• il y a 2 ans
Tous les mardis, de 17h à 17h30, LCP-Assemblée nationale prolonge la séance des Questions au Gouvernement en invitant des députés pour analyser les échanges intervenus dans l'hémicycle.

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00:00:00 Bonjour à tous, vous êtes toujours en direct sur LCP pour une émission spéciale, cette fois consacrée à la commission mixte paritaire sur le projet de loi immigration.
00:00:10 Nous vous l'annoncions il y a quelques instants sur les réseaux sociaux, elle est conclusive.
00:00:15 Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que les députés et les sénateurs se sont mis d'accord sur un texte commun.
00:00:20 Il reste maintenant à faire voter ce texte par les sénateurs et par les députés.
00:00:25 Un vote aura lieu à partir de 19h au Sénat et à partir de 21h30 à l'Assemblée, à suivre bien sûr en direct sur la chaîne parlementaire.
00:00:34 Alors on va vous faire vivre cet événement et cette forte actualité parlementaire avec tous nos reporters qui sont déployés,
00:00:40 Salle des Quatre Colonnes, Stéphanie Despierre, Elsa Mondingava et Marco Pommier que l'on retrouvera aussi dans cette émission,
00:00:47 et puis avec nos invités en plateau. Elsa, on vous retrouve tout de suite, Salle des Quatre Colonnes.
00:00:54 C'est bien un accord qui a été trouvé il y a quelques minutes sur ce projet de loi immigration en commission mixte paritaire.
00:01:00 Oui, à 15h40, fumée blanche, la commission mixte paritaire a été conclusive.
00:01:07 C'est un peu ce dont on se doutait puisque les derniers points de crispation, notamment sur les APL,
00:01:11 avaient abouti à un compromis entre la majorité et les Républicains.
00:01:15 Cette annonce, elle nous est parvenue en plein milieu de cette séance de questions au gouvernement.
00:01:22 Vous le voyez, il y a beaucoup de monde dans cette salle des Quatre Colonnes.
00:01:25 Regardez ici, il y a une forêt de caméras. Je distingue Cyrielle Chatelain, la patronne du groupe écologiste, d'ailleurs, cette caméra.
00:01:32 Et puis, quand on a eu les résultats de cette commission mixte paritaire, pendant cette séance de questions au gouvernement,
00:01:36 Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur, est venu répondre très longuement aux questions des journalistes.
00:01:42 Je vous rappelle qu'il y aura un vote plus tard. Et regardez ces mouvements de journalistes dès qu'un député passe.
00:01:49 Et bien évidemment, tout le monde écoute, tout le monde veut avoir les réactions,
00:01:52 puisque dans chaque camp politique, il y a des questions internes sur ce fameux projet de loi immigration.
00:01:57 Alors Elsa, vous avez vécu ça de l'intérieur, parce que tous les ministres, les responsables sont venus
00:02:02 aux salles des Quatre Colonnes pour s'exprimer, pour réagir après ce vote conclusif en commission mixte paritaire
00:02:08 sur ce projet de loi immigration, et notamment le Rassemblement national qui surprend puisqu'il a fait une annonce.
00:02:17 Oui, Marine Le Pen, c'est la première responsable politique à s'être exprimée après les résultats de cette commission mixte paritaire.
00:02:23 C'était juste ici, sous cette forêt de caméras. Et la patronne des députés du Rassemblement national a annoncé qu'ils allaient voter pour le texte.
00:02:32 Un peu plus tôt dans la matinée, quelqu'un du groupe du Rassemblement national nous disait, dans tous les cas, on est gagnant,
00:02:38 c'est une victoire idéologique. Les trois options, voter contre, s'abstenir ou voter pour, sont toutes gagnantes pour nous.
00:02:44 Marine Le Pen a décidé de voter pour le texte, même si elle considère qu'il ne va pas assez loin.
00:02:49 Elle le fait par conviction certainement, mais aussi par calcul politique.
00:02:53 Elle sait qu'une partie de la majorité, en tout cas, elle est embarrassée sur ce texte.
00:02:59 Le fait que le Rassemblement national puisse voter le texte, je suis sûre que ça va peut-être faire réfléchir certains députés de la majorité,
00:03:06 alors que le vote aura lieu après 21h30 dans l'hémicycle.
00:03:09 Merci Elsa Monengaba, on va vous retrouver un petit peu plus tard pour d'autres réactions.
00:03:14 Je voudrais qu'on écoute ensemble Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur, qui a réagi aussi tout à l'heure,
00:03:19 dans la salle des Quatre Colonnes, après ce vote en commission mixte paritaire,
00:03:23 pour critiquer bien sûr ce qu'a dit Marine Le Pen et se féliciter d'une majorité solide.
00:03:29 Madame Le Pen, elle court comme le coq de chantecler, elle essaie de faire croire qu'elle fait lever le soleil.
00:03:34 Mais Madame Le Pen, elle court, elle court, et elle n'arrive pas à justifier son revirement.
00:03:39 Elle va donc voter, et peut-être qu'il faudra le noter, pour des mesures de régularisation des sans-papiers.
00:03:44 Voilà ce que va voter Madame Le Pen.
00:03:46 Elle va voter pour l'hébergement d'urgence pour les personnes qui sont étrangères, irrégulières, parce qu'on ne met pas les gens dans la rue.
00:03:52 Elle va voter pour qu'il y ait la fin des mineurs dans les centres de rétention, alors qu'elle a voté contre dans le débat dans l'hémicycle.
00:03:58 Donc voilà, Madame Le Pen fait de la politique politicienne.
00:04:01 Encore une fois, je pense que ce n'est pas au niveau. Ce qui est intéressant, c'est de montrer qu'on a pu dans des difficultés.
00:04:06 Personne ne dit les difficultés avec lesquelles le gouvernement s'est trouvé dans ce texte.
00:04:09 La majorité, évidemment, a été solide. Je rappelle que nous n'avons pas perdu une voix en commission,
00:04:14 et que nous constatons aujourd'hui qu'on va pouvoir trouver un accord.
00:04:17 Alors, Marine Le Pen s'est non seulement réjouie de ce nouveau texte qui a été durci,
00:04:22 mais en plus, elle a bien annoncé que le Rassemblement national le voterait dans l'hémicycle. On l'écoute.
00:04:28 Sous la pression, je crois, de l'électorat du Rassemblement national,
00:04:32 cette loi devient une loi de durcissement des conditions de l'immigration.
00:04:39 Nous allons donc voter ce texte tel qu'il ressort de la commission mixte paritaire.
00:04:49 Alors, je vous présente mes invités à présent en plateau.
00:04:51 Robin Reda, bonjour. Merci d'être avec nous.
00:04:54 Vous êtes député Renaissance de l'Essonne. En face de vous, Kevin Mauvieux. Bonjour.
00:04:58 Bonjour.
00:04:59 Vous êtes député Rassemblement national de l'Eure. Et Philippe Gosselin, bienvenue à vous.
00:05:04 Vous êtes député Les Républicains de la Manche.
00:05:07 Alors, Robin Reda, vous représentez la majorité sur ce plateau.
00:05:10 On a entendu beaucoup de critiques après cet accord entre majorité et Républicains.
00:05:16 On parle d'un grand moment de déshonneur au Parti socialiste. Est-ce que pour vous, c'est un bon accord ?
00:05:22 Moi, je trouve ça très étonnant qu'après que les Français aient choisi une majorité relative à l'Assemblée nationale
00:05:28 et donc envoyé le signal à la majorité du président de la République qu'il fallait travailler avec des partis d'opposition,
00:05:35 qu'aujourd'hui on remette en cause des choix démocratiques.
00:05:37 Un choix démocratique a été de travailler avec les Républicains pour trouver un accord.
00:05:41 Et je me réjouis que cet accord ait été trouvé en commission mixte paritaire pour mieux protéger nos frontières,
00:05:45 pour mieux protéger les Français face à l'immigration illégale et face à la délinquance des étrangers en France,
00:05:50 qui est statistiquement réelle.
00:05:52 Un accord a été trouvé, il faut s'en réjouir.
00:05:55 Et je crois qu'au-delà de cet accord, une majorité peut être trouvée sans les extrêmes à l'Assemblée nationale.
00:06:00 Et c'est ça qui nous importe, c'est de pouvoir travailler avec les oppositions de l'arc républicain,
00:06:04 de trouver des solutions pour les Français sur l'immigration, comme sur plein d'autres sujets,
00:06:08 comme depuis le début du quinquennat.
00:06:10 Alors, Kevin Mauvier, on a entendu Marine Le Pen se réjouir et annoncer que vous alliez voter le texte.
00:06:16 Pourtant, vous nous disiez que c'est une petite loi, ça ne vaut pas le coup de la voter.
00:06:21 Qu'est-ce qui s'est passé ? Faites un coup politique !
00:06:23 Non, ce n'est pas un coup politique, mais ce n'est pas la seule petite loi de la Macronie qu'on va voter.
00:06:27 Ça fait un an et demi, hors sujet immigration, au global, qu'on a toujours dit que tout ce qui allait dans le bon sens, on le votait.
00:06:34 Donc on met dans la balance les éléments, est-ce que c'est bon pour la France et les Français ou pas.
00:06:38 Même si ça ne permet pas d'aller au bout des choses, mais qu'on arrive à gratter quelque chose, on va le voter.
00:06:43 Je ne me vois pas, moi, aller face aux Français dans ma circonscription et dire non, j'ai voté contre le texte parce que ce n'était pas assez.
00:06:49 Je ne préfère pas assez que pas du tout.
00:06:51 Donc c'est pour ça qu'on votera pour ce texte qui, comme vous le dites, se durcit.
00:06:55 Bon, après, j'ai un peu de mal avec les propos de M. Hreda, représentant de la Macronie,
00:07:01 qui dit qu'il ne négocie qu'avec l'arc républicain et qu'il met 13 millions de Français dehors.
00:07:06 La République, c'est tout le monde sauf 13 millions de Français.
00:07:09 En réalité, vous avez composé, sans vous en rendre compte et sans le vouloir, avec le parti Rassemblement National,
00:07:18 parce que c'est dit dans tous les médias depuis quelques heures,
00:07:21 la préférence nationale a fait son entrée dans le cadre législatif à travers quelques mesures de ce texte.
00:07:27 Et ça, c'est une victoire pour le Rassemblement National.
00:07:29 Ça fait des décennies qu'on prône cette préférence nationale.
00:07:31 Et donc, il faut l'assumer.
00:07:33 Et si vous ne l'assumez pas, il ne faut pas voter ce texte.
00:07:35 Vous vous expliquez comment M. Bardella, le président de votre parti, il y a moins de 24 heures,
00:07:39 dit qu'il ne peut pas voter ce texte s'il y a des mesures de régularisation des travailleurs des métiers en tension.
00:07:44 Mesure qui reste dans ce texte à l'issue de la CMP, avec un accord avec le texte du Sénat
00:07:50 pour que ceux qui sont étrangers en France ne posent aucun problème d'ordre public,
00:07:54 ont un casier judiciaire vierge, puissent travailler dans des métiers où les secteurs économiques en ont besoin.
00:08:00 Nous avons gardé cette mesure. Elle est issue de la CMP.
00:08:03 Et donc, vous contredisez M. Bardella qui ne veut pas voter ce texte avec cette mesure sur les métiers en tension ?
00:08:10 On ne contredit pas, Jordan Bardella.
00:08:12 Il y a des mesures d'intégration dans ce texte.
00:08:14 Ce qui différencie profondément, puisque je vois bien la petite nuit médiatique qui est en train de monter,
00:08:17 ce qui différencie profondément le projet républicain que nous portons à l'issue de cette CMP, dans cette loi d'intégration,
00:08:23 c'est qu'effectivement, nous, nous avons des mesures d'intégration.
00:08:27 Nous voulons que les étrangers puissent s'insérer dans la société française
00:08:31 lorsqu'ils n'opposent aucun problème d'ordre public.
00:08:33 Vous, vous partez du principe, finalement, que l'immigration doit être une immigration zéro,
00:08:37 que l'étranger est un ennemi. L'étranger, ce n'est pas un adversaire, ce n'est pas un ennemi.
00:08:41 C'est vous qui le dites.
00:08:42 Philippe Gosselin, je voudrais vous faire réagir parce que c'est quand même un accord qui a été trouvé entre la majorité et les Républicains.
00:08:49 Je vois que vous êtes très discret sur ce point.
00:08:51 Alors, attendez, excusez-moi, excusez-moi.
00:08:53 Alors, justement, Philippe Gosselin, quand on entend l'Assemblée nationale dire
00:08:58 "c'est une victoire idéologique pour le Rassemblement national",
00:09:02 est-ce que vous avez mal à votre droite ?
00:09:04 Non, mais vous savez, le Rassemblement national essaie de rattraper une partie qui n'avait pas su jouer au bon moment.
00:09:11 Il y a toujours, vous savez, dans certaines parties, des opportunités, pour ne pas dire des opportunismes,
00:09:16 et parfois des opportunistes aussi.
00:09:19 Donc, nous, depuis 2010, je rappelle quand même qu'un certain nombre de textes avaient été votés sous Nicolas Sarkozy.
00:09:27 Y compris sur les allocations familiales, que la gauche était revenue dessus,
00:09:32 que nous avons exprimé à plusieurs reprises, même si c'est sans succès, à des élections présidentielles,
00:09:37 des textes fermes, des préférences fermes, un projet ferme sur l'immigration,
00:09:42 et que, enfin, on y arrive.
00:09:44 Et je ferai remarquer que ces dernières heures, jusqu'à preuve du contraire,
00:09:48 les négociations ne se sont pas déroulées entre l'ERN, Mme Le Pen ou M. Bardalla.
00:09:54 D'ailleurs, il faudra peut-être que les divergences entre l'un et l'une soient un peu sur la table.
00:10:01 Voilà, tout ça bouge beaucoup au RN, mais je n'attaque pas le RN,
00:10:06 je le laisse dans ses petites manoeuvres, si ça lui fait plaisir.
00:10:10 Je constate simplement qu'aujourd'hui, il y a une attente large de nos concitoyens,
00:10:15 comme du reste en Europe et dans une autre partie, et dans d'autres parties du monde,
00:10:20 une attente de politiques fermes, qui ne soient pas de l'ostracisme,
00:10:24 qui ne rejettent pas l'étranger, mais qui fixent des conditions précises
00:10:28 d'entrée, de séjour, de travail, de regroupement familial.
00:10:32 Je crois que ça n'a rien d'infamant de demander à quelqu'un de vouloir devenir français,
00:10:38 c'est le cas dans un certain nombre d'éléments que nous avons rajoutés dans la CMP,
00:10:42 ça n'a rien d'infamant de dire qu'il faut un temps minimum de présence sur le territoire
00:10:46 pour pouvoir bénéficier d'un certain nombre de mesures, de prestations.
00:10:51 Voilà, c'est ce que nous mettons en musique.
