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Le député LFI des Bouches-du-Rhônes, Manuel Bompard, était l’invité de Laurence Ferrari dans #LaMatinale sur CNEWS.

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00:00 Bonjour Manuel Montpart, bienvenue dans la matinale de CNews.
00:02 Pour les un an de son élection, Emmanuel Macron tente de renouer le dialogue avec les Français.
00:06 Il a admis hier qu'il aurait dû se mouiller davantage pour la réforme des retraites,
00:10 qu'il allait se réengager dans le débat public.
00:12 Il est encore temps ou c'est trop tard ?
00:14 C'est toujours ce mépris d'Emmanuel Macron,
00:17 c'est-à-dire ce sentiment que finalement les Français n'ont pas très bien compris.
00:21 Ce n'est pas très sympathique d'ailleurs pour ces ministres,
00:23 qui au passage, ils disent qu'ils sont sans doute des bons à rien
00:25 parce qu'ils n'ont pas été capables de convaincre.
00:27 Mais surtout c'est méprisant parce que ça donne l'impression
00:29 que l'opposition à cette réforme des retraites est finalement un problème,
00:32 un déficit de compréhension.
00:34 Les Français ont très bien compris et en fait ils ne sont pas d'accord
00:37 avec l'idée qu'il faut travailler deux ans de plus,
00:39 qu'il faut passer l'âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans.
00:43 Ils pensent qu'il y a d'autres solutions pour faire en sorte
00:45 que notre système des retraites par répartition puisse demeurer.
00:48 Et donc je trouve qu'il y a toujours dans la parole du Président de la République
00:52 ce sentiment que finalement il n'a pas fait suffisamment de pédagogie.
00:54 Donc peut-être que c'est les Français qui n'ont pas fait suffisamment de pédagogie
00:57 par rapport à lui, mais clairement il faut qu'il change de ton
01:01 et il faut qu'il comprenne...
01:02 Il parle même d'incivisme à propos de ceux qui manifestent
01:04 avec des casseroles sur ces déplacements officiels.
01:07 C'est-à-dire qu'on sort du champ du civisme pour lui.
01:10 Mais le problème c'est que s'il y a 80% des gens,
01:13 puisqu'il y a 80% des gens qui sont opposés à cette réforme des retraites,
01:16 il y a 80% des gens qui sont mécontents de l'action du Président de la République.
01:20 Si 80% des gens sont inciviques, il faut que le Président de la République
01:23 commence à se poser des questions.
01:25 Donc vous voyez, le problème c'est qu'on ne règle pas un blocage social
01:29 par des paroles de cette nature.
01:31 Si on veut le régler, il faut proposer une issue,
01:33 une issue politique, une issue démocratique.
01:35 Et dans l'interview du Président de la République hier,
01:37 malheureusement il n'y en a aucune.
01:38 Donc on peut s'attendre à ce que cette situation de blocage
01:41 elle demeure encore pendant des jours et des jours.
01:43 Il y a eu pas mal de petites phrases du Président.
01:45 "Ce ne sont pas les casseroles qui feront avancer la France,
01:47 les oeufs et les casseroles c'est pour faire la cuisine chez moi."
01:49 Ce n'est pas de nature à calmer le débat pour vous ?
01:51 Non pas du tout.
01:52 Et puis je rappelle au Président de la République qu'il y a les casseroles
01:54 et puis il y a les gens qui les tiennent.
01:56 Et par contre les gens qui tiennent les casseroles,
01:57 c'est bien eux qui font avancer la France
01:59 et certainement pas le Président de la République par son programme.
02:02 Parce que c'est bien beau de focaliser sur les casseroles,
02:05 mais il y a des gens derrière, des gens qui travaillent,
02:07 des gens qui ont des difficultés,
02:09 des gens qui ont du mal à finir les fins de mois
02:12 et des gens à qui on dit "bah non, mais vous arrivez à 60 ou à 62 ans,
02:15 vous êtes fatigué, épuisé, mais il va falloir travailler deux ans de plus."
02:18 Quand dans le même temps, il y a des grandes entreprises
02:21 qui ont fait des profits extraordinaires
02:22 et ça c'est insupportable pour les gens.
02:24 Et le Président de la République devrait arrêter de traiter ça par le mépris.
