Le président du centre de réflexion sur la sécurité intérieure Thibault de Montbrial était l’invité de #LaGrandeInterview de Sonia Mabrouk dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.
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00:00Bonjour Thibaut de Montbrial.
00:02Bonjour Sonia Mahbouk, ça fait plaisir de vous retrouver.
00:04Merci et merci pour votre présence pour la grande interview sur CNE.
00:07Vous êtes avocat et président du Centre de réflexion sur la sécurité intérieure.
00:11Depuis de longues années, Thibaut de Montbrial, vous êtes un spécialiste de ces questions de sécurité et de justice
00:17et vous plaidez depuis longtemps également pour un véritable choc d'autorité accompagné d'un réarmement judiciaire
00:24afin de répondre aux défis de notre pays.
00:26A l'heure où les spéculations vont bon train autour du futur gouvernement,
00:30est-ce que vous croyez en ce sursaut, en ce changement total de paradigme ?
00:35Ce qu'il faut comprendre c'est que nous ne sommes pas dans un temps politique
00:39qui viendrait suivre la victoire d'une majorité absolue à une élection nationale.
00:45Nous sommes dans une période de crise politique avec une assemblée qui est très fracturée, chacun l'a à l'esprit.
00:51Et la question c'est de savoir quelles sont les possibilités d'action
00:55pour éviter que les trois ans qui viennent ne soient des années d'enquistement
00:59où les difficultés, et les difficultés en matière de sécurité, de justice et d'autorité en général sont nombreuses,
01:04viendraient se cumuler à celles déjà existantes.
01:08Donc je pense que c'est un moment qui est crucial parce que dans leur vote,
01:12l'écrasante majorité des Français, si on prend l'ensemble des partis qui proposaient des mesures d'autorité,
01:17une très large majorité de Français se sont exprimés en faveur du renforcement des questions d'autorité et de justice.
01:24Je pense que c'est un des défis du gouvernement de Michel Barnier,
01:27mais il ne faut pas s'attendre à des ruptures absolues.
01:30Et moi j'ai toujours dit que dans des périodes où c'était politiquement difficile,
01:33il valait mieux une politique de petits pas dans la bonne direction
01:36qu'une abstention en se disant que ce n'est pas assez bien, ça ne peut pas aller assez loin.
01:40Le choc d'autorité, je pense qu'un jour il sera indispensable dans notre pays,
01:44le plus vite sera le mieux, mais de prendre conscience de l'ampleur des difficultés
01:47et de prendre les mesures dans les mois qui viennent et les années qui viennent
01:51pour éviter un délitement supplémentaire, déjà ce serait bien.
01:54D'autant que l'attente est très forte.
01:56La sécurité est un sujet transpartisan pour les Français,
01:59quel que soit, Thibault de Montbréal, leur situation, leur origine, leur lieu d'habitation
02:03et même leur conviction politique.
02:05C'est ce que révèle notre sondage IFOP Europe 1C News et le JDD,
02:09selon lequel 84% des Français estiment que ce sujet doit être une priorité.
02:14Au-delà de l'évidence de l'attente des Français,
02:16qu'est-ce que ça traduit en profondeur de la société française un tel sondage ?
02:20Vous savez Sonia Mabrouk, je dis souvent que le besoin de sécurité,
02:26la sécurité ce n'est pas un programme politique,
02:28ce n'est ni de droite ni de gauche, c'est un besoin primaire de l'être humain
02:32et c'est un besoin universel qui est partagé partout.
02:35Et c'est le préalable à la possibilité de la mise en place d'une politique
02:41de droite, de gauche, du centre, écolo, peu importe.
02:43Il faut d'abord être en sécurité.
02:45C'est le préalable au rétablissement d'une société apaisée
02:50au sein de laquelle chacun pourra s'épanouir dans sa vie personnelle,
02:54dans sa vie professionnelle, dans ses loisirs, dans sa vie associative.
02:58C'est un préalable.
02:59La sécurité c'est le socle.
03:01Donc les résultats du sondage ne sont pas du tout étonnants.
