Le ministre délégué chargé du Logement, Guillaume Kasbarian, était l’invité de #LaGrandeInterview de Romain Desarbres dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.
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00:00 C'est la grande interview sur CNews et sur Europe 1 et nous sommes ce matin avec Guillaume Casbarian.
00:06 Bonjour Monsieur le Ministre.
00:07 Bonjour Monsieur les Arbres.
00:08 Guillaume Casbarian, ministre du Logement.
00:10 Merci d'avoir choisi CNews et Europe 1 pour dévoiler votre projet de loi Logement
00:15 qui sera présenté cet après-midi en Conseil des ministres.
00:17 Projet de loi sur le logement abordable.
00:20 Comment allez-vous faire pour rendre le logement abordable
00:23 et qu'est-ce qui va changer concrètement pour les Français qui nous écoutent et qui cherchent à se loger ?
00:27 Alors, on a besoin dans la situation actuelle d'avoir plus de logements,
00:31 c'est-à-dire de construire plus de logements parce que plus on a d'offres,
00:33 plus il sera raisonnable en termes de prix et de loyer.
00:36 Puis on a besoin d'avoir du logement pour tous les Français,
00:37 c'est-à-dire du logement social, du logement intermédiaire, du logement libre,
00:42 mais de l'offre pour toutes les gammes, pour tous les Français, quels qu'ils soient.
00:46 Et puis on a besoin de faire confiance aussi aux acteurs, confiance aux maires,
00:49 confiance aux bailleurs, confiance aux acteurs de la construction
00:52 avec des mesures qui ne sont pas des empilements de complexité supplémentaires,
00:55 mais au contraire des mesures de simplification pour tout le monde
00:59 pour pouvoir accélérer la construction de l'offre de logements abordables.
01:02 C'est ça le sens et la philosophie de ce projet de loi, avec des mesures fortes
01:05 qui vont permettre à chacun des acteurs de construire plus, plus vite,
01:08 et donc de renforcer le choc de l'offre qui a été annoncé par le Premier ministre.
01:11 Vous faites le pari que plus il y a d'offres sur le marché, plus les prix vont baisser ?
01:16 Oui, ça fait notamment partie des chutes.
01:17 Déjà, ça permettra de répondre à tous ceux qui cherchent un logement aujourd'hui et qui n'en trouvent pas.
01:21 Il y a des locataires, des candidats à la location qui font la queue devant les agences immobilières
01:24 pour avoir un appartement à louer.
01:26 Ça va permettre aussi à ceux qui se déplacent, qui vont travailler dans d'autres régions,
01:29 de trouver un appartement ou une maison à acheter.
01:31 Et donc le fait d'avoir plus d'offres sur le marché, effectivement,
01:34 permettra de détendre la situation, que ce soit en termes de prix ou même de transactions.
01:38 On a besoin d'avoir plus d'offres parce qu'aujourd'hui, les Français cherchent à se loger
01:41 et galèrent à trouver l'appartement ou la maison de leur rêve,
01:43 que ce soit à la location ou que ce soit à l'acquisition.
01:46 Donc le fait de mettre plus d'offres sur le marché et d'encourager la production d'offres
01:49 est évidemment très important dans la situation de crise actuelle.
01:52 Et étant donné les chiffres assez dégradés ces derniers mois,
01:55 du fait notamment de la hausse des taux d'intérêt qui a stoppé un certain nombre de transactions.
01:58 Les Français l'ont bien vu quand ils sont allés à la banque.
02:00 Ils ont vu qu'une simulation à 1%, ce n'est pas la même qu'une simulation à 4%.
02:04 Donc on veut remettre de l'offre, créer un choc d'offres en faisant confiance aux acteurs,
02:08 à la fois les élus locaux, les bailleurs, les constructeurs,
02:10 pour les encourager à construire, pour tous les Français encore une fois, sur toute la gamme.
02:14 On va parler des prix de l'immobilier.
02:15 Dans un instant, je voulais qu'on se concentre sur les HLM, sur le logement social.
02:19 Vous ambitionnez de faire bouger les choses dans les HLM, dans le logement social,
02:23 il faut plus de rotation.
02:24 Aujourd'hui, le taux de rotation est beaucoup plus faible dans le logement social que dans le privé.
02:30 Comment allez-vous augmenter ce taux de rotation ?
02:32 Alors, vous avez raison de dire qu'on a besoin d'avoir ce qu'on appelle un parcours résidentiel plus fluide.