02:28 Est-ce que vous ne craignez pas qu'un cap soit franchi ?
02:30 Il y a eu des injures proférées contre le Président
02:31 lors de son déplacement à Celesta dans l'héros.
02:34 Trois personnes seront jugées en septembre
02:36 pour avoir fait des doigts d'honneur et avoir proféré des insultes.
02:39 Peut-être que M. Dupond-Moretti va les accompagner sur les bancs du tribunal
02:43 puisque je vous rappelle qu'il avait fait un doigt d'honneur
02:45 au Président des groupes Les Républicains à l'Assemblée nationale.
02:49 Un bras d'honneur ?
02:50 Un bras d'honneur ? Ah, ce n'était pas pareil.
02:51 C'est peut-être ça la nuance juridique qui m'a échappé.
02:54 On a les élites qu'on mérite.
02:55 Non mais bon, vous voyez, vous comprenez ce que je veux dire.
02:58 Il faut que le Président de la République comprenne
02:59 que ce n'est pas en criminalisant ceux qui s'opposent à sa politique
03:03 qu'on va faire avancer le pays
03:04 et qu'on va faire avancer la situation dans laquelle on est aujourd'hui.
03:08 Il faut y apporter des réponses et la seule réponse aujourd'hui entendable
03:11 c'est de dire "bon ok, le texte de loi a été promulgué
03:15 mais je peux ne pas l'appliquer".
03:17 C'est ce qu'avait fait le Président de la République Jacques Chirac
03:19 sur le contrat première embauche.
03:21 Il est encore temps pour le Président de la République
03:22 de revenir à la raison de ne pas appliquer ce texte de loi.
03:26 Il y aura un vote au début du mois de juin à l'Assemblée nationale
03:29 pour abroger ce texte à l'Assemblée nationale.
03:32 Vous espérez réunir une majorité ?
03:33 J'appelle tous les députés, toutes celles et ceux qui se sont opposés
03:37 à cette réforme à effectivement voter cette loi d'abrogation.
03:41 Y compris les députés RN ?
03:42 Bah, nous tous.
03:44 Il y a 577 députés.
03:46 Si on veut que cette loi d'abrogation, elle soit votée,
03:48 il faut qu'il y en ait une moitié d'entre eux qui la vote.
03:50 Donc ça s'adresse aux députés Les Républicains qui, on le sait,
03:54 ont été sans doute beaucoup plus nombreux que prévu
03:56 pour ne pas voter cette loi sur les retraites.
03:59 Peut-être qu'ils seront là aussi, une majorité,
04:00 pour voter cette loi d'abrogation.
04:02 Je vous le disais, ça fait pile un an qu'Emmanuel Macron a été élu.
04:04 La France insoumise appelle les Français à se rassembler ce soir
04:07 à 20h devant toutes les mairies avec un concert de casseroles.
04:10 Est-ce que ce n'est pas le degré zéro de l'opposition politique ?
04:12 Je ne crois pas.
04:13 Il faut bien trouver des manières d'exprimer son désaccord.
04:16 D'abord, ce n'est pas la France insoumise tout seul qui le fait.
04:19 Il y a des associations, Attaque, des syndicats comme Solidaire,
04:22 d'autres formations politiques, Europe Écologie-Les Verts, le NPA.
04:25 Il y a une initiative de plus, j'ai envie de dire,
04:29 pour exprimer son opposition à la politique du président de la République.
04:33 Le degré zéro, vous savez, on n'a pas fait que ça.
04:35 On a fait des propositions alternatives à l'Assemblée nationale.
04:38 Il y a des problèmes de pouvoir d'achat.
04:39 On a proposé de bloquer les prix sur les produits de première nécessité.
04:42 Le président de la République se refuse de le faire.
04:44 Hier, dans son interview, il dit "ça va être dur jusqu'à l'été".
04:47 Mais peut-être qu'on n'attend pas du président de la République
04:50 de faire la météo de la difficulté sociale.
04:52 Peut-être plutôt d'essayer d'y apporter des réponses.
04:54 Par exemple ?
04:54 Par exemple, bloquer les prix sur les produits de première nécessité.
