Ce dimanche, Benjamin Duhamel recevait Manuel Bompard, député sortant LFI des Bouches-du-Rhône dans BFM Politique.
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00:00BFM TV, BFM Politique, Benjamin Duhamel.
00:06Bonjour, bonjour à tous. Vous regardez BFM Politique, votre grande info à vous politique.
00:10Du dimanche, nous recevons aujourd'hui le coordinateur de la France Insoumise, Manuel Bompard.
00:13Bonjour, Manuel Bompard.
00:14Bonjour.
00:15Beaucoup de sujets à aborder avec vous ce dimanche, une semaine après la dissolution de l'Assemblée nationale.
00:19Nous parlerons dans un instant de la décision d'Adrien Quatennens de se retirer de ses élections législatives,
00:23mais aussi de votre décision, Manuel Bompard, de retirer leur investiture à certains députés.
00:29Vous êtes coordinateur, c'est donc vous qui avez décidé de vous quitter.
00:32Pas moi directement, mais je vous en parlerai.
00:33Mais notamment, et on vous posera la question avec moi pour vous interroger aujourd'hui, Amandine Nathalaya, bonjour.
00:36Bonjour.
00:37Merci d'être avec nous.
00:38Et Bruno Jeudy, éditorialiste BFM TV et directeur de la rédaction de La Tribune.
00:42Dimanche, bonjour Bruno.
00:44Je signale à ceux qui nous regardent chez eux que vous pouvez interroger, interpeller directement Manuel Bompard.
00:49Il suffit pour cela de flasher le QR code qui apparaît comme par magie à la droite de l'écran.
00:54Manuel Bompard, je voudrais donc qu'on commence par l'information de la matinée.
00:58C'est la décision d'Adrien Quatennens de se retirer, de ne pas se présenter aux élections législatives dans le Nord.
01:04Jean-Luc Mélenchon disait hier dans les colonnes de 20 minutes, refuser pour lui, je cite, une peine d'inéligibilité.
01:10Qu'est-ce qui s'est passé entre-temps ?
01:12Comme Jean-Luc Mélenchon, je considère que quand on a fait une erreur, et c'est clairement le cas d'Adrien Quatennens,
01:19on a le droit dans notre société, de manière générale, à la réparation de son erreur et à la réinsertion.
01:25Maintenant, Adrien Quatennens a pris une décision ce matin, en accord avec la direction de la France insoumise,
01:31qui est de renoncer à sa candidature aux élections législatives.
01:35Je crois qu'il le fait avec un sens des responsabilités.
01:38Il considère que dans une période qui est une période extrêmement lourde, extrêmement sensible pour le pays,
01:44avec la menace de l'arrivée au pouvoir de l'extrême droite,
01:48je crois qu'il a considéré que rien ne devait, en quelque sorte, venir parasiter la campagne du Nouveau Front Populaire.
01:55C'est une initiative personnelle de sa part, ou vous avez essayé de le convaincre de renoncer à se présenter ?
02:01Soyons honnêtes, c'est sa décision.
02:03Il nous en a informé, bien évidemment, en amont, mais c'est sa décision.
02:08Personnellement, je salue son sens des responsabilités.
02:13Je le remercie d'avoir considéré que la dynamique du Nouveau Front Populaire
02:19devait, en quelque sorte, passer au-dessus de sa situation personnelle.
02:24Je crois qu'il y a peu de gens qui sont capables de prendre de telles décisions.
02:28Juste avant de donner la parole à Bruno, pour que ceux qui nous regardent comprennent bien,
02:32pendant plusieurs mois, vous avez insisté sur la légitimité qu'avait Adrien Quatennens,
02:38après avoir payé pour la faute qu'il avait commise, de revenir au sein du groupe de la France Insoumise.
02:43Sa légitimité a exercé son mandat de député.
02:46Là, vous auriez pu aussi continuer à dire qu'il va vouloir être relégitimé par les électeurs ?
02:52Bien sûr, mais c'est d'ailleurs la raison pour laquelle, initialement, nous avions envisagé son investiture.
02:57Mais qu'est-ce qui a fait que vous avez changé d'avis ?
02:59C'est sa décision, M. Duhamel, il faut lui poser...
03:01Donc vous n'avez pas poussé ?
03:02Non, je vous l'ai déjà dit, je peux le redire plusieurs fois.
03:05C'est lui qui a pris cette décision en responsabilité, je la salue.
03:08Mais Manuel Bompard, vos alliés, socialistes, communistes, écologistes,
03:12étaient unanimement contre cette réinvestiture d'Adrien Quatennens.
03:17Vous avez cédé face à eux, d'une certaine manière.
03:20Mais écoutez, nous avons discuté toute cette semaine d'un accord qui est un accord historique,
03:26qui s'est fait dans un délai qui était un délai extrêmement court.
03:32Et je veux dire d'abord, parce qu'on va parler des différents cas,
03:36que le président de la République a perdu son pari.
03:39Le pari du président de la République, c'était qu'en dissolvant l'Assemblée nationale dimanche dernier...
03:44La gauche n'allait pas s'unir.
03:45Dans un délai extrêmement court, nous ne serions pas en mesure de nous allier.
03:50Or, nous avons réussi, et je pense que c'est quand même l'information importante de cette semaine,
03:54nous avons réussi à nous mettre d'accord sur un programme commun et sur des candidatures dans toutes les circonscriptions.
04:00Je vais répondre à la question de Bruno Jeudy si vous me laissez aller au bout de ma réponse.
04:05Dans cet accord sur les différentes circonscriptions, il est normal, comme dans tout accord électoral,
04:10que chacune des composantes qui participent de ce nouveau Front populaire choisisse librement ses candidats.
04:16Et donc, le choix des candidats présentés par la France insoumise sous la bannière du nouveau Front populaire
04:23appartient à la France insoumise, de la même manière que le choix des candidats écologistes
04:27présentés sous la bannière du nouveau Front populaire appartient aux écologistes.
04:30Les socialistes, les communistes, les écologistes n'étaient pas favorables à ce qu'Adrien Quatorze
04:33et cette investiture, à la fin, comme il se retire, vous avez cédé à leur demande.
04:38Mais je n'ai cédé à rien. Je vous ai dit, si vous voulez, je peux vous le redire une troisième fois,
04:43parce que je crois, de ma part, que je vous l'ai déjà dit deux fois...
04:46Si je repose la question, c'est que la réponse peut-être n'était pas tout à fait correcte.
04:49Je crois qu'elle était très claire, c'est sa décision. Et je la salue et je la respecte.
04:52Néanmoins, est-ce que vous n'êtes pas moins fort qu'avant, en termes de poids,
04:55par rapport aux autres au sein de la France insoumise ?
04:57On vous voit mal, collectivement, avoir cédé face aux pressions, il y a de ça encore quelques mois.
05:03Mais enfin, vous pouvez répéter dix fois, vous avez cédé face aux pressions,
05:06vous avez cédé face aux pressions, etc. Et moi, je vous répéterai dix fois, si vous voulez,
05:10c'est sa décision et sa responsabilité.
05:12Jean-Luc Mélenchon a érigé comme règle en politique de ne jamais s'excuser,
05:16de ne jamais reculer, de ne jamais concéder le moindre centimètre.
05:20Comprenez qu'on pose la question quand on voit celui qui était soutenu à ce point
05:25par Jean-Luc Mélenchon et par vous sur ces plateaux, d'ailleurs, depuis maintenant près de deux ans,
05:28que là, on ne se satisfasse pas seulement de la réponse consistant à dire que c'est sa décision.
05:32Je comprends que vous posiez la question, mais moi, c'est ma réponse.
05:35Maintenant, si vous voulez m'interroger sur le rapport de force au sein de cette nouvelle coalition.
05:41Je crois que ce qui est très important, et ce qui a été réalisé cette semaine,
05:45c'est que le rassemblement des différentes formations politiques de gauche
05:48se fasse autour d'un programme qui est un programme de rupture.
05:52Et nous, c'était en quelque sorte notre ligne rouge dans cette discussion.
05:56Pas pour nous faire plaisir, mais tout simplement parce qu'on considère que face aux difficultés
06:00que rencontre le pays aujourd'hui, face à la menace de l'arrivée au pouvoir de l'extrême droite,
06:04si vous voulez être en mesure de gagner, vous devez proposer une alternative
06:09qui soit une alternative sérieuse, crédible, mais en rupture avec les politiques
06:13qui ont été mises en place ces dernières années.
06:15Une toute dernière question sur Adrien Quatennens. C'est la fin de sa vie politique ?
06:18Je ne le crois pas et je ne le souhaite pas.
06:21Précisément pour la raison que je vous ai indiquée au début de ma réponse,
06:25c'est-à-dire que, bien sûr, il a commis une erreur.
06:28Il a eu une sanction judiciaire et il a eu une sanction politique
06:32puisque nous l'avions exclu pendant quatre mois de notre groupe parlementaire à l'Assemblée nationale.
