• il y a 10 mois
Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros

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00:00:00 Bonjour à tous et bienvenue à Europe 1 sur Europe 1 ce matin de 9h à 9h30 et bien évidemment bonjour à tous ceux qui nous écoutent pour l'heure des pros sur CNews.
00:00:11 La relaxe prononcée hier de François Bayrou par le tribunal correctionnel de Paris illustre combien la justice perd son temps dans des affaires picrocolines.
00:00:20 Sept ans de procédure pour rien. On reprochait à François Bayrou d'être au courant que des assistants parlementaires payés par le Parlement européen avaient également travaillé pour le modem dont il est le président.
00:00:33 La belle affaire !
00:00:35 Sept ans d'instruction, sept ans de culpabilité médiatique, sept ans d'empêchement politique.
00:00:40 Bayrou est innocenté dans une affaire de cornecus qui arrive après la relaxe d'Eric Dupond-Moretti, martyrisé de la même manière et peut-être pour les mêmes raisons par des magistrats très enclin à insuffler morale et vertu dans l'espace public.
00:00:54 Robespierre et Saint-Just ne sont jamais loin quand il s'agit de juger un ministre, un candidat à l'élection présidentielle ou tout simplement une personnalité en vue.
00:01:03 Plus que jamais, la présomption d'innocence doit rester la ligne de conduite des commentateurs de la vie publique.
00:01:10 Une mise en examen n'est pas un coupable, une plaignante n'est pas une victime.
00:01:14 J'espère que le parquet ne fera pas appel mais on est sûr de rien avec cette justice française qui reconnaît peu ses erreurs.
00:01:22 Sept ans de tourments, de calvaires, de supplices pour François Bayrou.
00:01:26 Il faut le plaindre évidemment mais aussi s'interroger sur ceux qui font la justice en France.
00:01:32 Il est 9h, Jeanne Alousteau.
00:01:35 Bonjour Pascal, bonjour à tous.
00:01:48 L'hommage aux victimes du 7 octobre aura lieu demain à Paris et trois quarts des Français estiment que la France insoumise n'a pas sa place à cette cérémonie.
00:01:56 C'est ce que révèle notre dernier sondage CSA pour CNews Europe 1 et le JDD.
00:02:00 Selon Meyer Habib, député LR des Français et établieur de France, les élus insoumis font preuve d'indignité.
00:02:06 C'est une provocation, elle est indigne.
00:02:10 Les familles avec qui je suis en contact qui vont arriver dans quelques heures à Paris n'en veulent pas.
00:02:16 Il faut respecter la douleur.
00:02:18 Ils ne veulent pas de leur présence, ils ne se déparent.
00:02:23 La famille ayait un minimum de dignité et de respect, un sursaut d'humanité.
00:02:27 Est-ce que François Bayrou va bientôt faire son retour au gouvernement ?
00:02:31 En tout cas, le président du MoDem n'écarte aucune possibilité, notamment celle du ministère de l'Education nationale.
00:02:37 Selon Rachida Dati, ministre de la Culture, François Bayrou pourrait parfaitement remplir ce rôle.
00:02:42 C'était ce matin sur CNews Europe 1.
00:02:44 François Bayrou, d'abord, c'est un ami de longue date et on a toujours fait de la politique ensemble et depuis très longtemps.
00:02:50 On se voit assez régulièrement.
00:02:52 Moi, justement, je l'ai rencontré grâce à Simone Veil et donc j'ai travaillé aussi avec lui quand il était ministre de l'Education nationale.
00:02:58 C'est un homme d'expérience, c'est un homme avec une grande compétence et c'est au président de la République de savoir où il peut lui être utile.
00:03:05 Et puis le roi Charles III a entamé son traitement contre le cancer.
00:03:08 On a appris hier soir qu'il était malade sans connaître la nature précise de sa maladie.
00:03:13 On sait juste qu'il a été diagnostiqué la semaine dernière pendant une opération de la prostate.
00:03:17 Le prince Harry ira à Londres dans les prochains jours pour lui rendre visite.
00:03:21 Voilà pour l'essentiel de l'information. C'est à vous, Pascal.
00:03:23 Merci beaucoup, Chana Lusto, Charlotte Dornelas, Vincent Herouet, Joseph Macescaron, Gautier Lepraître, Bertrand Eckers,
00:03:31 qui est là depuis le départ de la matinale, et David Cahillat, qui est oncologue, cancirologue, puisque nous allons parler dans un instant de Charles III.
00:03:41 Mais avant cela, Biden, quand même, qui confond, qui a parlé de François Mitterrand, qui l'a rencontré,
00:03:47 ce qui peut quand même nous inquiéter, c'est juste le président des États-Unis.
00:03:51 Donc, écoutons M. Biden.
00:03:55 C'était une première.
00:04:23 Alors il parle de Mitterrand et...
00:04:25 D'Allemagne.
00:04:27 Et il pense qu'il est chancelier allemand.
00:04:29 Mais ça, il se reprend bien.
00:04:31 Est-ce que c'était totalement faux ?
00:04:33 Non, on serait pas sur ce terrain-là. Je vous attendais avec votre ironie.
00:04:38 Mais bon, le médecin que vous êtes, vous voyez quand même un homme, disons-le, M. Cahillat.
00:04:43 On le voit. Enfin, t'as pas besoin d'être médecin pour voir que cet homme est au bord de la fatigue extrême.
00:04:51 Il est pas tout jeune. Il a eu une vie relativement stressante.
00:04:55 Il peut avoir des neurones un peu fatigués.
00:04:58 Oui, mais de là à penser qu'il a rencontré Mitterrand et d'Allemagne, et qu'ensuite, Mitterrand est chancelier de l'Allemagne,
00:05:05 effectivement, ça peut quand même nous inquiéter pour quelqu'un qui a le bouton nucléaire.
00:05:09 C'est vrai, oui.
00:05:11 Moi, je dis juste ça.
00:05:13 C'est la bataille des octogénaires aux États-Unis.
00:05:17 Le problème, c'est pas vraiment l'âge. C'est qu'il est lacunaire.
00:05:21 Il a des absences, c'est ça, depuis le début de son mandat.
00:05:24 C'est pas qu'il ait 86 ans à la fin du prochain.
00:05:27 C'est qu'il a des moments d'égarement où il sait plus où il est, il sait plus qui il est, il sait plus à qui il parle.
00:05:35 Au Vietnam, son équipe avait carrément coupé le micro pendant la conférence de presse pour qu'il arrête.
00:05:42 Alors, il a dit "bonne nuit, je vais me coucher, et vous ?"
00:05:45 Quel horaire il a, au fait ? C'était extraordinaire.
00:05:48 Il va être obligé de faire des débats pendant la présidentielle, sans doute.
00:05:53 Et en plus, je sais que les campagnes présidentielles aux États-Unis sont très fatigantes.
00:05:57 On a tout de suite des proches qui avaient des lacunes, qui parfois tombaient pour M. Biden, etc.
00:06:03 J'ai pas de proches présidents des États-Unis dans mes relations, dans ma famille en tout cas.
00:06:08 Non, mais cela nous inquiète. Et là, pour le coup, ça n'inquiète pas.
00:06:13 Ça n'inquiète pas parce qu'il y a Trump. C'est tout sauf Trump.
00:06:16 On le montre pas.
00:06:17 Non, mais c'est tout sauf Trump. C'est tout.
00:06:19 Ils préfèrent quelqu'un qui est lacunaire, comme vous le dit Donald Trump, dans l'espace médiatique.
00:06:24 Pardon, Pascal, ce ne sera pas plutôt Trump. Ce sera plutôt Kamala.
00:06:30 C'est-à-dire qu'ils vont voter pour Biden, et ils auront la vice-présidente, qui est absolument odnie d'ailleurs dans le pays, Kamala Harris.
00:06:38 Parce que le Tordaim est reconduit.
00:06:39 Elle est reconduite, et qui a disparu des radars, qu'on n'a quasiment pas vus pendant le mandat.
00:06:43 Elle était présente au départ, et elle a quasiment disparu.
00:06:46 Comme dit Vincent, Joe Biden a quand même un minimum de présence, notamment celle-là,
00:06:49 décartée à tout prix, celle qui pourrait lui faire de l'ombre.
00:06:54 Charles, parlons de Charles, et écoutons Sarah Menaï.
00:06:59 Autre drame.
00:07:02 Tout ce qui ironise, souvent je le dis sur ce plateau, pour vous, mais vous avez le sourire aux lèvres.
00:07:08 Voilà un pauvre homme qui a un cancer.
00:07:12 Je parle de cancer.
00:07:14 Et vous dites "autre drame" d'un air comme ça, léger.
00:07:17 Je voudrais vous y voir, vous, avec un cancer.
00:07:20 Vous avez deux peuples qui, ce matin, se réveillent avec une forme de tristesse, c'est vrai.
00:07:24 Écoutons Sarah Menaï, et puis David Kayad qui vient.
00:07:28 Il y a eu la journée mondiale du cancer, c'était hier ?
00:07:30 Le 4.
00:07:31 Donc vous pourrez en plus nous faire un point sur le cancer.
00:07:33 Parce que c'est vrai qu'il y a une telle différence lorsqu'on voit un cancérologue comme vous,
00:07:39 qui au fond vivait ce moment en disant "il y a tellement d'avancées, c'est tellement formidable,
00:07:43 vous êtes tellement positifs, et je le comprends".
00:07:45 Et puis il y a la réalité, on connaît tous des gens qui souffrent,
00:07:48 et c'est quand même une maladie extrêmement rude, dure, abominable,
00:07:51 avec des conséquences terribles, des effets secondaires terribles.
00:07:55 Donc c'est souvent ce décalage que j'observe.
00:07:57 Mais nous on voit d'où on vient.
00:07:59 Moi quand j'ai commencé à faire de la cancérologie, c'était il y a 40 ans,
00:08:03 il n'y avait aucun livre de cancérologie.
00:08:05 On ne savait rien sur le cancer.
00:08:07 Nous avions 4 médicaments pour tous les cancers.
00:08:10 Le sein, le côlon, le poumon, on mélangeait les 4.
00:08:12 On avait des rayons qui brûlaient absolument tout,
00:08:15 la peau, les poumons à côté, le cœur, etc.
00:08:19 Les chirurgies à amputer, les deux seins, la jambe d'un gamin, le larynx d'un fumeur,
00:08:23 enfin c'était l'enfer.
00:08:25 Et quand on parlait d'avoir des effets secondaires de la chimio,
00:08:28 laissez-moi vous dire que c'était quelque chose.
00:08:30 Mon hôpital de jour, c'était une petite pièce de 6 mètres sur 4.
00:08:34 Il y avait 5 malades assis sur des fauteuils, ils vomissaient tous.
00:08:37 Il y en avait un qui vomissait, les 4 autres vomissaient en même temps.
00:08:40 Regardez où on est maintenant.
00:08:42 Oui, sans doute. Il y avait un film qui avait marqué l'opinion publique dans les années 70,
00:08:45 je ne sais pas si vous vous en souvenez,
00:08:47 c'était "Docteur François Sgayan".
00:08:49 Bien sûr.
00:08:50 Avec Annie Girardot.
00:08:51 Avec Annie Girardot.
00:08:52 Sublime.
00:08:53 Voilà, et qui était un film où elle apprenait son cancer,
00:08:56 ça devait être un film de 75 ou 76.
00:08:58 Et ça avait marqué l'opinion, c'était il y a 50 ans.
00:09:00 Bon, écoutons Sarah-Mahmoud Menahy.
00:09:02 Il était aux alentours de 18h, heure de Londres,
00:09:05 lorsque le palais de Buckingham a annoncé lundi soir le cancer de Charles III.
00:09:10 Un cancer, mais pas de la prostate, a précisé le palais de Buckingham.
00:09:13 Souvenez-vous, Charles III avait été opéré de la prostate il y a une dizaine de jours.
00:09:17 Il était resté hospitalisé 3 jours à la London Clinic, dans l'Ouest londonien,
00:09:21 une clinique privée.
00:09:22 Et c'est au moment, justement, de cette hospitalisation,
00:09:25 que l'équipe médicale aurait remarqué que le souverain de 75 ans souffrait d'un cancer.
00:09:29 Le palais n'a pas communiqué le type de cancer, ni la gravité.
00:09:32 Il a seulement précisé que le roi continuera d'assurer ses fonctions
00:09:36 durant toute la durée de son traitement.
00:09:38 Un traitement qui a commencé dès lundi.
00:09:40 Le roi va seulement se retirer de ses obligations publiques.
00:09:43 Il est positif et espère revenir au plus vite, conclut Buckingham Palace,
00:09:47 qui précise également que si le palais a décidé de communiquer,
00:09:50 chose rare évidemment en ce qui concerne la santé des souverains,
00:09:53 qui est d'habitude quelque chose d'assez privé,
00:09:55 d'assez finalement gardé sous secret au palais,
00:09:58 c'est tout simplement pour éviter les spéculations, éviter les rumeurs,
00:10:02 et puis sensibiliser le grand public,
00:10:04 évidemment toujours dans son rôle Charles III de porte-parole un petit peu.
00:10:07 Il a voulu sensibiliser le public britannique.
00:10:10 En tout cas, c'est un choc, évidemment, l'annonce de cette nouvelle au Royaume-Uni,
00:10:13 alors que le roi Charles III avait refait sa première apparition publique dimanche
00:10:16 à l'occasion d'une messe à laquelle il avait assisté avec son épouse,
00:10:19 la reine Camilla, dans le Norfolk.
00:10:21 À cette occasion, il avait salué la foule, salué les passants,
00:10:24 et on apprend donc lundi soir que le roi Charles III souffre d'un cancer.
00:10:28 - David Cayette qui est avec nous, qui est oncologue,
00:10:30 on ne trouve que ce qu'on cherche.
00:10:32 Donc lorsqu'on nous dit "il n'a pas de cancer de la prostate",
00:10:36 et ça on le savait avant, mais manifestement ils ont fait une opération
00:10:39 et ils disent "il a un cancer". Pourquoi ? Comment vous décodez ça ?
00:10:42 - Écoutez, c'est très étrange comme déclaration,
00:10:45 parce qu'en fait quand on va faire un prélèvement sur la prostate,
00:10:48 puisque c'est ce qui s'est passé il y a une dizaine de jours,
00:10:50 on a un champ opératoire extrêmement limité,
00:10:53 c'est d'ailleurs pas robot la plupart du temps,
00:10:55 et donc on voit que la prostate.
00:10:57 Et si on prélève, on prélève que la prostate.
00:11:00 Donc moi je continue de penser que c'est peut-être quand même un cancer de prostate,
00:11:05 et qu'on nous raconte un petit...
00:11:08 Rappelez-vous Mitterrand, avec Gubler,
00:11:10 qui faisait un compte-rendu sur l'état de santé de Mitterrand
00:11:13 tous les ans pendant 14 ans je crois,
00:11:16 en disant "il va très bien et tout", alors qu'il avait un cancer.
00:11:18 Donc il faut un peu se méfier.
00:11:20 Ceci dit, c'est pas tout à fait vrai,
00:11:22 parce que quand on a été chercher,
00:11:24 on a suspecté un cancer de la prostate pour aller faire un prélèvement,
00:11:27 mais avant de faire le prélèvement, on a fait un bilan.
00:11:29 PET scan, scanner, et j'imagine que lui il a eu les meilleurs,
00:11:33 les examens les plus complets.
00:11:34 Et là on peut trouver un cancer qu'on ne cherchait pas,
00:11:37 ailleurs que dans la prostate.
00:11:39 - Avec le PET scan.
00:11:40 Avec le PET scan on sait tout aujourd'hui,
00:11:42 il faut expliquer ce qu'est le PET scan.
00:11:43 - Le PET scan en fait, un corps humain c'est un million de milliards de cellules,
00:11:46 ce sont les petites briques qui fabriquent les organes.
00:11:48 Chacune de ces briques consomme des aliments pour pouvoir vivre,
00:11:52 respirer, se multiplier, etc.
