Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, était l’invité de Laurence Ferrari dans #LaMatinale sur CNEWS.
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00:00 Bonjour M. le ministre.
00:01 Bonjour Laurent Serre.
00:02 Bienvenue dans la matinale de CNews.
00:03 On va parler des sujets de vos dossiers, notamment celui du pouvoir d'achat qui préoccupe
00:07 énormément les Français.
00:08 Mais d'abord un mot du maire de Saint-Brévin qui a démissionné, lassé des agressions,
00:12 des menaces, des insultes qu'il a reçues parce qu'il voulait implanter un centre d'accueil
00:15 de demandeurs d'asile dans sa commune.
00:16 Est-ce qu'il faut mieux protéger les élus locaux ?
00:18 Oui, c'est indispensable.
00:20 Ce qui se passe avec le maire de Saint-Brévin, c'est un pas de plus dans la décomposition
00:26 de la démocratie, dans la violence.
00:28 Je pense qu'il faut durcir les peines contre tous ceux qui menacent ou qui agressent les
00:33 élus.
00:34 Nous l'avons fait il y a deux ans pour tous ceux qui s'en prennent aux forces de l'ordre,
00:37 aux policiers, aux gendarmes.
00:38 Je souhaite que nous fassions la même chose pour tous ceux qui s'en prennent aux élus,
00:43 qui nous représentent, nous citoyens, qui nous protègent, qui nous défendent, qui
00:46 travaillent pour nous, qui s'engagent pour nous et qui ont besoin donc d'une protection
00:49 supplémentaire.
00:50 Qui attise cette violence ? Est-ce qu'il y a des partis politiques qui, à vos yeux,
00:53 alimentent cette violence ?
00:55 Pas en l'espèce l'extrême droite, qui attise la violence.
00:58 De manière beaucoup plus générale, vous avez des groupes d'extrême droite qui sont
01:02 impliqués dans beaucoup de violences.
01:04 Mais de manière plus générale, chaque personne qui a accès à la parole publique doit mesurer
01:11 les propos qu'il tient, doit faire attention aux gestes qu'il fait.
01:15 Lorsque je vois un élu de la France insoumise qui joue avec la tête d'Olivier Dussopt
01:20 de transformer un ballon de foot, c'est le début de la violence.
01:23 Lorsque vous avez dans les manifestations un pantin à l'effigie d'Emmanuel Macron
01:28 du président de la République qui est brûlé, c'est le début de la violence.
01:32 La violence commence toujours par les mots et par les actes symboliques.
01:36 Et ensuite, elle se transforme en actes concrets, en actes de violence concrets.
01:40 Donc faisons attention à chacun des mots que nous prononçons, à chacun des gestes
01:44 que nous faisons.
01:45 Vous occupez beaucoup du dossier du pouvoir d'achat, je le disais.
01:48 L'inflation alimentaire pèse énormément sur le pouvoir d'achat des Français, 16%
01:51 d'augmentation en un an.
01:52 Vous avez rencontré hier les représentants de la distribution, Leclerc, Intermarché,
01:56 Carrefour.
01:57 Ils veulent ouvrir de nouvelles négociations avec les industriels.
01:59 Ils disent que les prix baissent et en revanche, on ne les voit pas baisser sur les étiquettes.
02:03 Vous menacez les industriels d'éventuellement les taxer.
02:07 Est-ce que cela suffira ? Comment est-ce que vous allez les forcer à répercuter ces
02:11 baisses sur les prix ?
02:12 Moi, je veux une seule chose, c'est que les prix alimentaires baissent pour nos compatriotes.
02:19 Parce qu'aujourd'hui, la flambée des prix alimentaires pèse terriblement sur leur
02:23 pouvoir d'achat.
02:24 Ce que nous avons obtenu hier avec Olivier Grégoire, qui a déjà une très belle avancée,
02:28 c'est que le trimestre anti-inflation, qui a marché, -13% sur les produits dans le trimestre
02:33 anti-inflation, va être prolongé au-delà du 15 juin.
02:36 Ensuite, ce qui va soulager, une fois encore, les difficultés de nos compatriotes face
02:42 à la flambée des prix alimentaires.
02:43 Ensuite, je regarde les marges qui sont faites par les uns et par les autres.
