La grande interview : Jean-Michel Blanquer

  • la semaine dernière
L'ancien ministre de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer était l’invité de #LaGrandeInterview de Florian Tardif dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.

Category

🗞
News
Transcript
00:00Bonjour Jean-Michel Blanquer, vous êtes président de Terra Academia, ancien ministre de l'éducation
00:17nationale et auteur de La Citadelle aux éditions Albin Michel, Edouard Philippe que vous connaissez
00:23bien puisque vous avez travaillé à ses côtés lorsqu'il était à Matignon, dévoile son
00:27jeu, il sera candidat lors de la prochaine élection présidentielle, anticipée ou non
00:31d'ailleurs précise-t-il, est-ce que c'était le bon moment ? Je ne sais pas, je suis en opinion sur
00:36le sujet, ce qui est important c'est le fond des choses, c'est-à-dire l'avenir du pays, ça paraît
00:41bizarre comme ça quand on voit une annonce dans un moment comme celui-là mais il a le droit de
00:45considérer que c'est le bon moment, il a sûrement ses raisons. Il a le profil d'un chef d'état,
00:50vous parlez dans votre livre d'homme intelligent, agile, drôle, cultivé ? Oui bien sûr, il a de
00:56grandes qualités, dans le livre pour lui comme pour d'autres je monte je crois les qualités et les
01:01défauts, les forces et les faiblesses, nous en avons tous, incontestablement il a montré des
01:05qualités dans la direction des affaires publiques donc il fait partie des hommes et des femmes qui
01:12peuvent prétendre à de grandes responsabilités. Georges Pompidou avait déclaré, ce n'est je
01:18crois un mystère pour personne que je serais candidat à une élection à la présidence de la
01:21république quand il y en aura une, trois mois avant la démission du général de Gaulle, pourquoi je
01:26vous pose cette question ? Tout simplement parce qu'estimez-vous ce matin que cette perspective
01:30possible compte tenu de la situation politique, c'est cette dernière qui a poussé potentiellement
01:35Édouard Philippe à expliquer qu'il serait candidat ? Je ne sais pas, je pense que le mimétisme en
01:42politique fonctionne rarement, c'est-à-dire c'est pas complètement comparable et surtout en ce
01:49moment on a besoin plutôt de renforcer les institutions que de les fragiliser, je ne pense
01:54pas qu'il les fragilise mais je ne pense pas non plus qu'il faille donner cette interprétation-là à
01:58ce qu'il a fait, d'ailleurs je me souviens que Georges Pompidou lui-même lorsqu'il avait fait
02:01cela avait bien dit qu'il ne cherchait pas du tout à fragiliser le général de Gaulle et d'ailleurs je
02:06pense que la relation de Pompidou avec de Gaulle n'a pas grand chose à voir avec celle d'Édouard
02:10Philippe avec Emmanuel Macron donc chaque chose est différente et c'est la liberté d'Édouard
02:17Philippe de faire cette déclaration mais le plus important dans ce qu'il dit ou de ce que nous
02:22avons tous à dire c'est comment nous sortons par le haut de la situation dans laquelle nous sommes
02:27et comment nous ne pensons qu'à la France. Au fond la chose très importante dans ce moment
02:33qu'il y a quelque chose de gaullien justement c'est que nous devons en ce moment nous mettre
02:38complètement au-dessus des partis, au-dessus des personnes aussi et ne penser qu'au pays. Le pays
02:42avant les partis c'est une évidence. On va en parler, le titre de votre livre La citadelle
02:47renvoie à l'enfermement, on l'a tous compris chacun sait que le pouvoir isole et est-ce que
02:51vous estimez ce matin que c'est ce qui a entraîné la situation dans laquelle nous sommes qu'Emmanuel
02:56Macron est isolé depuis plusieurs mois et qu'il a pris peut-être une décision irrationnelle. Vous
03:02parlez d'ailleurs de décision irrationnelle dans votre livre. Oui c'est un mot que j'assume
03:06complètement mais qui je crois est compréhensible par tout le monde parce que justement cette
03:10décision a été incompréhensible donc le fait que le pouvoir isole c'est une réalité. Vous avez été
03:15surpris au soir de la dissolution ? Ah oui parce que moi je m'attendais à une dissolution en 2024 je
