Tous les mardis, de 16h30 à 17h, LCP-Assemblée nationale prolonge la séance des Questions au Gouvernement en invitant des députés pour analyser les échanges intervenus dans l'hémicycle.
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00:00Et voilà, vous avez suivi en direct, en intégralité, la séance des questions au gouvernement,
00:06évidemment dans un moment particulier ici à l'Assemblée Nationale,
00:09la veille d'une motion de censure qui devrait faire tomber le gouvernement.
00:13Ils ont tout suivi de cette séance.
00:15Stéphanie Despierre et Marco Pommier sont dans la salle des 4 colonnes.
00:18Et puis on retrouvera également Hugo Perchoir et sa chaîne Twitch.
00:22Il nous dira ce que lui et sa communauté ont retenu de cette séance de questions au gouvernement.
00:27Marco Pommier, on vous retrouve dans la salle des 4 colonnes.
00:30Vous étiez en tribune et vous avez été le témoin, le spectateur, d'une scène plutôt tendue
00:35lors de cette séance de questions au gouvernement.
00:39Oui, je suis dans la Cour d'honneur exactement, Elsa.
00:42Une scène effectivement qui illustre la tension du moment.
00:46Le Premier ministre répondait à une question d'André Chassaigne,
00:49président du groupe communiste, sur la situation politique.
00:53Mais le Premier ministre, Michel Barnier, a d'abord voulu rendre hommage à René Coineau,
00:57ancien député d'Ille-et-Vilaine, décédé le 30 novembre dernier.
01:01C'est là qu'une députée de la France Insoumise a dit à haute voix dans l'hémicycle
01:05« On s'en fout ! »
01:06Indignation sur les bancs du camp présidentiel et de la droite.
01:10Yelle Brune-Pivet a immédiatement recadré la députée en question.
01:14« On parle de la mémoire d'un homme qui vient de décéder, c'est scandaleux ! »
01:19a-t-elle dit.
01:20Un recadrage de la présidente de l'Assemblée nationale,
01:22applaudie par la coalition gouvernementale, par le Rassemblement national
01:26et même par les socialistes à gauche.
01:29Les Insoumis n'ont rien dit.
01:31Mathilde Panot, la présidente du groupe Insoumis,
01:34semblait faire le point avec ses troupes sur ce qu'il s'était passé.
01:38Merci beaucoup, Marco Pommier.
01:41Marie Lebec, bonjour.
01:42Bonjour.
01:43Vous êtes députée Ensemble pour la République des Yvelines.
01:45Laurent Jacobelli, bonjour.
01:46Bonjour.
01:47Députée Rassemblement national de Moselle.
01:49On va revenir sur la séance, sur le contexte politique
01:52et la journée de demain qui pourrait voir une motion de censure adoptée.
01:56Il en a été question de cette situation politique lors de la séance.
01:59Écoutez ce qu'en pense le premier concerné, le Premier ministre Michel Barnier.
02:03Je ne peux pas accepter qu'on dise, ni vous-même, ni monsieur Guéraud tout à l'heure,
02:08qu'il n'y a pas de respect de dialogue de la part du gouvernement.
02:11Non.
02:12Nous avons depuis trois mois exprimé le respect que nous devons,
02:16que je dois et que j'ai pratiqué à l'égard de tous les groupes de cette Assemblée,
02:20quel qu'il soit, parce que vous représentez tous des citoyens
02:24et que vous êtes tous dépositaires d'une parcelle,
02:26un morceau de la légitimité républicaine.
02:29Et donc, j'ai du respect pour vous comme pour tous les autres parlementaires.
02:34Et nous avons, dans l'ensemble du travail du gouvernement depuis trois mois,
02:37pratiqué ce respect, cet écout, ce dialogue.
02:39Et vous l'avez vu à l'image, il répondait au président du groupe communiste André Chassaigne.
02:43On le retrouve au micro de Stéphanie Despierres, celle des quatre colonnes.
02:47André Chassaigne, est-ce que vous avez été convaincu par les propos du Premier ministre
02:50qui vous dit qu'il a dialogué avec vous et que c'est vous qu'il n'avait pas voulu ?
02:54Je dirais que je n'ai pas été convaincu, parce que sa réponse était extrêmement brève.
02:58Il n'a même pas cherché à argumenter sur les choix qu'il avait faits,
03:03sur le fait que, durant la journée, hier matin par exemple,
03:07il a cajolé le Rassemblement national.
03:09Il a, en quelque sorte, botté en touche.
03:12Ça m'a donné l'impression d'un Premier ministre qui avait échoué, en fait.
03:18Ça apparaissait dans ses propos.
03:20Je n'ai jamais mis en cause le Premier ministre en tant que tel,
03:25dans sa façon de traiter l'opposition.
03:28C'est vrai que nous avons eu des contacts avec lui.
03:31Le problème, c'est que sa tâche était impossible.
03:33Et je dirais que la responsabilité de l'échec d'aujourd'hui,
03:37ce n'est pas lui qui la porte en premier.
03:39C'est avant tout l'échec du camp présidentiel.
03:43C'est toutes les conséquences de ce qui a pu être engagé avant.
03:47On a entendu les Insoumis tout à l'heure réclamer une présidentielle,
03:50anticiper, est-ce que c'est aussi la position des communistes ?
03:53Je ne suis pas sur cette démarche.
03:56Je crois qu'aujourd'hui, la priorité, c'est de mettre en place un gouvernement.
04:01Et je souhaite que ce soit un gouvernement de gauche,
04:04qui soit capable de rassembler sur des textes de loi.
04:09Parce que je crois que nous pouvons réunir une majorité
04:13qui pourrait être même plus importante que celle qu'il y avait avec Michel Barnier.
04:18Et avec qui alors ?
04:19Qui d'autre que la gauche pourrait vous soutenir ?
04:21Il peut y avoir un gouvernement de gauche et négocier au coup par coup,
04:25des lois, l'approbation de projets que nous pourrions porter,
04:30faire en sorte que l'on soit dans le dialogue pour répondre aux besoins.
04:36C'est ça qui est important.
04:37Répondre aux besoins qui sont les attentes de ceux qui sont en souffrance dans notre pays.
04:42Il faut avoir de la responsabilité pour ça.
04:45Et je crois que si on désignait un Premier ministre de gauche,
04:49cette responsabilité pourrait être assumée.
04:51Merci.
04:53Merci beaucoup Stéphanie.
04:55Je vais vous demander à l'un et à l'autre dans quel état d'esprit vous êtes.
04:58Je commence par vous Marie Lebec.
05:00Vous soutenez le gouvernement, soutien exigeant.
05:03Ce gouvernement va tomber certainement demain.
05:06Est-ce qu'il reste des heures pour convaincre ?
05:08Est-ce que la situation peut changer ?
05:10Est-ce que la chute est inéluctable ?
05:12Il reste de toute façon des heures pour convaincre.
05:14Effectivement la motion doit être débattue et appelée au vote demain après-midi.
05:20Et nous engageons l'ensemble des partis qui s'estiment être des partis de gouvernement
05:25à ne pas prendre part à cette motion.
05:27Parce qu'au fond le sujet, bien sûr, c'est la question du gouvernement.
05:30Mais au-delà de la question du gouvernement, c'est de qui veut-on la réussite ?
05:34On veut la réussite du pays, on veut la réussite des Français.
05:37Et effectivement, adopter ces motions de censure, c'est contribuer à faire échouer notre pays.
05:44Alors Laurent Jacobelli, je ne sais pas si cet appel était en direction de Laurent Jacobelli,
05:48peut-être davantage aux socialistes.
05:50Mais Michel Barnier dit que la censure rendra tout plus difficile et plus grave.
05:55Vous avez beaucoup dédramatisé sur les conséquences.
