La grande interview : Jean-Philippe Tanguy

  • hier
Jean-Philippe Tanguy, député Rassemblement national de la Somme, président délégué du groupe RN à l’Assemblée nationale était l’invité de #LaGrandeInterview de Sonia Mabrouk dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.

Category

🗞
News
Transcription
00:00Bonjour Jean-Philippe Tanguy.
00:02Bonjour Anna Mabouk, merci pour votre invitation.
00:04Bienvenue à la grande interview sur CNews Europe 1.
00:06Vous êtes donc député Rassemblement National de la SAM
00:09et président délégué du groupe RN à l'Assemblée
00:11dans la terrible affaire du meurtre de Philippine.
00:13Selon nos informations à Europe 1,
00:15le juge des libertés et de la détention
00:17n'aurait pas eu le choix que de libérer cet individu marocain
00:21sous le coup d'une OQTF,
00:22tout en reconnaissant, Jean-Philippe Tanguy,
00:24un véritable risque important de réitération des faits.
00:28Comment vous réagissez à une situation aussi paradoxale ?
00:32Le scandale depuis maintenant trop longtemps,
00:35c'est qu'en fait toutes les règles,
00:37toutes les normes sur ces décisions
00:39visent à transférer l'insécurité sur les Français,
00:42le risque sur les Français.
00:44Les règles ne protègent pas avant tout nos concitoyens.
00:47C'est toujours le droit ou les droits des criminels
00:51ou des personnes suspectées ou des délinquants.
00:54Et les juges et ceux qui créent ces règles,
00:57créent ces normes dans le dos des Français d'ailleurs,
00:59puisque les révélations que vous faites vont scandaliser
01:0195% de nos compatriotes et de la classe politique.
01:05Elles sont faites dans leur dos
01:07et exposent toujours leur sécurité.
01:09Sur à peu près tous les sujets,
01:11cette personne qui n'aurait jamais dû être sur notre territoire,
01:13mais aussi sur la sécurité des nationaux,
01:16systématiquement ces règles transfèrent le risque.
01:18Donc le législateur protège d'abord le délinquant,
01:21celui qui commet des crimes,
01:25et donc celui qui fait la loi.
01:28Cette espèce de galaxie de normes, d'interprétations,
01:30de règles de la magistrature
01:32ou d'autorités françaises ou européennes
01:35qui, par leur jurisprudence,
01:38affaiblissent souvent l'intention du législateur.
01:41Mais c'est une volonté, selon vous,
01:43de ne pas protéger les Français ?
01:45C'est une idéologie qui consiste systématiquement
01:47à transférer le risque sur la société.
01:49Et c'est le cas sur beaucoup de choses.
01:51C'est aussi le cas, par exemple,
01:53sur la psychiatrie criminelle,
01:55où on fait le choix de laisser dans la nature
01:57des gens dangereux,
01:59que l'on sait identifier comme dangereux,
02:01mais on prend toujours le risque,
02:03et pour la société,
02:05et jamais sur les criminels ou les délinquants.
02:08C'est aussi, malheureusement,
02:10cette tragédie illustre
02:12ce décalage complet de volonté politique
02:14entre ce qui est promis aux Français.
02:16Vous dites volonté politique.
02:18Par exemple, sur les fameuses OQTF,
02:20il est obligatoire de quitter le territoire français.
02:22Elle avait été délivrée pour cet individu.
02:24Le Maroc l'a bien exécutée.
02:26Malheureusement, elle est arrivée
02:28quelques jours plus tard.
02:30Est-ce que vous estimez que sur ces OQTF,
02:32il y a un manque de volonté politique ?
02:34Bien sûr, il y a un manque de volonté politique.
02:36Sur les dernières années,
02:38il y a un million d'OQTF en stock
02:40qui ne sont pas exécutés.
02:42Et la France est un des pires pays en Europe.
02:44Et je le dis sciemment, parce qu'on dit tout le temps
02:46« Non, ce n'est pas nous, tout le monde est confronté
02:48au même problème ». Certes, personne n'arrive
02:50à exécuter 100 % des OQTF, c'est impossible.
02:52Mais la France a un taux d'exécution
02:54particulièrement bas
02:56et qui est en effet constant.
