La grande interview : Othman Nasrou

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Le secrétaire d’Etat à la Citoyenneté et à la Lutte contre les discriminations Othman Nasrou était l’invité de #LaGrandeInterview de Sonia Mabrouk dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.

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Transcription
00:00Bienvenue à la grande interview sur CNews Europe 1 et bonjour Othmane Nassrou.
00:04Bonjour Sonia Mamrouk.
00:05Merci de nous accorder votre premier entretien.
00:07Vous êtes le secrétaire d'État à la Citoyenneté et à la lutte contre les discriminations.
00:11Beaucoup de questions à vous poser, monsieur le ministre.
00:13On va bien sûr évoquer la terrible affaire philippine.
00:15Mais tout d'abord, pour de nombreux Français qui vous regardent ou vous écoutent ce matin,
00:19ils vont vous découvrir, découvrir aussi votre parcours.
00:22Vous êtes l'un des nouveaux visages de la droite dans ce gouvernement.
00:25Vous avez 37 ans, vous êtes franco-marocain, né à Casablanca,
00:28arrivé à l'âge de 17 ans en France, de l'opposition municipale à Trappes jusqu'aujourd'hui,
00:33jusqu'aux plus hautes sphères nationales.
00:35Est-ce que vous vous considérez, Othmane Nassrou, comme un enfant de la méritocratie ?
00:40Moi, je considère qu'on m'a fait un immense honneur
00:42que de me nommer membre du gouvernement de ce pays, de ce beau pays qu'est la France.
00:47Vous l'avez dit, je suis né à l'étranger, je suis devenu Français
00:51et je suis aujourd'hui au service de la République.
00:54Et je veux dire à votre micro que cette belle promesse républicaine,
00:58qui est celle de notre pays, on doit en être fier.
01:01Ça ne veut pas dire qu'elle est parfaite, ça ne veut pas dire qu'elle est une réalité pour tout le monde.
01:04Et ma mission, justement, au gouvernement, c'est de faire en sorte
01:08que ce soit une réalité pour tous les Français,
01:10quel que soit leur territoire, quelle que soit leur origine, quelle que soit leur religion.
01:13Ça suppose des droits, ça suppose des devoirs.
01:16Et à la modeste place qui est la mienne, je ferai tout ce que je peux pour défendre la République.
01:21En 2017, Hauteman Nassrou, vous déclariez au Figaro, je cite,
01:24« Ce qui compte, c'est d'être jugé sur les résultats. »
01:26Je crois à la méritocratie, à la française. Je suis le résultat des concours.
01:30Aviez-vous fait valoir, vous, l'étudiant de HEC, entre 11e au concours sur 4000 étudiants ?
01:35Dans cette France de la méritocratie que vous louez,
01:37est-ce que Moussa Darmanin, s'il ne s'était pas appelé Gérald,
01:40aurait pu devenir ministre de l'Intérieur ?
01:42Lui qui a dit qu'il en doutait.
01:45Moi, je m'appelle Hauteman Nassrou et je suis devant vous comme ministre,
01:48comme secrétaire d'État, membre du gouvernement, encore une fois, de notre pays.
01:52Et je sais que la France n'est pas un pays raciste.
01:56Je veux le dire clairement comme je le pense.
01:59Ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas des discriminations qu'il faut combattre.
02:02Ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas un chemin encore de progrès à réaliser
02:07pour que chacun puisse vivre la promesse républicaine que je vous ai décrite.
02:10Ça ne veut pas dire qu'il ne faut pas qu'on lutte beaucoup plus fortement encore
02:14sur les discriminations qui peuvent viser des gens en raison de leur religion,
02:18de leur origine, de leur couleur de peau, de leur orientation sexuelle, de leur handicap.
02:22Ce sera ma mission. Mais nous vivons dans un beau pays dont on peut être fier.
02:25La France n'est pas raciste, dites-vous.
02:27Ça veut dire que l'ancien ministre de l'Intérieur l'aurait sous-entendu ?
02:30Moi, ce que je peux vous dire, c'est que nous pouvons être fiers
02:33de vivre dans un pays qui se fixe comme objectif,
02:35et bien que la naissance ne détermine pas le destin.
02:38C'est ça, la promesse républicaine, et c'est ça qu'il faut qu'on défende.
02:42Lutter contre les discriminations, la citoyenneté,
02:45on va parler de vos fonctions, Haughtman, Nasrouh.
02:47Parlons aussi de l'intitulé de votre ministère,
02:49qui a failli être, a-t-on écrit ou a-t-on dit, celui de la laïcité.
02:53Pourquoi avoir reculé ?
