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Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros

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00:00:00 Bonjour à tous, heureux de vous retrouver en ce lundi matin sur Europe 1 de 9h à 9h30
00:00:06 et sur CNews comme tous les jours jusqu'à 10h30 pour l'heure des pros.
00:00:09 Il n'y aura pas de classe au collège ou au lycée en fonction du niveau des élèves.
00:00:15 Madame Belloubet a enterré hier le projet de Gabriel Attal.
00:00:18 Y a-t-il un Premier ministre dans l'avion ?
00:00:21 Comme nous l'avions imaginé, on ne change pas les rayures du zèbre.
00:00:24 Madame Belloubet, c'est l'idéologie qui pense à la place du cerveau.
00:00:28 Madame Belloubet, c'est le nivellement par le bas.
00:00:31 Madame Belloubet, c'est la médiocrité pour tous et l'excellence pour personne.
00:00:35 Tous pareils, pas de sélection, pas de hiérarchie.
00:00:38 Et tant pis si les bons élèves sont les premières victimes.
00:00:41 Madame Belloubet achète la paix sociale dans son ministère.
00:00:44 Madame Belloubet est une synthèse de tout ce qui ne marche pas en France depuis 40 ans
00:00:49 et notamment à l'éducation nationale.
00:00:51 Absence de courage, absence de lignes et surtout, surtout pas de vagues.
00:00:55 Madame Belloubet, c'est le retour du pas de vagues, histoire de traverser tranquille.
00:01:00 Avec une jolie voiture à cocarde, son exercice.
00:01:03 C'est le plus important.
00:01:04 J'y suis, j'y reste.
00:01:05 Il n'aura fallu que quelques jours pour confirmer ce que nous devinions le jour de sa nomination.
00:01:10 Madame Belloubet, c'est Papendiaï et Najat Vallaud-Belkacem de retour à l'éducation nationale.
00:01:15 Soyez certains d'une chose, l'épisode Attal est refermé, rien ne changera
00:01:20 et les classements PISA placeront la France toujours plus bas.
00:01:24 Anatomie d'une chute, le César est attribué à Nicole Belloubet.
00:01:28 Il est 9h. Marine Sabourin.
00:01:32 Le procès du tueur présumé d'Éric Masson s'ouvre aujourd'hui devant la cour d'assises du Vaucluse le 5 mai 2021.
00:01:52 Le policier était tué lors d'une intervention sur un point de deal en plein centre d'Avignon.
00:01:57 Il avait succombé à deux coups de feu dans la poitrine il y a 22 ans et jugé pour meurtre et tentative de meurtre sur un autre policier.
00:02:04 J-5 avant le salon de l'agriculture.
00:02:06 La colère des agriculteurs ne retombe pas après les annonces de Gabriel Attal début février.
00:02:10 Il demande des preuves concrètes et immédiates, auquel cas de nouvelles actions pourraient être menées dans les prochains jours à Paris,
00:02:16 comme l'expliquait le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, au micro de Sonia Mabrouk à 8h10.
00:02:20 - Si elles ne sont pas faites, les agriculteurs feront le constat qu'on se moque d'eux et j'imagine que les actions reprendront.
00:02:27 On l'a dit, nous de toute façon, dans le moment dans lequel on est, il n'y a pas d'esprit de recul.
00:02:31 Il faut que les décisions attendues depuis longtemps se mettent en œuvre avec des actions d'urgence.
00:02:36 Elles ont été décrites et leur application, parce que sur la mesure élevage, par exemple, qui concerne les bovins sur le fiscal et le social,
00:02:42 on nous explique que ce sera une mise en œuvre en 2025. Il n'en est pas question.
00:02:46 C'est 2024 sur l'ésolat 2023. C'est l'engagement du Premier ministre.
00:02:49 Donc ça, maintenant, il faut que ça se mette en place.
00:02:51 - Gérald Darmanin veut expulser un imam tunisien installé dans le Gard.
00:02:56 L'individu Majoubi est connu pour ses prêches anti-français.
00:02:59 Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, l'imam qualifie le drapeau français de drapeau satanique qui n'a aucune valeur auprès d'Allah.
00:03:06 Pour Nicolas Maisonnet, député RN du Gard, cet imam n'a pas sa place sur le sol français.
00:03:10 - Écoutez, on comprend bien que cet imam qui est aujourd'hui en France en train de prêcher s'en prend au drapeau tricolore français.
00:03:18 Que fait cet imam qui, d'après mes informations, est étranger, est tunisien ?
00:03:23 Que fait-il encore sur le sol français ?
00:03:25 - C'est à vous, Pascal, pour l'ordre des proufs.
00:03:27 - Merci, Marine. Nous sommes avec Elisabeth Lévy, Philippe Guibert, Joachim Lefloquy, math, essayiste et enseignant.
00:03:34 Notre ami Florian Tardif et Georges Fenech. Vous allez bien, cher Georges.
00:03:40 Et Philippe Guibert, je vous ai dit bonjour.
00:03:42 - Oui, bonjour.
00:03:43 - Alors, il n'y aura pas de classe au collège ou au lycée en fonction du niveau des élèves.
00:03:46 C'est donc enterré.
00:03:48 C'est pas moi qui le dit, c'est Madame Belloubet.
00:03:51 Vous allez voir d'ailleurs comment elle s'exprime.
00:03:52 C'est du charabia.
00:03:53 Ministre de l'Éducation nationale, charabia.
00:03:55 Je lui propose de lire Boileau.
00:03:59 "Selon que notre idée est plus ou moins obscure, l'expression la suit ou moins nette ou plus pure,
00:04:05 ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément."
00:04:09 Elle était hier chez nos amis de BFM.
00:04:11 Écoutez ce qu'elle dit.
00:04:12 Ça s'appelle du charabia.
00:04:14 - Je l'ai dit très clairement dès ma prise de fonction, je refuserai tout système de tri social dans notre collège.
00:04:20 - Et comment l'éviter alors ?
00:04:21 - Eh bien, on l'évite justement en travaillant avec les équipes pédagogiques
00:04:25 qui, à différentes étapes dans l'année, pourront vérifier comment les élèves d'un groupe
00:04:31 qui est en compétence faible sur tel niveau est en capacité de les avoir acquises et de changer de groupe.
00:04:37 C'est cela que nous faisons.
00:04:38 - C'est-à-dire que pour bien comprendre, vous nous dites au fond,
00:04:40 ces groupes de niveau-là seront flexibles tout au long de l'année pour qu'on puisse en sortir ?
00:04:44 - Le brassage, c'est ce qui fait notre société, c'est ce qui fait notre nation.
00:04:48 À l'école aussi, nous devons brasser les jeunes.
00:04:50 Il faut maintenir des classes hétérogènes.
00:04:52 Nous le savons, toute la recherche scientifique le dit.
00:04:54 - Mais Nicole Belloubet, moi je l'entends parfaitement,
00:04:56 mais on est bien d'accord sur le postulat que les élèves qui sont le plus en difficulté
00:05:00 sont souvent les plus défavorisés.
00:05:01 - C'est la raison.
00:05:02 - On est d'accord là-dessus ?
00:05:03 - On est d'accord là-dessus.
00:05:04 C'est la raison pour laquelle il faudra à certains moments les prendre à part
00:05:08 pour leur donner des compétences au niveau des autres dans tel ou tel domaine
00:05:12 et puis ensuite à certains moments, rebrasser dans les classes.
00:05:15 - Mais donc il y aura bien à un moment donné une concentration d'élèves
00:05:18 les plus en difficulté et donc les plus défavorisés.
00:05:21 - Mais monsieur Duhamel, un élève peut être en difficulté sur telle compétence,
00:05:25 par exemple l'affluence en français, et il peut être meilleur,
00:05:29 moins ou moins en grande difficulté sur telle ou autre compétence en maths.
00:05:32 Donc il n'y aura pas le groupe des mauvais, si c'est ça que vous voulez me faire dire,
00:05:36 et le groupe des bons.
00:05:37 - Donc ça veut dire que c'est des groupes de niveau,
00:05:38 mais il n'y aura pas des groupes avec les mauvais et les bons ?
00:05:40 - Je n'ai pas dit ça, je ne suis peut-être pas très claire.
00:05:42 Je vous dis que suivant la nature des apprentissages à acquérir,
00:05:46 tel élève pourra être dans le groupe disons en difficulté sur cette compétence-là,
00:05:51 mais qu'en même temps sur une autre compétence,
00:05:53 il ne sera pas forcément dans le groupe des élèves en difficulté.
00:05:56 - Amandine ?
00:05:57 - En fait j'en peux plus.
00:05:58 - Non mais ça donne envie de pleurer parce que...
00:05:59 - J'en peux plus et bravo à, j'allais dire, à Alain Duhamel, Benjamin Duhamel,
00:06:03 mais c'est effrayant.
00:06:05 Ces gens sont effrayants.
00:06:06 - Non mais ça donne envie de pleurer.
00:06:07 - Parce qu'en fait quand tu es mauvais en maths,
00:06:08 tu es aussi mauvais en français et tu es mauvais en tout.
00:06:10 C'est ça la réalité du terrain.
00:06:12 Elle est déconnectée parce qu'il est rare qu'un élève soit très bon en français
00:06:16 et très mauvais en maths.
00:06:17 En fait ça n'existe pas.
00:06:18 C'est-à-dire qu'il y a une cohérence généralement
00:06:21 où tu es très bon partout, où tu es très moyen partout,
00:06:24 où tu es très mauvais partout.
00:06:25 C'est ça la réalité à grand trait.
00:06:29 Il peut y avoir quelques exceptions.
00:06:30 Mais ces gens qui sont déconnectés et menés par l'idéologie
00:06:33 t'expliquent qu'effectivement, parce que c'est l'idéologie qui soutient ça.
00:06:37 Donc bon, rien ne changera.
00:06:39 - Mais d'abord, effectivement, dans le projet Attal,
00:06:42 il pouvait y avoir des groupes différenciés,
00:06:44 mais ce n'est pas ça.
00:06:45 Elle veut les enterrer au nom de l'idéologie
00:06:47 qui d'ailleurs, non seulement a mis l'école par terre,
00:06:50 mais a accru les inégalités.
00:06:51 C'est ça le plus drôle.
00:06:53 Ils veulent depuis 40 ans faire des réformes égalitaires.
00:06:55 Depuis 40 ans, elles accroissent les inégalités
00:06:58 et leur idée, c'est surtout, comme vous l'avez dit...
00:07:01 - Pas de vagues ?
00:07:02 - Non, non, c'est pour... Pardon.
00:07:04 - Jean-Paul Briguetli va être avec nous.
00:07:05 - Mais ce n'est quand même pas d'hierarchie,
00:07:07 vous avez dit cela.
00:07:09 Et en fait, ça a pénalisé les mauvais,
00:07:11 ça a pénalisé les bons qui sont...
00:07:13 - Elisabeth Lévy.
00:07:14 - Moi, je vous sens, cher Pascal Praud,
00:07:18 le désir de pouvoir aller au fond des choses
00:07:21 et peut-être de questionner vous-même, Nicole Belloubet.
00:07:24 Or, j'ai regardé cette émission,
00:07:26 Benjamin Duhamel lui a demandé si elle accepterait
00:07:29 de venir sur CNews.
00:07:31 Elle a répondu "mais bien sûr, invitez-la".
00:07:34 - Alors, Madame Belloubet, vous venez.
00:07:36 - Réponse à vos questions.
00:07:37 - Mais en fait, on va se fâcher,
00:07:39 parce qu'en fait, c'est du charabia, c'est insupportable.
00:07:41 - Mais vous lui poserez la question.
00:07:43 - Ce qu'elle dit, elle dit une chose déjà qui est...
00:07:46 - C'est moins clair qu'avec Gabriel Attal, c'est sûr.
00:07:48 C'est beaucoup moins clair.
00:07:49 - Au nom de l'idéologie, elle dit une chose qui est fausse.
00:07:52 Tu peux être très bon dans une matière
00:07:54 et très mauvais dans l'autre.
00:07:55 En fait, ça n'existe pas.
00:07:57 Ça n'existe pas, parce que tout le monde sait
00:07:59 que le réel, ça existe à la marge.
00:08:02 Mais quand t'es bon...
00:08:04 Ecoutez, je suis allé de la 6e à la Terminale.
00:08:07 Ceux qui étaient bons, ils étaient bons partout.
00:08:09 Ceux qui étaient mauvais, ils étaient mauvais partout.
00:08:10 Vrai ou faux ?
00:08:11 - Oui, globalement, c'est vrai.
00:08:13 - Mais le réel n'existe pas pour ces gens-là.
00:08:16 Le réel n'existe pas.
00:08:18 C'est ça qui me fascine, moi.
00:08:20 Le réel n'existe pas.
00:08:22 - Elle est condamnée, elle est à rebours du principe de réalité,
00:08:24 puisque ce qu'elle veut, c'est dire ce qui plaît au syndicat.
00:08:26 Elle reprend exactement leurs mots.
00:08:28 - C'est ça.
00:08:29 - Les choix de tri social des élèves,
00:08:31 l'hétérogénéité des classes, c'est une chance.
00:08:33 C'est tout la logorée des syndicats.
00:08:34 - C'est pour ça que c'est fini.
00:08:35 - Ça montre l'absence de politique éducative au sommet de l'État en France,
00:08:37 et ça montre la marmise d'une forme d'État profond.
00:08:39 - La fabrique des crétins avec Jean-Paul Briguelli.
00:08:41 Il est avec nous, Jean-Paul Briguelli.
00:08:42 Alors, je signale quand même, parce que je suis allé,
00:08:44 avant de faire cette émission,
00:08:46 j'ai quand même été vers le gouvernement,
00:08:49 si j'ose dire, sur ce gouvernemental,
00:08:51 comme on dit dans ces cas-là.
00:08:52 - Avec votre magneto.
00:08:53 - Bon, et les réponses qui me sont venues, c'est
00:08:56 "Madame Belloubet est prudente, car il faut renouer le lien avec les syndicats".
00:09:00 - Voilà, c'est bien.
00:09:01 - Amélie ou Dérick Assar.
00:09:02 - C'est ce que j'allais dire.
00:09:03 - C'est une très bonne question.
00:09:04 - Je vous en prie.
00:09:05 - Non, mais moi je comprends, parce que j'essaye de comprendre.
00:09:08 Vous dites l'idéologie.
00:09:09 On avait Gabriel Attal qui me disait exactement le contraire.
00:09:13 Il est Premier ministre, donc à ma connaissance,
00:09:15 il a une certaine autorité sur son gouvernement.
00:09:17 - Philippe Hibert.
00:09:18 - Et donc je ne comprends le flou de Madame Belloubet,
00:09:22 qui ressemble à un abandon non dit et non assumé,
00:09:27 au fait qu'ils ont très peur que les enseignants partent en vrille,
00:09:30 dans des grèves.
00:09:31 - Mais ça fait 40 ans !
00:09:32 - Voilà, c'est comme ça que je le prends.
00:09:33 - Mais vous avez raison, mais ça fait juste 40 ans !
00:09:34 - Je vais essayer d'analyser.
00:09:35 - Mais d'abord, Philippe, vous avez raison,
00:09:37 mais ça fait juste, quand je dis qu'il faut changer de logiciel,
00:09:40 ça fait juste 40 ans, donc en fait rien ne change jamais,
00:09:43 pour la raison que vous venez de dire.
00:09:45 C'est-à-dire que c'est les grèves à la SNCF,
00:09:47 c'est les grèves à l'Éducation nationale,
00:09:49 en fait rien ne change pour ça.
00:09:51 Madame Belloubet, elle veut être tranquille !
00:09:54 Elle veut être tranquille dans son ministère !
00:09:56 - Ici, aux élèves...
00:09:57 - Donc c'est tout !
00:09:58 - Ils sont trop faibles pour maintenant...
00:10:00 - Alors, le tri social des élèves, il existe déjà,
00:10:02 parce que maintenant vous n'avez aucun espoir d'émancipation sociale
00:10:04 pour la catégorie populaire à cause de l'effondrement de l'école.
00:10:06 - En plus de tout ça, évidemment, personne ne veut du tri social,
00:10:08 ce qu'elle dit est ridicule, mais elle te piège avec ce mot-là.
00:10:11 - C'est la logorie idéologique.
00:10:13 - Et d'ailleurs...
00:10:14 - Elle vient du parc socialiste.
00:10:16 - Mais c'est la montante de l'exigence !
00:10:18 - D'ailleurs, les élèves, ils ne sont pas mauvais,
00:10:20 comme elle dit, il y a les bons et les moins bons.
00:10:22 Mais les moins bons, ils ne sont pas mauvais,
00:10:24 ils sont simplement moins bons.
00:10:26 C'est ce qui est différent.
00:10:27 Bon, M. Brighelli, votre avis là-dessus ?
00:10:29 Je disais Boileau, ce que l'on conçoit bien,
00:10:32 s'énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément,
00:10:35 la fabrique du crétin, on y est dedans,
00:10:38 avec ce que dit Madame Belloubet, on continue.
00:10:41 On continue parce qu'on fonce dans le mur,
00:10:43 il n'y a pas de raison d'arrêter.
00:10:45 - Bonjour Pascal, bonjour tout le monde.
00:10:48 Vous avez assez bien résumé la situation.
