Tous les mardis, de 17h à 17h30, LCP-Assemblée nationale prolonge la séance des Questions au Gouvernement en invitant des députés pour analyser les échanges intervenus dans l'hémicycle.
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00:00 Et c'est la fin des questions au gouvernement. On refait les CAG sur LCP, on refait les questions au gouvernement.
00:06 Très heureuse de vous retrouver ici en direct de la salle des pas perdus à quelques mètres de l'hémicycle de l'Assemblée nationale
00:12 où vient de s'achever cette séance où on a beaucoup parlé de la situation humanitaire à Gaza
00:17 mais aussi de l'égalité entre les femmes et les hommes. On va y revenir dans un tout petit instant.
00:23 Dans cette émission vous allez bien sûr retrouver comme chaque semaine Elsa Mondingava et Stéphanie Despierre
00:28 qui se trouve en salle des 4 colonnes et Marco Pommier qui est sur les marches du Palais Bourbon
00:33 qui aura des ministres à son micro dans un tout petit instant.
00:37 Et avec moi sur ce plateau je vous présente mes invités.
00:40 Antoine Armand bonjour, vous êtes député Renaissance de Haute-Savoie et face à vous Victor Cato bonjour.
00:46 Merci d'être là, vous êtes député Rassemblement national du Nord.
00:50 Avant de débriefer ces questions au gouvernement et d'y revenir je voudrais qu'on parle de ce rassemblement au congrès hier.
00:58 Députés et sénateurs qui étaient réunis à Versailles exceptionnellement pour inscrire l'IVG dans la Constitution.
01:05 C'est fait Antoine Armand, 49 ans après la loi Veil, l'IVG est inscrit dans la Constitution.
01:11 Comment vous avez vécu ce moment ?
01:13 Comme vous l'avez dit, bien sûr comme un moment de fierté, de joie, de gratitude à l'égard de toutes celles notamment
01:19 et de tous ceux qui se sont battus pour les droits des femmes en France et qui continuent de le faire.
01:24 Et puis vous avez employé le mot juste comme un moment de rassemblement,
01:28 de toutes les forces républicaines, nationales qui voulaient à la fois envoyer un message aux femmes de France
01:33 en leur disant que ce combat qui est toujours d'actualité dans la capacité à faire advenir concrètement sur tout le territoire national,
01:40 ce droit, il allait être préservé, inscrit, sacralisé dans la Constitution.
01:45 Et puis un message aux femmes dans le monde entier, pas forcément à l'autre bout de la planète,
01:49 parfois en Europe, parfois à Moscou, parfois aux Etats-Unis,
01:53 qui se battent et qui doivent encore se battre pour tout simplement le droit à disposer de leur propre corps.
01:57 Alors on le sait, Victor Cato, au Rassemblement National, il y a eu des votes contre, il y a eu des abstentions.
02:02 Quel a été votre vote ?
02:04 Alors personnellement, mon vote est un vote en faveur de l'inscription de l'IVG dans la Constitution,
02:10 non pas forcément par conviction, parce que je pense que, comme on l'a dit à de très nombreuses reprises,
02:16 ce droit n'était absolument pas remis en question, ni à l'Assemblée Nationale, ni dans aucun groupe parlementaire,
02:20 ni dans le débat public, et aucune formation politique aujourd'hui remet en cause ce droit.
02:26 Mais nous avons décidé de voter pour, et en majeure partie pour,
02:29 parce que le groupe qui s'est le plus opposé finalement était les Républicains lors de ce congrès.
02:33 Mais nous estimons que c'était plus un vote symbolique,
02:36 et qu'on aurait pu aller sur d'autres droits qui manquent aux femmes,
02:40 quand on voit qu'on a évidemment une femme sur quatre, une Française sur quatre,
02:43 qui n'a malheureusement pas accès aux soins gynécologiques dans leur département.
02:47 Je pense que ce sont des droits qui sont plus importants que d'inscrire le droit à l'IVG dans la Constitution,
02:52 qui n'est encore une fois absolument pas remis en cause dans le droit français actuellement.
02:55 Alors effectivement, Antoine Armand, on veut un droit effectif,
02:58 c'est la liberté garantie qui a été retenue dans cet article 34 de la Constitution,
03:03 c'est la liberté garantie pour la femme d'avoir recours à l'interruption volontaire de grandesse.
