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La députée Ensemble pour la République des Yvelines, Aurore Bergé,  était l’invitée de #LaGrandeInterview de Sonia Mabrouk dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.

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Transcription
00:00Bonjour Aurore Berger, et bienvenue à la grande interview sur CNews Europe 1.
00:04Vous êtes donc députée ensemble pour la République des Yvelines, de Paris à Rabat.
00:09C'est le ministre qui fait la une avec ses paroles, mais aussi ses actes.
00:13Bruno Rotaïo poursuit les expulsions.
00:16C'est le troisième vol groupé de clandestins qui a été organisé, cette fois vers l'Albanie.
00:2017 majeurs, mais également 24 mineurs sont concernés.
00:24Est-ce que c'est le retour, selon vous, des fameux vols charter de Nicolas Sarkozy et de Charles Pasqua, autrefois ?
00:30Ce qu'il faut, c'est tout simplement faire appliquer la loi.
00:32Et la loi, c'est qu'à partir du moment où il y a des gens qui sont en situation illégale sur le territoire de la République,
00:38ces personnes n'ont pas vocation à rester.
00:40C'est aussi la démonstration que la loi immigration a changé la donne.
00:43Le fait notamment de pouvoir expulser des personnes arrivées mineures en France,
00:47parce que vous le savez, quand elles étaient arrivées mineures,
00:50eh bien, il n'y avait pas la possibilité ensuite de les renvoyer dans leur pays d'origine si elles avaient commis des délits.
00:56Aujourd'hui, c'est possible et je crois que ça, c'était un changement assez considérable qui a été réalisé.
01:01Donc tant mieux, la loi est appliquée et je crois que c'est ça qu'il faut faire.
01:03Le ministre Martel, en tous les cas, son message de fermeté, il l'a fait au Maroc, il l'a fait avec une circulaire au préfet.
01:09Il affiche aussi sa détermination.
01:10Est-ce que pour vous, c'est la bonne personne au bon moment, au bon ministère ?
01:14On verra sur les résultats.
01:16Mais vous l'êtes vraiment ?
01:17Non, mais moi, je veux encore une fois des actes.
01:19Je suis comme les Français.
01:20Je pense qu'ils attendent des résultats.
01:21Vous venez d'en parler d'un acte ?
01:22Ils se moquent un peu de savoir qui est à quelle place.
01:25Ils veulent juste savoir que la République est respectée et que la loi est respectée.
01:29Si c'est le cas, tant mieux.
01:31Encore une fois, on a changé la loi pour que ce soit possible.
01:34On a obtenu des avancées au niveau européen avec le pacte asile-immigration.
01:38Et ça a rendu aussi possible d'avoir enfin des frontières sécurisées aux frontières de l'Union européenne.
01:43Malheureusement, d'ailleurs, le Rassemblement national s'est opposé de manière très virulente à ce pacte asile-immigration.
01:49Pour être objective, parce qu'il déplore la clé de répartition des migrants.
01:53Oui, mais ça ne changera absolument rien sur la manière avec laquelle les migrants arrivent ou n'arrivent pas en France.
01:59Il n'y aura pas plus de migrants en France du fait du pacte asile-immigration.
02:03Il y aura surtout la capacité de reconduire plus vite, d'expulser ceux qui n'ont pas vocation à rester sur le territoire européen.
02:10Parce que c'est aussi un enjeu européen et un enjeu international.
02:13D'où la visite d'État aussi du président de la République au Maroc.
02:16Vous allez juger donc le ministre de l'Intérieur sur les actes, par exemple.
02:20Sur ces actes, en tous les cas, il ne recule pas sur l'aide médicale d'État.
02:24Aurore Berger l'a continué à dire encore hier, lors d'un 20h, qu'il veut la transformer en aide médicale d'urgence.
02:29Sur cet acte-là, il a raison ?
02:31Le sujet, il n'est pas un changement sémantique d'aide médicale d'État, d'aide médicale d'urgence.
02:37Ce n'est pas que sémantique.
