L'interview de Robert Ménard

  • l’année dernière
Robert Ménard, maire de Béziers, était l’invité de Laurence Ferrari dans #LaMatinale sur CNEWS.

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Transcript
00:00 -Laurence, vous recevez Robert Ménard.
00:02 -Bonjour.
00:03 Vous avez vu dans la matinale de CNews,
00:05 on vient de l'entendre,
00:07 une réunion hier avec Elisabeth Borne
00:09 et les syndicats qui s'est soldée par un échec.
00:12 Une réunion pour rien. A quoi joue le gouvernement ?
00:15 -Il essaie de s'en sortir.
00:17 Là, on est dans un jeu de rôle.
00:19 Les syndicats vont à une réunion
00:21 et ils savent déjà qu'elle va leur parler uniquement des retraites.
00:25 Vous avez vu le communiqué avant même le début de la réunion.
00:29 Elle veut montrer qu'elle est ouverte à une discussion.
00:32 Tout ça n'a pas de sens.
00:33 C'est pas comme ça que ça va se résoudre.
00:36 Aujourd'hui, les étapes, c'est ce soir,
00:38 d'abord, s'il y a plus de monde, la part des violences,
00:42 si Gérard Darmanin arrive à maintenir un peu d'ordre,
00:45 et ensuite, c'est le 14.
00:46 Tout le monde se dit... -Le Conseil constitutionnel.
00:50 -Le Conseil se dit que c'est la porte de sortie.
00:52 Pour tout le monde, ça serait la meilleure.
00:55 -C'est une censure de la loi.
00:57 -Tout le monde pourrait dire que c'est l'Etat de droit,
01:00 c'est ça.
01:01 Honnêtement, je pense qu'intérieurement,
01:04 le gouvernement doit prier en ce moment
01:06 que le Conseil constitutionnel ne censure pas les lois.
01:09 Il censure au moins partiellement ou suffisamment
01:12 pour dire qu'on se donne quelques mois de réflexion
01:15 pour en sortir.
01:17 Tout ça, qu'est-ce qu'il en sera pour les comptes de la France,
01:20 c'est une autre paire de manches.
01:22 Mais là, chacun ne se préoccupe plus des comptes de la France,
01:26 de comment il va se sortir de ce guêpier.
01:28 -Le temps monte entre LBJ et le président.
01:31 Le président de la Chine a dit qu'il y a eu
01:34 un processus démocratique à propos de la réforme des retraites.
01:37 "Si les gens voulaient la retraite à 60 ans, ce n'est pas moi."
01:41 28 % des Français m'ont mis en tête au 1er tour.
01:44 Ce qui a énervé LBJ, qui appelle Emmanuel Macron
01:46 à garder ses nerfs.
01:48 "On n'est pas dans la cour d'école."
01:50 -On peut ne pas être d'accord avec la retraite.
01:52 On a le droit de trouver que deux ans de plus,
01:55 sans exagération, un certain nombre de syndicalistes
01:58 ou d'hommes politiques.
02:00 Mais dire qu'il y a une crise démocratique...
02:03 Où est-elle ?
02:04 -Il n'y a pas de crise démocratique.
02:06 -Attendez, aujourd'hui, pardon,
02:08 je n'ai pas voté pour Emmanuel Macron,
02:10 mais il est en élection, il n'est pas contestable.
02:13 Et en plus, il a dit une chose, c'était ça,
02:16 après avoir changé 23 fois d'avis.
02:18 Mais là, on savait qu'il voulait allonger la durée du travail.
02:22 Vous ne pouvez pas lui reprocher ça.
02:24 Il est maladroit, vous pouvez dire mille choses, mais pas ça.
02:27 Non, aujourd'hui, m'expliquer, expliquer aux Français,
02:31 parce qu'il y a beaucoup de gens dans la rue,
02:33 ça remet en question ce qui a été voté,
02:36 je vous rappelle que ça fait un an.
02:38 C'est pas sérieux.
02:39 C'est pas sérieux.
02:40 Et c'est pas ce qu'on peut dire.
02:42 Encore une fois, on a le droit de ne pas aimer cette mesure,
02:46 et je pense qu'elle est inévitable.
02:48 Difficile à vivre, compliquée pour tout le monde.
02:51 -Le report de l'âge de dégagement.
02:53 -C'est compliqué, mais il me semble inévitable.