03:06 Encore faut-il y avoir accès, et ce n'est pas le cas sur tout le territoire.
03:09 Depuis 15 ans, 130 centres d'IVG ont fermé.
03:12 Que fait la majorité justement pour améliorer cela ?
03:15 D'abord quand même, un mot.
03:16 Quand mon collègue du Rassemblement National dit qu'il n'a pas voté en faveur de l'inscription par conviction...
03:21 Si, il a voté en faveur de l'inscription.
03:23 Non mais par conviction.
03:24 Vous dites que ce n'était pas spécialement par conviction que vous l'avez fait, mais pour des raisons symboliques.
03:28 Ce n'est pas un symbole que dans notre Constitution, dans notre loi fondamentale,
03:32 et donc avec la jurisprudence qui peut en découler,
03:35 chaque femme ait cette liberté, et que cette liberté, et j'y reviens, soit effective sur notre territoire.
03:41 Nous ne parlons pas ici uniquement de symboles et d'histoire, mais bien de droit concret.
03:45 C'est la question que posait mon collègue Pierre Henry à la ministre,
03:49 qui a répondu sur un certain nombre de dispositifs.
03:51 Il y a toute la dimension de l'aller vers, comme le disent les associations féministes,
03:56 c'est-à-dire l'idée d'éviter que ce soit lorsqu'on se retrouve dans une situation dramatique
04:01 que l'on découvre les possibilités, les règles, l'accompagnement qui existe.
04:05 C'est un travail de prévention, de médiation fondamentale.
04:07 Et puis il y a la capacité de notre pays à accueillir dignement, correctement,
04:12 à prendre en charge les femmes qui sont dans des situations difficiles,
04:15 qui doutent, c'est leur droit, et ça doit rester leur droit jusqu'au bout.
04:18 Alors revenons maintenant à ces questions au gouvernement cet après-midi.
04:21 Plusieurs questions sur la situation humanitaire à Gaza.
04:24 Elzam Moundenghava, vous, vous avez suivi cette séance depuis les tribunes de l'Assemblée nationale,
04:28 et vous avez retenu un échange particulièrement fort entre le député et les filles de Seine-Saint-Denis,
04:33 Thomas Porte, et la secrétaire d'Etat chargée du développement et des partenariats internationaux,
04:38 Chrysoula Zakharopoulou.
04:40 Oui, exactement, Brigitte, et ce qu'on retient surtout, c'est que la gauche de l'hémicycle a applaudi une ministre du gouvernement.
04:47 C'est assez rare pour être soulignée.
04:49 Vous l'avez dit, c'était le député Thomas Porte qui alertait sur la situation à Gaza,
04:54 et visiblement la réponse de Chrysoula Zakharopoulou, vous l'avez dit, secrétaire d'Etat au développement et aux partenariats internationaux,
05:01 a convenu à la gauche de l'hémicycle.
05:04 Elle a dit que le bilan humain et la situation humanitaire dans la bande de Gaza étaient intolérables.
05:10 Les opérations israéliennes doivent cesser.
05:13 Applaudissements à gauche.
05:15 Sur les bancs de la majorité, une ou deux personnes, députées, ont applaudi seulement, visiblement,
05:20 pas totalement convaincues par la réponse de la ministre.
05:23 Merci Elsa Mondagava pour ce compte rendu des questions au gouvernement.
05:27 Une réaction tout de suite Antoine Armand, pourquoi la majorité ne s'est-elle pas levée ?
05:30 On était plusieurs à applaudir, j'en faisais partie.
05:33 Moi je suis toujours frappé que El-Effi découvre les positions du gouvernement et de la majorité à posteriori.
05:37 Peut-être qu'il faut un peu moins crier pour entendre la totalité de la phrase.
05:41 On a toujours appelé à la libération des otages, le droit d'Israël à se défendre, surtout contre le terrorisme,
05:47 et puis au respect du droit international humanitaire à Gaza, et à la construction, après un cessez-le-feu,
05:53 d'une solution à deux Etats qui sera la seule, durable.
05:56 C'est ce que la ministre a rappelé ici.
05:58 Si, pour une fois, les insoumis l'ont entendu, tant mieux pour eux.
06:01 Alors on va revenir justement sur cette situation humanitaire à Gaza,
06:05 puisqu'il y avait une autre question, celle de la députée socialiste de Seine-Saint-Denis,
06:09 Fatia Kheiloa Achi, qui a interpellé Chrysoula Zakharopoulou.
