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Le maire de Nice et vice-président du parti Horizons, Christian Estrosi, était l’invité de #LaGrandeInterview de Romain Desarbres dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.

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Transcription
00:00La grande interview CNE avec vous Christian Estrosi. Bonjour Christian Estrosi.
00:04Bonjour.
00:05Maire de Nice et vice-président du parti Horizon.
00:08On va parler évidemment de tous les sujets comme tous les matins.
00:11Je voulais qu'on attaque avec le budget qui est le gros morceau de la vie politique en ce moment évidemment.
00:17L'examen du budget qui a débuté à l'Assemblée.
00:19Qu'est-ce qu'il faut faire selon vous ? Les grandes tendances.
00:21Faut augmenter encore plus les impôts ? Faut baisser drastiquement les dépenses publiques ?
00:25Qu'est-ce que vous feriez si vous étiez aux manettes ?
00:27La France vit à crédit et en même temps nous ne pouvons pas, je pense, prendre un coup de rabot de manière indistincte.
00:38Or j'ai le sentiment que quelque part, de manière totalement indistincte, on s'attaque à tous les petites retraites.
00:50On augmente alors par amendement, j'ai vu cette nuit, les gros revenus.
00:57Ce qui pour moi était normal de manière provisoire mais pas forcément de manière pérenne.
01:02La gauche et le modem veulent que ce soit pérennisé ces surtaxes sur les très hauts revenus.
01:06Et je trouve que quelque part on enlève une volonté d'investir en France, de prendre des risques sur son propre patrimoine quelque part
01:15pour créer de l'activité et de la croissance dès lors que c'est durable.
01:19Chacun a conscience aujourd'hui que nous avons chacun notre part de responsabilité, y compris les collectivités locales.
01:27Moi je dis à mes amis qui sont à la tête de grandes associations de collectivités et qui disent
01:33« on rejette tout en bloc ».
01:35Vous pensez à qui ?
01:36Je pense notamment à l'Association des maires de France.
01:39À David Lysnard ?
01:40A Paul Aignel, à Lysnard et à tous les autres.
01:44Non, on ne peut pas rejeter en bloc.
01:47Vous leur dites que les collectivités, les mairies doivent faire aussi des efforts.
01:50On ne peut pas dire à des petits retraités, d'ailleurs je suis opposé à ce qu'on touche aux petites retraites,
01:57on va vous taper et dire que les collectivités n'auraient pas leur part de responsabilité à prendre.
02:04Nous avons notre part de responsabilité à prendre.
02:08D'ailleurs, en tant que vice-président d'Horizon aux côtés d'Edouard Philippe,
02:12nous avons fait un certain nombre de propositions à cet égard pour qu'il y ait d'abord des réductions de dépenses.
02:20Regardez l'enchevêtrement de compétences qu'il y a entre collectivités.
02:25Elles payent toutes de la culture, du sport.
02:31Excusez-moi Christian Estruzzi, mais je l'ai entendu déjà des centaines de fois, ça le fameux millefeuille.
02:36Oui, mais il y a un moment où il faudra que quelqu'un le courage.
02:40J'ai l'impression que Michel Barnier, qui a une grande expérience en matière de collectivité locale,
02:45pourrait être celui qui à un moment tape du poing sur la table et dise maintenant ça suffit.
02:50On sait que département région, c'est Nicolas Sarkozy qui avait fait, semble-t-il, la proposition la plus rationnelle
03:01qui consistait à ce qu'il n'y ait plus qu'un élu territorial qui siège à la fois au département et à la région.
03:09Mais les sénateurs avaient bloqué.
03:12Les sénateurs avaient bloqué. Les sénateurs ont eu tort.
03:15On aurait réduit considérablement la dépense.
03:18Quand vous voyez par exemple que le CNFPT, c'est-à-dire le Centre National de la Fonction Publique Territoriale,
03:25qui est censé former et paye des formateurs à 500 balles par jour,
03:30des gens qui ne sont pas vraiment formés à un niveau exceptionnel,
03:36là où par exemple pour mes policiers municipaux, sans avoir à passer par le CNFPT,
03:42alors que j'ai la police municipale la plus qualifiée et la plus nombreuse de France aujourd'hui,
03:47nous pourrions le faire en interne avec des inspecteurs de haut niveau,
03:51c'est 1,3 milliard d'euros par an que ça coûte aux contribuables et sur lesquels nous pourrions faire des économies.
