Tous les mardis, de 17h à 17h30, LCP-Assemblée nationale prolonge la séance des Questions au Gouvernement en invitant des députés pour analyser les échanges intervenus dans l'hémicycle.
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00:00 Vous êtes en direct sur LCP, vous avez pu assister à cette séance de questions au gouvernement qui a été un petit peu plus longue que d'habitude,
00:08 où le Premier ministre a répondu à Marine Le Pen sur la question de l'Ukraine.
00:13 On va l'entendre bien évidemment dans cette émission.
00:15 L'Ukraine qui a occupé une partie des débats, puisque le Président de la République a dit qu'il n'excluait pas l'envoi de troupes occidentales.
00:21 On va revenir aussi sur la crise agricole en plein salon de l'agriculture.
00:25 Pour cette émission, vous retrouverez comme d'habitude Elsa Mondingava et Stéphanie Despierre qui sont dans la salle des 4 colonnes.
00:31 Et Marco Pommier sur les marches du Palais Bourbon, c'est la cour d'honneur, entrée principale de l'Assemblée Nationale.
00:38 Je vous présente mes invités avec moi sur ce plateau. Olga Givernais, bonjour.
00:41 Bonjour.
00:42 Merci d'être là. Vous êtes députée Renaissance de Lens. Et face à vous, Pascal Borg. Bonjour.
00:46 Bonjour.
00:47 Merci à vous. Vous êtes députée Rassemblement National du Gard.
00:51 Pour le compte-rendu de cette séance, nous retrouvons Stéphanie Despierre.
00:57 Stéphanie, vous avez suivi cette séance depuis les tribunes.
01:01 Et c'est bien évidemment l'échange entre la présidente du Rassemblement National et le Premier ministre qui a attiré votre attention.
01:07 Oui, on attendait Marine Le Pen sur la question de l'agriculture. Elle a décidé de parler de l'Ukraine.
01:12 La présidente du Rassemblement National demande des explications après les propos d'Emmanuel Macron sur l'envoi de troupes.
01:17 Elle dénonce des propos d'une extrême gravité. Elle estime qu'Emmanuel Macron a franchi une étape dans la co-belligérance.
01:24 Le Premier ministre rétorque immédiatement par l'offensive.
01:28 Il accuse le Rassemblement National de ne pas dénoncer l'agression russe, de ne pas avoir voté les sanctions européennes contre Moscou.
01:34 Et il se lance dans une réponse très longue, presque cinq minutes. C'est très inhabituel.
01:39 Il prend son temps et les députés Rassemblement National s'impatientent.
01:43 Sur les bancs, on entend des répondez à la question. Et les troupes alors ?
01:47 C'est un gigantesque brouhaha. Au fur et à mesure, Gabriel Attal accentue la puissance de sa réponse, de son propos, avec des mots très forts.
01:55 Il accuse Marine Le Pen de collusion avec la Russie.
01:58 Et cet échange se termine dans une bronca sur les bancs du Rassemblement National.
02:02 Merci Stéphanie Despierre pour ce compte rendu.
02:04 Échange effectivement très fort dans l'hémicycle cet après-midi où la présidente du Rassemblement National a reproché à Emmanuel Macron
02:11 une étape supplémentaire vers la co-belligérance, puisqu'il n'exclut pas l'envoi de troupes occidentales.
02:17 On va écouter donc cette réponse du Premier ministre Gabriel Attal.
02:21 Cette entreprise de déstabilisation massive, Madame Le Pen, ne s'arrêtera pas si nous ne réaffirmons pas notre soutien plein et entier aux Ukrainiens pour se défendre.
02:30 C'est ce qu'a fait le président de la République hier.
02:33 Madame Le Pen, quand on regarde les positions qui sont les vôtres, qui ont été les vôtres,
02:39 Madame Le Pen, vous défendiez une alliance militaire avec la Russie.
02:44 Pas il y a 10 ans, pas il y a 5 ans, il y a seulement 2 ans, c'était dans votre programme pour l'élection présidentielle.