02:56 On peut ne pas avoir cet avis-là,
02:58 mais contester de près ou de loin le pouvoir qu'il y a en France,
03:02 non. Maintenant, est-ce que Mme Borne va rester ?
03:05 Là, je pense que c'est un fusible qui va sauter.
03:08 -Pourquoi ? Parce qu'elle n'est pas capable...
03:11 Macron dit qu'il est allé lui recevoir les syndicats.
03:14 -Si jamais il n'y a pas le Conseil constitutionnel
03:17 qui nous règle tout ça en disant qu'on reprend la copie à zéro,
03:21 quand chacun est dans son rôle pour sortir de ça,
03:24 la seule chose, c'est changer les protagonistes.
03:27 On ne peut pas changer les patrons des centrales syndicales.
03:31 Qui on peut changer en face de vous ?
03:33 -Les ministres. -Oui, je pense qu'elle fera
03:36 les frais de ça.
03:37 Je pense que vous ne pouvez pas, quand tout est bloqué,
03:40 continuer à vous taper dessus.
03:43 À un moment donné, il faut changer le jeu.
03:46 Changer le jeu, c'est changer les gens.
03:48 Et quand elle va ouvrir sa majorité, avec qui ?
03:52 -Les LR ne sont pas d'accord.
03:54 Du côté de la gauche, on voit mal.
03:56 -Qui va aujourd'hui voler au secours de Mme Borne ?
04:00 Vous connaissez quelqu'un de suicidaire, non ?
04:02 -Est-ce qu'un remaniement suffirait
04:04 à résoudre la grande colère des Français ?
04:07 Elle s'extrime sur les retraites, mais pas seulement.
04:10 Il y a l'inflation, le pouvoir d'achat, l'alimentation.
04:13 -Vous avez raison. C'est aussi tout ça
04:15 qui fait que les gens sont aussi nombreux.
04:18 -Il n'y a pas seulement les deux ans de plus à travailler.
04:21 Je ne pense pas que ça suffirait à régler les choses,
04:24 mais ça débloque une situation.
04:26 Elle n'a pas été débloquée hier,
04:28 car tout le monde savait qu'elle ne serait pas débloquée
04:31 par cette première rencontre.
04:33 Si elle n'est pas débloquée par le Conseil constitutionnel,
04:37 il faudra trouver une porte de sortie.
04:39 Mme Borne, ce sera la porte de sortie.
04:41 -Est-ce que vous avez été choquée par,
04:44 et je parle d'une ministre, les photos de Marlène Schiappa
04:47 et de la première ministre,
04:49 est-ce que vous trouvez que c'était inapproprié ?
04:51 -Je la trouve gonflée.
04:53 Elle me fait sourire, mais elle ne ressemble pas aux autres.
04:56 C'est comme quand tu vois tous les mecs en costume gris
04:59 et que tu en vois un dans un autre costume.
05:02 Tu te dis qu'il change.
05:03 C'est plutôt... C'est une grande gueule.
05:06 Honnêtement, elle a écrit des trucs avant
05:08 qui n'étaient pas piqués les anatomes.
05:10 Elle ne me fait plus sourire.
05:12 Je lui trouve une espèce de façon d'être différente.
05:15 Quand elle dit...
05:17 Je veux pas être un peu bégueule,
05:19 mais vous faites ce que vous voulez dans votre lit.
05:22 C'est l'affaire des gens.
05:24 Il faut pas qu'on s'en occupe.
05:26 Mais quand elle dit "Pourquoi pas un plan A3 ?"
05:28 Honnêtement, je suis pas sûr que là,
05:31 c'est tout à fait le rôle de la ministre.
05:33 Je sais pas si vous vous souvenez,
05:35 c'était, je vais pas vous dire de bêtises,
05:37 ça devait être en 2000, je sais pas, il y a 4-5 ans,
05:40 elle avait fait, juste après, au début, quand elle a été ministre,
05:44 elle avait fait toute une vidéo, je crois qu'elle s'appelle "Un tuto",
05:48 où elle expliquait, vous vous rappelez pas,
05:51 elle expliquait qu'il fallait qu'elle fasse un chignot,
05:54 parce que si elle arrivait seulement avec les cheveux lâchés,
05:58 les mecs la regardaient comme femme, mais pas comme ministre.
06:01 -On en est loin, aujourd'hui. -Après avoir dit ça,
06:04 c'est plus compliqué de faire ce qu'elle a fait.
06:07 -On va revenir à la mobilisation d'aujourd'hui.
