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Le maire de Cannes, David Lisnard, était l’invité de Laurence Ferrari dans #LaMatinale sur CNEWS.

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00:00 - Laurence, vous recevez ce matin David Lyssenaar.
00:02 - Bonjour David Lyssenaar.
00:03 - Bonjour.
00:03 - Bienvenue dans la matinale de CNews.
00:04 Troisième journée de mobilisation hier un peu partout en France contre la réforme.
00:07 Des retraites, moins de Français dans la rue, un peu moins de grévistes dans la fonction publique,
00:12 mais toujours une opinion publique farouchement hostile à cette réforme.
00:15 Est-ce que le gouvernement doit entendre le message des Français, que ce soit dans la rue ou dans les sondages ?
00:20 - Le gouvernement est là pour préparer l'avenir du pays.
00:23 Donc est-ce que cette réforme est positive ou négative ?
00:26 C'est la seule question qui compte.
00:28 Et aujourd'hui, malheureusement, la réalité des perspectives démographiques,
00:34 la réalité de nos comptes publics, la réalité de la situation économique,
00:38 parce que l'actu d'hier, le chiffre d'hier, je ne crois pas que ce soit le nombre de manifestants.
00:42 - C'est le déficit commercial, le record.
00:44 - 166 milliards de déficit commercial.
00:46 C'est-à-dire que malgré tout ce qu'on nous a dit, on voit qu'on continue de se désindustrialiser,
00:50 de perdre en compétitivité.
00:52 Bref, dans ce contexte, il est évident que la retraite qui représente sur les 20 dernières années
00:57 36% de l'augmentation des déficits publics.
01:00 Aujourd'hui, la retraite coûte plus de 30 milliards par an d'argent public,
01:03 ce qu'on ne dit pas dans le débat, donc doit être ajusté.
01:07 La difficulté, le problème, c'est que cette réforme est douloureuse
01:11 parce qu'elle ne s'inscrit pas dans une vision cohérente de l'action publique.
01:14 D'un côté, on dit sans le dire qu'il faut un petit peu ajuster et sauver les comptes publics.
01:19 Et d'un autre côté, le gouvernement continue dans sa matrice sociale étatiste,
01:24 assez démagogique, de distribuer des chèques, y compris des chèques pour le bois,
01:27 y compris des chèques en bois d'ailleurs, sans faire de mauvais jeu de mots,
01:30 des chèques pour le covoiturage.
01:31 Donc, il y a une sorte d'approche contradictoire qui fait qu'on ne résout pas le problème des comptes publics.
01:37 Juste un chiffre sur depuis trois ans, l'augmentation de la croissance,
01:43 un euro d'augmentation de la croissance a généré 3,6 euros de dettes en plus
01:48 ou en tout cas, il y a eu parallèlement trois fois, presque quatre fois plus
01:52 de dettes supplémentaires à la croissance économique supplémentaire.
01:55 Donc, on est au bout du bout.
01:57 Et si cette réforme qui contient des choses intéressantes et paramétriques,
02:01 techniques est impopulaire, c'est parce qu'on n'en voit pas une perspective positive collective.
02:06 Et surtout qu'elle arrive après une succession de crises, la crise sanitaire,
02:09 la crise de l'inflation, pouvoir d'achat, flambée des prix de l'énergie.
02:13 C'était le bon moment ou pas ? Après, on parlera du fond de la réforme.
02:16 Mais c'est le bon moment.
02:18 Vous allez me dire qu'il n'y a pas de bon moment pour une réforme de retraite.
02:20 Il n'y a pas de bon moment pour ce type de réforme.
02:22 Mais enfin, si, en tout cas, il est temps de mener une politique cohérente
02:26 de redressement du pays.
02:28 Donc, cette réforme-là aurait pu être, je crois, beaucoup mieux acceptée
02:31 s'il y avait une espérance collective au bout.
02:34 Et c'est pourquoi, à mon niveau, j'essaie de démontrer que de toute façon,
02:38 c'est la sixième réforme des retraites en 30 ans.
02:41 Donc, on n'en sortira pas.
02:43 Et on reviendra dans cinq, six ans.
02:45 Et on aura à nouveau le même cortège que j'ai connu quand j'étais jeune
02:48 avec les ballons rouges, ceux qui se drapent dans la posture des comptables
02:51 et ceux qui se drapent dans la posture de la révolte populaire.
02:54 Mais sans donner de perspectives positives.