00:11:54 Alors on injecte du sucre radioactif, en très petite quantité,
00:11:59 ce sucre se répartit dans le corps, chaque cellule en prend un petit peu,
00:12:02 mais quand il y a des cellules regroupées, très actives,
00:12:04 en train de se multiplier, ça fait un spot très chaud,
00:12:07 très rouge, qui apparaît sur le scanner,
00:12:10 et on sait que là, ce sont des cellules cancéreuses.
00:12:12 - Et on ne peut pas passer à travers d'un cancer ?
00:12:14 - Le PET scan c'est très, très performant.
00:12:16 - Bon.
00:12:17 - Mais ceci dit, il y a aussi une notion statistique,
00:12:21 le cancer de la prostate c'est le premier cancer chez l'homme.
00:12:23 En France c'est plus de 60 000 chaque année,
00:12:26 donc c'est un homme sur 8, à peu près sur 9,
00:12:28 qui a un cancer de prostate.
00:12:29 Il y a une statistique...
00:12:30 - Plus de 10% ?
00:12:31 - Ah oui, il y a une statistique qui dit,
00:12:33 60 ans à l'autopsie, les gens morts d'accidents de la route, etc.
00:12:37 60% des hommes de 60 ans ont un cancer de la prostate,
00:12:40 sans le savoir,
00:12:41 80% des hommes de 80 ans.
00:12:43 C'est quelque chose de très fréquent,
00:12:45 mais il faut savoir que dans une immense proportion de cas,
00:12:49 le cancer de la prostate ne bouge pas,
00:12:51 et on n'a pas besoin de le soigner.
00:12:53 On le découvre comme ça, par hasard,
00:12:55 et écoutez, il y a un tiers des cancers de la prostate
00:12:59 à qui on fait simplement ce qu'on appelle en anglais
00:13:01 le "watchful follow-up", c'est-à-dire une surveillance armée,
00:13:04 avec des examens très réguliers, mais on ne touche pas.
00:13:06 - Mais il n'y a aucun symptôme ?
00:13:08 - Non, après, si, les deux tiers, il y a des...
00:13:12 - Un tiers, non.
00:13:13 - Un tiers, aucun symptôme.
00:13:15 - Aucun symptôme, rien.
00:13:16 - Il semblerait en effet, Pascal, d'après le Times,
00:13:19 vous savez qui est un peu la Bible en Angleterre,
00:13:21 en effet, ils reprennent exactement votre théorie,
00:13:23 il semblerait que ce soit à l'occasion d'un PET scan
00:13:26 qui aurait eu lieu en vue de cette intervention,
00:13:28 qui a eu lieu le 26 janvier,
00:13:30 qu'on aurait découvert, en effet,
00:13:32 durant ce week-end, des analyses qui se sont montrées...
00:13:36 - C'est soit un cancer de prostate et on ne nous le dit pas,
00:13:38 soit c'est à l'occasion de cette suspicion
00:13:40 de cancer de prostate qu'on a fait un bilan.
00:13:42 - Cancer de prostate aujourd'hui, quel est le diagnostic ?
00:13:45 Est-ce que ça se soigne bien ?
00:13:47 - Déjà, ça se soignait pas mal,
00:13:49 Mitterrand, 14 ans quand même, hein ?
00:13:51 Mais ça se soigne très bien,
00:13:53 malheureusement, il y a toujours des gens qui en meurent,
00:13:56 mais 60 et quelques mille chaque année en France,
00:14:00 à peu près un peu moins de 10 000 morts,
00:14:03 ça veut dire qu'on guérit presque tous les cancers de prostate.
00:14:07 - Avec quand même des conséquences très graves,
00:14:09 la vie sexuelle s'arrête ?
00:14:11 - Le cancer de prostate, quand il est pris au début,
00:14:13 il faut faire un traitement local qui est soit de la chirurgie,
00:14:15 soit des rayons.
00:14:16 Ça, ça a des conséquences sur la sexualité, clairement,
00:14:19 mais il existe des moyens avec le Viagra,
00:14:22 avec des injections dans le pénis, etc.,
00:14:24 pour avoir quand même des rapports sexuels,
00:14:26 mais enfin, la vie sexuelle est très altérée.
00:14:28 Quand c'est un petit peu plus avancé,
00:14:30 ou quand ça revient, il faut traiter avec des hormones.
00:14:33 Les hormones, ça n'a pas beaucoup d'effets secondaires,
00:14:35 si ce n'est, encore une fois, la libido qui disparaît,
00:14:37 des fois les seins qui cossissent un peu,
00:14:39 mais enfin, on est à peu près normal.
00:14:40 Et autour de vous, vous n'imaginez pas le nombre de gens
00:14:42 qui reçoivent de l'hormonothérapie pour leur cancer de prostate,
00:14:45 mais vous ne le savez même pas.
00:14:46 Quand ça s'aggrave encore, à ce moment-là,
00:14:49 on commence à avoir besoin de pratiquer
00:14:51 soit des petits chimios, parce que prostate,
00:14:53 c'est des gens plutôt âgés,
00:14:54 donc on ne va pas faire des trucs très violents,
00:14:56 soit même des nouveaux traitements
00:14:58 qu'on appelle les thérapeutiques ciblées.
00:15:00 Mais en tout cas, l'espérance de vie d'un malade
00:15:02 atteint de cancer de prostate,
00:15:03 aujourd'hui dans un pays développé comme le nôtre,
00:15:05 c'est plus de 10 ans.
00:15:07 - Dernière chose, parce que vous dites
00:15:08 quand ça s'aggrave ou quand ça empire,
00:15:10 mais ça s'aggrave ou ça empire,
00:15:12 parce qu'il n'y a pas de symptômes ?
00:15:14 - En fait, le cancer de la prostate,
00:15:16 la plupart du temps, il est découvert
00:15:17 à l'occasion d'un dosage du PSA.
00:15:19 C'est comme on a des globules rouges.
00:15:22 - Mais l'érection, par exemple,
00:15:23 ce n'est pas un symptôme ?
00:15:25 L'érection qui peut être en difficulté,
00:15:28 de la même manière, souvent, j'ai entendu dire,
00:15:30 la mixtion plus lente.
00:15:32 - Alors ça, c'est la...
00:15:33 Dans la prostate, il y a deux types de maladies.
00:15:35 L'hypertrophie bénigne, la prostate qui est trop grosse
00:15:38 et qui gêne, l'évacuation de la vessie,
00:15:40 c'est pour ça qu'on pisse la nuit tout le temps,
00:15:42 le jet, il tombe sur les chaussures.
00:15:44 - Ce qu'a eu Charles III.
00:15:46 - Ce qu'a eu Charles III, mais c'est très banal ça.
00:15:47 Alors là, ce n'est pas un homme sur huit,
00:15:49 c'est carrément un homme sur deux.
00:15:51 Mais on se pisse sur les chaussures, vous voyez,
00:15:53 parce que ça ne va pas loin.
00:15:55 - Les hommes qui se pissent sur les chaussures,
00:15:57 je n'en connais pas au cours de mois.
00:15:59 - C'est un syndrome pathognoménique,
00:16:00 alors ça c'est bénin.
00:16:02 Et là, il y a effectivement des troubles,
00:16:05 non pas de l'érection, mais de la mixtion,
00:16:07 de faire pipi.
00:16:08 Par contre, quand il y a un cancer,
00:16:10 le cancer est situé dans une zone de la prostate
00:16:12 qui est loin de tout l'appareil urinaire,
00:16:16 ce qui fait qu'en fait, vous n'avez aucun symptôme.
00:16:18 - D'accord.
00:16:19 David Cueilh a été avec nous,
00:16:20 il est oncologue, il est cancérologue,
00:16:21 et puis Bertrand Décker, c'est également avec nous ce matin.
00:16:24 Alors, tout le monde dit la même chose,
00:16:26 c'est-à-dire que ce roi Charles est maudit.
00:16:29 C'est-à-dire qu'il est resté prince toute sa vie,
00:16:33 et le jour où il monte sur le trône,
00:16:35 il développe un cancer.
00:16:37 - 70 ans, en effet, en attendant de devenir roi,
00:16:41 l'héritier le mieux préparé du globe,
00:16:43 écrasé entre deux femmes,
00:16:44 Elisabeth II qui est devenue une icône,
00:16:46 et Diana qui l'a martyrisée.
00:16:48 - Vous en parlez bien, Bertrand Décker.
00:16:51 - Parce qu'on vit un drame à la Shakespeare.
00:16:53 Shakespeare n'aurait rien fait de mieux.
00:16:55 Ce roi est à peine couronné depuis neuf mois.
00:16:57 - C'est pas le roi lire.
00:16:58 - Il est souffrant.
00:17:00 Et le fils rebelle revient, Harry, très vite,
00:17:04 accentuant encore la crainte que l'on a,
00:17:08 en se disant que je ne crois pas du tout en un cancer de la prostate.
00:17:12 Quel serait l'intérêt du palais de Buckingham
00:17:14 qui nous joue une presque totale transparence,
00:17:16 puisqu'ils nous ont dit qu'il ne s'agissait pas d'un cancer de la prostate.
00:17:19 Comment après est-ce qu'ils vont justifier
00:17:21 qu'il s'avérait que ce soit un cancer de la prostate ?
00:17:23 On pense vraiment qu'il s'agit d'un cancer de la prostate.
00:17:25 - C'est une malédiction, cet homme.
00:17:27 - Il ne va pas forcément mourir.
00:17:29 Vous le donnez perdant.
00:17:31 - Absolument pas.
00:17:33 - Il va mourir, mais pas forcément.
00:17:35 Tout roi qu'il soit.
00:17:37 - Il n'y a jamais des séoises.
00:17:39 - Même s'il est malade, il ne va pas mourir demain.
00:17:41 - C'est ça.
00:17:43 - Est-ce que les Anglais vont avoir un peu d'empathie ?
00:17:50 - Ils ont de l'empathie.
00:17:52 Le costume fait l'homme.
00:17:54 Il n'était pas tellement apprécié quand il était prince de Galles,
00:17:56 mais quand il est devenu roi, on s'est un peu entiché
00:17:58 de cet homme qui porte la couronne de sa tétoire
00:18:00 qui pèse plus de 2 kilos, qui est écrasé par le manteau d'Hermine.
00:18:03 - Il est écrasé par sa femme, par le manteau d'Hermine,
00:18:05 par la couronne, il est écrasé par tout le monde.
00:18:07 C'est un roi écrasé.
00:18:09 - Je crois que ce qui arrive va encore accentuer
00:18:12 cette cote de popularité, mais qui ne sera jamais au niveau du visage.
00:18:15 - Écoutons, avant de donner la parole,
00:18:17 parce que c'est un sujet qui vous intéresse,
00:18:19 mais écoutons quelques réactions.
00:18:21 Madame le Président de la Couronne de Saint-Édouard,
00:18:23 écoutons quelques réactions de nos amis Anglais.
00:18:25 - Ce n'est pas drôle d'apprendre la nouvelle
00:18:27 qu'un cancer a été diagnostiqué.
00:18:29 Je me sens un peu mal pour lui.
00:18:31 Il a attendu toutes ces années pour être roi.
00:18:33 - Je viens de l'apprendre, c'est assez dévastateur, en fait.
00:18:36 Je n'étais pas au courant, c'est triste à entendre.
00:18:38 J'espère qu'il va bien, le pauvre.
00:18:40 - Je suis assez triste.
00:18:42 Je pense qu'il est intéressant, avec toutes les nouvelles le concernant,
00:18:45 que ça ne soit pas la prostate,
00:18:47 et qu'ils aient dit qu'il s'agissait d'un cancer différent,
00:18:50 mais j'espère qu'ils l'ont détecté tôt
00:18:52 et que l'issue sera positive pour lui.
00:18:55 - C'est extraordinaire, parce que tous ces Anglais sont hilares
00:18:59 en manifestant leur compassion.
00:19:01 Regardez l'image, ils sont tous avec un grand sourire
00:19:04 accroché aux oreilles, en disant à quel point
00:19:06 ils sont tristes pour le souverain.
00:19:08 C'est quelque chose de bizarre.
00:19:10 La monarchie, c'est quelque chose de quasi magique.
00:19:12 Mais dans l'effondrement, le Royaume-Uni vit une grande crise,
00:19:16 en ce moment, une crise politique terrible.
00:19:18 Il y a l'Istrus, qui a été éjecté de son gouvernement
00:19:22 au bout de quelques semaines, dans une atmosphère de scandale.
00:19:25 Il y a Richie Souna, qui fait loin de faire l'unanimité.
00:19:29 Il y a le spectre des travaillistes,
00:19:31 qui vont revenir au pouvoir de manière quasi inéluctable.
00:19:34 Il y a vraiment une crise politique à piétinement.
00:19:37 Et la seule chose qui garde les Anglais à peu près britanniques
00:19:42 et à peu près unis, c'est le souverain.
00:19:45 - Kate Middleton n'a pas d'informations.
00:19:48 - Elle est pour l'instant rentrée à Adelaide Cottage,
00:19:51 dans la campagne de Windsor, où elle est en convalescence.
00:19:53 On ne l'a absolument pas vue.
00:19:54 On n'aime pas sortir de la London Clinic.
00:19:56 On ne sait absolument pas ce qu'elle a.
00:19:57 On sait juste que c'était une opération d'ordre abdominal.
00:20:00 - D'ordre abdominal.
00:20:02 Ce qui est étonnant pour un souverain,
00:20:04 c'est qu'il se fasse traiter dans une clinique privée.
00:20:06 - Alors, ils l'ont déjà fait aussi dans un hôpital public.
00:20:10 Mais je vous assure qu'ils l'ont fait.
00:20:12 Mais c'est très compliqué de sécuriser un hôpital public.
00:20:14 - C'est vrai.
00:20:15 - Il semblerait que ce soit mieux.
00:20:17 - En France, il y a une personnalité très importante
00:20:18 qui met une perruque parfois pour qu'on ne la reconnaisse pas
00:20:20 et qui va dans un hôpital privé.
00:20:22 - Les hôpitaux publics ne sont même pas demandeurs
00:20:23 d'accueillir les membres de la famille royale
00:20:25 parce qu'il y a justement tout un système de sécurité
00:20:26 trop important qui doit être mis en place.
00:20:28 - Marie Zedici.
00:20:30 - Elle a raison.
00:20:31 Elle pose la question que tout le monde a envie de poser.
00:20:33 - Je n'ai pas de preuves, donc je ne le dirai pas.
00:20:35 On peut la rapporter.
00:20:36 - Décidément, le prénom Charles ne porte pas chance.
00:20:39 - Oui.
00:20:40 - C'est ça.
00:20:41 - Oui.
00:20:42 - C'est de l'analyse politique.
00:20:44 - Si vous connaissiez l'Angleterre, vous sauriez...
00:20:46 Si vous connaissiez l'Angleterre, je ne suis pas le seul contre le moindre...
00:20:48 - Charles VIII, Charles Ier...
00:20:49 - Vous savez qu'il y a une question qu'ils n'adoptent pas,
00:20:52 qu'ils ne prennent pas le prénom de Charles.
00:20:54 Ça a été à un moment donné...
00:20:55 - Parce que Charles Ier lui a coupé la tête, c'est ça ?
00:20:57 - Parce que le prénom Charles justement en Angleterre,
00:20:59 ce n'est pas quelque chose qui porte bonheur.
00:21:01 Voilà, c'est pour ça.
00:21:02 - Écoutez, dernière chose.
00:21:04 Oui ?
00:21:05 - Il y a peut-être un autre débat qui va fleurir.
00:21:07 C'est qu'en 2022, il a nommé comme chef de sa maison médicale
00:21:12 un certain docteur qui s'appelle le docteur Michael Dixon.
00:21:15 Alors ça ne vous dit rien, mais Michael Dixon,
00:21:17 il est spécialisé pour les médecines alternatives.
00:21:21 - Oui, mais alors là...
00:21:23 - L'obéopathie.
00:21:24 - Oui, mais l'obéopathie pour soigner les cancers, effectivement.
00:21:26 - Mais Charles III adore cette technologie.
00:21:28 - Mais il adore ça.
00:21:29 Il est là-dessus.
00:21:30 Bon, dernière chose, parce que manifestement,
00:21:32 nous avons une auditrice ou une téléspectatrice
00:21:36 au fait de certaines questions du cancer.