03:04D'ailleurs dans le sondage, si on rentre dans le détail,
03:06j'ai été tout à fait frappé que les gens se disant de gauche
03:10sont 59% à répondre oui à la question qui leur a été posée.
03:13Donc les attentes de nos compatriotes, pour revenir à la situation actuelle,
03:17les attentes illustrées par ce sondage,
03:19elles démontrent que la question n'est ni de droite ni de gauche,
03:21c'est juste une question, je vais vous le dire,
03:23c'est une question de bon sens.
03:24De bon sens, en tout cas c'est une priorité, c'est une promesse
03:27de priorité pour le gouvernement de Michel Barnier,
03:31un gouvernement auquel les LR vont participer,
03:34donc la droite LR.
03:36Vous l'avez d'ailleurs dit assez tôt, dans une tribune, Thibaut de Montbréal,
03:39vous avez appelé la droite, tout comme l'ancien président Nicolas Sarkozy
03:42a participé à une telle équipe, ça paraît être une évidence pour vous ?
03:46Oui, pour les raisons que j'ai expliquées au début de notre entretien,
03:49c'est-à-dire que nous sommes dans une situation de crise,
03:51on ne peut pas laisser la situation se dégrader,
03:54on ne peut pas laisser prendre le risque de laisser l'extrême gauche
03:58qui a essayé, vous savez on peut répéter mille fois un mensonge,
04:01ça n'en fait pas une vérité, qui a essayé de faire croire qu'elle avait gagné
04:04et il n'était pas question de fuir les responsabilités de la droite.
04:09On est dans les moments de crise, c'est les caractères qui se révèlent
04:12et on ne peut pas toujours trouver des excuses pour ne pas y aller
04:15et c'est pour ça que je l'ai dit, je l'ai dit dans les premiers
04:18et moi je suis personnellement ravi et très rassuré
04:21que ce soit finalement Michel Barnier qui soit Premier ministre
04:23parce que ses premières déclarations montrent qu'il a parfaitement perçu
04:26ses attentes et qu'il me semble avoir une détermination
04:29pour mettre en place un certain nombre de mesures que les Français attendent.
04:33On va en parler en détail de cette équipe qui s'esquisse
04:36et qui devrait être annoncée la semaine prochaine.
04:38Sur des exemples très précis, Thibault de Montbriel ce matin sur CNews et Europe 1,
04:42il y a des confessions choc, celles du frère du terroriste Darras,
04:46celui qui a assassiné le professeur Dominique Bernard,
04:49il a été entendu lors d'une expertise psychologique, psychiatrique
04:52et il a dit ceci, c'est ce que révèle Le Figaro.
04:55Ce sont ses phrases, on n'avait rien à faire en France,
04:58lui et son frère qui a assassiné Dominique Bernard,
05:01on aurait dû partir, affirmant également que le travail n'a pas été fait,
05:05le travail de l'administration n'a pas été fait.
05:08Mais quand le frère du terroriste dit ça,
05:10quelle est la part de la responsabilité politique et administrative ?
05:14Vous allez voir qu'il y en a qui vont dire que finalement
05:16c'est un garçon d'extrême droite de dire des choses pareilles.
05:19Non, j'ai tort de plaisanter parce que c'est un sujet qui est gravissime
05:23et là encore qui relève du bon sens.
05:25D'abord le premier devoir d'un gouvernement c'est de protéger sa population
05:28et en l'espèce, il est tout à fait évident que les règles d'accès à l'asile
05:37et ensuite de maintien sur le territoire ont été appliquées de façon très fragile.
05:44Je pense que vous savez, il faut avoir aucun état d'âme.
05:48Le droit, c'est l'expression de la souveraineté d'un pays
05:53et il faut protéger la population.
05:55Vous savez, tous les pays d'Europe sont en train de faire enfin le changement sur le sujet.
06:00Le chancelier Scholz, qui est à la tête d'une coalition sociale-démocrate,
06:05il a fait des déclarations qui en France auraient déclenché les réactions indignées de la gauche.
