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Marine Le Pen, présidente du groupe Rassemblement national à l’Assemblée nationale, était l’invité de #LaGrandeInterview de Sonia Mabrouk dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.

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Transcription
00:00Bonjour Marine Le Pen, et bienvenue à la grande interview sur CNews Européen.
00:04Vous êtes la présidente du groupe RN à l'Assemblée Nationale.
00:07Nous sommes ensemble jusqu'à 9h pour évoquer les grands bouleversements du monde,
00:11les menaces qui nous font face, la place de la France dans ce nouvel échiquier,
00:15ce nouvel ordre mondial et bien sûr la politique intérieure.
00:19Tout d'abord, Mme Le Pen, l'idée d'un accord de trêve en Ukraine fait son chemin.
00:23Des négociateurs américains sont d'ailleurs en route vers la Russie.
00:26Poutine et Trump devraient se parler très rapidement.
00:28Le président américain met la pression sur le président russe.
00:33S'il y a accord, ça reste une hypothèse très fragile.
00:36Est-ce à mettre au crédit de Donald Trump ?
00:38Est-ce que ce sera à vos yeux, lui, l'artisan de la paix ?
00:42Fut-elle imparfaite et même coûteuse ?
00:46La réalité, c'est que il est, et c'est bien dommage d'ailleurs,
00:51il a été un peu le seul à sembler souhaiter la paix.
00:55Après, c'est une question de volonté politique.
00:58Si vous ne souhaitez pas la paix, si vous souhaitez la continuation de la guerre,
01:02il est évident que vous ne pouvez pas obtenir la paix.
01:05Or, on voit bien que les différents pays européens,
01:08l'Union européenne d'ailleurs en tête avec Mme von der Leyen,
01:11manifestement ne souhaitaient pas la paix, souhaitaient la continuation de la guerre.
01:15Depuis trois ans au Rassemblement national, nous disons qu'il faut que la France
01:19prenne la tête d'une conférence pour la paix avec l'ensemble des pays
01:23qui ont un intérêt à cette paix autour de la table,
01:26et l'ensemble des acteurs évidemment de ce conflit,
01:30parce que nous voyons bien que derrière les intérêts géopolitiques des uns et des autres,
01:34il y a des hommes, des familles qui sont dévastées,
01:39des hommes qui sont massacrés, qui sont exilés, blessés, tués,
01:47et que la guerre, il n'y a rien de pire en réalité.
01:49Donc tout ce qui peut être fait pour éviter ou pour mettre fin à cette guerre,
01:54devait être fait par la France.
01:56La France n'a pas pris cette position pour la matière d'Emmanuel Macron.
01:59Mais donc Emmanuel, le président américain, serait donc à vos yeux,
02:02par sa volonté de faire la paix, le faiseur de cette paix ?
02:04En tout cas, c'est lui qui déclenche, pour parler, qui déclenche les négociations.
02:10Après, la vraie question, et moi je ne me résous pas à ce que la France ne joue aucun rôle,
02:15parce que c'est ce qui se profile.
02:17Et c'est terrible en réalité, au regard de l'histoire, au regard de la place de la France,
02:22c'est que ce qui se profile, c'est une discussion directe entre la Russie, les Etats-Unis et l'Ukraine.
02:29C'est ce que nous avons vu à Jeddah, en Arabie Saoudite, effectivement,
02:31les Européens absents, écartés.
02:34Mais encore un mot quand même sur les Etats-Unis, Madame Le Pen.
02:36Nous sommes dans un contexte où le parapluie américain se dérobe,
02:39où la guerre commerciale est déclarée.
02:41Quelle est votre ligne vis-à-vis de Donald Trump entre une admiration,
02:45peut-être, je ne sais pas, un rapprochement avec certaines idées trumpiennes,
02:49et une méfiance vis-à-vis d'un dirigeant étranger ?
02:52Je ne fonctionne pas, je ne suis pas dans la diplomatie de l'émotion.
02:56Je crois que c'est d'ailleurs un livre de Monsieur Védrine.
03:01Je ne suis pas non plus dans la télé-diplomatie,
03:04qui est un peu la spécialité de Monsieur Trump,
03:08mais que partage Emmanuel Macron, qui apprécie cette méthode.
03:12Moi, je ne pense qu'à une seule chose,
03:14l'intérêt de la France et des Français.
03:16C'est ma seule et unique boussole.
03:19Par conséquent, mon comportement va s'adapter aux risques
03:27qui existent pour notre pays.
03:30Et ce, à l'égard de l'ensemble des puissances.
03:34Et évidemment, à l'égard des grandes puissances.
03:37Que ce soit la Russie, la Chine ou les Etats-Unis,
03:41je défendrai toujours les intérêts de la France.
03:44Et il est évident, et je le répète encore ce matin,
03:48pour que chacun comprenne,
03:50que même lorsque l'on a un allié, et les Etats-Unis sont un allié,
03:55ou alors il faut sortir de l'OTAN,
03:58on ne peut pas être dans une alliance militaire
04:01avec des gens qui ne sont pas des alliés.
04:03On se comprend sur ce sujet.
04:05Ceux qui viennent nous expliquer aujourd'hui
04:08que les Etats-Unis ne sont plus un allié,
04:11à ce moment-là, doivent aller au bout de leur logique
04:14et demander à ce que la France quitte l'OTAN.
04:17Vous verrez que ça s'arrêtera assez rapidement,
04:20ce genre de déclaration à l'emporte-pièce.
04:22Mais ce n'est pas parce qu'on a un allié
04:24qu'on ne peut pas, dans le même temps,
04:27être allié sur certains sujets,
04:30en cohérence sur certains sujets,
04:32en concurrence sur un certain nombre d'autres
04:35et voire même en contradiction sur encore d'autres domaines.
04:40C'est le principe même de l'intérêt des nations.
04:43Elles peuvent se rejoindre sur certains sujets,
04:45elles peuvent se concurrencer sur certains autres
04:48et elles peuvent être en contradiction
04:50dans un certain nombre d'autres domaines.
04:52Pour qu'on soit clair sur ce sujet,
04:53puis on reviendra à l'accord éventuel sur l'Ukraine,
04:55Marine Le Pen, est-ce que vous soutenez, par exemple,
04:57la réaction de l'Union européenne et donc de la France
05:00qui veut frapper fort et vite par rapport à la guerre commerciale
05:04qui est déclarée par Donald Trump
05:06et qui, en retour, va aussi mettre en place des moyens de pression ?
05:10Est-ce que, par rapport à cet allié-là,
05:12vous estimez qu'on a la bonne réaction
05:14quand il ne nous ménage pas ?
05:16On a raison de réagir, bien entendu.
05:19Mais ce qui m'ennuie, moi, c'est que ce soit...
05:23Enfin, là, on touche du doigt le problème principal,
05:25c'est que c'est l'Union européenne qui réagit.
05:27C'est-à-dire que si nous étions dans des relations bilatérales,
05:30je pense que les discussions pourraient être plus simples.
05:33Or, qu'est-ce qui se passe quand l'Union européenne négocie à notre place ?
05:38C'est qu'elle peut avoir tendance, et on l'a vu par le passé,
05:41à sacrifier un domaine économique de la France
05:44au bénéfice du sauvetage d'un domaine économique
05:47allé au hasard de l'Allemagne,
05:49puisqu'il n'a échappé à personne que cette Union européenne
05:53est quand même très largement allemande dans sa direction
05:56dans l'influence qu'elle subit et donc dans les intérêts qu'elle protège.
