La grande interview : Manuel Bompard

  • il y a 2 mois
Manuel Bompard, coordinateur de la France Insoumise et député NFP-LFI des Bouches-du-Rhône, était l’invité de #LaGrandeInterview de Laurence Ferrari dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.

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Transcript
00:00Et c'est votre grande interview sur CNews et sur Europe 1. Bonjour Manuel Bompard, bienvenue dans notre matinale.
00:05Le nouveau Front Populaire est arrivé en tête à l'issue du scrutin du second tour de ses législatives en nombre de sièges de députés
00:11et pourtant le Président Macron a décidé de refuser la démission de son Premier Ministre, Gabriel Attal,
00:16pour lui demander de rester pour le moment afin d'assurer la stabilité du pays. Qu'est-ce qui vous choque là-dedans ?
00:21Non, ce qui me choque c'est que le Président de la République ne semble pas prendre acte du résultat de ses élections législatives
00:28Ah non ? Il estime que les Français n'ont pas voté pour vous mais qu'ils ont juste défait l'ERN dans les urnes et massivement choisi des députés de l'Arc-Republica.
00:36Je crois qu'au contraire, les résultats de ses élections législatives sont très clairs, que c'est bien le nouveau Front Populaire qui est arrivé en tête,
00:42qui dispose du plus grand nombre de sièges à l'Assemblée Nationale et l'usage républicain, la logique institutionnelle,
00:48c'est que le Président de la République se tourne vers le nouveau Front Populaire et nous propose, nous demande de constituer un gouvernement,
00:55c'est à quoi nous sommes prêts et donc je pense que toutes les tentatives auxquelles on assiste depuis maintenant, dimanche soir,
01:00pour en quelque sorte essayer d'effacer le résultat de ses élections législatives sont démocratiquement inacceptables.
01:07Comment est-ce que vous pensez qu'il pourrait nommer quelqu'un issu des rangs peut-être de la France Insoumise,
01:12alors qu'il disait que vous avez un programme immigrationniste, que la France Insoumise proposait une forme de communautarisme il y a à peine quelques jours ?
01:19D'abord que le Président de la République ait dit à peu près n'importe quoi sur notre programme, malheureusement c'est une certitude,
01:25mais il faut qu'il apprenne quelque chose.
01:27Vous n'avez pas un programme immigrationniste ?
01:29On parlera de ça j'imagine dans le détail, mais il faut qu'il apprenne quelque chose,
01:34c'est qu'il est contraint par le suffrage des électrices et des électeurs parfois à prendre des décisions qui ne lui plaisent pas.
01:41Mais il est contraint par rien dans la Constitution qui l'oblige à nommer quelqu'un du nouveau Front Populaire ?
01:45Quelle autre option a-t-il aujourd'hui sur la table qui lui permet de constituer un gouvernement ?
01:50Il y a une logique institutionnelle, cette logique institutionnelle ça a été le cas dans toutes les cohabitations,
01:55c'est que la formation politique qui dispose du plus grand nombre de sièges à l'Assemblée Nationale
01:59est celle à qui on confie la responsabilité de constituer un gouvernement,
02:03et je pense que le Président de la République ne doit pas rompre avec cet usage démocratique.
02:07Pour l'instant il n'y a encore aucun nom que vous avez proposé au sein du nouveau Front Populaire,
02:12il y a beaucoup de dissensions, vous avez beaucoup de noms vous à proposer.
02:17Jean-Luc Mélenchon dit « moi je ne ferai jamais le problème, toujours une partie de la solution ».
02:21Il est toujours le candidat idéal pour vous ?
02:23Je pense que Jean-Luc Mélenchon a des atouts pour pouvoir exercer cette fonction,
02:28il est en adéquation avec le programme que nous avons défendu dans ces élections,
02:34parce que c'est ça qui est important de dire, c'est qu'un gouvernement du nouveau Front Populaire,
02:38s'il se constitue, il se constitue pour mettre en œuvre le programme du nouveau Front Populaire,
02:43c'est le programme que nous avons défendu dans cette élection.
