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L'eurodéputée LFI, Manon Aubry, était l’invitée de #LaGrandeInterview de Sonia Mabrouk dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.

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Transcription
00:00Et bienvenue à la grande interview sur CNews et Europe 1.
00:02Vous êtes Eurodéputée de la France Insoumise, Manon Ombri,
00:04beaucoup de sujets à vous soumettre ce matin,
00:06mais tout d'abord, hier, hommage et minutes de silence
00:09à la mémoire de Samuel Paty, Dominique Bernard,
00:11professeur assassiné par des terroristes islamistes.
00:15L'offensive islamiste, Manon Ombri, notamment à l'école.
00:17Est-ce que pour vous, c'est le plus grand danger dans notre pays aujourd'hui ?
00:21D'abord, hier est un moment de recueillement collectif
00:24parce qu'à chaque fois qu'on s'en prend à nos professeurs,
00:28en l'occurrence là par des obscurantistes, des terroristes islamistes,
00:32on s'en prend à notre école
00:34et qu'il faut lutter contre toutes les formes d'obscurantisme.
00:38Et que oui, bien sûr, c'est un danger pour l'école.
00:40Mais je pense que ce qui est un danger aussi,
00:42on en parlera aujourd'hui, c'est l'abandon de notre école,
00:46qui est là où on forme nos petits, nos bébés, le futur de la République.
00:50Et quand je vois que ce gouvernement prévoit 4 000 suppressions
00:53de postes d'enseignants dans l'école,
00:55évidemment que ça aura un impact sur la formation de nos enfants.
01:00Et donc, c'est ce qui m'a le plus précieux, l'école, il faut la chérir.
01:04C'est un danger, je ne sais pas s'il faut l'irratifier,
01:08mais bien sûr, et je vous l'ai dit,
01:12à chaque fois qu'on s'en prend à un professeur,
01:15on frappe la République en son sein.
01:17Et que l'obscurantisme fait du mal au savoir par définition en fait.
01:23L'école, c'est l'endroit où on apprend.
01:25Et les obscurantistes veulent tout, sauf apprendre, nous ouvrir à l'autre.
01:29Et c'est pour ça qu'il faut chérir l'école.
01:31Je vous pose cette question, Madame Ombry,
01:33parce que Sandrine Rousseau a la même question qui lui a été posée
01:36pour savoir si l'anthrisme islamiste est un fait aujourd'hui dans notre pays.
01:39Elle a répondu que l'école est attaquée par des conservatismes.
01:43Est-ce que vous faites la même réponse ?
01:44Elle a raison, il y a toutes formes de conservatismes
01:47qui mettent en danger l'école comme un terrain d'apprentissage.
01:51Lesquels par exemple ?
01:52Vous prenez certains établissements privés, par exemple,
01:56qui enseignent que le droit à l'avortement,
01:57c'est tuer des fœtus et tuer des enfants.
02:00Moi, je suis en profond désaccord avec ça,
02:02mais ce n'est pas une question de point de vue.
02:04Là, c'est une question aussi de s'assurer que la République maintienne son principe,
02:09qui est écrit d'ailleurs sur le fronton des écoles,
02:11liberté, égalité, fraternité.
02:13Et l'école doit le garantir.
02:14Et c'est pour ça qu'il faut lutter contre toutes les formes d'obscurantisme.
02:17Mais est-ce que, je répète ma question, c'est quand même important,
02:19est-ce qu'elles sont à mettre sur le même niveau ?
02:21La Sandrine Rousseau parlait de tris qui sont faits dans certaines bibliothèques aux Etats-Unis.
02:26Est-ce qu'on les met sur le même plan qu'un fanatisme qui a tué deux professeurs en France ?
02:30Sonia Mabrouk, toute forme d'obscurantisme est à combattre.
02:33Et la pire de ces formes d'obscurantisme se traduit par des assassinats lâches,
02:37comme on a eu, par des terroristes islamistes.
02:39Et je n'ai aucune difficulté à le dire.
02:41Mais je pense qu'aujourd'hui...
02:43Il y a un mais.
02:44Non, il n'y a pas de mais.
02:45Ce que je dis, c'est qu'il faut se donner les moyens de lutter contre l'obscurantisme.
02:50Se donner les moyens, c'est important.
