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Frédéric Péchenard, ancien directeur général de la police nationale et élu Les Républicains au conseil de Paris, était l’invité de #LaGrandeInterview de Sonia Mabrouk [ Romain Desarbres ] dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.

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Transcription
00:00 Place donc à la grande interview sur CNews et Europe 1. Bonjour à vous Frédéric Pechnard.
00:05 Bonjour Sénéna Marouk.
00:06 Et bienvenue, vous avez été directeur général de la police nationale, vous êtes en charge de la sécurité en tant que vice-président LR de la région Île-de-France.
00:14 Le président Emmanuel Macron est donc arrivé tout à l'heure à Tel Aviv.
00:18 Il y a beaucoup d'attentes Frédéric Pechnard autour de ce voyage, notamment de la part bien sûr des familles d'otages, de disparus français.
00:25 À quelles conditions, vous pourriez dire, on pourra dire après son déplacement, que ça a été un voyage utile pour la France ?
00:32 C'est toutes les difficultés. Je crois d'abord qu'il fallait qu'il aille en Israël.
00:37 Le président des États-Unis...
00:39 Il était temps, diriez-vous ?
00:41 C'est un peu le dernier qui est arrivé. Mais enfin, le président des États-Unis est allé, la première ministre italienne, le chancelier allemand, le premier ministre anglais.
00:50 Donc c'était assez logique que le président de la République française puisse se déplacer.
00:53 Rappelons tout de même que nous avons eu 30 Français qui ont été assassinés par le Hamas et qu'il y a 7 Français qui sont portés disparus,
01:00 dont tout porte à croire qu'ils sont aujourd'hui les otages du Hamas.
01:04 Donc oui, il fallait y aller. Après, pour quels résultats ? On verra après.
01:10 En tout cas, ce que l'on sait déjà par l'équipe de l'Élysée, c'est qu'Emmanuel Macron, il n'y a pas de doute, va apporter un soutien plein, entier à Israël,
01:19 tout en évoquant, Frédéric Péchenard, la relance d'un processus de paix et éventuellement aussi l'idée, comme l'a dit hier Elisabeth Borne, d'une trêve ou d'une pause humanitaire.
01:28 Est-ce que c'est possible en ce moment ?
01:30 En ce moment même, ça me paraît relativement difficile.
01:33 Le président va rencontrer en dehors, bien sûr, des autorités israéliennes, d'après ce que j'ai pu lire, des autorités égyptiennes, jordaniennes, ce qui était absolument nécessaire.
01:42 On ne pourra rien faire dans la région sans, par exemple, l'aide de l'Égypte.
01:45 On voit bien que les frontières de la bande de Gaza, c'est ou Israël ou l'Égypte.
01:50 Donc si on veut faire sortir des gens de la bande de Gaza, c'est par la frontière égyptienne.
01:54 Et si on veut faire rentrer de l'aide humanitaire, c'est par la frontière égyptienne.
01:57 Donc c'est une nécessité de parler à tout le monde.
02:00 Maintenant, est-ce que c'est le bon moment pour commencer à parler de paix ?
02:04 On voit bien que le Hamas a finalement parfaitement réussi son coup et a placé Israël dans une position qui est impossible.
02:10 Il y a eu une attaque extrêmement brutale et massive de la part du Hamas.
02:15 On a eu plus de Juifs tués que jamais depuis la Deuxième Guerre mondiale.
02:21 Donc Israël est obligé de riposter. C'est une obligation pour la survie d'Israël.
02:26 C'est à peu près ce que vous dites. Sans réserve, hier, justement, à l'Assemblée, dans votre parti LR, Michel Tabarro apporte un soutien inconditionnel à Israël.
02:34 Est-ce que vous reprenez ces mêmes mots ?
02:35 Oui, absolument. Le parti LR soutient de manière inconditionnelle Israël.
02:40 Israël est une démocratie. Israël est un peuple qui est l'ami de la France depuis toujours.