02:45Donc Jean-Luc Mélenchon est en adéquation avec ce programme,
02:47il a une expérience gouvernementale, une pratique du pouvoir que personne ne peut lui enlever,
02:53donc oui bien sûr qu'il fait partie des options possibles pour être le futur Premier ministre du nouveau Front Populaire.
03:00Il n'y en a pas d'autres ?
03:01Si, il y en a d'autres, on en a évoqué d'autres aussi,
03:04et je pense que tout le monde doit entendre l'idée que bien évidemment nous sommes dans une coalition
03:09et que dans cette coalition forcément ça doit se faire dans la discussion entre les différentes composantes de cette coalition
03:14pour trouver un dispositif global qui convient à tout le monde.
03:17Manuel Bompard, discussion, on vote.
03:18Est-ce que vous êtes d'accord pour qu'il y ait un vote pour désigner au sein du nouveau Front Populaire un candidat pour la réunion ?
03:24Un vote entre qui et qui ?
03:26Les différentes composantes de ce nouveau Front Populaire.
03:28Mais il y a aujourd'hui quatre composantes.
03:30C'est la démocratie.
03:31Aujourd'hui, il y a quatre composantes qui vont constituer ce nouveau Front Populaire.
03:34Ça ne nous a pas échappé.
03:35Bien évidemment, il faut que le package, le paquet global qui soit présenté,
03:41soit présenté en accord avec l'ensemble des composantes du nouveau Front Populaire.
03:46Ce n'est pas trois composantes contre une, c'est pour que toutes soient d'accord.
03:50Est-ce que vous êtes d'accord avec le vote, tout simplement ?
03:51Mais encore une fois, je vous dis le vote de qui ?
03:52Vous me dites parmi les composantes, je vous dis qu'on ne va pas faire…
03:54LFI, PS, Europe Ecologie Libère, PCF.
03:57Oui, mais là vous parlez à l'Assemblée Nationale.
03:59Non, pardon, mais il me semble que l'usage, là aussi, et la coutume,
04:03c'est que ce soit les différentes formations politiques qui se mettent d'accord.
04:06Donc pas de vote.
04:07Je ne le crois pas. Je pense que c'est par consensus, entre guillemets, si vous voulez,
04:10ou en tout cas par accord entre les différentes composantes politiques,
04:13que cette équipe, parce que ça doit être une équipe,
04:15doit être présentée, travaillée, constituée,
04:17et j'espère que ça pourra être le cas dans les prochains jours.
04:19Encore un mot là-dessus, puis on avance parce que ce n'est pas le plus important.
04:21Marine Tendelier dit qu'il faut une figure qui doit apaiser et réparer le pays.
04:25Elle avait elle aussi dit, il y a quelques jours,
04:27Jean-Luc Mélenchon ne sera jamais Premier ministre.
04:28Qu'est-ce que vous dites à vos alliés, en fait ?
04:30Non, mais je leur dis que…
04:31Ils ont raison ?
04:32Non, je leur dis qu'il ne faut pas commencer une discussion de cette nature
04:35en commençant à poser des exclusives,
04:37parce que si tout le monde se met à poser des exclusives sur tout le monde,
04:40à la fin, il n'y a pas de solutions qui peuvent émerger.
04:43Pour le reste, réparer le pays, il y en a bien besoin,
04:45après malheureusement des années de destruction du pays par le pouvoir macroniste.
04:51Donc oui, bien sûr, le programme du Nouveau Front Populaire,
04:53c'est aussi un programme qui a vocation à réparer nos services publics,
04:57par exemple, à faire en sorte que les gens puissent vivre de leur travail,
05:01à apporter des réponses en termes de pouvoir d'achat.
05:03Bon, il y a beaucoup de choses à faire, ça, je suis d'accord avec Marine Taudelier sur ce point.