06:01Donc, typiquement, si vous voulez, pour protéger les voitures allemandes,
06:05en règle générale, on sacrifie l'agriculture française.
06:08Évidemment que moi, qui suis le défenseur des intérêts de la France,
06:12je suis en désaccord avec cela.
06:14Donc, oui, réaction, mais attention à, justement,
06:17que nos intérêts ne soient pas piétiniers.
06:20Donald Trump, qui va donc parler directement, Marine Le Pen,
06:23à Vladimir Poutine sur l'Ukraine.
06:25Ça veut dire aussi qu'il faut que nous reprenions ce contact
06:28qui a été évidemment interrompu.
06:30Vous, au pouvoir, vous le reprendriez ?
06:32Je suis désolé, mais moi, je ne sais pas comment est-ce qu'on peut avoir
06:36une influence que je souhaite, bien entendu, positive,
06:40parce que c'est l'objectif de chaque pays,
06:42d'avoir une influence positive sur les relations entre les nations,
06:46sur la paix, une voie qu'ils portent, sans parler aux gens.
06:50Aux gens, à Vladimir Poutine ?
06:52Je veux dire, sans parler, si on ne parle pas aux dirigeants des pays,
06:56on ne peut pas, en réalité, obtenir que les gens se mettent autour de la table.
07:01C'est ainsi, pour vous, que Donald Trump est arrivé à ce résultat-là ?
07:04Encore une fois, hypothèse fragile de cet accord.
07:07Ça paraît relativement évident, si vous voulez.
07:10Si vous arrivez sur un terrain diplomatique
07:14en insultant l'ensemble des partis qui ont vocation à être autour de la table,
07:19il est évident que vous n'allez pas être choisi,
07:22si vous voulez, comme négociateur, comme arbitre,
07:26comme susceptible d'impulser quelque chose.
07:31Or, Emmanuel Macron s'est fâché avec le monde entier.
07:34Donald Trump n'a pas été tendre avec M. Zelensky dans le bureau Oval,
07:38et pourtant, les négociateurs américains et ukrainiens...
07:41Vous voyez ce que je veux dire ?
07:43Il parle, il s'adresse, il accepte de discuter.
07:48Moi, j'avoue que la méthode Donald Trump est la méthode Donald Trump.
07:53C'est une méthode qui peut nous apparaître à nous, Européens,
07:57d'une très grande brutalité.
07:59Et à vous, personnellement ? Elle vous choque ?
08:01Elle vous paraît brutale ?
08:02Elle me choque. Rien ne me choque.
08:03Enfin, pour me choquer, il faut aller plus loin.
08:05Donc qu'il y ait des discussions extrêmement dures entre dirigeants de nations
08:11n'est pas en soi choquant.
08:13Ce qui était choquant, là, c'est que c'était devant toutes les caméras du monde.
08:16Mais que les choses soient claires, ça existe.
08:19Et même régulièrement.
08:21D'habitude, on ne le voit pas.
08:22Voilà. D'habitude, on ne le voit pas.
08:24Cette télédiplomatie, comme je vous le disais au début,
08:28est quelque chose à laquelle je n'adhère pas.
08:31Ben, venons-en.
08:32Je pense que la diplomatie, elle doit être discrète, voire, d'ailleurs, secrète.
08:37Il y a un duel à distance entre vous, Marine Le Pen, le chef de l'État,
08:40sur la réalité de la menace russe.
08:42Emmanuel Macron vous a répondu, après que vous ayez affirmé
08:44que la menace existentielle pour la France reste le fondamentalisme islamiste.
08:49Il a affirmé que la France se bat contre les deux menaces
08:52et qu'il rejette toute hiérarchie.
08:54En quoi est-ce le président qui exagère en jouant sur les peurs,
08:57et non pas vous, qui minimisez la menace russe en relativisant ces mêmes peurs ?
09:02Moi, je ne minimise absolument aucune menace, d'où qu'elle vienne.
09:06Mais je note que, qui a fait des morts en France dans les dix dernières années ?
09:14Selon Gérald Darmanin...
09:16Les centaines.
09:17C'est bien le fondamentalisme islamiste par l'intermédiaire des attentats
09:20dont nous avons été victimes.
09:22Par qui est-il porté ?
09:24Pouvez-vous répondre justement au garde des Sceaux qui, hier,
09:27évoquait votre obsession par rapport à une certaine origine,
09:30alors qu'il pointait les auteurs de ces attentats comme étant des Tchétchènes ?
09:34Russe a-t-il ajouté ?
09:36Non, pas de ces attentats.
09:39Bien sûr que les Tchétchènes sont, pour certains, des fondamentalistes islamistes.
09:44Mais dans ces cas-là, il ne faut pas les accueillir en France.
09:47Il ne faut pas leur accorder de titre de séjour.
09:50Il ne faut pas que la justice les empêche d'être renvoyés en Russie.
09:54Parce que la réalité, c'est que, bien souvent,
09:57la justice intervient pour faire lever des OQTF
10:01et pour empêcher le renvoi d'un certain nombre de ressortissants russes dangereux en Russie.
10:08Mais là où M. Darmanin se trompe, c'est qu'il compare une nation et une idéologie totalitaire.
10:14Moi, je lutte contre le fondamentalisme islamiste, quelle que soit sa nationalité.
10:18Il y a eu un attentat absolument épouvantable à la Nouvelle-Orléans, il y a quelques semaines.
10:23C'était un Américain.
10:26Donc qu'il soit Américain, Russe, Algérien ou autre,
10:31le fondamentalisme islamiste est un danger absolument majeur pour nous.
10:35Donc M. Darmanin, encore une fois, soit ne connaît pas son dossier,
10:40soit cherche à créer des polémiques là où normalement on ne devrait pas y en avoir.
10:44Tout le monde devrait considérer que le fondamentalisme islamiste est un danger majeur pour notre pays
10:49parce que nos compatriotes ont payé de leur sang cette conscience tout de même de ce danger.
10:55C'est évident, mais faut-il pour autant hiérarchiser ?
10:58Marine Le Pen, vous accusez le président de télédiplomatie, de rhétorique guerrière, de surjouer le tout.
11:03Vous réclamez la constance, c'est un mot qui a été retenu de sa part dans ce domaine.
11:07Mais pensez-vous vous-même avoir fait preuve de constance dans ce dossier,
11:11en particulier sur votre soutien à l'Ukraine et votre manière d'appréhender la menace russe ?
11:15Mais quand ai-je changé d'avis ?
11:18Est-ce que le Rassemblement national n'a pas, dès le premier jour de l'entrée de la Russie en Ukraine,
11:24soutenu l'intégrité territoriale de l'Ukraine ?
11:28Est-ce que nous n'avons pas condamné dès le premier jour cette agression ?
11:32Est-ce que nous n'avons pas soutenu en toutes circonstances l'Ukraine ?
11:36La question c'est « en toutes circonstances ».
11:38Vous n'avez pas soutenu en toutes circonstances ?
11:39Non, pardon, pas à tout prix.
11:40Pas en toutes circonstances ?
11:41Non, en toutes circonstances.
11:42Non, pas tous les votes, Mme Le Pen, au Parlement européen ?
11:44Non, mais madame, pas à tout prix.
11:46La question est la suivante.