05:58On plongerait quand même le pays dans une situation inédite, incertaine ?
06:03Vous savez, notre constitution, elle est bien faite.
06:06Elle a été faite par le général de Gaulle.
06:09Et elle a été faite pour être solide et résister aux tempêtes.
06:12Si le Premier ministre a voulu utiliser le 49-3, c'est qu'il savait que derrière,
06:18il y avait probablement une motion de censure.
06:20Donc lui-même est confiant dans les institutions.
06:22Je ne pouvais pas imaginer une seconde que sciemment,
06:24M. le Premier ministre Barnier ait voulu plonger la France dans le chaos.
06:28Et bien nous non plus.
06:29C'est évidemment un moment grave, un moment important.
06:31Nous avons pris cette décision après beaucoup de concertation.
06:34Nous aurions voulu l'éviter.
06:35Nous avons jusqu'au dernier moment donné les points cruciaux
06:38qui pour nous étaient importants d'intégrer dans le budget de la Sécurité sociale.
06:42Le Premier ministre ne l'a pas voulu, c'est son choix.
06:44Nous le respectons.
06:45Mais il faut aussi respecter les institutions avec un 49-3 qui arrive.
06:49Et je rassure les Français, pas de chaos derrière.
06:51Il y aura un budget.
06:53Les institutions, la Constitution,
06:55elles ne prévoient pas non plus comment les marchés vont réagir,
06:57comment nos partenaires européens vont réagir,
06:59comment les chefs d'entreprise vont réagir.
07:01C'est intéressant ce que vous dites.
07:02On nous a dit que ça allait être le chaos d'hier soir.
07:04Les alarmes sonnaient.
07:05Planquez-vous.
07:06Tout va se casser la figure.
07:08Aujourd'hui, la bourse est en hausse.
07:10Elle est en hausse, pourquoi ?
07:11Parce que les traders ont analysé que le budget 2024,
07:13qui serait de fait reconduit,
07:15était un budget moins terrible pour les entreprises que le budget 2025.
07:19Donc, soyons tous calmes, soyons tous sereins.
07:22C'est un moment effectivement délicat.
07:24Mais je pense qu'il ne faut pas jouer sur les peurs,
07:26il ne faut pas exagérer.
07:27Il faut travailler.
07:28Travailler à ce que les Français s'en sortent bien.
07:30Ne pas jouer sur les peurs, Marie Lebec.
07:31C'est vrai que certains chez vous ont peut-être un petit peu grossi le trait.
07:34Qu'est-ce que vous jouez dans les heures qui viennent, vous l'avez dit ?
07:37Vous jouez l'opinion publique ?
07:38C'est vraiment aux Français que vous voulez parler ?
07:41Vous savez, nous, on se fait le porte-parole de ce qu'on entend sur notre territoire.
07:44Et si aujourd'hui, le Rassemblement national se sent obligé de se justifier
07:48sur le fait qu'il n'y a pas de chaos,
07:49c'est bien qu'ils ont les mêmes remontées que nous.
07:51L'inquiétude des chefs d'entreprise, l'inquiétude des Français,
07:53l'inquiétude quant à, éventuellement, effectivement, une envolée de la dette
07:57à cause d'un dérèglement, une réaction des marchés à cette situation.
08:02Donc oui, c'est vrai, nos institutions sont solides.
08:05Et c'est pour ça que je dis, bien sûr,
08:06nous sommes attachés à accompagner le gouvernement Barnier.
08:08Mais ça dépasse la question de la personne même du Premier ministre.
08:12C'est l'intérêt du pays.
08:13Et je crois que c'est ça, au fond, que Michel Barnier répond aussi au président Chassaigne.
08:17Quel est l'intérêt que nous avons pour le pays ?
08:20Au fond, ce que nous voyons aujourd'hui, ce que nous verrons peut-être demain,
08:23c'est l'irresponsabilité conjointe de la France insoumise et du Rassemblement national.
08:27Alors, Marie Lebec vous met dans le même camp que la France insoumise.
08:30C'était le cas aussi du ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau.
08:33Effectivement, votre motion de censure, Laurent Giacobelli,
08:36elle ne sera pas adoptée.
08:37Ce sera bien celle du Nouveau Front populaire,
08:39dans lequel il est expliqué que le gouvernement a cédé aux villes pression de l'extrême droite.
08:46Et vous dites, tant pis, on vote.
08:48Peu importe le texte qui précède la motion, on vote tout de même.
08:52Oui, justement.
08:53Notre Constitution dit que lorsque l'on vote une motion de censure,
08:55on ne vote pas l'agrément à un texte, on vote suite à un budget
09:00et on vote contre un gouvernement.
09:02C'est exactement ce que nous ferons.
09:03En âme et conscience, tous ceux qui veulent le voter le voteront.
09:06Pourquoi nous faisons ça ?
09:07Évidemment qu'il n'y a aucune alliance avec la France insoumise.
09:09Mais là encore, c'est un petit élément de langage bien habile pour essayer de détourner la tension.
09:13Détourner la tension de quoi ?
09:14C'est que le budget 2025 qui nous était proposé globalement,
09:17c'était 40 milliards de taxes et d'impôts supplémentaires.
09:21C'était le rabotage des retraites désindexées au 1er janvier.
09:25C'était un certain nombre de taxes supplémentaires,
09:28de taxes sociales pour les entreprises, 1,5 milliard.
09:31On s'attaque aux forces vives de la France, les classes moyennes, les entreprises
09:35et on veut diminuer le pouvoir d'achat des retraités.
09:37Bien sûr que c'est inacceptable.
09:39Surtout que ce budget ne touchait pas aux mauvaises dépenses de l'Etat,
09:43un Etat obèse aujourd'hui, qui vit angressé par les impôts des Français.
09:46On va voir, parce que sur certaines de vos lignes rouges,
09:48il y avait quand même eu de nombreux bougés de la part du gouvernement.
09:51On entend le Rassemblement national et la gauche dire
09:54« Oui, il y aura peut-être des conséquences. »
09:56Nous, ce qu'on dénonce, c'est le budget.
09:58Un mauvais budget avec des pertes de pouvoir d'achat sur les Français.
10:01C'est vrai que certains Français ont pu s'interroger
10:03quand on leur dit que les consultations médicales vont augmenter,
10:05que les médicaments vont être moins bien remboursés,
10:07des chefs d'entreprises pouvaient être inquiets sur les allègements de charges.
10:11Finalement, ce budget ne convenait pas non plus à tout le monde.
10:13Marie Lebec ?
10:14Nous avons eu des points de désaccord avec le Premier ministre,
10:16mais je crois que nous avons toujours cherché à travailler sur le fond,
10:19à accompagner, à faire des contre-propositions
10:21à ce qui était proposé dans ce budget.
10:24C'est aussi un budget qui est pris dans un contexte de dégradation
10:28de la situation économique que nous avons connue jusqu'à présent,
10:31avec de la croissance, avec une baisse du chômage,
10:34et auquel, je crois, il est important que le gouvernement
10:36s'attache à répondre à ces enjeux et ces problématiques.
10:40Et je pense que le gouvernement l'a fait avec sérieux,
10:42il l'a fait avec les groupes politiques qui acceptaient de travailler avec eux.
10:46Et moi, j'entends le nouveau storytelling du RN
10:49consistant à dire « nous n'avons pas été reçus, nous n'avons pas été écoutés ».
10:52Mais pardon, je me rappelle d'il y a quelques jours,
10:54Marine Le Pen sortant de Matignon, accompagnée...
10:58Non, pardon, j'allais dire une erreur, de Jordan Bardella, ce n'était pas le cas.
11:01C'était Jean-Philippe Tanguy.
