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Le ministre de la Santé et de la Prévention, François Braun, était l’invité de Laurence Ferrari dans #LaMatinale sur CNEWS.

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00:00 Bonjour M. le ministre de la Santé, bienvenue dans la matinale de CNews.
00:03 Il y a beaucoup de sujets que je veux aborder avec vous.
00:05 On parlera peut-être de politique, mais d'abord des sujets qui concernent vraiment au quotidien les Français,
00:09 l'inquiétude sur l'accès aux soins, l'accès aux médicaments, l'accès aux médecins.
00:14 D'abord peut-être sur la pénurie de médecins.
00:16 Vous dites qu'il va falloir soigner davantage avec toujours moins de médecins.
00:20 C'est ce qui ressort notamment du Conseil national de la refondation sur la santé
00:23 qui a réuni 10 000 participants, 250 réunions territoriales.
00:26 C'est un constat ? On ne va pas avoir plus de médecins avant 10 ans dans notre pays, M. le ministre ?
00:31 Oui, c'est un constat et il faut dire la vérité.
00:34 Il faut dire la vérité aux Français dans cet état d'inquiétude, d'anxiété qu'il y a.
00:38 Je crois qu'il faut dire clairement les choses.
00:40 Clairement les choses, c'est dire que même si le gouvernement précédent a fait sauter ce verrou
00:46 qui limitait le nombre d'étudiants en médecine,
00:48 il va falloir 10 ans parce qu'il faut 10 ans pour former un médecin.
00:51 Donc nous devons demain revoir notre système de santé
00:55 pour que tous les professionnels de santé, et pas que les médecins, participent mieux à la prise en charge.
01:00 Avec un accès plus simple aux médecins, c'est ça ?
01:02 Il faut supprimer tout ce qui encombre les cabinets des généralistes,
01:05 les certificats médicaux, les prescriptions pour aller chez le kiné ?
01:09 Comme on n'aura pas plus de médecins demain, il faut donner plus de temps aux médecins pour soigner,
01:14 pour faire ce pourquoi il est là.
01:16 C'est pour ça que j'ai décidé de supprimer un certain nombre de tâches administratives
01:20 ou bureaucratiques inutiles, des certificats inutiles,
01:24 des facilités pour le médecin avec la sécurité sociale pour qu'il n'y ait plus de papier,
01:28 toutes ces petites mesures mais qui vont permettre de gagner du temps médical,
01:31 comme d'ailleurs le fait de travailler en équipe autour du médecin,
01:34 qui là aussi va permettre de donner plus de temps aux médecins
01:37 pour prendre en charge de fait plus de patients.
01:39 Les déserts médicaux, c'est un cauchemar français.
01:42 L'île-de-France constitue le premier désert médical français,
01:45 Seine-Saint-Denis en particulier.
01:47 Comment faut-il faire ?
01:48 Est-ce qu'il faut revenir sur la liberté d'installation des médecins ?
01:52 Malheureusement, je dirais que les déserts médicaux ne sont pas aujourd'hui qu'un cauchemar français.
01:56 J'étais avec mes homologues européens, c'est un petit peu partout.
02:00 Alors bien sûr, on a une focalisation sur le problème français
02:03 et c'est tout à fait normal, tous ces concitoyens qui ont du mal à accéder à un médecin.
02:08 Moi, je développe, depuis que je suis arrivé, le principe d'un travail à l'échelle des territoires,
02:14 une espèce de solidarité territoriale avec des possibilités.
02:17 Déjà, il faut donner des meilleures conditions de travail aux médecins.
02:20 Et ce travail en équipe, ce travail en groupe, en maison de santé pluriprofessionnelle,
02:24 comme on dit, favorise l'installation des médecins.
02:27 Vous parlez de la Seine-Saint-Denis, j'y étais il y a un mois,
02:30 et bien il y a une maison de santé qui s'est mise en place avec des médecins,
02:34 des infirmiers, des kinés, radiologues, de la biologie.
02:37 Tout ça fonctionne parfaitement bien et ça répond à des besoins de la population.
02:41 Mais on parle d'une maison de santé pour le département le plus peu payé de la France, on est d'accord.
02:45 Nous en avons 2000 actuellement, nous allons augmenter jusqu'à plus de 4000.
02:49 C'est un des moyens, ce n'est pas le seul.
