bourret ?
00:32:57 Je vous entends impeccable.
00:32:59 Bon, alors je vous présente votre voisin de palier qui est sur notre plateau.
00:33:03 Salut Jean-Claude.
00:33:04 Gérard Carrérou, puisque paraît-il que vous êtes voisins tous les deux dans le même immeuble.
00:33:08 Et même amis depuis 45 ans.
00:33:10 Depuis 45 ans.
00:33:12 Et croyez-moi, c'est difficile d'être ami avec Jean-Claude Bourret
00:33:15 qui croit aux extraterrestres depuis 50 ans.
00:33:18 Je rends hommage à Gérard et à son courage.
00:33:21 Bon, je suis d'accord avec vous, mais est-ce que c'est un voisin sympathique ?
00:33:25 Il ne fait pas la fête ?
00:33:26 Vous n'avez pas toqué à 3h du matin chez lui pour lui dire de faire moins de bruit ?
00:33:30 Tout va bien ?
00:33:32 Il est comme sa femme, adorable.
00:33:35 Bon, écoutez, ça c'est important.
00:33:38 Pourquoi vous intervenez ce matin ?
00:33:39 Parce qu'un lanceur d'alerte affirme que l'armée américaine détient des véhicules extraterrestres.
00:33:44 Pardonnez-moi, ça me fait toujours un peu sourire.
00:33:46 C'est un ancien officier du renseignement, il s'appelle Davies Grush.
00:33:49 Il assure avoir fourni au congrès américain des informations sur l'existence des OVNI
00:33:54 que le gouvernement souhaitait garder secrètes.
00:33:56 Le Pentagone a répondu à ses allégations en niant toute rétention d'informations.
00:34:01 L'ancien militaire dit avoir monté un dossier contenant des éléments
00:34:04 prouvant que les autorités militaires américaines possèdent ces véhicules
00:34:07 et dissimulent toute information à leur propos.
00:34:10 Selon lui, les pays alliés qui connaissent l'existence de ces véhicules extraterrestres
00:34:14 sont le Canada, le Royaume-Uni, la Nouvelle-Zélande, l'Australie,
00:34:18 unis officiellement par un accord d'alliance portant sur le renseignement surnommé "Cinq yeux".
00:34:25 Est-ce que vous étiez au courant de cette affaire, Jean-Claude Bourret ?
00:34:29 Écoutez, c'est très drôle que vous soyez le premier,
00:34:33 parce que je reçois beaucoup de coups de fil comme par hasard aujourd'hui,
00:34:36 pour passer sur diverses antennes.
00:34:38 Regardez ce que je vous montre.
00:34:41 Voyez ?
00:34:43 Il sort aujourd'hui "Les OVNI voyagent dans le temps",
00:34:47 un ouvrage qui fait des révélations chocs
00:34:51 et que j'ai co-écrit avec Patrick Marquet, qui est un physicien,
00:34:54 qui a été élève de Debroy, prix Nobel.
00:34:57 On ne peut comprendre ce à quoi nous sommes confrontés
00:35:01 que si on ouvre cette page, c'est-à-dire "Les OVNI voyagent dans le temps".
00:35:07 C'est la raison pour laquelle on les voit depuis des milliers d'années
00:35:10 et c'est la raison pour laquelle ils ne prennent pas contact avec vous.
00:35:13 Regardez, j'ai un deuxième document à vous montrer.
00:35:16 Voyez ? C'est un livre...
00:35:18 - Laissez-le. - Voilà.
00:35:20 Où est-ce qu'il est ? Comme ça.
00:35:22 C'est un livre écrit en 79 par un certain Jean-Claude Bourret.
00:35:25 J'avais fait une enquête déjà à l'époque, il y a plus de 50 ans, très approfondie,
00:35:29 et j'avais publié, voyez, c'est ici,
00:35:32 j'avais publié des documents ultra-secrets de l'armée américaine
00:35:37 que je vais vous lire. Enfin, c'est très court, je vous rassure.
00:35:40 Il y a un document de 1947 qui est adressé au président des Etats-Unis
00:35:46 par le chef d'état-major de l'armée américaine, il y a plus de 70 ans.
00:35:51 Et que dit-il ? Il dit "Monsieur le Président,
00:35:54 les phénomènes rapportés par nos pilotes sont réels,
00:35:58 ce n'est pas une vision ou de la fiction.
00:36:01 Il y a des objets probablement qui ont la taille de nos avions les plus gros
00:36:06 et qui se promènent dans le ciel à des vitesses subluminiques."
00:36:11 Donc voilà, on le sait évidemment depuis plus de 70 ans.
00:36:13 À des vitesses comment, vous avez dit ? J'ai pas entendu l'adjectif.
00:36:16 Des vitesses comment, vous avez dit ?
00:36:18 Subluminiques, c'est-à-dire qui dépassent la vitesse de la lumière.
00:36:21 Ah oui, effectivement.
00:36:23 Mais alors, voyager dans le temps, ça veut dire quoi voyager dans le temps
00:36:27 pour ceux qui nous écoutent ?
00:36:29 Voyager dans le temps, pour ceux qui ont un peu de passion
00:36:35 pour l'origine de leur religion, parce qu'il ne vous a pas échappé
00:36:38 qu'on était dans des guerres de religion permanentes depuis des milliers d'années,
00:36:42 eh bien, il y a une phrase, alors c'est très drôle, voyez les coïncidences,
00:36:47 parce que vous m'appelez aujourd'hui, jour de la sortie de mon livre
00:36:50 "Les OVNI, vos voyages dans le temps", et j'ai fait une brocante l'autre jour
00:36:55 et j'ai trouvé tout à fait par hasard, je vais vous le montrer d'ailleurs,
00:36:59 je crois que c'est ici.
00:37:01 Ah non, si on est dans la brocante de Jean-Claude Vorel, je ne sais pas ce qui va se passer.
00:37:05 Ah oui, "Milan sont comme un jour", de Louis Costel.
00:37:09 Alors qu'est-ce que c'est que cette phrase ?
00:37:11 "Milan sont comme un jour", c'est un livre qui est arrivé avec les OVNI d'ailleurs,
00:37:15 mais c'était un petit clin d'œil à mon avis de l'espace-temps,
00:37:19 parce que c'est la phrase de la Bible que j'ai mise en exergue dans mon livre,
00:37:24 qui sort aujourd'hui, et "Milan sont comme un jour", ça veut dire quoi ?
00:37:28 Ça veut dire que le voyage dans le temps permet de comprendre enfin ce à quoi nous sommes confrontés.
00:37:35 Oui, mais ça veut dire quoi "voyager dans le temps" ?
00:37:36 Parce que dans leur temps à eux, ils arrivent, ils arrivent,
00:37:39 dans leur temps à eux, il s'est écoulé quelques jours,
00:37:42 alors que dans notre temps à nous, il s'est écoulé des milliers d'années.
00:37:45 D'accord. Votre livre sort quand Jean-Claude ?
00:37:48 Aujourd'hui.
00:37:50 Ah oui, c'est ça, c'est ce que j'avais cru comprendre.
00:37:52 Donc "voyager dans le temps".
00:37:54 Vous, vous pensez, sincèrement, qu'il y a une vie quelque part,
00:38:00 que cette vie, elle vient nous visiter de temps en temps, j'ai bien compris,
00:38:06 les OVNI voyagent dans le temps,
00:38:08 mais effectivement, pourquoi n'entre-t-il pas en contact avec nous ?
00:38:12 Est-ce que vous avez une idée ?
00:38:14 Et même, il pourrait entrer en contact avec vous, personnellement,
00:38:16 parce que vous seriez un ambassadeur, peut-être, de notre monde, de notre terre ?
00:38:24 Oui, j'ai deux réponses à cette question,
00:38:26 que je me pose comme n'importe quel terrien,
00:38:28 normalement, intellectuellement constitué.
00:38:32 La première réponse, c'est qu'ils ne prennent pas contact avec nous,
00:38:35 parce que dans leur temps à eux, ils arrivent.
00:38:37 C'est comme si vous débarquiez sur une île déserte,
00:38:40 et que vous soyez là depuis 24 heures,
00:38:42 et que le grand chef des papous se dise,
00:38:46 mais pourquoi ils n'ont pas pris contact avec nous avant ?
00:38:49 Parce qu'ils viennent d'arriver.
00:38:51 Et la deuxième, c'est parce que quand ils voient
00:38:54 quel est l'état sociologique, culturel, intellectuel de notre planète,
00:38:58 ils n'ont guère envie de prendre contact avec les civilisations
00:39:02 qui sont dans leur domaine.
00:39:04 Oui, parce qu'évidemment, ils se disent,
00:39:06 ils se disent qu'ils regardent dehors des proules,
00:39:08 mais on va pas y aller !
00:39:12 - Il n'y a rien à me dire !
00:39:14 - Gérard Calamou n'a plus de cravate, donc on n'y va pas !
00:39:18 - Pourquoi sont-ils forcément mieux que nous ?
00:39:20 S'il faut, ils ont bousillé leur planète,
00:39:22 et c'est pour ça qu'ils viennent sur la nôtre.
00:39:24 - Ils sont mieux que nous, s'ils sont capables de venir jusqu'à nous.
00:39:26 - Peut-être que c'est parce qu'ils ont bousillé leur propre planète.
00:39:28 - Ah, ben, va savoir !
00:39:30 Jean-Claude, écoutez, en tout cas,
00:39:33 votre charisme n'a pas varié avec ces années.
00:39:37 Vous avez une capacité à nous raconter
00:39:40 d'enthousiasme et de curiosité.
00:39:42 Donc, c'était un plaisir de vous avoir.
00:39:44 Bon, c'est vrai que les esprits rationnels que nous sommes,
00:39:48 moi, je voudrais, voilà, je suis comme...
00:39:51 - Tu peux venir, moi, je veux voir la photo.
00:39:53 - Je suis comme Saint Thomas, voilà, je suis comme Saint Thomas.
00:39:56 Je veux bien qu'on me dise qu'il y a des petits hommes verts,
00:39:58 mais bon, je veux les voir.
00:40:00 - Il a déjà trouvé les petits hommes gris !
00:40:03 - Les petits hommes gris sont là !