00:10:51 Elisabeth Lévy en particulier, lorsqu'elle a parlé du fait que
00:10:55 plus on fait d'égalitarisme, et plus on enfonce
00:10:59 les classes les plus défavorisées.
00:11:01 Voilà, ça c'est un point.
00:11:02 Mais de notre côté, après l'erreur de casting
00:11:05 qu'était Oudéa Castera, on a nommé Madame Belloubet
00:11:09 de façon à l'ouvoyer le plus possible.
00:11:12 Vous vous rappelez peut-être le moment
00:11:14 où François Bayrou était ministre de l'Éducation,
00:11:16 il avait co-géré le ministère avec Monique Vuillard
00:11:20 qui dirigeait le SNES.
00:11:21 Bon, on en est à peu près au même point,
00:11:23 on va avoir une co-gestion, et vous avez raison,
00:11:26 on est dans l'idéologie, c'est-à-dire pour reprendre
00:11:29 la définition d'Alain Arendt, ce qui n'a aucun rapport
00:11:32 avec la réalité.
00:11:33 La réalité, c'est que 44% des élèves de 6ème,
00:11:37 statistique du ministère datant du mois d'octobre,
00:11:41 pratiquement ne maîtrisent ni le lire ni l'écrire.
00:11:46 Et si vous ne maîtrisez pas la langue française,
00:11:50 vous ne risquez pas de comprendre quoi que ce soit
00:11:53 aux problèmes de maths, à la position en histoire,
00:11:56 à quoi que ce soit.
00:11:58 Alors, pour ce qui est des groupes de niveau,
00:12:01 on va essayer d'être très clair, c'est très difficile
00:12:05 à mettre en place.
00:12:06 J'en ai fait moi-même dans mes classes
00:12:08 quand j'étais dans un collège rural de Normandie profonde,
00:12:12 mais je l'assumais tout seul, et c'est très difficile,
00:12:17 et on n'a pas les enseignants pour ça.
00:12:19 Les syndicats nous savent très bien,
00:12:22 ils gueulent tous sur "donnez-nous des postes", etc.
00:12:25 On n'a pas les gens, voilà, ça c'est inévitable.
00:12:28 Mais simplement, si on décide que chaque collège
00:12:33 fera son "adjornamento" et décidera si on fait ceci,
00:12:37 si on fait cela, très bien.
00:12:39 Mais il faut donner à ce moment-là aux parents
00:12:41 la possibilité d'inscrire leurs enfants
00:12:43 dans le collège de leur choix,
00:12:45 sur l'ensemble d'une circonscription,
00:12:48 de façon à ce qu'ils puissent choisir
00:12:50 entre l'enseignement de l'ignorance
00:12:52 et l'enseignement des concepts les plus utiles.
00:12:56 Merci, j'en parle à Brieguelli, en tout cas moi je voulais souligner...
00:12:59 C'est une question de permatidion.
00:13:00 Mais non, mais il a raison.
00:13:01 C'est important, M. Brieguelli.
00:13:02 Mais bien sûr.
00:13:03 Il dit "on n'a pas les enseignants pour ça".
00:13:04 Mais bien sûr.
00:13:05 Et en fait, c'est là-dedans que les syndicats s'enfoncent
00:13:07 pour bloquer le projet.
00:13:09 Mais vous voulez dire un bondi total, hein ?
00:13:11 Puisque ça existe déjà, les groupes de niveau.
00:13:13 Il suffit de choisir des spécialités.
00:13:15 Mais c'est pourquoi je vous dis d'abord
00:13:18 que c'est fichu quasiment en tout.
00:13:20 Donc ça, c'est ce que je pense.
00:13:22 C'est fichu en tout.
00:13:23 Trop pessimiste.
00:13:24 Trop pessimiste.
00:13:25 À chaque fois que Meubiène doit être démentie par le réel.
00:13:27 C'est fichu, puisqu'en fait, tu ne peux rien faire.
00:13:29 Tu ne peux rien faire.
00:13:30 Vous avez tort sur un point.
00:13:31 Alors, tout le monde s'arrange, c'est-à-dire que tu vas dans le privé,
00:13:34 le privé choisit ses élèves.
00:13:36 C'est tout.
00:13:37 Mais vous avez tort quand même sur un point, pardon, il faut le dire.
00:13:39 Quand vous dites "Excusez-moi, c'est un peu démago, il n'y a pas de mauvais".
00:13:42 Si, il vient de vous le dire.
00:13:44 Il y a des gens bons.
00:13:45 Il y a des gens qui...
00:13:46 Enfin, écoutez, quand vous arrivez en 6e sans savoir lire, vous n'êtes pas...
00:13:49 Eh bien, vous êtes moins bons.
00:13:50 Mais c'est comme vous mettez les bons petits très bons...
00:13:52 C'est comme les personnes de petite taille, quoi.
00:13:54 Ce n'est pas évident à mettre en oeuvre les groupes de niveau.
00:13:56 Mais en fait, ce que je veux vous dire, c'est que si vous mettez les moins bons ensemble,
00:14:00 et c'est une question de bon sens, ils vont progresser.
00:14:02 Puisqu'il y aura même une émulation.
00:14:04 Si vous mettez des moins bons avec des très bons, ça ne peut pas marcher.
00:14:07 - C'est le collège unique.
00:14:08 - Ce qui est vrai en sport est vrai également dans...
00:14:12 - 74, le collège unique.
00:14:15 - Allez, changeons de sujet.
00:14:17 Deuxième sujet pour vous montrer le niveau de ceux qui nous dirigent.
00:14:22 Alors moi, je ne connaissais pas Dominique Faure.
00:14:24 Je ne sais pas si c'est le nom "Faure" qui fait ça, F-A-U-R.
00:14:27 Mais bon, vous connaissez la ministre déléguée chargée des délégués ?
00:14:29 - Depuis.
00:14:31 - Je jure.
00:14:33 Je ne sais pas si elle va rester en place aujourd'hui, mais moi, ces gens m'inquiètent.
00:14:36 Ces gens qui nous dirigent quand même.
00:14:38 Donc, elle a usé une comparaison pour le mot "hazardeuse".
00:14:41 Elle était sur France Culture et on lui a demandé de dire à quoi avait correspondu l'attente de sa nomination.
00:14:50 Et bien pour cette dame, c'est comme si elle avait fait des tests pour un cancer
00:14:55 et elle attendait pendant quatre semaines les résultats du cancer.
00:14:58 Pour la nomination d'un ministère.
00:15:00 Donc, il y a des gens qui nous écoutent, qui ont peut-être un cancer.
00:15:03 Et vous avez une ministre, Madame Dominique Faure, je le répète, chargée des collectivités territoriales et de la ruralité en plus.
00:15:11 Donc, a priori, des gens qui ont les pieds dans la terre.
00:15:14 - Dans la graine.
00:15:16 - Je ne sais pas où ils vont les chercher en fait.
00:15:19 Je ne sais pas où ils vont les chercher.
00:15:21 Écoutons cette dame.
00:15:23 - À un moment donné, vous savez, j'ai fait ce parallèle et je veux le faire avec vous.
00:15:26 De gens à qui on a diagnostiqué un cancer et qui attendent pendant quatre semaines, cinq semaines parfois,
00:15:32 les résultats des analyses pour savoir quelle forme de cancer, comment ils vont être soignés, quels risques ils ont.
00:15:38 Et donc, la vie, elle apprend la patience.
00:15:41 - Dominique Faure, vous comparez l'attente de votre renomination au gouvernement à celle de l'attente des résultats d'un cancer ?
00:15:48 - Oui.
00:15:49 - Ce ne sont quand même pas les mêmes enjeux ?
00:15:51 - Absolument pas les mêmes enjeux.
00:15:52 Pourquoi je les compare ?
00:15:53 Je dis simplement que la vie apprend à relativiser.
00:15:57 Et que la vie apprend à attendre.
00:16:00 La vie apprend à surmonter.
00:16:03 À aller chercher l'espoir en soi, les envies que l'on a.
00:16:06 Et à maîtriser.
00:16:08 Et que là, quand j'entendais certains me dire "c'est insupportable, c'est inimaginable, c'est impensable ce qu'il vous inflige,
00:16:18 Monsieur le Président de la République, en vous faisant attendre quatre semaines."
00:16:21 Je leur disais "ces mots me paraissent excessifs par rapport à d'autres personnes qui attendent
00:16:25 et qui elles sont confrontées à des choses beaucoup plus graves."
00:16:28 Est-ce que vous comprenez ce que je veux dire ?
00:16:29 - Et c'est peut-être surtout les sujets qui attendaient, comme le logement, les transports, qui n'avaient pas de ministre.
00:16:34 - Dominique Faure, ministre délégué chargé des collectivités territoriales et de la ruralité.
00:16:39 Alors du coup, Monsieur Olivier Faure, j'imagine qu'il n'y a pas de rapport à se demander si les ministres ne font pas un concours du plus indécent.
00:16:47 Pour une fois, je suis d'accord avec Olivier Faure.
00:16:49 Madame Rousseau aussi, mais quelle indécence.
00:16:52 Mais, enfin, Florian Tardif, mais où vont-ils chercher ces gens ?
00:16:56 Mais vraiment, je vous assure, je m'interroge.
00:16:59 - Peut-être se pose-t-il d'ailleurs la même question.
00:17:01 Non, par contre, ce qui est terrible, c'est ce qui s'est passé durant ces quatre semaines.
00:17:05 Puisqu'on a quand même eu des personnes à la tête de certains ministères
00:17:09 qui, effectivement, ne savaient pas ce qu'ils allaient devenir dans les semaines à venir
00:17:13 et dont l'administration leur disait "Ouh là là, mais vous ne me parlez pas sur ce ton ?
00:17:18 Je ne vous dois rien. Nous décidons. Vous n'êtes plus ministre.
00:17:22 Il n'y a plus de ministre."
00:17:25 Donc, c'est-à-dire que l'administration a repris le pouvoir
00:17:27 et il y a des ministres aujourd'hui qui ont été reconduits
00:17:29 et qui disent "Non, mais on est totalement démonétisés."
00:17:32 - Mais cette dame, par exemple, ils vont la laisser en place ?
00:17:36 C'est ça que je ne comprends pas.
00:17:37 - Ils ont décidé de la laisser en place.
00:17:39 - Voilà, ils la laissent en place.
00:17:40 - Ils n'ont personne.
00:17:42 - Bon, alors, à monde l'absence de vieille humain, surtout.
00:17:45 - Ben oui.
00:17:46 - Et alors, une question lui a été posée à Madame Fort.
00:17:49 Qu'est-ce qu'a fait Manuel Macron ?
00:17:51 Alors, tu pourrais imaginer qu'elle défende son bilan, etc.
00:17:56 Et pas du tout.
00:17:57 Elle dit "Il a fait la liberté de manifester."
00:18:00 Je le jure, mais écoutez Madame Fort à la question qui lui est posée.
00:18:04 - Quelle liberté Manuel Macron a apporté aux salariés ?
00:18:10 - Moi, je pense qu'il a déjà respecté toutes les libertés qu'ils ont,
00:18:17 que nous avons aujourd'hui dans nos textes de loi.
00:18:20 Je crois que la liberté de manifester, dont on peut être fier,
00:18:24 la liberté de ne pas être d'accord, il a mis à mon sens...
00:18:27 - Mais ce n'est pas ses valeurs qu'il les a apportées.
00:18:29 - Non, non, il les a maintenues, ça, je suis d'accord.
00:18:32 - Heureusement, non.
00:18:33 - Quelle liberté a apporté Emmanuel Macron aux salariés ?
00:18:36 - La liberté de ne pas être d'accord. Ministre de la République.
00:18:40 Le niveau baisse.
00:18:41 Il n'y a pas qu'à l'école, si vous me permettez,
00:18:43 il n'y a pas qu'à l'école que le niveau baisse.
00:18:45 - Au gouvernement, peut-être.
00:18:46 - Comment ?
00:18:47 - On va faire des groupes de niveau.
00:18:48 - Ah, très bien.
00:18:49 - Bravo.
00:18:50 - Ah oui, non mais là, il n'y a pas qu'à l'école que le niveau baisse.
00:18:54 - Il y a d'autres personnalités quand même.
00:18:56 - Georges Fenech ?
00:18:57 - Non, il y a d'autres personnalités dans ce gouvernement.
00:18:59 - Oui, bien sûrement, il y en a d'autres.
00:19:00 - Je ne m'en rendais pas à lesquelles.
00:19:01 - Lesquelles ?
00:19:02 - Je ne sais pas.
00:19:03 - Non mais si, il y a des gens de qualité.
00:19:05 Le maire, on est d'accord, il est de Calais-de-Mez.
00:19:09 - C'est une bonne nouvelle ce matin.
00:19:11 - Bruno Le Maire, il a le profil du grand serviteur de l'État,
00:19:14 comme on disait jadis.
00:19:15 - 10 milliards à trouver.
00:19:16 - Oui, franchement, il pourrait aller ailleurs et sans doute gagner mieux sa vie.
00:19:21 Et il le fait parce qu'il a le sens de l'État.
00:19:26 - Et il parle un très bon français.
00:19:27 - Gérald Darmanin est un bon politique.
00:19:29 - Voilà.
00:19:30 - Bon, alors Emmanuel Macron, un coup à droite, un coup à gauche,
00:19:33 un coup à droite, un coup à gauche.
00:19:35 Donc là, c'est l'humanité.
00:19:37 - Le Rassemblement National n'est pas dans l'arc républicain.
00:19:41 - Gary Lethal disait le contraire l'autre jour.
00:19:43 Lui-même disait qu'il ne fallait pas,
00:19:44 Élisabeth Borne, qu'il ne fallait pas aller sur le terrain moral.
00:19:47 Boum, boum, boum, c'est l'essuie-glace.
00:19:49 - C'est un jeu.
00:19:50 - C'est un jeu.
00:19:51 - C'est un jeu, en plus, il prend plaisir à dire le contraire de ses premiers ministres.
00:19:54 Vous avez remarqué ?
00:19:55 - Et à dire le contraire de ce qu'il dit.
00:19:56 - Oui, le contraire de ce qu'il dit.
00:19:57 - Il a dit il y a dix jours, il faut que la majorité travaille
00:20:00 avec le Rassemblement National dans l'hémicycle.
00:20:03 - Oui.
00:20:04 - Mais c'était il y a dix jours.
00:20:06 - Et il avait saigné à la hauteur de Jordane Bardella
00:20:08 après les rencontres de Sarni.
00:20:09 - Oui, j'estime que par leur position,
00:20:11 certaines personnalités de la France insoumise combattent les valeurs de la République,
00:20:13 même si je ne pose pas d'équivalence entre les deux extrêmes.
00:20:15 Je n'ai jamais considéré que le RN et/ou Reconquête s'inscrivaient dans l'arc républicain.
00:20:19 Le RN est à l'Assemblée, ses députés votent des lois
00:20:22 et la Somme nationale leur a confié des responsabilités.
00:20:24 On ne peut pas en faire abstraction.
00:20:25 Oui, effectivement, il y a 45% des gens.
00:20:28 C'est dommage, il aurait dû ajouter "c'est dommage, je le regrette".
00:20:32 En revanche, j'ai toujours considéré, comme avec la loi immigration,
00:20:35 que les textes importants ne devaient pas passer grâce à leur voix.
00:20:38 Ce distinguo suffit à dire "où j'habite".
00:20:41 C'est-à-dire que c'est toujours pareil.
00:20:43 Il a rencontré les gens de l'humanité, il leur dit ce qu'il veut.
00:20:46 - Puisque si les membres du RN s'étaient opposés au texte,
00:20:51 le texte ne passait pas.
00:20:52 Et d'ailleurs, on m'a fait remarquer chez Les Républicains
00:20:55 que le texte qui a été promulgué n'a jamais été voté.
00:20:59 C'est-à-dire que vu que le texte a été censuré en grande partie,
00:21:03 ni les LR, ni le RN n'auraient voté pour le texte qui a été promulgué.
00:21:08 - Il y a quand même un problème.
00:21:09 - Monsieur Attal, écoutons Gabriel Attal, ce qu'il avait dit.
00:21:12 Non pas "écoutons Gabriel Attal", c'est "dans le monde",
00:21:14 ce qu'il avait dit sur ce sujet.
00:21:16 Voilà, c'est une citation "dans le monde" que vous allez voir
00:21:18 et Marine Lanson va vous la proposer.
00:21:20 En fait, c'est un Premier ministre, Gabriel Attal,
00:21:22 il avait dit, il avait dit, certains disaient qu'il ne fallait
00:21:25 travailler qu'avec l'arc républicain.
00:21:27 Moi, je considère que l'arc républicain, c'est l'hémicycle.
00:21:29 Donc vous avez au sommet de l'État, un président de la République
00:21:32 sur une notion quand même qui est importante.
00:21:34 L'arc républicain, c'est pas rien.
00:21:36 - Exactement ce qu'elle veut dire.
00:21:38 Moi, je n'ai jamais compris.
00:21:39 Vous êtes capable de définir ?
00:21:40 - Oui, ça veut dire que ce sont des gens qui acceptent la République.
00:21:44 Voilà, tout simplement.
00:21:45 - Personne ne refuse...
