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Christian Estrosi, maire Horizons de Nice, était l’invité du Face à Face ce lundi 9 septembre.

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00:00Face à face, Apolline de Malherbe.
00:03Il est 8h32 et vous êtes bien sur AMC et BFM TV. Bonjour Christian Estrosi.
00:08Bonjour.
00:09Merci d'avoir accepté de répondre à mes questions ce matin.
00:11Vous êtes bien sûr le maire, maire horizon de Nice.
00:14On va revenir aussi sur Edouard Philippe, l'un de vos proches.
00:17Horizon c'est Edouard Philippe.
00:18Vous êtes l'un de ses premiers soutiens.
00:20On va revenir sur sa candidature, sur la nomination de Michel Barnier.
00:23De droite comme vous et au fond assez proche de votre approche de la politique.
00:26Mais je voudrais d'abord qu'on parle de la drogue qui gangrène un certain nombre de villes, dont la vôtre.
00:33Vous avez fait de la sécurité votre priorité.
00:35Le trafic de drogue s'est installé dans certains quartiers de votre ville.
00:38Il y avait notamment cet été ce drame.
00:40Les sept personnes d'une même famille morts dans un incendie volontaire dans le quartier des Moulins, dont trois enfants et un adolescent.
00:47Il y a un drame hier soir encore à Grenoble.
00:50On va y revenir.
00:51Sur fond également peut-être de trafic de drogue ou en tout cas d'armes qui circulent.
00:56Vous avez annoncé ce week-end que l'une de vos réponses, ce sera de suspendre le versement des allocations familiales versées à des trafiquants condamnés.
01:05Est-ce que vraiment c'est de nature à changer les choses ?
01:07Il n'y a pas que cette mesure qui est de nature à changer les choses.
01:12D'abord, il y a, je le souhaite, une véritable prise de conscience selon laquelle le narcotrafic est un des fléaux qui légitime le plus d'insécurité dans notre pays.
01:28Gérald Darmanin d'ailleurs, en sa qualité de ministre de l'Intérieur, avait bien compris cela et avait mobilisé toutes les forces de sécurité
01:37partout où nous le voyons, dans les grandes villes, à Nantes, à Lille, à Strasbourg, à Paris et la région parisienne qui est la plus touchée.
01:46Et d'où viennent les principales organisations qui ensuite essaient de mailler leur filet en direction de la province et vers nos villes.
01:55Je trouve simplement qu'en matière de justice, la volonté du ministre de l'Intérieur n'a pas vraiment été suivie des faits et que les réponses nécessaires.
02:05Ça veut dire que le problème ce n'est pas les forces de l'ordre ou ce n'est pas les mesures ou le déploiement qui a été fait,
02:11c'est ensuite, c'est-à-dire les décisions de justice, les jugements rendus, l'application des peines ?
02:16Comme il n'y a pas des mesures dans notre droit pénal qui paraissent suffisamment fermes, si on a l'opportunité d'avoir un parquet, c'est le cas chez moi,
02:28qui est vraiment engagé dans cette lutte, on a des réponses efficaces à partir des dispositions législatives qui existent et qui ne sont pas toujours suffisamment fermes,
02:40mais en tout cas qui contribuent, moi je me réjouis d'avoir un parquet avec lequel nous ayons signé avec notre police municipale et notre municipalité un GLTD,
02:50un Groupement local de traitement de la délinquance, sur spécifiquement le problème de la délinquance, ça n'est pas le cas de partout,
02:59pour ça d'ailleurs que nous avons d'excellents résultats, mais j'estime que le narcotrafic aujourd'hui, ça doit être une grande cause nationale,
03:08mais ça ne l'est pas déjà, j'ai l'impression d'avoir entendu ça mille fois, et par ailleurs vous dites que vous avez d'excellents résultats,
03:14mais il reste des fusillades, mais il reste des complications, mais il reste ce drame cet été, on a quand même l'impression que vous videz la mer avec une petite cuillère.