00:40:05 - Les petits hommes gris, on les a, vous avez parfaitement raison.
00:40:08 Bon, rien à rajouter, Jean-Claude ?
00:40:12 Sinon, vous saluez ?
00:40:13 - Juste un petit détail pour ceux qui connaissent le dossier.
00:40:16 C'est que je me retrouve face à vous et à mes chers confrères
00:40:20 exactement comme je me retrouvais
00:40:23 lorsque j'étais rédacteur en chef de France Inter
00:40:25 dans les années 75-80.
00:40:27 Et que déjà, j'avais face à moi
00:40:31 des confrères très bien installés
00:40:35 avec un petit sourire goguenard,
00:40:37 ça oui bourré, je veux dire...
00:40:40 - Non mais c'est pas mon genre, c'est pas mon genre.
00:40:43 Vous le savez bien, j'ai beaucoup de tendresse.
00:40:45 Et puis j'ai toujours d'ailleurs avec des journalistes
00:40:49 de votre génération un rapport particulier
00:40:51 parce que je vous regardais, j'avais 10 ans, quoi.
00:40:53 Donc je vous voyais le samedi et le dimanche
00:40:55 parce que vous faisiez le week-end le samedi et le dimanche.
00:40:57 Vous aviez un téléphone à l'époque, maintenant on a une oreillette.
00:41:00 Et effectivement, voilà, vous étiez dans notre...
00:41:04 À l'époque, il y avait deux chaînes ou trois chaînes,
00:41:06 donc vous étiez forcément très présent.
00:41:07 La télévision aujourd'hui, tout le monde en fait.
00:41:09 Mais à l'époque, c'était quelque chose peut-être de plus rare.
00:41:12 Donc je vous remercie grandement.
00:41:14 Vous êtes en Bretagne, là, en ce moment ?
00:41:16 - Je suis en Bretagne et je rentre sur Paris dans quelques heures, oui.
00:41:20 - Et vous rentrez avec une soucoupe volante ?
00:41:22 Vous rentrez comment ? Vous avez un moyen de locomotion
00:41:25 que les autres n'ont pas, peut-être ?
00:41:26 - Oui, je rentre par un moyen qui doit bien faire rire les extraterrestres
00:41:29 puisque c'est le TGV qui roule à plus de 300 km/h.
00:41:33 Mais comme eux sont capables de passer d'un espace-temps à un autre espace-temps
00:41:37 en une fraction de seconde, évidemment, on ne joue pas dans la même catégorie.
00:41:40 - Bon, d'un point de vue scientifique, je rappelle que rationnel,
00:41:43 le voyage dans le temps est parfaitement possible.
00:41:45 Ça, je le rappelle.
00:41:47 - La théorie de la relativité.
00:41:49 - Patrick Marquet, qui est un physicien,
00:41:53 élève de De Broglie, prix Nobel de physique,
00:41:56 explique de façon très pédagogique où nous en sommes dans le voyage dans le temps.
00:42:01 Et il explique que d'ici 40 ou 50 ans,
00:42:04 quand on aura mis au point les ordinateurs quantiques,
00:42:07 on pourra nous-mêmes construire une machine qui voyagera dans le temps.
00:42:10 Mais attention, on ne pourra pas faire l'histoire du grand-père,
00:42:16 c'est-à-dire aller dans le passé, tuer le grand-père,
00:42:19 donc on n'existe plus.
00:42:20 Ça, ce n'est pas possible physiquement.
00:42:22 Mais moi, je voudrais retourner au 12 juin 1976.
00:42:28 - 76 ?
00:42:29 - Oui, j'ai manqué un pénalty ce jour-là et je voudrais avoir la possibilité de le recommencer.
00:42:34 Non, mais ça fait rêver, ces sujets, évidemment, font rêver
00:42:37 et ces sujets sont vertigineux.
00:42:39 Donc, bien sûr, on a un peu de sourire, certes,
00:42:41 mais c'est vrai que ce matin, ces informations nous interpellent.
00:42:47 Merci grandement, Jean-Claude Bourret.
00:42:49 Vraiment, merci beaucoup.
00:42:50 Et puis, ça nous fait plaisir d'abord de vous avoir sur ce plateau, de vous écouter.
00:42:55 Vous ne changez pas, j'ai envie de dire, Jean-Claude,
00:42:57 et je pense que les téléspectateurs auront été ravis de vous écouter.
00:43:00 Je vois que vous souriez, cher Gérard, parce que vous avez travaillé ?
00:43:05 Non, je ne crois pas. Vous n'avez jamais été dans la même rédaction ?
00:43:07 - Non, on a été dans la radio ensemble, mais comme il l'a rappelé,
00:43:09 il était à France Inter, moi à Europe, et on est devenus amis quand même à ce moment-là.
00:43:13 - Ce serait bien de s'équiper de nouveau du téléphone, Marine ?
00:43:18 - Ah ben bien sûr, on aurait le téléphone.
00:43:20 - Ça serait bien.
00:43:21 - Ça serait chic.
00:43:22 - Pendant l'émission, ça sonnait.
00:43:23 - Bien sûr, oui, oui.
00:43:24 - Je n'ai pas cette image-là.
00:43:26 - Ah ben, c'était extraordinaire. Il y avait un téléphone qui sonnait,
00:43:30 et puis parfois, le présentateur ramait parce qu'il ne savait pas quoi dire.
00:43:34 - Je ne sais pas, le sonnure de téléphone.
00:43:37 - Vous êtes de quel âge ?
00:43:38 - Je suis né en 1970.
00:43:39 - Ah oui, c'est légal.
00:43:40 - Bah, en 1970, théoriquement, vous avez dû connaître cette période-là.
00:43:42 Mais bon, nous allons partir pour Nîmes.
00:43:45 Et je voulais vous faire écouter, je l'ai dit hier soir,
00:43:48 le témoignage d'une mère que j'ai trouvé absolument formidable.
00:43:52 Une mère qui vit dans un quartier difficile,
00:43:54 une mère qui vit au milieu des dealers.
00:43:56 - C'est là où ils ont fermé la médiathèque ?
00:43:58 - Exactement.
00:43:59 Et une mère qui a envie de protéger ses enfants,
00:44:02 et qui leur impose évidemment quelque chose de très rude,
00:44:04 ses enfants n'ont pas le droit de sortir.
00:44:06 Parce qu'elle a peur pour ses enfants, même les poubelles, dit-elle,
00:44:08 c'est elle qui les descend parce qu'elle ne veut pas que ses enfants
00:44:12 soient en contact avec ce monde-là.
00:44:14 Mais c'est aussi une image de la France d'aujourd'hui.
00:44:16 Et c'est ça qui est terrible.
00:44:17 Donc cette mère, moi, je l'ai trouvée admirable hier soir.
00:44:19 Et on l'a écoutée un peu en longueur, on va la réécouter là.
00:44:22 Parce qu'elle s'adapte.
00:44:24 Mais enfin, la vie quand même qu'a cette mère,
00:44:26 c'est invraisemblable dans ce quartier-là.
00:44:28 Écoutez cette mère de deux enfants.
00:44:31 - La police, ils sont là, c'est bien beau.
00:44:33 Maintenant, on ne voit personne, le dealer qu'on voit d'habitude.
00:44:35 Mais ils vont partir, la police, ils ne vont pas rester.
00:44:38 Moi, j'aimerais bien que ça se reste, et tout ça.
00:44:40 Il n'y aura plus... Je ne sais pas, je ne sais pas, franchement.
00:44:44 Ils sont là, la police, c'est bien beau.
00:44:46 Mais demain, et après demain...
00:44:48 Depuis que je suis là, je ne souhaite que de partir d'ici.
00:44:50 C'est sûr que j'ai 2 garçons qui ne sortent pas de la maison.
00:44:53 Déjà, les profs, ils le savent.
00:44:55 Ils disent "meurs-poules", mais je ne suis pas meurs-poules.
00:44:57 Je surveille mes enfants. Ils ne sortent même pas la poubelle.
00:44:59 C'est moi qui fais tout.
00:45:00 Il a 17 ans, il n'a pas de copain, il n'a pas de copine.
00:45:02 Il ne sort pas la poubelle. Parce que j'ai peur.
00:45:04 Ça a changé le quartier, oui. Je crois.
00:45:06 Ça fait 17 ans que je suis là, quand même.
00:45:08 Avant, j'étais sur Paris, mais ça a changé.
00:45:10 De pire en pire, on entend de pire en pire les tirs.
00:45:14 On entend de pire en pire quelqu'un qui est mort, un adolescent, un jeune.
00:45:18 C'est malheureux, quand même.
00:45:20 C'est très malheureux. On est où, là ?
00:45:22 C'est un ghetto, enfermé.
00:45:24 Les gens sont un peu...
00:45:26 C'est comme le Vatican, qui vit sur une petite ville, ici.
00:45:29 Il n'y a personne qui...
00:45:31 Tu ne peux pas fréquenter.
00:45:33 Je fais tout pour protéger mes enfants, les enfants du quartier.
00:45:37 Je donne des leçons comme ça.
00:45:39 Moi, je veux sortir d'ici, mais ce n'est qu'un souhait.
00:45:41 Je reste. C'est un rêve pour moi.
00:45:43 Je remercie vraiment Laure Parra, qui a recueilli ce témoignage.
00:45:46 Vous vous rendez compte, la vie de cette femme, au quotidien ?
00:45:49 Et c'est la France d'aujourd'hui.
00:45:51 C'est-à-dire qu'il y a des tirs.
00:45:53 C'est les tirs qui lui font peur.
00:45:55 Dans l'espace, ces enfants sortent.
00:45:57 Il fait drôle, c'est qu'il y a quelques années,
00:45:59 parce qu'il y a quelques années, dans les quartiers populaires,
00:46:01 les gamins partaient le matin et revenaient le soir.
00:46:03 Ils revenaient, ils avaient fait le foot.
00:46:05 Moi, j'ai vécu comme ça.
00:46:07 On partait le matin, on revenait fin après-midi.
00:46:10 Et ma mère n'avait jamais été inquiète.
00:46:12 Parce qu'il y avait une autorégulation dans le quartier.
00:46:15 Tout le monde connaissait tout le monde.
00:46:17 Bien sûr.
00:46:19 Et je trouve ça absolument incroyable.