06:37Mais je crois, et nous avons besoin, il me semble, d'évoluer collectivement sur ce sujet.
06:42Je crois que quand on a fait une erreur, dans la vie comme dans le monde politique,
06:47on doit avoir le droit aussi de réparer son erreur.
06:49Mais qu'est-ce qu'il va faire concrètement à la France insoumise désormais ?
06:52On va voir. Lui-même, j'imagine, doit être dans une réflexion sur ce sujet.
06:58Mais je veux saluer quand même la hauteur de sa décision ce matin.
07:02Question de Bruno Jeudy sur les décisions d'investiture que l'on a apprises vendredi soir.
07:07Jean-Luc Mélenchon, dans 20 minutes, dit qu'il n'y a pas d'investiture à vie.
07:11Alors évidemment, il vise là, sans les nommer, les cas de Rachel Garido, Alexis Corbière, Daniel Simonet,
07:19deux ou trois autres qui n'ont pas été réinvestis, alors qu'ils sont députés sortants,
07:23dans leur circonscription, par la France insoumise dont ils sont membres.
07:29Ça veut dire que c'est Jean-Luc Mélenchon qui vous a ordonné de ne pas les réinvestir ?
07:33Non, Jean-Luc Mélenchon ne m'a rien ordonné du tout.
07:36D'abord, je veux dire, et c'est pour ça que je vous reprenais dans votre question initialement,
07:40qu'à la France insoumise, les investitures sont accordées par un comité électoral,
07:45composé de 15 personnes, et qui travaille en lien avec les groupes locaux de la France insoumise.
07:51C'est par exemple ce comité électoral qui avait construit notre liste pour les dernières élections européennes.
07:56Et puis cette liste avait été ensuite soumise au vote de l'ensemble des insoumis.
08:00Elle avait été ratifiée à 92% de l'ensemble des insoumis.
08:02Là, il y a eu un vote sur le fait que Alexis Corbière et Rachel Garido soient écartés ?
08:06Non, mais pour une raison très simple, je ne veux pas…
08:09Vous n'aimez pas trop les votes dans votre parti ?
08:10Non, mais je viens de vous dire que notre comité électoral aux élections européennes a proposé une liste,
08:15qu'elle a été soumise au vote et qu'elle a été adoptée par 92% des insoumises et des insoumis.
08:20Maintenant, personne n'ignore les conditions dans lesquelles se sont construits, cette semaine,
08:25l'accord électoral que nous avons constitué et ensuite le délai que nous avions pour choisir de nos investitures,
08:31c'est-à-dire entre jeudi soir, moment du bouclage de l'accord du Nouveau Front Populaire,
08:37et vendredi soir, qui était le moment limite pour pouvoir imprimer notre matériel électoral.
08:42Qu'est-ce qui a motivé Emmanuel Compare, le fait de vouloir écarter les députés que vient de citer Bruno,
08:47Alexis Corbière, Rachel Garido, Daniel Simonnet notamment, dont on sait, et c'est de l'autorité publique,
08:51qu'ils avaient émis des critiques sur Jean-Luc Mélenchon, sur la façon dont fonctionnait la France insoumise ?
08:57Il y a deux éléments qui sont importants et d'abord, je veux vous dire que le terme que vous utilisez,
09:02là je vois que vous l'avez retiré du bandeau, mais qui était sur le bandeau pendant tout le début de l'émission,
09:06vous parlez de pur, je vais vous dire que ce terme n'est pas respectueux de mon point de vue.
09:10Alors, qui est utilisé, Emmanuel Compare, par vos alliés et par des membres même de la France insoumise ?
09:16Je veux dire que ce terme me paraît tout simplement pas respectueux, y compris des personnes dont l'investiture n'a pas été reconduite.
09:23Il s'agit de quoi alors, Emmanuel Compare ?
09:25Maintenant, je vais répondre à cette question.
09:27Maintenant, vous me dites pour quelle raison ce comité électoral, c'est lui qui prend cette décision,
09:32mais oui, vous m'avez posé la question, je l'approuve, je le soutiens pleinement dans son travail.
09:37Que les choses soient claires, je ne fuis pas mes responsabilités.
09:40Ce comité électoral, il a considéré que si on voulait effectivement faire un nouveau Front populaire,
09:45il fallait être en mesure de présenter des candidats qui ne soient pas seulement des membres de nos différentes organisations politiques.
09:52Et je m'honore de savoir que dans le cadre du nouveau Front populaire, la France insoumise va présenter des candidats
09:59qui sont porteurs d'un certain nombre d'engagements dans la société et qui ne sont pas issus de nos rangs.
10:03Que la France insoumise va présenter une candidate comme Céline Verzeletti qui est une haute dirigeante.
10:08Je vais répondre à votre question jusqu'au bout, laissez-moi terminer.
10:11Une haute dirigeante.
10:12Parce que là, pardon Emmanuel, il ne faut pas vous expliquer que vous écartez ces membres-là de la France insoumise pour mettre en avant des profils différents.
10:19Je pense que là, ceux qui nous regardent doivent éclater de rire devant leur télévision.
10:21Pas seulement parce que vous ne me laissez pas aller jusqu'au bout, monsieur Duhamel.
10:24Parce que je vais répondre en entier à votre question.
10:27Mais oui, j'assume de dire et je suis fier de savoir que la France insoumise présente dans ses candidats des profils de ce type.
10:34Et donc comme par hasard, ce sont des députés qui...
10:36Et ensuite, monsieur Duhamel, je ne vais pas fuir ma responsabilité.
10:41Et ensuite, monsieur Duhamel, j'assume de dire que dans un moment aussi crucial de notre vie politique,
10:47avec la possibilité soit que demain nous soyons au pouvoir, soit que demain nous soyons un groupe d'opposition
10:53à une majorité issue du Rassemblement national, j'assume que nous avons un devoir de cohérence et de loyauté.
10:58Et je pense que toutes les personnes qui nous écoutent peuvent comprendre
11:02qu'aucun responsable d'organisation politique n'attribuerait la meilleure circonscription du pays
11:08à une personne qui a déjà dit publiquement dans la presse qu'il s'apprêtait à siéger dans un autre groupe politique
11:13que celui de la France insoumise, Alexis Corbière.
11:15Alexis Corbière a dit publiquement qu'il ne souhaitait plus siéger dans le groupe de la France insoumise.
11:21Vous pouvez consulter des articles qui ont été publiés pendant la campagne des élections européennes,
11:26puis des articles qui ont été publiés...
11:28Franchement, Magnacopat, je n'ai pas été ni l'avocat ni le porte-parole d'Alexis Corbière,
11:31je n'ai pas le souvenir d'avoir entendu de vive voix, comme on dit, Alexis Corbière,
11:36affirmer qu'il souhaitait siéger ailleurs, bien évidemment qu'il n'a pas fait une déclaration officielle.
11:40Donc la critique est impossible à l'intérieur de votre parti ? Vous liquidez vos opposants internes ?
11:43Je ne suis pas en train de vous dire que la critique est impossible.
11:47Madame Garrido, effectivement, a émis des critiques sur la ligue de votre parti, mais elle n'a pas le droit de...
11:52Est-ce que je vous ai répondu en évoquant les critiques des uns et des autres ?
11:55Ce n'est pas le sujet. Qu'on puisse se critiquer, qu'on puisse débattre,
11:59qu'on puisse avoir parfois des positions différentes dans un cadre collectif, c'est une évidence.
12:03Mais par contre, il me semble évident que n'importe quel responsable d'organisation politique
12:08ne va pas attribuer des circonscriptions à des candidats qui ont comme projet,
12:14au lendemain de ces élections, de partir dans un autre groupe politique.
12:18On voit derrière moi Daniel Simonnet, par exemple.
12:21Daniel Simonnet avait aussi le projet de quitter le groupe de la France insouciante.
12:24Je le crois, oui.
12:25Mais vous vous fondez sur quoi ?
12:26Sur un certain nombre de papiers qui ont été publiés, encore hier matin, qui racontent comment...
12:32Mais ils sont où ces papiers ?
12:33Les airs à papier de L'Express hier, qui racontent par exemple l'épisode de la négociation de cette semaine
12:39et qui dit les choses de manière extrêmement précise.
12:41Emmanuel Bompard, sur un papier de L'Express avec des confidences, entre guillemets,
12:44et des propos non tenus sur des plateaux de télévision, pour dire...
12:48Mais pas seulement, je vous ai donné un certain nombre d'arguments.
12:52Je me fonde sur la nécessité de donner et d'ouvrir nos listes à des candidats issus de la société civile.
12:58Et pourquoi eux alors et pas d'autres ?
13:00Mais votre comité électoral, je ne comprends pas monsieur Bompard, votre comité électoral...
13:05J'assume la responsabilité, donc laissez-moi terminer.
13:08Je me fonde sur la nécessité d'ouvrir nos listes à d'autres candidats.