02:50 [Applaudissements]
02:56 Si vous aviez été élue en 2022, Madame Le Pen, on ne serait pas en train de fournir des armes aux Ukrainiens pour se défendre,
03:03 on serait en train de fournir des armes à la Russie pour écraser les Ukrainiens.
03:07 C'était ça la réalité, c'était dans votre programme.
03:10 [Applaudissements]
03:12 Vous m'interrogez sur une hypothèse de soldats français ou européens sur le sol ukrainien,
03:17 mais je vais vous le dire, Madame Le Pen, quand on lit les enquêtes qui sont réalisées,
03:21 encore celles du Washington Post le 30 décembre dernier, il y a lieu de se demander si les troupes de Vladimir Poutine ne sont pas déjà dans notre pays.
03:27 Je parle de vous et de vos troupes, Madame Le Pen.
03:30 [Applaudissements]
03:39 Je vous remercie, Monsieur le Premier ministre, s'il vous plaît.
03:43 [Applaudissements]
03:46 Et juste après cet échange dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale, Marine Le Pen s'est rendue salle des quatre colonnes
03:51 pour une déclaration à la presse. Je vous propose d'écouter la présidente du Rassemblement national.
03:56 Dans une démocratie mature, le Premier ministre ne peut pas systématiquement répondre par un injure à la première force d'opposition.
04:04 Je crois que ma question était légitime, qu'elle était exprimée de manière extrêmement modérée, raisonnable.
04:13 Il y a une consigne, semble-t-il, qui a été donnée aujourd'hui à la Macronie dans son ensemble,
04:19 d'insulter, de mentir, de diffuser des fake news.
04:26 Et ça ne grandit pas notre pays, notamment au regard de nos partenaires.
04:34 Je veux pour preuve, d'ailleurs, que l'interrogation que j'ai portée est légitime,
04:38 que l'ensemble des capitales, et notamment les grandes capitales européennes, ont exprimé la même inquiétude
04:46 et le même rejet des propositions effectuées par Emmanuel Macron.
04:53 Vous voyez, ça aurait mérité une réponse à la hauteur d'un Premier ministre,
04:58 mais M. Attal semble avoir du mal à se visser à cette hauteur-là.
05:03 Et nous allons à présent donner la parole à la porte-parole du gouvernement,
05:07 justement sur cet échange et cette intervention de Marine Le Pen.
05:12 Priska Téveneau, qui est porte-parole, se trouve au micro de Marco Pommier.
05:17 Oui, Brigitte Priska Téveneau, Emmanuel Macron évoquent hier soir la possibilité d'envoyer des troupes occidentales sur le sol ukrainien.
05:24 Marine Le Pen, elle, parle de propos d'une extrême gravité,
05:28 estimant que le Premier ministre n'a pas répondu correctement dans l'hémicycle.
05:31 Qu'est-ce que vous lui répondez ?
05:32 Ce qui est extrêmement grave, en effet, c'est que Marine Le Pen, dans son propos,
05:37 en séance de questions au gouvernement, semble vouloir dire que nous serions coupables,
05:41 nous, la France, nous serions coupables. Mais coupables de quoi ?
05:44 Coupables d'une agression en Ukraine ?
05:47 Coupables d'une tentative de déstabilisation de nos démocraties européennes ?
05:51 Non. Le seul et unique coupable, c'est Poutine.
05:54 Et ça, il va falloir que Marine Le Pen l'entende.
05:57 Et j'entends tout à fait la démarche de Marine Le Pen qui veut nous faire croire que les choses évoluent.
06:02 Effectivement, ses paroles s'envolent, mais les votes du Rassemblement national en Europe, eux, restent.
06:10 Sur l'Ukraine, sur Navalny, sur Poutine, qu'a-t-elle voté ?
06:14 Elle a toujours voté contre le soutien de Navalny, contre le soutien de l'Ukraine,
06:19 pour dénoncer Vladimir Poutine. Et ça, nous devons le regarder en face.
