Tous les mardis, de 17h à 17h30, LCP-Assemblée nationale prolonge la séance des Questions au Gouvernement en invitant des députés pour analyser les échanges intervenus dans l'hémicycle.
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00:00 Et c'est la fin de cette séance de questions au gouvernement.
00:03 On se retrouve en direct sur LCP, en direct de l'Assemblée nationale et de la salle des Pas Perdus,
00:08 à quelques mètres de l'émissaire où vient tout juste de s'achever ces échanges.
00:13 Alors on va revenir bien sûr sur les temps forts,
00:15 on va parler de l'attaque terroriste de samedi soir à Paris,
00:17 et puis de l'éducation avec un niveau catastrophique des élèves,
00:21 en maths notamment, mais aussi en français.
00:24 Dans cette émission, vous retrouverez Elsa Mondingava et Stéphanie Despierre,
00:27 qui se trouvent salle des Quatre Colonnes.
00:29 Elles auront dans quelques instants des députés à leur micro,
00:32 et puis avec moi en plateau, un face à face, nous aurons Céline Calves.
00:36 Bonjour, merci d'être avec nous.
00:38 Vous êtes députée Renaissance des Hauts-de-Seine et Laurent Jacobelli.
00:41 Bonjour.
00:42 - Bonjour.
00:42 - Bienvenue, députée Rassemblement national de La Moselle.
00:45 On retrouve tout de suite Elsa Mondingava, qui a suivi cette séance depuis les tribunes.
00:50 Alors Elsa, vous vous retenez un échange assez fort qui a eu lieu
00:54 entre le député de la France insoumise, Hugo Bernalicis,
00:57 et le ministre des Relations avec le Parlement, Franck Riester.
01:01 C'était au sujet de la Cour de justice de la République.
01:04 - Oui, l'élu de la France insoumise du Nord, Hugo Bernalicis,
01:07 a posé une question, ou plutôt une dénonciation,
01:10 celle de la Cour de justice de la République.
01:12 Il a critiqué la relaxe du garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti, la semaine dernière.
01:17 Il a reproché avec ironie que l'infraction n'était pas suffisamment caractérisée,
01:22 même si c'est l'intention qui n'avait pas été suffisamment caractérisée.
01:25 Il a dit que c'était un bras d'honneur à l'idée de justice.
01:28 À ce moment-là, le garde des Sceaux s'est levé,
01:31 mais à la grande déception des Insoumis,
01:32 c'était pour laisser passer son collègue du gouvernement,
01:34 Franck Riester, le ministre des Relations avec le Parlement,
01:37 qui a pris donc la défense de son collègue.
01:40 Il a relevé la présomption d'innoncence.
01:43 La justice a tranché "respectez-la", a-t-il dit,
01:46 rappelant qu'une réflexion avait eu lieu sur la Cour de justice de la République,
01:50 mais que tout changement nécessitait un consensus politique.
01:53 Et on le voit bien à l'Assemblée en ce moment.
01:55 Il n'y en a pas vraiment du consensus politique.
01:57 - Résultat difficile de modifier la Constitution.
02:00 Merci, Elsa Mondin-Gava, pour ce compte rendu.
02:03 On va revenir sur le principal thème de cette séance de questions au gouvernement.
02:08 C'était l'attaque terroriste de samedi soir à Paris.
02:11 Pas moins de quatre questions ont été posées par des députés,
02:14 et notamment la députée Marine Le Pen, députée Rassemblement national,
02:18 qui a mis en cause le gouvernement.
02:20 Je vous propose d'écouter la réponse que lui a faite Elisabeth Borne.
02:23 - Elisabeth Borne: Où étiez-vous en 2021 quand nous avons créé le délit de séparatisme
02:30 et que nous avons étendu le fichier des auteurs d'infractions
02:33 aux apologies et provocations au terrorisme?
02:37 Vous ne l'avez pas voté.
02:38 Où étiez-vous quand nous avons donné des moyens inédits
02:41 à nos services de renseignement?
02:43 Tous ces budgets avec vos députés, vous vous y êtes opposés.
02:47 Madame Le Pen, les faits sont simples.
02:49 Le Rassemblement national s'est systématiquement opposé aux mesures
02:54 pour renforcer la protection des Français,
02:57 systématiquement opposé aux mesures pour renforcer la lutte contre le terrorisme.
03:03 Nous agissons, vous polémiquez, nous prenons des mesures,
03:07 vous êtes dans la posture, vos votes parlent d'eux-mêmes,
03:11 nous, nous sommes du côté des actes,
03:12 nous prenons nos responsabilités pour protéger les Français.
03:15 Je vous remercie.
03:16 - Laëtitia Saint-Paul: Alors, Laurent Jacobelli, je vous pose la question.
