• il y a 6 mois
Bruno Le Maire, ministre de l'Economie, était l’invité de #LaGrandeInterview de Laurence Ferrari dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.

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Transcription
00:00 Et c'est votre grande interview sur CNews et sur Europe 1. Bonjour Bruno Le Maire.
00:03 Bonjour Laurence Ferrari.
00:04 Bienvenue dans nos studios. On va parler d'abord du pouvoir d'achat, l'inflation qui reste la première préoccupation des Français.
00:10 Vous nous avez annoncé à plusieurs reprises le pic de l'inflation, qu'il a été atteint.
00:14 Est-ce que cette fois-ci, on peut dire que la décrue est amorcée, Bruno Le Maire ?
00:18 Oui, l'inflation elle est derrière nous. L'inflation élevée est derrière nous.
00:21 J'avais aussi annoncé que nous serions autour de 2% d'inflation au début 2024.
00:27 Nous sommes fin mai 2024 et nous sommes autour de 2% d'inflation.
00:31 Donc le pari a été gagné, la bataille a été gagnée.
00:34 Et surtout le plus important, c'est que les salaires commencent à augmenter plus vite que l'inflation.
00:39 Donc ça améliore le pouvoir d'achat des Français.
00:41 Alors, il n'empêche que ça reste très difficile.
00:43 Ça se voit pas encore sur les prix.
00:44 Non, ça se voit sur certains prix, pas tous.
00:46 On a en plus des prix à la pompe qui aujourd'hui sont stables ou en légère diminution.
00:51 On a quelques produits alimentaires qui diminuent.
00:53 Mais il n'empêche que vous avez le coût du logement qui reste très élevé dans beaucoup de zones où c'est tendu.
00:58 On a encore des difficultés structurelles à résoudre.
01:01 Mais sur le chiffre même d'inflation, il était 5 points au-dessus il y a encore quelques mois.
01:07 C'est beaucoup battu pour le ramener à 2.
01:09 J'avais pris un engagement, 2% d'inflation mi 2024.
01:12 Nous y sommes, l'engagement est tenu.
01:13 Alors vous nous parlez des salaires.
01:14 La Banque centrale européenne a constaté des hausses de salaire de 4,7% en zone euro au premier trimestre.
01:19 Ce qui pourrait générer une nouvelle poussée des prix.
01:22 On n'en finira jamais ?
01:24 Oui, je ne partage pas cette analyse.
01:26 J'ai eu l'occasion d'en discuter avec Christine Lagarde, la présidente de la Banque centrale européenne,
01:31 dans Marche du G7 il y a quelques jours.
01:33 Je considère qu'il ne faut pas noircir le tableau.
01:36 On a réussi à gagner la bataille contre l'inflation.
01:38 On a maîtrisé les prix.
01:39 On a des salaires qui sont plus déminis que les prix.
01:42 Tant mieux, on ne va pas non plus se battre pour avoir des salaires qui progressent moins vite que l'inflation.
01:47 Mais si ça fait rebondir l'inflation ?
01:48 Oui, je ne pense pas que ça fera rebondir l'inflation.
01:51 C'est l'analyse de ce qu'on appelle les faucons de la Banque centrale européenne
01:56 ou de certains faucons des milieux financiers européens
01:59 qui, dès qu'il y a un frémissement sur les salaires, vous disent "c'est terrible, ce n'est pas possible,
02:03 il faut immédiatement augmenter les taux d'intérêt".
02:05 Je ne partage pas cette analyse.
02:06 Je pense que le bon équilibre, c'est avoir un niveau d'inflation contenu.
02:09 On est à 2%, nous avons gagné cette bataille.
02:11 Mais continuer à avoir des salaires qui augmentent plus vite que l'inflation.
02:15 Si à chaque fois que les salaires augmentent, on nous dit "c'est tragique, c'est catastrophique, il faut serrer la vis",
02:19 c'est complètement décourageant pour ceux qui travaillent.
02:22 Et on parle bien des faucons, des oiseaux, qui n'ont pas de mal en tout cas.
