Le journaliste Franz-Olivier Giesbert était l’invité de #LaGrandeInterview de Sonia Mabrouk dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.
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00:00Bonjour, François-Olivier Gisbert.
00:02Bonjour, Sonia Mabouk.
00:03Merci de votre présence, c'est votre grande interview sur ce news européen éditorialiste-écrivain.
00:08Vous êtes l'auteur notamment de la trilogie à succès sur l'histoire intime de la Ve République,
00:13une histoire forcément ponctuée par des voyages présidentiels.
00:16C'est le cas en ce moment du voyage au Maroc du président Emmanuel Macron,
00:21entouré de nombreux ministres, accompagnés d'une surprenante délégation.
00:24Je vous ferai réagir à une présence en particulier dans quelques instants,
00:27mais tout d'abord les enjeux, François-Olivier Gisbert.
00:30Une moisson de contrats, est-ce que c'est aussi l'occasion, ce genre de déplacement,
00:34de faire avancer les choses notamment ?
00:36Par exemple sur le sujet de l'immigration, les fameuses QTF,
00:39Bruno Rotailleau y tient particulièrement.
00:41Oui, il y a autre chose aussi, il était temps de rétablir des relations normales avec le Maroc.
00:45Depuis qu'il est arrivé, Emmanuel Macron faisait comme s'il n'y avait qu'un seul pays dans le Maghreb,
00:49en gros, c'est l'Algérie.
00:52Il n'avait pas compris une chose absolument fondamentale,
00:54c'est que les dirigeants algériens ont besoin de la France.
00:57Ils ont besoin de la France comme bouc émissaire,
00:58pour expliquer que c'est à cause de la France que l'Algérie en est là,
01:02malgré son gaz, malgré son pétrole.
01:05L'Algérie n'est pas en très bon état économiquement.
01:08Et donc c'est normal aussi de s'intérer, c'est à ce pays qui a toujours été,
01:13enfin jusqu'à présent tous les dirigeants politiques français, tous les présidents,
01:16ils ont toujours fait en sorte d'entretenir des relations avec les deux.
01:19Le Maroc existe, le Maroc est un grand pays, c'est quand même 37 millions d'habitants.
01:23C'est une richesse nationale par habitant qui n'est pas loin de celle de l'Algérie.
01:27C'est à 5 000 dollars.
01:30Vous voyez, ils ne sont pas loin de l'Algérie.
01:32Et par habitant, ce n'est pas beaucoup, mais c'est un pays pauvre.
01:34Mais c'est un pays qui travaille, c'est un pays qui innove,
01:37c'est un pays qui invente.
01:39Bon, donc, enfin, il a découvert que le Maroc existait.
01:43Et il suffit d'une visite, d'un déplacement pour oublier l'humeur,
01:46la glaciation de cette période et tout cela, oui ?
01:50Mais attendez, ça fait 7 ans, 7 ans sans relations, pratiquement, tout ça,
01:56parce que quand il est arrivé, il a cru qu'il allait pouvoir, comment dire,
02:00effacer des dizaines d'années d'histoire entre la France et l'Algérie.
02:05Non, mais c'était complètement infantile.
02:08Et il faut bien voir que c'est un pays qui compte.
02:11C'est un pays important, avec des dirigeants politiques.
02:14Je pense notamment à cette dynastie incroyable entre Mohamed V,
02:17Mohamed VI maintenant, et puis Hassan II, qui était un personnage fascinant.
02:22Moi, je l'ai rencontré souvent.
02:23Vous l'avez bien connu, bien sûr.
02:24Oui, bien sûr, et qui était, comment dire, qui avait une culture folle.
02:27Enfin, ce sont des grands personnages.
02:29Il est temps d'y aller, évidemment, parce que le Maroc,
02:33comment dire, c'est une partie de la France.
02:35Et vous parliez justement de l'immigration.
02:37Hassan II, d'ailleurs, il n'y avait pas de tabou à parler de ce sujet-là.
02:41Est-ce que c'est l'occasion d'une telle visite ?
02:44Le ministre de l'Intérieur devrait vouloir faire avancer ses pions,
02:47mettre sur le devant de la scène les fameuses OQTF.