00:21:39 Et elle me dit, est-ce que vous pouvez demander à monsieur Kayad,
00:21:42 s'il y a des avances récentes sur les cancers TNE ?
00:21:46 Et elle me dit que vous comprendrez TNE.
00:21:48 - Oui, bien sûr.
00:21:49 - C'est quoi TNE ?
00:21:50 Parce que moi, je ne sais pas ce que c'est les cancers TNE.
00:21:52 - C'est des tumeurs un peu comme les neurones.
00:21:55 Enfin, c'est des tumeurs très rares, déjà,
00:21:58 et qui ont un comportement très particulier.
00:22:01 Mais il y a effectivement des nouveaux traitements.
00:22:03 D'abord, il y a des nouveaux traitements dans tout.
00:22:05 - Partout.
00:22:06 - Dans tous les cancers.
00:22:07 C'est très simple.
00:22:08 C'est devenu un tel marché que tous les industriels s'y sont mis
00:22:12 et ont trouvé des médicaments.
00:22:14 Et on est passé d'une époque où on avait la chimio,
00:22:17 c'est-à-dire des médicaments qui tuent les cellules qui se divisent,
00:22:19 c'est tout, vers des médicaments ciblés, vers l'immunothérapie,
00:22:23 vers... Enfin, etc.
00:22:25 C'est une folie.
00:22:27 - Et puisque vous êtes là,
00:22:28 parce que j'ai posé l'autre jour la question,
00:22:30 on reproche parfois aux journalistes de poser des questions.
00:22:32 Je suis quand même très ennuyé.
00:22:33 J'ai posé la question au professeur Raoult.
00:22:35 Le professeur Raoult explique que depuis qu'il y a vaccin,
00:22:41 il y a des cancers qui se sont développés.
00:22:44 Il le dit.
00:22:45 Donc je lui pose la question et je me fais...
00:22:47 On me reproche de poser cette question.
00:22:49 Donc je pose la même question cette fois-ci à un cancérolleur
00:22:52 et à un oncologue comme vous.
00:22:54 Et comme je le lis parfois, il y a...
00:22:57 Comme le dit le professeur Raoult plus exactement,
00:22:59 avez-vous un sujet là-dessus ?
00:23:00 Avez-vous une réponse là-dessus ?
00:23:01 - Absolument pas.
00:23:02 Toutes les études montrent que les vaccins,
00:23:04 et notamment les vaccins ARN,
00:23:05 le messager, je pense que c'est ça dont il a voulu parler,
00:23:08 ne donnent pas de cancer.
00:23:09 Par contre, ce qui est extraordinaire,
00:23:11 c'est que ces mêmes vaccins...
00:23:13 Parce qu'il faut savoir, quand le Covid est sorti,
00:23:14 la recherche sur les vaccins existait déjà.
00:23:16 Le vaccin ARN.
00:23:17 Et ces vaccins, on les faisait pour...
00:23:19 On les cherchait pour traiter le cancer.
00:23:22 Et maintenant que le Covid est passé,
00:23:24 on a repris la recherche sur des vaccins ARN pour le cancer
00:23:27 et ça marche.
00:23:28 Il y a des études actuellement qui sont très avancées,
00:23:30 donc on peut dire que ça marche,
00:23:32 sur les mélanomalins, les grains de beauté cancéreux,
00:23:34 sur un certain nombre de cancers,
00:23:36 où ces vaccins nous apportent une nouvelle arme encore,
00:23:39 après l'immuno, etc.
00:23:41 - Bon, alors là, les réponses sont claires.
00:23:43 Je rappelle qu'un journaliste peut poser des questions
00:23:45 et sans se...
00:23:47 Quand il pose une question, il ne sait pas forcément la réponse.
00:23:50 Il est 9h22, il y a des réactions politiques.
00:23:54 On peut citer aujourd'hui réactions politiques.
00:23:57 Alors c'est évidemment la une de tous les journaux anglais.
00:23:59 Bien sûr, "Kings has cancer", c'est la une de Métro.
00:24:04 "Kings chose I have cancer".
00:24:07 - Du monde entier, même, Pascal.
00:24:09 - Mon anglais reste quand même...
00:24:13 Et alors vous avez...
00:24:15 "Je m'inquiète pour lui", a dit Joe Biden.
00:24:18 "Je viens d'apprendre son diagnostic."
00:24:20 - Non, c'est l'hôpital, mais si vous foutez le champ.
00:24:22 - Joe Biden aurait pu dire "Je m'inquiète pour la Reine d'Angleterre",
00:24:24 mais bon, manifestement, il sait quand même que c'est Charles.
00:24:26 Et je lui parlerai si Dieu le veut.
00:24:29 - Il pense que c'est Jean-Justice.
00:24:30 - C'est formidable.
00:24:31 "Je parlerai à Jean-Justice."
00:24:34 "Nous souhaitons à Sa Majesté le Roi Charles III un prompt rétablissement
00:24:37 de nos pensées vaut au peuple britannique amitié."
00:24:39 - En anglais.
00:24:41 - Comment ?
00:24:42 - Non, il l'a dit en anglais.
00:24:43 Et ça, ça vous choque, par exemple, que le président de la République...
00:24:46 - Amitié en français, je suis content.
00:24:48 - Pardon ?
00:24:49 - Il a terminé en mettant "amitié" en français.
00:24:51 C'est bien.
00:24:52 - Bon, Richy Sunak.
00:24:54 "Nous souhaitons à Sa Majesté un prompt rétablissement."
00:24:56 Justin Trudeau.
00:24:57 "Comme les Canadiens de partout au pays et les citoyens du monde entier,
00:25:00 je pense à Sa Majesté le Roi Charles III qui subit un traitement contre le cancer."
00:25:04 "Donald Trump, le Roi Charles a un cancer."
00:25:06 "C'est un homme merveilleux que j'ai bien connu pendant ma présidence
00:25:08 et nous prions tous pour qu'il récupère rapidement."
00:25:11 Etc.
00:25:12 Je vais vous remercier, M. Kayad.
00:25:14 C'est toujours un plaisir de vous avoir sur le plateau.
00:25:17 Je sais que les gens sont très à l'écoute de ce que vous dites
00:25:20 parce qu'il y a beaucoup de pédagogie.
00:25:22 Vous dites les choses toujours clairement.
00:25:24 Et c'est un sujet qui, effectivement, nous passionne
00:25:27 parce que, à titre ou personnel ou dans nos familles,
00:25:29 forcément, nous rencontrons, hélas.
00:25:31 - Il y a tellement... Un homme sur deux en France...
00:25:33 - Un homme sur deux ?
00:25:35 - Qui a un cancer en France.
00:25:36 - Un homme sur...
00:25:37 - Qui a ou aura un cancer dans sa vie.
00:25:38 - Un homme sur deux ?
00:25:39 - Et une femme sur trois, oui.
00:25:40 - Trois sur le plateau.
00:25:41 - Un homme sur deux a un cancer ou aura un cancer en France ?
00:25:44 - Un homme sur deux...
00:25:45 - C'est-à-dire qu'il y a 30 millions de Français,
00:25:46 il y en a 15 qui auront ou qui ont eu un cancer ou qui...
00:25:49 ont ou auront un cancer dans le temps de leur vie.
00:25:52 - Quelle affaire.
00:25:53 - Ça, vous êtes statistique et...
00:25:55 - C'est vrai que le dépistage et la prévention
00:25:57 sont quelque chose de très, très important.
00:25:59 - Il faut faire notamment le dépistage du colon.
00:26:02 - La coloscopie, très important.
00:26:04 - Voilà, qui est très important et que...
00:26:06 - Malheureusement, les gens...
00:26:07 Il y a toujours un problème avec tout ce qui touche...
00:26:09 - Mais oui, parce que...
00:26:10 - Le testa...
00:26:11 - Mais bien sûr, parce qu'on a, en fait, vous savez pourquoi ?
00:26:12 Parce qu'on a tous peur.
00:26:13 Voilà.
00:26:14 Et pourquoi on fait pas de PET scan ?
00:26:15 Parce qu'on a peur.
00:26:16 - Oui, mais la peur n'enlève pas le danger.
00:26:18 - Mais je suis d'accord avec vous, mais on a peur.
00:26:20 Souvent, on me dit de venir faire un PET scan,
00:26:22 mais j'ose pas.
00:26:23 Voilà.
00:26:24 Je me dis même que ça peut porter malheur.
00:26:26 Donc, vous voyez, c'est dire si on est fou...
00:26:28 Non, mais je pense qu'on est...
00:26:29 On est fous, je pense que je suis d'accord avec vous.
00:26:31 Comment ?
00:26:32 - C'est sincère de dire ça.
00:26:33 - Je le dis sincèrement, je pense qu'on est...
00:26:34 - Mais attendez, vous croyez que moi, j'ai pas peur
00:26:35 quand je fais un examen ?
00:26:36 - Oui, mais vous...
00:26:37 - Quand j'ai mis en place le dépistage du cancer du sein,
00:26:39 on s'est aperçu que les femmes n'y allaient pas.
00:26:41 On a fait un sondage et on a vu un tiers disaient
00:26:44 si on touche mon sein, ça va déclencher un cancer.
00:26:46 - Bien sûr.
00:26:47 - L'inverse.
00:26:48 Il y en a un tiers qui disaient de toute façon,
00:26:49 que je l'ai tôt ou tard, je vais mourir.
00:26:51 Alors, on va la prendre tard.
00:26:52 Un tiers qui disait, moi, je suis...
00:26:55 J'ai pas d'argent, je bosse comme un malade.
00:26:57 Voilà.
00:26:58 - Je suis sincère en disant ça et je suis sûr qu'il y a,
00:27:00 hélas, beaucoup de gens qui sont comme moi.
00:27:02 Je vais remercier Thomas Hill.
00:27:03 Je vais pas remercier, d'ailleurs, je vais lui dire bonjour à Thomas Hill.
00:27:06 Bonjour, Thomas Hill, d'Europe 1.
00:27:08 Restez encore quelques secondes, M. Kayat.
00:27:10 Je vous dis au revoir dans une seconde,
00:27:11 mais je dis au revoir à plein de gens et notamment à Thomas Hill.
00:27:13 - Bonjour.
00:27:14 - Bonjour, Thomas Hill.
00:27:15 Au revoir, Thomas Hill.
00:27:16 Et c'est à vous pour la suite sur Europe 1 jusqu'à 11h.
00:27:20 Merci, Bertrand Descartes.
00:27:21 C'est vraiment un bonheur de vous avoir toujours sur le plateau
00:27:24 parce que vous dégagez de si bonnes ondes avec votre cœur en plus
00:27:29 que vous portez un bandoulière.
00:27:30 - Pour le roi.
00:27:31 - Pardon ?
00:27:32 - Pour le roi.
00:27:33 - God save the king.
00:27:34 - God save the king.
00:27:35 Merci vraiment, M. Kayat.
00:27:37 On marque une pause.
00:27:38 On a plein de choses à parler, notamment François Bayrou.
00:27:41 A tout de suite.
00:27:42 Je salue sur ce plateau l'arrivée de Marie-Estelle Dupont que vous connaissez.
00:27:50 Bonjour.
00:27:51 - Bonjour, Pascal.
00:27:52 - Qui est clinocienne et qui nous parlera de ce sondage étonnant
00:27:54 qui a retenu notre attention.
00:27:56 Une baisse inédite depuis 50 ans.
00:27:58 Les Français font de moins en moins l'amour.
00:28:00 Donc vous nous donnerez peut-être votre explication.
00:28:02 Et puis Joachim Lefloch-Imad qui est SI, qui est enseignant
00:28:05 et qui vient régulièrement nous voir.
00:28:07 Sommeillé à l'abidi, les titres à 9h33.
00:28:10 - Nouvelle journée de grève pour les enseignants.
00:28:15 Ils dénoncent leurs conditions de travail et le choc des savoirs.
00:28:18 La semaine dernière, seuls 5% d'entre eux se sont mobilisés.
00:28:22 Un manque de fermeté, c'est ce que dénonce Marie-Hélène Thoraval,
00:28:25 la mère de Romain Surizer, se dit déçue par la peine de 8 mois ferme
00:28:30 dont a écopé l'homme qui l'a menacé de décapitation.
00:28:33 Et puis ils sont toujours sous détente.
00:28:35 Un an après le séisme en Turquie, de nombreuses familles
00:28:38 vivent dans la rue, dans la misère et le dénuement total.
00:28:41 Pourtant, le président Erdogan avait promis de mettre fin à cette situation.
00:28:45 - Merci Somaïa.
00:28:48 Avant de parler de ce sondage qui nous a étonnés,
00:28:51 un mot de Bertrand Cantat, ou sur Bertrand Cantat,
00:28:53 puisqu'un nouveau single qui interpelle,
00:28:55 plus de 6 ans après son album solo Amor Fati,
00:28:57 l'ancien chanteur de Noir Désir est de retour
00:28:59 avec une nouvelle chanson intitulée "L'angle".
00:29:02 Une annonce faite uniquement sur les réseaux sociaux
00:29:04 pour lancer une campagne de financement participatif.
00:29:07 Moi j'avais été très étonné en 2017,
00:29:10 une interview dans Les Réunions Rock avait suscité une violente polémique.
00:29:13 Déjà le chanteur avait évoqué la mort de Marie Trintignant,
00:29:16 suscitant un énorme tollé.
00:29:18 - C'était La Une, pardonnez-moi,
00:29:20 qui avait aussi fait un immense tollé.
00:29:22 - On va la voir d'ailleurs, La Une.
00:29:24 - La Une était présentée un peu comme un héros romantique.
00:29:27 - Cantat en son nom.
00:29:29 Et puis il y a Sylvain Taillet qui a dit une chose absolument horrible,
00:29:32 l'ancien directeur artistique,
00:29:34 qui a dit "les radios ont arrêté de passer la chanson,
00:29:36 il y avait un vrai boycott,
00:29:38 on avait fait la même promo en douceur que pour Détroit,
00:29:41 avec une seule prise de parole,
00:29:43 mais l'affaire Weinstein et le mouvement #MeToo étaient passés par là".
00:29:46 Et il dit cette chose incroyable,
00:29:48 "Bertrand est devenu le bouc émissaire des violences faites aux femmes".
00:29:50 C'est juste quelqu'un qui a tué sa femme.
00:29:52 Ou sa compagne.
00:29:54 Donc Sylvain Taillet, Bertrand est devenu le bouc émissaire.
00:29:57 Vous vous rendez compte ? Le bouc émissaire.
00:29:59 - Il y a deux poids.
00:30:02 Il y a deux choses différentes.
00:30:05 Il y a le fait que lorsqu'une personne paye, la personne paye.
00:30:08 Il a payé, c'est clair.
00:30:10 Mais il y a l'utilisation.
00:30:12 Vous avez montré très justement cette une des inrocks.
00:30:15 On veut le montrer d'une manière romantique,
00:30:18 comme un héros romantique,
00:30:20 comme si le film "Indicide" c'était une forme de romantisme.
00:30:22 Ça c'est là où il y a un problème.
00:30:24 C'est cette une des inrocks qui a provoqué ça.
00:30:26 Ce sont deux choses différentes.
00:30:28 Je pense qu'en pensent Charlotte et Marie-Estelle.
00:30:31 Que Monsieur Quentin vive, c'est entendu.
00:30:34 Mais qu'il vive caché.
00:30:37 Moi, me semble-t-il, c'est la dignité.
00:30:40 C'est-à-dire que quand tu as tué ta compagne,
00:30:43 tu expies le reste de ta vie.
00:30:46 Ou tu choisis de te suicider. Pourquoi pas ?
00:30:49 - Non. - Non, mais tu peux choisir ça.
00:30:51 - Encore une fois, les gens ont suicidé, ça me fait sans moi.
00:30:53 - Tu peux choisir ça.
00:30:55 Je ne dis pas qu'il faut qu'il le fasse.
00:30:57 Tu peux choisir.
00:30:59 Tu peux penser qu'il y a des choses dans la vie qui fait que la vie s'arrête.
00:31:02 - Je préfère vous le faire avant dans ce cas-là.
00:31:04 - Je partage votre avis, mais tu peux choisir ça.