00:21:46 - Qui refuse la République ?
00:21:47 - Ah ben si, ben si, manifestement.
00:21:48 - Personne ne refuse explicitement la République.
00:21:50 - Mais c'est pour ça que Marine Le Pen est dans l'arc républicain.
00:21:54 C'est pour ça que, pardonnez-moi, Emmanuel Macron dit quelque chose.
00:21:57 Il va dire, il dit n'importe quoi, mais...
00:21:59 - Si vous permettez.
00:22:00 - Vis-à-vis du président de la République, c'est pas très respectueux.
00:22:02 Mais c'est effectivement quelque chose, s'il venait sur un plateau...
00:22:06 - Si vous permettez, je me suis quand même interrogé,
00:22:08 je me suis quand même interrogé sur les motifs
00:22:11 de cette déclaration du président de la République.
00:22:13 Parce que, aujourd'hui, le discours du Rassemblement national
00:22:17 qu'est-ce que serait l'indécence de participer à l'entrée au Panthéon
00:22:21 d'un résistant communiste arménien, maloukian,
00:22:25 si vous ne faites pas le lien d'une filiation avec Vichy, avec Pétain,
00:22:30 dont ils n'ont rien à voir, vous comprenez ?
00:22:32 Donc, on en revient toujours à ce que disait Mme Borne,
00:22:34 c'est-à-dire cette filiation entre le Front national,
00:22:37 le Rassemblement national et le régime de Vichy.
00:22:40 Il n'y a pas d'autre explication.
00:22:41 C'est-à-dire que Emmanuel Macron fait le lien, la directe,
00:22:44 entre l'époque vichiste, me semble-t-il,
00:22:46 et ce qu'est aujourd'hui l'héritage...
00:22:48 Alors que lui-même avait condamné...
00:22:50 ...avait condamné cette analyse.
00:22:52 Mais, Georges, vous le faites très souvent,
00:22:54 vous dites "on n'a pas les mêmes valeurs, on n'a pas la même histoire"
00:22:56 quand il s'agit de travailler avec...
00:22:58 Non, non, non, là, vous...
00:22:59 Merci.
00:23:00 On n'a pas la même histoire, mais je ne fais pas référence à Vichy, moi.
00:23:02 Pas du tout.
00:23:03 Mais pourquoi vous ne voulez pas travailler avec le Rassemblement national,
00:23:05 alors, les Républicains ?
00:23:06 Mais, écoutez, moi, j'appartiens, j'ai appartenu à une famille politique,
00:23:11 qui a sa culture, son ADN...
00:23:13 Donc, vous dites la même chose, en fait.
00:23:15 Je n'oublie pas non plus toute cette époque de la Ve République.
00:23:18 Donc, vous dites la même chose.
00:23:19 Je ne remonte pas à Vichy, la Ve République,
00:23:21 ça a été une confrontation terrible entre, à l'époque, Jean-Marie Le Pen,
00:23:25 et Général De Gaulle, et Jacques Chirac, etc.
00:23:27 Oui, mais aujourd'hui, vous dites en fait la même chose.
00:23:29 Mais aujourd'hui, moi, je ne jette aucun anathème sur le Rassemblement national,
00:23:32 et que d'exclure 43% des Français qui ont voté pour Marine Le Pen
00:23:37 de cette manifestation par l'Europe présidentielle,
00:23:40 je trouve que ça pose un problème.
00:23:41 Mais, moi, vous prêtez à Emmanuel Macron, qui, effectivement, vous l'avez tous dit,
00:23:46 dit "blanc un jour et noir le lendemain",
00:23:48 là, il nous fait de l'étalage de vertus dans l'humanité,
00:23:51 les Européennes se rapprochent, mais franchement,
00:23:54 qu'un président qui a laissé les territoires perdus,
00:23:57 la République, abandonner un certain nombre de territoires,
00:24:01 et justement, je veux dire, il y a des endroits où elles n'existent pas dans notre pays,
00:24:05 distribue des brevets de République,
00:24:07 moi, franchement, je trouve ça indécent.
00:24:10 Ça suffit, l'exclusive.
00:24:12 Et en plus, LFI, on peut discuter.
00:24:14 Donc, LFI, qu'on ramasse un mouvement de résistance, ça, il n'y a pas de problème.
00:24:19 Franchement, il se mette dedans.
00:24:21 - C'est révélateur, tout ça est révélateur du fait qu'on ne sait plus comment prendre le Rassemblement national.
00:24:27 Donc, il va falloir, à un moment donné, acter que Marine Le Pen n'est pas Jean-Marie Le Pen,
00:24:32 que le RN n'est pas le FN,
00:24:35 et donc, il va falloir trouver d'autres arguments pour combattre...
00:24:39 - Moi, j'ai l'impression qu'on dit toujours la même chose.
00:24:41 - Oui, mais je trouve que...
00:24:42 - En fait, tout ça, les gens l'ont compris, je vous assure.
00:24:45 - Oui, mais...
00:24:46 - C'est juste Emmanuel Macron qui fait semblant de ne pas l'avoir compris.
00:24:49 Parce que ce que vous dites là, ce que vous dites là,
00:24:52 en fait, il n'y a aucun...
00:24:53 Vous sortez de Paris ou du périphérique, ou de...
00:24:56 - Il n'y aura le contraire.
00:24:57 - Personne ne dira le contraire.
00:24:58 C'est ça, la déconnexion.
00:25:00 - Vous devriez trouver d'autres arguments.
00:25:01 - C'est précisément...
00:25:02 On est au cœur de la déconnexion des élites.
00:25:04 Mais je trouve qu'en plus, il y a matière à discuter avec le Rassemblement national.
00:25:06 - Mais vous avez parfaitement raison.
00:25:07 Vous pouvez dire que vous n'êtes pas d'accord.
00:25:09 - Il y a sa position sur l'Europe, par exemple,
00:25:10 pour l'Union européenne, et tout se trouve clair.
00:25:12 - Mais bien sûr.
00:25:13 - En fait, chaque mot d'Emmanuel Macron,
00:25:16 et c'est vrai aussi pour M. Dupont-Moretti,
00:25:18 qui a répondu à Jorda de Bardella,
00:25:20 chaque mot fait monter le Rassemblement national.
00:25:23 C'est ça.
00:25:24 C'est-à-dire que toute leur stratégie et leur action au gouvernement
00:25:27 fait monter le Rassemblement national.
00:25:29 Et après, ils accusent les autres.
00:25:32 - J'ajoute qu'ils n'ont pas compris que le rôle du repousse-foir,
00:25:35 c'est Jean-Luc Mélenchon qui l'avait pris et que personne ne l'avait forcé.
00:25:38 - La pause dans une seconde.
00:25:40 Mais on va te saluer, évidemment, notre ami Thomas Hill,
00:25:43 qui ne prend pas de vacances.
00:25:44 Oh là là, j'ai vu quelqu'un passer, Thomas Hill, derrière vous.
00:25:46 Bonjour, vous êtes sur Europe 1.
00:25:48 Bonjour, Thomas Hill, tout va bien ?
00:25:49 Vous avez passé un bon week-end ?
00:25:50 - Mais oui, super week-end.
00:25:51 Bonjour, Pascal.
00:25:53 - Bon, bah écoutez, on va vous donner la parole,
00:25:55 toujours avec plaisir.
00:25:56 Et nous, on va garder la nôtre jusqu'à 10h30.
00:25:59 Merci, cher Thomas.
00:26:01 - Une pause.
00:26:02 Et nous reviendrons, évidemment, sur les propos de Roc Olivier Mestre,
00:26:07 le président de l'Arc-com, qui dit "on ne protège jamais assez
00:26:12 la liberté d'expression".
00:26:14 Et comme il a raison, bien évidemment,
00:26:16 on pourra également parler de cette expulsion de l'imam,
00:26:19 de l'agriculture.
00:26:21 Bien sûr, le salon de l'agriculture, c'est samedi.
00:26:24 Autant de sujets, évidemment, qui nous intéressent.
00:26:28 Dans quelques secondes, à tout de suite.
00:26:31 - Il est 9h30 et une, Somaya Labidi, bonjour,
00:26:37 nous rappelle les titres du jour.
00:26:39 - Bonjour, Pascal.
00:26:43 Bonjour à tous.
00:26:44 Sa mort avait endeuillé toute la police,
00:26:46 ouverture du procès du meurtre d'Éric Masson à Avignon.
00:26:49 Fonctionnaire décédé sur un point de ville en 2021.
00:26:52 Décès qui avaient entraîné d'importantes manifestations de policiers.
00:26:57 Menace d'une nouvelle grève le week-end de prochain.
00:26:59 Et cette fois, ce sont les aiguilleurs qui sont appelés
00:27:01 à cesser le travail au coeur des revendications
00:27:04 de meilleures conditions et une indemnité de circulation.
00:27:08 Et puis, faudra-t-il une visite médicale pour garder son permis ?
00:27:11 Le Parlement européen vient d'ouvrir la voie
00:27:14 avec l'instauration d'un contrôle médical.
00:27:16 Tous les 15 ans, toutefois, le texte doit encore être remanié
00:27:19 avant d'être voté.
00:27:21 - Et ça, on en parlera également tout à l'heure,
00:27:23 parce que ce n'est pas une mauvaise idée qu'on demande
00:27:25 une visite médicale, j'imagine, au minimum,
00:27:27 mais qu'on demande à quelqu'un qui a 80 ans ou 85 ans,
00:27:30 s'il voit le Z et le U sur le mur, et puis s'il entend,
00:27:34 ça me paraît... c'est tout ce que je lui demande.
00:27:37 Et puis, avoir deux ou trois réflexes, il ne s'agit pas de savoir
00:27:39 s'il a les mêmes conditions physiques que lorsqu'il avait 20 ans.
00:27:43 Mais le minimum, voir et entendre, me semble-t-il.
00:27:48 Rocco Olivier Metz, président de l'Arccom,
00:27:50 est revenu hier dans une interview publiée d'ailleurs dans la Tribune
00:27:52 sur la décision du Conseil d'État qui en juin,
00:27:54 l'Arccom a comptabilisé tous les temps de parole
00:27:56 pour le décompte de la pluralité des chaînes de télévision.
00:27:59 On en a beaucoup parlé la semaine dernière.
00:28:01 L'Arccom n'est pas la police de la pensée.
00:28:03 Monsieur Rocco Olivier Metz a rappelé des évidences.
00:28:06 Il indique que le pluralisme de l'information
00:28:08 ne se résume pas au seul pluralisme politique,
00:28:10 c'est-à-dire au temps de parole des personnalités politiques,
00:28:12 mais qu'il faut désormais l'apprécier en prenant compte
00:28:15 de l'ensemble des participants.
00:28:17 Il n'y aura pas de catalogue des journalistes à inviter.
00:28:20 Il s'agira d'une appréciation globale sur l'ensemble
00:28:23 des programmes diffusés.
00:28:25 Je ne sais pas ce que ça veut dire.
00:28:27 Là, l'appréciation globale, ça me fait peur un peu.
00:28:29 L'Arccom n'est ni la police de la pensée
00:28:31 ni un tribunal d'opinion.
00:28:33 La loi de 1986 est d'abord une loi de liberté
00:28:35 qui consacre la liberté de communication
00:28:37 et la liberté éditoriale.
00:28:38 Par ailleurs, il est important de souligner
00:28:39 que cette décision ne concerne pas seulement ces news,
00:28:41 mais l'ensemble des médias audiovisuels,
00:28:43 qu'ils soient publics ou privés.
00:28:45 Donc, il a quand même remis, monsieur Mestre,
00:28:48 l'église, comme on dit, au milieu du village.
00:28:51 Je vous propose de l'écouter.
00:28:53 Il était avec des étudiants de Sciences Po et du journalisme
00:28:56 et il parlait de l'esprit de censure.
00:28:58 On vit dans un monde, moi c'est en tout cas quelque chose
00:29:01 qui me frappe,
00:29:03 où la radicalisation du débat public,
00:29:07 la polarisation, comme on dit aujourd'hui,
00:29:09 qui est assez fortement exacerbée quand même
00:29:11 par les réseaux sociaux, il faut bien le dire,
00:29:14 conduit à des expressions d'intolérance
00:29:18 qui sont quand même beaucoup plus grandes,
00:29:20 beaucoup plus fortes,
00:29:22 et du coup à une forme d'esprit de censure.
00:29:24 Si je caricaturais,
00:29:28 je dirais que pour une autorité comme la nôtre,
00:29:31 si on suivait l'ensemble des alertes
00:29:35 qui nous sont transmises quotidiennement,
00:29:38 il n'y aurait plus de radio, plus de télé.
00:29:41 - Alors exemple par exemple de radicalité,
00:29:43 le médiocre Thomas Legrand s'est exprimé
00:29:46 et il a dit "j'ai bien l'impression de faire le même métier
00:29:49 que mes confrères du Figaro en tant que journaliste à France Inter,
00:29:51 je n'ai pas du tout le sentiment de faire le même métier
00:29:53 que mes non-confrères de CNews".
00:29:55 - Non mais c'est incroyable !
00:29:57 - C'est le même la semaine dernière qui expliquait
00:29:59 qu'on n'avait pas fait une spéciale sur Robert Badinter
00:30:01 le matin et qu'on parlait de Mme Gloubet,
00:30:04 mais à l'heure où je faisais l'émission,
00:30:06 M. Badinter n'était pas mort.
00:30:08 - Enfin disons qu'on n'avait pas l'information.
00:30:10 - En tout cas à 10h30, oui, vous avez raison,
00:30:12 on n'avait pas l'information entre 9h et 10h30.
00:30:14 Donc ce monsieur qui donne des leçons de journalisme
00:30:16 ne savait pas que M. Badinter,
00:30:19 l'information n'était pas donnée.
00:30:21 - C'est de l'ordre.
00:30:22 - Il n'est pas, d'abord je ne pense pas qu'on puisse dire
00:30:24 que Thomas Legrand est médiocre,
00:30:26 ce qu'a oublié de dire Olivier Maistre.
00:30:28 - Ce qu'il dit il l'est !
00:30:30 - Ce qu'on peut dire aussi, ce qu'a oublié M. Olivier Maistre,
00:30:33 c'est ce phénomène extraordinaire qui fait que
00:30:36 avant la censure, avant la censure
00:30:38 était opérée par les puissants, les Etats, les Eglises,
00:30:42 aujourd'hui elle est demandée par qui ?
00:30:44 Par les journalistes !
00:30:46 - Bien sûr, mais c'est les attaques.
00:30:48 - Les reporters sont forts, c'est extraordinaire.
00:30:50 - Les attaques les plus dures que nous suppissions
00:30:52 sont de nos confrères.
00:30:54 - C'est très intéressant, je crois que c'est la première fois que ça arrive.
00:30:56 - C'est la première fois que ça arrive dans l'école de journalisme de Sciences Po,
00:30:58 parce qu'il n'y a pas pire en matière de censure que ces gens-là.
00:31:00 Juste sur les mêmes banqueux, il n'y a pas plus homogène,
00:31:02 culturellement, idéologiquement, politiquement,
00:31:05 des gens qui s'imaginent incarner le bien,
00:31:07 qui veulent remettre dans le droit chemin
00:31:09 les fauteurs de troubles d'extrême droite.
00:31:11 Ils s'en foutent de la démocratie.
00:31:13 - Je répète que les attaques que nous subissons
00:31:15 depuis des jours et des mois,
00:31:17 les plus dures viennent de mes confrères journalistes.
00:31:19 Je leur dis que j'aime ce qu'ils font,
00:31:21 et je ne suis pas censuré,
00:31:23 je ne partage pas leur avis,
00:31:25 mais je n'ai pas envie de censurer
00:31:27 ni France Inter, ni Mediapart,
00:31:29 ni Télérama, ni Libération, ni Le Monde, ni personne.
00:31:31 - C'est la rencontre du succès, Pascal.
00:31:33 - Ça, je n'en sais rien, mais en tout cas,
00:31:35 les attaques les plus dures,
00:31:37 il y a encore un papier dans Télérama cette semaine
00:31:39 sur Laurence, etc.
00:31:41 Mais en fait, c'est tous les jours que ces gens parlent de nous.
00:31:43 Nous, on parle assez peu d'eux.
00:31:45 - Vous connaissez le mot de... - On répond, moi je fais que répondre.
00:31:47 - Vous connaissez le mot de Bernanos,
00:31:49 les ratés ne vous rateront pas, en emplance.
00:31:51 - Je vous laisse.
00:31:53 Non mais, ce qui est extraordinaire,
00:31:55 on a fait que répondre toujours,
00:31:57 moi je fais que répondre.
00:31:59 Ils parlent en permanence de nous, ces gens-là.
00:32:01 Qui s'intéressent à leur public.
00:32:03 Qui s'intéressent à Libération.
00:32:05 Ils sont à combien aujourd'hui ? Ils en vendent combien ?
00:32:07 - 50 000.
00:32:09 - Non. - Mais enfin, Philippe, vous souriez.
00:32:11 - Non, je ne réponds pas trop.
00:32:13 - Mais s'ils en vendent 15 000, Libération le matin,
00:32:15 en kiosque, 20 000.
00:32:17 - Non.
00:32:19 - Il faudrait vérifier, bien sûr.
00:32:21 Deuxième passage de M. Roch, Olivier Mestre.