02:50Est-ce qu'un tel voyage peut permettre de faire avancer les choses ?
02:53Je ne crois pas.
02:54Ça ne se passe pas pendant les voyages.
02:55Mais les voyages, en tout cas, c'est important parce que ça veut dire, voilà, c'est fini.
02:59Cette espèce de bouderie absurde, enfin, du fait de la France,
03:04parce que je pense qu'on a maltraité le Maroc, je le pense profondément.
03:08Et d'ailleurs, il y a beaucoup de grands...
03:10Je pense, par exemple, qu'Arben Jelloun, le romancier,
03:13a écrit des papiers très sévères sur la politique de Macron à l'égard du Maroc.
03:16Ce n'était pas normal.
03:17Une délégation importante, François-Olivier Gisbert,
03:20et une présence étonnante, celle de Yacine Balatar,
03:23qui n'a pas été annoncée au départ, en tous les cas, dans la première mouture de la délégation française.
03:27Yacine Balatar, je le rappelle à nos auditeurs et téléspectateurs,
03:30a été condamné pour menace de mort.
03:32Il avait déclaré aussi qu'il n'était pas Charlie, qu'il n'était pas Nice après les attentats.
03:35Oui, proche du CCIF, dissous depuis par Gérald Darmanin.
03:40C'est celui-là même aussi qu'Emmanuel Macron avait reçu quelques jours
03:44après la fameuse marche contre l'antisémitisme et qui lui aurait justement déconseillé d'y aller.
03:49Comment vous réagissez à une telle présence ? Comment vous l'expliquez ?
03:52Ecoutez, ça ne m'étonne pas. C'est du Macron, tout simplement.
03:55Vous savez, je le dis ça avec tout le respect que je dois à sa fonction.
03:58Il me fait penser toujours à ces conducteurs de voitures en état d'ébriété
04:02qu'on voit sur les routes, vous savez, qui donnent des grands coups de volant à droite,
04:05puis après des grands coups de volant à gauche, qui pilent, qui réaccélèrent, etc.
04:09C'est, comment dire, quelqu'un qui n'a pas de continuité.
04:13C'est quelqu'un qui n'a pas de colonne vertébrale, on l'a souvent dit,
04:16mais qui, en plus, travaille un peu dans le discontinu.
04:19C'est comme ça, comme ça. Et voilà, on en arrive là.
04:22Mais ça, c'est quoi ? C'est de la com ? C'est pour faire parler de lui ?
04:25Enfin, c'est absurde. Ce n'est pas un comportement d'homme d'Etat.
04:29Un homme d'Etat ne doit pas faire ça. Vous voyez ce que je veux dire ?
04:32Après, je ne veux pas parler du cas de M. Benatar ou des autres, d'ailleurs,
04:37parce qu'il y a d'autres invités aussi qui sont étranges.
04:40C'est-à-dire que c'est la sphère d'influence, semble-t-il, du président de la République.
04:43On rappelle que lui, en particulier, avait été nommé au conseil présidentiel des villes.
04:47Ah non, vous croyez que c'est juste de la communication ?
04:49Je crois qu'il n'a pas de sphère d'influence parce qu'il sait toujours le jour.
04:52Il ne sait pas où il va. Et c'est pour ça qu'il a abîmé la France.
04:55Parce que c'est quelqu'un qui n'a pas de ligne, il n'a pas de continuité.
04:59Il faudrait qu'il s'achète un corpus idéologique sur Internet,
05:02pour avoir un minimum de conviction.
05:04On voit très bien, c'est l'absence de conviction.
05:07C'est la preuve qu'il n'y a zéro conviction.
05:09Parce que demain, ça va être autre chose.
05:11Et ce n'est pas grave, il s'en fout.
05:13Et il recommence parce qu'il est dans la com.
05:15Ça fera parler, ça fait le buzz.
05:17Tout ça est absurde.
05:18Ça fait parler, ça peut blesser, ça peut avoir des conséquences très importantes
05:21quand il s'agit évidemment de propos sur la scène internationale.
