Le Ministre de l'intérieur Gérald Darmanin était l’invité de #LaGrandeInterview de Laurence Ferrari dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.
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00:00Et c'est votre grande interview sur CNews et sur Europe 1. Bonjour Gérald Darmanin, toujours ministre de l'Intérieur et député du Nord.
00:07Vous voulez impérativement, Gérald Darmanin, faire barrage à la France insoumise pour éviter que ce parti n'arrive aux responsabilités. Que redoutez-vous de leur part ?
00:15Je pense qu'il y a deux choses extrêmement dangereuses. Il y a la France insoumise et ses parlementaires qui soutiennent des positions à mon avis totalement contraires à ce qu'est la République.
00:24Par exemple ?
00:25La police. Ils sont anti-police.
00:27Hugo Bernalicis a rappelé, il a redit, oui, c'est factuel, la police tue.
00:30Voilà, il pense que les policiers tuent. Il y a des manifestations dans lesquelles participent les dirigeants de la France insoumise où on dit « Suicidez-vous aux policiers qui les protègent ».
00:37Pour autant, ils veulent désarmer la police, supprimer la BAC. Bon, voilà, la scène se ligne dans une semaine. Malheureusement, nous recommençons.
00:45Et nous voyons bien que les parlementaires, Nouveau Fonds Populaire pour une grande partie et la France insoumise sont du côté de ceux qui envoient des pavés, des haches sur la tête des gendarmes.
00:55Ça, c'est évidemment absolument impossible. J'aime trop la police et la gendarmerie pour pouvoir discuter avec ces gens-là.
01:00Et puis le programme du Front populaire. Et là, pour le coup, c'est l'ensemble de la gauche qui est concernée.
01:04Il faut qu'ils les rompent quand on est de gauche raisonnable avec ce programme délirant pour notre économie.
01:09Le SMIC à 1 600 euros, la dissuasion des salaires sur l'inflation.
01:13Évidemment, évidemment. Et puis considérer désormais que l'augmentation des impôts est une solution.
01:17Il faut être contre toute augmentation d'impôts. Mais je constate aussi la sortie de notre système de dissuasion nucléaire.
01:25C'est ça, le programme du Front populaire. C'est arrêter le nucléaire civil.
01:30C'est-à-dire une augmentation des coûts énergétiques immédiatement.
01:33Et la souveraineté de la France qui, d'un seul coup, sera complètement stoppée.
01:37Dans ma région qui est industrielle, qui a besoin de l'énergie, je pense aux ouvriers de la CGT de Gravelines.
01:43Chez moi, c'est la trahison de la gauche pour ces gens-là.
01:48Ce n'est pas possible, le Front populaire.
01:49Donc ce n'est pas possible pour les personnes qui sont individuellement dangereuses.
01:53Et ce n'est pas possible pour le programme.
01:55Et puis enfin, ce n'est pas possible encore dans ces dernières heures. Appeler à marcher sur Matignon.
01:59Il y a un appel à marcher. C'est fédicieux pour vous ?
02:01C'est factieux, incontestablement. Une marche sur Matignon.
02:05Il y a des gens qui ont marché dans les années précédentes. Ce n'étaient pas des partis démocratiques.
02:11Quand il marchait en Italie, lorsqu'il marchait en France, dans les siècles qui nous ont précédés,
02:17Jean-Luc Mélenchon est trop fin historien, fait trop de références culturelles et historiques
02:21pour ne pas voir ce qu'il dit et ce qu'il fait.
02:23Il met dans notre pays le gène, me semble-t-il, de la division.
02:27Et ça, c'est un gène extrêmement difficile.
02:29Vous dites au moindre ministre de la France insoumise, je vote la censure.
02:33Mais est-ce que le président de la République a le choix ?
02:35Les institutions, la coutume de la Ve République fait qu'il faut appeler à Matignon celui qui est issu du plus grand groupe à l'Assemblée.
02:42Le président de la République fera son choix institutionnel. Je le respecte profondément.