06:24 Marine Le Pen n'a jamais été là pour défendre les intérêts des Français,
06:27 mais simplement, simplement, pour protéger ses indemnités.
06:30 Mais est-ce que vous pouvez considérer quand même que cette déclaration-choc peut susciter des inquiétudes ?
06:35 On voit qu'il y a de nombreux dirigeants européens qui sont plutôt perplexes aujourd'hui.
06:39 Est-ce qu'Emmanuel Macron n'a pas parlé un peu trop vite ou trop fort ?
06:42 Il y a une réalité, celle du dircissement de la Russie.
06:46 Et la preuve en est, c'est qu'en simplement quelques jours,
06:49 plus d'une vingtaine de représentants étatiques, gouvernementaux, se sont réunis hier soir à l'Elysée,
06:55 autour du président de la République, Emmanuel Macron.
06:57 C'est que la réalité est bien là, et nous devons être en capacité de la regarder en face.
07:01 Mais la regarder en face, ce n'est pas pour nous terrer dans la peur ou la fatalité.
07:05 Au contraire, c'est pour être en responsabilité, pour pouvoir continuer à agir et défendre.
07:09 Parce que si la guerre est en Ukraine, ce sont nos démocraties européennes qui sont en danger.
07:13 Et ça, nous devons le dire en responsabilité.
07:16 Ne changeons pas le cours de l'histoire en considérant que nous serions coupables de quelque chose dont nous sommes les agressés.
07:22 Très rapidement, le gouvernement appelle le Parlement à débattre du soutien de la France à l'Ukraine.
07:28 On l'a appris en début d'après-midi, un débat avec vote. Pourquoi ce débat ?
07:33 Ce n'est pas la première fois qu'il y a un débat devant le Parlement sur le soutien de la France en européen à l'Ukraine.
07:40 Il y en a déjà eu plusieurs, et je peux en témoigner en tant qu'ancienne parlementaire ici.
07:43 Il y a eu des propositions de résolution apportées par notamment les députés Benjamin Haddad et Pierre-Alexandre Anglade.
07:50 Donc ce n'était pas nouveau. Et donc effectivement, nous allons continuer à pouvoir débattre de ces enjeux,
07:55 ces défis qui sont les nôtres en français, en européen, ici à l'Assemblée nationale.
07:59 La date n'est pas encore arrêtée ?
08:01 Parce qu'il convient à l'Assemblée nationale de se prononcer ?
08:04 Bien sûr. Merci beaucoup Prisca Teveneau. Merci à vous.
08:06 Merci Marco Pommier. Pascal Bord, je voudrais vous faire réagir à ce que disait le Premier ministre
08:11 dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale en réponse à Marine Le Pen.
08:14 Il vous accuse d'être des agents russes finalement sur le sol français.
08:18 Il dit si Marine Le Pen avait été élue en 2022, on ne fournirait pas des armes à l'Ukraine, mais des armes à la Russie.
08:24 Qu'est-ce que vous répondez ?
08:25 Alors je suis consternée et atterrée. Consternée par la faiblesse de l'argumentation, de l'argumentaire.
08:33 C'est absolument pathétique. Le Rassemblement national, selon le Premier ministre et le Président de la République, sont responsables de tout.
08:40 Alors j'ai un scoop pour vous. C'est le Rassemblement national qui a assassiné Henri IV il y a plusieurs siècles.
08:46 Voilà, puisque nous en sommes là, c'est totalement absurde et grotesque.
08:51 Et écoeuré pourquoi ? Parce qu'il y a quand même, il ne faut pas oublier, deux peuples qui souffrent actuellement depuis deux ans.
08:57 Le peuple ukrainien et le peuple russe. Je ne dis pas les dirigeants russes et ukrainiens, je dis le peuple qui souffre.
09:06 Et j'ai l'impression que le gouvernement, c'est pas qu'une impression, j'ai la certitude que le gouvernement,
09:10 après la désastreuse séquence de samedi au salon de l'agriculture par le Président Macron, n'a trouvé que ça pour se rattraper.