02:58Mais la faute à qui, pardonnez-moi ?
03:00Est-ce que c'est la faute à la France ?
03:02Vous dites qu'elles ne sont pas exécutées,
03:04mais elles sont délivrées. Autrement dit, la France a demandé.
03:06Ce sont donc les pays sources
03:08qui n'ont pas exécuté
03:10et donné ces laissés-passer consulaires.
03:12Mais pour vous, c'est la faute à la France ?
03:14Il y a deux problèmes. Il y a la France,
03:16le gouvernement français, qui n'a pas un suivi
03:18et une volonté réelle d'appliquer
03:20suffisamment ces OQTF.
03:22Et il y a les pays d'origine qui ne respectent pas
03:24le droit international.
03:26Mais c'est aussi une confusion qu'entretiennent la Macronie
03:28et une grande partie de la gauche, de faire croire
03:30que les pays auraient le choix de ne pas prendre
03:32leur ressortissant. Non, le droit international
03:34oblige ces pays à reprendre leur ressortissant.
03:36Et donc, la France est autorisée
03:38à prendre des mesures de rétention.
03:40Nous ne sommes pas à égalité
03:42dans cette affaire.
03:44Quelles mesures de rétention prendriez-vous
03:46par rapport à ces pays, généralement de l'autre côté
03:48de la Méditerranée ?
03:50Suspension systématique des visas.
03:52Et pas sur quelques semaines, comme l'a fait M. Darmanin.
03:54Définitif, tant qu'il ne change pas de comportement.
03:56Suspension de toutes les aides au développement
03:58et toute l'aide de coopération qui bénéficie
04:00beaucoup aux pays du Maghreb
04:02ou au Subsaharien.
04:04Et après, le plus efficace, je pense,
04:06la suspension
04:08des mouvements financiers de la diaspora,
04:10c'est-à-dire les personnes originaires
04:12des pays du Maghreb ou d'Afrique
04:14ou d'Asie aussi, parce qu'il y a aussi
04:16des pays asiatiques qui ne reprennent pas
04:18leur ressortissant,
04:20qui ne verraient plus les transferts financiers
04:22qui nourrissent une grande partie de leur richesse
04:24de la France vers les pays d'origine.
04:26Donc, prenons ces mesures-là
04:28et on verra si ces pays ne coopèrent pas.
04:30Moi, je crois qu'on aura des résultats très rapidement.
04:32En tout cas, ça n'a jamais été fait.
04:34Et du moyen général, je vois nos adversaires politiques
04:36systématiquement critiquer le Rassemblement national,
04:38sauf au moment des élections
04:40parce qu'ils reprennent beaucoup de nos paroles
04:42et de nos propositions, mais ne jamais aller au bout.
04:44Donc, moi, je leur propose d'appliquer enfin
04:46ce que propose le Rassemblement national
04:48et on verra si ce qu'on proposait était si vain que ça.
04:50Moi, je pense que ce qu'on propose fonctionnerait.
04:52Vous parlez de vos opposants. Certains d'entre eux,
04:54en particulier à gauche, vous accusent de récupération,
04:56tout comme ils l'avaient fait sur l'affaire
04:58tout aussi terrible de la petite Lola.
05:00Ils vous accusent, Jean-Philippe Tanguy,
05:02de vous précipiter car le suspect
05:04est en situation irrégulière et qu'il est étranger,
05:06en l'occurrence marocain.
05:08Que répondez-vous ?
05:10Je réponds qu'ils sont systématiquement dans la petite politique.
05:12Nous, on ne fait pas de récupération.
05:14On parle de la sécurité des Français et on fait toujours des propositions
05:16qui permettent de la renforcer.
05:18Que propose la gauche ?
05:20A part l'excuse sociale,
05:22à part libérer tout le monde,
05:24rendre légal ce qui était légal, à savoir les clandestins.
05:26La gauche n'a rien à proposer
05:28à part attaquer le Rassemblement national.
05:30Elle n'a jamais un mot.
05:32J'ai vu très peu de mots de gauche, en tout cas des insolents.
05:34M. Fabien Roussel a réagi.