06:14Pourquoi ce qui se passe en Allemagne est impossible,
06:16qui en tous les cas déclencherait de telles polémiques en France ?
06:18Mais alors pas seulement en Allemagne, au Danemark.
06:20Avec des sociodémocrates. Alors pourquoi Thibaud de Montbréal ?
06:23Parce qu'en France, il y a depuis les années 70 une idéologie de 13 à gauche bourdieusienne
06:31qui s'est répandue à travers les écoles de journalisme, de la magistrature, d'administration.
06:35Et c'est chic de se penser dans le camp du bien.
06:41Et donc vous avez une petite superstructure, j'adopte à mon tour le vocabulaire marxiste,
06:45mais il y a une petite superstructure qui est ultra minoritaire et qui ne représente qu'elle-même
06:49et qui se considère l'arbitre des élégances et qui a longtemps terrorisé même les gens de droite.
06:55Minoritaire mais qui a l'hégémonie culturelle ?
06:57Il y a une forme d'hégémonie culturelle, alors c'est un petit peu en train de changer.
07:00Mais il faut dire, vous savez, ce sont des sujets, et moi j'insiste, c'est vraiment capital,
07:06ce sont des sujets de souveraineté et qu'il faut aborder avec le plus grand calme.
07:09Ce ne sont pas des sujets passionnels, ce ne sont pas des sujets qu'il faut traiter à l'émotion,
07:14ce sont des sujets fondamentaux d'exercice de souveraineté par un État.
07:18C'est important ce que vous dites ce matin sur CNews Europe 1.
07:20Évidemment, le responsable et le spécialiste des questions de sécurité voit cela avec le recul et l'expertise qui est la vôtre.
07:27Mais nous sommes aussi dans un pays où, par exemple, la veuve d'un gendarme, la veuve d'Éric Comine,
07:31a dit que c'était la France qui avait tué son mari.
07:33Elle a subi, type Montbréal, un véritable lynchage sur les réseaux sociaux.
07:37Elle a été menacée. Une telle phrase, très lourde de sens.
07:42La France a tué mon mari. Qu'en avez-vous pensé ?
07:44D'abord, cette affaire m'a bouleversé.
07:47Et ensuite, ce n'est pas un programme politique, c'est un cri du cœur.
07:50C'est le cri du cœur d'une veuve qui se retrouve avec deux filles du jour au lendemain, d'une seconde à l'autre même,
07:57suite à un acte perpétré par un individu multirécidiviste.
08:04Et ce que me disent, moi, depuis longtemps, les policiers et les gendarmes de tous niveaux,
08:10vous savez, moi je parle depuis les gens qui sont dans les voitures, les gardiens de la paix,
08:14les simples gendarmes jusqu'aux généraux, aux commissaires généraux,
08:19c'est qu'il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup de gens qui travaillent pour la sécurité de l'État,
08:23qui, en leur fort intérieur, pensent la même chose.
08:26Alors, dans les très hautes strates qui sont proches du pouvoir,
08:28où on fait très attention à ce qu'on dit, où on a des éléments de langage, etc.,
08:31on se dit, ah ben non, c'est pas possible, c'est pas possible.
08:34Mais la réalité, c'est que, comment en est-on arrivé à ce qu'une partie de nos forces de sécurité intérieure et de leur famille pense ça ?
08:40Il est vraiment essentiel de poursuivre le travail.
08:43Gérald Darmanin a commencé, il a vraiment...
08:45– Vous lui rendez souvent hommage.
08:47Il est sans doute sortant ou partant du ministère de l'Intérieur, de la place Beauvau.
08:51Il a accompli des choses qui sont structurelles.
08:53– J'ai toujours essayé, et d'ailleurs régulièrement, grâce à vos invitations, à être intellectuellement honnête.
09:00C'est-à-dire que quand il y a des choses dont je pense qu'elles sont dans la mauvaise direction, je le dis,
09:03mais quand c'est bien, il faut le dire aussi.
09:04Et Gérald Darmanin, je pense, a insufflé un tournant qui est encore loin d'être parfait.