13:12Je me fonde sur un devoir de loyauté et de cohérence.
13:16Je me fonde sur les retours des groupes d'action de la France Insoumise sur ces circonscriptions.
13:21C'est-à-dire ? C'est qu'ils ne sont pas soutenus localement ?
13:23Pas partout. Pas partout le monde. Pas chacun d'entre eux.
13:26Il y a différents cas, parmi les différents...
13:28Ce que je ne comprends pas dans votre fonctionnement interne, c'est que votre comité local,
13:32qui ressemble à une espèce de comité robespierriste, ne reçoit pas les dits députés pour les entendre ?
13:39Pour savoir exactement ce qu'ils disent ?
13:41On n'a pas l'impression.
13:43Mais attendez, monsieur Jeudy, pourquoi vous caricaturez les choses comme ça ?
13:46Vous dites qu'ils ont appris la décision par mail à 23h.
13:48Ils ont été informés avant que la décision n'ait été publiée.
13:51Mais monsieur Jeudy, dans toutes les organisations politiques, il y a des commissions d'investiture.
13:55Dans toutes les organisations politiques.
13:57Il n'y a pas beaucoup de partis, là, qui n'est pas réinvesti.
14:01Qui n'est pas réinvesti des sortants. Pas beaucoup.
14:04Et Gilles Legendre, ancien chef du groupe macroniste à l'Assemblée nationale,
14:07est-ce qu'il bénéficie de l'investiture de La République En Marche ?
14:10Je dis qu'il n'y en a pas beaucoup. Je n'ai pas dit qu'il n'y en avait aucun.
14:12Donc il y en a d'autres.
14:13Je n'ai pas dit qu'il n'y en avait aucun.
14:14Donc il y en a d'autres.
14:15Il n'y en a pas beaucoup.
14:16Mais est-ce que vous leur faites un projet ?
14:17Mais là, c'est quand même les compagnons de la première heure.
14:19Mais ce n'est pas le sujet, monsieur. Il n'y a pas d'investiture.
14:22Attendez, Emmanuel Mompar.
14:24J'ai entendu et je vous ai entendu, pendant tout ce début de campagne législative,
14:28expliquer qu'il fallait, je cite, jeter les recours à la rivière.
14:32Et qu'il fallait notamment dépasser des différences qui étaient apparues au grand jour.
14:36Donc c'est valable pour tous vos alliés de gauche avec lesquels vous avez échangé des noms d'oiseaux
14:40pendant cette campagne des européennes.
14:41Mais par contre, vous décidez le vendredi soir de dire à Alexis Corbière, à Raquel Garrido,
14:45qui, sauf erreur de ma part, sont des compagnons de route de Jean-Luc Mélenchon
14:48depuis plusieurs années, depuis le début de la France insoumise.
14:50Vous leur dites, hop, c'est terminé.
14:52Monsieur Duhamel...
14:54Sans même les appeler.
14:56Monsieur Duhamel, ce n'est pas vrai.
14:57Ah si, si. Alors là, pour le coup, je leur ai posé la question.
15:00Oui, vous leur avez posé la question.
15:02Moi, ce que je vous dis, c'est qu'il y a eu une réunion de groupe parlementaire
15:06de la France insoumise, mardi cette semaine,
15:08dans laquelle l'idée que chacun des députés sortants n'était pas automatiquement investi
15:14comme candidat pour cette alliance a été indiquée.
15:16Comme par hasard, c'est ceux qui émettent des critiques contre Jean-Luc Mélenchon.
15:18Mais pas comme par hasard, je vous ai dit pourquoi.
15:21Et je l'assume.
15:22Donc sur la base, vous n'avez pas fait de l'express ?
15:24Mais non, mais pas de...
15:25Enfin, écoutez, ça fait deux ans que j'ai de pratiques parlementaires à leur côté.
15:28Je ne suis pas le seul.
15:29Je ne décide pas, moi.
15:31Notre groupe, notre comité électoral a consulté,
15:35a écouté d'autres figures, d'autres personnalités.
15:38Et je revendique de dire que dans un moment où tout le monde sait
15:42que si nous sommes au pouvoir dans quelques semaines,
15:44il va y avoir une pression énorme sur nos épaules.
15:47Je pense que tout le monde peut comprendre.
15:49La date de limite de dépôt des candidatures, c'est 18h.
15:51Je pense que tout le monde peut comprendre qu'on a une certaine forme de cohérence
15:53et de loyauté à respecter entre nous.
15:55Bruno, vous demandez si c'est irrévocable.
15:57La date limite de dépôt des candidatures, c'est 18h.
16:00Est-ce que c'est irrévocable ?
16:01Moi, je leur demande tout simplement de retirer,
16:04puisque manifestement ils ont l'intention de présenter des candidatures dissidentes,
16:08je leur demande de les retirer,
16:10puisqu'il y a des candidats qui sont investis officiellement par la France Insoumise.
16:13Ah, vous demandez à ce qu'ils ne soient pas candidats.
16:15Bien évidemment.
16:16Il y a des candidats qui sont investis par la France Insoumise
16:20et ce seront les candidats du Nouveau Front Populaire.
16:22Juste avant une question d'Amandine Attalaya,
16:24vous parlez au fond du critère de loyauté et de cohérence.
16:27On est d'accord ?
16:28Oui. Je vous ai parlé de ce critère et je vous ai donné aussi d'autres éléments.
16:32Si on prend ce critère-là,
16:34moi, je n'ai pas mal entendu ces derniers mois
16:36Clémentine Autain et François Ruffin émettre des critiques
16:38contre Jean-Luc Mélenchon, contre le mode de fonctionnement de la France Insoumise.
16:41Vous inquiétez pas.
16:42Pour eux, ça passe, parce qu'ils ont trop d'influence ?
16:45Non, mais pas du tout.
16:46Mais c'est très simple.
16:48Je vous ai dit que nous avions une volonté d'ouverture dans nos investitures
16:54et je vous ai évoqué un certain nombre de figures, personnalités syndicales.
16:57Laissez-moi quand même en parler, parce que c'est important.
16:59Mais on va en parler juste après.
17:01Vous voulez parler des gens qui ne sont pas investis candidats.
17:03Moi, j'aimerais bien parler des gens qui sont investis candidats,
17:05parce que je pense que ce sont des partis d'importance.
17:07Oui, mais moi, j'aimerais que vous répondiez à ma question.
17:08Je vais répondre.
17:09Pourquoi vous cibler à l'écriture et à Raquel Garrido,
17:10alors que Clémentine Autain et François Ruffin sont épargnés ?
17:12Je vais répondre à votre question.
17:13Je vous dis que dans les profils de candidats que nous avons voulu investir,
17:17il y a aussi des responsables d'autres organisations politiques.
17:20Par exemple, nous avons accordé notre investiture à Philippe Poutou,
17:24porte-parole du NPA, ancien candidat à l'élection présidentielle.
17:27Et nous avons effectivement accordé aussi nos investitures à François Ruffin
17:31et Clémentine Autain pour une raison simple.
17:33C'est qu'ils dirigent aujourd'hui une autre organisation politique.
17:36François Ruffin a une organisation politique.
17:38Elle s'appelle Picardie Debout.
17:40Clémentine Autain a annoncé, il y a quelques semaines,
17:42la constitution d'une organisation politique.
17:44Je crois qu'elle s'appelle Émancipation.
17:46Et donc, nous avons un accord avec ces différentes organisations politiques.
17:49Donc, en fait, il aurait fallu qu'Alexis Cobert et Raquel Garrido
17:51aient une architecture comme celle-là pour pouvoir avoir l'investiture.
17:53Écoutez, tout simplement, la France insoumise attribue les investitures
17:58de la France insoumise librement.
18:00Ça me semble à peu près normal.
18:02Question d'Amandine Attaladière.
18:03Et ça fonctionne comme ça dans toute organisation politique.
18:05Question d'Amandine.
18:06Sur François Ruffin, puisque vous en parlez,
18:07il y a eu des mots dans un tweet, une violence inouïe à votre encontre,
18:11à l'encontre de la France insoumise.
18:12Un tweet qui a été vu 13 millions de fois.
18:14Donc, c'est dire son importance.
18:16Il dit, vous préférez un homme qui frappe sa femme,
18:18auteur de violences conjugales, à des camarades qui ont l'impudence
18:21d'avoir un désaccord avec le grand chef.
18:23Notre démocratie mérite mieux que vous.
18:25Il dénonce votre bêtise et votre sectarisme.
18:28Qu'est-ce que vous lui répondez ?
18:29Je lui réponds que dans un moment comme celui-ci,
18:32je pense qu'il faut se garder de toute formule,
18:34de tout mot qui vise à créer ou qui crée des formes de division.
18:38Je pense qu'on n'a pas le luxe aujourd'hui de ne pas être tous mobilisés.
18:44C'est-à-dire que lui trouve que vous avez aussi un drôle de sens
18:46des priorités dans la période actuelle qui exigerait à ses yeux un autre comportement.