02:25 Bruno Le Maire, l'assurance chômage, la réforme passe mal.
02:28 Gabriel Attal en a dévoilé les contours.
02:31 Les seniors ne seront pas épargnés.
02:33 Est-ce que c'est juste, est-ce que c'est logique de cibler les seniors sur cette réforme de l'assurance chômage ?
02:38 Alors qu'on sait qu'ils ont du mal à retrouver un emploi.
02:40 C'est cohérent à partir du moment où nous avons décalé l'âge légal de départ à la retraite de 2 ans,
02:46 d'en tirer des conséquences sur la filière senior, qui je le rappelle va être maintenue.
02:50 C'est-à-dire que les seniors, les plus de 55 ans, 57 ans maintenant, auront droit à un traitement plus favorable.
02:56 Et c'est normal parce qu'il faut accompagner, je l'ai dit à de multiples reprises,
03:00 il faut accompagner le plus possible les plus de 55 ans ou de 57 ans dans l'emploi pour qu'ils restent dans l'emploi,
03:05 ou qu'ils retrouvent le plus rapidement possible un emploi.
03:08 Mais sur cette réforme de l'assurance chômage, je soutiens pleinement ce qui a été décidé par le Premier ministre, par Gabriel Attal.
03:15 Je le réclame depuis des mois.
03:18 Et je dis, je crois maintenant depuis des années, qu'un modèle social constant, on ne pourra pas atteindre le plein emploi.
03:24 Il faut juste savoir ce que nous voulons collectivement.
03:27 Est-ce que nous, Français, nous voulons, comme d'autres grandes nations développées, avoir 5 % de taux de chômage ?
03:32 On n'y est jamais arrivé depuis plus de 50 ans.
03:35 On est aujourd'hui dans la bonne direction.
03:37 On a le taux d'emploi le plus élevé, on a créé 2 millions d'emplois, on réindustrialise le pays,
03:41 et on a un taux de chômage qui est le plus bas depuis 40 ans.
03:44 Si on veut franchir une étape supplémentaire, c'est-à-dire se dire qu'il n'y a plus du tout de chômage,
03:48 ni de masse, ni de chômage résiduel, il reste uniquement quelques poches d'inactivité ici ou là,
03:53 il faut inciter le plus possible nos compatriotes à reprendre un travail lorsqu'ils l'ont perdu.
03:59 C'est le sens de cette réforme de l'assurance chômage.
04:02 Ça veut dire aussi mieux qualifier, mieux accompagner, c'est ce qui est prévu avec France Travail.
04:06 Mais je pense que c'est le bon équilibre, avoir une durée d'indemnisation plus courte,
04:10 un meilleur accompagnement et le plus grand nombre possible de personnes au travail.
04:14 Mais Bruno Le Maire, au fond, est-ce que ces réformes, la réforme des retraites, vous l'avez évoqué,
04:17 celle de l'assurance chômage, ne sont pas avant tout des réformes budgétaires,
04:20 parce qu'il s'agit de trouver des économies ?
04:22 Le gouvernement est aux abois, 20 milliards d'économies à trouver, où les trouver ? Dans la poche des Français.
04:27 C'est deux choses très différentes. D'ailleurs, si c'était vraiment un sujet budgétaire,
04:30 on a un sujet budgétaire aujourd'hui, que nous allons résoudre calmement et sérieusement,
04:34 et avec la fermeté nécessaire, mais ça ne ferait pas des années que j'explique
04:38 qu'un modèle social constant ne peut pas atteindre le plein emploi.
04:41 Ça fait des années que, comme ministre de l'Économie, je défends la réforme de l'assurance chômage.
04:46 Je dis qu'il faut réduire la durée d'indemnisation pour inciter à reprendre le plus vite possible un travail.
04:51 Donc ça n'a rien à voir avec les sujets budgétaires.
04:53 Les sujets budgétaires, il faut les traiter avec sérieux. On a commencé à le faire en 2024.