00:10:53 Alors j'ai bien conscience qu'effectivement le RN va essayer de récupérer l'assaut,
00:10:58 et que vous allez sur les terres du RN.
00:11:01 Est-ce que vous faites de la préférence nationale ?
00:11:03 - Non, non, on va sur les terres qui sont les nôtres,
00:11:06 et on va sur les terres de nos concitoyens.
00:11:08 Aujourd'hui, dans des départements, même ruraux, comme le mien dans la Manche,
00:11:12 je peux vous dire que ce n'est pas, oui, le sujet numéro un, ça c'est clair.
00:11:17 Le sujet numéro un, chez moi, c'est la santé et le pouvoir d'achat.
00:11:21 Les deux sujets. Mais le troisième, c'est clairement l'immigration.
00:11:25 Et même dans des départements ruraux, je peux vous dire qu'aujourd'hui,
00:11:28 il y a une évolution très ferme de la majorité, et on ne colle pas aux idées du RN,
00:11:33 il pourra le dire, et il aura beau jeu de le dire, et c'est de bonne guerre.
00:11:37 La réalité, c'est qu'aujourd'hui, nous essayons de proposer des mesures
00:11:41 qui tiennent la route, et je constate qu'effectivement,
00:11:44 la majorité, le gouvernement, se rallient à ces idées
00:11:49 parce qu'elles sont majoritaires dans le pays.
00:11:52 Voilà la vraie raison.
00:11:54 Après, on pourra toujours épiloguer sur les bras cassés, les bras pas cassés,
00:11:58 qui est à l'initiative de cette idée, de ce tel autre amendement, etc.
00:12:02 Mais la réalité, elle est là. C'est qu'on a besoin d'un texte
00:12:05 qui permette de mieux contrôler, de mieux encadrer,
00:12:08 et d'avoir des frontières plus sûres pour un pays plus sûr.
00:12:12 Et on ne jette pas l'opprobre sur tous les étrangers, absolument pas,
00:12:16 comme je l'entends parfois.
00:12:17 Alors à gauche, évidemment, on souhaitait un retrait du texte,
00:12:20 on critique cet accord. Je propose d'écouter Mathilde Panot
00:12:23 pour la France Insoumise, présidente du groupe.
00:12:25 Je redis à quel point la situation dans laquelle nous sommes est dangereuse.
00:12:32 L'Assemblée nationale peut encore faire tout autre chose,
00:12:35 c'est-à-dire qu'elle peut voter la motion de rejet que nous
00:12:38 et d'autres groupes de gauche présentons tout à l'heure
00:12:41 pour rejeter ce texte. Et redire que ce texte a déjà été rejeté
00:12:46 une fois par l'Assemblée nationale peut l'être une seconde fois,
00:12:49 alors qu'il y a eu des magouilles dans une commission mix parallèle
00:12:53 avec le gouvernement directement, qui ont donné lieu à un texte
00:12:57 qui est le plus dur qu'on ait jamais vu, je crois, de toute notre histoire
00:13:01 sur la question de la migration.
00:13:03 Benjamin Lucas, vous nous avez rejoint sur ce plateau,
00:13:05 vous êtes député écologiste des Yvelines.
00:13:07 Il y aura donc une motion de rejet déposée par la France Insoumise,
00:13:12 que vous allez voter, j'imagine ?
00:13:13 C'était vous qui étiez à l'initiative d'une motion de rejet
00:13:16 sur le projet de loi Immigration.
00:13:17 Nous en avons nous-mêmes déposé une, je crois que d'autres groupes l'ont fait.
00:13:20 Je ne sais pas ce que le tirage au sort donnera cette fois-ci,
00:13:22 mais évidemment, nous allons utiliser tous les instruments constitutionnels
00:13:26 à notre disposition pour empêcher ce texte.
00:13:28 C'est un mystère pour personne que nous y sommes fondamentalement opposés
00:13:31 et moi j'attends avec espérance un réveil des consciences humanistes
00:13:36 au sein de la majorité.
00:13:37 Ce n'est pas rien pour une majorité qui est en place
00:13:40 parce que les Français, de bonne foi, ont voulu faire barrage
00:13:42 à l'extrême droite de Marine Le Pen à deux reprises,
00:13:45 de se trouver à voter sur le fond un texte en accord
00:13:48 avec le Rassemblement national sur l'immigration.
00:13:50 On ne parle pas de n'importe quel sujet,
00:13:52 être d'accord avec le RN sur l'immigration,
00:13:53 ça dit quelque chose aussi de la dérive de cette majorité.
00:13:56 Je ne crois pas que tous les collègues, d'ailleurs, dans la majorité
00:13:58 souhaitent aligner sur cette position.
00:13:59 On donne la parole dans un tout petit instant,
00:14:01 mais Olivier Faure pour le Parti Socialiste
00:14:02 est en train de s'exprimer, celle des quatre colonnes.
00:14:04 Est-ce que c'est un échec de la stratégie de la DUP
00:14:06 avec la notion de rejet ?
00:14:08 En quoi ?
00:14:10 On peut le lire en texte ferme ?
00:14:13 Non mais attendez, ça c'est une légende.
00:14:15 La réalité c'est que la commission mixte paritaire,
00:14:18 dans tous les cas de figure, elle avait lieu.
00:14:20 Motion de rejet, pas motion de rejet.
00:14:22 Ça ne change absolument rien.
00:14:23 Et vous qui êtes ici, journaliste parlementaire,
00:14:25 vous le savez très bien, il n'y a pas un seul texte
00:14:28 qui ne passe pas par la CMP, sauf si il y a un abandon préalable.
00:14:32 Premier point. Deuxième point.
00:14:34 Nous n'avons pas voté un texte de l'extrême droite.
00:14:37 C'est l'extrême droite et les Républicains
00:14:39 qui ont adopté une motion de rejet portée par les écologistes.
00:14:42 Vous ne pouvez pas nous demander, à nous,
00:14:44 de voter contre nos convictions au nom de textes
00:14:46 qui seraient potentiellement plus durs ou moins durs.
00:14:49 Nous avons voté pour la motion de rejet
00:14:50 parce que nous rejetons le texte
00:14:52 dans sa version y compris de la semaine passée.
00:14:55 Et donc, il y a aujourd'hui une légende entretenue par la droite
00:14:59 qui voudrait faire croire que nous portons cette responsabilité-là.
00:15:02 Il pouvait très bien ne pas aboutir en CMP.
00:15:05 Il pouvait revenir ici et repasser par la Commission des lois.
00:15:08 Il pouvait passer par le 49-3 et refuser tout accord
00:15:12 avec la droite et l'extrême droite.
00:15:14 Ils ont choisi, au contraire, malheureusement,
00:15:17 cette voie qui est la plus honteuse,
00:15:19 c'est de bâtir un accord avec la droite et l'extrême droite.
00:15:21 C'est ça, la réalité, aujourd'hui.
00:15:23 Et je pense que nous avons fini absolument pour rien.
00:15:25 Et si nous avions pu, au contraire, bloquer l'ensemble du processus,
00:15:27 nous l'aurions fait.
00:15:29 -Vous avez dit la majorité, les députés de la majorité,
00:15:31 n'ont pas voté avec l'URL.
00:15:33 -Mais j'appelle maintenant toutes celles et ceux
00:15:35 qui se rappellent du mandat qu'ils ont reçu.
00:15:37 La plupart d'entre eux ont été élus
00:15:39 pour faire barrage à l'extrême droite.
00:15:41 Le président de la République lui-même
00:15:43 a été à plusieurs reprises, à deux reprises,
00:15:46 élu et réélu pour faire barrage à Marine Le Pen.
00:15:49 Et donc, comment peuvent-ils avoir reçu un mandat des électrices
00:15:54 et des électeurs français et le trahir à ce point ?
00:15:57 C'est de la trahison, ce qui se passe là.
00:15:59 Non pas seulement de leur mandat,
00:16:01 mais même trahison des valeurs qui sont celles de la République
00:16:05 depuis la Révolution française.
00:16:07 Ils reviennent sur tous les sujets.
00:16:09 Philosophiquement, plus rien ne les sépare de l'extrême droite.
00:16:12 Plus rien.
00:16:18 -Si y a pas d'autres questions, je file.
00:16:21 -Voilà, c'était Olivier Faure pour le Parti socialiste
00:16:24 qui s'est exprimé en direct de la salle des 4 colonnes.
00:16:27 Romain Reyda, j'ai envie de vous faire réagir
00:16:29 à ce qu'on dit à gauche.
00:16:30 On appelle la majorité à ne pas voter ce texte.
00:16:32 Alors, juste un petit mot d'explication.
00:16:34 C'est-à-dire qu'il y a un accord en commission mixte paritaire
00:16:37 et après, on va demander aux députés
00:16:39 de se prononcer sur les lectures de cette conclusion
00:16:43 en CMP sur le projet de loi d'immigration.
00:16:46 Est-ce que vous pensez que vous allez avoir une majorité ?
00:16:49 -Tout à fait.
00:16:50 En commission mixte paritaire, je rappelle que cet accord
00:16:53 s'est noué entre la majorité présidentielle
00:16:56 et les Républicains,
00:16:58 notamment les Républicains du Sénat
00:17:00 mais aussi les représentants de l'Assemblée nationale.
00:17:02 Les Républicains du Sénat, de l'Assemblée nationale
00:17:04 et la majorité présidentielle forment une majorité
00:17:07 dans la commission mixte paritaire.
00:17:09 Il n'y a donc pas une nécessité d'avoir une quelconque voix du RN
00:17:13 qui, d'ailleurs, en ouverture de la commission mixte paritaire,
00:17:15 s'était exprimée pour dire que ce texte était inconsistant
00:17:18 et qu'il ne fallait pas le voter.
00:17:19 -Avec les 88 voix du RN, vous devriez pouvoir faire voter ce texte ?
00:17:22 -Deux choses rapides,
00:17:23 la majorité présidentielle et les Républicains,
00:17:25 s'ils se sont mis d'accord en CMP sur ce texte,
00:17:27 doivent pouvoir trouver une majorité dans l'hémicycle
00:17:29 pour voter ce texte.
00:17:30 -Mais vous, votre propre majorité, on l'a sans divisé aujourd'hui.
00:17:32 -M. Ford et la NUPES, ça ne les a pas gênés, eux,
00:17:35 d'avoir les voix du Rassemblement national
00:17:37 sur plein de textes depuis le début de la législature,
00:17:39 à commencer par la motion de rejet de lundi dernier.
00:17:42 -Ca n'a rien à voir.
00:17:43 -Une motion de procédure et un accord sur le fond,
00:17:45 sur l'immigration, ça n'a rien à voir.
00:17:47 -L'histoire retiendra la semaine dernière que vous avez voté...
00:17:50 -L'histoire retiendra Marine Le Pen
00:17:52 qui lit "Victoire idéologique" grâce à M. Darmanin et Mme Borne.
00:17:55 -Le Rassemblement national a voté la motion de rejet
00:17:58 de la France insoumise, des écologistes et du PS
00:18:01 pour ne pas avoir à débattre de l'immigration en séance,
00:18:03 sans doute parce que nous aurions vu,
00:18:05 et peut-être que ça vous aurait aussi rendu service,
00:18:08 toutes les faiblesses du Rassemblement national
00:18:11 lorsqu'il s'agit de parler de l'immigration,
00:18:13 un sujet qu'ils ne maîtrisent pas si bien.
00:18:15 La deuxième chose, c'est que moi, ce que je souhaite,
00:18:17 c'est qu'on continue de co-construire
00:18:19 avec les oppositions de l'arc républicain,
00:18:21 notamment les républicains,
00:18:22 et que vous, vous puissiez par ce vote vous autodétruire.
00:18:25 -Alors, co-construire, qu'est-ce que vous entendez par là ?
00:18:27 -Attendez, je vais au bout de ma logique.
00:18:29 Aujourd'hui, très bien, vous vous annoncez vouloir voter
00:18:31 pour un texte qui régule mieux nos frontières,
00:18:33 qui protège mieux les Français.
00:18:34 Nous allons le faire, nous apportons des solutions.
00:18:36 Et vous, vous vivez des problèmes.
00:18:37 Donc, j'espère qu'en apportant des solutions,
00:18:39 vous signez votre propre arène mort.
00:18:41 Parce que nous, nous allons réduire le vote.
00:18:43 -Ça donne envie de passer des accords avec eux.
00:18:45 -Nous allons dégonfler le vote,
00:18:47 nous allons dégonfler les raisons de voter
00:18:49 pour le Rassemblement national,
00:18:51 qui se nourrit de colère, d'angoisse, d'inquiétude légitime des Français,
00:18:54 notamment face à l'immigration régulière.
00:18:56 -Robin Reda, vous réutilisez une vieille recette,
00:18:58 celle de Nicolas Sarkozy ?
00:18:59 -Moi, je crois... -Ils vont plus loin.
00:19:00 -J'ai toujours cru...
00:19:01 -Ils viennent plus loin, leurs préférences nationales.
00:19:03 -Je viens du sarkozisme,
00:19:04 mais j'ai toujours cru qu'il faut apporter des solutions aux Français
00:19:07 plutôt que de faire des discours moralisateurs.
00:19:09 -Alors, on va retrouver...
00:19:10 -Par ce texte de loi, Gérald Darmanin, la Première ministre,
00:19:13 j'espère, la majorité parlementaire, ce soir,
00:19:16 apporteront des solutions pour mieux protéger nos frontières,
00:19:19 pour mieux protéger les Français.
00:19:20 -On repart salle des Quatre Colonnes,
00:19:21 où se trouve Stéphanie Despierre.
00:19:23 Avec elle, à ses côtés, Yann Brossat,
00:19:25 qui est sénateur communiste de Paris.
00:19:27 -Vous avez participé à toutes les négociations
00:19:30 de cette commission mixte paritaire.
00:19:31 Là, il y a un accord. Quel est votre sentiment ?
00:19:35 -Je ne peux pas vous dire que j'ai participé à toutes les négociations,
00:19:38 puisque, en l'occurrence, la plupart des discussions
00:19:40 se sont faites dans un dialogue singulier
00:19:43 entre le gouvernement et les Républicains,
00:19:46 puisque le gouvernement a décidé, depuis le vote de la motion de rejet,
00:19:49 de ne discuter qu'avec la droite.
00:19:51 Et donc, au final, on se retrouve avec un texte
00:19:54 qui est d'inspiration droitière, voire extrême-droitière.
00:19:58 En réalité, je crois que le moment auquel nous assistons en ce moment
00:20:01 est un moment extrêmement grave.
00:20:03 Au fond, ce qui se dessine, c'est une nouvelle majorité d'idées,
00:20:06 Renaissance, Les Républicains, Rassemblement national,
00:20:10 avec, en réalité, un gouvernement qui s'aligne
00:20:12 sur toutes les positions historiques défendues dans notre pays
00:20:16 par le Front national, c'est-à-dire la préférence nationale
00:20:19 et la discrimination dans la loi de la République.