03:19 Où étiez-vous au moment de voter tous ces projets de loi
03:21 qui visent à lutter contre le terrorisme?
03:23 - Voter ces projets de loi qui apparemment ne marchent pas,
03:25 puisque encore une fois, il y a eu un attentat en plein cœur de Paris.
03:28 En voilà une Élisabeth Borne, fière d'elle-même, autosatisfaite,
03:31 alors que clairement, les Français ont peur.
03:33 Une fois encore, un individu dangereux qui a fait 4 ans de prison
03:36 pour avoir préparé une attaque terroriste
03:38 dans le quartier de la Défense à côté de Paris.
03:40 Un individu qui était en lien avec des terroristes
03:42 qui ont d'ailleurs frappé,
03:44 comme par exemple celui qui a attaqué Samuel Paty.
03:47 Quelqu'un dont la mère est allée voir la police en disant
03:51 qu'il était à nouveau possible qu'il devienne dangereux.
03:53 Eh bien, il était en liberté dans nos rues.
03:55 Et Madame Borne, plutôt que d'attaquer le phénomène,
03:57 d'attaquer le mal à la racine,
03:59 elle attaque le Rassemblement National.
04:01 C'est finalement un comportement politicaire,
04:03 mais pas un comportement de Premier ministre.
04:05 Non, effectivement, nous n'avons pas voté de mauvaise loi.
04:07 - Elle dit que vous alimentez les polémiques.
04:08 - Non, non. Nous avons fait, comme tous les groupes aujourd'hui
04:10 à l'Assemblée Nationale, nous avons posé une question
04:11 parce que les Français ont peur.
04:13 Et nous avons fait des propositions, c'est ce qu'a fait Marine Le Pen.
04:15 Moi, j'aurais aimé entendre les réponses de Madame la Première ministre.
04:18 Des chances de nationalité pour les binationaux
04:20 liées au terrorisme.
04:22 Indignité nationale pour les Français
04:24 liée au terrorisme, le renvoi chez eux.
04:26 Des fichés S étrangers.
04:27 Voilà des solutions qu'on aurait dû prendre depuis longtemps
04:29 qui n'ont pas été prises par cette même Premier ministre
04:32 et ses prédécesseurs.
04:33 Et donc, on voit bien qu'elle est extrêmement gênée.
04:35 Donc, plutôt que de faire son autocritique,
04:36 elle préfère attaquer les oppositions
04:38 qui, elle, ont des propositions.
04:40 Monsieur Darmanin fait la même chose.
04:42 Je crois que les Français ne sont pas dupes.
04:44 C'est une logique de la défausse.
04:45 Sa priorité ne devrait pas être de sauver son siège,
04:48 mais de sauver les Français.
04:49 Alors, Céline Calves,
04:50 est-ce que les lois que nous votons depuis 30 ans
04:52 ne servent à rien, finalement ?
04:53 Est-ce que ce sont les propositions du Rassemblement national
04:56 qui pourraient empêcher le terrorisme en France ?
04:58 Alors, les lois, elles ont une utilité.
05:00 Elles sont aussi complétées par des moyens que l'on investit.
05:03 Par aussi une confiance qu'on réaffirme tous les jours
05:06 dans les forces de police qui ont été capables d'intervenir
05:09 samedi pour intercepter l'agresseur.
05:12 Et puis, tous ces moyens qui sont au quotidien
05:15 pour déjouer des attentats.
05:16 Parce qu'il est effectivement regrettable...
05:18 Plus de 40 attentats déjoués ces dernières semaines, ces derniers mois.
05:20 Oui, en fait, tous les deux mois, c'est ce qu'on répète souvent.
05:23 Un attentat est déjoué.
05:24 Et en fait, moi, ce que je veux,
05:25 c'est qu'on puisse considérer l'ensemble de ce qui ne vient pas
05:29 justement troubler la vie des Français.
05:31 C'est tout ce que l'on met pour lutter contre le terrorisme.
05:34 Et les moyens ont été mis.
05:35 Et des lois aussi ont été faites.
05:38 Aujourd'hui, on ne peut pas dire qu'il y a un risque zéro.
05:40 Ce serait même un indice, enfin, imprononçable.
05:43 Par contre, d'alimenter les polémiques,
05:46 de dire que ce n'est jamais assez,
05:48 de diviser les Français par rapport à ce qui peut être un combat commun,
05:51 celui contre le terrorisme,
05:53 parce que ça, ça peut toucher l'ensemble des Français
05:55 et l'ensemble de nos démocraties ici,
05:56 ça, c'est irresponsable.
05:58 Donc moi, je veux souligner que la réaction de la Première ministre
06:01 n'est pas celle d'alimenter les polémiques,
06:03 mais juste de montrer que des efforts sont faits.