18:50Il a le droit de le penser.
18:52Je ne vais pas rentrer en polémique avec lui.
18:54Je pense qu'il faut se garder de ce type de formule extrêmement violente
18:58et que ce qui doit être notre priorité aujourd'hui,
19:01c'est que dans trois semaines, il y ait un gouvernement du Nouveau Front Populaire
19:04à la tête du pays.
19:05Moi, c'est dans cette direction que je travaille
19:07et j'ai donc l'intention de ne polémiquer avec personne.
19:09Mais le paradoxe, Manuel Bompard, c'est que précisément,
19:11vous ne cessez d'alerter contre la menace de l'accès sur le pouvoir,
19:14de l'extrême droite, l'urgence du moment.
19:16En faisant ce choix d'écarter cinq personnalités qui étaient députées,
19:22vous prenez le risque d'une forme d'implosion de ce Nouveau Front Populaire.
19:26Parce que quand on écoute Olivier Faure, Marine Tendulé,
19:28la patronne des Écolos, Fabien Roussel,
19:30ils se disent tous incroyablement choqués de votre décision.
19:33Est-ce que vraiment, le jeu en valait la chandelle ?
19:37Écoutez, je pense qu'il y a eu hier matin un certain nombre de réactions
19:41qui, de mon point de vue, étaient excessives.
19:43Mais comme je vous l'ai dit, je n'ai pas l'intention de polémiquer avec eux.
19:46Et ce que j'observe, c'est qu'hier, il y a eu dans la rue
19:49des centaines de milliers de gens
19:51pour s'opposer à la possible arrivée au pouvoir de l'extrême droite
19:55et que le Nouveau Front Populaire était unique.
19:57Et quand on entend dans le micro,
19:58beaucoup de gens étaient plutôt choqués
20:00de votre décision à l'endroit des cinq personnes
20:02dont parlait Benjamin à l'instant.
20:04Tout le monde était uni dans la rue hier.
20:06C'était personnellement en manifestation.
20:08Unique, mais pas content.
20:09Quand on leur demandait, qu'est-ce que vous pensez ?
20:11J'ai entendu et je vous ai dit qu'à mon avis,
20:13certaines de leurs réactions étaient excessives.
20:15Mais je n'ai pas l'intention de polémiquer.
20:16Et ce que je retiens de la journée d'hier,
20:18c'est que nous étions tous unis dans la rue
20:20et que je pense qu'il y a un grand espoir
20:22qui se levait dans le pays avec la constitution
20:24de ce Nouveau Front Populaire.
20:26Et donc je n'ai pas l'intention
20:28de passer mon temps à commenter les déclarations
20:30des uns et des autres.
20:31Je veux dire aux gens qui nous écoutent,
20:33si à la fin du mois de juin,
20:35vous utilisez le bulletin de vote
20:37du Nouveau Front Populaire,
20:38vous pouvez mettre à la tête du pays
20:40un gouvernement qui va changer votre vie.
20:42Un gouvernement qui va répondre à vos problématiques
20:44de pouvoir d'achat.
20:45Un gouvernement qui va augmenter vos salaires.
20:47Un gouvernement qui va s'attaquer enfin
20:49à la transition écologique.
20:51Un gouvernement qui va défendre les services publics.
20:53Un gouvernement qui va rétablir la voie de la paix.
20:55La voie de la paix.
20:57Et on va parler de tous ces éléments programmatiques.
20:59Juste à l'instant, Jean-Luc Mélenchon,
21:00sur le cas de François Ruffin,
21:01et précisément le tweet que vient d'évoquer Amandine,
21:03dit « Je ne sais pas à quoi joue François Ruffin.
21:06Il avait une attitude plutôt intelligente.
21:08Il est candidat à la présidentielle
21:10et tout le monde l'a compris. »
21:11C'est-à-dire que moi, je ne savais pas.
21:13C'est assumé alors qu'il est candidat à la présidentielle ?
21:15Mais il l'a dit, non ?
21:16Ah, non.
21:17Il ne faut pas avoir entendu une déclaration de François Ruffin.
21:19Pas encore.
21:20Écoutez, il a dit « Je suis en première division, je crois,
21:24et je dois me qualifier pour la Ligue des champions. »
21:26Je pense qu'il a une intention très claire.
21:29Il l'a affichée.
21:30C'est tout à fait son droit, d'ailleurs.
21:33Mais vous voyez bien que je pense que les gens qui nous écoutent,
21:36ils attendent de nous dans cette période.
21:39Et moi, je suis d'accord avec eux, en tout cas.
21:41Ils attendent de nous qu'on ne commence pas,
21:43si vous voulez, à se diviser sur des questions de personnes,
21:46alors que l'objectif, c'est de changer leur vie.
21:49Donc moi, je resterai fidèle à cette boussole.
21:51C'est un diviseur, François Ruffin ?
21:53Mais je vous ai dit franchement, Benjamin Duhamel,
21:55que je n'avais pas l'intention de polémiquer avec qui que ce soit.
21:57Donc vous pouvez me poser la question quatre fois, cinq fois, six fois.
22:00Mes réponses resteront les mêmes.
22:02Je continuerai à poser les questions.
22:03Vous avez tout à fait le droit.
22:04On fait une toute petite pause et on se retrouve dans un instant
22:06pour parler notamment de votre programme et de qui pour incarner
22:09cette alliance, peut-être vous, Manuel Bompard.
22:12On se retrouve dans un instant, à tout de suite.
22:19Manuel Bompard, coordinateur de la France Insoumise,
22:21député de BFM Politique.
22:22Avant de continuer cette interview, Manuel Bompard,
22:24une question d'un téléspectateur qui va apparaître dans un instant,
22:28Sébastien, qui vous interroge sur la prise de parole de Serge Klarsfeld.
22:34La question qui va apparaître sans doute dans un instant
22:37et qui, je résume, a dit sur nos confrères d'Elsy
22:42qu'il n'aurait pas d'hésitation dans un second tour
22:44entre le Rassemblement National et la France Insoumise
22:46et qu'il ferait le choix du Rassemblement National.
22:48Je rappelle, Serge Klarsfeld, chasseur de nazis.
22:52Qu'est-ce que cela dit, cette déclaration ?
22:57Une perte de valeur, une perte de repère.
23:00Je rappelle que le Rassemblement National est une organisation politique
23:06qui a été fondée par des personnes qui étaient engagées dans la collaboration
23:11et donc je pense que considérer aujourd'hui que, en quelque sorte,
23:15le Rassemblement National serait plus acceptable que le Nouveau Front Populaire
23:20me choque tout simplement et je crois que c'est le résultat aussi
23:23d'une forme de dédiabolisation dont Emmanuel Macron,
23:27dans laquelle Emmanuel Macron porte une responsabilité très importante.
23:31Quand Serge Klarsfeld, fils de déporté,
23:34dit entre un parti antisémite comme la France Insoumise
23:38et un parti pro-juif comme le RN, je choisirai le RN,
23:41est-ce que cela ne dit pas quelque chose de la façon dont vous avez été perçus
23:46ces dernières semaines, notamment pendant la campagne des européennes ?
23:48Non, ça dit quelque chose de la façon avec laquelle nous avons été diffamés
23:52pendant la campagne des élections européennes.
23:55Notre combat contre l'antisémitisme, contre le racisme, contre l'islamophobie,
24:01il est au cœur de nos engagements et aucun d'entre nous,
24:05heureusement d'ailleurs, n'a jamais été ni même poursuivi
24:09ni encore moins condamné pour propos ou actes antisémites.
24:14Par contre, il y a dans le Rassemblement National,
24:18y compris parmi les députés qui siégeaient dans la mandature précédente
24:21à l'Assemblée Nationale, des députés qui, par exemple,
24:25tenaient des librairies dans lesquelles on vendait des ouvrages négationnistes,
24:29vous voyez, ça, ça n'existe pas à la France Insoumise.
24:32Donc, je veux dire, parce qu'il y a eu beaucoup de diffamation et de bashing
24:35sur la France Insoumise pendant toute cette période,
24:38en nous faisant des procès en antisémitisme,
24:41et bien je lui dis…
24:42Serge Perferd, il ne fait pas de politique, il a son histoire,
24:45château de nazis, famille de déportés, et il dit ça.
24:48Et bien, ça ne donne pas à ce qu'il dit, par définition, une vérité ultime.
24:54Et je lui dis qu'il se trompe et qu'il devrait se ressaisir,
24:58que la France Insoumise n'est pas un parti antisémite,
25:01que personne à la France Insoumise n'est antisémite,
25:04et que nous luttons contre l'antisémitisme.
25:08Il y connaît quelque chose à la nécessité de lutter contre l'antisémitisme.
25:12Je ne le conteste bien évidemment pas,
25:15mais je pense qu'il se trompe en attribuant à la France Insoumise cette caractérisation.