03:20pensais que ça il y avait de très grandes possibilités que cela arrive en revanche je
03:25l'imaginais vers septembre octobre postérieurement aux jeux olympiques et surtout comme le résultat
03:30comme la conséquence d'un conflit éventuel, d'un impasse éventuel entre le pouvoir législatif et
03:36le pouvoir exécutif et lorsqu'il y a une situation de ce genre la dissolution est un outil normal de
03:41la constitution. En revanche faire une dissolution un soir d'élection a quelque chose de contre
03:46nature et puis cette immédiateté a aussi quelque chose de contre nature. Vous savez la constitution
03:52prévoit une consultation avant de dissoudre c'est pas un coup de fil simplement au président de
03:57l'assemblée, au président de l'Assemblée nationale. Ça s'est fait sur un coup de tête, vous parlez dans votre
04:01livre également de tendance à la destruction masochiste. Est-ce que Emmanuel Macron est en
04:07train de détruire ce qu'il a construit depuis son arrivée en 2017 ? J'espère que non et en tout cas
04:11je veux faire partie de ceux qui contribuent à ce que ça ne soit pas le cas mais le fait est
04:16qu'il y a quelque chose que l'on peut constater qui est peut-être de l'ordre de la psychologie mais
04:20qui est que souvent Emmanuel Macron réussit les choses les plus difficiles et il rate les plus
04:24faciles. Souvent il fait des choses qui peuvent être très réussies et qui vont être gâchées
04:28par la petite chose en trop. Souvent par exemple il faut faire un très bon discours et puis après
04:33ça va durer trop longtemps. Vous voyez il a cette tendance là et le remède à cela c'est de travailler
04:38plus collectif. On a tous des qualités. Il travaille tout seul ? Encore une fois. Est-ce qu'il est mal entouré ?
04:44Vous pointez du doigt par exemple ces hommes de l'ombre, Alexis Colère qui l'entoure depuis
04:502017. Est-ce que vous estimez que ces hommes de l'ombre que les Français ne connaissent pas ont
04:55une influence néfaste sur le président de la République et sur ce qui se passe ? On peut bien
04:59évidemment penser, on en a parlé tout à l'heure, à cette dissolution précipitée justement par
05:03ces quelques hommes de l'ombre qui l'ont conseillé. Vous savez la pente de tout pouvoir et c'est le
05:08sens du titre du livre qui a d'ailleurs plusieurs sens mais le premier des sens c'est le risque de
05:13refermement sur soi de tout pouvoir. Je veux bien tout voir. Réfléchissons à tous les présidents de
05:17la cinquième par exemple. Ils ont tous eu un peu ce problème à un moment donné mais certains plus
05:21que d'autres et donc on voit quelque chose d'assez lumineux dans tous les débuts du mandat d'Emmanuel
05:25Macron avec le premier quinquennat et puis quelque chose qui s'assombrit, ça se sent d'ailleurs même
05:29au moment de la réélection et c'est concomitant à une forme de recroquevillement sur l'Elysée et
05:36vous savez les entourages sont toujours à l'entourage. C'est des conseillers qui vous disent le reste du
05:41monde a tort et nous on a raison. C'est à peu près ça la logique à laquelle on arrive. C'est la
05:46dévalorisation de la fonction ministérielle parce que les conseillers prennent un point important.
05:49C'est le conseiller qui arrive à 23 heures et qui vous dit ça c'est une idée géniale de faire la
05:53dissolution alors que si vous en parliez avec les présidents des assemblées vous pourriez aisément
05:59comprendre que c'est pas la chose à faire. C'est donc ce risque de citadélisation qui a été couru.
06:04Il est clairement devant nos yeux et en le montrant et je le montre avec le sens de l'équilibre je
06:10crois puisque je ne cache rien aussi des lumières et des qualités qu'il y a dans le travail d'Emmanuel
06:15Macron et bien c'est en mettant ça en lumière que j'essaie de faire un exercice démocratique,
06:20politique pour qu'on soit lucide par rapport au risque. Mais ce risque tout le monde le court,
06:24tout le monde le court. C'est pas propre à Emmanuel Macron, simplement ça s'est accentué.