11:48Lorsqu'on fait une résolution de soutien à l'Ukraine au Parlement européen
11:51et qu'on en profite à l'intérieur de la résolution pour dire
11:54« nous allons accepter l'Ukraine dans l'Union européenne »,
11:57je dis non.
11:58Comme hier, vous avez…
11:59Je dis non, je ne voterai…
12:00Les députés russes sont abstenus à l'Assemblée.
12:02Je ne voterai aucun texte qui indique que l'Ukraine doit rentrer dans l'Union européenne.
12:07Pourquoi, madame ?
12:09Parce que l'entrée de l'Union européenne dans l'Ukraine, c'est la mort de l'agriculture française.
12:13Donc, nous soutenons l'Ukraine,
12:15mais nous ne souhaitons pas qu'il en découle la mort d'un secteur aussi important
12:22pour notre souveraineté et pour notre économie que l'agriculture française.
12:26C'est un point fondamental.
12:27Car si l'Ukraine entre dans l'Union européenne,
12:29non seulement nous allons vivre une concurrence normative et financière considérable de leurs produits,
12:39mais de surcroît, la PAC va donc être redistribuée entre les pays.
12:44Et donc, ça entraînera une baisse de 20% de la PAC pour les agriculteurs français.
12:48Donc, je défends les intérêts de la France et des Français.
12:50Et lorsque ces intérêts sont attaqués, je dis non.
12:53On soutient l'Ukraine.
12:54Oui, nous avons été d'accord pour envoyer du matériel pour soutenir l'Ukraine.
12:59Mais en l'occurrence, nous ne sommes pas d'accord pour, encore une fois,
13:04faire mourir un secteur économique aussi fondamental que l'agriculture.
13:08C'est un point fondamental.
13:09On poursuit notre interview sur CNews et repas, mais arrêtons-nous sur ce sujet.
13:12Hier, à l'Assemblée nationale, lors de ce vote sur la résolution autour du processus,
13:18il est vrai l'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne.
13:20Il y avait autre chose dans cette résolution, Mme Le Pen.
13:22Il y avait la possibilité de saisir ces avoirs russes gelés.
13:26Certains disent que vous avez dit peut-être non, évidemment, à l'entrée de l'Ukraine dans l'Union européenne,
13:32mais non également à la saisie des avoirs russes.
13:34Il me semble que M. Macron est contre également.
13:37Pour d'autres questions, peut-être pour des aspects juridiques, est-ce que vous voulez...
13:40Je serai pour d'autres raisons, moi.
13:42Moi, je veux dire, nous avons été pour la saisie des intérêts des avoirs russes.
13:48Pourquoi nous sommes réservés sur la saisie des avoirs russes ?
13:52D'abord, parce qu'au regard du droit international, c'est interdit.
13:57Deuxièmement, parce que, pour le coup, je partage l'avis d'Emmanuel Macron,
14:01si vous commencez à faire cela, vous risquez que plus aucun investissement ne s'effectue en France.
14:08Mais moi, il y a une troisième raison qui n'a pas été évoquée.
14:11C'est que si l'Union européenne décide de saisir les avoirs russes dans l'Union européenne,
14:15combien y a-t-il d'avoirs des pays de l'Union européenne en Russie ?
14:19Parce que vous voyez, rien que total, je crois que c'est 12 milliards.
14:22Donc le retour du bâton serait sévère.
14:25Il y aura de toute façon un retour du bâton, un effet de parallélisme des formes.
14:31Donc je pense que ne pas réfléchir à ça, ne pas avoir les éléments sur la table avant de prendre cette décision,
14:39serait, pour le coup, irresponsable pour les intérêts de la France.
14:41Si vous deviez caractériser, Marine Le Pen, à l'heure actuelle, appréhender dans toutes ses dimensions, la menace russe,
14:47que diriez-vous ce matin ?
14:49Je dirais, comme Jordan Bardella, que c'est une menace qui est multidimensionnelle.
14:55D'abord parce qu'on le sait, la Russie effectue des raids numériques sur la France,
15:02qu'ils hackent un certain nombre de nos secteurs ou un certain nombre de nos acteurs économiques,
15:11qu'en termes d'influence, ils ont une influence négative à l'égard de notre pays.
15:17Aujourd'hui, ils ont mené une guerre dans un pays qui n'est pas un pays de l'Union européenne, mais qui est un pays d'Europe.
15:25Au confins de l'Europe ?
15:27Oui, bien sûr.
15:29Ça reste une guerre européenne pour vous ?
15:31Et c'est une puissance nucléaire.
15:33Par conséquent, à chaque fois qu'une puissance nucléaire est en conflit,
15:37et particulièrement, il faut bien le dire, géographiquement en conflit proche de vous,
15:42vous devez évidemment avoir une ferme inquiétude.
15:46Alors est-ce existentiel ? Est-ce existentiel comme menace ?
15:49Mais pour l'instant, la Russie n'a pas annoncé qu'il attaquait la France.
15:54Je vous confesse, les chats russes ne sont pas sur les Champs-Élysées.
15:57Oui, mais si on écoute Emmanuel Macron, on pourrait le croire, que ça va arriver.
16:02Vous pensez véritablement ?
16:03Moi, ce que je trouve étonnant, Madame, c'est que j'ai entendu Emmanuel Macron à 20h,
16:09j'avais le sentiment qu'il allait déclarer la guerre.
16:13C'était un discours qui était un discours guerrier.
16:16Pas mobilisateur. Dans un temps, on a besoin d'un discours uni.
16:19Au même moment où il semblait, et pour l'instant, ça n'est pas démenti,
16:26que la paix pouvait trouver un chemin.
16:28Et plutôt que d'accompagner ce chemin pour savoir quelle paix,
16:32et on va en parler parce que c'est important, la paix, oui, mais laquelle ?
16:36Et c'est là où la France devrait jouer un rôle fondamental.
16:42Au moment où la paix se faisait un chemin, Emmanuel Macron nous expliquait
16:46qu'il fallait préparer une guerre quasiment imminente.
16:51Mais le Président ne défend pas les intérêts français.
16:54Le Président ne défend pas les intérêts français.
16:56N'est-il pas dans son rôle pour mobiliser les esprits ?
17:00Mais pour faire quoi ?
17:01Face à une menace que vous venez de décrire.
17:03Pour faire quoi ? Parce que le meilleur moyen de défendre les intérêts de la France,
17:08c'est de permettre à notre industrie d'armement de pouvoir se développer.
17:13Or, ils ont tout fait dans les dernières années pour empêcher nos entreprises
17:17de se développer, nos industries de se développer.
17:20Et évidemment, au milieu de ces industries, il y a l'industrie de défense,
17:25les normes, les obstacles juridiques, la directive Riche,
17:31et dernièrement encore l'interdiction des bifaces.
17:35Comment est-ce qu'on peut soutenir l'industrie de défense française
17:40en ayant accepté l'ensemble de ces boulets aux pieds
17:44que nous nous sommes mis par l'intermédiaire de l'Union européenne ?
17:47Ça n'a pas de sens.
17:49Je veux dire, ça n'a pas de sens.
17:51La première des réflexions qu'on doit avoir pour permettre à la France
17:56de s'armer comme elle le souhaite, c'est d'augmenter la part de PIB de la défense à 3 %.
18:03Je le réclame depuis 2012.
18:05Depuis 2012.
18:06Et ça n'a pas été fait.
18:08La première des choses, c'est d'avoir une énergie abondante et abordable.
