Tous les mardis, de 17h à 17h30, LCP-Assemblée nationale prolonge la séance des Questions au Gouvernement en invitant des députés pour analyser les échanges intervenus dans l'hémicycle.
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00:00 - C'est la fin des questions au gouvernement.
00:02 On y revient dans un instant avec mes invités.
00:05 Nous sommes en direct de la salle des Pas Perdus,
00:07 à quelques mètres de l'hémicycle où vient de s'achever
00:10 cette séance qui a été marquée par le drame de Crépol.
00:13 On va y revenir.
00:14 Alors qu'une minute de silence a été observée dès l'ouverture.
00:18 On va parler aussi de l'AME, l'Aide médicale d'Etat.
00:21 La Première ministre est dite prête à des ouvertures.
00:24 On va y revenir avec Elsa Mondingava et Stéphanie Despierre,
00:27 qui se trouvent en salle des 4 colonnes,
00:29 pour faire leur premier cours d'honneur.
00:31 Et puis, en plateau, un face-à-face,
00:34 Olga Givernais, bonjour.
00:35 Députée Renaissance de Lens.
00:37 Et Thomas Ménager, bonjour.
00:39 Députée Rassemblement national du Loiret.
00:42 Alors, Stéphanie Despierre, vous vous retenez
00:44 un échange que vous avez vu depuis les tribunes de l'hémicycle
00:48 entre la députée Renaissance, Michèle Martinez,
00:51 et le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti.
00:55 - La séance s'est terminée dans une ambiance très tendue.
00:59 Michèle Martinez, députée Rassemblement national,
01:01 a interrogé le gouvernement sur le drame de Crépol
01:04 et la violence du meurtre de Thomas, 16 ans.
01:06 En retour, le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti,
01:09 répond dans une violente charge.
01:11 Il accuse le Rassemblement national de monter les Français
01:14 les uns contre les autres.
01:16 Il lance "vous opposez une France rurale et tranquille,
01:19 "une France rurale catholique et blanche,
01:21 "à une France des cités, à une France des moulous
01:24 "de Mohamed et Rachid".
01:26 Les rassemblements nationals, les députés,
01:28 commencent à se lever.
01:29 On sent qu'ils hésitent.
01:31 Finalement, ils se lèvent tous.
01:32 Eric Dupond-Moretti continue.
01:34 "Faites le ménage", dit-il au RN.
01:36 "Chassez de vos rangs les racistes, les antisémites, les gudards,
01:40 "les protestations redoubles."
01:42 Il n'y a plus aucun député Rassemblement national
01:45 sur les bancs de l'hémicycle.
01:47 Ca donne une situation assez étrange
01:49 où Eric Dupond-Moretti, le ministre de la Justice,
01:52 est complètement tourné sur sa droite
01:54 et continue de parler face à des bancs complètement vides.
01:57 -Eric Dupond-Moretti répondait
01:59 à la députée Rassemblement national,
02:01 Michèle Martinez,
02:02 qui l'avait interrogée sur le drame de Crépole.
02:05 On va retrouver Elsa Monagava,
02:07 toujours salle des Quatre Colonnes.
02:09 Elsa, Stéphanie Despierre vient de nous le dire.
02:12 Après cette réponse d'Eric Dupond-Moretti,
02:15 l'ensemble des bancs du RN se sont vidés.
02:17 C'est Marine Le Pen qui est arrivée aux Quatre Colonnes
02:20 pour dire quoi ?
02:22 -Pour exprimer son opposition à la réponse du garde des Sceaux,
02:25 Eric Dupond-Moretti.
02:26 On le sait, ces deux-là se détestent.
02:28 Eric Dupond-Moretti a fait d'un de ses combats politiques
02:32 le combat contre la RN.
02:33 Marine Le Pen a demandé au ministre de la Justice
02:36 de prouver ce qu'il avançait,
02:38 de prouver que le RN avait une vision racialiste des choses.
02:41 Marine Le Pen était passivement énervée,
02:44 celle des Quatre Colonnes.
02:46 Elle a dit que ça en finirait devant la justice
02:48 et elle a déclaré que ses propos étaient incroyables.
