Le ministre délégué chargé de la Sécurité du quotidien, Nicolas Daragon, était l’invité de #LaGrandeInterview de Sonia Mabrouk dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.
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00:00Bonjour Nicolas Daragon. Bonjour.
00:02Et bienvenue à la grande interview sur CNews Europe 1.
00:04Vous êtes le ministre délégué en charge de la sécurité du quotidien des Français.
00:09La sécurité du quotidien, c'est faire en sorte notamment qu'un médecin en France
00:13puisse exercer ses fonctions sans être intimidé, agressé, comme ce fut le cas à Drancy,
00:18avec un médecin généraliste violemment frappé.
00:21Il a fermé, monsieur le ministre, son cabinet.
00:23Il a scotché un portrait de lui, le visage tuméfié.
00:27Comment vous qualifiez un tel déchaînement de violence ?
00:31C'est le recul de l'autorité partout, dans tous les pans de notre société.
00:34Un recul qu'on constate depuis une vingtaine d'années,
00:36où à l'école il faut qu'on tutoie son prof, il ne peut plus être sur une estrade,
00:39où le médecin, on exige un comportement de lui, on exige un rendez-vous,
00:43on exige que ce soit un homme ou que ce soit une femme.
00:46On a à la fois basculé dans une société de consommation sans limite
00:50et une société où tous les repères d'autorité ont été levés,
00:53quelle que soit l'activité qu'on exerce.
00:55Evidemment, les professions médicales,
00:57tous les personnels en tenue et les forces de sécurité intérieure,
01:00tout est bafoué et donc il faut ce retour de l'autorité dans notre pays.
01:03C'est ce que nous défendons avec Bruno Retailleau.
01:05Un choc d'autorité.
01:06Vous venez de parler de l'école, Nicolas Daragon.
01:08Ultra-violence et ultra-rajeunissement également,
01:11comme ce qui s'est passé à Valence,
01:12avec une adolescente violemment agressée à la sortie du collège
01:15par un groupe de cinq et six filles de 15 ans,
01:18certaines d'entre elles déscolarisées.
01:20Elles l'ont également menacée de mort, terrorisée.
01:23Elle ne veut plus retourner à l'école.
01:26L'autorité parentale, où est-elle dans ce cas-là ?
01:29D'abord, je voudrais avoir un mot de soutien pour cette famille
01:32que je recevrai puisque ce sont des Valentinois
01:34et je suis toujours le maire de Valence.
01:36Le sujet, c'est qui est responsable ?
01:38Et pour moi, c'est très clair, ce sont les parents.
01:40Les parents qui sont responsables de l'autorité sur leurs enfants.
01:43Lorsqu'on a des enfants, on assure leur éducation,
01:46leur encadrement, on se demande où ils sont,
01:47on se demande ce qu'ils font.
01:48Et si ce sont des mineurs qui ont 15 ans,
01:50elles devraient être à l'école.
01:53J'ai voté, moi, en 2020, au conseil municipal,
01:56dans ma ville, la suppression des aides aux familles
01:59de mineurs délinquants qui n'assument pas l'éducation
02:01de leurs enfants.
02:02Évidemment que j'appliquerai.
02:03Au même titre que chaque fois qu'il y a une condamnation,
02:05nous nous intéressons au mode d'hébergement des familles.
02:07Si ces familles sont logées par un bailleur public,
02:09donc s'ils bénéficient de la solidarité de la commune,
02:12eh bien nous résilierons le bail.
02:14Ça veut dire qu'à chaque devoir qui est bafoué,
02:18nous devons rappeler que nous sommes au rendez-vous
02:20et que l'autorité est appliquée.
02:22J'espère évidemment que la justice va sévir avec lourdeur.
02:25Alors justement, il y a votre volontarisme
02:27et puis il y a le volet judiciaire.
02:29Est-ce que la suppression ou du moins la révision
02:31de l'excuse de minorité est nécessaire et urgente
02:33dans ces cas-là ?
02:34Bien entendu.
