Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros
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00:00:00 Bonjour à tous et bienvenue ce matin sur Europe 1 de 9h à 9h30 en cette journée si particulière
00:00:06 et sur CNew jusqu'à 10h30.
00:00:08 À 80 ans de distance, personne ne peut écouter ce chant des partisans repris hier par des
00:00:19 collégiens de France sans penser à ses parents, à ses grands-parents, à ses aïeux, à ses
00:00:29 français d'hier qui ont connu ce jour béni d'ici juin 1944.
00:00:35 Depuis trois jours j'entends ces vétérans qui parlent des plages de Normandie et à
00:00:40 chaque fois comme vous je suis saisi par une émotion qui vient de loin et nous rappelle
00:00:46 que si les ricains n'étaient pas là nous serions tous en Germanie.
00:00:49 Pour la dernière fois sans doute qu'on célèbre l'anniversaire du débarquement
00:00:54 durant une année qui finit par quatre, ces vétérans racontent l'histoire de France.
00:01:00 Le courage, l'engagement, l'honneur, toutes ces valeurs que les temps de sérénité oublient
00:01:09 mais que les moments de guerre ravivent.
00:01:12 Donner sa vie pour la liberté, sacrifier son existence pour la paix, ils avaient 20
00:01:18 ans, ils avaient peur mais ils bravaient leur effroi au nom d'un idéal comme Achille
00:01:26 Muller au premier plan ici à côté d'Emmanuel Macron.
00:01:31 Je ne me lâche jamais d'entendre ces mots qui font monter les larmes.
00:01:35 Amis, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ? Comme j'aime écouter
00:01:41 parmi les deux plus beaux vers de la langue française à une époque où la poésie
00:01:47 et Paul Verlaine étaient si présents dans le cœur du peuple que ces mots annonçaient
00:01:52 la plus grande opération militaire de tous les temps, les sanglots longs des violons
00:01:58 de l'automne blessent mon cœur d'une langueur monotone.
00:02:03 Ici chacun sait ce qu'il veut, ce qu'il fait quand il va le faire.
00:02:22 Bonjour Pascal, bonjour à tous.
00:02:24 Aujourd'hui, nous célébrons le 80e anniversaire du débarquement en Normandie.
00:02:28 Les cérémonies sont à suivre toute la journée sur CNews et Europe 1.
00:02:32 Une vingtaine de chefs d'État participeront à ces commémorations.
00:02:35 Emmanuel Macron évidemment, mais aussi Joe Biden, Leroy Charles III et Volodymyr Zelensky.
00:02:40 L'immigration est le deuxième enjeu prioritaire des Français pour les élections européennes.
00:02:46 C'est ce que révèle notre dernier sondage CSA pour CNews, Europe 1 et le JDD.
00:02:50 L'immigration qui gagne 7 points en un mois et arrive à 36%.
00:02:54 C'est 3 points de moins seulement que le pouvoir d'achat qui arrive en tête.
00:02:58 Et puis la situation en Nouvelle-Calédonie qui s'aggrave dans certains quartiers.
00:03:03 Les barrages sont toujours là.
00:03:04 Une opération est actuellement menée devant le tribunal de Nouméa
00:03:08 à l'appel de la présidente de la province sud de l'archipel, Sonia Bakkes,
00:03:12 qui était en direct sur CNews ce matin.
00:03:14 Elle dénonce l'inaction de la justice depuis les émeutes.
00:03:18 Ce qu'on est venu demander au tribunal, c'est qu'en fait, tout simplement,
00:03:21 il y a 8000 insurgés qui se sont manifestés depuis le début de ce conflit.
00:03:25 Et en fait, malheureusement, il n'y en a que 50 qui sont sous écrou.
00:03:27 Donc en fait, ces gens-là, on les retrouve tous les soirs encore sur les barrages,
00:03:31 avec des armes.
00:03:32 Et en fait, tant que la justice ne condamne pas d'une part cette masse d'insurgés,
00:03:37 tant que les commanditaires, qui encore une fois sont sans doute
00:03:40 les responsables des délits les plus graves, ne sont pas derrière les barreaux,
00:03:44 eh bien, on n'arrive pas à retourner au calme.
00:03:47 Voilà pour l'essentiel de l'information. C'est à vous, Pascal.
00:03:49 Merci, Chana Lusto.
00:03:50 Sarah Salman est avec nous ce matin, Sabrina Medjaber.
00:03:53 Philippe Bidjer devrait arriver dans une seconde, mais Paris est bloqué.
00:03:57 Olivier, quand je dis bloqué, embouteillé, congestionné.
00:04:02 Et Paris, allez, tout le monde nous appelle pour dire
00:04:06 "on ne peut plus avancer", mais tout cela n'est pas grave,
00:04:09 au regard de l'histoire.
00:04:10 Gautier Lebray est également avec nous ce matin,
00:04:13 Olivier Dardigolle, et puis Marc Menand.
00:04:15 C'est vrai qu'on peut réécouter d'ailleurs la musique des partisans,
00:04:22 le chant des partisans, et c'est jeune hier.
00:04:24 Achille Muller, qui est juste à côté, je l'ai eu tout à l'heure,
00:04:28 je l'ai eu pendant 20 minutes.
00:04:30 Il te prend les larmes.
00:04:31 C'est le dernier survivant des Français qui a débarqué.
00:04:38 Et il était là, vous l'avez vu tout à l'heure à côté du président Macron,
00:04:41 il est incroyablement vif d'esprit, il est drôle même,
00:04:45 il dit "je n'ai fait que mon devoir",
00:04:47 et il fait des conférences partout en France,
00:04:49 il va parler à ces jeunes gens,
00:04:51 et je vous assure, en écoutant cela hier,
00:04:54 c'est un des plus beaux moments sans doute,
00:04:56 qu'il y aura de ces cérémonies du débarquement,
00:05:00 et on l'a passé beaucoup hier soir,
00:05:01 on le repasse beaucoup ce matin, ce chant des partisans.
00:05:03 On est avec vous Marc Menand,
00:05:04 pour parler de ces Français, de ce Didet,
00:05:10 de cette journée en Normandie,
00:05:12 et des Français bien sûr.
00:05:14 J'ai débarqué le 6 juin 1944, commando de la France-Livre,
00:05:17 c'est l'histoire de Gwenaëlle Bolloré,
00:05:19 et c'est l'histoire de ce commando kiffeur,
00:05:22 un commando mythique, qui est composé de combien d'hommes ?
00:05:25 - 177 le jour du débarquement, le 6 juin.
00:05:29 - Et que vous allez nous raconter,
00:05:32 je salue évidemment nos amis d'Europe,
00:05:34 mais ceux qui sont sur CNews pourront voir des images
00:05:37 en même temps que vous parlez,
00:05:39 et puis on pourra même écouter la voix,
00:05:40 on pourrait même commencer par cela,
00:05:42 écouter la voix, le visage...
00:05:44 - On commence ou on termine ?
00:05:45 - De Gwenaëlle Bolloré, qui était donc présent
00:05:50 dans ce commando kiffeur, et qui rappelle
00:05:53 peut-être pourquoi nous sommes là aujourd'hui,
00:05:55 grâce à eux, nous sommes là aujourd'hui.
00:05:58 Je vous propose d'écouter Gwenaëlle Bolloré,
00:05:59 c'était en 1969, je crois,
00:06:02 et il racontait ce 6 juin 1944.
00:06:07 - C'est ici, il y a 25 ans,
00:06:09 que les commandos français ont débarqué.
00:06:11 - Vous étiez combien ?
00:06:12 - Nous étions 177.
00:06:14 - Vous veniez d'où ?
00:06:15 - De toutes les parties de la France,
00:06:16 mais il y avait à peu près la moitié de Breton.
00:06:18 - Vous avez quel âge ?
00:06:20 - 18 ans.
00:06:22 - Qu'est-ce que vous avez ressenti ?
00:06:24 - Eh bien, les impressions, quand nous avons échoué,
00:06:28 à vrai dire, nous avions des choses très importantes à faire,
00:06:30 et nous n'avions pas eu beaucoup d'émotions,
00:06:32 nous avions notre travail.
00:06:35 À tel point d'ailleurs, que quand nous sommes rentrés dans l'eau,
00:06:37 en descendant des barges, nous avions d'eau jusqu'à la poitrine,
00:06:40 et aucun de nous n'a eu le sentiment d'être mouillé.
00:06:42 Pourtant, nous sommes restés avec ces costumes-là
00:06:44 pendant plusieurs jours.
00:06:45 La véritable impression très émouvante,
00:06:49 c'est quand la flotte est arrivée,
00:06:51 nous étions à fond de cal,
00:06:52 et au petit jour, on nous a fait monter sur le pont,
00:06:55 il y avait un silence absolu,
00:06:57 et alors là, nous avons vu à l'horizon la terre de France.
00:07:01 Et ça, ça a été pour nous tous vraiment quelque chose de très poignant.
00:07:04 - Ce qui est toujours saisissant, quand ces hommes racontent,
00:07:07 ils ont fait l'histoire et ils disent,
00:07:10 nous ne nous en ayons peut-être pas compte,
00:07:12 nous n'avons fait que notre devoir.
00:07:14 Et Achille Muller, qu'on entendra tout à l'heure,
00:07:17 la première chose qu'il a faite,
00:07:20 quand il est allé sur le sol de France,
00:07:22 il était dans sa Jeep,
00:07:25 il est descendu, il a embrassé.
00:07:27 Il a embrassé le sol de France.
00:07:29 Et c'est ce qu'il racontait tout à l'heure.
00:07:30 - Mais je crois que chez ces gens-là,
00:07:34 il y avait une sorte de fougue,
00:07:37 le désir d'une libération.
00:07:40 Dans le cas de Gwenaël Bolloré,
00:07:43 ce qui est bouleversant,
00:07:45 c'est que dès l'âge de 14 ans,
00:07:48 dans le petit village d'Audey,
00:07:50 qui est à côté de Quimper,
00:07:52 quand il a vu les Allemands,
00:07:53 il n'était que quelques-uns,
00:07:55 sans parer de la ville,
00:07:56 sans qu'il y ait la moindre résistance.
00:07:59 Il a été offusqué.
00:08:01 Ça ne correspondait pas à ses valeurs.
00:08:03 Ça ne correspondait pas au sens de l'honneur
00:08:06 qu'il avait toujours animé,
00:08:08 à ce qu'il avait entendu de sa famille,
00:08:11 de ce qui s'était passé durant la guerre de 14.
00:08:14 Comment ça, on avait gagné la liberté
00:08:16 et on la laissait comme ça ?
00:08:17 Vous échappez, ce n'était pas possible.
00:08:19 14 ans.
00:08:21 Il regagne le collège à Paris
00:08:24 et là, il n'y a qu'une obsession.
00:08:26 Comment ? Comment ?
00:08:27 Entrer dans la résistance.
00:08:30 Alors, il fuit,
00:08:31 mais il y a une suspicion légitime.
00:08:34 Ceux qui sont dans la clandestinité
00:08:36 n'acceptent pas de parler aussi facilement.
00:08:40 Ils passent des uns aux autres.
00:08:41 Et puis, il y a son cousin.
00:08:43 Ils seront deux Bolloré
00:08:44 qui débarqueront le 6 juin 1944.
00:08:48 Son cousin, il arrive d'Afrique du Nord.
00:08:50 Il était déjà dans l'armée.
00:08:52 Il s'est évadé.
00:08:54 Et il lui dit, mais comment entrer
00:08:55 en contact avec les résistants ?
00:08:57 Il y a un contact qui s'effectue
00:08:59 et c'est ainsi qu'il pourra envisager
00:09:02 de gagner Londres.
00:09:04 Reste qu'il manque, il manque quoi ?
00:09:06 Eh bien, le bateau pour gagner
00:09:10 les côtes anglaises,
00:09:11 car il y en a bien quelques-uns
00:09:13 qui sont programmés,
00:09:13 mais ils sont déjà complets.
00:09:15 Alors, il demande,
00:09:19 c'est un garçon qui a la chance
00:09:20 d'avoir un cheval personnel
00:09:22 pour ses loisirs.
00:09:23 Il demande à l'un des gardes
00:09:26 de la propriété de vendre son cheval
00:09:29 pour acheter un bateau.
00:09:31 Et ce bateau s'appelle Siltmord.
00:09:34 C'est une sorte de barcasse,
00:09:36 quelque chose qui est en décrépitude
00:09:40 qu'il fait réparer.
00:09:41 Et les voilà qui partent à neuf à Londres.
00:09:45 Ils sont placés en observation.
00:09:50 Serait-ce des fantaisies ?
00:09:52 Non, ce sont des gens d'enthousiasme,
00:09:54 des gens de conviction.
00:09:56 Il est trop jeune pour pouvoir s'engager.
00:09:59 Il n'a que 17 ans et demi.
00:10:01 Ce sera le Benjamin des commandos.
00:10:04 17 ans et demi,
00:10:05 comment pouvoir gagner le droit à l'uniforme ?
00:10:09 Eh bien, il n'y a qu'une arme qui offre cela.
00:10:11 C'est la marine.
00:10:12 Alors, il s'engage
00:10:13 et il fait une formation d'infirmier.
00:10:16 Et quand il apprend qu'il y a une nouvelle troupe
00:10:20 qui est créée par Kieffer,
00:10:22 il postule pour pouvoir entrer
00:10:25 dans ses commandos d'élite.
00:10:26 Alors, Kieffer, qui c'est ?
00:10:28 C'est un garçon qui a 40 ans.
00:10:30 Il est né en Haïti.
00:10:32 Et Kieffer a eu vent de ce qui se passait,
00:10:36 les commandos qui étaient créés par les Britanniques.