00:46:21 J'ai pu vivre encore ça, mes frères, non.
00:46:25 Mes parents n'ont jamais laissé mes frères sortir.
00:46:28 Alors que moi, je pouvais partir, exactement la même chose.
00:46:32 Je rentrais à 18h, etc.
00:46:34 Et c'est une évolution récente.
00:46:36 On va marquer une pause.
00:46:38 On va recevoir Frédéric Hermel.
00:46:40 "Un jour, j'ai été heureux."
00:46:42 Vous avez été heureuse ?
00:46:44 Je suis, toujours.
00:46:46 Vous connaissez, je l'ai citée 50 fois,
00:46:48 la fameuse phrase de Gérald Decaulx,
00:46:50 où on lui dit "Vous êtes heureux, mon général ?"
00:46:52 Il aurait répondu "Vous me prenez pour un con."
00:46:54 Je ne sais pas si c'est vrai ou pas.
00:46:57 Ça m'a l'air menté, mais c'est pas mal.
00:46:59 Mais bon.
00:47:01 En tout cas, on va marquer une pause
00:47:03 et revenir dans une seconde avec Frédéric Hermel.
00:47:06 Et puis, on parlera de Zidane, également,
00:47:08 parce qu'il y a un petit garçon qui lui a demandé
00:47:11 ce qu'il ferait prochainement.
00:47:13 Il pourrait aller à Marseille, pourquoi pas, à Zidane.
00:47:15 A tout de suite.
00:47:17 Ça va être la gueule.
00:47:20 (musique)
00:47:23 Un enfant a été enlevé.
00:47:25 Ceci est une alerte enlèvement du ministère de la Justice.
00:47:28 (musique)
00:47:33 N'agissez pas seul.
00:47:35 Si et seulement si vous disposez d'informations
00:47:37 permettant de le retrouver,
00:47:39 composez le numéro de téléphone qui s'affiche sur votre écran.
00:47:42 (musique)
00:47:44 Votre mobilisation est essentielle.
00:47:46 La survie d'un enfant en dépend.
00:47:48 (musique)
00:48:04 À 10h pile, Audrey Bertone rappelle les titres du jour.
00:48:07 (musique)
00:48:10 L'ambiance est tendue à l'Assemblée nationale.
00:48:12 La proposition de loi du groupe Lyot
00:48:14 dans le but d'abroger la réforme des retraites
00:48:16 est débattue en ce moment.
00:48:18 Même les interventions de l'opposition
00:48:20 comme de la majorité s'enchaînent.
00:48:22 "Vous écrabouillez la démocratie parlementaire",
00:48:24 a dénoncé un député communiste.
00:48:26 "Vous avez peur du vote", a dit Marine Le Pen.
00:48:28 Une quarantaine de menhirs datant de plusieurs
00:48:30 milliers d'années ont été détruits
00:48:32 pour construire un "Monsieur Bricolage".
00:48:34 C'est un carnaque dans le Morbihan.
00:48:36 La mairie a donné son feu vert
00:48:38 et les affaires culturelles ne s'y sont pas opposées.
00:48:40 La direction des affaires culturelles de Bretagne
00:48:42 met en avant le caractère non-majeur
00:48:44 de ces menhirs.
00:48:46 Enfin, le pape François a passé une bonne nuit.
00:48:48 Il était à l'hôpital Gemelli de Rome.
00:48:50 Il s'est fait opérer d'une hernie abdominale.
00:48:52 Plus d'informations suivront en fin de matinée,
00:48:54 a indiqué le service de presse du Vatican.
00:48:56 A 86 ans, le pape connaît des problèmes
00:48:58 de santé récurrents depuis son élection en 2013.
00:49:00 "Il faudrait effectivement les 39 menhirs détruits.
00:49:02 Nous avons, pendant la première demi-heure
00:49:04 de cette émission, expliqué qu'il fallait
00:49:06 mettre cela évidemment en perspective
00:49:08 et que ce n'est pas 39 qui ont été détruits
00:49:10 à la règle de la France.
00:49:12 39 qui ont été détruits,
00:49:14 à l'arrivée, ce serait peut-être 4,
00:49:16 et qui ont été récupérés.
00:49:18 On a écouté tout à l'heure le maire Olivier Lepic,
00:49:20 le maire de Carnac.
00:49:22 - Mais qu'est-ce qui se passe ?
00:49:30 Mais qu'est-ce qui se passe Frédéric Hermel
00:49:34 et Philippe Guibert ? Vous vous connaissez ?
00:49:36 - J'ai enfin rencontré mon idole et mon sosie.
00:49:38 - Et moi pareil.
00:49:40 - Et moi pareil.
00:49:42 - C'est la rencontre sommée.
00:49:44 - Vous connaissez des liens familiaux
00:49:46 méconnus. - Le Nantais et le Larajois.
00:49:48 - Vous connaissez vos parents ?
00:49:50 Il y a eu un petit souci ?
00:49:54 - Il y a eu un échange à la maternité.
00:49:56 - Parce qu'on peut faire perdu de vue.
00:49:58 Ils se sont retrouvés sur notre plateau.
00:50:00 Depuis combien de temps Philippe vous cherchiez votre frère ?
00:50:04 - Frère ou petit frère quand même.
00:50:06 - Philippe, depuis combien de temps
00:50:08 vous étiez à la recherche de votre frère ?
00:50:10 Qui est là aujourd'hui ?
00:50:12 Que vous avez retrouvé grâce aux équipes
00:50:14 de CNews ?
00:50:16 - J'ai enfin trouvé mon frère.
00:50:18 - C'est saisissant. Frédéric Hermel,
00:50:20 "Un jour j'ai été heureux", c'est un roman.
00:50:22 Vous avez été longtemps,
00:50:24 vous avez passé 30 ans à Madrid,
00:50:26 vous étiez correspondant de presse, vous étiez pour RTL,
00:50:28 vous faisiez le foot et vous vivez désormais
00:50:30 à Paris et vous êtes l'auteur du best-seller
00:50:32 "Zidane et c'est ça la France".
00:50:34 C'est votre histoire ?
00:50:36 Vous dites roman mais c'est un...
00:50:38 - C'est un roman aux saveurs autobiographiques.
00:50:40 Ça part d'une histoire vraie.
00:50:42 - Oui.
00:50:44 - Elle s'appelait vraiment Alison.
00:50:46 - J'ai changé de nom de famille.
00:50:48 Le début de ce roman, c'est
00:50:50 il y a un an, le jour de Pâques en sortant
00:50:52 de la Basilique Saint-Claude,
00:50:54 je vais à la messe, et en revenant de la messe
00:50:56 j'ai eu une montée de bonheur, quelque chose
00:50:58 d'absolument incroyable.
00:51:00 Je me suis dit "tiens, j'ai jamais connu ça".
00:51:02 Je me suis rappelé quelques minutes plus tard que j'avais connu cela
00:51:04 vraiment, 20 ans par avant, en me réveillant
00:51:06 dans la chambre d'Alison à Brooklyn.
00:51:08 - C'est assez proustien d'ailleurs.
00:51:10 - Je suis aussi Alison.
00:51:12 - Oui parce qu'en fait,
00:51:14 quand vous étiez pas à New York,
00:51:16 lui il croyait qu'il allait à la place.
00:51:18 - Il allait voir Alison.
00:51:20 Et Alison a dit
00:51:22 "tu vois, ils parlent pas pareil Alison".
00:51:24 Frédéric est...
00:51:26 C'est assez proustien d'une certaine manière
00:51:28 parce que c'est quoi l'idée
00:51:30 forte de Proust, c'est de dire que ces moments
00:51:32 de vie que nous avons, continuent
00:51:34 de vivre, ils ont une vie après, ça perdure.
00:51:36 Et c'est vrai que
00:51:38 ces moments d'amour,
00:51:40 ces moments de tendresse, ces moments de n'importe quoi
00:51:42 d'ailleurs, parfois, et parfois traumatiques
00:51:44 d'ailleurs, c'est horrible,
00:51:46 ils perdurent dans notre existence
00:51:48 et ils nous rendent
00:51:50 parfois heureux, nos meilleurs souvenirs sont...
00:51:52 - Oui mais parfois on met du temps à s'en rendre compte.
00:51:54 C'est-à-dire que là c'est vraiment l'histoire d'un bonheur
00:51:56 qui n'avait pas été compris à ce moment-là.
00:51:58 Et 20 ans après, je me suis rendu compte que ce bonheur
00:52:00 avait existé. - Oui, c'est vrai.
00:52:02 Voilà, alors il y a aussi la phrase
00:52:04 j'ai compris le bonheur
00:52:06 au bruit qu'il faisait en...
00:52:08 - Ah c'est prévert, on reconnaît le bonheur au bruit qu'il fait
00:52:10 quand il s'en va. - Voilà, ça c'est une phrase
00:52:12 forte. - Je la prononce
00:52:14 j'ai envie de pleurer, t'as mon secret.
00:52:16 - Nous étions heureux et nous ne le savions pas.
00:52:18 - Exactement. - C'est vrai, je suis d'accord avec vous.
00:52:20 Bon, on parlera évidemment tout à l'heure de votre livre
00:52:22 mais revenons...
00:52:24 Bon alors, évidemment, je ne sais pas si vous allez...
00:52:26 Vous pouvez faire quelque chose ensemble.
00:52:28 Vous pouvez écrire un livre à quatre mains
00:52:30 pour montrer à mon histoire aussi
00:52:32 parce qu'il n'y a pas de...
00:52:34 - Il y aura peut-être des coïncidences dans nos histoires.
00:52:36 - Oui, il y a peut-être quelque chose à creuser.
00:52:38 - Il y a des moments où ça va se croiser.
00:52:40 - Mais je n'en doute pas. Mais revenons sur Nîmes.
00:52:42 Cette médiathèque fermée,
00:52:44 il y a eu un journaliste agressé d'ailleurs.
00:52:46 Une médiathèque de Nîmes a été fermée, c'est partout, à cause du trafic
00:52:48 de drogue et d'un manque de sécurité. On a écouté cette
00:52:50 merde tout à l'heure. On écoutera la préfète
00:52:52 également, parce que la préfète, bon...
00:52:54 La préfète, elle est assez state.