02:36 C'est-à-dire que quand on rentre dans un logement social, c'est qu'on en a besoin.
02:39 Et puis, parce que parfois on travaille, on peut hériter,
02:42 on peut avoir une amélioration de sa situation,
02:44 eh bien on n'a pas vocation forcément à rester dans un logement social toute sa vie.
02:48 Le logement social, il doit aller en priorité à ceux qui attendent depuis parfois des années
02:52 pour pouvoir bénéficier d'un logement social et qui ne s'en sortent pas aujourd'hui.
02:56 Donc, on a besoin d'avoir plus de mobilité au sein du parc.
02:58 Et c'est le sens d'une des dispositions de ce projet de loi
03:01 qui va améliorer la rotation du parc social.
03:03 Concrètement, ça veut dire que quand vous serez au plafond,
03:06 vous commencerez à payer ce qu'on appelle un surloyer, c'est-à-dire un peu plus cher,
03:09 parce que vous avez les moyens en réalité de payer un peu plus cher.
03:12 Et puis, si durablement, vous dépassez plus de 20% le plafond,
03:15 c'est-à-dire plus de deux années d'affilée,
03:17 eh bien à ce moment-là, le bailleur vous demandera de libérer votre logement
03:20 pour que vous puissiez vous loger dans le logement libre.
03:22 Et on parle de plafonds qui sont très élevés,
03:24 parce que je vois certaines polémiques déjà poindre.
03:26 La réalité, on parle de faibles de famille.
03:27 Par exemple, à Paris, un couple avec deux enfants, c'est 8000 euros dont on parle.
03:32 Donc, quand on a 8000 euros et qu'on est à Paris dans un logement social,
03:35 effectivement, on a peut-être vocation à laisser la place à des personnes
03:39 qui, elles, sont à 2 ou 3 000 euros et qui attendent parfois depuis des années et des années
03:43 avant de pouvoir bénéficier d'un logement.
03:45 C'est une question, en réalité, de justice sociale.
03:47 Utiliser le logement social pour ceux qui en ont le plus besoin.
03:50 Et puis, quand, à travers l'avis, on arrive à mieux s'en sortir,
03:53 aller vers du logement intermédiaire ou du logement libre
03:56 pour laisser la place à des personnes qu'on a le plus besoin.
03:58 Si on ne fait pas ça, on continuera toujours d'avoir une file d'attente interminable
04:02 avec 1,8 million de personnes aujourd'hui qui attendent,
04:04 parfois depuis des années et des années, pour pouvoir bénéficier d'un logement social.
04:07 Le logement social, c'est un moment dans la vie, mais ce n'est pas un droit à vie.
04:11 Le logement social à vie n'existe pas.
04:13 De fait, si.
04:14 Mais de fait, si.
04:15 Donc, le projet de loi va permettre justement de vérifier que le logement social,
04:19 c'est une aide qui est consentie par l'État et par les acteurs, temporaire,
04:24 qui permet de s'en sortir dans la vie quand on est en difficulté,
04:26 mais qui n'a pas vocation à être un droit éternel à vie,
04:29 surtout quand on a soit des revenus qui ont largement augmenté ou du patrimoine.
04:33 Parce qu'aujourd'hui, le patrimoine n'est absolument pas évalué, estimé.
04:37 Ça veut dire qu'on ne peut pas avoir une maison de campagne.
04:40 Vous pouvez être dans un logement social.
04:41 Et être dans un logement social.
04:42 Hérité de vos oncles, tantes, de vos grands-parents, de résidences au pluriel d'ailleurs.
04:47 Et personne ne le sait.
04:49 Et cela ne conditionne absolument pas le fait que vous puissiez vous maintenir dans les lieux.
04:51 Donc moi, ce que je dis, c'est que si vous avez eu un héritage,
04:54 si vous avez un bien équivalent qui vous permet de vivre avec votre famille tout à fait convenablement,
04:59 il est légitime.
05:00 Et pour la première fois, c'est une question de justice.
05:01 De laisser la place à des familles qui, elles, n'ont pas hérité
05:04 et sont dans des revenus qui sont très faibles et qui attendent depuis des décennies.
05:06 Donc il faut avoir un bien équivalent.
05:07 Mais si on a une résidence secondaire au bord de la mer et qu'on habite en ville.
05:11 Ce sera déterminé par décret.