02:52 Elle a mis Eric Dupond-Moretti face à ses responsabilités
02:55 en disant au gouvernement qu'ils étaient au pouvoir
02:58 contrairement à elle et que c'était à eux
03:01 de trouver des solutions.
03:02 Marine Le Pen semble avoir promis une action en justice
03:05 contre le ministre de la Justice.
03:08 Eric Dupond-Moretti doit avoir les résultats
03:10 de son procès demain.
03:12 -Merci, Elsa Mondingava, pour toutes ces précisions.
03:15 Olga Givernais, vous avez entendu Elsa Mondingava.
03:18 Marine Le Pen, qui s'apprête à faire
03:21 cette affaire en justice, parce qu'Eric Dupond-Moretti
03:24 a accusé le RN de monter les Français les uns contre les autres,
03:28 de jouer la France blanche, rurale, contre les cités.
03:31 Qu'en pensez-vous ?
03:33 -Je crois que le ministre de la Justice a raison
03:36 de dénoncer ces tentatives de monter les gens,
03:38 les Français les uns contre les autres.
03:41 On pourrait croire que c'est une caricature,
03:44 mais ce n'en est même pas une, lorsqu'il a évoqué
03:47 le passé du RN.
03:48 Les gens qui peuvent être dans leur rang,
03:51 je crois effectivement que quand on voit notamment
03:54 l'ultra-droite qui va décomplexer,
03:56 au-delà de manifester, mais en découdre,
03:59 je crois qu'il faut prendre en compte aussi
04:01 que c'est une raison de cette extrême droite
04:04 qui se normalise.
04:05 Je pense qu'il faut le dénoncer et démontrer
04:08 que la société, aujourd'hui, les Français,
04:11 n'ont pas besoin d'être plus sous tension.
04:14 Il faut, en fait,
04:15 être unis, se tenir les coudes, et je soutiens, évidemment,
04:18 le ministre de la Justice, garde des Sceaux.
04:21 -Vous, Thomas Ménager, on vous accuse
04:23 de défendre la ruralité, les Français, blancs, catholiques.
04:27 Est-ce que vous ne jouez pas l'unité de la nation ?
04:30 -Je considère que la réaction du ministre est vraiment indigne.
04:34 Je pense qu'il est peut-être un peu tendu,
04:36 car comme ça a été dit, il attend une décision de justice.
04:40 C'était peut-être sa dernière intervention dans l'hémicycle,
04:43 mais malheureusement, il a apporté aucune solution
04:46 aux questions que nous posons en matière de politique pénale,
04:50 de fermeté. Il a sur ses mains une partie,
04:52 désolé de le dire, c'est peut-être un peu violent,
04:55 mais il faut le dire, je mets les pincettes,
04:58 mais une partie du sang de ce qui se passe dans notre pays...
05:01 -Une partie du sang de Thomas sur ses mains ?
05:03 -Quand on est responsable politique,
05:06 au pouvoir depuis un grand nombre d'années,
05:08 comme c'est le cas de M.DiPomoretti,
05:11 il a une partie du sang de Thomas sur ses mains à Crépole.
05:14 -Il a des attaques à Amboise, sur mon territoire,
05:17 cette semaine à Romand-sur-Isère.
05:19 Toutes les attaques multiples sur notre territoire,
05:22 à un moment, ce n'est plus possible.
05:24 Il est responsable.
05:25 Mes mots sont peut-être un peu exagérés, un peu violents,
05:29 et c'est pour ça que j'ai mis des pincettes et des guillemets,
05:32 mais c'est ce que les Français considèrent.
05:35 M.DiPomoretti, qui est ministre, qui est garde des Sceaux,
05:38 ne peut pas attaquer les oppositions,
05:40 qui ne font que révéler la réalité et qui apportent des solutions.
05:44 Nous ne critiquons pas pour critiquer,
05:46 nous apportons des solutions en matière de justice pénale,
05:50 de peine planchée, de peine courte,
05:52 de peine planchée, comme je l'ai dit,
05:54 en matière d'expulsion d'un certain nombre de délinquants étrangers.