05:07Manuel Bompard, il vous manque…
05:08Si jamais vous arriviez à avoir un Premier ministre,
05:10il suffit de vous rendre plus de 100 voix pour arriver à une majorité absolue,
05:14et donc faire passer des textes.
05:15Avec qui vous alliez ?
05:16Puisque le NFP ne peut pas…
05:18Le Nouveau Front Populaire ne peut pas gouverner tout seul.
05:20Non, mais je pense que les différentes mesures qui sont celles du programme du Nouveau Front Populaire
05:25peuvent trouver des majorités à l'Assemblée nationale.
05:28Y compris avec les voix du RN ?
05:29Mais avec… Vous savez, il y a 577 députés.
05:31Je ne vais pas commencer à dire que…
05:33À exclure l'un ou l'autre.
05:34Par exemple, le Nouveau Front Populaire constitue demain son gouvernement.
05:39Il présente devant l'Assemblée nationale une proposition pour abroger
05:44la réforme de la retraite à 64 ans d'Emmanuel Macron.
05:47Ce sujet, par exemple, n'a jamais…
05:49La réforme de la retraite à 64 ans d'Emmanuel Macron
05:52n'a jamais obtenu de majorité à l'Assemblée nationale.
05:54C'est donc bien qu'il y avait une majorité pour la rejeter.
05:58Donc, il est tout à fait possible de trouver une majorité pour abroger cette réforme.
06:02Donc, bienvenue aux voix du RN.
06:03On est d'accord.
06:04Il n'y a pas que le RN.
06:05Sur cette loi d'abrogation des retraites.
06:07Je vois bien où vous voulez m'en venir.
06:08Mais posez la question.
06:09Non, mais moi, je vous réponds très tranquillement.
06:11Il me semble qu'il y avait, par exemple, aussi des députés Les Républicains,
06:14des députés du groupe Liott, par exemple, dans la mandature précédente
06:18qui était opposée à la retraite à 64 ans.
06:21Donc, pourquoi vous ne me dites pas bienvenue aux voix du groupe Liott
06:24ou aux voix du groupe Les Républicains ?
06:25Aux voix de droite, alors, à ce moment-là.
06:26Il y a 577 députés.
06:27Pour disposer d'une majorité sur un texte de loi,
06:29il faut en avoir plus de 289.
06:31Et ça s'adresse à l'ensemble des députés.
06:33Il y aurait toujours le risque d'une motion de censure
06:35qui plaindrait sur le gouvernement Nouveau Front Populaire
06:37qui pourrait être renversée à tout moment.
06:38Parce que si on additionne les voix du bloc macroniste
06:40avec une poignée de LR, ça suffirait à renverser votre gouvernement.
06:43C'est une grande période d'instabilité, en fait, qui s'ouvrirait.
06:46De facto, le président de la République a mis tout le pays
06:49dans une situation d'instabilité puisqu'aucune configuration
06:52aujourd'hui ne permet de garantir une majorité absolue
06:55à l'Assemblée nationale.
06:56Donc, nous, nous prenons nos responsabilités.
06:58Nous disons, étant arrivés en tête et étant la première force
07:02à l'Assemblée nationale, nous disons que nous sommes prêts à gouverner.
07:04Nous présenterons un programme, nous proposerons les mesures
07:07de ce programme à l'Assemblée nationale.
07:09Et après, c'est la responsabilité de chacun des groupes
07:12à l'Assemblée nationale de prendre ses responsabilités.
07:14C'est-à-dire, soit de voter ses propositions, soit, effectivement,
07:18c'est la possibilité institutionnelle de nous renverser.
07:20Mais en tout cas, nous, nous sommes prêts à avancer,
07:22nous sommes prêts à commencer à mettre en œuvre notre programme.
07:24Et si c'était un camarade socialiste ou écologiste
07:26qui était désigné pour Matignon, vous vous rangeriez derrière lui
07:29comme un seul homme ?