00:10:39 Il a réussi à obtenir d'avoir son commando de français.
00:10:43 Et là, il recrute, effectivement.
00:10:46 Et quand on se présente au camp
00:10:49 qui est dans les montagnes écossaises,
00:10:52 c'est le camp d'Akna Kari.
00:10:55 Vous arrivez dans le camion
00:10:58 et là, des tombes,
00:11:00 des tombes à n'en plus finir.
00:11:03 Et sur chacune, la croix, un nom
00:11:07 et l'erreur qui a conduit à ce destin fatal.
00:11:13 En réalité, ce sont des fausses tombes,
00:11:15 mais c'est pour créer la terreur,
00:11:16 pour que ceux qui sont là volontaires pour l'héroïsme,
00:11:21 eh bien, comprennent que ce qu'ils vont vivre,
00:11:24 c'est quelque chose de déterminant,
00:11:26 mais où leur vie sera en péril.
00:11:29 Et les voilà qui vont connaître pendant trois mois
00:11:32 l'horreur de l'extrême.
00:11:36 Tous les risques qui leur sont proposés,
00:11:37 comme par exemple sauter d'un camion à 60 km/h avec le barda,
00:11:41 40 kg sur le dos.
00:11:44 Ce sont des conditions épouvantables.
00:11:46 On fait 50 km à la course
00:11:48 et puis on vous réveille trois heures plus tard
00:11:51 et vous devez vous présenter dans les dix minutes,
00:11:54 bien camper pour repartir pour 25 km à la marche.
00:11:59 Voilà ce qu'ils en durent pendant trois mois.
00:12:02 Ce qui fait que lorsqu'ils sont enfin conduits
00:12:06 dans le camp barbelé où on attend le débarquement,
00:12:12 ils sont dans une sorte de sérénité.
00:12:14 C'est ce que nous disait tout à l'heure Gwenaël Bolloré.
00:12:18 Maintenant, il a 18 ans.
00:12:20 Il sait que dans les jours qui viennent,
00:12:23 sa vie sera en péril.
00:12:25 Et pour autant, il a ce calme incroyable comme les camarades.
00:12:30 En attendant, il y a les briefings, on regarde les cartes.
00:12:34 Il n'y a pas un seul nom.
00:12:36 Ce sont des documents qui sont pris au fur et à mesure
00:12:38 par les avions de reconnaissance.
00:12:41 Et puis il y a deux Normands qui remarquent
00:12:44 "mais là c'est Wistréham, c'est à Wistréham qu'on va descendre
00:12:48 et ce sera le casino de Wistréham qui est maintenant devenu
00:12:51 un bunker de 17 mètres de haut.
00:12:54 C'est cela qu'il faudra conquérir pour pouvoir enfin s'ancrer
00:12:58 sur les plages."
00:13:01 Lorsque à 17 heures le 5 juin, on les appelle au commandement,
00:13:09 les voilà qui gagneront ensuite les bateaux,
00:13:13 entassés avec ce barda et lui, sa trousse d'infirmier.
00:13:20 La houle est là qui les secoue,
00:13:22 certains malheureusement ont le mal de mer.
00:13:25 Comment tenir dans ces conditions ?
00:13:27 On est dans la cale, pas la moindre information,
00:13:31 les effluves d'essence et puis soudain le calme absolu, le silence.
00:13:38 Les moteurs se sont tués, que se passe-t-il ?
00:13:43 Et puis un véritable tintamarre d'apocalypse,
00:13:49 des satanes de partout, 5000 bateaux, les 5000 destroyés,
00:13:53 les 5000 cuirassés qui sont là face à la côte,
00:13:59 viennent d'engager les tirs.
00:14:01 Il y aura la réplique des Allemands et c'est au milieu de tout ça
00:14:04 qu'on vous donne l'ordre de descendre de la barge.
00:14:10 On attend, elle glisse quand les moteurs sont repartis,
00:14:14 on ne s'entend plus, il a placé dans son sac
00:14:19 un petit pingouin en peluche, c'est sa mascotte.
00:14:24 Chacun a son petit truc et pour autant on brise d'impatience.
00:14:29 On a aperçu la côte et puis soudain, toc, le choc,
00:14:32 on vient de toucher le sable et là de chaque côté,
00:14:36 il y a les échelles, on se bouscule dans une sorte de discipline néanmoins
00:14:41 et on a de l'eau jusqu'au-dessus de la poitrine.
00:14:45 L'arme, bien évidemment, brandit pour ne pas la mouiller
00:14:51 et on dérape, surtout ne pas glisser,
00:14:54 car si vous glissez, vous vous noyez,
00:14:57 il y a les copains qui tombent,
00:14:58 il y a les éclats de mortier qui en fauchent quelques-uns
00:15:01 et dans sa tête qu'une obsession,
00:15:05 "Arrivez, arrivez, arrivez !"
00:15:09 Et puis on émerge, on est enfin sur le sable.
00:15:13 Courir, les copains qui tombent, on ne s'en occupe pas,
00:15:15 même lui, même lui, l'infirmier, c'est la consigne.
00:15:19 Il faut gagner, il faut gagner le haut de la dune
00:15:22 et quand on est devant celle-ci, il est barbelé, il est barbelé.
00:15:27 Et c'est son cousin, Marc Toubet, qui prend la pince et qui ferait le passage.
00:15:35 Et là, à ses côtés, soudain, il aperçoit qui ?
00:15:38 Le commandant Kieffer.
00:15:40 Il est tombé, touché par les balles.
00:15:43 Alors lui, le gamin de 18 ans, se retrouve à soigner son chef.
00:15:49 Un vague pansement après avoir enlevé les éclats, la dose de morphine.
00:15:54 "Bonne chance, mon commandant !"
00:15:56 Et on cavale, et on cavale dans les rues de Wistréham.
00:16:02 Ça tire de partout, il y a les snipers, les copains qui tombent
00:16:06 et il finit par rejoindre le capitaine Lyon.
00:16:10 Qui s'est dissimulé, le capitaine Lyon ?
00:16:12 C'est le médecin-chef.
00:16:14 Il est à son service.
00:16:16 Il s'est dissimulé dans un trou de bombe.
00:16:20 Ça canarde !
00:16:22 Il y a les copains à sauver et puis il y en a un qui tombe à côté d'eux.
00:16:26 Le capitaine encourage Gwenaëlle à l'aider pour le secourir.
00:16:31 On lui dit "mais tu vas te faire tuer !"
00:16:33 On s'en fout, il faut sauver l'ami.
00:16:36 Et là, un éclat, c'est le commandant, c'est le capitaine Lyon qui vient de s'effondrer.
00:16:45 Gwenaëlle a entendu la balle siffler, miraculeusement.
00:16:49 Il n'est pas touché.
00:16:50 C'est lui qui devient l'homme des secours.
00:16:54 L'homme qui peut permettre à certains de croire en leur avenir.
00:17:01 Et on court dans les rues de Wistréham.
00:17:03 Il y a un premier char, on s'abrite et le voilà devant le casino,
00:17:08 la canarde de nouveau et puis un autre char, c'est Kieffer !
00:17:11 Kieffer qui a réussi à prendre une place dans l'un de ces engins insubmersibles
00:17:19 et qui, oubliant sa blessure, veut commander ses hommes.
00:17:24 Ça dure des heures et il faut gagner le pont de Bénouville
00:17:28 où les paras les ont devancés.
00:17:32 À un moment, après ces heures, exténuant, tous les uns et les autres ont disparu,
00:17:38 où enfin on aperçoit la possibilité d'un court répit,
00:17:43 il y a une maison et les gens qui les applaudissent,
00:17:47 on offre une bollée de cidre et il y a un enfant qui braille.
00:17:52 Forcément dans ce tintin noir, petit marmot.
00:17:55 Il est là dans la terreur et Gwenaëlle prend son petit pingouin.
00:18:02 Offre sa mascotte, ce qui calme l'enfant.
00:18:06 Ils repartent pour une aventure qui va durer des mois,
00:18:10 qui les conduira jusqu'en Hollande.
00:18:12 - L'histoire.
00:18:17 L'histoire en marche, j'ai débarqué le 6 juin 1944,
00:18:20 Gwenaëlle Bolloré avec une préface de Vincent Bolloré.
00:18:23 Parce que Gwenaëlle Bolloré est l'oncle de Vincent Bolloré.
00:18:27 Il y avait deux oncles d'ailleurs, c'est ce que rappelle Vincent Bolloré.
00:18:30 - Marc Toubet qui était avec lui.
00:18:32 - Dans cette préface.
00:18:34 Il vient de se passer quelque chose de tout à fait extraordinaire dans cette émission.
00:18:38 - Record.
00:18:38 - Record puisque...
00:18:41 - Depuis trois ans, record absolu.
00:18:43 Je pense que Olivier pourra aller dans mon sens.
00:18:45 Jamais quelqu'un n'a parlé aussi longtemps dans cette émission sans être coupé.
00:18:49 Mais ce n'est même pas un record absolu,
00:18:50 parce que c'est normalement même pas 30 secondes.
00:18:52 Là, on a fait 10 minutes.
00:18:53 Donc je ne sais pas si vous voyez par rapport à la durée.
00:18:55 - D'abord, Marc.
00:18:56 - Ça valait le coup.
00:18:57 - Non, mais ce qui est vrai, c'est qu'il y a beaucoup d'émotions.
00:19:01 Je trouve que...
00:19:02 Moi, je le fais que le répéter.
00:19:04 Je parle beaucoup aux jeunes gens.
00:19:06 Je leur dis "est-ce que vous êtes émus comme nous, nous sommes émus ?"
00:19:08 Parce que nous, c'est aussi nos parents et nos grands-parents.
00:19:11 Nos parents étaient enfants, généralement.
00:19:15 Et puis nos grands-parents ont vécu cette période-là.
00:19:18 Et je parlais du jour le plus long qui est formidable, etc.
00:19:22 Donc je ne sais pas si les uns et les autres, je ne sais pas, Philippe Béger,
00:19:25 si vous êtes frappé des témoignages.
00:19:27 Et on va écouter, par exemple, un vétéran.
00:19:29 Les vétérans, il y en a un qui se marie aussi.
00:19:32 Aujourd'hui, il a 100 ans.
00:19:33 Il va se marier avec une femme de 96 ans.
00:19:35 Bon, il y a quelque chose quand même d'irréel.
00:19:38 Et puis, je vous dis, c'est la dernière fois.
00:19:40 La dernière fois pour une année en quatre qu'on célèbre
00:19:42 où ces gens sont encore vivants.
00:19:44 Ils ont 100 ans.
00:19:45 - Oui, d'abord, si vous le permettez, Pascal, quel talent, Marc Menand.
00:19:49 Une fois que je l'ai dit, je suis frappé tout de même.
00:19:54 Cette épopée admirable de courage, de risque et surtout,
00:19:59 ce qui est extraordinaire de mon point de vue,
00:20:02 moi qui n'ai jamais de courage rétrospectif,
00:20:07 c'est l'absolue résolution de ce jeune homme.
00:20:11 À aucun moment, il n'hésite.
00:20:14 Il sait où est son devoir, son honneur et il y va.
00:20:18 Je trouve ça admirable.
00:20:19 - Je rebondirais sur le mot honneur plus que devoir.
00:20:22 C'est ça qui compte.
00:20:23 Sur les 177 personnes, combien vont mourir les premières heures du débarquement ?
00:20:30 - Alors, il y en a trois qui meurent dès la plage.
00:20:34 Il y en a une vingtaine qui sont blessés et vous en aurez 80 qui seront en pleine santé,
00:20:43 je dirais, à la fin de la bataille de Normandie.
00:20:47 Et Gwenaël, qui bien qu'ayant offert sa mascotte,
00:20:52 n'a pas eu à subir le moindre éclat de balle,
00:20:55 alors qu'il était souvent exposé puisqu'il soignait les autres
00:20:58 et qu'il ne pouvait même pas se défendre.
00:21:00 - Il a une vie particulière, il est océanographe, éditeur, industriel.
00:21:05 Et notamment, il a été éditeur, il avait fondé, pas fondé d'ailleurs, mais la Table ronde.
00:21:10 - J'ai eu la chance d'être édité par Gwenaël Bonoré.
00:21:13 C'était mon quatrième roman, ça s'appelait "Un homme honorable".
00:21:16 Et je peux vous dire, c'était un sacré bonhomme qui recevait dans sa cour rue du Bac,
00:21:21 il avait un petit bureau dans la cour rue du Bac,
00:21:23 il disait "Maume, assieds-toi, il vous offrait un verre".
00:21:26 - C'est vrai que la Table ronde, c'est une édition particulière dans l'édition française.
00:21:32 - C'est de là qu'ont émergé les fameux hussards, dont Antoine Blondin.
00:21:39 - Donc c'est un éditeur particulier.
00:21:40 - Léon Gauthier nous a quittés il y a à peine quelques mois, il était là le 6 juin de l'année dernière.
00:21:44 Je couvrais l'événement l'année dernière, il était encore là, Léon Gauthier, le 6 juin.
00:21:48 - Alors lui était dans le livre "Gwenaël" évoque Léon Gauthier.
00:21:55 Car lorsqu'ils sont dans Wistream, au moment où ils sont sur le bord du trou de bombe,
00:22:01 il y a dans une mazur l'aumônier qui les accompagne, qui est en train de bénir les Écossais.
00:22:07 Et il bénit aussi Léon Gauthier qui lui dira "c'était ma première communion".
00:22:12 - J'étais tout à l'heure à Cachine-Muller, je vous assure, on était en rigide et j'en pleurais.
00:22:19 En tout cas ils avaient la larme à l'œil.
00:22:20 Moi à la fin de l'interview, on a fait un quart d'heure avec lui.