11:03Pourtant, ils ne se ressemblent pas.
11:04Mais accompagnés de Jean-Philippe Tanguy,
11:06un peu triomphant sur des victoires potentielles qu'elle aurait pu avoir.
11:10Donc, moi, je crois que les groupes qui voulaient participer à l'élaboration de ce budget,
11:14même parfois quand il y avait des désaccords de fond,
11:16ont pu le faire et ont été écoutés à la fois par le Premier ministre et par le ministre du Budget.
11:20Alors, on verra, parce que le RN ne dit pas forcément la gauche non plus.
11:23Mais Laurent Jacobelli, pour revenir,
11:25c'est vrai que Matignon fait savoir aujourd'hui qu'à plusieurs reprises,
11:28ils ont proposé à des députés de demander à Marine Le Pen de venir.
11:31Ce sera parole contre parole, on ne va pas trancher ici.
11:34Il a semblé que dans les derniers temps,
11:37peu importe ce que vous arriviez à obtenir de la négociation,
11:40ça ne suffirait jamais.
11:41On le rappelle pour nos téléspectateurs,
11:43jeudi, Michel Barnier dit je renonce aux taxes sur l'électricité,
11:46parce que beaucoup de groupes me l'ont demandé.
11:48Lundi, je renonce à dérembourser certains médicaments
11:51et ça, j'offre le gain politique à Marine Le Pen.
11:53Dans la tribune du dimanche,
11:55on va refaire un peu l'exégèse de la négociation,
11:58Marine Le Pen semblait dire, si j'ai les retraites ou les médicaments, ça me va.
12:02Pour reprendre un peu l'historique,
12:04le premier appel de M. le Premier ministre à Marine Le Pen,
12:07c'était lundi dernier, pas avant.
12:09Vous savez très bien qu'on passe aussi par l'entourage,
12:11par des députés proches.
12:13Je vais me permettre de répondre.
12:14Marine Le Pen est allée à toutes les invitations de tous les Premiers ministres.
12:17Mme Borne y est allée plusieurs fois.
12:19C'est un devoir républicain et Marine Le Pen s'y astreint.
12:23Quand elle est sortie, Mme Le Bec,
12:25elle n'a pas dit que c'était une victoire.
12:27On ne s'est rien dit finalement.
12:29Le Premier ministre ne veut pas nous écouter.
12:31Il y avait trois mesures principales, vous l'avez rappelé.
12:33Tout d'abord, l'indexation des retraites.
12:35Nous ne l'avons pas obtenue.
12:37Il y avait eu déjà un léger rattrapage négocié par Laurent Wauquiez.
12:41Honnêtement, ça c'était un tour de magie, un tour de passe-passe.
12:43Personne n'y a cru.
12:45Deuxièmement, le remboursement des soins.
12:47Mais une fois encore, on ne savait pas ce qu'il y avait en face
12:49comme économie qui allait être demandée.
12:51Et puis, la taxe sur l'électricité.
12:53Vous avez raison, le Premier ministre a dit
12:55qu'il allait augmenter à cette surtaxe à l'électricité.
12:57Mais les rumeurs qui couraient,
12:59parce qu'on n'avait pas de concret,
13:01c'était qu'il allait augmenter à côté le prix du gaz.
13:03Oui, mais ce week-end, vous savez bien que les sénateurs
13:05n'ont pas voté cette taxe sur les gaz.
13:07Le gouvernement a demandé une nouvelle délibération.
13:09On est passé de 57 demandes
13:11à 3 demandes.
13:13C'est quand même un grand geste que nous avons fait
13:15pour l'apaisement et pour l'avancée.
13:17Et vous en avez eu deux sur les trois.
13:19On a lu, non financé,
13:21on a lu dans la presse ce week-end,
13:23on a lu le rapport du Premier ministre.
13:25C'est quand même un grand geste.
13:27C'est un grand geste.
13:29On l'a lu dans la presse,
13:31on a lu le rapport du Premier ministre.
13:33C'est pas innocent.
13:35Les macronistes ont essayé de savonner la planche
13:37du Premier ministre.
13:39Toute négociation est terminée.
13:41Comment voulez-vous qu'on réagisse?
13:43On a un mauvais budget,
13:45un Premier ministre qui ferme les yeux et les oreilles
13:47aux demandes de l'opposition.
13:49Forcément, ça s'arrête.
13:51Il y a eu des appels de la part du gouvernement pour travailler à
13:57construire ce projet. Il ne pouvait pas dire que c'était un
14:01budget perfectible. Il a dit qu'il avait des propositions
14:05qui appelaient à un contrefinancement.
14:06On doit être exigeant sur le budget.
14:09Il y a eu des propositions qui ont été mises en place.
14:12Il y a eu des propositions qui ont été mises en place.
14:15Il y a eu des propositions qui ont été mises en place.
14:17On ne peut pas juste se dire, en claquant des doigts, que nous ne
14:22voulons pas telle ou telle baisse de dépenses.
14:25C'est complètement irresponsable. Je pense qu'encore une fois, le
14:31positionnement n'est pas de savoir si on a trop négocié, si on a pas
14:36assez négocié. Le sujet, c'est se savoir si
14:39demain, à l'occasion de la décision, les billets seraient
14:44C'est une situation qui va être, si ce n'est catastrophique, à tout du moins compliquée.
14:48Alors, je vous laisse répondre en un mot, Laurent Jacobelli, puis ensuite on écoutera Laurent Saint-Martin, justement, qui s'est exprimé à ce sujet dans l'hémicycle.
14:55Vous dédramatisez beaucoup. Est-ce que vous ne vous dédramatisez pas trop ?
14:59Non. Simplement, on dit la vérité aux gens, ne pas adopter ce budget, ça veut dire que demain il y aura 40 milliards de taxes et d'impôts en moins.
15:05La vérité, c'est compliqué parce qu'on est dans quelque chose d'assez inédit. On ne sait pas trop comment ça se passe sur le budget de la Sécurité Sociale.
15:10Oui, ça veut dire que comme on n'aura pas le nouveau budget, on reconduira les anciennes règles, j'allais dire, et ça veut dire qu'il y aura indexation des retraites au 1er janvier.
15:17Donc c'est plutôt de bonnes nouvelles pour les Français.
15:19Mais pas que d'arrêt de l'impôt sur le revenu, par exemple.
15:21Eh bien, ça on peut le faire en amendement sur la loi spéciale qui fera qu'on a un budget.
15:25Ça a été fait en 1979, vous voyez, on sait de quoi on parle. Donc quand on fait des propositions, c'est concret.
15:29Et en face, on a une espèce de déni, une espèce de mensonge qui montre bien que même les macronistes et même les LR ne croient pas dans ce budget.
15:36Alors on va voir en tout cas que dans ces dernières heures, le gouvernement tente de convaincre que cette absence de budget aura un impact sur les Français.
15:45Je vous propose d'écouter le ministre de Budget, Laurent Saint-Martin, pendant la séance.
15:49La première des conséquences, mesdames et messieurs les députés, c'est tout simplement un déficit social qui se creuserait à hauteur d'au moins 12 milliards d'euros.
15:56C'est-à-dire tout simplement l'incapacité collective à continuer à avoir un équilibre dans nos finances sociales, dans notre protection sociale, nous qui le souhaitons tous.
16:05C'est aussi des mesures très concrètes. Vous avez cité nos agriculteurs et la ministre de l'Agriculture aura l'occasion d'y revenir dans quelques minutes.
16:12Mais ce sont aussi l'engagement pour les emplois dans les EHPAD, 6500 qui ne pourront pas voir le jour si cette censure était adoptée.
16:20Également, la simplification et le financement non seulement de nos EHPAD, mais aussi l'investissement dans l'hôpital prévu dans ce PLFSS.