02:52Je pense pas suffisamment quand on ne met pas suffisamment de moyens dans l'école.
02:55Et c'est pour ça qu'il faut la chérir.
02:56C'est une question de moyens de lutter contre le terrorisme islamiste ?
02:59C'est notamment une question de moyens.
03:01Alors après, on pourrait élargir sur les moyens au renseignement, les moyens de la justice.
03:06J'entends d'ailleurs même que le ministre de la Justice se plaint de son budget.
03:09Donc c'est un des éléments.
03:10Ce n'est pas le seul, mais c'est un des éléments.
03:11Par exemple, la famille de l'assassin de Dominique Bernard,
03:14Manon Brice et la famille Mogouchkov,
03:16a toujours vécu sans papiers en France et sous obligation de quitter le territoire français.
03:20Compte tenu de ces scandales liés aux OQTF,
03:22est-ce que vous dites, comme certains,
03:24qu'une loi immigration, une nouvelle loi, est urgente dans notre pays ?
03:28Sonia Mabrouk, je pense que vous observez la vie politique depuis un certain nombre d'années.
03:34Et je pense, comme toutes les Françaises et tous les Français,
03:37on ne va pas tomber dans le panneau, la ficelle est un peu grosse.
03:39Pourquoi on parle d'une nouvelle loi immigration
03:41alors qu'il y en a eu 20 ces dernières 20 années,
03:45que la dernière loi immigration n'est même pas complètement mise en œuvre,
03:48que tous les décrets n'ont pas été pris ?
03:49Que veut faire le gouvernement ?
03:51Il veut faire diversion.
03:52Diversion pour ne pas parler de son budget
03:55qui va être la pire saignée sociale jamais connue dans notre histoire.
03:59On ne va pas en faire l'impasse.
04:00Et je vous en remercie.
04:02Mais c'est juste une question de diversion,
04:03il n'y a pas besoin de nouvelle loi immigration en France.
04:05Mais là, le seul objectif de ce gouvernement,
04:08c'est, alors qu'ils sont aux abois,
04:10qu'ils savent qu'ils tiennent sur le soutien du Rassemblement national,
04:13c'est de se dire, on va aller chercher,
04:15on va acheter, en quelque sorte, le soutien du Rassemblement national
04:19en copiant, collant leurs projets et leurs programmes.
04:23Et je pense que, je vais vous dire le fond de ma pensée,
04:26la ficelle est un peu grosse quand même,
04:28et qu'on ne va pas tous tomber dans le panneau,
04:29je vais même plus loin que ça.
04:30Je pense que ce gouvernement sera tombé,
04:32allez, je vous fais le pari,
04:33ce gouvernement sera tombé avant même
04:36qu'une potentielle loi immigration puisse être examinée,
04:39parce que la réalité, c'est que les jours sont comptés pour ce gouvernement.
04:42Je suis prête à prendre le pari,
04:43allez, on a un matin, un bon petit déj,
04:45je vous parie un bon petit déj que ce gouvernement
04:47n'aura même pas l'occasion de proposer un tel projet de loi.
04:49Mais la question est de savoir, et là, c'est au-delà du pari,
04:53qu'est-ce qu'on pourrait mettre dans cette loi immigration ?
04:54Je vous donne un exemple précis,
04:56et vous me dites, si vous dites banco pour ce pari-là,
04:58rallonger la durée de rétention dans les centres de rétention administrative
05:02pour revenir, finalement, ou arriver à une moyenne européenne.
05:05Est-ce que vous dites oui ?
05:06Moi, je veux bien qu'on rallonge Advitam, Eternam,
05:08mais si vous avez...
05:1090 jours à 180, voire 210 jours, Manon.
05:13Première chose, est-ce qu'on pense sérieusement que de 90 jours à 210 jours,
05:17on aura forcément un laissé-passer ?
05:19Si un État refuse de délivrer un laissé-passer,
05:23il y a de fortes chances que 100 jours, 150, 200 jours,
05:26ça ne change pas grand-chose.
05:27Et donc, au final, si vous maintenez dans des centres d'enfermement,
05:31parce qu'on parle de centres d'enfermement,
05:33des personnes qui attendent leur laissé-passer...
05:35Ce sont ces OQTF, ces personnes.
05:36Ça peut être Advitam, Eternam, oui, mais des OQTF,
05:39ça ne veut pas pour autant dire qu'ils sont tous des délinquants.