25:21Je rappelle à ceux qui nous regardent que vous pouvez continuer à flasher ce QR code
25:25et que nous relayerons vos questions à Manuel Bompard.
25:27Question de Bruno Jeudy sur une apparition.
25:31Manuel Bompard, c'est l'autre surprise du week-end.
25:34La candidature de François Hollande en Corrèze.
25:37Nouveau soutien aussi du Nouveau Front Populaire, finalement investi par le PS.
25:43Ça doit vous faire bizarre quand même de vous retrouver sous la même bannière que François Hollande.
25:48Celui que votre chef appelait le capitaine de Pédao.
25:51C'était il y a quelques années, mais on n'a pas oublié.
25:54Mais oui, bien sûr. Je vais vous dire franchement les choses.
25:57Je trouve sa candidature incongrue et absolument incohérente.
26:03Je vous ai dit tout à l'heure dans la première partie de notre émission
26:07que ce qui avait permis le rassemblement du Nouveau Front Populaire,
26:10c'était un programme qui était un programme de rupture.
26:13Et ce programme de rupture, c'est un programme de rupture avec le quinquennat d'Emmanuel Macron,
26:17mais plus largement avec les politiques qui ont été mis en place dans ce pays ces 30 dernières années.
26:22Et clairement, il y a dans ce programme de rupture,
26:25un certain nombre de décisions, de propositions qui reviennent en arrière
26:30par rapport à des choses qui ont été faites par François Hollande.
26:32Donc, Manuel Polpar, vous ne souhaitez pas qu'il soit élu
26:35et vous ne vous voyez absolument pas siéger avec lui, ni être dans un gouvernement avec lui.
26:39Je vous donne mon avis en toute transparence et en toute sincérité.
26:43Maintenant, je vais vous dire quelque chose, Amandine Attalaya.
26:46Que les choses soient claires. Moi, je reste fidèle à un principe.
26:49Il y a un programme. Il y a un accord électoral.
26:52Et dans cet accord électoral, chaque formation politique choisit librement ses candidats.
26:56Et donc, je n'ai pas l'intention de venir protester le choix de telle ou telle formation politique
27:00pour le choix de ses candidats, de la même manière que je demande aux autres composantes politiques
27:05de ne protester pas le choix de nos candidats.
27:07Il ferait un bon Premier ministre, François Hollande ?
27:09Je ne le pense certainement pas.
27:11Ah bon ? Pourquoi ?
27:12Si, à un moment donné, il apparaissait comme la figure la plus à même de l'Assemblée.
27:15Précisément parce que vous ne pouvez pas prendre le sujet par des questions de personne.
27:19Or, François Hollande ne correspond pas, n'est pas cohérent avec le programme
27:24que nous défendons dans cette élection.
27:26Et donc, le Premier ministre qui doit gouverner à Matignon demain
27:30doit être porteur de ce programme et de cette orientation politique.
27:33Je rebondis sur ce que vous dites, les trente dernières années,
27:35dont vous incluez aussi le quinquennat de Lionel Jospin,
27:39qui lui, par contre, est plus aimable avec vous.
27:43Allez, 25 si vous voulez.
27:45Je ne sais pas, c'est vous qui avez dit les trente dernières années.
27:4730, nous sommes en 2024.
27:50Ça nous amène où ?
27:51Donc, vous ne mettez pas Jospin sur le même pied que François Hollande ?
27:54On n'est pas là, je crois, pour faire un bilan critique du quinquennat de Lionel Jospin.
27:59Mais je pense qu'il y avait des choses positives
28:01et que depuis, notre pays a beaucoup reculé.
28:03Et le fait de siéger avec François Hollande, d'aller à la buvette avec lui ?
28:07Je n'ai pas l'intention de siéger dans le même groupe que François Hollande.
28:09Quant à aller à la buvette avec lui, monsieur Duhamel,
28:12vous savez, dans la buvette de l'Assemblée nationale,
28:14on croise des députés du Rassemblement national qui ne sont pas du tout fréquentables.
28:17Je ne suis pas en train de vous dire ça,
28:19mais je crois que la proximité politique
28:21et le fait d'être dans un même lieu, heureusement, n'ont aucun rapport.
28:24On va parler dans un instant de votre programme.
28:26Juste avant, un tout dernier mot sur les investitures.
28:28Il y a deux profils, Manuel Bompard,
28:30qui font que certains s'interrogent sur ceux que vous avez choisis
28:34pour représenter vos couleurs.
28:36Le premier profil, c'est Raphaël Arnault, candidat à la France insoumise à Avignon,
28:39porte-parole de la Jeune Garde,
28:41mouvement d'extrême-gauche antifasciste,
28:43parfois violent lui-même, Raphaël Arnault,
28:45et selon les informations de Figaro, fiché S.
28:48Le 7 octobre, il parlait de, je cite,
28:50« résistance palestinienne »,
28:52qui disait-il avait lancé une offensive sans précédent,
28:54sans à aucun moment les condamner.
28:56Autre investiture qui, de la même manière, interroge,
28:59dans la circonscription de Raquel Garrido,
29:01Ali Diouara, investi en Seine-Saint-Denis,
29:04ce candidat qui qualifiait Raphaël Glucksmann le 12 mai dernier
29:07de « candidat sioniste ».
29:10On voit juste là ce tweet.
29:13Est-ce que ces deux candidats,
29:15l'un à Avignon, l'autre en Seine-Saint-Denis,
29:17sont à même de rassembler ?
29:19Est-ce que ce sont des profils rassembleurs ?
29:21Monsieur Duhamel, vous nous avez fait,
29:23pendant toute la campagne des élections européennes,
29:26des procès sur des candidats.
29:29Quels procès ? C'est juste des questions.
29:32Vous, pas à titre personnel,
29:34je pense que tout le monde a vu
29:36le bashing médiatique,
29:38le cyberharcèlement sur les réseaux sociaux
29:40qui s'est acharné, par exemple,
29:42sur Rima Hassan qui, aujourd'hui,
29:44est député européen.
29:46Et j'en suis très fier.
29:47Et on lui faisait, en quelque sorte, les mêmes reproches.
29:49Donc mes questions à questions factuelles,
29:51je réponds factuellement.
29:53Déjà en fichiers S, aujourd'hui, dans ce pays,
29:55il y en a malheureusement beaucoup,
29:57par exemple des militants écolos,
29:58par exemple des syndicalistes.
30:00Peut-être même que vous ne le savez pas
30:02et que vous êtes fichiers S
30:04pour militance en faveur de l'idéologie dominante.
30:10Et vous, dans ce cas-là, vous seriez fichier S pour quoi ?
30:12Peut-être, je ne le sais pas.
30:13Mais, sauf erreur de ma part,
30:15la fiche S n'est pas une condamnation.
30:17La fiche S n'est pas une décision.
30:19La fiche S n'est pas une sanction.
30:20Et il y a, vous le savez comme moi,
30:22des gens qui sont fichiers S pour leurs engagements
30:24écologistes, syndicalistes.
30:26Ça décrit rarement des gens très violents.
30:29Assez scandaleux, d'ailleurs.
30:30Et il n'y a aucune violence dans l'action
30:32qui a été l'action de la Jeune Garde,
30:34qui est un mouvement de résistance contre l'extrême droite.
30:36Pacifique ?
30:37Bien sûr.
30:38Ah bon ?
30:39Bien sûr, de protection face aux agressions de l'extrême droite.
30:42Et alors, sur Ali Douara,
30:44qui parle de Raphaël Wiesman comme d'un candidat sioniste.
30:46Mais vous savez très bien qu'il y a,
30:50dans l'utilisation de ces termes aujourd'hui en France,
30:53le fait de dénoncer le soutien au gouvernement
30:57de M. Netanyahou.
30:59Moi, je n'aurais pas utilisé cette caractérisation.
31:01Je ne l'ai pas fait non plus.
31:02Mais vous ne la condamnez pas ?
31:03De quoi ?
31:04Cette caractérisation.
31:05Mais elle date d'il y a combien de semaines ?
31:0712 mai.
31:08Non, mais il est candidat aujourd'hui.
31:09Il est votre candidat.
31:10Oui, d'accord.
31:11Mais si vous voulez que vous me dites,
31:12si vous voulez me dire que,
31:13dans cette alliance du Nouveau Front Populaire,
31:15on va retrouver des candidats
31:17qui, dans la période précédente,
31:19qui est celle des élections européennes,
31:21ont eu des mots très durs sur les uns ou sur les autres,
31:23vous allez en trouver beaucoup.
31:25Mais, Emmanuel Bompard,
31:26ce qui a permis cet accord d'aujourd'hui,
31:28c'est de jeter la rancune à la rivière.
31:30Ah oui, oui.
31:31Pas sur tous les sujets.
31:32Juste, pendant plusieurs années,
31:34et d'ailleurs, c'était un travail...
31:35Elle n'est pas géométrie variable.
31:36Attendez, Emmanuel Bompard,
31:37c'était un travail journalistique.