02:38Moi, s'il faut regarder le panier de soins, j'ai déjà dit dix fois que s'il fallait regarder le panier de soins,
02:42je n'avais pas de difficultés si jamais on considérait qu'il y avait des actes médicaux qui n'avaient pas vocation à être dans ce panier de soins.
02:47En revanche, ce que je dis, c'est qu'une suppression sèche de l'AME ou une restriction trop forte de l'AME,
02:53à la fin, ça coûterait plus cher aux Français.
02:55Pourquoi ?
02:55Parce que ce sont des personnes qui, tout simplement, iront à l'hôpital public.
02:58Et à l'hôpital public, on ne vous demande ni votre carte nationale d'identité, ni votre carte vitale.
03:03On vous soigne.
03:04Donc, si à la fin, c'est affiché quelque chose, mais que ça coûte plus cher aux Français
03:08et que ça ne change rien sur les conditions d'accès à l'immigration en France, non.
03:14Moi, je ne veux pas de l'affichage.
03:15Est-ce qu'une aide médicale d'État qui deviendrait une aide d'urgence,
03:18un peu comme ce qui se passe dans d'autres pays européens avec un panier resserré aujourd'hui, vous dites oui ?
03:22Ça dépend ce qu'il y a comme soins.
03:23Je ne peux pas vous répondre oui comme ça.
03:25Je veux savoir concrètement quels seraient...
03:28Vous n'allez pas avoir trois points de soins.
03:29Non, mais si, en fait.
03:30Quand vous regardez le panier de soins, c'est ça que vous regardez.
03:32Vous dites OK, est-ce que là, on va beaucoup plus loin ?
03:35Est-ce qu'on est beaucoup mieux disant que d'autres pays ?
03:37Est-ce que c'est légitime de l'être ou pas ?
03:39Donc, encore une fois, il y a un objectif qui est un objectif d'accueil.
03:43Mais cet objectif d'accueil, il doit se combiner avec un objectif de fermeté
03:47et d'application des règles qui sont les règles de la République.
03:50Pour Emmanuel Macron, la présence de Yacine Belatar n'est pas un sujet de débat.
03:54Aurore Berger, c'est anecdotique a-t-il dit.
03:56Pensez-vous vous-même que ce soit anecdotique d'avoir dans sa délégation
04:00quelqu'un qui a été condamné pour menace de mort ?
04:03Est-ce anecdotique de fréquenter, quand vous êtes président de la République,
04:06quelqu'un qui a déclaré « je ne suis pas Charlie, je ne suis pas Nice » ?
04:09Est-ce que ça relève de l'anecdote d'avoir été proche du CCIF
04:12qui a été dissous par l'ancien ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin ?
04:15Moi, ce que je regrette, c'est de devoir en parler ce matin.
04:17Pas pour me poser la question, parce que je comprends qu'elle soit légitime,
04:20mais parce que c'est un sinistre personnage qui a menacé aussi,
04:24d'ailleurs, des personnes qui, elles, sont exemplaires dans la République.
04:27Je pense à Sophia Aram, je pense à quelqu'un qui a été extrêmement important
04:30dans le combat pour la laïcité, qui est Laurent Bouvet,
04:32qui n'est plus là aujourd'hui et qui avait subi ses attaques.
04:35J'avoue que je ne sais pas quelle est la raison de sa présence.
04:37Elle vous choque ?
04:39En tout cas, ce qui est anecdotique, c'est ce personnage.
04:42Ce qui est anecdotique, c'est ce personnage.
04:44C'est un sinistre personnage.
04:45Il y avait dans cette délégation des personnalités qui font honneur à la France,
04:49qui font honneur aux relations entre la France et le Maroc.
04:51Je pense à Leïla Slimani, qui était présente, par exemple.
04:53Je préfère parler d'elle ce matin, je préfère parler de ceux qui font honneur.
04:57Je préfère parler de ceux qui font honneur à notre pays, à nos relations,
05:00plutôt qu'à ceux qui sont présents.
05:01Est-ce que sa présence vous choque auprès du président de la République ?