06:27Est-ce que vous estimez que les responsables politiques sont responsables lorsque l'on
06:31voit les dernières consultations effectuées par le président de la République et l'impasse politique
06:36dans laquelle nous sommes avec ces différents partis dont vous pointez aujourd'hui, ce matin,
06:41sur CNews et sur Europe 1, la responsabilité dans cet échec à pouvoir construire une coalition ?
06:47Nous sommes dans une situation très irrationnelle puisque je pense qu'en réalité il y aurait la
06:54possibilité d'unir 70 à 80 % des Français sur des grandes thématiques de salut national.
06:59Lesquelles ?
07:01L'équilibre des comptes publics, l'autorité de l'État, la maîtrise des flux migratoires,
07:06la question du pouvoir d'achat par une nouvelle vision des politiques sociales en particulier,
07:12c'est-à-dire les recomposer pour inciter davantage au travail.
07:16Les enjeux d'égalité des territoires, c'est le sujet dont j'ai parlé pendant les trois jours
07:21la semaine dernière dans le laboratoire de la République à Autun pour montrer à quel point
07:25nous devions être très soucieux de faire que les petites communes et les communes rurales
07:30puissent se sentir partie prenante de la nation.
07:32Tous ces sujets, 80 % des gens peuvent être d'accord sur des politiques claires là-dessus.
07:36Et d'ailleurs, certaines d'entre elles ont été menées par le président de la République.
07:40Et pour autant, nous aboutissons à une situation où la structuration des partis,
07:44la structuration partisane débouche sur l'exact inverse de ça, c'est-à-dire le morcellement
07:49des Français, la fragmentation de l'opinion qui empêche de composer une majorité
07:53qui permettrait de mener cette politique.
07:55La seule solution dans ce genre de circonstances, c'est s'élever au-dessus des intérêts particuliers.
07:59Donc c'est ce que l'on doit demander aux acteurs politiques.
08:01Et les Français, à mon avis, doivent juger les acteurs politiques à la façon dont ils se comportent.
08:05Ils pensent d'abord à eux avant de penser à la France globalement.
08:07Je ne dis pas ça de chacun.
08:08Je ne mets pas tout le monde dans le même panier.
08:10Je dis, regardons chacun et chacune et voyons comment ils se comportent quand le choix est à faire
08:15entre l'intérêt de soi-même ou de son parti et l'intérêt du pays.
08:19Et donc, n'ayons en tête que l'intérêt du pays.
08:22Dans votre ouvrage, vous vous inquiétez également des forces hostiles qui menacent notre pays.
08:27Quel est le plus grand danger, ce matin, pour la France ?
08:31Vous savez, il y a des dangers de court terme, moyen terme, long terme.
08:33Et donc, il faut les distinguer.
08:35Je pense qu'à court et moyen terme, certaines puissances autour de nous ont des menées inquiétantes.
08:40Alors, c'est difficile de les hiérarchiser.
08:42Mais si vous prenez l'exemple de la Turquie, dont on parle peu,
08:45c'est une puissance qui, j'en parle un peu dans mon livre,
08:48par différents aspects, essaye d'avoir des ingérences intérieures et autres.
08:53Si vous prenez la Russie, avant même la guerre en Ukraine,
08:57nous avons eu à subir des attaques informatiques, des attaques informationnelles.
09:03Et nous savons à quel point les démocraties, pas seulement la nôtre, ont pu être déstabilisées,
09:07y compris dans les processus électoraux, par des menées russes.
09:11Il y a donc des menaces de différents ordres.
09:13Il y a évidemment l'islamisme fondamentaliste, qui parfois est porté par des États étrangers.
09:20Qu'il faut savoir regarder en face, c'est ce que vous dites également.
09:23C'est ce que j'ai fait tout au long de mon mandat, en prenant des mesures concrètes en la matière.
09:28Vous n'avez aucun regret par rapport à ce qui s'est passé ces dernières années ?
09:32Par rapport à ce que j'ai pu faire, ou sur ce que j'ai pu faire sur cette question ?
09:36J'ai vraiment fait le maximum de ce que je pouvais en la matière, parfois par vent contraire.
09:43Je donne les détails dans le livre, et je pense que tout est complexe.