06:10 Il y aura du monde dans la rue,
06:12 des policiers et gendarmes mobilisés,
06:14 11 500 sur l'ensemble du territoire.
06:16 Il faut redouter des violences ?
06:17 Ou est-ce qu'on peut espérer des cortèges pacifiques ?
06:20 -J'y crois pas, il y a des gens, c'est leur fond de commerce.
06:24 Aujourd'hui, il y a une ultra-gauche qui vit de ça,
06:27 qui ne vit qu'à ce moment-là.
06:28 Vous en entendez parler, vous, à un autre moment ? Jamais.
06:32 Ils ont pas d'idée, ils ont pas de proposition,
06:34 ils ont juste une haine de l'État.
06:36 Le problème, c'est pas eux,
06:38 le problème, c'est que ce qui a changé en quelques années,
06:41 et je remercie M. Mélenchon, c'est au second degré,
06:44 c'est qu'une partie du discours tenu par des gens
06:48 qui sont à l'Assemblée,
06:50 M. Mélenchon a réuni près de 20 % des voix
06:52 aux élections présidentielles,
06:54 au fond, quoi qu'ils en disent,
06:57 leur façon de ne pas dénoncer ces gens-là,
07:01 c'est une façon quasi d'acquiescer à ça.
07:04 C'est ça, la réalité.
07:06 C'est-à-dire que ce qui était hyper marginal,
07:08 la violence des black box,
07:12 et de cette nuance-là,
07:13 elle trouve écho dans une partie de la gauche
07:17 qui n'était pas, jusqu'à présent, dénoncée ses attitudes
07:22 et ses comportements.
07:23 Aujourd'hui, il n'y a pas de dénonciation.
07:25 Attendez, regardez ce qui s'est passé à Bordeaux.
07:29 Vous avez vu, outre le fait de recevoir Jean-Marc Rouillant.
07:33 Vous avez vu les dégâts ?
07:34 Il y a un million d'euros de dégâts.
07:38 Qu'est-ce qu'il a dit, le maire de Bordeaux ?
07:41 Rien, rien, pas un mot.
07:43 Maintenant, il se demande si la porte, il faut la refaire.
07:46 Vous avez vu, il veut soit la refaire,
07:49 soit en faire un oeuvre d'art moderne,
07:51 soit la laisser brûler.
07:52 Enfin, vous voyez, il a fait une espèce de délire.
07:54 Quand une partie de la gauche ne dénonce pas
07:56 avec les mots qu'il faut ça,
07:57 elle fait le lit de cette violence-là.
08:00 Et cette violence-là, il faut la dénoncer.
08:02 Mais il y a aussi une partie de la gauche,
08:05 la gauche qui aspire, attendez, qui aspire,
08:08 être au gouvernement, cette gauche-là,
08:10 qui fait, encore une fois,
08:12 qui, ne disant rien, acquiesce.
08:15 Il y a aussi le fait que Jean-Marc Rouillant
08:18 ait été invité à s'exprimer dans cette université,
08:21 ancienne Action Directe.
08:22 Attendez, il est présenté comme un ancien prisonnier politique.
08:27 Il n'y a pas de prisonniers politiques en France.
08:29 Il n'y a pas de prisonniers politiques en France.
08:31 Vous n'êtes pas emprisonné pour vos idées.
08:33 Jean-Marc Rouillant, il est emprisonné
08:35 parce que c'est un tueur.
08:37 Et encore une nouvelle preuve de lâcheté
08:39 et de la peur d'une partie de la gauche.
08:41 Qu'a dit la ministre de...
08:43 Madame Retailleau de cette affaire-là,
08:45 ministre de l'Enseignement supérieur ?
08:47 Rien. Elle a dit...
08:49 "Je ne sais pas ce qu'il a dit."
08:52 "Je ne sais pas ce qu'il a dit."
08:53 -C'est pas au niveau. -Non, mais attendez.
08:55 C'est pas au niveau.
08:56 Un petit mot encore des violeurs.
08:57 Non, pardon. "Je ne sais pas ce qu'il a dit",
08:59 c'est le maire de Bordeaux qui l'a dit.
09:02 Elle a parlé, vous savez,
09:05 du lieu où on n'intervient pas
09:08 parce que c'est l'éducation,
09:09 parce que c'est une université.
09:10 Je t'en foutrai.
09:11 La BRAVM, une des unités à moto de la police,
09:15 est remise en cause.