02:45 Et Israël a subi une attaque extrêmement grave, violente, monstrueuse.
02:51 Il est normal que nous soyons aux côtés d'Israël.
02:53 Imaginons tout à l'heure, dans quelques instants, Emmanuel Macron,
02:56 aux côtés soit du président israélien ou du Premier ministre israélien Netanyahou, qui appelle à un cessez-le-feu.
03:01 Qu'est-ce que vous vous dites, Frédéric Péchenard ?
03:03 Est-ce qu'on peut appeler à un cessez-le-feu ? Avec qui ? Avec le Hamas ?
03:06 C'est vrai qu'on ne peut pas être contre l'idée ni d'un cessez-le-feu, ni d'une paix.
03:11 Ce qui se passe aujourd'hui en Israël est naturellement affreux.
03:16 Et moi, je ne fais pas de hiérarchie entre les victimes civiles, de part et d'autre.
03:21 La différence, c'est que le Hamas a volontairement attaqué des civils, ce qui n'est pas le cas de l'armée israélienne.
03:28 Mais est-ce qu'on va être entendu, Frédéric Péchenard ? Parce que là, nous parlons de la position de la France.
03:33 Est-ce qu'elle a encore, selon vous, un poids, une influence ?
03:36 Est-ce que la France, quand elle parle, elle est écoutée dans cette région ?
03:39 Puisque là, la crainte, rappelons-le, c'est la crainte d'un embrasement, d'une contagion.
03:43 Oui, bien sûr. Bien sûr, en dehors de ce qui se passe aujourd'hui à l'intérieur d'Israël, quelle est la position des Iraniens ?
03:49 C'est quelque chose qui inquiète énormément les Israéliens.
03:52 Quelle est la position des pays qui sont autour ? Quelle est la position de la Russie, des États-Unis ?
03:56 Bien sûr, c'est inquiétant. Alors, quel est notre poids ?
03:58 Aujourd'hui, on a un petit peu l'impression que sur la scène politique internationale et même européenne,
04:03 la France a quand même perdu de son aura. C'est incontestable.
04:07 Maintenant, j'ose espérer que la voix de la France compte toujours.
04:10 La voix ou les voix de la classe politique française, on les a entendues hier à l'Assemblée, je vous parlais des LR.
04:15 Il y a aussi ce qu'a dit Mathilde Panot, qui représente les députés de la France Insoumise.
04:20 Il refuse toujours de qualifier le Hamas d'organisation terroriste.
04:24 De quoi, selon vous, est-ce qu'il est en train de se passer le révélateur et le symptôme dans notre pays ?
04:29 C'est le révélateur d'abord que la NUPES, ça ne peut pas marcher,
04:32 que l'alliance entre la gauche et l'extrême gauche, ça ne peut pas marcher.
04:35 On l'a vu déjà depuis un petit moment et là, c'est caractéristique.
04:39 On a une frange de la gauche qui, évidemment, qualifie le Hamas de groupe terroriste.
04:44 Qu'est-ce que c'est d'autre ?
04:46 Quand vous rentrez dans un pays avec comme idée de procéder à des massacres de civils, d'enfants et de prendre des otages,
04:53 c'est la définition même du terrorisme.
04:55 Donc, le fait de ne pas vouloir en parler me paraît être une erreur politique majeure.
05:00 Ça les exclut pour vous du champ républicain ?
05:03 D'une certaine manière, oui.
05:05 Oui, parce que les mots sont importants et on peut tout à fait descendre la Palestine, les Palestiniens,
05:11 la création d'un État palestinien.
05:13 D'ailleurs, les accords d'Oslo, sur lesquels on avait fondé il y a 30 ans, beaucoup d'espoir,
05:17 prévoyaient la création d'un État palestinien.
05:19 Mais il faut quand même se mettre d'accord sur un certain nombre de choses,
05:24 et notamment sur la définition du terrorisme.
05:26 Si ce qu'a fait le Hamas n'est pas un acte de terrorisme, alors qu'est-ce que c'est que le terrorisme ?