00:22:23 Voilà un homme qui a 99 ans, qui a, je le disais tout à l'heure, embrassé le sol de France.
00:22:30 On embrasse physiquement le sol de France, c'est plus difficile pour les valeurs républicaines de les embrasser.
00:22:34 Mais le sol de France on peut l'embrasser.
00:22:37 Et cet homme qui a 90 ans, qui est dans une forme formidable,
00:22:40 d'ailleurs intellectuellement, qui évidemment dit "je marche plus difficilement",
00:22:44 qui fait des conférences partout, ce qu'il a raconté pendant 20 minutes
00:22:49 est un témoignage mais bouleversant.
00:22:51 Et je vous propose d'en écouter quelques secondes.
00:22:53 - Pour nous c'était "enfin nous sommes sur le sol de France et nous allons libérer notre pays".
00:23:00 C'est un sentiment extraordinaire.
00:23:03 - A 17 ans vous viviez à Forbach en Moselle, un territoire annexé par les Allemands
00:23:07 et c'est hors de question pour vous de servir l'armée allemande à votre majorité.
00:23:12 Vous voulez rester français, quitte à traverser 4 frontières et c'est ce que vous allez faire.
00:23:18 - C'est ce que j'ai fait, sans me faire prendre.
00:23:21 Je suis le seul à avoir réussi à traverser l'Espagne sans me faire prendre.
00:23:26 - Et le général de Gaulle demande à vous rencontrer.
00:23:29 - Et ça a été fait, oui.
00:23:31 Oui parce que tout le monde disait que j'étais un déserteur de l'armée allemande.
00:23:35 J'ai eu beau leur dire que je suis un insoumis mais pas déserteur,
00:23:39 mais pour eux c'était la même chose.
00:23:42 Et le général de Gaulle s'en intégrait aussi.
00:23:45 Alors il m'a reçu.
00:23:46 J'ai eu l'impression que c'était un homme qui pensait à autre chose que les problèmes militaires
00:23:55 parce qu'il préparait le retour de l'autorité française en France.
00:24:01 Il préparait les préfets tous les circuits pour diriger la France
00:24:08 alors que les américains avaient envisagé d'y mettre un gouvernement militaire.
00:24:15 Ils avaient d'ailleurs imprimé des faux billets français que de Gaulle leur a reproché.
00:24:22 - Je vous propose peut-être de l'écouter une deuxième fois Achille Muller.
00:24:25 Tellement son témoignage est saisissant et vous avez vu la qualité de la voix, la qualité de l'esprit.
00:24:31 On a dit qu'on allait le recevoir.
00:24:35 Là, il est parti sur les cérémonies.
00:24:37 On ne pouvait pas le recevoir en direct.
00:24:39 De la même manière, il était avec Emmanuel Macron hier qui savait tout, nous disait-il, de son parcours.
00:24:44 Mais c'est sûr, on va le recevoir assez longuement ou la semaine prochaine ou dans quelques jours.
00:24:49 Écoutez une deuxième fois.
00:24:51 Quand est-ce que vous, précisément, vous touchez le sol de France, Monsieur Muller ?
00:24:55 - Eh bien le 4 août parce que je faisais partie de l'escadron de jeeps armés.
00:25:01 Et nous étions les cavaliers du bataillon.
00:25:04 Et les cavaliers sont partis les derniers, ce qui pour nous était très très dommageable.
00:25:11 Mais le colonel nous a dit ensuite qu'il aurait été impossible de circuler en Bretagne avec une jeep armée.
00:25:18 Parce que les forêts à pied, ça c'est très bien.
00:25:22 Mais avec les jeeps, à partir du moment où nous étions sur des routes ou des chemins forestiers,
00:25:27 les Allemands les contrôlaient.
00:25:30 Donc il fallait attendre que le plus gros soit fait avant qu'on ne nous largue par planeur.
00:25:36 - Et quel est le premier geste que vous avez fait lorsque vous êtes revenu sur le sol de France ?
00:25:41 - Je sais que vous le savez.
00:25:43 Alors j'ai sauté de ma jeep et j'ai embrassé le sol de France.
00:25:46 Et je vous garantis que j'étais ému.
00:25:48 J'ai fait mon devoir.
00:25:50 C'est ce que je dis aux élèves de Coet' Kidan, c'est ce que je dis à tout le monde.
00:25:55 Je n'ai fait que mon devoir.
00:25:58 Et j'ai réussi à en sortir vivant, c'est ça qui est curieux.
00:26:03 Quand je vois tous les camarades que nous avons laissés en chemin, et je suis toujours vivant.
00:26:08 Nous nous téléphonions, les anciens, vers le 1er de l'an chaque année.
00:26:13 Et on se disait « lequel de nous sera le dernier des Mohicans ? »
00:26:17 Eh bien vous avez au bout du fil le dernier des Mohicans.
00:26:21 - J'ai réussi à en sortir vivant, c'est ça qui est curieux.
00:26:25 - Ouais.
00:26:26 - Cette phrase est extraordinaire.
00:26:30 J'ai réussi à en sortir vivant, c'est ça qui est curieux.
00:26:34 - On est avec Thomas Hill.
00:26:36 Thomas, qu'est-ce qui se passe Thomas ?
00:26:39 - Ah ah.
00:26:41 - Thomas Hill, manifestement, c'est Virginie Giraud.
00:26:47 Bonjour chère Virginie.
00:26:50 Mais là je ne vous entends pas malheureusement.
00:26:52 - Elle a changé de studio pour une fois Virginie Giraud.
00:26:54 - Voilà, je crois qu'on a animé le micro, est-ce que vous m'entendez ?
00:26:56 - Vous êtes très belle.
00:26:57 - Merci beaucoup.
00:26:58 - Ça vous va très bien.
00:27:00 - Merci.
00:27:02 - Bon j'imagine le D-Day évidemment sur Europe 1.
00:27:04 - Bien sûr.
00:27:05 - Merci avec Thomas et merci avec Virginie qui était avec nous hier,
00:27:09 qu'on peut écouter évidemment régulièrement sur Europe 1,
00:27:12 et qui est l'historienne de la Maison Bleue.
00:27:15 Je voulais vous citer, je suis abonné, je suis sur Twitter,
00:27:19 le conte "Gaullisme".
00:27:22 - Formidable.
00:27:23 - Gaullisme, oui c'est un formidable conte bien sûr,
00:27:27 qui rapporte aujourd'hui un témoignage de Philippe de Gaulle,
00:27:30 si, juin 1944, minuit à Londres, Philippe de Gaulle raconte l'émotion de son père,
00:27:34 "Je m'apprête à me retirer quand le visage devenu grave,
00:27:37 il m'arrête et articule d'une voix sourde, ça y est."
00:27:41 Comment ça ça y est ? Le débarquement.
00:27:44 En ce moment, notre deuxième régiment de parachutistes,
00:27:47 De Leyre est en train de larguer ses premiers contingents
00:27:50 sur les Landes de Saint-Marcel dans le Morbihan, près de Vannes.
00:27:52 En plus de nos centaines de milliers d'hommes du Maki qui sont déjà sur place,
00:27:56 ce sont des Français qui débarquent les premiers en France,
00:27:58 l'échelon de tête des armées américaines et britanniques
00:28:01 est sur le point d'aborder en Normandie avec nos commandos marines.
00:28:04 Alors il y a un moment d'émotion qui l'a pris à la gorge,
00:28:07 ainsi fortement que je l'ai éprouvé moi-même.
00:28:10 "Comment avez-vous senti cela ?"
00:28:12 C'était presque imperceptible, il s'étut pendant une bonne minute,
00:28:15 rien ne bougeait sur son visage, seuls ses doigts trahissaient son émotion.
00:28:20 Il les étreignait fortement, on le regardait, c'est tout.
00:28:23 Puis il s'exclame, "Voilà, c'est notre raison d'être."
00:28:27 Depuis quatre ans qui est arrivé, et après un instant il ajoute "depuis 1940".
00:28:32 Enfin, après tout ce qui s'est passé, cher vieux garçon, il était minuit.
00:28:37 Nous avons évidemment des témoignages à vous proposer,
00:28:44 et notamment le commandant Lewis.
00:28:46 Vous allez voir ce sujet de Raphaël Larzègue.
00:28:49 Alors je salue Philippe Bélger parce que vous êtes arrivé un peu en retard.
00:28:51 - Il y a quelques problèmes dans la circulation à Paris, maman.
00:28:56 - Oui, mais bon, on a un nombre de chefs qui est là.
00:28:58 - Et pourtant je suis parti très tôt.
00:29:00 - Oui, je suis d'accord, mais bon, pour des mains, c'est plus difficile.
00:29:03 C'est difficile d'avancer dans Paris, sans doute.
00:29:06 Mais c'est une journée particulière, parce que je le dis pour nos amis de province,
00:29:10 le périph' est fermé.
00:29:12 Donc ça, quand le périph' est fermé, ça devient compliqué.
00:29:16 Joe Biden est à Paris.
00:29:18 Comme vous le savez, les Jeux Olympiques sont à Paris.
00:29:21 Anne Hidalgo est à Paris.
00:29:23 - Voilà.
00:29:24 - Au moins elle est là.
00:29:26 - Je rate les problèmes.
00:29:28 - Donc si vous voulez, je ne sais pas, des trois...
00:29:30 - Demain, c'est Zelensky.
00:29:32 Demain, ça va être pire que...
00:29:33 - Mais Zelensky, je fais juste une parenthèse.
00:29:35 Les Ukrainiens...
00:29:37 Les Ukrainiens, ils étaient avec les Allemands.
00:29:39 - Oui.
00:29:41 - Il faut le rappeler quand même.
00:29:42 - Précisément, oui.
00:29:43 - Il faut le dire quand même.
00:29:45 - Le premier mort français, le caporal Bouétard,
00:29:49 à côté de Plumélec, se retrouve avec son parachute dans un arbre.
00:29:54 Un homme le dégomme.
00:29:56 Et c'est un Ukrainien qui était dans l'armée allemande.
00:30:00 - Non mais j'entends bien.
00:30:02 Je comprends la présence symbolique de M. Zelensky.
00:30:07 - En la moindre à faire penser, évidemment.
00:30:11 - C'est-à-dire ?
00:30:13 - Je veux dire...
00:30:15 - Il y a un enjeu électoral.
00:30:17 - C'est tout de même invraisemblable qu'on le fasse venir comme ça,
00:30:21 juste avant le vote.
00:30:23 - Conférence de presse.
00:30:25 - Le fait que M. Zelensky soit à Paris va influencer le vote pour les européennes.
00:30:29 - Je ne dis pas qu'il va l'influencer,
00:30:31 je dis que le président de la République va s'en servir.
00:30:35 - Oui, mais bon, je rappelle, et il faut le rappeler quand même,
00:30:37 que les Ukrainiens étaient nombreux dans les blocages de Normandie,
00:30:39 notamment ceux de la 736e division d'infanterie allemande,
00:30:43 où ils étaient près d'un tiers composant des combattants.
00:30:45 Il faut le dire, c'est la vérité historique.
00:30:47 - Il faut simplement le dire.
00:30:49 Sans oublier les crimes de la fameuse division SS Galici-100,
00:30:53 sans Ukrainiens, ces massacres en Europe jusqu'en 1945.
00:30:57 - Bien sûr, mais...
00:30:59 - On invite les Allemands encore heureux aux commémorations aussi.
00:31:01 - Il est 9h31, Comédie Marine dans son... Marine...
00:31:05 Alors nous ferons le... Effectivement, nous allons faire le rappel des titres.
00:31:11 - D'Île-de-France.
00:31:13 Et puis un couple suisse violemment agressé sur le parking d'un supermarché à Huning, dans le Haut-Rhin,
00:31:19 malgré leur tentative de fuite, les suspects des étrangers en situation irrégulière ont été interpellés
00:31:25 et mis en examen pour vol en réunion avec violence.
00:31:28 Ils devraient être jugés dès demain en comparution immédiate.
00:31:32 - Et je salue, merci beaucoup Soumaya, je salue Mathieu qui est en régie et qui réalise, je pense, cette émission,
00:31:37 qui est venue ce matin de Reims, il a mis 4h, mesdames et messieurs.
00:31:41 Et c'est vrai que vous, vous avez mis combien de temps, Philippe Bézières, pour venir sur notre plateau ?
00:31:44 - Pardon.
00:31:45 - Excusez-moi de vous déranger pendant votre interview.
00:31:47 - Non, non, vous entendez depuis tout à l'heure.
00:31:50 - Il n'y a pas de soucis.
00:31:52 - Vous ne me dérangez pas.
00:31:55 - Mais Philippe, c'est l'amitié de nous.
00:31:57 D'ailleurs, c'est l'amitié qui vous fait venir chaque matin.
00:31:59 Parfois, vous ne savez même pas qu'on est à l'antenne, c'est une réunion d'amis.
00:32:02 - Oui, mais parfois, je jouis de mon silence.
00:32:05 - Bien sûr, bien sûr.
00:32:07 Il est plus rare que j'aie ce type de jouissance.
00:32:10 Mais en revanche, cher Philippe, je vous demandais combien de temps, cher ami,
00:32:15 combien de temps vous aviez mis pour venir ce matin ?
00:32:18 - J'ai mis une heure.
00:32:20 - Ça ne fait pas en partant d'où ?
00:32:21 - Allez-y, allez-y, Paris encombré, Paris congestionné.
00:32:24 - Paris encombré, Paris congestionné.
00:32:28 - Et de gauche.
00:32:29 - Mais Paris, oui.
00:32:31 - Il allait dire "pourtant je continue à venir".
00:32:32 - Libéré, libéré.
