Le président du Rassemblement National, Jordan Bardella était l’invité de #LaGrandeInterview de Sonia Mabrouk dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.
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00:00 - Et place donc à la grande interview sur CNews et Europe 1.
00:03 Bienvenue et bonjour Jordan Bardella.
00:05 - Bonjour Sonia Mabrouk, merci pour votre invitation.
00:07 - Et merci de votre présence.
00:08 Vous êtes le président du Rassemblement national et tête de liste RN aux Européennes.
00:12 Tout d'abord, Jordan Bardella, immense tristesse après le terrible drame
00:16 suite à la mort d'Alexandra Sonnac, cette agricultrice de 36 ans.
00:20 Et on l'a appris cette nuit de sa fillette de 12 ans.
00:25 Selon le procureur, il n'y a pas d'intentionnalité de cette mort.
00:29 On a appris aussi que les occupants de la voiture étaient sous le coup d'une OQTF,
00:33 des Arméniens dont les demandes d'asile ont été refusées.
00:36 Est-ce que malgré tout, vous pointez ce matin la responsabilité du gouvernement ?
00:40 - Les drames se suivent et se ressemblent.
00:45 Ce drame horrifie la France entière.
00:48 J'aimerais apporter évidemment mon soutien à l'ensemble des agriculteurs.
00:52 D'abord à la famille d'Alexandra et de Camille,
00:57 respectivement 35 ans et 12 ans, qui sont morts pour avoir défendu,
01:01 en tout cas s'agissant de cette agricultrice, leur métier,
01:04 leur travail qu'ils exercent avec passion,
01:06 à l'heure où l'agriculture en France fait probablement face
01:09 à l'un des plus grands plans sociaux de l'économie française,
01:13 de l'histoire de notre nation et de l'histoire de notre société.
01:16 Je dis que les drames se suivent et se ressemblent, car en réalité,
01:20 ces individus n'auraient pas dû être sur le territoire de la République française.
01:24 Je sais qu'à chaque fois qu'on fait des constatations,
01:26 les mouvements politiques se lèvent, crient à la récupération,
01:30 mais les faits sont là.
01:34 Ces individus n'auraient pas dû être sur le territoire de la République française.
01:38 Maintenant, j'aimerais qu'on s'occupe du drame de nos agriculteurs,
01:41 parce que j'ai eu l'occasion d'échanger avec plusieurs d'entre eux.
01:44 J'étais samedi dernier en Gironde et je peux vous dire qu'aujourd'hui,
01:48 il y a chez eux, comme chez toute cette France du travail,
01:50 chez nos agriculteurs, chez nos pêcheurs, chez nos artisans,
01:53 chez nos commerçants, chez nos chefs d'entreprise,
01:56 le sentiment de ne plus pouvoir vivre de son travail et de devoir,
02:00 hélas, être accompagné par des aides, ce qui n'est évidemment pas une fin en soi
02:04 et ce qui n'est pas souhaitable pour des millions de gens dans notre société
02:07 qui aujourd'hui n'arrivent pas à joindre les deux bouts.
02:08 Dans le détail, Jordan Bardella, le mouvement de colère des agriculteurs
02:11 prend de l'ampleur.
02:12 Il y a plusieurs appels à manifester qui sont lancés, des blocages de routes,
02:16 une possible contagion aussi avec d'autres secteurs comme celui des routiers,
02:19 une volonté de monter à Paris.
02:21 Tout d'abord, sur la forme, est-ce que vous soutiendrez,
02:24 vous cautionnerez toutes les opérations, tous les types d'actions,
02:28 quelles qu'elles soient, y compris les actions les plus radicales ?
02:31 J'ai toujours été très clair.
02:32 Moi, je condamne toutes les formes de violence
02:34 et je pense que la violence n'a pas sa place dans notre démocratie.
02:37 Maintenant, je ne souhaite pas que l'expression sur la forme,
02:40 qu'il s'agisse de blocage, de manifestation, de marche, de mobilisation,
02:45 devienne en fait le débat politique.
02:47 Le débat politique aujourd'hui, c'est que l'agriculture française
02:51 rentre dans une décennie critique.
02:52 Bien sûr.
