• il y a 6 mois
Le Ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, était l’invité de #LaGrandeInterview de Laurence Ferrari dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.

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00:008h12, bienvenue à tous, c'est la grande interview.
00:03Laurence Ferrari, vous recevez ce matin le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.
00:21Et c'est votre grande interview sur CNews et Europe 1. Bonjour Gérald Darmanin.
00:24Bonjour.
00:25Nous sommes d'après le président Macron au bord de la guerre civile.
00:28Qu'est-ce qui l'a déclenché, qui l'a provoqué Gérald Darmanin, la guerre civile qu'il évoque ?
00:33Je pense que... Non, le président de la République appelle les Français à voter.
00:37Les Français voteront ce qu'ils souhaitent, c'est la démocratie, après une campagne,
00:40et après une défaite que nous avons subie.
00:42Parce qu'il faut mettre des mots sur les choses.
00:44Nous avons subi une grande défaite aux élections européennes.
00:47Je pense qu'il y a, dans les programmes de certains candidats,
00:51la France Insoumise en particulier, les germes de troubles extrêmement importants,
00:56des troubles de sécurité, quand on veut désarmer la police, par exemple.
00:59Évidemment, ça ne crée pas les conditions d'une paix civile.
01:02Ça, c'est pour le nouveau Front Populaire ?
01:03Oui, mais c'est extrêmement important.
01:05Je pense que beaucoup de Français seraient d'accord avec moi pour dire
01:07que la France Insoumise est extrêmement dangereuse pour la société,
01:10et c'est évidemment à rejeter.
01:12Et puis, il y a des germes de troubles sociaux extrêmement graves,
01:15moi je le pense aussi, dans les conséquences économiques
01:18des programmes démagogiques qui sont présentés.
01:22Qui permet à ces deux blocs que vous venez d'évoquer,
01:26Front Populaire et Rassemblement National,
01:28d'aller pratiquement jusqu'aux portes du pouvoir ?
01:30C'est la dissolution, on est bien d'accord.
01:32C'est la décision du président Macron.
01:34Non, mais la dissolution n'est que la conséquence des difficultés politiques
01:36que nous avons connues.
01:37Nous avons, nous, qui étions en responsabilité gouvernementale,
01:40une responsabilité incontestable.
01:42Quand on perd, ce n'est jamais de la faute du peuple ou des commentateurs.
01:45Quand on perd un match, ce n'est pas de la faute de l'arbitre ou des spectateurs,
01:48c'est de la faute des joueurs.
01:49Et donc, il faut savoir se remettre aussi en cause personnellement.
01:52Moi, en tout cas, avec beaucoup de modestie et d'humilité,
01:55je pense que nous avons fait des choses extrêmement bien.
01:58Et puis, il y a des choses qu'on a moins bien faites,
01:59qui n'ont pas été comprises, qui n'ont pas été bien faites
02:02par le gouvernement, par les gouvernements.
02:04Le président de la République, il paie les factures depuis 30 ans
02:06de parfois de mauvaises politiques publiques.
02:08C'est le cas de l'immigration, par exemple.
02:10Il n'est pas responsable de tout à tout moment.
02:12Mais nous avons contribué, manifestement,
02:14à ne pas faire comprendre aux Français
02:16et à ne pas expliquer aux Français qu'avec nous,
02:18la vie serait meilleure.
02:19Donc, il faut se remettre en cause.
02:20D'accord, mais vous n'estimez pas que le président Macron
02:22est un pompier pyromane qui allume l'incendie
02:24et puis après qui dit, regardez, on est au bord de la guerre civile.
02:26J'aime pas l'attaque systématique désormais du président Macron
02:29qui, il y a trois ans, était formidable
02:31et qui, aujourd'hui, serait le pire des hommes.
02:33On tire pas sur l'ambulance ?
02:34Non, c'est pas du tout ça.
02:35C'est que moi, je suis un garçon loyal.