00:32:33 - Non, non, c'est pas tout de suite.
00:32:35 - C'est à ne polluer.
00:32:37 - Pourtant, j'essaye de continuer à être enthousiaste pour l'ouverture des JO.
00:32:41 - Mais est-ce que vous allez porter la flamme ?
00:32:44 - Non, je n'essaie modestement de la voir ici.
00:32:49 - Bien sûr.
00:32:50 - Je vous remercie.
00:32:51 - Non mais c'est beau.
00:32:52 J'aperçois juste derrière vous M. Cahillat qui rentrera dans quelques secondes
00:32:57 à la place de notre ami Gautier Lebray.
00:33:00 Puisque, je l'ai dit tout à l'heure, ce symposium sur le cancer nous intéresse grandement.
00:33:07 Mais avant cela, je voudrais qu'on voit quelques sujets sur les vétérans.
00:33:10 Tellement leur témoignage, je vous répète, est émouvant et tellement leur parole est sans doute
00:33:14 la dernière fois que nous l'entendons durant une année qui se termine en quatre.
00:33:19 Voyons donc ce sujet de Raphaël Lasreg sur un des derniers vétérans français de le commandant Lewis.
00:33:26 - Tout était inondé.
00:33:28 Il y avait de l'eau partout.
00:33:30 Et alors ma mission, c'était de trouver des endroits où le niveau d'eau
00:33:36 et le niveau des forces allemandes permettait une avancée qui était d'arriver à 40 ans.
00:33:44 - Le commandant Lewis a 25 ans lorsqu'il pose le pied sur une plage de Normandie le 6 juin 1944 à 17h.
00:33:51 Engagé dans la 2e division américaine, il est le dernier soldat français à avoir participé au débarquement.
00:33:57 Certaines images l'ont marqué à jamais.
00:33:59 - Et ce qui était très impressionnant, c'était l'alignement des bancardiers
00:34:07 qui attendaient pour embarquer les blessés que nous débarquions.
00:34:13 Et ça, c'était vraiment tout à fait, tout à fait très émouvant.
00:34:18 - Ce vétéran âgé de 105 ans est le doyen des lieux.
00:34:22 Il est pensionnaire aux Invalides depuis cinq ans.
00:34:24 - J'ai été blessé quand même assez sérieusement.
00:34:30 Et donc, j'ai eu la possibilité de venir aux Invalides.
00:34:36 J'en suis assez content.
00:34:38 - En 2019, le commandant Lewis était présent à Colville-sur-Mer.
00:34:42 Cette année, il suivra depuis sa chambre les cérémonies du 80e anniversaire du débarquement.
00:34:48 - Et vous vous rendez compte que cet homme est né en 1919 et que son intellect est intact.
00:34:53 Et c'est aussi la grandeur de la France d'avoir l'hôtel des Invalides
00:34:57 dans le 7e arrondissement, où il y a beaucoup de ceux qui ont donné justement leur vie,
00:35:02 leur sang pour la France.
00:35:04 - Et le 8-14 justement, afin d'abriter ces soldats qui, lorsqu'ils étaient démobilisés,
00:35:10 n'avaient pas lieu de refuge.
00:35:12 Alors, il a eu cette idée d'avoir un endroit où ils puissent enfin se reposer,
00:35:16 façon de les remercier.
00:35:19 - Il y a également, et peut-être nous écoute-t-il aujourd'hui, un des militaires blessés
00:35:25 dans l'attentat de Toulouse, je pense, qui est un jeune militaire
00:35:34 et qui, au moment des attentats de 2000, je cherche précisément l'année...
00:35:43 - Toulouse, c'est 2012.
00:35:45 - C'est 2012.
00:35:47 L'attentat de Mérat, de Mohamed Mérat, et il est aux Invalides.
00:35:51 Et effectivement, il est entouré, bien sûr, et surtout accompagné par l'État français.
00:35:56 Et ça, c'est la noblesse et la grandeur de la France.
00:35:59 Autre témoignage étonnant pour le coup, c'est un centenaire qui se marie.
00:36:04 Il se marie avec une jeune femme de 96 ans.
00:36:07 - Ça me donne de l'espoir.
00:36:09 - Oui.
00:36:11 - Marc Menand.
00:36:13 - Je ne sais pas s'il faut souhaiter...
00:36:18 Mais Mathilde Couvillier-Flornois va nous raconter cette histoire étonnante
00:36:25 parce qu'il était, il y a 80 ans, jour pour jour, sur le sol de France.
00:36:30 - Harold Terrence est accueilli comme un prince.
00:36:36 Âgé 200 ans, ce vétéran américain de l'US Air Force revient sur les traces du débarquement.
00:36:41 Il y a 80 ans, il survolait les plages normandes
00:36:44 en tant qu'opérateur radio dans un avion de l'armée américaine.
00:36:47 La commémoration du débarquement n'est pas le seul objet de sa visite.
00:36:51 Il profitera de sa présence en Normandie, entouré de ses amis vétérans,
00:36:55 pour célébrer un tout autre événement, son mariage avec sa dulcinée de 96 ans.
00:37:00 - Le D-Day est un jour très spécial pour moi.
00:37:05 Un jour de souvenirs.
00:37:09 Un jour de tristesse, un jour de réflexion.
00:37:12 Et j'ai de la chance, j'ai beaucoup de chance.
00:37:15 Je vais inviter tous ceux qui reposent sous les croix,
00:37:20 les 9836 jeunes gens, à venir spirituellement à mon mariage.
00:37:26 - Après avoir participé à une mission secrète
00:37:33 qu'il emmènera jusqu'en Ukraine pendant la Seconde Guerre mondiale,
00:37:36 Harold Terrenes se marie.
00:37:38 Il restera avec sa première épouse pendant 70 ans,
00:37:41 jusqu'à ce que celle-ci décède.
00:37:43 En 2021, il fait la connaissance de Jeanne,
00:37:45 pour qui le coup de cœur n'est pas immédiat.
00:37:47 Mais après un second rendez-vous,
00:37:49 la passion naît entre eux, comme une seconde jeunesse.
00:37:52 - Je n'ai jamais aimé comme j'aime cette fille.
00:37:55 Je le fais savoir au monde entier.
00:37:57 Je vais l'épouser aussi.
00:37:59 - Les deux futurs époux se marieront à 40 ans les marais,
00:38:03 non loin des plages du débarquement.
00:38:05 Le couple a prévu de fêter sa lune de miel à Paris
00:38:07 entre la tour Eiffel, les bateaux mouche et le moulin rouge.
00:38:10 - Lune de miel évidemment, et puis l'amour n'a pas d'âge.
00:38:16 La lune de miel sera formidable et peut-être la nuit.
00:38:19 N'en sera-t-elle réussie ?
00:38:21 L'amour n'a pas d'âge, bien sûr.
00:38:23 Je veux vous remercier, monsieur Gauthier Lebray.
00:38:25 - Je vous en prie.
00:38:27 - Si les gens savaient pourquoi vous dites ça.
00:38:31 - Pourquoi je dis ça ? Je ne sais pas.
00:38:33 - Vous ne savez pas ?
00:38:35 - Non.
00:38:37 - Pourquoi vous m'appelez Lebray depuis quelques semaines ?
00:38:39 - Qui est-ce qui dit ça ?
00:38:41 Ah oui, c'est madame Le Pen qui vous appelle comme ça.
00:38:43 - Et Jérôme, elle est fâchée.
00:38:45 - Nous le disons en permanence,
00:38:47 les politiques sont souvent fâchés contre les journalistes.
00:38:50 Ils n'ont pas les porte-paroles de personne.
00:38:53 - Ici.
00:38:55 - Bien sûr.
00:38:57 En revanche, on va parler,
00:38:59 sauf si Sarah et Sabrina veulent dire un mot.
00:39:03 On ne vous a pas entendu sur ces cérémonies.
00:39:05 - Je suis extrêmement émue.
00:39:07 Il y a un décalage entre le courage
00:39:09 et la modestie de l'autre.
00:39:11 Ils sont extrêmement modestes,
00:39:13 extrêmement humbles,
00:39:15 là où certains font quatre fois rien.
00:39:17 Cela raconte beaucoup, cette modestie.
00:39:20 Je trouve que c'est extraordinaire
00:39:22 et extrêmement émouvant.
00:39:24 Surtout les enfants qu'on a vus au début.
00:39:26 Vous aviez passé un autre extrait
00:39:28 dans l'heure des pro 2 hier.
00:39:30 Cela m'a beaucoup aimé.
00:39:32 - La narration était extrêmement émouvante,
00:39:35 avec la vivacité qu'on vous connaît
00:39:38 et la passion qui irrigue vos mots.
00:39:41 Lorsque vous avez parlé de liberté,
00:39:44 de courage et d'honneur,
00:39:46 j'ai été très touchée.
00:39:48 J'ai vraiment cette nette impression
00:39:50 qu'en France, ces valeurs se perdent.
00:39:53 Je me demande réellement
00:39:55 qui sont les résistants en France aujourd'hui.
00:39:58 - Oui, et chacun se demande ce qui se passerait
00:40:01 si un jour il y avait sur le sol de France
00:40:04 une attaque, ou si nous étions en danger,
00:40:07 ou si la guerre était déclarée.
00:40:09 Comment réagiraient les uns et les autres ?
00:40:12 Vous avez raison, chacun y pense.
00:40:14 - On n'est pas confronté parfois,
00:40:16 on est surpris des deux côtés.
00:40:18 - Il y a quelques divisions en France
00:40:20 qui ne vous ont pas échappé.
00:40:22 C'est intéressant de savoir
00:40:24 que le chef infirmier qui est fauché sur la plage
00:40:27 dès les premiers mètres,
00:40:29 un garçon qui s'appelait Bouafa,
00:40:31 ou Arfa, qui était algérien
00:40:34 et qui était volontaire,
00:40:36 qui a dit "je veux libérer la France".
00:40:38 Vous voyez, c'est pour ça que je me permets
00:40:40 ce petit aparté.
00:40:42 C'est-à-dire que ce garçon, algérien,
00:40:44 est venu libérer la France.
00:40:46 - Je vous présente cher Marc Menand,
00:40:48 parce que vous avez de multiples casquettes
00:40:50 et tout le monde ne le sait pas,
00:40:52 c'est mon frère.
00:40:54 - Vous êtes également, à vos heures perdues,
00:40:56 chirurgien, cancérologue, médecin,
00:40:58 parce qu'il faut connaître.
00:41:00 Vous savez qu'il est très dangereux.
00:41:02 Marc Menand est très dangereux.
00:41:04 Pour vous, il est très dangereux.
00:41:06 Pour un médecin, c'est le plus dangereux de tous.
00:41:08 En gros, il ne croit pas ce que vous êtes.
00:41:10 J'ai fait court.
00:41:12 Il se soigne avec des plantes
00:41:14 ou avec des choses qu'il trouve.
00:41:16 - Avec des belles plantes.
00:41:18 - Avec des graines, des choses qu'il trouve dans les bois.
00:41:20 Il pense que le cancer,
00:41:22 la chimio, tout ça...
00:41:24 - Pourtant, il raconte très bien l'histoire de la médecine.
00:41:26 - Je suis d'accord.
00:41:28 Il pense que la chimio,
00:41:30 la radiothérapie, tout ça, ça sert à...
00:41:32 Je résume à peine ou pas ?
00:41:34 - Non, vous caricaturez.
00:41:36 - Ce n'est pas mon genre.
00:41:38 - Jamais.
00:41:40 - Ce n'est pas mon genre.
00:41:42 - Je ne butine ici et là
00:41:44 les informations.
00:41:46 - On butine toujours ce qu'on veut.
00:41:48 - Il y a du surdiagnostic
00:41:50 que l'on traite souvent trop précocement.
00:41:52 C'est Catherine Hill qui le dit.
00:41:54 - Je préfère entendre M. Kayad sur le cancer
00:41:56 que vous. Je vous adore.
00:41:58 - Je me tais.
00:42:00 - Je ferais bien un débat
00:42:02 avec M. Kayad.
00:42:04 - Quand vous voulez.
00:42:06 - En échangeant des arguments.
00:42:08 - Il n'y a pas de problème.
00:42:10 - Il est clair qu'on ne peut pas dire que la chimiothérapie
00:42:12 est efficace, bien sûr,
00:42:14 et la radiothérapie est efficace.
00:42:16 - C'est important.
00:42:18 Il y a des choses qui ne peuvent pas se soigner
00:42:20 par les plantes, me semble-t-il.
00:42:22 - Le cancer.
00:42:24 - J'ai voulu que vous soyez là ce matin.
00:42:26 D'abord, régulièrement,
00:42:28 vous venez nous voir.
00:42:30 Il y a eu une réunion très importante.
00:42:32 Qui était où ?
00:42:34 - C'était à Chicago. Tous les ans,
00:42:36 la Société américaine de cancérologie organise
00:42:38 le grand congrès fin mai début juin.
00:42:40 44 000 participants.
00:42:42 - Du monde entier.
00:42:44 - C'est un grand congrès.
00:42:46 - C'est un grand congrès.
00:42:48 - C'est un grand congrès.
00:42:50 - C'est un grand congrès.
00:42:52 - C'est un grand congrès.
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00:43:00 - C'est un grand congrès.
00:43:02 - C'est un grand congrès.
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00:44:00 - C'est un grand congrès.
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00:45:30 - C'est un grand congrès.