05:58 Il faut que le ministre assume ses responsabilités
06:01 plutôt qu'être dans l'hémicycle et qu'assume ce qu'il dit.
06:04 -Je vous fais réagir à ce qui vient d'être dit sur ce plateau.
06:08 Il y a du sang sur les mains.
06:09 -C'est un discours qui est complètement irresponsable
06:12 par rapport au gouvernement et à la responsabilité
06:15 que nous avons collectivement d'apporter ces solutions.
06:19 Elles sont là puisqu'en termes de sécurité,
06:21 il y a eu des renforcements depuis le mandat précédent,
06:24 du nombre de policiers, plus de 10.000,
06:27 en gendarmerie également.
06:29 Nous avons à traiter des sujets qui sont bien au-delà
06:32 de simplement des questions de sécurité,
06:35 mais aussi de gestion des stupéfiants
06:37 et du trafic de stupéfiants,
06:39 entre autres, qui amènent aussi à des situations très difficiles.
06:43 Au niveau du Rassemblement national,
06:46 il faut faire attention dans quelles circonstances on se met.
06:49 On veut se normaliser, se dédiaboliser,
06:51 mais dès qu'il y a une élection à l'extérieur de nos frontières
06:55 qui donne l'extrême droite gagnante,
06:57 Marine Le Pen va leur courir pour les saluer.
06:59 Lorsqu'on veut se faire passer pour une droite normalisée,
07:03 il y a une responsabilité à avoir
07:06 lorsque l'on s'adresse aux ministres et aux autorités.
07:11 -Je veux juste te dire qu'aujourd'hui,
07:13 on est dans un pays de plus en plus divisé.
07:16 C'est l'inaction du gouvernement qui mène cette division.
07:19 Si vous ne voulez pas que les Français soient divisés,
07:22 il faut que les Français croient en l'Etat de droit, en la justice.
07:25 Il faut que les personnes soient condamnées.
07:28 Il y a quelques semaines, un policier qui avait été traîné
07:32 et qui a été responsable a eu 35 heures de travaux d'intérêt général.
07:35 La seule solution, c'est la fermeté.
07:38 Les Français doivent croire en la justice et en l'Etat de droit.
07:42 Quand, depuis maintenant sept ans, Emmanuel Macron est au pouvoir
07:46 et qu'on voit un certain nombre de faits se multiplier,
07:49 on se rend compte que ça ne marche pas.
07:52 -On va poursuivre ce débat.
07:54 -Sur l'Etat de droit,
07:56 lorsqu'on demande la publication des noms
07:58 des personnes mises en cause,
08:01 c'est bafouer l'Etat de droit.
08:03 -Les personnes mises en cause à Crépole.
08:06 -Notamment à Crépole.
08:07 Je condamne ces tendances à vouloir stigmatiser,
08:11 en plus lorsqu'il y a des mineurs.
08:13 Lorsque vous parlez de respect de l'Etat de droit,
08:16 il faut peut-être regarder par rapport à vos propos.
08:19 -On va poursuivre ce débat.
08:21 Il y en a eu beaucoup, cet après-midi.
08:23 Il y avait plusieurs interrogations de la part des députés.
08:26 La Première ministre, Elisabeth Borne,
08:29 a-t-elle eu la parole au début de la séance pour évoquer ce drame?
08:33 -Certains individus violents
08:35 rendent impossible le quotidien de nos quartiers,
08:38 de nos villes et de nos villages.
08:40 C'est inacceptable.
08:43 Je veux le dire aux parents de Thomas,
08:45 le dire à tous les Français.
08:47 Avec mon gouvernement, nous serons intraitables.
08:50 J'ai annoncé récemment un projet de loi
08:53 sur la justice des mineurs
08:55 pour davantage responsabiliser les parents
08:58 et mieux sanctionner les jeunes.
09:00 Face à la désinhibition de la violence chez certains,
09:04 il nous faut de nouvelles réponses.
09:06 J'ai demandé au ministre Gérald Darmanin
09:09 et Eric Dupond-Moretti
09:11 de me faire des propositions
09:13 pour lutter efficacement face à ces bandes
09:16 et les empêcher de nuire.