04:57 Il y a 15 jours, à l'Assemblée nationale, une majorité de députés
05:01 ont voté en faveur d'une disposition, ça existe à La Réunion,
05:04 c'est-à-dire d'identifier un certain nombre de prix de produits de première nécessité
05:08 et de décider de bloquer ces prix-là pour que les Français ne soient pas confrontés
05:11 à des difficultés majeures liées à l'inflation.
05:14 Par exemple, augmenter le SMIC au moins au niveau de l'inflation.
05:18 Par exemple, convoquer une conférence sur les salaires.
05:20 Par exemple, indexer les salaires sur l'inflation pour faire en sorte
05:23 que quand les prix augmentent, les Français ne perdent pas du pouvoir d'achat
05:26 parce que leur salaire n'augmente pas du même niveau.
05:28 Il y a plein d'autres propositions possibles.
05:30 Mais le président de la République n'écoute personne, n'écoute rien.
05:33 Et donc oui, les concerts de casserole, c'est aussi une manière d'exprimer son opposition.
05:36 Vous ne parlez plus du référendum, le RIP, le référendum d'initiative partagée,
05:40 une nouvelle mouture est arrivée au Conseil constitutionnel,
05:43 décision de 3 mai, c'est perdu pour vous d'avance ?
05:45 Non, je ne sais pas, on verra ce que dira le Conseil constitutionnel.
05:48 Mais il est clair que cette procédure de référendum d'initiative partagée
05:51 est une procédure extrêmement complexe.
05:53 Il faut que le Conseil constitutionnel donne son accord.
05:56 Ensuite, il faut réunir plus de 4 millions de signatures.
05:58 Ensuite, il faut que le texte ne soit pas mis à l'ordre du jour
06:02 de l'Assemblée nationale et du Sénat.
06:03 Donc c'est vrai que c'est une procédure très difficile.
06:05 On gagnerait beaucoup de temps si le président de la République n'appliquait pas cette loi
06:09 ou si par lui-même il prenait l'initiative de convoquer un référendum.
06:13 Hier, dans son interview, il dit "un référendum, pourquoi pas, mais pas tout de suite".
06:16 Mais si c'est pourquoi pas demain, pourquoi pas tout de suite ?
06:19 La popularité d'Emmanuel Macron est en chute libre.
06:22 26% seulement des Français sont satisfaits de lui.
06:25 Il n'y avait que François Hollande qui avait atteint des tels abysses.
06:27 Il était encore pire, 14% au moment de la loi El Khomri.
06:30 Il va peut-être battre le record, Emmanuel Macron.
06:32 Il est bien parti, ça fait qu'un an qu'il a été réélu.
06:34 Il est vissu, pour lui.
06:36 Et est-ce que ce n'est pas Marine Le Pen qui va, elle, remplacer la mise ?
06:39 C'est les Françaises et les Français qui décideront
06:42 qui prendra la suite d'Emmanuel Macron
06:44 et certainement pas les sondages à quatre mois d'une élection.
06:47 Je vous rappelle quand même qu'il y a eu sept élections législatives partielles
06:50 depuis le mois de juin et que le Rassemblement national a perdu un siège sur ces sept.
06:55 Il n'en a pas gagné.
06:57 Donc moi, je nuance et je dis "attention, les sondages, c'est pas la vraie vie".
07:00 Mais ça, on verra, c'est les Français qui décideront.
07:02 En attendant, le président de la République,
07:04 effectivement, ne peut pas continuer à gouverner comme ça pendant quatre ans.
07:07 Donc d'abord, il faut qu'il corrige le mal qui vient d'être fait.
07:10 Et pour corriger le mal qui vient d'être fait,
07:12 il faut qu'il renonce à appliquer cette réforme des retraites.
07:15 Et puis ensuite, quand on est bloqué dans une situation de démocratie,
07:19 il faut revenir aux urnes, il faut revenir aux électrices et aux électeurs.
07:22 Donc c'est soit le référendum, soit la dissolution de l'Assemblée nationale.
07:25 Vous ne demandez pas la démission d'Emmanuel Macron
07:27 comme on l'entend beaucoup dans les manifestations ?
07:29 Si Emmanuel Macron veut démissionner, qu'il démissionne.
07:31 Mais vous comprenez bien que…
07:32 Il l'a dit que non, il l'a dit clairement la semaine dernière.
