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L'homme le plus tatoué du monde était hier soir dans "Quelle époque" sur France 2 et il raconte son évolution de simple prof à véritable phénomène de société. Son corps lui ouvre des portes. Sylvain Hélaine, alias Freaky Hoody sur les réseaux sociaux, est considéré comme l'homme le plus tatoué de France. Motifs floraux colorés sur le crâne, tête de démon dans le dos, la coqueluche des conventions de tatouage a commencé à recouvrir son corps en 2012. "Des agences de mannequin m'ont recruté pour des films, des séries. J'ai rencontré Mathieu Kassovitz, Joey Starr, Lana Wachowsky..."

De fil en aiguille, il anime et défile dans des conventions de tatouage, et des boîtes de nuit le recrutent pour danser. "Le tatouage alimente le tatouage", explique celui qui a vécu jusqu'à 33 ans chez sa mère, seule façon de financer ses tatouages avec son "salaire d'instit'".

Car Sylvain Hélaine, tatoué des pieds à la tête, est maître d'école. Ses élèves, du CP au CM2, ont entre 6 et 11 ans. L'âge de toutes les curiosités mais aussi de toutes les peurs.

"J'en suis à environ 460 heures de tatouage, 57.000 ?." Sylvain Hélaine, alias Freaky Hoody sur les réseaux sociaux, est considéré comme l'homme le plus tatoué de France. Motifs floraux colorés sur le crâne, tête de démon dans le dos, la coqueluche des conventions de tatouage a commencé à recouvrir son corps en 2012.

"Je provoque toujours un moment de stupéfaction chez les enfants et les parents. Mais quand je me présente et qu'ils voient que je suis un enseignant comme les autres, tout se passe bien", raconte celui qui se dit passionné par son métier.