06:05 Des efforts sont faits pour déjouer l'ensemble
06:08 et que, par contre, on a une responsabilité commune.
06:11 Que ça soit qu'on soit en responsabilité au niveau de l'exécutif
06:14 ou au niveau ici de l'Assemblée nationale,
06:17 c'est d'arrêter de faire peur aux Français,
06:19 d'arrêter de nier que des efforts sont faits,
06:21 parce que les solutions qui sont prônées
06:24 par le Rassemblement national
06:26 ne sont pas forcément des bonnes solutions.
06:27 La déchéance pour les binationaux,
06:29 mais il y a des chances de nationalité.
06:30 Est-ce que vous pensez que ça arrête des terroristes
06:33 de se faire des choix de la nationalité ?
06:35 Non. Est-ce que vous pensez que...
06:36 - Ça ne permettrait pas de les excluser, après ?
06:38 - Est-ce que vous pensez que l'exclusion...
06:40 - Le seul national, madame.
06:41 - Est-ce que vous pensez que l'expulsion de toutes les fichiers S
06:44 est une solution ?
06:45 Être fichier S, ce n'est pas forcément être surveillé
06:48 pour les mêmes raisons, mais c'est être surveillé.
06:50 Si on expulse ou si on enferme ces fichiers S,
06:53 nous ne pouvons pas accéder à des niveaux d'information,
06:55 de renseignements qui nous permettent justement
06:57 d'éviter le pire, qui est celui d'une attaque terroriste.
07:01 Donc, pour moi, il est vraiment essentiel de rappeler
07:03 l'ensemble des moyens, l'ensemble de l'attention,
07:05 et d'avoir une attitude bienveillante
07:07 et pas seulement polémique
07:09 sur la façon dont on peut le faire ensemble.
07:11 Et arrêtez, s'il vous plaît, d'alimenter la fracture
07:13 et les peurs des Français.
07:14 Ce n'est pas possible de l'avoir.
07:16 - Et on rappelle, et madame Borne l'a fait,
07:18 cet assaillant était français.
07:20 - Oui, il était français, d'ailleurs, ça pose une question.
07:22 Effectivement, derrière, parce qu'elle nous l'a dit
07:24 comme un argument d'autorité, seulement, nous, nous pensons
07:27 que probablement, il n'aurait jamais dû être français.
07:29 D'ailleurs, les conditions dans lesquelles on délivre
07:30 la nationalité française, notamment aux enfants d'étrangers,
07:33 doivent être vues.
07:34 On doit revoir aussi toute la politique d'immigration,
07:36 sinon, vous ne vous en sortirez jamais.
07:38 - Juste pour terminer, il y a chaque année
07:41 entre 50 et 100 terroristes ou apprentis terroristes
07:45 qui sortent de nos prisons.
07:46 Ça demande un gros travail de la part de nos services
07:49 de renseignement intérieur qui font un boulot formidable.
07:51 Et là-dessus, je m'associe à ce que vous dites.
07:53 Mais l'abondement de...
07:55 - Vous, vous demandez la rétention de sûreté,
07:56 c'est-à-dire qu'on puisse rester en prison.
07:58 - Si nous renvoyons les fichés S étrangers
08:01 dans leur pays d'origine, qu'ils aient fait de la prison
08:03 ou pas, d'ailleurs, s'ils sont radicalisés.
08:05 - Oui, mais on peut être fichés S pour radicalisation, alors.
08:08 - Radicalisation, terrorisme, bien sûr, et islamisation.
08:10 Mais ça laisse beaucoup plus de moyens
08:11 pour les services intérieurs, en tant, en tant hommes,
08:14 pour surveiller les bombes humaines
08:16 qui vont sortir de prison.
08:17 Vous voyez, c'est tout à fait construit comme raisonnement.
08:19 Le problème, c'est que vous refusez de l'entendre
08:21 parce que ça vient de l'opposition.
08:22 Excusez-moi, je vais revenir sur Mme Borne.
08:24 Lorsqu'elle s'est assise après sa diatribe,
08:26 elle a ri avec ses camarades ministres sur le thème
08:29 "Ah, j'ai fait un bon coup au Rassemblement national",
08:31 mais ce n'est pas ce qu'on attend d'elle.
08:32 Ce n'est pas cette petite opposition des bisbilles
08:34 entre la majorité et le premier parti d'opposition.
08:36 On attend d'elle une démarche digne,
08:38 qu'elle protège enfin les Français.
08:40 Et si les bonnes mesures viennent de nous,
08:42 eh bien qu'elle les accepte.
08:43 Nous les mettrons en place à partir de 2027,
08:45 mais nous, nous n'aurons pas la main qui tremble.