02:53 Et que si on ne prend pas en compte aujourd'hui
02:55 Mais pour se faire entendre.
02:56 la nécessité de protéger notre agriculture,
02:59 de la concurrence internationale des loyales
03:00 et qu'on ne permet pas à nos agriculteurs d'être compétitifs
03:03 et de vivre de leur travail,
03:05 alors c'est toute la souveraineté alimentaire de la France
03:07 qui sera menacée.
03:08 Mais pour tout cela, pour se faire entendre,
03:09 est-ce qu'il faut qu'ils aillent plus loin ?
03:10 Est-ce qu'il faut monter, comme on dit, sur Paris, bloquer la capitale ?
03:14 Est-ce que ces actions sont légitimes en un mot ?
03:16 Madame, je suis un responsable politique.
03:18 Mon job, si je puis me permettre, n'est pas de commenter
03:22 ou d'appeler à l'escalade.
03:24 C'est d'apporter des solutions aux gens.
03:25 C'est d'apporter des solutions aux Français.
03:27 Et ce qu'il y a de commun,
03:29 entre ces mobilisations paysannes, ce mouvement agricole,
03:33 les gilets jaunes hier, les bonnets rouges avant-hier,
03:36 c'est à chaque fois le cri de la France qui ne veut pas mourir.
03:39 C'est le cri d'une France silencieuse, d'une France du travail,
03:42 qui est asphyxiée de normes, de taxes et d'impôts,
03:45 qui n'arrive plus à vivre de son travail
03:47 et qui, précisément, ne veut pas être effacée.
03:49 Et je peux vous dire qu'ayant discuté
03:51 avec de nombreux agriculteurs depuis plusieurs jours,
03:53 depuis une semaine et depuis, en réalité,
03:55 cinq ans que je suis député européen,
03:57 je vois à chaque fois des agriculteurs se battre,
03:59 non seulement pour la survie de leur métier,
04:01 non seulement pour la survie de leur exploitation,
04:03 mais pour la survie de la ruralité.
04:05 L'agriculture, il faut bien que les Français comprennent,
04:07 et les Français sont parfaitement conscients de cela, je le crois.
04:11 Ça a façonné l'histoire de France.
04:12 Ça a façonné nos paysages.
04:14 Ça a façonné nos territoires.
04:15 Ça fait partie de notre héritage.
04:17 Et un agriculteur qui s'en va,
04:19 c'est une part de notre identité qui disparaît.
04:22 En 1970, il y avait 1,5 million d'exploitations agricoles.
04:26 Il y en a aujourd'hui 490 000.
04:29 Donc c'est un plan social majeur qui ne dit pas son nom.
04:32 Et moi, je crois encore dans la puissance agricole française.
04:35 Et je pense que, précisément, la France n'a pas vocation
04:38 à être une sous-traitante de la mondialisation,
04:40 que nous n'avons pas vocation à devenir une plateforme de marché
04:44 contrainte d'importer des produits venus du bout du monde.
04:46 Nous avons des talents, nous avons des atouts,
04:48 nous avons une filière importante et il faut la défendre.
04:52 Selon notre sondage CSA, pardonnez-moi pour C News,
04:54 Europe 1, LJDD, 94% des Français pensent qu'il est urgent,
04:57 c'est ce que vous venez de dire, d'interdire l'importation en France
05:00 de produits agricoles étrangers qui ne respectent pas
05:04 les normes imposées à nos agriculteurs.
05:06 Si vous étiez au pouvoir aujourd'hui,
05:08 comment ferez-vous clairement pour interdire l'importation de ces produits ?
05:12 Je souhaite l'exception agriculturelle.
05:14 Je pense qu'il faut sortir l'agriculture française
05:17 des accords de libre-échange.
05:19 Nous multiplions depuis plusieurs années des accords de libre-échange
05:22 avec des suppressions de droits de douane,
05:25 notamment sur les produits importés.
05:27 Nous l'avons fait et nous avons alerté
05:29 lorsqu'il s'est agi de débats du Mercosur.
05:32 Nous l'avons fait au Parlement européen,
05:33 je l'ai fait personnellement sur l'accord avec la Nouvelle-Zélande
05:36 ou encore l'accord avec le Vietnam
05:38 qui menace directement la pêche française.