09:46Si on ne fait jamais suffisamment, il y a toujours plus à faire.
09:48Mais en tout cas, j'ai désigné les choses et j'ai agi.
09:50Donc ça, au moins, on ne peut pas me le reprocher.
09:53Mais je dirais qu'il faut aussi faire attention aux enjeux à long terme.
09:56À long terme, par exemple, le contrôle social par les nouvelles technologies
10:00est une menace très grande sur les êtres humains, tout simplement, et les citoyens.
10:05Et aujourd'hui, on doit être pleinement conscient de ça.
10:08Quand dans certains pays, vous pouvez être noté en tant que bon citoyen ou mauvais citoyen,
10:13grâce à la reconnaissance faciale, ça fait partie des grands enjeux de long terme
10:18auxquels on doit être sensible sans avoir seulement les yeux rivés sur l'actualité.
10:22Tentons ce matin d'élargir un tout petit peu le sujet.
10:25Vous rapportez un échange assez intéressant, d'ailleurs,
10:27que vous avez eu avec le président Giscard d'Estaing,
10:29qui estimait, lorsque vous l'avez rencontré à ce moment-là,
10:32qu'il ne voyait pas ce qui pouvait empêcher le déclin de l'Occident.
10:36On en a un tout petit peu commencé à en parler à l'instant.
10:39Est-ce que vous partagez cette analyse ?
10:42Oui et non.
10:42Lorsque j'essaie d'entretenir avec lui, j'essaie de défendre la thèse inverse.
10:46Oui, mais lorsque l'on vous lit, on a l'impression, peu ou prou,
10:50que vous partagez néanmoins cette analyse.
10:53Je partage l'inquiétude et ce qu'il faut, c'est trouver l'antidote.
10:56De même que je commence le livre en disant que, depuis le début du siècle,
10:59c'est-à-dire depuis le 11 septembre 2001,
11:01les démocraties sont parties dans une spirale négative de doute sur elles-mêmes et de manque de sens.
11:06Donc, je constate le phénomène, comme le fait le président Giscard d'Estaing.
11:10Ça ne veut pas dire que je l'accepte.
11:11Il faut maintenant se battre contre.
11:13Il faut une sorte de renouveau de sens.
11:17Le président Giscard d'Estaing faisait beaucoup référence à la question de la spiritualité,
11:20qui n'est pas du tout incompatible avec la laïcité.
11:23Mais c'est comment nous savons pas seulement nous défendre contre des ennemis.
11:26Vous voyez, on en a parlé il y a un instant.
11:28Il faut aussi avoir un projet, il faut faire envie à la jeunesse.
11:30Moi, c'est quelque chose qui m'habite.
11:31Qu'est-ce que l'on fait pour dire aux jeunes
11:33que le monde peut être meilleur dans 10 ans, dans 20 ans, dans 30 ans ?
11:36Si vous prenez le sujet écologique, par exemple,
11:38nous devons maintenant tenir des discours de construction sur ces sujets.
11:41C'est qu'en se retroussant les manches, on peut améliorer la qualité de la vie.
11:45On peut faire, j'en ai plein d'exemples,
11:47on peut faire des renouvellements de villages, des renouvellements du territoire.
11:51On peut être fier de la France, comme on l'a vu au cours des Jeux olympiques.
11:53Bref, il y a des nouveaux horizons à dresser qui relèvent de la politique,
11:57mais pas seulement de la politique.
11:58C'est intéressant, vous parlez justement de la jeunesse.
12:01Dans un extrait de votre ouvrage, et vous allez comprendre où je veux en venir,
12:05vous dites une société qui passe son temps à se déchirer
12:07autour de la question de la vieillesse,
12:08tandis que sa jeunesse souffre de mille mots, n'est pas une société saine.
12:11Alors pourquoi je vous pose la question ?
12:12Tout simplement parce qu'au cœur des consultations
12:15qui sont menées actuellement par le président de la République,
12:17il y a l'abrogation de la réforme des retraites.
12:19Est-ce que vous estimez que c'est quelque chose sur lequel tout le monde
12:24semble se focaliser, montre que notre société n'est pas saine ?
12:29Je ne dis pas que ce n'est pas un sujet important.