02:47Quand le président de la République Mitterrand, le président de la République Chirac nomme un premier ministre de cohabitation,
02:53ça n'empêche pas les parlementaires qui sont du corps du président de la République,
02:57qui seraient dans ces cas-là dans l'opposition, de faire leur rôle également.
03:02Je suis député. Je ne voterai pas un seul texte du nouveau Fonds populaire.
03:07Je serai sans doute le premier signataire d'une motion de censure si la France insoumise était en responsabilité,
03:12mais pas que la France insoumise.
03:14Moi, je ne peux pas accepter que Mme Rousseau, par exemple, des Verts, puisse participer à un gouvernement.
03:20Ou que Mme Tondelier, qui a invité M. Médine aux universités d'été,
03:25qui a des discours extrêmement ambiguës sur la laïcité,
03:29qui, là aussi, était du côté de ceux qui envoyaient des pavés sur la tête des gendarmes à Seine-Solide,
03:36puisse avoir ma voix.
03:38Alors, il y aura peut-être des discussions au sein de ce qui était hier la majorité,
03:42mais moi, je ne voterai en rien un texte qui vient de cette gauche-là
03:46et je censurerai immédiatement des personnes, des gouvernements qui viendraient de cette gauche-là.
03:51– Gérald Darmanin, vous appelez les socialistes à se désolidariser de la France insoumise, ce matin.
03:55– Oui, il y a beaucoup d'électeurs de gauche qui ont voté M. Glucksmann,
03:57qui ont voté pour nous au premier et au second tour,
04:00qui ne partagent pas du tout l'alliance gauchiste qu'ont fait une partie des socialistes avec la France insoumise.
04:05Donc, je pense qu'il y a des socialistes sincères, républicains, de gauche,
04:09avec lesquels nous pourrions travailler.
04:11Bernard Cazeneuve, par exemple, et il y en a évidemment d'autres.
04:14– M. Hollande ?
04:15– Non, je pense que M. Hollande, il s'est lié avec la France insoumise.
04:19Il s'est compromis avec la France insoumise.
04:22Alors, s'il y avait un mea culpa et que ce n'était qu'une alliance électorale,
04:25bon, ce serait évidemment regrettable, peut-être que ce serait pardonnable,
04:29mais il faudrait rompre, et rompre avec clarté.
04:32On ne peut pas, me semble-t-il, avec ceux qui ont l'ambiguïté
04:35sur les valeurs de la République, continuer à discuter.
04:37Donc, ma position personnelle, ce n'est pas que la France insoumise,
04:40ma position personnelle, c'est que les valeurs de la République
04:42sont plus importantes que des alliances électorales.
04:44Pour quelques semaines ou quelques mois d'un gouvernement,
04:46personnellement, je combattrai ces gouvernements.
04:48Gérald Darmanin, vous en appelez ce matin à la droite,
04:50notamment aux élus LR qui n'ont pas suivi Éric Ciotti
04:53dans son alliance avec le Rassemblement national,
04:55et qui pourraient être tentés, peut-être, de faire une coalition avec vous.
04:58Qu'est-ce que vous leur proposez exactement ?
05:00Je pense que l'important, c'est la ligne politique,
05:02et que les gens doivent se retrouver sur cette ligne politique.
05:04Je pense que nos critères sont assez simples.
05:06On ne peut pas créer de nouveaux impôts,
05:08on ne peut pas augmenter les impôts en France.
05:10Donc, toute solution économique qui passerait par l'augmentation de la fiscalité,
05:12ce ne serait pas possible.
05:14Donc, nous pouvons travailler avec tous ceux qui ne veulent pas augmenter les impôts,
05:16tous ceux qui ne veulent pas créer de nouveaux impôts.
05:18Nous pensons que la redistribution, le pouvoir d'achat,
05:20ça passe par le travail, et pas par l'assistanat.
05:23Ça, je pense que c'est une chose sur laquelle on peut se retrouver.
05:26Et puis que nous devons garantir une fermeté extrêmement forte.