00:20:22 -On a entendu André Chassagne, le président du groupe communiste,
00:20:24 ici, à l'Assemblée, appeler les autres députés
00:20:27 à faire respecter les principes fondamentaux de la République française.
00:20:31 En quoi estimez-vous que les principes fondamentaux
00:20:33 de la République française sont menacés par ce projet de loi ?
00:20:36 -Dans nos principes républicains, il y a l'égalité.
00:20:39 Il y a l'idée que chacun est égal face à la loi.
00:20:42 Or, dans ce texte, vous avez, par exemple,
00:20:44 le fait de priver des étrangers en situation régulière
00:20:48 de prestations sociales pendant leurs 5 premières années
00:20:51 de présence sur le territoire français.
00:20:53 Ca concerne notamment l'allocation de rentrées scolaires.
00:20:56 Ca concerne, par exemple, des enfants français de parents étrangers
00:21:00 qui vont se retrouver privés d'allocations familiales.
00:21:03 Qu'est-ce qui justifie une mesure pareille ?
00:21:05 Au départ, on nous a dit que c'était un texte pour lutter,
00:21:07 par exemple, contre les délinquants étrangers.
00:21:10 Là, on n'y est pas du tout.
00:21:11 On parle de mesures qui vont concerner des étrangers
00:21:14 en situation régulière qui n'ont strictement rien à se reprocher.
00:21:18 Et donc, oui, bien sûr, quand on s'attaque à ce principe-là,
00:21:21 ce sont les principes de la République qui sont attaqués.
00:21:23 Et nous en appelons aux macronistes, à ceux qui ont gardé
00:21:26 quelques principes républicains, une boussole républicaine,
00:21:29 et nous leur disons "Réveillez-vous, il vous reste quelques heures
00:21:32 pour le faire et vous ne pouvez pas cautionner de telles mesures".
00:21:36 Merci beaucoup.
00:21:37 Philippe Gosselin, les accusations sont assez graves.
00:21:40 On vous accuse de remettre en cause les valeurs de la République,
00:21:43 de préférer la priorité nationale, de remettre en cause le droit du sol,
00:21:49 de faire la déchéance de nationalité.
00:21:51 -Une petite musique qui revient régulièrement.
00:21:54 Je crois qu'aujourd'hui, une partie de la gauche paye d'avoir mis,
00:21:58 et paye cash, d'ailleurs, d'avoir mis sous le tapis
00:22:01 un certain nombre de questions qui concernent l'aide médicale
00:22:06 avec d'urgence ou pour les étrangers,
00:22:09 qui concernent la déchéance de nationalité,
00:22:12 certaines questions de délinquance,
00:22:14 et je ne fais pas de lien systématique,
00:22:16 mais il existe statistiquement sur une partie.
00:22:19 Bref, tout ça a été mis sous le tapis,
00:22:21 tout le monde est gentil. Non, ça ne marche pas comme ça.
00:22:24 Et je crois qu'il était temps de mettre des barrières,
00:22:28 de préciser qu'un certain nombre de choses étaient possibles
00:22:32 et d'autres non, d'avoir une politique claire.
00:22:35 -Mais est-ce qu'on ne va pas préférer l'original à la copie ?
00:22:39 -Non, mais évidemment.
00:22:41 -Il vaut mieux voter le Rassemblement national ?
00:22:44 -J'entends bien mes collègues et voisins à côté de l'heure
00:22:48 nous dire que c'est grâce à Marine Le Pen.
00:22:50 On n'entendrait pas un autre discours de sa part,
00:22:53 il est dans son rôle, mais il y a un moment
00:22:55 où l'ensemble de nos concitoyens,
00:22:57 en tout cas une très grande majorité,
00:23:00 attendent des réponses fermes, précises,
00:23:03 et pas qu'on continue à mettre la poussière sous le tapis.
00:23:06 Je crois qu'on a eu une bonne occasion de le faire.
00:23:09 Les LR ne sont pas la béquille du gouvernement.
00:23:12 -C'est l'inverse, c'est le gouvernement
00:23:14 qui est la béquille de LR.
00:23:16 Certains membres de la majorité vont voter tout à l'heure,
00:23:19 certains vont peut-être s'abstenir,
00:23:21 c'est le problème de la majorité,
00:23:23 et je ne m'en moque pas, je ne titille pas,
00:23:26 parce que c'est une situation qui est sans doute compliquée
00:23:29 pour un certain nombre d'entre eux.
00:23:31 Le fait est qu'il faut réagir dans l'intérêt du pays,
00:23:34 c'est de pouvoir aussi, non pas mettre tous les étrangers dehors,
00:23:38 ça n'a jamais été notre position,
00:23:40 ça n'a jamais été de pointer, de stigmatiser,
00:23:43 mais de dire "attention, quand on est en France,
00:23:45 "il y a des droits, des devoirs,
00:23:47 "on le dit depuis des années, c'est pas nouveau,
00:23:50 "ce n'est pas depuis 18 mois, ce n'est pas depuis deux ans,
00:23:53 "on le disait déjà dès 2007, je pourrais même renvoyer..."
00:23:57 Alors là, ça va réveiller les moins de 20 ans
00:24:00 qui n'auront pas connu les années Pasqua, etc.,
00:24:03 où la droite avait un discours, effectivement,
00:24:06 assez carré sur le sujet.
00:24:08 Donc, c'est pas un retour en arrière,
00:24:11 c'est pas un mimétisme,
00:24:13 c'est, encore une fois, des propositions
00:24:16 qui ont été cadrées, mesurées,
00:24:18 et qui, aujourd'hui, passent le filtre de la CMP
00:24:21 et vont passer le filtre du Parlement,
00:24:23 parce que ce sont des lois et des mesures
00:24:26 qui sont importantes pour le pays.
00:24:28 Après, on va avoir de la surenchère, sans doute,
00:24:32 d'une partie de la NUPES,
00:24:34 je ne parle pas de notre interlocuteur en particulier,
00:24:37 encore que très bon breteur en commission des lois,
00:24:40 et je pense qu'en réalité, la majorité a commis une erreur,
00:24:44 c'est de vouloir à tout prix
00:24:46 rapetisser le projet du Sénat.
00:24:49 Eh bien, ça revient en effet,
00:24:51 Boomerang et la gauche qui essayait une stratégie de développement,
00:24:55 se prend le Boomerang en plein dans la figure.
00:24:58 -C'est la commission mixte maritaire.
00:25:00 Sandrine Rousseau est avec nous,
00:25:02 elle se trouve au côté de Marco Pommier,
00:25:04 députée écologiste de Paris.
00:25:08 -Oui, Brigitte Sandrine Rousseau, le Rassemblement national,
00:25:11 s'apprête à voter ce soir le texte issu de la CMP,
00:25:14 qui a trouvé un accord entre les républicains et la majorité.
00:25:17 C'est quoi votre position ?
00:25:19 Vous êtes déçue, vous savez que c'est fichu
00:25:21 pour ce projet de loi immigration,
00:25:23 vous ne pourrez pas le repousser ?
00:25:25 -Non, je suis très, très, très, très en colère.
00:25:29 Mais vraiment, un niveau de colère
00:25:32 que j'ai rarement atteint dans cet hémicycle,
00:25:35 compte tenu du fait que Renaissance
00:25:40 est allée chercher les voix du RN.
00:25:42 Ils sont allés explicitement chercher les voix du RN.
00:25:45 Et à quel moment, en fait, ça s'arrête,
00:25:49 cette extrême droitisation ?
00:25:51 A quel moment on met une ligne qui devient infranchissable ?
00:25:55 Et en fait, là, j'appelle les députés du Modem,
00:25:58 j'appelle les députés de Lyott,
00:26:00 j'appelle les députés humanistes de Renaissance
00:26:03 à faire preuve d'humanité, juste d'humanité,
00:26:06 et de ne pas voter ce texte.
00:26:08 Oui, il risque des sanctions pour certains d'entre eux,
00:26:11 mais qu'est-ce qu'une sanction quand il va s'agir
00:26:13 d'enfants à la rue, quand il va s'agir d'étudiants
00:26:15 renvoyés dans leur pays, quand il va s'agir
00:26:17 de travailleurs qui n'auront pas leur papier ?
00:26:21 Qu'est-ce que ça ? Qu'est-ce que la sanction face à ça ?
00:26:24 Donc, où est votre humanité ? Où est votre courage ?
00:26:26 Votre courage politique ?
00:26:28 Aujourd'hui, là, maintenant, vous avez à le mobiliser.
00:26:31 Et c'est urgent, en fait.
00:26:32 Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, lui,
00:26:34 salue des mesures qui vont protéger les Français.
00:26:36 Pourquoi vous considérez, au contraire,
00:26:38 que ces mesures sont trop dangereuses
00:26:40 pour les valeurs de la République ?
00:26:41 C'est ce que dit souvent la gauche.
00:26:43 Parce que la France est une France
00:26:45 historiquement traversée de flux migratoires,
00:26:47 qui a composé avec ces flux migratoires,
00:26:50 avec des personnes qui sont entrées, qui sont sorties,
00:26:52 qui se sont mariées, qui se sont aimées,
00:26:53 qui ont eu des enfants.
00:26:55 Une personne sur trois en France
00:26:56 a au moins un grand-parent né étranger.
00:26:59 Au nom de quoi, maintenant, déciderons-nous
00:27:02 que la France, c'est tout à fait autre chose
00:27:04 que toute son histoire ?
00:27:05 Et en fait, c'est la honte.
00:27:07 Imaginez un instant qu'on impose aux étudiants français
00:27:10 qui veulent aller étudier à l'étranger
00:27:12 les mêmes mesures que ce qu'on impose aujourd'hui
00:27:15 aux étudiants étrangers.
00:27:16 Imaginez qu'on dise, pour aller étudier,
00:27:18 je sais pas, moi, en Belgique, au Canada, en Angleterre,
00:27:21 eh bien, il faut que vous mettiez 7 000 euros de caution
00:27:24 et vous ne retrouverez votre caution
00:27:25 que quand vous repartirez.
00:27:27 Vous imaginez l'humiliation que c'est ?
00:27:30 Et je pense que ça a des conséquences immédiates,
00:27:32 électorales, et avec la montée de l'extrême droite,
00:27:36 mais je pense aussi que ça a des conséquences
00:27:37 sur le long terme, parce que tous ces étudiants,
00:27:40 par exemple, que nous formions dans nos universités,
00:27:42 étaient des étudiants qui étaient acculturés,
00:27:45 qui connaissaient nos codes,
00:27:46 la manière dont nous fonctionnions,
00:27:47 et en fait, ça participait du rayonnement de la France.
00:27:50 Et là, on est en train de sombrer.
00:27:53 Merci beaucoup, Sandrine Rousseau,
00:27:55 et on retiendra donc votre déception
00:27:57 après cet accord en commission mixte paritaire
00:27:59 entre le camp présidentiel et les Républicains.
00:28:02 Vous avez entendu, Robben Reda,
00:28:03 on vous reproche une extrême droitisation
00:28:06 et on appelle les députés de la majorité au sens large,
00:28:09 le Modem, l'Eliott, qui s'apprêtait à voter avec vous,
00:28:12 à ne pas voter ce texte.
00:28:14 Est-ce que vous êtes dans une forme de compromission, aujourd'hui ?
00:28:17 Voter cette loi immigration,
00:28:18 c'est faire preuve précisément d'humanité.
00:28:20 C'est faire preuve d'humanité
00:28:21 parce que nous allons sortir les mineurs
00:28:24 des centres de rétention administratives.
00:28:26 C'était une demande, d'ailleurs, de la gauche,
00:28:28 et pas que, depuis des années.
00:28:29 C'est une loi d'humanité
00:28:30 parce que nous allons permettre à des personnes qui travaillent
00:28:32 et qui ne posent aucun problème d'ordre public en France
00:28:35 d'avoir un titre de séjour
00:28:37 et de pouvoir travailler sereinement,
00:28:39 d'aller travailler sereinement le matin.
00:28:40 C'est de l'humanité aussi
00:28:42 parce que nous allons renforcer les moyens des préfectures
00:28:44 pour traiter les titres de séjour
00:28:46 de personnes qui sont là en France depuis plusieurs années
00:28:48 et qui galèrent pour avoir des rendez-vous à la préfecture
00:28:50 pour renouveler leur titre de séjour et être en règle.
00:28:52 Et puis, c'est aussi une loi d'humanité
00:28:53 parce que, pardon,
00:28:54 mais penser aux victimes du terrorisme,
00:28:56 penser à la famille de Dominique Bernard,
00:28:58 dont l'assassin aurait pu être expulsé
00:29:00 si cette loi avait existé,
00:29:01 et qu'on avait pu expulser ce Tchétchène
00:29:04 qui s'en est pris à un professeur à Arras,
00:29:07 c'est aussi faire preuve d'humanité,
00:29:08 de compréhension, d'empathie
00:29:10 avec toutes les victimes du terrorisme,
00:29:12 de victimes de terrorisme
00:29:14 qu'on aurait pu éloigner du territoire,
00:29:16 mettre hors d'état de nuire.
00:29:17 Donc oui, c'est une loi
00:29:18 qu'il faut absolument voter ce soir à l'Assemblée nationale.
00:29:20 Merci, Romain Reda, d'avoir été avec nous.
00:29:22 Un texte humaniste, Benjamin Lucas,
00:29:24 vous approuvez ce que dit votre voisin ?
00:29:26 Absolument pas.
00:29:27 Préférence nationale,
00:29:29 quota,
00:29:31 cautionnement pour les étudiants étrangers,
00:29:33 promesses de la Première ministre
00:29:34 sous la dictée des Républicains,
00:29:36 qui sont quand même très forts,
00:29:38 de réformer l'AME.
00:29:40 Je dis, moi, j'ai participé comme suppléant
00:29:42 aux travaux de la commission mixte paritaire,
00:29:43 j'avais un étrange sentiment,
00:29:44 c'est-à-dire que j'avais le sentiment
00:29:45 que c'était LR qui était en majorité relative
00:29:47 à l'Assemblée nationale,
00:29:48 et Renaissance qui était une force d'appoint de LR.
00:29:51 Donc on avait une situation assez ubuesque
00:29:54 dans laquelle finalement,
00:29:55 la droite sénatoriale,
00:29:57 de mon point de vue radicalisé, disposait,
00:29:59 mais après tout, moi je ne fais pas de reproche
00:30:01 à monsieur Gosselin, il a raison,
00:30:02 la droite a fait, écrit dans la loi,
00:30:05 ce qui est son programme politique depuis des années,
00:30:07 ils n'ont pris personne en traître.
00:30:08 En revanche, la Macronie n'a pas été élue sur ces bases.
00:30:11 Mais donc vous vous dites bien, c'est un programme de droite,
00:30:13 mais pas d'extrême droite, alors ?
00:30:15 Vous aviez ça, et vous aviez RR qui jubilait.