02:51 C'est un principe que je défends, de la boîte à outils, plein de petites solutions.
02:55 Seine-Saint-Denis, là aussi, ce que nous avons mis en place pour les patients malades chroniques,
02:59 on voit très bien que ça fonctionne.
03:01 Sur tous les malades chroniques de Seine-Saint-Denis qui n'avaient pas de médecin traitant,
03:05 en trois mois, un quart d'entre eux ont déjà retrouvé un médecin traitant.
03:08 Un quart, c'est peu, mais c'est déjà un premier pas.
03:10 En trois mois, c'est déjà bien.
03:12 Alors justement, vous nous présentez ce matin, en exclusivité sur CNews,
03:15 une carte de France qui montre la part des patients en infection longue durée,
03:19 qui n'ont pas de médecin traitant.
03:21 C'est un chiffre qui est passé de 510 000 fin 2018 à 714 000 fin 2022.
03:27 Emmanuel Macron a promis que tous ces patients qui ont une infection de longue durée
03:31 auraient un médecin traitant d'ici la fin de l'année.
03:35 Est-ce que vous tiendrez l'objectif ?
03:36 Oui, c'est un engagement du président de la République.
03:39 C'est l'action que j'ai lancée d'aller vers ces personnes avec la sécurité sociale
03:44 à qui j'ai confié ce travail.
03:46 Et qui fait que déjà aujourd'hui, tous ces patients ont déjà été contactés
03:50 par la sécurité sociale, par leur caisse de sécurité sociale.
03:53 Tous ?
03:53 Tous ont déjà été contactés pour leur demander s'ils acceptaient qu'on s'en occupe.
03:58 Qu'on s'occupe d'eux.
03:59 Parce qu'ils peuvent toujours refuser en disant "écoutez, j'ai pas de médecin traitant,
04:02 j'en veux pas, c'est dommage parce que le médecin traitant est essentiel".
04:05 Mais voilà.
04:06 Donc maintenant, nous sommes dans la phase où nous mettons en parallèle
04:09 les propositions qui sont faites par les médecins sur les territoires,
04:12 en disant "moi, je veux bien prendre un malade, deux malades, trois malades en plus".
04:15 Et les patients qui cherchent un médecin traitant.
04:18 Et je vous le disais, en Seine-Saint-Denis,
04:20 le travail a commencé il y a trois mois, un petit peu avant les autres.
04:24 Déjà un quart en trois mois, un quart des personnes sont médecins traitants.
04:28 Nous avons pu leur trouver un médecin traitant.
04:30 Mais on voit, cette carte, on la voit bien dans le centre du pays,
04:33 c'est là évidemment qu'il y a les zones les plus difficiles d'accès pour avoir un médecin.
04:37 Cette carte est importante parce que cette carte fait partie du devoir de transparence
04:41 que j'ai envers les Français.
04:42 C'est l'état de la situation aujourd'hui.
04:45 À partir du mois de juin, elle sera mise à jour tous les mois
04:48 pour que les Français puissent voir concrètement
04:51 que les actions que je mets en place, elles ont des résultats.
04:54 Néanmoins, on ne va pas inventer le nombre de médecins
04:56 et le faire augmenter d'un coup de baguette magique.
04:58 Encore une fois, est-ce qu'il faut avoir une méthode plus proactive
05:01 pour les inciter à aller s'installer dans ces territoires ?
05:04 Il faut leur donner plus de temps.
05:05 Je sais qu'il y a des volontés de l'onde importante parlementaire
05:09 de faire de la coercition, c'est-à-dire d'imposer l'installation.
05:12 Mais soyons réalistes un moment, il y a plus de 80 % du territoire français
05:17 qui est en désert médical.
05:18 On ne va pas avoir plus de médecins qui vont sortir
05:21 par un coup de baguette magique.
05:22 Je vous parlais tout à l'heure de vérité vis-à-vis des Français.
05:24 C'est ça.
05:25 On va les mettre où ? Comment on va choisir ?
05:26 Quels sont les critères ?
05:27 Non, il faut, et je travaille dans le cadre du CNR Santé,
05:31 avec les élus des territoires, territoire par territoire,
05:34 pour construire des solutions, pour être plus attractifs
05:37 et faire revenir les médecins.
05:38 Les jeunes médecins ne sont pas contre d'aller s'installer
05:42 dans des territoires plus ruraux ou plus « désertiques ».