06:14 Ecoutez la secrétaire d'Etat chargée du développement et des partenariats internationaux.
06:19 Depuis l'attaque terroriste d'Amas le 5 octobre, Israël a le droit de se défendre.
06:25 Et cette défense doit se faire dans le plan respect du droit international et la protection des civils.
06:32 Vous l'avez souligné, et je l'ai redit, les bilans humains et la situation humanitaire dans la bande de Gaza sont intolérables.
06:42 Et nous continuons à appeler à cesser les faits.
06:46 Car oui, 1,3 million de personnes se sont réfugiées à Rafa.
06:51 Une offensive israélienne à grande échelle à Rafa ne pourrait qu'aboutir à un désastre humanitaire.
06:57 La France suppose fermement, le président de la République l'a dit lors de son entretien téléphonique avec les premières ministres israéliennes le 14 février dernier.
07:08 Israël doit prendre des mesures concrètes pour protéger la vie des populations civiles à Gaza.
07:15 Nous soulignons aussi les risques d'une extension régionale du conflit.
07:21 Et nous accordons un droit de réponse à Fatih Akhelouachi, qui avait interpellé la secrétaire d'Etat au développement.
07:28 Elle est au micro de Stéphanie Despierre, députée de Seine-Saint-Denis.
07:33 Avez-vous été satisfaite par la réponse de la ministre ?
07:36 Partiellement oui. Elle a quand même eu le courage d'être claire.
07:41 Ce que pour l'instant Stéphane Séjourné, pour moi, ne m'a pas convaincue dans ses réponses.
07:47 Elle a eu le courage d'être claire et puis d'exprimer clairement aussi la position de la France.
07:52 Et donc pour une fois le message a été entendu. D'ailleurs elle a été fortement applaudie dans nos bancs.
07:57 Mais que peut faire la France alors qu'on voit bien que la parole de la France ne pèse plus beaucoup au Moyen-Orient et au Proche-Orient ?
08:04 La parole de la France pèse beaucoup dans l'opinion internationale.
08:08 La parole de la France doit être claire, mais pas sur le gouvernement israélien.
08:11 Pas sur le gouvernement israélien, mais elle pèse beaucoup sur l'ONU, sur l'opinion internationale.
08:18 Or la parole de la France, moi ce que je demande, c'est qu'elle soit claire et qu'elle soit unanime.
08:23 C'est-à-dire que chaque ministre et que le président Macron, que tous, aient la même parole.
08:29 Et le même engagement.
08:31 Et c'est ce qui vous a paru clair cet après-midi ?
08:33 Cet après-midi ça m'a paru beaucoup plus clair.
08:35 Donc on attend le retour du ministre des Affaires étrangères pour avoir cette parole forte et claire.
08:40 Merci beaucoup.
08:42 Merci Stéphanie Despierre.
08:44 Victor Cato, est-ce que vous trouvez que le message de la France est suffisamment clair aujourd'hui sur la situation entre Israël et Gaza ?
08:51 Est-ce que vous approuvez, est-ce que vous demandez expressément un cessez-le-feu ?
08:54 Alors concernant le cessez-le-feu, nous notre position a été claire depuis le début et très cohérente.
08:59 Nous condamnons tous les crimes contre la paix et contre les hommes d'une façon unanime.
09:04 Et je pense que toutes les bonnes volontés, tous les hommes doivent le faire.
09:06 Parce que ce n'est pas effectivement aux victimes de subir et d'être touchées par tout ce qui se passe dans ces conflits de l'autre côté de chez nous.
09:16 Ce que je veux dire c'est que nous avions dans ce conflit des personnes qui ont été victimes d'un côté.
09:23 On a eu une réponse d'Israël face aux terroristes du Hamas qui est légitime et que nous soutenons.
09:27 Mais elle doit évidemment être maintenue avec des disproportions qui soient mises de côté.
09:34 C'est-à-dire qu'on va dire que les civils doivent être épargnés.
09:38 On doit évidemment permettre aux civils d'évacuer Palestine.
09:42 Gaza, on doit évidemment permettre aux aides humanitaires de pouvoir circuler et arriver jusqu'aux civils.
09:47 Et nous devons en tout cas tout faire pour que les otages français puissent être libérés et revenir en France le plus rapidement possible.