02:35On voit le rajeunissement des auteurs.
02:37On voit aussi le rajeunissement des victimes, malheureusement.
02:39Donc nous devons réviser l'excuse de minorité,
02:42la baisser forcément.
02:44On doit se conformer aux conventions internationales
02:46qui nous contraignent.
02:48Mais à la fois, on doit être là pour rappeler l'autorité,
02:50pour appliquer des sanctions
02:52et on doit cesser de se voiler la face.
02:54Les mineurs sont de plus en plus jeunes,
02:56de plus en plus délinquants,
02:58de plus en plus criminels, des meurtriers.
03:00Ils doivent être incarcérés.
03:01Des mesures doivent être prises.
03:02Bruno Rotailleux, à juste titre,
03:03a même parlé d'encadrement militaire
03:05et je pense qu'il a totalement raison.
03:07Au premier délit, il doit y avoir une mise de côté,
03:10un encadrement militaire, un rappel des règles
03:13pour l'enfant, mais pour la famille aussi,
03:15pour les parents.
03:16Vous avez justement particulièrement investi
03:17avec Bruno Rotailleux, le ministre de l'Intérieur,
03:19dans la lutte contre la délinquance du quotidien.
03:21Vous avez donné des instructions avec lui au préfet
03:24pour élaborer des plans d'action départementaux
03:26de restauration de la sécurité du quotidien.
03:28Qui ciblez-vous en priorité
03:30et qu'allez-vous apprendre que vous ne sachiez déjà ?
03:33On a demandé au préfet,
03:34au commandant de groupement de gendarmerie,
03:36au directeur départemental de la sécurité publique
03:39d'établir des plans précis, très ciblés,
03:41criblés véritablement,
03:43avec l'appui des élus locaux.
03:45Chaque maire connaît chaque rue,
03:46chaque porche d'immeuble dans lequel il a
03:48des enfants, des parents, des familles à difficulté.
03:52C'est ceux qui gâchent la vie de nos concitoyens
03:55au quotidien que nous visons.
03:56Mais ce sont ceux également qui dealent
03:58au pied des immeubles.
03:59Ce sont ceux qui dégradent les voitures.
04:00Ce sont ceux qui font du tapage nocturne.
04:02Ce sont ceux qui font de la mendicité agressive.
04:05Tous ces gens-là qui nous empêchent
04:06de vivre normalement au quotidien.
04:08Nous les ciblons tous.
04:09Du petit consommateur de drogue au grand criminel,
04:13nous voulons des plans détaillés
04:15qui nous permettent d'engager des moyens fortement.
04:17Une cartographie de la criminalité,
04:18de la délinquance française.
04:19Exactement.
04:20Aujourd'hui, on a ça de façon un peu disparate.
04:22On veut avoir un plan précis par département
04:25pour allouer des ressources massivement.
04:27Pour protéger les citoyens
04:29et parfois il faut aussi protéger,
04:31M. le ministre, les policiers.
04:32A Saint-Etienne, un vent de panique a soufflé
04:34dans le centre-ville il y a quelques jours.
04:36À une heure très fréquentée,
04:37un homme muni de plusieurs couteaux
04:39a menacé des passants
04:40et s'en est pris à une vieille dame.
04:42C'est un policier municipal qui est intervenu, armé.
04:45Il a donc neutralisé, comme on dit,
04:46il a abattu cet individu.
04:48Est-ce qu'il n'est pas temps
04:49de généraliser l'armement des policiers municipaux ?
04:52Vous le savez très bien,
04:53vous êtes un maire que ces policiers le demandent.
04:55Certaines villes sont encore récalcitrantes.
04:57Que dites-vous à ces maires aujourd'hui
04:59qui refusent cet armement ?
05:00D'abord, je félicite les policiers municipaux
05:02qui interviennent chaque jour sur le terrain
05:04pour protéger nos concitoyens.
05:05C'est véritablement une troisième force
05:07qui s'est installée dans notre pays.