05:45 Pendant quelques années ?
05:46 Même définitivement.
05:47 Il faut leur donner des bonnes conditions d'installation.
05:50 Il faut aussi qu'il y ait des conditions de transport,
05:53 du travail pour leurs conjoints ou leurs conjointes.
05:55 Bref, qu'il y ait un écosystème autour d'eux
05:57 qui permette cette installation.
05:59 Il n'y a pas que les médecins, il y a aussi tous les soignants autour.
06:01 Je pense aux infirmiers.
06:02 Il y a un plan infirmier qui est en préparation.
06:04 Parce que là aussi, il y a un problème de formation,
06:06 de recrutement des élèves infirmiers.
06:09 C'est bien cela ?
06:10 Oui, le métier d'infirmier est un métier extraordinaire.
06:13 On a d'ailleurs la journée internationale en fin de semaine
06:15 des infirmiers et infirmières.
06:17 C'est la profession la plus demandée sur Parcoursup.
06:21 Plus de 90 000 jeunes veulent tous les ans être infirmiers.
06:25 Nous avons augmenté le nombre de places.
06:27 Nous sommes à peu près à 38 000 places,
06:29 20 % de plus en trois ans.
06:31 C'est quand même important.
06:32 Mais là, je peux vous dire que demain,
06:35 il y a des chiffres qui vont sortir d'une enquête
06:37 qui a été faite par le ministère, par un service du ministère,
06:40 qui montre, et c'est cela qui m'inquiète,
06:42 que 10 % des infirmiers quittent leurs études
06:46 pendant la première année.
06:48 Pourquoi ?
06:49 Parce qu'ils ne trouvent pas dans la formation,
06:52 ils ne trouvent pas dans les études ce à quoi ils s'attendent.
06:54 Parce qu'il y a une discordance entre les études
06:57 et la réalité sur le terrain.
06:58 C'est pourquoi je lance une grande concertation
07:01 avec tous les professionnels concernés
07:03 pour refonder complètement la formation d'infirmière,
07:06 qui est une formation qui se fait en trois ans,
07:08 et ce sera pour la rentrée 2024,
07:10 ce sera mis en place,
07:11 et également pour refonder ce métier d'infirmier.
07:14 Vous savez, il n'a pas été modifié depuis 2004.
07:18 Ça fait 20 ans qu'on n'a pas modifié
07:21 ce qu'on appelle le décret de compétence des infirmiers,
07:23 qui est une liste d'actes qu'un infirmier a le droit de faire.
07:26 Moi, ce qui m'intéresse, c'est de donner des missions aux infirmiers.
07:29 Et dans ces missions, ils travailleront main dans la main
07:32 avec le médecin, et c'est comme ça aussi
07:34 que le médecin pourra prendre en charge plus de patients.
07:36 Il y a aussi la question de la revalorisation,
07:38 évidemment, de leur métier, travail de nuit aussi.
07:42 Est-ce que là-dessus, il y a un volet financier ?
07:45 Tout est sur la table, bien entendu.
07:46 Vous savez, c'est ma méthode.
07:48 Je l'ai dit dès que je suis arrivé au mois de juillet.
07:50 Il n'y a aucun sujet qui est tabou.
07:52 Celui de la rémunération n'est pas tabou non plus.
07:54 En ce qui concerne la nuit, et je pense à l'hôpital,
07:57 les mesures que j'ai prises cet été, qui sont prolongées,
07:59 ont permis de revaloriser ce travail de nuit.
08:01 Mais c'est une vraie pénibilité de travailler la nuit.
08:04 Nous devons reconnaître cette pénibilité.
08:06 Remboursement des frais kilométriques aussi
08:08 pour les infirmiers, vous y pensez ?
08:09 Sur les frais kilométriques, des choses ont déjà été faites.
08:11 Il y a la possibilité de les adapter,
08:13 territoire par territoire.
08:15 C'est à la main des agences régionales de santé,
08:17 en fonction des difficultés, territoire par territoire.
08:19 Ils ont modifié aussi le forfait de soins infirmiers,
08:23 ce forfait un peu de base pour les malades chroniques.
08:25 Il y a une modification aussi de leur rémunération.
08:27 Bref, je veux vraiment m'impliquer totalement
08:32 pour ce métier d'infirmier, qui fait partie
08:34 de cette colonne vertébrale de notre système de santé.