02:56 On a des possibilités aujourd'hui de construire un système de retraite
03:00 qui soit beaucoup plus positif.
03:02 Pas par répartition, donc ?
03:03 C'est-à-dire de garder, moi, ce que je propose,
03:05 et ça fait 15 ans que je le dis, je suis un peu plus audible aujourd'hui,
03:08 mais un étage par répartition, c'est-à-dire de solidarité horizontale
03:12 à 85 % du SMIC minimum pour tous les retraités,
03:16 qui représente deux tiers des 346 milliards de dépenses de retraite chaque année,
03:21 c'est 13 % du PIB à peu près,
03:23 et un étage par capitalisation obligatoire et collective
03:27 qui permettrait notamment aux personnes les plus modestes
03:30 d'avoir beaucoup plus de pouvoir d'achat
03:34 et de se créer un capital avec les années passant.
03:37 Et ensuite, il y aurait l'étage supplémentaire des complémentaires
03:39 qui existe déjà aujourd'hui, où là, il y a une concurrence
03:42 sur des régimes complémentaires par capitalisation.
03:44 Mais c'est le gros mot aujourd'hui, capitalisation, vous le savez, c'est tabou !
03:48 Ceux qui en parlent se font lyncher en place publique, quasiment.
03:51 Non, mais vous avez raison, parce qu'on ne comprend pas que capitalisation,
03:56 c'est l'investissement et c'est l'épargne, et c'est la propriété, c'est la liberté.
03:59 Et d'une part, vous savez, moi, pour en parler quand même beaucoup,
04:03 c'est peut-être un gros mot dans les milieux très politiques, très médiatiques, etc.,
04:08 mais des personnes modestes comprennent aujourd'hui
04:11 que le système est à bout de souffle et qu'on ne peut pas d'un côté reprocher
04:16 à des patrons de gagner de l'argent en ayant accès à la bourse,
04:21 et d'un autre côté empêcher le peuple d'accéder à la bourse.
04:24 Donc c'est pourquoi j'essaie avec Nouvelle Énergie de préconiser,
04:27 donc Nouvelle Énergie c'est mon parti politique,
04:29 de préconiser un capitalisme populaire.
04:32 Est-ce que vous craignez que le mouvement qui aujourd'hui doit à nouveau se rassembler
04:36 samedi prochain, ne se radicalise ?
04:39 Puisque le gouvernement est dans une posture où on ne dialogue pas
04:41 sur l'âge de départ à 64 ans.
04:43 Oui, on a toujours ce danger en France d'avoir, l'histoire du pays le démontre,
04:48 d'avoir des mouvements de rue violents et il faut absolument l'éviter, évidemment.
04:54 Il est sûr que le gouvernement doit aller au bout de sa réforme,
04:57 même si c'est une réformette, et qu'elle est quand même, regardez,
05:02 les inégalités entre tous ceux qui ont le mot "égalité" à la bouche toute la journée,
05:06 ne s'offusquent pas que dans le public, on a une retraite sur les six derniers mois de carrière,
05:11 donc les plus favorables, alors que dans le privé c'est sur les 25 meilleures années.
05:14 C'est une inégalité flagrante, que dans le public, il faudrait peut-être réintégrer
05:17 dans le calcul de la retraite, les primes comme rémunération.
05:20 Donc même dans le système actuel de répartition, on ne va pas au bout d'une approche rationnelle.
05:26 Et je le répète, si on était capable de proposer un système tel qu'on essaie de le démontrer,
05:32 qui permettrait d'avoir une ambition individuelle, mais aussi collective,
05:35 je crois qu'on pourrait créer de l'espérance.
05:37 Moi, j'ai écouté le ministre du SOPS, qui répond à tout.
05:42 Le ministre est devenu presque… comme il n'y a pas de vision collective,
05:45 comme il n'y a pas d'avenir, on répond à chaque cas particulier.
05:48 Alors quelqu'un l'appelle quand il interviewait, il lui dit "voilà, moi j'ai commencé,
05:51 j'ai eu trois trimestres à 17 ans, puis j'ai rappelé Dieu".
05:54 Et d'ailleurs, le ministre répond à tout.
05:56 Donc il y a des exceptions pour tout quasiment maintenant.
05:58 Mais donc, on ne vient que sur des expressions de cas individuels,
06:02 où est le souffle d'une politique publique ?
06:04 Comment un ministre peut devenir, avec du mérite d'ailleurs,
06:07 mais une sorte de conseiller particulier de gestion de retraite ?