18:16Or, ils ont tout fait pour rendre l'énergie affreusement chère.
18:21Je vous signale d'ailleurs que selon les chiffres parus ce matin,
18:24le gaz a juste augmenté de 185 %.
18:28Et je ne parle même pas de l'électricité.
18:30Et ça va s'aggraver.
18:32On en parlera tout à l'heure avec la proclamation pluriannuelle de l'énergie.
18:36L'effort de défense est essentiel.
18:37On va en parler, Marine Le Pen.
18:38Le débat qui est derrière, le débat en France,
18:40pas seulement qu'en France, c'est qui est patriote aujourd'hui ?
18:43Le débat est celui-là en ce moment.
18:44Est patriote celui qui craint la menace russe et voit en Poutine un risque impérialiste à nos portes ?
18:49C'est ce que semble expliquer le Président.
18:51Et c'est ce que vous reprochent certains.
18:53Par exemple, j'écoutais Olivier Faure qui dénonce votre patriotisme de papier.
18:57Camarades, choisis ton camp.
18:59C'est exactement ça.
19:00Camarades, choisis ton camp.
19:01C'est malheureux parce que la France, c'est le pays de la raison.
19:05Et nous avons perdu la raison.
19:09La classe politique aujourd'hui agit de manière binaire, réfléchit de manière binaire.
19:16Il n'y a plus de hauteur sur les événements.
19:18Il n'y a plus de recul sur les événements.
19:20Il n'y a plus de profondeur de la réflexion.
19:23Il faut être pour ou contre.
19:25Et si vous êtes pour, vous êtes dans le bon camp.
19:28Et si vous êtes contre, vous êtes dans le mauvais.
19:30Il y a quand même une ligne de front en Europe.
19:32Non mais il n'y a pas de ligne de front parce que moi je ne suis pas pour que la Russie attaque l'Ukraine.
19:38Donc c'est ridicule.
19:40Pourquoi on vous le reproche encore aujourd'hui ?
19:43Parce que c'est facile.
19:45Certains reprennent vos anciennes déclarations.
19:47Mais parce que c'est une caricature.
19:49Oui, certains reprennent les images de M. Macron accueillant avec un sourire jusqu'aux oreilles Vladimir Poutine au fort de Brégançon.
19:59Ça n'a aucun sens ce genre d'attaque et d'agressivité.
20:04Alors que très clairement, nous avons encore une fois des solutions à proposer.
20:09Et pour la paix, on disait qu'elle pèse.
20:11Ça m'intéresse plus que les débats, honnêtement, que je trouve d'un niveau bien souvent pitoyable en France aujourd'hui.
20:17Le niveau des débats politiques, je le trouve très mauvais.
20:20Voilà, je vous le dis.
20:22Vous n'hésitez pas à avoir des mots très durs envers Emmanuel Macron également.
20:27Ce n'est pas la question d'avoir des mots durs.
20:29C'est la question de l'argumentation que l'on développe, de l'objectif que l'on cherche à obtenir.
20:35Moi, ce que je cherche, c'est que la France retrouve la voix particulière qui est la sienne aujourd'hui.
20:40La France est éjectée de tout.
20:42Emmanuel Macron s'est fâché avec le monde entier.
20:44Il a réussi à se fâcher avec des pays qui sont fâchés ensemble depuis des décennies.
20:49Et bien, il a réussi à se fâcher avec les deux.
20:51Il arrive à se fâcher avec la Russie, à se fâcher avec les États-Unis en même temps.
20:55Ce n'est pas évident.
20:56Il arrive à se fâcher avec l'Algérie et avec le Maroc en même temps.
20:59Ce n'est pas évident.
21:00Je veux dire, on n'a plus de voix, on n'existe plus.
21:03Alors, il est contraint à l'agitation.
21:05Vous savez, ces choses-là nous dépassent.
21:07Faignons d'en être les organisateurs.
21:09Alors, on organise des sommets, on discute, mais on discute des choses sur lesquelles nous n'avons plus d'influence.
21:15Et c'est cela que je lui reproche.
21:16On va en parler.
21:17Donc, je souhaite qu'il redonne à la France de l'influence
21:21et le meilleur moyen de lui redonner de l'influence,
21:24c'est de faire en sorte que cette conférence de paix, la France, soit à la table
21:29et qu'elle discute de quelle paix.
21:31Parce que moi, ce que je ne souhaite pas, c'est le traité de Versailles.
21:34C'est une paix qui, en réalité, contient en germe les conflits de demain.
21:40Et donc, je pense qu'il faut…
21:41C'est ce que semble craindre aussi le président français.
21:44C'est peut-être aussi pour cela qu'il a utilisé cette rhétorique et ce ton martial.
21:47Il pense aujourd'hui qu'une paix imparfaite et coûteuse pourrait nous coûter très cher demain ou après demain.
21:52Dans ces cas-là, il faut travailler à la paix.
21:54Vous comprenez ce que je veux dire ?
21:56Quand on n'a pas de strapentemps, on va s'asseoir quand même à la paix ?
21:59Parapler le pays à la guerre.
22:01Donc, la question, c'est que va contenir cette négociation ?
22:08Allons-y, on le sait, Mme Le Pen.
22:10On sait que certains territoires ne seront jamais restitués à l'Ukraine.
22:13Est-ce qu'il faut le valider ?
22:15Je crois qu'on se tombe.
22:17D'abord, posons les questions.
22:18Parce que vous voyez, la paix, elle se fait entre les deux belligérants.
22:21Il faut qu'ils soient tous les deux d'accord.
22:23La question, c'est est-ce que cette négociation de paix ne doit porter que sur la frontière entre l'Ukraine et la Russie ?
22:33Évidemment que non.
22:35Il faut envisager l'intégralité des frontières autour qui posent un certain nombre de problèmes diplomatiques.
22:44Il faut également réfléchir au périmètre de l'OTAN.
22:48Et là, ce sont les États-Unis aussi qui doivent peut-être avancer sur ce terrain.
22:55Donc voilà, ce sont des tas de sujets qui doivent, je crois, être réglés pour qu'on ait,
23:00comme l'a dit Emmanuel Macron, mais sans chercher à l'obtenir, une paix juste et durable.
23:06C'est important ce que vous dites.
23:07Imaginons, vous êtes au pouvoir.
23:09Les Pays-Baltes ou un des Pays-Baltes est ciblé, attaqué.
23:13Comment vous réagissez ?
23:14D'abord, permettez-moi de ne pas faire de politique fiction.
23:19Et si possible, de politique fiction qui soit la fiction du pire.
23:24On l'a dit ça avant l'invasion de l'Ukraine.
23:27Permettez-moi.
23:28La vraie question, c'est qu'il y a évidemment que les Pays-Baltes, que la Pologne,
23:32sont particulièrement inquiets, et à juste titre, pour des raisons géographiques et pour des raisons historiques.
23:38Il faut donc leur permettre de s'armer.
23:43Pour leur permettre de s'armer, moi, je propose de les autoriser à utiliser leur fonds de cohésion,
23:52fonds de cohésion de l'Union européenne.
23:54Il est de 380 milliards.
23:57Il reste à peu près 200 milliards actuellement disponibles.
24:01Et bien, pourquoi est-ce qu'on ne les autorise pas à réorienter vers leur industrie de défense ces fonds de cohésion ?