02:37Et vous savez, De Gaulle, on l'a rejeté beaucoup en 1968,
02:41après 10 ans d'avoir sauvé la France.
02:43Jacques Chirac, j'étais son militant en 2002,
02:46Nicolas Sarkozy, dont j'étais le collaborateur,
02:48a été très, très, très largement critiqué, voire haï.
02:51Président Hollande, je l'ai déjà dit,
02:53mais on l'appelait Flamby, parfois, sur les marchés
02:55pendant qu'on se présentait aux élections municipales.
02:57Moi, j'ai gagné la mairie de Tourcoing.
02:59Je salue d'ailleurs ceux qui, à l'époque, m'ont aidé,
03:01mais ils l'ont aussi fait contre le président Hollande.
03:03Donc, je pense que c'est l'usure du pouvoir.
03:05Et ce que j'aime pas, c'est que quand le président de la République
03:07est fort et qu'on peut avoir des nominations,
03:09alors, on est tous souriants.
03:11Voilà, il y en a beaucoup comme ça.
03:12Puis là, aujourd'hui, chacun prend son indépendance, se critique,
03:15alors que, oui, il est un peu plus faible.
03:17Voilà, j'aime pas ce... C'est pas très élégant.
03:19– Vous pensez qu'il y a Edouard Philippe, par exemple ?
03:20– Non, mais en général.
03:21– Il doit à son poste de premier ministre ?
03:22– Non, non, mais en général, je trouve ça pas très élégant.
03:24Les gens qui sont en responsabilité, d'ailleurs, gouvernementale,
03:26aujourd'hui, se permettent de critiquer le président de la République
03:28s'il n'était pas content.
03:29Fallait peut-être faire comme moi, il y a un an.
03:31Lorsqu'à Tourcoing, j'avais réuni mes amis, très nombreux,
03:33pour dire que la politique n'est pas assez sociale,
03:35on n'est pas assez à l'écoute des gens,
03:37on n'a pas assez de fermeté dans les décisions, par exemple, de justice.
03:40J'avais été très critiqué.
03:41Je constate qu'aujourd'hui, les gens profitent de la faiblesse
03:44pour taper sur le président de la République.
03:46Voilà, c'est pas le jeu que je prendrais.
03:48– Une question au ministre de l'Intérieur.
03:50Est-ce qu'il faut s'attendre à une journée extrêmement tendue dimanche
03:52en raison de l'enjeu de la présence d'Eduréen et du NFP,
03:56Nouveau Front Populaire, comme favoris de ces élections ?
03:58Vous êtes inquiet ou pas ?
03:59– Il y a des notes du service de renseignement
04:01qui évoquent de possibles troubles à l'ordre public.
04:04Le 30 juin et plus certainement le 7 juillet, le jour du second tour,
04:08parce que nous avons en France beaucoup d'agitateurs.
04:12Alors il y a des menaces comme l'islamisme radical,
04:14qui est la première menace de notre pays, évidemment.
04:17Et puis il y a une menace d'ultra-gauche et d'ultra-droite
04:19qu'il ne faut pas oublier.
04:20Certes plus minoritaire que l'islamisme radical,
04:22mais dangereuse, qui prépare des attentats,
04:24qui ont des armes, qui peuvent passer à l'acte.
04:26Et il est évident qu'une partie de l'ultra-gauche
04:28et qu'une partie de l'ultra-droite,
04:30en tout cas c'est ce que disent nos services de renseignement,
04:32vont profiter de ce moment pour créer des émeutes,
04:36essayer d'attaquer des lieux de pouvoir.
04:38Alors parfois, c'est souvent effectivement très symbolique.
04:41C'est souvent dans certains quartiers ou dans certaines villes
04:44particulièrement connues pour être des foyers d'ultra-gauche ou d'ultra-droite.
04:47Donc nous nous y préparons.
04:48Moi, mon rôle de ministre de l'Intérieur, c'est de m'y préparer.