05:08Nous avons augmenté les effectifs de 40 %
05:10sur ces dix dernières années.
05:11Il y a 27 000 policiers municipaux
05:13et il y en aura près de 40 000
05:15dans une dizaine d'années.
05:16Je suis extrêmement favorable
05:17à l'armement des policiers municipaux
05:19et particulièrement à chaque fois
05:21qu'on se trouve dans une métropole,
05:22une grande ville ou en périurbain,
05:24parce qu'un policier municipal
05:25qui n'est pas armé dans ce contexte
05:27a littéralement une cible dans le dos.
05:29Il est important qu'il se sente protégé
05:32puis qu'il puisse protéger nos concitoyens.
05:33Le malfrat, lui, il ne fait pas de différence
05:35entre deux uniformes.
05:37Donc, j'y suis favorable.
05:38Mais je redis, c'est la libre administration
05:40des collectivités locales.
05:41Le maire décide de créer
05:42une police municipale ou non,
05:43de l'armer ou non,
05:44et peut-être de lui donner
05:45encore d'autres pouvoirs demain.
05:46C'est ce à quoi nous travaillons
05:47dans le Beauvau des polices municipales.
05:49Il y a l'armement létal.
05:50Il y a aussi l'armement psychologique.
05:52La question est de savoir,
05:53Nicolas Daragon,
05:54si ce qui arrive à un policier
05:55qui fait usage de son arme,
05:57les policiers hésitent,
05:58et vous le savez très bien,
05:59parfois à sortir leur arme
06:00car ils deviennent automatiquement suspects.
06:02On a vu ce qui s'est passé
06:03dans l'affaire Nael.
06:04Est-ce que vous êtes favorable
06:05à la présomption de légitime défense
06:07pour les policiers ?
06:08Je précise que certains policiers
06:09qui sont favorables
06:10estiment même que ça peut être
06:11un gadget,
06:12mais malgré tout,
06:13ils préfèrent avoir cette présomption
06:14pour ne pas être considérés
06:15comme suspects
06:16quand ils font usage de leur arme.
06:17Oui.
06:18Mille fois oui.
06:19Est-ce que les malfrats
06:20hésitent une seule seconde
06:21à leur tirer dessus ?
06:22Est-ce qu'ils hésitent
06:23à tirer sur nos concitoyens ?
06:24Je n'ai aucun doute
06:25sur le fait que
06:26nos policiers sont formés
06:28et utiliseront
06:29les armes adaptées
06:30parce qu'ils ont
06:31des armes intermédiaires
06:32si c'est nécessaire,
06:33et évidemment que je sais très bien
06:35que nos policiers hésiteront,
06:37se questionneront,
06:38ont les bons réflexes
06:39pour sortir une arme
06:40au bon moment.
06:41En une fraction de seconde.
06:42En une fraction de seconde,
06:43mais ils sont formés pour ça.
06:44Ce ne sont pas monsieur
06:45et madame tout le monde
06:46qui se baladent avec une arme.
06:47Ce sont des gens
06:48qui sont formés pour ça.
06:49Et donc il faut à la fois
06:50leur montrer,
06:51vous savez,
06:52c'est en effet symbolique,
06:53mais c'est aussi un soutien
06:54que nous réaffirmons
06:55à nos forces de sécurité intérieure
06:56au moment où ce discours
06:58qui agresse nos forces
06:59de sécurité intérieure
07:00en permanence
07:01est porté
07:02par l'extrême gauche,
07:03par LFI,
07:04il faut que nous
07:05nous soyons là
07:06pour dire à nos forces
07:07de sécurité
07:08que nous les soutenons
07:09et que nous le prouvons
07:10en accordant
07:11cette présomption
07:12de légitime défense
07:13qu'ils se sentent,
07:14pardon de le dire,
07:15à l'aise dans l'exercice
07:16de leur métier.
07:17Et leur métier
07:18c'est de nous protéger.