06:11 Enfin, tout ça, où est l'intérêt du pays ? Où est le souffle ?
06:15 Et il est temps, je crois qu'on est au bout du bout du bout
06:17 de cette façon de faire de la politique, des effets d'annonce.
06:19 Alors un jour, il y a des faits divers.
06:21 Donc on va sortir une loi sécurité, qui ne servira à rien.
06:24 On va sortir la 22e loi sur l'immigration,
06:27 toujours avec des postures martiales, très très fermes,
06:30 pour fermer les frontières.
06:32 Et puis on se rend compte qu'on bat le record
06:34 de nombre d'immigrés légaux et illégaux.
06:36 Que les immigrés légaux qui veulent s'intégrer
06:38 sont face à un maquis bureaucratique absolu.
06:42 Et que ceux qui viennent en clandestin ont presque des facilités.
06:45 Donc ce système est à bout de souffle.
06:47 J'en suis archi convaincu.
06:48 Ce qui se passe en ce moment à l'Assemblée nationale,
06:50 vous devez le regarder, 18 000 amendements déposés par l'ANUPS.
06:52 Est-ce que les débats sont à la hauteur de l'enjeu civilisationnel
06:56 quasiment dans lequel nous sommes ?
06:57 J'ai réagi en citoyen.
06:59 Ça n'enlève rien aux qualités individuelles des parlementaires.
07:02 Il y en a beaucoup de très très bons niveaux.
07:04 Mais non, le débat, ce que j'ai vu ces dernières heures,
07:07 y compris en préparant cette émission,
07:09 si on veut tenir au courant de l'actualité,
07:11 était de la gîte propre.
07:13 Et je me mets à la place des gens qui se lèvent, qui galèrent.
07:16 J'écoutais aussi des responsables syndicaux, notamment la CGT,
07:21 qui, moi, je bosse plutôt pas mal localement,
07:23 mais être sentencieux sur la capitalisation
07:28 alors qu'il y a une retraite par capitalisation à la Banque de France
07:30 qui est soutenue par la CGT,
07:31 alors que la fonction publique, je parle pas du préfond,
07:34 du régime additionnel de la fonction publique,
07:36 qui est collectif et obligatoire,
07:38 et que ça convient à tout le monde, y compris à la CGT.
07:40 Et ça fonctionne.
07:41 Et hier, je sortais du ministère, j'étais à Paris hier,
07:43 je suis arrivé hier, je sortais du ministère de la Défense
07:46 et je suis allé prendre le métro,
07:48 et il était cadenassé, et je me disais quand même,
07:51 aujourd'hui, je crois que c'est 64% de la retraite
07:54 des agents de la RETP est payée par les impôts.
07:57 Et on n'avait pas accès au métro.
07:59 Enfin, un peu de pudeur, me semble-t-il.
08:01 La misère sociale, c'est pas forcément celle que l'on voit,
08:04 que l'on entend à l'Assemblée chez la NUPS,
08:06 qui est des gens assez privilégiés d'ailleurs,
08:09 très souvent sociologiquement, pas tous.
08:11 Non, non, il y a aussi les ouvriers, les femmes de ménage.
08:13 Et dans la rue.
08:15 Moi, je viens d'un milieu qui est le commerce,
08:17 où on est obligé de petit commerce,
08:18 où on est autonome, obligé de se débrouiller,
08:20 on est obligé de penser à l'avenir, de s'aguerrir.
08:22 Et il me semble qu'il y a beaucoup de Français
08:24 qui comprennent cela,
08:25 contrairement, mais c'est hors des écrans,
08:27 ou des écrans radars médiatiques et politiques.
08:29 À l'Assemblée nationale, il y a aussi les Républicains.
08:32 Évidemment, tous les regards sont braqués sur eux,
08:34 puisqu'ils seront la force d'appoint du gouvernement
08:36 pour voter cette réforme.
08:37 Est-ce que vous comprenez ce qui se passe
08:38 au sein de votre famille politique ?
08:40 Éric Ciotti veut voter cette réforme,
08:41 même s'il est imparfaite.
08:43 Il y a eu des améliorations,
08:44 accordées par la Première ministre Elisabeth Borne.
08:46 Mais il y en a d'autres,
08:47 qui jouent des partitions beaucoup plus personnelles.
08:48 Je pense à Aurélien Pradié.
08:49 Vous comprenez à quoi joue votre famille politique ?