00:31:06 Je ne dis pas qu'il faut, je ne recommande rien.
00:31:08 Mais en tout cas, tu vis caché.
00:31:10 Au nom de la dignité de ceux qui...
00:31:12 - Vous savez, la décence et l'éducation,
00:31:14 ça s'impose rarement à des gens qui ne l'ont pas reçu.
00:31:16 Parce que c'est ça l'enjeu de votre question.
00:31:18 Lui pourrait décider de le faire.
00:31:20 En effet, il n'y a rien d'autre à lui imposer que la peine qu'il a purgée.
00:31:23 Et oui, en effet, c'est pour moi une question de décence.
00:31:26 Vous avez raison.
00:31:28 - Vous demandez à quelqu'un qui a été incapable de s'empêcher de commettre un meurtre
00:31:33 de faire aujourd'hui preuve d'introspection, de décence et de désir de réparation.
00:31:38 Mais si la culpabilité était en place,
00:31:40 il aurait probablement blessé mais pas tué,
00:31:44 évité de commettre un acte irréparable, etc.
00:31:47 Donc, ce qui est très malsain et ce qui est très pervers,
00:31:49 c'est cette inversion permanente des valeurs dans notre société.
00:31:51 Où c'est toujours le coupable et toujours la victime.
00:31:53 Voilà. Le coupable et toujours la victime.
00:31:55 Et ça se voit dans le harcèlement,
00:31:57 quand on demande à l'élève harcelé de quitter l'établissement.
00:31:59 Enfin, voilà, ça, c'est quand même chronique dans notre société.
00:32:01 C'est très préoccupant, cette victimisation du coupable.
00:32:03 - Donc, il y a un nouveau single aujourd'hui de M. Cantat.
00:32:07 Donc, effectivement, je voulais vous faire réagir sur ce thème.
00:32:11 Alors, la sexualité des Français.
00:32:12 Des sondages qui interpellent.
00:32:14 Un sondage IFOP, c'est Libération qui le révèle ce matin.
00:32:17 Les Français font de moins en moins l'amour, en particulier les jeunes, 18-24.
00:32:21 Les raisons sont multiples.
00:32:22 Émancipation, abstinence par choix, sexualité, influence du porno, que sais-je.
00:32:26 On vit une époque peut-être puritaine, sexualité des Français.
00:32:30 Alors, un quart des 18-24 ans initiés sexuellement n'ont eu aucun rapport sexuel.
00:32:34 On vit une époque puritaine, on a le droit de le dire.
00:32:36 - Vous n'avez pas vu la couverture de Plan Plan Cucu ?
00:32:38 - Ah oui, non mais bien sûr.
00:32:39 - Moi, j'ai vu le sondage il y a quelques jours.
00:32:41 - Plan Plan Cucu, oui, je trouve que c'est...
00:32:43 Alors, pour le coup, parfois, ils nous arrivent de dire du mal de Libération.
00:32:45 Mais c'est une est très réussie.
00:32:46 Sexualité des Français.
00:32:47 76 % des Français ont fait l'amour cette année.
00:32:49 Au moins une fois.
00:32:51 Au moins une fois.
00:32:53 Je ne ferai aucun sondage sur ce plateau.
00:32:56 - Vous êtes très content.
00:32:57 - Non, non, je ne l'ai pas...
00:32:58 - Vous voyez que parfois, vous arrivez à vous empêcher.
00:33:01 - Bien sûr.
00:33:02 Un homme, ça s'empêche, disait, paraît-il, Camille.
00:33:04 - Non, non, non, mais bien sûr, c'est ce qu'on appelle une prétérition.
00:33:08 D'ailleurs, 43 % des Français déclarent un rapport sexuel par semaine.
00:33:13 C'est beaucoup, hein ?
00:33:16 Un Français sur deux qui...
00:33:18 Parce que les gens trichent aussi un peu là-dessus.
00:33:20 Me semble-t-il.
00:33:22 Alors qu'ils étaient 58 % en 2006.
00:33:24 - En 2009.
00:33:26 - Moi, j'ai en 2006.
00:33:27 Mais bon, ça peut être en 2000...
00:33:30 Et vous, comment ça se passe à la maison ?
00:33:32 Non, je ne poserai pas cette question, bien sûr.
00:33:34 Avez-vous...
00:33:35 Voilà.
00:33:36 Et alors, 44 % des femmes de 70 ans et plus
00:33:39 admettent avoir déjà évité un rapport sexuel
00:33:41 pour visionner à la place un film pornographique.
00:33:44 Bon.
00:33:46 - Est-ce que l'époque est puritaine ?
00:33:48 - Oui, sans doute, par rapport à...
00:33:51 Comment dire ?
00:33:52 L'énergie sexuelle qui a existé après 68.
00:33:55 - Non, l'époque, elle est paradoxale.
00:33:58 C'est-à-dire que d'un côté, vous avez une hypersexualisation de l'espace public.
00:34:02 Vous avez du porno à disposition tout le temps, partout.
00:34:05 Vous avez des publicités financées par nos impôts
00:34:07 qui sont clairement à la limite de la pornographie dans les abribus.
00:34:11 Donc, il y a à la fois une hypersexualisation de l'espace public.
00:34:13 Donc, l'intime est mise dehors.
00:34:16 Donc, l'intime est exposée.
00:34:18 Donc, il y a cette abolition de la différence qu'on voit,
00:34:20 différence des sexes, différence des âges,
00:34:22 qui touche aussi la différence entre le privé et le public.
00:34:24 Et puis, une désincarnation de la vie sexuelle.
00:34:27 C'est-à-dire qu'il y a une virtualisation de l'existence
00:34:29 qui fait que, bah oui, ça arrive qu'un mari,
00:34:31 plutôt qu'aller toucher sa femme,
00:34:33 il aille s'enfermer dans le bureau et regarder un porno.
00:34:35 Et on sait bien quand même que le porno détruit énormément
00:34:38 l'intimité sexuelle dans les couples.
00:34:39 Donc, il y a plusieurs facteurs.
00:34:40 D'abord, on a une population qui est déprimée.
00:34:42 Alors, quand je le dis, je me fais taper dessus.
00:34:44 La consommation des psychotropes, notamment chez les jeunes,
00:34:46 elle a bondi de 62 ou 64 % en 7 ans,
00:34:50 avant la crise sanitaire.
00:34:52 Et depuis la crise sanitaire, c'est encore pire.
00:34:54 Quand vous avez une population qui est médiquée,
00:34:56 un des effets secondaires, c'est la baisse de la libido.
00:34:59 Donc, les médicaments jouent sur la libido
00:35:03 et la dépression joue sur la libido.
00:35:05 On sait bien qu'un jeune qui n'a pas de libido,
00:35:07 comme un jeune qui ne se projette pas dans ses études,
00:35:09 comme un jeune qui se replie sur lui-même,
00:35:12 c'est un jeune qui a des symptômes dépressifs.
00:35:15 Donc, la dépression, la médicalisation,
00:35:17 cette espèce de chimie qui est partout dans la population,
00:35:21 c'est un signe invisible, mais on a énormément
00:35:23 de nos amis, de nos collègues, de nos neveux et nièces
00:35:26 qui sont sous médicaments et ça joue là-dessus.
00:35:28 - C'est vrai ?
00:35:29 - Et puis, les adultes qui prennent des neuroleptiques,
00:35:32 ils vous le disent, ils disent "depuis que j'ai des neuroleptiques,
00:35:34 je suis dans du coton, alors je n'ai plus envie de rien".
00:35:38 Donc, ça, ça joue aussi.
00:35:39 Et puis, la virtualisation de l'existence.
00:35:41 C'est-à-dire que l'effraction chez des très jeunes adolescents
00:35:46 d'images pornographiques, la nécessité pour la réputation
00:35:49 dans le lycée d'envoyer des sextos, des nudes,
00:35:52 d'avoir certaines pratiques de peur d'être marginalisés,
00:35:55 en fait, ça les effracte dans leur désir,
00:35:58 ça les empêche d'avoir leur dynamique de désir, comme nous.
00:36:01 On en a déjà parlé plusieurs fois, Pascal,
00:36:03 de la libido qu'il y avait dans les années 70, dans les années 80,
00:36:06 la manière dont on draguait, ça a modifié les codes de la séduction.
00:36:10 Quand, au lieu d'aller rigoler, de construire une complicité,
00:36:13 de discuter, de se draguer, de s'attendre, de s'habiller,
00:36:16 on est dans sa chambre, sur son lit, et on reçoit des photos de fesses
00:36:19 d'une gamine de 14 ans, ça ne crée pas du tout le même imaginaire érotique.
00:36:22 Donc, il y a une abrasion de l'imaginaire érotique
00:36:25 chez les jeunes du fait du porno.
00:36:27 - Vous qui êtes le plus jeune quasiment...
00:36:29 - Ça me sert pas de ce qui va suivre.
00:36:30 - Non, mais sans parler évidemment de votre vie personnelle.
00:36:33 - Le guet-à pour le piège.
00:36:36 - Non, sans parler de votre vie personnelle, c'est entendu.
00:36:38 - Mais est-ce que vous vous retrouvez dans...
00:36:41 On dit souvent que j'interromps les uns et les autres.
00:36:43 - Vous en parlez beaucoup.
00:36:44 - Sans parler de vous.
00:36:45 - Vous vous retrouvez dans ce que vient de se passer.
00:36:47 On s'en parlait hautument de votre expérience personnelle.
00:36:49 - On dit souvent que j'interromps les uns et les autres.
00:36:51 Ce que vous avez dit est passionnant,
00:36:53 et je ne me serais pas permis évidemment de vous interrompre, Marie-Estelle.
00:36:56 Non, mais est-ce que vous vous retrouvez dans ce témoignage au cours de vous,
00:37:00 puisque vous avez 28 ans.
00:37:01 - J'ai 28 ans et je suis mariée avec une femme
00:37:04 avec laquelle je suis depuis que j'ai 17 ans.
00:37:07 - Ça ne répond pas à la question.
00:37:09 - Ah si, pas mal.
00:37:10 - Bah si, ça répond à la question aussi.
00:37:11 - Vous avez quel âge ?
00:37:12 - 27.
00:37:13 - Est-ce que vous vous retrouvez autour de vous ?
00:37:15 Je ne parle pas de vous personnellement non plus.
00:37:17 - Oui, non mais...
00:37:18 - Et dit là.
00:37:19 - Bon, je ne suis pas sûr qu'on soit tout à fait représentatifs sociologiquement de la France,
00:37:22 mais c'est vrai que ce que vous dites fait écho
00:37:24 à ce qu'on peut observer autour de nous de manière empirique.
00:37:26 J'ajouterais peut-être un facteur quand même,
00:37:28 c'est la dégradation plus générale des rapports entre hommes et femmes
00:37:30 qui sont de plus en plus abordés à travers l'angle de la méfiance,
00:37:33 de la peur des violences sexuelles, du harcèlement, etc.
00:37:35 J'ai vu qu'un ancien agifop qui m'avait frappé avant celui-ci,
00:37:38 qui disait que 46% des moins de 30 ans disent comprendre les femmes qui détestent les hommes.
00:37:43 Comment voulez-vous dans ce contexte-là qu'on ait des relations sexuelles,
00:37:46 amoureuses, vécues à travers une forme d'épanouissement ?
00:37:49 C'est de plus en plus compliqué.
00:37:50 - C'est extrêmement important de vous souligner, c'est le paradoxe de l'époque.
00:37:52 Il y a eu une hyper-sexualisation et en même temps on a monté les hommes contre les femmes.
00:37:55 - C'est ça, et c'est lié aussi à une évolution d'une partie du discours féminisme.
00:37:58 On avait un discours classique d'émancipation des femmes, de conquête de l'égalité dans les années 60.
00:38:03 Aujourd'hui on a un discours féminisme qui est envahi par le trouble dans le genre,
00:38:06 pour reprendre l'expression de Jodie Butler,
00:38:08 et qui tourne à la guerre des sexes, comme le dit Elisabeth Badinter.
00:38:10 - Castration des hommes ?
00:38:12 - Bah oui, on est passé de l'émancipation des femmes à la castration des hommes.
00:38:14 Donc les femmes se tirent une balle dans le pied quand elles font ça.
00:38:16 Les féministes radicales jouent contre les femmes quand elles font ça.
00:38:19 - Je ne peux pas voir ce recul, que vous avez très bien expliqué,
00:38:23 de la sexualité sans le mettre en parallèle avec cette augmentation de la violence.
00:38:27 - Bien sûr, c'est Eros qui laisse la place à Thanatos.
00:38:30 - Voilà, ce qui est une américanisation là aussi de notre civilisation.
00:38:35 Et c'est très important.
00:38:36 Avant nous étions à l'inverse des Etats-Unis pratiquement,
00:38:39 et aujourd'hui nous sommes...
00:38:41 - Et puis un dernier point, c'est que la sexualité fait partie des compétences sociales.
00:38:44 C'est une fonction vitale chez l'individu, et ça fait partie des compétences sociales.
00:38:48 Et donc plus les jeunes sont isolés, les adolescents n'ont jamais été autant isolés,
00:38:52 on en fait des colloques entre psychologues, entre psychanalystes.
00:38:55 Évidemment, comme ils ont moins de compétences sociales et qu'ils sont repliés,
00:38:58 ils ne savent plus aller vers l'autre de manière fluide.
00:39:00 Donc draguer, la peur du râteau en fait, elle est insurmontable pour beaucoup d'entre eux.
00:39:06 - Cela a toujours plus ou moins existé pour le coup.
00:39:09 Beaucoup d'hommes de ma génération détestaient l'idée,
00:39:14 pour reprendre votre expression, d'un râteau.
00:39:18 Donc tant que le signal n'avait pas été envoyé,
00:39:22 et les signaux sont assez clairs de ce point de vue-là, me semble-t-il,
00:39:25 ils hésitaient à aller plus en avant.
00:39:28 - L'enjeu n'est plus le même.
00:39:30 - Il y avait une forme de réserve, de délicatesse, vous appelez ça comme vous voulez,
00:39:34 ou de bonne éducation à ne jamais.
00:39:36 - Oui, mais ça n'allait pas jusqu'à la phobie de l'autre.
00:39:38 On prenait des précautions pour avoir une séduction progressive.
00:39:41 Et maintenant, on dirait qu'il n'y a rien entre l'agression et l'inhibition.
00:39:46 Et donc c'est là que Eros, justement, ne s'allume pas à la définition.
00:39:50 - Si on a envie de traiter cette affaire de consentement,
00:39:53 parce que la loi française pourrait changer,
00:39:55 je trouve que c'est un sujet absolument passionnant, le consentement,
00:39:58 parce qu'on peut donner son consentement et peut-être retirer son consentement.
00:40:02 Et on a vu une affaire avec une personnalité
00:40:06 où le premier rapport était consenti et le deuxième ne l'était pas dans la même nuit.
00:40:10 Donc quelqu'un disait "le premier rapport j'ai consenti,
00:40:13 le deuxième rapport je n'ai pas consenti".
00:40:15 Donc je trouve que c'est des sujets extrêmement intéressants.
00:40:18 - Mais si on parle du consentement, il faut parler aussi de la fabrique du consentement
00:40:21 et des phénomènes d'emprise, parce qu'il y a des consentements qui sont arrachés.
00:40:24 - Et le mot "emprise", on était avec Anne-Affine Quelcroate l'autre jour.
00:40:27 Quand tu aimes, il y a emprise.
00:40:29 - Elle était passionnante. - Quand tu es amoureux, il y a emprise.
00:40:31 - Elle était passionnante. - Dans les deux sens.
00:40:33 - Dans les deux sens. - Une alienation consentie, bien sûr.
00:40:35 Mais là, c'est autre chose, ce n'est pas de l'emprise, c'est de l'amour.
00:40:38 - Oui.
00:40:39 Écoutez, affaire à suivre, si j'ose dire.
00:40:42 Je trouve que vous venez trop rarement nous voir.
00:40:45 - Bien.
00:40:46 - Je vous ai appelé ce matin à 7h30. Qu'est-ce que je vous ai dit ?
00:40:51 - Non, 7h03.