07:30Je ne vais pas commencer à... On peut évoquer, si vous voulez,
07:33tous les cas, mais...
07:34Non, là, on parle juste des socialistes.
07:35Moi, je pense qu'il y a une logique institutionnelle.
07:38C'est d'ailleurs celle que Olivier Faure lui-même avait défendue
07:40au début de cette campagne, qui était de dire que dans une coalition,
07:43le Premier ministre doit être issu de la formation politique
07:47qui dispose du plus grand nombre de parlementaires
07:49au sein de cette coalition.
07:50Et je crois qu'il faut rester fidèle à cet usage,
07:53parce que c'est ce qui permet la stabilité de cette coalition.
07:55Est-ce qu'en regardant la photo de famille du Nouveau Front Populaire,
07:58on note, et Rocaillette d'Aguillo l'a noté hier aussi,
08:01qu'il y avait assez peu de diversité ?
08:02Ça veut dire que le Nouveau Front Populaire, Manuel Bompard,
08:04ne représente pas la diversité de ceux qui votent pour lui ?
08:07Oh, je ne le crois pas.
08:08Je pense que si vous regardez, vous n'avez pas, en fait,
08:12de photo de famille aujourd'hui du Nouveau Front Populaire,
08:14mais vous regardez...
08:15On met les têtes des leaders de parti, c'est clair.
08:17Ah, ça, c'est vrai.
08:18Mais si vous regardez...
08:19Il y a trop de plans ?
08:20Mais je...
08:21Ce n'est pas le sujet.
08:22Je vous dis juste que la représentation parlementaire
08:26qui doit être celle du pays de manière générale,
08:28ce n'est pas que le Nouveau Front Populaire.
08:29D'ailleurs, je crois qu'elle doit être le plus possible
08:31à l'image de la société dans son ensemble
08:34et dans toutes ses dimensions.
08:35Je crois que vous accepteriez l'idée, comme moi,
08:37que s'il n'y avait que 3 % de députés femmes à l'Assemblée nationale,
08:41ça vous poserait un problème.
08:42Il y en a moins, d'ailleurs, des femmes cette année à l'Assemblée nationale.
08:44Malheureusement.
08:45Donc, vous voyez bien que je pense que c'est un enjeu
08:47pour toutes les formations politiques,
08:49pas seulement pour le Nouveau Front Populaire,
08:50de faire en sorte que notre représentation parlementaire
08:52soit effectivement à l'image de la société.
08:54Et j'admets que sur ce sujet, il y a encore beaucoup de travail.
08:57Notamment dans votre camp.
08:59Oui, mais dans notre camp, je considère qu'on fait plutôt le boulot.
09:02Par exemple, on a fait élire...
09:03Je vous donne un exemple en termes de représentativité.
09:05Il y a un nouveau député qui a été élu,
09:07Bérenger Cernon, qui est un cheminot syndicaliste.
09:11Je pense que c'est bien qu'il y ait des cheminots
09:13à l'Assemblée nationale, par exemple.
09:15Donc, vous voyez, cette représentativité,
09:17elle doit s'exercer sur tous les plans.
09:19Et je considère que le Nouveau Front Populaire fait plutôt partie,
09:21et notamment la France Insoumise en son sein,
09:23de ceux qui favorisent cette meilleure représentativité.
09:26Mais il y a encore du travail, j'en suis tout à fait conscient.
09:29Pourquoi faire un gouvernement Nouveau Front Populaire ?
09:32Quelles seraient les premières mesures
09:33que vous feriez passer très rapidement
09:35si vous étiez à Matigny ?
09:36Je pense que l'enjeu, la priorité première des Français aujourd'hui,
09:38c'est la question du pouvoir d'achat.
09:40Et que sur ce sujet, on a mis des propositions fortes
09:42sur la table pendant la campagne.