02:47 Je constate qu'aujourd'hui, les marges des distributeurs sont réduites parce qu'elles
02:50 financent le trimestre anti-inflation.
02:52 Je vois que les marges de certaines grandes multinationales ont augmenté parce que les
02:57 prix ont baissé, les prix de gros et les prix de vente, eux, restent très élevés.
03:01 Donc, les marges de ces multinationales ont augmenté.
03:03 Je leur demande juste une chose, faites un effort, vous aussi participez à la lutte
03:08 contre l'inflation, réduisez vos marges pour réduire les prix pour nos compatriotes.
03:13 Et je ne dis pas toutes les multinationales.
03:15 Je fais d'ailleurs très attention à regarder très précisément là où ça se porte bien.
03:18 Je donne juste un exemple dans le secteur du lait, l'industrie du lait.
03:23 Je vois bien que les marges restent réduites parce que les prix du lait restent très élevés.
03:27 Donc, je le dis pour Lactalis, pour Danone qui s'inquiètent, je ne fais pas n'importe
03:31 quoi, je regarde attentivement là où il y a des marges.
03:34 Mais quand des multinationales gardent des marges importantes alors que nos compatriotes
03:38 souffrent de l'inflation, je leur dis faites un effort, je les verrai mercredi prochain.
03:42 Soit ces multinationales qui ont des marges importantes font un effort et tant mieux
03:47 et tout le monde participera à la solidarité nationale, soit elles ne le font pas.
03:51 Et dans ce cas-là, je garde toutes les options sur la table.
03:54 Mais est-ce que finalement ce n'est pas l'État au fond qui bénéficie le plus de
03:57 cette inflation parce que la TVA, elle va dans vos caisses, enfin les gaz de l'État,
04:00 évidemment.
04:01 Oui, mais l'État, il met en place le bouclier sur le prix du gaz, le bouclier sur l'électricité.
04:06 Ça nous coûte des milliards d'euros.
04:09 On nous reproche d'ailleurs parfois de trop protéger contre l'inflation.
04:12 Vous avez de l'indemnité carburant transport qui coûte aussi à l'État.
04:15 Nous avons mis en place une protection massive et efficace contre l'inflation.
04:19 Mais je peux vous dire que l'État ne se fait pas de gras sur la hausse des prix.
04:25 Au contraire, il protège, ça coûte cher et maintenant que l'inflation doit diminuer
04:30 à partir de l'été, il faudra bien revenir à des dépenses plus raisonnables.
04:35 L'une des conséquences de cette hausse des coûts, notamment de l'énergie, c'est
04:39 les défaillances d'entreprises.
04:40 Le nombre de défaillances cumulées autour des derniers mois est en hausse de 47,1%.
04:45 Comment est-ce que vous pouvez nous dire qu'on crée des entreprises en France alors en réalité
04:49 on en ferme ?
04:50 Parce que pendant deux ans, vous avez eu beaucoup moins de faillites qu'il y en a eu d'ordinaire
04:54 parce qu'il y a eu une protection massive avec le quoi qu'il en coûte.
04:57 Les entreprises ont été très protégées.
04:59 Là encore, nous revenons à la normale, à une situation normale.
05:02 Mais dans un temps normal, il y a plus de 50 000 faillites d'entreprises chaque année.
05:06 Donc nous faisons très attention évidemment à la situation des entreprises.
05:09 Mais ça fait partie de la vie économique d'avoir des entreprises qui se portent bien,
05:13 d'autres qui ont des difficultés.
05:15 L'État vient à la rescousse de celles qui sont viables.
05:17 Mais ça fait partie aussi de la vie économique d'avoir des entreprises, 50 000 par an, qui
05:21 font faillite.
05:22 Encore un mot de l'inflation parce qu'encore une fois c'est le sujet de préoccupation
05:25 majeur des Français.
05:26 Quand est-ce qu'elle va enfin décroître dans notre pays ? Le pic, le fameux pic dont
05:30 on parle depuis plus d'un an, vous le voyez pour quand cette fois-ci ?
05:33 Elle commence déjà, même si ce n'est pas perceptible dans le porte-podets de chacun,
05:37 mais elle commence déjà à décélérer.
05:39 L'été prochain, c'est toujours la date que j'ai fixée, nous devrions voir l'inflation
05:43 ralentir plus significativement.