00:45:32 - J'ai vu un patient avec ce type de cancer
00:45:34 - J'ai vu un patient avec ce type de cancer
00:45:36 - J'ai vu un patient avec ce type de cancer
00:45:38 - J'ai vu un patient avec ce type de cancer
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00:47:00 - J'ai vu un patient avec ce type de cancer
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00:47:56 - J'ai vu un patient avec ce type de cancer
00:47:58 - J'ai vu un patient avec ce type de cancer
00:48:00 - J'ai vu un patient avec ce type de cancer
00:48:02 - J'ai vu un patient avec ce type de cancer
00:48:04 - J'ai vu un patient avec ce type de cancer
00:48:06 - J'ai vu un patient avec ce type de cancer
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00:48:10 - J'ai vu un patient avec ce type de cancer
00:48:12 - J'ai vu un patient avec ce type de cancer
00:48:14 - J'ai vu un patient avec ce type de cancer
00:48:16 - J'ai vu un patient avec ce type de cancer
00:48:18 - J'ai vu un patient avec ce type de cancer
00:48:20 - On parle pas d'un rhume, on parle d'un cancer
00:48:22 - Je vous parle du cancer et le professeur le dira lui-même
00:48:24 - Je vous parle du cancer et le professeur le dira lui-même
00:48:26 - On a 70% à 80% des cancers qui sont liés à nos mauvais comportements
00:48:28 - On a 70% à 80% des cancers qui sont liés à nos mauvais comportements
00:48:30 - Donc nous sommes responsables de nos cancers
00:48:32 - Donc nous sommes responsables de nos cancers
00:48:34 - C'est vrai que 70% des cancers en France, en Europe, sont dus à nos comportements
00:48:36 - C'est vrai que 70% des cancers en France, en Europe, sont dus à nos comportements
00:48:38 - C'est vrai que 70% des cancers en France, en Europe, sont dus à nos comportements
00:48:40 - C'est vrai que 70% des cancers en France, en Europe, sont dus à nos comportements
00:48:42 - Quand il y a des marchands de tabac qui vendent du tabac, l'Etat a une responsabilité dans les cancers liés au tabac
00:48:50 - Quand on autorise des produits ultra transformés dans les supermarchés avec des prix dérisoires pour les gens les plus pauvres
00:48:56 - Qui s'alimentent essentiellement avec ce type de produits, ils vont avoir plus de cancers
00:49:00 - Donc quand on vous montre des femmes bronzées sur les magazines, les femmes vont au soleil, elles attrapent des cancers de la peau
00:49:06 - On va marquer une pause, vous savez combien je vous adore, mais les gens qui nous écoutent qui ont un enfant qui a un cancer de 3 ans
00:49:11 - Ils vous écoutent, ils doivent dire "mais c'est honteux ce qu'il dit"
00:49:13 - Parce qu'un enfant de 3 ans qui a un cancer n'est pas responsable de son cancer
00:49:16 - Je vous propose d'arrêter - On n'est pas responsables
00:49:19 - Non, je ne vous en prends pas, je vous assure que c'est choquant, il y a beaucoup de gens qui sont choqués dans ces cas-là
00:49:24 - Je vous aime trop pour vous mettre en difficulté sur un sujet comme ça
00:49:26 - Mais je n'ai pas envie d'être en difficulté, je dis que nous avons tous une responsabilité à avoir
00:49:31 - Oui, ça peut exister, ça peut exister, bien sûr, dans les mauvais comportements
00:49:35 - Mais c'est la société - Bien évidemment, mais vous avez...
00:49:37 - Non, mais il y a une responsabilité individuelle de savoir si on fume ou si on ne fume pas, d'accord ?
00:49:41 - Je prends l'exemple d'un cancer de 2 ans, il n'a pas fabriqué son cancer, il y a manifestement, mais néanmoins...
00:49:49 - J'ai parlé de 70 à 80% - Voilà, vous avez raison, c'est bien de le préciser
00:49:54 - C'est fini - Dommage, l'ambiguité, il y a des médicaments aujourd'hui
00:49:58 - Oui, mais alors très vite, très vite
00:50:01 - Non, monsieur le professeur, je suis frappé de voir que pratiquement tous les jours dans les médias, il y a un article sur le cancer
00:50:09 - C'est la première cause de mortalité - Est-ce qu'au fond ça mesure le fléau qu'il représente ou les progrès dont vous venez de parler ?
00:50:15 - Non mais ça multiplie tous les 10 ans - Alors, ça représente le fléau, puisque c'est la première cause
00:50:19 - Vous savez, il y a quand même 430 000 nouveaux cas chaque année en France, et ça double tous les 20 ans, et il y a 150 000 morts
00:50:26 - Donc c'est quand même beaucoup, ça c'est pour ça qu'on en parle beaucoup, tout le monde a un cancer autour de soi, chez un ami, sa femme, son fils, etc
00:50:34 - Deuxième, les progrès, les progrès, moi, il faut faire attention parce qu'il y a beaucoup de scoops bidons
00:50:39 - C'est-à-dire une équipe française qui a fait ça, alors automatiquement tous les médias français sortent le truc
00:50:43 - Mais moi je suis un peu à l'international, je travaille un petit peu plus international
00:50:49 - Très cool - Voilà, c'est pas des vrais scoops quoi
00:50:52 - Donc il faut se méfier de donner des faux espoirs, parce que derrière il y a des malades qui écoutent
00:50:57 - Et après ils viennent à la consultation en pleurs en disant "mais pourquoi moi j'ai pas le droit à ça" et tout
00:51:02 - Mais ça marche pas, c'est des trucs bidons, ou alors ils l'ont fait sur des souris, avant que ça arrive chez l'homme, il y en a pour 10 ans
00:51:08 - Avant qu'on sache que ça marche chez l'homme, moi je le vois tous les jours à ma consultation
00:51:12 - Alors bon, je vous remercie, je vais remercier M. Kayad qui vient régulièrement nous voir, je vais rappeler quand même votre livre
00:51:19 - Tenez-le - Vous allez d'ailleurs me le lever
00:51:22 - Je m'appelle Anna, vous avez vu, ils ont fait de l'exercice, parce que vous dites qu'il faut faire de l'exercice, ils en font régulièrement, mais faites d'autres pas
00:51:28 - Je m'appelle Anna, "Pire ennemi se cache en elle", on en avait parlé lorsque vous étiez venu, c'est un roman cette fois-ci
00:51:35 - Alors c'est un roman à thèse, puisque Anna est en guerre et seule depuis des jours, encerclée par des ennemis invisibles
00:51:40 - Elle est vulnérable et risque la mort face à elle, Esther, plus vaillante que jamais, est prête à l'affronter, laquelle des deux surfeurs vivra
00:51:46 - Et dans ce roman, le professeur Kayad, cancérologue de renommée internationale, nous entraîne au cœur d'un extraordinaire combat, celui de la vie contre la mort
00:51:52 - Je lis la dernière page, donc c'est à lire et vous pourrez, et comme je le remerciais et féliciter une nouvelle fois pour son talent de conteur
00:52:01 - Notre ami Marc Menand, qui lui débarque régulièrement également sur des plages, l'été
00:52:09 - Ça va être sur un puits, vous vous rendez les dates ?
00:52:13 - Mais ça se fait découvert !
00:52:16 - Comment ?
00:52:17 - Ça se fait découvert !
00:52:18 - S'il vous plaît !
00:52:19 - Mais voilà, on vous retrouvera évidemment, vous êtes chez Christine ce soir ?
00:52:24 - Oui, là je vais également chez Jean-Marc Morondini et je passerai cet après-midi plus ce soir chez Christine, comme d'habitude
00:52:29 - Eh bien écoutez, c'est un plaisir, merci, on marque une pause, on va recevoir Louis Michoult parce qu'on va parler de l'actualité de monsieur Amras
00:52:40 et puis on va parler des européennes de monsieur Poutine qui a pris la parole, à tout de suite
00:52:47 C'est une journée particulière mais nous avons gardé néanmoins nos habitudes, nous sommes avec Claude Cancès, ancien patron de la PG Flic du 36
00:52:57 C'est vrai que ça fait toujours rêver, ou ça faisait rêver, en tout cas le 36 qui a des orfèvres, merci, chacun vous connaît
00:53:05 Monsieur Cancès, vous avez été directeur de la PG parisienne pendant de nombreuses années
00:53:10 et puis vous aviez publié "Histoire du 36 qui a des orfèvres" qui s'est vendue à toute édition confondue à plus de 100 000 exemplaires
00:53:19 On pourra parler de votre livre mais on pourra parler également, et Noémie Choutier est là avec nous, de la délinquance des mineurs
00:53:25 parce que l'homme que vous êtes, lorsqu'on apprend qu'il y a deux jours, un gosse de 14 ans conduisait une voiture volée
00:53:35 et a tué, percuté quelqu'un à 2h du matin, c'est intéressant de connaître votre expérience et de savoir si il y a 50 ans, ce type de délinquance existait
00:53:47 La réponse est tout de suite non
00:53:49 La réponse est non, bien sûr, et donc c'est intéressant de parler qu'est-ce qu'il faut faire avec cette délinquance nouvelle
00:53:55 et peut-être avez-vous un avis. Somaya Labidi nous rappelle les titres
00:53:59 Près de 8 mois après le début du conflit, nouvel échec des négociations pour une trêve à Gaza
00:54:07 Selon nos informations, le Hamas refuse l'accord porté par Joe Biden, un plan qui prévoyait un cessez-le-feu de 6 semaines
00:54:14 accompagné d'un retrait israélien des zones les plus peuplées de l'enclave palestinienne
00:54:19 Joe Biden justement qui est arrivé il y a quelques minutes à Caen dans le Calvados
00:54:24 Vous découvrez ces images de sa descente d'avion
00:54:26 Le président des Etats-Unis est attendu ce midi pour une cérémonie au cimetière américain de Colville-sur-Mer
00:54:32 Un moment que vous pourrez évidemment vivre en direct sur notre antenne
00:54:36 Et puis, 4 jours d'élections à travers 27 pays, 370 millions d'Européens sont appelés aux urnes
00:54:42 à partir d'aujourd'hui pour élire 720 euros députés
00:54:46 Les pays balancent ce marathon électoral qui s'achèvera dimanche avec les votes des Allemands et des Français
00:54:52 Je remercie Michou, qui est avec nous ce matin et qui va nous donner des informations sur ce drame hier qui a eu lieu
00:55:03 À la Rochelle
00:55:04 Exactement
00:55:05 D'abord, est-ce qu'on a des informations sur ces jeunes gens et notamment sur ce jeune homme, sur cet enfant
00:55:11 qui était en situation d'urgence absolue ?
00:55:14 Oui, il y avait effectivement, on rappelle, un groupe de 12 enfants de 7 à 11 ans hier
00:55:18 qui était en sortie, on était mercredi, c'est le centre de loisirs et qui fait une sortie à vélo
00:55:23 Vous savez que la Rochelle, c'est une ville où les pistes cyclables sont extrêmement développées
00:55:27 Toute la circulation est limitée à 30 km/h
00:55:29 Donc vous avez ce groupe d'enfants encadrés par des adultes qui se rendent dans un parc
00:55:32 et qui est percuté par une voiture qui arrive en sens inverse, un choc frontal très violent
00:55:37 puisque 7 enfants ont été blessés, 3 grièvement
00:55:42 Hier après-midi, un de ces enfants est en état d'urgence extrême
00:55:46 et le procureur de la République a donné des nouvelles dans un communiqué en fin de journée
00:55:49 en indiquant que l'ensemble des enfants était dans un état médical stable
00:55:53 2 enfants avaient pu quitter l'hôpital hier en fin de journée
00:55:57 Une enquête, bien sûr, a été ouverte pour blessure involontaire par conducteur
00:56:01 qui va devoir déterminer les circonstances de cet accident, les raisons pour lesquelles ce choc a eu lieu
00:56:05 Pourquoi cette voiture s'est déportée
00:56:07 Elle a roulé sur plusieurs dizaines de mètres sur la voie de gauche
00:56:11 C'était sur un axe à double sens
00:56:13 Ce que l'on sait à l'heure actuelle, c'est que la conductrice est âgée de 83 ans
00:56:17 qu'elle a été testée négative à l'alcool et aux stupéfiants
00:56:19 Elle avait été placée en garde à vue
00:56:21 mais cette garde à vue a été levée, son état a été jugé incompatible
00:56:23 Elle était en état de choc, cette femme, elle a dû être elle-même hospitalisée
00:56:27 Mais cette affaire, encore une fois, remet ce sujet sur la table
00:56:32 de la question du permis de conduire à vie
00:56:35 On ne sait pas encore à l'heure actuelle si cette femme a peut-être fait un malaise
00:56:38 Des habitants ont dit qu'elle ne semblait pas savoir ce qu'elle faisait
00:56:42 Très clairement, en tout cas, elle ne s'est pas rendue compte qu'elle ne roulait pas dans la bonne voie de circulation
00:56:46 Je vous propose de voir effectivement le sujet de Yael Benamou
00:56:51 avec ce choc frontal qui a impliqué un groupe d'enfants à vélo et une automobiliste octogénaire
00:56:57 Ces images ont été capturées juste après l'accident
00:57:01 On aperçoit au sol des vélos ou bien des casques
00:57:04 Ce témoin habite dans la rue de l'accident
00:57:07 Il a entendu un choc effroyable
00:57:09 La voiture venait de là, elle a bifurqué sur la gousse
00:57:13 puisqu'elle a tapé cette voiture
00:57:16 Il y avait les enfants qui venaient en vélo ici, en file indienne
00:57:19 Elle a tapé toute la colonne de vélo
00:57:22 Une conductrice de 83 ans a percuté un groupe de 12 enfants, âgés de 7 à 11 ans
00:57:27 Ils étaient accompagnés par deux animateurs et se rendaient dans un parc non loin
00:57:32 Le bilan est lourd, 7 enfants blessés dont 3 grièvement
00:57:35 Une fillette a dû être téléportée à tour
00:57:38 Des enfants partaient, il y en a une qui était en difficulté en casse-là sous une voiture
00:57:42 et tout le monde était choqué
00:57:44 L'octogénaire a été testée négative à l'alcool et au stupéfiant
00:57:48 Elle a été placée en garde à vue mais son état a été jugé incompatible
00:57:52 Un médecin a constaté qu'elle était en état de choc
00:57:55 Un important dispositif est en place pour venir en aide aux habitants
00:57:59 On a mobilisé 40 pompiers, 30 policiers, 2 équipages du SNUR
00:58:03 et de nombreuses équipes municipales pour accueillir les victimes et les familles
00:58:07 et également au centre Palissy pour accueillir tous ceux qui y sont présents
00:58:11 Le procureur de La Rochelle a ouvert une enquête pour blessure involontaire
00:58:15 Il y a beaucoup de gens qui nous écoutent en ce moment
00:58:18 qui ont peut-être passé 80 ans, qui sont en pleine forme
00:58:21 parce que c'est un âge où aujourd'hui on est alerte, on est souvent en pleine forme
00:58:24 Peut-être pas les réflexes d'un enfant de 20 ans
00:58:27 mais en même temps les gens de 80 ans ont moins d'accidents que les gens de 20 ans
00:58:31 parce que généralement ils sont plus prudents et ils roulent plus lentement
00:58:34 On ne sait pas pour le moment ce qui s'est passé, si elle a fait un malheur
00:58:38 Mais que faut-il faire ? Une visite médicale ?