05:30 Plus la riposte israélienne va s'intensifier, Frédéric Péchenard,
05:33 plus on peut penser et imaginer que les manifestations vont se multiplier
05:37 en soutien à la Palestine, dans les capitales européennes, et en l'occurrence en France.
05:41 Invité du grand rendez-vous dimanche sur Europe Inside News,
05:44 le président du RN, Jordan Bardella, se disait indigné qu'on laisse hurler à la Hague Bar,
05:49 à 500 mètres du Bataclan.
05:51 Malgré tout, est-ce que c'est suffisant pour interdire, si c'était un préfet, de telles manifestations ?
05:57 Vous avez été en lien pendant des années avec les préfets, sans doute vous l'êtes encore.
06:01 Imaginez-vous en position, est-ce que vous pourriez les interdire ?
06:04 Moi, je suis fondamentalement arrimé à la démocratie et à la République.
06:11 Et je pense que nous sommes dans un état de droit.
06:15 Donc l'idée de dire "on va interdire toutes les manifestations" est une mauvaise idée.
06:20 Il faut voir au cas par cas, c'est au préfet de département de décider
06:23 s'il y a un risque ou pas de trouble à l'ordre public.
06:26 S'il y a un risque de trouble à l'ordre public, alors il faut interdire les manifestations.
06:31 Qu'est-ce qu'un risque à l'ordre public ?
06:33 Par exemple, quand il y a des slogans "Israël, assassin, Emmanuel Macron, complice",
06:37 est-ce qu'on estime que malgré tout ce sont des slogans qui sont porteurs de troubles ?
06:41 C'est toujours très difficile à qualifier.
06:44 D'autant plus dans cette manifestation, le préfet l'avait interdite,
06:47 mais le tribunal administratif a décidé que finalement, elle pouvait être autorisée.
06:50 Mais si j'ose dire, ce n'est pas le problème numéro un.
06:53 Le problème numéro un, c'est l'exportation sur notre sol.
06:56 Et vous l'avez très bien dit, probablement la guerre dans la bande de Gaza va durer longtemps.
07:02 Il va y avoir un certain nombre de civils qui vont être tués, blessés.
07:05 On va voir des images, il va y avoir des gens qui vont se solidariser autour de l'un ou l'autre cas.
07:11 Tout ça va provoquer des antagonismes.
07:13 Et puis, la menace terroriste, elle est extrêmement importante.
07:17 Nous avons eu déjà l'assassinat de Dominique Bernard.
07:19 Vous craignez qu'il y ait, alors c'est difficile d'anticiper,
07:23 mais l'histoire malheureusement montre qu'à chaque conflit, nous avons eu une série d'attentats.
07:28 Est-ce que vous craignez aujourd'hui un continuum d'attentats sur le sol ?
07:31 Bien sûr. J'entendais des gens en parler en disant
07:35 "on espère que ce qui se passe là-bas ne va pas venir en France".
07:38 Bien sûr que si, ça va venir.
07:40 Quand vous prenez tous les actes terroristes de dernières années,
07:43 les derniers étant assez récents, ça a huit ans,
07:45 le Bataclan, 130 morts, les cafés du 10e et 11e arrondissements,
07:51 Charlie Hebdo, Magnonville, les policiers assassinés chez eux,
07:55 le père Saint-Etienne du Rouvray égorgé, etc.
08:00 C'était directement lié au conflit en Syrie.
08:04 Si vous remontez un tout petit peu dans le temps 95-96,
08:08 les attentats qui ont touché Paris, revendiqués par le groupe islamiste armé,
08:11 c'était directement lié à la guerre civile d'Algérie.
08:13 Et si vous remontez encore un petit peu, 86, l'attentat de la rue de Rennes,
08:17 attribué au Hezbollah, c'était une difficulté qu'on avait avec l'Iran.