03:22Oui, mais moi je ne vide rien du tout, je ne suis pas membre du gouvernement, je ne suis pas décideur, je ne suis pas législateur, je suis maire,
03:34et en même temps j'ai une des premières polices municipales de France, et je vous rappelle que si nous réussissons à interpeller, à démanteler dans notre partenariat avec la justice,
03:43et plus particulièrement avec le parquet, c'est parce que nous avons le plus gros réseau de vidéosurveillance de France,
03:49qui nous ont permis par exemple sur cette famille qui est décédée dans un incendie pour laquelle elle n'y était pour rien et qui n'était qu'une victime collatérale,
03:59parce que ce sont les images que j'ai fournies qui ont permis de confondre une filière tout entière qui venait de la région parisienne,
04:06parce que la plupart des filières de narcotrafic viennent de la région parisienne ou de l'étranger.
04:11Christian Estrosi, je reviens sur ce que vous annonciez ce week-end.
04:14C'est du narcoterrorisme.
04:15Du narcoterrorisme ?
04:17Oui.
04:18Vous-même depuis Nice, vous savez ce que c'est que le terrorisme ?
04:21Oui, justement.
04:22Il y a un vrai lien entre les deux ?
04:23Parce qu'aujourd'hui, naturellement, on voit bien qu'une grande partie des filières proviennent de l'immigration, que les gros caïds sont ailleurs qu'en France,
04:33et qu'ensuite on a des filières où on utilise dans les cités des petits guetteurs, des mineurs qui naturellement échappent à toutes nos lois parce qu'il y a une excuse de minorité
04:46qui fait qu'il n'y a pas un plafond suffisamment élevé en termes d'âge pour pouvoir punir et pour pouvoir sanctionner.
04:52Mais le mot terrorisme, je veux dire, Christian Estrosi, d'abord vous dites qu'ils sont issus pour la plupart de l'immigration.
04:58Le préfet des Alpes-Maritimes au printemps dernier expliquait que plus de la moitié des cas de délinquance commis à Nice ou à Cannes
05:06le seraient par des individus de nationalité étrangère.
05:09Il confirme donc ce que je vous dis.
05:11Mais quand vous dites terrorisme, est-ce que vous voulez dire terrorisme islamiste ? Est-ce que vous voulez dire acte de terrorisme ?
05:16Est-ce que pour vous, le trafic de drogue finance le terrorisme ?
05:20Pourquoi ce serait un narcoterrorisme ?
05:23Tout ça se mélange.
05:25Le narcoterrorisme, c'est quand même mettre en coupe réglée des espaces qui sont censés être contrôlés par la République
05:33et qui finissent par se retrouver en dehors de la République.
05:36Il y a donc des quartiers à Nice qui sont en dehors de la République.
05:39Il y a surtout des quartiers en Ile-de-France, il y a des quartiers à Marseille, il y a des quartiers à Nantes.
05:44Il y a deux points de deal parfaitement identifiés aux sorties de l'autoroute à l'est et à l'ouest de ma ville
05:50et qui sont parfaitement identifiés.
05:52Mais comment admettre que là où il y a eu cet incendie criminel, le lendemain même,
05:57il n'y avait pas de policiers qui étaient placés et que les dealers reprenaient leur même position ?
06:04Ça veut dire qu'on ne met pas le paquet et on n'en fait pas la cause nationale que ça leur mérite très d'être.
06:10J'essaie de faire des propositions. Il a mis le paquet, mais derrière il y a des préfets.
06:17Vous êtes un peu en guerre contre le préfet de chez vous, Hugues Moutou.
06:20Vous savez, le bâtiment où ça s'est passé, c'est celui qui est dans la cinquième ville de France,
06:27une ville de 400 000 habitants.
06:30Le bâtiment qui est à 50 mètres à vol d'oiseau est le plus proche du bureau du préfet.
06:34Il y a quand même des questions à se poser à un moment.