00:52:56 Elle parle comme un ordinateur
00:52:58 et puis elle regarde son truc Excel
00:53:00 et puis dit "ben voilà, tout va bien".
00:53:02 Mais l'avis de ces gens, elle n'entend pas.
00:53:04 D'abord, ce qui s'est passé
00:53:06 avec cette médiathèque fermée. Écoutez.
00:53:08 - Arrivée hier après-midi à Nîmes,
00:53:10 la CRS 8 a immédiatement
00:53:12 pris possession du quartier Pissevin.
00:53:14 Lors des contrôles et des fouilles,
00:53:16 ce sac contenant du cannabis
00:53:18 et de la cocaïne est notamment trouvé.
00:53:20 Le chien renifleur est attiré
00:53:22 par le sac d'un jeune homme
00:53:24 à l'intérieur du tabac et des résidus
00:53:26 de cannabis. Le gendarme
00:53:28 le verbalise. - Je suis consommateur.
00:53:30 - Oui, vous êtes consommateur, c'est une idée
00:53:32 pour la consommation. - Ce secteur sensible
00:53:34 est gangréné par le trafic de drogue.
00:53:36 Les prix des stupéfiants vendus
00:53:38 sont même affichés sur certains
00:53:40 murs du quartier. Depuis
00:53:42 plusieurs mois, la pression s'est accentuée
00:53:44 pour les habitants et les personnes
00:53:46 qui travaillent ici, à tel point
00:53:48 que la médiathèque a dû fermer ses
00:53:50 portes jusqu'à nouvel ordre.
00:53:52 Une situation intenable
00:53:54 pour cette habitante. - Il y a des dilats partout.
00:53:56 Je les vois tout le temps. Je veux sortir
00:53:58 d'ici, mais c'est aucun souhait.
00:54:00 C'est un rêve pour moi.
00:54:02 Chaque fois, on entend des clashes de coffres, des trucs.
00:54:04 Moi, j'ai peur.
00:54:06 L'intervention de la CRS 8 apporte
00:54:08 déjà des résultats. - On a interpellé
00:54:10 un individu avec des stupéfiants.
00:54:12 On va réaliser un certain nombre d'amendes forfaitaires
00:54:14 délictuelles par rapport à la détention
00:54:16 de stupéfiants et même un individu avec une fiche
00:54:18 de recherche qui a été interpellée.
00:54:20 - La CRS 8 restera
00:54:22 à Nîmes au moins jusqu'à lundi.
00:54:24 - C'est vrai que c'est la double,
00:54:26 la triple, la quadruple peine pour ces gens-là.
00:54:28 D'abord parce que leur vie
00:54:30 économique, sociale, c'est pas parmi
00:54:32 les plus aisés, par définition, puisqu'ils
00:54:34 vivent dans ces quartiers. Ensuite,
00:54:36 effectivement, il y a un problème de sécurité
00:54:38 XXL. Il y a un problème forcément
00:54:40 d'éducation parce que les enfants qui sont là,
00:54:42 ils n'ont pas accès aux mêmes choses
00:54:44 qu'eux, aux autres enfants. Donc, tu te retrouves
00:54:46 dans des situations où, pour t'en sortir,
00:54:48 si j'ose dire, quand t'élèves
00:54:50 tes enfants, c'est plus compliqué.
00:54:52 - Non mais la drogue est devenue un problème
00:54:54 absolument majeur en France.
00:54:56 Et dans le Figaro d'aujourd'hui, il y a le
00:54:58 sénateur des Bouches-du-Rhône, LR, qui alerte
00:55:00 et qui demande un état d'urgence pour Marseille.
00:55:02 300 morts en 10 ans à Marseille.
00:55:04 Et il dit
00:55:06 quelque chose d'assez juste. Il dit en fait
00:55:08 Gérald Darmanin a beau agir
00:55:10 à mettre des policiers partout, à démanteler
00:55:12 les points de deal, tant que la chaîne pénale
00:55:14 n'est pas efficace. C'est-à-dire que vous avez aujourd'hui
00:55:16 59% des gens qui sont condamnés à des peines
00:55:18 de prison qui ne vont pas en prison parce qu'il n'y a pas
00:55:20 de place, parce qu'il y a des aménagements de peine, etc.
00:55:22 Et bien, tant qu'il n'y a pas l'efficacité de la peine,
00:55:24 vous pouvez faire ce que vous voulez, vous pouvez
00:55:26 démanteler les points de deal, c'est le tonnerre des Danaïdes.
00:55:28 C'est-à-dire que vous videz l'océan à la petite pierre.
00:55:30 - Il faut changer sans doute le logiciel, formule bien connue.
00:55:32 - On est en train d'inventer la
00:55:34 potion magique
00:55:36 pour les quartiers
00:55:38 de ce genre. La potion magique,
00:55:40 c'est la CRS 8.
00:55:42 Alors la CRS 8, elle arrive, elle va rester.
00:55:44 Elle reste en général,
00:55:46 la pauvre CRS 8 avec ses 200
00:55:48 fonctionnaires de police,
00:55:50 elle va rester 2 jours ou 4 jours
00:55:52 maximum. Or, il faudrait
00:55:54 une présence durable
00:55:56 au moins un mois,
00:55:58 deux mois, et il en faudrait 80
00:56:00 des CRS 8.
00:56:02 Donc c'est une rigolade.
00:56:04 On nous montre les images. Ah, ils arrivent,
00:56:06 la CRS 8.
00:56:08 Les trafiquants de drogue se marrent. Ils disent
00:56:10 "Ah bah tiens, on va prendre 4 jours de vacances parce que
00:56:12 la CRS 8 va être là et
00:56:14 ils seront partis dimanche. On revient
00:56:16 dimanche. C'est sale, la situation
00:56:18 dans laquelle on vit.
00:56:20 - C'est le principal problème du pays
00:56:22 aujourd'hui, la drogue. - Mais bien sûr.
00:56:24 C'est le principal. - C'est le principal problème
00:56:26 du pays. - Et ça pourrit tout un système.
00:56:28 - Alors la préfète... - L'éducation
00:56:30 n'a plus de sens, puisque dès lors qu'à 16 ans,
00:56:32 sans avoir fait d'études,
00:56:34 on peut gagner 3 à 4 000 euros
00:56:36 par mois en faisant du deal.
00:56:38 L'éducation et le travail
00:56:40 légal n'ont plus de sens dans ce système.
00:56:42 Donc ça pourrit tout un système,
00:56:44 toute une société. - Et vous avez parfaitement raison.
00:56:46 - Sans parler de la consommation, évidemment, qui a des effets
00:56:48 dont personne n'a besoin. - Donc il faut changer,
00:56:50 donc il faut des mesures nouvelles,
00:56:52 radicales. - Il faut reprendre
00:56:54 le problème à zéro. - Oui, mais
00:56:56 je suis heureux de vous l'entendre dire.
00:56:58 Alors écoutez la préfète, parce que la préfète,
00:57:00 elle raisonne avec ses tableaux XL.
00:57:02 - Oui.
00:57:04 - De mon point
00:57:06 de vue, ce n'est pas une zone de
00:57:08 non-droit, parce que les
00:57:10 services de police, que ce soit la police nationale
00:57:12 et d'ailleurs également la police
00:57:14 municipale, n'ont jamais déserté ces
00:57:16 quartiers. Les services publics qui sont
00:57:18 toujours présents,
00:57:20 ce qui ne veut pas dire,
00:57:22 et la fermeture de la médiathèque en est un exemple,
00:57:24 que l'on ne soit pas en face
00:57:26 de difficultés
00:57:28 qui sont effectives.
00:57:30 Et je voudrais effectivement apporter tout mon
00:57:32 soutien au personnel de la médiathèque,
00:57:34 mais aussi à tous les agents,
00:57:36 quels qu'ils soient, qui publiquent,
00:57:38 qui travaillent dans ces quartiers.
00:57:40 - Alors là aussi, c'est des systèmes,
00:57:42 moi je n'en veux pas à cette préfète, mais elle réagit,
00:57:44 elle pense à elle, elle pense à se
00:57:46 défendre, elle pense à faire pas de vagues,
00:57:48 elle pense à son avenir,
00:57:50 elle pense... - Non mais la drogue aussi...
00:57:52 - C'est toujours la même chose. - Aujourd'hui, il n'y a aucune culpabilisation
00:57:54 du consommateur de drogue. Il n'y a aucune campagne
00:57:56 publique contre la drogue en France, quand vous voyez tout ce qu'on fait contre le tabac
00:57:58 et l'alcool. - Mais nous sommes d'accord. - Il faut le faire, évidemment.
00:58:00 Il ne faut pas le faire, évidemment, mais matin, midi et soir,
00:58:02 quand on dit que l'alcool, c'est pas bien, il n'y a rien sur la drogue.
00:58:04 - J'ai un problème auquel j'ai été confronté en tant que directeur du CIG.
00:58:06 C'est-à-dire qu'à partir du moment où c'est illégal...
00:58:08 - Mais c'est absurde.
00:58:10 - Alors c'est totalement absurde.
00:58:12 - Qu'est-ce que... Rappelez ça, vous avez
00:58:14 d'abord dirigé le CIG,
00:58:16 le service d'information du gouvernement,
00:58:18 qui ne sert à rien, mais qui nous coûte de l'argent.
00:58:20 Et alors pourquoi vous étiez...
00:58:22 - Je ne veux pas persuader que votre pratique est illégale.
00:58:24 - Vous étiez confronté à quoi ?
00:58:26 - Au fait que ce n'était pas possible
00:58:28 au sein de l'État,
00:58:30 d'organiser des campagnes de prévention
00:58:32 sur le problème de la drogue.
00:58:34 - Pourquoi ?
00:58:36 - Le prétexte étant que, comme ce n'est pas légal,
00:58:38 - Ça n'existe pas.
00:58:40 - Et donc on ne peut pas faire des campagnes de prévention
00:58:42 contre des produits qui sont censés
00:58:44 ne pas être achetés.
00:58:46 Sauf qu'on est dans une hypocrisie la plus totale.
00:58:48 - C'est intéressant ça.
00:58:50 - Vous n'êtes pas passé au CIG pour rien.
00:58:52 - C'est illégal, donc c'est quand même...