00:32:23 On ne protège jamais assez
00:32:25 la liberté d'expression.
00:32:27 Écoutons-le.
00:32:29 - Toujours très vigilant,
00:32:31 on ne protège jamais suffisamment la liberté d'expression.
00:32:33 En tout cas, pour ce qui nous concerne,
00:32:35 moi je n'oublie jamais,
00:32:37 tous les jours, dans mon métier,
00:32:39 première mission qui est la nôtre,
00:32:41 c'est de protéger cette liberté.
00:32:43 Mirabeau,
00:32:45 elle l'a dit très bien,
00:32:47 c'est l'article 11 de la Déclaration des Droits de l'Homme
00:32:49 que vous connaissez,
00:32:51 parler de l'un des biens les plus précieux
00:32:53 de l'humanité.
00:32:55 Ce qui fonde la démocratie, fondamentalement,
00:32:57 c'est l'art de la conversation.
00:32:59 C'est l'art de la conversation.
00:33:01 C'est l'art du dialogue.
00:33:03 C'est le fait que vous ne serez pas d'accord
00:33:05 avec une idée que j'ai exposée,
00:33:07 vous allez me le dire.
00:33:09 Bon, j'apprécierais peut-être pas
00:33:11 que vous me critiquiez,
00:33:13 puis tout d'un coup je me dirais,
00:33:15 ben oui, tiens, il y a peut-être quand même quelque chose de juste
00:33:17 dans ce qui m'a été dit,
00:33:19 et mon point de vue, peut-être, évoluera.
00:33:21 Évoluera peut-être pas, mais peut-être qu'il évoluera.
00:33:23 Et la démocratie, elle fonctionne comme ça,
00:33:25 elle repose sur cet art de la conversation,
00:33:27 cet art du dialogue.
00:33:29 - Mais c'est formidable, c'est formidable
00:33:31 ce qu'il dit, monsieur Mestre.
00:33:33 Et des paroles nuancées comme ça, c'est formidable.
00:33:35 C'est-à-dire que moi j'aimerais,
00:33:37 je remarque que la semaine dernière,
00:33:39 j'ai pas entendu nos confrères de BFM,
00:33:41 j'ai pas entendu nos confrères de LCI,
00:33:43 ils sont tous aux abonnés absents,
00:33:45 ils sont tous planqués.
00:33:47 - Et en même temps, ils ont compris que ça les concernait aussi.
00:33:49 - Ils sont tous planqués, il n'y a pas quelqu'un qui a dit,
00:33:51 tiens, voilà, c'est news, attaqué, personne, personne.
00:33:53 - Ça commence un peu maintenant.
00:33:55 - Le silence de la majorité.
00:33:57 - Je vous assure, parce que, comme l'a dit Philippe,
00:33:59 maintenant ils ont compris que ça risquait
00:34:01 de leur tomber dessus.
00:34:03 - Je reçois des messages de confrères
00:34:05 en privé, et je leur dis "mais pourquoi tu ne lis pas ?"
00:34:07 "Ah non, je..."
00:34:09 Je leur dis, à chaque fois je réponds, c'est courageux.
00:34:11 C'est courageux, t'en as dit.
00:34:13 - En plus, vous dites, ils parlent tout le temps,
00:34:15 nous on ne fait que répondre. Moi je trouve que la critique
00:34:17 des uns et des autres, elle est saine,
00:34:19 simplement, nous quand on critique France Inter,
00:34:21 on ne demande pas qu'ils ferment.
00:34:23 On ne demande pas qu'ils se taisent.
00:34:25 - Vous m'avez rappelé le propos, en le lisant tout à l'heure,
00:34:27 de M. Mest, mais
00:34:29 ils parlent d'appréciation
00:34:31 globale.
00:34:33 Ils vont apprécier globalement
00:34:35 si tel média
00:34:37 respecte le pluralisme.
00:34:39 - J'ai besoin de critères.
00:34:41 - Moi je répète tout ce que je dis chaque matin,
00:34:43 ceux qui ne sont pas d'accord avec moi, un jour je vais donner
00:34:45 mon numéro de portable perso, et puis ils vont pouvoir
00:34:47 m'appeler, et ils sont les bienvenus sur ce plateau.
00:34:49 Voilà. Je ne peux pas vous dire autre chose,
00:34:51 et si Mme Belloubet, elle, veut venir,
00:34:53 ça sera avec plaisir. Si M. Legrand,
00:34:55 il veut venir pour m'expliquer que je ne suis pas un confrère
00:34:57 comme lui, je le reçois. Mais il ne viendra pas.
00:34:59 Je vous assure, il ne viendra pas.
00:35:01 - Mme Belloubet a dit qu'elle viendrait. - J'attends que
00:35:03 quelqu'un dise, je vais aller lui parler.
00:35:05 - Je vais appeler Thomas Legrand, je l'ai demandé.
00:35:07 - Au fait, il vienne.
00:35:09 - On sait à quoi serviront ces états généraux de l'information.
00:35:11 Il y a quelque chose dont on a assez peu parlé
00:35:13 dans l'humanité, c'est que le président de la République
00:35:15 a été interrogé.
00:35:17 - Mais oui, dites-moi ce qu'il a dit, le président de la République.
00:35:19 - On lui pose la question des propositions
00:35:21 de ce sens dont elle émergeait de ces états généraux
00:35:23 de l'information, sur la question du pluralisme.
00:35:25 Il dit qu'il est dangereux que des gens fortunés
00:35:27 puissent posséder des titres de presse
00:35:29 mis au service soit de leur intérêt, soit de projet politique.
00:35:31 Et à ce moment-là,
00:35:33 le journaliste, l'un des journalistes, lui pose la question
00:35:35 "On vous a beaucoup reproché votre silence
00:35:37 au moment du rachat par Vincent Bolloré
00:35:39 du JDD."
00:35:41 Et il répond "Si j'étais indifférent
00:35:43 à ce rachat, je n'aurais pas
00:35:45 lancé ces états généraux de l'information."
00:35:47 - Non mais c'est dingue ! - Eh ben voilà.
00:35:49 - Ce qui m'oppose à la prise de contrôle d'un journal,
00:35:51 c'est de pouvoir dire que quelque chose ne tourne pas haut
00:35:53 quand trop de titres se concentrent dans la main
00:35:55 de quelques-uns. - Mais c'est grave !
00:35:57 - Donc on voit tout de même le message.
00:35:59 - Non mais ce qu'il faut dire
00:36:01 simplement, c'est que si
00:36:03 Libération par exemple n'appartenait pas
00:36:05 à
00:36:07 au magnat
00:36:09 à qui il est,
00:36:11 le journal
00:36:13 fermerait. Parce que c'est les journaux
00:36:15 qui perdent de l'argent. - Il a été sauvé
00:36:17 par le gouvernement qui a été...
00:36:19 - C'est ça la difficulté, c'est que
00:36:21 tous ces journaux, en fait, le Parisien
00:36:23 appartient à Bernard Arnault.
00:36:25 Le Parisien, je crois, perd 30 ou
00:36:27 40 millions d'euros. - Comme beaucoup de titres
00:36:29 malheureusement. - Donc si
00:36:31 le Parisien n'appartenait pas
00:36:33 à M. Arnault, il appartiendrait
00:36:35 sans doute à quelqu'un d'autre, mais qui aurait
00:36:37 les moyens, manifestement, de payer
00:36:39 le déficit. Parce que la presse
00:36:41 écrite, c'est son problème.
00:36:43 Il faut dire aussi à nos amis journalistes
00:36:45 qu'en fait, elle est déficitaire.
00:36:47 Donc, quelle est la
00:36:49 solution ?
00:36:51 Mediapart en a trouvé une solution économique.
00:36:53 - Oui, oui. - Trouvé une solution
00:36:55 économique, et bravo à eux. - Mais
00:36:57 quant à l'humanité, sans les subventions
00:36:59 publiques, l'humanité n'existe pas.
00:37:01 - Ah oui, je viens de lire... - Ce qui est coquet,
00:37:03 c'est que par le pluralisme dans l'humanité... - C'est extraordinaire.
00:37:05 - C'est interdit, moi. - Georges Federer.
00:37:07 - Je vous invite à lire,
00:37:09 si vous ne l'avez fait, les conclusions
00:37:11 du rapporteur public devant le
00:37:13 Conseil d'État qui a rendu cette décision.
00:37:15 Si vous l'avez lu, il s'appelle
00:37:17 Roussel, M. Roussel, il a rendu des
00:37:19 conclusions où il commence par parler de Murdoch,
00:37:21 des papivores,
00:37:23 de cette mainmise
00:37:25 du pouvoir économique, effectivement,
00:37:27 sur la presse. Il ne cite
00:37:29 jamais, évidemment, Bolloré, quoi que ce soit,
00:37:31 mais on voit bien l'argumentaire.
00:37:33 Immixion dans la rédaction.
00:37:35 Où est l'indépendance
00:37:37 de la presse ? Et ensuite, il conclut
00:37:39 effectivement qu'il faut établir
00:37:41 des critères, etc. Donc on voit
00:37:43 bien ce qui est visé et ce qui fait écho,
00:37:45 d'ailleurs, à cette explication
00:37:47 en filigrane du président de la République.
00:37:49 Il n'a pas été insensible
00:37:51 au rachat du QTD.
00:37:53 Donc on voit bien qui est ciblé, quoi.
00:37:55 - Bon, autre sujet.
00:37:57 Dernier mot. - Georges Bensoussan,
00:37:59 qui avait parfaitement compris chez Sonia Mabrouk,
00:38:01 qui a tapé dans le mille en parlant de panique.
00:38:03 De panique du microcosme.
00:38:05 Devant un
00:38:07 groupe qui progresse
00:38:09 en audience. Voilà, c'est ça.
00:38:11 - Laurent Geoffrin,
00:38:13 que j'aime beaucoup et que j'aimais beaucoup,
00:38:15 a quitté nos plateaux lorsque
00:38:17 le JDD a été...
00:38:19 Geoffroy Lejeune a pris la tête du JDD.
00:38:21 Je l'ai appelé, Laurent. Je lui ai dit, mais...
00:38:23 C'est un journal fasciste,
00:38:25 le JDD ? Ah non, non, non.
00:38:27 C'est un journal d'extrême droite, le JDD ? Ah non, non, non.
00:38:29 Mais alors pourquoi t'es parti ?
00:38:31 Ah, ben parce que... Voilà, c'est pas bon.
00:38:33 On sait pas pourquoi. - Il y a toujours...
00:38:35 - Il y a toujours... Il n'y a pas le début d'un argument.
00:38:37 Et je le dis d'autant plus,
00:38:39 moi j'avais beaucoup de sympathie pour
00:38:41 Laurent Geoffrin. J'aimais beaucoup qu'il soit sur ce plateau.
00:38:43 Et ça, mais je pense que
00:38:45 sa décision ne reposait pas sur
00:38:47 des arguments audibles. Je dis
00:38:49 à tout le monde, mais lisez le JDD.
00:38:51 Lisez le JDD depuis
00:38:53 le mois d'août.
00:38:55 Autre sujet. - C'est la presse. - C'est la presse, bien sûr.
00:38:57 C'est la presse. - On continue à dîner en ville.
00:38:59 - Gérald Darmanin a annoncé hier
00:39:01 sur le réseau social X avoir demandé le retrait
00:39:03 du séjour de Madjoub Madjoubi,
00:39:05 qui est l'imam de Bagnole
00:39:07 sur 16, dont les propos ont fait l'objet
00:39:09 de signalements par le préfet Dugard
00:39:11 au procureur de la République. Je voudrais peut-être qu'on voit d'abord,
00:39:13 Jadgha Amarin, d'abord, avant de voir le sujet,
00:39:15 peut-être qu'on pourrait voir la séquence
00:39:17 de ce Madjoub Madjoubi.
00:39:19 Je suis quand même très étonné que ce monsieur
00:39:21 soit effectivement sur le sol
00:39:23 de France. Écoutons-le.
00:39:25 - Tous les gouverneurs,
00:39:27 dans toutes les gouvernances,
00:39:29 vont chuter. C'est fini.
00:39:31 On n'aura plus tous ces drapeaux
00:39:33 tricolores qui nous gangrènent,
00:39:35 qui nous font mal à la tête,
00:39:37 qui n'ont qu'une valeur auprès d'Allah.
00:39:39 La seule valeur qu'ils ont, c'est une valeur satanique.
00:39:41 Vous voyez tous ces drapeaux qu'on a,
00:39:43 qu'on lève dans les matchs,
00:39:45 et on crie, on tape le musulman sur ta tête,
00:39:47 et on l'insulte de tous les noms,
00:39:49 c'est drapeaux sataniques
00:39:51 qui ne valent rien à Allah.
00:39:53 Ce qu'ils ont imposé, c'est tout simplement
00:39:55 pour qu'on se déteste,
00:39:57 que la haine, elle soit criée
00:39:59 dans nos cœurs, pour qu'on s'aime pas,
00:40:01 pour qu'on mette les drapeaux
00:40:03 devant la valeur de "l'Ilah est l'Allah".
00:40:05 L'Ilah est derrière.
00:40:07 Mais ces slogans,
00:40:09 ils sont devant, malheureusement.
00:40:11 Eh bien, tout cela n'aura plus
00:40:13 qu'une valeur.
00:40:15 - Donc ce monsieur imam de Bagnole-sur-Seize,
00:40:17 il est tunisien,
00:40:21 membre de l'association des musulmans du Gard
00:40:23 rhodanien.
00:40:25 J'attends encore les condamnations
00:40:27 des uns et des autres. J'attends les condamnations
00:40:29 de tous les musulmans de France
00:40:31 sur ce que je viens d'entendre. En tout cas,
00:40:33 des musulmans du Gard,
00:40:35 au moins. Il fait l'objet de signalements
00:40:37 par le préfet du département, Jérôme Bonnet,
00:40:39 sur instruction de Gérald Darmanin.
00:40:41 Ce monsieur dit que le drapeau
00:40:43 bleu-blanc-rouge est satanique.
00:40:45 C'est ça.
00:40:47 - Ça devrait être ça, la priorité des gouvernants,
00:40:49 pas d'exclure certains partis de l'arc républicain.
00:40:51 S'il y a bien une défaite pour la République,
00:40:53 pour l'aspiration à faire un,
00:40:55 elle est dans ce genre de discours.
00:40:57 - Mais d'ailleurs, ça devrait être, me semble-t-il,
00:40:59 c'est sous-traité.
00:41:01 Comme ce sont des informations
00:41:03 qui ne correspondent pas
00:41:05 aux logiciels que nous voulons entendre,
00:41:07 c'est sous-traité
00:41:09 dans l'espace public. Et qu'est-ce qu'on va dire ?
00:41:11 C'est une minorité.
00:41:13 Ils ne représentent personne.
00:41:15 Ils ne représentent que lui.
00:41:17 - C'est une minorité, quand même.
00:41:19 - C'est une grosse minorité.
00:41:21 - Il y a des gens qui l'écoutent.
00:41:23 - C'est une grosse minorité.
00:41:25 - J'aimerais que tous ceux qui l'ont écouté
00:41:27 fassent un tweet en disant "moi, je ne me désolidarise
00:41:29 des propos qui ont été dits".
00:41:31 Ça m'intéresserait. Personne.
00:41:33 - Par ailleurs, le problème...
00:41:35 - Pardonnez-moi, hein, vous pouvez prendre...
00:41:37 J'ai regardé, personne.
00:41:39 Personne dans la communauté.
00:41:41 - On devrait réagir.
00:41:43 - Et puis on va voir si c'est le scénario
00:41:45 ou s'il est vraiment expulsé.
00:41:47 - L'autre raison pour laquelle on t'espionnel, c'est qu'on peut bien faire.
00:41:49 - C'est extrêmement gentil.
00:41:51 - Il faut en terminer, une fois pour toutes,
00:41:53 avec les imams, détacher le recrutement des imams.
00:41:55 - C'est terminé.
00:41:57 - C'est déjà été arrêté.
00:41:59 - L'humanité, c'est 3 900 000 euros par an.
00:42:03 C'est l'argent public.
00:42:05 3 900 000 euros par an.
00:42:07 - De subventions ?
00:42:09 - De subventions.
00:42:11 - Le problème, c'est...
00:42:13 - 39 centimes par exemplaire.
00:42:15 - C'est beaucoup le tarif postal et on l'a tous.
00:42:17 - Ecoutons, voyons le sujet d'Augustin Donadieu.
00:42:19 Sur ce sujet, voyons le sujet
00:42:21 d'Augustin Donadieu.
00:42:23 Et puis, moi, ça m'intéresse.
00:42:25 Très peu de gens en parlent, ce matin.
00:42:27 - Accusé de propos anti-français lors de prêche.
00:42:31 - On n'aura plus tous ces drapeaux tricolores.
00:42:33 - Cet imam tunisien
00:42:35 est dans le viseur du ministre de l'Intérieur.
00:42:37 Majoub Majoubi, imam de Bagnole-sur-Cesse dans le Gard,
00:42:39 et vice-président du conseil départemental
00:42:41 du culte musulman,
00:42:43 devrait perdre son titre de séjour.
00:42:45 C'est en tout cas ce qu'a demandé Gérald Dessauvir.