16:28Et il y a aussi toute une série de mesures sur le cumul emploi retraite pour nos médecins pour pouvoir lutter contre les déserts médicaux.
16:36C'est un peu Marie Lebec la stratégie de la dernière chance. On voit bien que ces arguments peuvent avoir peut-être un écho chez certains Français.
16:45Ils n'en ont pas du côté des députés qui vont voter la motion de censure.
16:48En tout cas, je crois qu'effectivement, et c'est ce que fait le ministre Saint-Martin dans sa réponse, c'est de dire aux Français,
16:54quand vous votez pour un député de la France insoumise ou quand vous votez pour un député du RN, voilà les conséquences que vous avez derrière.
17:01Et il le dit très clairement, très explicitement, des conséquences sur les retraites, des conséquences sur les hôpitaux, des conséquences sur les soignants,
17:06des conséquences sur l'ensemble de ce qui est financé par notre budget de la Sécurité Sociale.
17:09Le budget de la Sécurité Sociale, ce n'est pas un petit texte, ce n'est pas un texte comme les autres, c'est un texte majeur pour le fonctionnement de notre protection sociale.
17:15Et je trouve que se déresponsabiliser un peu, en quelque sorte, en disant, de toute façon, tout ira bien et on trouvera des solutions,
17:22montre peut-être qu'on n'a pas saisi l'importance de ce qu'est ce texte.
17:26Déresponsabilisation, vous accuse Marie Lebec. Il y a certaines inquiétudes dans le monde agricole.
17:30Par exemple, Arnaud Rousseau de la FNSEA, lui dit, attention, il ne faut pas censurer dans le texte du budget de la Sécurité Sociale.
17:36Il y a des mesures concrètes sur les travailleurs occasionnels, notamment.
17:39Mais vous savez, ces mesures, elles reviendront. Ce n'est pas comme si maintenant, à vie, nous n'aurions plus de budget sur la Sécurité Sociale.
17:44Le ministre des Comptes Publics ment effrontément, et c'est presque drôle, avec beaucoup de naïveté, comme un enfant pris la main dans le pot de confiture.
17:52Il y aura un nouveau budget qui sera voté par un nouveau ministre, probablement pas lui, c'est peut-être ça qui le dérange.
17:57Ce sera beaucoup plus simple avec un nouveau ministre, là, en janvier, tout le monde va s'accorder pour voter l'unanimité un nouveau budget.
18:02Je ne sais pas, mais en tout cas, on pourra remettre ces mesures, et nous, nous les proposerons si eux ne le font pas.
18:05Vous savez, je crois qu'on a montré quelque chose. Sans Rassemblement National, il n'y a pas de budget.
18:10Sans Rassemblement National, il n'y a pas de motion de censure.
18:13Et donc, il y a un moment, il va falloir faire avec le Rassemblement National et nos propositions.
18:17C'est ce qu'a pas voulu faire ce gouvernement, c'est, je crois, ce que sera contraint de faire le prochain,
18:22parce que nous sommes le premier parti de France et que nous avons fait un contre-budget équilibré avec des économies.
18:27On parlait de la Sécurité Sociale. Nous, on propose de faire un milliard d'économies sur l'aide médicale aux clandestins illégaux.
18:33Donc, c'est la supprimer complètement ?
18:35Garder une aide médicale d'urgence, personne ne veut laisser mourir personne, c'est une évidence.
18:39Un milliard d'euros de suppression, c'est quasiment la faire disparaître en totalité.
18:43Non, c'est simplement se concentrer sur les cas graves, et puis ce milliard, le rendre aux Français, pour les retraites, pour les soins.
18:50Vous voyez, ça, c'est un projet concret, mais le gouvernement n'a pas écouté.
18:53On essaiera de se projeter dans l'après Barnier, même si peut-être que renommer Michel Barnier sera une solution ou une hypothèse évoquée.
19:01On va faire un détour par la salle des quatre colonnes pour entendre une voix de la droite républicaine.
19:05Émilie Bonnivard, elle est au micro de Stéphanie Despierre.
19:08Émilie Bonnivard, vous avez alerté sur les risques d'une censure.
19:11On entend le Rassemblement national qui essaye, à l'inverse, de rassurer en disant que, par exemple,
19:15les pensions de retraite sont indexées sur l'inflation et que ce ne sera pas le cas.
19:18Non, mais il est évident que, là, le Rassemblement national décide de nous faire entrer dans un inconnu extrêmement risqué.
19:28Notre pays est déjà en grande fragilité politique, et là, les signaux commencent à apparaître.
19:33Les perspectives d'une crise financière et économique qui sont réelles, et puis les impacts sur les Français sont négatifs.
19:40En balayant ce budget qui a été travaillé pendant deux mois d'un revers de main, on revient sur toutes les avancées pour les agriculteurs.
19:46On augmente mécaniquement les impôts sur 18 millions de Français.
19:50Ça veut dire 370.000 Français qui n'étaient pas imposables, qui vont le devenir du jour au lendemain grâce à Mme Le Pen.
19:56Il y a une multitude de mesures qui sont négatives pour les Français avec le non-budget.
20:03Mais c'est surtout que vous installez notre pays dans une perspective de crise économique, financière, sociale encore plus importante.
20:13Et personne n'a la capacité de dire aujourd'hui quelles seront les conséquences sur le pouvoir d'achat de nos concitoyens, sur les licenciements.
20:23Nous, l'objectif, ce n'est pas de faire peur aux Français, ce n'est pas du tout.
20:26En tout cas, moi, ce n'est absolument pas ce que je souhaite.
20:29Mais je souhaite simplement qu'ils comprennent quelles sont les conséquences potentielles pour eux.
20:34Et quand on est un parti qui attend d'être un parti de gouvernement qui le dit, on ne peut pas voter la censure parce que ce sera pire après la censure.
20:47On est déjà en difficulté. Qui peut croire, alors qu'on n'a aucune alternative, que le pouvoir d'achat des Français va s'améliorer avec la censure ?
20:55Qu'est-ce qu'a raté Michel Barnier ?
20:57Mais Michel Barnier, très honnêtement, il n'a rien raté. Il a parlé à tout le monde.
21:01Il a fait des compromis extrêmement forts jusqu'au dernier moment, jusqu'au dernier moment.
21:06Mais simplement, Mme Le Pen ne voulait pas de compromis.
21:11Ça ne s'appelle pas du compromis. Ce qu'elle faisait, ça s'appelait du chantage.
21:14Les lignes rouges dont elle parle, ce n'est pas des lignes rouges, c'est la totalité du budget.
21:18Et elle se réveille trois jours avant la fin du budget. On ne l'a pas vu pendant deux mois.
21:22Très honnêtement, ce n'est pas sérieux.
21:25Comment vous voyez la suite ?
21:28Michel Barnier, qui avait réussi à réunir les Républicains, le camp présidentiel, n'est pas parvenu à rester en place.
21:36A priori, il va tomber demain. Comment vous voyez la suite ?
21:39Comment souhaitez-vous les Républicains ?
21:42Je ne vois pas la suite. Je suis très inquiète.
21:46Demain, on a LFI qui va voter main dans la main avec le RN à la censure du gouvernement, au détriment de notre nation.
21:52C'est tout. Je n'ai pas la suite. Les Français ne l'ont pas.
21:56Merci beaucoup.
21:58Merci beaucoup, Stéphanie Laurent-Jacobli. Je vous fais réagir. Pas de suite, pas d'alternative, chantage.
22:03La cohérence en politique, c'est important.
22:05Je voudrais rappeler à cette députée que les LR, en juin dernier, par la voix de M.Marlèque,
22:09s'étaient montés à la tribune en disant qu'ils avaient deux lignes rouges pour le budget.