05:45 Et notre objectif avec les distributeurs, je l'espère avec les industriels, c'est
05:49 de casser la spirale inflationniste sur les prix alimentaires à l'automne, vers le
05:53 mois d'octobre.
05:54 Mais ça suppose que les négociations commerciales sur les prix rouvrent maintenant.
05:58 Les distributeurs ont même été très précis, il faut que ces négociations rouvrent avant
06:01 la fin du mois de mai.
06:02 Si elles ne rouvrent pas avant la fin du mois de mai, les prix vont continuer à augmenter,
06:06 y compris jusqu'à l'automne.
06:07 C'est pour ça qu'aujourd'hui, je sonne le rappel de tout le monde, je mobilise tout
06:12 le monde, je mets tout le monde autour de la table, et notre objectif commun, distributeurs,
06:16 industriels, pouvoir public, doit être de casser la spirale inflationniste d'ici l'automne
06:20 prochain.
06:21 Et c'est maintenant que ça se joue.
06:22 Est-ce que vous êtes d'accord avec Michel-Edouard Leclerc qui dit qu'on ne reviendra jamais
06:25 au prix d'avant ? Au fond, l'inflation va rester structurelle.
06:28 Elle sera structurellement plus élevée, oui, mais je ne l'ai là aussi jamais caché,
06:32 pour une raison qui est une bonne raison, qui est que nous relocalisons nos productions.
06:36 C'est vrai pour l'agriculture, c'est vrai pour l'industrie, et c'est sûr, on va parler
06:40 de batterie électrique, c'est plus cher de produire une batterie électrique en France.
06:45 Mais socialement, c'est mieux, en termes d'emploi, c'est mieux, pour la création de l'emploi
06:49 d'ouvriers, c'est mieux, et pour l'environnement et la planète, c'est infiniment mieux.
06:53 C'est pour ça qu'à la sortie de cette crise inflationniste, on aura probablement une inflation
06:58 structurellement plus élevée que celle que nous avons connue au cours des 20 dernières
07:01 années.
07:02 - Vous serez dans quelques heures avec le chef de l'État à Dunkerque, où justement
07:05 une firme taïwanaise doit annoncer l'ouverture d'une usine de batterie électrique.
07:09 Emmanuel Macron veut réindustrialiser la France, à la bonne heure.
07:12 "Ce que je veux", dit-il, "c'est un vrai plan Marshall de la réindustrialisation de nos
07:16 territoires économiquement perdus".
07:17 Sauf que c'était en 2017 qu'il a dit ça, M.
07:20 Le Maire.
07:21 Qu'est-ce qui s'est passé depuis ?
07:22 - Ça a donné des résultats ? Non, pas rien.
07:24 Si vous regardez, je pense que les faits et les chiffres sont sans appel.
07:29 Au cours des trois dernières décennies, 2,6 millions d'emplois industriels détruits.
07:34 Une saignée révoltante, un abandon de la culture ouvrière, 600 usines confermées.
07:40 Un désastre économique et je dirais même un désastre moral.
07:44 En 2017…
07:45 - Et humain.
07:46 - Et humain.
07:47 Mais en 2017, nous avons pris des décisions courageuses, qui étaient indispensables pour
07:52 réindustrialiser.
07:53 La première des décisions, c'est nos décisions fiscales, qui sont vilipendées par tout le
07:56 monde.
07:57 C'est la politique des riches, ils baissent les impôts, ils baissent l'impôt sur les
08:00 sociétés, ils baissent l'impôt sur le capital.
08:01 Ce n'est pas la politique des riches, c'est la politique de l'industrie.
08:04 C'est la politique des ouvriers, c'est la politique des territoires.
08:08 Parce qu'en ayant une imposition du capital moins chère, l'industrie qui consomme beaucoup
08:13 de capital, Prologium, c'est 5,6 milliards d'euros d'investissement.
08:16 C'est beaucoup de capital.
08:17 L'industrie revient.
08:18 Le territoire redevient attractif.
08:20 Et en six ans, nous avons, au cours des deux dernières années, 200 usines ouvertes.
08:25 80 000 emplois ouvriers créés.
08:27 C'est la première fois depuis 30 ans que nous recréons des emplois ouvriers et que
08:31 nous rouvrons des usines.
08:33 Maintenant, on veut accélérer.
08:35 On a une opportunité, c'est la transition écologique.