06:37Ce préfet, c'est pourtant celui qui avait fait polémique en disant...
06:40Est-ce qu'on va passer notre temps à ce que je ne fasse pas de propositions concrètes contre le narcotrafic ?
06:46J'ai essayé d'avoir une précision de votre part, notamment sur les allocations, mais vous êtes parti ailleurs.
06:51J'y viens. J'y viens. J'y viens.
06:54Parmi les propositions où il faut à la fois broyer les petits caïds, débarrasser nos quartiers et casser les grandes filières
07:03et, naturellement, ceux qui, depuis l'extérieur, dirigent ces filières.
07:07Je veux qu'on tape aussi aux consommateurs, parce que s'il n'y a plus de consommateurs, il n'y a plus de trafic de drogue.
07:12Et enfin, lorsque vous voyez que la plupart des délits qui sont commis aujourd'hui,
07:18qui se terminent par des crimes aujourd'hui, sont commis par des dealers parfaitement identifiés
07:26ou des guetteurs parfaitement identifiés.
07:29J'ai réussi à obtenir, grâce à un partenariat avec le parquet dans ma ville,
07:34que sur les logements sociaux que nous contrôlons avec notre office HLM,
07:39sur les deux dernières années, 150 familles soient expulsées. 150 soient expulsées.
07:46Tous ceux qui ont été condamnés n'ont plus désormais, effectivement, et c'est depuis 2021, accès aux logements sociaux chez vous.
07:52On n'a absolument ni accès, mais en plus de cela, si un seul membre d'une famille se fait prendre en état de récidive,
08:02toute la famille est mise dehors.
08:05Donc, plus d'allocations aussi, c'est ce que je demande à tous ceux qui se font prendre en récidive.
08:11Plus d'allocations pour celui qui a commis l'acte ou pour sa famille ?
08:14Pour toute la famille, parce que la famille est responsable aussi, parce qu'elle voit les choses,
08:19parce qu'elle sait parfaitement ce qui se passe dans l'appartement, dans la cage d'escalier, dans les va-et-vient du membre de sa famille.
08:27Donc, si on veut qu'il y ait une responsabilité, oui, absolument, sans état d'âme,
08:33sans état d'âme, s'il est démontré qu'ils étaient parfaitement complices, simplement en ne disant rien et en ne dénonçant rien.
08:42Alors, il se trouve qu'aujourd'hui, je vois une convention qui a été passée en Isère,
08:47entre la caisse d'allocations familiales et le parquet, où ça se pratique déjà.
08:50C'est ce que j'allais vous dire, c'est qu'il y a une seule autre ville qui a pratiqué la même chose, c'est Grenoble.
08:54Non, c'est la caisse d'allocations familiales de l'Isère, pas la ville,
08:59c'est la caisse d'allocations familiales de l'Isère à la demande du parquet de Grenoble.
09:04Vous reconnaîtrez que Grenoble est en Isère ?
09:07Oui, mais...
09:08Mais ça n'est pas que la ville, on a bien compris, mais enfin, c'est aussi la ville.
09:11C'est l'institution judiciaire avec la caisse d'allocations familiales.
09:15Et donc, je propose au procureur du tribunal judiciaire de Nice
09:22que nous puissions passer la même convention
09:25et où la collectivité est prête à s'impliquer de la même manière que nous avons déjà une convention
09:30avec le groupement local de traitement de la délinquance sur la drogue avec le parquet.
09:34Donc, ça donnerait une parfaite cohérence,
09:36ce qui nous donnerait une force de plus pour écarter le narcotrafic.
09:40Pour autant, on ne peut pas dire qu'à Grenoble, effectivement,
09:42ça ait tout à fait mis fin au drame qui se succède.
09:4518 fusillades depuis le début de l'année.
09:49Et on a presque le sentiment que vous voulez apparaître aussi comme l'anti-Éric Piolle.
09:54En tout cas, c'est le cas notamment sur les réseaux sociaux.