00:40:52 - 7h03, je vous ai appelé.
00:40:53 - Oui, j'en avais trois qui prenaient le petit déjeuner.
00:40:55 Je n'avais pas du tout prévu de vous parler de sexualité d'aimer.
00:40:57 - Je précise quand même que j'envoie un petit texto avant.
00:40:59 - Tout à fait.
00:41:00 - J'ai dit "réveillez", à point d'interrogation.
00:41:02 "Cher Marie-Esthète, vous savez que je ne dis plus bonjour maintenant,
00:41:04 parce que depuis que j'ai..."
00:41:05 - Ah oui, j'ai remarqué, vous ne dites plus bonjour.
00:41:07 - Non, parce que c'est Anne-Affine Quelcroate.
00:41:09 - Elle a raison.
00:41:10 - Il a dit, c'est insupportable le bonjour.
00:41:12 Il a fait son livre et on a parlé de ça l'autre jour, sur les e-mails.
00:41:16 "Bonjour Marie, bonjour Sophie", etc.
00:41:18 Non, "chère amie, très chère amie".
00:41:20 - Non, mais lui, ce qu'il contestait, c'est le bonjour seul.
00:41:22 - Seul, le bonjour seul.
00:41:24 - Il n'y avait pas de qualification de la personne à qui vous avez dit.
00:41:26 - Ah oui, "bonjour".
00:41:27 - C'est moi que voilà.
00:41:28 - Il n'interdit pas de dire bonjour.
00:41:29 - Il avait dit "c'est moi que voilà".
00:41:30 - Il a disparu sur mon téléphone.
00:41:31 - C'est moi que voilà.
00:41:32 "Bonjour, c'est moi que voilà".
00:41:33 - J'envoie un petit texto réveillé et puis vous me dites oui.
00:41:35 Donc à ce moment-là, j'appelle et je vous dis "venez".
00:41:37 Et vous avez pu venir et vous organiser dans un planning familial, professionnel qui est toujours intense.
00:41:43 - Et je file consulter et je vous remercie de votre invitation.
00:41:46 - Et vraiment, vous êtes toujours la bienvenue sur ce plateau.
00:41:49 Merci beaucoup.
00:41:51 - Madame a écrit un livre formidable sur les rapports entre mère et fille.
00:41:54 - Mais oui, mais tout ce que vous écrivez, tout ce que vous dites, touche, je le sais, touche fortement le public.
00:42:02 - Voilà. Et le dernier ouvrage "Être parent en temps de crise" parle justement de cette dépression chez les jeunes.
00:42:08 - Bon, on va parler de François Bayrou, qui a été fraîchement relaxé.
00:42:12 - François Bayrou.
00:42:13 - Comment ?
00:42:14 - Je me remets pas de la manière dont vous prononcez le nom de François Bayrou.
00:42:16 - Bayrou.
00:42:17 - Personne dit "Bayrou".
00:42:18 - Mais il le dit en Montessori.
00:42:20 - Pascal à l'école Montessor.
00:42:25 - Bon, je disais tout à l'heure.
00:42:26 - On l'a dit plus souvent.
00:42:27 - D'abord, je disais tout à l'heure, on va l'écouter ce matin.
00:42:30 - D'abord, visiblement, il a quand même fait ses offres.
00:42:33 - Hier, il a envoyé l'aide de motivation, CV, l'aide de recommandation.
00:42:38 - Je serais, franchement, je serais pour le coup, Madame Oudé Akassera, je dirais, il est quand même...
00:42:43 - Vous savez qu'elle a annulé un déplacement, là.
00:42:44 - Ah !
00:42:45 - Il y a une fenêtre de tir.
00:42:48 - D'un autre côté, c'est mieux qu'elle annule des déplacements, parce que quand il y a des micros, elle ne sait pas...
00:42:53 - Oui, il faut qu'elle annule ses interviews aussi.
00:42:54 - Voilà, faudrait qu'elle...
00:42:55 - Il y a une fenêtre de tir pour nommer François Bayrou.
00:42:57 - François Bayrou.
00:42:59 - François Bayrou à l'Education nationale.
00:43:01 - C'est aujourd'hui, normalement, qu'on a les fameux ministres délégués aux comptes publics, au logement.
00:43:06 - Elle pourrait garder les sports, peut-être. Ils ne vont pas l'humilier, ou quoi, de la...
00:43:09 - Oui, elle pourrait rester ministre déléguée aux sports, bien sûr, et aux Jeux olympiques,
00:43:14 vu qu'elle chapeaute tout ça depuis, maintenant, quasiment deux ans.
00:43:18 Mais donc, c'est ce moment-là, effectivement, où on pourrait nommer François Bayrou à l'Education nationale.
00:43:22 Je voulais juste te dire une chose. Emmanuel Macron, il a changé de jurisprudence.
00:43:25 Avant, c'était un ministre mis en examen, doit démissionner.
00:43:28 Une personnalité mise en examen peut entrer au gouvernement.
00:43:31 Et en fait, les faits donnent raison à Emmanuel Macron.
00:43:34 François Bayrou, relaxé. Eric Dupond-Moretti, relaxé.
00:43:37 Olivier Dussopt, relaxé. Le parquet a fait appel pour Olivier Dussopt.
00:43:40 Donc, ça fait trois fois qu'on a des ministres ou anciens ministres relaxés,
00:43:44 qui ont été pris dans des feuilletons judiciaires, qui ont duré plusieurs années,
00:43:47 sept ans pour François Bayrou.
00:43:49 - Je disais tout à l'heure, c'est vrai que c'est une affaire de corneux cul qui aura duré sept ans.
00:43:54 De quoi on accuse François Bayrou ? Il y a peut-être des choses plus importantes en France.
00:43:59 Il y avait des assistants au Parlement européen.
00:44:03 Ils auraient travaillé pour le Modem.
00:44:06 Et on peut imaginer que, la belle affaire, même si, parce que c'est quoi travailler ?
00:44:10 Vous voyez, c'est un coup de fil peut-être, tu peux me faire une note, etc.
00:44:13 Parce que ça se passe comme ça, concrètement.
00:44:15 Tiens, bon, alors t'as pas le droit, bien sûr, t'as pas le droit, c'est interdit, c'est entendu.
00:44:19 Mais tu mets toute la justice.
00:44:21 - Non, mais c'est précisément dans le "c'est interdit" qu'il y a un problème.
00:44:23 - En fait, j'étais d'accord avec tout le constat que vous faisiez.
00:44:27 Je suis d'accord avec ce que vous venez de dire.
00:44:29 Pour vous dire, la première fois que cette histoire d'assistant parlementaire est sortie,
00:44:32 j'ai mis deux heures à comprendre ce qu'on lui reprochait.
00:44:34 Parce que je n'avais pas compris qu'il était interdit, quand on travaillait pour un eurodéputé à Bruxelles,
00:44:39 de passer un coup de fil pour le même eurodéputé quand il est à Paris.
00:44:42 - C'est grotesque. - Je trouve la règle un peu lunaire.
00:44:44 - Mais c'est grotesque. - Simplement ceux à qui il faut s'adresser en cette situation.
00:44:47 Parce que quand vous dites "c'est interdit", "c'est entendu",
00:44:50 dans ces cas-là, vous avez la justice qui part du principe que "c'est interdit, c'est entendu".
00:44:54 Donc elle enquête sur le terrain de "c'est interdit, c'est entendu".
00:44:57 - Oui, mais elle développe des... - Non, à cause de qui est interdit ?
00:45:00 - Oui, à cause des... - À cause du législateur.
00:45:02 - Mais oui. - Donc la question est toujours initialement politique.
00:45:05 Et quand le législateur vote des règles pour contraindre encore sur le terrain de la transparence,
00:45:11 tout le monde applaudit, en disant "c'est vachement bien, la vie publique désormais est extrêmement transparente".
00:45:15 Et les mêmes, au moment où la justice se saisit des lois qui ont été votées,
00:45:20 par les gens qui ont la charge de le faire, nous disent "c'est absolument insupportable, cette justice qui se mêle de tout".
00:45:25 Mais c'est le législateur à qui il faut poser la question initialement.
00:45:28 - Celui qui dit que c'est interdit, c'est le Parlement européen, surtout.
00:45:31 Et hier, malgré la relax de François Vérou, la justice a donné raison au Parlement européen,
00:45:35 parce qu'il y a eu d'autres condamnations.
00:45:37 Donc c'est pas fait pour Marine Le Pen qui doit être jugée en octobre.
00:45:40 - C'est une relax au bénéfice du doute. - Oui, voilà, c'est ça.
00:45:43 - Non, arrêtez au bénéfice du doute, ça, ça n'existe pas.
00:45:45 - Ah bah non, parce que ça n'existe pas. - C'est dans le jugement.
00:45:47 J'ai été convaincu par Gilles-William Gollnadel hier, le bénéfice...
00:45:51 T'es relaxé ou t'es pas relaxé ? Moi je suis là, c'est ce qu'il disait hier et j'ai trouvé que c'était intelligent.
00:45:55 Merci Marie-Estelle Dupont qui s'en va à l'instant et vraiment je la remercie grandement.
00:45:59 On va marquer une pause, peut-être ? - Oui, oui.
00:46:02 - Non ? Vous avez 20 secondes.
00:46:04 - 20 secondes, ce qu'a dit Gauthier, c'est-à-dire qu'on n'est pas dans le même cas de figure avec le Rassemblement national.
00:46:09 C'est là où... parce qu'il a eu raison de dire que les assistants, en tout cas les second couteau du Modem ont pris très cher.
00:46:16 - On a été condamnés. - Donc la vraie question, est-ce que c'est un système ?
00:46:18 Parce que tout le jugement s'appuie sur le fait, rapidement, que François Bayrou n'était pas député européen
00:46:23 lorsque cet arrangement, je vais dire, n'est pas système, a été mis en place.
00:46:28 Alors que Marine Le Pen, elle, l'était.
00:46:30 - C'est pas la règle qui est remise en cause. - Si Marine Le Pen est inéligible...
00:46:34 - Ce sera pris comme deux poids deux mesures, nous sommes d'accord.
00:46:36 - Ça, je peux... ça peut être compliqué quand même.
00:46:39 - Elle s'est réjouie hier de cette bonne nouvelle pour François Bayrou.
00:46:42 - Enfin, 7 ans pour ça, la justice a pas... c'est de l'argent, c'est du temps, les magistrats...
00:46:48 T'as l'impression qu'ils sont excités par des sujets comme ceux-là.
00:46:51 - Je crois que vous trouvez tout sous-aînés au pouvoir du gouvernement.
00:46:55 - Il a pris très cher, il a dû démissionner de la justice, il a mis l'or et le 200 mètres...
00:46:58 - Oui mais attendez, attendez, juste, encore une fois, quand vous parlez de la présomption d'innocence,
00:47:03 la présomption d'innocence, c'est pas la justice qui s'assoit dessus.
00:47:05 La présomption d'innocence, c'est précisément un terme qui existe quand il y a l'ouverture d'une enquête judiciaire.
00:47:11 Donc la présomption d'innocence, elle nous revient à nous, elle revient à François Bayrou qui décide de démissionner.
00:47:16 Lui-même s'assoit sur sa propre présomption d'innocence au moment où il démissionne.
00:47:21 Donc c'est pas les magistrats en l'occurrence qui décident qu'il y a présomption d'innocence ou pas dans le débat public.
00:47:26 - Il a été démissionné sans doute. - Oui, il a été démissionné.
00:47:28 - Non mais on dit qu'il a renoncé lui-même, mais force est de considérer qu'il a dû avoir une conversation avec Emmanuel Macron à l'époque.
00:47:33 - L'époque était différente de ce point de vue-là. La jurisprudence baladure.
00:47:38 - Mais il n'était même pas mis en examen à l'époque. On avait un garde des Sceaux qui a démissionné pour des soupçons
00:47:42 et on en a eu un autre qui restait mis en examen et qui a été innocenté par la CGR, le Cours de justice de la République.
00:47:47 - On va recevoir dans une seconde une femme qui traverse la vie artistique depuis de nombreuses années avec des choses extrêmement différentes,
00:47:55 avec un succès qui était l'état de trois hommes et un couffin qui avait été considérable, et la crise, mais aussi avec des choses...
00:48:04 Qu'est-ce qu'elle veut ? L'avait-elle écrit ? L'avait-elle fait un sujet ou un film là-dessus qui était très moderne dans les années 70,
00:48:14 avec un engagement féministe tel qu'il existait dans les années 70 ?
00:48:19 Ça va être intéressant de l'écouter sur un regard sur la société d'aujourd'hui.
00:48:25 - K.O. ! Grand film ! K.O. c'est un film formidable !
00:48:28 - K.O. avec Vincent Lindon, formidable film, je suis complètement d'accord avec vous.
00:48:32 Romuald et Juliette également, mais K.O. en 2001, c'est déjà 20 ans.
00:48:37 Donc Coline Serrault, c'est une personnalité effectivement qui traverse ces années-là avec un regard aiguisé.
00:48:44 En 2023, création du seul en scène, La belle histoire de Coline Serrault, Théâtre Michel à Paris.
00:48:50 Spectacle à retrouver les lundis à 20h du 15 janvier au 15-25 mars 2024.
00:48:55 C'est pourquoi elle va être là dans une seconde. A tout de suite !
00:48:59 On se voit et on reçoit Coline Serrault que vous connaissez, vous la connaissez par les succès comme La crise, par K.O., par évidemment Trois hommes et un couffin.
00:49:12 Bonjour ! - Bonjour Pascal !
00:49:14 - Mais c'est vrai que vous êtes aussi, je disais, une personnalité qui traverse ce monde artistique depuis tant d'années avec un regard sur la société aussi que vous avez exprimé régulièrement.
00:49:23 - Oui, j'ai essayé de comprendre où elle allait, comment elle allait et essayé d'anticiper aussi ce qui allait se passer éventuellement.
00:49:33 - Et on va en parler dans une seconde. La féministe, quelle différence existe-t-il entre la féministe des années 70 et la féministe des années 2020 ?
00:49:42 Voilà une bonne question que je vais vous poser dans une seconde. Somaïa Labidi, le rappel des titres, Somaïa.
00:49:48 - Garde à vue, levé, il fera face à un juge d'instruction dans la matinée.
00:49:55 L'assaillant de la gare de Lyon pourrait ensuite être mis en examen pour avoir blessé trois personnes dont un grave samedi dernier.
00:50:02 Sa cible, les nouveaux censeurs. Rachida Dati ferme face au wokisme. Soutenir la liberté de création, oui, mais pas les nouveaux censeurs, a-t-elle martelé au micro de Sonia Mahbouk.
00:50:13 Et puis le Royaume-Uni au chevet de Charles III. Le choc est tel qu'il fait la une de tous les journaux anonymes et politiques.
00:50:20 Multiplier les marques de soutien depuis l'annonce du cancer du roi.
00:50:27 - Colline Serrault est donc avec nous. C'est vrai que ces combats féministes, vous les avez menés dans les années 70.
00:50:33 - Oui, je les ai analysés, disons. Oui, oui, oui. Et alors la question, c'était...
00:50:38 - Est-ce qu'aujourd'hui, dans une société qui a priori va mieux pour les femmes ?
00:50:44 - Oui. C'est-à-dire que là, dans les années 70, c'était tout nouveau. Ça venait aussi des États-Unis.
00:50:51 Donc il y avait une espèce de besoin d'être entre soi, de se parler. Il y avait une exclusion des hommes dans les réunions de femmes, etc.
00:51:00 Je pense que maintenant, après #MeToo, il y a quelque chose de différent qui ne s'exprime pas tout à fait encore.
00:51:07 On comprend que c'était peut-être un système qu'il faut un petit peu changer et que ça ne se fera pas sans un accord et une alliance avec les hommes.
00:51:20 C'est ce que je vois en ce moment. C'est qu'il y a beaucoup d'hommes qui réfléchissent aussi à ces questions-là.
00:51:25 D'ailleurs, vous êtes le premier, puisque vous en parlez dans cette émission.
00:51:29 Et on comprend que ce n'est pas une guerre entre nous. C'est une alliance qu'il faut qu'on fasse pour qu'une égalité plus grande advienne.