05:29Il faut réformer, sans doute, la justice pour une réponse pénale beaucoup plus ferme.
05:32C'est ce qu'ont dit les électeurs pour la campagne,
05:34qui viennent de la droite ou de la gauche, d'ailleurs.
05:36Il faut continuer à réguler très fortement l'immigration,
05:38tout en permettant à intégrer les personnes
05:40qui se comportent bien sur notre territoire.
05:42Et il faut soutenir nos forces de l'ordre.
05:44Déjà, on n'augmentait pas les impôts.
05:46Si on considère que c'est par le travail qu'on vit mieux,
05:48et qu'il faut soutenir fermement l'autorité de notre pays,
05:51je pense qu'on peut bâtir une coalition autour de ces trois thèmes.
05:54Bien sûr, ça parle, je pense, à la droite particulièrement,
05:58mais ça peut parler à une partie de la gauche républicaine.
06:00Effectivement, mais on voit bien quelle valeur,
06:02quelle sorte de valeur vous pouvez réunir.
06:03Mais concrètement, ça se traduirait comment ?
06:05Un groupe dans lequel il y aurait à la fois des élus macronistes,
06:09de la droite et du centre ?
06:10Un nouveau groupe à l'Assemblée ?
06:11Non, je ne le crois pas.
06:12Je pense que c'est beaucoup trop tôt pour les reconstitutions partisanes.
06:15Ça viendra.
06:16Je pense qu'il faudra se poser ce genre de questions,
06:17mais je pense que c'est beaucoup trop tôt.
06:19Aujourd'hui, il y a des grandes choses qui peuvent se faire
06:22lorsque les femmes et les hommes de bonne volonté se réunissent pour la République.
06:24En 1958, le général de Gaulle n'avait pas de majorité absolue.
06:27Et pourtant, il a rétabli le franc.
06:29Il a mis fin à la guerre d'Algérie.
06:30Et il a redonné des institutions à la France.
06:32Et son gouvernement a été renversé à la fin.
06:34Le gouvernement de M. Pompidou a été renversé au bout de trois ans.
06:37Mais ça n'a pas empêché que Guy Mollet du Parti socialiste
06:40et des gaullistes se soient retrouvés.
06:42Il faut qu'on puisse se dire, voilà, jetons les rocunes à la rivière,
06:45les inimitiés personnelles, les égaux.
06:47Voilà, moi, je laisserais bien volontiers ma place au gouvernement
06:49si ça permettait de faire, évidemment, ce genre de coalition.
06:53Mais qui est une coalition d'idées,
06:54qui ne peut pas être une combination politique.
06:57On voit bien que Laurent Wauquiez, Bruno Retailleau, Gérard Larcher,
07:00qui a été reçu hier soir par le président de la République,
07:02pour l'instant disent non.
07:03Ils n'ont aucun intérêt à monter sur le Titanic, pour être très clair.
07:05Et ils demandent un Premier ministre de droite, DLR.
07:08Alors, il peut y avoir un Premier ministre de droite.
07:09Ce n'est pas moi qui choisis et ça ne me gênerait en rien.
07:12Et puis, par ailleurs, le Titanic, me semble-t-il,
07:14ce n'est pas une bonne formule parce que là, on parle de la France.
07:16Donc, ça dépend si on préfère son parti, son petit avenir personnel ou notre pays.
07:19Moi, je t'ai toujours préféré mon pays à mon parti.
07:21Et donc, je crois qu'on peut discuter.
07:23Ce qui est sûr, c'est que la difficulté que nous avons,
07:27c'est qu'aujourd'hui, ce qui représentait hier la majorité présidentielle
07:30plus la droite ne fait pas 289 voix à l'Assemblée nationale,
07:34c'est-à-dire la majorité.
07:35C'est mathématique.
07:36Voilà, donc il faut que nous puissions aussi regarder les choses en face.
07:38Nous avons perdu les élections.
07:40Alors, je pense que personne n'a gagné ces élections.
07:43Moi, j'invite les gens de mon camp à comprendre qu'ils ont perdu les élections.