09:18 Nous devons tout faire pour qu'un tel drame ne se reproduise pas.
09:21 -La Première ministre a missionné Eric Dupond-Moretti
09:26 et Gérald Darmanin qui a annoncé la dissolution
09:28 de trois organisations ultra-droites.
09:31 -C'est un premier pas et il faut les poursuivre.
09:34 On ne répond pas à des actes de violence
09:36 par de la surviolence. On ne se fait pas justice soi-même.
09:40 Il est impossible que,
09:42 lorsqu'on est dans un moment d'hommage et de soutien,
09:46 si on veut venir en soutien,
09:48 c'est de respecter les proches
09:50 et le travail de la justice qui mène l'enquête.
09:53 Ce n'est pas d'aller mener des actions
09:55 punitives dans des quartiers
09:57 où les habitants sont déjà traumatisés
10:01 de savoir leur ville sous le feu des médias
10:04 pour ces actes horribles.
10:06 -La Première ministre a condamné ces actions.
10:09 Vous aussi, vous condamnez fermement ?
10:12 -Bien entendu. Nous avons été très clairs.
10:14 Nous avons toujours condamné tous les groupuscules
10:17 d'extrême gauche et d'extrême droite.
10:19 Nous avions interpellé Marine Le Pen et Jean-Philippe Tanguy
10:22 pour demander la dissolution de tous ces groupuscules.
10:25 Ce que ça vient d'être dit, et nous sommes d'accord,
10:28 ce n'est pas aux privés, aux particuliers,
10:30 de se faire justice. Il n'y a pas de loi du talion.
10:33 Il faut qu'il y ait cette fermeté
10:35 pour que les Français croient en la justice.
10:38 Il faut tout faire pour que les Français croient en la justice.
10:41 Ils ne se disent pas qu'ils doivent se faire justice eux-mêmes.
10:44 C'est ce que nous souhaitons.
10:46 Demain, ces groupuscules n'auront plus aucun intérêt,
10:49 puisqu'ils comprendront bien que la justice fait son travail.
10:52 -On va parler de l'aide médicale d'Etat,
10:55 qui est une question qui est très importante.
10:57 Il y a beaucoup de questions dans le projet de loi immigration,
11:00 puisque le Sénat souhaiterait que ça devienne
11:03 une aide médicale d'urgence uniquement.
11:05 La Première ministre s'est exprimée à ce sujet.
11:08 Elle a répondu à une question du président du groupe Lyot,
11:11 Bertrand Pancher.
11:12 -L'AME est un dispositif nécessaire.
11:15 Nécessaire parce qu'elle répond à un impératif de santé publique.
11:20 Une réforme de l'AME a déjà été menée en 2019.
11:24 Elle s'était faite logiquement
11:26 dans le cadre de la loi de financement de la Sécurité sociale.
11:29 Je suis ouverte à des évolutions de l'AME.
11:33 Mais pour y parvenir,
11:35 nous avons besoin d'un diagnostic complet et objectif.
11:39 C'est l'objet de la mission confiée par les ministres Gérald Darmanin,
11:43 Aurélien Rousseau et Agnès Firmin-Lebaudot
11:46 à Patrick Stéphanini et à Claude Évin.
11:49 Les conclusions de cette mission seront rendues d'ici quelques jours.
11:53 Elles seront naturellement rendues publiques.
11:55 Avec les ministres, nous proposerons le cas échéant,
11:58 les évolutions nécessaires dans le cadre d'un texte adapté.
12:01 -Nous accordons un droit de réponse à Bertrand Pancher,
12:04 président du groupe Lyot.
12:06 La réponse de la Première ministre vous a satisfait?
12:09 Est-ce que vous avez des garanties sur cette aide médicale d'Etat?
12:13 -Si l'aide médicale d'Etat n'est pas réintroduite dans le projet de loi,
12:17 nous ne voterons pas la loi.
12:18 La Première ministre a l'air de nous dire que ça va être le cas.