00:42:47 - Je suis très content de vous avoir rencontré.
00:42:49 - En tout cas, ce qu'a demandé Gérald Darmanin
00:42:51 sur le réseau social X.
00:42:53 - J'ai demandé le retrait de son titre de séjour
00:42:55 en vue de son expulsion du territoire.
00:42:57 Aucun appel à la haine ne restera sans réponse.
00:42:59 - Avant son prêche anti-français,
00:43:01 dans lequel il se positionne clairement
00:43:03 contre le drapeau tricolore
00:43:05 et contre les gouvernants dont il prédit la chute,
00:43:07 l'imam Majoub Majoubi avait déjà été signalé
00:43:09 pour des infractions financières
00:43:11 en lien avec la gestion de la mosquée de Bagnole-sur-Cesse
00:43:13 en décembre dernier.
00:43:15 Pour certains députés,
00:43:17 il n'a pas sa place
00:43:19 sur le territoire français.
00:43:21 - On comprend bien que cet imam
00:43:23 qui est aujourd'hui en France
00:43:25 en train de prêcher
00:43:27 s'en prend au drapeau tricolore français.
00:43:29 Que fait cet imam qui,
00:43:31 d'après mes informations, est étranger, est tunisien ?
00:43:33 Que fait-il encore sur le sol français ?
00:43:35 - Depuis le 1er janvier dernier,
00:43:37 les imams détachés envoyés par un pays étranger
00:43:39 ne sont plus acceptés en France.
00:43:41 Ils étaient, selon le ministère de l'Intérieur,
00:43:43 301 à prêcher sur le territoire.
00:43:45 30 venant du Maroc,
00:43:47 120 d'Algérie
00:43:49 et 151 de Turquie.
00:43:51 - On rappelle qu'il a une fonction officielle
00:43:53 et il est vice-président du CFCM.
00:43:55 - Du CFCM.
00:43:57 - Du CFCM, mais du Gard.
00:43:59 - Du Gard, c'est au niveau départemental.
00:44:01 - On n'a pas entendu de réaction
00:44:03 du CFCM national.
00:44:05 - Forcément, on n'a pas eu de réaction.
00:44:07 Les autorités musulmanes
00:44:09 sont extrêmement prudentes aujourd'hui
00:44:11 avec les radicaux.
00:44:13 Parce qu'elles ont peur de se couper tout le monde.
00:44:15 Le 7 octobre, j'en parle même pas.
00:44:17 Là-dessus, on a quelque chose d'inquiétant.
00:44:19 Même les institutions.
00:44:21 - Si je peux juste rajouter une idée,
00:44:23 ce n'est pas juste les imams détachés le problème.
00:44:25 C'est aussi le droit européen
00:44:27 qui est tout à fait incapacitant.
00:44:29 Cet individu va être extrêmement compliqué
00:44:31 à expulser comme toujours.
00:44:33 On n'aura sans doute pas
00:44:35 de laisser passer consulaires.
00:44:37 Il y a aussi le droit de l'immigrant
00:44:39 qui est tout à fait incapacitant.
00:44:41 Donc, pas de laisser passer consulaires.
00:44:43 Tant qu'on ne change pas la constitution
00:44:45 et qu'on ne revient pas à la situation
00:44:47 qui était préalable à l'arrêt Niccolo,
00:44:49 on aura des difficultés de ce genre
00:44:51 qui vont se perpétuer.
00:44:53 - Je salue Abdallah Zekri
00:44:55 qui nous écoute et qui me dit
00:44:57 que je suis désolé de vous dire
00:44:59 que j'ai condamné avec force l'imam de Bagnoles
00:45:01 ce matin sur RNC.
00:45:03 Je demande son expulsion immédiate.
00:45:05 Il est vice-président
00:45:07 CSCM-érecteur de la Mosquée de la Paix
00:45:09 à Nîmes.
00:45:11 Monsieur Abdallah Zekri.
00:45:13 Donc, il a manifestement...
00:45:15 Non, lui, il est
00:45:17 directeur de la Grande Mosquée de Paris.
00:45:19 Je pense, monsieur Zekri.
00:45:21 - Non, je n'allais pas...
00:45:23 - Non, non, non.
00:45:25 Il est vice-président et effectivement.
00:45:27 Il est vice-président, j'espère ne pas dire de bêtises.
00:45:29 - Pas de réaction encore officielle ?
00:45:31 - C'est déjà une réaction
00:45:33 un peu officielle.
00:45:35 - Mais entre la demande d'expulsion et l'expulsion,
00:45:37 monsieur Abdallah Zekri, on l'a eu plusieurs fois
00:45:39 au téléphone et c'est un homme effectivement de bonne volonté.
00:45:41 C'est un homme qui est sur une ligne
00:45:43 sans aucune ambiguité.
00:45:45 Et c'est vrai
00:45:47 qu'il a eu raison
00:45:49 d'intervenir.
00:45:51 Mais ses réactions,
00:45:53 je les avais regardées ce week-end.
00:45:55 Je pense que c'est la première qui est arrivée.
00:45:57 - On aimerait entendre le recteur de la mosquée.
00:45:59 - On va marquer une pause.
00:46:01 Est-ce que vous allez au cinéma toujours ?
00:46:03 La dernière fois que vous êtes allé au cinéma,
00:46:05 comment ça s'est passé ?
00:46:07 - J'ai vu "Anatomie d'une chute", ça remonte déjà.
00:46:09 - Il y a combien de temps par exemple ?
00:46:11 - Il y a à peu près six mois, oui.
00:46:13 - Ah oui, donc ça c'est intéressant.
00:46:15 - Et moi je regarde Netflix.
00:46:17 - Mais c'est pour ça que je pose la question.
00:46:19 Il y en a qui aiment aller au cinéma,
00:46:21 aller dans une salle.
00:46:23 - J'ai un abonnement,
00:46:25 alors je vais très régulièrement.
00:46:27 Je suis allé voir la semaine dernière
00:46:29 le dernier film de L'Antimos.
00:46:31 - Parce que c'est pas la même chose
00:46:33 dans ma génération, plus personne n'y va.
00:46:35 Tout le monde regarde Netflix.
00:46:37 - Non, non, non.
00:46:39 - De moi en moi quand même.
00:46:41 - Mais c'est totalement faux.
00:46:43 Marine Lançon était au cinéma tout le week-end.
00:46:45 Marine Lançon a vu la zone d'intérêt
00:46:47 qui n'en a pas beaucoup.
00:46:49 Je parle du film, évidemment.
00:46:51 Je trouve que ce n'est pas un film que j'ai trouvé formidable.
00:46:53 Mais elle y est allée et ça permet la discussion.
00:46:55 - Non mais il y a beaucoup de jeunes qui...
00:46:57 - Florian, la dernière fois que vous êtes allé au cinéma, c'est quand ?
00:46:59 - Moi c'est "Anatomie d'une chute",
00:47:01 c'était la semaine dernière.
00:47:03 - Elisabeth, la dernière fois que vous êtes allée au cinéma ?
00:47:05 - C'était peut-être trois semaines
00:47:07 pour aller voir "Un vieux Polanski".
00:47:09 - Ah, c'est beau.
00:47:11 - Oui, c'est très mal.
00:47:13 C'était dans une salle du cinquième.
00:47:15 - Dans une salle du cinquième.
00:47:17 - Par exemple, j'ai vu qu'on va pouvoir voir
00:47:19 César et Rosalie le 22 février.
00:47:21 Je crois que c'est Gaumont qui organise ça.
00:47:23 - Pourquoi ça c'est mal aussi ?
00:47:25 - Ils ressortent, c'est drôle.
00:47:27 Mais parce que voir un film au cinéma c'est différent.
00:47:29 Au cinéma on peut voir régulièrement des films.
00:47:31 - Est-ce que ça veut dire que c'est coupable ?
00:47:33 - Je regarde beaucoup.
00:47:35 - Vous me décevez, franchement.
00:47:37 Nicolas Cédou va être là,
00:47:39 le cinéma a 50 ans de passion, la culture est à l'humanité,
00:47:41 l'amour est à la vie.
00:47:43 Moi je vais quasiment tous les samedis après-midi voir un film.
00:47:45 - Et vous avez vu quoi ?
00:47:47 - Là j'ai vu un film, "Rigolo",
00:47:49 qui est une vraie réussite.
00:47:51 Samedi j'ai vu "Cocorico" avec Christian Clavier
00:47:53 et Didier Bourdon, c'est formidable.
00:47:55 - "Rigolo" ? C'est une bonne comédie.
00:47:57 - C'est du boulevard, c'est très bien écrit,
00:47:59 c'est sans prétention,
00:48:01 c'est formidablement joué,
00:48:03 et c'est du bon cinéma populaire.
00:48:05 Voilà.
00:48:07 La semaine dernière j'avais vu "La Zone d'Intérêt".
00:48:09 Donc vous voyez, c'est ça le spectre.
00:48:11 Comme "Anatomie d'une Chute".
00:48:13 - Vous allez aller voir "Molière" ?
00:48:15 - Oui, je voulais aller le voir hier.
00:48:17 - Moi ce que j'en ai entendu ça me décourage.
00:48:19 - Ah oui, moi je voulais aller voir
00:48:21 "Le malade imaginaire", la dernière représentation.
00:48:23 Bien sûr, bien sûr.
00:48:25 Si je travaillais pas j'irais tous les après-midi.
00:48:27 Mais monsieur Nett, j'arrive pas.
00:48:29 Nicolas Sédou arrive.
00:48:31 Nicolas Sédou est depuis 50 ans
00:48:35 président d'une firme au nom
00:48:37 mythique, prestigieuse,
00:48:39 "La Gaumont", depuis 74.
00:48:41 Ça fait quand même un bail.
00:48:43 Bonjour monsieur Sédou.
00:48:45 - Oui, 50 ans, vous n'avez pas de bout
00:48:47 de cette longueur en général.
00:48:49 - Bon, est-ce que vous avez désormais
00:48:51 le secret de ce qui fait
00:48:53 le bon film et lorsque le scénario
00:48:55 arrive sur votre bureau,
00:48:57 est-ce qu'à chaque fois vous dites oui ou non
00:48:59 et que vous ne vous trompez plus jamais ?
00:49:01 - Je vais vous dire, je pense que
00:49:03 ça devrait être inscrit dans la Constitution
00:49:05 le droit à l'erreur.
00:49:07 Faut pas les répéter.
00:49:09 Mais celui qui ne commet pas d'erreur n'apprend rien.
00:49:11 Et d'ailleurs je le dis dans le livre.
00:49:13 Je pense plutôt me faire
00:49:15 engueuler, pour envoyer le mot par mon père,
00:49:17 quand je rate mon bac.
00:49:19 Et me dire "on n'apprend que de ses erreurs".
00:49:21 Et je pense que grâce à ça,
00:49:23 je n'ai pas trop mal réussi ma vie.
00:49:25 - Mais est-ce que vous avez percé le secret
00:49:27 de ce qui sera un succès ?
00:49:29 - Non.
00:49:31 Le succès, c'est le public.
00:49:33 - Eh oui.
00:49:35 - C'est...
00:49:37 Autour du film, tout s'est bien passé.
00:49:39 Dans la vie, très souvent,
00:49:43 on accuse
00:49:45 le dernier lampiste de l'échec.
00:49:47 Ça peut arriver.
00:49:49 Il peut y avoir une erreur
00:49:51 idiote qui fait que
00:49:53 un joli voyage a été gâché.
00:49:55 Un film, c'est une aventure
00:49:57 qui dure
00:49:59 deux ans,
00:50:01 sur un petit film
00:50:03 de 70 personnes,
00:50:05 sur un grand film,
00:50:07 si vous avez beaucoup de figurants, des milliers.
00:50:09 Et il faut que tout le monde ait été
00:50:11 très bien à tout moment.
00:50:13 Puis par ailleurs, on cherche toujours
00:50:15 à être très bien.
00:50:17 - À un moment donné, ce que vous avez produit,
00:50:19 le public
00:50:21 est séduit.
00:50:23 C'est-à-dire qu'il découvre quelque chose
00:50:25 de différent. Je crois qu'il faut être
00:50:27 très attentif à ces répétitions
00:50:29 systématiques de films.
00:50:31 Et je pense notamment aux studios américains.
00:50:33 Je pense que dans un monde
00:50:35 où l'image est partout,
00:50:37 il faut que nous, dans le cinéma,
00:50:39 nous sachions innover.
00:50:41 Et je pense qu'un succès comme Intouchables...
00:50:43 Je veux plutôt parler d'un succès beau monde.
00:50:45 C'est d'abord parce que la personne
00:50:47 qui quand même est devenue
00:50:49 paraplégique
00:50:51 dit au réalisateur "je veux
00:50:53 que vous fassiez un film comique".
00:50:55 Et comme en Aca, chez Toledano,
00:50:57 on réussit à partir de là à faire un film comique,
00:50:59 eh bien c'est le mystère.
00:51:01 Et comment le public s'est emparé du film,
00:51:03 pas seulement en France,
00:51:05 mais dans le monde entier.
00:51:07 - Jean Gabin disait "un bon film,
00:51:09 c'est une bonne histoire". Et il y a trois critères.
00:51:11 Une bonne histoire, une bonne histoire, et une bonne histoire.
00:51:13 Somaïa Labidi
00:51:15 va nous rappeler les titres.
00:51:17 Et c'est vrai qu'il y a une magie du cinéma,
00:51:19 il y a une magie... Je ne sais pas, les films que vous avez aimés,
00:51:21 par exemple, cette année, c'est vrai qu'on a aussi le sentiment
00:51:23 que le cinéma change, et que parfois
00:51:25 il y a un rapport idéologique.
00:51:27 C'est-à-dire que les films sont vus avec des critères idéologiques.
00:51:29 Est-ce qu'ils cochent bien toutes les cases ?
00:51:31 Est-ce que la diversité
00:51:33 est représentée ?
00:51:35 Est-ce que les thèmes qui sont abordés
00:51:37 sont conformes au moment ? C'est vrai aux États-Unis,
00:51:39 ça arrive en France. Donc il y a plein de sujets,
00:51:41 plein de questions qu'on peut vous poser sur le cinéma d'aujourd'hui.
00:51:43 Somaïa !
00:51:45 Arnaud Rousseau prévient
00:51:49 le monde agricole est d'une détermination
00:51:51 totale et il attend des réponses
00:51:53 de la part du gouvernement.
00:51:55 L'attente est tellement forte qu'il ne faudra pas
00:51:57 de demi-mesure, enchérit le patron de la
00:51:59 FNSEA au micro de Sonia
00:52:01 Mabrouk ce matin.
00:52:03 L'ademe de fer fermée au public, à l'appel
00:52:05 de plusieurs syndicats, les salariés de la Tour Eiffel
00:52:07 ont entamé une grève reconductible
00:52:09 pour dénoncer la mauvaise gestion
00:52:11 financière du monument.
00:52:13 Et puis, ultimatum de l'État
00:52:15 hébreu, Israël lancera une offensive
00:52:17 contre Rafa si les otages ne sont pas
00:52:19 libérés d'ici le début du Ramadan.
00:52:21 Un ultimatum qui inquiète la
00:52:23 communauté internationale et éloigne
00:52:25 l'espoir d'une traite.
00:52:27 Merci Somaïa. Il y a ce Hakoudad
00:52:29 qui est le meurtrier présumé du brigadier
00:52:31 Éric Masson abattu en 2021 sur un point
00:52:33 de ville à Avignon. On compare aujourd'hui
00:52:35 devant les assises du Vaucluse. On va être avec Sandra Buisson
00:52:37 dans une seconde. Mais je vous
00:52:39 propose de voir le sujet de
00:52:41 Stéphanie Rouquier qui revient sur
00:52:43 ce drame "Un homme est mort le 5 mai
00:52:45 2021 sur un point de ville".
00:52:47 Près de trois ans après,
00:52:51 ce quartier du centre-ville d'Avignon est encore
00:52:53 marqué par le drame. Le 5 mai
00:52:55 2021, le brigadier
00:52:57 Éric Masson intervient dans cette rue
00:52:59 sur un point de ville.
00:53:01 Après un échange avec des individus,
00:53:03 l'un d'eux ouvre le feu.
00:53:05 Le policier reçoit
00:53:07 deux balles en pleine poitrine.
00:53:09 Il meurt quelques minutes après.
00:53:11 Sur le lieu de la fusillade,
00:53:13 des habitants viennent régulièrement
00:53:15 se recueillir. "Ah oui, tous les jours
00:53:17 parce que je passe tous les jours devant.
00:53:19 C'est malheureux pour lui et pour la famille."
00:53:21 "Je suis un petit peu
00:53:23 peinée que ce soit arrivé bêtement
00:53:25 comme ça.
00:53:27 C'est un concours circonstance et puis
00:53:29 ça n'aurait pas dû arriver."
00:53:31 À quelques mètres au-delà, le commissariat
00:53:33 d'Avignon, où Éric Masson était en poste.
00:53:35 Ce drame
00:53:37 accompagne encore ses anciens collègues.
00:53:39 "On continue à vivre mais on n'oublie pas.
00:53:41 Il faut garder à l'esprit
00:53:43 que tout peut arriver.