08:22 Et d'ailleurs, remontons encore un tout petit peu,
08:24 1983, c'était il y a 40 ans hier, l'attentat du Draka,
08:30 où les soldats de la paix de l'ONU français,
08:32 58 parachutistes du 1er régiment de chasseurs parachutistes,
08:35 ont été assassinés par le Hezbollah.
08:36 Alors ceux qui nous regardent et nous écoutent ce matin,
08:38 ils se demandent si nous sommes la menace, personne ne la sous-estime,
08:42 si nous sommes suffisamment armés.
08:45 Certains affirment justement que notre état de droit,
08:47 dont vous avez parlé tout à l'heure, c'est-à-dire tout notre arsenal législatif,
08:52 et en particulier la jurisprudence européenne, est un frein, un obstacle,
08:55 justement, à cette lutte contre le terrorisme.
08:57 Est-ce que vous le pensez également ?
08:58 Dans un état de droit, c'est assez simple.
09:00 Il y a des gens élus qui votent des lois, et ces lois doivent être appliquées.
09:04 Ces gens élus doivent voter les lois qui sont efficaces.
09:07 Nous avons un arsenal législatif contre le terrorisme qui est efficace.
09:10 Ça vient des lois de 1986, avec notamment la spécialisation des magistrats,
09:16 la spécialisation des cours d'assises, qui est devenue plus tard,
09:19 l'association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste,
09:22 qui nous permet d'arrêter des gens avant le passage à l'acte,
09:25 ce qui est assez efficace.
09:26 Par contre, ce que je trouve dans la faiblesse de la France,
09:31 c'est son absence de résilience.
09:33 Je m'explique.
09:34 Au moment de l'attentat, on va sur-réagir.
09:37 Ce qui est normal.
09:38 Qui font ?
09:39 La classe politique.
09:40 Oui.
09:41 Et d'ailleurs, les journalistes aussi.
09:43 Mais globalement, le pays va sur-réagir.
09:47 Pourquoi ?
09:49 D'abord, c'est atroce.
09:50 On a une réaction, on est sidéré.
09:52 Ensuite, il y a le temps où ils font hommage à nos morts.
09:55 Mais juste après, on sur-réagit.
09:58 C'est-à-dire qu'on oublie.
09:59 Frédéric Péchain, pardonne-moi,
10:00 je vous cite ce qu'a dit la sœur de Samuel Paty au Sénat.
10:03 Elle a dit que si les choses avaient été faites pour son frère,
10:06 Dominique Bernard, le professeur Assenet, seraient encore là.
10:10 Ça traduit ce que vous dites,
10:11 mais la différence, c'est que vous êtes au pouvoir.
10:13 Enfin, je veux dire, aux responsabilités, tous.
10:15 Oui, alors pas moi, personnellement.
10:17 Arrêtez-vous, il te défend.
10:19 Et les Républicains ne sont plus au pouvoir depuis plus de 10 ans maintenant.
10:23 Et je dois dire que si on se penche sur le quinquennat de Nicolas Sarkozy,
10:26 pendant lequel j'étais directeur général de la Police nationale,
10:29 les situations sécuritaires étaient quand même bien supérieures
10:31 à ce qu'elles sont aujourd'hui, notamment dans le domaine du terrorisme.
10:36 Donc finalement, je pense que personne n'a de leçons à nous donner de cette époque-là.
10:41 Depuis maintenant plus de 10 ans, on n'est pas au pouvoir.
10:44 Des temps d'erreur ont été commis.
10:45 Mais voyez ce que je veux dire.
10:46 Par exemple, dans les transports en commun.
10:48 Vous parlez de la région.
10:49 Moi, je suis vice-président de la région Île-de-France.
10:51 Les transports en commun à l'Île-de-France sont organisés par Île-de-France Mobilité,
10:55 qui est l'autorité organisatrice des transports,
10:57 qui est présidée par Valérie Pécresse.
10:59 On s'est donné beaucoup de mal pour améliorer la sécurité dans les transports en commun.