05:41Je prends l'exemple pour Philippines, sauvagement assassinée,
05:44son meurtrier présumé faute d'une réponse du Maroc atteint.
05:47Il a fallu le relâcher, Manon Aubry, quelques jours de plus.
05:51Il n'aurait pas dû être relâché, vous savez pourquoi ?
05:53Ça aurait été vital.
05:53Parce que l'enjeu, dans le cas de l'assassin de Philippines,
05:56c'était la récidive.
05:57Il avait déjà été condamné pour violence sexuelle
06:01et il a été relâché dans la nature sans suivi.
06:04Et donc, le problème est plus profond
06:06sur les actes de violence sexiste et sexuelle,
06:08c'est comment on opère un suivi
06:10et on prévient ce type de drame absolument insupportable
06:14qu'a été le meurtre de Philippines.
06:16Et moi, je suis pour aussi qu'on se donne véritablement les moyens,
06:20si on veut agir contre les violences sexuelles,
06:22parce que très souvent, je vais vous dire,
06:24c'est de la chair à canon électorale.
06:25On parle des droits des femmes que quand il s'agit des étrangers.
06:28Moi, je veux qu'on parle des droits des femmes tous les matins.
06:29Nous sommes d'accord sur les violences sexistes,
06:31mais il n'avait rien à faire sur le sol français, d'abord.
06:33Il n'avait rien à faire dans la nature.
06:35Sur le sol français, Manon Aubry, non ?
06:38Il fallait qu'il y ait un véritable suivi,
06:41parce que c'était un délinquant sexuel.
06:44Pourquoi sur notre sol, il était sous OQTF ?
06:46Vous voyez, Sonia Mabrouk,
06:49de manière réaliste, sur la question des OQTF,
06:52je vous l'ai dit, vous délivrez un OQTF,
06:54si l'OQTF est délivré et que l'État vers lequel il est renvoyé,
06:59il est renvoyé et ça se passe dans la plupart des OQTF.
07:02Mais pour une partie des OQTF,
07:04si vous avez l'État qui refuse de délivrer un laissé-passer,
07:07vous faites quoi ?
07:08Vous les enfermez 200 jours, 300 jours, 1000 jours à vie ?
07:11Il s'agit de revenir à une moyenne européenne de 210 jours.
07:14Mais je repose ma question.
07:15Une nouvelle loi Immigration en France,
07:17l'Union européenne, vous êtes eurodéputée, Manon Aubry,
07:20Ursula von der Leyen vient de dire
07:21qu'il faut encore durcir la législation
07:23pour combler toutes les insuffisances.
07:25Nous parlons, je le précise à nos auditeurs et téléspectateurs,
07:28d'immigration clandestine.
07:29Comment pouvez-vous vous opposer à cela ?
07:31Écoutez, c'est exactement la même opération de diversion
07:34qui se déroule au niveau européen.
07:37Oui, elle est aussi en difficulté.
07:39Elle a une majorité qui est très faible.
07:40Le parallèle peut se faire avec le gouvernement français.
07:42Et là aussi, elle repose sur l'extrême droite.
07:44Et là aussi, il y a une loi Immigration
07:46qui a été adoptée au niveau européen il y a moins de deux ans.
07:49Et les textes européens,
07:51ils mettent deux ans à être transposés dans le droit français.
07:53Donc, le dernier pacte asile-immigration,
07:55c'est comme ça qu'il s'appelle.
07:56Il n'est toujours pas mis en œuvre.
07:57Et par ailleurs, que prévoit-il ?
07:59C'est de mettre davantage de barbelés
08:02aux frontières de l'Union européenne.
08:03De répartir aussi avec des quotas les migrants.
08:05Non, non Sonia Mabrouk.
08:06Non, non Sonia Mabrouk.
08:07Je vous invite à regarder le texte de très près
08:09puisque je suis eurodéputée,
08:11présidente de groupe au Parlement européen.
08:12Et il se trouve, on peut être en désaccord avec moi,
08:14que je travaille mes dossiers.
08:15Ce texte ne prévoit pas une répartition obligatoire
08:18entre les Etats membres.
08:19Et donc, qu'est-ce qui va se passer ?
08:20Sous peine d'amende, il ne le prévoit pas ?