09:11– C'est la politique des petits pas.
09:13– C'est la politique des petits pas, et il a été soutenu par les policiers et les gendarmes.
09:19Il a eu une très grande réussite avec la sécurité des Jeux olympiques,
09:22qui était un défi absolument majeur.
09:25Mais il faut continuer.
09:26Vous savez, les déclarations de la femme de la jean-chef commune, c'est le fruit de 40 ans.
09:33Donc il faut continuer.
09:34Mais c'est pour ça que ce qu'on dit depuis le début,
09:36et ce que va proposer Michel Barnier avec les nominations,
09:41et ensuite surtout avec l'action, c'est absolument crucial.
09:43Parce qu'il ne faut surtout pas rompre ce fragile redémarrage.
09:46– Que vous disent, si je vous comprends bien, les policiers, les gendarmes,
09:49toutes ces personnes d'autorité sur le terrain.
09:52– Oui, oui.
09:53– C'est les attentes du portrait robot du futur ministre de l'Intérieur également.
09:55– Oui, et de tous les gens qui d'une manière générale vont concourir à la sécurité des Français.
09:59Parce qu'on parle du ministre de l'Intérieur, mais le garde des Sceaux, c'est pareil.
10:02J'ai toujours dit que la chose, la chose indispensable,
10:06c'est d'avoir un binôme intérieur-justice qui marche ensemble,
10:09qui marche d'un même pas.
10:10C'est comme les deux jambes d'un même corps.
10:12Quand vous avez une qui part à une, et l'autre…
10:13– Ce n'est pas un secret politicien que de dire que pour vous,
10:15il ne marchait pas du tout, ni du même rythme, ni du même pas,
10:17entre Éric Dupond-Moretti et Gérald Darmanin.
10:19– Alors, pas du tout, c'est peut-être excessif,
10:21mais au début, j'ai cru comprendre que ça avait été compliqué.
10:24Ça s'est arrangé à la fin.
10:25On peut savoir gré à Éric Dupond-Moretti d'avoir obtenu des arbitrages financiers importants
10:30pour le ministère de la Justice, il faut le dire aussi.
10:32Mais c'est vrai qu'il y avait culturellement,
10:35on a eu des gardes des Sceaux depuis 15 ans qui ont beaucoup été catastrophiques.
10:40Christiane Taubira a fait perdre un temps considérable
10:42en refusant de façon dogmatique un service de renseignement pénitentiaire.
10:46Il faut d'ailleurs savoir rendre grâce à Jean-Jacques Urvoas,
10:48qui est un homme de gauche qui est resté très peu de temps ministre
10:51à la fin du quinquennat de François Hollande,
10:52et qui, lui, a débloqué ce renseignement pénitentiaire
10:55qui aujourd'hui rend de grands services.
10:56– Alors, est-ce qu'on pourrait avoir des personnalités de gauche
10:58à la tête de ces ministères éminemment régaliens, l'Intérieur ou la Justice ?
11:02Est-ce qu'ils pourraient mener la politique des petits pas
11:04en faveur de ce choc d'autorité ?
11:06– Je vous ai dit tout à l'heure que la sécurité,
11:08la restauration de la sécurité dans l'Intérieur des Français,
11:10c'était ni de droite ni de gauche.
11:12C'est une question d'état d'esprit, de compréhension des enjeux,
11:14des gens qui sont dans la ligne de la gauche,
11:17que j'appelle la gauche républicaine,
11:19à mon sens, ont toute leur place dans la poursuite
11:23de la restauration de l'autorité.
11:25Alors il faut, je pense, accélérer un peu.
11:27Ce qu'il ne faut pas, si vous voulez, c'est,
11:29le pire, ce serait de tomber dans une histoire d'équilibre d'apothicaires
11:34et de prendre des gens qui sont porteurs d'une idéologie catastrophique.
11:39– Votre mise en garde ce matin.
11:41– Ça, je pense qu'il ne faut pas le faire.
11:42Après, de droite, de gauche, pour moi, ce n'est pas le sujet.