09:18 Soyons clairs, sur la Russie, est-ce qu'il y a bien un attaquant et un attaqué pour vous ?
09:23 Alors il y a bien un attaquant et un attaqué, mais le problème n'est pas là.
09:26 Le problème n'est pas là, c'est que le Président Macron et Gabriel Attal nous entraînent par ces déclarations,
09:33 à la fois du Président Macron qu'il a pris tout seul et de Gabriel Attal, vers une guerre.
09:37 Ce sont deux vattes en guerre. C'est irresponsable et c'est écœurant de se servir de la souffrance de deux peuples
09:43 pour satisfaire un égo surdimensionné concernant Emmanuel Macron et Gabriel Attal. C'est irresponsable.
09:49 Emmanuel Macron dit qu'il faut absolument battre la Russie, est-ce que vous vous êtes d'accord avec ça ?
09:52 Mais il est seul à dire ça.
09:54 Donc vous, vous n'êtes pas d'accord avec ça ?
09:55 Je n'ai pas dit ça, je dis, posons le problème comme il se pose.
09:58 Ça n'est pas cette question-là. La question qui se pose, c'est que quelqu'un veut nous entraîner dans la guerre.
10:03 Quel autre peuple européen est d'accord avec ça ?
10:07 Il n'y a aucun consensus et nombre de dirigeants européens se sont élevés et sont totalement effarés
10:13 par la prise de position du Président français, dont on a l'impression qu'il est en permanence sous certaines substances psychotropes.
10:20 Il devrait arrêter avec ça. C'est manifestement dangereux.
10:23 Cet homme n'est pas fait pour diriger la France. Il nous entraîne vers des dérives et vers la guerre.
10:27 Ce n'est pas lui qui fera la guerre. Ce sont nos enfants. Il faut que les Français, le peuple français le sachent.
10:32 C'est la parole à Olga Givernais. C'est vrai que le Président de la République a dit qu'il n'excluait pas l'envoi de troupes occidentales.
10:38 Pour autant, c'est vrai qu'on voit bien qu'aujourd'hui, ni l'OTAN, ni l'Allemagne n'est prête à suivre Emmanuel Macron.
10:45 Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que le Président a parlé trop vite ? Ça veut dire qu'il s'est engagé uniquement pour la France ?
10:51 Je crois d'abord qu'il faut rétablir les faits. Le Rassemblement national dit qu'il y a un attaquant, un attaqué.
10:56 Un attaquant, un attaqué, on lui dit que ce n'est pas le problème. Si, c'est le problème. Évidemment, il y a un agresseur qui est Vladimir Poutine,
11:02 qui est la Russie, qui agresse directement sur l'Ukraine. La France a été là et les pays européens en soutiennent.
11:09 Par l'apport d'armes, évidemment, et puis également par les sanctions apportées à la Russie.
11:15 Mais il faut savoir aussi que la France est là en contre-attaque, puisqu'on a de l'ingérence numérique, informationnelle,
11:22 tant au-delà de l'Ukraine et au-delà sur les pays européens. On se rend bien compte qu'il y a le Rassemblement national
11:28 qui joue un jeu double sur le sol français. On demande s'il n'y a pas un relais de la part du Rassemblement national sur la Russie.
11:38 Moi, je suis également consternée de voir qu'il n'y a pas de position ferme de leur part.
11:43 Nous, il est très clair qu'aujourd'hui, on voit bien que la Russie doit arrêter cette agression. Elle met en difficulté et en danger les démocraties que nous sommes.
11:54 Il faut que nous soyons tous unis derrière cela, que le président de la République ne ferme aucune porte,
12:00 parce que c'est contre-attaque, parce que la défense de la France et des Français vis-à-vis d'un agresseur qui se sent tout pouvoir,
12:08 il faut pouvoir le verbaliser et donner des ouvertures.
12:13 Vous dites "ne pas fermer de porte", ça veut dire éventuellement engager la France dans la guerre contre la Russie,
12:18 ou ça veut dire engager toute l'Europe dans une guerre contre la Russie ?