08:47 - C'est une démarche digne que fait et que mène la Première ministre.
08:51 C'est de pouvoir convoquer une réunion de sécurité
08:53 dès le lendemain de l'attaque.
08:54 C'est de pouvoir, justement, rappeler à la vigilance
08:58 et de pouvoir vraiment donner la confiance à l'ensemble
09:01 de ceux qui assurent notre sécurité.
09:02 C'est aussi de pouvoir proposer des mesures nouvelles.
09:05 De pouvoir, aux côtés du ministre de l'Intérieur,
09:07 de dire de la même façon que l'on peut suivre davantage
09:10 la santé mentale des Français,
09:11 c'est de renforcer aussi le suivi de la santé mentale de ces radicalisés.
09:15 Et qu'à un moment, on peut se poser des questions
09:17 sur la façon de renforcer.
09:19 Je pense qu'on n'est pas du tout en train de se satisfaire.
09:21 - Il y a eu une proposition faite par Gérald Darmanin,
09:22 d'un jonction de soins par les autorités,
09:24 que ce soit les commissaires de police ou par les préfets.
09:27 - Ça se discute.
09:28 On n'est pas en train de se satisfaire de la situation.
09:30 - Ça pourrait être intégré au projet de loi immigration, ça ?
09:32 - Je ne suis pas sûre que ce soit recevable.
09:34 Mais par contre, ça peut être discuté.
09:36 On aura suffisamment d'amendements sur lesquels discuter
09:38 pendant ces deux semaines sur le projet de loi immigration.
09:41 Et encore une fois, nous ne mélangeons pas tous les sujets.
09:43 Il y a suffisamment de mesures fortes dans le projet de loi immigration
09:46 pour qu'on puisse déjà sereinement les discuter, les adopter.
09:50 Parce qu'on est vraiment à la frontière de ce qui est possible
09:52 entre un accueil responsable et une fermeté redoutable.
09:55 - On va continuer à en parler de ce projet de loi immigration
09:58 puisque le président du groupe, les Républicains, Olivier Marlex,
10:01 a interpellé également sur ce sujet la Première ministre.
10:04 Et c'est donc Elisabeth Wanne qui lui a répondu.
10:06 - Suite à ce drame, j'ai réuni le ministre de l'Intérieur,
10:10 le ministre de la Justice et le ministre de la Santé
10:13 pour examiner si des améliorations peuvent encore être apportées
10:17 à notre dispositif.
10:18 Alors, vous le dites, la mère de ce terroriste avait signalé sa crainte
10:24 sur l'évolution de l'état psychiatrique de son fils.
10:27 Nous lui avons conseillé de demander un placement d'office de son fils,
10:33 ce qu'elle a refusé de faire.
10:34 Faut-il compléter notre arsenal juridique ?
10:37 Nous aurons à en débattre, nous sommes en train de l'examiner.
10:40 Et je peux vous assurer, monsieur le président Marlex,
10:42 que face au terrorisme, nous devons évidemment à chaque fois
10:46 tirer les leçons de ce que nous avons pu constater.
10:49 Et nous le ferons, monsieur le député.
10:50 - Laurent Jacobelli, on a entendu Marine Le Pen
10:53 au moment où ce projet de loi immigration était en débat,
10:57 dire pourquoi pas, on pourrait éventuellement envisager de le voter,
11:01 même si ça ne va pas assez loin.
11:03 Vous êtes revenu un peu sur vos positions ?
11:05 - Non, je crois que Marine Le Pen a toujours été claire,
11:07 et notre groupe aussi, il y a des lignes rouges.
11:08 Une ligne rouge, c'est par exemple la régularisation des sans-papiers
11:12 qui travaillent dans les métiers dits en tension.
11:14 Parce que nous pensons que c'est une nouvelle filière d'immigration
11:17 clandestine qui va s'ouvrir.
11:19 - L'amendement de compromis qui a été voté en commission à l'Assemblée
11:22 ne vous convient pas ?
11:23 - Absolument pas.
11:24 L'autre ligne rouge, c'est l'aide médicale d'Etat,
11:26 c'est-à-dire qu'on dépense chaque année 1,2 milliard pour aider
11:30 des sans-papiers qui sont illégalement en France à se soigner.
11:34 Alors bien sûr, il faut éviter les pandémies,
11:36 bien sûr il faut sauver la vie de ceux qui pourraient malheureusement mourir,
11:39 qu'ils soient en situation légale ou illégale,
11:41 c'est évidemment une urgence humaine.
11:43 En revanche, en faire un système institutionnalisé
11:45 où on vient du monde du monde pour se refaire les dents
11:47 alors qu'on n'a pas de papiers...