07:34 Moi, je peux vous dire sur ce plateau, il faut qu'Emmanuel Macron démissionne.
07:37 Mais je crois, depuis le début de son quéquenac,
07:39 qu'il n'a pas trop l'habitude d'écouter les conseils de la France insoumise.
07:42 Il a promis 100 jours, 100 jours d'apaisement a-t-il dit,
07:45 pour aller jusqu'au 14 juillet, une clause de revoyure au 14 juillet.
07:47 Qu'est-ce que vous lui répondez ? 100 jours de colère ?
07:49 Vous voulez le poursuivre ?
07:50 Ben, poursuivre dans les règles démocratiques,
07:53 mais aussi les règles de la manifestation, bien évidemment.
07:55 Donc oui, bien sûr, à chaque fois qu'Emmanuel Macron,
07:58 que ses ministres vont se déplacer sur le terrain,
08:00 mais ce n'est pas moi qui l'organise, qu'il le veuille ou qu'il ne le veuille pas.
08:03 Il y a des gens qui vont se réunir, se regrouper, pour exprimer leur opposition.
08:07 Et en ce qui me concerne, j'appelle à soutenir ces initiatives.
08:11 Il y a la date du 1er mai, c'est lundi prochain.
08:13 Et il faut faire en sorte que cette manifestation soit la plus puissante
08:16 qui ait jamais été organisée dans ce pays.
08:17 C'est ça l'objectif.
08:18 C'est la première fois, c'est assez inédit qu'il va y avoir un 1er mai unitaire,
08:22 qui va rassembler toutes les organisations syndicales,
08:24 toutes les organisations politiques, des associations.
08:26 Il y a eu d'autres des 1er mai unitaires quand même ?
08:27 1er mai unitaire, ça fait depuis très longtemps qu'il n'y a pas eu de 1er mai unitaire.
08:32 Donc je pense qu'il faut faire en sorte que ce soit la manifestation la plus puissante
08:35 pour que le président de la République comprenne que non,
08:37 il n'est pas temps de passer à autre chose,
08:38 que le sujet c'est encore les retraites et qu'il faut qu'il recule sur ce sujet.
08:41 Il ouvre d'autres sujets, on le voit bien.
08:43 Il a ouvert un chantier sur la fraude sociale et fiscale.
08:47 Il y a une phrase de Bruno Le Maire qui vous a fait réagir.
08:50 Il a dit "nos compatriotes en ont ras-le-bol de la fraude.
08:52 Ils n'ont aucune envie de voir que des personnes peuvent en bénéficier,
08:54 les renvoyer au Maghreb ou ailleurs alors qu'ils n'y ont pas droit".
08:57 Qu'est-ce que c'est que ce chantier qu'il ouvre en fait ?
08:59 Alors il y a le chantier et puis il y a la phrase de Bruno Le Maire.
09:01 Si vous voulez, la phrase de Bruno Le Maire,
09:03 qui veuille ouvrir un chantier sur la fraude, c'est son droit,
09:05 mais il n'est pas obligé de le teinter de propos inspirés d'une forme de racisme
09:10 pour dire que les gens qui feraient de la fraude,
09:11 ils viendraient forcément du Maghreb, vous voyez.
09:14 Donc ça, je mets de côté la phrase, mais elle est insupportable.
09:17 Et je voudrais quand même que dans cette situation extrêmement difficile,
09:20 on ne commence pas à cotiser aux politiques des boucs émissaires
09:23 pour chercher des responsables.
09:24 Bon, pour le reste, il y a la question du chantier.
09:27 Si le président de la République et son gouvernement
09:29 veulent s'attaquer à la question de la fraude,
09:31 qu'ils commencent par la fraude fiscale.
09:32 La fraude fiscale, c'est…
09:33 C'est les deux chantiers qu'il ouvre en même temps.
09:34 Oui, d'accord, mais vous entendez que…
09:35 Fraude fiscale, c'est 100 milliards d'euros.
09:37 100 milliards et fraude sociale ?
09:39 15 à 45 milliards.
09:40 Bon, et encore, c'est difficile d'avoir des chiffres.