04:57 On le fera dans le budget 2025. Nous commençons déjà à y travailler avec toutes les forces politiques,
05:03 avec le ministre des Comptes publics, et nous présenterons notre copie en septembre.
05:06 Mais ce sont deux sujets qu'il ne faut pas mélanger, parce que je vois bien que, dans le fond,
05:10 c'est une façon de décrédibiliser la réforme de l'assurance chômage.
05:13 On va dire "c'est une réforme budgétaire, une réforme financière". Non !
05:15 C'est une réforme pour le travail. Si on croit au travail, ce qui est mon cas,
05:19 le travail pour tous, le travail pour tous les Français,
05:22 eh bien la réforme de l'anonymisation du chômage est une bonne réforme.
05:25 Bon, nous, le maire, vous allez être éditionné demain à 9h30 par la commission d'enquête sur la dégradation des finances publiques.
05:30 La droite, qui est à l'initiative de cette commission d'enquête, vous accuse d'avoir sciemment dissimulé
05:34 le dérapage du déficit fin 2003 et d'avoir laissé voter le budget 2024 sans modification des prévisions,
05:40 alors que plusieurs notes internes à Bercy vous alertaient sur ce déficit qui galopait.
05:44 Qu'est-ce que vous leur répondez ?
05:46 Je leur réponds que cette accusation est inacceptable. Inacceptable.
05:50 C'est faux, les chiffres sont faux ?
05:52 Non seulement c'est faux, d'abord ça ne fait pas beaucoup avancer le pays,
05:56 parce que je pense que ce qui ferait avancer le pays, c'est que la droite,
05:58 plutôt que de mener des commissions d'enquête de ce type-là,
06:01 me fasse des propositions concrètes, crédibles et ambitieuses de réduction de la dépense,
06:07 je ne les vois toujours pas, qu'elle arrête de proposer des augmentations de dépense
06:10 comme elle n'a cessé de le faire au cours des derniers mois,
06:13 et qu'on laisse de côté ces querelles et qu'on se mette ensemble à travailler
06:17 sur la réduction des déficits et de la dette.
06:20 Mais l'accusation qui est portée contre moi est grave.
06:22 Demain, j'apporterai tous les éléments d'explication pour montrer qu'à chaque étape de la procédure budgétaire,
06:28 j'ai suivi les recommandations qui me paraissaient les plus responsables,
06:32 et qu'au moment où nous avons vu qu'effectivement, il y avait des recettes qui étaient moins élevées que prévues,
06:37 j'ai pris toutes les décisions nécessaires qui, je le rappelle, n'ont été soutenues par personne.
06:41 10 milliards d'euros d'économie, aucun soutien.
06:44 Arrêt ou suspension pour un certain temps des aides sur l'électricité ou sur le gaz,
06:49 parce qu'il fallait revenir à la normale, soutien de personne.
06:52 Nouveau décret, il y a quelques...
06:54 Mesures impopulaires, évidemment.
06:55 Mesures impopulaires, mais comme toujours, on veut gagner de la popularité en dépensant davantage.
07:00 Il y a beaucoup de monde aux portillons pour réclamer plus de dépenses.
07:02 Mais quand, sereinement et fermement, on revient à la normale,
07:06 parce qu'il faut rééquilibrer les comptes publics et le faire avec méthode et avec fermeté,
07:12 il n'y a plus personne.
07:13 Tout le monde a disparu dans la nature.
07:15 C'est un peu dommage.
07:16 Un petit mot aussi de votre visite en Allemagne.
07:17 Vous allez partir pour assister à un conseil des ministres franco-allemands
07:21 pour tenter de faire taire les différences entre nos deux pays
07:24 afin de contrer l'offensive commerciale de la Chine.
07:27 C'est bien cela ?
07:28 Quitte à un petit peu brusquer les Allemands ?
07:29 C'est indispensable.
07:30 Brusquer un peu les Allemands, non.
07:31 Discuter avec eux avec beaucoup de conviction, oui.
07:35 C'est ce que je fais depuis sept ans.