08:52 Je pense qu'Éric Ciotti, Olivier Marlex et Bruno Retailleau
08:57 ont raison de dire,
08:59 attendez, on est quand même dans un parti
09:01 qui, depuis des années,
09:02 dit qu'il faut ajuster comptablement le système,
09:05 même si je pense qu'il faut aller beaucoup plus loin,
09:08 changer de système.
09:09 Ça, c'est un autre débat, j'ai rien de l'évoquer.
09:10 Ajouter le système,
09:11 ils vont me parler de retraite à 65 ans.
09:13 Donc, il faut être cohérent.
09:15 Le pire serait d'être démagogue,
09:18 de chercher l'assentiment immédiat
09:21 et d'être incohérent.
09:22 C'est ce qui, dans le temps, affaiblit encore plus
09:24 et ce qui nous a amené à faire moins de 5% à la présidentielle.
09:27 Donc, il faut de la constance, il faut de la cohérence
09:30 et surtout, montrer qu'on est défavorable
09:33 à la politique globale qui est menée.
09:35 Sur cette réforme-là,
09:37 essayer de l'enrichir,
09:39 mais ne pas être en contradiction
09:41 et construire un avenir.
09:43 C'est vraiment un impératif.
09:44 Est-ce que LR peut mourir de ses contradictions ?
09:46 C'est Bruno Retailleau qui l'a dit.
09:48 Oui, il a raison Bruno Retailleau.
09:49 LR peut mourir de ses contradictions,
09:50 mais LR aussi peut renaître de sa constance
09:52 et de sa cohérence.
09:53 Et c'est ça qu'on doit construire.
09:55 Éric Ciotti, dans une interview à Paris Match,
09:58 défend la valeur travail.
09:59 Il dit "il y en a marre que l'on fasse l'éloge de la paresse".
10:02 La valeur travail, c'est une valeur fondamentale de la droite.
10:05 Évidemment, vous êtes d'accord.
10:06 Oui, je suis d'accord.
10:07 D'ailleurs, c'est étonnant, cette éloge de la paresse.
10:09 Moi, je suis pour le droit à la paresse,
10:12 mais à condition qu'on l'assume soi-même.
10:14 C'est-à-dire que ce ne soient pas les collègues du bureau
10:16 qui payent pour le paresseux
10:17 ou le contribuable qui paye pour le paresseux.
10:21 Donc chacun a le droit.
10:22 D'ailleurs, c'est bien parfois d'être paresseux,
10:24 mais hors du boulot et sans demander aux autres,
10:28 sans dire aux autres "vous me devez quelque chose
10:30 et j'ai le droit d'être paresseux".
10:31 Enfin, on atteint un absolu égoïsme
10:33 de gens qui se prétendent progressistes.
10:35 C'est absolument extraordinaire.
10:36 Est-ce que la droite et l'ambition présidentielle
10:39 est quelque chose qui vous titille ?
10:41 Il y a ce livre de Quentin Auster,
10:43 journaliste à Valeur Actuelle,
10:45 "Le réveil de la droite, et si c'était lui ?
10:47 Et si c'était vous, David Lyssenaar ?
10:48 Est-ce que vous en avez l'envie ?
10:49 Est-ce que vous avez déjà pensé à vous présenter
10:52 sur la dernière présidentielle ?
10:53 Non.
10:54 Si je suis sincère, sur la dernière présidentielle,
10:57 j'ai compris que dans le système médiatique,
10:59 et c'est normal, la présidentielle,
11:00 c'est aujourd'hui le point pivot de la politique.
11:04 Et donc, si on veut faire progresser ses idées,
11:06 son corpus, parler du déclin éducatif
11:09 et des solutions que l'on a
11:10 pour retrouver une espérance éducative,
11:12 parler du défi de l'intelligence artificielle
11:14 qui va tout balayer,
11:15 et porter une espérance française et européenne là-dessus
11:18 et non pas être devenue la colonie de la Chine
11:21 et des États-Unis en intelligence artificielle.
11:23 Bref, porter une espérance, de parler de culture.
11:25 La perspective présidentielle était importante.
11:27 Sur la dernière présidentielle, évidemment non.
11:29 D'ailleurs, c'est le journaliste qui a fait ce bouquin
11:32 qui m'a suivi.