12:30C'est un sujet très important.
12:31Je peux avoir d'ailleurs quelques idées sur ce point.
12:33Mais le fait que notre société, depuis...
12:35Sur la politique familiale, notamment.
12:37Depuis une vingtaine d'années, se déchire par épisodes
12:40sur les questions d'âge de départ à la retraite.
12:43Alors que d'ailleurs, le premier facteur de pérennité des retraites
12:47dans la durée, c'est la démographie,
12:49c'est le fait d'avoir des enfants qui naissent.
12:50Alors que très peu de gens, voire personne,
12:52ne parle de ça dans le débat public.
12:53Moi, j'en ai parlé pendant le premier quinquennat.
12:56J'étais très solitaire pour le faire.
12:57Je vois que le président, maintenant, en parle un peu.
12:59Mais la question du renouveau démographique français
13:02est évidemment fondamentale.
13:03C'est la première des réponses au problème des retraites.
13:05Et par ailleurs, si on veut donner de l'espoir à la jeunesse,
13:08peut-être que c'est un peu moins de conflictualité
13:11et un peu plus de projections dans l'avenir
13:13qu'il faudrait montrer.
13:15Alors maintenant...
13:15Conflictualité alimentée par certains partis ?
13:18Pour la question, bien sûr.
13:19Il y a des partis...
13:20Certains discours ?
13:21Certains discours, brutalistes...
13:22Enfin, les discours extrémistes, en particulier.
13:24Lesquels ?
13:25D'extrême-gauche et d'extrême-droite.
13:27Mais vous avez aussi des gens qui brutalisent la vie publique
13:29qui ne sont ni d'extrême-gauche ni d'extrême-droite.
13:31Une façon de s'exprimer, une façon de respecter les autres,
13:34de considérer que les adversaires ne sont pas des ennemis.
13:38Une façon de rechercher un peu la nuance, parfois.
13:40Une façon de penser contre soi.
13:42Toutes ces disciplines que nous devrions tous avoir
13:45sont malheureusement trop absentes dans le débat public
13:47et nous empêchent d'avoir une démocratie de haute qualité
13:49comme elle devrait l'être.
13:50La France est un pays avec beaucoup de maturité historique.
13:54C'est un pays qui doit pouvoir débattre,
13:56prendre des décisions de manière beaucoup plus mûre, concertée.
14:01L'école doit justement redevenir le creuset de ces valeurs
14:05qui sont les nôtres ?
14:06L'école, elle, reflète de la société.
14:09D'ailleurs, sous la Troisième République,
14:11il y avait confiance de la société dans l'école
14:13parce qu'il y avait confiance de la France en elle-même.
14:15Aujourd'hui, je pense que nous avons semé des graines
14:19de rebond de l'école.
14:20Souvent, on entend toujours le contraire sur toutes les ondes.
14:25Je souligne dans le livre que le rebond de l'école primaire a commencé.
14:27Nous sommes le seul pays avec le Portugal
14:29à avoir progressé en cinq ans sur le niveau de lecture des élèves de CM1
14:34alors même qu'il y a eu la crise sanitaire,
14:36alors même qu'il y a eu mille problèmes et mille attaques.
14:38Mais la politique des savoirs fondamentaux porte des fruits.
14:41Mais voyez, cette politique que nous avons menée,
14:43elle porte des fruits forcément sur cinq ans, puis dix ans, quinze ans.
14:46C'est des sujets de très long terme.
14:48Vous ne pouvez pas du jour au lendemain
14:51opérer un rebond des savoirs fondamentaux à l'école primaire.
14:53Et ça, cette capacité de patience,
14:56cette capacité d'explication des choses calmement,
15:00c'est ce qui manque dans notre débat démocratique.
15:02Et heureusement qu'il y a des émissions comme la vôtre
15:04qui durent un peu longtemps pour pouvoir le faire.
15:06Merci beaucoup Jean-Michel Blanquer.
15:07C'était l'heure de votre grande interview sur CNews et sur Europe 1.
15:10Et je rappelle votre ouvrage,
15:12La Citadelle aux éditions Albin Michel Roumain.
15:15C'est à vous.
15:26Sous-titrage Société Radio-Canada

Recommandée