00:58:41 Je veux bien faire une visite médicale
00:58:43 Souvent on a eu Pauline Desroulettes qui est venue sur ce plateau
00:58:47 et qui dans sa chair a été percutée par un homme qui avait 90 ans
00:58:51 mais une visite médicale sera au minimum sans doute
00:58:54 C'est-à-dire qu'on verra la vision, on verra l'ouïe, on verra les réflexes au minimum
00:58:58 Mais il n'empêche que...
00:59:00 - Ce ne serait pas inutile - Ce n'est pas suffisant
00:59:02 Je suis d'accord avec vous mais la difficulté c'est que
00:59:05 quand on arrive dans le très grand âge, et ce n'est sans doute pas 80 ans
00:59:09 mais évidemment il y a un âge raisonnable
00:59:12 - Où il faudrait arrêter - Il faudrait arrêter
00:59:14 Alors que ce n'est pas 80, ce n'est peut-être pas 85
00:59:17 Mais je pense qu'il n'est pas raisonnable de conduire à passer 90 ans, je le pense
00:59:22 C'est tellement variable d'un individu à un autre
00:59:25 Vous en avez à 75 ans qui ne peuvent plus rien faire et d'autres à 90 ans qui font tout
00:59:29 J'entends bien, mais convenons quand même que passer un certain âge
00:59:33 et quand on entre dans le grand âge, comme on dit, je crois que ce n'est pas très prudent
00:59:39 Mais que faire ? C'est aux familles, c'est à la personne aussi de prendre...
00:59:43 - C'est leur lien avec les autres - C'est à sa personne de se responsabiliser
00:59:46 me semble-t-il
00:59:48 Bon, ça c'était le premier sujet
00:59:50 Deuxième sujet, Clamart
00:59:52 C'est intéressant mais il n'y a rien de nouveau
00:59:55 Donc le jeune homme de 14 ans est toujours en garde à vue sans doute
00:59:58 Qu'est-ce qu'il va se passer ? Il va être mis en... Il va être incarcéré ?
01:00:01 Alors il peut y avoir une mesure le concernant effectivement de...
01:00:05 Bon je rappelle, Clamart, c'est ce jeune homme, ce jeune adolescent
01:00:09 14 ans, voiture volée
01:00:12 Déjà un CV long comme le bras
01:00:16 qui était sous contrôle judiciaire
01:00:20 On lui avait demandé de ne pas porter d'armes à 14 ans
01:00:23 C'est lunaire !
01:00:25 Non mais c'est vraiment lunaire, à 14 ans, contrôle judiciaire, interdiction de porter d'armes
01:00:30 14 ans !
01:00:32 Qu'est-ce que la loi prévoit pour un jeune homme de 14 ans ? Prisons ?
01:00:35 Il peut être placé aussi dans un centre éducatif fermé
01:00:40 En dessous de 13 ans, il ne peut pas y avoir de mesure privative de liberté
01:00:42 A partir de 13 ans, c'est possible
01:00:45 Et effectivement, 14 ans, excuse de minorité ne peut absolument pas être soulevée
01:00:50 Et normalement, pour une affaire comme ça, vous allez avoir une première décision
01:00:56 qui statuera sur la culpabilité et ensuite sur la peine
01:01:01 Bon, et on rappelle que c'est un refus d'obtempérer
01:01:04 Parce que dans cette histoire, il y a tout
01:01:06 C'est-à-dire qu'il y a des policiers qui auraient pu arrêter ce jeune homme
01:01:09 Et on sait de quelle manière ils auraient pu l'arrêter
01:01:11 Ils ne l'ont pas fait
01:01:13 Et on ne peut pas recommander aux policiers de tirer sur des jeunes gens
01:01:17 qui font un refus d'obtempérer
01:01:19 On voit bien, c'est ce qui s'est passé dans l'affaire Nael
01:01:21 On voit bien les difficultés que ça entraîne
01:01:23 Bien sûr, une fois qu'on a dit ça, on dit aussi qu'un homme est mort
01:01:29 Un homme est mort parce qu'il y a un refus d'obtempérer
01:01:32 et que la police n'a pas voulu intervenir d'une manière radicale
01:01:36 Donc un homme est mort
01:01:38 Bon, alors je ne sais pas ce qu'il faut faire, M. Cances, vous qui avez une connaissance des délinquants mineurs
01:01:44 Vous avez arrêté d'être policier en quelle année ?
01:01:48 Pardon ?
01:01:49 Vous avez arrêté d'être policier en quelle année ?
01:01:51 En 98
01:01:52 Bon, c'était il y a un siècle
01:01:54 Oui
01:01:55 Le monde a changé, 26 ans
01:01:57 Le monde a changé, oui
01:01:58 Non mais c'est vrai
01:01:59 C'est-à-dire que ça, par exemple, c'est...
01:02:01 Je vous ai dit une bêtise, comme on est en matière criminelle
01:02:04 Donc le jeune, il va être envoyé devant une cour d'assises
01:02:06 C'est probable, une cour d'assises des mineurs
01:02:08 Bon, qu'est-ce qu'on fait ?
01:02:10 Qu'est-ce qu'on fait, M. Cances ?
01:02:12 Avec votre expérience, avec ces jeunes gens
01:02:14 Qu'est-ce que vous...
01:02:15 Vous aviez sur le plateau de CNews, il y a quelques jours,
01:02:18 François-Olivier Gigibert, qui a dit quelque chose de très vrai
01:02:21 Il a dit "En province, les conversations tournent autour de la délinquance des mineurs"
01:02:29 C'est devenu le sujet number one
01:02:31 Et il a ajouté "C'est incroyable que l'on en parle qu'aujourd'hui"
01:02:36 "En précisant, il faudrait vraiment maintenant s'y intéresser"
01:02:41 Si vous le permettez, si vous m'accordez deux minutes
01:02:43 Bien sûr
01:02:44 Je vais illustrer mon propos par l'extrait d'un rapport d'un enseignement généraux de Toulouse
01:02:49 Je vais aller assez vite
01:02:51 "Certains groupes de délinquants constituent des minorités économiques, communes, autonomes
01:02:57 Ils fédèrent un ensemble de circuits de captation et de redistribution des richesses
01:03:01 Leur aide vise essentiellement des magasins de luxe"
01:03:03 Je vous coupe parce que je ne suis pas sûr que les gens comprennent
01:03:06 Donc je n'ai pas saisi moi-même le début de ce que vous avez dit
01:03:10 Oui, là je pense aux téléspectateurs
01:03:13 Bon, allez-y
01:03:15 "Ces délinquants rayonnent du centre-ville aux villes moyennes
01:03:18 Chefs lieux de départements de la région Midi-Pérénée
01:03:21 La plus grosse partie du butin est recelée dans les caves ou appartements de la cité
01:03:25 Les queues de commandes sont bradées dans la cage d'escalier
01:03:27 Le produit de cette économie illégale est investi dans les stupéfiants
01:03:31 L'achat de commerce, l'entretien des familles
01:03:34 La dernière équipe de malfaiteurs interpellés au Mirail"
01:03:37 Retenez bien ce nom, le Mirail
01:03:39 "était détentrice de plusieurs millions de francs"
01:03:41 Pardon, francs
01:03:42 "Et la conclusion"
01:03:44 C'est bien ? Vous m'entendez là ?
01:03:46 Bien évidemment que je vous entends
01:03:47 "Indépendance économiquement, ces groupes délinquants ont totalement renoncé à l'idée d'un emploi
01:03:53 qui n'est plus avec les valeurs de notre société
01:03:55 Ils sont autonomes et sans la moindre relation avec l'univers social institutionnel
01:04:00 Ils l'ignorent, le méprisent et le contournent
01:04:03 Le tissu associatif n'a plus aucune prise sur eux
01:04:06 Certains mineurs délinquants font vivre leur famille
01:04:09 et bénéficient de la complicité passive des parents
01:04:12 Face à ce nouveau type de délinquants, les outils traditionnels de réinsertion sont dépassés"
01:04:20 Rapport, rapport, rapport d'enseignement généraux 1990
01:04:25 1990
01:04:27 Voilà
01:04:29 Alors, je poursuis sur l'anecdote
01:04:33 A cette époque là, il y avait une famille qui vivait au Mirail qui s'appelait la famille Klein
01:04:37 Oui absolument
01:04:38 Ça vous dit quelque chose ?
01:04:39 Bien sûr
01:04:40 Une famille française, catholique, chrétienne, convertie à l'islam
01:04:44 Ils sont partis avec armes et bagages au Moyen-Orient
01:04:48 Et Fabien Klein, l'un des deux frères a revendiqué le Bataclan
01:04:53 Les racines du mal sont là, dans l'éducation et l'éducation parentale
01:04:58 J'ai pris une gifle dans ma vie, une seule de mon père
01:05:02 S'il n'était pas revenu de la guerre, je ne l'ai pas vu pendant 5 ans
01:05:05 J'ai été élevé par une maman, des oncles, des tants, j'étais le roi du pétrole
01:05:09 Je faisais ce que je voulais, ce que je voulais
01:05:11 Mon père attendu une semaine de l'adhésion pour m'en mettre une
01:05:15 Je ne savais pas ce que c'était une gifle
01:05:17 Mais j'ai encore imprégné dans ma mémoire la main qui s'élève vers le ciel
01:05:21 Merci papa
01:05:23 Et qu'est-ce que vous aviez fait ?
01:05:25 Pardon ?
01:05:26 Qu'est-ce que vous aviez fait pour mériter une gifle ?
01:05:28 Ne me doutez pas, je faisais le comité depuis 5 minutes
01:05:31 Parlez librement, mais c'est une archive étonnante
01:05:34 Oui, c'est une archive d'ailleurs qu'on peut interpréter très diversement
01:05:39 Vous la retrouvez dans mon premier livre, l'Histoire du 36, que vous avez cité
01:05:43 Alors, Noémie Chou, je termine, c'est le troisième sujet sur lequel je voulais que vous interveniez
01:05:48 C'est l'affaire Amras
01:05:50 Je suis surpris pour tout vous dire que ce jeune homme soit encore en liberté
01:05:57 Qu'on ne l'ait pas encore retrouvé ?
01:05:58 Oui, je ne sais pas monsieur Cances ou...
01:06:00 Moi je ne suis pas surpris, mais ce qu'ont dit déjà tous mes collègues à vos micros
01:06:05 Il va être arrêté, tôt ou tard
01:06:07 Ça coûte très cher
01:06:08 Mais il ne peut pas quitter la France
01:06:10 Il peut quitter la France
01:06:12 Je pense qu'il est encore en France, oui
01:06:15 C'est difficile, les plans impervus ont été lancés très rapidement
01:06:17 Il n'y a pas d'informations particulières, nouvelles ?
01:06:22 Effectivement, ça peut surprendre, on rappelle dans des précédents
01:06:25 La cavale de Redouane-Faillite, qui était aussi très activement recherchée
01:06:29 a duré 95 jours pour sa deuxième évasion
01:06:31 On recherche Mohamed Amra, mais pas seulement
01:06:34 On recherche sans doute peut-être une dizaine d'hommes
01:06:36 Les quatre assaillants, ceux qui ont volé les voitures
01:06:40 Peut-être les rosseleurs, ceux qui aident à héberger en ce moment
01:06:43 C'est un vaste coup de filet qui se prépare
01:06:46 On sait qu'on se prépare à interpeller, le jour où ça arrivera, des gens extrêmement dangereux
01:06:51 On l'a vu, puisqu'ils ont été prêts à exécuter les agents pénitentiaires
01:06:56 Ce qui est sûr, c'est qu'en tout cas, ce qui a été dit à un moment, un temps
01:07:01 Une rumeur qui circule notamment en détention
01:07:04 C'est que Mohamed Amra aurait été enlevé, kidnappé pour être torturé
01:07:09 D'abord, si vraiment on voulait en venir à bout, il aurait pu être exécuté à l'endroit où il a été enlevé
01:07:16 Et là, de source proche de l'enquête, des éléments
01:07:20 Et on rappelle qu'il y a notamment des agents pénitentiaires qui ont été blessés mais qui ont survécu
01:07:23 Et qui ont vu la scène, des éléments laissent penser qu'il était parfaitement au courant de ce qui se passait
01:07:28 Et que donc, ça n'est pas à son insu que ça s'est passé
01:07:30 Oui, alors il y a effectivement une thèse que j'ai vue ici ou là
01:07:34 Disant qu'il a été kidnappé pour lui extorquer des informations
01:07:47 Pour qu'on puisse retrouver, pourquoi pas, un butin, voire le torturer
01:07:52 Est-ce que vous avez des infos là-dessus ?