04:50Les policiers et gendarmes seront en nombre.
04:52Il y aura un dispositif.
04:53Exactement.
04:54Je préside une réunion de sécurité demain exactement pour cela,
04:57pour que les Français puissent voter librement, bien évidemment,
05:00et que puisse chacun accepter les résultats.
05:02Ce n'est pas la rue, ce n'est pas la force,
05:04ce n'est pas le coup de poing qui fait la démocratie,
05:06ce sont les Français.
05:07Les juges du syndicat de la magistrature, Gérald Darmanin,
05:09ont appelé à la résistance contre l'extrême droite
05:11si le RN venait à gouverner.
05:13Pourtant, toute délibération judiciaire est interdite au corps judiciaire.
05:17Cela vous étonne ?
05:18Délibération politique.
05:19Délibération politique. Est-ce que ça vous étonne ?
05:21Moi, je trouve qu'on combat les idées des uns et des autres
05:25en se présentant aux élections.
05:27Donc si les gens sont frustrés parce qu'ils veulent faire de la politique,
05:30qu'ils s'y présentent.
05:32Moi, je me présente dans ma circonscription de Tourcoing à Luyn.
05:35Les gens me disent qu'ils m'aiment bien ou qu'ils ne m'aiment pas.
05:37On peut en discuter, mais au moins, il y a un choix libre et démocratique.
05:40Là, on parle de magistrats.
05:41Oui, mais quels que soient ceux qui prennent la parole,
05:43je trouve qu'il ne faut pas dépasser les points Godwin de manière générale.
05:48Il est dépassé, là ?
05:50Je pense que le RN est dangereux pour ma conception de ce que j'ai de la France,
05:55des protections des forces de l'ordre, des citoyens, de notre économie.
05:58Moi, je ne suis pas communiste, donc je ne suis pas rassemblement national.
06:00Ils ont un programme communiste.
06:01Qu'est-ce que je vous dis ?
06:02Je suis quelqu'un de droite qui croit à l'entreprise,
06:04à l'augmentation des salaires par le travail,
06:06au partage du profit aux salariés.
06:08Je ne suis pas pour la retraite à 60 ans
06:10ou un programme qui consiste à augmenter...
06:12Même pour les carrières longues ?
06:13Non, mais attendez.
06:14Monsieur Bardella, il a changé 48 fois d'avis.
06:16Encore hier, il a changé une nouvelle fois d'avis sur la retraite.
06:18S'il fait la retraite à 60 ans, même avec les carrières longues,
06:22c'est 2000 euros de charges supplémentaires pour tous les salariés.
06:25C'est ça que ça veut dire.
06:26Je préfère qu'on attaque le rassemblement national
06:28sur son incompétence économique
06:30que sur ce qu'il ferait dans un monde fantasmé
06:33le jour où le rassemblement national ou LFI
06:36prennent des actes qui sont contraires à la légalité républicaine.
06:38Il est normal que les fonctionnaires désobéissent.
06:41Mais tant qu'ils ne le font pas,
06:42tant qu'ils sont conformes à l'état de droit
06:44et à la liberté démocratique,
06:45ce sont les citoyens qui choisissent.
06:47Moi, je ne soutiens en rien le rassemblement national ni LFI,
06:50mais je suis un démocrate.
06:51Il faut écouter le peuple.
06:52On peut faire la politique sans le peuple.
06:54C'est-à-dire qu'il ne faut pas être élu,
06:55il ne faut pas habiter en province.
06:57C'est un peu comme l'église sans dogme.
06:58Ça ne marche pas très bien dans les églises.
07:00La politique sans le peuple, ça ne marche pas non plus.
07:02Écoutons notre peuple qui souffre.
07:04On peut aussi lui expliquer qu'on est meilleur que les autres.
07:07Il faut les convaincre.
07:08Mais ce n'est pas par des arguments moraux qu'on y arrive.