00:30:17 Mais si, parce qu'il y a,
00:30:18 moi je pense que la droite s'est radicalisée
00:30:19 ces dernières années,
00:30:20 et il y a des pans entiers,
00:30:21 il suffit de comparer ce qu'était le programme
00:30:22 de Jean-Marie Le Pen dans les années 80,
00:30:24 sur un certain nombre de points,
00:30:25 et ce qui figure dans la loi,
00:30:27 d'ailleurs, l'extrême droite elle-même,
00:30:29 Marine Le Pen est sortie tout à l'heure
00:30:31 aux salles des 4 colonnes, dire,
00:30:33 c'est une victoire historique pour le RN,
00:30:36 une victoire idéologique,
00:30:37 et d'ailleurs, le RN va voter ce texte.
00:30:39 Encore une fois, dans l'histoire républicaine
00:30:41 qui est la nôtre,
00:30:42 et quand on prendra du recul sur ces événements,
00:30:43 parce qu'il y a les questions de procédures,
00:30:45 de votes de majorité d'opposition,
00:30:46 de gauche, de droite,
00:30:47 mais quand on regardera dans quelques années
00:30:48 ce qui s'est passé là,
00:30:49 on y verra un formidable moment de bascule.
00:30:51 C'est à que, jamais, jamais,
00:30:53 dans notre histoire républicaine,
00:30:54 l'extrême droite n'a donné son aval
00:30:56 à une loi immigration portée par un gouvernement.
00:30:58 Jamais, c'est pas arrivé même à l'époque
00:31:00 de M. Sarkozy et de M. Ortefeu.
00:31:02 C'est une première.
00:31:03 Je crois que ça doit, à minima,
00:31:04 nous qui sommes des républicains,
00:31:05 nous rendre nos consciences.
00:31:06 - Je crois que rarement,
00:31:07 certaines forces de gauche
00:31:08 qui pourtant étaient de gouvernement
00:31:09 il y a quelques années,
00:31:11 n'ont mis autant, donc,
00:31:13 la poussière sous le tapis.
00:31:15 Je rappelle que sur les régularisations,
00:31:17 sur les contrôles d'entrée, etc.,
00:31:19 on a eu une circulaire valse
00:31:21 qui faisait plutôt le boulot.
00:31:23 C'est pas la circulaire valse
00:31:25 qui, aujourd'hui, est attaquée.
00:31:26 Ce n'est pas la politique, éventuellement,
00:31:28 de Bernard Cazeneuve,
00:31:29 de cette gauche responsable de gouvernement
00:31:31 qui est attaquée,
00:31:32 mais d'une partie de la gauche,
00:31:33 effectivement...
00:31:34 - Je comprends, quand la gauche est de droite,
00:31:36 vous l'aimez bien.
00:31:37 - Oui, mais le problème, c'est que vous...
00:31:38 - Moi, je la préfère de gauche,
00:31:39 mais c'est normal.
00:31:40 - Vous, vous récusez absolument toute difficulté.
00:31:43 Vous êtes au pays des bisounours.
00:31:44 - Non, pas du tout.
00:31:45 - Je suis désolé.
00:31:46 - Il y a aujourd'hui un certain nombre de difficultés.
00:31:48 - Je peux vous parler des gens
00:31:49 qui croupissent dans la boue à Calais.
00:31:50 - Il faut les prendre en compte.
00:31:51 - Je peux vous parler des gens
00:31:52 qui croupissent dans la boue à Calais.
00:31:53 - Il n'y a pas de rejet.
00:31:54 - Je peux vous parler des difficultés...
00:31:55 - Il n'y a aucun recours par élite.
00:31:56 - Je peux vous parler des enfants
00:31:57 à qui on refuse de reconnaître la minorité.
00:31:58 Je peux vous parler des gens
00:31:59 qui croupissent dans la boue à Calais.
00:32:01 - Pardon, j'ai récupéré un micro.
00:32:02 - Je peux vous parler de la difficulté
00:32:03 à l'école de français.
00:32:04 Je peux vous parler de cette crise de l'accueil.
00:32:05 - Je peux aussi vous en parler.
00:32:06 - Je peux vous parler des enfants, des mineurs.
00:32:07 - Je ne veux pas en parler.
00:32:08 - On en a dans tous les départements.
00:32:09 - C'est vous qui m'accueillez,
00:32:10 vous ne pouvez pas parler de la réalité.
00:32:11 - Aujourd'hui, il y a une vraie difficulté,
00:32:12 c'est qu'on ne peut pas tous les gérer.
00:32:13 - Je peux vous répondre, monsieur Gosselin, c'est mieux.
00:32:14 - On ne peut pas tous les gérer.
00:32:15 - Monsieur Gosselin, la réalité, c'est que le précipité
00:32:19 sur lequel vous avez écrit votre texte,
00:32:20 sur lequel vous fondez votre projet politique,
00:32:22 en cohérence et en sincérité,
00:32:23 il est fondé sur l'idée que la France serait
00:32:25 sous la menace d'une submersion migratoire.
00:32:27 Rien n'atteste de cela.
00:32:28 L'essentiel des migrations se fait entre pays du Sud.
00:32:30 La France accueille moins qu'un certain nombre de ses voisins
00:32:32 et bien mieux que ce qu'elle pourrait,
00:32:34 ce qu'elle devrait accueillir au regard de ce qu'est sa richesse
00:32:36 et la taille de sa population.
00:32:38 Voilà, la France accueille mal.
00:32:40 Et elle accueille moins que beaucoup d'autres pays.
00:32:42 - Alors, ce qu'on comprend en tout cas,
00:32:43 en vous entendant, Benjamin Leclerc,
00:32:46 ce qu'on comprend en tout cas, c'est qu'il y a un texte
00:32:50 très à droit qui a été voté.
00:32:51 Et c'est une stratégie assumée, Kevin Mauvieux,
00:32:54 d'avoir un texte assez à droite pour contrer
00:32:57 le Front national.
00:32:59 On entendait Robin Reda tout à l'heure, qui a dû nous quitter,
00:33:01 dire que ce qu'on veut, c'est l'arrêt de mort
00:33:03 du Rassemblement national.
00:33:05 - Écoutez, moi, je trouve ça dommage,
00:33:06 parce que sur le principe, on est censé gouverner
00:33:08 pour les Français, pas pour tuer un parti politique.
00:33:10 Nous, on ne fonctionne pas comme ça.
00:33:12 Il se trouve que parfois, le hasard fait bien les choses pour nous,
00:33:15 on ne va pas dire le contraire.
00:33:16 Mais quand on prend des décisions pour voter un texte
00:33:18 ou pour ne pas voter un texte, on ne le fait pas
00:33:20 en fonction de "est-ce qu'on va détruire un parti ?"
00:33:22 Donc, quand j'entends les propos de Robin Reda tout à l'heure,
00:33:26 qui, visiblement, est obsédé par la destruction du RN,
00:33:29 et d'ailleurs, sur la demi-heure ou les trois quarts d'heure
00:33:32 de présence sur le plateau, vous noterez que quasiment
00:33:35 toutes les phrases ont été faites autour du RN,
00:33:38 de la position du RN, plutôt que de parler du texte,
00:33:41 du fond du texte et de ce que ça va réellement changer.
00:33:44 Ce que ça va réellement changer, nous, encore une fois,
00:33:46 je vous l'ai dit tout à l'heure, on va voter pour,
00:33:48 parce que ça va plutôt dans le bon sens,
00:33:49 même si pour nous, ce n'est pas suffisant,
00:33:51 parce qu'il y a une victoire idéologique vis-à-vis,
00:33:53 par exemple, de la préférence nationale.
00:33:55 On ne va pas dire le contraire.
00:33:56 Maintenant, ce texte est clairement insuffisant.
00:33:59 Il ne faut pas s'attendre demain à ce que les 92 %
00:34:01 d'OQTF non exécutés deviennent finalement...
00:34:07 - Obligations de quitter le territoire français.
00:34:09 - En réalité, les obligations de quitter le territoire,
00:34:11 vous verrez qu'elles seront toujours non appliquées,
00:34:14 d'autant que, pour conclure, il y a un élément
00:34:17 que personne ne dit et pourtant qui est essentiel,
00:34:19 c'est que le droit européen prime sur le droit français,
00:34:21 qu'on a un pacte asile-immigration qui est en train d'être voté
00:34:24 et que tout ce qui vient d'être voté, de toute façon,
00:34:26 entrera à un moment ou à un autre en contradiction
00:34:28 avec des instances européennes qui viendront dire à la France
00:34:31 qu'il ne faut pas expulser, qu'il faut accueillir,
00:34:33 sous peine d'avoir des amendes, etc.
00:34:36 En réalité, ce texte apporte un léger mieux
00:34:40 qui ne changera pas le quotidien des Français,
00:34:42 mais qui donnera quelques outils pour améliorer la situation
00:34:45 sur le plan de l'immigration.
00:34:46 C'est pour ça qu'on le vote.
00:34:47 Ça s'arrête là.
00:34:48 Maintenant, je déplore que la majorité
00:34:50 veuille détruire un parti au lieu de s'occuper de la France.
00:34:52 Et d'ailleurs, vous noterez que...
00:34:54 Et c'est assez...
00:34:55 Encore une fois, tant mieux pour nous.
00:34:57 Les éléments vont dans notre sens.
00:34:59 Mais c'est assez dommageable que depuis la fin
00:35:01 de cette commission mixte paritaire,
00:35:02 tout tourne autour du Rassemblement national
00:35:04 qui va voter le texte et du texte qui devient...
00:35:06 -Je voudrais vous présenter notre...
00:35:08 -Les propos du RN qui nous dit, voilà,
00:35:10 il y a le pacte européen qui va court-circuiter tout ça.
00:35:13 Je rappelle qu'il y a encore quelques années,
00:35:15 vous étiez pour le Frexit, vous ne l'êtes plus.
00:35:17 Donc vous validez d'une certaine façon ce cadre européen
00:35:20 ou alors vous êtes en pleine contradiction.
00:35:22 -Je vous présente sur ce plateau Arnaud Bénédicte,
00:35:25 rédacteur en chef de la revue politique et parlementaire
00:35:27 qui nous a rejoint, qui est le grand témoin de cette émission
00:35:30 et qui va s'exprimer dans un tout petit instant.
00:35:33 Mais nous devons retrouver Bertrand Pancher,
00:35:35 qui est le président du groupe Lyot.
00:35:37 Le groupe Lyot qui avait décidé de voter ce texte.
00:35:41 Mais qu'en est-il aujourd'hui après cet accord
00:35:43 en commission mixte paritaire
00:35:45 sur la base de la version sénatoriale, Stéphanie ?
00:35:48 -Bertrand Pancher, votre groupe va-t-il voter ou non ce texte ?
00:35:52 -Je n'en sais rien. Je vais vous le dire dans quelques instants.
00:35:55 On doit se réunir sur d'ailleurs la base d'un texte qu'on ne connaît pas
00:35:58 puisqu'on n'a encore pas la version finalisée
00:36:01 de la sortie de ce texte en commission mixte paritaire.
00:36:04 -Mais vous en pensez quoi de ce texte,
00:36:07 même si vous n'avez pas encore tous les détails ?
00:36:09 Est-ce que vous êtes déçu ?
00:36:11 -Moi je suis d'abord déçu du fonctionnement démocratique.
00:36:13 C'est-à-dire un texte qui passe en commission mixte paritaire à huis clos.
00:36:17 Il n'y a pas eu de débat ici à l'Assemblée nationale.
00:36:20 Après 22/49/3, après un texte sur les retraites bâclées,
00:36:26 encore un nouveau texte de loi qui ne passe pas à l'Assemblée nationale.
00:36:29 Je pense que c'est vraiment la démocratie qui est grande perdante dans cette affaire.
00:36:34 -Est-ce qu'une majorité des députés de Lyott pourraient voter contre ce texte ?
00:36:38 -Je vous le dirai tout à l'heure.
00:36:40 Je pense que très vraisemblablement, une grande partie des députés Lyott
00:36:45 ne votera pas ce texte qui n'est plus équilibré
00:36:49 et qui a été voté sans véritable débat.
00:36:55 -La majorité avait proposé un rapporteur de ce texte Lyott.
00:36:58 Au début, vous étiez très partant semble-t-il.
00:37:01 Qu'est-ce qui fait que là, ce n'est plus possible de voter ?
00:37:05 -Là c'est sur-enchaire après sur-enchaire.
00:37:08 Un texte qui est de plus en plus dénaturé.
00:37:10 Nous on souhaitait qu'il y ait vraiment le débat ici à l'Assemblée nationale.
00:37:14 Un débat équilibré.
00:37:16 Que ça repasse ensuite au Sénat.
00:37:18 Qu'on se mette d'accord comme ça se passe habituellement dans le cadre du débat.
00:37:20 -Ce n'est pas la faute de Renaissance.
00:37:22 C'est la gauche, le RN et les Républicains qui ont voté une motion de rejet.
00:37:25 -C'est évidemment tout le monde. C'est une forme de comédie humaine.
00:37:28 C'est la démocratie qui est une grande perdante.
00:37:30 Et des concitoyens qui ne comprennent rien sur un texte si complexe.
00:37:33 Il ne faut pas s'étonner qu'on en soit là sur notre fonctionnement démocratique.
00:37:37 Ça ne fonctionne pas bien.
00:37:39 On aurait dû anticiper, discuter.
00:37:41 Mais il est temps pour que le gouvernement tire son texte.
00:37:45 Et donne la parole à nos concitoyens.
00:37:47 -Une dernière réaction rapide.
00:37:49 Le RN va voter ce texte.
00:37:51 Quelles conséquences ?
00:37:53 -C'est de la comédie humaine.
00:37:55 L'extrême droite a dit qu'elle ne voulait pas de ce texte.
00:37:57 Ils ne veulent pas que les Républicains tirent la couverture pour eux.
00:38:02 Ils font un coup politique pour mettre en difficulté tout le monde.
00:38:06 Tout ça est au-delà de l'entendement.
00:38:08 Après nous avoir dit que c'était n'importe quoi.
00:38:10 Ils votent favorablement sur ce texte.
00:38:12 Les Françaises et les Français n'y comprennent rien.
00:38:15 -Merci d'avoir été avec nous.
00:38:17 -Merci Stéphanie Despierre.
00:38:19 Arnaud Benedetti, vous nous avez rejoint.
00:38:21 Rédacteur en chef de la revue politique et parlementaire.
00:38:24 Il y a un accord en commission mixte paritaire sur un projet de loi immigration.
00:38:29 Un texte commun entre la majorité et les Républicains.
00:38:33 On voit qu'aujourd'hui, le groupe Lyot réserve sa réponse sur ce vote.
00:38:37 Le vote aura lieu ce soir à l'Assemblée nationale.
00:38:40 Est-ce que la majorité peut exploser à l'occasion de ce vote ?
00:38:43 -C'est un tournant dans le second quinquennat d'Emmanuel Macron.