05:36Il y a toujours l'exception de Fabien Roussel,
05:38l'arbre qui cache la forêt
05:40de laxisme et d'indifférence
05:42aux victimes et à la peine
05:44de la gauche, mais de toute la gauche.
05:46Vous dites indifférence à la peine ?
05:48Il manque d'empathie, la gauche ?
05:50La grande papesse de la gauche,
05:52Christiane Taubira,
05:54qui n'est pas une extrémiste,
05:56avait dit quand elle était ministre du Garde des Sceaux,
05:58face aux victimes, je garde le silence.
06:00Je trouve que c'est un très bon résumé
06:02de cette inhumanité de la gauche
06:04qui a un mépris et une indifférence à la souffrance
06:06des familles et des victimes et qui a toujours
06:08un mot pour les voyous et les criminels
06:10et qui réécrit l'histoire.
06:12Prenons par exemple
06:14l'affaire Naël,
06:16où toute la gauche s'était précipitée sur une affaire
06:18dont personne ne connaissait l'étonnant et l'aboutissant.
06:20Ils sont beaucoup moins loquaces pour reconnaître
06:22qu'ils se sont fait avoir et qu'ils ont participé
06:24à une machination, puisque l'enquête montre
06:26que ce n'était pas du tout la responsabilité
06:28aussi avérée. On verra l'enquête.
06:30Les responsables de gauche vont réagir ?
06:32Ils vont vous dire que vous n'avez peut-être pas
06:34le monopole du cœur sur ces sujets-là ?
06:36Je l'espère qu'ils réagiront. Je suis toujours disponible
06:38pour débattre avec eux. Mais sur l'affaire Naël
06:40comme tant d'autres, l'affaire Théo,
06:42ils sont toujours du côté des voyous
06:44et des criminels, et même quand la justice
06:46au terme de son travail prouve que la police
06:48ou les gendarmes étaient innocents,
06:50qu'on leur reprochait, ils continuent à accuser
06:52un État raciste, une police
06:54violente systématiquement.
06:56Bref, à entretenir une clientèle électorale
06:58qui d'ailleurs est très paradoxale, puisque
07:00défendre les voyous n'est pas défendre
07:02les quartiers populaires, par exemple, contrairement à ce qu'ils disent.
07:04Les premières victimes, ou en tout cas des victimes
07:06importantes de cette voyoucratie, on le voit
07:08à Échirol, où les communistes ont dû
07:10évacuer un immeuble
07:12qui était gangréné par la drogue
07:14et par le trafic de drogue.
07:16Les quartiers populaires sont aussi victimes
07:18de ces mafias. Vous avez parlé du silence.
07:20Je vais presser que le garde des Sceaux,
07:22Didier Migaud, lorsqu'il a affirmé
07:24qu'il n'y avait pas de laxisme de la justice,
07:26ne connaissait pas encore le profil du suspect.
07:28Il avait réagi la veille. Depuis,
07:30il n'a pas réagi. Comment vous interprétez
07:32son silence au ministre de la Justice ?
07:34Je pense qu'il est paralysé
07:36par la défaite
07:38de son idéologie. Monsieur Migaud
07:40vient de cette gauche, il n'a jamais rompu
07:42avec, qui pense que
07:44dans la grande tradition
07:46rousseauiste,
07:48la violence vient des
07:50délinquants qui sont des victimes de la société,
07:52à la culture de l'excuse,
07:54et considère que tout fonctionne bien dans le meilleur des mondes.
07:56Mais M. Migaud vit dans un monde parallèle.
07:58Il était président de la Cour des Comptes, rue Cambon,
08:00à Paris, à côté de la place de la Concorde,
08:02pour ceux qui connaissent moins notre
08:04capitale, dans des très beaux quartiers. Après, il était bien
08:06protégé à la haute autorité
08:08pour la transparence de la vie politique.
08:10Ce n'est pas pour autant qu'on ne connaît
08:12pas forcément la réalité de la France.
08:14Oui, mais vous savez, c'est difficile,
08:16au bout de plus de dix ans de vie dorée,
08:18de paradis, où on a des voitures
08:20avec chauffeur, on a son petit appartement.