22:12Pas de hausse d'impôts, pas de touche aux retraites.
22:14On voit que leurs lignes rouges ont bougé, peut-être parce qu'ils ont eu quelques postes de ministre entre temps,
22:18mais je crois que ce n'est pas très honnête intellectuellement de se renier à ce point pour défendre sa gamelle à la fin du mois.
22:24Je pense qu'au moins Mme Lebec est constante, parce que ce budget est un budget purement macroniste.
22:28Mais quand on entend les LR qui ont tout trahi, honnêtement, ça pourrait presque faire rire.
22:32Marie Lebec, je vais réagir à la réaction de Laurent Jacobi et à la réaction d'Emilie Bonnivard,
22:36mais dans le socle commun, on est tous d'accord pour repartir ensemble,
22:41essayer de voir une suite ensemble avec la droite républicaine, avec Laurent Wauquiez ?
22:45Vous savez, moi, ça fait sept ans que je suis élue dans cette assemblée.
22:47Apprendre à travailler ensemble, à la fois, ça a été le propre de d'abord La République En Marche,
22:52et puis ensuite Renaissance, avec d'abord Modem et Agir, puis avec Horizon et Modem,
22:56et avec d'autres, encore une fois, on est capable de bâtir des partenaires.
22:59Après, effectivement, ça demande un peu de temps, ça demande aussi quelques victoires communes,
23:02ça demande le développement d'une culture politique commune, ça prend un peu de temps.
23:06C'est sûr que le débat budgétaire, c'est aussi un débat qui est très pressurisé en termes de temps,
23:09donc c'est pas évident, mais bien sûr que nous, on veut continuer à pouvoir avancer le plus largement possible,
23:14entraîner le plus de monde possible, parce que c'est dans l'intérêt du pays.
23:16Allez, on va rejoindre tout de suite Hugo Perchoir. Est-ce que vous nous recevez, Hugo ?
23:21Oui, je vous reçois ici, Paris. Me recevez-vous ?
23:25Connexion établie avec vous, Hugo.
23:28Vous allez nous rappeler le top 3 que votre communauté a établi sur cette séance de questions au gouvernement.
23:34Oui, tout à fait, Elsa. Le top 3 est très simple.
23:38Alors, c'était très serré pour la 3e place entre ArcelorMittal et Vars,
23:42mais c'est les taxis ruraux qui sont arrivés en 3e position.
23:46En 2e, c'est évidemment Gaza et très loin devant, évidemment, la situation avec la motion de censure de demain
23:52qui ne manque pas, évidemment, de faire réagir Twitch, bien entendu.
23:56Évidemment, j'imagine que votre communauté suit attentivement les derniers rebondissements entre hier le 49.3 et aujourd'hui, demain, la motion de censure.
24:04Et vous avez des questions, justement, à nos invités sur cette situation politique.
24:07Je vous propose de commencer par Marie Lebec.
24:09Oui, bonjour Madame Lebec. Ma question est très simple.
24:13La 5e République semble à bout de souffle. Elle fonctionne dans un format avec deux grands partis.
24:19On a trois blocs désormais. Est-ce qu'il ne serait pas temps, tout simplement, de passer à une 6e République ?
24:23Moi, je suis très attachée au fonctionnement de la 5e République.
24:26Je pense que c'est à la fois des mécanismes et un fonctionnement institutionnel qui est protecteur,
24:32mais aussi, tant pour le Parlement que pour le gouvernement, des leviers pour pouvoir continuer à avancer dans les discussions parlementaires.
24:41Ce ne sont pas les mêmes leviers, de toute évidence, mais chacun peut établir son rapport de force
24:46et batailler pour ce qui lui semble important.
24:49Moi, je suis très importante. En revanche, effectivement, on est dans une configuration politique inédite
24:53et ça met un peu sous tension nos institutions parce qu'elles sont repensées dans ce contexte.
24:58Mais pour vous, ce n'est pas pour ça qu'il faut les changer ?
25:01Oui, c'est ça, c'était ma question. A quel moment ? Si ça continue à ne pas marcher, qu'est-ce qu'on fait ?
25:05Encore une fois, on est un peu dans l'expectative, déjà, de voir ce qu'il va se passer demain.
25:11Demain, ensuite, ce sera au Président de la République de reprendre la main pour nommer, si c'est nécessaire, un Premier ministre.
25:18Il y a aussi des dispositions qui permettent au gouvernement de continuer à avancer sans que le Parlement ne puisse légiférer.
25:26Et donc, en fait, le fonctionnement institutionnel est solide en France.
25:31Ça ne veut pas dire que l'institution ne va pas avoir des répercussions sur la vie économique, sociale de notre pays,
25:38mais en tout cas, les institutions sont préservées dans leur fondement.
25:41Et alors, quelle est votre question à présent, Hugo, pour Laurent Jacobelli ?
25:45Oui, bonjour M. Jacobelli, ma question vient d'un de mes spectateurs qui vous demande
25:49« Aujourd'hui, l'URN est un parti qui se présente comme un parti de gouvernement.
25:52Est-ce compatible avec le fait de voter la censure qui va amener, selon lui, au chaos ? »
25:57Bonjour Hugo, d'ailleurs, j'ai passé cette émission à expliquer que, effectivement, la censure n'amènerait pas au chaos
26:03parce que, justement, la Ve République est bien faite.
26:05Vous savez, un parti de gouvernement, ce n'est pas un parti qui s'accroche à son siège ou qui espère des sièges.
26:11C'est un parti qui a un programme et qui fait respecter son programme.
26:14Un programme sérieux, financé, chiffré. Et c'est ce que nous avons fait.
26:18Or, il se trouve que ce budget ne correspond pas à notre vision de la société
26:21et ne correspond pas à ce pour quoi les électeurs nous ont élus.
26:24Et donc, c'est ça un parti de gouvernement.
26:26L'inverse d'un parti de gouvernement, c'est un parti qui se fait élire sur un programme
26:29et qui, une fois élu, fait l'inverse.
26:31Je pense au LR, par exemple, qui accepte un budget qui est quasiment socialiste
26:35puisque c'est la hausse des impôts et c'est le matraquage des classes moyennes.
26:39Ce que tout homme de droite devrait normalement, ou femme de droite, devrait normalement refuser.
26:43Donc, je crois que nous sommes effectivement un parti de gouvernement.
26:46Je vais vous dire, les seuls qui peuvent le décider, ce sont les électeurs.
26:48Un parti de gouvernement, c'est un parti qui est élu.
26:50Et je crois que nous en prenons le chemin et que, malheureusement, le spectacle qu'on voit aujourd'hui
26:54d'une droite qui s'allie avec un centre, qui s'est fait élire avec l'extrême gauche,
26:59toute cette magouille-là n'est plus acceptable et aboutit à des budgets
27:03qui n'ont ni queue ni tête et qui ne fonctionnent pas.
27:05Je pense qu'il est temps, effectivement, d'avoir un peu de sagesse et un peu de respect des électeurs.
27:09Hugo, en dernier mot, nos invités, vous aviez fait le tour de cette séance ?
27:14Oui, il y avait une question, par exemple, aussi pour M. Jacobelli,
27:18qui dit « Savez-vous qu'un consensus se fait à deux ?
27:21Pourquoi avoir balayé les nombreuses mains tendues du Premier ministre ?
27:24Ne saviez-vous pas d'avance que vous allez voter la censure au final, n'est-ce pas ? »
27:29Alors, je vous rappelle qu'au début de la nomination de M. Barnier,
27:33Marine Le Pen avait dit « Nous laisserons le gouvernement travailler,
27:36il n'y aura pas de censure a priori », contrairement à ce que voulait faire la gauche.
27:40On a laissé trois mois à M. le Premier ministre, trois mois.