02:54Certains y ont vu une capitulation face à une partie de la gauche
02:58qui avait dénoncé un ministère, je cite, de l'islamophobie.
03:01Est-ce qu'il y a eu un recul ?
03:03Je ne crois pas qu'il y ait eu un recul.
03:05À ma connaissance, il n'y a eu aucun recul.
03:07La laïcité, il ne suffit pas de la porter dans un intitulé,
03:10il faut la porter dans son cœur.
03:11C'est un bien précieux qui nous permet de vivre en paix.
03:14Quelles que soient nos religions, ça suppose de la défendre
03:18parce que cette laïcité aujourd'hui, elle est attaquée.
03:20Et la citoyenneté, que je porte dans mon intitulé,
03:23inclut évidemment la laïcité.
03:25Donc il n'y a pas de débat à avoir.
03:26Ça n'a pas été effacé de l'intitulé
03:28pour ne pas provoquer des réactions outrées de la gauche ?
03:32Non.
03:33Le Premier ministre Michel Barnier a été extrêmement clair
03:36sur l'intransigeance qui sera celle du gouvernement,
03:39de ce gouvernement, sur la défense de la laïcité.
03:42Encore une fois, qui est un bien précieux.
03:43C'est d'abord une liberté, celle de croire ou de ne pas croire.
03:46Mais c'est une exigence.
03:47Et chaque recul, chaque compromission sur ce thème de la laïcité
03:51serait une catastrophe.
03:52Et nous ne cèderons rien sur ce terrain-là.
03:54D'ailleurs, vous vous êtes fait connaître aussi dans ce domaine,
03:57Haute-Main-de-Nasseau, parce qu'à Trappes,
03:59vous vous êtes fait connaître en défendant justement la laïcité
04:01face au communautarisme religieux.
04:03Vous nous dites ce matin que ce sera votre cheval de bataille.
04:06Bien sûr.
04:07Pour le gouvernement.
04:08La laïcité nous protège, encore une fois.
04:10Et c'est un bien précieux.
04:12Il n'est pas question qu'on recule sur ce terrain-là.
04:14C'est ce que le Premier ministre Michel Barnier demande très clairement.
04:18Et je sais que tout le gouvernement sera mobilisé
04:20pour qu'on défende cette laïcité, cette laïcité à la française,
04:24qui est encore une fois une chance et une liberté.
04:26Je voudrais vous faire réagir à une terrible affaire,
04:28l'affaire Philippines, dans laquelle le meurtrier présumé interpellé
04:31Haute-Main-de-Nasseau est un Marocain de 22 ans,
04:34déjà condamné pour viol, libéré deux ans avant sa peine,
04:36sous le coup du Noki TF, selon les informations d'Europe 1 et de CNews.
04:41Est-ce que c'est une forme de laxisme qui a tué cette jeune fille ?
04:45Il y aura des questions qui seront posées.
04:47Je veux d'abord témoigner mon soutien aux proches,
04:51à la famille de Philippines, en mon nom, au nom de, évidemment,
04:54tout le gouvernement.
04:55C'est absolument atroce.
04:57Il n'y a pas de mot assez fort face à ce crime absolument ignoble.
05:04Il y a des questions qui se posent.
05:06Cet individu était en centre de rétention administrative.
05:10Il a été mis en résidence surveillée à quelques jours seulement
05:15de la délivrance du laissé-passer consulaire qui aurait permis son expulsion.
05:18Il y a des questions qui se posent.
05:20Il faudra les regarder de près.
05:22Et je sais que le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau,
05:24est très mobilisé naturellement sur ces questions.
05:27Ici même, Bruno Retailleau, hier, à la question que je lui posais
05:30sur l'exécution des fameuses OQTF,
05:32obligation d'équiter les territoires français,
05:34il a dit mais nous allons tout faire pour que ce taux d'exécution
05:37des OQTF augmente.
05:39Le garde des Sceaux, Thomas de Nasserud, Didier Migaud,
05:41dit le taux d'exécution des peines, plus largement,
05:44n'a jamais été aussi élevé.
05:46Vous êtes un homme de droite.
05:47On connaît vos convictions.
05:49Est-ce qu'il y a une forme de déni quand on dit qu'il n'y a pas de laxisme
05:52de la part de la justice aujourd'hui ?
05:54Là aussi, le débat est tranché.
05:56La feuille de route du Premier ministre est très claire.
05:58Vraiment, c'est tranché ?
05:59Bien sûr.
06:00J'ai pas l'impression, quand on regarde police et justice,
06:02se parler aujourd'hui.
06:03Mais ils vont se parler.