11:44C'est l'état d'esprit et c'est l'adhésion aux valeurs fondamentales
11:47dont on est en train de parler.
11:48– L'adhésion, Thibault de Montbréal, aussi pour rapprocher la justice
11:51de nos concitoyens, de nous tous, de la population.
11:54Je vous donne un exemple, hier, une décision de justice.
11:57Par exemple, on a appris que le chauffard de Valoris,
11:59qui a tué cette petite fille, Camilia, est restée en liberté.
12:04Alors, il est vrai, et on le précise sur ces News Européens,
12:07sous contrôle judiciaire strict, mais pas de détention provisoire.
12:10En attendant son procès, il y aura procès.
12:12Le père de la fillette a poussé, c'est tout à fait normal,
12:15un cri de colère et d'émotion.
12:17Est-ce que c'est compréhensible à vos yeux, une telle décision ?
12:20– Pour toutes les raisons du monde, je ne vais pas commenter cette décision
12:23parce que je ne connais pas le dossier, parce que je connais trop
12:25la douleur des familles de victimes que j'accompagne régulièrement comme avocat.
12:29Et ce que je veux en profiter pour vous dire, c'est que d'une manière générale,
12:34il y a des choses dont les Français considèrent,
12:36et je pense qu'ils ont raison, qu'elles ne fonctionnent plus.
12:38Et que dans les axes à venir, du prochain garde des Sceaux par exemple,
12:43il va y avoir un travail urgent, qui a d'ailleurs déjà été commencé
12:46par le gouvernement de Gabriel Attal, sur la question de la justice des mineurs,
12:51et puis sur l'exécution des peines.
12:52Je pense que ce sont les deux grands axes à venir.
12:55Mais je refais un instant, je reviens un instant
12:59au grand défi aussi pour le ministère de l'Intérieur.
13:01Réussite des JO, disais-je tout à l'heure, en saluant Gérald Darmanin
13:04et l'ensemble bien sûr des fonctionnaires qui ont concouru à cette réussite.
13:07Mais la leçon c'est quoi ?
13:08C'est que quand on met du bleu dans la rue, ça marche.
13:10C'est-à-dire que pendant les JO, les cambriolages, les agressions ont baissé.
13:14Les attentes aujourd'hui des fonctionnaires de police et de gendarmerie,
13:17c'est qu'on les remette le plus massivement possible dans la rue.
13:21J'en profite d'ailleurs aussi pour saluer, parce qu'on ne parle jamais d'eux,
13:24les 18 000 militaires de l'opération Sentinelle,
13:26qui ont contribué de façon significative,
13:30et un peu en arrière-plan, on en a moins parlé d'eux,
13:32à la sécurisation des JO.
13:34Mais la sécurité de nos compatriotes, c'est un continuum.
13:37Du bleu dans les rues.
13:39C'est police, justice, enfin intérieure justice,
13:41mais aussi une contribution au sens plus large de nos armées.
13:44Justice, exécution des peines.
13:45Autre drame qui a marqué l'opinion cette semaine,
13:47la mort de Lilian Dejean, agent municipal froidement abattu à Grenoble,
13:50du bout de Montbréal.
13:51Le profil du suspect, celui d'un multi-récidiviste
13:54connu pour des faits de viol, de trafic de stupéfiants.
13:57Ça ne vous surprend pas, malheureusement ?
13:59Moi, ce qui me surprend, parce que ça me surprendra toujours,
14:02c'est que quelqu'un comme le maire de Grenoble,
14:04qui est maire depuis 2014, vienne dire qu'on n'a pas de preuves,
14:07que c'est un lien avec le trafic de drogue.
14:09À un moment, il faut arrêter de raconter n'importe quoi.
14:12Quand vous avez une affaire atroce comme ça,
14:15qui a lieu en début de matinée,
14:17et que vous avez un individu qui conduit
14:19une grosse cylindrée allemande immatriculée en Pologne,
14:23on sait très bien ce que c'est.