12:23 La guerre est hybride. Elle est hybride parce qu'il y a une guerre conventionnelle sur le sol ukrainien,
12:27 mais il y a aussi une guerre informationnelle, il y a une guerre numérique, il y a une tentative de déstabilisation.
12:33 Il faut savoir que nos services de défense sont là aussi pour faire face et pouvoir contre-attaquer.
12:40 Je suis en faveur de pouvoir rétorquer par rapport à cela, lorsque nous sommes directement visés par les forces russes,
12:47 par Vladimir Poutine, qui essaie de trouver d'autres parades pour pouvoir poursuivre sa guerre contre l'Ukraine et pouvoir étendre son influence.
12:57 Donc là je pense qu'il faut être très vigilant, peser les mots, il faut avancer et s'assurer qu'on va vers une sortie de cette guerre au plus vite
13:06 pour éviter de mettre en danger toute l'Europe et nos dégrammocraties.
13:10 Encore une question, puisque Stéphane Séjourné s'est exprimé, le ministre des Affaires étrangères, dans l'hémicycle cet après-midi,
13:18 pour dire que la présence de troupes au sol ne permettait pas de franchir un seuil de belligérance.
13:24 On a du mal à comprendre ses propos, étant donné que l'envoi de troupes au sol, de fait, exprime une entrée en guerre.
13:32 La question des combats peut se poser, mais d'avoir du soutien sur le sol ukrainien, notamment sur des questions de formation,
13:40 de pouvoir venir en soutien, parce que le peuple ukrainien est très courageux de mener depuis deux ans cette guerre d'usure que mène la Russie,
13:49 et qui tente, je vous l'ai dit tout à l'heure, de pouvoir l'étendre ensuite.
13:54 Je crois qu'il faut aussi que la France prenne ses responsabilités. Nous sommes regardés, le monde nous regarde.
14:00 Emmanuel Macron est sur tous les fronts au niveau international, et je crois que sa parole pèse.
14:04 Il faut pouvoir l'encourager et le soutenir dans ce sens-là.
14:09 Une question, Pascale Bord, sur le débat avec Votre, qui aura lieu au Parlement, on n'a pas encore la date,
14:16 sur cette question d'un accord bilatéral de sécurité avec l'Ukraine, et qui prévoit notamment 3 milliards d'euros d'aide à l'Ukraine.
14:24 Est-ce que vous, au Rassemblement national, vous seriez prêt à voter cette aide de 3 milliards ?
14:30 Alors, je ne sais pas si la France a les moyens de payer 3 milliards d'aide à qui que ce soit.
14:37 Je ne le sais pas. Au regard de l'état catastrophique de nos finances, je ne sais pas.
14:41 Dans le même temps, il ne nous aura pas échappé que Bruno Le Maire a annoncé des économies drastiques,
14:48 notamment concernant l'agriculture et notamment concernant la justice.
14:52 Le budget de la justice va être très grandement amputé.
14:55 On ne peut pas faire en même temps, en promettant 3 milliards, c'est-à-dire que ce n'est quand même pas rien,
15:01 et de notre côté, dire aux Français qu'il va falloir "serrer la vis" plus que d'habitude.
15:06 Ça n'est pas possible. Quant au débat tel que le Président veut qu'il ait lieu,
15:12 en fait, il se souvient brutalement qu'il a un Parlement.
15:16 Il aurait peut-être dû commencer par consulter le Parlement avant de prendre unilatéralement une telle décision.
15:22 Parce que si effectivement des troupes au sol sont envoyées, c'est une entrée en guerre.
15:28 Et une entrée en guerre avec une puissance nucléaire.
15:30 Ce qu'on comprend, c'est que vous n'êtes pas prêt en tout cas à financer ce soutien à l'Ukraine.
15:34 Je n'ai pas dit ça. J'ai dit simplement, avant d'annoncer des chiffres, pourquoi 3 milliards, pourquoi pas 10, pourquoi pas 15 ?