01:07:54 C'est toujours difficile, je ne vais pas être parfaitement affirmative
01:07:58 Mais des éléments qui ressortent, et notamment des témoignages, encore une fois, des agents pénitentiaires
01:08:03 Qui étaient là, qui ont été blessés et qui ont assisté à la scène
01:08:06 Il semblerait que Mohamed Amra n'a pas été surpris de ce qui se passait
01:08:10 Et qu'il n'a pas subi cette attaque de son fourgon
01:08:13 Bon, quel est votre analyse, M. Cancès, si tant est que vous en ayez une ?
01:08:16 Oui, mais il va être arrêté, vous savez
01:08:18 Mais Mazrin a été à la liberté pendant des années
01:08:22 Le président de la République, Giscard d'Estaing, s'est interrogé tous les jours
01:08:26 Son garde de corps, que j'ai bien connu, qui était avec un inspecteur allemand
01:08:29 Il disait "mais que fait-il, c'est pas possible, la police, vous voulez pas l'arrêter ?"
01:08:32 Il a été arrêté
01:08:33 Mais Mazrin, c'est en 1978 ou 1979, porte de Clignancourt
01:08:38 Deux ou trois novembre 1978
01:08:41 Avec Mme Sylviane Jean-Jacques, qui était à côté de lui
01:08:45 Vous étiez peut-être associé ce jour-là
01:08:49 Non, j'ai été détaché au cabinet directeur général
01:08:51 J'ai remplacé Broussard quelques années plus tard
01:08:54 Et effectivement, c'est le commissaire Broussard, qui est toujours de ce monde
01:08:57 Qui l'avait stoppé
01:09:00 Neutralisé
01:09:02 Neutralisé
01:09:03 Et comment ?
01:09:04 Avec un camion, c'est vrai que ça a été fait
01:09:06 Je sais même pas, c'est intéressant Mazrin
01:09:08 Aujourd'hui, je ne sais pas si la police pourrait faire ça
01:09:11 Alors que Mazrin avait fait un geste très clairement
01:09:16 Très clairement, montré qu'il n'allait pas
01:09:19 C'était une exécution, ça a été vécu comme ça
01:09:21 Un de mes proches, Jean-Guerry, qui était numéro 2, la jointe de Broussard
01:09:24 A été accusé à tort, bien entendu
01:09:27 De lui avoir tiré le coude au grase dans la voiture
01:09:29 C'est quelque chose d'énorme
01:09:31 Dans un film qui est sorti, c'était un jeu de l'art
01:09:35 Alors évidemment, on avait mis les moyens
01:09:37 Oui, ça je vous confirme que vous aviez mis les moyens ce jour-là
01:09:40 Oui
01:09:41 Mais là, vous avez affaire à le jour où on localisera Mohamed Amra et ses complices
01:09:46 A priori, ils ne sont pas au même endroit, ils ont dû se disperser
01:09:49 Il y a un vrai risque de riposte en face
01:09:52 Donc effectivement, intervenir en plein Paris, au milieu des voitures
01:09:55 Ça paraît extrêmement dangereux
01:09:58 On ouvre le chapitre politique
01:10:00 En cas de défaite de la majorité présidentielle aux élections européennes
01:10:03 Emmanuel Macron doit-il dissoudre l'Assemblée nationale ?
01:10:06 Selon un sondage CSA pour CNews, 52% des Français s'expriment en faveur d'une dissolution
01:10:12 Je dirais que globalement, c'est quand même 50/50
01:10:15 Les Français sont plutôt contents de cette Assemblée
01:10:18 Parce qu'elle représente les courants de pensée
01:10:20 C'est presque une Assemblée à la peau pour les Français
01:10:22 Vous trouvez que les Français sont contents de cette Assemblée ?
01:10:24 Oui, mais ils ne veulent pas aussi
01:10:25 Mais vous vivez peut-être, je ne sais pas où vous vivez, mais vous trouvez que les gens sont contents ?
01:10:30 Ce que je peux vous dire, il y a en effet une forme de détestation, de rejet de la France insoumise
01:10:36 Mais les Français ont plutôt été satisfaits de voir une Assemblée différente à la précédente
01:10:42 Avec des courants de pensée plus représentés
01:10:45 C'est tout ce que je vous dis, Pascal Praud
01:10:47 D'une certaine manière, votre stand-off, vous attendiez à une réponse "oui" pour la dissolution, beaucoup plus massive, très certainement
01:10:54 Non, écoutez, je ne m'attends généralement à rien
01:10:57 Je suis factuel, je témoigne de la réalité
01:11:00 Non, mais je vous assure
01:11:01 Vous étiez contents de voir comment elle se comporterait ?
01:11:04 Oui, c'est bon ça
01:11:05 Et surtout sur la dissolution, je suis frappé de voir à quel point le raisonnement de Marine Le Pen peut apparaître pertinent
01:11:15 À partir du moment où on a un président et un Premier ministre qui s'impliquent d'une manière tellement partisane dans des élections européennes
01:11:24 Il serait anormal qu'on n'en tira pas des conséquences politiques
01:11:29 Ça me paraît, pardon pour la banalité, mais ça me paraît évident
01:11:33 Qu'est-ce que vous... Il y a des institutions, les élections européennes...
01:11:37 Oui, oui, j'entends bien
01:11:38 Elle demande démission ou dissolution, c'est ça ?
01:11:41 Non, mais on ne peut pas en permanence s'engager et prétendre demeurer en surplomb comme un président qui n'arbitre
01:11:50 Vous avez raison, mais comme tous ces gens ne pensent d'abord qu'à leur fauteuil, disons-le
01:11:56 Vous pensez ?
01:11:57 Oui, je pense
01:11:58 Là où vous avez raison, c'est qu'avec un esprit à la de Gaulle, il y a une volonté de faire valider sa politique et d'aller au peuple
01:12:09 Manifestement, l'esprit de De Gaulle vous a quittés il y a bien longtemps
01:12:12 Donc si les élections européennes de dimanche donnent, et on peut l'imaginer, une défaite cinglante à Emmanuel Macron, vous savez ce qui se passera ?
01:12:21 Rien
01:12:22 Rien
01:12:23 Rien du tout
01:12:24 Rien, parce qu'il est comme ça, il se passera
01:12:26 Donc il sera en lieu
01:12:28 Voilà, il ira exactement... Et c'est pas bien, et ça crée le divorce
01:12:32 Le divorce c'est déjà tellement un mot de pari aussi
01:12:35 Oui, mais c'est toujours pareil, il y a la règle et l'esprit
01:12:38 Oui, bien sûr
01:12:39 Charles de Gaulle, en 1969, il part après un référendum, il considère que... Bon, et une nouvelle fois c'est Raymond Barre qui avait raison, en 1986 il ne fallait pas cohabiter, voilà, fallait pas cohabiter
01:12:51 C'était ça la position de Raymond Barre, et je pense qu'il avait raison, c'est pas l'esprit de la 5ème
01:12:55 Emmanuel Macron, il attend que ça passe
01:12:56 Plus étonnant que ce président ne peut pas se représenter en 2027
01:13:00 Ah oui, mais il s'accroche
01:13:01 On pourrait espérer tous les courages de sa part, c'est le contraire qui se produit
01:13:06 Alors, il peut avoir un intérêt à dissoudre, s'il ne veut pas ressortir, j'allais dire, très abîmé de sa présidentielle
01:13:14 En lambeaux, quoi
01:13:15 En lambeaux, c'est effectivement de dissoudre, de nommer pourquoi pas un Premier ministre qui ne soit pas de son camp, et à ce moment-là il se retire un peu des affaires à la manière de François Mitterrand
01:13:25 C'est pas son tempérament
01:13:26 Quelqu'un a les mains dans le cambouis, et Mitterrand avait tiré toute une gloire nouvelle, et il avait été réélu
01:13:36 Oui, quoi, génie, un génie
01:13:38 Dans la tactique politique, c'est clair
01:13:41 Oui, mais enfin, il a surtout, il a pas vu, toujours vu grand chose venir, le mur de Berlin, comme génie politique, vous parlez
01:13:50 Vous ne pouvez pas dire
01:13:51 Quand il était tombé, il l'a trouvé
01:13:53 On peut ne pas aimer Mouir
01:13:55 Moi je l'aime beaucoup en plus
01:13:56 Il peut pas lui daigner des qualités tactiques évidentes
01:13:59 Bon, écoutons ce sujet de Aminata Deme sur l'immigration, parce que les Français ont été interrogés bien sûr, et ce qui sera au cœur de l'élection européenne
01:14:08 C'est pour ça qu'on va savoir dimanche ce que les Français, j'allais dire, ont dans le ventre
01:14:12 Ça va être intéressant ce vote
01:14:14 Ils veulent sanctionner Emmanuel Macron
01:14:16 Non, les Français, ils veulent pas l'immigration, non plus, c'est pas un vapeur de chien
01:14:19 Pas que sa politique, sa personnalité y compris
01:14:21 C'est vraiment la question de politique, c'est pas l'immigration, Olivier, c'est très bien
01:14:23 Je vais vous dire, c'est ce que les gens de gauche diront lundi matin, ce que vous dites là
01:14:30 Et à mon sens, je termine, et à mon sens, ça montre votre déconnexion
01:14:35 Parce que la vérité, c'est qu'il y a une adhésion aux idées du Rassemblement National
01:14:40 Lesquelles ?
01:14:41 Sécurité, Europe, immigration
01:14:43 Ça vous va ?
01:14:44 Je rappelle d'ailleurs que c'est ton travail
01:14:45 Et là il y a adhésion aux idées
01:14:46 Alors évidemment, les gens de gauche diront comme vous "le rejet d'Emmanuel Macron, ça n'existe pas"
01:14:52 Parce que comme toujours, on veut pas voir
01:14:54 Le rejet d'Emmanuel Macron, je ne dis pas que c'est pas aussi le rejet d'une certaine politique
01:15:01 Surtout qu'originalement, Jean Marchais...
01:15:03 Oui mais ça vous arrange, la vérité c'est que...
01:15:05 Alors écoutons le sujet
01:15:06 Jean Marchais confortait les idées du Rassemblement National d'aujourd'hui, tu le sais très bien
01:15:10 Quant à l'immigration et notamment le trafic de drogue dans les cités
01:15:13 Le lycée, Jean Marchais
01:15:15 Le lycée, ça y est, le plateau s'est réveillé
01:15:18 Quand on parle finalement des causes et des soubassements, il y a rien à dire
01:15:22 Mais quand on parle des conséquences, il faut les dénier
01:15:24 J'ai toujours défendu l'idée que la gauche devait se préoccuper des espèces régaliennes
01:15:29 Et qu'elle devait y compris avoir une politique sur la question des migrations
01:15:33 Je l'ai toujours dit, je ne sais pas...
01:15:34 Voyons le sujet et on finit à ce moment-ci
01:15:37 C'est une question de matière d'État-providence et d'inquiétude des Français, c'est une problématique
01:15:40 Oui, laquelle ?
01:15:41 Et là maintenant tu dis que c'est un vote fonction, absolument pas
01:15:43 C'est une inquiétude des Français et tous les Français depuis tout à l'heure
01:15:46 S'il vous plaît, parlez pas toutes les deux en même temps
01:15:48 Bon, soyez gentils, est-ce qu'on peut voir le sujet d'Aminat Adem ?
01:15:51 Et je voudrais qu'on prenne un peu de temps également pour M. Cances
01:15:54 Qui a écrit un bouquin "Flic du 36"
01:15:56 36, on n'est plus qu'à des heures fèvres, hélas
01:15:58 Avec Charles Elias
01:16:00 Oui, mais c'est plus le même 36
01:16:02 Charles Elias, il est un collègue
01:16:05 J'aime bien "L'escalier du 36", hélas
01:16:07 Pardon ?
01:16:08 "L'escalier du 36"
01:16:09 Oui, c'est à 48 marches
01:16:11 Je suis monté pendant 35 ans
01:16:13 35 ans vous êtes resté, je peux vous rendre compte
01:16:16 Tout ce que vous savez
01:16:17 J'ai rencontré des hommes et des femmes formidables
01:16:19 Tous les secrets que vous connaissez
01:16:21 Bon, voyons le sujet d'abord et puis on...
01:16:24 Chut !
01:16:25 Voyons le sujet sur l'immigration et on en parle ensuite
01:16:29 L'immigration est bel et bien une des préoccupations majeures des Français
01:16:33 Interrogés sur les enjeux prioritaires de ces élections européennes
01:16:37 Les Français classent la question migratoire en deuxième position avec 36%
01:16:42 Juste derrière le pouvoir d'achat à 39%
01:16:45 Le thème de l'immigration suscite un vif intérêt
01:16:48 Avec un bond de 7 points par rapport au mois d'avril
01:16:51 Pour les séistes drisgali, c'est la réalité du quotidien
01:16:54 Qui entraîne une inquiétude grandissante des citoyens
01:16:57 Les gens voient bien que la situation n'arrête pas de se dégrader
01:17:00 Les faits divers sont de plus en plus nombreux
01:17:02 Même si les grands médias "les cachent"
01:17:05 Les faits divers ont quand même lieu
01:17:07 Il y a eu encore une attaque dans l'Isère qui aurait pu être un deuxième crépole
01:17:10 Il y a peut-être un effet J.O.