00:53:45 On intervient sur
00:53:47 des événements
00:53:49 X, mais
00:53:51 quel que soit l'événement, ne pas rester
00:53:53 dans l'effet tunnel en fait.
00:53:55 Et de ne pas oublier, pas ce qui s'est passé
00:53:57 forcément avec Éric, mais ce qui
00:53:59 pourrait se passer." Le tireur présumé,
00:54:01 âgé de 22 ans,
00:54:03 va comparaître durant deux semaines
00:54:05 devant la cour d'assises du Vaucluse.
00:54:07 "Et Sandra Buisson est
00:54:09 avec nous, c'est elle qui va suivre ce
00:54:11 procès. Il sera
00:54:13 défendu par M. Berton, qui n'a
00:54:15 pas souhaité s'exprimer manifestement
00:54:17 en amont des débats qui doivent durer
00:54:19 deux semaines. Et ce qui est important
00:54:21 de préciser, c'est que M. Haku Dade
00:54:23 bien sûr, n'y l'est fait.
00:54:25 Sandra Buisson, bonjour.
00:54:29 Oui, cet homme avait 19 ans
00:54:31 à l'époque. C'était un petit délinquant
00:54:33 connu dans son quartier comme étant
00:54:35 surnommé "l'excellent", connu
00:54:37 quand il était mineur pour des faits de détention
00:54:39 et d'usage de stupéfiants. Et tout au long
00:54:41 de la procédure, il a nié avoir
00:54:43 tiré sur Éric Masson ce 5 mai
00:54:45 2021. Il affirme d'ailleurs qu'il
00:54:47 n'était même pas sur les lieux, et à tel
00:54:49 point qu'il a refusé de participer
00:54:51 à la reconstitution qui était organisée
00:54:53 pendant la procédure. Alors,
00:54:55 il va devoir se confronter au procès,
00:54:57 aux éléments portés par l'accusation,
00:54:59 notamment son propre co-accusé, Ayoub Abdi,
00:55:01 qui le désigne comme étant
00:55:03 le tireur. Il est aussi désigné à ce
00:55:05 titre par le coéquipier d'Éric
00:55:07 Masson qui intervenait avec lui sur le point de deal
00:55:09 ce jour-là. Ilyas Haku Dade
00:55:11 devra aussi expliquer pourquoi son téléphone
00:55:13 a borné sur le lieu des faits
00:55:15 au moment des tirs sur Éric
00:55:17 Masson, et pourquoi les enquêteurs
00:55:19 ont retrouvé sur sa veste,
00:55:21 sur plusieurs de ses vestes,
00:55:23 les mêmes résidus de poudre
00:55:25 que ceux qu'ils ont trouvé sur une douille
00:55:27 sur les lieux du crime. - Et puis il y a une question importante
00:55:29 évidemment, Sandra Buisson, c'est
00:55:31 est-ce qu'il savait
00:55:33 que monsieur Masson était policier ?
00:55:35 - Oui, ce qu'on sait, c'est que ce secteur
00:55:39 où les faits se sont passés, c'était
00:55:41 son secteur de vente pour Ilyas
00:55:43 Haku Dade, là où il dealait de la drogue.
00:55:45 Alors la question, c'est de savoir s'il a
00:55:47 cru que les deux hommes en civil étaient
00:55:49 des dealers concurrents, puisque
00:55:51 selon son co-accusé, Ilyas Haku Dade leur a
00:55:53 lancé "Qu'est-ce que vous faites là ?
00:55:55 Tu charbonnes !" Donc les débats auront lieu pour
00:55:57 déterminer si Ilyas Haku Dade a compris
00:55:59 qu'Éric Masson était policier
00:56:01 quand il a tiré, est-ce qu'Éric Masson a annoncé
00:56:03 sa qualité, comme le dit son
00:56:05 coéquipier, est-ce que son brassard
00:56:07 police orange était bien
00:56:09 visible ? Si oui, Ilyas Haku Dade
00:56:11 risque la prison à perpétuité.
00:56:13 - Merci beaucoup Sandra Buisson, évidemment
00:56:15 on suivra toute la semaine ce procès avec
00:56:17 vous. Je le disais, Nicolas Cédou est avec nous,
00:56:19 50 ans de passion, c'est vrai que
00:56:21 c'est une passion, le cinéma, je ne sais pas si vous la partagez
00:56:23 comme moi,
00:56:25 cette passion. Deux ou trois choses
00:56:27 d'abord, Gaumont chaque année,
00:56:29 il y a des films, et puis il y a aussi maintenant ce qu'on appelle
00:56:31 des films pour Netflix, par exemple Arsène Lupin
00:56:33 c'est Netflix, mais ça ne vient pas jusqu'en salle,
00:56:35 et je vous propose qu'on parle surtout
00:56:37 cinéma, puisque c'est le titre de votre livre,
00:56:39 mais combien de films vous produisez
00:56:41 chaque année là Gaumont ?
00:56:43 - Une dizaine de films.
00:56:45 Une dizaine de films, chaque film
00:56:47 c'est une aventure différente,
00:56:49 il y en a qui sont
00:56:51 des premiers films, il y en a qui sont
00:56:53 de réalisateurs confirmés,
00:56:55 je parlais tout à l'heure d'Akash Etolé-Dano,
00:56:57 quand on a eu la chance
00:56:59 de faire le premier film de
00:57:01 Guillaume Gallienne, immédiatement
00:57:03 il a trouvé le public, et puis il y en a d'autres
00:57:05 qui malheureusement ne trouvent pas le public.
00:57:07 - Bon, sur les dix films,
00:57:09 le prix moyen d'un film,
00:57:11 sur les dix films que vous avez
00:57:13 financé cette année,
00:57:15 le moins cher coûtait combien ?
00:57:17 - 3 millions.
00:57:19 - Et le plus cher ?
00:57:21 - 25. - C'était lequel le 25 millions ?
00:57:23 - Nous avons eu
00:57:25 Illusion perdue, qui était un film
00:57:27 de décor, qui était un film très ambitieux.
00:57:29 - Mais c'est pas cette année Illusion perdue ?
00:57:31 - C'était pas cette année, mais je prends
00:57:33 des films que le public a vus.
00:57:35 - Illusion perdue, film de Balzac,
00:57:37 dans la grande tradition
00:57:39 française, on adapte
00:57:41 un roman, fait par
00:57:43 évidemment un réalisateur
00:57:45 confirmé, par exemple est-ce que ce film
00:57:47 a gagné de l'argent ? - Oui.
00:57:49 Il a gagné un peu d'argent.
00:57:51 Pour gagner beaucoup d'argent, il faut que le film soit
00:57:53 un triomphe. Et d'autre part,
00:57:55 qu'il soit rediffusé régulièrement
00:57:57 sur les chaînes de télévision.
00:57:59 La vôtre, et vos collègues et concurrents,
00:58:01 ce n'est pas
00:58:03 toujours le cas.
00:58:05 Je parlais d'un film qui pour moi est un peu mythique,
00:58:07 c'est Don Giovanni,
00:58:09 le service public est à l'époque
00:58:11 coproducteur du film, et je pensais que c'était un film
00:58:13 qui serait diffusé tous les 3 ans
00:58:15 sur le service public, 4 ans si vous voulez.
00:58:17 Eh bien en 30 ans,
00:58:19 il a été diffusé 3 fois.
00:58:21 Donc, on a
00:58:23 de temps en temps, d'excellentes surprises.
00:58:25 - Ça vous rapporte
00:58:27 combien un film qui passe à la télévision ?
00:58:29 On peut le savoir ou c'est secret ?
00:58:31 - C'est plutôt secret.
00:58:33 C'est plutôt secret, en plus les prix sont très variables.
00:58:35 - On est sur TF !
00:58:37 - Par exemple, j'ai vu
00:58:39 Les Bronzés par exemple, sont passés l'autre jour.
00:58:41 - Les Bronzés, c'est vous ?
00:58:43 - Non. - Bon, ça fait 5 millions d'entrées.
00:58:45 5 millions de téléspectateurs,
00:58:47 Les Bronzés font du ski.
00:58:49 Quand même, bon.
00:58:51 Vous savez quel est le plus grand succès de la Gomont ?
00:58:53 Le plus grand succès, le film
00:58:55 qui n'a rien coûté
00:58:57 et qui a rapporté des millions.
00:58:59 - 3 ans, même coup.
00:59:01 - Non. - Il n'est pas
00:59:03 chez Gomont, malheureusement.
00:59:05 - Il a été tourné dans une forêt
00:59:07 des Yvelines.
00:59:09 - C'est...
00:59:11 - Mais où est donc passée La Septième Compagnie ?
00:59:13 - Alors, attendez, là,
00:59:15 c'est pas celui qui a le plus rapporté.
00:59:17 Celui qui a le plus rapporté, c'est clairement
00:59:19 Intouchables de Nakashato Ledano.
00:59:21 Les Septièmes Compagnies,
00:59:23 c'est tout à fait différent. C'est qu'il y a 3 films.
00:59:25 Et donc, chaque fois que nous en passons un,
00:59:27 nous en passons 3.
00:59:29 - Mais ça n'a rien coûté !
00:59:31 - Ça n'a rien coûté, il ne faut pas exagérer.
00:59:33 - Ça a coûté quoi ?
00:59:35 Ça a coûté quoi ?
00:59:37 - Il y avait un pauvre char qui passait,
00:59:39 il y avait des écarts, c'était dans la forêt
00:59:41 des Yvelines, et il y avait 3 comédiens
00:59:43 qui étaient pris pour des ringards.
00:59:45 - Vous ne vous laissez pas suffisamment
00:59:47 tâler. Il ne faut pas regarder
00:59:49 le fait que le producteur était excellent
00:59:51 en faisant croire qu'on avait toute l'armée
00:59:53 allemande avec, effectivement, un minimum
00:59:55 de véhicules, je vous l'accorde.
00:59:57 Bon. Alors,
00:59:59 Les Septièmes Compagnies,
01:00:01 alors pourquoi j'ai dit non ? Parce qu'ils sont 3.
01:00:03 Le fait d'être 3, et c'est toujours TF1
01:00:05 qui en a les droits,
01:00:07 qui s'en félicite, et nous aussi.
01:00:09 Pourquoi ? Parce que TF1 est la chaîne
01:00:11 généraliste qui, aujourd'hui, est celle
01:00:13 qui paye les films le plus cher,
01:00:15 parce que vous passez un film
01:00:17 sur une chaîne, si c'est une chaîne
01:00:19 qui habituellement n'a pas d'audience,
01:00:21 elle fera mieux ce jour-là,
01:00:23 mais elle n'aura pas une audience exceptionnelle.
01:00:25 A l'époque, Canal+ n'existait pas,
01:00:27 aujourd'hui, Canal+ est le partenaire
01:00:29 de l'essentiel des films français,
01:00:31 c'est-à-dire du 1 sur 2,
01:00:33 et donc Canal+ est un partenaire
01:00:35 très important,
01:00:37 et qu'après, il y a une chaîne généraliste,
01:00:39 et éventuellement les plateformes.
01:00:41 - Et quand on dit que vous financez
01:00:43 un film, vous le financez à 100% ?
01:00:45 Par exemple, "Les Illusions Perdues",
01:00:47 c'est vous qui... - Non, nos films ne sont pas
01:00:49 à 100%, il y a presque toujours
01:00:51 une chaîne française qu'au produit plus.
01:00:53 - Voilà, ici on le voit, Canal+,
01:00:55 France Télévisions, etc.
01:00:57 - Bon, il y a juste un mot, là,
01:00:59 parce que je pense que la différence
01:01:01 entre le cinéma français
01:01:03 et deux cinémas qui étaient brillantissimes
01:01:05 au lendemain de la guerre, le cinéma britannique
01:01:07 et le cinéma italien, c'est que la France
01:01:09 a réussi à nouer des partenaires en arrière
01:01:11 de qualité avec les télévisions,
01:01:13 ce qui n'a été le cas ni de l'Italie
01:01:15 ni de la Grande-Bretagne.
01:01:17 - Mais avec un cahier des charges aussi,
01:01:19 qui oblige, là, c'est le législateur
01:01:21 qui a obligé, en l'occurrence, Canal+
01:01:23 à l'époque, et c'est sans doute...
01:01:25 Il y a plein de défauts dans le cinéma français,
01:01:27 mais il y a quand même une chose qui est formidable,
01:01:29 c'est que, dans ce système, on a sauvé le cinéma français,
01:01:31 on peut toujours...
01:01:33 - Et permis à Canal+ de vivre.
01:01:35 - Et permis à Canal+ de vivre, bien sûr,
01:01:37 mais on peut toujours ergoter, certains le font,
01:01:39 d'ailleurs, en disant "le cinéma français, il est caricatural".
01:01:41 D'ailleurs, vous, c'est très intéressant
01:01:43 ce que vous dites, "qu'est devenu le cinéma français ?"
01:01:45 Et je vais vous citer,
01:01:49 et effectivement, parce qu'il est souvent
01:01:51 critiqué, le cinéma français, bien évidemment,
01:01:53 pour être un peu nombriliste pour la production,
01:01:55 il faut favoriser l'ambition au lieu de la briser,
01:01:57 encourager la production de films
01:01:59 qui attirent des spectateurs.
01:02:01 L'inflation du nombre de films français n'est pas
01:02:03 un critère satisfaisant. Le seul qui soit
01:02:05 représentatif est la part de marché.
01:02:07 Au cours de la décennie 2010-2019,
01:02:09 les premiers et les seconds films représentaient la moitié
01:02:11 des films d'initiative française. C'est vrai que c'est une exception,
01:02:13 mais je crois qu'on a 220 films
01:02:15 en France qu'on produit.
01:02:17 - Oui, même parfois un peu plus.
01:02:19 - Bon, et il n'y en a que 4 qui gagnent de l'argent,
01:02:21 ou 5 qui gagnent de l'argent ?
01:02:23 - Non, il y en a un peu plus, il ne faut pas exagérer.
01:02:25 - Moi j'ai l'impression de lire ces statistiques
01:02:27 chaque année, qu'il n'y a pas 10% des films
01:02:29 qui gagnent de l'argent ?
01:02:31 - Pas 10% ? - En salles, je parle,
01:02:33 parce qu'après il y a une autre économie.
01:02:35 - Pas 10%, ça ne ferait pas 4%, ça ferait 20.
01:02:37 - Oui, je suis d'accord.
01:02:39 Mais moi j'avais vu 4 l'année dernière, je crois que c'était
01:02:41 4 films qui avaient gagné de l'argent, je me souviens.
01:02:43 - Il y a eu beaucoup d'argent.
01:02:45 - L'économie du cinéma
01:02:47 est une économie qui n'est pas une économie
01:02:49 industrielle. C'est une économie
01:02:51 artistique.
01:02:53 C'est donc une économie fondée sur le hasard.
01:02:55 Ceci dit, le hasard
01:02:57 ou pas le hasard, pour réussir dans la vie
01:02:59 il y a trois éléments. Il y a
01:03:01 effectivement la chance, que je viens d'appeler
01:03:03 le hasard, mais avant
01:03:05 il y a le travail et le talent.
01:03:07 Parfois, il n'y a pas suffisamment
01:03:09 de travail.
01:03:11 Je ne porte pas de jugement sur le talent.
01:03:13 - Et talent !
01:03:15 - Là où vous avez raison, c'est que
01:03:17 nous on est
01:03:19 des fans du cinéma des années 70,
01:03:21 80 et 90.
01:03:23 J'ai l'impression qu'à l'époque, il y a pléthore
01:03:25 de réalisateurs très différents,
01:03:27 des scénaristes, des dialoguistes,
01:03:29 des scénarios en béton
01:03:31 armé, écrits
01:03:33 et puis une qualité de dialogue,
01:03:35 je pourrais en citer cinq ans. J'ai l'impression
01:03:37 que cette tradition-là du cinéma français,
01:03:39 on a tout donné aujourd'hui au réal,
01:03:41 réalisateur parfois, qui a tout pouvoir,
01:03:43 mais réalisateur, parfois tu peux être un bon metteur
01:03:45 en scène et rien savoir écrire,
01:03:47 et pas avoir de scénario. Et que
01:03:49 cette tradition du cinéma français,
01:03:51 elle est moins vivace qu'elle ne
01:03:53 l'était dans les années 60, 70,
01:03:55 80 à travers de nombreux
01:03:57 - Oui, le problème du cinéma
01:03:59 français, c'est que autant la nouvelle
01:04:01 vague était un coup
01:04:03 de turbo formidable,
01:04:05 autant elle a eu tort de détruire ce qui arrivait
01:04:07 précédemment. C'est-à-dire que l'idée
01:04:09 que ce que vous venez de dire,
01:04:11 que nécessairement le réalisateur
01:04:13 soit le seul auteur,
01:04:15 est absurde. Félini travaillait souvent
01:04:17 avec quatre, je dis bien,
01:04:19 quatre scénaristes,
01:04:21 etc.
01:04:23 Que celui qui a
01:04:25 tous les génies
01:04:27 d'interpréter, d'écrire et de réaliser,
01:04:29 ils sont assez rares.
01:04:31 Charlie Chaplin, Sacha Guitry,
01:04:33 probablement Guillaume Gallienne,
01:04:35 enfin un par génération.
01:04:37 Mais ça ne nous en fait pas beaucoup.