11:35 Mais aujourd'hui, bien sûr que je pense
11:37 à la prochaine perspective,
11:39 qu'on essaie de construire avec Nouvelle Énergie
11:42 un corpus fort, cohérent,
11:44 avec beaucoup de personnes qui me rejoignent,
11:46 y compris des parlementaires,
11:47 y compris beaucoup d'élus locaux et beaucoup de citoyens.
11:50 Et ce qui compte aujourd'hui,
11:52 c'est de créer cette nouvelle espérance
11:53 qui ne peut passer que par la définition d'un corpus,
11:56 de rappeler des principes.
11:57 Les gens ne veulent pas de nous qu'on réponde à tout.
12:00 Ce n'est pas le grandot de l'ENA ou de "Question pour un champion".
12:03 Mais les gens veulent savoir qui ils mandatent,
12:06 quels sont leurs principes,
12:08 quelle est notre façon de réagir face à des situations.
12:11 Et face à cela, rappeler que la liberté
12:13 est la première source de prospérité
12:15 et d'émancimation des dignités individuelles,
12:17 rappeler que l'ordre public est une garantie de la liberté
12:20 quand il est encadré par le droit,
12:23 rappeler que l'unité de la nation
12:25 se fait par une spiritualité commune
12:26 qui nécessite de maîtriser l'immigration,
12:28 de défendre le patrimoine,
12:30 de transmettre une culture.
12:31 Tout cela, on peut le porter.
12:33 Et oui, tout cela me titille, évidemment,
12:36 parce que je suis passionné de choses publiques
12:37 et je suis un citoyen engagé.
12:38 Donc ça peut être vous.
12:39 Mais c'est tellement présomptueux.
12:41 On vient d'élire un président de la République,
12:43 de le réélire il y a quatre ans et demi.
12:45 Il faut être utile pendant ces quatre ans et demi,
12:47 dans l'actualité, lorsqu'il y a un projet,
12:49 un texte de loi, etc.
12:51 Et moi, j'essaie de le faire à l'AMF
12:52 pour améliorer les choses.
12:54 Mais surtout, l'enjeu, ce n'est pas la droite.
12:57 L'enjeu, ce n'est pas une personne.
12:59 L'enjeu, c'est de recréer.
13:00 Nous sommes, pardonnez-moi,
13:02 face à une crise civique majeure.
13:04 Taux d'abstention record,
13:05 violence, violence sur les élus.
13:08 Désintérêt, c'est peut-être le pire,
13:10 de la jeunesse pour la chose publique.
13:12 Débats qui sont les mêmes que dans les années 80-90,
13:14 avec les mêmes défilés, avec les mêmes gestuels,
13:16 avec la même esthétique.
13:18 C'est terrible.
13:19 Et on s'assèche.
13:20 Donc il faut recréer une espérance démocratique.
13:22 Et pour cela, il faut qu'il y ait du choix.
13:24 La démocratie, c'est le choix.
13:25 Et des choix raisonnables.
13:26 Donc il faut restructurer une confrontation,
13:28 on peut appeler ça droite-gauche,
13:30 ou autre, raisonnable et forte,
13:32 comme disait Raymond Haron,
13:34 de la controverse civile.
13:35 Et donc, c'est ça l'enjeu.
13:37 Et aujourd'hui, quand je vois que la gauche a abandonné
13:39 la République, quand je vois le wokeisme,
13:41 le racialisme qui progresse,
13:43 moi j'ai des gens qui sont très à droite
13:45 qui viennent vers moi, mais aussi des gens de gauche qui
13:47 se disent "tiens, quelqu'un qui nous parle de culture,
13:49 d'universalisme républicain, qui regarde pas
13:51 la personne en face par rapport à son sexe
13:53 ou son âge, sa condition sociale,
13:55 sa religion, sa couleur de peau,
13:57 mais par rapport à ce qu'elle fait, à un projet commun."
13:59 Donc, on ne peut pas...
14:01 Moi j'ai des gamins,
14:03 on ne peut pas laisser le pays...
14:05 Le pays peut être, doit être une grande nation,
14:07 une grande puissance, mais ça nécessite un sursaut collectif,
14:09 ça c'est une évidence.
14:11 - Dans les rangs de la droite, Laurent Wauquiez
14:13 aussi prétend à 2027.
14:15 Vous comprenez son silence ? Pourquoi est-ce qu'il n'intervient pas
14:17 dans le débat actuel qui est fondamental ?
14:19 - Moi, j'ai pas à commenter.