24:09De la même manière, d'ailleurs, qu'on l'a fait avec un texte qui s'appelle Restore il y a quelques semaines,
24:14où on a autorisé, en cas de catastrophe naturelle, à réorienter une partie de ces fonds
24:21pour reconstruire les endroits qui ont été détruits par une catastrophe naturelle.
24:29Donc déjà, commençons par là.
24:31Commençons par leur permettre d'user de l'argent qui est là,
24:35plutôt que de pousser les États à s'endetter encore,
24:40alors même que, en ce qui concerne la France, je crois qu'on est au taquet dans ce domaine.
24:45Et c'est une question, d'ailleurs, comment pouvons-nous nous réarmer sans encore nous endetter ?
24:51Une question quand même fondamentale, Marine Le Pen, pour si notre entretien sur CNews est européen,
24:55parce que ce nouvel ordre mondial, il met à jour des positions essentielles et des différences essentielles.
25:01En quoi votre souverainisme, prononcé, assumé, affirmé, vous ne me contredirez pas,
25:07mais en quoi n'est-il pas un isolationnisme aujourd'hui qui pourrait affaiblir la France ?
25:11Depuis le début de cet entretien, quand je parle d'Europe, vous parlez de France.
25:14La France doit s'asseoir à la table des négociations.
25:17Comment aujourd'hui un pays aussi fort, peut-être est-ce une puissance moyenne, la France aujourd'hui,
25:22peut-il peser face à des États puissants, à des États-nations ?
25:25Les États-Unis, la Chine, la Russie, la Turquie, comment ?
25:29Comme elle l'a fait hier ?
25:30Hier, avec le général de Gaulle, oui.
25:34Nous avons transféré notre diplomatie à l'Union européenne.
25:38C'est une catastrophe.
25:40On est obligé de l'admettre, c'est une catastrophe.
25:43Or, la diplomatie, il faut que chaque nation puisse la conserver,
25:47de la même manière qu'elle doit conserver son armée.
25:50Ça ne veut pas dire qu'elle n'entre pas dans des alliances militaires,
25:54mais elle doit conserver la maîtrise de son armée.
25:56Or, aujourd'hui, ce qu'il cherche à faire, c'est d'obtenir une armée européenne.
26:00Le mot n'a pas été prononcé.
26:02Mais s'il y a une armée européenne, il y a une gouvernance militaire qui est européenne.
26:09Et un pouvoir décisionnaire qui est chez qui ?
26:12C'est la bonne question.
26:14La Commission européenne.
26:16Ça veut dire que si ça existait, au moment où nous nous parlons,
26:19depuis trois ans, nos soldats français seraient sur le front en Ukraine.
26:23C'est quand même un vrai sujet, ça.
26:26Emmanuel Macron, jusqu'à présent, il vendait des transferts de compétences.
26:32Aujourd'hui, il est en train d'effectuer des transferts de puissance.
26:37En tout cas, il le souhaite.
26:39Et tout le débat qu'il a ouvert sur la dissuasion nucléaire
26:42est un débat qui est profondément antigaulien.
26:49Pourtant, le général de Gaulle et tous les présidents de la Ve République
26:52avaient parlé de cette dissuasion, non pas mutualisée mais élargie.
26:55Mais ce n'est pas le sujet.
26:57On peut décider que nos intérêts vitaux français
27:02peuvent être impactés par des intérêts européens.
27:06Nous le déterminons.
27:08C'est nous qui déterminons cela.
27:11Ce n'est pas étonnant, cela, si vous voulez.
27:13Mais ce qui est terrible, c'est de souhaiter, en réalité, partager.
27:17Ce n'est pas la première fois qu'il lance ce débat.
27:20De la même manière que ce n'est pas la première fois
27:23qu'il est ambigu sur notre siège au Conseil de sécurité.
27:27Parce que si nous partageons la dissuasion nucléaire,
27:30alors nous partageons aussi le siège au Conseil de sécurité.
27:33Vous dites partage, il dit élargissement.
27:34Oui.
27:35Vous y voyez donc un transfert de puissance.
27:37Non, il dit, je vais ouvrir le débat.
27:42Cela veut dire qu'il n'est plus dans la vision du général de Gaulle,
27:45s'il ouvre le débat.
27:46On est d'accord.
27:47C'est qu'il y a quelque chose de nouveau qu'il souhaite.
27:49Or, qu'est-ce qu'il peut vouloir de nouveau d'autre
27:52qu'encore une fois une forme de partage acté de la dissuasion nucléaire ?
27:57J'y suis fondamentalement opposé.
28:00Parce que c'est un outil de puissance française
28:03et qu'il doit rester cet outil français.
28:07Politique internationale et politique intérieure sont liées.
28:10Cela ne veut pas dire, contrairement à ce que vous dites,
28:12il n'y a pas d'isolationnisme.
28:13Je vous pose la question.
28:15Vous assumez un souverainisme, d'ailleurs davantage que Jordan Bardella.
28:19C'est marrant.
28:20C'est tout de même drôle.
28:22Soit on est souverainiste et donc isolationniste,
28:25soit on est européiste.
28:27Non, on peut être souverainiste et considérer que les projets,
28:32un certain nombre de projets,
28:34peuvent s'envisager avec les autres.
28:36C'est une troisième voie.
28:37C'est un ni-ni-ni.
28:38Avec les autres nations.
28:39Ni Washington, ni Moscou, ni Bruxelles.
28:41Mais bien sûr.
28:42Et on reste tout seul.
28:43Mais pas tout seul.
28:44On peut très bien engager, encore une fois, des projets
28:46avec des nations européennes.
28:48Des nations européennes.
28:50Je vais vous donner un exemple fondamental.
28:53On est en train de discuter de réarmement.
28:55On parle d'autonomie.
28:56On se pousse du col.
28:58Très bien.
28:59Eh bien, faisons-le.
29:00Chiche.
29:01Faisons-le.
29:02La première des choses, c'est peut-être de ne pas dépendre
29:04des puces que l'on met dans nos missiles
29:07et qui viennent de Taïwan.
29:10Donc, est-ce qu'on ne peut pas, par exemple,
29:12créer un MBDA des puces,
29:16puisque les machines qui fabriquent les puces sont néerlandaises ?
29:20Eh bien, ne peut-on pas, avec les nations européennes,
29:23se mettre ensemble en disant, voilà,
29:25on va réfléchir à créer une filière européenne
29:30des puces sans lesquelles nos missiles,
29:34notamment, pas seulement, ne fonctionnent pas ?
29:36Oui, il y a des projets comme ceux-là,
29:37non insofédéralistes.
29:39Non, mais ce n'est plus insofédéralistes
29:41qu'ils sont en train de constituer.
29:42Qu'est-ce que c'est, alors ?
29:43Mais ils ne sont pas en train de créer une Europe fédéraliste.
29:46Ils sont en train de créer un État unitaire européen.
29:50C'est un tout petit peu différent
29:52et c'est beaucoup plus grave.
29:55Vous n'avez pas de mots assez durs pour dénoncer tout cela,
29:58Mme Le Pen, et donc ce que décide Emmanuel Macron.
30:01Alors, une question vient naturellement en tête.
30:03Si les décisions de l'exécutif sont tellement néfastes au pays,
30:06pourquoi ne pas avoir censuré le gouvernement
30:08et pourquoi lui donner encore un sursis,
30:11justement, pour prolonger de telles décisions
30:13que vous ne cessez de dénoncer depuis le début de cet entretien ?