05:14 Nous aurons le débat parlementaire et nous allons avancer dans la discussion sur le sujet.
05:17 Il faut que ce soit un bien qui soit équivalent.
05:18 Ça ne peut pas être un garage ou un studio.
05:21 Si on a un château dans le centre de la France et qu'on a un HLM à Paris, qu'est-ce qu'il se passe ?
05:27 Mais bien évidemment que ça pose problème.
05:29 Quand on a un château, si l'exemple...
05:30 Je vous confirme.
05:31 Soyons très honnêtes, ce genre de situation est rare, il faut le dire statistiquement.
05:36 Mais si cela venait à arriver et que vous avez hérité d'une grande demeure
05:40 et que de l'autre côté, vous bénéficiez d'un logement social,
05:42 je ne sais pas expliquer à ceux qui attendent depuis des années les 1,8 million de personnes qui candidatent
05:47 qu'il va falloir attendre un peu plus parce qu'il y a des personnes à l'intérieur du parc social
05:51 qui, elles, s'en sortent mieux, mais souhaitent rester à l'intérieur.
05:54 Donc pour résoudre la question et cette file d'attente qui est interminable,
05:57 on a besoin de construire plus de logements sociaux.
05:59 C'est le premier axe et c'est ce que nous allons faire en encourageant les maires,
06:03 les bailleurs sociaux, les constructeurs à aller plus vite et à construire plus.
06:06 Et on a besoin d'évaluer la mobilité au sein du parc parce que oui,
06:09 le logement social à vie, ça n'existe pas.
06:11 Et donc quand on va mieux d'un point de vue du revenu ou du patrimoine,
06:13 il est légitime et il est socialement juste de laisser la place à ceux qui en ont le plus besoin.
06:18 Et je le redis, les plafonds sont aujourd'hui très élevés.
06:21 Donc on ne parle pas de familles qui sont à 2000 ou 3000 euros.
06:23 Et là, vous répondez aux élections qui disent que vous faites la chasse aux pauvres.
06:28 Écoutez, pardon, excusez-moi, une famille qui est à 8000 euros, est-ce que c'est une famille pauvre ?
06:32 Bon, est-ce qu'une famille qui est à 6000 euros en région, c'est une famille pauvre ?
06:36 Moi, je veux bien, mais quand vous regardez clairement, la majorité des Français ne sont pas à ces salaires-là.
06:41 La médiane n'est pas à ce salaire-là.
06:43 Donc, bien évidemment, quand on parle de personnes qui sont une minorité, il faut le dire,
06:46 ce n'est pas la majorité du parc HLM, mais il y a une minorité.
06:50 Mais cette minorité-là, oui, il faut l'encourager à bouger parce qu'encore une fois,
06:53 la file d'attente de ceux qui en ont le plus besoin est très longue.
06:56 Et nous avons besoin d'accélérer la file d'attente pour les candidats qui en ont réellement besoin.
07:00 Une question sur le patrimoine et les résidences secondaires.
07:03 Des locataires étrangers ont des résidences secondaires dans leur pays.
07:07 Est-ce que ça sera pris en compte ou pas ?
07:08 Ça sera le débat parlementaire qu'on aura.
07:10 Encore une fois, aujourd'hui, c'est bien équivalent.
07:12 Et donc, nous aurons besoin de le préciser.
07:14 Province, Paris, étrangers, typologie de blin, bien.
07:17 Donc, ces débats-là, nous allons l'avoir avec les parlementaires, d'abord avec les sénateurs en juin,
07:22 puis avec les députés au mois de septembre.
07:23 Moi, je suis ouvert, bien évidemment, dans ce débat à ce qu'on puisse renforcer le texte
07:27 pour qu'il soit le plus efficace et le plus précis possible, bien évidemment.
07:31 Mais toutes les questions sont ouvertes.
07:33 La grande interview CNews Europe 1 de Guillaume Casbarian, ministre du Logement.
07:38 Pourquoi ne pas instaurer des baux que les locataires HLM signent un bail,
07:43 comme ce qui se fait dans le privé ?
07:45 Alors, ils ont un bail, mais en réalité, vous allez avoir une rotation de toute façon avec le mécanisme qu'on va mettre en place.
07:51 Alors, c'est intéressant ce que vous évoquez.
07:53 Nous allons, par exemple, dans ce projet de loi, permettre d'utiliser le bail mobilité en logement social,
07:59 ce qui aujourd'hui n'est pas possible.