07:19Il faut qu'ils soient armés
07:20et il faut qu'ils sachent
07:21qu'ils ont la palette
07:22qui est à leur disposition
07:23pour intervenir
07:24quand nos concitoyens
07:25sont en danger
07:26ou eux-mêmes sont exposés.
07:27Nicolas Dargon,
07:28ce matin sur CNews Europa
07:29nous avons parlé
07:30de ces violences.
07:31Certains les appellent
07:32violences gratuites du quotidien.
07:33On oublie souvent
07:34d'évoquer,
07:35je voudrais le faire ce matin
07:36avec vous,
07:37la délinquance sur Internet.
07:38La cyberdélinquance
07:39avec des cyberattaques
07:40de particuliers
07:41puisque souvent nous avons
07:42des remontées
07:43de téléspectateurs
07:44ou d'auditeurs
07:45qui nous en parlent.
07:46Là encore,
07:47quel réarmement ?
07:48Alors, il y a à peu près
07:49300 000 personnes
07:50qui déposent plainte par an
07:51sur des sujets
07:52de cyberharcèlement
07:53ou de hameçonnage
07:54et 90 %
07:55de nos concitoyens
07:56qui disposent
07:57d'un compte Internet
07:58ont déjà été perturbés
07:59par de l'hameçonnage
08:00ou par des tentatives.
08:0155 collectivités
08:02ont été piratées.
08:03Donc, Conseil départemental
08:04de l'Ardèche
08:05l'an dernier,
08:06ça avait fait
08:07la une de l'actualité.
08:08Donc, nous avons décidé
08:09de mettre en place
08:10une plateforme unique
08:11sur laquelle
08:12ils vont pouvoir
08:13déclarer,
08:14déposer plainte,
08:15entrer en contact direct
08:16avec un gendarme
08:17ou un policier.
08:18Ça s'appelle
08:1917cyber.
08:20C'est gratuit,
08:21c'est 7 jours sur 7,
08:22c'est 24 heures sur 24.
08:23On déclare,
08:24on peut être
08:25en contact direct,
08:26un chat en direct
08:27comme ça existe
08:28sur d'autres sites Internet
08:29et on va pouvoir
08:30avoir des réponses.
08:31L'idée de 17cyber,
08:32c'est qu'aujourd'hui,
08:33quand on dépose plainte,
08:34c'est tellement complexe
08:35qu'on a rarement des réponses.
08:36C'est une forêt
08:37souvent administrative.
08:38Exactement.
08:39Ça sera mis en place
08:40dans les prochains...
08:41Le 17 décembre,
08:42la valeur symbolique
08:43est importante.
08:4417cyber, le 17 décembre.
08:45Et puis aussi,
08:46parce qu'on est juste avant
08:47la période de Noël,
08:48on utilise beaucoup
08:49sa carte bleue,
08:50j'espère,
08:51dans les commerces
08:52de proximité,
08:53mais parfois aussi
08:54sur Internet.
08:55Un rapport
08:56de la Cour des comptes,
08:57Monsieur le ministre,
08:58dévoilait avant-hier
08:59l'insuffisance
09:00de l'accès,
09:01d'ailleurs,
09:02quelles que soient
09:03les communes,
09:04centres urbains et campagnes,
09:05avec souvent
09:06l'emploi de mineurs
09:07hyper violents,
09:08totalement désinhibés,
09:09comme l'a rappelé hier
09:10à votre place
09:11lors de cette grande interview
09:12de la magistrate
09:13Béatrice Brugère.
09:14Il est vrai que ce rapport
09:15porté sur l'ancien gouvernement
09:16et la politique
09:17avant vous,
09:18malgré tout,
09:19est-ce que ce que vous avez proposé
09:20avec Bruno Rotailleau
09:21peut être suffisant
09:22face à cette pieuvre
09:23et ces tentacules aujourd'hui ?
09:24Ce qu'il y a de sûr,
09:25c'est qu'il faut totalement
09:26réorienter notre action
09:27au même titre
09:28qu'on a eu l'occasion
09:29de le faire
09:30sur la lutte antiterroriste
09:31en 2015
09:32et qui a porté ses fruits.