30:16Mais, enfin, pardon,
30:18mais c'est Emmanuel Macron, là, qui impulse tout ça.
30:21Non, mais je veux dire...
30:22Vous censurez le gouvernement, vous affaiblissez un petit peu.
30:24Non, mais ne nous racontons pas d'histoire.
30:26Je veux dire, tout ça, c'est Emmanuel Macron.
30:29Ce ne sont pas les premiers ministres qui se succèdent.
30:33C'est la ligne qui est celle du président de la République,
30:36impulsée par le président de la République.
30:38Donc, vous avez raison, c'est lui qui porte la responsabilité.
30:42Nous avons fait le choix parce qu'il était nécessaire
30:45d'obtenir à un moment donné une stabilité
30:49qui était attendue par nos agriculteurs, notamment,
30:54qui était attendue par nos industriels.
30:56On a obtenu pas mal de choses, en fait,
30:58en censurant M. Barnier,
31:00qui avait juste créé 40 milliards d'impôts supplémentaires,
31:03dont 10 milliards sur les entreprises.
31:05On a préservé l'indexation des retraites pour les retraités.
31:10Si aujourd'hui, le prix de l'électricité a baissé,
31:14c'est grâce à la décision que nous avons pu prendre.
31:17Donc, nous voyons que le budget qui est présenté
31:22par M. Bayrou est mauvais,
31:26mais celui de M. Barnier était pire.
31:29Nous en sommes là.
31:30C'est-à-dire que vous choisissez entre le plus mauvais et le pire.
31:34C'est souvent ça, la politique, par ailleurs.
31:36Quand vous êtes dans l'opposition,
31:38vous êtes souvent confrontés à ce choix difficile.
31:42Mais nous n'avons pas fait que cela,
31:43parce que nous ne sommes pas seulement là
31:45pour préserver notre statut d'opposant.
31:47Nous avons effectué un contre-budget.
31:49Nous l'avons présenté à M. Barnier.
31:51Nous l'avons présenté à M. Bayrou.
31:53Et aujourd'hui, il y a des combats à mener qui sont essentiels.
31:56Moi, mon combat, là, au moment où nous nous parlons,
31:59c'est l'énergie.
32:01Parce que sans énergie, il n'y a pas d'autonomie.
32:03Il n'y a pas de souveraineté.
32:05Or, encore une fois,
32:07les prix de l'énergie ont augmenté dans des conditions spectaculaires.
32:10Et je note une chose,
32:11c'est qu'il y a une programmation pluriannuelle de l'énergie
32:14qui devrait passer devant l'Assemblée nationale,
32:17qui devrait être présentée aux représentants du peuple,
32:19qui devrait être votée à l'Assemblée nationale.
32:21Et qu'ils cherchent, en réalité,
32:23à signer par l'intermédiaire d'un décret
32:25et qui nous engage pour les dix prochaines années
32:28et qui va coûter, Madame, écoutez-moi bien,
32:30100 milliards aux Français.
32:32100 milliards pour financer l'énergie intermittente
32:35dont nous savons pertinemment
32:37qu'elle n'est pas la solution à nos problèmes.
32:39100 milliards, dont 37 milliards uniquement
32:43pour raccorder les éoliennes en mer au réseau électrique.
32:49Vous croyez que je peux admettre cela ?
32:51Donc, c'est un combat essentiel,
32:53y compris dans les débats qui nous intéressent
32:55sur le réarmement et tout ça.
32:58C'est lié, évidemment.
33:00Je vais faire un détour par un sujet
33:02qui peut paraître anodin, qui ne l'est pas du tout,
33:04parce qu'il concerne des millions de Français
33:06et on a beaucoup de réactions
33:08par nos auditeurs d'Europe 1
33:09et téléspectateurs de CNews à ce sujet.
33:11Ce sont les fameuses zones,
33:13les ZFE, zones à faible émission,
33:15qui sont pour certains des zones
33:17véritablement d'exclusion aujourd'hui.
33:19Alors, il est vrai que le RN
33:21en a parlé assez rapidement.
33:23Comment vous appréhendez aujourd'hui de telles zones ?
33:25C'est l'apartheid.
33:28C'est une forme d'apartheid social.
33:31Les pauvres restent en dehors des villes
33:34et ceux qui ont les moyens de s'acheter
33:36une voiture électrique pourront y entrer.
33:38C'est un scandale absolu.
33:40C'est une rupture de tout ce qu'est la France.
33:45C'est d'une injustice totale.
33:48C'est d'une stupidité absolue.
33:50Il faut évidemment supprimer ces ZFE.
33:53Nous avons un Rassemblement national
33:55qui a été tout à fait en pointe sur ce sujet
33:58depuis d'ailleurs la création de ces ZFE.
34:04On a même fait un petit autocollant critère libre.
34:08Et donc, nous allons continuer ce combat
34:11à tous les échelons,
34:13au niveau de l'Union européenne
34:15et évidemment au niveau national.
34:17Autre sujet, Marine Le Pen.
34:19Vous m'avez dit ici même, il y a quelques mois,
34:21être au premier rang de la lutte contre l'antisémitisme.
34:23Vous avez dû voir ces affiches,
34:25en particulier celles caricaturant l'animateur Cyril Hanouna.
34:29Les Insoumis sont accusés d'antisémitisme.
34:32Je rappelle que cette caricature
34:34rappelle justement tout un imaginaire
34:36de propagande antisémite.
34:38Cyril Hanouna va porter plainte.
34:40Comment vous avez réagi en voyant cela ?
34:42J'ai été scandalisé, je pense,
34:44comme l'ensemble des Français.
34:46Et derrière, il y a une deuxième question,
34:49c'est d'où provient l'impunité de l'extrême gauche
34:52qui, en réalité, peut tout se permettre.
34:55Ils se permettent de dire des horreurs,
34:57ils se permettent de pointer du doigt
34:59nos compatriotes qui soutiennent Israël.
35:06Ils se permettent des photos
35:10qui sont évidemment des références aux caricatures antisémites.
35:14Ils se permettent d'inviter au sein,
35:16au cœur même de la maison du peuple,
35:19l'Assemblée nationale des fondamentalistes islamistes,
35:23car le CCIE,
35:26qui est l'émanation européenne du CCIF,
35:30interdit en France.
35:32Installé en Belgique, interdit en France.
35:34Interdit en France,
35:36sans que cela ne fasse l'objet d'aucune récrimination.
35:41Les députés hier, d'ailleurs UDR d'Éric Sautier,
35:44ont tenté justement d'entrer dans la pièce.
35:47Ils ont été menacés, intimidés, qualifiés de racistes.
35:51La présente de l'Assemblée nationale...
35:53C'était un fichier SLFI
35:55qui invitait les fondamentalistes islamistes
35:57à venir exposer leurs discours
36:01honteux au sein même de l'Assemblée nationale.
36:03Qu'est-ce qu'il faut ? Interdire ces réunions ?
36:05Jusqu'où vont-ils aller ?
36:07Et jusqu'où nos dirigeants vont-ils les laisser aller ?
36:13Il y a un deux poids, deux mesures ?
36:15Ce n'est même pas un deux poids, deux mesures.
36:17C'est bien pire que ça, mais ce n'est pas le sujet.
36:19Le sujet, c'est qu'ils se comportent
36:21de manière insupportable.
36:23Jusqu'où nos dirigeants vont-ils les laisser aller ?
36:25A une complicité ?
36:27Je ne sais pas.