08:00 Le bail mobilité, c'est un bail qui est un petit peu plus flexible, qui dure quelques mois parfois
08:04 et qui va servir aux étudiants, aux saisonniers, aux travailleurs occasionnels
08:07 qui ont besoin peut-être d'un logement social de façon temporaire.
08:10 Et aujourd'hui, ce bail mobilité, il n'est pas possible dans le parc social.
08:13 Nous souhaitons donner accès aux étudiants, aux travailleurs saisonniers, aux travailleurs temporaires
08:17 à ce bail mobilité qui est un bail flexible, qui est un bail de courte durée
08:21 parce qu'il répond à des besoins, notamment dans des zones tendues,
08:23 notamment dans des zones où on a une grosse activité industrielle, où on a une grosse activité énergétique.
08:28 Et donc l'ouverture de ce bail mobilité au parc HLM est une bonne nouvelle
08:32 pour beaucoup de travailleurs, beaucoup d'étudiants qui aujourd'hui n'ont pas accès au logement social.
08:37 À propos de logement social, est-ce que vous avez lu le rapport du préfet Houboin ?
08:40 Oui.
08:41 Bon, on apprend que 35% des immigrés en France, donc les personnes nées étrangères à l'étranger,
08:46 vivent dans un logement social, contre 11% des Français non-immigrés.
08:51 Pourquoi est-ce que les Français bénéficient moins du logement social que les étrangers ?
08:54 Alors aujourd'hui, pour rentrer dans un logement social, la question c'est vos revenus,
08:58 c'est votre situation familiale, c'est est-ce que vous êtes d'allô ou pas, est-ce que vous êtes…
09:00 Vous payez également le nombre d'enfants.
09:02 Moi, je ne suis pas favorable à la priorité nationale sur le logement social,
09:05 pour une raison assez simple, c'est une question d'efficacité.
09:08 Vous avez deux infirmières dans un hôpital, les deux travaillent, sont régulières,
09:14 l'une est française, l'autre est étrangère.
09:16 Je ne vois pas pourquoi j'interdirais à celle qui est étrangère et qui est pourtant travailleuse,
09:19 qui paye ses impôts, qui est régulière, qui n'a jamais enfreint les règles de la République,
09:24 je ne vois pas pourquoi je dirais qu'entre deux infirmières, il y en a une
09:26 qui a le droit de bénéficier d'un logement social et l'autre qui n'a pas le droit,
09:29 parce qu'il y en aurait une qui serait française et l'autre qui serait étrangère,
09:33 mais régulière, travailleuse et respectueuse.
09:35 Si je commence à faire ça et si on commence à faire ça,
09:37 demain, il ne faut pas s'étonner que les hôpitaux n'arrivent plus non seulement à recruter,
09:40 mais qu'on crée des inégalités au sein des organisations, des entreprises, des publics.
09:44 - Ce qui apparaît dans ce rapport, c'est que les critères privilégient certaines familles étrangères
09:47 sur le nombre d'enfants.
09:48 - Je dis ça parce que je vois aujourd'hui certaines idées, notamment venant du Rassemblement national,
09:51 qui a souhaité introduire une priorité nationale au logement HLM,
09:54 comme si c'était ça la solution.
09:55 Je le dis, ça n'est absolument pas la solution à la crise du logement.
10:00 Et surtout, je le redis, c'est une injustice par rapport à des travailleurs
10:03 qui sont sur le territoire dans les mêmes organisations, qui payent des impôts,
10:06 qui sont réguliers et qui derrière ont tout à fait le droit,
10:09 en fonction de leur revenu et de leur situation familiale,
10:12 de pouvoir bénéficier d'un logement social.
10:14 Ils payent des impôts, ils travaillent, ils sont réguliers, ils n'ont rien fait de mal.
10:17 Donc pourquoi je créerais une distorsion sur le sujet ?
10:19 Donc ces idées-là, ce sont des idées faciles qui font peut-être plaisir à certains,
10:23 mais elles ne sont absolument pas efficaces pour régler la crise du logement.
10:25 Par contre, il faut regarder l'examen du revenu, l'examen du patrimoine.
10:30 Toutes ces questions-là sont bien évidemment ouvertes et sont sur la table.
10:33 Et c'est ça qui permettra d'avoir une meilleure rotation du parc social.
10:35 - Dernière question sur le parc social.