05:03Je ne sais pas s'il était auprès du président de la République,
05:05s'il n'était pas dans la délégation officielle.
05:06Madame Berger, il était dans sa délégation.
05:07Vous savez bien qu'il l'a consultée.
05:09En tout cas, les conseillers du président l'ont consultée quelques jours
05:11avant la fameuse marche contre l'antisémitisme.
05:14Donc, est-ce qu'une telle présence vous choque ?
05:15En tout cas, j'estime que cette personne ne devrait avoir aucune influence
05:18dans la vie politique française et dans notre République,
05:21parce qu'encore une fois, vous avez rappelé, malheureusement, c'est fait d'armes.
05:24Le voyage, par contre, du président de la République au Maroc,
05:26il est extrêmement important pour nos relations avec le Maroc,
05:29sur la question de l'immigration, sur les questions des relations économiques,
05:32des relations culturelles aussi que nous avons avec nos deux pays.
05:35Et encore une fois, heureusement, j'espère qu'on ne va pas retenir que cela.
05:38Le Rassemblement national présente ce jeudi 7 textes
05:40à l'occasion de sa niche parlementaire, Aurore Berger.
05:43Alors, retour des peines planchers,
05:45facilitation des expulsions d'étrangers représentant une menace grave
05:49et abrogation de la réforme des retraites.
05:51Mais voilà, eh bien, cela a été tricoté en commission.
05:54Et puis, c'est son pouvoir.
05:56La présidente de l'Assemblée nationale, Yael Brown-Pivet,
05:58a retoqué les deux amendements les plus importants en vertu de l'article 40.
06:02Le RN crie au scandale démocratique. Il a tort ?
06:06Il n'y a pas de scandale démocratique à partir du moment où il y a un vote.
06:09Il y a eu un vote en commission qui a dit qu'il n'y avait pas une majorité
06:12pour abroger la réforme des retraites.
06:14Et après, la présidente de l'Assemblée nationale, elle a exercé sa responsabilité.
06:18On lui aurait plutôt reproché de ne pas le faire. Pourquoi ?
06:20Parce qu'abroger la réforme des retraites, ça coûte très cher.
06:23Ça coûte plus de 3 milliards d'euros dès cette année si on le ferait.
06:26C'est complètement fou dans un tel contexte.
06:28Et c'est un mensonge, en fait.
06:29Faire croire aux Français le RN, comme la France insoumise,
06:32parce qu'ils se rejoignent dans ce combat-là,
06:34qu'en fait, on peut vivre plus longtemps en travaillant moins longtemps,
06:37que ce soit de manière hebdomadaire, que ce soit tout au long de la vie,
06:41c'est un mensonge.
06:42Ou alors, ça veut dire qu'on aura des conditions de vie dégradées,
06:45qu'on mettra en péril les retraites des Français qui sont aujourd'hui à la retraite
06:48et ceux qui y seront demain.
06:50Donc, moi, j'aimerais surtout que le RN sorte de l'ambiguïté sur la question du travail.
06:53Parce qu'ils ne peuvent pas, matin, midi et soir, dire qu'ils sont le parti du travail,
06:57mais voter contre la réforme de l'assurance-chômage,
06:59vouloir abroger la réforme des retraites.
07:01Est-ce que c'est vraiment ça que les Français veulent ?
07:03Est-ce qu'ils veulent de la responsabilité au pouvoir ?
07:05Ou est-ce qu'ils veulent de l'irresponsabilité au pouvoir ?
07:07Les Français, vous savez ce qu'ils ont voulu par rapport à la réforme des retraites.
07:10Ah, mais écoutez, les enquêtes sont en train d'évoluer, sont en train de changer.
07:13Donc, vous savez, la vérité d'hier,
07:14elle n'est pas forcément la vérité d'aujourd'hui dans l'opinion publique.