06:04Le ministre de l'Intérieur et le garde des Sceaux se voit
06:06dans les tout prochains jours.
06:07C'est pas un dialogue de sourds ?
06:08Je ne crois pas.
06:09Je crois que nous avons tous l'ardente obligation,
06:12la nécessité, c'est ce que nous demandent les Français,
06:14dans leur immense majorité, d'avoir une réponse pénale
06:17qui soit évidemment à la hauteur de la situation,
06:19d'avoir plus de sécurité, d'avoir une maîtrise
06:22des flux migratoires, sans quoi rien n'est possible.
06:24Et ce travail-là, je sais que Bruno Retailleau
06:27le mènera main dans la main avec Didier Migaud.
06:29Est-ce qu'aujourd'hui, au gouvernement, vous faites toujours
06:31le lien entre immigration et insécurité, Hauthmann, à Nassrault ?
06:34Ce lien fait bondir la gauche.
06:37Est-ce que vous l'assumez encore, en tant que ministre ?
06:39On voit que quand l'immigration n'est pas maîtrisée,
06:42quand on n'arrive pas à choisir qui on veut accueillir
06:44et quand on n'arrive pas à reconduire ceux qui n'ont rien à faire,
06:47c'était le cas de l'individu dont on a parlé tout à l'heure,
06:50qui n'a rien à faire sur le territoire français,
06:52on voit que ça contribue, bien sûr, à avoir une montée
06:55de l'insécurité.
06:56Nous avons besoin d'ordre.
06:57Sans ordre, il n'y a pas de liberté, il n'y a pas de sécurité.
06:59Et notre mission, c'est de protéger les Français,
07:02de les protéger de la violence et de l'insécurité,
07:05quelles que soient là aussi leurs origines et leurs conditions.
07:07Lucie Castex a déclaré hier qu'il fallait régulariser
07:11tous les sans-papiers, tous, sans aucune distinction.
07:15De quoi, selon vous, cette déclaration est-elle le symbole
07:17compte tenu de ce que vous venez de nous dire ?
07:19Je crois qu'il y a depuis longtemps, à gauche, une dérive
07:22sur ce sujet-là, une démagogie, une facilité
07:25qui consiste à nier la réalité et à penser qu'on peut
07:30accueillir tous ceux qui veulent venir en France
07:33sans aucun contrôle.
07:34Ça ne peut pas fonctionner, ça ne marche comme ça
07:36dans aucun pays au monde.
07:37Et quand on voit ce que font nos voisins européens
07:39en matière de maîtrise de l'immigration,
07:41on est en droit de faire au moins la même chose en France,
07:44au moins la même chose.
07:45Et je crois que c'est l'engagement de Bruno Retailleau.
07:48Comme Bruno Retailleau, justement.
07:49Autre main de Nassrault, à gauche, vous reproche vos positions
07:51dites conservatrices sur de nombreux sujets,
07:53comme le mariage pour tous.
07:55Vous êtes en charge des discriminations.
07:58Parmi ces discriminations, il y a bien sûr celles
08:00qui sont liées à l'orientation sexuelle.
08:02Est-ce que vous êtes le mieux placé pour porter ce combat ?
08:05Et c'est une question qui vous est posée par la gauche,
08:08qui vous est posée de manière virulente,
08:09eu égard à vos positions notamment contre le mariage pour tous.
08:12Le débat sur le mariage pour tous est un débat
08:15qui a été clos.
08:16Et je veux le dire très clairement, puisque j'entends
08:19un certain nombre d'inquiétudes.
08:20Je les entends, je veux les dissiper.
08:23Nous n'allons pas revenir, évidemment,
08:25ni sur cette avancée, ni sur aucun des acquis
08:28qui ont été adoptés ces dernières années.
08:31Ce sont des acquis qui sont dans notre droit.
08:33Et tout le gouvernement veillera à ce que ces droits soient respectés.
08:36Moi, le premier.
08:37C'est ma mission.
08:38Il n'y aura aucun retour en arrière sur ces acquis sociétaux.
08:41Maintenant, je vais vous dire, le sujet dans notre pays aujourd'hui,
08:44c'est de faire en sorte que, justement,
08:47qu'on puisse aimer qui on veut, sans être insulté,
08:50dans la rue, menacé, agressé.
08:53Je pense à ce jeune de 17 ans, dans le Tarn,
08:56qui a été agressé, le mot est faible,
08:59passé à tabac, en raison de son homosexualité.
09:02Alors, je veux vous le dire, ma mission, elle est très claire.
09:04C'est que, dans notre pays, nul ne soit ostracisé, agressé,
09:08insulté en raison de son orientation sexuelle,
09:11mais non plus en raison de sa couleur de peau ou de sa religion.