09:16 Gérald Darmanin la défend,
09:17 défend les forces de l'ordre,
09:18 défend les policiers et les gendarmes.
09:20 Il a raison. Il faut pas inverser les valeurs.
09:22 Mais bien sûr qu'il a raison.
09:24 Enfin, attendez, c'est pas les policiers qui menacent.
09:27 C'est pas...
09:28 Il y a des policiers qui font des choses,
09:30 des conneries, des choses qui sont pas acceptables.
09:32 Mais la police française, elle est surveillée.
09:35 Les policiers qui se comportent mal,
09:36 ils sont punis.
09:37 Les chiffres sont là, qui en attestent.
09:39 Personne ne dit qu'il n'y a pas de policiers
09:41 qui font de bêtises ou des conneries
09:42 ou des choses graves.
09:43 Mais attendez, globalement, c'est pas eux, la violence.
09:46 Qui c'est qui vous protège dans la rue ?
09:47 C'est le policier ou l'espèce de type encagoulé
09:50 qui leur jette...
09:51 Vous avez vu ce qu'il leur jette ?
09:52 Des blocs de ciment où il y a des pics à l'intérieur
09:55 pour tuer des gens.
09:56 C'est ça, la réalité.
09:58 Aujourd'hui, vous avez une partie, encore une fois, de la gauche
10:01 qui inverse les choses, qui inverse les choses.
10:03 La menace pour notre démocratie, c'est pas l'État policier,
10:07 c'est pas les fascistes que représenteraient
10:09 les forces de l'ordre.
10:11 Vous entendez les slogans d'un certain nombre de gens.
10:13 C'est inadmissible, c'est insupportable.
10:15 Non, c'est eux qui nous protègent.
10:17 Il faut bien se les protéger.
10:18 Condamner quand ils se comportent mal,
10:20 mais en fin de compte, massivement,
10:22 la police se comporte bien et protège les honnêtes gens,
10:25 comme on dit.
10:26 Il y a aussi beaucoup de violence du côté de la délinquance,
10:29 comme si les policiers étaient trop occupés au maintien de l'ordre
10:31 pour pouvoir juguler ce qui se passe à Marseille ou à Nice.
10:34 À Nice, on a vu des gens armés diambuler dans un certain quartier.
10:37 Marseille, trois fusillades, trois morts.
10:39 On a fait un sondage, CSA, pour CNews,
10:41 et les Français veulent, à 66 %,
10:44 que l'on fasse appel à l'armée
10:46 pour lutter contre le trafic de drogue dans les quartiers difficiles.
10:49 Est-ce que vous y êtes favorable, vous, Robert Ménard ?
10:50 Spontanément, on te pose cette question, on me la pose.
10:53 Oui, non.
10:54 Pourquoi ?
10:55 Parce que je pense que c'est pas le rôle de l'armée.
10:58 Je ne suis même pas sûr que les militaires y soient favorables.
11:02 Vous savez, aujourd'hui, on est redevenu,
11:04 on se rend compte à quel point une armée,
11:06 c'est quelque chose d'important,
11:07 mais avec ce qui se passe en Europe et tout.
11:09 Je pense qu'on n'a pas à lui demander ça.
11:12 Je pense qu'on a à se demander comment on en arrive là.
11:14 Comment on en arrive là.
11:15 Mais ce qui est intéressant, c'est que 77 % des jeunes, par exemple,
11:18 sont favorables au recours à l'armée.
11:20 Oui, mais attendez, je le comprends, je l'entends.
11:23 Je n'y suis pas favorable.
11:24 Je pense que la classe politique,
11:26 elle a aussi de temps en temps accepté d'être minoritaire.
11:29 C'est pas parce qu'il y a 77 % des Français qui demandent ça
11:32 que je le demanderais.
11:33 Je ne crois pas que dans ma ville, ce soit le problème.
11:35 Dans ma ville, le problème, c'est aujourd'hui le manque de prison
11:39 qui fait qu'un certain nombre de gens qui sont des dealers
11:42 et qui, demain, peuvent se tirer entre eux,
11:43 parce que ce qui s'est passé à Marseille,
11:45 c'est lié au trafic de drogue.
11:46 Il faut qu'ils soient en prison, ces gens-là,
11:48 tant qu'on n'aura pas construit les prisons suffisamment nombreuses
11:52 pour y mettre ces gens-là.
11:53 Mais c'est plus facile de dire on va envoyer l'armée.