07:17Ce que je sais, c'est que c'était courageux de mener cette réforme
07:20et que c'était une nécessité pour nos finances publiques
07:22et une nécessité pour garantir la retraite de ceux qui, aujourd'hui, nous écoutent
07:27et qui touchent chaque mois leurs pensions de retraite
07:29et qui les ont vues d'ailleurs être revalorisées
07:31pour les petites pensions de retraite dès le 1er octobre.
07:33Et pourquoi ne pas assumer un débat ?
07:35Ah, mais il y aura un débat.
07:36Il y aura un débat.
07:36Mais vous savez, à l'Assemblée nationale,
07:38il y a toujours d'abord ce qu'on appelle un débat en commission.
07:40Donc, on ne va pas dire en commission, on est d'accord,
07:42pour ensuite dire une semaine après,
07:43finalement, on est contre parce que c'est dans les mystiques de l'Assemblée nationale.
07:46On est cohérent.
07:47On a porté la réforme des retraites.
07:49Donc, évidemment, on s'oppose à son abrogation.
07:51Mais dans cette niche, il y a aussi d'autres mesures
07:53comme le retour, par exemple, des peines planchers.
07:55Disposition pénale, je le rappelle, supprimée par François Hollande.
07:58C'était en 2014.
08:00Est-ce que ça pourrait passer ?
08:01Est-ce que vous pourriez dire oui, OK, pour le retour des peines planchers ?
08:04On connaît, par exemple, la position de Bruno Retailleau,
08:06qui est évidemment favorable, contrairement à celle d'Idie Migaud.
08:10Alors, député socialiste, il avait voté contre.
08:12Moi, le seul sujet, encore une fois, c'est les mêmes choses
08:14que les questions que vous me posiez sur Bruno Retailleau.
08:16C'est une question d'efficacité.
08:17Intellectuellement, la peine plancher, ça ne me choque pas.
08:19C'est même assez confortable de se dire qu'en fonction d'un délit
08:22que vous pourriez commettre, en fonction d'un crime,
08:24malheureusement, que vous pourriez commettre,
08:26il y aurait une peine minimale qui serait appliquée.
08:28Le problème, c'est que dans les faits,
08:30ce n'est pas ça qui s'est passé quand les peines planchers ont existé.
08:32Pardonnez-moi, elles n'ont surtout pas été suivies par certains magistrats
08:35quand elles ont été votées.
08:36On a vu des quantums de peines, c'est-à-dire le nombre de mois
08:40ou d'années en incarcération, qui étaient moins élevés.
08:43Ce qu'il faut, c'est l'exécution des peines.
08:45Ce qu'il faut, c'est arrêter ce système où quand vous avez la personne
08:49qui a sauvagement assassiné la petite Philippine,
08:51qui est sortie deux ans avant.
08:53Didier Ligo vous dit qu'il n'y a pas de problème
08:55d'exécution des peines aujourd'hui en France.
08:57Moi, je dis qu'à partir du moment où vous avez des hommes,
09:00parce que ce sont souvent des hommes qui ont été relâchés,
09:02qui ont commis des violences sexuelles, parfois sur des enfants ou sur des femmes,
09:06qui ont commis des crimes et qui sont relâchés avant la fin,
09:10avant la fin de la peine qui a été prononcée.
09:12Là, je ne parle même pas est-ce que la peine était trop légère ou trop sévère,
09:16mais avant la fin de la peine prononcée.
09:18Alors, ça veut bien dire qu'il y a un sujet.
09:20On a mis fin aux remises de peines automatiques.
09:22C'était quand même un scandale absolu.
09:23C'est-à-dire qu'en fonction du temps que vous passiez en prison,
09:26vous aviez le droit à une petite réduction de peine.
09:28Personne ne peut comprendre ça.
09:29Ça, on y a mis fin avec Éric Dupond-Moretti.
09:31Ce qu'il faut, c'est garantir cette exécution des peines.
09:34Pour les peines planchées, vous dites oui,
09:35mais le gouvernement continue de chercher de l'argent partout,
09:38dans toutes les poches horrores aubergées.
09:40On parle désormais d'un deuxième jour férié.
09:41Travaillez un peu sur le modèle du lundi de Pentecôte, de solidarité.