11:04 On a mis la vidéo partout.
11:05 On a recruté 1 000 personnes dans la première tranche.
11:10 Maintenant, on a été réélu.
11:11 On va à nouveau recruter 1 000 autres personnes.
11:13 On paye des réservices de la gendarmerie pour tourner, etc.
11:18 Nous avons fait également un centre de commandement unique.
11:22 Il a été financé intégralement par la région.
11:24 Il est maintenant piloté par le préfet de police.
11:25 Mais dans ce centre de commandement, en vue des Jeux olympiques,
11:28 on a la police, mais également la SNCF et la RETP, financées par nous.
11:34 Mais nous avons demandé d'autres choses à l'État.
11:36 Et alors ? A été refusé ?
11:37 Tout a été refusé, ou pratiquement tout.
11:39 Nous avons demandé, par exemple, qu'un agent de sécurité privé
11:42 puisse faire descendre quelqu'un qui est un perturbateur.
11:46 Aujourd'hui, il ne peut pas.
11:48 On a demandé qu'il y ait des gens qui faisaient des actes d'incivilité,
11:51 voire de délinquance, qu'on puisse contrôler leur identité.
11:53 Ça veut dire quoi ?
11:54 Que l'État, le gouvernement, l'exécutif ne vous suivent pas
11:56 quand vous voulez durcir au niveau de la sécurité ?
11:58 Oui. Nous avons demandé, dans le cadre de la loi sur les Jeux olympiques,
12:01 la possibilité d'introduire une expérimentation sur la reconnaissance faciale.
12:04 Vous savez, ça marche, la reconnaissance faciale.
12:07 Certains veulent leur invoquer.
12:09 Sur votre téléphone portable, vous l'ouvrez avec la reconnaissance faciale
12:14 pour rentrer dans un certain nombre de sociétés aussi.
12:17 Expliquez-nous, c'est un double discours que vous dénoncez ?
12:19 Ce n'est pas un double discours.
12:21 C'est qu'on oublie et on repart.
12:23 Il n'y a pas de constance, si vous voulez.
12:25 Or, il faut, c'est ce que j'appelle la résilience,
12:27 il faut une constance dans la lutte.
12:29 Il est anormal, alors qu'on a les moyens de le faire,
12:32 qu'on ne puisse pas avoir un système de reconnaissance faciale.
12:34 Alors, pour l'instant, on pourrait se contenter des terroristes,
12:36 mais au moins pendant les Jeux olympiques.
12:39 Mais, Frédéric Pichan, expliquez-nous,
12:41 parce que le gouvernement dit l'inverse.
12:43 Par exemple, sur le projet de loi immigration, Gérald Darmanin dit
12:45 "Mais regardez, s'ils ne votent pas le texte,
12:47 c'est eux qui sont favorables au statu quo
12:49 et ne me permettront pas d'avoir les mesures nécessaires
12:52 pour lutter contre le terrorisme."
12:53 C'est quand même grave, je trouve, comme accusation.
12:55 Qu'en pensez-vous ?
12:56 Sur la loi immigration, là aussi, on est vraiment dans le "en même temps",
12:59 cher au président de la République,
13:02 où on estime que l'immigration massive,
13:05 telle qu'elle est aujourd'hui en France, ne fonctionne pas.
13:07 Parce qu'on n'assimile pas,
13:09 parce qu'on peut faire un lien entre l'immigration,
13:12 en tout cas des étrangers et des actes de terrorisme.
13:15 C'est tout de même assez…
13:18 C'est scandaleux, comment les gens peuvent comprendre
13:21 qu'on a des gens qui sont en France, en situation irrégulière,
13:24 qu'on souhaite expulser,
13:26 qui sont connus des services de renseignement,
13:28 qui sont, selon l'expression fichiers,
13:30 qui sont des espèces, mais qui appartiennent surtout aux fichiers des radicalisés,
13:33 et on n'arrive pas à les expulser.