36:29Il a bien fallu une autorisation quand même
36:31pour autoriser les représentants du CCIE
36:34à venir en France.
36:36Déjà, n'y serait-ce que venir pour faire une conférence.
36:40On aurait pu interdire...
36:42Est-ce possible, M. le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau,
36:44être complaisant face à cela ?
36:46Non, vous avez raison, mais parfois...
36:48Vous savez, parfois, c'est la lâcheté.
36:50Je sais que vous avez une grande confiance dans M. Retailleau.
36:55Je dis qu'il a œuvré dans la dissolution du CCIE.
36:57Moi, ce que je vois, c'est qu'ils sont là.
37:02Et c'est la faute de personne.
37:05Mais alors, nous sommes un pays qui n'est pas tenu.
37:08Il n'y a pas une présidente de l'Assemblée nationale
37:10qui aurait pu dire non, peut-être.
37:12Elle s'en est émue dans un communiqué.
37:14C'est bon, alors. Ça va.
37:16C'est fini, le premier gré.
37:18Elle s'en est émue.
37:20Non, je crois qu'on est...
37:22Encore une fois, il y a une complaisance
37:24à l'égard de l'extrême-gauche.
37:26Il y a une complaisance de la part d'une partie des médias
37:28pour l'extrême-gauche.
37:30Et donc, l'extrême-gauche avance ses pions
37:33et fait reculer les limites de l'inacceptable,
37:38et voilà, c'est un combat qu'il faut également mener.
37:42Vous avez évoqué Israël il y a quelques instants.
37:44À ce sujet, Marine Le Pen, c'est un voyage
37:46à la portée forcément symbolique et importante.
37:48C'est la première fois, semble-t-il,
37:50qu'un dirigeant du RN est invité en Israël.
37:52Jordan Bardella n'hésite pas à parler
37:54d'un événement historique.
37:56Il sera sur place pour participer
37:58à la conférence internationale
38:00de la lutte contre l'antisémitisme.
38:02Il sera d'ailleurs avec Marion Maréchal.
38:04Quelle est la portée d'un tel déplacement ?
38:06Quel caractère vous lui accordez ?
38:08Non mais comme le dit Jordan Bardella,
38:10c'est historique, oui.
38:12Incontestablement, c'est historique.
38:14Depuis de nombreuses années,
38:16nous exprimons à l'égard d'une confiance
38:18qui n'existait pas,
38:20d'une confiance qui n'existait pas
38:22de la part de nos compatriotes
38:24en Israël,
38:26de la part de nos compatriotes
38:28en Israël,
38:30d'une confiance qui n'existait pas
38:32de la part de nos compatriotes
38:34de confession juive
38:36à l'égard du Front National.
38:38Et je pense que
38:40avec la persévérance,
38:42l'énergie
38:44que nous avons mise à lutter
38:46contre l'antisémitisme,
38:48à être les protecteurs
38:50de nos compatriotes de confession juive,
38:52à être, comme je le souhaitais,
38:54peut-être le meilleur bouclier
38:56pour eux face aux attaques
38:58du fondamentalisme islamiste.
39:00Le Rassemblement National aujourd'hui
39:02est-il le meilleur bouclier
39:04contre l'antisémitisme ?
39:06Certains s'étouffent en vous écoutant.
39:08Ils peuvent s'étouffer,
39:10ce n'est pas le sujet.
39:12C'est la réalité.
39:14En luttant, comme nous le faisons,
39:16contre le fondamentalisme islamiste,
39:18nous sommes le meilleur bouclier
39:20de ceux qui en sont victimes.
39:22Il faut quand même être aveugle
39:24ou d'une mauvaise foi totale
39:26pour ne pas se rendre compte
39:28que nos compatriotes de confession juive
39:30sont aujourd'hui soutenus
39:32par des forces politiques.
39:34Avant, ils n'étaient pas soutenus
39:36par des forces politiques.
39:38Aujourd'hui, ils sont soutenus
39:40par l'extrême-gauche
39:42et dans l'ensemble de ses revendications.
39:44Ça va de leurs revendications
39:46vestimentaires
39:48à leurs revendications politiques,
39:50à leurs revendications alimentaires.
39:52J'en passe à des meilleures.
39:54Jusqu'où vous mettez le curseur ?
39:56Je prends l'exemple d'hier au Sénat.
39:58C'est la ministre des Sports
40:00qui a lancé que le port du voile dans le sport
40:02n'est pas de l'antrisme.
40:04Est-ce que, pour vous, derrière chaque voile,
40:06il y a l'idéologie ?
40:08Ou vous dites, comme dit la ministre des Sports,
40:10Madame Barzac,
40:12attention aux confusions et aux amalgames ?
40:14Elle a un petit peu 20 ans d'honneur
40:16parce qu'aujourd'hui, tout le monde admet
40:18qu'en réalité,
40:20le voile est considéré
40:22par les fondamentalistes islamistes
40:24comme un outil politique.
40:26Et d'ailleurs,
40:28la fédération des fédérations sportives
40:30ne s'y trompe pas,
40:32puisqu'eux-mêmes refusaient le port du voile
40:34dans les compétitions sportives.
40:36Donc, contre l'avis des fédérations sportives,
40:38contre l'avis du ministre de l'Intérieur,
40:40il faut dire que ce gouvernement,
40:42c'est quand même la foire fouille,
40:44on y trouve tout,
40:46des gens qui pensent A, B, noir, blanc,
40:48au milieu,
40:50il n'y a pas de ligne directrice, manifestement.
40:52Et contre tout cela,
40:54cette volonté, précisément,
40:56de préserver le sport,
40:58de cet antrisme islamiste,
41:00eh bien la ministre,
41:02elle décide que, non, pour finir,
41:04il faut que les joueuses
41:06puissent porter
41:08le voile dans les manifestations sportives.
41:10C'est encore un recul.
41:12En réalité, on aurait pu penser
41:14que compte tenu de la prise de conscience
41:16que nous avons des centaines
41:18de morts que nous avons eues
41:20du fait des attentats islamistes,
41:22vis-à-vis de cette idéologie totalitaire,
41:24au moins, nous n'aurions plus
41:26cette faiblesse d'âme,
41:28cette puérilité,
41:30cette naïveté.
41:32Eh bien, non.
41:34Ils continuent
41:36à avancer au moment
41:38où nous nous parlons.
41:40Nous ne les avons pas fait reculer,
41:42mais nous n'avons même pas
41:44arrêté leur progression.
41:46Mais bien sûr,
41:48ils rentrent comme dans du beurre.
41:50Mais nous n'avons même pas arrêté
41:52la progression du fondamentalisme islamiste
41:54dans notre pays.
41:56Vous dites que l'idéologie fréris voit le voile
41:58comme un outil politique,
42:00mais derrière chaque voile,
42:02il y a l'idéologie ?
42:04Vous êtes en train d'essayer
42:06d'individualiser, et vous allez sortir,
42:08comme on le fait régulièrement,
42:10l'exemple de la petite mamie
42:12qui met son voile,
42:14parce que ce n'est pas le sujet.
42:16Aujourd'hui, le voile est utilisé
42:18par Mme Mabrouk.
42:20Dites-moi, quel est exactement le marqueur
42:22de l'arrivée au pouvoir
42:24dans un certain nombre de pays
42:26du fondamentalisme islamiste ?
42:28Quelle est la première chose qu'ils ont imposée
42:30à la population ?