00:51:40 - J'ai souvent le sentiment que ces fractures sont générationnelles.
00:51:43 C'est-à-dire que les féministes parfois de votre génération sont jugées par les féministes d'aujourd'hui parfois comme réactionnaires.
00:51:52 Ce qui est quand même un comble, alors que vous vous êtes battus précisément pour l'émancipation des femmes.
00:52:00 - Oui. Alors les générations, c'est-à-dire que les grands mouvements de société, ne se font pas sur une génération ni sur deux.
00:52:06 C'est une espèce de feu roulant qui avance quoi qu'il arrive.
00:52:10 Et donc la transformation des rapports entre les hommes et les femmes, c'est à l'ordre du jour.
00:52:16 C'est un truc historique qui est en train de se passer.
00:52:18 Qu'est-ce que ça va prendre comme forme, comme réaction aussi ?
00:52:23 Il y a des fortes réactions des jeunes hommes et des femmes parce qu'ils sont perdus, parce qu'il n'y a plus des repères.
00:52:29 Parce qu'il y avait une espèce de ligne tracée sur comment on devait être, comment on devait se comporter, comment devait être la sexualité, le rôle des femmes.
00:52:36 C'est chamboulé. Donc ils sont chamboulés. Ils ne sont pas bien.
00:52:40 - C'est ce qu'on disait avec le sondage tout à l'heure, une forme de méfiance des hommes et de peur peut-être des femmes féminins.
00:52:46 - Oui, une peur des femmes aussi. Il va falloir passer cette étape et arriver à vivre dans un nouveau monde qui sera meilleur pour tout le monde.
00:52:55 Et je pense qu'il sera meilleur vraiment pour les hommes aussi. Je pense.
00:52:59 - On parlera évidemment de votre seule enceine dans une seconde.
00:53:02 Et puis, je disais par le plus grand des hasards, moi, j'ai vu l'autre jour "7 morts sur ordonnance", qui est un film, je crois, de 1975.
00:53:09 Vous avez quelques scènes avec Marina Vladi. - Oui.
00:53:12 - Et Gérard Depardieu est très présent dans ce film. Et je me disais, voilà, Gérard Depardieu, vous l'avez côtoyé à cette époque-là.
00:53:20 Est-ce que Gérard Depardieu, que vous rencontriez à cette époque sur les tournages, est-ce que ce qu'il se dit aujourd'hui de lui vous étonne ?
00:53:30 Est-ce que ce monde du cinéma est tel qu'il est parfois rapporté ? Ou était ?
00:53:35 - Il y a un monde du silence dans le cinéma, ça c'est sûr. Après moi, je ne pouvais jamais tourner avec lui. Je ne l'ai pas engagé comme comédien.
00:53:43 Il a refusé de faire "Trois hommes et un couffin" comme pratiquement tous les acteurs français. Donc voilà.
00:53:49 - Il devait jouer quel rôle ? - Il devait jouer le rôle de Roland Giraud. Mais il n'était pas le seul à avoir dit non.
00:53:55 - Bedeau s'avait refusé, je crois. - Tout le monde, oui.
00:53:57 La liste, elle va du 10ème étage à la cave de tous les acteurs français qui ont refusé.
00:54:03 Parce qu'ils pensaient que s'occuper d'un bébé, ça allait casser leur image de virilité. Ils avaient un flair incroyable. Ce qui n'a pas été le cas.
00:54:15 Donc lui, parmi les autres. Sur le tournage, en plus on avait des tas de copains en commun.
00:54:22 Moi je travaillais beaucoup avec Bouteille, avec Coluche, avec Devers. J'ai joué très longtemps avec Devers.
00:54:27 Donc on avait aussi une complicité de notre âge et de l'époque. Mais je ne l'ai pas beaucoup vu.
00:54:34 Parce que moi je n'avais pas un rôle très très important. Je voyais surtout Marina.
00:54:37 Et je flairais déjà. Il n'était pas grossier ni misogyne apparemment. Mais peut-être qu'il l'était-il, je ne sais pas.
00:54:46 Il avait une espèce quand même de désir de pouvoir. Ça c'est sûr. C'était déjà là. Et il l'a eu. Il a eu ce qu'il a voulu.
00:54:53 Après ce qu'il est devenu, moi je ne suis pas là pour en juger.
00:54:57 Et vous pouvez revoir ce film. Michel Auclair, Michel Piccoli, Marina Vladi, Charles Vanel.
00:55:04 C'est un film de Jacques Ruffiaud. C'est un film absolument formidable.
00:55:08 Bon, on termine sur Bayrou parce qu'on ne l'a pas écouté.
00:55:10 Et puis après on revient évidemment au seul en scène de Coline Serrault.
00:55:14 François Bayrou ce matin sur France Télévisions.
00:55:17 C'était hier.
00:55:18 Hier ?
00:55:19 Sur France Télévisions hier.
00:55:20 C'était hier soir. Vous avez raison.
00:55:21 Avec Anne-Sophie Lapix.
00:55:22 Je pense qu'il y a un très grand trouble dans l'éducation nationale. Pas depuis ce mois-ci.
00:55:28 Pas seulement depuis l'arrivée d'Amélie Ouellet-Gaston.
00:55:31 Ça fait des années. Et que c'est un secteur, pour moi, vous savez à quel point j'y crois.
00:55:38 À quel point je donnerais pour qu'on retrouve le moral, l'équilibre, l'envie d'enseigner sans trouble dans notre pays.
00:55:52 Et la réussite de l'enseignement.
00:55:54 Le gouvernement n'est pas formé.
00:55:56 Vous ne l'écartez pas en tout cas.
00:55:57 Mais je n'écarte jamais rien.
00:55:59 Le principe, pour moi, précisément parce que vous êtes engagé, c'est de ne jamais rien écarter.
00:56:07 Gautier Lebret, c'est aujourd'hui ?
00:56:09 Je suis très méfiant avec cela.
00:56:12 Parce qu'on nous dit que c'est aujourd'hui depuis plusieurs jours.
00:56:14 Mais là, effectivement, ça se cristallise.
00:56:16 Le discours de politique générale a été fait la semaine dernière.
00:56:19 Au bout d'un moment, il faut nommer des ministres du logement, des ministres du budget.
00:56:22 Il est temps, effectivement, des ministres des Outre-mer.
00:56:26 Il est temps que ça se concrétise.
00:56:28 Il y a une fenêtre de tir pour si c'est le choix qui est fait.
00:56:31 Exfiltrer Ameni Oudea Castera, elle n'est même plus en difficulté.
00:56:35 C'est au-delà.
00:56:37 Elle est dévitalisée.
00:56:39 Elle est très fragilisée par la démission du recteur de Paris, qui est un bouleversement.
00:56:42 Une démission de recteur, ça n'arrive jamais dans l'éducation nationale.
00:56:45 On brûle d'impatience.
00:56:47 Et François Bayrou a dit qu'il voudrait être le Joe Biden français.
00:56:51 Il aura 67 ans en 2027.
00:56:53 Je me souviens, parce que je suis le plus vieux autour de cette table, qu'il y a 30 ans,
00:56:57 il était ministre de l'éducation.
00:57:00 Il y a 30 ans ?
00:57:01 Oui, il y a 30 ans. J'ai un ami.
00:57:02 93-97.
00:57:03 On est en 2024. Ça fait 31 ans.
00:57:05 D'ailleurs, il n'a laissé aucun souvenir, si ce n'est qu'il a duré 4 ans.
00:57:09 Ce qui est un record.
00:57:10 Il avait forgé un slogan.
00:57:11 Parce que pas de vague, ne rien faire, 4 ans au pouvoir.
00:57:14 Castera, vraiment, a fait le contraire de ce qu'il fallait faire.
00:57:16 Il fallait se taire.
00:57:18 Et puis parler le langage des profs, donner le pouvoir au syndicat, aider l'heure.
00:57:21 Disons que Gabriel Attal a fait des choses, il n'a pas fait les erreurs de communication.
00:57:24 4 ans, vous ne vous souvenez pas ?
00:57:26 Il n'a rien fait.
00:57:29 Vous avez souvenir d'une seule réforme ?
00:57:32 Il avait inventé le slogan "Collège unique, collège unique"
00:57:35 avant de reculer sous la pression des syndicats pour ne pas faire de vague.
00:57:39 Un slogan.
00:57:40 Manifestement, il ne vous a pas convaincu.
00:57:42 Non, mais l'Union nationale va de mieux en mieux depuis 30 ans.
00:57:45 Oui, il n'y a aucun doute.
00:57:47 On parlera justement de la place de la culture aussi, avec Rachida Dati,
00:57:50 qu'on a parlé ce matin.
00:57:51 La place de la culture dans l'éducation nationale, la place des grands textes.
00:57:54 La place, je le dis à...
00:57:57 Vous connaissez peut-être Gauthier Lebret.
00:57:59 Il se trouve que Gauthier Lebret a une culture de vieux, ce qui est très rare.
00:58:02 Il a 28 ans, mais il s'est à peu près placé sur la frise.
00:58:06 Molière, Shakespeare...
00:58:09 Mais lorsque Gabriel Attal a été nommé, je crois avoir dit aux âmes bien nées
00:58:15 "La valeur n'attend pas le nombre des années".
00:58:17 Tous les petits élèves de ma génération savaient ça.
00:58:20 Tous, tous, tous.
00:58:21 Rome, l'hélicoptère, le ressentiment...
00:58:23 Aujourd'hui, il n'y a pas un gosse qui le sait.
00:58:25 Pas un.
00:58:26 Vous entendez bien ? Pas un.
00:58:27 Ils ne sont pas plus bêtes que nous.
00:58:29 Ils ne sont pas plus bêtes que nous.
00:58:31 La première fois que vous avez retenu mon prénom,
00:58:33 quand j'étais assistant dans les locaux de CNews.
00:58:35 Vous vous souvenez ou pas ?
00:58:36 Non, pourquoi ?
00:58:37 Quand vous ne connaissez pas un prénom, vous vous dites "ami".
00:58:39 Oui, c'est parfait.
00:58:40 Et un jour, vous m'avez dit "ami", et j'ai dit "moi, ami,
00:58:43 j'ai créé cela de vos papiers, j'ai fait jusque-ci profession de lettre,
00:58:46 mais après ce qu'en vous je viens de voir paraître,
00:58:48 je vous déclare honnête que je ne le suis plus
00:58:50 et ne venu le place en écoeur corrompu.
00:58:52 Je vous vois accablir un homme de caresses
00:58:54 et témoigner pour lui les dernières tendresses, etc."
00:58:56 Il a une culture de vieux.
00:58:57 C'est très, très rare.
00:58:58 Évidemment, c'est donner quand même les indications pour le public.
00:59:02 C'est la première scène.
00:59:03 C'est la scène 1 du misanthrope de Molière.
00:59:05 Du misanthrope.
00:59:06 Le cauchemar de Bayrou.
00:59:08 Écoutons quand même, parce qu'on a parlé de la justice,
00:59:12 effectivement de la lenteur de la justice,
00:59:13 et puis des affaires peut-être plus crocolines.
00:59:15 Écoutons ce qu'a dit François Bayrou sur le cauchemar qu'il a vécu.
00:59:19 "Pour moi, évidemment, c'est un cauchemar de cette année
00:59:26 qui vient de s'achever par une décision sans contestation du tribunal.
00:59:33 Je pense au gâchis financier, qui est très important,
00:59:38 et je pense au gâchis humain.
00:59:41 Et de tout cela, évidemment, la décision du tribunal donne une lecture
00:59:47 qui est une négation d'accusations qui durent depuis des années et des années.
00:59:57 Je ne suis pas là pour réfléchir à de l'avenir politique ou de la politique.
01:00:02 C'est après une épreuve de cette ampleur et de cette dimension,
01:00:09 de cette longueur dans le temps,
01:00:12 que la politique n'est pas la plus importante.
01:00:14 Je sais très bien depuis le début que jamais je n'ai commis ce dont on nous accusait."
01:00:23 Le gâchis humain, c'est évidemment parce qu'il pensait à Marielle de Sarnez,
01:00:28 qui était ministre des Affaires européennes et qui a démissionné en même temps que lui
01:00:31 et qui est décédée depuis.
01:00:32 "C'est pour ça qu'il est ému, c'est parce que pour lui,
01:00:34 cette affaire, c'est d'abord un drame personnel, c'est la perte.
01:00:37 Cette affaire, pour lui et pour les gens du MoDem,
01:00:40 a précipité la fin de Marielle de Sarnez."
01:00:42 Il a dit hier "elle en est morte".
01:00:43 "Voilà, elle en est morte.
01:00:44 On peut ricaner de ça, mais il est vraiment sincère.
01:00:47 Il est vraiment sincère dans cette intervention.
01:00:53 Il faut vraiment l'entendre."
01:00:55 Le ministère de la Culture, Mme Datik, a été nommée ce matin avec Sonia Mabrouk
01:01:01 sur Europe 1 et sur CNews.
01:01:04 Quelle est, selon vous, depuis que vous êtes dans ce métier,
01:01:10 le ministre ou la ministre de la Culture qui aura été le plus marquant
01:01:15 et qui aura le plus fait de choses pour la culture en France ?
01:01:19 "C'est-à-dire que nous, depuis le début, depuis une conscience, disons, politique,
01:01:27 on les a vus passer comme les vaches dans un pré, les trains.
01:01:32 Il y en a tellement, il y en a eu tellement, et il reste tellement peu de temps
01:01:37 qu'on ne sait plus trop ce qu'ils ont fait, ce qu'ils n'ont pas fait.
01:01:42 J'entends votre question, vous pensez que je vais penser à Jacques Lang.
01:01:46 Il a fait deux, trois bricoles, pas mal.
01:01:49 Mais je ne peux pas dire que je suis une fan des ministres de la Culture.
01:01:55 J'aimais bien Françoise Nyssen qui s'est un peu cassé les dents.
01:01:58 J'aimais même beaucoup, comme personne et comme éditrice,
01:02:01 qui s'est cassé les dents sur une espèce de...
01:02:04 - Dans la machine. - Dans la machine à laver.
01:02:07 - Éditrice de... - Acte Sud.
01:02:09 - Acte Sud, un éditeur très haut de gamme, disons-le.
01:02:12 - Oui, oui. Donc voilà, elle, je pense qu'elle avait vraiment un projet,
01:02:16 mais elle n'était pas... Bon voilà, c'est une machine à laver.
01:02:19 - Mais vous-même, par exemple, si vous étiez ministre de la Culture,
01:02:22 demain, quelle est la première, ou les deux ou trois premières propositions
01:02:26 ou décisions que vous prendriez ?
01:02:28 - Déjà, je ne sais pas, je ne suis pas candidate.
01:02:33 - Non, j'entends bien, mais ce qui m'intéresse,
01:02:36 c'est l'avis de quelqu'un qui baigne dans la Culture, qui manifestement...
01:02:40 - Oui, je suis à l'Académie des Beaux-Arts aussi.
01:02:42 Donc à l'Académie des Beaux-Arts, on en parle beaucoup, ça.
01:02:45 - Donc quelles sont les mesures idéales qui pourraient changer les choses ?
01:02:50 - Il y a cette histoire de passe-culture, par exemple,
01:02:53 qui est une chose très, très bien,
01:02:56 mais finalement, les gens n'achètent que des mangas.
01:02:59 Donc il aurait fallu peut-être faire en sorte que ce passe-culture
01:03:03 soit aménagé de manière à ce qu'il y ait des tranches
01:03:06 de choses qu'on soit obligé de faire, par exemple.
01:03:08 Ça, c'est sur le passe-culture.
01:03:09 Je pense qu'aussi sur le financement des établissements publics,
01:03:12 le théâtre, etc., il faudrait quand même beaucoup plus de biodiversité.
01:03:16 Il y a quand même une espèce d'entre-soi qui fait rayonner la culture,
01:03:22 qui essaye de faire rayonner la culture jusqu'aux confins du 5e arrondissement.
01:03:27 Et donc, je pense que là aussi, il y a beaucoup de choses à faire.
01:03:31 - Vous êtes sur la ligne de Rachida Datti, puisqu'elle veut ouvrir la culture populaire.