09:33Ça veut dire qu'il n'y a plus
09:34de tueries de masse,
09:35évidemment des actes isolés,
09:36ceux-là,
09:37c'est beaucoup plus difficile.
09:38Et donc,
09:39le programme qui a été présenté
09:40par Bruno Rotailleau
09:41et le garde des Sceaux
09:42permet à la fois,
09:43un,
09:44d'évaluer la menace,
09:45ce qu'on n'a jamais fait
09:46avec réalisme
09:47et la menace,
09:48elle est extrêmement importante.
09:49Ce qu'on n'a jamais fait
09:50avec réalisme.
09:51Mais non, bien sûr.
09:52Maintenant qu'on se rend compte
09:53de la menace des narcotrafics.
09:54Le rapport qui a été établi
09:55par la République.
09:56C'est excellent.
09:57Ces rapports sont excellents
09:58et identifient l'ennemi.
09:59Quand on veut lutter,
10:00il faut identifier l'ennemi.
10:01Peut-être qu'on n'en a pas pris
10:02la mesure,
10:03on en a pris la mesure
10:04localement,
10:05partout.
10:06Mais ces plans départementaux,
10:07ils vont aussi nous permettre
10:08de faire remonter l'information.
10:09Le deuxième sujet,
10:10c'est quel est l'arsenal
10:11qu'on met en face.
10:12Le renforcement des moyens
10:13à low fast,
10:14la création d'apparqués spécialisés,
10:15ça va permettre
10:16d'avoir des gens
10:17qui ne font que ça
10:18et donc,
10:19qui peuvent remonter
10:20des filières interdépartementales
10:22Et puis,
10:23le dernier point,
10:24c'est de dire qu'on va attaquer
10:25tout le spectre du consommateur.
10:26La consommation festive,
10:27ça n'existe pas.
10:28Ça nuit à la santé mentale
10:29des adolescents.
10:30Il faut le rappeler.
10:31On a des gens
10:32qui veulent dépénaliser
10:33mais sont-ils lucides ?
10:34Ça démultiplie la mortalité
10:35dans les accidents de la route.
10:36De quoi parle-t-on ?
10:37Donc,
10:38axer notre action
10:39sur les consommateurs,
10:40pas de consommateurs,
10:41pas d'offres
10:42et aller jusqu'au haut du spectre
10:43pour les démunir totalement
10:44de leur patrimoine
10:45systématiquement.
10:46Pour comprendre
10:47sur un autre point,
10:48c'est-à-dire
10:49pour comprendre
10:50sur un autre plan,
10:51pourquoi la France
10:52a tant de mal à éloigner
10:53les clandestins sur son sol,
10:54un rapport parlementaire,
10:55là encore excellent,
10:56de la députée Brigitte Klinkert
10:58nous éclaire,
10:59Nicolas Daragon,
11:00sur la mécanique
11:01de l'impuissance publique.
11:02Un tiers des étrangers,
11:03dit-elle,
11:04visés par une OQTF,
11:05sont originaires du Maghreb.
11:07Qu'est-ce qui a changé
11:08depuis, par exemple,
11:09le voyage présidentiel au Maroc ?
11:11Est-ce que l'exécutif
11:12a pu obtenir,
11:13dans un contexte très particulier,
11:14en plus avec l'arrestation
11:15de Boalem Sansel en Algérie,
11:17quelque chose
11:18de ces pays du Maghreb ?
11:20Le sujet est beaucoup
11:21plus général.
11:22D'abord, il faut qu'à l'échelle
11:23de la France,
11:24on modifie les dispositions.
11:25Il y a déjà eu une première
11:26circulaire fin octobre
11:27du ministre Tayot
11:28pour rappeler au préfet
11:29qu'il fallait agir
11:30systématiquement
11:31contre les étrangers.
11:32Ce qui est incroyable,
11:33c'est-à-dire qu'on rappelle
11:34en fait la loi.