00:58:54 - Ce qui est intéressant, si je peux me permettre de
00:58:56 prolonger au génie, c'est que ce qu'on a fait
00:58:58 sur la sécurité routière, sur le tabac
00:59:00 en France, en 20 ans,
00:59:02 il faut le faire sur la drogue, évidemment.
00:59:04 Et le fait que ça soit légal ou pas légal...
00:59:06 - J'ai l'impression que c'est...
00:59:08 - Un jour ma liste.
00:59:10 - Les gens fument plus spontanément
00:59:12 du cannabis,
00:59:14 c'est considéré comme quelque chose de naturel,
00:59:16 limite bon pour la santé.
00:59:18 Vous allumez une cigarette sur un campus américain,
00:59:20 on vous regarde comme si vous étiez le diable.
00:59:22 La drogue est entourée d'une forme
00:59:24 de halo, de bienveillance, comme si ce n'était pas dangereux
00:59:26 pour la santé. - Avec un argument
00:59:28 de santé publique qui est là aussi perverse,
00:59:30 qui est la drogue, en tout cas le cannabis,
00:59:32 pas les autres drogues. Le cannabis ne fait
00:59:34 pas de mort. Le tabac
00:59:36 et l'alcool font des morts.
00:59:38 Et donc les indicateurs de santé publique de l'OMS
00:59:40 et des ministères et de l'Union Européenne
00:59:42 sont basés sur les morts évitables.
00:59:44 Donc on lutte contre le tabac et l'alcool,
00:59:46 on ne lutte pas contre les drogues.
00:59:48 - Un journaliste... - C'est une bêtise, une énorme
00:59:50 erreur. - Un journaliste de M6 a été agressé
00:59:52 mardi au cours d'un reportage devant la médiathèque.
00:59:54 Le journaliste Jérôme Régali a été
00:59:56 hospitalisé, sa caméra a été cassée
00:59:58 par les assaillants. Trois personnes, dont deux mineurs,
01:00:00 ont été placées en garde à vue. Deux mineurs.
01:00:02 Dans le cadre de cette agression,
01:00:04 l'un des trois individus a reconnu
01:00:06 l'effet. Voilà ce qu'on pouvait dire
01:00:08 sur ce sujet. Autre sujet
01:00:10 qui, hier, a fait la une de l'actualité,
01:00:12 c'est la Baïa.
01:00:14 On ne va pas y revenir longuement.
01:00:16 Simplement, il y a le tweet
01:00:18 de Mathilde Pannot,
01:00:20 qu'on peut revoir. D'ailleurs, nous traversons une crise sociale
01:00:22 précédente, une attaque massive des libertés sous Macron,
01:00:24 une sécheresse ultra-précoce
01:00:26 et une guerre alimentaire se profilent. Mais le Parisien
01:00:28 fait sa une sur la tenue des femmes
01:00:30 musulmanes. Et je citais,
01:00:32 hier, que Sonia Mabrouk
01:00:34 lui avait répondu.
01:00:36 Mais il y a eu beaucoup de
01:00:38 réactions à ce tweet. Raphaël
01:00:40 Nthoven, également, qui a fait une tribune
01:00:42 assez remarquable. Mais écoutons,
01:00:44 quand Mathilde Pannot dénonce la
01:00:46 critique du port de la Baïa à l'école comme un exercice
01:00:48 d'islamophobie, elle met une cible dans
01:00:50 le dos des journalistes. C'est Raphaël Nthoven
01:00:52 qui écrit cela. Et il n'a
01:00:54 pas tout à fait tort, bien sûr. Et je voudrais
01:00:56 qu'on écoute Sabrina Agresti-Rougache,
01:00:58 qui est députée
01:01:00 en renaissance
01:01:02 de Marseille et qui est
01:01:04 musulmane et qui répond
01:01:06 à Madame Pannot, qui ne l'est pas, et qui lui dit
01:01:08 "Vous ne savez pas de quoi vous parlez". - Absolument.
01:01:10 - Elle n'est pas
01:01:12 musulmane, elle ne sait pas de quoi elle parle, forcément.
01:01:14 Elle n'a jamais
01:01:16 connu
01:01:18 le moindre fait, elle,
01:01:20 que ce soit de discrimination.
01:01:22 Elle peut raconter ce qu'elle veut
01:01:24 parce que ça fait vendre, elle peut
01:01:26 expliquer que... Vous savez, moi je suis de
01:01:28 confession musulmane et je refuse
01:01:30 justement qu'on vienne m'expliquer avec la tradition
01:01:32 qui est la mienne, la culture, l'éducation
01:01:34 que moi j'ai reçue. M'expliquer ce que
01:01:36 c'est une Baïa. Je n'ai pas besoin de Mathilde Pannot pour le
01:01:38 savoir. Ma grand-mère me l'a expliqué,
01:01:40 ma mère me l'a expliqué, mes tantes me l'ont expliqué.
01:01:42 Donc moi, ma mère est née en France et mon
01:01:44 grand-père est arrivé d'Algérie et pourtant
01:01:46 ma grand-mère ne portait pas de habaya et pas de voile.
01:01:48 Donc à un moment donné,
01:01:50 elle est responsable de ses
01:01:52 propos et je pense que c'est
01:01:54 tellement démago, tellement
01:01:56 grave, tellement populiste de dire
01:01:58 ça. Elle parle à son électorat. Elle parle à un
01:02:00 électorat pour essayer
01:02:02 d'expliquer la liberté des femmes. Non.
01:02:04 Mettre un voile et mettre une
01:02:06 habaya, quand on va à l'école,
01:02:08 ce n'est pas dans les règles
01:02:10 de la République.
01:02:11 "La tenue des femmes musulmanes" a écrit
01:02:13 Sonia Mabrouk avec un point d'interrogation.
01:02:15 "Ce symbole communautaire serait le vêtement
01:02:17 des femmes musulmanes alors que c'est le
01:02:19 fruit du wahhabisme.
01:02:21 Par ailleurs, vous savez à quoi conduit l'accusation
01:02:23 d'islamophobie dans notre pays. C'est lourd, de
01:02:25 conséquences et de danger."
01:02:27 Sabrina Agresti Roubache
01:02:29 que vous venez d'entendre
01:02:31 à l'instant, elle est dans le
01:02:33 même sens.
01:02:35 On va pas retrouver
01:02:37 la conversation qu'on avait
01:02:39 hier. On va pas...
01:02:41 "La stratégie de complaisance à l'égard de l'islamisme"
01:02:43 elle aurait peut-être du conclure le parisien
01:02:45 puisque tout le problème justement avec la bahya,
01:02:47 c'est que ce n'est pas une tenue des femmes musulmanes.
01:02:49 Ça n'a rien à voir avec la religion.
01:02:51 L'homophobie dans le football. Frédéric Carmel,
01:02:53 tiens vous qui avez été longtemps en Espagne et qui
01:02:55 connaissez bien le football. Il va avoir un documentaire
01:02:57 sur Canal+ ces prochains
01:02:59 jours. Une série documentaire
01:03:01 sur l'homophobie. Hier soir, Canal+
01:03:03 a diffusé le premier épisode de sa nouvelle série
01:03:05 intitulée "Adieu ma honte".
01:03:07 C'est quatre épisodes qui redressent la vie
01:03:09 de Wissem Belgacem, qui a un
01:03:11 espoir déchu du foot, en raison
01:03:13 de son homosexualité.
01:03:15 Est-ce que ces sujets-là... Vous avez
01:03:17 longtemps été à Madrid. Est-ce que ces sujets-là,
01:03:19 racisme, homosexualité,
01:03:21 dans le foot, étaient présents de la
01:03:23 même manière qu'ils le sont en France ?
01:03:25 Oui, bien sûr. Et on a eu dernièrement
01:03:27 un exemple avec Vinicius.
01:03:29 Un joueur du Real Madrid.
01:03:31 Un joueur du Real Madrid qui est
01:03:33 brésilien. Et ça a été
01:03:35 terrible. Le problème,
01:03:37 c'est que l'Espagne a été
01:03:39 un vieux pays, avec de vieux réflexes
01:03:41 par moments, où faire
01:03:43 des cris de singes,
01:03:45 comparer quelqu'un d'origine africaine,
01:03:47 même lointaine, avec
01:03:49 un singe, était
01:03:51 quelque chose qui n'était pas considéré comme du racisme.
01:03:53 C'était un peu dans la culture, etc.
01:03:55 Sauf que le monde a changé. Grâce à
01:03:57 Dieu, le monde a changé.
01:03:59 En Espagne, on commence à prendre conscience
01:04:01 de ces choses. Et sur l'homophobie, c'est pareil.
01:04:03 Il y a un grand
01:04:05 joueur du Real qui s'appelait Guti,
01:04:07 qui a été traité,
01:04:09 je ne vais pas dire le mot ici,
01:04:11 mais des insultes homophobes pendant toute sa carrière,
01:04:13 sur toutes les stades d'Espagne.
01:04:15 Donc oui, c'est un problème.
01:04:17 C'est paradoxal, l'Espagne, parce que
01:04:19 d'un côté, par exemple, ils sont très progressistes
01:04:21 et très avant-gardistes, même sur la violence
01:04:23 faite aux femmes.
01:04:25 Sur le congé paternité, je crois,
01:04:27 qui est plus long. Le mariage pour tous a été
01:04:29 approuvé en Espagne bien avant la France. Dans ce pays
01:04:31 ultra-catholique, très fervent
01:04:33 encore, il y a plus
01:04:35 de pratiquants, je pense. - Et plus de culture
01:04:37 catholique qu'en Espagne, qu'en France.
01:04:39 - Bien sûr. Et donc, il y a des paradoxes.
01:04:41 Alors, on peut peut-être voir un extrait
01:04:43 de ce
01:04:45 documentaire. Ça se passe dans un centre
01:04:47 de formation, et vous avez
01:04:49 Wissem Belghassem
01:04:51 qui parle avec un jeune
01:04:53 qui, effectivement,
01:04:55 n'a pas envie, lui dit-il, de
01:04:57 croiser un homosexuel.