07:47Voilà, et que c'est normal en démocratie parfois de perdre.
07:50Et quand on sait qu'on a perdu, on peut regagner après et recréer cette espérance.
07:54La droite n'a pas gagné ces élections non plus.
07:57Et je pense que le Front populaire, on le constate, n'a pas de majorité non plus.
08:00Donc, un peu d'humilité devant les Français.
08:02Ça s'adresse à nous.
08:03Évidemment, ça s'adresse aux autres.
08:05Je pense qu'il faut respecter ceux qui ont voté,
08:08parce que, vous le savez, c'est la plus grande élection en participation depuis 1981.
08:12Et il faut donc constater que personne n'a de majorité
08:14et prendre un petit peu de temps pour éviter le drame du Front populaire
08:18et pouvoir construire entre femmes et hommes de bonne volonté quelque chose,
08:22sans revenir sur des petites querelles partisanes.
08:24Votre ligne pendant cette campagne électorale rapide, c'était ni LFI ni RN.
08:28Il y a près de 10 millions de Français qui ont mis un bulletin RN dans l'urne.
08:32J'ai le sentiment, aujourd'hui, qu'on n'a pas vraiment entendu leur voix.
08:35Qu'est-ce que vous leur dites à ces gens-là ?
08:37Vous pensez que leurs élus, les élus RN, vont voter votre budget, par exemple, à la rentrée ?
08:41Les élus RN, sans doute pas.
08:43Et on n'a pas besoin, me semble-t-il, de discuter avec le RN
08:46pour avoir une coalition, fort heureusement.
08:49Mais je pense que les électeurs RN, oui, je leur parle.
08:52Je leur dis que nous comprenons leur colère
08:54et qu'ils veulent davantage de fermeté.
08:56Je suis leur homme.
08:57Ils veulent que le travail paye plus.
08:59Je suis leur homme.
09:00Ils veulent que l'impunité ou le 2 poids 2 mesures n'existe plus dans notre pays.
09:04Je pense à cette femme que j'ai croisée pendant cette campagne électorale à Tourcoing,
09:09qui était infirmière à l'hôpital Dron,
09:11qui dit « moi j'ai deux gamins, je travaille beaucoup, je m'en sors à peine
09:15et je vois qu'à côté de chez moi, ça ne travaille pas et on s'en sort mieux ».
09:19Bon, même si c'est un ressenti, moi j'appelle les femmes et les hommes politiques
09:22à arrêter de parler de sentiments
09:24et d'essayer de démontrer par un tableau Excel ou par des statistiques que ce n'est pas vrai.
09:27Nous expliquons trop aux Français pourquoi ce qu'ils disent est faux.
09:30Ceux qui disent, c'est ce qu'ils pensent, c'est leur sentiment et il faut le respecter.
09:33Un sentiment, ça se respecte.
09:34Je dis aux électeurs RN que moi je le comprends.
09:36Je comprends cette colère populaire
09:38et nous devons donc être très clairs sur notre ligne politique.
09:41On doit arrêter de gaudiller.
09:43On doit être très clairs.
09:44Ils veulent plus d'autorité et que le travail paye plus.
09:46Je pense que ça, ça ramène à la maison républicaine
09:48beaucoup, beaucoup, beaucoup d'électeurs qui votent.
09:50Ils veulent plus de sécurité.
09:51Ils veulent vivre tranquillement.
09:53Est-ce que là, vous n'avez pas une part de responsabilité ?
09:56Votre bilan est-il exactement celui que vous souhaitiez ?
09:59Est-ce que vous n'auriez pas pu faire mieux sur l'insécurité ?
10:01Bien sûr qu'on peut toujours faire mieux.
10:02Évidemment qu'on peut toujours faire mieux.
10:04Moi, je pense que j'ai soutenu très fortement les policiers et les gendarmes.
10:06On leur a donné beaucoup de moyens.
10:08On a augmenté le nombre de policiers, de gendarmes, de brigades de gendarmerie,
10:11de policiers, de moyens technologiques.