05:40 À chaque fois, on ouvre nos frontières avec des pays
05:44 qui produisent en ne respectant aucune des normes économiques,
05:47 sociales, sanitaires, réglementaires
05:50 qu'on impose à nos agriculteurs.
05:51 -Vous sortez tout le domaine de l'agriculture de ces accords.
05:55 -Exactement.
05:56 -Et vous ne demandez pas, Jordan Bardella,
05:58 contrairement à ce que veut le gouvernement,
06:00 ce qu'essaye de défendre Emmanuel Macron,
06:02 ce qu'on appelle des "close-miroirs".
06:04 C'est-à-dire demander aux autres les mêmes normes.
06:06 -Bien sûr, et nous nous sommes battus au Parlement européen
06:09 pour réclamer ces "close-miroirs".
06:10 -Pourquoi ça ne marche pas ?
06:11 Pourquoi personne n'arrive à les imposer ?
06:13 -Parce qu'on ne défend pas nos intérêts.
06:14 -Pourquoi Emmanuel Macron ne défend pas les intérêts de la France ?
06:17 -Absolument pas.
06:18 En tout cas, c'est un peu comme en amour,
06:20 c'est les preuves qu'on donne.
06:21 Et de ce point de vue-là,
06:22 les agriculteurs n'ont pas vu beaucoup de preuves d'amour.
06:25 Et aujourd'hui, les agriculteurs ont le sentiment
06:26 qu'avec Emmanuel Macron et Gabriel Attal,
06:28 c'est la main sur l'épaule quand ils sont à Paris,
06:30 mais c'est le coup de poignard quand ils sont à Bruxelles.
06:32 Parce que précisément, Emmanuel Macron, Gabriel Attal
06:35 et ce gouvernement ont soutenu la politique
06:39 de la Commission européenne du Green Deal,
06:41 ont soutenu le texte "Restaurant la nature",
06:43 ont soutenu les accords de libre-échange
06:45 et en fait soutiennent une politique d'écologie punitive
06:47 qui vise à des normes toujours plus difficiles
06:50 et toujours plus aberrantes pour les agriculteurs français,
06:53 chose qui n'est pas imposée et rendue obligatoire
06:56 pour les produits qu'on importe.
06:57 Donc un, exception agriculturelle.
06:59 Deux, lorsqu'on négocie un accord commercial,
07:03 il faut des clauses miroirs.
07:03 -Mais attendez, pardonnez-moi.
07:04 S'il y a des clauses miroirs,
07:06 est-ce qu'il n'y a pas un risque de contrepartie ?
07:08 Parce que pourquoi les autres pays ne se défendraient pas ?
07:10 Je vous donne un exemple.
07:11 -Elles le font déjà.
07:12 -Si on interdit, Jordan Bardin, par exemple,
07:14 les importations de soja au GM brésilien,
07:16 les éleveurs français devront débourser plus
07:18 pour nourrir leur cheptel au risque de voir les consommateurs
07:21 se détourner de leur viande.
07:22 Comment on fait pour ne pas avoir cet effet boom-wong ?
07:25 -Mais l'effet boom-wong, il existe déjà depuis dix ans.
07:28 Depuis dix ans, la France a perdu 25 % de parts de marché
07:31 à l'exportation.
07:32 Vous pensez que les autres pays...
07:33 Et c'est là que je trouve le comportement
07:35 de nos responsables politiques absolument aberrants.
07:37 C'est que précisément, quand on négocie un accord commercial,
07:40 par exemple avec le Canada, avec le CETA,
07:42 le Canada protège ses marchés intérieurs
07:45 et rend ses marchés publics, son marché intérieur,
07:49 beaucoup plus inaccessibles, en tout cas beaucoup moins accessibles
07:52 que nous le faisons nous au sein de l'Union européenne.
07:53 Donc, ce que je ne comprends pas, c'est que toutes les grandes puissances
07:56 qui réussissent dans la mondialisation
07:58 arrivent à se protéger, arrivent à défendre leurs intérêts.
08:00 Et troisièmement, madame, il faut faire le patriotisme économique.
08:03 Moi, je souhaite que dans la commande publique,
08:05 les agriculteurs français...