09:57Vous vous êtes emparé de la question du drame qui a eu lieu hier.
10:03Je précise les choses, un accident entre deux voitures vers 7h du matin dans le centre de Grenoble.
10:08Un agent municipal présent tente de porter secours sur le lieu de l'accident.
10:13Et alors que le conducteur de l'Audi immatriculé en Pologne tente de fuir,
10:17il essaye de le retenir.
10:18L'homme sort un pistolet, tire à deux reprises, le tue et prend la fuite.
10:23Au moment d'ailleurs où l'on se parle, il n'a toujours pas été retrouvé.
10:28Vous avez immédiatement attaqué les propos d'Éric Piolle
10:31qui parle du fait que personne n'est à l'abri d'une balle perdue.
10:35Mais vous savez qu'il n'a pas dit que ça.
10:38D'abord, qu'un maire partage l'émotion, la famille, c'est la priorité.
10:44Et donc je dirais que cette partie des propos de mon collègue maire de Grenoble
10:53font partie de ce que nous partageons tous lorsqu'il y a un des nôtres,
10:58que ce soit un de nos concitoyens,
11:00mais encore plus quelqu'un engagé dans le service public de notre collectivité.
11:04C'est un devoir d'être à leur côté.
11:07Mais tout le monde sait qu'Éric Piolle est un maire qui n'est pas forcément sécuritaire,
11:18autoritaire, qui ne parle que de prévention.
11:22Lorsqu'il a été élu, il avait même dit
11:25« Vous savez, moi je vais faire démonter toutes les caméras de ma ville
11:27et les envoyer à Estrosi puisqu'il adore les caméras. »
11:30Oui, il se trouve que moi, avec l'intelligence artificielle,
11:33avec mon centre de supervision urbain,
11:35il y a 5000 caméras qui aident la justice à pouvoir identifier.
11:41Ça n'empêche pas, mais ça permet déjà d'identifier.
11:44Est-ce que vous considérez aujourd'hui qu'Éric Piolle a une forme de responsabilité
11:47de ne pas avoir lutté suffisamment, ou en tout cas pas avec les armes que vous estimez nécessaires ?
11:51Je ne désignerai jamais un de mes collègues comme responsable de quoi que ce soit.
11:55Mais je suis un peu choqué,
11:57s'agissant d'un agent de votre collectivité
12:02dont vous devez être le premier défenseur.
12:05Moi, on touche à un de mes agents de la propreté, du nettoiement,
12:09de l'entretien, de la voirie,
12:11ou un de mes policiers municipaux,
12:14ou un agent de sécurité de la voie publique,
12:16ou un de celles et ceux qui font les entrées et les sorties des écoles
12:21pour veiller à une bonne rentrée et une bonne sortie des scolaires
12:25et de la protection aussi des familles.
12:28Eh bien, je suis d'abord à leurs côtés
12:30et j'exige l'impunité la plus totale.
12:34La prévention, c'est bien.
12:36Mais enfin, la meilleure des préventions,
12:38c'est quand même de faire en sorte que quelqu'un qui a déjà un précédent,
12:43un antécédent, soit mis sous les verrous avant toute chose.
12:46Quand je vois l'adjudant commun qui aurait dû rentrer chez lui le soir,
12:51si celui qui l'a tué il y a quelques jours chez moi
12:55par un refus d'obtempérer et qu'il y a un CV,
12:59dont je ne parle même pas de la liste,
13:02et qui devrait être sous les verrous
13:05et qui aurait dû permettre à l'adjudant commun
13:07de rentrer dans sa famille le soir
13:09parce qu'il aurait été derrière des barreaux
13:11plutôt que derrière un volant,
13:12eh bien, oui, c'est ça aussi la fermeté que doit réclamer et exiger un maire.
13:17Et pas des propos où on est là,
13:20oui, vous savez, ça peut être une balle perdue.
13:22Ce matin, M. Piolle essaie de se rattraper
13:25en disant, oh là là, quand même ça a été...