42:32Bien sûr, le port du voile.
42:34C'est précisément la première chose
42:36qui n'existait pas
42:38lorsqu'il y avait des gouvernements
42:40laïcs dans des pays musulmans.
42:42Et c'est la première chose
42:44qu'ont mis en place les islamistes
42:46quand ils sont arrivés dans ces pays
42:48et qu'ils y ont pris le pouvoir.
42:50Imposer aux femmes le port du voile.
42:52Je ne sais pas comment il faut expliquer
42:54à certains qui continuent à faire preuve
42:56soit de mauvaise foi, soit de naïveté,
42:58que c'est un sujet majeur.
43:00On arrive bientôt à la fin de cet entretien.
43:02Marine Le Pen, je voudrais évoquer
43:04le volet judiciaire qui vous concerne.
43:06Mais avant d'y arriver,
43:08certains de vos décisions politiques
43:10ont pu étonner ces derniers temps,
43:12comme celle de ne pas barrer la route
43:14si il n'en fallait pas plus
43:16pour que certains y voient une volonté de votre part
43:18de calmer les choses avant le procès
43:20ou même un accord.
43:22Vous auriez envoyé des émissaires
43:24auprès de Richard Ferrand,
43:26au nom de la tête, je dis à nos auditeurs
43:28qui ne vous voient pas.
43:30Je note que la presse lutte contre le complotisme
43:32et le complotisme de gauche, lui,
43:34alors là, il n'y a pas de problème.
43:36Expliquez-nous la décision.
43:38La décision est très claire.
43:40Nous avons posé la question à M. Ferrand.
43:42Quelle est votre vision du Conseil constitutionnel ?
43:44Au passage, compte tenu du fait
43:46qu'Emmanuel Macron a parfois des idées folles,
43:48on aurait pu avoir Aya Nakamura,
43:50président du Conseil constitutionnel,
43:52Mme Taubira,
43:54ou je ne sais qui d'autre.
43:56Il nous a répondu
43:58« Je considère que le Conseil constitutionnel
44:00ne doit être ni un législateur
44:02ni un constituant. »
44:04Après, nous ne sommes pas sûrs
44:06qu'il respectera.
44:08Mais absolument aucune confiance.
44:10Mais je préfère ça
44:12plutôt que M. Fabius qui explique
44:14que lui, il est pour que le Conseil constitutionnel
44:16se substitue aux députés pour voter la loi
44:18et pour que le Conseil constitutionnel
44:20se substitue aux Français
44:22ou au Congrès pour changer la Constitution.
44:24Permettez-moi tout de même.
44:26Donc, là aussi,
44:28c'est un peu la politique du moins pire,
44:30me direz-vous. Mais je tiens à vous dire très clairement
44:32que je n'ai passé aucun accord.
44:34D'ailleurs, je ne passe jamais aucun accord.
44:36Et particulièrement quand cet accord
44:38aurait vocation à me concerner.
44:40Ce n'est pas ma morale.
44:42Ce n'est pas ma philosophie.
44:44Donc, je laisse l'extrême-gauche à son complotisme.
44:46Quand je dis l'extrême-gauche,
44:48j'y inclue bien sûr Libération,
44:50Le Monde, etc.
44:52Et je demande aux Français de me faire confiance.
44:54Le 31 mars, c'est dans une quinzaine de jours.
44:56Ça vient très rapidement.
44:58Évidemment, c'est dans
45:00votre tête. Vous devez le vivre
45:02de manière très particulière. Le verdict
45:04concernant dans l'affaire des assistants parlementaires
45:06aura aussi...
45:08Ce sera une onde de choc dans le monde politique
45:10puisque votre carrière politique
45:12est en jeu. Dans quel état d'esprit êtes-vous ?
45:14Je suis extrêmement sereine.
45:16Parce que je suis une combattante.
45:18Et que j'ai appris
45:20depuis toute petite que le combat judiciaire
45:22mené contre vous fait partie intégrante du combat politique.
45:24Donc, je le prends comme
45:26un épisode du combat politique que je mène.
45:28Donc, je le prends avec sérénité.
45:30Je n'anticipe pas
45:32cette décision sur laquelle je n'ai aucun pouvoir.
45:34J'attends tranquillement que cette décision
45:36intervienne. Si cette décision
45:38ne reconnaît pas mon innocence,
45:40j'irai, comme l'état de droit me le permet,
45:42Dieu merci,
45:44en appel parce que nous avons 2 degrés de juridiction
45:46dans notre pays et c'est heureux.
45:48Et si
45:50elle reconnaît mon innocence, j'en serai
45:52évidemment ravie. Et s'il y a exécution provisoire ?
45:54Mais nous verrons bien
45:56ce qu'il en sera.
45:58Je ne me mets pas... Je suis quelqu'un de pessimiste.
46:00Vous ne pouvez pas imaginer que vous n'avez pas, évidemment,
46:02travaillé sur l'équipement.
46:04Mais moi, je vois, encore une fois,
46:06toujours le verre à moitié plein
46:08plutôt qu'à moitié vide. Je suis une optimiste.
46:10Donc, voilà,
46:12j'espère que cette décision absolument
46:14unique ne sera pas choisie.
46:16On parle du verre à moitié vide puisqu'en Roumanie,
46:18il y a eu l'exclusion d'un candidat.
46:20Tout autre sujet
46:22et autre cadre, c'est quand même un candidat
46:24favori, Georges Escou.
46:26Sa candidature a été invalidée. Certains
46:28y ont vu, notamment Éric Zemmour,
46:30un coup d'État des juges.
46:32Est-ce que si
46:34vous êtes empêché aujourd'hui, vous y verrez
46:36la même mainmise ?
46:38Il est évident que
46:40si dans l'affaire qui nous concerne,
46:42je suis interdit
46:44de me présenter avec exécution provisoire,
46:46c'est-à-dire avec l'impossibilité
46:48en réalité que
46:50mon appel puisse avoir une influence sur la décision
46:52qui a été prise, ce serait
46:54incontestablement une décision
46:56profondément antidémocratique puisqu'elle
46:58impriverait le peuple français
47:00de potentiellement se choisir
47:02son futur
47:04président de la République
47:06et en l'espèce président de la République.
47:08Donc bien entendu, moi je suis
47:10très inquiète de voir
47:12ce qui se passe en Roumanie.
47:14Très inquiète. Mais je suis encore plus
47:16inquiète quand je vois M. Renaud Dely,
47:18journaliste sur le service public
47:20radiophonique,
47:22expliquer que
47:24par principe, il faudrait considérer que les futures élections
47:26présidentielles seraient manipulées
47:28et donc délégitimer
47:30le résultat des futures élections présidentielles
47:32avant même que l'élection ait eu lieu.
47:34Vous savez,
47:36il y a quand même dans leur esprit
47:38l'idée que lorsque
47:40les urnes ne donnent pas le résultat qu'ils souhaitent,
47:42il faut essayer de mettre
47:44en œuvre les moyens pour que le résultat
47:46ressemble
47:48à ce qu'ils souhaitent.
47:50Il est 9h. Merci Marine Le Pen.
47:52Nous avons balayé beaucoup de sujets
47:54dans ce contexte international et de politique intérieure.
47:56Merci à vous.
47:58Merci d'avoir accepté notre invitation
48:00sur CNews et Europe 1. Place à présent
48:02à Pascal Praud, évidemment, qui prend la relève.
48:04Très bonne journée à vous.

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