08:21Qu'est-ce qui va se passer ?
08:22Les Etats européens peuvent faire le choix
08:24de payer 20 000 euros par migrant
08:26pour ne pas participer à un effort de solidarité.
08:29On nous avait annoncé un effort de travail collectif
08:33parce que c'est ça l'enjeu de l'Union européenne.
08:35C'est la coordination.
08:36On abandonne la Grèce, l'Italie à gérer tout seul.
08:38Je ne suis pas d'accord pour qu'on laisse
08:40les Etats du sud de l'Europe gérer tout seul.
08:42On a su accueillir plus d'un million de réfugiés ukrainiens
08:46sur le sol européen.
08:47C'est donc que quand il y a de la coordination,
08:50c'est faisable.
08:50Mais regardez l'accord qui a été nommé par l'Allemagne.
08:53Pardonnez-moi, l'Allemagne, qui avait accueilli
08:54combien ? Quasiment aussi un million,
08:56dit stop et contrôle ses frontières.
08:58Mais voilà un changement de paradigme.
08:59Si vous voulez parler véritablement
09:01de la question de migration,
09:02on peut prendre le sujet dans son ensemble.
09:04Moi, je dis que tous ceux qui parlent d'immigration
09:08du matin au soir sont des hypocrites.
09:10Oui, des hypocrites, parce qu'en réalité,
09:12ils parlent d'immigration, mais ils ne font rien
09:13pour agir sur les causes des migrations.
09:15Vous, moi, Sonia Mabrouk,
09:18vous vivez de manière heureuse à Paris.
09:20Vous n'avez pas de raison de quitter Paris.
09:22Si vous quittez Paris, c'est que vous fuyez quelque chose.
09:25Vous fuyez la misère ou vous fuyez les guerres.
09:27Et donc, si vous voulez agir sur les causes des migrations,
09:29tarir les flux migratoires, il faut aussi faire en sorte
09:32que les gens n'aient pas à quitter le lieu où ils habitent,
09:34parce que vous montez rarement sur un dos sur vie
09:37par gaieté de cœur.
09:38L'aide au développement, ça n'a pas été...
09:40L'aide au développement, le budget est largement en baisse.
09:44Et par exemple, il y a une guerre qui fait rage au Liban
09:47et dans la bande de Gaza.
09:48Je n'entends pas beaucoup tous ceux qui parlent de migration
09:50du matin au soir demander à Benjamin Netanyahou
09:53des comptes pour avoir un cessez-le-feu
09:54dans la bande de Gaza et au Liban,
09:56pour faire en sorte que les gens n'aient pas à fuir la guerre.
09:58Il y a déjà plus d'un million de personnes dépassées au Liban.
10:00Et pourquoi les pays arabes n'accueillent pas
10:01les palestiniens autour ?
10:02Alors, vous savez que...
10:03Pourquoi la Jordanie n'accueille pas ?
10:04Sonia Mabrouk, pourquoi l'Égypte n'accueille pas ?
10:06Pourquoi on n'interroge pas les pays arabes ?
10:08Il n'en accueille pas ?
10:09Pas assez.
10:10Vous savez que la Jordanie, le gros de la population
10:11sont en réalité des réfugiés.
10:13Vous savez que les États du Sud,
10:14les États du Sud dans le monde,
10:16sont les États qui accueillent le plus de réfugiés.
10:19Donc, au bout d'un moment, stop à l'hypocrisie.
10:21Si vous voulez que les gens ne fuient pas la misère,
10:23qu'ils ne fuient pas la guerre,
10:24alors vous leur donnez les moyens de rester chez eux,
10:26parce que vous, moi,
10:27tous ceux qui nous écoutent,
10:28préféreraient rester chez eux s'ils le veulent.
10:29Autre sujet, Manon Aubry, emblématique.
10:32On en a parlé tout à l'heure,
10:33vous avez dit, et ça peut donner des maux de tête peut-être,
10:36au gouvernement, Dolipra,
10:37nouveau dossier industriel potentiellement explosif.
10:40C'est aussi, je le précise,
10:41le médicament le plus consommé en France.
10:43Emmanuel Macron est sorti de son silence
10:45et a affirmé hier que le gouvernement pouvait garantir
10:47que la France allait être protégée.
10:49Le président, dit-il, fait la différence
10:51entre propriété capitalistique
10:53et capacité de production en France.