03:59Et on pourrait parler de tous les organismes d'État que sont des TEM directs,
04:05agences régionales de santé, les agences pour l'environnement, les agences de l'eau, etc.,
04:12où tout est à revoir, tout est à revoir et où on pourrait condenser
04:17et n'avoir plus qu'une seule organisation qui, en matière d'aménagement du territoire,
04:23de transition écologique et d'alimentation en réseau multiple,
04:30et notamment sur les énergies, apporter une réponse qui diminue par 5 ou 6 la dépense publique.
04:40Sauf que comme les fonctionnaires ont un emploi à vie, on ne peut pas fermer un centre de formation, c'est impossible.
04:47Oui, mais pourquoi ont-ils un emploi à vie ? Pourquoi n'abordent-on pas ?
04:52Regardez, on parle du problème des retraites où on va ponctionner les collectivités sur leurs caisses de retraite.
04:58Il faut remettre en question l'emploi à vie des fonctionnaires.
05:01On ne sait pas qu'un Français est un Français, un travailleur est un travailleur,
05:04qu'il soit membre de la fonction publique territoriale ou un salarié du privé,
05:09il ne pourrait y avoir qu'un système de retraite pour tous les salariés,
05:14et une seule caisse de retraite pour tous les salariés dans notre pays.
05:17Ça fait partie des exemples où, sincèrement, on pourrait regarder les choses au fond
05:22pour réduire la dépense avant de parler impôts.
05:25Le 49-3, on arrêterait les débats, va être étudié et proposé en Conseil des ministres aujourd'hui.
05:33C'est-à-dire que c'est une possibilité dans les heures ou les jours qui viennent, le 49-3 pour le budget.
05:3849-3, ça dit motion de censure, ensuite est-ce que vous craignez que le gouvernement soit censuré ?
05:43Il peut être censuré.
05:46Michel Barnier a beaucoup de courage de s'attaquer avec si peu de délai,
05:52puisque l'essentiel du budget n'est pas préparé par son gouvernement, mais par Bercy, on le voit bien.
05:57Et c'est bien pour ça qu'il avait laissé le soin au Parlement de prendre une part de responsabilité.
06:03Par évidence, un certain nombre de parlementaires ne se montrent pas très responsables.
06:07Donc, inévitablement, on risque d'en passer par le 49-3.
06:12Je suis heureux de voir que Michel Barnier va recevoir les associations de représentants des élus locaux.
06:20Et que là aussi, j'ai eu un débat avec Saint-Provence, avec Renaud Muselier et Catherine Vautrin, il y a 48 heures de cela,
06:31où on voit que certains sujets avancent bien.
06:35Je réclame depuis longtemps le versement mobilité transport.
06:39On sait qu'en matière de transition, aujourd'hui, il y a deux dettes en France.
06:43Il faut qu'on en ait conscience.
06:45Vous avez à la fois la dette économique et la dette écologique.
06:49Vous avez vu les intempéries ces derniers temps ? Les dizaines de millions ?
06:53Vous reprenez l'expression de Michel Barnier ?
06:55Oui, parce que je partage la même vision que Michel Barnier sur le sujet.
07:00De ne pas mettre les moyens en matière de transition écologique, avec le réchauffement climatique,
07:06avec les épisodes orageux qui seront de plus en plus nombreux,
07:10avec les périodes caniculaires qui seront de plus en plus nombreuses.
07:14Aujourd'hui, ne pas faire distinctement le choix sur ce qui doit être économisé en termes de dépenses
07:22et ce qui doit être investi pour notre avenir, pour protéger les générations de demain
07:28face à tous ces épisodes, serait grave.
07:31Et je suis heureux de voir que dans cette discussion budgétaire,
07:34Catherine Vautrin nous a confirmé que là où l'Île-de-France avait le droit de bénéficier
07:39d'un versement mobilité transport allant jusqu'à 3,2 % de contribution des entreprises,
07:45là où la province n'avait 3,2 % alors qu'on a à construire des lignes de tramway,
07:51des lignes de transport qui soient totalement décarbonées
07:54et qui contribuent à la transition écologique,
07:58celle-ci soit prête à faire un effort qui aille jusqu'à 2,5 %.