09:15Ça, c'est évidemment quelque chose de très important
09:17et c'est un combat ancien pour nous.
09:19Maître, vous nous dites ce matin, sur CNews Européen,
09:21que vous en serez le garant.
09:22Le maire de cette ville, Mazamé, où Paul, 17 ans, a été,
09:25comme vous le dites, effectivement, c'est une forme de lynchage,
09:28affirme que ses agresseurs provenaient de familles de délinquants
09:32bien connues localement, là encore, de la justice.
09:35Vous attendez une condamnation ferme, au-delà de l'intransigeance de votre parole ?
09:39Alors, je veux redire, je lui ai dit en direct, à Paul et à sa famille, évidemment,
09:43tout mon soutien.
09:44Vous avez eu sa famille ?
09:45Oui.
09:46Vous avez contacté ?
09:47Oui, j'ai eu sa maman au téléphone pour lui témoigner
09:49le soutien de tout le gouvernement et la mobilisation des services de l'État.
09:52Et d'abord des services de police, qui ont été d'une très grande réactivité
09:56pour identifier tous les agresseurs.
09:58Ils étaient plusieurs, ils étaient nombreux.
10:00Mineurs ?
10:01Il y a parmi les agresseurs, des mineurs.
10:04Et donc, naturellement, je veux saluer le travail de la police,
10:07qui a été d'une très grande exemplarité dans cette affaire.
10:10Et oui, je vous le dis comme je le pense,
10:11j'espère que ces agresseurs seront très sévèrement punis.
10:15Sur le plan politique, à présent, Othmane Nassrou,
10:17ça commence fort avec le gouvernement.
10:19Première tension et dissension entre Bruno Rotailleau et Didier Migaud.
10:22Et puis, premier recadrage par Michel Barnier,
10:24après que le ministre Antoine Armand ait fermé la porte au RN dans l'arc républicain.
10:29Est-ce qu'il a fait une faute politique, votre collègue ?
10:31La feuille de route du Premier ministre est très claire.
10:34Elle est de travailler avec l'ensemble des partis qui sont représentés à l'Assemblée nationale.
10:38Il l'a dit, il le rappelle.
10:40Je pense qu'il faut qu'on se retienne à cette feuille de route.
10:42Vous-même, l'arc républicain, pour vous, inclut tout le monde,
10:45tous les députés quels qu'ils soient, de LFI jusqu'au RN ?
10:48Moi, ce que je vois, c'est l'état de l'Assemblée nationale,
10:50c'est les forces représentées.
10:52Ce n'est pas nous qui choisissons qui siège à l'Assemblée nationale,
10:54ce sont les Français.
10:55Et je crois que Michel Barnier a été extrêmement clair sur ce sujet.
10:58Il a bien fait de s'excuser auprès de Marine Le Pen, le Premier ministre ?
11:01Moi, je ne suis pas dans les conversations privées.
11:03Ce que je peux vous dire, c'est qu'il va dévoiler mardi prochain,
11:06à l'occasion de son discours de politique générale,
11:08le détail justement de cette feuille de route.
11:10Et nous verrons à ce moment-là, évidemment, le cap
11:12que nous allons donner au pays dans les semaines à venir.
11:14Alors, je vous pose différemment la question, Othmane Nassrou.
11:16Qui va le plus surveiller, finalement, ce discours de politique générale ?
11:19Qui a le doigt, comme on lit parfois, sur le bouton de la motion de censure ?
11:24Et puis, qui peut défaire ce gouvernement ?
11:26Est-ce Marine Le Pen ?
11:27Est-ce que vous la considérez aujourd'hui, quelque part,
11:29comme la faiseuse de roi ?
11:31Non, tous les Français regardent avec attention,
11:35mais aussi probablement avec inquiétude, la situation du pays.
11:38Et ce que dira le Premier ministre, il en est conscient.
11:40Moi, je veux lui rendre hommage.
11:41Il a choisi de prendre cette responsabilité avec courage,
11:44dans une situation extrêmement difficile, inédite, sous la Ve République.
11:49Il faut qu'on l'aide à réussir, parce que sa réussite sera la réussite du pays.
11:52À qui vous le dites, il faut ? À qui ?
11:54Je le dis à tous ceux qui nous écoutent.
11:56Aux Rennes aussi, à Marine Le Pen ?
11:57Laissez-nous la chance aussi de pouvoir prouver des résultats,
12:01montrer des résultats aux Français ?