05:24Les mots d'Emmanuel Macron ne passent toujours pas.
05:27Nous avons un reportage ce matin, notamment sur CNews, de franco-israéliens
05:31qui disent pour certains, François-Olivier Gisbert,
05:33que Emmanuel Macron n'est même plus leur président.
05:36Les mots sont forts, ils ont un sens.
05:39Comment vous analysez cela ?
05:41C'est encore cette stratégie sans GPS, sans corpus ?
05:44Je crois que c'est une absence totale de stratégie.
05:46Vous savez, gouverner, de Gaulle disait ça, c'est être dur.
05:50Je crois que gouverner aussi, c'est savoir à peu près où l'on va,
05:52même si c'est difficile par les temps qui courent.
05:54Et lui, il n'est pas du tout là-dedans.
05:56Il est au jour le jour.
05:57Quand on parle de court-termisme, oui, c'est au jour le jour.
06:00Et c'est une opération de com' après une opération de com'.
06:03Donc on peut passer d'une coalition contre le Hamas,
06:06aujourd'hui, à ne même plus parler du Hezbollah dans une phrase
06:09pour dénoncer un terrorisme.
06:11C'est fou, bien sûr.
06:12Et puis là, on se couche devant le premier ministre,
06:15peut-être sur l'influence du Qatar,
06:17parce que vous savez, l'endettement de la France,
06:20parce que c'est quand même monsieur 1000 milliards d'endettement,
06:22plus de 1000 milliards, 1200 milliards d'endettement.
06:24Reconnaissons qu'il n'est pas...
06:25Emmanuel Macron, oui, mais il y a eu de l'endettement.
06:27Il y a eu une situation qui dure depuis des années, oui.
06:29Oui, enfin, cette situation, excusez-moi, il n'a rien arrangé.
06:32Et il faut parler de l'endettement.
06:34C'est très intéressant, d'ailleurs,
06:35parce que ce n'est pas très bon pour notre indépendance
06:39et notre souveraineté.
06:40Je vous ai interrompu, c'est-à-dire ?
06:41On est dépendants ?
06:42On a été dépossédés de notre souveraineté ?
06:43Le Qatar, la Chine...
06:44Enfin, le Qatar, quand il est accueilli comme l'émir du Qatar,
06:47on a l'impression que c'est le patron de la France.
06:49Et puis, s'il vous plaît, on ouvre les portes,
06:51on a le tapis rouge, etc.
06:53Parce que le Qatar est un de nos créanciers.
06:57Vous savez, quand on emprunte, on a des créanciers.
07:00Et ces créanciers, ils ont un peu de pouvoir, toujours,
07:02et c'est normal.
07:03C'est très malsain.
07:04Et je trouve, d'ailleurs, cette attitude par rapport au Hezbollah
07:07est très malsaine.
07:09Parce que le Hezbollah, il suffit de...
07:11Macron, on se dit souvent, enfin, je veux dire,
07:14il n'a pas lu de livres, il n'a pas de culture politique.
07:17Enfin, le Liban, les Libanais, quand on connaît les Libanais,
07:21quand on vit avec les Libanais,
07:22les Libanais, ils n'aiment pas le Hezbollah.
07:24Enfin, en majorité, sauf quand ils sont chiites, pro-iraniens.
07:27Mais ils sont rarement chiites, pro-iraniens.
07:29Il y en a quelques-uns, oui, un petit tiers du pays,
07:31mais c'est pas...
07:33Comment dire ?
07:34Le Liban, comment dire ?
07:35Et le Hezbollah, c'est pas la même chose.
07:37Pourtant, Emmanuel Macron a souvent affiché sa proximité,
07:40voire une forme de...
07:41Comment dire ?
07:42De très...
07:43Presque d'amour, si j'ose dire, pour ce pays.
07:46Il a raison, mais il ne le connaît pas.
07:48Parce que quand il attaque la classe politique libanaise
07:51en disant qu'ils sont tous pourris,
07:52il ne sait pas que c'est le Hezbollah qui dirige tout au Liban,
07:55depuis des années.