00:38:47 Ce qui se passe cet après-midi avec cette commission mixte paritaire
00:38:52 et à l'Assemblée nationale et au Sénat.
00:38:54 C'est une victoire politique de la droite.
00:38:57 C'est une victoire idéologique du Rassemblement national.
00:39:00 Ce n'est pas une défaite forcément pour la gauche.
00:39:05 Je crains que ce soit plutôt une défaite pour Emmanuel Macron
00:39:09 et son gouvernement, parce que d'abord,
00:39:12 ça traduit toute la difficulté que l'on sait d'ailleurs
00:39:15 et que l'on connaît depuis juin 2022 de ce gouvernement
00:39:19 de disposer d'une majorité suffisamment stable et confortable
00:39:23 pour pouvoir faire passer ses textes.
00:39:26 Là, je crois qu'on a la démonstration de manière très criante
00:39:29 de cet inconfort, c'est le moins qu'on puisse dire.
00:39:32 Et puis, inévitablement, la question que l'on se pose
00:39:35 depuis le fait que cette commission mixte paritaire soit conclusive,
00:39:40 c'est les répercussions que ça va avoir dans la majorité.
00:39:43 On entend, par exemple, depuis cet après-midi,
00:39:46 des menaces de démission venant d'un certain nombre de ministres
00:39:49 qui sont censés appartenir à l'aile gauche.
00:39:53 On entend un certain nombre de parlementaires de renaissance,
00:39:56 mais aussi du modem plutôt être pour le moins troublés,
00:40:01 voire critiques vis-à-vis de ce qui vient de se passer.
00:40:05 Donc, la victoire apparente d'Emmanuel Macron
00:40:09 qui a réussi à faire passer au forceps son texte
00:40:13 est une victoire vraisemblablement à la pyrus.
00:40:16 -Mais est-ce que ça n'aurait pas été pire s'il n'y avait pas eu d'accord ?
00:40:20 Est-ce qu'on n'aurait pas dit un quinquennat paralysé,
00:40:23 impossible de réformer pour Emmanuel Macron ?
00:40:25 -C'est toujours très difficile de faire un calcul coût-bénéfice
00:40:28 sur une uchronie, surtout sur une uchronie immédiate.
00:40:31 Donc, je ne me lancerais pas dans cette aventure.
00:40:34 Ce qui est sûr, c'est que ça crée inévitablement aujourd'hui
00:40:37 un certain nombre de remous, mais qui sont liés, j'allais dire,
00:40:40 presque à l'ambivalence du macronisme.
00:40:42 La difficulté, c'est que, comme le disait le cardinal de Reste,
00:40:45 on ne sort de l'ambiguïté qu'à ses dépens.
00:40:47 Là, en la matière, force est de constater que M. Macron
00:40:51 et son gouvernement sortent de l'ambiguïté à leurs dépens,
00:40:55 et c'est toute la difficulté.
00:40:57 Le problème, c'est que l'on peut continuer comme ça
00:41:00 pendant trois ans, avec un équilibre parlementaire
00:41:03 aussi instable ?
00:41:04 La réalité, c'est qu'il a fait le pari de l'opinion publique.
00:41:07 Il a fait le pari de l'opinion publique
00:41:09 parce qu'il considère que, sur ce sujet de l'immigration,
00:41:12 la droite a gagné la bataille culturelle.
00:41:15 Donc, il fait ce pari-là, mais c'est un pari
00:41:17 qui n'est pas sans conséquence, encore une fois,
00:41:20 pour sa majorité, enfin, sa majorité relative.
00:41:22 -Alors, tout se joue pour la majorité dans les prochaines heures.
00:41:26 Elsa Mondingava, on va vous retrouver
00:41:28 en salle des Quatre Colonnes.
00:41:30 On sait qu'il va y avoir un vote.
00:41:32 Toute la question est de savoir si la majorité,
00:41:34 dans son ensemble, pourrait voter ce texte.
00:41:37 Et il y a beaucoup de réunions de groupe
00:41:39 qui se tiennent en ce moment même.
00:41:41 -Oui, là, la pression est un peu retombée
00:41:43 dans cette salle des Quatre Colonnes.
00:41:45 Regardez sur ces images d'Olivier Molinari.
00:41:47 Évidemment, les journalistes restent évidemment là
00:41:50 si jamais un député arrive pour faire une déclaration fracassante.
00:41:54 Dans l'hémicycle, il y a quelques instants,
00:41:56 il y a eu un dernier 49.3 sur le budget.
00:41:58 Un député se désolait qu'il passe un peu inaperçu,
00:42:00 mais effectivement, tout le monde parle
00:42:02 du projet de loi immigration.
00:42:04 Vous l'avez dit, 21h30, un vote.
00:42:06 Et en ce moment, il y a différentes réunions de groupe
00:42:08 très importantes.
00:42:09 Bertrand Pencher, président du groupe Lot, l'a dit.
00:42:11 Ils vont réunir, savoir s'ils vont voter ou pas.
00:42:14 On sait, le groupe Lot, c'était un allié du gouvernement,
00:42:16 mais avec un texte durci.
00:42:18 Est-ce que les voix vont suivre ?
00:42:19 Et puis, évidemment, deux réunions sous haute tension,
00:42:22 celle du groupe de la majorité, du groupe Renaissance
00:42:24 et du groupe Modem.
00:42:26 Le groupe Modem, on le sait, était très vigilant sur le texte.
00:42:30 Est-ce que la copie finale va satisfaire ?
00:42:32 Ce n'est pas sûr.
00:42:33 Au groupe Renaissance aussi, il y a eu beaucoup de députés
00:42:36 qui nous ont fait part de leurs hésitations
00:42:39 à quelques heures du vote,
00:42:41 notamment avec le sentiment d'être piégés
00:42:44 par le Rassemblement national, puisqu'on le sait,
00:42:46 le Rassemblement national, eux, pas besoin de réunion de vote,
00:42:49 la consigne, elle est claire.
00:42:50 Les députés de Marine Le Pen voteront pour le texte.
00:42:53 Et donc, maintenant, toute la question qui se pose,
00:42:55 c'est dans la majorité, combien de voix vont manquer ?
00:42:58 A priori, peut-être pas suffisamment pour faire basculer le vote,
00:43:01 parce que les députés de Marine Le Pen, on le sait,
00:43:03 ils sont 88, la droite devrait aussi très largement suivre.
00:43:06 Mais s'il y a une vingtaine, une trentaine d'abstentions,
00:43:10 quelques votes contre dans la majorité,
00:43:12 évidemment, ce sera perçu comme une fracture au sein de la majorité.
00:43:17 Certains nous disaient sur l'immigration,
00:43:19 il y a toujours eu des courants très différents dans la majorité.
00:43:22 Déjà, c'est un texte qui faisait débat.
00:43:25 Il y a eu une méthode assez particulière
00:43:27 autour de cette commission mixte paritaire,
00:43:29 de cet accord quasi exclusivement avec les Républicains
00:43:32 et un Rassemblement national,
00:43:34 qui, à la fin, se félicite de victoire idéologique.
00:43:37 Évidemment, les députés de la majorité,
00:43:39 certains vont réfléchir jusqu'au dernier moment.
00:43:42 Ça, la gauche l'a bien compris, puisqu'elle n'arrête pas
00:43:44 de demander aux députés qui viennent, par exemple, de la gauche,
00:43:48 de voter en conscience tout à l'heure.
00:43:50 Vous le voyez, Brigitte, il y a encore du suspense.
00:43:53 Vote prévu à partir de 21h30, une motion de rejet,
00:43:57 puis ensuite, tous les groupes vont s'exprimer
00:43:59 pour donner leur position sur le texte
00:44:01 et le vote peut-être une heure et demie, deux heures plus tard.
00:44:04 - Merci, Elsa Mondagava.
00:44:06 Philippe Gossin, je voyais écouter ce que disait Elsa Mondagava,
00:44:09 un 22e 49-3 qui passe totalement inaperçu.
00:44:12 Est-ce que c'est le symbole d'une démocratie qui est malade ?
00:44:16 - Pour être honnête, non.
00:44:18 Je pense que ce qui se passe actuellement
00:44:22 est très révélateur d'une instabilité majoritaire.
00:44:27 D'ailleurs, si on avait un scrutin à la proportionnelle,
00:44:31 certains l'appellent encore de leur vœu aujourd'hui,
00:44:34 on aurait à peu près le même scénario.
00:44:36 Il faut l'avoir en tête, la proportionnelle.
00:44:38 C'est bien, ça permet démocratiquement
00:44:40 que tous les partis, ou la plupart, soient représentés,
00:44:43 mais avec des majorités relatives la plupart du temps.
00:44:45 Voilà, ça donnerait lieu à tout ça.
00:44:47 Non, moi, je me réjouis pas.
00:44:49 Je me réjouis du texte et de la CMP,
00:44:52 parce que je crois que nous allons avoir un cadre particulier
00:44:55 qui était nécessaire, mais si on va au-delà,
00:44:57 et essayons d'aller aussi au-delà,
00:44:59 on est bien sûr des élus de l'immédiat,
00:45:02 mais on est aussi des citoyens dans la durée
00:45:04 et des élus dans la durée, franchement.
00:45:07 Et là, je pense qu'on pourrait être d'accord là-dessus,
00:45:09 quelles que soient nos sensibilités.
00:45:11 On ne peut pas se réjouir de ce qui se passe aujourd'hui,
00:45:14 ou des 49.3 chevauchent des CMP qui ont été interrompues,
00:45:20 et tout ça marque quand même d'une certaine façon
00:45:23 un affaiblissement du Parlement, du débat démocratique,
00:45:26 je suis le premier à le dire,
00:45:28 même si aujourd'hui, je suis plutôt satisfait
00:45:31 de ce texte qui sort, de ce malstrum,
00:45:35 mais il faudrait pas que ça puisse trop se renouveler,
00:45:38 et la question, si on va là aussi au-delà,
00:45:41 c'est comment un président de la République,
00:45:43 élu, finalement, parce que faute de mieux,
00:45:47 ou parce qu'on ne voulait pas de Le Pen,
00:45:50 comment une majorité relative dans les conditions
00:45:53 qui sont celles que nous connaissons tous aujourd'hui,
00:45:56 comment on peut, c'est la vraie question,
00:45:58 comment on peut tenir ainsi trois ans et demi,
00:46:01 quatre ans, jusqu'à l'échéance de 2027 ?
00:46:04 -Vous vous en appelez à une dissolution ?
00:46:06 -La dissolution, aujourd'hui, ça serait quoi ?
00:46:08 Il y a une pièce en l'air, je sais pas comment elle tomberait,
00:46:11 c'est un coup de poker. Aujourd'hui, objectivement,
00:46:14 si on met les éléments à charge et à décharge,
00:46:17 on pourrait dire que tout ce qui sera présent
00:46:20 devant les électeurs sera de la chair à canon.
00:46:23 La majorité, peut-être les LR, je ne sais pas.
00:46:26 Je n'en sais rien, et sans doute un vote plutôt favorable aux RN.
00:46:30 C'est possible, en tout cas, c'est pas impossible,
00:46:33 la belle affaire, quand on a dit ça,
00:46:35 avec qui et comment on gouvernerait,
00:46:37 comment on ferait un vrai programme...
00:46:40 -De gouvernement ? -Pour notre pays,
00:46:42 c'est un vrai sujet. Et puis, la pièce est en l'air,
00:46:45 donc toutes les réponses, aujourd'hui, sont en réalité mauvaises.
00:46:49 Il va falloir un peu de temps, il va y avoir la trêve des confiseurs,
00:46:53 c'est très bien, c'est Noël, on va quand même rappeler
00:46:56 cette joie et cet optimisme, mais en réalité,
00:46:59 tous les démocrates, aujourd'hui, peuvent se poser de vraies questions,
00:47:03 ce n'est pas de l'ambiguïté, de la schizophrénie,
00:47:06 c'est, je crois, une interrogation largement partagée.
00:47:09 -Merci d'être venu sur ce plateau, je crois que vous devez partir.
00:47:13 Merci, Kevin Mauvieux, d'avoir été avec nous.
00:47:16 Je propose qu'on écoute Marine Le Pen,
00:47:18 qui s'est exprimée tout à l'heure, salle des Quatre Colonnes,
00:47:21 après cette commission mixte paritaire conclusive
00:47:24 sur le projet de loi immigration.
00:47:26 Elle s'est réjouie d'une victoire idéologique pour l'extrême droite.
00:47:30 -On peut tout de même se réjouir d'une avancée idéologique,
00:47:33 d'une victoire même idéologique du Rassemblement national,
00:47:36 puisque est inscrite maintenant dans cette loi
00:47:39 la priorité nationale, c'est-à-dire l'avantage donné aux Français
00:47:46 par rapport aux étrangers présents sur notre territoire,
00:47:51 dans l'accès à un certain nombre de prestations sociales
00:47:56 qui sont aujourd'hui soumises pour les étrangers à des conditions,
00:48:01 certes, pas assez sévères à notre goût,
00:48:04 mais sur le principe, je crois que c'est une grande victoire
00:48:07 idéologique de notre mouvement.
00:48:09 -Jérôme Guedj nous a rejoint sur ce plateau.
00:48:11 Bonsoir, vous êtes député socialiste de l'Essonne,
00:48:14 et Jordane Guitton, bonsoir, bienvenue à vous.
00:48:17 Vous êtes député Rassemblement national de l'Aube.
00:48:20 Jérôme Guedj, victoire idéologique, se félicite Marine Le Pen.
00:48:23 Pour vous, c'est un texte d'extrême droite ou c'est exagéré ?
00:48:27 -Quand la présidente du Rassemblement national
00:48:29 dit au diapason de ses députés que c'est une victoire idéologique,
00:48:34 ça veut dire qu'en face, il y a une défaite idéologique
00:48:37 qui est celle du camp de la Macronie.
00:48:40 Ils ne sont pas là, j'ai bien compris.
00:48:42 -On n'est pas obligé de croire Marine Le Pen non plus.
00:48:44 On peut imaginer qu'il y a un coup politique aussi.
00:48:47 -Il n'y a pas de coup politique.
00:48:48 Quand, dans un texte de loi, vous faites figurer
00:48:50 le principe de la préférence nationale, concrètement,
00:48:53 le fait de ne pas faire bénéficier des étrangers en situation régulière,
00:48:57 je dis bien en situation régulière,
00:48:59 d'un certain nombre de prestations sociales
00:49:01 comme l'allocation adulte handicapé, les allocations familiales
00:49:04 ou les APL pendant une certaine durée,
00:49:06 vous mettez en place la préférence nationale
00:49:08 qui était le mantra identitaire de l'extrême droite.
00:49:11 Et moi, je vais vous dire, ce qui me met en colère aujourd'hui,
00:49:15 c'est que j'ai voté pour Emmanuel Macron en 2017 et en 2022
00:49:19 pour empêcher Marine Le Pen et le programme de Marine Le Pen.