09:43 Et en matière de recours aux prestations sociales,
09:45 la difficulté principale, c'est plutôt ce qu'on appelle le non-recours,
09:48 c'est-à-dire des gens qui pourraient avoir accès
09:50 à un certain nombre de prestations sociales,
09:52 mais qui ne le demandent pas.
09:53 Mais s'attaquer à la fraude fiscale ?
09:55 Mais je dis, Banco, allons-y.
09:56 Mais qu'est-ce que vous n'avez pas fait depuis six ans ?
09:58 Parce qu'il y a un travail gigantesque à faire sur ce sujet,
10:01 en investissant davantage dans des personnels
10:04 qui sont en charge de lutter contre la fraude et l'évasion fiscale,
10:08 en agissant au niveau européen pour qu'il y ait une vraie liste
10:10 des paradis fiscaux, pas une fausse liste
10:12 dans laquelle, comme par hasard,
10:13 tous les pays de l'Union européenne ne sont pas dedans.
10:15 Donc, vous voyez, il y a des chantiers.
10:17 Mais ça aurait été bien de ne pas attendre six ans
10:20 après son élection pour commencer à s'en rendre compte.
10:22 Autre dossier important, l'immigration.
10:24 Emmanuel Macron veut finalement un seul texte de loi
10:26 qui permettrait l'équilibre entre la régularisation
10:29 de certains travailleurs sans papiers
10:30 et le renforcement des expulsions.
10:33 Et il veut que ce projet de loi soit étudié avant l'été.
10:35 Sinon, dit-il, il n'y aura pas de fenêtre de tir.
10:38 D'abord, il va falloir qu'il se mette d'accord,
10:39 parce qu'au début, c'était un texte.
10:41 Ensuite, lui-même a pris la parole pour dire
10:44 on va faire des textes plus courts.
10:45 Donc, on va en quelque sorte découper ce texte de loi
10:48 sur l'immigration.
10:49 La Première ministre a dit je n'utiliserai plus jamais
10:51 le 49-3 en dehors des textes budgétaires.
10:54 Maintenant, le président de la République dit
10:55 même s'il faut utiliser un 49-3,
10:57 bon, ce n'est pas moi qui décide.
10:59 Je ne sais pas, mettez-vous d'accord,
11:00 parce que là, on ne comprend plus rien.
11:02 Pour le reste, on verra ce qu'il y aura dans ce texte.
11:05 Et nous, on fera notre travail d'opposition,
11:07 de proposition alternative pour faire en sorte
11:11 de porter la parole et les aspirations de nos électrices.
11:15 – Vous voterez contre ce texte,
11:16 même s'il prévoit de régulariser les travailleurs
11:18 dans les métiers en question ?
11:18 – On verra précisément ce qu'il y a dedans,
11:20 parce que vu que maintenant, ça change toutes les semaines,
11:22 j'attends de voir.
11:23 Mais si ça s'inscrit dans la philosophie qu'a été la politique
11:26 et notamment les déclarations du ministre de l'Intérieur,
11:29 Gérald Darmanin, sur le sujet,
11:30 oui, il faut qu'il s'attende à ce qu'on s'y oppose.
11:32 – À Mayotte, une grande opération policière démarre
11:35 avec 1 800 policiers et gendarmes envoyés
11:39 pour endiguer la délinquance et l'immigration illégale.
11:42 C'est insoluble ce qui se passe à Mayotte ?
11:44 – Ce qui frappe Mayotte, c'est d'abord,
11:45 il faut quand même le dire, une situation d'extrême pauvreté.
11:48 Vous avez plus de 75% des gens qui vivent sous le seuil de pauvreté.
11:52 Je veux dire, c'est une situation terrible.
11:55 – Il y a une immigration extrêmement forte.
11:58 80 migrants comoriens arrivent chaque jour.
12:01 – Très bien, mais ce que je veux vous dire d'abord,
12:03 c'est que la principale difficulté qui frappe Mayotte aujourd'hui,
12:06 c'est des difficultés sociales,
12:07 c'est des difficultés d'accès à l'eau,
12:09 c'est des difficultés d'accès à tout ce qui permet
12:12 d'avoir une vie raisonnable.