07:56Et que, d'ailleurs, à l'occasion de cette crise,
07:58on voit très bien que la classe politique libanaise,
08:00à travers son Premier ministre,
08:02essaie de reprendre un peu la main
08:03et de qu'on respecte la célèbre résolution 1701 de l'ONU,
08:09qui demande le désarmement du Hezbollah,
08:12et qui partent, ce sont des pro-iraniens,
08:13ils n'ont rien à faire au Liban.
08:14On a vu la situation internationale,
08:16en tout cas, la voix de la France.
08:17On est passé par la situation migratoire,
08:19situation financière.
08:20Quelle diagnostic alors faites-vous du pays,
08:22François-Olivier Gisbert ?
08:23Hier, à votre place, pour cette grande interview,
08:26Philippe de Villiers avait dit que le pronostic vital
08:29de la France était engagé.
08:31Et puis, il dénonce la responsabilité des politiques.
08:33Il évoque une Assemblée nationale qui fut une annexe,
08:36dit-il, de l'Académie française,
08:38avec Degnaud, Perfit, ça vous parle, Giscard.
08:41Et puis, aujourd'hui, dit-il,
08:42c'est l'annexe de la fabrique des crétins numériques.
08:45Il a raison.
08:46Oui, je ne dirais pas que c'est de toute l'Assemblée nationale,
08:48mais il y a quand même une partie de l'Assemblée nationale.
08:50Vous voyez ce que je veux dire ?
08:51Il parlait d'extra-gauche, oui.
08:52C'est la ZAD.
08:53C'est quand même, voilà, c'est très étrange.
08:56On se demande, enfin, ça ne ressemble plus
08:59à une démocratie normale.
09:01Bon, je pense qu'il ne faut pas s'habituer.
09:03Je pense que, d'abord, je pense que la France n'est pas fichue.
09:06De loin, il y a énormément de problèmes.
09:08Il y a des problèmes à régler qui ne sont pas réglés.
09:10Parce que l'histoire de l'immigration,
09:12c'est toujours le même sujet.
09:13Moi, je cite toujours ces chiffres
09:15parce que je pense qu'il faut les citer,
09:16il faut que les Français le sachent.
09:18L'immigration, c'est 326.954 premiers titres de séjour l'an dernier.
09:23Vous rajoutez 167.956 demandes d'asile.
09:27Et vous rajoutez également 30.000 sans-papiers
09:30qui sont régularisés, c'était la loi Valls.
09:32Ça fait 524.000.
09:34Et j'ai appris, comme tout le monde, par an,
09:37enfin par an, en 2023.
09:39Et j'ai appris qu'il y avait peut-être entre 600.000 et 900.000 clandestins.
09:44Vous rajoutez ça, vous arrivez à 600.000, 700.000 peut-être.
09:47C'est-à-dire l'équivalent d'une agglomération comme Toulouse,
09:50comme Bordeaux, comme Nantes,
09:52qui arrive comme ça sur la France,
09:53et il n'y a pas de préparation, il n'y a rien.
09:55Étonnez-vous que ça ne marche pas.
09:57On a besoin d'immigration, évidemment.
09:59Il suffit d'aller dans les restaurants
10:01et de regarder ce qu'il se passe dans les cuisines.
10:03Ce n'était pas le cas il y a quelques années.
10:05Mais aujourd'hui, il y a toute une partie de notre milieu économique
10:10qui a besoin d'immigration.
10:11Mais pas cette immigration de masse.
10:13C'est une chance ou un problème ?
10:15Vous avez vu la différence entre Didier Michaud et Bruno Retailleau ?
10:18Non, mais Retailleau a raison.
10:21C'est-à-dire qu'aujourd'hui, l'immigration de masse,
10:24évidemment que ce n'est pas une chance.
10:25L'immigration, c'est une chance quand elle est contrôlée,
10:27quand elle est choisie, quand il y a un travail.
10:30Et là, c'est quoi ?
10:31C'est-à-dire qu'on reçoit, on accueille,
10:33on ouvre des centres d'hébergement.
10:35Tout ça est complètement absurde.
10:37Là, on retrouve le côté pas de stratégie d'Emmanuel Macron.