15:41 Faisons l'état de nos finances. Moi ce qui m'inquiète, c'est quand Bruno Le Maire, dans la même concordance de temps,
15:47 dit aux Français, il nous faut 10 milliards d'économies.
15:51 10 milliards d'économies, c'est pas une paille.
15:55 On va passer à un autre thème qui a été abordé cet après-midi dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale.
15:58 C'était l'agriculture, la députée, la France insoumise de La Creuse, Catherine Couturier,
16:03 a interpellé Agnès Pannier-Runacher. On écoute la ministre en charge de l'agriculture auprès de Marc Fesneau.
16:08 Mais ces prix planchers, ce ne sont pas ceux que vous voulez mettre en oeuvre.
16:12 Ce ne sont pas ceux d'une économie soviétique, d'une économie qui conduirait à la pénurie ou à l'explosion des importations depuis l'étranger.
16:23 Car ce que vous proposez, malheureusement, ne fonctionne pas. C'est déconnecté des réalités du marché.
16:29 Nous, ce que nous voulons faire mettre en oeuvre, ce sont des prix construits avec les producteurs et l'ensemble de la filière.
16:38 Ce sont des références de prix connectées à l'économie, connectées à la réalité des marchés,
16:43 qui protègent nos exportations, qui permettent de faire vivre notre agriculture et qui protègent les revenus des agriculteurs.
16:50 Les députés Isard et Babaud fourniront leurs travaux d'ici quatre mois et nous pourrons ensemble en discuter dans cet hémicycle.
16:58 Nous accordons un droit de réponse à Catherine Couturier, députée LFI de La Creuse, que l'on trouve au micro d'Elsa Mondin-Gavard.
17:05 La ministre l'a dit, vous voulez des prix soviétiques et vous risquez des pénuries alors que ce sont des prix connectés avec la réalité au plus près du terrain.
17:14 Est-ce que vous avez compris cette distinction entre les prix planchers que vous proposiez et ceux du gouvernement ?
17:18 C'est tout simplement une proposition qui me semble hors sol et n'est pas en phase avec la réalité
17:26 puisque aujourd'hui malheureusement les agriculteurs n'arrivent pas à vendre leurs produits à la hauteur de leur travail et aussi du coût de production à un prix raisonnable.
17:37 Donc je ne pense pas que notre proposition soit très révolutionnaire telle qu'il est entendue par ce terme soviétique,
17:45 mais bien plutôt une proposition qui va répondre aux demandes des agriculteurs qui sont dans la lutte depuis plusieurs mois.
17:54 Merci, vous pourrez voir si vous arrivez à les convaincre puisque c'est demain que vous allez au Salon de l'agriculture.
17:59 Olga Givernet, on parle de prix planchers, que ce soit la France Insoumise et maintenant dans la bouche du chef de l'Etat,
18:05 le risque et l'inquiétude des agriculteurs qui sont aujourd'hui au Salon, c'est que ces prix planchers deviennent des prix plafonds. Comment l'éviter ?
18:14 C'est bien le problème de tout vouloir figer et de ne pas donner la possibilité au monde de l'agriculture
18:21 de pouvoir fixer ses prix en fonction des distributeurs.
18:25 C'est vrai que le dispositif qui doit être derrière ces prix planchers doit être très pertinent et doit répondre à un besoin
18:31 et ne doit pas enfermer les uns et les autres dans des risques de ne plus pouvoir profiter de nos denrées alimentaires.
18:39 Donc là, il faut être très prudent. Je sais qu'il y a une tendance à vouloir doubler le gouvernement de la part des oppositions
18:45 en faisant des propositions de loi qui leur donnent raison. Moi, je crois qu'il faut poursuivre la concertation.
18:52 Le Premier ministre est au Salon de l'agriculture. J'étais avec lui ce matin. Il est très à l'écoute de ce qui se dit.
18:59 Les agriculteurs rentrent en concertation également avec les services de l'Etat dans nos départements, moi dans mon département de l'Ain.