08:03Donc on a un débat budgétaire qui est intéressant.
08:06Si les élus ne sont pas d'accord de se mettre d'accord entre eux,
08:09naturellement le 49-3 sera nécessaire.
08:12Christian Estrosi, invité de la grande interview CNews Europe 1.
08:16Le député France Insoumise, Andy Kerbrat, on en parle beaucoup,
08:19a été arrêté par la police en pleine transaction de drogue.
08:22Il achetait de la drogue. Est-ce qu'il doit démissionner ?
08:25Naturellement. Comment peut-on concevoir que ceux qui ont à faire la loi,
08:31ceux qui ont à se montrer exemplaires en matière de droits et de devoirs
08:36dans les lois de la République puissent encore avoir un droit d'exercer ?
08:42Aujourd'hui, ce qui génère le plus d'insécurité,
08:46qui contribue le plus aux filières de développement
08:49de l'immigration clandestine dans notre pays,
08:52ce sont les filières du narcotrafic pour lesquelles je réclame
08:56que ce soit une grande cause nationale.
08:59Dans mon département, 70 % de la filière du narcotrafic est tunisienne
09:07avec des conséquences importantes.
09:09Dans ce domaine, j'ai d'ailleurs fait des propositions
09:12pour que dans les points de deal où il y a des quartiers
09:16qui sont aujourd'hui en dehors des mains de la République,
09:20il y en a en Ile-de-France, il y en a dans la région lyonnaise,
09:24il y en a à Nantes, il y en a à Toulouse,
09:26nous avons quelques points dans notre département,
09:29il y en a à Marseille, naturellement, la force sentinelle,
09:32l'armée puisse intervenir, que nous ayons.
09:35Et je me réjouis de voir que le ministre...
09:37Comment l'armée interviendrait ?
09:39On considère, quand on a créé la force sentinelle,
09:42que c'était pour lutter contre le terrorisme.
09:46Mais le narcotrafic est une forme de terrorisme
09:49où naturellement, les conséquences en termes d'insécurité
09:55risquent d'être majeures et peuvent, même dans certains quartiers,
09:58déclencher des formes de guerre civile.
10:01Donc vous demandez très concrètement que les militaires sentinelles
10:06qu'on connaît tous dans les grandes villes,
10:08viennent en appui à la police nationale,
10:10viennent en appui aux magistrats et à la police judiciaire,
10:13viennent en appui à la gendarmerie...
10:15Mais viennent patrouiller dans les quartiers
10:17où gangrénés par le trafic de drogue.
10:19Mais à partir du moment où on sait qu'il y a un point de ville,
10:22moi j'ai eu un point de ville où nous avons eu un drame,
10:26puisqu'une famille avec des parents et des enfants,
10:29pour sept d'entre eux, ont été atteints par un incendie
10:35et ont laissé leur vie, alors qu'ils n'étaient que des victimes collatérales,
10:39d'un règlement de compte à un autre étage de cet immeuble.
10:42Et le lendemain, il n'y avait plus personne.
10:45Alors que M. Attal et M. Darmanin étaient venus la veille sur le terrain
10:48donner des instructions...
10:49Donc vous demandez, ce matin sur scène aux Européens, que l'armée...
10:51Il y aurait eu sur ce point l'armée qui aurait été présente dès le lendemain matin.
10:56Le point de ville ne se serait pas réinstallé.
10:58Je me réjouis de voir que le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau,
11:02ait proposé qu'il y ait un parquet national anti-stupéfiants,
11:07à l'image du parquet national anti-terroriste.
11:10On voit bien qu'on est sur des choses qui, parallèlement,
11:13vont un peu de pair.
11:15C'est une proposition que je fais depuis longtemps.
11:17Il la reprend à son compte aujourd'hui.
11:19Je m'en réjouis.
11:20Je veux qu'on tape le consommateur.
11:22Plus de consommateurs, plus de trafic de drogue.
11:25Et ce député de LFI est bien un consommateur,
11:28avec toutes les conséquences que ça peut avoir à la clé,
11:31en termes de vie humaine.
11:34Dès qu'on est au volant d'une voiture et qu'on a consommé de la drogue,
11:38on est un danger mortel.
11:40On l'a vu avec Pierre Palmade sur un autre sujet.