09:45Est-ce que vous y êtes favorable ?
09:47Moi, je pense que ce n'est pas faire les poches des Français
09:49et ce n'est pas chercher de l'argent partout.
09:50C'est de se dire à un moment...
09:52Comment vous le présentez alors ?
09:53C'est de se dire qu'encore une fois, on a un problème majeur de dépenses publiques.
09:56Et c'est sûr que c'est toujours plus confortable de vouloir augmenter les impôts.
09:59Peut-être de gestion des fonds et des comptes ?
10:00Les deux, sans doute les deux,
10:01parce qu'on a été habitués à beaucoup de dépenses publiques.
10:03Est-ce que la dépense publique a augmenté de manière considérable
10:06nos services publics ? Pas forcément.
10:08Non, je pense qu'il y a d'autres mesures, à mon avis, à prendre avant.
10:11Notamment celles qu'on propose sur la question des fonctionnaires.
10:14Est-ce que c'est légitime de se dire que les salariés qui travaillent dans le privé
10:18ont des règles qui sont plus sévères que ceux qui travaillent dans le public ?
10:22Est-ce que c'est légitime ?
10:24Par exemple, sur les fonctionnaires dans la territoriale.
10:26Aujourd'hui, en moyenne, c'est 30 jours d'arrêt maladie
10:29pour celles et ceux qui travaillent dans les collectivités territoriales.
10:32C'est presque deux fois plus que dans le privé.
10:35On n'est pas deux fois plus malades.
10:36Donc, est-ce qu'il y a des sujets de santé au travail,
10:38de bien-être au travail, de sens du travail ?
10:40Ça, c'est une certitude.
10:42Mais à un moment, il y a un sujet d'équité qui doit pouvoir exister.
10:45Je résume.
10:46Vous n'êtes pas favorable à ce deuxième jour férié de travailler.
10:48Mais évidemment, sur les jours de carence, vous dites, étudions ça.
10:52Mais soyons clairs, ça veut dire demain,
10:55policiers, secrétaires de mairie, infirmiers
10:58seront moins bien indemnisés quand ils seront malades.
11:00Ça veut dire qu'ils seront indemnisés de la même manière
11:03que les salariés du privé.
11:06Est-ce qu'il faut travailler sur la question des mutuels ?
11:08Parce que c'est souvent le cas pour les salariés du privé,
11:10où les mutuels prennent en charge des jours de carence.
11:12Mais moi, je ne sais pas expliquer à un éboueur
11:15qui travaille dans une entreprise privée
11:16qu'en fait, lui, il a un jour de carence jusqu'à trois jours de carence,
11:20mais que quelqu'un qui travaille dans d'autres métiers
11:23parce qu'il est fonctionnaire, lui, n'en a qu'un.
11:25Ça, c'est quelque chose d'injuste.
11:27Et je pense que cette injustice,
11:28qui est très puissamment ressentie par les Français,
11:31à la fin, ça conduit à se désintéresser de la vie politique
11:33en disant qu'on ne prend pas des mesures efficaces et justes.
11:35Il va y avoir des grèves.
11:37Il n'y a pas besoin de boule de cristal pour le deviner.
11:40Est-ce que vous pensez que le gouvernement va tenir, doit tenir ?
11:43J'ose l'espérer.
11:44C'est un gouvernement qui existe depuis quelques semaines.
11:46Mais qui est fragile.
11:48Sans doute, parce qu'on est dans une configuration politique
11:50qui est profondément fragile.
11:52Enfin, si on renonce à chaque grève,
11:53vous voyez bien que dans ce pays, on ne ferait sans doute
11:55peut-être pas grand-chose.
11:55Hier, par exemple.
11:56Donc, il y a la nécessité de tenir.
11:58Pourquoi ?
11:58Parce que ce sujet de finances publiques est majeur.
12:01Hier, nous, on a fait supprimer une disposition du gouvernement
12:04qui visait à revenir sur les allègements de charges.