11:35On rappelle la loi,
11:36mais on avait aussi
11:37la circulaire Valls
11:38qui posait des conditions
11:39un peu plus souples
11:40et donc il faut durcir le ton
11:41parce qu'on voit bien
11:42que ça ne fonctionne pas.
11:43À l'échelle européenne,
11:44la circulaire d'éloignement,
11:45la circulaire retour,
11:46elle porte très mal son nom
11:47puisqu'elle ne permet pas
11:48de raccompagner.
11:49On a vu que des pays
11:50sociaux-démocrates
11:51comme l'Allemagne,
11:52comme le Danemark,
11:53sont en train de durcir le ton.
11:54Il faut qu'on soit
11:55dans la même trajectoire
11:56et ça tombe bien,
11:57tous les ministres de l'Intérieur
11:58sont d'accord.
11:59Et puis, il y a
12:00le dernier sujet,
12:01c'est le plus important.
12:02La plupart des OQTF
12:03qui ne sont pas réalisés,
12:04c'est parce que nous n'obtenons
12:05pas de laisser passer consulaires.
12:06Il faut donc durcir le ton
12:07et il faut être au rendez-vous
12:08de mesures,
12:09parfois de réponses
12:10à ceux qui ne jouent pas le jeu.
12:11Encore faut-il avoir
12:13dans le détail du rapport.
12:14Les obstacles sont d'abord
12:15les pays sources,
12:16Algérie, Maroc, Tunisie,
12:17essentiellement,
12:18qui ne délivrent pas,
12:19comme vous l'avez dit,
12:20de laisser passer consulaires.
12:21Mais aussi comme obstacle,
12:22ce qui est incroyable,
12:23Monsieur le ministre,
12:24il y a des annulations judiciaires
12:25passives
12:26et les refus d'embarquer
12:27qui explosent.
12:28C'est-à-dire qu'il y a l'OQTF,
12:29il y a le laisser passer consulaire,
12:30mais on ne peut pas embarquer
12:31parce qu'il ne veut pas embarquer.
12:32Peut-être aussi
12:33que le commandant de bord
12:34pour des raisons de sécurité
12:35ne l'autorise pas.
12:36Est-ce qu'on ne se dit pas
12:37qu'on marche sur la tête quand même ?
12:38650 annulations judiciaires
12:39par mois environ.
12:40150 refus d'embarquer
12:41par mois environ.
12:42Ça fait 900.
12:43Ça veut dire l'équivalent
12:44de ce que nous réussissons
12:45à expulser par an.
12:46On doublerait.
12:47On doublerait.
12:48Alors, les raisons judiciaires,
12:49on ne peut pas les commenter ici
12:50parce que c'est une par une
12:51qu'il faudrait les analyser.
12:52Mais les refus d'embarquer,
12:53c'est l'État de droit
12:54dont parle Bruno Retailleau.
12:55Peut-être qu'il faut
12:56des vols dédiés ?
12:57Charter ?
12:58C'est qu'aujourd'hui,
12:59on protège...
13:00Spécialement pour ces OQTF ?
13:01En notre droit,
13:02on protège les auteurs.
13:03Mais oui, bien sûr,
13:04on protège plus les auteurs
13:05que les victimes
13:06quand on voit l'amoncellement
13:07de droits qu'on accorde.
13:08Évidemment qu'on est
13:09un État de droit
13:10et qu'on ne doit pas être
13:11dans un pays
13:12qui se transforme en dictature.
13:13Mais je crois qu'on en a trop mis
13:14et qu'aujourd'hui,
13:15celui dont on a prononcé
13:16l'expulsion,
13:17il sait qu'en montant dans l'avion,
13:18s'il se cogne la tête
13:19contre la cloison
13:20ou s'il dit
13:21qu'il ne veut pas embarquer,
13:22il va rester dans le pays
13:23alors qu'il y a une décision
13:24judiciaire.