08:07 - On a l'impression que tout le monde est pour une forme de patriotisme.
08:09 - Eh bien, écoutez, il faut mettre le Rassemblement national au pouvoir,
08:11 si tout le monde est d'accord, parce que précisément,
08:13 ça fait 20 ans que nous défendons cette idée.
08:15 - Et ça passerait par quoi, Jordan Bardella ?
08:16 - Je souhaite que dans la commande publique,
08:19 les entreprises françaises, et notamment, on parle de l'agriculture,
08:21 les agriculteurs français puissent avoir une priorité
08:24 d'accès au marché public.
08:26 Je vous donne un exemple très concret.
08:28 Dans la restauration collective aujourd'hui,
08:30 dans les cantines, des collèges, des écoles, des lycées,
08:33 trois quarts du boeuf qui est consommé, qui est servi dans les cantines
08:35 est d'origine importée, alors que nous avons une filière
08:38 ovine et bovine qui est en train de mourir.
08:41 Moi, je souhaite l'inversion de ce rapport de force
08:43 et je souhaite qu'on puisse se fournir en priorité
08:45 au sein de l'agriculture française.
08:47 C'est un gage de qualité pour nos produits.
08:49 C'est un gage de certitude sur la traçabilité des produits.
08:53 Et enfin, ça permet de soutenir notre marché intérieur.
08:56 - Dites-nous, comment à la fois vous compter,
08:57 si vous arrivez au pouvoir, tordre le bras de Bruxelles,
09:00 de l'Union européenne, et en même temps,
09:02 recevoir les aides de l'APAC, parce que personne n'en parle,
09:04 mais quand même, nous bénéficions et nos agriculteurs bénéficient
09:07 d'aides substantielles et importantes.
09:09 - Mais Mme Mabrouk, cet argent, c'est le nôtre.
09:11 La France donne beaucoup plus au budget de l'Union européenne
09:13 qu'elle ne reçoit la France,
09:15 et le pays, deuxième contributeur net au budget de l'Union européenne.
09:18 Par conséquent, celui qui paye...
09:19 - Sur 2023-2027, c'est 45 milliards environ.
09:23 - Oui, enfin, on y laisse entre 12 et 15 milliards
09:26 incluant les droits de douane chaque année.
09:28 Donc cet argent, moi, je souhaite baisser la contribution française
09:32 au budget de l'Union européenne, précisément pour que ce trop
09:34 plein d'argent soit versé directement à l'économie française.
09:38 Et je vous donne un exemple très concret.
09:41 Les agriculteurs, moi, j'en ai vu beaucoup,
09:42 qui renoncent précisément à demander les aides de la politique
09:45 agricole commune parce que les dossiers sont trop compliqués,
09:48 parce que les normes administratives qui sont nécessaires
09:50 pour remplir ces dossiers sont tellement complexes
09:52 et tellement difficiles qu'ils n'arrivent plus à faire face.
09:55 Donc il faut une pause réglementaire aujourd'hui.
09:57 - Vous ne croyez pas au choc de simplification
09:58 que pourrait annoncer le gouvernement ?
10:00 - Mais quel choc de simplification ?
10:01 - Ils vont quand même annoncer quelques mesures, je suppose.
10:03 - De supprimer, et le Rassemblement national est le seul groupe
10:06 politique à s'y être opposé à l'Assemblée nationale avec force,
10:09 l'avantage fiscal sur ce qu'on appelle le GNR,
10:12 c'est-à-dire le gazole non routier.
10:13 En gros, on augmente le carburant pour nos agriculteurs,
10:16 alors même que précisément, ils ne sont plus compétitifs
10:19 dans l'économie mondiale aujourd'hui, en tout cas de ce qu'ils nous disent.
10:23 Et moi, je souhaite que cet avantage soit préservé.
10:26 Et nous souhaitons également abroger les droits de succession
10:28 parce que les successions aujourd'hui représentent un mur fiscal
10:32 beaucoup trop important pour de nombreux chefs d'entreprise
10:34 et notamment pour nos agriculteurs.
10:36 Et moi, je souhaite dans une vraie logique de transmission,
10:38 de valorisation du travail, qu'on puisse abroger
10:41 quasi totalement les droits de succession,
10:43 à la condition que l'agriculteur qui reprend l'exploitation
10:46 s'engage à garder celle-ci pendant 10 ans.