07:36 Et quand je regarde le travail qui a été fait depuis sept ans
07:38 avec le président de la République sur des sujets
07:40 sur lesquels il n'y avait pas d'accord possible,
07:42 finalement, on a trouvé des accords.
07:44 L'idée d'avoir une politique industrielle.
07:45 Les Allemands disaient non.
07:46 On a réussi à trouver un accord.
07:48 L'idée d'avoir de la dette en commun pour protéger nos emplois
07:52 et nos entreprises face à la crise du Covid.
07:54 Les Allemands disaient niette.
07:55 Moi, je me souviens d'un ancien ministre des Finances allemand,
07:59 très connu, Wolfgang Schäuble,
08:00 qui était un homme tout à fait remarquable.
08:02 Au début de mes fonctions, il me disait c'est hors de question.
08:05 Finalement, on l'a fait.
08:06 Il disait nein plutôt.
08:07 Maintenant, il disait nein,
08:08 mais de manière très ferme et très déterminée.
08:10 Ça s'est fait.
08:11 Donc, nous avons fait bouger les lignes en Europe.
08:13 Sur la politique industrielle, sur le soutien à l'industrie,
08:16 sur la dette en commun.
08:17 Maintenant, vous avez parfaitement raison.
08:18 Le grand défi, c'est quoi ?
08:19 C'est de nous protéger face aux surcapacités industrielles chinoises.
08:23 La Chine produit les mêmes produits que les nôtres,
08:26 des véhicules électriques, des batteries, des pales d'éoliennes,
08:29 des pompes à chaleur, à un prix 20 à 25 % inférieur au nôtre,
08:33 parce que c'est largement subventionné
08:36 et produit dans des conditions environnementales qui soient moins satisfaisantes.
08:39 Moi, je suis là pour défendre nos producteurs,
08:41 pour défendre notre industrie, pour défendre nos ouvriers.
08:43 Il y a quelques semaines, j'étais dans une usine de pompes à chaleur
08:45 quand je leur ai dit que nous allions réserver le bonus de 9000 euros
08:48 sur les pompes à chaleur aux seules pompes à chaleur produites chez eux.
08:51 Non seulement, ils étaient contents, mais ils vont dire
08:53 "Monsieur le maire, ça fait longtemps qu'on attendait ça".
08:55 C'est exactement ce que nous avons proposé aux Allemands.
08:57 Protéger, défendre notre industrie et nos emplois industriels.
09:01 Il n'y a pas que la Chine qui est notre ennemi commercial.
09:05 Il y a aussi les Etats-Unis.
09:06 Pas ennemi, mais concurrent.
09:07 Et la concurrence doit être équitable, et aujourd'hui, elle n'est pas équitable.
09:10 On va regarder les chiffres.
09:11 Le défi commercial entre l'Europe et la Chine,
09:13 il était de 100 milliards il y a quelques années.
09:15 Il a triplé, 300 milliards.
09:17 On ne va pas rester les bras croisés.
09:18 Moi, je plaide pour que nous soyons très offensifs
09:20 et que l'Europe montre les dents.
09:22 Il y a un proverbe de Mao qui disait
09:23 "Lorsque le tigre ne montre pas ses dents, on peut penser qu'il n'en a pas".
09:27 Est-ce que nous en avons par rapport aux Etats-Unis des dents, Bruno Le Maire ?
09:31 ArcelorMittal, le président pour la France du numéro 1 mondial de l'acier,
09:35 dit "Nous, on va finir par délocaliser nos usines françaises vers les Etats-Unis
09:40 où on nous aide à décarboner notre production,
09:43 alors qu'en Europe, on ne nous aide pas à décarboner notre production".
09:46 Qu'est-ce que vous lui dites ?
09:47 C'est 15 000 emplois à la clé au niveau mondial.
09:50 C'est absolument stratégique.
09:52 Nous avons deux grands sites, Dunkerque et Fos-sur-Mer,
09:54 mais j'ai eu l'occasion de le dire à M. Mittal,
09:57 avec lequel nous travaillons très bien en marge du sommet de Chouffe-France.