10:37 Faut-il systématiser l'expulsion des familles de délinquants des HLM ?
10:41 Quel est le point de vue du ministre du Logement ?
10:43 - Ce débat-là, nous allons l'avoir.
10:45 Aujourd'hui, vous avez déjà des possibilités qui vous permettent,
10:47 en cas de trouble du voisinage et en cas de faute, d'avoir des ruptures de bail.
10:51 Est-ce qu'il faut aller plus loin dans le débat parlementaire ?
10:53 Moi, j'y suis ouvert.
10:54 On aura la discussion avec les sénateurs.
10:56 Si ça permet d'avoir un ensemble HLM...
11:01 - Vous êtes ouvert, je dois comprendre, favorable ?
11:02 - Bien sûr, mais il faut voir comment est-ce qu'on l'écrit.
11:04 Mais la question de la lutte contre les violences,
11:07 les incivilités dans le logement social, elle est naturelle et légitime.
11:11 Pourquoi ceux qui vivent dans le logement social
11:13 devraient-ils subir des familles de délinquants ou des délinquants
11:18 qui, derrière, créent des troubles à l'ordre et au voisinage ?
11:21 Donc, il faut faire preuve de grande fermeté sur le sujet.
11:24 Il y a déjà des outils existants qui permettent, en réalité,
11:26 d'expulser quand ces situations arrivent.
11:29 Est-ce qu'il faut les accélérer ?
11:30 Est-ce qu'il faut les simplifier ?
11:32 Est-ce qu'il faut améliorer la situation ?
11:33 Moi, j'y suis favorable.
11:34 On aura le débat parlementaire
11:36 qui permettra d'améliorer cette question-là également.
11:39 - Guillaume Cazabarriant, ministre du Logement.
11:41 On va parler des DPE.
11:43 Est-ce qu'il faut revoir le calendrier des interdictions de location
11:46 des appartements mal isolés pour en remettre sur le marché ?
11:50 - Pour en mettre un maximum sur le marché et éviter que ça en sorte,
11:52 déjà, il faut leur simplifier la vie quand ils font les travaux.
11:54 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, il faut permettre à ceux qui ont un logement F et G
11:57 de faire leurs travaux.
11:58 J'ai souhaité, aux côtés de Christophe Béchu,
12:00 ouvrir l'accès à ma prime rénov', c'est-à-dire au financement public,
12:03 des maisons et des appartements en F ou G d'ici la fin de l'année.
12:06 Si bien que si vous êtes propriétaire,
12:08 vous avez des travaux de rénovation à faire ou un changement de chauffage à faire,
12:10 vous avez la possibilité de bénéficier d'un soutien de l'État
12:13 et de ma prime rénov' jusqu'à la fin de l'année
12:15 pour vous aider à atteindre l'objectif de faire vos travaux d'ici le 31 décembre.
12:18 Deuxième élément sur le DPE, nous avons simplifié le DPE,
12:22 notamment pour les petites surfaces.
12:24 Nous avons 140 000 biens qui étaient catégorisés F ou G
12:26 et qui étaient pénalisés parce qu'il y avait le poids de l'eau chaude sanitaire
12:29 qui était trop important.
12:30 On corrige le DPE pour permettre de monter dans la classification
12:36 et éviter une sortie du marché locatif.
12:38 On aura bientôt une proposition de loi qui est déposée par le groupe Renessence
12:41 et qui permettra de donner de la flexibilité aux co-pro,
12:43 c'est-à-dire des propriétaires de bonne foi qui veulent faire les travaux,
12:46 mais qui, du fait de règles de copropriété, n'ont pas encore réussi à le faire.
12:49 Donc vous voyez, on met de l'huile dans les rouages, on finance, on simplifie,
12:53 on améliore la situation pour que tous ceux qui souhaitent, de bonne foi,
12:56 faire des travaux et rénover leur appartement en location d'ici la fin de l'année
13:00 puissent le faire en toute sérénité.
13:01 C'est ce travail-là de dentelle que nous sommes en train de mener
13:04 et c'est, je crois, le plus efficace à la fois pour les locataires,
13:06 parce qu'ils ont besoin d'avoir un appartement qui est rénové,
13:08 mais aussi pour les propriétaires qui, aujourd'hui, sont de bonne foi,
13:10 veulent faire leurs travaux et ont besoin d'aide pour pouvoir atteindre l'objectif.
13:13 Le ministre du Logement est locataire ou propriétaire de son logement ?