01:03:36 Elle était ce matin avec Sonia.
01:03:38 Je vous propose d'écouter ce qu'elle a dit sur le wokisme,
01:03:41 parce que ça me paraît extrêmement important,
01:03:43 et sur les nouveaux censeurs.
01:03:45 Rachida Datti, c'était ce matin.
01:03:47 - Je suis très sensible, et c'est un combat, la lutte contre les discriminations.
01:03:51 Mais je ne suis pas pour la censure.
01:03:54 Et je trouve qu'aujourd'hui, le wokisme est devenu une politique de censure.
01:03:59 Et donc là-dessus, moi, je serai très claire.
01:04:02 D'ailleurs, j'ai réuni les directeurs généraux du ministère.
01:04:06 Je réunirai la semaine prochaine les directeurs régionaux de l'action culturelle.
01:04:10 Et je leur demanderai, effectivement, comme ministre de la Culture,
01:04:13 de veiller à ce qu'on soutienne la liberté de création,
01:04:18 et de ne pas soutenir ces nouveaux censeurs.
01:04:21 - Qui sont les nouveaux censeurs, Coline Ferro ?
01:04:23 - Je ne sais pas de quoi elle parle. Je ne comprends pas.
01:04:26 - Les 1200, par exemple, qui ont signé une tribune contre Sylvain Tesson.
01:04:29 - Ah oui, oui, oui.
01:04:32 - Dans le style censeur.
01:04:35 - Oui, Sylvain Tesson.
01:04:37 - Je prends un exemple pour lequel vous allez être sensible.
01:04:39 C'est-à-dire le fait qu'aujourd'hui, je ne vais pas donner des noms,
01:04:42 mais dans un certain nombre de maisons d'édition,
01:04:45 il y a des personnes qui regardent les manuscrits.
01:04:48 Et pour relire les manuscrits dans un sens, par dons,
01:04:51 ça existe aujourd'hui en France.
01:04:53 Est-ce que vous trouvez ça normal ? Je suis sûr que vous ne trouvez pas ça normal.
01:04:56 Parce que ce qu'a dit Raghida Dati, parce qu'elle fait le job formidable,
01:05:00 son intervention de ce matin, c'est l'abaya pour moi, c'est l'abaya d'Attal.
01:05:04 Elle dit la liberté de la création avant tout.
01:05:07 - Oui, dans tous les sens. Dans toutes les opinions et dans tous les sens.
01:05:12 Et puis, moi, je dis ce qui est important dans la culture,
01:05:18 c'est ce qui est devenu important.
01:05:20 C'est-à-dire on ne sait pas. C'est ça, la liberté de la création.
01:05:23 On ne sait pas ce qui va être bien, ce qui va durer,
01:05:26 ce dont les gens vont s'emparer, qui va devenir leur amour plus tard.
01:05:31 On ne sait pas. Donc, il faut laisser cette liberté, effectivement,
01:05:35 de diversité et cesser le temps.
01:05:38 Et cesser le temps et quand même aussi les gens, le peuple,
01:05:42 qui décident si oui ou non, un truc vaut le coup de continuer à l'aimer,
01:05:45 à le regarder, à aller. Et on n'a qu'à voir.
01:05:48 Les grandes expositions, c'est blindé.
01:05:50 Et ce n'est pas de l'entre-soi.
01:05:52 C'est vraiment les gens, ils aiment voir la grande peinture,
01:05:56 ils aiment voir les grands trucs.
01:05:58 Alors, ils prennent le temps de voir ce qui est resté.
01:06:01 Et ça, ils y vont.
01:06:03 Voilà, c'est ça que je peux dire sur la liberté de création.
01:06:06 Il y a la censure et puis il y a quelque chose de plus insidieux,
01:06:09 me semble-t-il, qui est l'auto-censure.
01:06:12 Et j'ai le sentiment aujourd'hui que l'auto-censure règne chez les créateurs,
01:06:16 alors que dans les années 70 ou 80, elle n'était pas au goût du jour.
01:06:20 Et qu'aujourd'hui, certains se disent, si je dis ça, attention.
01:06:24 Si je dis ça, attention. Pourquoi ?
01:06:26 Parce qu'il y a cette volonté de ne jamais offenser aujourd'hui.
01:06:30 - Pas sur ce plateau. - Hein ?
01:06:32 - Pas sur ce plateau. - Vous savez bien.
01:06:34 C'est-à-dire que toute plaisanterie aujourd'hui sur les uns ou les autres,
01:06:39 par définition, l'humour est parfois une offense.
01:06:42 En tout cas, ça peut être pris comme une offense.
01:06:44 - Oui, c'est ce que ça me rappelle.
01:06:46 Quand j'ai travaillé quatre ans aux États-Unis
01:06:48 pour faire le remake de Trois Amis à Coups Fin,
01:06:51 et j'avais écrit le scénario avec des Américains,
01:06:54 on s'était bien amusés à essayer de transposer ça dans la société américaine.
01:06:58 Et au bout d'un moment, on recevait des mémos.
01:07:01 Il y avait le mémo de l'association des hispanophones.
01:07:06 Il y avait le mémo de l'association des homosexuels.
01:07:09 Il y avait le mémo des féministes.
01:07:11 Il y avait le mémo des Noirs.
01:07:13 Et il y avait des mémos.
01:07:14 Et ils avaient tous leurs notes sur notre scénario.
01:07:17 Il n'y avait pas assez de ci, pas assez de ça.
01:07:19 Et sans aucune espèce de vision d'ensemble,
01:07:22 ce film défendait aussi des choses très précises
01:07:26 sur une nouvelle paternité,
01:07:28 sur un nouveau rapport à l'amour avec l'enfant, etc.
01:07:31 Et c'est arrivé dix ans, quinze ans après ici,
01:07:35 la technique des mémos.
01:07:38 Alors, en même temps, vous savez bien comme moi
01:07:42 qu'il faut aussi qu'on défende certaines minorités
01:07:45 parce qu'elles doivent s'exprimer,
01:07:47 parce qu'elles ont eu du mal à s'exprimer.
01:07:51 Mais c'est vrai que ça entrave une partie de la liberté.
01:07:56 Et l'autocensure, alors là,
01:07:58 l'autocensure, elle est vaste en ce moment.
01:08:01 Dans tous les sens, je dirais. Dans tous les sens.
01:08:03 Parce que la société se polarise en plusieurs blocs.
01:08:08 C'est dangereux aussi, ça.
01:08:10 C'est une espèce de pré-guerre civile idéologique
01:08:13 qui est difficile.
01:08:15 Et je pense que nous, on doit être...
01:08:18 C'est ce que je dis aussi dans mon spectacle.
01:08:20 Quand je parle de La Chauve-Souris,
01:08:22 que j'ai montée avec des danseurs hip-hop,
01:08:24 et puis je voyais ce parterre de gens
01:08:27 qui payent la place 250 euros,
01:08:30 et puis les autres qui payent beaucoup moins cher,
01:08:32 ils n'ont pas les mêmes réactions.
01:08:33 Quand ils sont arrivés, tout ce groupe de blacks
01:08:35 qui tournait...
01:08:36 Mais en même temps, ce groupe en bas
01:08:39 qui a payé cher, il est cultivé, il est intelligent,
01:08:41 il a vu plein de trucs.
01:08:42 Et quand ils ont vu que c'était si beau,
01:08:44 ils ont adoré, ils se sont levés, ils ont applaudi.
01:08:46 Donc on a fait la réunion entre les deux publics.
01:08:48 On peut faire la réunion entre les deux.
01:08:50 Nous, c'est notre rôle, les artistes,
01:08:52 de réunir et non pas de diviser.
01:08:55 - C'est convenu que cette parole...
01:08:57 - C'est ce que je ferais si j'étais ministre de la Culture,
01:08:59 ce que je ne veux pas du tout.
01:09:01 - Oui, mais convenez que cette parole d'intelligence,
01:09:03 de culture et de nuance que vous avez sur ce plateau,
01:09:06 elle n'est pas si fréquente parfois dans votre milieu culturel
01:09:11 où les oukazes sont parfois prononcés,
01:09:15 où la division entre les bons artistes et les mauvais artistes.
01:09:20 Convenez qu'il y a une forme d'intolérance
01:09:22 qui est même très surprenante dans un milieu
01:09:25 qui devrait au contraire s'ouvrir.
01:09:27 Ceux qui sont parfois au contact,
01:09:30 notamment du théâtre public,
01:09:32 rapportent des comportements qui sont effrayants, disons.
01:09:38 - Mais dans mon spectacle, j'ai une scène là-dessus
01:09:41 qui est assez saignante.
01:09:43 - Le spectacle, c'est seul en scène, je le dis.
01:09:46 Allez voir vraiment.
01:09:48 - Ça sera encore au Théâtre Michel.
01:09:50 - Oui, c'est le Théâtre Michel, c'est le lundi à 20h.
01:09:52 - Le lundi, c'est à 20h.
01:09:54 Quand je dis que les fractures sont générationnelles,
01:09:57 effectivement, vous venez d'un monde différent.
01:09:59 - Oui.
01:10:00 - D'un monde où la culture déjà était sans doute plus importante,
01:10:03 où la nuance, où la bienveillance pouvait exister, etc.
01:10:07 Et je suis effrayé parfois de voir des jeunes gens de 25 ans
01:10:11 qui n'ont pas fait grand-chose,
01:10:12 qui n'ont pas la racine carrée de votre parcours
01:10:14 et ni de votre talent.
01:10:16 - C'est gentil, merci.
01:10:17 - Et ni de votre succès.
01:10:19 Nous expliquer ce qu'on doit aimer, comment on doit aimer,
01:10:22 avec qui on doit l'aimer.
01:10:23 - Mais je pense qu'aussi là, il faut qu'on arrête
01:10:25 avec des histoires de génération.
01:10:27 Moi, je suis assez seule dans mon genre,
01:10:30 dans ce cinéma français,
01:10:32 mais il y a aussi des gens bien...
01:10:35 C'est-à-dire que c'est vrai que je viens d'un milieu
01:10:37 où il y avait tellement de culture,
01:10:39 tellement on analysait la complexité des choses,
01:10:43 mais je me sens quand même proche de la génération qui vient
01:10:48 et c'est aussi pour ça que j'ai envie de leur parler
01:10:51 dans mon spectacle.
01:10:53 Et surtout d'abord de les faire rire.
01:10:55 Parce qu'à partir du rire, vous faites tenter tout.
01:10:57 C'est ce que savait Molière.
01:10:59 C'est une Kalachnikov le rire.
01:11:01 Donc à partir de là, vous pouvez convaincre.
01:11:06 - C'est vrai.
01:11:07 Alors il y a la fameuse scène de la crise de Maria Pacom,
01:11:10 avec ses enfants qui ne sont pas contents
01:11:12 de voir la mère s'émanciper.
01:11:14 Vous riez parce que...
01:11:15 Vous la rejouez, d'ailleurs, sur scène.
01:11:17 - Oui, je la joue sur scène.
01:11:18 C'est drôle parce que les gens la connaissent presque par cœur,
01:11:21 mais ils rient encore.
01:11:24 - Et comment était Maria Pacom dans la vraie vie,
01:11:26 si j'ose dire ?
01:11:27 - Alors Maria, son amour, c'était le théâtre.
01:11:30 Elle aimait vraiment le théâtre.
01:11:32 Vous savez, c'est cette génération où le cinéma,
01:11:34 on faisait du cinéma un peu pour faire du fric,
01:11:36 un petit peu pour arrondir les fins de mois,
01:11:38 mais c'était pas son truc, le cinéma.
01:11:40 Elle avait un talent de théâtre incroyable.
01:11:42 Elle savait improviser.
01:11:43 Dans toutes les situations, elle se retournait.
01:11:45 Elle tenait tête à Jean Lepoulin,
01:11:47 ce qui n'était quand même pas de la tarte.
01:11:49 Et quand elle a joué là...
01:11:51 - Dans le noir, te rassemble bien,
01:11:52 la fameuse pièce de théâtre qui a fait le bonheur
01:11:54 de théâtre ce soir.
01:11:55 - Et c'était quelqu'un d'inquiet, de gentil,
01:11:57 de "pas du tout, m'as-tu vu ?"
01:11:59 C'était une merveille, cette femme.
01:12:01 - C'est quelle année, la crise ?
01:12:03 - Je ne sais plus.
01:12:04 - 90, 91 ?
01:12:05 - Je sais quand j'étais enceinte de mes enfants.
01:12:07 - Vous n'avez pas encore pas une star à l'époque.
01:12:10 La crise, c'est 92.
01:12:12 Vous vous rendez compte, c'est un film qui a 32 ans.
01:12:14 Avec Lindon.
01:12:15 - Et Vincent, il n'avait pas fait de truc important, ni Timothée.
01:12:19 - Il avait fait un sauté.
01:12:20 - Oui, c'était pas mal quand même.
01:12:22 - Et puis, il est formidable dedans.
01:12:25 - Oui, et puis il y avait plein de jeunes acteurs.
01:12:28 Michel Larocque, son premier film, etc.
01:12:31 - Le dernier film, c'est Saint-Jacques-Lamec, non ?
01:12:35 - Non, j'ai fait d'autres films.
01:12:37 J'ai fait avec Isabelle Nanty, Couleur locale.
01:12:42 Qu'est-ce que j'ai fait encore ?
01:12:44 Ah si, j'ai fait le film de Brossolette, sur Brossolette,
01:12:46 quand il est entré au Panthéon.
01:12:47 - Mais là, c'est terminé.
01:12:49 - Ah non, j'ai un nouveau film que je suis en train de préparer
01:12:52 qui s'appelle Tempête.
01:12:54 - Avec qui ?
01:12:55 - C'est pas encore...
01:12:56 J'écris pas pour des acteurs.
01:12:58 J'écris pour des rôles, puis après on voit.
01:13:00 - Ah oui ?
01:13:01 - Ça, c'est extrêmement rare.
01:13:02 - Ah non, jamais j'écris pour des acteurs.
01:13:04 - C'est un peu plus aujourd'hui.
01:13:05 - Oui, oui.
01:13:06 C'est que d'abord...
01:13:07 Non, c'est d'abord une écriture, un rôle, un texte.
01:13:11 Et puis après, on voit ceux qui sont libres ou pas,
01:13:14 ceux qui veulent le faire ou pas.
01:13:16 On travaille avec les gens qui...
01:13:17 - Et puis, à l'autre côté, heureusement que vous n'écrivez pas pour des acteurs,
01:13:19 puisque trois années au cours, tout le monde avait...
01:13:24 - Ils ont tous dit non, alors.
01:13:25 - Dussolier, quand il prend le rôle d'Dussolier,
01:13:27 il joue donc le pilote...
01:13:29 - Oui, le pilote.
01:13:30 - Il était déjà...
01:13:31 - Il était connu dans le théâtre.
01:13:33 - Mais pas au cinéma.
01:13:35 - Il n'avait pas fait des films de René, déjà ?
01:13:37 - Peut-être, oui, mais ce n'était pas des films populaires.
01:13:39 Il voulait faire une comédie populaire.
01:13:41 Alors, on l'a dit, ok, vas-y.
01:13:43 - Un mot sur la France insoumise, si j'ose dire.
01:13:47 Parce que demain, d'ailleurs, il y a un sondage pour CNews, l'hommage.
01:13:52 Demain, est-ce que vous êtes choqués que la France insoumise soit présente à cet hommage ?
01:13:58 Et je crois que la réponse est sans ambiguïté.
01:14:01 - 75 %.
01:14:02 - J'ai eu ce matin Michel Mouly, qui est venu plusieurs fois sur ce plateau,
01:14:07 qui est médecin, que vous connaissez, et notamment qui a écrit plusieurs livres sur la ménopause,
01:14:11 et qui m'a écrit cela, et j'avais dit que je le lirais à l'antenne.
01:14:14 Il m'a dit "Cher Pascal, en 1955, Carayan a joué devant une salle vide au Carnegie Hall de New York,
01:14:20 car les Juifs new-yorkais avaient acheté toutes les places.
01:14:22 Son passé nazi l'avait rattrapé, et c'est une scène dans le film Les uns et les autres de Claude Lelouch.