07:10Donc aujourd'hui, c'est le peuple contre les élites,
07:12les élites politiques, les élites intellectuelles,
07:14médiatiques, culturelles, c'est ça ?
07:16Oui, je pense que ce qui se passe aujourd'hui,
07:18c'est que l'élite a fait sécession.
07:20Alors, les femmes et les hommes politiques, bien évidemment,
07:22mais c'est aussi le cas parfois des magistrats,
07:24des journalistes, des grands chefs d'entreprise.
07:26Et les gens qui dirigent n'habitent plus parmi le peuple.
07:30Il y a vraiment quelque chose de cet ordre-là.
07:34Et donc, les Français, je crois,
07:37pensent que les responsables politiques,
07:40et ils ont raison pour une très grande partie des responsables politiques,
07:42ne comprennent pas ce qu'ils vivent,
07:44parce qu'ils préfèrent acheter leur pain rue Claire à Paris
07:46qu'à la boulangerie de Tourcoing.
07:48Et ce n'est pas le même prix,
07:50et vous n'y rencontrez pas les mêmes gens,
07:52et il n'y a pas les mêmes problèmes.
07:54Moi, je pense que si une partie de la population
07:56m'a toujours réélu chez moi,
07:58malgré le fait que je sois ministre pendant sept ans du gouvernement
08:00du président de la République,
08:02c'est qu'ils ont considéré que je n'avais jamais fait sécession,
08:04que je n'étais jamais parti de Tourcoing,
08:06que j'y habite, que j'y vis,
08:08et que je défends et que je comprends
08:10ce que vivent une partie des personnes
08:12qui sont à 1 200 euros par mois,
08:14avec des gamins, des gens qui ont du mal à s'intégrer,
08:16des policiers qui vivent des moments difficiles,
08:18des infirmières qui sont débordées.
08:20Je n'ai pas besoin de sondage
08:22ou de tableau Excel pour le voir.
08:24Je pense qu'il y a beaucoup de gens qui pensent
08:26qu'à Paris, on ne les écoute plus,
08:28mais c'est vrai qu'à Paris, il y a beaucoup de Parisiens, ça c'est sûr.
08:30Il y a beaucoup de provinciaux aussi à Paris.
08:32Prenons les mesures du Rassemblement national
08:34proposées hier par Jourdan Bardella.
08:36Il y en a une en particulier qui fait réagir,
08:38puisque le RN souhaite empêcher les personnes avec une double nationalité
08:40d'occuper certains emplois extrêmement sensibles
08:42dont la liste sera définie par décret.
08:44C'est dans l'intérêt de la nation ou pas, selon vous ?
08:46Monsieur Bardella,
08:48il est comme le coq de Chantecler,
08:50quand il fait Cocorico, il pense que c'est lui qui fait lever le soleil.
08:52Mais ça existe déjà.
08:54Si le patron de la DGSE, ils ne sont pas binationaux,
08:56je vais apprendre à M. Bardella
08:58à quelques instants, mais il m'aurait posé la question,
09:00on lui aurait répondu bien volontiers,
09:02évidemment que les emplois les plus sensibles,
09:04il y a des entretiens d'habilitation.
09:06Les membres de mon cabinet, par exemple,
09:08évidemment passent un entretien d'habilitation
09:10quand on regarde leur faiblesse, ça peut être une binationalité,
09:12bien évidemment, ça peut être aussi l'argent,
09:14ça peut être aussi une faiblesse familiale,
09:16et on ne donne pas d'habilitation,
09:18on n'a pas ce genre de postes quand on a une faiblesse
09:20ou quand on a un doute, comme la binationalité
09:22sur certains postes.