00:49:23 Et là, un an et demi après,
00:49:25 Emmanuel Macron et tous les députés de la majorité présidentielle
00:49:30 votent le programme de Marine Le Pen,
00:49:33 en tous les cas, une des dispositions les plus emblématiques,
00:49:36 et je pourrais vous en citer d'autres,
00:49:38 sur la question du droit du sol, de la remise en cause de l'asile, etc.
00:49:41 Donc, on est vraiment sur un moment de bascule terrible
00:49:44 qui, pardonnez-moi l'expression, me fout les boules
00:49:46 à un point où vous ne pouvez pas imaginer.
00:49:48 Et ça, à la limite, tout le monde s'en fout,
00:49:50 mais c'est surtout de ce que ça dit,
00:49:52 c'est qu'à ce moment, ce qui est le plus important
00:49:55 pour les députés Renaissance, pour le gouvernement,
00:49:58 c'est de faire voter la loi,
00:50:00 quelles que soient les conditions dans lesquelles on la fait voter,
00:50:03 parce que c'est la survie de la loi et donc de ce gouvernement
00:50:06 qui importe plus que la compromission
00:50:08 qui a été faite avec l'extrême droite.
00:50:10 Ils devaient être le rempart contre l'extrême droite,
00:50:12 ils sont le marchepied, je sais pas comment le dire autrement.
00:50:15 Qu'est-ce qu'on peut faire de pire que de reprendre le coeur
00:50:18 d'une mesure identitaire de l'extrême droite
00:50:20 et de la mettre dans un texte avec la complicité des LR
00:50:23 qui, eux, courent derrière l'extrême droite
00:50:25 et ont été les passeurs de plat de la mesure de l'extrême droite ?
00:50:29 Parce que je crois savoir que ce que je viens d'évoquer
00:50:32 à la préférence nationale, du temps de Jacques Chirac
00:50:34 et des gaullistes, c'était pas dans le programme.
00:50:36 Ça n'a jamais été dans le programme de la droite dite républicaine
00:50:39 de dire qu'il y a une logique de préférence nationale
00:50:42 et de remettre en cause un des piliers de notre modèle républicain,
00:50:45 qui est la sécurité sociale.
00:50:47 Ils ont même réussi cette prouesse, pardon,
00:50:49 mais du coup, on ne parle plus du contenu des mesures,
00:50:51 de réintroduire une condition d'exercice professionnel
00:50:55 pour bénéficier des allocations familiales.
00:50:57 Est-ce que vous savez que c'est sous la droite, en 1975,
00:51:01 je pense même que c'était Jacques Chirac qui était Premier ministre
00:51:04 à cette époque, qui a été voté la loi du 4 juillet 1975,
00:51:07 entrée en vigueur le 1er janvier 1978,
00:51:09 qui dit que désormais, il y a l'universalisation
00:51:11 des allocations familiales ?
00:51:13 - On va laisser répondre Raphaël Schellenberger
00:51:15 qui nous a rejoints sur ce plateau.
00:51:17 Députés, les Républicains du Haut-Rhin,
00:51:21 vous vous accusez de partir à l'extrême droite,
00:51:24 Raphaël Schellenberger ?
00:51:26 - En fait, il y a une immensité d'absurdité
00:51:29 et de mensonges qui sont assénés par M. Guedj.
00:51:33 L'universalité des allocations familiales,
00:51:35 c'est François Hollande qui les a mises à mal,
00:51:37 c'est François Hollande qui a cassé ce grand principe,
00:51:40 c'est François Hollande qui a cassé ce grand principe
00:51:43 qui était celui de l'universalité des allocations familiales.
00:51:46 L'universalité des allocations familiales,
00:51:49 elle a été complètement cassée sous le mandat
00:51:51 de François Hollande, donc il ne faut pas venir
00:51:54 avec ces sujets-là.
00:51:56 - Je suis d'accord avec vous, le problème,
00:51:58 est-ce qu'il faut travailler pour toucher
00:52:00 l'allocation adulte handicapée ?
00:52:02 - Depuis Mitterrand.
00:52:04 - Est-ce qu'il faut travailler pour toucher
00:52:06 l'allocation adulte handicapée ?
00:52:08 - Depuis Mitterrand, et j'étais pané,
00:52:10 la stratégie de la gauche, c'est de secouer
00:52:12 l'éventail du RN pour espérer exister.
00:52:14 - Vous venez de faire alliance avec eux ?
00:52:16 - Non, on ne vient pas de faire alliance.
00:52:18 Le texte qui a été voté, c'est le texte
00:52:20 qui a été voté par le Sénat, composé
00:52:22 d'élus de la droite et du centre,
00:52:24 qui court derrière le RNM.
00:52:26 - Vous utilisez des termes pour qualifier
00:52:28 un certain nombre de dispositifs qui ne collent pas
00:52:30 à la réalité.
00:52:32 Il y a des postures politiques, Marine Le Pen
00:52:34 a dit que c'était un beau coup politique
00:52:36 dans ce que ça va agacer la majorité,
00:52:38 mais il n'y a pas de préférence nationale.
00:52:40 - Je peux vous poser une prétexte ?
00:52:42 - La préférence nationale, telle qu'elle a toujours
00:52:44 été décrite par le RN, ce n'est pas ça.
00:52:46 - C'est quoi ?
00:52:48 - Quand on arrive en France,
00:52:50 on n'arrive pas en France pour les prestations
00:52:52 sociales.
00:52:54 Ce n'est pas autre chose qu'on dit.
00:52:56 Et puis, quand on vient en France,
00:52:58 quand on immigre en France, il y a deux raisons
00:53:00 d'immigrer en France.
00:53:02 Il y en a une, c'est l'immigration pour travailler,
00:53:04 c'est celle pour laquelle, d'ailleurs,
00:53:06 notre pays est assez peu outillé
00:53:08 en mesures, en dispositifs techniques.
00:53:10 Et puis, il y a l'asile.
00:53:12 Et l'asile qu'on a allègrement
00:53:14 confondu avec des stratégies d'immigration,
00:53:16 notamment depuis le quinquennat Hollande,
00:53:18 avec une mesure contre laquelle
00:53:20 nous nous sommes battus
00:53:22 et que nous avons réussi à réduire
00:53:24 dans ce texte, qui consistait
00:53:26 à prendre des clandestins,
00:53:28 c'est-à-dire majoritairement des débutés
00:53:30 des droits d'asile, comme une forme
00:53:32 d'immigration du travail.
00:53:34 Ca ne peut pas être confondu.
00:53:36 -Arnaud Bénédéti, je voudrais vous entendre
00:53:38 sur ce qu'on entend, remise en cause
00:53:40 du droit du sol, sur des mesures
00:53:42 à l'extrême droite.
00:53:44 Il y a une remise en cause,
00:53:46 pour vous, de la tradition de l'asile
00:53:48 en France avec ce texte ?
00:53:50 -C'est un texte qui tombe à droite, clairement.
00:53:52 -A droite ou à l'extrême droite ?
00:53:54 -Il avait été négocié,
00:53:56 en tout cas, l'idée de M. Darmanin,
00:53:58 c'était à la fois la fermeté
00:54:00 et, in fine, le respect
00:54:02 de la tradition humaniste française.
00:54:04 Clairement, pour des raisons arithmétiques,
00:54:06 parce que M. Macron
00:54:08 et son gouvernement n'ont pas été capables
00:54:10 de convaincre une majorité
00:54:12 autour de ce texte,
00:54:14 ils ont fait le choix d'une alliance parlementaire
00:54:16 avec la droite et avec le Rassemblement national.
00:54:18 Je crois que ça apparaît
00:54:20 de manière assez explicite
00:54:22 cet après-midi.
00:54:24 On a finalement un président de la République
00:54:26 qui, encore une fois, est victime
00:54:28 de toutes ces ambiguïtés, de toutes ces ambivalences
00:54:30 sur un certain nombre de sujets,
00:54:32 mais dont celui-ci plus particulièrement.
00:54:34 Je rappelle quand même, en 2018,
00:54:36 la loi "Asile et immigration"
00:54:38 avait déjà donné lieu
00:54:40 à un certain nombre de débats
00:54:42 au sein même de sa majorité,
00:54:44 quand le ministre de l'Intérieur, M. Collomb,
00:54:46 avait présenté ce texte.
00:54:48 En fait, il est, face à ce sujet,
00:54:50 qui est le sujet migratoire,
00:54:52 aux prises, finalement,
00:54:54 aux limites
00:54:56 de ce qu'on appelle, d'ailleurs,
00:54:58 et qui, pour moi, est une formule de marketing,
00:55:00 le "en même temps".
00:55:02 On voit bien que sur un sujet de ce type,
00:55:04 ce qui réapparaît de manière assez claire
00:55:06 depuis, finalement,
00:55:08 les débats parlementaires que l'on a connus,
00:55:10 mais aussi les avant-débats,
00:55:12 ce sont les clivages droite-gauche.
00:55:14 C'est-à-dire que voilà un sujet,
00:55:16 l'enjeu migratoire, où la polarisation
00:55:18 reste forte.
00:55:20 C'est la limite du dépassement
00:55:22 que Macron a voulu engager.
00:55:24 -On retrouve ce clivage-là à l'occasion
00:55:26 de ce texte ?
00:55:28 -On va peut-être le retrouver à l'intérieur
00:55:30 de sa majorité aussi, car je n'ai pas l'impression
00:55:32 que ça passe forcément comme une lettre à la poste,
00:55:34 même si on peut imaginer que ce soir,
00:55:36 ce texte obtiendra une majorité
00:55:38 à l'Assemblée nationale.
00:55:40 -Avec le Rassemblement national, certainement.
00:55:42 -Grâce au Rassemblement national
00:55:44 et au Républicain.
00:55:46 Je crois que là, en effet, on est face
00:55:48 à un fait politique qui parle de lui-même,
00:55:50 clairement.
00:55:52 -Je vous donne la parole dans un tout petit instant,
00:55:54 mais on fait patienter depuis quelques instants aussi
00:55:56 Émilie Bonivard, qui est députée des Républicains
00:55:58 de la Savoie, qui se trouve
00:56:00 dans la salle des 4 colonnes,
00:56:02 aux côtés de Stéphanie Despierre.
00:56:04 -Il y a donc un accord entre les Républicains
00:56:06 et le gouvernement sur ce projet de loi immigration.
00:56:08 C'est une victoire pour vous ?
00:56:10 -Oui, c'est une victoire, parce que c'est le texte
00:56:12 des Républicains qui a été adopté,
00:56:14 en tout cas en commission mixte paritaire.
00:56:16 C'est le texte du Sénat, c'est le texte de la droite.
00:56:18 Ce sont des mesures que nous portons
00:56:20 depuis de nombreuses années.
00:56:22 Donc oui, c'est une victoire
00:56:24 aujourd'hui des Républicains.
00:56:26 Pas des Républicains, mais en tout cas
00:56:28 d'un texte qui va dans le sens
00:56:30 que souhaitent les Français pour plus
00:56:32 de fermeté en matière d'immigration.
00:56:34 -La gauche dit que c'est un texte qui abandonne
00:56:36 des principes fondamentaux de la République française.
00:56:38 -Non,
00:56:40 je crois que si on veut protéger
00:56:42 nos fondamentaux, il faut
00:56:44 resserrer un certain
00:56:46 nombre de principes, justement
00:56:48 pour les préserver. Et c'est ce que fait
00:56:50 ce texte. Nous ne contrôlons plus
00:56:52 l'immigration depuis 2012.
00:56:54 Nous sommes dans une vague migratoire que nous
00:56:56 n'arrivons pas à contrôler, nous n'arrivons pas
00:56:58 à intégrer. Nous n'arrivons même plus
00:57:00 à intégrer des personnes
00:57:02 qui sont françaises sur le sol français.
00:57:04 Nous n'arrivons plus à faire
00:57:06 société, à faire corps. Donc
00:57:08 il y avait une absolue nécessité de
00:57:10 mettre un stop à un flux migratoire
00:57:12 que nous ne sommes absolument pas en capacité
00:57:14 d'intégrer. C'est ce que fait
00:57:16 ce texte avec des mesures extrêmement
00:57:18 fortes. Ce qui est très important
00:57:20 c'est que demain, la France ne sera plus
00:57:22 le pays européen le mieux disant
00:57:24 en matière, on va dire,
00:57:26 d'aide sociale et d'appel d'air à l'immigration.
00:57:28 Et ça c'est très important.
00:57:30 Nous devons garder la main
00:57:32 sur les flux migratoires
00:57:34 et accueillir en France, eh bien,
00:57:36 celles et ceux qui partagent
00:57:38 nos valeurs, qui peuvent travailler
00:57:40 et qui s'engagent aussi dans
00:57:42 la solidarité de notre pays. Mais ce n'est plus
00:57:44 le cas depuis plusieurs années et nous devons
00:57:46 impérativement, pour justement
00:57:48 tenir ce socle républicain, eh bien
00:57:50 mettre un frein à l'immigration incontrôlée.
00:57:52 Le Rassemblement national a annoncé qu'il
00:57:54 voterait ce texte et se félicite d'une
00:57:56 victoire idéologique en disant que son idée
00:57:58 de préférence nationale est désormais reprise.
00:58:00 Quelle est la différence entre les républicains
00:58:02 et le Rassemblement national ?
00:58:04 La différence, elle est claire.
00:58:06 C'est qu'on voit bien que pendant
00:58:08 tous les débats,
00:58:10 le Rassemblement national
00:58:12 est resté sur une position dogmatique,
00:58:14 idéologique,
00:58:16 et que là, eh bien, il se raccroche
00:58:18 aux branches. Encore hier,
00:58:20 il disait ne pas voter.
00:58:22 Alors que nous, nous travaillons avec
00:58:24 le Sénat, main dans la main, c'est nous qui avons
00:58:26 imposé ce texte. Ce sont les républicains
00:58:28 qui ont imposé la déchéance de nationalité
00:58:30 pour les binationaux
00:58:32 qui commettraient un crime
00:58:34 sur un policier. Ce sont
00:58:36 également les républicains qui ont imposé
00:58:38 la maîtrise de la LLF
00:58:40 et le fait que nous n'ayons
00:58:42 plus une nationalité automatique
00:58:44 à 18 ans lorsque nous sommes nés
00:58:46 de parents étrangers, mais que nous devions
00:58:48 en faire la demande. Donc toutes ces mesures-là,
00:58:50 c'est pas le Rassemblement national qui les a travaillées
00:58:52 et qui les a fait adopter, ce sont les républicains.
00:58:54 Bon, ben voilà, ils sont heureux de voter
00:58:56 notre texte. On en est heureux, mais
00:58:58 n'inversons pas les choses. On voit bien...
00:59:00 C'est désormais votre texte, vous faites partie de la
00:59:02 majorité présidentielle ?