27:43Il a consenti à négocier au bout de deux mois, trois semaines et deux jours.
27:49Je pense que ça, ce n'est pas un dialogue.
27:51Je pense que discuter avec quelqu'un en lui tournant le dos et en refusant de le nommer,
27:55ce n'est pas un dialogue.
27:56Je pense qu'on a, nous, fait un grand chemin.
27:58On est passé de 57 propositions à trois.
28:01C'est vraiment beaucoup d'efforts pour un parti d'opposition et le Premier Parti de France,
28:05parce que nous voulions qu'il y ait une stabilité gouvernementale dans ce pays
28:08en protégeant les Français, les classes moyennes et les retraités.
28:11Ça n'a pas été le choix du Premier ministre.
28:13Je crois qu'il a été victime de chantage de la part de Gabriel Attal
28:17et d'un certain nombre de membres de l'ancienne majorité
28:20qui ne voulaient pas qu'il réussisse et qui ne voulaient pas que le Rassemblement national
28:23puisse faire passer des mesures dont acte.
28:25Nous sommes sages, le Premier ministre ne veut pas.
28:28Très bien, il y a censure, nous la voterons.
28:30Nous le disons, le prochain gouvernement, s'il nous tend la main
28:33et qu'il accepte nos mesures, qu'il accepte de protéger les Français,
28:36nous ne le censurerons pas non plus.
28:38Ce que nous voulions faire là, il ne nous en a pas donné l'opportunité.
28:41Tant pis.
28:42Merci beaucoup. Merci Hugo Perchoir.
28:45On se retrouve la semaine prochaine, évidemment.
28:47Marie Lebec, une réaction à présent sur ce que doit faire le président de la République.
28:51Il va être amené dans les tout prochains jours à nommer un nouveau Premier ministre.
28:56Est-ce que vous avez des idées à peut-être lui suggérer ?
28:59Dans quelle direction doit-il regarder ?
29:02Écoutez, déjà on n'en est pas encore là.
29:05Le gouvernement Barnier est toujours en place.
29:08La motion sera débattue demain.
29:10Nous, on va profiter de ces dernières heures pour tenter d'aller convaincre
29:13parlementaire par parlementaire de l'absurdité de cette alliance
29:16entre l'extrême droite et l'extrême gauche.
29:20On verra ensuite ce que les parlementaires feront.
29:25C'est très difficile de dire aujourd'hui alors qu'on ne sait pas.
29:29Après, en ce qui concerne la suite, c'est totalement le président de la République
29:33qui a la main sur la décision.
29:35Après tout, c'est lui qui nomme le gouvernement.
29:37Ce sera ses prérogatives.
29:38Là, vous avez ouvert avec la droite.
29:40Est-ce qu'il faut aussi essayer d'ouvrir davantage,
29:43créer une majorité plus large en décrochant certaines voix à gauche ?
29:47Moi, je crois que le Premier ministre, il a quand même toujours été clair
29:50dans sa volonté de discuter avec l'ensemble des forces politiques
29:56en leur proposant différents formats de rencontres, d'échanges.
29:59On est, encore une fois, dans une recomposition de la vie politique
30:04qui est inédite.
30:05Nous aspirons à pouvoir travailler avec les socialistes.
30:09Mais c'est vrai que nous avons toujours dit
30:11que les bonnes idées peuvent venir de droite, de gauche
30:13et nous cherchons à avancer dans l'intérêt du pays.
30:15Laurent Jacobelli, c'est vrai que ce n'est pas du tout la même chose
30:18du côté du NFP que du côté du RN.
30:20La gauche dit qu'elle veut un gouvernement de gauche,
30:23Lucie Castex ou quelqu'un d'autre.
30:25Vous, vous voulez renverser le gouvernement,
30:26mais vous ne voulez pas gouverner derrière.
30:27Vous n'avez pas vraiment d'alternative à proposer,
30:29juste un gouvernement qui pourrait reprendre
30:31quasiment l'intégralité de vos idées.
30:33Pas l'intégralité.
30:34Lorsque nous avons vu le résultat des législatives,
30:37nous avons été très clairs.
30:38Nous ne voulons pas aller au gouvernement
30:39parce que nous n'avons pas la majorité pour gouverner.
30:41Ce que nous voulons, c'est un gouvernement qui prenne en compte
30:44le fait que nous soyons le premier parti de France.
30:46Mais on sait très bien, en l'occurrence aujourd'hui,
30:48M. Barnier et demain le futur ou la future Premier ministre,
30:50qu'il n'est pas RN et qu'il ne fera pas le programme du RN.
30:53Simplement, on met un certain nombre de garde-fous
30:55pour ne pas mépriser nos électeurs et sauver la France.
30:57Le choix appartient à une seule personne.
30:59C'est M. le Président de la République qui décide
31:01s'il s'associe au gouvernement.
31:02Mais est-ce que vous allez refaire la même chose
31:04avec un nouveau Premier ministre ?
31:05C'est-à-dire dire qu'on ne censure pas a priori ?
31:07Oui.
31:08Agiter la menace de la censure pendant quelques semaines ?
31:10Aucune menace.
31:11Il y aura les règles du jeu dès le début,
31:13comme on l'avait fait avec M. Barnier.
31:15On espère simplement qu'il sera plus ouvert au dialogue.
31:17En revanche, je sais de quel Premier ministre nous ne voulons pas.
31:20Un Premier ministre de gauche.
31:21Ça, c'est clair, nous le censurerons.
31:23Un Premier ministre qui a passé toute sa vie à mépriser
31:25les électeurs du RN.
31:27Ça, bien sûr, nous le censurerons.
31:29Mais si le Président de la République trouve une ou un Premier ministre
31:31qui surmonte ces deux obstacles, j'allais dire,
31:34comme l'avait fait à l'époque M. Barnier,
31:36nous serons toujours force de proposition.
31:38Donc un Barnier bis, ça vous irait ?
31:41Je vous donne simplement les conditions.
31:43Nous, ce que nous vous disons, c'est qu'il n'y aura pas de censure
31:45a priori de ce Premier ministre,
31:47qu'il y aura chez nous toujours de la proposition,
31:49mais si on trouve porte-close, forcément,
31:51ce ne sera pas de bonne augure.
31:53Marie Lebec, avec la configuration de l'Assemblée,
31:55qui, on le rappelle, ne peut pas bouger jusqu'à juin 2024,
31:59les mêmes causes produiront toujours les mêmes effets, non ?
32:02Un nouveau Front populaire qui réclame un gouvernement de gauche,
32:05un Président de la République qui ne veut pas,
32:07qui nomme quelqu'un de votre famille ou un peu vers la droite,
32:10et l'ERN qui met le gouvernement sous surveillance ?
32:13Non, mais c'est ce que nous dénonçons, au final.
32:15C'est l'alliance de l'extrême-gauche et...
32:17Et comment vous vous extirpez de ça ?
32:19Non, mais c'est ce que nous dénonçons,
32:20l'alliance de l'extrême-gauche et de l'extrême-droite,
32:21dans une espèce de parodie...
32:22Vous avez besoin l'un de l'autre pour un nouvel gouvernement ?
32:24Non, non, non, absolument pas.
32:25Dans une espèce de parodie, de posture,
32:26où chacun dit, ah oui, c'est soit tout moi, soit tout rien.
32:30Et effectivement, c'est pour ça que nous dénonçons ces pratiques.
32:34Moi, j'entends ce que dit M. Jacobelli, dire
32:37qu'on ne veut pas être au gouvernement,
32:38mais on n'est pas non plus minoritaire.
32:39Vous savez, il n'y a pas dix mille options possibles à l'Assemblée nationale.