09:24Mais par ailleurs, moi, je n'aime pas cette façon de trier les Français
09:26avec les binationaux, surtout qu'il n'est pas cohérent,
09:28M. Bardella. Il a investi lui-même
09:30des binationaux. M. Meyni-Rabib,
09:32qui est un homme, moi,
09:34que j'ai siégé avec Meyni-Rabib, je n'ai rien contre lui du tout,
09:36il n'est pas d'accord avec moi,
09:38je ne suis pas d'accord avec lui,
09:40mais je le respecte en tant qu'homme.
09:42M. Meyni-Rabib, il est franco-israélien,
09:44et il est investi par M. Bardella.
09:46Donc, on peut être député binational,
09:48ça ne pose pas de problème à M. Bardella,
09:50mais on jette le propre sur 3 millions de franco-américains,
09:52franco-algériens, franco-portugais,
09:54franco-marocains,
09:56alors que M. Bardella soit cohérent.
09:58Le problème, c'est qu'il n'est pas prêt pour le pouvoir.
10:00Il raconte n'importe quoi, à n'importe quel moment.
10:02Il y a aujourd'hui beaucoup de gens
10:04qui ne regardent même pas ce qu'il propose parce qu'ils ont une colère,
10:06et moi je peux l'entendre.
10:08Ce genre d'exemple de je divise la nation,
10:10je dis zut à plein de binationaux,
10:12Marie Curie, elle est née polonaise,
10:14Joseph Kessel, il est né en Argentine,
10:16Charles Aznavour, il était binational,
10:18ça ne sert à rien de trier les Français comme ça.
10:20En revanche, si jamais il pense que la binationalité,
10:22c'est dangereux, qu'il la supprime
10:24ou qu'il n'investisse pas, par exemple, des franco-israéliens.
10:26Sur l'immigration, il propose aussi
10:28la suppression du droit du sol.
10:30Il veut qu'un enfant né en France
10:32de part en étranger ne puisse pas devenir français automatiquement.
10:34C'est ce que vous avez proposé pour Mayotte.
10:36Oui, mais Mayotte n'est pas l'intégralité de la France.
10:38Oui, je pense qu'à Mayotte...
10:40Ce qui est bon pour Mayotte n'est pas bon pour l'ensemble du territoire français ?
10:42Je pense que ça ne correspond pas tout à fait à la même géographie.
10:44Je pense qu'à Mayotte et en Guyane,
10:46personnellement, si vous me demandez mon avis,
10:48je pense que la fin du droit du sol est nécessaire.
10:50Pourquoi ? Parce que Mayotte et Guyane sont dans leur géographie.
10:52Mayotte, c'est près de l'Afrique,
10:54on voit bien la difficulté qu'il peut y avoir,
10:56et la Guyane, c'est en Amérique du Sud,
10:58dans des conditions de frontières quasiment
11:00intenables par nos forces armées
11:02et par notre gendarmerie.
11:04C'est très différent du reste, me semble-t-il,
11:06du territoire national.
11:08Et moi, je suis attaché à ce que la nationalité française
11:10ne soit pas une question ni de naissance,
11:12ni de parents.
11:14Vous savez, c'est Beaumarchais qui disait
11:16vous vous êtes donné la peine de naître, et c'est tout.
11:18Non, je pense que c'est le mérite qui fait qu'on est français.
11:20Donc, là où on peut imaginer des discussions
11:22autour de la nationalité, je ne dis pas que c'est un mauvais débat,
11:24c'est qu'on ait envie, le droit de la volonté,
11:26envie d'être français, qu'on puisse respecter notre pays,
11:28notre drapeau, notre valeur.
11:30Il y a beaucoup de gens qui viennent de l'étranger
11:32et qui profondément respectent notre pays.
11:34Et puis, il y a aussi beaucoup de Français qui ne respectent pas
11:36notre pays. Et ce n'est pas parce que leurs parents sont français,
11:38ou ce n'est pas parce qu'ils sont nés en France, en effet,
11:40qu'automatiquement, on doit leur donner la nationalité.
11:42Donc, je pense que c'est une mesure assez démagogique
11:44de la part de M. Bardella.