11:49 - Donc vous auriez voté le texte du Sénat ?
11:51 - Donc le texte qui nous est présenté pour le coup,
11:54 aujourd'hui pour nous, c'est "non, non et non".
11:57 Il faut réduire au maximum l'immigration légale
12:00 et amener l'immigration illégale à un niveau zéro.
12:03 C'est évidemment pas ce que fera ce projet de loi.
12:05 - Ça va être compliqué de trouver une majorité sur ce texte ?
12:08 - On a réussi à le trouver en commission,
12:10 donc on va peut-être pouvoir aussi le prendre dans l'hémicycle.
12:12 En fait, en commission, on a essayé de se rapprocher
12:14 de ce qu'était l'équilibre de textes présenté,
12:17 mais aussi d'incorporer des suggestions du Sénat.
12:20 Alors effectivement, là où on est très attachés,
12:22 c'est de pouvoir garantir une intégration par le travail
12:25 et on estime que l'article qui permet de la régularisation
12:29 des travailleurs en métier en tension correspond à cet objectif.
12:33 En fait, on n'a pas forcément un gros problème d'immigration,
12:35 on a un problème d'intégration.
12:37 Et en fait, si l'intégration n'est pas réussie,
12:39 ça prête le flanc à des critiques sur notre politique d'immigration.
12:42 On renforce non seulement la maîtrise de ces flux,
12:44 mais effectivement, il va falloir faire que l'intégration soit mieux.
12:47 Alors, les lignes rouges, c'est une bonne excuse
12:50 pour ceux qui ne veulent pas voter,
12:52 ce qui correspondrait dans le texte à des dispositifs qui leur plaient.
12:56 Pour maîtriser davantage les flux, pour combattre et expulser
12:59 ceux qui devraient être davantage expulsés,
13:01 moi j'ai l'impression que vous vous servez simplement d'une excuse
13:04 pour ne pas prendre vos responsabilités.
13:06 On n'est pas obligés d'attendre la présence des Rassemblements Nationaux en commission.
13:10 Je n'ai pas suivi que vous étiez très nombreux
13:12 au moment où à deux heures en commission,
13:14 on a voté et on a trouvé une majorité quasiment à deux tiers
13:19 pour pouvoir voter en commission.
13:21 Ce texte qui est raccourci, on a supprimé une vingtaine d'articles
13:26 qui ne nous paraissaient pas forcément les plus utiles
13:28 et les plus à même de rejoindre une majorité.
13:31 Nous aurons pendant deux semaines l'occasion de revenir
13:33 sur les avancées qui ont été faites en toute responsabilité.
13:36 Et je peux vous dire qu'au sein de la majorité présidentielle,
13:38 on est unis et on sera mobilisés pour le faire.
13:41 Le débat va avoir lieu à partir du 11 décembre.
13:45 On ne fait pas du tout confiance à ce gouvernement
13:48 à cause duquel un demi-million de migrants légaux
13:51 arrivent sur notre sol chaque année,
13:53 à cause duquel il y aurait aujourd'hui toujours entre 700 000 et 1 million de migrants illégaux
13:57 que vous êtes incapables de renvoyer dans leur pays d'origine.
14:00 Un gouvernement qui nie le lien entre l'insécurité et l'immigration,
14:03 entre le terrorisme et l'immigration.
14:05 Alors ce débat, il va se poursuivre à Laurent Jacques Obélix.
14:08 Et nous ne vous suivrons pas dans la fin de temps.
14:11 Il n'y aura même pas d'abstention, ce sera un vote contre.
14:13 Vous verrez au texte final, mais c'est très probable.
14:15 Très probable. Le débat, donc, commencera à partir de lundi prochain dans l'hémicycle.
14:19 Il sera à suivre en intégralité, évidemment, sur LCP.
14:22 Autre question posée cet après-midi, elle concerne l'éducation,
14:25 avec un classement PISA assez catastrophique pour les élèves français,
14:28 et notamment en mathématiques.
14:30 C'est la députée Isabelle Roche, députée Horizon de la Moselle,
14:33 qui a interrogé le ministre de l'Éducation nationale.
14:35 Je vous propose d'entendre Gabriel Attal.
14:38 Une grande nation, c'est une nation mathématique.
14:41 Et qu'on ne peut pas se satisfaire de la chute massive du niveau en mathématiques,
14:47 encore constatée à l'occasion des résultats de PISA.
14:50 Très concrètement, j'ai annoncé un certain nombre de mesures
14:53 pour relever le niveau des élèves français en mathématiques.
14:56 Ça commence à l'école primaire, avec des manuels en mathématiques,
15:00 labellisés avec les enseignements de la science et de la pratique,
15:04 et dont seront dotées toutes les écoles primaires pour au moins CP et CE1.