08:22C'est très difficile de revenir
08:24à la réalité. C'est plus facile que de vivre
08:26dans un pays parallèle, où on croit que,
08:28parce qu'on a décidé depuis Paris qu'il y avait un droit
08:30immanent qui allait s'imposer sur toute
08:32la République, qu'on allait laisser dans le meilleur
08:34des mondes.
08:36M. Rotaillot, qui a aussi vécu au palais du Luxembourg,
08:38pour reprendre vos propos,
08:40a, j'allais dire,
08:42une vision tout autre sur le terrain.
08:44Pour les OQTF, il a affirmé
08:46ici même, avant-hier, qu'il allait considérablement
08:48exécuter ces OQTF.
08:50Est-ce que vous saluez de
08:52tel propos ? Est-ce que vous estimez qu'il dit, peu ou
08:54prou, la même chose que vous ?
08:56Je salue tous ceux qui reprennent le programme du Rassemblement
08:58National et qui veulent l'appliquer tout au parti.
09:00Il reprend votre programme ? Il peut avoir
09:02ses propres idées ?
09:04On peut reconnaître des bonnes idées
09:06au Rassemblement National et après se les approprier
09:08avec son style.
09:10Il n'y a pas de difficulté avec ça.
09:12Mais M. Rotaillot s'inspire du programme
09:14du Rassemblement National et, d'une manière générale,
09:16du souverainisme de droite,
09:18dont il provient, mais
09:20il a aussi, sans doute,
09:22de bon espoir dans M. Rotaillot
09:24par rapport à ses paroles, que dans ses actes,
09:26M. Rotaillot a toujours trahi ses familles politiques.
09:28Il a trahi Philippe Devilliers.
09:30Il a jamais eu le courage
09:32de s'opposer à Emmanuel Macron aux élections
09:34présidentielles en soutenant
09:36Marine Le Pen comme Nicolas Dupont-Aignan,
09:38par exemple. Donc il a toujours été
09:40planqué, quand même, il faut le dire, au moment un peu
09:42difficile politiquement et toujours voulu
09:44à la fois avoir le beurre et l'argent du beurre, à savoir
09:46les intérêts du système,
09:48les bonnes places du système, ne jamais affronter
09:50ce système qui fait tant de mal à la France
09:52et les propositions du Rassemblement National
09:54pour être populaires dans les électeurs
09:56qui veulent rétablir la sécurité publique.
09:58Donc, moi, j'espère que M. Rotaillot
10:00va appliquer le programme,
10:02au moins en partie, du Rassemblement National.
10:04Pardonnez-moi, après tout ce que vous venez de dire ce matin sur
10:06CNews et Europe 1, M. Tanguy,
10:08on est quand même étonnés. C'est-à-dire,
10:10qu'est-ce que vous attendez pour voter une motion de censure ?
10:12Vous venez de me parler de l'idéologie de M. Migaud,
10:14le beurre et l'argent du beurre pour M. Rotaillot,
10:16qu'est-ce que vous attendez, si vous êtes cohérent ?
10:18Moi, je m'éclaire du passé.
10:20J'ai un jeune âge
10:22d'apparence, mais j'ai fait de la politique
10:24depuis très longtemps, et j'ai mené un certain
10:26nombre de combats avec Nicolas Dupont-Aignan
10:28et Marine Le Pen. Je connais
10:30les profils des uns et des autres,
10:32et j'espère que contre autant
10:34aux responsabilités, ils vont changer,
10:36mais j'ai cette vigilance, et je partage
10:38avec mes compatriotes cette vigilance.
10:40Mais on peut tous changer, on peut tous améliorer,
10:42donc si M. Rotaillot
10:44fait ce qu'il a promis qu'il ferait,
10:46il aura tout mon soutien et tout notre soutien,
10:48donc il n'y a pas de procès
10:50de principe sur son action, mais je me
10:52permets quand même d'être très prudent par rapport
10:54à son parcours, et surtout, ce qu'il n'a pas fait
10:56avant, c'est savoir éviter
10:58l'arrivée au pouvoir d'Emmanuel Macron.