13:16 Il est propriétaire d'une maison dans un petit village de Réloir,
13:19 Saint-Martin-de-Nigelles, une maison en toit de chôme, rurale.
13:23 Et donc, je n'ai rien à cacher, tout est public.
13:25 Et je suis très heureux de la maison dans laquelle je suis, dans mon petit village.
13:28 Évidemment. Une question très politique sur les Européennes.
13:32 La liste de la majorité est à la traîne dans les sondages pour les Européennes,
13:35 largement devancée par le RN.
13:38 Valérie Hayé est à 14% dans le tout dernier baromètre.
13:41 Opinion Noué pour CNews, Europe 1 et le JDD.
13:44 29% pour Jordane Bardella, on voit les chiffres.
13:47 Et majorité présidentielle, Valérie Hayé est à 17%, pardon,
13:52 et Raphaël Glussman, 14%.
13:54 Donc, Raphaël Glussman se rapproche de Valérie Hayé.
13:57 Est-ce qu'il est trop tard pour espérer une remontada de votre candidate ?
14:00 Écoutez, les sondages, vous le savez, c'est une photo à un instant clé.
14:02 Il ne reste plus d'un mois de campagne.
14:04 Avec un taux de participation malheureusement projeté qui est très faible.
14:07 Avec des jeux qui sont extrêmement ouverts et avec une campagne
14:10 qui est en train de s'intensifier.
14:11 On a aujourd'hui l'annonce de la liste de Valérie Hayé.
14:15 On aura lundi le programme.
14:17 On a nos militants qui sont dans les starting blocks
14:19 et qui sont en pleine campagne, partout sur le terrain pour convaincre.
14:21 Et donc, la photo à l'instant T, c'est un indicateur à l'instant T.
14:25 Mais clairement, tous ceux...
14:27 Un instant T indique une dynamique baissière.
14:28 Tous ceux qui ont déjà fait une campagne.
14:30 J'en fais partie, je me suis présenté à plusieurs élections.
14:32 Je les ai gagnées à deux reprises.
14:34 La réalité, c'est que rien n'est joué jusqu'au dernier moment,
14:36 jusqu'au dernier vendredi avant l'élection.
14:38 Moi, ce que je remarque, c'est que Valérie Hayé, elle est combative.
14:40 Moi, hier, j'ai regardé le débat.
14:41 J'ai trouvé qu'il y avait du punch.
14:43 Il y avait des propositions.
14:44 Il y avait du concret.
14:45 Et elle se bat.
14:46 Elle est courageuse et elle est surtout très réaliste.
14:49 Et pour moi, elle pose le bon diagnostic.
14:51 Et elle est très claire idéologiquement sur ce qu'elle veut faire au niveau européen.
14:54 C'est une élection européenne.
14:55 Vous avez ici la clarté idéologique d'une candidate qui défend l'Europe,
14:58 qui défend une défense européenne, qui défend une politique agricole commune,
15:01 qui défend une industrie européenne, qui défend de la commande publique européenne,
15:05 sur laquelle il n'y a pas de surprise.
15:06 Avec Valérie Hayé, vous savez pour qui vous votez.
15:08 Ce n'est pas le cas de beaucoup de candidats qui se cachent idéologiquement,
15:11 qui ne vous disent pas carte sur table ce qu'ils feraient.
15:12 Est-ce qu'ils seraient dans l'Europe ? Est-ce qu'ils seraient en dehors de l'Europe ?
15:15 Est-ce qu'ils sont pour l'euro ? Est-ce qu'ils sont contre l'euro ?
15:17 Est-ce qu'ils veulent ouvrir les frontières au sein de l'Union européenne
15:19 ou est-ce qu'ils veulent les refermer ?
15:20 Est-ce qu'ils sont pour la défense européenne ou est-ce qu'ils sont contre ?
15:22 Avec Valérie Hayé, on sait où on va. C'est très clair sur le plan européen
15:26 et les convictions sont absolument limpides sur ses intentions, sur son programme.
15:29 Moi, je trouve que dans une campagne,
15:31 ça fait la différence d'être clair idéologiquement avec ses électeurs.
15:34 C'était la grande interview de Guillaume Casbarian,
15:36 le ministre du Logement sur CNews et sur Europe 1.
15:39 Merci, monsieur le ministre.
15:40 Merci à vous.
15:42 [Musique]
15:46 [SILENCE]