10:13Je pense que j'aurais donné des ordres extrêmement clairs.
10:15Mais bien sûr qu'on peut faire beaucoup mieux.
10:17Évidemment.
10:18Et cet échec est aussi l'échec de notre politique collective et donc de la mienne.
10:22Je pense qu'il y a aussi d'autres raisons
10:24pour lesquelles la sécurité ne fonctionne pas toujours très bien en France.
10:27Notamment la réponse pénale.
10:28C'est incontestable.
10:29Tous les policiers et gendarmes disent qu'on interpelle des personnes.
10:32Très souvent, les moyens mis par le garde des Sceaux, d'ailleurs,
10:34que je remercie parce qu'on a très bien collaboré avec Eric Dupont-Moretti,
10:37nous ont permis de pouvoir mettre à comparution immédiate beaucoup de délinquants.
10:41Et puis, ils ne font pas leur peine qui est prononcée au tribunal
10:44parce que c'est trop long, parce qu'il n'y a pas assez de places de prison,
10:46parce que les élus ne veulent pas en construire,
10:48parce qu'on n'est pas assez ferme dans la réponse pénale.
10:50Donc, je pense qu'il y a un sujet aussi de réponse pénale.
10:52Et puis, il y a incontestablement d'autres sujets beaucoup plus profonds.
10:55L'école, quand un gamin de 12 ans donne un coup de couteau à un gamin de 13 ans,
10:58ce n'est pas de la faute de la police.
10:59Peut-être que c'est de la faute des parents.
11:01Peut-être que c'est en partie l'école qui n'a pas été assez respectée dans son autorité.
11:04Et puis, il y a un sujet de l'immigration.
11:06C'est incontestable.
11:07Et nous devons continuer très fortement à lutter contre l'immigration irrégulière.
11:11Et ça, peut-être qu'on ne l'a pas assez bien fait.
11:14Et c'est évidemment un échec de notre part.
11:16La lutte contre l'islam radical est aussi une priorité.
11:19Il faut continuer à expulser les imams qui tiennent des prêches qui sont contraires aux lois de la République.
11:24Oui, on a fait voter une loi séparatiste, une loi immigration.
11:27Deux lois que veulent supprimer d'ailleurs le Front populaire.
11:29C'est-à-dire qu'ils veulent donner des coups de couteau.
11:31Il n'y a pas d'autre mot à notre système de protection des Français.
11:35Et ce matin encore, nous avons pu interpeller et il sera expulsé aujourd'hui un imam radicalisé d'origine sénégalaise,
11:44qui est dans le département de l'Aube.
11:47Désormais, avec la loi immigration et la loi séparatisme que j'ai portée,
11:50nous avons la possibilité d'expulser des imams radicalisés en 24 heures.
11:54Ça, c'est de l'efficacité pour la protection des Français.
11:57Cet imam, il évoque dans ses prêches que les femmes doivent rester chez elles,
12:01que les musulmans ne doivent pas se mélanger aux non-musulmans.
12:03Ces personnes n'ont rien à faire sur le territoire de la République.
12:05Et de voir le nouveau Front populaire dire que dès qu'ils vont arriver, ils vont supprimer ces lois,
12:10je pense que c'est extrêmement dangereux pour mon pays.
12:12– Le Rassemblement national, j'y reviens un instant, c'est la droite aujourd'hui,
12:15dit Dominique Reynier de la Fondapol dans une interview au Fédéral.
12:18Il dit que ça représente 80% des votes de droite.
12:22Qu'est-ce que vous dites à ces électeurs-là pour leur dire
12:25c'est nous qui allons incarner les idées de la droite ?
12:28– Je respecte l'analyse de Dominique Reynier.
12:31Moi, je pense que c'est aussi la gauche.
12:33C'est-à-dire que, bien sûr que c'est la droite, mais c'est aussi la gauche.
12:36Moi, je vois des bureaux de vote qui ont toujours voté,
12:38des communistes socialistes chez moi qui ont voté comme un seul homme
12:40pour le Front national et ce n'est pas la première élection.