10:55C'est de nature à vous rassurer.
10:57Écoutez, Emmanuel Macron,
10:59en matière de souveraineté industrielle et pharmaceutique,
11:02il fait preuve d'une hypocrisie la plus totale.
11:04Je me souviens de ce même Emmanuel Macron
11:06qui, à la sortie de la crise du Covid,
11:08il n'y a pas beaucoup de phrases d'Emmanuel Macron de gauche,
11:10alors je les connais toutes par cœur,
11:11où il avait dit,
11:13déléguer à d'autres notre capacité à se soigner,
11:18au fond, est une folie.
11:19Et je pense qu'il avait raison.
11:21Mais qu'est-ce qu'il fait quand Sanofi prévoit
11:23de vendre à la découpe sa filiale
11:25qui produit le Doliprane en France ?
11:27Il ferme les yeux.
11:29Il ferme les yeux.
11:30On a aujourd'hui une usine
11:33qui est une des principales usines de paracétamol en France,
11:37alors même que le gros de la consommation de paracétamol
11:40n'est déjà plus produit en France et en Europe.
11:42C'est important ce que vous dites.
11:43Ce n'est pas, c'est-à-dire que la molécule qui arrive,
11:46elle est simplement assemblée à l'isieu,
11:48elle n'est pas produite.
11:48Oui, alors il y a un problème plus général sur la santé
11:51avec 60 à 80 % des principes actifs des médicaments
11:53qui sont produits en dehors de l'Union européenne,
11:56notamment en Chine et en Inde.
11:58Et la France et l'Union européenne
11:59sont en train de brader leur souveraineté.
12:01Et donc, je pense qu'il faut agir à trois niveaux.
12:04Le premier niveau, c'est qu'Emmanuel Macron et la France
12:08et le gouvernement doivent apposer leurs droits de veto.
12:11Ils doivent s'opposer à la vente de la filiale
12:14à un fonds d'investissement américain.
12:16Quitte à faire fuir les investissements.
12:17J'observe que la dernière fois que ça a été fait par la France,
12:20c'était pour des composants militaires d'une entreprise
12:23qui s'appelle Photonis.
12:24Et donc, ils n'ont aucune hésitation
12:27quand il s'agit de composants militaires.
12:28Mais quand il s'agit de la santé des Françaises et des Français,
12:31là, il n'y a plus personne.
12:33La deuxième chose à faire, si vous me le permettez,
12:36c'est, je pense qu'on a un problème plus global
12:39au niveau français et au niveau européen
12:41sur notre souveraineté en matière de santé.
12:43Et qu'on ne peut plus laisser le privé gérer nos vies
12:46en faisant des profits.
12:48Et donc, moi, je vais proposer cette semaine
12:50au Parlement européen une commission spéciale
12:53qui va permettre d'enquêter,
12:55d'enquêter sur la perte de souveraineté en matière sanitaire.
12:59Se donner les moyens, enfin, de produire en France et en Europe
13:02ce dont nous avons besoin,
13:03de répondre aux besoins des Françaises et des Français
13:05qui ont tous chez eux des boîtes de Doliprane
13:08et qui, peut-être demain, devront faire face à une pénurie.
13:10Donc, une commission spéciale,
13:13un petit peu comme nous avons d'ailleurs sur le plan national.
13:15Qu'est-ce que vous comptez ou qu'est-ce que vous espérez
13:17découvrir que vous ne sachiez déjà ?
13:19Ce que j'espère, c'est à la fois des moyens d'enquête
13:21pour déterminer les responsabilités.
13:24Je parlais de la responsabilité des gouvernements,
13:27mais il y a aussi une responsabilité des entreprises.
13:28Comme pour Alstom, par exemple, en 2016 ?
13:30Oui, par exemple.
13:31Et il y a aussi une responsabilité des entreprises,
13:33on ne va pas se cacher, Sanofi.
13:35Ils ont fait plus de 5 milliards d'euros de bénéfices,
13:37plus de 4 milliards d'euros de dividendes versés aux actionnaires.
13:41Ils ont reçu plus d'un milliard d'euros de crédits en peau recherche
13:44en l'espace de 10 ans,
13:46alors que les investissements en matière de recherche ont baissé.
13:50Il est passé où, cet argent ?