11:46Je pense qu'on ne peut distinguer une partie de nos outre-mer
11:48et le reste du territoire national. En revanche, qu'on ait un débat
11:50sur la nationalité, sur le droit de la volonté,
11:52pour qu'il n'y ait pas de décret automatique
11:54de nationalité, je pense que c'est un débat intéressant.
11:56Le RN estime être aussi le seul parti
11:58qui est en mesure de protéger les citoyens
12:00juifs de l'antisémitisme.
12:02On a eu le cas effrayant du viol de cette
12:04petite fille de 12 ans à Courbevoie la semaine dernière.
12:06Ses parents ont pris la parole hier. Ils disent
12:08notre fille a vécu l'antisémitisme dans sa chair.
12:10Pour nous, c'est un acte antisémite.
12:12C'était une expédition punitive
12:14pour torturer des juifs. Ça rappelle ce qui s'est
12:16passé dans l'équibout le 7 octobre.
12:18Qu'est-ce que vous répondez à ça ?
12:20Qu'ils ont raison. Il y a beaucoup d'actes antisémites.
12:22Il y a beaucoup de haine antisémite
12:24dans notre pays, bien sûr.
12:26Ce n'est pas résiduel dans notre pays ?
12:28Non, ce n'est pas du tout résiduel.
12:30Après, je veux aussi dire que la France, et chacun le sait,
12:32je pense que les juifs de France le savent,
12:34les ont protégés comme aucun autre pays ne les a protégés.
12:36Je vous rappelle que...
12:38Je ne pense pas que ce soit le cas.
12:40Il peut y avoir évidemment des drames comme cela,
12:42mais je pense que tous les responsables de la communauté juive
12:44pourraient vous dire qu'aujourd'hui, les policiers
12:46et les gendarmes, 24h sur 24, surveillent
12:48les écoles, les synagogues.
12:50Je pense qu'on peut aussi constater que nous avons été les premiers.
12:52Cela m'a été reproché parfois à interdire des manifestations
12:54que d'autres pays n'ont pas faites. Nous ne sommes pas dans la situation
12:56de Londres, de Sydney, de Berlin.
12:58Comparons-nous. L'antisémitisme, il est mondial.
13:00Il est aussi français. Il y a un antisémitisme
13:02historique conservateur de droite.
13:04Il y a un antisémitisme, malheureusement,
13:06qui vient de l'islam radical aussi.
13:08C'est un nouvel antisémitisme.
13:10Un antisémitisme de gauche ?
13:12Oui, bien sûr qu'il y a un antisémitisme de gauche.
13:14On voit bien que M. Mélenchon est la France insoumise.
13:16Ce n'est d'ailleurs pas simplement un antisémitisme.
13:18Chez M. Mélenchon et la France insoumise,
13:20il y a à la fois de l'antisémitisme et puis à la fois
13:22un certain mépris de classe pour les musulmans
13:24qui considèrent être, comme les socialistes,
13:26il y a très longtemps, une sorte de personnes
13:28obligées qui doivent voter pour eux.
13:30En fait, en manipulant les thèmes communautaires,
13:32M. Mélenchon et la France insoumise
13:34ne respectent pas les musulmans français.
13:36Ils y voient d'abord des musulmans alors que moi,
13:38j'y vois d'abord des français.
13:40Si vous devez quitter votre ministère lundi 8 juillet,
13:42vous serez soulagé.
13:44Est-ce que vous avez des regrets ?
13:46Est-ce qu'il y a des réformes que vous n'avez pas pu mener à bien ?
13:48Qu'on vous a empêché de mener à bien ?
13:50Alors, est-ce que je serai soulagé ? Non.
13:52Moi, j'ai été très heureux, je suis très honoré
13:54d'être ministre de la République
13:56et qui plus est ministre de l'Intérieur.