32:42Soit vous soutenez un gouvernement, soit vous êtes dans son opposition.
32:46Et c'est comme ça, un peu, que se construit.
32:48Et donc, il y a trois statuts possibles.
32:49La majorité, parti minoritaire en appui de la majorité,
32:52et opposition.
32:54Or, aujourd'hui, ce que l'on constate,
32:57c'est que la réalité, c'est que l'opposition,
32:59elle se forme entre l'extrême-droite et l'extrême-gauche,
33:02et qu'il y a un bloc central, que nous sommes déterminés à chercher à élargir,
33:06avec des partis qui se sentent en capacité de gérer des responsabilités,
33:10et ce que ça implique.
33:11C'est-à-dire, oui, parfois un budget qui est difficile à porter,
33:13dire la vérité aux Français,
33:15assumer des politiques qui ne sont pas forcément toujours les plus populaires,
33:19c'est aussi ça, ce que ça veut dire d'être au gouvernement.
33:21Vous dites, Laurent Jacobelli, que c'est une alliance contre-nature.
33:24Mais les alliances contre-nature, Madame Lebec,
33:25la moitié de votre groupe, qui normalement devrait avoir que cinq députés,
33:28vu la haine des Français envers le macronisme aujourd'hui,
33:31je parle de haine parce que maintenant c'est presque physique,
33:33les gens détestent cette politique, et c'est normal, elle est terrible pour la France.
33:36Vous vous êtes fait élire, pas vous personnellement,
33:38mais beaucoup de vos collègues, par le retrait de la France insoumise,
33:41qui a appelé à voter pour vous.
33:42Alors quand on parle d'alliance contre-nature, Madame,
33:44il faut mesurer ses propos.
33:45Vous avez été élue avec les voix des antisémites pro Hamas,
33:50il faut l'accepter, et ne pas jeter la faute sur nous,
33:54qui n'avons jamais eu la moindre acquaintance avec ces gens.
33:56Et Laurent Jacobelli pour renverser le groupe.
33:59C'est pas nous qui demandons à côté la France insoumise,
34:02qui vous vomit dans son courrier de censure.
34:05Mais je ne vote pas avec la France insoumise, je vote contre vous, Madame.
34:08Mathématiquement, vous avez échoué.
34:10Parce que vous savez très bien que vous ne pouvez pas seul l'emporter.
34:12Comme le front républicain a existé lors des législatives,
34:15le front contre Barnier, c'est la gauche et le RN.
34:19On est assez grand pour se défendre tout seul.
34:20Simplement, aujourd'hui, ce gouvernement et ce budget ne nous conviennent pas.
34:24Il ne convient pas au mandat que nous ont donné les Français,
34:26alors nous votons contre.
34:27Mais croyez bien que nous n'accepterons jamais que le moindre LFI,
34:31le moindre écologiste soit au gouvernement.
34:33Ces gens sont dangereux pour la République,
34:35et nous protégerons les Français de ce danger,
34:37contrairement à vous, qui vous êtes fait élire par eux,
34:40et qui vous êtes désestés pour eux.
34:42Vous avez une part de responsabilité,
34:43et le chaos dans l'hémicycle aujourd'hui,
34:45c'est notamment à cause de l'appel de Gabriel Attal
34:48de voter pour LFI au second tour, plutôt que le RN.
34:50Alors, je vous laisse répondre,
34:52et on ne va pas refaire le débat sur la campagne des législatives.
34:55C'est très intéressant d'entendre le Rassemblement national
34:58essayer de raconter un autre storytelling
35:00pour ne pas endosser sa responsabilité,
35:02et la responsabilité qu'il pourrait avoir demain
35:04en soutenant la motion de censure de la France.
35:07Avez-vous appelé à voter LFI, oui ou non ?
35:09Désormais, accuter Gabriel Attal d'être le responsable
35:14d'une potentielle décision de censure,
35:16pardon, mais assumez vos décisions.
35:18Que le RN assume ses décisions.
35:20Assumez que vous avez assumé pendant les législatives.
35:23Il est plus heureux, c'est vous,
35:25parce que vous ne vouliez pas que Barnier réussisse.
35:27Je vais tout de suite rejoindre, puisque, Marie Lebec,
35:29vous avez fait de nombreux appels aux socialistes.
35:31En voilà un, salle des quatre colonnes,
35:33au micro de Clément Perreault.
35:35Laurent Bommel, il est député d'Indre-et-Loire.
35:37Bonjour, Laurent Bommel.
35:38Tout à l'heure, vous avez pris la parole dans l'hémicycle,
35:40à la fois pour vous adresser à Michel Barnier,
35:42mais aussi aux députés du Bloc central,
35:44les députés macronistes, où l'on leur avait reproché,
35:46notamment le choix de Michel Barnier,
35:48et ensuite le fait qu'il y ait eu un rapprochement
35:50avec le RN.
35:51C'est Maud Bréjon, porte-parole du gouvernement,
35:53qui vous a répondu en disant que c'est vous
35:55qui vous alliez au RN pour cette motion de censure.
35:58Est-ce que sa réponse vous a convaincu ?
36:00Non.
36:01D'abord, ce n'est pas un concours pour savoir
36:03qui s'allie ou qui ne s'allie pas au RN.
36:05Moi, ce que j'ai reproché tout à l'heure,
36:07dans l'hémicycle, aux députés macronistes,
36:09c'est de nous appeler aujourd'hui à la responsabilité
36:12et nous demander, finalement,
36:14de laisser passer un budget de droite,
36:16alors que nous sommes des députés de gauche,
36:18alors que, moi, j'estime que c'est eux
36:20qui sont finalement responsables de la situation
36:22dans laquelle on arrive,
36:23parce que, dès le départ,
36:24ils n'ont pas voulu laisser à la gauche
36:26une chance de gouverner,
36:27alors que, dans le fond,
36:28le résultat des élections législatives
36:30aurait plutôt poussé à nous laisser cette chance.
36:33Ils ont imposé un Premier ministre minoritaire
36:35qui, lui-même, dans le fond,
36:36était dans les mains du RN.
36:38Et, d'autre part,
36:39ce que je reproche surtout aux députés macronistes,
36:42c'est, dans toute la procédure budgétaire
36:44qui vient d'avoir lieu,
36:45d'avoir laissé, finalement,
36:47les plus radicaux d'entre eux,
36:49ceux qui sont complètement accrochés sur l'idée
36:51qu'on ne doit rien toucher au bilan d'Emmanuel Macron,
36:54qu'on ne peut adopter aucune mesure de justice fiscale et sociale,
36:57ceux qui sont finalement convaincus
36:59de détenir une forme de vérité économique
37:01et qui ne tiennent absolument pas compte
37:03de ce que les électeurs ont pu dire dans les élections,
37:05ils se sont laissés représenter par cette fraction-là,
37:08ce qui a bloqué toute possibilité de dialogue
37:10entre la gauche et le centre.
37:12Et donc, dans le fond,
37:13si on arrive aujourd'hui à ce blocage,
37:15ils en portent une grosse part de responsabilité.
37:17Et, moi, si je dis ça,
37:18ce n'est pas pour dresser le procès des uns et des autres,
37:21c'est pour les appeler à évoluer,
37:23à reconnaître qu'aujourd'hui, ils n'ont plus le pouvoir,
37:25nous ne l'avons pas non plus,
37:27et voir comment on peut, dans l'avenir,
37:29trouver des compromis,
37:30c'est-à-dire, à partir d'un gouvernement de gauche
37:32qui renoncerait peut-être au 49-3,
37:34être capable de nouer des dialogues parlementaires
37:36pour trouver d'autres points d'équilibre dans cette Assemblée.
37:39Très bien. Merci à vous.
37:40Merci beaucoup, Clément Perreault.