08:37 Le Parlement a voté aujourd'hui une proposition de loi
08:39 pour accéder directement à certains infirmières,
08:41 à des kinés ou à des orthophonistes,
08:43 sans embouteiller encore une fois les cabinets des généralistes.
08:45 On a l'impression que vous êtes arrêté au milieu du guet.
08:47 Il faut que ces métiers-là exercent dans des maisons de santé.
08:51 Or, on sait que la plupart sont des indépendants,
08:52 et donc ne travaillent pas dans les maisons de santé.
08:54 Les kinés, 3% des kinés sont dans les maisons de santé.
08:57 Je crois que ce qui est important dans cette proposition de loi,
09:00 c'est une ouverture, justement, vers ce qu'on appelle
09:02 le partage de compétences.
09:04 Mais ce qu'il faut bien garder présent à l'esprit,
09:06 et je dois saluer le travail qui a été fait par les parlementaires,
09:10 qui est un travail équilibré entre le Sénat et l'Assemblée nationale,
09:13 ce qu'il faut vraiment dire, c'est que le médecin traitant
09:15 doit continuer à être le chef d'orchestre
09:17 de la prise en charge des patients.
09:19 Et c'est dans ce cadre-là que cet exercice se fait
09:21 en maison de santé et puis au professionnel.
09:23 Mais il ne vous aura pas échappé qu'il y a également
09:25 une expérimentation qui va être lancée dans 6 départements,
09:28 dont 2 départements d'outre-mer,
09:29 pour élargir un petit peu ce partage de compétences.
09:32 Mais est-ce qu'il n'y a pas eu une question de lobbying,
09:35 notamment au Sénat, qui a fait qu'encore une fois
09:37 les médecins veulent garder toutes ces prérogatives
09:39 alors qu'on pourrait avoir accès directement à un kiné
09:42 ou un orthophoniste sans passer par le médecin généraliste ?
09:45 C'est déjà le cas.
09:46 C'est déjà le cas avec ce qu'on appelle
09:48 des protocoles de coopération qui existent.
09:50 Vous savez, les médecins que je rencontre sur le terrain,
09:53 ils sont tout à fait formables à ça.
09:54 Ils m'ont dit partout, partout où je vais,
09:56 ils me disent toutes la même chose.
09:57 Ils me disent écoutez, ne prenez pas des grandes décisions
10:00 à Paris qui vont nous enfermer.
10:02 Laissez-nous, par rapport à tout ce que vous allez
10:04 nous donner comme outils, laissez-nous nous organiser localement
10:07 parce que nous nous connaissons, nous travaillons tous ensemble
10:09 et c'est comme ça que ça fonctionne.
10:10 La pénurie de médicaments, c'est un des grands motifs
10:13 d'inquiétude pour les malades, pour leurs parents aussi.
10:16 La journaliste Julia Foy, ça fait part de sa colère
10:18 sur les réseaux sociaux, concernant ses difficultés
10:21 à s'approvisionner en sabryl.
10:23 C'est un anti-épileptique dont son petit garçon de 6 ans
10:26 ne peut pas se passer.
10:27 "Imaginez, dit-elle, votre gamin fait des crises d'épilepsie
10:30 sauf quand il prend du sabryl.
10:31 Imaginez, le sabryl est en rupture de stock depuis des semaines
10:33 et votre boîte est bientôt vide.
10:35 Imaginez, dit sanofi.fr.
10:37 Tu nous racontes la suite de cette bien belle histoire.
10:39 On se met à la place de cette maman et on se dit
10:41 mais je ne pourrais pas dormir la nuit en fait, moi,
10:43 si c'était mon cas.
10:44 Est-ce que le sabryl et d'autres médicaments indispensables
10:48 vont enfin arriver à venir à bout de ces pénuries ?
10:51 L'inquiétude de cette maman est tout à fait légitime.
10:54 Les alertes sur les pénuries de médicaments
10:56 ont bondi ces dernières années.
10:58 Alors nous avons un système en France qui est particulièrement
11:02 opérationnel pour signaler tout cela.
11:05 C'est l'Agence Nationale de Sécurité du Médicament.
11:07 C'est bien de signaler mais c'est bien de produire aussi.
11:09 C'est bien aussi de produire.
11:10 Vous savez, ma méthode n'a pas changé.
11:12 Je l'ai annoncé dès qu'il y a eu des premières pénuries
11:15 au moment de l'hiver.