11:00Vous avez parlé de votre entretien,
11:02sur d'autres plateaux, il avait promis de jamais
11:04participer à un gouvernement
11:06sous la présidence d'Emmanuel Macron,
11:08donc je suis prudent, mais j'espère me tromper.
11:10Pour encore reprendre
11:12ce qu'a dit M. Rotaillot
11:14et ce qu'il applique, en tous les cas, c'est ce qu'il a annoncé
11:16ici-même à la grande interview sur CNE,
11:18sur les propos anti-police, il a dit
11:20qu'automatiquement, il y aurait une saisie
11:22de la justice, ça a été le cas
11:24notamment pour le député LFI Raphaël Arnault,
11:26et plus largement, Jean-Philippe Tanguy,
11:28ce sondage CSA pour
11:30CNE, le JDD, les Français
11:32approuvent, regardez, faut-il engager
11:34des poursuites judiciaires à l'égard des représentants
11:36politiques qui dénigrent les forces
11:38de l'ordre, écrasante majorité, 72%.
11:40Donc là, vous dites bien, M. Rotaillot,
11:42mais j'attends de voir la suite.
11:44Très bien, mais M. Darmanin aussi a assuré
11:46les forces de l'ordre de son soutien
11:48inconditionnel. M. Darmanin,
11:50il vient de la même famille politique que M. Rotaillot,
11:52il venait de l'aile droite,
11:54Sarkozy aussi,
11:56des LR, de l'UMP et de LR,
11:58et on nous avait dit, ça va être l'arme anti-RN,
12:00il va faire ce que le RN propose,
12:02il n'a rien fait du tout, et il laisse une situation,
12:04malheureusement, où on peut avoir des tragédies,
12:06comme le meurtre épouvantable de Philippe Guy,
12:08pensons aussi à ce jeune homme qui s'est fait tabasser
12:10dans le Tarn, pour des propos homophobes,
12:12avec une véritable horde qu'il a poursuivi
12:14toute la journée, et il paraît, d'après les informations
12:16que j'ai eues, ces agresseurs
12:18sont aussi libérés.
12:20En tous les cas, M. Darmanin et M. Rotaillot
12:22viennent de la même famille politique, mais
12:24ils placent le RN dans l'arc républicain,
12:26en tout cas, ils discutent avec vous,
12:28ce qui n'a pas été le cas du ministre de l'Economie,
12:30Antoine Armand,
12:32qui s'est fait rappeler à l'ordre,
12:34puis a eu ce coup de fil de Michel Barnier
12:36à Marine Le Pen. Est-ce que c'était un appel pour s'excuser ?
12:38Je ne sais pas.
12:40Comment vous l'interprétez ?
12:42Moi, je l'interprète comme l'application
12:44démocratique d'un principe simple.
12:46Le RN fait 37% des voix
12:48avec Jordan Bardella, il a largement
12:50la première force politique en France,
12:52et M. Barnier doit, comment dire,
12:54respecter les élus du RN
12:56et tous les autres élus.
12:58C'est un principe républicain.
13:00Donc, il a fait amende honorable en vous appelant ?
13:02Je ne sais pas si c'est une question d'amende honorable,
13:04mais c'est une question d'affirmer des principes simples
13:06que tout le monde devrait suivre.
13:08Mais devoir, si vous voulez en être là, reconnaître
13:10qu'il faut respecter 11 millions de Françaises et de Français,
13:12c'est surréaliste.
13:14Incident clos, on avance.
13:16Les dossiers qu'a M. Armand sur l'économie française
13:18sont très importants.
13:20Incident clos, mais question encore ouverte.
13:22Michel Barnier gouverne sous votre tutelle ?
13:24Pourquoi ça vous dérange de répondre
13:26à la question, monsieur ?
13:28Ce n'est pas que ça me dérange de répondre à sa question,
13:30mais c'est qu'on essaie, au RN,
13:32d'être dans l'éthique républicaine et démocratique.
13:34C'est normal que le gouvernement soit sous la surveillance
13:36du Parlement.
13:38Mais c'est assez révélateur de la Macronie
13:40et d'une partie des Républicains
13:42qui pensent que le pouvoir n'est pas sur la surveillance du Parlement
13:44et que finalement, les députés seraient
13:46un peu des ploucs qui sont élus pour ne rien faire
13:48ou pour les applaudir comme des Playmobil.