13:27Il faut être honnête, on va d'ailleurs écouter tout simplement ce qu'il a dit.
13:30Moi j'ai vu les bandeaux sur toutes vos télés hier.
13:33Prenons le temps d'écouter ce qu'il a dit, Eric Piolle, hier soir.
13:36Nous savons que personne n'est à l'abri d'une balle perdue.
13:40Et c'est notre peur quotidienne dans les règlements de compte.
13:42Il y a évidemment...
13:44Personne ne mérite de mourir,
13:46y compris pour le trafic de drogue.
13:48Il faut que la justice passe.
13:50Mais c'est notre peur.
13:52Vous avez vu ailleurs en France
13:54qu'il y a eu parfois dans ces règlements de compte
13:56des balles perdues.
13:58Mais là, il se trouve que c'est un sujet totalement déplacé, décalé
14:01puisqu'il s'agit d'un accident de la circulation.
14:03C'est la conséquence d'une diffusion des armes à feu.
14:06Là, il n'a pas tiré sur un dealer,
14:09il a tiré sur quelqu'un qui est venu lui porter secours.
14:12Et je précise qu'Eric Piolle répondait à une question
14:15qui lui était posée sur la question des balles perdues.
14:17Écoutez, ce n'est pas une balle perdue.
14:19Ce n'est pas qu'un accident de la circulation.
14:21C'est un type qui est en fuite aujourd'hui
14:24avec une voiture d'immatriculation polonaise
14:28qui a tiré à bout portant
14:31deux balles dans le corps de cet agent municipal.
14:35Et moi, j'estime que le devoir d'un maire,
14:37c'est de montrer une colère et une fermeté
14:41pour que tout soit mobilisé,
14:43pour pouvoir interpeller cela
14:46et montrer qu'on est proche de son service public.
14:48En tout cas, dans ma ville, c'est comme cela que je me comporte
14:51à l'égard de toutes celles et de tous ceux
14:53qui sont des grands services de l'intérêt général
14:55au service de la collectivité.
14:56Christian Estrosi, le gouvernement Barnier,
14:59vous avez dit, vous et le Parti Horizon, le soutenir.
15:03Est-ce que vous pourriez aller jusqu'à y participer ?
15:07On ne peut pas, avec Édouard Philippe, avec Horizon,
15:13depuis maintenant plusieurs semaines, dire que
15:17c'était déjà avant le premier tour des élections législatives
15:22qu'il était important de réussir à bâtir un arc républicain
15:27qui aille depuis la droite conservatrice
15:29jusqu'aux sociodémocrates.
15:31Et aujourd'hui, alors que cet arc républicain
15:34semble se dessiner, je dis bien semble se dessiner,
15:38dire que nous ne serions pas prêts à participer
15:42à une forme de coalition qui permette à Michel Barnier,
15:45dont nous partageons totalement la sensibilité,
15:48on a quasiment le même parcours en matière de gaullisme social,
15:52de gaullisme libéral, d'humanisme, avec Michel Barnier,
15:57pour que cette force républicaine qui est majoritaire aujourd'hui,
16:01même si elle est relative, mais qui est majoritaire,
16:03puisse s'imposer.
16:05Donc il n'y a aucune raison que nous ne donnions pas l'image aux Français
16:09qu'après avoir réclamé cela, si Michel Barnier y est prêt,
16:13nous ne serions pas prêts à l'accompagner.
16:15Donc vous l'accompagneriez ?
16:17Il y aura peut-être des ministres issus d'Horizon ?
16:19D'ailleurs pourquoi pas vous ? Vous ne diriez pas non ?
16:21Je dirais non tout simplement parce que la règle,
16:24vous le savez très bien dans notre pays,
16:26c'est que quelqu'un qui préside une grande collectivité,
16:29et ma priorité c'est Nice, c'est ma ville,
16:32c'est ce que nous y développons,
16:34et qui peut être une contribution aussi à la croissance.