01:04:59 - En fait, le problème,
01:05:01 Monsieur, c'est que tous les mercredis,
01:05:03 quand il y a une personne qui vient,
01:05:05 ils nous disent "parlez, ce que vous venez de nous dire",
01:05:07 mais nous, on n'a jamais rien fait, on n'a jamais tapé
01:05:09 d'homosexuel, on n'a rien fait. Justement, on les calcule pas.
01:05:11 On n'a jamais tenu de propos
01:05:13 homophobes envers quelqu'un.
01:05:15 - Ouais. Mais...
01:05:17 C'est quoi ton prénom, pardon ? - Adem.
01:05:19 - Adem, tu vois, en fait, ce que t'es en train de dire, là,
01:05:21 c'est le même discours que les gens racistes
01:05:23 en France. Moi, j'ai aucun problème
01:05:25 avec les Arabes, mais je les veux pas là, tant qu'ils me calculent
01:05:27 pas, je les veux pas à côté de moi. - Moi, c'est
01:05:29 pas ma culture, toi, je traine pas avec eux, c'est tout.
01:05:31 - Non, mais, on est en France,
01:05:33 être homophobe,
01:05:35 c'est pas un choix. C'est
01:05:37 un délit, c'est puni par la loi.
01:05:39 - Je suis pas homophobe, moi. - Ben,
01:05:41 si tu dis à quelqu'un
01:05:43 "je ne veux pas te parler
01:05:45 parce que t'es homo", peut-être que tu t'en rends
01:05:47 pas compte, mais ça, c'est être homophobe.
01:05:49 - Les moins sans, cet enfant, ce jeune
01:05:51 adolescent, dit "c'est pas ma culture".
01:05:53 - Ouais, comme si c'était une question de culture.
01:05:55 - Il le prononce, il le dit
01:05:57 comme ça. - Oui, il le dit, "c'est pas ma culture".
01:05:59 - Non, c'est
01:06:01 terrifiant, ces mots, je les calcule
01:06:03 plein, en fait, ils n'existent pas pour moi.
01:06:05 Alors qu'il y a exactement
01:06:07 le même pourcentage d'homosexuels
01:06:09 dans le football que dans la société, enfin,
01:06:11 vous dire, c'est... Voilà.
01:06:13 Sauf que, pour beaucoup, en France, en Espagne,
01:06:15 j'ai parlé avec
01:06:17 beaucoup de joueurs, il fallait surtout pas que ça se sache.
01:06:19 Parce qu'ils avaient
01:06:21 peur de ne pas pouvoir faire carrière
01:06:23 si leur homosexualité était connue.
01:06:25 - La mère de Wissem Belgacem
01:06:27 témoigne également
01:06:29 dans ce documentaire et ce qu'elle
01:06:31 dit, évidemment, est glaçant.
01:06:33 - Elle dit "maman, voilà,
01:06:35 je préfère
01:06:37 les garçons aux filles".
01:06:39 "Non", j'ai dit, "Wissem,
01:06:49 Wissem, non".
01:06:51 Je lui dis "oui,
01:06:53 non, Wissem, non,
01:06:55 j'accepte pas.
01:06:57 J'accepte pas, Wissem, j'accepte pas,
01:06:59 j'accepte pas". Je voyais le monde
01:07:01 s'écrouler autour de moi.
01:07:03 Je dis
01:07:05 "qu'est-ce que c'est?
01:07:07 Mon Dieu, Dieu m'a donné un garçon,
01:07:09 après, il voulait me punir.
01:07:11 Ah, j'ai pris une punition, ça.
01:07:13 C'est une punition pour moi. Je suis rentrée
01:07:15 dans tous mes états et je l'ai mis dehors".
01:07:17 - Terrible.
01:07:19 - Très vrai. - Le chemin qu'il y a encore
01:07:21 à parcourir pour faire évoluer
01:07:23 les mentalités qui ont beaucoup évolué.
01:07:25 - Elle a évolué, sa mère.
01:07:27 Il raconte qu'ils ne se sont pas
01:07:29 parlés pendant deux ans.
01:07:31 Et qu'elle a fini par comprendre
01:07:33 et qu'elle témoigne aujourd'hui.
01:07:35 Mais c'était dur.
01:07:37 - Ça fait combien de temps que vous êtes revenu en France?
01:07:39 - Bientôt deux ans. - Vous êtes resté combien de temps
01:07:41 en Espagne? - Près de trente ans.
01:07:43 - Comment vous trouvez la France?
01:07:45 - Tendu.
01:07:47 C'est-à-dire que je vivais
01:07:49 à Madrid. C'est un grand pays d'Espagne.
01:07:51 Il y a 45 millions d'habitants ou 48 millions d'habitants.
01:07:53 Il y a des problèmes sociaux
01:07:55 très forts, etc.
01:07:57 Mais ce qui m'a le plus surpris,
01:07:59 et c'est vrai que depuis l'Espagne,
01:08:01 j'idéalisais un peu mon pays, la France.
01:08:03 Je continue à penser que c'est le meilleur
01:08:05 pays du monde. Mais ce que
01:08:07 je sens, c'est une nervosité au quotidien,
01:08:09 une tension, une haine
01:08:11 que je ne sentais pas au quotidien
01:08:13 à Madrid. Et c'est ce qui me choque
01:08:15 le plus, en fait. C'est que la moindre
01:08:17 petite chose,
01:08:19 la réaction de l'autre va être
01:08:21 hostile pour ne pas dire violente.
01:08:23 En Espagne, tu bouscules
01:08:25 quelqu'un, on va se sourire. Ici,
01:08:27 tu bouscules quelqu'un, tu as l'impression qu'il va te taper.
01:08:29 - C'est un crampon. - Oui, c'est ça.
01:08:31 C'est le fait que je sens une société à cran
01:08:33 et prête à s'énerver
01:08:35 sur des riens.
01:08:37 C'est ce qui m'a le plus surpris.
01:08:39 - Il y a des gens qui ont envie d'en découdre.
01:08:41 - Oui. - Aujourd'hui. C'est incontestable.
01:08:43 Donc on va parler de votre roman
01:08:45 et qui est aussi un peu un récit. Simplement, deux, trois
01:08:47 petites choses de football. Messi, je disais tout à l'heure,
01:08:49 je me suis un peu moqué de lui. On va
01:08:51 le réécouter, Messi. Messi qui pleure
01:08:53 et qui dit qu'il n'a pas été à Paris alors qu'il a une vie
01:08:55 d'ultra privilégié. - Il n'a pas été heureux.
01:08:57 - Il n'a pas été heureux, vous vous rendez compte.
01:08:59 Franchement. - Il n'a pas été bien
01:09:01 intégré dans le club. - Jean ne fait pas
01:09:03 le bonheur. - Franchement, écoutez,
01:09:05 je vais vous dire, il y a des
01:09:07 gens, me semble-t-il,
01:09:09 c'est un rapport à soi-même, qui n'ont pas le droit de se plaindre.
01:09:11 Même si ça ne va pas, ils n'ont pas le droit de se plaindre.
01:09:13 C'est comme si nous, on venait à la télévision
01:09:15 ici, avec la chance que nous avons de traverser
01:09:17 la vie dans les métiers que nous faisons,
01:09:19 en se plaignant. - Oui, oui, je suis d'accord.
01:09:21 - Quand les gens te disent "tu travailles, tu travailles", je dis
01:09:23 "non, voilà, on a du plaisir, on a
01:09:25 cette chance, etc. C'est une passion, tout le monde
01:09:27 ne fait pas..." - Oui, oui, c'est raison.
01:09:29 - Donc je trouve qu'il y a des gens qui n'ont pas le droit de se plaindre. Écoutez Messi.
01:09:31 - Ce sont deux
01:09:35 années pendant lesquelles je n'ai pas été
01:09:37 heureux. Je n'ai pas profité.
01:09:39 Et cela a affecté ma vie de famille.
01:09:41 J'ai manqué beaucoup de choses dans la vie
01:09:43 de mes enfants à l'école.
01:09:45 À Barcelone,
01:09:47 j'allais les chercher à l'école. Ici, je le faisais
01:09:49 beaucoup moins.
01:09:51 Je partageais aussi
01:09:53 moins d'activités avec eux.
01:09:55 C'est aussi la raison pour laquelle
01:09:59 j'ai pris cette décision.
01:10:01 Pour me "reconnecter", entre guillemets.
01:10:03 Avec ma famille, avec
01:10:05 mes enfants, et pour profiter du quotidien.
01:10:07 - Il a signé
01:10:09 à Miami alors que les fans
01:10:11 rêvaient qu'il revienne à Barcelone.
01:10:13 Vous l'avez interrogé, j'imagine, en Espagne.
01:10:15 - Oui, je l'ai bien rencontré.
01:10:17 Moi, j'avais donné l'info sur RMC il y a 5 ans,
01:10:19 qu'il discutait avec David Beckham.
01:10:21 Quand David Beckham a créé l'Inter Miami,
01:10:23 une franchise du
01:10:25 championnat, la MLS,
01:10:27 le championnat de football à Bague, qui s'appelle le soccer aux Etats-Unis.
01:10:29 C'est un plan prévu depuis très longtemps.
01:10:31 Il a monté un trust aux Etats-Unis
01:10:33 qui réunit tous ses intérêts financiers.
01:10:35 Il fallait qu'il attende
01:10:37 un certain nombre d'années avant que ce trust
01:10:39 soit effectif et qu'il puisse payer un minimum d'impôts.
01:10:41 - Je suis à cœur avec vous, mais là,
01:10:43 les mots de Messi, ça vous choque ?
01:10:45 - Bien sûr que ça me choque, bien entendu, mais c'est totalement ridicule.
01:10:47 En fait, il est venu à Paris
01:10:49 parce qu'il devait gagner du temps pour aller à l'Inter Miami.
01:10:51 C'est un ridicule
01:10:53 absolu.
01:10:55 Je pense que ça dessert son image.
01:10:57 Parce qu'en Espagne,
01:10:59 on garde en Espagne une admiration pour la France
01:11:01 et pour Paris, pour beaucoup de gens.
01:11:03 Et pour Paris, c'est le rêve.
01:11:05 Donc Messi, dire à des Espagnols "je n'ai pas été le roi de Paris",
01:11:07 les gens ne l'ont pas cru.
01:11:09 - Zidane, que vous avez bien connu,
01:11:11 que vous avez interrogé.