19:06 Donc il faut trouver les dispositifs qui répondent aux besoins dans la pleine continuité des lois EGalim
19:12 avec cette annonce d'une nouvelle loi EGalim 4.
19:15 Une nouvelle loi EGalim 4 qui devrait arriver à l'été.
19:18 Pascale Bord, qu'est-ce que vous pensez, vous, de cette nouvelle loi qui pourrait fixer des prix planchers,
19:23 alors ce serait négocié par filière et pas, comme le souhaite la France insoumise, des prix qui seraient fixés par l'Etat,
19:30 en fait une économie administrée. Quel est votre avis là-dessus ?
19:33 Alors, à titre personnel, je n'aime pas l'expression prix plancher. Je lui préfère l'expression prix rémunérateur pour les agriculteurs.
19:40 Ça veut bien dire ce que ça veut dire. Je pense effectivement que...
19:43 Qui le fixe alors ce prix ?
19:45 Ça doit être fait en concertation entre les agriculteurs et les autres acteurs de la filière.
19:52 Ça veut dire que vous êtes prêt à voter cette prochaine loi EGalim ?
19:55 Alors, je n'aime pas les généralités. Prêt à voter, c'est peut-être une déformation professionnelle de mon ancienne vie,
20:01 mais moi j'aime bien savoir ce qu'il y a dans la loi, dans le détail.
20:05 Je ne vote pas sur un titre, je vote sur des alinéas, sur des choses très précises.
20:10 Je pense effectivement qu'il faut que les agriculteurs et les autres acteurs de la filière se réunissent,
20:16 par filière bien évidemment, et à la limite par région, puisque ce qui se passe dans le Nord
20:22 n'est pas forcément la même chose que ce qui peut se passer dans le Sud.
20:26 Et que si effectivement, s'il y a un accord, on enterre l'accord, qu'il faut revoir rapidement.
20:31 Ce n'est pas un accord figé pour les 20 prochaines années. Par contre, s'il n'y a pas d'accord,
20:35 effectivement, à ce moment-là, c'est à l'État de dire "le prix sera celui-là,
20:41 toujours un prix rémunérateur pour les agriculteurs".
20:44 Mais j'ai bien noté, alors je sais que ce sont des choses qui prennent du temps,
20:47 mais on va en être à la 4e loi EGalim. On aurait peut-être pu y penser avant.
20:51 Et là j'entends que ça ne sera pas fait avant le rapport 4 mois, et qu'après ça reviendra devant le Parlement,
20:57 c'est-à-dire pas avant l'automne. Je pense qu'on enterre encore une fois le problème,
21:03 et on met tout simplement la poussière sous le tapis, après les élections européennes.
21:07 Il y a urgence pour nos agriculteurs, ça va prendre du temps.
21:10 Est-ce que vous répondez vraiment à la question ?
21:12 Le gouvernement national veut qu'on puisse concerter le Parlement, et quand il faut,
21:15 il faudrait que le gouvernement impose. Moi, je ne suis pas d'accord.
21:18 Il y a aussi la possibilité d'accompagner, il y a d'autres mesures également sur la table,
21:23 sur lesquelles on peut avancer beaucoup plus vite, dans le cadre notamment des normes et de la simplification.
21:30 Donc le travail, je crois que les agriculteurs sont prêts à le mener, à le mener dans le temps.
21:35 Il y aura des solutions à court, moyen et long terme.
21:38 Il faut pouvoir le respecter et trouver ces solutions au plus juste.
21:42 Merci Olga Givernet d'avoir été avec nous. Merci Pascal Bordes d'être venu débattre sur le pateau des questions au gouvernement.
21:47 Merci à Elsa Monagava, Stéphanie Despierre et Marco Pommier qui m'ont accompagnée tout au long de cette émission.
21:54 Restez bien évidemment sur la chaîne parlementaire.
21:56 Je vous donne rendez-vous demain, un petit peu avant 14h, pour une nouvelle séance de questions au gouvernement.
22:01 [Musique]