13:25C'est pour ça que vous aviez dit
13:26l'étranger agresseur dehors,
13:27l'étranger qui viole dehors
13:28ou l'étranger islamiste dehors.
13:29On entend encore une fois,
13:30je le dis,
13:31votre volontarisme ce matin
13:32sur CNews Europe 1.
13:33Encore faut-il
13:34que vous puissiez
13:35mener à bout votre action
13:36alors que le rassemblement national
13:37Nicolas Daragon s'achemine
13:38vers la motion de censure.
13:39Est-ce que vous demandez ce matin,
13:40comme l'ancien ministre de l'Intérieur
13:41Gérald Darmanin
13:42et Michel Barnier,
13:43des concessions,
13:44des compromis
13:45pour pouvoir
13:46jouer un rôle
13:47d'administrateur
13:48de l'OQTF ?
13:49Est-ce qu'il y a
13:56votre action ?
13:57D'abord,
13:58je crois que le Premier ministre
13:59a fait montre
14:00d'une volonté de concertation
14:01depuis son installation.
14:02Ce n'est pas le cas
14:03selon Marine Le Pen.
14:04Il a encore reçu Marine Le Pen
14:05il y a 48 heures.
14:06Mais pour discuter de quoi ?
14:07Quel compromis ?
14:08Il a évoqué la proportionnelle
14:09dans son discours
14:10sur les médias.
14:11Il a évoqué
14:12le sujet de l'énergie
14:13sur lequel il est prêt
14:14à avancer.
14:15Mais en vérité,
14:16je crois qu'aujourd'hui,
14:17on a une association,
14:18une véritable alliance
14:19objective entre les extrêmes.
14:20Vous savez,
14:21il y a des pays
14:22où quand on vote
14:23une motion de censure,
14:24il y a quelque chose ensuite.
14:25En Allemagne ou en Espagne.
14:26Aujourd'hui,
14:27elle est destructrice.
14:28On ne sait pas
14:29vers quoi on va ensuite.
14:30Vous dites aussi
14:31la chienlit,
14:32le chaos,
14:33la crise financière,
14:34la crise économique.
14:35Je dis que nous nous mettons
14:36en danger.
14:37Les marchés financiers
14:38l'ont montré hier
14:39puisque notre taux d'emprunt
14:40a dépassé celui de la Grèce.
14:41Et donc,
14:42on voit bien
14:43que ce n'est pas juste
14:44pour faire peur.
14:45On ne crie pas au loup.
14:46On est en train de dire
14:47attention,
14:48nous sommes en difficulté.
14:49Ce n'est pas un mur
14:50qu'on va abattre.
14:51C'est une digue
14:52qu'on va ouvrir.
14:54Lorsque l'économie
14:55commence à ralentir,
14:56les signaux sont mauvais.
14:57Il faut donc être raisonnable.
14:59Il faut être responsable.
15:00Dernière question,
15:01puisque vous parlez
15:02de maintenir la tête
15:03hors de l'eau.
15:04La tête symboliquement
15:05du président de la République
15:06est-elle aussi en jeu ?
15:07Parce que certains se demandent
15:08est-ce qu'il pourrait y avoir
15:09une présidentielle anticipée
15:10dans ce cas-là ?
15:11Puisque c'est l'inconnu.
15:12Je suis ministre d'un gouvernement,
15:13donc je suis respectueux
15:14des institutions françaises.
15:15J'ai une loyauté
15:16vis-à-vis de la République
15:17qui est intangible.
15:18Cela veut dire
15:19que le président de la République,
15:20il décide de son destin.
15:22Nous, nous sommes au travail
15:23pour les Françaises
15:24et les Français.
15:25C'est ce qui nous occupe.
15:26C'est tenter d'apporter
15:27des solutions
15:28dans un moment de crise
15:29exacerbée.
15:30Et vous l'êtes au ministère
15:31et également en tant que maire
15:32de votre ville.
15:33Merci Nicolas Daragon.
15:34C'était votre grande interview.
15:35Bonne journée à bientôt.
15:36Merci.