10:47 - Jordan Bardella, à quelques mois des élections européennes,
10:50 évidemment, ce sujet est majeur.
10:52 Le gouvernement vous accuse de récupération politicienne
10:54 sur le dos des agriculteurs, sur le dos également des pêcheurs,
10:57 de butinée de colère en colère, et en réalité,
11:00 que ce serait votre fonds de commerce.
11:02 Que répondez-vous à cela ?
11:03 - C'est fatigant.
11:05 - Qu'est-ce qui est fatigant ?
11:06 - D'avoir des gens qui passent leur temps à ériger en oeuvre langue
11:09 le mot "en responsabilité" et qui passent leur temps
11:12 à se défausser de leur responsabilité.
11:13 Je ne sais pas si vous avez entendu M. Le Maire,
11:16 aux 20 heures de TF1, annoncer l'augmentation des prix de l'électricité.
11:19 C'est quasiment de ma faute et de celle de Marine Le Pen.
11:21 On explique que le Rassemblement national
11:23 est quasiment responsable de l'augmentation des prix de l'électricité.
11:26 On explique en gros, à demi-mot, que le Rassemblement national
11:29 est responsable ou sur la colère des agriculteurs.
11:32 Mais qui est au pouvoir ?
11:33 Qui signe des accords de libre-échange ?
11:35 Qui augmente les prix de l'électricité ?
11:37 Qui met fin aux avantages fiscaux qui sont donnés sur le GNR ?
11:41 - Augmenter les prix de l'électricité, c'est un retour.
11:42 Et Bruno Le Maire a pointé justement votre responsabilité
11:45 parce que vous n'avez pas voté le bouclier tarifaire,
11:47 alors qu'aujourd'hui, vous dénoncez le fait que ce bouclier
11:49 ne soit plus maintenu.
11:50 Il n'y a pas une forme de schizophrénie.
11:51 - Non, il y a de la franchise.
11:53 Parce qu'en réalité, c'est le même sujet.
11:56 Le sujet, c'est Bruxelles.
11:58 - C'est peut-être de la faute de Bruxelles, véritablement.
12:00 Ce n'est pas le bouc émissaire trop facile.
12:02 - En tout cas, l'Union européenne est en train de déconstruire l'Europe
12:05 et menace les intérêts de la France.
12:07 - Alors pourquoi vous n'en sortez pas ?
12:08 - Je vais vous répondre.
12:10 Le bouclier énergétique,
12:12 il sert à cacher l'impuissance du gouvernement français
12:15 à récupérer la maîtrise des prix de l'énergie.
12:17 Les prix de l'électricité en France,
12:20 qui de tout temps ont été garantis à des prix bas
12:22 par la force nucléaire française.
12:24 Du général de Gaulle au président Sarkozy,
12:26 il y avait un consensus pour dire que le nucléaire était un atout français.
12:30 Monsieur Hollande et Monsieur Macron ont décidé de contrecarrer cette stratégie
12:33 et de dilapider la filière nucléaire.
12:35 Résultat, aujourd'hui, les prix de l'électricité en France
12:38 sont fixés au niveau européen par des règles de fixation communes
12:41 qui bien souvent indexent les prix de l'électricité
12:43 sur les prix du gaz allemand.
12:44 En réalité, ce système, il ne fait plaisir qu'à un seul pays, c'est l'Allemagne.
12:49 L'Europe s'est construite aux intérêts de l'Allemagne,
12:52 contre les intérêts d'une grande partie des autres nations européennes.
12:55 Moi, je souhaite que l'Europe puisse se faire en faveur des intérêts français.
12:59 Donc, une Europe allemande qui devienne une Europe française.
13:01 Exactement, ça, c'est mon projet.
13:03 Et je souhaite précisément que la France puisse récupérer sa souveraineté tarifaire
13:08 et qu'elle puisse payer l'électricité et l'énergie à bas coût.
13:12 Si on fait cela, si on a le courage d'aller devant les institutions européennes,
13:15 si on a le courage de récupérer notre souveraineté tarifaire
13:18 en obtenant, par exemple, des dérogations comme l'ont fait le Portugal et l'Espagne
13:22 durant plusieurs mois et durant...