13:35 Enfin, au compte-goutte, on y arrive.
13:37 Si le terroriste Tchétchène qui a assassiné le professeur,
13:42 si notre droit fonctionnait correctement,
13:46 il aurait dû être expulsé depuis bien longtemps,
13:48 et on aurait donc évité ce drame.
13:50 Dans la loi sur l'immigration,
13:52 il y a un volet qui est intéressant.
13:54 Mais vous ne pouvez pas dire
13:56 qu'il faut faire une loi pour réduire,
13:58 contrôler l'immigration,
14:00 et avoir un article 3 qui prévoit une régularisation massive.
14:03 Les Républicains, vous pouvez le voir d'ailleurs,
14:06 depuis 2012, que ce soit sous le quinquennat de François Hollande
14:09 ou sous les quinquennats d'Emmanuel Macron,
14:12 ont toujours voté les textes qui nous paraissaient être efficaces.
14:16 Nous ne voterons pas ce texte en l'État.
14:19 En l'État, ça veut dire avec l'article 3
14:21 sur la régularisation massive des transgénérations irrégulières.
14:24 Frédéric Pechnard, hier à cette même place,
14:26 la chercheuse au CNRS et auteure du livre
14:29 sur les réseaux frérisques Florence Bergeau-Blackler,
14:32 à la question "La menace terroriste, comment vous l'appréhendez ?"
14:35 elle a dit que ce qui s'était passé en Israël
14:37 pouvait se passer en France
14:39 s'il n'y avait pas le sursaut nécessaire.
14:41 C'est assez glaçant comme propos.
14:43 Est-ce que vous partagez cette crainte ?
14:45 Non seulement je la partage,
14:47 mais si vous faites une comparaison,
14:49 alors on est d'accord, ce n'est pas tout à fait la même échelle,
14:52 les attentats que nous avons subis en novembre 2015,
14:55 c'était des terroristes qui sont arrivés,
14:57 qui ont déambulé dans Paris
14:59 et qui ont assassiné au hasard,
15:01 enfin au hasard, au Bataclan et après sur les terrasses,
15:04 un certain nombre de civils, jeunes,
15:07 parfaitement innocents, qui n'avaient rien à voir avec rien.
15:10 Donc on a subi, il y a 8 ans,
15:13 le même type d'attaque,
15:15 avec évidemment un niveau moindre,
15:17 on a quand même eu 130 morts,
15:19 et probablement d'ailleurs,
15:21 si on ne les avait pas stoppés,
15:23 les terroristes étaient aussi moins nombreux,
15:25 c'est plus compliqué,
15:27 mais on est déjà dans les prémices,
15:29 on a déjà vécu ça,
15:31 alors on risque de le revivre,
15:33 avec plus ou moins d'intensité.
15:35 La bonne nouvelle, si je puis dire,
15:37 c'est que probablement, il sera difficile,
15:39 aujourd'hui, à des groupes terroristes extérieurs,
15:41 de venir massivement en France,
15:44 mais par contre, on n'est pas du tout à l'abri
15:46 d'une attaque endogène,
15:48 avec un ou même plusieurs individus,
15:50 on l'a vu à Nice,
15:52 un individu seul peut provoquer une catastrophe,
15:54 avec 86 morts,
15:56 et ça, je pense que c'est la grande inquiétude
15:58 de nos services de renseignement.
16:00 La bonne nouvelle, c'est qu'on a des services de renseignement
16:02 qui sont efficaces.
16:04 - Et vous les saluez, souvent, vous le faites encore.
16:06 - Et je le salue, parce que je vois le travail qu'ils font,
16:08 et pour les résultats qu'ils ont aujourd'hui,
16:10 on peut tirer un coup de chapeau,
16:12 et aux services de renseignement,
16:14 et à la police française.
16:16 - Merci Frédéric Péchenard, c'était votre grande interview.
16:18 - Merci, et à bientôt. - Bonne journée.
16:20 [Musique]
16:23 [SILENCE]

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