11:55 Je ne suis même pas sûr que ce soit la bonne réponse
11:57 que de dire ce que M. Macron n'a jamais fait,
11:59 c'est-à-dire tenir ses engagements en termes de création de prison.
12:03 Ce n'est même pas vrai qu'il y a des magistrats laxistes.
12:06 Il y a des magistrats laxistes.
12:07 Tout à l'heure, on parlait de Jean-Marc Bouillant.
12:10 Je vous rappelle que dans ces années-là,
12:11 le syndicat de la magistrature avait dit
12:13 qu'il était détenu dans des conditions inhumaines.
12:16 Je finis la parenthèse.
12:17 Enfin, j'ai quand même osé dire un truc pareil.
12:19 Mais non, je pense qu'aujourd'hui, ce n'est pas le laxisme des juges.
12:23 Là encore, on se trompe, y compris mes amis politiques
12:25 qui se trompent.
12:26 Moi, les juges chez moi à Béziers, ils sont tous au flaxisme.
12:28 Simplement, demandez-leur où ils mettent les gens.
12:30 Comment vous voulez mettre les gens en prison
12:32 quand il n'y a pas de place de prison ?
12:34 C'est ça, mais ça, c'est un travail sur le plus long terme.
12:37 Un mot du Rassemblement national à qui profite la crise.
12:39 Les éléments que nous apportent les sondages,
12:42 notamment les sondages de l'IFOP pour Paris Match,
12:45 je pense que c'est Marine Le Pen qui engrange les bénéfices
12:48 de cette crise que la France traverse.
12:50 Elle monte sur un certain nombre d'items,
12:54 notamment la crédibilité en tant que chef de l'État.
12:56 Ça ne vous étonne pas ? Elle a choisi la bonne stratégie ?
12:58 Elle fait exactement ce qu'elle a à faire et elle le fait bien.
13:02 À l'Assemblée nationale,
13:04 ces 88 députés se comportent remarquablement bien.
13:10 Ils sont en désaccord avec le gouvernement,
13:12 mais ils n'injurient pas les gens.
13:14 Aujourd'hui, elle se comporte en responsable politique,
13:17 en femme d'État, bien sûr qu'elle le fait.
13:22 Il faut mettre un bémol parce qu'on est très loin de l'échéance.
13:29 Je critique à un certain nombre de ses propositions,
13:33 ou plutôt l'absence de propositions,
13:36 mais là-dessus, vous ne pouvez pas dire qu'elle a,
13:39 un, choisi la bonne stratégie,
13:41 deux, qu'elle a les réponses qui valent par rapport à son électorat.
13:45 Elle pourrait être chef de l'État, selon vous ?
13:47 Elle pourrait être élue s'il y avait une élection ?
13:49 Je ne sais pas, parce qu'il ne faut pas encore sous-estimer
13:53 l'espèce de discours stupide, invraisemblable,
13:58 qui ferait d'elle quelqu'un qui serait une menace pour la démocratie.
14:01 Honnêtement, comment on peut dire du Rassemblement
14:04 qu'il est une menace pour la démocratie ?
14:07 Mais je lisais une interview ce matin de Laurent Berger,
14:09 qui disait encore "Oui, mais attendez, tout ça, à cause de tout ça,
14:13 ça fait le jeu du Rassemblement national."
14:15 Je pense que Marine Le Pen,
14:17 ou des responsables du Rassemblement national,
14:19 ne pourraient pas aller dans des manifestations
14:20 sans se faire siffler par un certain nombre de responsables politiques.
14:23 Donc il ne faut pas sous-estimer la capacité que la classe politique a encore
14:29 de faire de Marine Le Pen l'épouvantail qu'elle n'est pas.
14:32 Elle n'est pas un danger pour la démocratie.
14:35 Qui peut le penser un instant ?
14:37 Madame Meloni, elle n'a pas transformé l'Italie en un pays fasciste
14:42 comme on pensait qu'elle allait le faire.
14:43 Bien sûr que non, on ne peut pas être d'accord avec le Rassemblement national
14:46 sans en faire un ennemi de la démocratie,
14:48 qu'elle n'est pas.
14:49 Elle n'est pas un danger pour nos libertés.
14:51 Évidemment pas.
14:52 Robert Ménard, le maire de Béziers, a été notre invité ce matin.
14:54 Merci beaucoup d'être venu sur l'antenne de CNews.
14:56 À vous, Romain Desarmes, pour la suite de la matinale.
14:59 (Générique)
15:02 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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