12:22 Certes, il y a un rapport qui a été demandé
12:25 à Patrick Stéphanini, ancien préfet.
12:27 Ceci dit, c'est très clair.
12:30 L'Espagne avait supprimé l'AME,
12:32 15% de mortalité en plus chez les personnes migrantes,
12:35 l'encombrement des urgences, le développement des maladies.
12:39 Nous sommes contre l'angélisme sur les questions d'immigration,
12:44 mais aussi pour l'efficacité et contre l'extrémisme.
12:47 -Vous pensez qu'on se tromperait de problème en supprimant l'AME?
12:50 -Bien entendu. C'est pas possible.
12:53 Les migrants qui arrivent chez nous doivent être soignés.
12:57 Si ce n'est pas le cas,
12:58 c'est de l'explosion de mortalité chez eux,
13:01 c'est des maladies qui se développent.
13:03 On va frapper aux urgences.
13:06 C'est les médecins qui ont prêté le serment d'Hippocrate.
13:09 Ils sont là pour soigner.
13:11 On est là pour soigner les personnes sur notre territoire.
13:14 -Merci beaucoup.
13:16 -Olga Givernay,
13:17 est-ce que l'AME sera rétablie dans le projet de loi immigration
13:21 qui est en discussion à l'Assemblée?
13:23 -Il a été supprimé.
13:24 Il faut laisser les débats se mener.
13:27 A titre personnel et au nom du groupe,
13:30 nous sommes attachés à l'AME.
13:31 Nous ne voulons pas une transformation
13:34 que sur les urgences.
13:35 Bertrand Pencher a signalé que si nous n'allons que sur les urgences,
13:40 c'est de l'encombrement,
13:42 c'est 2 000 euros à un passage en urgence,
13:45 c'est un peu de prévention et des risques de maladies infectieuses.
13:48 Ce n'est pas une bonne politique sanitaire.
13:51 Il y a la politique éthique.
13:52 Nous avons ce devoir de pouvoir prendre en charge
13:55 des personnes en difficulté.
13:57 -La Première ministre dit qu'elle est ouverte à des évolutions.
14:01 Ca veut dire quoi?
14:02 -L'AME a déjà évolué sur le mandat précédent.
14:05 Ca veut dire qu'on est capable de prendre en compte
14:08 ce dispositif qui doit s'adapter aussi aux besoins.
14:11 Elle ne s'est pas prononcée
14:13 sur quel élément en particulier.
14:15 Ca doit faire débat au travers de l'ensemble des groupes.
14:19 L'objectif, c'est que cette loi immigration,
14:22 on puisse la passer, on puisse la voter.
14:24 Il y a plusieurs voix qui s'élèvent,
14:27 pour ou contre, en l'occurrence sur l'AME,
14:29 mais aussi sur la question des métiers en tension.
14:32 Il y a ce travail fin
14:34 de pouvoir avoir une large majorité et d'aller au vote.
14:37 Je crois qu'il faut laisser les débats en commission cette semaine
14:41 et ensuite, lorsque ce sera en hémicycle.
14:44 -Thomas Ménager, vous souhaitez la suppression de l'AME ?
14:47 -On ne souhaite pas la suppression pour supprimer toute aide.
14:50 Il y aurait une aide médicale d'urgence,
14:52 comme dans un grand nombre de pays,
14:54 comme en Allemagne.
14:55 Il y a un panier de soins.
14:57 Aujourd'hui, le problème de l'AME,
14:59 c'est qu'elle est trop large.
15:00 Au bout de 9 mois,
15:01 j'invite vos téléspectateurs à aller sur le site ameli.fr,
15:04 le site de la Sécurité sociale.
15:06 Vous avez le droit à la possibilité d'un anogastrique,
15:09 d'une rhinoplastie, d'un recollement des oreilles.
15:12 Il faut bien entendu soigner ces personnes étrangères.
15:15 -C'est ça qui pourrait évoluer ?
15:17 -Il faut réduire drastiquement.
15:18 Nous, nous proposons au Rassemblement de l'Océan
15:21 de passer de 1,2 milliard à 500 millions.
15:23 Ca laisserait encore une grande partie de soins.