01:11:13 - Son biographe.
01:11:15 - Zidane a été interrogé hier.
01:11:17 Il représentait la Fondation ELA.
01:11:19 Il a rencontré des jeunes gens.
01:11:21 Et puis, il y a un petit enfant qui lui a posé une question.
01:11:23 Peut-être qu'il n'imaginait pas.
01:11:25 Vous voyez cette séquence ?
01:11:27 - Juste pour vous demander,
01:11:29 quel est votre projet professionnel dans les prochains mois ?
01:11:31 - Je ne sais pas.
01:11:33 - Vas-y, Capitaine !
01:11:35 - Jusqu'au bout de la question.
01:11:39 Et si vous allez entraîner une équipe,
01:11:41 et si vous en entraînez une,
01:11:43 laquelle ?
01:11:45 - Tu travailles pour quel journal ?
01:11:59 - Pour le journal d'ELA, c'est ça.
01:12:01 - C'est ça.
01:12:03 - Ecoute, là, en fait, tu me surprend avec ta question.
01:12:05 Parce que c'est faire de rien que prévu.
01:12:09 Faire avec Flo, on le veut.
01:12:11 Mais moi, j'ai pour le moment rien prévu.
01:12:13 - Non, mais on va entraîner, justement.
01:12:15 Je pense qu'il va entraîner l'équipe d'ELA.
01:12:17 C'est ce qu'il est d'ailleurs en train de faire.
01:12:19 - Le charme et la douceur de Zidane
01:12:21 qui est un vrai gentil.
01:12:23 Et les journalistes le savent.
01:12:25 Parce que c'était quelqu'un qui aidait parfois les journalistes.
01:12:27 C'est 3h du matin,
01:12:29 t'es dans un hall d'aéroport,
01:12:31 l'avion de l'équipe de France va repartir,
01:12:33 tu lui demandes de faire une interview, de se mettre un peu à l'écart.
01:12:35 Et il le fait gentiment.
01:12:37 Il y a quelque chose chez lui.
01:12:39 Et puis l'homme qu'il est, il parle très très peu
01:12:41 parce qu'il sait que chaque mot qui sort de sa bouche
01:12:43 a un écho
01:12:45 très important. Donc il est économe
01:12:47 de ses paroles.
01:12:49 C'est vraiment quelqu'un
01:12:51 qu'on aime.
01:12:53 - Oui, moi j'ai passé quasiment 20 ans au quotidien avec lui à Madrid.
01:12:55 Donc nous avons gardé des relations
01:12:57 très sympathiques.
01:12:59 On se parle régulièrement.
01:13:01 - Bon, est-ce qu'il va entraîner Marseille par exemple ?
01:13:03 Non, Marseille n'est pas une équipe pour lui.
01:13:05 - Il faudra qu'on le reproche en fait.
01:13:07 Le problème de Zizou, c'est qu'il a commencé avec la plus grande équipe
01:13:09 de l'histoire du football.
01:13:11 Qui n'est pas le FC Nantes, mon club,
01:13:13 ni le FC Nantes, on est juste derrière nous.
01:13:15 C'est le Real Madrid.
01:13:17 Donc il ne peut pas entraîner des joueurs dans le Real.
01:13:19 - Il peut aller à la Juve aujourd'hui ?
01:13:21 - Alors oui, ça pourrait aller à la Juve.
01:13:23 - Et à mon avis, il va revenir au Real un jour ?
01:13:25 - Sûrement, oui.
01:13:27 - Ancelotti va refaire une année ?
01:13:29 - Oui.
01:13:31 - Mais à Marseille, hélas pour le public français...
01:13:33 - Alors si un gros projet à Marseille, avec des investisseurs
01:13:35 pour avoir une équipe type PSG avec beaucoup d'argent,
01:13:37 pourquoi pas un jour ? C'est sa ville.
01:13:39 - La Juve, l'entraîneur a re-signé.
01:13:41 "Vous êtes venu nous voir un jour, j'ai été heureux."
01:13:43 "Un jour, j'ai été heureux."
01:13:45 "Et ce n'est que 20 ans plus tard que je m'en suis rendu compte."
01:13:47 "Comme ça, subrepticement, rentrant à pied dans le 15e arrondissement de Paris,
01:13:49 en ouvrant la porte de l'appartement
01:13:51 qui était le mien depuis quelques mois,
01:13:53 c'est au moment d'attraper le journal
01:13:55 et de m'asseoir sur le canapé de velours gris
01:13:57 que l'évidence de ce bonheur enfoui a éclaté."
01:13:59 "Un jour, j'ai été heureux."
01:14:01 "Et je ne le savais pas."
01:14:03 "Deux décennies durant,
01:14:05 j'avais croupi dans l'ignorance
01:14:07 et la révélation se faisait au plus profond de moi
01:14:09 d'une volée sans signe avant-coureur."
01:14:11 On dirait une révélation, c'est étonnant ?
01:14:13 - Je suis une personne très croyante, très mystique.
01:14:15 Et oui, oui, ça a été une révélation.
01:14:17 C'est une révélation.
01:14:19 Oui, ça a été une révélation.
01:14:21 C'était le jour de Pâques 2022,
01:14:23 en rentrant chez moi à pied
01:14:25 depuis la basique Saint-Claude-Île
01:14:27 qui m'apparois ce matin dans le 7e arrondissement.
01:14:29 Et j'ai eu une révélation de bonheur,
01:14:31 comme parfois on peut avoir une révélation de foi,
01:14:33 ou une idée géniale quand on est un chercheur.
01:14:35 Moi, je me suis rendu compte
01:14:37 que j'avais été heureux.
01:14:39 - Vous étiez heureux quand ?
01:14:41 - 20 ans auparavant,
01:14:43 en me réveillant à Brooklyn,
01:14:45 d'où la couverture de ce livre
01:14:47 avec une image très célèbre de Brooklyn.
01:14:49 Et voilà.
01:14:51 - Parce que c'est la rencontre avec Alison.
01:14:53 - Avec Alison.
01:14:55 Après, c'est un roman,
01:14:57 c'est une fiction,
01:14:59 mais celle-ci a vraiment existé.
01:15:01 Ce moment de bonheur il y a 20 ans a vraiment existé.
01:15:03 Et ce moment de bonheur il y a un an a vraiment existé.
01:15:05 Et ça m'a ramené à cette explosion de bonheur.
01:15:07 Mais alors, c'est un roman d'amour,
01:15:09 qui est idéal pour l'été, bien entendu,
01:15:11 mais c'est aussi une vraie réflexion sur le bonheur.
01:15:13 Qu'est-ce que le bonheur ?
01:15:15 Et ce que je dis en filigrane,
01:15:17 et un peu plus qu'en filigrane dans ce roman,
01:15:19 c'est que je pense que le bonheur réside
01:15:21 dans notre capacité à le reconnaître.
01:15:23 Parce que souvent on vit des moments de bonheur,
01:15:25 mais on court et on s'en rend pas compte.
01:15:27 Et on passe parfois à côté de choses.
01:15:29 - Dans un film de Lelouch, il dit
01:15:31 "Le bonheur, c'est quand les emmerdes s'arrêtent".
01:15:33 - Alors vous savez,
01:15:35 j'aime beaucoup ça,
01:15:37 la définition d'un intellectuel espagnol,
01:15:39 qui est décédé il y a quelques années,
01:15:41 qui s'appelle Edouard Pouncet, un catalan,
01:15:43 qui s'est rencontré un jour, c'est un grand intellectuel.
01:15:45 On lui avait demandé sa définition du bonheur,
01:15:47 il lui avait dit "Le bonheur, c'est l'absence de peur".
01:15:49 Et je trouve cette définition très belle.
01:15:51 - C'est quoi le bonheur, Gérard ?
01:15:53 - Oui, c'est ça, c'est l'absence de...
01:15:55 Oui, c'est se réveiller sans avoir peur de quelque chose,
01:15:57 c'est très bien comme...
01:15:59 - Alors, évidemment, il y a
01:16:01 quelques passages un peu coquins.
01:16:03 - Oui.
01:16:05 - "Alison me prit la main, m'emmena dans sa chambre
01:16:07 et me chuchota "Aime-moi".
01:16:09 J'aimais cette injonction qui faisait glisser nos vêtements légers,
01:16:11 le lin naturellement froissé de ma chemise,
01:16:13 le coton égyptien de sa robe
01:16:15 et les matières mêlées de nos étoffes intimes.
01:16:17 Cette nudité soudaine réclamait
01:16:19 l'étreinte suprême.
01:16:21 La jeune femme au petit sein la retarda
01:16:23 quelques secondes pour mettre en marche la musique.
01:16:25 Ma bouche prit le chemin, descendant
01:16:27 depuis son front, s'attarda
01:16:29 sur ses lèvres un bon moment, passa rapidement
01:16:31 sur son menton, fit le tour de son cou
01:16:33 et de ses tétons dressés, parcourut
01:16:35 son ventre, avant de s'installer
01:16:37 entre ses jambes ouvertes.
01:16:39 "Prenez et mangez-en tous,
01:16:41 ceci est mon corps livré pour vous."
01:16:43 - Ah...
01:16:45 - Ça va ? - Oui.
01:16:47 C'est charmel.
01:16:49 C'est charmel.
01:16:51 Mais le culte de la chair,
01:16:53 c'est très chrétien.
01:16:55 - Vous, ça ? - Bien sûr, enfin oui.
01:16:57 Il y a quelque chose de...
01:16:59 Moi, je l'ai dit, je vais à la messe tous les dimanches,
01:17:01 je prie tous les jours, je l'évangile tous les jours
01:17:03 et j'en ai parlé à un ami prêtre.
01:17:05 Le père Clément,
01:17:07 qui est prêtre à Nantes, d'ailleurs,
01:17:09 qui est un vieil auditeur,
01:17:11 à moi, et on est devenus copains,
01:17:13 et je lui ai lu.
01:17:15 Je lui ai dit "Est-ce que c'est blasphématoire ?"
01:17:17 et il m'a dit que non.
01:17:19 Donc voilà.
01:17:21 Donc mon directeur de conscience m'a donné son veto,
01:17:23 donc j'espère, Pascal, que vous n'allez pas...