01:17:12 Les gens voient bien qu'on est en train de faire un déploiement
01:17:16 On prépare un déploiement digne d'un film d'action américain
01:17:20 Pour sécuriser les J.O.
01:17:22 Alors qu'au fond, c'est le problème, ce sont les délinquants étrangers, les mineurs étrangers
01:17:28 L'insécurité est également considérée comme le quatrième sujet le plus important par les Français
01:17:33 Juste après celui de l'environnement
01:17:37 Monsieur Cancès, votre avis sur le travail aujourd'hui des flics
01:17:40 J'ai l'impression que c'est beaucoup plus difficile d'être flic aujourd'hui qu'avant
01:17:45 Et qu'il y a surtout une forme d'auto-censure dans le geste parfois
01:17:50 Peut-être aussi dans la parole des flics
01:17:52 Parce que le refus d'obtempérer par exemple c'est très intéressant
01:17:56 Ils l'ont laissé partir ce jeune homme qui roulait
01:18:01 Parce qu'aujourd'hui quand un flic intervient
01:18:04 C'est lui qui est désigné parfois comme le coupable
01:18:07 Et ça c'est une inversion des valeurs qui me paraît folle
01:18:10 Vous savez, Pascal Croce, on parle souvent des grands flics
01:18:14 Pour moi les grands flics ce sont les gardiens, les flicards et les fliquettes
01:18:18 C'est affectueux ces termes-là
01:18:20 Qui sont dans les cartes police-secours
01:18:22 Qui partent sur un appel 17 vers l'inconnu
01:18:25 Ils ne savent pas ce qu'ils vont trouver
01:18:27 Les exemples que nous avons ces dernières années de leur intervention
01:18:30 On ne peut plus efficace
01:18:33 Deux, trois minutes après sur les professeurs qui se font poignarder
01:18:37 Ils sont là tout de suite
01:18:39 Il y a un mort, oui, mais ils arrêtent tout de suite le terroriste
01:18:43 Le Bataclan, on parlait du Bataclan tout à l'heure
01:18:46 Avant l'intervention remarquable de la BRI et du RAID
01:18:52 Deux flics sont intervenus, on n'en a quasiment pas parlé
01:18:57 Comme police-secours, c'est un commissaire de police
01:19:00 Et un brigadier qui est patrouillé à la République
01:19:03 Et qui entendent sur leur trafic radio aux polices
01:19:06 Fusillades, ils y vont, à poil, à poil
01:19:09 Pas de fusil de parabas ni rien
01:19:11 Ils rentrent dans les lieux, ce qu'ils n'auraient pas dû faire
01:19:15 C'est la règle de vœux qu'on attend du RAFOR
01:19:18 Et tuent l'un des terroristes, le chef de l'albérie
01:19:22 Leur a rendu hommage en disant le nombre de vies que vous avez sauvées
01:19:25 Vous ne pouvez pas vous l'imaginer
01:19:27 On n'en parle jamais d'ailleurs
01:19:29 - On en parle souvent, j'essaie d'en parler le plus possible
01:19:32 - Quand on parle d'un vingt-quinze mineurs, ce n'est qu'une minorité qui font les cons
01:19:36 Je vais, depuis la sortie de mes livres, dans les lycées, les collèges
01:19:40 Je rencontre des jeunes formidables
01:19:42 Qui font de la musique dans le Gers, les bandas, les harmonies
01:19:46 Qui font du sport, qui sont...
01:19:48 Ils sont une minorité, seulement, monsieur Pascal Crou, vos médias n'en parlent jamais
01:19:54 Alors évidemment, depuis, tous les jours, il se passe quelque chose
01:19:58 Tous les jours, il y a un gosse qui fait une connerie
01:20:00 Mais il n'y a pas cent mille...
01:20:02 - Mais moi je suis d'accord avec vous
01:20:04 Mais c'est le principe du journalisme qui parle des trains qui n'arrivent pas à l'heure
01:20:07 J'entends ce que vous dites, mais moi je veux bien dire
01:20:09 Tout va bien en France, ou raconter...
01:20:11 - Venez dans le Gers, je vais vous faire un petit reportage sur ce qui se passe dans le Gers
01:20:17 - Je ne dis pas qu'il n'y a pas de délai, non, viens
01:20:19 - Mais je veux savoir, qu'est-ce qu'il faut faire, selon vous, selon vous
01:20:23 Pour ces jeunes gens qui, parfois, sont irrécupérables
01:20:27 Moi j'ai le sentiment, quand je vois des CV d'un gosse de 25 ans, long comme le bras, que c'est fini
01:20:33 - Mais on est d'accord, on est d'accord
01:20:35 - Mais oui, mais qu'est-ce qu'on fait depuis ?
01:20:36 - Mais alors, qu'est-ce qu'il faut faire ?
01:20:37 - Qu'est-ce qu'on fait ?
01:20:38 - Il faut apprendre à rééduquer les parents, c'est impossible
01:20:41 - A 25 ans, l'éducation elle est finie
01:20:43 - Quand on parle des parents, il ne faut pas oublier...
01:20:45 - Mais qu'est-ce qu'on fait ? Est-ce qu'on le met en dehors de la société jusqu'à la fin de sa vie ?
01:20:48 Est-ce qu'on reconstruit des prisons ? Est-ce qu'on rouvre des endroits ? Que sais-je ?
01:20:52 Qu'est-ce qu'on fait, selon vous ?
01:20:54 - Le mineur délinquant qui est pris, tout de suite, je ne suis pas le seul à le dire, la peine, tout de suite, n'est pas tendre
01:21:01 L'affaire que vous citez, il va passer en jugement au mois de juillet, ou je ne sais pas, pour les affaires...
01:21:08 - Mais lui, il a déjà un CV long comme le bras
01:21:10 - Déjà
01:21:11 - Oui mais ce gosse, il paraît déjà irrécupérable, donc qu'est-ce qu'on fait de lui ? Il a 14 ans
01:21:17 - Personne ne sait répondre à cette question
01:21:19 - Il n'y a pas de réponse
01:21:20 - Mais oui, il n'y a pas de réponse
01:21:21 Un mot sur le code d'honneur, est-ce que c'est une légende que les grands voyous avaient néanmoins un code d'honneur dans les années 60, 70, 80, 90
01:21:32 et qu'aujourd'hui tout est permis, ou est-ce qu'au fond un voyou reste un voyou dans les années 60 ou 70 comme aujourd'hui ?
01:21:38 - Oui et non. J'étais dans un salon de livres à Royale-Chamalières il y a 3-4 ans, à ma gauche j'avais un juge d'instruction que Philippe connaît bien
01:21:46 et à ma droite j'avais François Besse, François Besse qui était le bras droit
01:21:49 - Qui s'évadait avec mes serines tous les 4 matins
01:21:52 - On a pu papoter pendant 48 heures
01:21:54 - Je vous coupe 2 secondes parce que le roi Charles...
01:21:56 - Ça c'est autre chose
01:21:58 - Oui, comme vous le dites, le roi Charles dans son... J'aime beaucoup les voitures officielles anglaises
01:22:05 on est sur un modèle manifestement qui est assez chic
01:22:09 et le roi Charles il est où Marine Lanson ? Il arrive où précisément ?
01:22:15 Avec son épouse Camilia à Vers-sur-mer, il est en train d'arriver à Vers-sur-mer dans le Calvados
01:22:26 Bonjour votre Altesse, bonjour votre Altesse et il est en avis de grande cérémonie militaire
01:22:34 et vous reconnaissez évidemment son épouse, la reine Camilia et il fait beau manifestement aujourd'hui en Normandie
01:22:42 Je vous ai coupé monsieur Cancès, on va pouvoir voir ses images mais vous pouvez néanmoins terminer sur ce que vous nous disiez
01:22:47 donc sur les grands voyous et les codes d'honneur dont on parle parfois, terminé
01:22:52 François Bess faisait partie de ces voyous qui avaient une forme de respect pour le flic
01:22:59 ce qui était un petit peu réciproque
01:23:02 Par contre on a longuement parlé de Mezzrine, je peux vous dire que dans le milieu du banditisme
01:23:07 la fine fleur du banditisme français, Mezzrine c'était pas une idole, loin de là
01:23:13 alors il est évident que maintenant les jeunes dont on parle tous les jours
01:23:17 ils montent sur les braquages avec des canons de disco et ils savent même pas s'en servir
01:23:22 il y avait l'école du crime à l'époque, le voyou il a dû s'entraîner à tirer
01:23:28 Mezzrine vous l'avez connue ?
01:23:33 Pardon ?
01:23:34 Mezzrine, vous l'avez...
01:23:36 Je vous ai dit, il a été arrêté, j'étais détachée au cabinet
01:23:38 Oui mais comme il a eu une longue carrière policier, policier criminel
01:23:43 j'ai bien connu Bess, François Bess, aux Assises, absolument
01:23:49 et dans le couple c'était de loin le plus intelligent
01:23:54 Mezzrine était un tueur soutenu par une certaine chave intellectuelle
01:24:00 Ce qui m'énerve le plus c'est que dans tous mes contacts avec les lecteurs
01:24:06 la plupart Mezzrine c'est encore un héros, c'est incroyable
01:24:10 Oui parce qu'il y a la mythologie parfois du voyou
01:24:14 Il a donné des pentrailles, des billets, il y a tout ça aussi
01:24:17 C'est entretenu parfois effectivement aussi par des films
01:24:21 Bon, il y a toujours ce mythe qui est...
01:24:26 Le film qui donne le plus à voir la réalité de votre métier sur vos années
01:24:30 Quel est celui que vous préférez ?
01:24:32 Le film culte, Quelles enfers avec Louis Jouvet
01:24:35 Il y en a un autre fabuleux de Tavernier, L620
01:24:40 Et moi j'aime beaucoup le cinéma d'Olivier Marchal
01:24:43 et 36 notamment avec Depardieu, avec Daniel Auteuil
01:24:47 Il évoque une affaire, Gagne des postiches que j'ai bien connue
01:24:51 puisque j'étais patron dans l'Antigua
01:24:53 et on a eu un collègue au tapis, un voyou au tapis
01:24:57 et mon adjoint a pris une balance 7 ans
01:25:01 Au moment où le voyou pose le flingue sur le crâne
01:25:06 il baisse la tête et c'est un miracle qu'il soit là, Jean-Pierre Biron
01:25:08 Bon, flic du 36, c'est à lire au Mareuil Editions
01:25:13 et c'est toujours un plaisir évidemment de vous recevoir
01:25:16 et la police de Maigret, alors la police de Maigret elle a changé
01:25:19 Ah oui, c'est vrai
01:25:20 Moi quand je lis les Maigret...
01:25:22 La méthodologie, il reste quand même quelque chose
01:25:25 dans la manière dont on a les enquêtes, enquêtes de voisinage
01:25:28 le porte à porte, les interrogatoires, etc
01:25:31 La psychologie compte
01:25:32 Oui, bien sûr, bien sûr
01:25:34 Bien évidemment, moi j'aime bien Maigret
01:25:37 Un des ancêtres de Maigret a défini le crime en disant que
01:25:42 le crime a toujours pour mobile l'amour ou la haine, l'ambition ou l'orgueil
01:25:46 la... j'ai oublié les autres termes, enfin tout était résumé dans...
01:25:51 Oui, il n'y a jamais... c'est intéressant parce que parfois on dit
01:25:53 il y a un crime gratuit en fait, le mot gratuit
01:25:56 Un vol de téléphone, c'est un crime gratuit
01:25:59 Oui, ben ils veulent un téléphone
01:26:01 Justement, c'est le problème aujourd'hui
01:26:03 Je vais vous dernier une dernière information
01:26:05 Il y a quelques semaines, les militaires du pôle environnement de la gendarmerie
01:26:08 de Côte d'Or ont été sollicités par un bureau de poste du département
01:26:11 précautionneusement emballé dans une boîte, c'est un hôte un peu particulier
01:26:14 qui les attendait à l'intérieur, une migale, Brachypelma amorivivante
01:26:19 pour rappel, détenir des animaux protégés est un délit
01:26:21 dont la peine encourue est de 3 ans d'emprisonnement et d'une amende de 250 000 euros
01:26:25 et voilà, Marine Lenson a souhaité que nous parlions de cette information
01:26:30 donc je ne sais pas si c'est pour elle une peur personnelle ou pas
01:26:36 mais elle a souhaité donc montrer en même temps que le travail des militaires
01:26:41 du pôle environnement de la gendarmerie de la Côte d'Or est multiple
01:26:44 et que parfois vous pouvez trouver sur des migales
01:26:47 et efficaces, et efficaces
01:26:49 Je vous remercie grandement, c'est une journée particulière
01:26:51 Est-ce qu'on a des images de Normandie pour terminer ?
01:26:57 Et ces vétérans, je ne sais pas si vous partagez cette émotion
01:27:02 de voir toutes ces images depuis quelques jours
01:27:15 On va vous laisser avec Jean-Marc Morandini
01:27:18 Non sans remercier Mathieu Sibyl Prolat
01:27:21 qui était donc notre réalisateur
01:27:23 qui est venu de Reims, il est parti vers minuit pour arriver à Paris
01:27:27 David Tonnelier était à la vision, merci à Guillaume Marceau qui était au son
01:27:30 Marine Lenson était là avec Ladislas Giscard d'Estaing
01:27:33 Félix Pérolas comme tous les jours
01:27:35 Merci M. Cancès, merci vraiment à tous
01:27:37 Merci à tous dans cette journée particulière
01:27:40 Et puis nous allons penser, nous recueillir, nous souvenir aujourd'hui
01:27:44 Rendez-vous ce soir
01:27:46 [Bruit de la carte]
01:27:48 ...