10:44Et de son ministre de l'Intérieur, oui.
10:46Est-ce qu'il y a un volontarisme aujourd'hui que vous reconnaissez ?
10:48Oui, évidemment.
10:49C'est notre école aussi, parce qu'il y a de la culture.
10:52C'est un gouvernement avec un Premier ministre,
10:54c'est un président de la République.
10:55Il y a une culture, il y a de l'histoire.
10:57Bref, il y a une réflexion.
10:59Et puis, il y a une ligne.
11:02Une ligne ? Il n'y en a qu'une seule ?
11:04Mais non, mais il y a une ligne.
11:06La différence entre l'Intérieur et la Justice, François-Olivier Gisbert.
11:09C'est une autre ligne, oui.
11:11Alors, combien de lignes, combien de divisions, Emmanuel Macron ?
11:14Après, c'est normal aussi.
11:15C'est-à-dire qu'il y a toujours une sorte de débat
11:18entre le ministère de l'Intérieur et le ministère de la Justice.
11:20Franchement, c'est normal.
11:22Et c'est bon du point de vue démocratique.
11:24Après, simplement, de temps en temps,
11:26le ministre de l'Intérieur peut avoir le dernier mot.
11:30Autre sujet, François-Olivier Gisbert.
11:33Quand même, un mot sur le budget, c'est très important.
11:35L'utilisation du 49-3 est-elle inévitable ?
11:37Est-ce que, pour vous, c'est un outil contre la démocratie ?
11:40Ou alors, pas du tout ?
11:41Il fait partie de la Constitution.
11:42Et puis, le Premier ministre finira par l'utiliser.
11:44Je pense que c'est un outil contre les ganaches
11:47qui ont multiplié des amendements débiles.
11:50Enfin, comment dire ?
11:52Vous savez, les crédits d'impôt pour les propriétaires de chiens et de chats
11:55parce que les croquettes ont augmenté.
11:57Enfin, ce genre de choses.
11:58Alors, on est dans la démagogie la plus basse.
12:00Et l'Assemblée nationale a donné une très mauvaise image.
12:03Et je pense que le gouvernement, aujourd'hui,
12:05quand il va faire le 49-3,
12:07ce ne sont pas des cadences retraites rapides
12:09comme pouvaient l'être ceux de Mme Borne.
12:11Ce sont des 49-3, je pense que les Français vont se dire,
12:15enfin, oui, bien sûr.
12:16Il était temps.
12:17Il était temps.
12:18Parce que c'est vrai qu'on a l'impression
12:21que ces députés ne lisent pas les journaux,
12:25ne sont pas au courant de la situation économique de la France,
12:28qui est grave.
12:29Je le disais tout à l'heure.
12:30Et Mme Macron, il a abîmé le pays.
12:32Et on parle de politique étrangère.
12:34Et j'espère qu'il ne s'en mêlera pas trop
12:36et qu'il fera attention dans les prochaines années
12:40parce qu'il y a encore deux ans et demi à tirer.
12:42Et parce que, justement, il n'y a pas de ligne.
12:45Et il faut essayer de retrouver une ligne.
12:47Vous savez, la ligne, par exemple, de la France au Proche-Orient,
12:51l'espèce de politique qui, finalement,
12:54on voit très bien une continuité de De Gaulle, Amitéan, Achirac, Giscard, tout ça.
12:58C'était, comment dire, une espèce de position d'équilibre sur le Proche-Orient.
13:02On l'a perdue.
13:03On l'a perdue parce que c'est bancal.
13:04Parce que c'est un coup à droite, un coup à gauche.
13:06On ne comprend plus rien.
13:07Je voulais vous faire réagir, François-Olivier Gisbert,
13:09sur la condamnation du réalisateur que vous connaissez bien.
13:12Vous avez travaillé avec lui.
13:13Vous avez été d'ailleurs l'un des premiers, je crois,
13:15à Nicolas Bedos à le mettre en scène dans une émission.
13:19Alors, il a été condamné en première instance, je le précise,
13:21à un an de prison dont six mois fermes pour des faits d'agressions sexuelles.