12:06Parce que moi, je crois que ce qu'on a fait depuis sept ans
12:09sur l'attractivité par le travail, sur la revalorisation du travail,
12:12eh bien, ne doit pas être mis à mal par le coût du travail
12:16qui serait augmenté dans notre pays.
12:17Vous avez raison de rappeler cela pendant sept ans.
12:19Mais les Français qui nous écoutent et nous regardent ce matin
12:22se demandent aussi, vous avez fait partie d'un gouvernement
12:24dont le ministre de l'Économie,
12:26on va vous dire la vérité dans quelques jours et semaines
12:29sur ce dérapage incroyable.
12:31Comme si, donc, il y a eu un mensonge.
12:32Non, déjà, il n'y a pas eu de mensonge.
12:34Une omission ?
12:34Non, il n'y a ni omission, ni mensonge.
12:37Un amateurisme ?
12:38Il y a encore une fois, à la fois des situations exceptionnelles
12:40qui ont appelé à des mesures exceptionnelles,
12:42notamment pendant la crise Covid.
12:43Et à ce moment-là, il n'y a pas un parti politique qui nous disait stop.
12:46Au contraire, on nous disait toujours plus, toujours plus,
12:49toujours plus de dépenses publiques.
12:50Les mêmes qui, aujourd'hui, aimeraient nous mettre un peu
12:52sur le banc des accusés.
12:53Donc, il faut une totale transparence.
12:55Et je pense que cette totale transparence,
12:57elle démontrera justement l'action qui a été la nôtre
12:59pour protéger les Français.
13:00Dans l'actualité, Aurore Berger, je voudrais vous faire réagir
13:03à cette tag antisémite qui a été découverte
13:06dans un immeuble du 11e arrondissement.
13:08Ça concerne, semble-t-il, une personne en particulier française juive.
13:12Sur sa porte, sur son palier, il est écrit « mort aux Juifs ».
13:15Et ça se passe dans le même immeuble
13:18où a été tuée Mireille Knoll en 2018.
13:22La lutte contre l'antisémitisme, aujourd'hui, au-delà des actes,
13:24qu'est-ce qu'on peut dire quand on voit cela ?
13:26J'avoue que les mots manquent, en fait.
13:28Les mots manquent quand on voit qu'on a quelqu'un
13:30qui est pris pour cible parce qu'elle est juive,
13:32parce qu'elle est française, de confession juive,
13:34et qu'on vient la harceler jusqu'à son domicile,
13:37dans son ascenseur, pourquoi ?
13:39Pour qu'elle s'en aille ? Pour qu'elle parte ?
13:41Et c'est là où il faut qu'on soit intraitable et implacable.
13:43C'est-à-dire que toute la République doit se dresser
13:46pour refuser que cette haine antisémite puisse prospérer
13:49et qu'on trouve une seule once de légitimité à ses actes.
13:52Est-ce qu'on peut être intraitable en ayant une position
13:54aussi ambiguë que celle du président de la République
13:57à l'égard d'Israël ?
13:58Je crois qu'il y a une position qui est très claire depuis le début.
14:011. Libération inconditionnelle des otages.
14:03Très claire du président de la République ?
14:04Libération inconditionnelle des otages.
14:05On n'a jamais mis la moindre conditionnalité
14:08au fait des otages pour cette coalition anti-Hamas
14:10pour arriver aujourd'hui à mettre en cause la défense d'Israël.
14:15La position qui est celle de la France, c'est quoi ?
14:17Personne ne doit remettre en cause la légitimité d'Israël à exister.
14:20Personne ne doit remettre en cause la légitimité d'Israël à se défendre.
14:23Personne ne doit oublier que ceux qui ont attaqué Israël,
14:26c'est un groupe terroriste, le Hamas,
14:28et que ce que nous vivons, malheureusement, depuis le 7 octobre,
14:32a comme point de départ les pires attentats terroristes qu'Israël a connu.
14:35Là, c'est votre position, ce n'est pas celle d'Emmanuel Macron.
14:38Mais c'est la position de la France, on a toujours rappelé...