14:21 Laurent Wauquiez est une personnalité de premier plan,
14:23 c'est quelqu'un qui a un niveau extrême,
14:25 qui a une expérience ministérielle,
14:27 et tous, on a nos défauts et nos qualités.
14:29 Moi, je préfère
14:31 vous parler de ce que j'essaie d'apporter
14:33 avec Nouvelle Énergie, avec ceux qui m'accompagnent,
14:35 et de créer une dynamique.
14:37 Et puis on verra bien ce qui se passe.
14:39 - Vous avez parlé d'intelligence artificielle,
14:41 Cannes va accueillir au Palais des Festivals
14:43 la deuxième édition du Salon international
14:45 dédiée à ce thème.
14:47 C'est un véritable danger
14:49 pour notre civilisation ?
14:51 - C'est un immense potentiel,
14:53 et c'est un immense danger.
14:55 Le danger est toujours proportionnel au potentiel.
14:57 Le XXe siècle aurait été le siècle de l'industrie,
14:59 de la sortie de la famine de presque un milliard de personnes,
15:01 de la prospérité,
15:03 du confort, de l'émancipation de la femme,
15:05 mais parallèlement aussi, il y a eu la mort industrielle,
15:07 avec 14-18, avec la Shoah, etc.
15:09 Et là, l'intelligence artificielle
15:11 va tout balayer, tout balayer.
15:13 On parle de Chajipité,
15:15 mais c'est le début, c'est encore primaire,
15:17 et c'est pourtant très troublant.
15:19 Et vous avez vu qu'aujourd'hui, il y a déjà
15:21 des formes d'intelligence artificielle qui ne sont pas que
15:23 conversionnelles, qui permettent de diffuser des vidéos
15:25 ou des enregistrements sonores à partir
15:27 de trois secondes dans votre voix,
15:29 qui sont des faux,
15:31 mais qui ne sont détectables que par l'intelligence artificielle.
15:34 Donc face à cela, mais ça va aussi nous permettre
15:36 de régler le problème climatique,
15:38 ça va nous permettre de s'attaquer au cancer.
15:40 Donc c'est une sorte de progrès inouï,
15:42 "science sans conscience n'est que ruine de l'âme",
15:44 disait Rabelais. Donc le problème, c'est
15:46 est-ce que l'homme a encore sa place là-dedans ?
15:48 Donc plutôt que de subir et d'attendre sur le bord de la plage
15:50 le tsunami au soleil
15:52 qui va nous submerger,
15:54 il faut s'y préparer. Et aujourd'hui, il y a une
15:56 inconséquence de nos dirigeants
15:58 qui ne nous préparent pas à cela,
16:00 qui ne nous disent pas "voilà le potentiel que cela va apporter,
16:02 mais voilà comment on doit le domestiquer,
16:04 comment non seulement le réguler, mais porter une ambition industrielle,
16:06 face à la physique quantique,
16:08 face aux puces nanométriques.
16:10 Les Etats-Unis viennent d'injecter des milliards
16:12 d'euros. Il est temps de créer une DARPA
16:14 française-européenne, c'est-à-dire de mettre en connexion
16:16 les laboratoires de recherche, de porter
16:18 cette ambition scientifique, de refuser
16:20 d'être en troisième division du monde.
16:22 L'Europe doit être en première division
16:24 et ça va être
16:26 un progrès inouï.
16:28 Face à l'intelligence artificielle,
16:30 il ne faut pas apprendre à nos gamins
16:32 à coder de l'informatique, il faut leur apprendre à décoder
16:34 le monde. C'est un enjeu majeur,
16:36 étourdissant, colossal, porteur
16:38 d'une espérance folle et aussi de danger.
16:40 C'est un enjeu politique, éthique, fort,
16:42 très très fort, et à mon avis,
16:44 qu'on doit inscrire dans le débat politique.
16:46 Vous savez cet enjeu ? Aux Etats-Unis, tout le monde en parle,
16:48 en Corée du Sud, tout le monde en parle,
16:50 dans des pays scandolinaves, on en parle,
16:52 dans le reste du monde. Et nous, on est encore
16:54 à calculer le paramètre
16:56 de la bonification du trimestre, etc.,
16:58 sans porter d'espérance individuelle et collective.
17:00 Construisons
17:02 une offre politique un peu différente.
17:04 Merci beaucoup d'être venu ce matin
17:06 dans la matinale de CNews et à vous Romain Desamps
17:08 pour la suite.
17:10 ♪ ♪ ♪
17:12 [SILENCE]

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