13:50Ben non, le Parlement est là pour surveiller
13:52l'action du gouvernement,
13:54l'action du Premier ministre, et si on n'est pas content,
13:56on peut le censurer. Mais j'espère qu'on nous présentera
13:58un programme qui ne méritera pas l'eau de censure.
14:00Donc, jusqu'à maintenant,
14:02et pour le moment, vous ne savez pas
14:04si la motion de censure, vous la voterez ou pas ?
14:06Non, mais nous, on juge sur pièce.
14:08Donc, mardi, sur le discours de politique générale ?
14:10Absolument.
14:12Avec des déchis clairs à relever.
14:14La sécurité publique, évidemment,
14:16le contrôle de l'immigration,
14:18le rétablissement des comptes publics
14:20et la défense du pouvoir d'achat.
14:22Ce sont quatre sujets extrêmement importants parmi d'autres
14:24qui nécessitent un plan de redressement
14:26très important, comme avait proposé
14:28Jordan Bardella. Donc, effectivement,
14:30est-ce que M. Barnier sera capable
14:32de proposer un programme au moins
14:34aussi puissant que celui qu'aurait
14:36proposé et appliqué Jordan Bardella ?
14:38Je voudrais conclure par ce qui se passe sur le plan international.
14:40Jean-Philippe Tanguay, en quelques mots,
14:42la guerre menace entre Israël et le Hezbollah libanais.
14:44Emmanuel Macron a dit hier à l'ONU
14:46qu'il ne pouvait pas y avoir de guerre au Liban,
14:48exhortant l'État hébreu à cesser
14:50les frappes au Liban, et évidemment, le Hezbollah
14:52a cessé cette hier.
14:54Vous partagez, mot pour mot, la position française ?
14:56Le peuple libanais
14:58est un peuple ami,
15:00mais Israël doit pouvoir se défendre
15:02et assurer sa sécurité.
15:04Si une force hostile
15:06à Israël et belliqueuse
15:08qui prépare une attaque d'Israël
15:10est avérée, comme le Hezbollah malheureusement
15:12le revendique et le pratique, Israël doit pouvoir
15:14se défendre.
15:16Je comprends vos mots. S'il y a
15:18une attaque terrestre massive
15:20d'Israël, pour vous, c'est tout à fait normal,
15:22c'est le droit d'Israël à se défendre.
15:24C'est la même position qu'Emmanuel Macron.
15:26Israël prouvera, je pense,
15:28si c'est nécessaire, que le Hezbollah
15:30était dans une position hostile
15:32et belliqueuse. Israël ne va pas
15:34attendre d'être attaqué
15:36si elle a la certitude de l'être.
15:38Donc vous ne vous opposez pas
15:40à une attaque sur le Liban ?
15:42Une démocratie a le droit de se défendre.
15:44Si malheureusement le Liban, et c'est le cas avec le Hezbollah,
15:46a en son sein
15:48une force politique
15:50avec des élus, mais aussi
15:52un appareil militaire parallèle à l'armée libanaise.
15:54L'armée du Hezbollah n'est pas
15:56l'armée du Liban, mais malheureusement
15:58le Liban se trouve dans une situation
16:00où ils ont un État dans l'État et une armée
16:02parallèle à leur propre armée.
16:04C'est la difficulté, mais
16:06ce n'est pas une attaque contre Emmanuel Macron.
16:08Emmanuel Macron essaie aussi,
16:10dans la tradition française, de maintenir
16:12un équilibre, et je ne lui ferai pas de procès d'intention
16:14parce que là, il faut parler
16:16de ces sujets avec une voix prudente,
16:18mais la sécurité de la démocratie
16:20et du peuple israélien peut
16:22imposer parfois des décisions difficiles.
16:24Je pense que la France ferait la même chose
16:26si elle avait en face d'elle une armée
16:28terroriste, ou en tout cas
16:30paraterroriste, prête à l'attaquer.
16:32Merci Jean-Philippe Tanguy, c'était votre grande interview ce matin
16:34sur CNews Europe 1. Bonne journée à bientôt.

Recommandations