12:42– Rassemblement national.
12:43– Voilà, pour le Rassemblement national, pour l'extrême droite,
12:45et ce n'est pas la première élection.
12:47Je pense qu'il y a des électeurs, très souvent des classes populaires
12:50et classes moyennes, qui ont voté massivement pour le Rassemblement national.
12:54Et donc, ce n'est pas une question de, est-ce que la droite est partie au RN
12:57ou est-ce que la gauche est partie à l'extrême gauche ?
12:59Ce n'est pas vrai.
13:00Les électeurs populaires, dans leur grand nombre, ont voté pour l'extrême droite.
13:05Nous n'avons pas su parler aux électeurs qui travaillent,
13:08les employés, les ouvriers, les femmes seules qui élèvent des gamins.
13:11Nous n'avons pas su leur parler.
13:13Et ça, c'est un échec de notre majorité.
13:15Nous avons parlé, malheureusement, aux cadres supérieurs.
13:18Les cadres supérieurs, c'est bien, mais ce n'est pas eux
13:20qui font l'immense majorité du peuple français.
13:23Donc nous devons absolument, et ça, je pense que c'est le rôle
13:25d'une droite populaire, d'une droite sociale,
13:27je pense que c'est le rôle d'une gauche aussi,
13:29mais moi, personnellement, je suis de droite,
13:31donc j'essaie de parler là où je suis né, moi qui suis fils d'ouvrier.
13:34Nous n'avons pas su parler aux ouvriers, aux employés de France.
13:36Et ça, c'est un drame pour un parti qui se dit républicain.
13:40Quand on veut être le bloc central, il faut parler au bloc central
13:43de la population aussi.
13:45Et nous n'avons pas parlé au bloc central de la population.
13:47– Edouard Philippe a confirmé hier soir avoir eu un dîner privé
13:50avec Marine Le Pen. Est-ce que ça vous dérange ?
13:53– Edouard Philippe, dîner qui le souhaite ?
13:55Moi, je n'aurais pas dîné avec Marine Le Pen.
13:57– Lui, c'est lui ou c'est vous ?
13:58– Non, mais moi, j'aime beaucoup Edouard Philippe
14:00et je ne sais pas dans quelles conditions cela s'est passé.
14:02– Chez Thierry Solaire.
14:04– J'aime beaucoup Thierry Solaire également,
14:05mais moi, je n'aurais pas dîné avec lui.
14:06– Vous n'auriez pas fait ce dîner-là.
14:07Vous pourriez vous allier avec Edouard Philippe,
14:09créer une structure avec lui ?
14:10– Edouard Philippe a de grands talents
14:12et je l'espère, aidera notre pays à aller beaucoup mieux.
14:15Il n'est pas le seul, mais tout le monde connaît mon amitié
14:18et mon estime très profonde envers Edouard Philippe, qui est un homme d'État.
14:20– L'actuel Premier ministre, Gabriel Attal,
14:22a fait entendre sa différence dès dimanche soir.
14:24Une dissolution non choisie, mais il refuse de la subir.
14:27Alors que vous, vous avez conseillé la dissolution à Emmanuel Macron.
14:30C'est un concurrent, vous êtes en concurrence, vous et Gabriel Attal.
14:33– Non, écoutez, il vient de la gauche, je viens de la droite.
14:35Il est élu en Ile-de-France, je suis élu en province.
14:38Voilà, je pense que nous sommes complémentaires.
14:41Et je pense qu'il faut, avec Gabriel Attal, me semble-t-il,
14:43que l'on puisse parler, demain ou après-demain,
14:46sur comment on peut aider notre camp politique à aller mieux.
14:49On a très bien travaillé ensemble depuis sept ans.
14:52Il n'y a pas de raison que désormais nous soyons en concurrence, me semble-t-il.
14:55Aujourd'hui, la question des hommes n'intéresse peu.
14:59C'est la ligne politique.
15:01– L'incarnation, c'est important.