00:59:04 Non, c'est le texte des républicains. A la rigueur,
00:59:06 eh bien, tous les députés qui voteront ce texte
00:59:08 voteront le texte des républicains,
00:59:10 clairement, puisque à 98%,
00:59:12 c'est le texte du Sénat
00:59:14 et des républicains de droite à l'Assemblée.
00:59:16 Merci beaucoup.
00:59:18 Voilà, une petite information
00:59:20 qui nous parvient. Sacha Houllier,
00:59:22 qui est le président de la Commission des lois, qui a mené
00:59:24 ces discussions sur la commission mixte paritaire,
00:59:26 vient d'annoncer en réunion de groupe qu'il allait
00:59:28 voter contre ce texte
00:59:30 sorti de la commission, ainsi que Nadia Hay,
00:59:32 Cécile Rilak et Eric
00:59:34 Botorel. Cela fait
00:59:36 donc plusieurs voix, 1, 2, 3,
00:59:38 4 voix qui vont manquer
00:59:40 déjà chez Renaissance.
00:59:42 Jordane Guyton, vous êtes avec nous
00:59:44 pour le Rassemblement national. Alors, vous avez
00:59:46 annoncé que vous alliez voter ce texte.
00:59:48 Marine Le Pen se félicite d'une victoire
00:59:50 idéologique et pourtant,
00:59:52 il y a la régularisation
00:59:54 de travailleurs sans papier. Alors,
00:59:56 est-ce que vous ne faites pas tout simplement un coup politique ?
00:59:58 On ne fait pas simplement un coup politique parce que
01:00:00 ce texte, d'abord, je l'ai
01:00:02 étudié moi-même en commission des lois pendant la
01:00:04 semaine de débat qui a eu lieu
01:00:06 et ce texte, il s'est complètement fait
01:00:08 vider de toute substance de fermeté
01:00:10 envers l'immigration. Nous, ce qu'on constate
01:00:12 avant tout au Rassemblement national, c'est que les
01:00:14 Français en ont marre d'avoir une immigration
01:00:16 massive, d'accueillir chaque année presque 500 000
01:00:18 personnes par an depuis le début de Macron
01:00:20 en 2017 et d'avoir 600 000
01:00:22 à 900 000 clandestins sur notre
01:00:24 territoire, donc qui violent la loi en situation irrégulière.
01:00:26 Bon. À partir de là, nous faisons ce constat,
01:00:28 nous avons essayé en commission des lois avec nos collègues
01:00:30 de donner une sorte de
01:00:32 fermeté à ce texte. Évidemment, tous les macronistes
01:00:34 et évidemment de gauche alliés à la NUPES
01:00:36 ont vidé le texte de toute
01:00:38 substance, un petit peu de
01:00:40 fermeté envers l'immigration. Nous, aujourd'hui
01:00:42 au Rassemblement national, qu'est-ce qu'on
01:00:44 constate ? On constate qu'il y a
01:00:46 le retour de délits de séjour irréguliers,
01:00:48 il y a le retour de conditions d'assimilation,
01:00:50 il y a des choses, voilà, expulsées, notamment les délinquants
01:00:52 étrangers. Alors, ce n'est pas l'alpha et l'oméga, ce n'est pas
01:00:54 la perfection, ce n'est pas exactement le
01:00:56 programme de Marine Le Pen, c'est une petite victoire
01:00:58 idéologique parce que nous avons des petites avancées en la matière.
01:01:00 Et à un moment donné, les Français nous demandent
01:01:02 de peser le pour et le contre. Depuis le début
01:01:04 du mandat, depuis que nous sommes là, les 88 députés
01:01:06 RN, depuis le juin 2022, nous votons
01:01:08 tout ce qui est bon pour les Français. On considère que dans
01:01:10 ce texte, il n'est pas parfait, mais qu'il va
01:01:12 plutôt dans le bon sens et qu'il va plutôt
01:01:14 essayer de limiter l'immigration.
01:01:16 Quand on réduit les aides sociales pour les personnes
01:01:18 issues de l'immigration et les personnes étrangères sur notre
01:01:20 territoire, on crée finalement
01:01:22 des conditions hostiles à
01:01:24 un appel d'air, c'est-à-dire qu'on va à l'inverse de
01:01:26 l'appel d'air migratoire. Donc on va plutôt décourager
01:01:28 les gens de venir dans notre pays, c'est ce que nous souhaitons
01:01:30 pour limiter l'immigration. Maintenant,
01:01:32 pour votre question qui était très claire
01:01:34 sur la régularisation, mais en fait, il n'y aura
01:01:36 que très peu de régularisation, ce sera des préfets
01:01:38 au cas par cas qui vont régulariser que quelques personnes.
01:01:40 Je veux dire, si demain on peut régulariser juste
01:01:42 un médecin dans un département, ça
01:01:44 ne posera pas de problème particulier. La question, c'était
01:01:46 qu'à la base de ce texte, ce que nous avions à la sortie
01:01:48 de la Covid-Cellulois, c'est un texte qui régularise massivement
01:01:50 des centaines de milliers de personnes.
01:01:52 Aujourd'hui, sur le million
01:01:54 de clandestins qu'il y a sur notre territoire,
01:01:56 on avait quasiment un tiers, soit 300 000 personnes
01:01:58 qui auraient pu répondre aux conditions et donc être régularisés.
01:02:00 Là, le texte qui sort de cette commission
01:02:02 mixte paritaire... - Non mais vous évoluez un petit peu, parce que vous étiez sur une immigration zéro,
01:02:04 maintenant vous acceptez quand même de la régularisation.
01:02:06 - C'est pas une immigration zéro, c'est le texte qui sort de la commission
01:02:08 mixte paritaire est meilleur que le texte d'avant.
01:02:10 Donc on va le prendre, parce que ça va dans le bon sens,
01:02:12 et on va l'expliquer aux Français, on va aller devant nos électeurs
01:02:14 pour leur expliquer que ce texte, il est plutôt bon.
01:02:16 Maintenant, ce qui se passe aujourd'hui à l'Assemblée,
01:02:18 je pense que c'est le reflet de la société,
01:02:20 c'est ce qu'attendent les Français, réduire drastiquement
01:02:22 les flux de l'immigration. Maintenant,
01:02:24 on va les amener vers un acte 2, aujourd'hui c'est l'acte 1,
01:02:26 si tu le textais, voté ce soir.
01:02:28 Maintenant, l'acte 2... - Et vous, l'acte 2, c'est la réforme constitutionnelle ?
01:02:30 - L'acte 2, ce sera soit l'arrivée de Marine Le Pen
01:02:32 à l'Elysée en 2027, soit,
01:02:34 si le président de la République décide de dissoudre
01:02:36 l'Assemblée nationale, l'arrivée de Jordane Bardella à Matignon,
01:02:38 et nous sommes prêts pour restreindre
01:02:40 encore plus les flux d'immigration.
01:02:42 Maintenant, c'est un petit pas pour l'Assemblée,
01:02:44 et nous allons nous en contenter, parce que depuis le début
01:02:46 de notre mandat, nous votons tout ce qui est bon pour les Français.
01:02:48 - On va entendre la France insoumise à présent,
01:02:50 avec Manuel Bompard, qui est député LFI
01:02:52 des Bouches-du-Rhône, et que l'on retrouve
01:02:54 au micro de Marco Pommier.
01:02:56 - Oui, Brigitte, Manuel Bompard,
01:02:58 on entend depuis hier la gauche dire
01:03:00 que trop de lignes rouges ont été
01:03:02 franchies avec cet accord
01:03:04 dans la CMP. Lesquelles ?
01:03:06 - Bah, écoutez, l'accord qui vient
01:03:08 d'être fait, en quelque sorte, est un accord
01:03:10 Macron-Syoty-Le Pen.
01:03:12 C'est-à-dire que cet accord, il se fait
01:03:14 sur les positions qui ont été
01:03:16 pendant de longues années les positions traditionnelles
01:03:18 de l'extrême droite. C'est la question de la déchéance
01:03:20 de la nationalité, c'est la question
01:03:22 de la remise en cause du droit du sol, c'est la question
01:03:24 de ce qu'on appelle la préférence nationale.
01:03:26 Pour prendre ces trois exemples-là,
01:03:28 ces trois positions, qui ont toujours été
01:03:30 dans le programme du Rassemblement national,
01:03:32 et qui sont aujourd'hui reprises
01:03:34 de manière honteuse par le pouvoir en place.
01:03:36 Et moi, je dis qu'il n'y a pas de fatalité
01:03:38 à laisser comme ça
01:03:40 la droite et l'extrême droite se mettre
01:03:42 d'accord sur les positions qui sont les positions
01:03:44 traditionnelles de l'extrême droite.
01:03:46 Dès ce soir, les députés macronistes,
01:03:48 dans toute leur diversité,
01:03:50 doivent arrêter d'essayer de faire porter la responsabilité
01:03:52 sur les autres. C'est eux qui vont devoir décider
01:03:54 aujourd'hui. Ils vont devoir décider
01:03:56 s'ils votent pour ou s'ils votent contre.
01:03:58 C'est aussi simple que cela. Et moi, je les appelle
01:04:00 au sursaut, je les appelle à la responsabilité.
01:04:02 Ils ne peuvent pas laisser comme ça le pays
01:04:04 dériver petit à petit vers les positions
01:04:06 qui sont les positions traditionnelles de l'extrême droite.
01:04:08 Il n'y a pas de fatalité à cette situation.
01:04:10 Il faut aussi être en capacité
01:04:12 d'offrir une autre alternative face à un macronisme
01:04:14 qui est en train de s'effondrer. Tout le monde
01:04:16 le voit, tout le monde l'a sous les yeux.
01:04:18 Et c'est pourquoi j'ai fait la proposition
01:04:20 à l'ensemble des partis politiques
01:04:22 de la NUPES de tenir une réunion
01:04:24 d'urgence dans les prochaines heures
01:04:26 pour faire en sorte que nous nous réunissions,
01:04:28 que nous fassions le point sur la situation,
01:04:30 et que nous regardions comment nous sommes en capacité
01:04:32 justement de faire avancer l'alternative dont
01:04:34 ce pays a besoin.
01:04:36 - Alors vous choisissez ce moment pour vous
01:04:38 rabibocher visiblement avec les composantes de la gauche,
01:04:40 mais est-ce que vous ne vous dites pas au final que la gauche
01:04:42 a peut-être loupé le coche sur ce projet de loi
01:04:44 immigration, que vous n'avez peut-être pas suffisamment
01:04:46 négocié avec le gouvernement,
01:04:48 que vous n'étiez pas suffisamment ouvert à la négociation
01:04:50 avec le gouvernement ?
01:04:52 - Non, le gouvernement n'a jamais eu l'intention de négocier
01:04:54 avec nous. D'ailleurs, il ne nous a proposé
01:04:56 aucune discussion, aucune négociation
01:04:58 sur le sujet.
01:05:00 - Au Recompte de Saint-Denis par exemple,
01:05:02 je m'y suis rendu et l'ensemble des propositions
01:05:04 que j'ai posées sur la table ont été balayées
01:05:06 d'un revers de la main par le président de la République.
01:05:08 Écoutez, je vois bien la tentative
01:05:10 qu'ont un certain nombre de députés
01:05:12 macronistes pour ne pas regarder leur responsabilité,
01:05:14 parce que c'est leur responsabilité,
01:05:16 c'est leur décision ce soir qui va compter,
01:05:18 d'essayer de faire porter la responsabilité à d'autres
01:05:20 en disant si ça s'était passé.
01:05:22 Autrement avant, ça serait passé différemment aujourd'hui.
01:05:24 La vérité, c'est qu'il n'y avait aucune obligation
01:05:26 pour le gouvernement de reprendre comme ça
01:05:28 l'ensemble des positions, qui sont les positions
01:05:30 traditionnelles de la famille Le Pen.
01:05:32 Il n'y avait aucune obligation de le faire.
01:05:34 Le gouvernement a choisi de le faire
01:05:36 et maintenant ce sont les députés macronistes
01:05:38 qui peuvent l'arrêter.
01:05:40 Et pour ça, il faut qu'ils votent contre ce projet de loi ce soir.
01:05:42 - Merci beaucoup, Manuel Bompard, pour votre réaction.
01:05:44 - Frédéric Valtho nous a rejoint sur ce plateau.
01:05:46 Bonjour, vous êtes député au Rizon de Seine-et-Marne.
01:05:48 Alors effectivement, on parle du vote maintenant,
01:05:50 parce qu'il y a les conclusions de cette CMP,
01:05:52 Commission mixtaritaire sur le projet de loi immigration.
01:05:54 Mais maintenant, ce texte va être soumis
01:05:56 à un vote de la Commission mixtaritaire
01:05:58 et à un vote des députés à partir de 21h30
01:06:00 à l'Assemblée nationale.
01:06:02 Et on apprend qu'il y a déjà des députés
01:06:04 qui font défaut dans la majorité,
01:06:06 notamment chez Renaissance.
01:06:08 Alors vous, vous êtes au Rizon,
01:06:10 mais chez Renaissance, on parle de Sacha Houllier,
01:06:12 on parle de Nadia Haye, de Cécile Rilak,
01:06:14 d'Éric Botorel et de Gilles Lejean.
01:06:16 Donc ce sont quand même des poids lourds
01:06:18 dans cette majorité Renaissance.
01:06:20 Est-ce qu'on assiste ou on va assister
01:06:22 à l'implosion de la majorité ?
01:06:24 - Alors, j'aurais été plus à l'aise
01:06:26 que vous m'interrogez sur la position
01:06:28 du groupe Rizon, parce que celle-là,
01:06:30 je la connais, et elle va être unanime.
01:06:32 Et on va voter le texte, parce que sur ce sujet,
01:06:34 on ne déroge pas à ce qu'on porte
01:06:36 depuis toujours, à partir du moment
01:06:38 où la discussion s'est engagée.
01:06:40 On a toujours été soutenant.
01:06:42 Et franchement, quand on regarde la copie
01:06:44 qui sort de la CMP,
01:06:46 on voit un texte qui a été rééquilibré
01:06:48 et sérieusement rééquilibré par rapport
01:06:50 à ce qu'était le vote au Sénat.
01:06:52 - Rééquilibré ou droitisé, quand même ?
01:06:54 - Droitisé en quoi ?
01:06:56 Quelle est la mesure qui n'était pas
01:06:58 dans la copie du Sénat, qui serait plus dure ?
01:07:00 - Oui, mais vous, vous parliez de la base du Sénat.
01:07:02 Il y avait une version initiale de la majorité,
01:07:04 qui est considérablement durcie.
01:07:06 - Donc, vous, chez Rizon, ça vous va ?
01:07:08 - À partir du moment où, sur la ME,
01:07:10 à partir du moment où, sur les mineurs
01:07:12 dans les centres de rétention administrative,
01:07:14 à partir du moment où, sur un certain nombre
01:07:16 de dispositions, effectivement, la majorité
01:07:18 sénatoriale, c'est-à-dire la droite,
01:07:20 revenait en arrière. Et elle a fait un pas,
01:07:22 justement, pour permettre un accord.