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Transcription
00:00On va voir l'avant après. Donc ça, c'était vous avant vos 27 ans.
00:04Vous l'avez trouvé où, à la photo de gauche, là ?
00:06C'est bien vous.
00:08C'est moi, oui.
00:08C'est bien vous. Quel est le plaisir dans ça ?
00:11Parce que ça fait très mal, vous avouez vous-même que c'est un acte de torture, quasiment.
00:14Je ne prends aucun plaisir à me faire tatouer, c'est ça.
00:16C'est que de la première seconde à la dernière, j'ai très mal, je souffre le martyr.
00:20Je suis beaucoup évanoui, j'ai beaucoup pleuré, ça m'arrive très souvent.
00:24Mais ce qui est plaisant maintenant, c'est l'évolution, c'est le fait de changer sans arrêt.
00:27Et en plus, comme je sais que je continuerai toute ma vie,
00:29c'est un fil rouge qui sera là pour moi, tout comme le sera le sport, la lecture ou autre.
00:33Et c'est positif parce que quand on a terminé quelque chose,
00:35d'habitude, on est un peu triste de l'avoir terminé.
00:37Et là, moi, ce ne sera jamais fini.
00:39Donc ce sera toujours là pour moi et je me lèverai pour ça.
00:41Mais ce ne sera jamais fini, pourquoi ? Expliquez-nous.
00:43Parce qu'en fait, parfois, vous vous re-blanchissez pour vous re-tatouer.
00:47Ça, ça s'appelle un palimpseste.
00:49C'est ce que faisaient les Égyptiens avec du papyrus.
00:51Ils grattaient le papyrus pour réécrire par-dessus.
00:53Ce serait beaucoup trop cher.
00:54Donc non, moi, je le tatoue par-dessus directement.
00:56C'est ce qui s'appelle du blast-over. On en remet par-dessus.
00:58C'est pour ça que je dirais que je fais ma deuxième couche.
01:00Et donc, montrez-moi précisément où est-ce qu'il y a une deuxième couche.
01:03Alors là, par exemple, sur le bras, on a fait les lignes pour faire les fibres musculaires.
01:08Et là, nous avons mis des insectes par-dessus.
01:10Et nous sommes en train de faire la deuxième couche de mon torse.
01:13Nous faisons une tête d'ours.
01:15Donc petit à petit, on en remet par-dessus.
01:17Ah oui, effectivement, il y a une tête d'ours.
01:19Et est-ce que c'est vrai que vous vous êtes fait enlever les mamelons pour que ce soit bien ?
01:23Pour ça, là, j'ai froid, mais on ne peut pas le voir.
01:27Non, on ne le voit pas.
01:29Je me suis retiré le nombril aussi.
01:31Vous vous êtes retiré le nombril pour que ça ne se voit pas ?
01:33Pas tout seul, mais on me l'a retiré.
01:35Ce qui vous a fait le plus mal, c'est la langue, c'est vrai ?
01:37Tout ce qui est modification corporelle, le tatouage, on sait que ça marche.
01:40On sait qu'on cicatrise en 3-4 jours.
01:43Mais justement, les modifications corporelles, on cicatrise en plusieurs années.
01:47Plusieurs mois, plusieurs années.
01:48La langue, il m'a fallu environ un an et demi.
01:50Là, récemment, on a fait sous les ongles.
01:55Oui, je les ai vus tout à l'heure, les ongles.
01:56Je me suis dit que ça devait faire très mal.
01:57Alex, vous les avez vus ?
01:59On peut voir la langue ?
02:04C'est quoi l'idée ?
02:05C'est quoi l'idée ?
02:08C'est quoi le projet ?
02:09Je juge pas.
02:10Bonne question.
02:11C'est quoi l'idée ?
02:12C'est qu'en fait, on ne vit qu'une fois et mieux vaut avoir des remords que des regrets.
02:16C'est-à-dire que si jamais tu as envie de faire quelque chose,
02:18comme ta vie est relativement courte,
02:20il faut le faire tout de suite et ne pas regretter.
02:22Tant qu'évidemment, tu ne gênes pas ton voisin dans ta pratique.
02:24Mais expliquez-nous, l'idée c'est de devenir vous-même une œuvre d'art.
02:28Il y a quelque chose d'un geste artistique.
02:30Quel est le but ?
02:31Moi, de base, c'est juste que je suis tombé amoureux du tatouage.
02:34Ça a été une passion, une découverte.
02:36Mais si j'aurais pu devenir amoureux des voyages ou des legos ou d'autres choses,
02:40il se trouve que ma passion est plus visible que les autres.
02:42Mais c'est juste, voilà, j'aime ça.
02:43C'est une addiction, vous y pensez tout le temps ?
02:45Pas du tout.
02:46Ma passion, c'est un côté péjoratif.
02:48Moi, c'est vraiment une passion, dans le sens où ça ne m'a apporté que du positif.
02:51Là, je suis là avec vous.
02:52Qu'est-ce que ça vous a apporté comme positif ?
02:54En tant que professeur des écoles, mine de rien, on a une vie assez rangée.
02:578h30, 16h30, la photocopie, lundi, mardi, jeudi, vendredi.
03:00Moi, grâce à mon physique, maintenant, j'ai l'occasion de travailler.
03:03Je travaille en boîte de nuit, je fais des conventions de tatouage,
03:05je voyage dans mon entier.
03:06Vous avez votre compte Instagram où vous faites des vidéos.
03:09Instagram, TikTok, YouTube, Twitch, Minitel, partout.
03:12Surtout le Minitel.
03:14Là où, le week-end, je pourrais avoir des velléités de grosses têtes,
03:16être un peu idolâtré dans les villes dans lesquelles je vais,
03:19le lundi matin, je suis la photocopieuse à l'école.
03:21Les deux vies s'équilibrent parfaitement.
03:23Et comment ça se passe avec les enfants de CM2 que vous avez ?
03:26On peut leur demander ? Comment ça se passe, messieurs, dames ?
03:30Moi, je ne le fais pas comme prof, mais bon.
03:33Vous aimeriez bien l'avoir comme prof ?
03:35Moi, j'aimerais bien avoir un prof qui a un record de France.
03:38Ce n'est pas mal comme réponse.
03:40Tout va bien.
03:41Les parents, c'est vrai, ça doit surprendre.
03:44Ça fait 15 ans que je suis dans la camionnette de Versailles.
03:46J'ai soit eu le grand frère, soit la grande sœur,
03:48soit ils m'ont vu sur les réseaux, soit ils m'ont vu à la télé.
03:51Vous êtes une institution de l'école.
03:54Tout le monde a entendu parler de moi, en tout cas dans l'éducation nationale.
03:57Vous n'avez jamais eu de plainte ?
03:58J'en ai une de temps en temps.
04:00Effectivement, par tous les ans, il y en a une ou deux.
04:03Mais c'est plus des gens qui jugent uniquement sur le physique
04:05et qui ne me connaissent pas.
04:06C'est des gens qui vont être dans la religion, quelle que soit la religion,
04:08et qui vont se vexer juste parce que j'ai cette tête-là.
04:13Donc ça dure très peu de temps.
04:15Parce qu'au bout d'un jour, c'est passé.
04:17Parce qu'en plus, ils n'ont pas tellement le choix.
04:19Puisqu'on est dans l'éducation publique.
04:21S'ils ne veulent pas que les enfants soient dans ma classe,
04:23ils doivent payer le privé.
04:24Et en général, ça suffit à les...
04:26A les dissuader, c'est bon. On est bien.

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