09:53 Mais ça ne veut pas dire pour autant qu'Israël n'a pas le droit de se défendre face aux terroristes du Hamas.
09:58 Après, encore une fois, avec ce qui s'est passé jeudi dernier, avec l'attaque qui a été relevée par le député,
10:03 je pense qu'il faut évidemment laisser les organisations internationales se saisir du dossier
10:07 et d'essayer de voir directement quelles sont les responsabilités de chaque parti.
10:10 Et que ce n'est pas nous en tant que parlementaires français de désigner les coupables.
10:13 Vous faites référence à la distribution d'aides humanitaires où il y a eu 106 villes palestiniennes qui ont été tuées par des tirs israéliens.
10:19 Nous ne pouvons pas à l'heure actuelle, et je pense que c'est aux organisations internationales de le faire,
10:23 déterminer qui a été le responsable et qui ne l'a pas été.
10:25 Et c'est à eux de le faire, pas aux politiques que nous sommes.
10:27 Nous n'hésitons pas et malheureusement, même si nous dénoncions, nous sommes évidemment attristés par toutes les pertes humaines qui s'y produisent.
10:34 Antoine Armand, il faut effectivement faire toute la lumière sur ce drame qui est survenu la semaine dernière
10:39 avec ces 100 civils tués lors d'une distribution humanitaire ?
10:44 Absolument, sinon ce serait une double peine à la mort, aux souffrances, aux blessures.
10:49 Ça ajouterait le déni de ce qui s'est passé.
10:51 Donc il faut que la pleine lumière soit faite, effectivement, de la manière la plus neutre, impartiale possible.
10:56 Et ce n'est sûrement pas, en tout cas, ce n'est pas le rôle que je me fais de ma fonction, à moi parlementaire français,
11:01 de me prononcer sur la réalité de ce qui s'est passé.
11:05 Ce qui est important, c'est de noter que la France continue à apporter de l'aide humanitaire à Gaza,
11:10 continue à essayer de faire respecter le droit international et d'aider les civils qui sont directement touchés par cette situation absolument dramatique.
11:18 Là, on parle de cesser le feu.
11:20 Avant le ramadan, on sait qu'il y a beaucoup de discussions qui sont menées.
11:23 Crisoula Zakharopoulou l'a dit, il y a des contacts qui ont été établis.
11:27 Est-ce que vous y croyez ? Est-ce que ça vous semble possible ?
11:30 Il faut y croire. Il faut y croire, il faut se battre pour.
11:34 Il faut continuer à discuter, négocier avec l'ensemble des parties prenantes, surtout régionales,
11:39 qui ont les clés de la négociation collective.
11:41 Mais on peut négocier avec l'OS Bola ? Elle disait que des contacts avaient été établis aussi.
11:45 Non, on négocie avec les personnes avec lesquelles on négocie de tout temps, et donc évidemment pas avec des organisations de ce type.
11:51 Ce qui est important, c'est que nous arrivions à faire du cesser le feu la première étape pour le lancement d'un processus de paix.
11:58 Et d'un processus de paix durable qui nous permettra d'éviter de revivre les horreurs,
12:02 les horreurs des attentats terroristes commis le 7 octobre,
12:05 les horreurs que peuvent connaître toutes les victimes du conflit de manière générale.
12:08 Alors nous sommes à trois jours de la journée du 8 mars, c'est de la journée des femmes.
12:13 Alors effectivement la ministre Aurore Berger a été interpellée cet après-midi sur l'égalité entre les femmes et les hommes.
12:20 On va la retrouver au micro de Marco Pommier.
12:23 Oui Brigitte, Aurore Berger, journée hautement symbolique hier avec la constitutionnalisation de l'IVG,
12:31 journée sur laquelle les députés sont revenus aujourd'hui dans l'hémicycle.
12:33 Qu'est-ce qu'on a vécu hier ? Une journée de concorde nationale à Versailles ?
12:36 En tout cas ça fait du bien d'avoir parfois des moments d'unité.
12:39 Ça manque, je crois parfois à notre pays et je crois que les Français attendent aussi ça de nous.
12:43 C'était pas la loi d'un parlementaire ou d'un groupe politique hier ou juste celle du gouvernement.
12:49 C'est parce qu'il y a eu des initiatives parlementaires, j'en ai porté une, d'autres aussi, même avant nous d'ailleurs, il faut le reconnaître.