15:03– D'abord, une incarnation, c'est celle du président de la République.
15:05Il ne faudrait peut-être pas l'oublier.
15:07Tout le monde lui dit beaucoup de mal de lui.
15:09Mais je constate que le président de la République,
15:11fort heureusement, c'est celui qui a permis à Gabriel Attal
15:14et à d'autres de pouvoir être en responsabilité politique.
15:17Donc moi, je n'aime pas qu'on dise du mal du président de la République
15:20comme ça, gratuitement, au moment où peut-être la difficulté est plus forte pour lui.
15:23La loyauté, c'est toujours intéressant en politique.
15:26Mais incontestablement, nous avons un moment
15:28où nous devons dire que nos égos personnels doivent passer après la ligne politique.
15:31Qu'est-ce que l'on veut ? Je préfère être dans un groupe politique,
15:33dans un parti politique que je ne dirige pas, mais qui est clair,
15:36non au Front Populaire, que dans un parti politique ou un groupe politique
15:39que je dirige et qui n'est pas clair.
15:41Voilà, donc moi, je suis pour la ligne politique.
15:43Et je me rendrai comme un militant à cette ligne politique.
15:45Ça fait plus de 20 ans que je suis militant.
15:47J'ai commencé au RPR, je ne vais pas changer.
15:49Je pense que les soldats sont plus importants que les généraux.
15:51– Gérald Darmanin, nous sommes à quelques jours du début des Jeux Olympiques.
15:54Est-ce que vous souhaitez rester à votre poste
15:56pour la sécurité de cet événement planétaire ?
15:58Vous avez dit à plusieurs reprises que vous souhaitiez quitter la place Beauvau.
16:01Mais pour démissionner, il faut qu'Emmanuel Macron décide de vous libérer.
16:05– Oui, bon, ce n'est pas non plus l'emprisonnement.
16:07D'être ministre de la République, c'est un grand honneur.
16:09Tous les jours, toutes les nuits, je suis au travail.
16:12Encore cette nuit, avec des événements dramatiques en Nouvelle-Calédonie.
16:14Donc je suis à mon poste, bien évidemment.
16:16Regardez, on expulse un imam radicalisé aujourd'hui.
16:18Jusqu'à ce que le président de la République décide de changer de gouvernement.
16:21Après, je pense que la démocratie, c'est important.
16:23Quand les Français ont voté, il est normal qu'il y ait des conséquences.
16:25Si nous pensons, nous, que un, nous avons gagné,
16:28et que deux, tout doit être comme avant,
16:30c'est que nous n'avons pas compris ce qu'ont dit les Français
16:32quand ils se sont déplacés en masse.
16:34Rien ne doit être comme avant et nous n'avons pas gagné les élections.
16:37Donc on doit éviter le drame du nouveau front populaire.
16:40Mais on doit aussi prendre avec humilité le fait que nous n'avons pas gagné ces élections
16:43et que de nouvelles têtes doivent émerger.
16:45Ça fait sept ans que je suis ministre.
16:47Quatre ans que je suis ministre de l'Intérieur.
16:49J'ai été élu député par la population de ma circonscription.
16:52Il est normal de les représenter à l'Assemblée nationale.
16:54Et la sécurité des JO sera assurée, Gérald Darmanin ?
16:56Tant que je serai à mon poste, y compris si c'est jusqu'aux Jeux Olympiques, je l'assurerai.
16:59Mais le président de la République change le gouvernement quand il le souhaite.
17:03C'est la Constitution et moi, je respecte la Constitution.
17:05Merci à vous, Gérald Darmanin, d'être venu ce matin sur nos antennes CNews et Europe 1.
17:09Un grand merci à nos téléspectateurs et nos auditeurs d'Europe 1.
17:12Vous êtes de plus en plus nombreux à nous écouter, plus de 400 000 auditeurs.
17:15Merci à vous de nous suivre. Plus forte progression des radios.
17:18Merci à vous et bonne journée sur nos deux antennes.
17:22Sous-titrage Société Radio-Canada