15:26 -Tous les soins d'urgence seraient conservés ?
15:28 -Tous les soins d'urgence, bien entendu.
15:31 On n'est pas inhumains.
15:32 On ne va pas laisser des gens mourir dans la rue,
15:35 avoir des maladies et les laisser traîner jusqu'à la mort.
15:38 On ne veut pas laisser des gens mourir.
15:40 On veut éviter les maladies chroniques.
15:42 Le vrai problème, c'est qu'on veut éviter tous les abus.
15:45 Le fait que nous ayons un système qui est très généreux,
15:48 trop généreux, et dans les autres pays du monde,
15:51 il n'y a pas ce système, il n'y a pas de pandémie.
15:54 Il n'y a pas des pandémies qui se développent.
15:56 L'idée, c'est de réduire et d'éviter les abus,
15:59 surtout quand on sait qu'un retraité sur trois
16:01 n'arrive plus à soigner parce que le reste à charge
16:04 est trop important, qu'il y a une volonté
16:07 de s'assurer que les gens ne sont pas touchés.
16:09 - C'est ce que dit le rapport de Patrick Stéphanini
16:12 et de Claude Évin, qui sera remis dans sa totalité
16:15 le 4 décembre prochain.
16:16 Ce pré-rapport dit que 50 % seulement des étrangers
16:19 utilisent l'AME.
16:20 Il pourrait y en avoir deux fois plus.
16:23 - Peut-être qu'il y a des abus sur les 50 %,
16:25 on regardera en détail le rapport,
16:27 mais sur les 50 % qui l'utilisent.
16:29 Il n'y a pas que des abus, il y a une partie d'abus.
16:32 L'idée, c'est de lutter contre les abus,
16:35 ça pourrait être néfaste pour la société,
16:37 mais aujourd'hui, un milliard d'eux par an,
16:40 alors que les Français n'arrivent plus à se soigner,
16:43 c'est pas notre priorité.
16:44 Notre priorité, c'est d'apporter des soins supplémentaires
16:48 aux Français en difficulté, dans un territoire
16:50 fortement touché par la désertification médicale.
16:53 - Revoir le panier de soins, ça peut faire partie
16:56 des évolutions ? - C'est une possibilité,
16:58 mais il ne faut pas opposer les Français
17:01 et leur accès aux soins auxquels nous essayons
17:04 de répondre au quotidien,
17:06 et nous connaissons les difficultés sur les territoires,
17:09 notamment pour avoir des médecins,
17:11 à une offre sanitaire qui doit pouvoir couvrir
17:14 aussi des besoins de personnes qui sont sur notre territoire,
17:18 en situation parfois irrégulière.
17:20 Là, je crois qu'il faut faire attention
17:23 de ne pas les opposer.
17:24 Il y a un panier de soins,
17:26 est-ce qu'il peut être remis en question ?
17:28 Oui, je pense à certains niveaux,
17:30 tout en assurant... - On parlait d'anogastrique,
17:33 ça pourrait être supprimé.
17:35 - Je tiens à souligner que la demande d'un rapport,
17:38 c'est bon, car on va avoir des chiffres réels,
17:40 nous pourrons en débattre sur la réalité des faits.
17:43 - Le non-reçus aux soins est aussi un problème pour notre pays.
17:47 - Madame Giverny, l'idée, ce n'est pas d'opposer,
17:51 c'est que quand on a des dépenses contraintes,
17:53 un budget en déficit, il faut faire des choix,
17:56 et nous, on fait le choix d'aider les nôtres.
17:58 - Le débat se poursuivra autour de ce projet de loi immigration
18:02 et de l'aide médicale d'Etat.
18:03 Merci, Thomas Ménager, d'avoir été avec nous,
18:06 à Stéphanie Despierre et Elsa Mondingava,
18:08 qui nous ont accompagnés, ainsi qu'à Marco Pommier.
18:11 Merci à vous tous de nous avoir suivis.
18:14 Rendez-vous demain pour une nouvelle séance de questions
18:17 au gouvernement, 13h55, sur LCP.
18:19 (Générique)