11:16 C'est 1) établir une liste des médicaments essentiels
11:20 sur lesquels nous allons tout faire pour garder des stocks.
11:23 Et je peux vous annoncer là, aujourd'hui,
11:25 que j'ai eu cette liste, cette première liste hier soir,
11:28 qui contient 280 médicaments.
11:31 Elle va être encore un petit peu ajustée.
11:33 Dans ces 280 médicaments, les téléspectateurs
11:36 reconnaîtront bien sûr des médicaments dont on a déjà parlé.
11:38 L'insuline, les anti-inflammatoires, la moxiciline, le paracétamol
11:42 et ce fameux sabryl qui fait partie de cette liste de médicaments.
11:45 Et puis, un plan de prévision pour l'hiver prochain,
11:48 parce que l'hiver arrive tous les ans,
11:50 on a tous les ans besoin des mêmes médicaments.
11:52 Enfin, un plan plus d'urgence lorsqu'il y a une rupture brutale.
11:55 Mais en ce qui concerne ce sabryl,
11:58 pour essayer de rassurer un petit peu les personnes
12:00 qui sont concernées et cette maman,
12:02 je peux vous dire qu'il y a effectivement des difficultés aujourd'hui
12:05 pour obtenir la forme pédiatrique, qui est une forme en granulé.
12:08 La forme en comprimé est toujours disponible.
12:10 Mais en l'occurrence, les hôpitaux et l'assistance publique
12:13 des hôpitaux de Paris disposent de stock
12:16 et bien sûr, nous ne laisserons personne comme ça dans la nature
12:20 sans un traitement qui est effectivement indispensable.
12:23 Ce n'est pas ce que dit cette maman,
12:24 elle dit qu'elle est traitée à l'hôpital Necker à Paris,
12:26 qui est absolument excellent.
12:27 Elle dit, il n'y a pas de stock à Necker,
12:29 comment est-ce qu'on fait la semaine prochaine ?
12:30 Voilà, tout simplement.
12:31 Alors, j'ai vu bien entendu ce signal d'alerte.
12:35 J'ai contacté d'ailleurs le directeur général
12:38 de l'assistance publique des hôpitaux de Paris
12:40 qui m'a confirmé que l'assistance publique disposait de ce médicament.
12:44 Simplement, vous savez, dans les hôpitaux,
12:45 il y a des médicaments qui peuvent revendre et d'autres pas.
12:48 C'est-à-dire redonner, ce qu'on appelle une dispensation,
12:52 redonner à des gens sur ordonnance.
12:54 Pour l'instant, le sabri n'en fait pas partie.
12:56 Et bien entendu, si cette rupture de stock se confirmait,
13:01 je ferai ce qu'il faut pour qu'on puisse obtenir
13:03 également ce médicament à l'hôpital.
13:05 Est-ce que la clé, ce n'est pas le prix des médicaments ?
13:08 Est-ce que vous dites en fait, les labos n'ont pas vraiment intérêt
13:10 à produire ces médicaments parce qu'ils ne sont pas assez chers ?
13:14 C'est ça ? C'est la loi du marché, même sur la santé de nos enfants ?
13:17 C'est malheureusement l'explication qui est donnée
13:19 systématiquement par les laboratoires.
13:21 Et je vous disais que j'étais avec mes collègues européens
13:23 vendredi dernier et ils disent la même chose
13:26 dans tous les pays européens alors que les prix ne sont pas les mêmes.
13:29 Je crois qu'à un moment donné, il faut avoir une politique française,
13:32 de souveraineté, c'est ce que veut le président de la République
13:34 dans France 2030, mais aussi une politique européenne.
13:37 Et c'est ce que nous avons travaillé vendredi,
13:39 avec d'abord plus de transparence qui est exigée au niveau
13:42 des laboratoires pharmaceutiques sur leur production,
13:45 une solidarité européenne, quand quelqu'un a des stocks,
13:48 il peut aider les autres qui n'ont pas de stock,
13:51 et l'élaboration d'une liste européenne de ces médicaments.
13:54 Justement, ces médicaments essentiels pour que l'on garantisse
13:57 leur production pour nous en France, mais également en Europe.