09:44C'est le blocage des prix sur les produits de première nécessité,
09:47sur le carburant, sur l'énergie,
09:49pour permettre de faire en sorte qu'on revienne,
09:52on va dire, à des prix qui sont des prix raisonnables,
09:54ce qui n'est pas le cas aujourd'hui.
09:55On a connu une inflation qui est une inflation extraordinaire,
09:58et les revenus, les salaires en particulier,
10:00ne se sont pas alignés sur cette inflation.
10:02Donc, blocage des prix, augmentation des salaires.
10:04Donc, augmentation des salaires, c'est le SMIC,
10:06mais c'est aussi l'augmentation de 10% du point d'indice des fonctionnaires.
10:10Sur le SMIC, les petits patrons sont très inquiets,
10:13notamment les patrons de TPE.
10:14Ils se disent, nous, on se verse à peine un SMIC,
10:16comment on pourrait augmenter nos salariés de 14% ?
10:18Je crois qu'il faut regarder notre programme dans sa globalité,
10:20parce que si vous regardez notre programme dans sa globalité,
10:22je vous parlais par exemple du blocage du prix de l'énergie.
10:25Je sais que beaucoup de petites et de moyennes entreprises,
10:27elles souffrent beaucoup aujourd'hui de l'augmentation du prix de l'énergie
10:31qui a un coût extraordinaire pour eux.
10:33Si vous bloquez le prix de l'électricité,
10:35ils vont retrouver des marges de manœuvre financières.
10:37Ensuite, il faut bien sûr des dispositifs d'accompagnement.
10:39Vous savez, en Espagne, le SMIC a été augmenté de 30%.
10:42Contrairement à ce que dit Gabriel Attal, ça n'a pas détruit.
10:45Gabriel Attal invente un chiffre de 500 000 emplois.
10:47Personne ne sait d'où sort ce chiffre.
10:49En Espagne, ça a permis de créer 800 000 emplois.
10:51Donc oui, bien sûr qu'on a besoin d'augmenter le SMIC.
10:54Et il faut que tout le monde comprenne qu'aujourd'hui,
10:56à peu près 50% du PIB du pays
11:00est relié à la consommation populaire.
11:02Or, si vous augmentez le SMIC, c'est-à-dire que vous allez
11:04augmenter les salaires de gens qui ont peu aujourd'hui.
11:07Et donc, c'est de l'argent qui va tourner dans l'économie réelle,
11:10pas de l'argent qui va être placé en placement financier,
11:12en action ou sur des comptes en banque à l'étranger.
11:14Donc je pense que du point de vue de l'économie dans sa globalité,
11:18c'est une mesure qui alimente un cercle vertueux
11:20et qui fait du bien à nos petites et moyennes entreprises
11:23qui auront des carnets de commandes remplis,
11:25à nos artisans qui auront du travail.
11:27Bref, c'est une logique d'ensemble qu'il faut changer.
11:29Vous abrogez aussi la loi Asile et Immigration,
11:31qui a été votée il y a quelques mois.
11:32Oui, bien sûr, c'est une loi que nous avons combattue,
11:35vous le savez.
11:36Et la logique pour nous, bien évidemment,
11:38c'est que cette loi que nous avons combattue,
11:40nous l'annulions et que sur cette question-là
11:42de l'immigration aussi, nous changions de logique.
11:44Par exemple ?
11:45Écoutez, ça fait depuis 30 ans,
11:47on a adopté à peu près 20 lois sur l'immigration,
11:50une loi tous les 18 mois.
11:51Et les flux migratoires ne s'arrêtent pas.
11:53C'est toujours dans la même logique.
11:55C'est une logique de plus en plus répressive.
11:57Effectivement, ça ne produit pas de moins d'immigration,
12:00mais ça produit plus de morts.
12:02Eh bien, je crois qu'il faut changer de logique.