12:55 Les communistes par exemple au Sénat, c'est parce qu'on a ensuite su avoir ce projet de loi constitutionnel porté par le président de la République lui-même.
13:01 Bref, c'est ensemble qu'on a réussi.
13:03 Et je crois que c'est ça qui compte et qui est important parce qu'à la fin, ça veut dire que là, ça y est,
13:08 on a dans la Constitution, inscrit, j'allais dire en lettres d'or, tout simplement la liberté des femmes de recourir à l'IVG.
13:15 Et ça, qui aurait parié dessus il y a 18 mois au moment où on a déposé cette proposition de loi ?
13:20 En vérité pas grand monde. Donc c'est ça qui est le plus important.
13:23 Et c'est pas que symbolique. C'est pas que symbolique parce que ça veut dire qu'on déleste d'un poids l'avenir.
13:29 On déleste d'un poids nos enfants, nos filles, nos petites filles qui n'auront plus jamais à se poser la question de "Est-ce que oui ou non, c'est une liberté ?
13:36 Est-ce que oui ou non, c'est une liberté fondamentale ?"
13:38 Nous avons répondu clairement oui.
13:40 Rapidement, vous avez aussi déroulé dans l'hémicycle tout à l'heure la feuille de route du gouvernement en matière d'égalité femmes-hommes.
13:46 Quelles sont les priorités ?
13:48 Alors en deux minutes, c'est court. Pour rénoncer les priorités.
13:50 Alors là, pas deux minutes, je vais avoir 30 secondes.
13:53 Égalité professionnelle et économique.
13:55 La première violence imposée aux femmes, c'est qu'elles aient encore 24% de salaire de moins que les hommes.
13:59 Et c'est aussi un sujet d'autonomie.
14:01 Parce que quand vous subissez des coûts au quotidien et que dans le même temps vous n'êtes plus autonome financièrement, vous pouvez pas partir.
14:08 Et une des raisons pour lesquelles les femmes ne partent pas, justement, quand elles subissent de la violence, c'est aussi ça.
14:14 On a plus de compte bancaire, on a plus de métier, on a plus un revenu, on est plus autonome.
14:19 Donc en fait, partir pour échapper aux coûts, c'est prendre le risque demain de se mettre en danger aussi, de mettre en danger ses enfants.
14:26 Donc il y a évidemment la question de l'égalité économique, l'égalité professionnelle.
14:29 Parce que c'est une des conditions aussi de réussite de notre pays, mais aussi de sortie de la violence.
14:34 La question des violences, on a progressé, je l'ai rappelé, 30% de condamnations en plus en cas de viol depuis 2017.
14:40 Les peines de réclusion qui sont de 11 ans, 98% des peines c'est 11 ans d'emprisonnement.
14:45 Donc il faut quand même mesurer le chemin là encore qu'on a parcouru.
14:48 Il faut aller plus loin, c'est ce que j'ai annoncé notamment.
14:50 Là où on a des relations de domination, le risque d'abus de pouvoir, qui s'exprime très souvent à l'encontre des femmes,
14:57 parfois aussi à l'encontre des hommes, il faut qu'il y ait des contre-pouvoirs qui existent.
15:00 Il faut qu'il y ait de la régulation.
15:01 Donc le monde de la culture, le monde du sport, la fonction publique notamment vont être concernés par cette mission.
15:07 Merci beaucoup, Aurore Berger. Merci à vous.
15:09 Merci, Marco Pommier.
15:11 On va passer à une autre question posée cet après-midi dans l'hémicycle de l'Assemblée Nationale, sur les pompiers volontaires.
15:17 La France va-t-elle appliquer la directive européenne temps de travail ?
15:20 C'est interrogé le député RN de Lodes, Julien Rancoul.
15:23 Écoutez la réponse du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.
15:26 C'est notre majorité, c'est notre majorité, et c'est le président de la République qui a obtenu de la Commission Européenne en 2018
15:34 une lettre de couverture pour que justement nous n'appliquions pas la directive temps de travail pour les sapeurs-pompiers.
15:42 C'est justement le travail qu'a fait le président de la République pour dire que volontaires et professionnels sont notre modèle de sécurité civile
15:49 que nous exportons, espérons-le, à travers le monde.