16:37Vous ne regretterez pas ?
16:39Mais il fut un temps où j'étais ministre de l'Industrie et maire de Nice,
16:44où j'étais ministre de l'Outre-mer et ministre de l'Aménagement du territoire aussi,
16:48et président du Conseil départemental des Alpes-Maritimes.
16:52Je trouve que c'est un temps d'ailleurs où on trouvait plus facilement
16:55des majorités avec des gens d'expérience qui représentaient
16:58en même temps les territoires de France.
17:00Depuis Hollande, on a voulu s'exonérer de cette règle,
17:03ça veut dire qu'aujourd'hui, j'ai choisi...
17:06Mais puisque vous êtes obligé de choisir, vous choisirez votre ville.
17:08J'ai choisi, et mes concitoyens savent que je tiendrai mes engagements vis-à-vis d'eux,
17:12et que je ne les lâcherai pas.
17:14Pour autant, les élus locaux, y compris dans les politiques qu'ils conduisent,
17:18sont là aussi pour accompagner à ce redressement national.
17:22Le fait que le Rassemblement National...
17:23Et je le ferai pour Michel Barnier, pour qu'il réussisse
17:26à ce que, notamment, nous puissions bâtir un budget.
17:29Je le sens très ferme sur les positions de sécurité,
17:32de lutte contre l'immigration, tout ça me va bien.
17:35Et dès lors que...
17:36Ça va bien aussi au Rassemblement National, qui répète à l'envie
17:39qu'ils sont en réalité ceux qui auront droit de vie ou de mort
17:43sur ce gouvernement.
17:45Être sous surveillance du Rassemblement National, ça ne vous met pas mal à l'aise ?
17:48Ça ne me met pas mal à l'aise dès lors que
17:51Michel Barnier, d'abord, est un homme de consensus,
17:54que nous savons que la première des choses à réussir,
17:56c'est de bâtir un budget, que cette étape est sans doute
17:59la plus cruciale vu la situation des déficits de notre pays
18:03et de l'état de notre budget.
18:05Près de 6,2% de déficit, alors que la barre européenne est de 3%.
18:11Et que Michel Barnier, dont nous connaissons l'expérience
18:16d'habile négociateur et de talent, pourrait nous aider
18:20à gagner un peu de temps vis-à-vis de Bruxelles,
18:23en même temps que de ne pas affaiblir,
18:26même si nous avons des économies considérables à faire
18:29en matière de dépenses publiques, sur plutôt les charges de fonctionnement,
18:34maintenir de l'investissement qui nous permette
18:37de soutenir aussi la croissance, parce que tout l'enjeu
18:40et tout l'équilibre est là.
18:42Alors après, si le Rassemblement National veut faire de la politique politicienne,
18:46je connais aussi les valeurs de Michel Barnier,
18:49qui sait parler, sait discuter, sait entendre,
18:54mais qui n'a jamais de sa vie franchi la barre en direction des extrêmes.
19:00Et c'est aussi cela qui me met en confiance.
19:03Ça veut dire que si le Rassemblement National,
19:06qui n'a aucune possibilité de faire sauter ou d'empêcher
19:12les politiques de Michel Barnier, notamment en matière budgétaire
19:16et sur d'autres sujets, pouvait le faire,
19:19ce ne serait qu'en s'alliant à Mélenchon.
19:22C'est la seule possibilité qu'ils ont.
19:25C'est-à-dire que face à une volonté républicaine qui est la nôtre
19:28de bleu-blanc-rouge, de tricolore, de cette force républicaine
19:32au bénéfice de l'intérêt général, nous aurions une alliance rouge-brun.
19:40J'ose imaginer que cette alliance n'est pas imaginable.
19:47Mais allez savoir pourquoi, aujourd'hui,
19:51dans ces esprits partisans de la part des uns et des autres,
19:55on essaie de privilégier des alliances contre nature quelquefois
19:58plutôt que l'intérêt général.

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