01:17:25 - Ah non, mais attendez, je suis...
01:17:27 - Mais quand on parle d'amour,
01:17:29 quand on fait un roman d'amour,
01:17:31 oui, il y a des scènes,
01:17:33 alors il y a très peu,
01:17:35 il y a des scènes d'intimité,
01:17:37 mais c'est tout à fait logique.
01:17:39 - Ça a l'air meilleur qu'au Bruno Le Maire.
01:17:41 - Alors, c'est ce qu'on me dit.
01:17:43 C'est moins cru, c'est peut-être plus élégant
01:17:45 dans la description.
01:17:47 - Mais alors, cette allison, ce qui est drôle,
01:17:49 c'est que, bon, évidemment...
01:17:51 Pourquoi vous vous quittez ?
01:17:53 - Ah, ben, il faut lire le livre.
01:17:55 - Ah oui, mais... - Ben oui.
01:17:57 - Je l'ai lu, mais pourquoi...
01:17:59 - Parce que les hommes
01:18:01 prennent peur quand il y a peut-être
01:18:03 des choses qui... Les hommes ont peur de l'engagement,
01:18:05 parce que... - Ben certains, pas tous.
01:18:07 - Oui, ben oui, en tout cas, le personnage en question...
01:18:09 - Par exemple, M. Guybert, lui,
01:18:11 il a pas peur de l'engagement, je peux dire les choses ou pas ?
01:18:13 - Oui, vous pouvez le dire.
01:18:15 - Il se marie. - Ah bon ?
01:18:17 - Votre frère Jean-Luc se marie...
01:18:19 - Je me suis fait un bonheur,
01:18:21 on a pas démarré. - Il se marie le 8 juillet
01:18:23 pour la 7e fois. - Ah oui ?
01:18:25 - Non, je...
01:18:27 Il se remarie, il devrait dire, donc il a pas peur de l'engagement.
01:18:29 D'ailleurs, c'est admirable,
01:18:31 il a rencontré
01:18:33 une jeune femme, il s'est engagé...
01:18:35 - C'est merveilleux. - Cette jeune femme
01:18:37 a des enfants nombreux, et aujourd'hui,
01:18:39 vous êtes combien dans...
01:18:41 - Je ne sais plus. - Il y a 4, 5 enfants,
01:18:43 et il s'est engagé, il y a des gens qui s'engagent.
01:18:45 - Mais est-ce qu'on confond pas
01:18:47 la passion et le bonheur ? C'est pas la même chose.
01:18:49 - Ah non, non, non. Et là, dans le livre,
01:18:51 je ne confonds pas. - Ça, je me confonds bien,
01:18:53 vous faites la passion, vous faites pas le bonheur. - C'était un amour réel,
01:18:55 mais c'était pas une passion.
01:18:57 Non, parce que la passion,
01:18:59 en général, c'est rapide, ça brûle et puis ça disparaît.
01:19:01 Là, ça a duré quand même sur deux... - Duré sur deux, oui.
01:19:03 - Duré sur trois ans. - Rapide, ça a duré.
01:19:05 De trois ans, la passion. - Ah non, en plus.
01:19:07 - Avec BD, ça dure... - La passion... - Non, non.
01:19:09 - La passion peut durer
01:19:11 beaucoup plus d'années. - Oui, c'est vrai.
01:19:13 On a la passion de l'info, notamment,
01:19:15 grâce à Audrey Bertheau, qui nous rapporte
01:19:17 les infos, il est 10h31.
01:19:19 [Musique]
01:19:21 - À Valence,
01:19:23 les cours ont pu reprendre ce matin,
01:19:25 des CRS sont déployés pour sécuriser
01:19:27 tout le secteur autour de deux écoles,
01:19:29 deux écoles qui ont en effet été
01:19:31 fermées après que des parents d'élèves
01:19:33 aient été menacés par des individus.
01:19:35 Le personnel de l'école avait exercé
01:19:37 son droit de retrait. Le trafic de cigarettes
01:19:39 est en plein essor en France depuis quelques années.
01:19:41 Face à cela, le gouvernement a lancé l'opération
01:19:43 Colbert, une opération pour lutter
01:19:45 contre ce trafic. Gabriel Attal
01:19:47 dresse un premier bilan ce matin.
01:19:49 L'année dernière, la lutte contre la contrebande
01:19:51 et la contrefaçon de ces produits s'est traduite
01:19:53 par un nouveau record de saisie.
01:19:55 - Et puis regardez cette image, un funambule a traversé
01:19:57 le port de La Rochelle, il est à 50 m de haut.
01:19:59 Cet exploit a été réalisé
01:20:01 par Nathan Paulin, un français détenteur
01:20:03 de plusieurs records du monde.
01:20:05 L'année dernière, il avait réalisé la même
01:20:07 performance, mais au-dessus de la baie du Mont-Saint-Michel.
01:20:09 5 000 personnes étaient présentes hier
01:20:11 pour profiter du spectacle.
01:20:13 [Musique]
01:20:17 - Un enfant a été enlevé.
01:20:19 Ceci est une alerte enlèvement
01:20:21 du ministère de la Justice.
01:20:23 [Musique]
01:20:27 N'agissez pas seul.
01:20:29 Si et seulement si vous disposez d'informations
01:20:31 permettant de le retrouver,
01:20:33 composez le numéro de téléphone qui s'affiche
01:20:35 sur votre écran.
01:20:37 Votre mobilisation est essentielle.
01:20:39 La survie d'un enfant en dépend.
01:20:41 [Musique]
01:20:57 - Le bonheur, c'est le repos
01:20:59 dans l'inquiétude, disait André Moroy.
01:21:01 Et c'est Jean-Pierre Vercigny,
01:21:03 Campinky, qui me fait passer ce message.
01:21:05 Lui, qui doit être en Corse,
01:21:07 comme notre ami Marine Lançon,
01:21:09 qu'on salue d'ailleurs,
01:21:11 car je disais hier qu'elle était partie
01:21:13 pour la Corse.
01:21:15 Je reçois des messages parce qu'elle a 11 ans de passion.
01:21:17 Elle se renouvelle tous les matins.
01:21:19 Elle me dit, Xavier Couture, manifestement,
01:21:21 qu'il y a des messages à passer à son épouse.
01:21:23 [Rires]
01:21:25 Je peux dire.
01:21:27 Voilà. Donc je le salue.
01:21:29 - Magnifique.
01:21:31 - Et puis, à la fin, Alison
01:21:33 nous l'a retrouvée, alors on ne va pas tout dévoiler, bien sûr.
01:21:35 Mais c'est...
01:21:37 C'est la voie unique d'elle. Elle est celle qui rattrape
01:21:39 toutes les autres. La voix de Sola, l'héros,
01:21:41 belle du Seigneur, parle aujourd'hui
01:21:43 dans ma tête, avec les années, les rides
01:21:45 et les déchirures, fruit de ses rencontres féminines,
01:21:47 parfois intenses, parfois belles, souvent illusoires,
01:21:49 régulièrement dérisoires. J'ai saisi
01:21:51 qu'Alison, à ce moment, m'avait guéri
01:21:53 avant d'avoir Mal.
01:21:55 Elle avait rattrapé toutes les autres,
01:21:57 celle d'avant et celle que Madrid et parfois Paris
01:21:59 s'aimeraient un jour sur mon chemin
01:22:01 d'éternel célibataire. Vous êtes célibataire ?
01:22:03 - Eh oui.
01:22:05 - Est-ce que vous ne vous engagez pas ?
01:22:07 Est-ce que vous avez peur ? - La vie ?
01:22:09 J'ai eu plein d'histoires et tout, mais voilà, c'est la vie.
01:22:11 Il faut accepter ce que la vie donne.
01:22:13 - D'ailleurs,
01:22:15 on n'a pas le choix, vraiment.
01:22:17 - Le bonheur, il est aussi dans l'acceptation
01:22:19 de son destin. - Oui, et puis on ne décide pas
01:22:21 toujours, on ne peut pas forcément venir.
01:22:23 - Est-ce qu'on décide soi-même ? Quelle marge
01:22:25 de manœuvre avons-nous sur notre vie ?
01:22:27 - Je sais dire, tu vois... - Moi, je vais décider
01:22:29 qu'il est l'heure. Mon Seigneur.
01:22:31 - On peut avoir des destins assez différents.
01:22:33 - J'espère être habitué au mariage.
01:22:35 - Non, non, mais on va discuter.
01:22:37 - Non, mais c'est
01:22:39 vraiment intéressant. Qu'est-ce que le bonheur ?
01:22:41 C'est ça qui est intéressant, d'avoir des
01:22:43 discussions sur l'essentiel.
01:22:45 - Je pense vraiment, oui.
01:22:47 - Dans cette émission. Bon, Gérard,
01:22:49 vous étiez en pleine forme et on va vous applaudir.
01:22:51 - Merci.
01:22:53 - Ne remettez plus jamais de cravate.
01:22:55 - C'est ça. - Franchement, là, vous étiez au top.
01:22:57 Mais vous ne partez pas en vacances, là. Vous êtes là la semaine prochaine,
01:22:59 encore ? - Je suis encore là la semaine prochaine.
01:23:01 - Vous allez aux États-Unis bientôt ? - Oui.
01:23:03 - Vous partez quand pour les États-Unis ? - Si vous voulez tout savoir,
01:23:05 le 19. - Le 19 juin.
01:23:07 - Comme dans mon roman. - Le 19 juin.
01:23:09 - Je ne vais pas ennuyer. - Audrey Messirach a été
01:23:11 à la réalisation, Philippe était à la vision,
01:23:13 Mathis était au son. Merci à Samuel Vassna, qui était
01:23:15 donc là ce matin. Merci à Florian Doré.
01:23:17 Toutes les émissions sont à retrouver sur cnews.fr.
01:23:19 Et puis c'est un plaisir
01:23:21 d'être avec vous tous le matin,
01:23:23 et puis avoir des jeunes journalistes brillants comme
01:23:25 Florian, et puis des plus
01:23:27 anciens comme Gérard.
01:23:29 Donc c'est cela que nous aimons, et ces rencontres
01:23:31 le matin. Merci Jean-Marc Morandini,
01:23:33 et à ce soir.
01:23:35 [Bruit de clavier]