15:52 Et donc non, nous n'appliquerons pas, monsieur le député, la directive temps de travail qui ne concernera pas les sapeurs-pompiers volontaires.
16:00 On va voir si Julien Rancoul a été satisfait de la réponse que lui a faite le ministre de l'Intérieur, c'est le député RN de Lodes que l'on retrouve au micro d'Elsa Mondingava.
16:07 Oui, Gérald Darmanin l'a promis, il n'appliquera pas cette directive qui veut faire des pompiers volontaires des travailleurs. Convaincu par le ministre ?
16:15 Absolument pas. Le ministre de l'Intérieur, par délégation, par le préfet Julien Marion, a écrit à l'ensemble des présidents des services d'incendie et de secours
16:23 pour leur demander d'appliquer les recommandations du rapport de l'inspection générale de l'administration
16:27 qui demande donc en gros de se conformer à cette directive européenne et donc pour ne pas rentrer dans le statut des travailleurs,
16:33 on demande aux services d'incendie et de secours de diminuer le nombre de gardes postées pour les pompiers volontaires,
16:40 de ne plus contraindre au niveau des astreintes les pompiers volontaires d'être dans un rayon de 8 minutes pour que les secours puissent être déclenchés dans un temps raisonnable.
16:49 Donc en gros, on se conforme, sans le dire, à cette directive européenne pour passer en dessous des radars.
16:55 Sauf que vous le voyez, certains syndicats de pompiers le réclament, disent "attention, il y a des abus,
17:00 on se sert trop de ces pompiers volontaires finalement qui ne sont pas assez bien payés, pas assez bien formés".
17:05 Certains syndicats de pompiers professionnels, effectivement, avaient fait un recours au niveau du comité européen des droits sociaux
17:12 pour faire appliquer cette directive européenne, donc ils se servent de cette directive européenne pour attaquer le volontariat.
17:20 Moi je n'oppose pas les professionnels et les volontaires, c'est un système totalement complémentaire,
17:25 l'équilibre aujourd'hui fonctionne très bien et on essaie de casser justement ce système.
17:29 Moi je pense effectivement que peut-être dans certains départements il peut y avoir des abus,
17:33 effectivement il faut augmenter le nombre de pompiers professionnels dans les départements pour garantir les secours,
17:40 mais il ne faut pas toucher au volontariat.
17:42 Voilà, je pense que c'est important de le marteler et pour ça il faut s'attaquer à cette directive européenne, l'amender.
17:47 Aujourd'hui aucun président n'a eu le courage de le faire, il va falloir le faire parce que c'est une urgence.
17:52 Jusqu'à présent, la doctrine des gouvernements français successifs, c'était de ne pas considérer les pompiers volontaires
17:58 comme des travailleurs et donc de ne pas appliquer cette directive européenne pour les pompiers volontaires.
18:04 Aujourd'hui on change de doctrine, c'est le Premier ministre Gérald Darmanin à dire...
18:08 Ministre de l'Intérieur.
18:09 Effectivement, pardon, ministre de l'Intérieur à vouloir appliquer cette directive pour les pompiers volontaires, c'est un très mauvais signal.
18:14 Merci beaucoup, on voit bien que les députés du Rassemblement National ne croient pas,
18:18 ont la promesse du ministre et suivront du coup chez eux dans leurs circonscriptions ce qui va se passer.
18:23 Merci Elsa Mondagava. Antoine Armand, il faut apporter des garanties suffisantes, supérieures,
18:28 puisque vous le voyez bien, le député RN ne croit pas, il avait un rapport de l'inspection générale de l'administration
18:34 qui prouvait le contraire, qu'on allait appliquer cette directive européenne et finalement mettre à mal le statut de pompier volontaire.
18:41 D'abord dire que les sapeurs-pompiers sont parmi les personnes les plus indispensables et les plus inspirantes de notre société.
18:48 Donc derrière elles et eux, nous devons avoir un esprit de concorde nationale et pas politicienne.
18:53 Le président de la République lui-même s'est engagé pour qu'accolé à cette directive,
18:58 il y ait ce qu'on appelle une lettre de couverture qui précise son champ et qui dise
19:02 "non, nous ne toucherons pas au statut des pompiers volontaires français", ce qui est une demande forte de la Fédération Nationale.
19:08 Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, vient de le rappeler au nom du gouvernement, devant la représentation nationale.