31:38C'était aussi un travail que faisaient les oppositions.
31:40On allait scruter, au scanner,
31:43les investitures qui étaient données,
31:44notamment par le Rassemblement National,
31:46de la part de candidats qui posaient problème.
31:48Là, vous allez nous reprocher
31:49d'aller retrouver un tweet qui était...
31:51Mais je ne vous reproche...
31:52C'était il y a un mois.
31:53Je répète ma question.
31:54Je ne vous reproche rien.
31:55Est-ce que dire que Raphaël Glucksmann,
31:57juif, est un candidat sioniste,
32:00est-ce que ce n'est pas rédhibitoire
32:02pour obtenir une circonscription
32:03au nom de la France insoumise ?
32:04Monsieur Duhamel, je vois bien,
32:05derrière votre question,
32:06le procès que vous êtes en train de faire
32:07à cette personne.
32:08Cette personne caractérise
32:10les prises de position politique
32:12de Monsieur Glucksmann,
32:13comme il caractérise
32:14les prises de position politique
32:16d'autres responsables.
32:17Mais c'est un candidat sioniste ?
32:18Non, mais les mots ont un sens, quand même,
32:19Monsieur Bompard.
32:20Moi, je dis que je n'utilisais pas
32:21cette caractérisation.
32:22Attendez, attendez,
32:24attendez la phrase, s'il vous plaît.
32:25Les caractérisations
32:28sont des caractérisations politiques.
32:30Elles ne dépendent, bien évidemment,
32:32jamais, pour aucun candidat
32:34de la France insoumise,
32:35jamais de l'orientation religieuse
32:37de telle ou de la confession
32:39de telle ou telle personne.
32:41On parle de leur prise de position politique.
32:43Et on peut considérer
32:44qu'il y a eu des mots
32:46qui étaient, par exemple,
32:47des mots trop durs,
32:48mais il y en a eu, effectivement,
32:49dans la séquence précédente.
32:50Nous étions en compétition électorale
32:52dans les élections européennes
32:53et, effectivement,
32:54il y a eu, parfois,
32:55des caractérisations
32:56qui sont allées, sans doute, trop loin.
32:58Maintenant, notre responsabilité,
33:00aujourd'hui, dans cette période-là,
33:02c'est, tout simplement,
33:03de passer à autre chose.
33:05Et c'est ce que nous faisons.
33:06Donc, vous écartez Raquel Garrido
33:07et, à la place, vous mettez un candidat
33:08qui qualifiera
33:09Pékin-Saint-Denis de sioniste.
33:10Ça n'a rien à voir.
33:11Je mets un candidat
33:12qui est implanté sur ce territoire,
33:13qui est un militant associatif
33:15des quartiers populaires
33:16dans un département,
33:17la Seine-Saint-Denis,
33:18dans lequel il y a aussi des gens
33:20qui habitent en Seine-Saint-Denis
33:24À mon domaine, rappelez-leur
33:25à l'Assemblée nationale.
33:26Une dernière question sur
33:27ceux que vous n'avez pas investis.
33:28Raquel Garrido, Alexis Corbière
33:29et Daniel Simonetti,
33:30s'ils sont élus,
33:31pour finir,
33:32s'ils sont élus,
33:33est-ce qu'ils siégeront
33:34dans votre groupe
33:35de La France Insoumise ou pas ?
33:36Mais on verra.
33:37Mais La France Insoumise,
33:38elle soutient des candidats
33:40officiellement,
33:41dans ces circonscriptions.
33:42Et j'ai dit tout à l'heure,
33:43ma demande,
33:44c'est qu'il n'y ait pas
33:45de candidature de dissidence
33:46face aux candidats
33:47qui sont des candidats
33:48qui sont des candidats.
33:49Non, je souhaite
33:50qu'ils ne soient pas candidats.
33:51Ce n'est pas pareil.
33:52D'accord ?
33:53Donc, je réponds comme ceci
33:54à cette question.
33:55Maintenant, je vous propose
33:56qu'on parle un petit peu,
33:57si vous voulez bien,
33:58du programme
33:59du Nouveau Front Populaire.
34:00Et pour commencer,
34:01de votre programme économique,
34:02je cite quelques mesures en vrac.
34:03Abrogation de la retraite
34:04à 64 ans,
34:05hausse de 10 % du point d'indice.
34:06La majorité présentielle
34:07a chiffré toutes ces mesures
34:08à près de 290 milliards d'euros.
34:09Alors, il faut en enlever 30 déjà,
34:10parce qu'il cite
34:11la sixième semaine
34:12de congé payé,
34:13ce qui ne fait pas partie
34:14pour le coût de votre programme.
34:15Donc, ça veut dire
34:21En sachant que,
34:22si vous arrivez au pouvoir,
34:23vous hériterez d'une situation
34:24financière difficile,
34:25avec des taux d'intérêt
34:26qui, d'ores et déjà,
34:27commencent à augmenter.
34:28Il y a un risque
34:29de scénario à la grecque
34:30si vous arrivez au pouvoir,
34:31Manuel Bompard ?
34:32Non, mais attendez.
34:33La catastrophe économique,
34:34elle est là, déjà,
34:35sous nos yeux.
34:36Celui qui en est responsable,
34:37c'est le président de la République
34:38qui est au pouvoir
34:39depuis sept ans
34:40et qui a creusé,
34:41comme jamais,
34:42les caisses de l'État,
34:43notamment en raison
34:44de décisions
34:45en matière fiscale,
34:46de baisse d'impôts
34:47pour les plus riches,
34:48de suppression
34:49de l'impôt de solidarité
34:50sur la fortune.
34:51Plus le Covid.
34:52Non, mais pas seulement.
34:53Non, je dis plus.
34:54Pas seulement.
34:55Ok, mais une fois qu'on a dit ça,
34:56si vous arrivez au pouvoir
34:57et que vous dépensez
34:58260 milliards d'euros...
34:59Attendez, je vais répondre
35:00à votre question en entier.
35:01D'abord, je veux dire
35:02que c'est facile de dire
35:03si le nouveau front populaire
35:04arrive au pouvoir,
35:05ça va être le chaos
35:06en matière économique.
35:07Non, pas du tout.
35:08C'est une question
35:09de responsabilité
35:10de comment vous faites
35:11face à cette situation financière.
35:12Je vais vous répondre,
35:13mais je dis qu'aujourd'hui,
35:14nous sommes déjà
35:15dans une situation
35:16économique difficile.
35:17Deuxième élément.
35:18Je réponds quand même
35:19aux choses que vous avez évoquées
35:20dans votre question.
35:21Le chiffrage
35:22des macronistes
35:23est tout à fait fantaisiste.
35:24Le chiffrage n'est pas bon ?
35:25Leur chiffrage,
35:26celui qu'ils nous attribuent.
35:27Quand vous l'avez dit vous-même,
35:28il faut enlever
35:2930 milliards d'euros
35:30parce qu'ils mettent
35:31la sixième semaine
35:32de congé payée
35:33qui n'est tout simplement
35:34pas dans le programme.
35:35Ils considèrent
35:36que la CSG progressive
35:37va nous faire perdre
35:3839 milliards d'euros
35:39de recettes,
35:40alors que ce n'est pas
35:41du tout le cas
35:42puisque par définition,
35:43si elle est progressive,
35:44c'est-à-dire que ceux
35:45qui sont dans les tranches
35:46les plus hautes
35:47vont compenser
35:48ceux qui sont
35:49dans les tranches
35:50les plus basses.
35:51Bref, ce chiffrage
35:52est totalement absurde.
35:53Alors vous l'avez chiffré
35:54votre programme ?
35:55Nous présenterons
35:56notre chiffrage
35:57au cours de cette campagne.
35:58Maintenant, je réponds
35:59à votre question.
36:00J'assume de dire
36:01que dans ce pays,
36:02dans un certain nombre
36:03de domaines,
36:04il faut des dépenses
36:05publiques supplémentaires.
36:06Il faut des dépenses
36:07publiques supplémentaires
36:08pour l'école.
36:09Il faut des dépenses
36:10publiques pour la santé.
36:11Il faut redonner
36:12du pouvoir d'achat
36:13aux Français.
36:14Mais la question
36:15qui nous est posée…
36:16Vous voulez rendre
36:17l'école entièrement gratuite,
36:18y compris pour ceux
36:19qui ont des moyens aisés.
36:20Bien sûr.
36:21Il y a aussi un peu
36:22une contradiction
36:23dans votre projet.
36:24Il y a deux choses
36:25dans ce que vous dites.
36:26Pardon.
36:27Et je vous remercie
36:28de pouvoir présenter
36:29cette proposition.
36:30Je dis aux gens
36:31qui nous écoutent,
36:32si au mois de juillet,
36:33c'est un gouvernement
36:34du Nouveau Front Populaire
36:35qui dirige ce pays,
36:36la cantine,
36:37les fournitures scolaires
36:38seront gratuites
36:39à la rentrée scolaire.