15:08 Deuxième chose, les groupes de niveau au collège.
15:11 Pour enfin réussir à faire progresser tous les élèves,
15:14 alors même que la trop grande hétérogénéité dans les classes aujourd'hui
15:17 conduit certains à stagner et empêche les autres de s'envoler,
15:21 nous aurons des groupes de niveau en mathématiques.
15:23 J'assume le souhait que la France adopte désormais la méthode de Singapour
15:28 pour l'enseignement des mathématiques,
15:29 cette méthode qui a fait ses preuves dans 70 pays autour de nous,
15:32 qui a été construite en s'inspirant également des racines françaises
15:35 et de Ferdinand Buisson, qui lui-même affirmait qu'il faut commencer
15:38 par le concret avant l'imagé, puis l'abstrait.
15:41 Nous allons progressivement l'adopter en commençant dès septembre prochain
15:44 pour CP, CE1.
15:46 Je vous propose d'entendre Roger Chudeau,
15:48 qui est député Rassemblement national du Loire-et-Cher,
15:51 qui a interpellé aussi le ministre de l'Education.
15:53 Vous le retrouvez au micro de Stéphanie Despierre.
15:55 Bonjour, est-ce que les mesures annoncées par Gabriel Attal
15:58 vous paraissent pertinentes ?
16:00 Bonjour, madame. Il y a dans les mesures proposées par Gabriel Attal
16:03 du bon, du moins bon et un grand absent.
16:07 Ce qui est bon, c'est la réforme du collège,
16:09 où l'on réintroduit les groupes de niveau matière,
16:12 où l'on autorise le redoublement et où l'on transforme le brevet
16:16 en examen de passage en seconde.
16:18 Ça, c'est d'autant mieux que c'était inscrit en toutes lettres
16:22 dans le programme de Marine Le Pen pour 2022.
16:24 En toutes lettres.
16:25 C'est pourquoi j'ai félicité le ministre de savoir se servir
16:29 de cette photo copieuse.
16:31 Mais soyons sérieux, ce qui est moins bon,
16:34 dans l'école primaire notamment, c'est alléger les programmes.
16:38 Je pense que nos élèves savent déjà très peu de choses.
16:41 Si on allège trop, ils ne sauront plus grand-chose non plus.
16:45 Ce qui est moins bon aussi, si vous me permettez,
16:47 c'est la priorité donnée aux seules mathématiques.
16:50 Les mathématiques, il faut les réformer.
16:52 L'enseignement doit être réformé.
16:53 Mais pourquoi ne parle-t-il pas aussi de l'enseignement du français ?
16:57 Tout le monde sait que l'orthographe est en pleine déliquescence
17:01 chez nos élèves.
17:03 Même chose pour l'enseignement de l'histoire.
17:05 Donc je lui ai dit, ne faites pas les choses à moitié.
17:07 Et le grand absent, pardon, c'est l'éducation prioritaire.
17:10 20% des enfants de France sont scolarisés dans les 300 quartiers
17:14 prioritaires de la ville.
17:15 Pas un mot là-dessus.
17:16 Or, c'est là que sont les problèmes d'assimilation.
17:18 C'est là que règne l'enseauvagement.
17:20 Et donc, je regrette qu'il n'en ait pas parlé.
17:23 - Merci.
17:24 Merci Stéphanie Despierre.
17:25 Céline Calves, vous connaissez très bien ces sujets d'éducation.
17:28 Vous êtes à la commission de la culture.
17:30 Alors déjà, est-ce que c'est un copier-coller du projet de Marine Le Pen ?
17:33 Et puis, qu'est-ce que vous pouvez répondre à Roger Chudeau
17:35 qui dit "on s'intéresse aux mathématiques, mais qu'aux mathématiques,
17:38 pas assez aux français et alléger les programmes, ce serait une erreur".
17:42 - Alors déjà, juste dire qu'on n'est pas en train d'alléger les programmes,
17:46 on refond les programmes.
17:47 C'est ce qu'a vraiment annoncé Gabriel Attal.
17:49 Donc ce n'est pas un allègement de programme.
17:51 Pour répondre aussi sur la prise en considération de l'éducation prioritaire,
17:55 je crois que le boulot a déjà été fait dès 2017.
17:58 Au moment où on dédouble les classes de CP, CE1, puis ceux de grande section,
18:02 on prend en considération ça.
18:04 Aujourd'hui, les résultats de cette action,
18:06 elles ne sont pas visibles dans le classement PISA,
18:08 parce que PISA, ça prend en compte les élèves de 15 ans
18:11 et donc pas ceux qui ont pu bénéficier de cette réforme.
18:13 Or, on le voit déjà par contre dans les évaluations qu'on l'a fait
18:17 pour les élèves de 6e, 7e année.