10:01 Nous avons aidé à décarboner le site de Dunkerque.
10:04 Et d'ailleurs, quand M. Mittal a eu à choisir le site
10:07 sur lequel il allait installer des fours électriques
10:09 et décarboner sa production d'acier et d'aluminium,
10:12 il y avait plusieurs choix sur la planète.
10:14 Il y en avait un aux Etats-Unis, il y en avait trois en Europe
10:17 et il y en avait un en France.
10:19 Il a choisi le site français.
10:21 Donc c'est bien la preuve qu'on avait apporté les aides nécessaires.
10:24 Pour le site de Fos-sur-Mer,
10:26 je souhaite naturellement qu'on apporte aussi le soutien nécessaire
10:29 pour qu'il puisse décarboner son site et préserver les emplois.
10:32 Atos, beaucoup d'inquiétude toujours autour du géant informatique,
10:36 lourdement endetté, qui a jusqu'au 31 mai,
10:38 dans quelques jours, pour trouver une solution de sauvetage financier en lice.
10:42 Atos doit rester française, inter- et indépendante,
10:46 disent dans une tribune transpartisane des parlementaires.
10:49 Qu'est-ce que vous nous dites ce matin ?
10:51 Parce qu'il y a plusieurs repreneurs pour cette entreprise française.
10:55 Est-ce qu'il faut faire attention aux actifs français et stratégiques ?
11:00 Bien sûr.
11:01 Atos, c'est une entreprise de 10 000 salariés
11:04 qui a des activités de gestion informatique
11:06 que font d'autres entreprises françaises
11:09 et puis des activités qui sont très stratégiques
11:12 parce qu'elles ont clé à la cybersécurité,
11:15 aux supercalculateurs et aux questions nucléaires.
11:18 Cela fait des mois que je suis le dossier Atos.
11:21 J'ai pris toutes les décisions nécessaires depuis des mois
11:24 pour l'accompagner avec le Comité interministériel d'eurostructuration
11:28 pour apporter à près de 500 millions d'euros
11:30 pour sécuriser les actifs stratégiques.
11:32 J'ai pris la décision de marquer mon intention
11:35 de reprendre le contrôle de toutes les activités stratégiques d'Atos.
11:38 Le supercalculateur, la cybersécurité
11:42 et tout ce qui a trait aux activités militaires d'Atos.
11:46 Il reste un élément très important,
11:48 c'est ce qu'on appelle le contrôle-commande
11:51 des centrales nucléaires françaises.
11:53 Stratégiques.
11:54 Qui est absolument stratégique.
11:55 Donc il n'est pas question que ce contrôle-commande
11:57 des centrales nucléaires puisse désormais partir
12:01 je ne sais trop où.
12:02 Elle doit rester sous le contrôle de la puissance publique
12:04 et je ferai en sorte que le contrôle-commande
12:07 des centrales nucléaires qui aujourd'hui est dans Atos
12:10 pas encore dans le périmètre que nous avons sécurisé
12:13 soit dans le périmètre que nous avons sécurisé
12:15 qui restera sous le contrôle de la puissance publique.
12:17 Ça peut être EDF ou une entreprise proche d'EDF
12:21 qui reprennent le contrôle des activités stratégiques.
12:23 Mais j'ai toujours dit que dans Atos,
12:25 toutes les activités stratégiques resteraient
12:27 sous le contrôle de la puissance publique.
12:29 Je vous confirme que toutes les activités stratégiques
12:31 resteront sous le contrôle de la puissance publique
12:34 y compris les commandes de contrôle de nos centrales nucléaires.
12:37 - Une annonce importante ce matin Bruno Le Maire.
12:39 La campagne des européennes,
12:40 elle a député officiellement hier.
12:42 Jordan Bardella est au-dessus de 30% d'attention de vote.
12:44 À deux semaines du scrutin, quel est votre objectif ?
12:48 Est-ce que vous aussi vous proposez peut-être un débat
12:50 pour aider le soldat Valéry Ayé ?