36:40Mais Emmanuel Pompare,
36:41on entend ces propositions.
36:42Vous me dites…
36:44C'était l'esprit
36:45de la question que je posais.
36:46Il y a un programme
36:47et effectivement,
36:48les téléspectateurs,
36:49les Français jugeront.
36:50Et puis il y a une situation
36:51d'accession au pouvoir
36:52dans un contexte
36:53où il coûte plus cher
36:54d'émettre de la dette
36:55sur les marchés financiers
36:56parce que les taux d'intérêt
36:57augmentent,
36:58où il y a un déficit public,
36:59une dette qui ont dérapé
37:00effectivement de la responsabilité
37:01du président de la République
37:02et de la majorité actuelle.
37:03Comment est-ce que vous gérez
37:05la possibilité
37:06que ces taux d'intérêt
37:07continuent d'augmenter
37:08et que vous n'ayez pas
37:09les moyens
37:10de mettre en œuvre
37:11votre politique ?
37:12Monsieur Duhamel,
37:13vous voulez
37:14des éléments de chiffrage
37:15de notre programme.
37:16Premier calcul.
37:17Le chiffrage n'est pas terminé.
37:18On est en train
37:19de le finaliser.
37:20Premier calcul.
37:21123 milliards d'euros
37:22de recettes supplémentaires.
37:2360 milliards en supprimant
37:24les niches fiscales inefficaces,
37:26injustes et écologiquement néfastes.
37:2817 milliards en rendant
37:30l'impôt sur l'héritage
37:31plus progressif
37:32et en instaurant
37:33un héritage maximum.
37:3411 milliards d'euros
37:35en obligeant par la loi
37:36l'égalité salariale
37:37entre les femmes
37:38et les hommes.
37:3915 milliards d'euros
37:40en mettant en place
37:41une taxe sur les superprofits.
37:42Autour de 10 milliards d'euros
37:44en introduisant
37:45un impôt de solidarité
37:46sur la fortune
37:47renforcé.
37:48Donc c'est les Français
37:49qui vont payer.
37:50Une avalanche d'impôts
37:51payés par les Français.
37:52Pardon,
37:53l'impôt de solidarité
37:55sur la fortune,
37:56ce n'est pas
37:57les Français
37:58qui le payent.
37:59C'est une certaine catégorie
38:00de Français
38:01qui ont les moyens
38:02de le payer.
38:03Mais ça a intéressé
38:04les classes moyennes.
38:05Pas du tout.
38:06Je vais vous dire,
38:07c'est précisément l'inverse.
38:08Puisque nous proposons
38:09dans notre programme
38:10une réforme fiscale
38:11avec davantage
38:12de progressivité
38:13en introduisant
38:1414 tranches d'impôts.
38:15Si vous introduisez
38:1614 tranches d'impôts
38:17aujourd'hui,
38:18vous êtes en capacité
38:19fiscalement
38:20de générer
38:2110 milliards d'euros
38:22de recettes supplémentaires
38:23pour le budget de l'État
38:24et de faire en sorte
38:25que 92%,
38:26vous m'entendez bien,
38:2792%
38:28des Françaises
38:29et des Français
38:30vont payer moins
38:31ou autant d'impôts
38:32qu'aujourd'hui.
38:33Mais c'est de la progressivité
38:34et je confirme
38:35que les 7% restants
38:36feront davantage
38:37d'impôts.
38:38A partir de quel revenu
38:39mensuel
38:40les Français
38:41paieront davantage ?
38:42On avait donné le chiffre
38:43pendant la campagne
38:44des élections présidentielles,
38:45c'était autour
38:46de 4 000 euros par mois.
38:47D'accord,
38:48donc en gros,
38:49à moins de 4 000,
38:50on ne paye pas plus
38:51et à partir de 4 000 par mois,
38:52on paye plus ?
38:53C'est la progressivité
38:54de l'impôt
38:55et moi qui connais
38:56des gens qui payent
38:57plus de 4 000 euros par mois,
38:58je crois qu'ils sont
38:59eux-mêmes
39:00prêts à dire
39:01que c'est normal
39:02qu'ils contribuent
39:03à la solidarité
39:04de la nation.
39:05Autre point de programme
39:06important
39:07et je ne vous ai pas entendu
39:08en parler
39:09depuis que ce programme
39:10a été conclu,
39:11la question de la baïa.
39:12Quand Gabriel Attal
39:13a décidé
39:14comme ministre
39:15de l'Éducation nationale
39:16d'interdire la baïa,
39:17vous aviez pris position
39:18de façon très forte
39:19à la France Insoumise
39:20en disant que c'était
39:21une décision raciste,
39:22islamophobe,
39:23je précise évidemment
39:24la baïa
39:25dans les établissements scolaires,
39:26là où vos partenaires,
39:27le parti socialiste,
39:28le parti communiste,
39:29avaient soutenu
39:30la décision du Premier ministre
39:31au nom du respect
39:32de la laïcité.
39:33Si vous arrivez au pouvoir,
39:34s'il y a une majorité,
39:35un Premier ministre
39:36issu de ce nouveau
39:37parlementaire,
39:38quelle sera la décision prise
39:39sur l'interdiction de la baïa ?
39:40Est-ce que vous l'annulerez ?
39:41Monsieur Djamal,
39:42je vais répondre en transparence
39:43à votre question.
39:44Nous avons beaucoup
39:45travaillé cette semaine
39:46pour élaborer un programme
39:47de gouvernement,
39:48un contrat de législature
39:49et ce contrat de gouvernement,
39:50il comprend près
39:51de 150 mesures.
39:52Il y a un certain nombre
39:53de sujets sur lesquels
39:54nous avons considéré
39:55à cette étape
39:56qu'il fallait
39:57que les discussions
39:58se poursuivent
39:59et, en temps voulu,
40:00peut-être à l'Assemblée nationale
40:01dans la majorité.
40:02Ce n'est pas une loi,
40:03ça pour le coup
40:04c'est une décision réglementaire
40:05du ministre
40:06de l'Éducation nationale.
40:07J'entends bien,
40:08je parle de manière générale
40:09sur un certain nombre
40:10de sujets,
40:11parce que là,
40:12vous avez trouvé ce sujet,
40:13parce que je vous fais confiance,
40:14vous allez bien travailler,
40:15vous allez sans doute
40:16trouver d'autres sujets
40:17qui ne sont pas évoqués
40:18dans le programme.
40:19Oui, il y en a d'autres,
40:20nucléaires et autres,
40:21mais là, je trouve ça intéressant
40:22parce que quand la décision
40:23a été prise,
40:24ce n'était pas un petit sujet
40:25pour vous,
40:26c'est raciste,
40:27c'est islamophobe,
40:28il faut immédiatement annuler
40:29cette interdiction.
40:30Comment comprendre
40:31que vos électeurs
40:32vous entendent dire
40:33au fond, on n'en a pas parlé
40:35Mais attendez,
40:36ma position personnelle
40:37et la position personnelle
40:38de la France Insoumise,
40:39elle n'a pas changé.
40:40C'est quoi la position personnelle ?
40:41C'est qu'il faut
40:42revenir sur cette interdiction ?
40:43Mais je pense que d'abord,
40:44on nous a dit
40:45que cette interdiction,
40:46si on ne le faisait pas,
40:47ça allait être la pagaille,
40:48etc.
40:49La vérité,
40:50c'est que,
40:51contrairement à ce qu'on nous a dit
40:52à ce moment-là,
40:53l'interdiction n'a produit
40:54aucun désordre
40:55parce que les gens
40:56sont responsables.
40:57Mais est-ce que vous seriez
40:58pas une concession ?
40:59Ça a produit en quelque sorte
41:00une forme d'humiliation.
41:01Vous seriez pas une concession
41:03vis-à-vis de vos partenaires ?
41:04C'est juste les proviseurs
41:05et les professeurs
41:06qui réclamaient.
41:07Ça a produit en quelque sorte
41:08une forme d'humiliation
41:09pour des jeunes femmes
41:10qui, honnêtement,
41:11n'étaient pas du tout
41:12dans un défi
41:13à la République
41:14quand nous avons posé ça.
41:15Est-ce que vous seriez pas
41:16une concession
41:17sur ce point-là
41:18vis-à-vis de vos partenaires
41:19et de dire
41:20on laisse tomber,
41:21on ne revient pas
41:22sur l'interdiction de la pagaille ?
41:23Je vais entender juste.
41:24Il me semble
41:25que ma réponse est claire.
41:26Si elle l'est
41:27parce qu'elle est honnête
41:28et transparente,
41:29la vérité,
41:31c'est que tous les gens
41:32qui nous écoutent
41:33peuvent comprendre
41:34que quand on a une dissolution
41:35de l'Assemblée nationale,
41:36le dimanche soir…
41:37Vous pouvez dire
41:38que je suis ouvert
41:39à une concession ou pas ?