19:15 Voilà des engagements extrêmement forts qui je pense répondent à la question et nous permettront d'échapper à ces petites polémiques.
19:21 Après je peux toujours conseiller aux députés du Rassemblement National de lire les textes européens.
19:25 Si leurs eurodéputés le faisaient, le débat au Parlement européen de leur groupe serait sûrement à un niveau plus élevé.
19:31 Victor Quatot, vous avez aussi vous des doutes sur les propos de Gérald Darmanin, vous demandez des garanties écrites ?
19:37 Alors, soit M. Darmanin, ministre de l'Outre-mer et de l'Intérieur, ment à la représentation nationale
19:43 parce que, comme le dit le rapport de l'Inspection Générale de l'Administration, qui a été envoyé à plusieurs SDIS en France,
19:49 vient demander moins d'utilisation des volontaires, moins d'astreinte, etc. pour les pompiers volontaires.
19:57 Soit donc il ment et donc ça devient extrêmement compliqué et décevant pour un ministre de l'État.
20:03 Ou soit il n'a plus aucune gérance de ses équipes et de son administration,
20:08 parce que si évidemment son administration envoie des courriers à des préfets, à des SDIS,
20:13 qui ne sont pas validés par un ministre, c'est qu'il n'est plus en capacité de diriger le ministère et donc il doit démissionner.
20:19 Donc je pense qu'on est face à un ministre aujourd'hui qui est incapable de répondre à une question extrêmement simple.
20:24 Nous avons évidemment eu, dans le cadre, et d'ailleurs mon collègue Rancoul l'a extrêmement bien dit dans ce cadre,
20:29 un rapport qui a été envoyé en précisant et en demandant d'utiliser moins, encore une fois, de pompiers volontaires, d'utiliser moins d'astreinte,
20:36 comme le demandait le Comité européen des droits sociaux en 2024.
20:40 Et donc je pense qu'à partir de ce moment-là, si les règles se recoupent et qu'on est finalement sur des règles communes
20:46 entre le Comité européen des droits sociaux et les règles qui sont énoncées par le préfet,
20:50 c'est qu'évidemment on a une mise au intérieur qui est complètement déconnectée avec la réalité de terrain qui se passe dans notre pays.
20:54 On va retrouver à présent Stéphanie Despierre aux côtés de Victoria Grenier,
20:58 qui a croqué cette séance de questions au gouvernement pour l'Assemblée.
21:02 Alors qu'est-ce qu'on y voit sur ces dessins Stéphanie ?
21:05 Qu'est-ce que vous avez choisi aujourd'hui de nous raconter en dessin ?
21:08 Eh bien, suite à l'inscription de l'IVG dans la Constitution, j'ai voulu mettre à l'honneur les femmes principalement.
21:14 Donc nous avons beaucoup député femme et Rachida Dati au milieu, qui n'a pas parlé.
21:21 Et on voit quel député ?
21:23 On a Véronique Rioton, qui était très fière de le dire "on l'a fait" suite à l'inscription de l'IVG dans la Constitution.
21:31 On a Marie-France Laureau, députée RN, qui dénonçait le système de santé actuel.
21:40 Nicole Belloubet, ça c'est mes ministres d'éducation.
21:44 Nous avons aussi Muriel Lepvreau, députée NUSS.
21:48 Fatia Kelloua, députée socialiste.
21:51 C'était une séance un peu calme. Est-ce que c'est plus compliqué pour vous, dessinatrice, dans ces cas-là ?
21:57 Non, on prend le temps de bien observer les expressions, comment réagissent les députés et les ministres quand ils ne parlent pas.
22:08 Oui, effectivement, c'était assez calme et ça fait du bien de temps en temps.
22:13 Merci beaucoup.
22:15 Merci Stéphanie Despierre. Une séance croquée par une femme, qui montrait toutes les femmes présentes et leur combat aujourd'hui dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale,
22:25 au lendemain de la réunion du Congrès où il a été acté l'inscription de l'IVG dans la Constitution.
22:31 Merci Antoine Armand d'avoir été avec nous. Merci Victor Quateau d'avoir également accepté de venir débattre sur ce plateau des questions au gouvernement.
22:39 C'est la fin de cette émission. Merci à vous tous de nous avoir suivis.
22:41 Attention, rendez-vous demain pour une nouvelle séance. Ce sera juste avant 14h.
22:46 [Musique]
22:57 [SILENCE]