14:39Est-ce que c'est celle du président de la République ?
14:40Ah oui, je le crois profondément.
14:41Vous avez entendu ces dernières déclarations ?
14:43Oui, évidemment que je les ai entendues.
14:44Vous pensez qu'elle colle à cet aujourd'hui ?
14:45Je crois qu'il a toujours rappelé quel était le point de départ.
14:48Et qu'à la fin, si on veut vraiment garantir à la fois la paix dans cette zone
14:53et qu'on veut garantir aussi un cessez-le-feu,
14:56parce qu'on a un sujet humanitaire à Gaza,
14:58la première chose, c'est la libération des otages,
15:00dont deux qui sont de nos compatriotes.
15:02Il faut le rappeler.
15:03Je voudrais terminer très rapidement par un autre sujet,
15:05mais je sais qu'il est important.
15:06Vous êtes souvent exprimé dans ce domaine-là,
15:09la condamnation de Nicolas Bodeaus, réalisateur, acteur,
15:12qui a suscité de très nombreuses réactions.
15:13Il est cop de six mois sous brasse électronique
15:15et six mois avec sursis pour des agressions sexuelles sur deux femmes.
15:20Pour Ségolène Royal, Nicolas Bodeaus, c'est un prédateur sexuel.
15:23Pour Sandrine Rousseau, il a été condamné.
15:25Et elle ajoute sur X le bisou qui cache les faits.
15:29Elle fait référence à son avocate qui avait parlé d'un simple bisou dans le cou.
15:33Comment vous réagissez ?
15:34Je crois qu'il faut toujours dire sur ces questions-là
15:36que la seule vérité qui doit pouvoir exister, c'est la vérité judiciaire.
15:40On appelle systématiquement les victimes à aller porter plainte,
15:44ce qui est une preuve de courage de s'exposer d'aller porter plainte.
15:47On ne gagne rien à aller porter plainte,
15:49si ce n'est sans doute se sauver soi-même de la situation qu'on a vécue.
15:53Et moi, ce qui m'a beaucoup marquée par rapport à la décision et au commentaire,
15:56c'est ceux qui ont essayé de minimiser, comme si tout cela n'était pas bien grave.
16:00Et si demain, ça arrive à votre fille que quelqu'un,
16:03parce qu'il se sent tout puissant, lui met la main sur le sexe.
16:06Désolée, mais c'est ce qui s'est passé.
16:07La force à l'embrasser...
16:09Est-ce qu'il y a une hiérarchie à faire entre ceux qui, parfois,
16:11sont condamnés de manière légère à des délits extrêmement graves et ce fait-là ?
16:16Mais je crois juste que la justice est passée
16:18et que la justice a reconnu qu'encore une fois...
16:20En un exemple ?
16:21Non, je crois qu'il ne faut pas...
16:22D'exemple, la justice, elle n'a pas à délivrer des exemples.
16:25La justice, elle a passé et a considéré les faits.
16:28Et les faits, c'est tout simplement que les agressions sexuelles dans notre pays
16:32doivent être condamnées et que le message qui doit être envoyé,
16:35c'est qu'encore une fois, aucun homme, quel qu'il soit,
16:38n'a autorisation pour violenter une femme,
16:41pour agresser sexuellement une femme.
16:43Pas même combat ?
16:44Non, pas même combat.
16:45Quand je vois notamment ce qui s'est passé, par exemple, avec Julien Bayou,
16:48là aussi, je dis que la seule vérité qui doit exister,
16:51c'est une vérité judiciaire.
16:52Et que ce n'est pas parce que c'est votre adversaire politique interne
16:55que vous pouvez venir sur un plateau télé pour essayer de le mettre à mort.
16:58Parce que ça aussi, c'est une dérive et que ce genre de dérives,
17:01elles font mal, en général, à mon avis,
17:04à la capacité des femmes à oser porter plainte,
17:06mais surtout à la capacité de la société à les entendre.
17:09Merci, Aurore Bergé.
17:10C'était votre grande interview sur CNews Europe.

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