08:38 On va avoir besoin d'hydrogène vert, de batteries électriques, de véhicules électriques,
08:41 de panneaux solaires.
08:42 Eh bien, on veut utiliser cette transition écologique comme moyen d'accélérer la
08:46 réindustrialisation de la France.
08:48 Emmanuel Macron a dit quelque chose qu'on a du mal à comprendre.
08:50 Hier, il a dit, il a parlé de l'industrie verte, il dit "on veut une pause dans la réglementation
08:55 environnementale européenne".
08:56 Ça veut dire quoi, en fait ? Vous voulez revenir en arrière ? C'est genre l'écologie,
09:00 c'est bon, maintenant, ça suffit ?
09:01 Une pause ne veut pas dire rec.
09:03 Pas retour en arrière.
09:04 Ça veut dire simplement, il y a des règles.
09:05 C'est, je le rappelle, les plus exigeantes de toute la planète.
09:09 Donc, plutôt que de vouloir toujours les renforcer, il faut les appliquer.
09:13 Et je pense que le président de la République a mille fois raison de dire, mais arrêtons
09:16 de toujours vouloir ajouter des normes.
09:18 Vérifions simplement que celles qui existent, qui sont bonnes, qui sont justes, qui sont
09:22 nécessaires pour le climat, sont réellement appliquées.
09:25 Ça vaut pour l'Europe, ça vaut aussi pour la France.
09:28 Vous savez qu'il y a une disposition réglementaire très importante qui s'appelle le bilan
09:32 des émissions de gaz à effet de serre.
09:34 Chaque entreprise d'une certaine taille doit le faire.
09:37 Il n'y en a pas la moitié qui l'ont fait.
09:38 On nous dit "mais il faut que vous renforciez ce fameux BGES, ce bilan des émissions de
09:42 gaz à effet de serre".
09:43 Eh bien, avant de renforcer ce bilan, déjà que les entreprises l'appliquent, le respectent
09:48 et le publient.
09:49 Donc l'écologie est toujours à l'ordre du jour côté industrielle ?
09:52 Pas que c'est à l'ordre du jour, c'est que c'est une priorité absolue.
09:55 Et surtout, vous ne pourrez pas réindustrialiser si vous ne décarbonez pas dans le même temps.
10:01 Le projet de loi Industrie verte, que je présenterai dans le détail la semaine prochaine, a vocation
10:06 justement à accélérer cette réindustrialisation, à diviser par deux les délais d'implantation
10:11 d'une usine en France, à soutenir financièrement les ouvertures d'usines pour l'hydrogène
10:16 vers les batteries électriques, tous les éléments, les pompes à chaleur qui vont
10:19 participer à la transition écologique et faire de la France la première nation décarbonée
10:23 en Europe.
10:24 Ça, c'est un bel objectif collectif.
10:25 On cherche désespérément des objectifs collectifs pour la nation française.
10:30 En matière économique, être la première économie décarbonée d'Europe, je trouve
10:33 que c'est un bel objectif.
10:34 Est-ce que le gouvernement que vous représentez en a fini avec la réforme des retraites le
10:39 8 juin à nouveau à l'Assemblée ? Une proposition de loi portée par le groupe
10:42 de l'ODIOT va être votée ou pas d'ailleurs pour abroger l'âge de départ légal.
10:47 C'est un sparadrap cette réforme des retraites.
10:49 Jamais vous n'allez tourner la page.
10:50 En réalité, les casseroles, les manifestations à chaque déplacement, c'est une fatalité.
10:54 Je pense qu'il est temps de tourner la page et très franchement, je trouve cette proposition
10:57 de loi un peu lunaire.
10:58 C'est le droit des députés.
11:00 Mais ils proposent quoi ? On va faire comment pour financer le régime de retraite par répartition
11:05 en 2030 ? C'est quoi leurs options ? C'est augmenter les cotisations, donc baisser les
11:09 salaires.
11:10 C'est ce qu'ils veulent ? Ils veulent proposer aux Français de baisser
11:12 les salaires dans un moment où tout le monde veut plus de rémunération et plus de salaire.
11:17 C'est évidemment pas ce qu'ils veulent.