12:13 Pour le reste, il y a ce projet qui m'inquiète,
12:16 parce que je pense que la manière avec laquelle
12:20 le ministre de l'Intérieur envisage une opération militaire
12:23 pour régler ce problème, à mon avis,
12:25 fait courir un certain nombre de risques sur le respect des droits fondamentaux.
12:28 Et puis surtout, à la fin…
12:29 – Mais vous êtes allé là-bas, sur place, vous avez écouté les habitants de Mayotte ?
12:31 – Personnellement, je n'y suis pas allé, je sais qu'ils sont confrontés à…
12:33 – Allez-y !
12:33 – Non mais attendez, je sais qu'ils sont confrontés à cette difficulté.
12:36 Je vous dis juste, ne donnons pas l'impression
12:38 que c'est ça qui va régler leurs problèmes,
12:39 parce que vous le savez, il y avait des reportages ce matin
12:42 dans la presse sur ce sujet.
12:44 Vous allez expulser des gens qui vont revenir.
12:46 Donc la question c'est comment on s'attaque aux causes de cette difficulté,
12:50 pas comment on s'attaque aux conséquences.
12:52 Donc les causes de ces difficultés, c'est pourquoi les gens partent.
12:55 Donc comment on s'attaque aux problèmes de difficultés économiques
12:57 dans les pays de départ,
12:59 comment on s'attaque aux politiques qui les ont appauvris.
13:01 Voilà, c'est ces questions-là qui sont centrales.
13:03 Sinon, vous n'allez pas régler le problème pour les gens qui sont sur place.
13:06 – Mais il faut quand même dire stop à l'immigration illégale là-bas, à Mayotte.
13:08 – Non mais à Mayotte, il y a une difficulté, c'est une évidence.
13:11 Donc il faut faire en sorte que les gens qui quittent aujourd'hui
13:14 les Comores pour rejoindre Mayotte
13:16 n'aient pas besoin de quitter les Comores pour rejoindre Mayotte.
13:18 C'est à ça qu'il faut s'attaquer.
13:21 Et il faut apporter des réponses aux difficultés sociales
13:24 et aux difficultés d'accès au réseau qui frappent les habitantes
13:27 et les habitants de Mayotte.
13:28 – Un dernier mot concernant les européennes.
13:30 C'est encore un peu loin, 2024, mais ça approche.
13:33 Est-ce que vous allez réussir à faire une liste commune à la NUPS ?
13:37 On voit que les communistes ne sont pas d'accord avec vous.
13:39 Fabien Roussel a même dit que la NUPS était dépassée.
13:43 Est-ce que vous êtes prêt à faire des concessions auprès de M. Fabien Roussel ?
13:46 – Non mais alors attendez, il y a plusieurs questions dans votre question.
13:48 La première question c'est est-ce qu'on va parvenir à faire en sorte que la NUPS…
13:51 – Une liste commune déjà.
13:52 – Bon, moi j'y suis favorable, ce n'est pas une surprise, je l'ai dit.
13:55 Depuis plusieurs mois maintenant.
13:57 J'observe que, au début on me disait que ce serait impossible que les lignes bougent.
14:00 J'ai entendu un des porte-parole du parti socialiste Pierre Jouveillard
14:04 dire qu'ils étaient prêts à en discuter.
14:06 J'ai entendu des personnes, y compris au sein d'Europe Écologie Les Verts,
14:09 qui pour l'instant s'y opposaient, comme Julien Bayou,
14:10 qui est quand même l'ancien secrétaire national d'Europe Écologie Les Verts,
14:13 qui a dit "discutons-en".
14:14 – À condition qu'ils soient tête de liste, Les Verts, vous êtes d'accord ?
14:17 – Mais discutons-en, on serait fou d'empêcher cette hypothèse-là.
14:20 La NUPS a été une source d'espoir immense pour plein de gens.
14:24 On serait fou de casser cet espoir pour des problèmes de tête de liste.
14:27 Donc discutons de tout ça, mais discutons aussi des propositions
14:31 et du programme qu'on peut porter ensemble.
14:32 En ce qui concerne Fabien Roussel maintenant,
14:34 il faut qu'il se mette d'accord avec lui-même.
14:36 Si la NUPS est dépassée, alors il n'a qu'à la quitter.
14:39 Mais en l'occurrence, ce n'est pas ce qu'il propose.