01:04:39 - Vous avez dit tout à l'heure que
01:04:41 l'une des exceptions
01:04:43 du cinéma français, c'était disons la participation
01:04:45 des télés dont Pascal a rappelé qu'elle était
01:04:47 je crois statutaire.
01:04:49 Qu'elle avait été voulue par le législateur.
01:04:51 Mais il y a quand même ce qu'on appelle
01:04:53 l'exception culturelle,
01:04:55 la merveilleuse exception culturelle,
01:04:57 c'est le financement public du cinéma français.
01:04:59 - Non, non, non.
01:05:01 Il n'y a aucun financement public du cinéma.
01:05:03 - Ah bah très bien.
01:05:05 - Non mais il y a des aides.
01:05:07 - C'est vous, spectateur,
01:05:09 qui payez une taxe spéciale additionnelle,
01:05:11 ce ne sont pas
01:05:13 l'équestre, l'Etat.
01:05:15 - Quand je vois Ronald...
01:05:17 - Ce n'est pas le contribuable.
01:05:19 - Non mais quand je vois le conseil régional de Ronald
01:05:21 donner 200 000 euros...
01:05:23 - Et le CNC ?
01:05:25 - Le CNC, il est financé par le spectateur.
01:05:27 Et par le téléspectateur.
01:05:29 Et éventuellement,
01:05:31 maintenant un peu, par les plateformes.
01:05:33 Et donc, cette taxe spéciale additionnelle
01:05:35 étant une taxe,
01:05:37 c'est l'Etat qui la gère.
01:05:39 Mais c'est une invention absolument formidable
01:05:41 dont profitent les films européens,
01:05:43 à l'origine uniquement les films français,
01:05:45 les salles françaises,
01:05:47 et qui est, assumons,
01:05:49 une taxe sur les films américains
01:05:51 qui contribue
01:05:53 au fait que dans les salles
01:05:55 comme dans les films,
01:05:57 les français sont poussés à investir
01:05:59 et ne peuvent pas s'acheter des films américains.
01:06:01 - Mais ça a aidé la qualité.
01:06:03 - Mais ça, je refuse cette idée que cet argent soit l'argent de Bercy.
01:06:05 - Non mais quand je vois le conseil régional...
01:06:07 - Sinon, ça veut dire que le cinéma,
01:06:09 il est taxé à 5,5%,
01:06:11 il est taxé à 16,5%.
01:06:13 Ce qui n'est pas du tout la même chose.
01:06:15 - Là, je suis allé au cinéma ce week-end, j'ai payé 17 euros la place.
01:06:17 - Non mais ça, c'est un autre sujet.
01:06:19 - Oui, mais je suis d'accord avec vous,
01:06:21 puisqu'on parle d'argent, c'est pas...
01:06:23 En revanche, quand je vois le conseil régional
01:06:25 d'Auvergne ou n'importe quoi
01:06:27 donner 200 000 euros, ça c'est de l'argent public.
01:06:29 - Ça c'est de l'argent public.
01:06:31 Disons-le, l'argent public doit représenter,
01:06:33 avec le crédit d'impôt,
01:06:35 les soifs ICA, etc.,
01:06:37 3% du financement du cinéma.
01:06:39 Alors que le CNC,
01:06:41 c'est l'argent du spectateur.
01:06:43 Dans vos 17 euros,
01:06:45 vous aviez 11,5%
01:06:47 qui vont permettre de réinvestir
01:06:49 dans les salles et dans les films.
01:06:51 - C'est à Paris, bien sûr, c'est toujours plus cher.
01:06:53 C'est à Beaugrenelle, effectivement,
01:06:55 c'est une belle salle, donc c'est plus cher.
01:06:57 - Faut prendre un pass.
01:06:59 - Comment ? - Il y a des passes qui existent.
01:07:01 - Non mais 37 euros, ça fait...
01:07:03 - Non, pardon, 17.
01:07:05 - Là, j'ai vu que l'argent,
01:07:07 ça rigole pas sur l'argent.
01:07:09 - Mais c'est pas sur l'argent !
01:07:11 - 93 francs la place !
01:07:13 - Il y a plus de sens
01:07:15 de faire cette conversion.
01:07:17 - Une place à 100 francs, vous vous souvenez ?
01:07:19 - La place, quand on allait à un prix
01:07:21 moyen du cinéma en France,
01:07:23 c'est de 7 euros.
01:07:25 - Moi, je paye plus cher.
01:07:27 - Vous payez plus cher, c'est votre choix.
01:07:29 - J'ai pas de carte, j'ai rien du tout.
01:07:31 Il y a deux ou trois choses que vous parlez.
01:07:33 Il y a des grands films, "Gaumont",
01:07:35 et on en parlera, bien sûr, et puis ce qu'il faut faire,
01:07:37 surtout là où vous avez raison, c'est qu'il faut prendre des risques.
01:07:39 Mais prendre des risques, évidemment, ça peut,
01:07:41 de temps en temps, vous pouvez boire la tasse,
01:07:43 vous pouvez boire le bouillon.
01:07:45 - Totalement.
01:07:47 - Le plus gros échec, par exemple, de "La Gaumont" ?
01:07:49 - J'aime pas parler des échecs, parce que, moi, ça me regarde.
01:07:51 Il a fallu allonger l'échec après,
01:07:53 c'est le cas de le dire, et pas l'échec.
01:07:55 Mais tous ceux qui ont participé
01:07:57 au film, j'ai découvert qu'ils aimaient pas tellement
01:07:59 que je parle des échecs de "Gaumont",
01:08:01 donc on va pas insister sur les échecs.
01:08:03 Le cinéma, il ne vit que de ses succès.
01:08:05 Si vous voulez, c'est exactement comme si vous adressiez...
01:08:09 Je sais pas, puisque la France est numéro 1 mondial du luxe,
01:08:13 vous dites à un créateur
01:08:15 "Quelles sont les robes qui ne se sont pas vendues ?
01:08:17 "Quelles sont les sacs qui ne se sont pas vendus ?"
01:08:19 Il va pas vous faire un long cours là-dessus.
01:08:21 En revanche, il faut faire ce cours-là aux équipes,
01:08:23 pour qu'elles comprennent ce qu'il ne faut pas faire.
01:08:25 Mais pas aux spectateurs potentiels.
01:08:27 - Et puis on se souvient tous de la première fois qu'on est allé au cinéma,
01:08:29 j'imagine, et vous, vous l'écrivez aussi.
01:08:31 "Nous n'avions rien à faire pour passer le temps.
01:08:33 "Quand ma grand-mère décida que nous irions au cinéma,
01:08:35 "je fus très ému.
01:08:37 "J'allais non seulement avoir la permission inattendue
01:08:39 "de me coucher tard,
01:08:41 "une nouvelle qui ravissait le jeune enfant que j'étais,
01:08:43 "mais en plus j'allais pénétrer
01:08:45 "dans l'une de ces salles obscures
01:08:47 "où se produit la magie,
01:08:49 "de nous rendim dans une salle voisine,
01:08:51 "on y projetait la belle et la belle, j'imagine, de Cocteau."
01:08:53 Et là, c'est un souvenir
01:08:55 Souvenez, par exemple, la première fois que vous êtes allé,
01:08:57 le premier film que vous avez vu.
01:08:59 - "Maron", je me souviens plus du film.
01:09:01 - Le premier film que vous avez vu.
01:09:03 - Ça devait être à Walt Disney.
01:09:05 - Vous ne vous souvenez pas ?
01:09:07 - Ça devait être "Les sorates d'Almasier" ou quelque chose comme ça.
01:09:09 - Moi je me souviens du premier film que j'ai vu,
01:09:11 je me souviens de la salle où je l'ai vu.
01:09:13 - C'était Tarzan.
01:09:15 - Regardez quand j'étais gauche au cinéma.
01:09:17 - Bien sûr, bien sûr, et vous ?
01:09:19 - Oui c'était Tarzan, je crois, début des années 2000.
01:09:21 - Tarzan, chez vous, avec Christophe Lambert ?
01:09:23 - Oui, oui.
01:09:25 - Tarzan est absolument américain.
01:09:27 - Même avec Christophe Lambert.
01:09:29 - Ah, à Disney aussi.
01:09:31 - À Disney.
01:09:33 - Il y avait encore des nains dans "Blanc-Blanc".
01:09:35 - Le reste, oui.
01:09:37 - Il y avait encore des nains.
01:09:39 - Ah non mais ça c'est drôle, elle a raison, parce que là, la cancel culture pour vous.
01:09:41 Quand je disais tout à l'heure,
01:09:43 j'ai l'impression qu'aujourd'hui, un film,
01:09:45 quand vous voyez, vous, un scénario,
01:09:47 faut qu'il coche les cases
01:09:49 et vous vous dites "ce film-là,
01:09:51 le sujet va plaire au Festival de Cannes,
01:09:53 va plaire aux critiques, pourquoi pas,
01:09:55 va plaire à un certain milieu culturel,
01:09:57 intellectuel, parce qu'il coche toutes les cases.
01:09:59 Est-ce que de temps en temps,
01:10:01 vous financez un film pour ces raisons-là ?
01:10:03 - Non.
01:10:05 Je pense que
01:10:07 vous aborder un sujet,
01:10:09 il faudrait, je sais qu'il y a
01:10:11 beaucoup de temps dans votre émission, mais il en faudrait encore plus.
01:10:13 Aujourd'hui,
01:10:15 je rentre dans le cinéma,
01:10:17 donc en 1974,
01:10:19 vous l'avez dit,
01:10:21 l'année précédente,
01:10:23 nous avons eu "Rabbi Jacob",
01:10:25 "Les Valseuses",
01:10:27 et je ne parle pas d'Emmanuel.
01:10:29 C'est trois films, on ne peut pas les faire.
01:10:31 On ne peut pas tourner "Rabbi Jacob"
01:10:33 aujourd'hui, avec le conflit.
01:10:35 Or,
01:10:37 "Rabbi Jacob" est sorti
01:10:39 après la guerre du Kipou.
01:10:41 D'ailleurs, il y a une victime,
01:10:43 la femme
01:10:45 de Georges Craven,
01:10:47 c'est les Césars, etc.,
01:10:49 qui, de façon...
01:10:51 personne ne peut y croire.
01:10:53 Une femme seule, qui était tout
01:10:55 sauf une terroriste, ne va pas détourner un avion.
01:10:57 Enfin, le fait est qu'elle,
01:10:59 elle a été abattue, et je pense que la
01:11:01 gendarmerie n'avait pas d'autre choix.
01:11:03 Mais aujourd'hui, ces trois films, on ne peut pas les tourner.
01:11:05 Et je pense que c'est un vrai problème.
01:11:07 Je pense que,
01:11:09 si vous voulez...
01:11:11 - Mais tous les blayer, on ne peut pas.
01:11:13 Tous les blayer, on ne peut pas les tourner.
01:11:15 On ne peut pas tourner "Beau père".
01:11:17 On ne peut pas tourner "Tenue de soirée".
01:11:19 - J'ai dit "Les valseuses", parce qu'il se trouve que c'était...
01:11:21 - En fait, on ne peut plus rien tourner, si vous me permettez.
01:11:23 - On ne peut pas les voir.
01:11:25 - Il y a beaucoup de films qu'on ne peut plus tourner.
01:11:27 Tous les films des années 70, 80, 90.
01:11:29 - Il y a beaucoup de films qu'on ne peut plus tourner.
01:11:31 Or, la culture en général,
01:11:33 ce ne sont pas des critères, je m'en excuse auprès de vous,
01:11:35 je constate quand même que vous êtes seul au milieu
01:11:37 de beaucoup d'hommes.
01:11:39 - Ça va, ne vous inquiétez pas.
01:11:41 Je ne suis pas pour la parité.
01:11:43 - Certaines femmes aiment beaucoup ça.
01:11:45 - La plupart, à mon avis.
01:11:47 - Dans tout ça, pour dire que la culture,
01:11:49 ce ne sont pas des critères administratifs.
01:11:51 - Ben non.
01:11:53 - Que certains se conduisent mal,
01:11:55 ils doivent être condamnés,
01:11:57 et je dirais qu'on parle beaucoup
01:11:59 de personnalité dans le cinéma aujourd'hui,
01:12:01 mais je crains que ce soit vrai partout.
01:12:03 Et ça, il faut absolument
01:12:05 t'y mettre fin.
01:12:07 Mais par ailleurs,
01:12:09 ce n'est pas parce que vous êtes seul
01:12:11 que vous avez des critères,
01:12:13 mais par ailleurs,
01:12:15 ce n'est pas parce qu'on coche des cases
01:12:17 que le public va être intéressé,
01:12:19 le public n'en peut plus des normes.
01:12:21 - Je ne parle pas du public,
01:12:23 je parle de Cannes,
01:12:25 et je parle de la critique
01:12:27 qui va encenser un film
01:12:29 uniquement pour des raisons idéologiques.
01:12:31 - La critique est libre.
01:12:33 De temps en temps,
01:12:35 quand elle déteste un film,
01:12:37 ce qui est son droit le plus strict,
01:12:39 on n'a pas besoin de la première page
01:12:41 quand on déteste.
01:12:43 On met la première page quand on adore,
01:12:45 je comprends.
01:12:47 Je n'ai jamais vu une première page
01:12:49 pour dire que cette voiture a une ligne affreuse.
01:12:51 Parce qu'on ne parle pas de la sécurité,
01:12:53 la sécurité est bonne.
01:12:55 - Il y avait eu un anti-Grand Prix
01:12:57 du jury du Festival de Cannes
01:12:59 pour un anti-Christ de Lars von Trier
01:13:01 qui avait été jugé misogyne il y a quelques années,
01:13:03 alors même que c'était selon moi un grand film.
01:13:05 - Il y avait eu une campagne
01:13:07 qui accueillait des Roms,
01:13:09 me semble-t-il,
01:13:11 je ne sais pas si c'est vous qui l'avez produit ou pas.
01:13:13 - Pas celui-là.
01:13:15 - Il y a quelques années,
01:13:17 et effectivement, il était attaqué sur le thème
01:13:19 "film de beaux, film raciste", etc.
01:13:21 La critique pose un regard
01:13:23 idéologique sur les films,
01:13:25 c'est tout ce que je voulais dire,
01:13:27 et je voulais savoir si au moment où vous signez,
01:13:29 ça a un impact pour vous.
01:13:31 - Nous ne signons pas, nous essayons de faire un film
01:13:33 qui d'abord nous plaît,
01:13:35 et pour donner envie
01:13:37 aux spectateurs potentiels
01:13:39 de le voir.
01:13:41 - C'est une bonne démarche.
01:13:43 - On n'est absolument pas avec l'idée
01:13:45 de savoir ce que vont penser les critiques
01:13:47 ou de ce que va penser
01:13:49 tel ou tel...
01:13:51 - C'est plutôt un cinéma grand public, populaire,
01:13:53 que vous voulez faire, par exemple,
01:13:55 quels sont les films dont vous êtes fier, cette année, en 2023 ?
01:13:57 - Aujourd'hui, je ne suis plus responsable
01:13:59 des films qui sont choisis.
01:14:01 Je le dis, j'ai passé la main,
01:14:03 et je m'en félicite.
01:14:05 Donc je parle plutôt des films du passé
01:14:07 que des films de l'année.
01:14:09 Les films de l'année,
01:14:11 d'abord parce que
01:14:13 il faut un peu de recul pour parler du cinéma
01:14:15 et des films. À un moment donné,
01:14:17 on voit que le public
01:14:19 s'est précipité pour voir un film,
01:14:21 et ce n'est pas parce que
01:14:23 Emmanuel a attiré beaucoup de spectateurs
01:14:25 que c'est pour moi le plus grand film du monde.
01:14:27 - Alors, je vais poser
01:14:29 la question différemment. Quel est le film dont vous êtes
01:14:31 le plus fier d'avoir accompagné ?
01:14:33 - Je pense donc Giovanni.
01:14:35 - Avec Toscan.
01:14:37 - Je pense donc Giovanni avec Toscan parce que
01:14:39 c'est un pari fou,
01:14:41 c'est un pari tout à fait réfléchi,
01:14:43 et puis sur lequel
01:14:45 je me suis trompé,
01:14:47 le fait qu'il soit rediffusé régulièrement
01:14:49 sur les chaînes du service public,
01:14:51 qui sont le plus tôt.
01:14:53 Et deuxièmement, je pensais,
01:14:55 étant donné que Mozart
01:14:57 est écouté dans le monde entier,
01:14:59 et qu'un film sur le premier opéra de Mozart,
01:15:01 me semble-t-il le premier,
01:15:03 je pense que c'est
01:15:05 le plus intéressant de tous,
01:15:07 le plus complexe,
01:15:09 eh bien, internationalement,
01:15:11 il serait reçu,
01:15:13 pas du tout comme peut être reçu
01:15:15 intouchable, il serait reçu
01:15:17 par tous les mélomanes.
01:15:19 Il n'a été bien reçu qu'en France.
01:15:21 Et quand nous avons pris après
01:15:23 l'opéra le plus populaire,
01:15:25 Carmen,
01:15:27 il y a eu deux fois plus de spectateurs
01:15:29 en France,
01:15:31 il n'y a toujours pas eu de spectateurs à l'étranger.