14:25Ce sont des véhicules utilisés par les trafiquants,
14:27avec des circuits de location, etc.,
14:29qui sont parfaitement identifiés.
14:31Donc ça a tout à voir avec le trafic de stupéfiants,
14:34des individus déterminés,
14:35qui n'ont absolument aucune conscience empathique
14:38de ce que sont les gens dans la rue,
14:40qui se baladent armés.
14:41Et je tiens au passage à saluer la victime,
14:44qui est quelqu'un qui a été un agent de la ville de Grenoble dévoué,
14:47qui a voulu aller aider.
14:49Et ça me touche particulièrement qu'il y ait un ancien parachutiste,
14:52ce qui est évidemment quelque chose qui me touche à titre personnel,
14:55puisque j'en suis un aussi et qu'on n'oublie jamais ça.
14:57On vous écoute ce matin sur Europe 1
14:59et on vous regarde sur CNews, Thibault de Montbréal.
15:01Vous avez un parcours singulier.
15:03Vous faites partie de cette personnalité,
15:05comme on dit, de la société civile, très engagée.
15:08Vous défendez des personnalités en tant qu'avocats
15:10qui sont extrêmement menacées.
15:12Je pense à Florence Bergeau-Blaclair.
15:14Et vous-même, vous connaissez les Afres
15:17et cette situation extrêmement compliquée d'être menacée.
15:21On parle également de vous, Thibault de Montbréal.
15:24Je ne veux pas faire ici un jeu de tête pour l'entrée du gouvernement,
15:27mais on parle de vous pour des ministères,
15:29justice, intérieur, voire défense.
15:31J'imagine que pour l'homme engagé que vous êtes,
15:34ce pourrait être un accomplissement
15:36ou en tout cas une continuité de parcours.
15:38De manière de répondre à votre question,
15:40on peut faire de la langue de bois en disant
15:42« je ne sais pas, c'est trop tôt », etc.
15:44J'ai toujours été sincère
15:46et je pense que c'est ce qu'attendent les Français.
15:48La rumeur, je l'entends.
15:50Je reçois beaucoup de messages de gens
15:52qui me disent qu'ils le souhaitent,
15:54des gens qui travaillent dans les ministères régaliens
15:57pour la sécurité des Français, des politiques,
16:00même beaucoup de Français sur les réseaux sociaux, etc.
16:02Cela dit, il faut être clair,
16:04on ne m'a rien proposé à ce jour.
16:07Et quant à la question que vous allez me poser,
16:09de savoir si j'accepterais si on me proposait,
16:12là encore, pas de langue de bois.
16:14Je vais vous dire exactement où j'en suis.
16:16Moi, je suis un homme d'action, un patriote.
16:20Tous mes choix de vie depuis que j'ai 20 ans
16:22et que j'ai interrompu mes études pour entrer dans les paras,
16:24comme je disais tout à l'heure,
16:25ce sont des choix de vie engagés au service du pays.
16:29Ensuite, comme avocat, c'est vrai qu'avocat,
16:31c'est une profession libérale,
16:32ce n'est pas une profession de service public.
16:34Mais j'ai toujours défendu les policiers,
16:36les gendarmes, les militaires et les victimes.
16:38Et le Centre de réflexion sur la sécurité intérieure,
16:41c'est des sujets que je connais très bien.
16:42C'est donc un oui de bon sens.
16:43C'est un oui de bon sens pour une raison,
16:45si jamais on me le demandait.
16:46Oui, c'est que je pense que Michel Barnier a raison.
16:49Et je pense aussi que nous sommes dans des moments difficiles
16:51et que dans les moments difficiles,
16:53il faut assumer les responsabilités,
16:55si on vous le demande.
16:56Mais pour le moment, on ne m'a rien demandé.
16:57Merci Thibaud de Montbréal.
16:58Merci et je vous souhaite une excellente journée.
17:00Peut-être à une prochaine fois en tant que ministre
17:02ou spécialiste toujours des questions de sécurité.
17:04Dans tous les cas, ce sera avec grand plaisir.
17:05A bientôt.
17:06Merci.