14:42 Donc non, la NUPS n'est pas dépassée.
14:43 La NUPS peut faire mieux, ça c'est une évidence.
14:46 La NUPS doit gagner encore plus de députés,
14:48 elle doit être une alternative au niveau national, c'est une évidence.
14:51 Mais pour arriver à 50%, on veut mieux partir des 26% de la NUPS
14:55 aux élections législatives que des 2,3% de Fabien Roussel à l'élection présidentielle.
14:59 – Ça casse ! – Non, ça ne casse pas, c'est une évidence chiffrée.
15:02 – Vous l'accusez aussi carrément d'avoir fait perdre Jean-Luc Mélenchon
15:05 lors de la dernière présidentielle.
15:06 – Mais ce n'est pas que je l'accuse, c'est mathématique.
15:09 Il a manqué, pour Jean-Luc Mélenchon, pour être qualifié au second tour
15:13 de l'élection présidentielle, un nombre de voix inférieur
15:16 aux résultats réalisés par Fabien Roussel.
15:18 Alors qu'on s'est présenté ensemble aux élections présidentielles de 2017
15:22 et aux élections présidentielles de 2012.
15:24 Le fait que les communistes n'aient pas voulu renouveler cette alliance,
15:27 je pense, fait partie des raisons pour lesquelles nous n'avons pas réussi
15:30 à nous qualifier au second tour de l'élection présidentielle.
15:32 Et je pense qu'on ne serait pas dans cette difficulté aujourd'hui
15:34 si on avait réussi à le faire il y a un an de ça.
15:37 – Bonne ambiance chez les alliés, de la NUPS.
15:38 – Non mais la NUPS, vous savez, c'est une source d'espoir
15:42 mais elle nécessite qu'on se parle clairement.
15:45 Et moi je pense que Fabien Roussel ne rend pas service à la NUPS
15:49 quand il vient sur les plateaux de télévision pour la critiquer
15:51 ou pour dire qu'elle est dépassée.
15:53 S'il a des choses à dire, parlons-en,
15:55 mais évitons d'utiliser notre temps de parole médiatique
15:57 pour tirer sur notre propre camp.
15:59 – Oui, c'est ce que vous faites un petit peu là quand même ce matin.
16:01 – C'est vous qui m'interrogez sur Fabien Roussel,
16:03 si je ne vous réponds pas vous allez me dire que c'est de la langue de bois,
16:05 donc moi je vous réponds avec franchise.
16:07 – Et Jean-Luc Mélenchon, il parle à Fabien Roussel ?
16:10 Il se parle ou pas du tout ?
16:11 – Je ne sais pas et franchement c'est un peu le cadet de mes soucis
16:13 de savoir si les deux se parlent.
16:16 Jean-Luc Mélenchon, il porte la parole de la France insoumise
16:20 et il a été le candidat commun à la fonction de Premier ministre
16:23 de l'Enfance et de la NUPS.
16:24 – Et il le sera en 2027 ou il y a quand même débat avec Refin ?
16:27 – Mais il y a débat avec tout le monde, ce n'est pas un problème de débat.
16:30 – Même avec vous ?
16:30 – Mais non, mais ce n'est pas le sujet aujourd'hui,
16:31 le sujet c'est de savoir comment on fait en sorte que
16:35 à la prochaine fois que c'est possible, face à Emmanuel Macron,
16:39 il n'y ait pas que l'extrême droite comme alternative sérieuse.
16:42 – Il n'y aura pas Emmanuel Macron ?
16:43 – Allez, au candidat qui va prendre la suite d'Emmanuel Macron,
16:46 il n'y ait pas que l'extrême droite comme alternative
16:48 et donc que la NUPS constitue effectivement une alternative,
16:50 c'est ça la question qui nous est posée.
16:52 La question de savoir qui le portera, on en parlera en temps et en heure.
16:57 Bien évidemment, Jean-Luc Mélenchon est aujourd'hui une forme de candidat naturel
17:00 et il y a d'autres candidatures qui émergent
17:02 et c'est une très bonne nouvelle pour tout le monde.
17:04 – Manuel Bompard était l'invité de la matinale de CNews, merci beaucoup d'être venu.
17:07 – Merci à vous.
17:07 [Musique]
17:11 [SILENCE]

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