12:53 - Il y a des débats, il y en a beaucoup.
12:55 Il y en avait encore un hier soir, c'est très bien.
12:57 D'ailleurs ça permet de présenter les projets
12:59 des uns et des autres.
13:00 Moi je fais campagne sur le terrain,
13:01 je serai mercredi à Lille avec Gérald Darmanin
13:04 et avec Gilles Espilbou, lundi prochain à Toulouse.
13:07 Donc je vais continuer à être sur le terrain.
13:08 - Est-ce qu'il faut sauver le soldat Valéry Ayé ?
13:11 - Il faut surtout se battre pour avoir
13:13 le meilleur résultat possible le 9 juin.
13:15 C'est un scrutin à un seul tour.
13:16 Je le rappelle, c'est que beaucoup ne le savent pas.
13:18 C'est un scrutin qui est important comme tous les scrutins.
13:20 Il n'y a pas des scrutins importants, des scrutins secondaires.
13:23 Et en troisième lieu, le grand enjeu,
13:25 c'est de savoir comment est-ce que la France voit.
13:28 Est-ce qu'elle se voit comme une puissance qui pèse encore en Europe,
13:31 qui va pouvoir faire bouger les lignes,
13:33 comme je l'ai dit, sur l'industrie, sur la politique économique,
13:36 sur la fiscalité internationale ?
13:37 Ou est-ce que la France se place en retrait, en défensive
13:40 par rapport à l'Union européenne ?
13:42 Moi je souhaite une France à l'offensive,
13:44 une France acteur et pas spectateur.
13:46 C'est ça qui se joue le 9 juin.
13:48 Pour ça, on a besoin que notre électorat se mobilise
13:50 totalement, beaucoup plus qu'il ne le fait aujourd'hui.
13:52 - Est-ce que c'est en disant, comme Emmanuel Macron l'a dit hier en Allemagne,
13:55 "ce vent mauvais souffle en Europe, alors réveillons-nous" ?
13:59 Est-ce que vous pensez que c'est avec ce type d'arguments moraux
14:02 que l'on va combattre le Rassemblement national ?
14:05 - Ce n'est pas simplement un argument moral,
14:07 c'est un appel au réveil.
14:08 Moi je partage cet appel au réveil.
14:09 - Pourquoi ?
14:10 - Il faut que notre électorat se réveille et se mobilise
14:12 et comprenne que le 9 juin, si notre électorat souhaite
14:16 que nous continuions à porter une voix claire, forte, offensive en Europe,
14:20 on a besoin d'électeurs et on a besoin de députés.
14:24 Si on ne les a pas, pour mener la politique économique que nous défendons,
14:27 pour continuer à se battre pour une fiscalité internationale plus juste,
14:30 ça va être beaucoup plus compliqué,
14:31 parce que je n'aurai pas les troupes nécessaires au Parlement.
14:33 - Vous ne le mèrent que le Rassemblement national menace l'Union européenne,
14:36 c'est ça le message ?
14:38 - Le Rassemblement national n'a jamais cru dans l'Union européenne.
14:41 Enfin pardon, c'est une évidence.
14:42 Ils changent d'idée comme de chemise.
14:44 Un jour ils vous disent "ce n'est pas l'euro qu'il faut, c'est un palier de monnaie"
14:47 et puis finalement je reviens à l'euro parce que c'est devenu populaire.
14:49 Ils vous inventent des doubles frontières auxquelles je n'ai strictement rien compris.
14:52 C'est une idée fumeuse et totalement incompréhensible.
14:55 Donc ce n'est pas un parti qui a une cohérence et une colonne vertébrale européenne.
14:59 Le Rassemblement national n'a pas de colonne vertébrale.
15:02 C'est un parti qui est opportuniste, chacun l'a compris.
15:04 Maintenant, si ceux qui croient dans la place de la France en Europe,
15:07 incapacités à faire bouger concrètement les lignes pour défendre nos usines,
15:10 pour défendre nos ouvriers, pour défendre l'innovation,
15:12 pour défendre la place de l'Europe dans l'intelligence artificielle
15:15 qui va bouleverser complètement les équilibres géopolitiques.