13:58Après, c'est vrai que ministre de l'Intérieur, pendant 4 ans,
14:00je pense que ça fait
14:02plus de 50 ans, 45 ans, que personne
14:04n'a fait autant d'affilée dans des moments
14:06très difficiles pour notre pays. C'est évidemment
14:08extrêmement prenant physiquement et
14:10qu'il est normal de pouvoir faire
14:12autre chose, même si j'étais extrêmement fier
14:14d'être à la tête des policiers et des gendarmes.
14:16J'aurais voulu, sans doute, faire des choses
14:18encore plus fermes. Lesquelles ?
14:20Je pense qu'on n'a pas porté au bout
14:22la réforme de l'immigration. On a fait
14:24énormément de choses. Je pense que j'ai porté une loi
14:26extrêmement ferme. On a d'ailleurs d'excellents
14:28résultats en ce moment même. Ils sont difficilement
14:30dissibles parce que c'est la campagne électorale.
14:32On arrive à expulser les imams
14:34radicalisés en 24 heures, aujourd'hui.
14:36On réforme l'intégralité de l'asile,
14:38mais on aurait pu le faire au début du quinquennat et pas à la fin
14:40de ma présence au ministère de l'Intérieur.
14:42Vous savez, j'avais présenté la rémigration
14:44il y a deux ans. Pour plein de raisons, on n'a pas
14:46tout à fait pu le faire. Y compris, d'ailleurs,
14:48à cause d'une partie droite de l'hémicycle
14:50qui n'a pas voulu nous aider. Et puis,
14:52deuxième sujet, je pense que le soutien
14:54aux policiers et aux gendarmes, je pense qu'il a été
14:56constant de ma part, à tout moment. Ce sont
14:58des hommes et des femmes absolument formidables.
15:00Et ça, c'est bien quelque chose
15:02qui me permet, moi, d'être fier de ce que j'ai fait en quatre ans
15:04et que je n'ai jamais lâché les femmes et les hommes
15:06de la police nationale et de la gendarmerie nationale.
15:08Gérald Darmanin, est-ce qu'il y a des inquiétudes à avoir
15:10concernant le dispositif de sécurité des JO ?
15:12Est-ce qu'il est prêt, que ce soit
15:14Jean-Luc Mélenchon à Matignon ou Jordan Bardella ?
15:16Je constate que M. Bardella
15:18a dit lui-même qu'il y avait un bon ministre de l'Intérieur
15:20et que c'était très bien fait pour les JO.
15:22C'est un peu l'hommage du vice à la vertu
15:24et je suis très content désormais qu'on constate
15:26qu'il y a un bon ministre de l'Intérieur. Oui, c'est prêt.
15:28C'est prêt, tout le monde le dit. Les Américains,
15:30les Israéliens, le CIO qui nous regarde,
15:32bien sûr. Il y a eu, vous savez,
15:34au ministère de l'Intérieur, un effort considérable.
15:36Des augmentations incontestables
15:38d'effectifs, de moyens budgétaires
15:40et de préparation. Le prochain ministre de l'Intérieur,
15:42s'il me remplace le 8 ou le 9 juillet,
15:44va mettre, comme je l'ai déjà dit,
15:46ses pieds dans des chaussons. Un ministère
15:48qui fonctionne, qui est
15:50extrêmement bien préparé, avec un excellent préfet de police,
15:52Laurent Nunez, et ses JO
15:54qui ne sont pas préparés trois semaines avant.
15:56Celui qui arrive et qui aura la chance
15:58et le bonheur d'être à la tête du ministre de l'Intérieur
16:00va réussir les JO. S'il ne les réussit pas,
16:02c'est vraiment qu'il a salopé,
16:04excusez-moi, le fonctionnement général
16:06d'un ministère qui est réglé comme du papier à musique.
16:08Gérald Darmanin, merci beaucoup
16:10d'être venu ce matin sur CNews et sur Europe 1.
16:12C'était votre grande interview sur nos deux antennes.

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