13:24 Ce n'est pas sortir de l'Union européenne pour vous que de faire un pas de côté par rapport à cela.
13:29 Non, mais je dis juste qu'après 30 années d'excès, Mme Mabrouk, il faut revenir à la raison.
13:33 Après 30 années de fuite en avant fédéraliste qui n'ont fait qu'affaiblir les nations,
13:38 et notamment la nation française, il faut une Europe des coopérations entre États,
13:42 une Europe des projets, une Europe où on se met autour de la table
13:44 pour bâtir les grands projets du XXIe siècle, la transition énergétique,
13:48 l'intelligence artificielle, le numérique, l'industrie,
13:52 mais où on permet à chaque État de décider de ce qui est bon pour lui
13:55 et à qui on permet notamment de payer l'électricité à son coût de production.
14:00 Jordan Barbella.
14:01 Et si on fait ça, croyez-moi qu'on n'a pas besoin de ce bouclier énergétique
14:05 parce que précisément on récupère la maîtrise des prix de l'électricité.
14:09 Non, mais si vous voulez, l'Europe aujourd'hui, elle est aux intérêts de tout le monde.
14:13 L'Europe est aux intérêts américains, l'Europe est aux intérêts chinois,
14:17 l'Europe est aux intérêts turcs.
14:19 Enfin, je veux dire, l'Europe aujourd'hui, c'est l'Europe de Seattle à Istanbul en passant par Kiev.
14:24 Moi, je veux faire l'Europe des coopérations entre États, l'Europe des nations,
14:27 et c'est, je crois, ce à quoi aspire une majorité française.
14:29 Il faut beaucoup d'optimisme, beaucoup de volonté politique,
14:32 et il faut arrêter de se coucher devant des règles et des normes
14:34 qui sont contraires à l'économie française et à notre peuple.
14:37 Je disais que le gouvernement vous accuse de récupération
14:40 et dénonce beaucoup de choses à votre sujet.
14:42 Le service public également, radio comme télévision,
14:44 vous a dans le collimateur un édito pour dénoncer votre récupération politique,
14:48 une émission sur France Télévisions pour dénoncer.
14:51 Alors, si j'en crois cette émission, je traduis pour nos téléspectateurs de CNews
14:56 et nos auditeurs d'Europe 1, j'ai face à moi une coquille vide,
14:58 quelqu'un qui est un fantôme au Parlement européen,
15:01 quelqu'un qui a été fabriqué, quelqu'un qui ne peut que débiter des éléments de langage.
15:05 Oui, mais ça, c'est le service public qui, il y a cinq mois des élections européennes,
15:11 n'a rien trouvé de mieux à faire qu'un complément d'enquête.
15:14 À charge, dont la moitié des personnes qui témoignent sont bidons.
15:18 On a trouvé une source qui m'accuse d'avoir un compte anonyme
15:20 qui s'est rétracté trois heures avant la diffusion de l'enquête.
15:24 Et tout ça a été fait dans des conditions extrêmement particulières.
15:27 Mais les Français ne sont pas dupes de ça.
15:28 Et vous savez, en politique, quand on est donné en tête des intentions de vote,
15:35 on a la meute aux trousses.
15:36 Mais je suis solide.
15:37 - Vous êtes une cible alors ? - Pour me faire chuter.
15:39 - Vous considérez être une cible aujourd'hui ?
15:41 - Je pense que plus on monte en politique, moins il y a d'oxygène
15:43 et que probablement je suis sur un escalier
15:45 où en fonction des marges que je gravis chaque jour un peu plus,
15:49 on tente de me faire chuter.
15:51 Mais je suis solide parce que je sais que derrière moi,
15:53 il y a des millions de Français qui croient en nous
15:56 et qui estiment que le programme de bon sens que nous portons
15:59 est nécessaire pour le pays.
16:00 Et donc, ça ne me fera pas flancher, je vous rassure.
16:03 - Merci Jordan Bardella. - Merci à vous.
16:05 - C'était votre grande interview ce matin sur CNE.
16:07 Et à bientôt.
16:09 (Générique)
16:12 [SILENCE]