13:24De l'avis de certains, cette condamnation tranche, avec la faiblesse,
13:28d'autres verdicts pour des crimes et des délits, disent-ils, bien plus graves.
13:31Comment vous avez réagi ?
13:32De l'avis de certains, vous savez très bien que…
13:34Les éditorialistes, certains…
13:35Non, non, mais c'est évident que là, on a voulu faire un exemple.
13:39C'est une évidence pour vous.
13:40Les juges se sont payés.
13:41Ils paient pour d'autres.
13:42Nicolas Bedos, bah oui, évidemment, pour faire un exemple.
13:44Puisque c'est quand même une condamnation très violente
13:47pour quelqu'un qui est accusé d'avoir commis des gestes déplacés,
13:51ce qu'il nie d'ailleurs, mais qui nie pas, en revanche, qu'il était en état d'ébriété.
13:57Bon, simplement, la condamnation est extrêmement lourde.
14:01Et là, si vous voulez, l'idée que les juges, aujourd'hui,
14:04mais de toute façon, ils ont perdu la tête, ces juges-là,
14:06qui sont là pour faire des exemples, mais où est-ce qu'on est ?
14:09C'est intéressant.
14:10Les juges, ils sont là pour juger en droit.
14:13Qu'est-ce que vous répondez ?
14:14C'est important, le droit.
14:15– François Béjar, à ceux qui disent,
14:16mais une telle condamnation peut faire œuvre de pédagogie sur ces sujets-là ?
14:20– Mais je vous parle, enfin, écoutez.
14:22Enfin, le type qui a traîné un policier à Nantes,
14:28dans un refus d'obtempérer, d'ailleurs, c'était un mineur.
14:33Bon, il a fait quoi ?
14:34Il a 35 heures de travaux d'intérêt général.
14:37C'est-à-dire, de toute façon, il ne s'est pas présenté,
14:39parce que vous savez, quand vous vous êtes condamné
14:41à une peine de travail, de travaux d'intérêt général,
14:44vous savez que vous ne la ferez pas.
14:45Vous ne la ferez pas parce que c'est comme ça, parce que c'est…
14:48– Donc il a été jugé pour ce qu'il est, pas pour ce qu'il a fait.
14:51– Totalement, bien sûr.
14:52Mais là, on a vraiment, c'est une dérive totale de la justice.
14:55On assiste depuis, quand même, un certain nombre d'années
14:58à une dérive…
14:59Mais c'est la faute, aussi, de la faiblesse du pouvoir politique,
15:02vous savez, la nature horreur du vide, la politique aussi.
15:06Et si la politique, comment dire, quand la politique s'affaisse,
15:10c'est un peu le cas quand même depuis des années,
15:11il y a d'autres pouvoirs qui s'installent.
15:13Le conseil constitutionnel, aussi.
15:15Enfin, le conseil constitutionnel est plus politisé qu'il ne l'a jamais été,
15:19ce qui n'est pas normal.
15:20– Donc tout ça fait partie d'un affaissement.
15:21On verra ce qu'il en sera pour Gérard Depardieu.
15:23On sait que le procès a été reporté pour mars 2025.
15:26Il nie également les faits qui lui sont reprochés d'agression sexuelle.
15:30Là encore, vous dites…
15:32– Alors, attendez, moi j'ai quand même…
15:34– Calmons-nous.
15:35– Une fois que j'ai dit ça, je critique,
15:36mais j'ai toujours confiance en la justice.
15:39Bon, il y a une partie de la justice qui est très politisée, c'est évident.
15:42Il suffit de regarder d'ailleurs, comment dire, sur les intentions de vote,
15:46les études qui ont pu être faites.
15:48Enfin bon, il y a beaucoup là d'éléphistes,
15:50mais il y a aussi des juges qui jugent en droit,
15:53et Dieu merci, et même il y en a encore beaucoup.
15:55– Il faut les saluer.
15:56Merci François-Louis Gisbert.
15:57– Ben oui, on les salue et on les aime.
15:58– Bien sûr, voilà pour la déclaration.
16:00Bonne journée et à bientôt.
16:01– Merci à vous.
16:02– Sous-titrage ST' 501