41:40Moi, je suis toujours ouvert
41:41à des discussions,
41:42à des réflexions,
41:43à des compromis.
41:44Ce n'est pas le sujet.
41:45Ma position
41:46et la position
41:47de la France Insoumise
41:48sur le sujet
41:49est fidèle à celle
41:50que nous avons exprimée.
41:51Il y a un instant,
41:52Manuel Beaupart,
41:53Jean-Luc Mélenchon
41:54a affirmé la chose suivante
41:55« Si vous pensez
41:56que je ne dois pas
41:57être Premier ministre,
41:58je ne le serai pas ».
42:00C'est quand même
42:01un exercice un peu complexe
42:02pour moi.
42:03Si vous pensez
42:04que je ne dois pas
42:05être Premier ministre,
42:06je ne le serai pas,
42:07je ne serai jamais le Premier.
42:08Je serai toujours
42:09du côté de la solution.
42:10C'est un « vous » collectif
42:11de la part de ses alliés
42:12qui, effectivement,
42:13considèrent qu'il n'est pas
42:14suffisamment rassembleur.
42:15Est-ce que ça veut dire
42:16que Jean-Luc Mélenchon
42:17n'est pas la bonne personne
42:18pour aller à Matignon
42:19si d'aventure vous gagnez ?
42:20Ça ne veut pas du tout dire ça.
42:21D'ailleurs, c'est pour ça
42:22que je vous pose la question.
42:23C'est qui le « vous » ?
42:24Parce que vous,
42:25vous pensez et forcément
42:26il pense que non.
42:27Il répondait à une question
42:28d'un journaliste.
42:29Je vais répondre à la question
42:30sur le futur Premier ministre
42:31sans aucun problème,
42:32mais comprenez que l'exercice
42:33qui consiste pour moi
42:34à commenter en direct
42:35des déclarations
42:36qui sont tenues
42:37sur un autre plateau de télévision
42:38est un exercice pas évident
42:39parce que les déclarations
42:40se font dans un contexte
42:41et j'aimerais bien connaître
42:42le contexte.
42:43Emmanuel Bompard,
42:44on va être plus simple.
42:45En 2022,
42:46il faisait campagne en disant
42:47« élisez-moi Premier ministre ».
42:48Il ne le fait pas en 2024.
42:49Ça veut dire quoi ?
42:50Ça veut dire qu'il s'est mis
42:51en retrait.
42:52Pas du tout.
42:53Ça veut dire que la décision
42:54que nous avons prise,
42:55pour la même raison
42:56que celle que je vous ai indiquée
42:57à l'instant,
42:58c'est qu'aujourd'hui
42:59cette question-là
43:00n'a pas été discutée,
43:01réfléchie collectivement
43:02parmi les différentes
43:03composantes de notre alliance
43:06et que la règle
43:08que nous avons fixée
43:09sur laquelle nous nous sommes
43:10mis d'accord,
43:11Olivier Faure l'a dit lui-même.
43:12C'est le principal groupe.
43:13Le principal groupe
43:14qui fera une decomposition.
43:15Si ce n'est pas lui,
43:16c'est vous.
43:17Mais on verra,
43:18il peut y avoir d'autres personnes.
43:19François Ruffin dit
43:20Jean-Luc Mélenchon a raison
43:21de se mettre en retrait.
43:22Mais Jean-Luc Mélenchon
43:23ne se met pas en retrait.
43:24Jean-Luc Mélenchon
43:25a dit les choses
43:26de manière très simple.
43:27Il l'a dit
43:28sur un plateau de télévision
43:29cette semaine.
43:30Il a dit
43:31je me sens capable
43:32d'être Premier ministre.
43:33Je suis d'accord avec lui.
43:34C'est parce que Jean-Luc Mélenchon
43:35est tout à fait capable
43:36d'être Premier ministre.
43:37Mais que ça devrait faire
43:38l'objet d'une discussion.
43:39Et il me semble
43:40que ça devrait vous intéresser.
43:41C'est une manière
43:42en quelque sorte
43:43de reparlementariser
43:44la vie politique
43:45que de dire
43:46au lendemain de l'élection
43:47qu'il y aura
43:48parmi les différents groupes
43:49de la coalition
43:50une discussion
43:51et que ce groupe
43:52le plus nombreux
43:53fera une proposition.
43:54Il nous reste peu de temps
43:55avant la question
43:56d'un téléspectateur.
43:57Toujours sur cette question
43:58de l'incarnation.
43:59J'ai été étonné de lire
44:00de la part de Jean-Luc Mélenchon
44:01dans 20 minutes
44:02cette formule.
44:03Quand Léon Blum
44:04devient chef du gouvernement
44:05en 1936
44:06il n'est pas au niveau
44:07de Manuel Bompard
44:08ni de Mathilde Panot
44:09ou de Clémence Guettet.
44:10Je rappelle pour ceux
44:11qui ne sont pas forcément
44:12familiers de la figure
44:13de Léon Blum.
44:14En 1936
44:15il a 64 ans.
44:16Il a été conseiller d'État
44:17pendant 25 ans
44:18dirigeant de la SFIO,
44:20Je ne suis certainement
44:21pas la bonne personne
44:22pour répondre à cette question
44:23mais j'ai l'impression
44:24que vous par contre
44:25vous pensez
44:26que je ne suis pas au niveau.
44:27Pour être tout à fait honnête
44:28quand on voit
44:29les réalisations de Léon Blum
44:30son parcours
44:31je pense que personne
44:32aujourd'hui
44:33de politique actif
44:34n'est au niveau de Léon Blum.
44:35Je n'ai pas du tout
44:36l'intention de considérer
44:37que je suis au niveau
44:38de qui que ce soit
44:39et il me semble
44:40que le sujet ne se pose pas
44:41en des termes personnels.
44:42Par contre,
44:43j'assume de dire
44:44que je suis fier
44:45d'être au niveau
44:46de Léon Blum.
44:47J'assume de dire
44:48que je suis fier
44:49de militer à côté
44:50de personnalités
44:51aussi brillantes
44:52que Mathilde Panot
44:53qui est la présidente
44:54de notre groupe parlementaire
44:55ou Clémence Guettet
44:56qui est la présidente
44:57de l'institut La Boétie.
44:58Question de Martine.
44:59Dans l'hypothèse
45:00où le RN
45:01obtient la majorité absolue
45:02est-ce que vous accepterez
45:03le choix des Français ?
45:04Est-ce que vous appellerez
45:05à résister par d'autres moyens ?
45:06Non mais d'abord
45:07je comprenais que moi
45:08je ne travaillais pas
45:09sur la base des hypothèses
45:10on est engagé dans une bataille
45:11dans un combat
45:12et moi cette hypothèse
45:13je veux d'abord faire tout
45:14pour qu'elle ne se réalise pas
45:15et donc c'est pour ça
45:16qu'il y a une campagne électorale
45:17et j'invite tous les gens
45:18qui nous écoutent
45:19qui ne veulent pas
45:20de cette hypothèse
45:21à s'engager dans cette campagne
45:22et à rejoindre le comité
45:23du Nouveau Front Populaire.
45:24Mais vous voyez bien la question
45:25est-ce que vous accepterez
45:26le verdict des urnes
45:27si le RN
45:28a la majorité pour gouverner ?
45:29Mais monsieur
45:30dans toute élection
45:31il y a un résultat
45:32mais ça n'enlève pas
45:33le droit à l'opposition
45:34de contester la politique
45:35qui est mise en place.
45:36Non mais d'accord
45:37mais par d'autres moyens
45:38est-ce que ça veut dire
45:39certains agitent le spectre
45:40de manifestations monstres
45:41voire d'une forme de résistance
45:42par d'autres moyens
45:43que dans les urnes
45:44et au Parlement ?
45:45Est-ce que ça
45:46c'est une perspective pour vous ?
45:47Monsieur Duhamel
45:48admettez que je fasse tout
45:49pour que cette situation
45:50ne se produise pas.
45:51Non je ne veux pas répondre
45:52parce que je ne veux pas
45:53considérer que cette hypothèse
45:54est possible.
45:55Donc je ne veux pas répondre
45:56et j'assume
45:57de ne pas vouloir répondre.
45:58Moi je veux me battre
45:59pour l'empêcher.
46:00Vous comprenez ?
46:01Et donc je dis
46:02aux gens qui nous écoutent
46:03rejoignez les comités
46:04du Nouveau Front Populaire
46:05parce qu'il y a
46:06une campagne électorale
46:07qui est en train
46:08d'arriver.
46:09Rejoignez les comités
46:10du Nouveau Front Populaire
46:11engagez-vous dans cette campagne
46:12et alors non seulement
46:13on les empêchera de gagner
46:14mais en plus
46:15on mettra en place
46:16un programme qui va
46:17changer votre vie.
46:18Merci Emmanuel Pompard
46:19d'avoir été invité de BFM Politique.
46:20Merci Amandine Attalaya.
46:21Merci Bruno Jeudy.