14:01 Et nous sommes, la France, avec 18 autres pays de l'Union,
14:05 à suivre et à porter une proposition de mon collègue belge,
14:08 justement, sur une loi sur ces pénuries de médicaments,
14:12 qui s'apparente à la loi qui a été prise au niveau européen
14:15 sur les matières premières essentielles.
14:17 Encore un mot du plan anti-tabac, il y en a un qui est en préparation.
14:20 Le Comité national de lutte contre le tabagisme propose d'interdire
14:23 la vente de tabac aux moins de 21 ans. Vous êtes pour ?
14:26 Le médecin que vous êtes est pour ?
14:29 Le médecin que je suis est pour tout ce qui limitera
14:32 l'utilisation du tabac, qui tue encore 75 000 personnes par an.
14:38 Donc interdiction pour les moins de 21 ans ?
14:40 Je ne suis pas certain que ce soit la solution miracle
14:43 et que ça réponde à tous les problèmes.
14:45 On voit des jeunes pour lesquels la vente de tabac est interdite
14:49 qui se procurent du tabac, et puis on voit surtout des dérives
14:51 dans les consommations. Je pense en particulier à ces PEF,
14:55 ces espèces de trucs jetables qui peuvent contenir de la nicotine.
14:59 Là par contre, on a une action aussi à conduire qui est importante.
15:02 Les interdire ces PEF, justement ?
15:04 Oui, je suis favorable à leur interdiction, parce que nous avons la preuve
15:09 qu'ils entraînent les jeunes vers le tabagisme,
15:12 et c'est au niveau des plus jeunes maintenant, malheureusement,
15:15 au niveau vraiment des plus jeunes au collège, qu'il faut commencer à agir.
15:18 François Braun, vous faites partie d'un gouvernement qui est impopulaire,
15:21 avec un président impopulaire. Il était seul sur les Champs-Elysées le 8 mai.
15:25 Il a remonté cette avenue pour aller raviver la flamme du soldat inconnu, absolument seul.
15:30 Est-ce que vos déplacements sur le terrain sont l'objet d'inquiétude pour vous ?
15:33 Vous serez à Besançon et à Belfort dans les prochains jours.
15:36 Vous avez peur des casseroles ? Vous avez peur des Français ou pas ?
15:38 Pas du tout. Pas du tout. Et ma méthode, elle est d'aller sur le terrain, vous le savez.
15:43 C'est ce que je fais, deux à trois fois par semaine, je me déplace.
15:47 Maintenant, je comprends l'anxiété qu'il y a dans notre société.
15:51 Ce n'est pas simplement les retraites. Je comprends bien l'inquiétude dont vous parliez tout à l'heure,
15:56 d'avoir un médecin traitant, ça en fait partie. J'en prends ma part et je vais, chaque fois que les gens l'acceptent,
16:01 discuter avec eux sur le terrain, discuter y compris avec ceux qui tablent dans des casseroles,
16:07 lorsqu'ils veulent bien m'écouter et discuter cinq minutes.
16:10 En tout cas, je crois qu'il faut comprendre cette anxiété des Français et il faut agir.
16:15 Ma ligne est toujours claire, c'est toujours la même,
16:18 c'est lutter contre toutes ces inégalités d'accès à la santé et je continuerai.
16:22 Bien sûr, mais vous avez dû sortir par la porte de sortie de secours un jour,
16:26 quand vous visitiez une maison de santé, parce qu'il y avait trop de manifestants.
16:29 Ce n'est pas la porte de sortie de secours.
16:30 Oui, enfin bon voilà, par une entrée dérobée pour éviter les...
16:32 On a l'impression que ce gouvernement a peur des Français et les écarte systématiquement.
16:36 Ma stratégie ou ma méthode, elle est extrêmement claire.
16:38 Je vais systématiquement au contact des manifestants et je l'ai fait dans plusieurs de mes déplacements,
16:43 sauf si les services de sécurité considèrent qu'il ne faut pas le faire.
16:48 Je ne veux pas non plus ajouter à leur travail en faisant n'importe quoi,
16:52 mais je continuerai et je continue à aller sur le terrain,
16:55 je continuerai et je continue à aller au contact,
16:57 y compris les manifestants, dès lors qu'ils acceptent de discuter.
17:01 François Braun était notre invité.
17:02 Merci beaucoup, monsieur le ministre de la Santé, d'être venu ce matin dans la matinale de CNews.
17:05 A vous, Romain Desarmes, pour la suite.
17:07 [Musique]
17:11 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]