18:20 C'est important de le souligner, parce que c'est aussi de dire
18:22 qu'on n'est pas en train de révolutionner tout.
18:24 On est en train de capitaliser sur ce qui a été fait
18:26 pour l'éducation prioritaire dès 2017,
18:28 de poursuivre l'investissement dans le niveau primaire
18:31 qui avait été aussi impulsé par Jean-Michel Blanquer.
18:33 Mais par contre, on adopte quelque chose d'encore plus franc.
18:36 Mais Jean-Michel Blanquer, il avait supprimé l'épreuve de mathématiques,
18:39 notamment à la fin du cursus.
18:42 En fait, dans la réforme du bac, et on l'a refait cette année,
18:45 c'est de remettre des mathématiques là.
18:47 À partir de l'année prochaine, on aura des épreuves anticipées.
18:50 C'est-à-dire, comme le bac français, qui arrive en première,
18:53 on aura aussi le bac mathématique.
18:55 Mais là où je veux dire, on parle beaucoup des mathématiques,
18:57 parce qu'on considère que c'est là où on a été le plus mauvais
19:00 dans les études PISA.
19:02 - Une baisse inédite, on l'a remarqué.
19:04 - On peut le constater, même de pouvoir reprendre très facilement
19:07 cet exemple, qui est de dire que pour les élèves de 6e,
19:10 quand on leur pose la question, il y a combien de quart d'heure,
19:12 dans trois quart d'heure, on est un petit peu perdu,
19:14 il faut remettre des mathématiques.
19:15 On peut le faire de manière ludique.
19:17 C'est déjà ce qu'on avait commencé à faire suite à la mission Villani.
19:19 Ça, c'est pour les mathématiques, avec des groupes de niveau mathématiques
19:22 pour qu'on fasse des plus petits groupes pour ceux qui ont plus besoin
19:25 d'accompagnement, et puis des plus grands groupes pour ceux qui en ont besoin.
19:28 Mais là où M. Schudo a tort, on ne parle pas que de mathématiques,
19:32 on a parlé aussi du français.
19:34 Là où on va faire des groupes de niveau aussi pour le français,
19:36 Gabriel Attal a eu l'occasion de répondre à Fabrice Le Végoureux
19:40 sur la lecture. La lecture, c'est quand même du français.
19:43 La lecture, l'écriture, c'est ce qui va nous permettre de décoder le monde.
19:46 Et d'ailleurs, on va pouvoir rajouter dans les fondamentaux,
19:48 au-delà du français ou des mathématiques, c'est l'idée aussi de décrypter les infos.
19:53 Parce que face à toutes les fausses infos qui circulent sur les médias sociaux
19:57 et qui sont parfois alimentées par certains groupes de cette Assemblée,
20:01 il va falloir non seulement lire, mais aussi comprendre le monde actuel
20:04 dans lequel on vit. Donc on n'est pas sur un allègement,
20:07 on est au contraire sur un renfort, mais on regarde les choses en place.
20:09 Et ce qu'annonce Gabriel Attal, après une consultation forte,
20:13 ça veut dire que ça a l'insentiment des enseignants, qu'on renforce aussi
20:17 avec le fait de leur permettre d'avoir le dernier mot sur le redoublement.
20:20 Alors justement, cette histoire de redoublement,
20:22 ce ne sont plus les parents mais les professeurs qui auront le dernier mot,
20:26 ça veut dire qu'on redonne quand même du lustre à la parole du professeur.
20:30 Ça, c'est quand même une annonce qui vous convient, j'imagine ?
20:32 Comme le dit Roger Schudo, il y a des vrais morceaux de Rassemblement National
20:36 dans ce qu'a proposé M. Gabriel Attal.
20:38 Nous, vous savez, on est pragmatiques, même si c'est proposé par un ministre macroniste,
20:42 si ce sont de bonnes mesures, et il y en a dans ce qu'il dit,
20:45 nous les accepterons. Maintenant, ce que nous espérons,
20:47 c'est que ce n'est pas juste un coup de com'.
20:48 Parce que le problème, c'est que ce qu'il vient de dire là,
20:50 c'est à peu près de l'antithèse de ce qu'a fait M. Blanquer,
20:52 qui était un de ses prédécesseurs, qui a détricoté l'enseignement des mathématiques.
20:56 Lui, il veut le remettre au cœur de l'éducation.
20:58 Alors, est-ce qu'on lui laissera les moyens de le faire ?
21:00 Est-ce que c'est vraiment la politique voulue par M. Emmanuel Macron ?
21:03 Il arrive après M. Papendiaïe, qui a fait de l'école le temple du wokisme.
21:07 Est-ce qu'on va y ramener enfin l'autorité ?