37:42On entendait Marie Lebec vous dire
37:44pourquoi pas aller chercher quelques voix à gauche.
37:46On voit qu'à gauche, certains disent
37:48pourquoi pas travailler aussi sur une non-censure.
37:50Quand on vous écoute les uns les autres,
37:52on se dit que ça va être compliqué.
37:54Encore une fois, Gabriel Attal,
37:56au cours de l'été, avait fait la proposition
37:58d'une plateforme législative.
38:00Elle avait, à date, été déclinée
38:02par le groupe socialiste.
38:04En fonction de comment évolue la situation,
38:07nous serons toujours dans une logique de main tendue
38:09avec les groupes avec qui, effectivement,
38:11nous pouvons trouver quelques points d'accroche commune
38:13pour évoluer.
38:15Je crois que, effectivement, monsieur Baumel l'a très bien dit,
38:17nous ne sommes plus majoritaires.
38:19C'est totalement une réalité.
38:20C'est une réalité qui a été acceptée, endossée
38:22par le groupe.
38:24Mais je crois que, depuis le mois de juillet,
38:26nous avons toujours fait preuve
38:28d'ouverture et d'avancée pour essayer
38:30de créer cette coalition du centre
38:32qui pourrait travailler ensemble.
38:34Une dernière question.
38:35Laurent Jacobelli, est-ce qu'il n'y a pas un risque
38:37de déception chez vos électeurs ?
38:39Pas forcément sur les conséquences économiques
38:41de la censure, mais politiques.
38:43Vos électeurs, ce qu'ils veulent, c'est censurer Emmanuel Macron.
38:45Emmanuel Macron, demain, il sera toujours là.
38:47Je crois qu'effectivement,
38:49nos électeurs, mais comme beaucoup de Français,
38:51une large majorité de Français, n'en peuvent plus
38:53d'Emmanuel Macron, qui n'est plus soutenu que par 15% des Français.
38:55Mais la question aujourd'hui, c'est le budget
38:57que nous avons à gérer.
38:59Mais vous appelez à la démission d'Emmanuel Macron ?
39:01Je vous rappelle, la démission d'Emmanuel Macron
39:03ne dépend que d'Emmanuel Macron.
39:05Évidemment, s'il démissionne demain matin, j'ouvre le champagne.
39:07Mais c'est à lui de le décider. Nous, on n'a pas à le demander.
39:09Ce qu'on demande, par contre, c'est d'avoir une Assemblée nationale
39:11qui soit cohérente. Et donc, nous attendrons la prochaine
39:13dissolution pour qu'il y ait une majorité,
39:15je l'espère, rassemblement national, pour avoir une cohérence.
39:17Aujourd'hui, ça ne peut pas être cohérent s'il n'y a pas d'écoute.
39:19On le voit bien, on l'a entendu aujourd'hui,
39:21que les macronistes veulent garder la main.
39:23Ce n'est pas un hasard. Si le directeur de cabinet
39:25de M. Barnier était le directeur de cabinet
39:27de M. Le Maire, c'est la même politique.
39:29Terrible. Plus de dettes, plus d'impôts, ça ne marche pas,
39:31ça va dans le mur. Il faut arrêter.
39:33Au revoir, M. Barnier, et on attend de voir la suite.
39:35Marie Lebec, en 10 secondes, vraiment, Emmanuel Macron,
39:37c'est la solution, c'est le problème, c'est un peu les deux ?
39:39Je crois que c'est totalement...
39:41C'est deux choses différentes, encore une fois,
39:43le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif,
39:45c'est deux pouvoirs qui avancent côte à côte.
39:47Le président de la République, il a la main sur
39:49notamment la nomination du gouvernement.
39:51Il l'exerce quand c'est nécessaire. Après, il ne faut pas tout mélanger.
39:53Merci beaucoup, Marie Lebec.
39:55Merci, Laurent Jacobelli. Restez encore quelques secondes
39:57avec nous, puisqu'on va rejoindre Marielle Durand,
39:59qui est une des dessinatrices
40:01de l'Assemblée nationale, et elle en a connu
40:03des premiers ministres dans l'hémicycle.
40:07Oui, tout à fait. Je suis dans la salle
40:09des pas perdus, juste derrière vous.
40:11Marielle Durand, elle a dessiné tout ce qu'elle a vu,
40:13tout ce qu'elle a entendu aujourd'hui,
40:15et vous aviez une place de choix.
40:17J'étais sur le guignol côté
40:19RN,
40:21donc contrairement aux autres séances,
40:23je vois un petit peu différemment
40:25l'Assemblée,
40:27et j'entends aussi quelques
40:29expressions
40:31plus ou moins
40:33positives.
40:35Je vois arrêter de faire peur aux Français,
40:37c'est ce que des députés RN ont dit.
40:39Oui, en fait, il y a une vraie tension.
40:41C'est un petit peu la répétition générale
40:43avant la motion de censure de demain.
40:45Et donc, plus que des questions sur l'agriculture,
40:47sur l'AME, sur les taxis,
40:49on sent vraiment qu'il y a cette
40:51grande interrogation
40:53sur ce que va devenir le gouvernement demain.
40:55Comment on couche concrètement,
40:57sur le papier, la tension du moment
40:59que vous avez ressenti dans l'émissive ?
41:01C'est assez compliqué
41:03dans le sens où il y a à la fois
41:05du dessin,
41:07l'expression peut-être
41:09dans les personnages,
41:11mais aussi, qu'est-ce qu'ils vont dire,
41:13comment est-ce que je choisis
41:15ce qu'ils vont dire. Alors, il manquera
41:17certainement des choses, mais l'essentiel,
41:19j'espère, est passé.
41:21Dernière question, Marielle Durand, est-ce que vous serez là demain
41:23pour l'examen des motions de censure ?
41:25C'est certainement possible pour être là, oui.
41:27Oui, forcément, vous ne voulez pas louper cet événement
41:29qui s'annonce potentiellement historique, puisque la dernière
41:31motion de censure qui est passée, Elsa, c'était en 1962.
41:33C'était quand ?
41:35Lorsque Georges Pompidou et son gouvernement
41:37étaient renversés.
41:39Eh bien, écoutez, on va vivre sûrement
41:41un moment d'histoire demain.
41:43Je vous remercie, Marco Pommier, je remercie
41:45également Stéphanie Despierre et Clément Pérouault
41:47qui nous ont accompagnés pendant
41:49toute la séance des questions au gouvernement.
41:51Marie Lebec, Laurent Jacobelli, merci
41:53de nous avoir aidés à décrypter
41:55cette situation. On vous a pas mis d'accord, mais on a essayé
41:57d'en savoir plus. Evidemment,
41:59ce soir, ça vous regarde à 19h30
42:01avec Myriam Mankawa, revient sur
42:03cette situation politique
42:05complètement inédite. Quant à moi
42:07et à toute l'équipe, on vous donne rendez-vous
42:09demain, dès 13h30, journée
42:11édition spéciale, quasiment
42:13toute la journée, marathon sur LCP.
42:15On sera là un peu avant la séance des questions
42:17au gouvernement, et puis évidemment, on diffusera
42:19en direct, en intégralité,
42:21la motion de censure, celle qui devrait
42:23faire tomber le gouvernement de
42:25Michel Barnier. On décryptera tout ça avec de très
42:27nombreux invités. Et puis, le soir,
42:29les chaînes parlementaires vous donneront rendez-vous
42:31évidemment pour une édition spéciale,
42:33une grande émission, pour revenir sur
42:35une journée qu'on peut qualifier d'historique.
42:37Je vous remercie à tous.
42:39Très bel après-midi sur les chaînes parlementaires
42:41et à demain, évidemment.
42:51Sous-titrage Société Radio-Canada