01:15:33 - Et puis les grandes réussites, évidemment,
01:15:35 auxquelles vous êtes associé, c'est Belmondo.
01:15:37 - Alors Belmondo, vous parliez tout à l'heure
01:15:39 de la critique.
01:15:41 J'espère que cette époque est révolue,
01:15:43 mais comment des critiques
01:15:45 font une critique d'un film en disant
01:15:47 "et l'As des As est fait
01:15:49 pour attirer le public".
01:15:51 Et à la réponse de Belmondo, je ne pense pas que Jacques Demy
01:15:53 ait fait un film pour ne pas attirer le public.
01:15:55 - Oui, alors vous faites référence, le jour de la sortie
01:15:57 de l'As des As, c'était sorti "Chambre en ville".
01:15:59 Et c'était, alors je ne sais pas si c'est en 1981
01:16:01 ou 1982, à l'époque,
01:16:03 il y avait eu une polémique folle entre
01:16:05 Jacques Demy, dont d'ailleurs
01:16:07 aujourd'hui on célèbre les 60 ans des parapluies de Cherbourg.
01:16:09 Je ne sais pas qui a produit
01:16:11 les parapluies de Cherbourg, si c'est vous ou pas.
01:16:13 Mais il y avait eu
01:16:15 donc cette querelle bien française
01:16:17 d'expliquer que les "Chambre en ville",
01:16:19 que personne ne revoit, hélas,
01:16:21 d'ailleurs, ce n'est pas le meilleur Demy, et c'est dommage.
01:16:23 Alors que l'As des As de Daniel Thompson
01:16:25 et Gérard Houry est un film qu'on peut
01:16:27 revoir régulièrement. - Et
01:16:29 alors là, par rapport, vous, vous citez le nom
01:16:31 des auteurs et du réalisateur,
01:16:33 Gérard Houry,
01:16:35 le nom de la file d'attente
01:16:37 sur les Champs-Elysées interroge
01:16:39 les spectateurs pour dire
01:16:41 "Et alors, vous allez voir un film de qui ?"
01:16:43 Ben on va voir un film de Belmondo, voyons !
01:16:45 C'est-à-dire
01:16:47 que
01:16:49 celui qui a fait tout le travail,
01:16:51 eh bien, il faut qu'il se mette
01:16:53 quand même derrière les vedettes.
01:16:55 S'ils ont fait appel à une vedette, d'ailleurs, c'est bien pour que la vedette
01:16:57 attire le spectateur. - Ce type de cinéma,
01:16:59 je pense, aujourd'hui, c'est plus difficile
01:17:01 parce que je ne suis pas sûr qu'une tête d'affiche
01:17:03 attire du monde, alors
01:17:05 qu'il y a 40 ans, vous mettiez sans doute Belmondo
01:17:07 sur une affiche et les gens venaient.
01:17:09 - On n'a plus Belmondo. - Il venait...
01:17:11 Attendez, le public... Il faut quand même
01:17:13 se faire à l'idée que le public est intelligent.
01:17:15 Il y a des films de Belmondo
01:17:17 qui ont attiré beaucoup de spectateurs,
01:17:19 je le dis également dans le livre,
01:17:21 c'est Belmondo qui l'a dit,
01:17:23 quand il fait Stavisky, il n'a pas beaucoup de spectateurs.
01:17:25 - Oui, c'est-à-dire que Dalla Rennes, c'était un peu plus le point.
01:17:27 - Non, mais le nom de Belmondo ne suffit pas.
01:17:29 Deuxièmement, je pense qu'aujourd'hui,
01:17:31 nous n'avons pas
01:17:33 l'équivalent de Dolon et de Belmondo.
01:17:35 - Bah oui. - Voilà.
01:17:37 - Et pourquoi ?
01:17:39 - Je pense à Société, pour partie.
01:17:41 Je pense que
01:17:43 ce dont je parle, c'est également vrai
01:17:45 des comédiens américains.
01:17:47 Vous n'avez pas l'équivalent
01:17:49 de Lee Stahler,
01:17:51 Marlene Monroe,
01:17:53 Gary Cooper, John Wayne.
01:17:55 Il y a des grands comédiens
01:17:57 en France et aux Etats-Unis.
01:17:59 Il n'y a pas de stars.
01:18:03 Je pense que tout est fait matin, midi et soir.
01:18:05 - Danny Boone n'est pas une star ?
01:18:07 Jean Dujardin, Danny Boone ne sont pas des stars ?
01:18:09 - Pas du tout au niveau... Ce sont des stars.
01:18:11 Mais pas du tout au niveau
01:18:15 des stars des années 60.
01:18:17 Pas du tout.
01:18:19 Et je pense d'ailleurs qu'ils sont dépassés,
01:18:21 ce qui était probablement moins vrai à l'époque,
01:18:23 par les stars du foot.
01:18:25 Mbappé est connu mondialement,
01:18:27 ce qui n'est pas le cas
01:18:29 même des comédiens américains.
01:18:31 - C'est Mac Boder qui a produit
01:18:33 "Les parapluies de Cherbourg", me dit
01:18:35 Jean Dallery, qui suit notre émission
01:18:37 chaque matin. "Somaya la Bidi" nous rappelle
01:18:39 les titres du jour.
01:18:43 - Sa mort avait endeuillé toute la police
01:18:45 à l'ouverture du procès du meurtre
01:18:47 d'Eric Masson à Avignon.
01:18:49 Fonctionnaire décédé sur un point de ville en 2021.
01:18:51 Un décès qui avait entraîné
01:18:53 d'importantes manifestations de policiers.
01:18:55 La veuve d'Alexei Navalny, attendue à Bruxelles,
01:18:59 Yulia Navalnaya, va être reçue
01:19:01 au Conseil des affaires étrangères de l'UE.
01:19:03 Un déplacement trois jours après la mort
01:19:05 de son époux, dont la cause n'a toujours pas été révélée.
01:19:07 Et puis, il a raflé la mise au BAFTA.
01:19:11 Oppenheimer a décroché pas moins de sept récompenses,
01:19:13 dont celle du meilleur réalisateur
01:19:15 pour Christopher Nolan.
01:19:17 Et à un mois des Oscars, le biopic
01:19:19 sur le père de la bombe atomique fait figure
01:19:21 de grand favour.
01:19:23 - Gérard Depardieu est à mes yeux le plus grand comédien
01:19:25 de sa génération. Je ne me place pas
01:19:27 sur un plan international qui n'a pas grand sens.
01:19:29 Chacun d'entre nous est le comédien
01:19:31 le premier et le reflet d'une culture, d'une population
01:19:33 et quelle que soit son universalité,
01:19:35 le fruit d'un terreau.
01:19:37 Gérard est d'abord et avant tout français.
01:19:39 Il n'avait et n'a aucun concurrent.
01:19:41 Gérard Depardieu, dont on a appris
01:19:43 que les valseuses ne seront plus diffusées
01:19:45 à la télévision française.
01:19:47 - Alors, il y a deux sujets.
01:19:49 Gérard Depardieu est accusé de viol.
01:19:51 Seule la justice peut l'établir.
01:19:53 Et je pense, tant que ce n'est pas établi,
01:19:55 la présomption d'innocence doit jouer.
01:19:57 Deuxièmement, il y a
01:20:01 un reportage que j'ai vu
01:20:03 tourné dans quel pays ?
01:20:05 La Corée du Nord.
01:20:07 C'est une condition, personne ne le sait.
01:20:09 Il va de soi que les propos de Gérard
01:20:11 sont inqualifiables.
01:20:13 Ce n'est pas parce qu'on a des propos
01:20:15 inqualifiables qu'on est un criminel.
01:20:17 Donc je pense qu'il faut être
01:20:19 très attentif au fait que s'il y a
01:20:21 viol, c'est un criminel
01:20:23 et il sera condamné
01:20:25 comme chacun
01:20:27 d'entre nous si ça lui arrivait
01:20:29 et que par ailleurs,
01:20:31 il y a des propos qui sont
01:20:33 scandaleux. Gérard est
01:20:35 un provocateur, je n'ai aucune idée
01:20:37 des conditions dans lesquelles ça a été tourné.
01:20:39 En tout cas, les propos sont
01:20:43 scènes et scandales.
01:20:45 - Est-ce qu'aujourd'hui, lorsqu'un tournage se met en place,
01:20:47 même si vous disiez tout à l'heure que
01:20:49 vous êtes moins à l'exécutif,
01:20:51 mais est-ce que la Gaumont, lorsqu'un tournage se met en place,
01:20:53 est-ce que des règles ont changé
01:20:55 dans le rapport entre comédien et comédienne ?
01:20:57 Entre
01:20:59 monde de la technique, réalisateur
01:21:01 et comédienne, est-ce que vous êtes vigilant ?
01:21:03 Est-ce que vous mettez en place
01:21:05 des procédures qui n'existaient pas, peut-être,
01:21:07 il y a cinq ans ? - Il n'y a aucun doute.
01:21:09 Il n'y a strictement aucun doute.
01:21:11 Disons que je pense qu'aujourd'hui,
01:21:13 les conditions de tournage
01:21:15 d'un film, alors,
01:21:17 ce n'est pas il y a cinq ans, c'est plutôt il y a vingt ans,
01:21:19 trente ans, et ne remontons
01:21:21 pas plus loin. Parce que là,
01:21:23 je ne suis pas sûr qu'il n'y aurait pas beaucoup de réalisateurs
01:21:25 qui ne seraient pas montrés du doigt.
01:21:27 Heureusement,
01:21:29 cela a changé. Il n'en demeure
01:21:31 pas moins qu'à un moment donné,
01:21:33 euh...
01:21:35 ...
01:21:37 un réalisateur a besoin que sa comédienne
01:21:39 pleure. Juste avant,
01:21:41 elle vient de rire parce que,
01:21:43 entre les deux scènes, les techniciens, etc.
01:21:45 Donc, il peut être
01:21:47 amené à être particulièrement
01:21:49 désagréable. Bon.
01:21:51 Euh...
01:21:53 Vos téléspectateurs ont probablement oublié
01:21:55 que Brigitte Bardot, sur le tournage
01:21:57 de La Vérité, a failli se suicider.
01:21:59 C'est ce que j'allais vous dire. Clouseau mettait ses acteurs,
01:22:01 paraît-il, dans un état...
01:22:03 Clouseau, Caillat, Bresson...
01:22:05 Bon. Ce que je veux dire,
01:22:07 c'est qu'on est dans
01:22:09 un rapport où, à un moment donné,
01:22:11 un homme ou une femme
01:22:13 veut obtenir de l'autre
01:22:15 quelque chose
01:22:17 qui peut-être ne s'est jamais fait.
01:22:19 Alors, si c'est une explosion
01:22:21 de joie, tout va très bien.
01:22:23 Si c'est une explosion de tristesse,
01:22:25 euh... Eh bien,
01:22:27 voilà. Je pense que...
01:22:29 euh...
01:22:31 le cinéma, nous ne changerons pas
01:22:33 le fait qu'à un moment donné,
01:22:35 il y a des rapports de pouvoir,
01:22:37 comme ils existent en un entraîneur sportif
01:22:39 et ses jeunes poulains,
01:22:41 et comme ça existe
01:22:43 malheureusement dans beaucoup de secteurs
01:22:45 qui conduisent souvent,
01:22:47 euh... Voilà. Ce qu'on appelle
01:22:49 la pression psychologique. Si on veut supprimer
01:22:51 la pression psychologique sur un tournage,
01:22:53 eh bien, il y a beaucoup de films qui ne se feront plus.
01:22:55 - Non mais ce que vous dites est absolument passionnant,
01:22:57 parce que vous le dites avec courage,
01:22:59 vous le dites avec courage.
01:23:01 Aujourd'hui, ces mots apparaissent comme du courage,
01:23:03 alors que c'est simplement, j'ai envie de dire, de bon sens.
01:23:05 On pourrait parler de Pialat également, qui avait des rapports particuliers
01:23:07 avec ses comédiens, mais c'était au service
01:23:09 manifestement de l'histoire qu'il voulait raconter.
01:23:11 Alors, il y a parfois un peu de tyrannisme,
01:23:13 peut-être.
01:23:15 - Oui, c'est désorgué. - J'ai peur
01:23:17 que vous ayez utilisé le bon mot,
01:23:19 mais Pialat, c'est très particulier, parce que
01:23:21 à part une exception qui en a parlé,
01:23:23 c'est Sophie Marceau, Pialat avait
01:23:25 très bon rapport avec ses comédiennes,
01:23:27 et des rapports épouvantables avec ses comédiens,
01:23:29 sauf chez "Ordre par lieu",
01:23:31 parce que celui-là, lui, tenait tête.
01:23:33 Mais,
01:23:35 ce sont les hommes qui sont victimes.
01:23:37 Les propos de Jean-Yann, que je cite
01:23:39 dans le livre,
01:23:41 Jean-Yann dit
01:23:43 "Je ne peux pas dire ces conneries."
01:23:45 Et...
01:23:47 J'utilise des mots qui sont nuancés.
01:23:49 - Bien sûr.
01:23:51 Je trouve que c'est passionnant,
01:23:53 et votre livre, de ce fait, est passionnant.
01:23:55 On pourrait rester encore plus longtemps à en parler,
01:23:57 parce que c'est un monde du cinéma
01:23:59 qui est moins présent aujourd'hui.
01:24:01 - Qui est différent.
01:24:03 - Qui a perdu en qualité.
01:24:05 Parce que quand on égrène
01:24:07 tous les réalisateurs de ces années-là,
01:24:09 aussi différents de
01:24:11 Corneau, de Granier, de Fer,
01:24:13 de Lelouch, de Sautet, de Truffaut,
01:24:15 de Rivet, de Raudemeyer,
01:24:17 mais je pourrais en citer, d'ailleurs, beaucoup d'hommes
01:24:19 qui étaient là, mais il y avait déjà
01:24:21 Nicole Garcia qui était là.
01:24:23 Mais ce qui est incroyable, c'est
01:24:25 combien l'offre
01:24:27 Houri,
01:24:29 Zidi, qui faisait des comédies
01:24:31 à l'époque, combien l'offre est, pour le coup,
01:24:33 plurielle, très très différente,
01:24:35 parfois très intello,
01:24:37 parfois très populaire,
01:24:39 et que ces films n'ont parfois pas pris une ride.
01:24:41 On a cité "La vérité de Clouseau", tout ça n'a pas
01:24:43 pris une ride. Et tous les films de Gabin,
01:24:45 parfois, n'ont pas pris une ride, alors que des films
01:24:47 de 10 ans sont irregardables.
01:24:49 Donc ça nous interroge, forcément.
01:24:51 - Ne soyez pas pessimiste,
01:24:53 le cinéma français
01:24:55 a sa place, le cinéma
01:24:57 a sa place, il faut simplement
01:24:59 effectivement que la salle garde une
01:25:01 exclusivité pour passer certaines
01:25:03 oeuvres, parce que si elle passe en même temps sur une plateforme,
01:25:05 il est évident que vous n'irez
01:25:07 pas dépenser 17 euros, ou même
01:25:09 7, pour voir un film que vous pouvez voir
01:25:11 à domicile sur votre écran.
01:25:13 Moi, je crois absolument à l'avenir
01:25:15 du cinéma, à l'avenir de la salle du cinéma,
01:25:17 car c'est un plaisir
01:25:19 collectif, et en plus,
01:25:21 c'est l'accès à la culture de ceux
01:25:23 qui n'en ont pas. - Bon, j'aurais pu
01:25:25 citer Claude Béry, bien sûr, qui a fait des films merveilleux,
01:25:27 dans des genres très différents,
01:25:29 comme "Je vous aime", comme "Jean de Florette",
01:25:31 comme "Ciao Pantin",
01:25:33 vraiment, il y a
01:25:35 un âge d'or
01:25:37 du cinéma français, et même
01:25:39 notre ami Philippe Labreau, qui a travaillé
01:25:41 ici, qui travaille ici, avec des films
01:25:43 comme "L'héritier", etc. Melville,
01:25:45 mais enfin, il y en a tellement !
01:25:47 - Mais il est évident que vous ne pouvez pas
01:25:49 citer les noms des réalisateurs du futur
01:25:51 que ni vous ni moi ne connaissons.
01:25:53 - J'ai bien compris. - Mais votre
01:25:55 successeur en parlera.
01:25:57 - Je suis d'accord.
01:25:59 Y aura-t-il un successeur ? On ne sait pas.
01:26:01 Nicolas Baillat était à la réalisation,
01:26:03 Ludovic Lieber et Alice Malet étaient avec nous,
01:26:05 Guillaume Marceau était au son, Marine Lanson
01:26:07 et Benoît Bouteille, merci. C'est vrai
01:26:09 qu'on est en retard, mais le cinéma,
01:26:11 c'est tellement passionnant de vous écouter, j'ai l'impression
01:26:13 qu'on pourrait vous écouter encore plus longuement,
01:26:15 Monsieur Nicolas Sédoux.
01:26:17 C'est chez Gallimard, en tout cas,
01:26:19 et achetez ce livre,
01:26:21 "50 ans, le cinéma, 50 ans de passion",
01:26:23 parce que c'est notre passion commune.
01:26:25 Jean-Marc Morandini, dans une seconde.
01:26:27 Merci à tous !
01:26:29 Merci.