15:17 Si ceux qui croient en ça restent dormir le 9 juin ou partent à la pêche ou partent en week-end,
15:23 on est mal barrés.
15:24 Donc je leur dis à eux aussi, réveillez-vous.
15:26 Vous croyez dans l'Europe ? Vous croyez dans une France forte ?
15:28 Vous croyez dans une France qui joue un jeu égal en Europe avec la Chine et avec les Etats-Unis ?
15:33 Prenez au moins deux minutes le 9 juin, scrutin un seul tour,
15:37 pour aller voter et nous soutenir.
15:39 Après, il sera trop tard.
15:40 Encore une fois Valérie Ayé, quand elle dit "Jordan Bardella, Marine Le Pen sont à la tête d'un parti politique
15:44 fondé par Pierre Bousquet, caporal de la Waffen-SS".
15:46 C'est encore une fois avec ce type d'argument que vous allez motiver vos électeurs à aller dans les urnes ?
15:50 Moi je crois qu'on motivera nos électeurs en leur disant très simplement
15:55 qu'il y a une majorité qui depuis cinq ans a totalement fait bouger les lignes en Europe.
16:00 Et si aujourd'hui vous avez de l'industrie, de nouvelles filières industrielles, si on innove,
16:03 si l'Europe peut être un champion de l'intelligence artificielle, c'est parce que la France a pesé en Europe.
16:08 Vous croyez en ça ? Vous croyez dans une France qui est debout, qui a une colonne vertébrale,
16:11 qui a une cohérence, qui est respectée, qui agit, qui décide ? On a besoin de vos voix.
16:17 Et si après vous n'êtes pas content parce que l'Europe ne fait pas ce que vous souhaitez,
16:21 qu'elle ne vous protège pas, qu'elle ne défend pas vos frontières, qu'elle ne réindustrialise pas,
16:25 qu'elle ne pèse pas un petit commercial face à la Chine, vous n'aurez à vous en prendre aucun voeu.
16:29 Parce que vous n'êtes pas allé voter.
16:30 Pourquoi vous n'êtes pas allé aux élections européennes ? Pourquoi vous ne vous en êtes pas voulu ?
16:33 Vous ne croyez pas qu'il y ait des exemples de la Lice Renaissance ?
16:35 C'est que...
16:36 C'était trop dangereux ?
16:37 Absolument pas, je n'ai jamais eu peur du risque. Moi j'aime beaucoup le risque.
16:39 En revanche, j'essaye d'être toujours cohérent et sincère dans mes engagements politiques.
16:44 J'ai dit par exemple que je ne ferais que trois mandats électoraux dans mon département de l'Eure.
16:48 Quand est arrivé le quatrième, j'aurais bien aimé le faire, je ne l'ai pas fait.
16:51 Mais là, ce n'est pas un enjeu important l'Europe ?
16:52 C'est un enjeu très important, c'est pour ça que je me mobilise.
16:54 Mais quand on ne souhaite pas être député européen, on n'est pas candidat sur la liste aux élections européennes.
17:00 C'est aussi simple que ça.
17:01 Moi, vous savez, les petits malins qui vous disent "je vais être candidat,
17:04 puis comme ça je vais gagner en notoriété, mais ensuite je ne sélegerai pas au Parlement européen",
17:07 très peu pour moi. Cette politique-là, je la vomis.
17:09 Moi, j'aime les engagements clairs et fermes.
17:11 Je suis engagé totalement pour la majorité, totalement aux côtés du président de la République,
17:15 totalement comme ministre de l'Economie et des Finances.
17:18 Dieu sait que j'ai du pain sur la planche, je n'ai pas envie de changer de planche.
17:21 Merci Bruno Le Maire, c'était votre grande interview sur CNews et sur Europe 1.
17:25 Merci.
17:26 [Musique]
17:29 [SILENCE]

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