12:04Et changer de logique, c'est s'attaquer aux causes
12:07des migrations pour faire en sorte que les gens
12:09n'aient pas besoin de partir.
12:10On ne part pas par plaisir.
12:12Et puis, faire en sorte que les gens qui arrivent
12:14soient accueillis dignement.
12:15On a été capable d'accueillir en France
12:17110 000 réfugiés ukrainiens.
12:18Ça s'est bien passé.
12:19On a des milliers, des centaines de milliers
12:22de salariés aujourd'hui, en particulier
12:24de travailleurs sans papier qui cotisent,
12:26qui participent à la richesse du pays
12:28et qui ne sont pas régularisés.
12:29Donc, nous disons qu'il faut régulariser
12:31les travailleuses et les travailleurs sans papier,
12:33tous ceux qui ont un contrat de travail.
12:34Et ça, ça fait du bien à l'économie.
12:36Et les clandestins, ceux qui n'ont pas de contrat de travail,
12:38est-ce qu'il faut les expulser ?
12:39Non, mais je vous ai dit, d'abord,
12:40il faut s'attaquer aux causes des migrations.
12:42Ensuite, il y a...
12:43Vous régularisez ceux qui travaillent
12:44et ceux qui ne travaillent pas.
12:45Oui, mais pas seulement ceux qui travaillent.
12:46Il y a aussi les familles.
12:47Il y a des régularisations qui...
12:49Donc, on régularise tout le monde.
12:50Non, pas tout le monde.
12:51Je ne vous ai pas dit tout le monde.
12:52Ensuite, il peut y avoir des situations
12:54dans lesquelles il n'y a pas de régularisation.
12:56Dans ce cas-là, qui va vous proposer
12:58de ne pas respecter la loi ?
12:59Bien évidemment, dans ce cas-là,
13:00il faut respecter la loi.
13:01Donc, expulser.
13:02Il faut respecter la loi
13:03avec les difficultés que vous connaissez comme moi.
13:05Les difficultés, c'est que vous pouvez dire
13:07on va faire des OQTF, etc.
13:09Les spéciales d'entrée, aujourd'hui,
13:10ne sont pas exécutées.
13:11Donc, il ne faut pas rentrer dans ces...
13:12Je crois que c'est une mauvaise logique.
13:13La logique, c'est faire en sorte
13:14qu'on n'ait pas besoin de partir,
13:16que les gens puissent rester là où ils sont,
13:18parce qu'on ne part pas de son pays
13:20par bonheur ou par plaisir.
13:21Et ensuite, c'est garantir un accueil digne
13:23pour ceux qui arrivent sur le territoire.
13:24Manuel Bompartier, Emmanuel Macron,
13:25décidait de ne pas nommer quelqu'un
13:27issu des rangs du nouveau front populaire.
13:29Il décidait de trouver une autre personnalité
13:31qui ferait le consensus dans l'arc républicain
13:33qu'il désigne par ses propres mots.
13:35Qu'est-ce que vous feriez ?
13:36Est-ce que vous en appelleriez à la rue ?
13:38Mais en fait, c'est de la politique fiction, ça.
13:40Parce qu'aujourd'hui, j'observe que
13:42et les républicains,
13:44et ceux dont on dit que dans le nouveau front populaire,
13:47ils seraient susceptibles de pouvoir participer
13:49de cet fameux arc républicain,
13:51dont j'ai toujours pas compris les contours,
13:53aucun d'entre eux n'envisage cette possibilité.
13:55Donc moi, vous savez, les si qui s'accompagnent de si
13:57qui s'accompagnent de si,
13:59moi, je regarde les choses telles qu'elles sont réellement,
14:02et aujourd'hui, cette hypothèse, pour moi,
14:03elle n'est pas sur la table,
14:04puisqu'elle n'a aucune réalité, tout simplement.
14:06Merci, Manuel Bompart.
14:07Merci à vous.
14:08C'est votre grande interview sur CNews et sur Europa.
14:14Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org

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