13:52Moi, je ne suis pas d'accord pour que l'État soit une vache à lait
13:54qui engresse quelques actionnaires
13:56et que derrière, on brade notre souveraineté en matière sanitaire.
14:01Et c'est la raison pour laquelle je vous parlais de trois choses à faire.
14:03La troisième chose à faire,
14:04c'est des contreparties à demander aux entreprises.
14:07Encore ?
14:07Oui, des contreparties, parce qu'on ne peut pas dépenser de l'argent public.
14:10Déjà que dans le budget, vous allez leur demander beaucoup.
14:13Que va-t-il rester à des entreprises aujourd'hui ?
14:15Justement, vous voyez, on parle assez peu, finalement, de ce budget.
14:19Je ne sais pas combien de temps il nous reste pour cette interview.
14:21Et c'est un vrai sujet, puisque ce gouvernement prévoit
14:24de faire la poche des Françaises et des Français.
14:26Ils vont augmenter la taxe sur l'électricité.
14:30Ils vont baisser les pensions de retraite de tous nos anciens
14:34qui nous écoutent ou nous regardent ce matin.
14:36Ils vont s'attaquer à notre futur en supprimant 4000 postes d'enseignants.
14:41Voilà les mauvaises pistes, les mauvais projets qui sont prévus
14:45par ce gouvernement et de l'autre côté.
14:46Quand je regarde votre projet, c'est Noël tous les jours.
14:49C'est en distribu, il n'y a pas de problème budgétaire.
14:51Les seuls pour qui c'est Noël dans ce projet de budget,
14:55excusez-moi de le dire, c'est l'Elysée.
14:57On va demander aux Françaises et aux Français de se serrer la ceinture,
15:00mais on va augmenter le budget de l'Elysée.
15:01L'Assemblée, le Sénat ?
15:02Vous trouvez ça normal, Sonia Mabouche ?
15:03Qu'est-ce que vous répondez ?
15:04C'est Laurence Amartin qui avait dit
15:05que pour avoir des parlementaires de qualité,
15:07il faut augmenter le budget des parlements.
15:09C'est vrai, il a raison.
15:10Il faut pouvoir travailler dans de bonnes conditions,
15:12avec les moyens, dans une Assemblée nationale.
15:14Mais je pense qu'on a un devoir d'exemplarité aussi.
15:17Et quand je vois que l'Elysée a augmenté de je ne sais plus
15:20de combien, de dizaines de pourcents son budget,
15:23et dans le même temps, il demande aux Françaises et aux Français
15:27de faire des efforts, de se serrer la ceinture.
15:29Sonia Mabrouk, nos factures d'électricité vont exploser cet hiver.
15:33Les pensions de retraite vont baisser.
15:34Ça va coûter encore plus cher de se soigner
15:36quand on va aller chez le médecin,
15:38quand on va avoir des arrêts maladie.
15:39Mais est-ce qu'on choisit d'être malade ?
15:41Et vous voyez, au-delà de l'opposition politique
15:45que je peux avoir, tout cela n'a aucun sens.
15:48Ce gouvernement, le compte à rebours de ce gouvernement est lancé.
15:52C'est pour vous, vous avez dit qu'il tombera dans quelques temps.
15:55Il tombera, il tombera très bientôt,
15:58parce qu'il n'a aucune assise électorale,
16:01aucune assise parlementaire.
16:03Et nous sommes déterminés à proposer autre chose pour le pays.
16:06Parce que oui, je sais que les interviews politiques
16:09sont un peu, il y a ça qui ne va pas, il y a ça qui ne va pas.
16:11Mais je veux dire aux Françaises et aux Français
16:13qu'on peut faire autre chose.
16:14Plutôt que de leur faire les poches,
16:15on aurait pu mettre davantage à contribution au rétablissement
16:18l'impôt de solidarité sur la fortune.
16:21Et surtout, je rappelle que c'est ce gouvernement
16:23qui a fait 60 milliards d'euros de cadeaux fiscaux,
16:25qui nous a mis dans cette situation
16:26et qui doit aujourd'hui assumer cette responsabilité.
16:28On comprend que la bataille du budget sera âpre et vive.
16:31Merci, Manon Bré, eurodéputée.
16:33Et à bientôt, c'était votre grande interview.
16:39Sous-titrage Société Radio-Canada

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