12:03Je le dis à tous ceux qui, sincèrement, veulent que le pays réussisse,
12:06qui ne sont pas dans les jeux politiciens,
12:08qui voient l'état dans lequel se trouve le pays,
12:10sur le plan budgétaire, sur le plan de la sécurité,
12:12sur le plan des services publics, sur le plan du pouvoir d'achat,
12:15sur tous ces sujets-là.
12:16Nous avons besoin que ce gouvernement réussisse.
12:19Et en tout cas, j'y prendrai ma part avec l'ensemble des membres du gouvernement.
12:23On l'entend ce matin, sur CNews Europe 1,
12:25avec vos convictions, Othmane Nassrou, assumées, affirmées,
12:28tout comme l'ont été vos positions assumées et affirmées contre Emmanuel Macron,
12:32il y a un certain temps,
12:33affirmant même que ce dernier serait, vous l'avez dit,
12:35très sévèrement jugé par l'histoire.
12:38Maintenant, vous aussi, vous serez jugé par l'histoire avec lui ?
12:41La réalité, c'est que moi, je veux que l'histoire de France s'écrive autrement.
12:45Et je ne veux pas assister en spectateur au déclin de mon pays.
12:48Je ne veux pas simplement qu'on se croise les bras
12:51et qu'on joue la politique du pire en voyant la situation dans laquelle on est.
12:54Et avec la nomination de Michel Barnier, beaucoup de choses ont changé.
12:58Et je vous l'ai dit, c'est un homme qui a l'expérience,
13:01qui a les qualités pour trouver un chemin
13:03dans lequel on peut sortir le pays de ces difficultés-là.
13:06Il aurait été irresponsable de ne pas l'aider
13:08et de ne pas essayer de régler, de relever notre pays.
13:11Voilà pour le prémice.
13:12Il y a aussi le président de la République,
13:14pour vous, qui avait été un opposant avec ces termes-là.
13:16Qu'est-ce que vous diriez ce matin à un électeur de droite ?
13:19Vous étiez hier en déplacement d'ailleurs à Chambourcy
13:22avec Valérie Pécresse et Laurent Wauquiez.
13:23Je suppose que vous avez rencontré ces citoyens ou électeurs de droite.
13:26Est-ce qu'ils vous reprochent votre participation au gouvernement ?
13:29Hier, j'ai revu les sympathisants de droite,
13:32les militants de droite, des Yvelines, que je connais bien.
13:35Non, au contraire, ils sont soulagés.
13:37Ils ont le sentiment qu'on, et la droite républicaine y a pris toute sa part,
13:41on a évité le pire, d'abord avec le Rassemblement national
13:45et ensuite, surtout, avec le Nouveau Front Populaire.
13:48Vous mettez sur les deux plans ?
13:49Non.
13:50Je pose une question.
13:51RN et LFI, même chose pour vous ?
13:53Non, mais c'est le Nouveau Front Populaire
13:55qui était sur le point d'accéder à Matignon à l'issue des élections législatives.
13:58Alors même qu'il n'avait pas de majorité absolue, contrairement à ce qu'ils disent.
14:02Et donc, on a pris nos responsabilités pour éviter ce scénario
14:05qui aurait été un scénario de ruine pour notre pays.
14:08Et aujourd'hui, on se retrousse les manches,
14:09on est au travail pour essayer de trouver des vraies solutions.
14:12Vous retroussez les manches au secrétaire d'État à la Citoyenneté,
14:15à la lutte contre les discriminations.
14:17Pour conclure, Rothman Nassrou, à la citoyenneté,
14:19être pleinement citoyen aujourd'hui,
14:21si vous deviez donner une définition pleinement française, c'est quoi ?
14:25La République voit tous ses enfants, tous ses citoyens,
14:28avec les mêmes droits et les mêmes devoirs,
14:30quelle que soit leur origine, quel que soit leur prénom,
14:32quelle que soit leur couleur de peau, quelle que soit leur orientation sexuelle,
14:35quel que soit leur handicap.
14:37C'est important, c'est une réalité qu'il faut qu'on continue à développer
14:41pour qu'elle soit vécue comme telle par tous les Français.
14:43Et quand l'ancienne porte-parole du gouvernement
14:45affirme qu'il n'y a pas de Français de papier,
14:47vous êtes d'accord avec elle ?
14:49Je pense que ce qui marque l'adhésion à la France,
14:51c'est l'amour de la France, c'est cet amour de la France.
14:53Il faut aussi qu'on le défende et qu'on le mette
14:55dans le cœur de tous les jeunes Français.
14:57Merci Othmane Nassrouf.
14:58C'est moi qui vous remercie.
14:59Merci pour ce premier entretien sur CNews Europe 1.
15:00A bientôt.
15:01A très bientôt.

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