01:14:26 Les familles juives, victimes du 7 octobre, les Juifs et les humanistes de tous bords
01:14:30 ne devraient pas assister à cet hommage souillé par la France insoumise
01:14:34 et organiser un hommage parallèle dans un site symbolique, Mémorial de la Shoah,
01:14:38 en excluant ces extrêmes gauchistes, islamo-nazis.
01:14:42 C'est Manuel Valls qui les appelle ainsi.
01:14:44 Voilà le message qu'il a donné, je le soumets à votre réflexion ce matin.
01:14:50 - Mais est-ce que... J'ai cru entendre hier, mais je me suis certainement trompé,
01:14:56 qu'Emmanuel Macron voulait une deuxième forme d'hommage.
01:15:00 - Oui, il envisage. Et ça c'est aussi... On a eu cette discussion avec Gilles-William Goldnadel hier,
01:15:06 et cette discussion a été assez présente hier soir.
01:15:08 - Oui, c'est ça. C'est-à-dire qu'on se rend bien compte que c'est quelque chose d'absolument intenable, la présence.
01:15:14 Pas intenable pour nous, ça n'a aucune importance, mais intenable pour les familles, comme Gauthier le dit.
01:15:20 - Qui viennent d'Israël. - Les familles qui viennent d'Israël.
01:15:22 - Qui viennent d'Israël. - Vous vous rendez compte.
01:15:26 Ils vont avoir les représentants politiques du Hamas devant eux. Parce que c'est ça, en fait, l'enjeu.
01:15:30 - Mais c'est... - On peut se poser des questions sur l'évolution de la France insoumise.
01:15:35 Quand on voit quelqu'un comme Aurélien Bouteljacque, qui a quand même écrit un livre absolument ignoble,
01:15:38 "Les Blancs, les Juifs et Nous", qui dit que Mélenchon est pour elle une prise de guerre,
01:15:42 ça en dit long sur l'évolution de la France insoumise et la manière dont celle-ci a tourné le dos
01:15:45 à l'universalisme, à la République et à la communauté juive de France.
01:15:50 On peut tout à fait comprendre, en effet, que ça choque les familles.
01:15:53 - Demain, comment ça va se passer ? Cet hommage, ils seront présents ?
01:15:58 Est-ce qu'on a une organisation ? Parce que je n'imagine pas côte à côte,
01:16:02 Madame Pannot avec ces gens-là. Il peut y avoir des incidents.
01:16:06 - Vous savez comment sont ces hommages ? C'est bien réparti.
01:16:09 - C'est où ? - C'est aux Invalides. C'est dans la Cour des Invalides.
01:16:11 - C'est dans la Cour. - Donc il y a un protocole très particulier.
01:16:14 Les députés sont ensemble. Donc oui, il y aura une délégation.
01:16:16 S'ils veulent venir, ils viendront. Il y aura une délégation menée par Mathilde Pannot,
01:16:19 le député de la France Insoumise. - Oui, mais il peut y avoir des incidents violents.
01:16:22 Vous avez des gens qui peuvent aller vers eux, et symboliquement.
01:16:25 - Je pense que personne... J'entendais ce matin Meher Habib, député LR,
01:16:29 qui disait qu'on ne va pas leur donner plus d'importance qu'ils l'ont.
01:16:31 Donc je pense que tout le monde les ignorera pendant cette cérémonie,
01:16:34 s'ils font le choix, et ils vont le faire, d'être présents.
01:16:37 Je rappelle quand même, encore une fois, il y a 10 jours, Jean-Luc Mélenchon
01:16:41 explique que ce qui s'est passé le 7 octobre n'est pas un pogrom,
01:16:44 car les terroristes du Hamas, qui n'en sont pas pour Jean-Luc Mélenchon,
01:16:47 sont venus assassiner des Israéliens et non des Juifs.
01:16:50 C'était il y a 10 jours. - Franchement...
01:16:52 C'est ça qui est fort. C'est pas une provocation.
01:16:55 C'est quelque chose qui est sciemment calculé, scénarisé.
01:17:00 - C'est la petite embouille politicienne cynique.
01:17:03 C'est un cynisme assez ordinaire. - C'est une demande des familles.
01:17:06 - Non, mais... Écoutez, il reste une centaine d'otages
01:17:11 dans les souterrains, dans les enterrés vivants à Gaza.
01:17:16 La France est le pays où il y a eu le plus de ressortissants
01:17:20 parmi, dans la communauté internationale, qui ont été tués le 7 octobre.
01:17:24 - 42. - Et puis le drame ne s'arrête d'ailleurs pas là,
01:17:27 même si on est sidéré par le 7 octobre.
01:17:30 Je rappelle quand même que, d'après les chiffres de Aretz,
01:17:33 le quotidien israélien, la semaine dernière,
01:17:36 11 500 enfants ont été tués à Gaza depuis 4 mois.
01:17:41 11 500. Alors vous me direz qu'il y a 20 000 enfants
01:17:45 qui sont nés à Gaza depuis le 7 octobre.
01:17:48 C'est des chiffres qui... Je veux dire, la vie continue.
01:17:51 Et le drame continue. Et donc franchement, de savoir
01:17:55 si les élus d'un parti d'extrême-gauche vont être giflés
01:18:00 dans la condesation invalide pour les veuleries qu'ils ont pu commettre
01:18:04 ou dire, franchement, c'est insignifiant parce que la tragédie,
01:18:08 elle est en cours, vraiment. Et personne ne sait comment
01:18:12 on va en sortir d'ailleurs. - Sauf que c'est une demande
01:18:15 des familles, les familles qui ont fait le choix d'écrire
01:18:17 au président de la République pour demander l'interdiction
01:18:19 de la présence des députés LFI. Familles des victimes
01:18:21 qui atterrissent aujourd'hui depuis...
01:18:23 - Je suis totalement d'accord avec Vincent.
01:18:25 La seule chose, c'est que je pense fondamentalement
01:18:28 qu'ils élaborent un discours, que ce discours est cohérent
01:18:33 et que leur présence participe de ce discours,
01:18:36 qui est le fait d'enlever aux Juifs la notion de génocide
01:18:39 et que cela aura des conséquences dans la société française.
01:18:42 - Et 10h30 Sommeillé à la midi nous rappelle les titres du jour.
01:18:46 - Supprimer les quartiers disciplinaires, c'est ce que préconise
01:18:52 l'Observatoire international des prisons. L'association pointe
01:18:55 les atteintes aux droits dans ces quartiers pour faire valoir
01:18:58 cette proposition. Sondage CNews Europe 1, le JD sans appel
01:19:02 pour LFI, pour 75% d'entre vous, les insoumis n'ont pas leur place
01:19:06 à la cérémonie d'hommage en mémoire des victimes françaises
01:19:09 du Hamas, cérémonie qui se tiendra dès demain aux Invalides.
01:19:13 Et puis les soldes ne font plus recette entre baisse du pouvoir
01:19:17 d'achat, faillite en cascade ou encore concurrence sur le web.
01:19:20 Le bilan de cette année est très décevant et donc les commerçants
01:19:23 font grisement.
01:19:25 - Pauline Serrault est avec nous ce matin, elle est au théâtre
01:19:28 Michel à Paris, c'est un spectacle à retrouver tous les lundis.
01:19:32 Que me dit-on? J'ai entendu quelque chose, on m'a parlé.
01:19:35 Non, vous savez, c'est comme dans Camino, vous avez la voix qui arrive
01:19:41 et il dit, bah bon, non, manifestement, c'était pas pour moi.
01:19:46 Donc, pas pour cette fois en tout cas, la belle histoire,
01:19:49 ça s'appelle la belle histoire de Pauline Serrault, théâtre Michel.
01:19:53 Bon, c'est quoi? C'est votre vie, en fait, que vous racontez
01:19:56 avec aussi vos anecdotes, les gens que vous avez pu rencontrer.
01:19:59 - Non, pas du tout, je ne fais pas du name dumping et puis c'est
01:20:02 pas ma vie, moi, moi perso, c'est un parcours de tout ce que j'ai fait
01:20:07 au cinéma, au théâtre, à l'opéra, des spectacles ratés aussi
01:20:10 qui sont à crever de rire et voilà, c'est une espèce de conversation
01:20:15 plutôt avec le public que j'improvise aussi, je change souvent
01:20:19 il y a une espèce de colonne vertébrale, mais je change suivant
01:20:23 comment je sens les gens et ça dure une heure et demie.
01:20:28 Il y a des vidéos, il y a des extraits de scène, il y a des...
01:20:32 que je lis, il y a des... et puis la fin, il y a deux morceaux
01:20:36 de bravoure à la fin qui partent en civière tellement ils rient.
01:20:40 - Et c'est vrai que vous avez fait des choses très différentes,
01:20:44 opéra, sol en scène, film, et c'est pas si fréquent d'avoir
01:20:50 une activité comme cela aussi diverse.
01:20:54 - Il peut rien ça, j'avais cet espèce de suractivité,
01:21:02 j'étais peut-être un peu malade là sur ce plan-là,
01:21:05 et je me levais le matin et je m'embêtais si je faisais pas
01:21:09 de la création quelle qu'elle soit, donc c'est comme un peintre,
01:21:14 on peut faire de l'aquarelle, on peut faire de la peinture à l'huile,
01:21:17 on peut faire de la sculpture, et toutes ces choses-là me plaisaient,
01:21:23 elles me faisaient envie, cinéma, théâtre, opéra, et même peinture, photo.
01:21:28 J'ai eu une exposition dans une galerie aussi, la galerie cinéma,
01:21:33 de mes photos et dessins, et voilà, j'ai été faite comme ça.
01:21:38 - Vous serez au César cette année ? Vous irez au César,
01:21:41 non pas comme nommé, mais comme... - Non, je vais pas dans ces trucs-là.
01:21:44 - Non ? Mais vous votez quand même ? - C'est-à-dire voter...
01:21:48 - Est-ce que vous avez voté pour le meilleur film de l'année ?
01:21:50 - Non, parce que je pense que... J'aime pas fabriquer des perdants.
01:21:54 Je trouve que tout le cinéma est important, intéressant, tous les films.
01:21:58 - Tous les films sont pas intéressants. - Non, mais ça c'est vous qui le dites,
01:22:02 c'est votre position, mais moi, je suis avec mes copains,
01:22:05 je sais ce que c'est que de faire un film, c'est difficile,
01:22:07 qui suis-je pour les juger ? Et puis en plus, moi, ce côté,
01:22:11 la caméra qui prend les trois gars qui sont nommés,
01:22:14 puis il y en a un qui perd, alors la caméra est dessus, le pauvre,
01:22:18 moi, j'aime pas la fabrique des perdants, moi, j'aime quand on fabrique des gagnants
01:22:23 et qu'on est tous ensemble à dire "le cinéma, c'est bien, allez-y, c'est important,
01:22:27 allez dans les salles, on est mieux l'ensemble".
01:22:29 - Mais vous fabriquez des gagnants et en général, il y a des perdants.
01:22:32 - Non, mais en même temps, ça n'éclaira à 7h.
01:22:36 - Mais en même temps, il y a des gens qui... Parce que vous dites "qui suis-je pour juger"
01:22:39 et en même temps, vous allez être d'accord avec moi que le public
01:22:42 est forcément quelqu'un pour juger, puisque c'est lui qui met le...
01:22:44 - Mais c'est lui le public, mais c'est pas lui qui vote.
01:22:46 - Non, c'est pas lui qui vote, mais c'est le principe de dire qu'il y a des films
01:22:50 qui marchent mieux que d'autres, c'est pas non plus offensant.
01:22:53 - Non, mais en fait, ce qui m'intéressait, c'est de...
01:22:55 Par exemple, Justine Trier, qui est une réalisatrice aujourd'hui
01:23:00 et qui est... suit sans doute le chemin que vous avez ouvert.
01:23:04 C'est vous, quand vous réalisez des films dans les années 70,
01:23:06 des femmes qui réalisaient, elles avaient peur d'avoir beaucoup.
01:23:08 - On n'était pas nombreuses, non.
01:23:10 - Bon, et je m'interrogeais si vous aviez vu ce film et si vous l'aviez aimé.
01:23:15 - C'est un film très bien écrit, très très bien joué.
01:23:18 - Oui, très bien joué. Sandra Hüller et etc.
01:23:20 - Mais je vais pas...
01:23:22 - Vous n'aimez pas juger. - Non.
01:23:23 - Mais je comprends, mais beaucoup de comédiens...
01:23:25 - Vous avez raison, c'est que souvent le milieu ne récompense pas
01:23:28 la même chose que le public.
01:23:29 - Voilà, il n'y a pas de problème.
01:23:30 - Là, il y a des films nommés qui ont fait de grosses entrées en salles.
01:23:33 "Anatomie d'une chute" ou "Le règne animal", c'est plus d'un million d'entrées.
01:23:35 Et c'est les deux favoris.
01:23:36 - Et là, c'est terminé, c'est un spectacle formidable, me dit Bernard Montiel,
01:23:40 qui nous écoute et que je salue, le seul en scène qui est le vôtre.
01:23:44 Il me dit "drôle, émouvant, sincère et un final hilarant".
01:23:48 - Merci.
01:23:51 - Malheureusement, je n'ai pas vu ce film-là, ce spectacle-là,
01:23:55 parce qu'il est à 20h et je suis à l'antenne, nous sommes à l'antenne à 20h.
01:23:58 Mais je vous promets... - Vous pourrez faire des shorts.
01:24:01 - Vous savez que c'est un merveilleux comédien.
01:24:03 - Oui, c'est ça.
01:24:04 - Parce qu'en fait, c'est un petit théâtre, parfois, de notre émission.
01:24:06 - Bien évidemment.
01:24:07 - Il y a une part de comédie, de spectacle, de jeu, de rôle.
01:24:11 Et ce monsieur-là, vous le distribueriez dans quel rôle ?
01:24:17 Il serait qui dans le théâtre classique ?
01:24:21 - Un avocat un peu retort, un peu drôle.
01:24:23 Un très bon...
01:24:27 - Et dans le théâtre français, il n'a pas un rôle que vous...
01:24:29 - Le théâtre français ?
01:24:30 - Je ne sais pas, chez Molière, vous ne le voyez pas dans un rôle ?
01:24:33 Qu'est-ce qu'il pourrait faire ?
01:24:34 - Non, il pourrait faire une espèce de Iago.
01:24:36 - Oh, ben Iago, c'est un traître, Iago.
01:24:38 - Il va te dire.
01:24:40 - Iago !
01:24:41 - C'est le plus beau rôle, Iago.
01:24:42 - Ah ben oui, je suis d'accord avec vous.
01:24:44 - Dans mon spectacle, j'en parle beaucoup.
01:24:45 Je fais une histoire de théâtre.
01:24:46 - Vous l'habillez pour l'hiver.
01:24:47 Bon, je vous appellerai Iago, désormais.
01:24:49 On va upgrader cette émission.
01:24:52 - Non, mais j'ai repéré qu'il avait de l'humour.
01:24:54 - Ah ben, vous savez que autrement, on n'entre pas dans ce plateau
01:24:58 si on n'a pas d'humour.
01:24:59 Mais malheureusement, tout le monde n'est pas sensible à notre humour.
01:25:01 C'est ça, je remarque.
01:25:02 Parfois, les gens ne perçoivent pas ce second degré qui peut nous animer de temps en temps.
01:25:07 En tout cas, merci parce que c'est un bonheur vraiment de vous avoir.
01:25:10 - Merci, Pascal.
01:25:11 - Vraiment, c'est un bonheur de vous avoir.
01:25:12 Je suis persuadé que les téléspectateurs auront aimé ce moment avec vous,
01:25:16 qu'on aimerait prolonger.
01:25:17 Mais Jean-Marc Morandini nous attend.
01:25:18 Jérémy Guilleux était à la réalisation.
01:25:20 Jean-François Couvlard était à la vision.
01:25:22 Merci à Hugo Trindade, Marine Lanson, Florian Doré.
01:25:25 Toutes les émissions sont à retrouver sur cnews.fr.
01:25:27 Rendez-vous ce soir.
01:25:29 [Bruit de la porte qui s'ouvre]
01:25:31 [SILENCE]