21:09 Est-ce qu'on va y ramener enfin nos valeurs ?
21:11 Est-ce qu'on va y ramener enfin l'éducation,
21:13 et à notre histoire, sans la réviser, sans l'effacer par moments ?
21:18 Est-ce que tout ça va revenir ?
21:19 Parce que vous savez, aujourd'hui, beaucoup des problèmes que nous vivons,
21:22 et notamment des problèmes d'ensauvagement de la société,
21:24 des problèmes de manque d'assimilation, viennent de l'école.
21:27 Pas à cause des professeurs, bien évidemment, pas toujours à cause des parents,
21:30 mais parce qu'on a oublié cette fonction assimilatrice de l'école,
21:34 où on rentre à l'école et on en sort en étant de bons Français.
21:38 Et par exemple, l'uniforme à l'école, ou en tout cas la tenue unique, est une bonne mesure.
21:43 Il y aura une expérimentation d'ailleurs qui a été proposée par Gabriel Attal.
21:47 On met sa classe sociale au vestiaire, et on met ses origines,
21:50 ou ses croyances religieuses, au vestiaire.
21:52 Mais honnêtement, la 7e puissance mondiale, qui est la France,
21:55 n'est aujourd'hui plus que 23e au classement PISA,
21:58 avec un niveau en orthographe terrifiant,
22:01 avec des jeunes Français qui ne connaissent plus l'histoire de leur pays.
22:04 Lire, écrire, compter, connaître son histoire, ça doit être des fondamentaux
22:09 sans lesquels notre société ne fonctionnera pas.
22:11 Justement, pour améliorer ce niveau-là, il y a des groupes de niveaux,
22:14 vous l'avez dit, qui vont être créés.
22:16 Est-ce que ce sera la fin du collège unique, finalement ?
22:20 Ces groupes de niveaux sont créés pour les matières qui relèvent du français et du mathématiques.
22:24 Ce que je tiens à souligner, c'est que ces groupes de niveaux ne vont pas figer l'itinéraire de l'élève.
22:29 Il peut arriver, après un constat et des évaluations nationales très importantes là-dessus,
22:34 à être mis dans un groupe de plus faibles niveaux,
22:37 et donc en effectif réduit, pour être mieux accompagné.
22:39 Mais au cours de l'année, il peut changer.
22:41 C'est-à-dire que là, on est vraiment sur une attitude de renfort.
22:44 C'est pareil avec le redoublement.
22:45 Le redoublement, ce ne sera pas oui ou non,
22:47 ça pourra être oui, tu passes en classe supérieure,
22:49 non, tu restes, parce qu'il va falloir que tu te confortes,
22:51 ou le oui/si, c'est-à-dire que tu passes en niveau supérieur,
22:54 mais par contre, à condition que tu suives un stage de réussite sur la fin du mois d'août,
22:59 ou tout au long de l'année.
23:00 Sauf entre le collège et le lycée, puisqu'il faudra valider son brevet aujourd'hui.
23:03 Alors oui, parce que...
23:04 Ça peut faire que des élèves n'accèdent plus au lycée.
23:06 Eh bien, en fait, ils auront peut-être à repasser le brevet.
23:10 Aujourd'hui, le brevet, il était sur une partie de contrôle continu,
23:14 on veut renforcer la part de contrôle continu,
23:16 et surtout qu'on prenne en compte les notes,
23:18 et pas seulement des validations de compétences.
23:20 Le brevet, eh bien, c'est un examen dont on pensait que ça n'était plus vraiment un examen,
23:25 donc moi, je pense qu'il faut effectivement lui donner plus d'attention,
23:29 et ça va avec regarder en face, adapter, donner des solutions multiples,
23:33 et vraiment, tout au long, et je suis désolée, je voulais vraiment prendre le temps de le dire,
23:38 on n'est pas en train de détricoter ce qu'a fait Jean-Michel Blanquer, je suis désolée.
23:41 Et on va s'arrêter là ?
23:42 Non, non, les mathématiques, le renfort lire, écrire, compter, ça date quand même de 2017.
23:46 Oui, mais c'était un échec.
23:47 Et on va s'arrêter là, parce que le débat est terminé.
23:50 La laïcité, c'est entendu.
23:52 Merci Laurent Jacobelli, merci Céline Calves d'avoir été avec nous pour ce débrief des questions au gouvernement.
23:57 On vous retrouve bien sûr demain, avant 14h, 13h55, pour d'autres questions au gouvernement, sur LCP bien sûr.
24:04 Merci à Elsa Monagava, Stéphanie Despierre et Marco Pommier qui m'ont accompagnée tout au long de cette émission.
24:08 Très bonne suite de programme.
24:11 [Musique]