11:18 D'accord, mais c'est quoi les solutions ? Ils vont baisser les pensions des retraités
11:22 mais qu'ils aillent expliquer aux retraités qui souvent ont la vie difficile, n'ont pas
11:26 les moyens d'augmenter leur rémunération, qu'on va baisser leur retraite ? C'est absolument
11:31 révoltant.
11:32 Donc c'est quoi leur solution ? Ou alors c'est la faillite du régime de retraite par répartition
11:37 et donc l'égoïsme généralisé.
11:38 Nous, nous avons le courage, avec le président de la République, avec la majorité, de prendre
11:43 les décisions nécessaires pour équilibrer les comptes.
11:45 Il y a une réalité qu'on oublie trop souvent dans un monde politique et parfois virtuel,
11:50 c'est qu'il y a des comptes, il y a des finances, il y a des équilibres financiers
11:54 à tenir sinon la réalité vous rattrape.
11:56 Nous le faisons sur la réforme des retraites et je souhaite maintenant que nous tournions
12:00 la page et nous nous engagions sur d'autres sujets.
12:03 Même si les Français sont majoritairement hostiles à cette réforme, même si les oppositions,
12:07 que ce soit Marine Le Pen ou Jean-Luc Mélenchon, continuent de monter au créneau en permanence
12:11 là-dessus.
12:12 Marine Le Pen propose la retraite à 60 ans, très bien.
12:15 On a vu ce que ça avait donné en 1981.
12:17 C'est la rigueur deux ans plus tard.
12:19 Parce que vous ne pouvez pas payer et que du coup il faut augmenter les impôts.
12:22 C'est ce qu'on veut ? C'est vraiment ce que l'on veut ? Jean-Luc Mélenchon, oui, il a des
12:25 propositions.
12:26 Il dit qu'il faut supprimer les défiscalisations des heures supplémentaires.
12:31 Mais tout à l'heure, nous serons à Dunkerque, moi j'aimerais bien aller dire aux ouvriers
12:35 qui font des heures supplémentaires, défiscaliser.
12:37 On vous les supprime.
12:38 On va vous supprimer 150, 200, 250 euros de rémunération supplémentaire.
12:42 Il faut aller au bout de la logique.
12:44 Il faut aller au bout de la réalité.
12:45 Parce que moi je commence à être lassé de tous ces extrêmes qui vous expliquent que
12:50 face à cette vie compliquée, il y a des solutions extrêmement simples.
12:52 Si on avait suivi Marine Le Pen depuis 10 ans, dans toutes ses propositions, on serait
12:56 sorti de l'euro.
12:57 On aurait fait comment face à la crise du Covid ? On n'aurait pas eu de dette commune,
13:00 on n'aurait pas été protégé.
13:02 On aurait baissé la TVA pour protéger les Français contre l'inflation.
13:05 Ça serait allé dans la poche des distributeurs et ça aurait été moins efficace que notre
13:09 bouclier sur le gaz ou sur l'électricité.
13:11 On serait du côté de Vladimir Poutine et de la Russie dans la guerre contre l'Ukraine
13:15 au lieu d'être du côté de la liberté comme nous le sommes.
13:17 On aurait été soigné avec de la chloroquine face au Covid au lieu des mesures que nous
13:21 avons prises pour lutter avec efficacité contre cette épidémie.
13:24 Moi je veux denoncer la simplification extrême, les mesures soi-disant de bon sens qui sont
13:30 en vérité des illusions que ne cessent de vendre les extrêmes.
13:34 Oui la situation est complexe, oui la réalité est complexe mais l'honneur de la politique
13:38 ce n'est pas de simplifier à outrance, c'est d'apporter des réponses concrètes et efficaces.
13:41 C'est ce que nous faisons sur les retraites et sur le reste.
13:45 Et oui, vous êtes à votre tâche.
13:47 Vous venez de publier ce 13e livre "Fugue américaine" aux éditions Gallimard qui est
13:51 consacré au pianiste Vladimir Horowitz.
13:53 Un livre qui fait 470 pages dont les réseaux sociaux n'ont retenu qu'un tout petit passage
13:59 érotique que désormais les manifestants scandent quand vous arrivez.
14:04 Je ne peux pas croire que vous n'ayez pas anticipé l'écho que vous pouviez avoir
14:06 ce tout petit passage sur les 470 pages du livre qui évidemment est une œuvre littéraire.
14:11 Vous l'avez fait exprès ? Non.