11:45Que les guetteurs, qui sont souvent des mineurs,
11:48qui touchent jusqu'à 2000 ou 3000 balles par mois
11:51de la part des filières de grands trafiquants,
11:54puissent être lourdement condamnés,
11:56y compris s'ils sont mineurs,
11:57et qu'on fasse sauter l'excuse de minorité à leur égard.
12:01Et puis enfin, comme je le pratique moi,
12:04couper tout simplement les allocations familiales
12:08aux familles dont un des membres est un trafiquant de drogue.
12:13Nous sommes en train de regarder,
12:15avec le procureur de la République et la Caisse d'Allocations Familiales,
12:18comment passer des accords.
12:20Tout comme expulser d'un logement social
12:22une famille dont un de ses membres est concerné.
12:25J'ai déjà 150 familles qui ont été expulsées
12:28dans mon parc de logements sociaux depuis près de deux ans,
12:32où nous avons la justice qui nous accompagne.
12:36Et les voisins nous disent quoi ?
12:38Vous dites qu'on a retrouvé la paix ?
12:39Et les voisins nous disent,
12:41enfin dans notre cage escalier, nous retrouvons la tranquillité.
12:44Je dis que nous ne devons pas avoir la main faible
12:47sur un sujet comme celui-là.
12:49Et lorsque je vois Madame Sandrine Rousseau
12:51qui vient ce matin au secours de ce député LFI
12:56en disant qu'il faut changer notre regard sur les consommateurs,
13:00ce sont des malades, il faut les traiter.
13:03Ce sont des malades, ok,
13:04mais il faut leur enlever toute responsabilité publique
13:07parce que ce sont des dangers publics tout simplement.
13:10On voit les conséquences sur les violences conjugales,
13:15sur ceux qui représentent un danger au volant d'un véhicule
13:21de manière durable.
13:22Et la chaîne est longue de tout ce qu'il pose comme danger
13:26dans notre société.
13:27Christian Estrosi, maire de Nice,
13:29avec nous ce matin sur CNews et sur Europe 1.
13:31Une députée propose l'autorisation en France du contact tactique,
13:36c'est-à-dire quand il y a un refus d'obtempérer
13:38que la voiture de police,
13:39comme ce qui se fait en Grande-Bretagne,
13:40ait le droit de faire chuter le deux-roues,
13:44donc la moto ou le scooter.
13:45Est-ce que vous êtes favorable ou pas à cette autorisation ?
13:48Nous n'avons même pas besoin de cela
13:50puisque ma police municipale utilise depuis une quinzaine de jours
13:55un instrument extrêmement facile à utiliser
13:58qui s'appelle le stick-and-stop,
14:01c'est-à-dire un espèce de harceau que vous lancez sur la chaussée
14:06et qui arrête automatiquement,
14:08mais qui ne les crève pas brutalement,
14:12qui les amène à se dégonfler progressivement
14:15pour que ça ne crève pas.
14:17Alors là, en l'occurrence, c'est lors d'un refus d'obtempérer.
14:19Désolé de vous couper,
14:20mais c'est quand une voiture de police est derrière la moto.
14:24D'abord, porter danger à une vie humaine quelle qu'elle soit,
14:31y compris celle d'un délinquant,
14:33c'est toujours un sujet moral où il faut être assez équilibré.
14:38Celui qui refuse d'obtempérer lorsqu'il y a un policier ou un gendarme
14:43au milieu de la chaussée,
14:44parce que jusqu'à présent j'ai eu un gendarme qui chez moi a perdu la vie
14:49à cause d'un refus d'obtempérer,
14:52c'est une chose.
14:54Amener celui qui se comporte en refus d'obtempérer
14:58à avoir des pneus qui se dégonflent progressivement
15:02sans provoquer d'accident sur la chaussée
15:04jusqu'à ce qu'il soit immobilisé,
15:06me semble une manière plus raisonnable.
15:09Nous avons mis cela au point,
15:10nous en avons fait la démonstration
15:12avec toute l'efficacité nécessaire
15:14et naturellement, au bout du compte,
15:16la police n'a plus qu'à le recueillir et à le neutraliser.
15:19Merci beaucoup Christian Estrosi, maire de Nice,
15:22vice-président d'Horizon d'être venu ce matin sur CNews et sur Europe.
15:26Bonne journée à vous.
15:27Bonne journée.
15:28Merci beaucoup.
15:29Et aux autres.

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