14:13 Vous vous doutiez de l'effet extra-horaire ?
14:15 C'est un roman, c'est un personnage de fiction.
14:18 C'est une personne, elle s'appelle Julia, qui a beaucoup de sensualité.
14:22 Il y a des personnages qui ont de la sensualité dans ce livre qui s'expriment.
14:26 Dans quel monde sommes-nous ? Nous n'arriverons plus à faire la différence.
14:29 Il y a une différence entre un roman, un ouvrage de fiction, des personnages de fiction
14:33 et celui qui écrit.
14:34 Mais ça vous touche ?
14:35 Non, ça ne me touche pas du tout.
14:37 Je trouve juste qu'il faut lire le livre.
14:40 Celui qui écrit n'importe pas beaucoup, l'écrivain n'importe pas beaucoup.
14:44 Ce qui compte c'est le livre, c'est l'histoire, c'est l'histoire de Horowitz,
14:47 c'est l'histoire de ce pianiste de génie, c'est l'histoire de Julia, c'est l'histoire
14:52 de Franz Wertheimer, le héros du roman qui lui échoue là où Vladimir Horowitz remplit
14:57 son destin.
14:58 C'est ça qui est intéressant, c'est ça le livre, c'est ça l'histoire.
15:01 Ce ne sont pas les dix lignes qu'on a extraites qui font la force d'un personnage mais qui
15:05 ne résument pas l'aventure qu'est ce livre.
15:07 Et le temps qu'on vous reproche d'avoir passé à cette écriture, le fait de dire
15:11 voilà un ministre dans un pays en crise devrait ne faire que ça alors qu'on ne reproche
15:16 pas aux hommes politiques qui font du jogging ou de la boxe d'avoir des loisirs.
15:20 Vous trouvez ça injuste ?
15:21 L'injustice fait partie de la vie politique et de la vie tout court donc non, ça ne me
15:26 touche pas.
15:27 Vous reprochez à un homme politique d'aller faire du jardinage, de faire de voyages,
15:31 de prendre du temps pour lui ? Non, heureusement, Dieu soit loué.
15:34 Là, le temps libre que j'ai depuis dix ans, ce livre m'a demandé dix ans de travail,
15:39 il est consacré à l'écriture.
15:40 C'est mon évasion, c'est ma ligne de fuite.
15:43 Chaque homme, chaque femme politique a sa ligne de fuite et chacune de ces lignes de
15:48 fuite est parfaitement respectable.
15:49 Le jardinage comme l'écriture.
15:51 Encore un mot d'Elisabeth Borne qui a décidé de porter plainte contre le livre de notre
15:55 consoeur Bérangère Bond, Borne, La Secrète, aux éditions de l'archipel, pour atteinte
15:58 à la vie privée.
15:59 L'ouvrage mentionne notamment un compagnon qui serait en réalité paxé avec une autre
16:03 femme selon notre consoeur.
16:05 Est-ce que vous auriez porté plainte ? Et est-ce qu'au fond, les hommes et femmes politiques
16:09 n'ont plus droit à la vie privée ?
16:11 Si, je pense que nous avons droit à une vie privée.
16:13 Nous avons droit à une vie privée.
16:15 Je ne connais pas la vie privée d'Elisabeth Borne.
16:17 La vie privée d'Elisabeth Borne ne regarde qu'elle.
16:20 Je sais juste que c'est une très bonne Première Ministre, avec laquelle je travaille très
16:23 bien et je pense qu'il est important de séparer sa vie publique et puis sa vie privée, son
16:28 espace privé.
16:29 Mais il faut être transparent aussi.
16:30 Il faut dire la vérité aux Français.
16:31 Transparent, mais transparent sur ses convictions, transparent sur ce qu'on fait, transparent
16:35 sur ses engagements politiques, oui, mais chacun a droit aussi à ses jardins secrets.
16:39 Vous auriez porté plainte ?
16:41 Je n'ai pas eu, Dieu soit loué, de livre comme cela, mais je comprends la démarche
16:46 d'Elisabeth Borne, oui.
16:47 Merci beaucoup Bruno Le Maire d'être revenu ce matin dans la matinale de CNews.
16:49 A vous Romain Désarbe pour la suite.
16:51 Merci.
16:52 Merci.
16:53 Merci.
16:53 [Musique]