01:07:24 C'est un accord, c'est pas adopter à 100 %
01:07:26 la copie du Sénat. Après, on a, effectivement,
01:07:28 depuis une heure, une heure et demie,
01:07:30 un reniement du Rassemblement national,
01:07:32 qui tout d'un coup se met à trouver très bien
01:07:34 vertueux et positif, puisqu'ils vont le voter,
01:07:36 ce texte, alors qu'ils l'ont critiqué
01:07:38 depuis des mois et des mois, en disant, par exemple,
01:07:40 que les régularisations étaient lignes rouges.
01:07:42 Qu'est-ce qui a changé sur les régularisations
01:07:44 par rapport à ce qu'a voté le Sénat
01:07:46 à la disposition de l'amendement de Marseille ?
01:07:48 Rien. On va vers la régularisation des travailleurs
01:07:50 qui font tourner une partie...
01:07:52 -C'est un texte équilibré ?
01:07:54 -Ca veut dire qu'il y aura toutes les voix de chez Horizon ?
01:07:56 -C'est les leaders du Rassemblement national,
01:07:58 M. Bardella Ier, qui disait encore
01:08:00 il y a deux jours, "On ne votera pas ce texte
01:08:02 "qui est nocif pour les Français
01:08:04 "et qui, de toute façon, ne répond pas
01:08:06 "à la question migratoire." Là, il y a un changement
01:08:08 de pied total. C'est leur affaire.
01:08:10 Mais c'est pas ça qui rend le texte, tout d'un coup...
01:08:12 -Inacceptable, à vos yeux ?
01:08:14 -Inacceptable, bien sûr. -Il y aura toutes les voix
01:08:16 de chez Horizon ? -Je suis pas allé comptabiliser,
01:08:18 mais si il y a 95 % des voix minimum,
01:08:20 ça serait pas une surprise.
01:08:22 -Jérôme Gatch ?
01:08:24 -J'ai beaucoup de respect pour Frédéric Valtout,
01:08:26 donc je vais lui poser une question.
01:08:28 Il a été président de la Fédération hospitalière de France
01:08:30 et je vais prendre un cas de figure.
01:08:32 Un médecin étranger, comme ceux de beaucoup
01:08:34 qui font tourner nos services d'urgence
01:08:36 et nos services hospitaliers.
01:08:38 Il arrive en France, il est en situation régulière,
01:08:40 il fait le regroupement familial
01:08:42 parce qu'il a la possibilité de le faire,
01:08:44 et là, ce que vous jugez acceptable,
01:08:46 c'est que cet homme qui fait tourner
01:08:48 le service public hospitalier,
01:08:50 qui paie ses cotisations sociales,
01:08:52 vous allez dire "vos enfants à vous,
01:08:54 "pendant 30 mois, ils ne vous ouvrent pas le droit
01:08:56 "aux allocations familiales."
01:08:58 Expliquez-moi comment quelqu'un qui est attaché
01:09:00 à la logique de la sécurité sociale...
01:09:02 Je cotise, je suis en situation régulière,
01:09:04 et la disposition que vous avez introduite,
01:09:06 c'est, pour cette personne-là,
01:09:08 il n'y a pas le bénéfice
01:09:10 des allocations familiales,
01:09:12 de l'APL, éventuellement...
01:09:14 -On repart sur les 4 colonnes.
01:09:16 -Et s'il devient handicapé, de l'allocation adulte handicapé.
01:09:18 Explique-moi comment ça,
01:09:20 c'est acceptable pour quelqu'un qui est attaché
01:09:22 à la logique de la sécurité sociale.
01:09:24 -D'abord, le médecin est accueilli,
01:09:26 et il n'y a aucun problème sur l'accueil du médecin.
01:09:28 -Ces enfants ont droit aux allocations familiales.
01:09:30 -C'est même dans une proposition de loi que j'ai portée.
01:09:32 -Si tu es médecin, ça peut être un cadre informatique,
01:09:34 américain,
01:09:36 ou néerlandais, enfin, pas néerlandais,
01:09:38 il est européen, ou un brésilien.
01:09:40 Comment vous dites à la Tractivité de la France,
01:09:42 où il y a des gens qui viennent travailler en France,
01:09:44 des norvégiens...
01:09:46 -Les allocations familiales...
01:09:48 -Ce que tu vas voter,
01:09:50 ce que tu vas voter, c'est pas d'allocations familiales,
01:09:52 et pas d'APL.
01:09:54 Explique-moi comment tu dis ça.
01:09:56 -Attendez, Frédéric Waltho,
01:09:58 je vous donne la parole juste après.
01:10:00 -Sur les aides sociales,
01:10:02 et notamment l'APL,
01:10:04 on a sorti, les étudiants
01:10:06 ne sont pas concernés par le dispositif,
01:10:08 donc le médecin qui arrive avec ses enfants,
01:10:10 jusqu'à ce que les enfants étudient...
01:10:12 -C'est pas forcément un cas, alors.
01:10:14 -Après, si, si, si, si,
01:10:16 et effectivement, si l'enfant se met à travailler,
01:10:18 il aura accès aux prestations sociales.
01:10:20 -Son enfant de 3 ans,
01:10:22 il ne touche pas la prestation d'accueil
01:10:24 du jeune enfant pour le placer à la crèche
01:10:26 pendant que lui va travailler à l'hôpital.
01:10:28 Explique-moi comment tu justifies
01:10:30 que ce médecin étranger,
01:10:32 qui est en France en situation régulière,
01:10:34 qui cotise pour le financement de la branche familiale...
01:10:36 -On est déjà plus dans l'exemple.
01:10:38 Tu dis que pendant 30 mois,
01:10:40 il n'a pas le droit aux allocations familiales
01:10:42 et aux prestations familiales,
01:10:44 dont la prestation d'accueil du jeune enfant.
01:10:46 Dis-moi comment tu le justifies.
01:10:48 -Je viens de te l'expliquer.
01:10:50 Aujourd'hui, il y a des mesures
01:10:52 qui restreignent l'accès à ceux qui n'ont pas le droit,
01:10:54 mais ceux qui travaillent auront accès...
01:10:56 -Pas pendant 30 mois !
01:10:58 Lis le texte que tu vas voter,
01:11:00 pas pendant 30 mois, bon sang !
01:11:02 -Mais c'est pas la peine de me crier dessus.
01:11:04 -Je trouve incroyable.
01:11:06 -C'est pas politique.
01:11:08 -Vous faites comme si ce texte,
01:11:10 qui serait un contre-pied total
01:11:12 à la manière dont la France...
01:11:14 -Tu es attaché à la Sécu,
01:11:16 comme moi, je suis attaché à la Sécurité sociale.
01:11:18 -Je suis attaché à la Sécurité sociale,
01:11:20 mais aussi à ceux qui peuvent bénéficier de la Sécurité sociale.
01:11:22 -Rappelle Schellenberger.
01:11:24 -Ce qui est intéressant,
01:11:26 c'est que, monsieur Gedges,
01:11:28 parce que je redis ce que j'ai dit tout à l'heure,
01:11:30 ceux qui ont mis à mal
01:11:32 l'universalité des allocations familiales,
01:11:34 ce sont les socialistes.
01:11:36 -Je me suis opposé. Ne me parlez pas comme ça.
01:11:38 J'ai voté contre. C'est pas ça le problème.
01:11:40 -C'est la majorité. On ne peut pas se déresponsabiliser.
01:11:42 -Quel est le rapport ?
01:11:44 On ne parle pas de la condition de résidence,
01:11:46 de travail.
01:11:48 -Sauf que les exemples que vous prenez...
01:11:50 -Votre circonscription, vous avez un cadre étranger.
01:11:52 -Je veux bien que vous soyez en colère.
01:11:54 -Je suis en colère. -Moi aussi.
01:11:56 Des âneries qui ont été faites de 2012 à 2017.
01:11:58 -Vous faites des âneries maintenant,
01:12:00 si vous vous prenez sur ce ton.
01:12:02 -Vous êtes les héritiers du général de Gaulle.
01:12:04 -Calmez-vous.
01:12:06 -On va baisser d'un ton sur ce plateau.
01:12:08 Parce que là, ça prend des proportions énormes.
01:12:10 -Calmez-vous.
01:12:12 -Du calme.
01:12:14 -C'est vous qui êtes les modèles.
01:12:16 -On va prendre un peu l'air.
01:12:18 On va retrouver Mathieu Lefebvre
01:12:20 qui est en duplex de la salle des 4 colonnes.
01:12:22 Mathieu Lefebvre qui est député
01:12:24 Renaissance du Val-de-Marne
01:12:26 et qui se trouve aux côtés de Stéphanie Despierre.
01:12:28 Vous voyez, Stéphanie s'est animée.
01:12:30 -Un accord a été trouvé.
01:12:32 Le texte devrait être voté ce soir.
01:12:34 Mais déjà, la majorité se fissure.
01:12:36 Sacha Houlié, président de la commission des lois
01:12:38 qui a porté ce texte à l'assemblée,
01:12:40 dit qu'il va voter contre. C'est un échec ?
01:12:42 -Il n'y a pas de chasse aux sorcières chez nous.
01:12:44 Chacun est libre de son vote.
01:12:46 Sacha Houlié a été un des artisans du compromis.
01:12:48 J'ai eu beaucoup confiance en lui
01:12:50 pour éviter que des lignes rouges
01:12:52 ne soient franchies.
01:12:54 Grâce à lui, ça a été le cas.
01:12:56 C'est un grand président de la commission des lois.
01:12:58 Il sera uni pour voter ce texte.
01:13:00 Ce texte est utile aux Français.
01:13:02 Utile pour expulser les gens
01:13:04 qui n'ont rien à faire sur le territoire.
01:13:06 -Sauf qu'en disant qu'il ne vote pas le texte,
01:13:08 il acte que les lignes rouges ont été franchies
01:13:10 pour une partie de la majorité.
01:13:12 -Je ne crois pas.
01:13:14 Je mets au défi quiconque dans le texte
01:13:16 dont nous avons connaissance à présent
01:13:18 de me sortir une mesure
01:13:20 qui pourrait avoir franchi ces lignes rouges.
01:13:22 En matière de prestations sociales,
01:13:24 ce qui a été fait n'est pas contraire
01:13:26 à ce que l'on a vu dans le texte
01:13:28 de la présidente de la République.
01:13:30 Il y a des mesures de régularisation
01:13:32 des travailleurs sans papiers,
01:13:34 d'interdiction des mineurs
01:13:36 dans les centres de rétention administrative
01:13:38 que personne d'autre n'avait mis en oeuvre jusqu'alors.
01:13:40 Ce sera un texte efficace.
01:13:42 -Est-ce que Sacha Houllier peut rester
01:13:44 président de la commission des lois
01:13:46 alors qu'il prend position contre un texte
01:13:48 porté par le gouvernement?
01:13:50 -Ca n'est pas à moi d'en décider.
01:13:52 Sacha Houllier a été un excellent président
01:13:54 et je sais qu'il a vocation à le rester.
01:13:56 Sacha Houllier a l'intérêt général
01:13:58 chevillé au corps.
01:14:00 On n'a pas tous les mêmes sensibilités
01:14:02 dans la majorité,
01:14:04 mais on sait que ce qui nous dissemble
01:14:06 est infiniment plus faible que ce qui nous rassemble.
01:14:08 La certitude que la France
01:14:10 n'est pas un pays d'immigration zéro.
01:14:12 La fermeture des frontières
01:14:14 n'existe pas dans l'histoire de France.
01:14:16 De la même manière qu'une France
01:14:18 qui serait ouverte aux quatre vents
01:14:20 et pour laquelle il n'y aurait qu'une crise de l'accueil,
01:14:22 on souhaite maîtriser l'immigration
01:14:24 pour mieux intégrer.
01:14:26 -Le Rassemblement national
01:14:28 annonce qu'il vote le texte.
01:14:30 Le texte pourrait passer
01:14:32 grâce aux voix du RN.
01:14:34 Ce n'est pas un problème pour Renaissance?
01:14:36 -Je suis certain que ce texte passera
01:14:38 sans les voix du RN.
01:14:40 On n'a jamais compté sur les voix du RN
01:14:42 dans cette mandature
01:14:44 et on ne comptera jamais dessus.
01:14:46 Ils n'ont rien à voir avec nous.
01:14:48 Leurs valeurs sont en tout point opposées aux nôtres.
01:14:50 -Le RN a voté un texte porté par le gouvernement
01:14:52 alors qu'il se dit dans l'opposition.
01:14:54 Il trouve qu'il y a des valeurs communes.
01:14:56 -Ce n'est pas parce que Marine Le Pen
01:14:58 dit que c'est un texte d'extrême droite
01:15:00 que c'est le cas.
01:15:02 Elle disait qu'elle allait voter contre
01:15:04 parce qu'il y a des régularisations de sans-papiers.
01:15:06 Ce soir, elle va appuyer sur le bouton
01:15:08 qui permettra, et je m'en réjouis,
01:15:10 qu'il y ait 7 à 10 000 personnes
01:15:12 qui soient régularisées parce qu'elles bossent
01:15:14 dans notre pays et qu'elles respectent nos valeurs.
01:15:16 Marine Le Pen, ses sénateurs,
01:15:18 a voté avec la LFI et les écologistes
01:15:20 pour refuser toute forme de débat.
01:15:22 Je n'ai aucune leçon de morale à recevoir
01:15:24 de sa part ni de la part de l'extrême gauche
01:15:26 qui aujourd'hui déplore les conséquences
01:15:28 des causes qu'ils ont chéries.
01:15:30 -La gauche dit qu'on fait une entorse
01:15:32 aux droits fondamentaux,
01:15:34 à des principes fondamentaux de la République française.
01:15:36 -J'attends qu'ils me le démontrent.
01:15:38 -En parlant de la déchéance de nationalité,
01:15:40 d'une préférence nationale sur les allocations familiales ?
01:15:42 -Il ne suffit pas de le dire
01:15:44 pour que les Français puissent
01:15:46 se sentir bien.
01:15:48 Il n'y a rien dans ce texte qui s'apparente
01:15:50 à la préférence nationale.
01:15:52 Jamais Sacha Ollier, Florent Boudier
01:15:54 n'aurait laissé passer.
01:15:56 On n'a pas les mêmes sensibilités.
01:15:58 Je suis certain qu'ils ont su faire la différence
01:16:00 entre un compromis,
01:16:02 ce n'est pas le texte que nous aurions
01:16:04 nous-mêmes défendu et adopté,
01:16:06 et la compromission.
01:16:08 Cette différence est extrêmement importante.
01:16:10 Ce soir, ce sera un moment de vérité
01:16:12 pour savoir qui voudra voter des mesures utiles au pays ou pas.
01:16:14 -Vous ne voulez pas quitter le groupe Renaissance ?
01:16:16 -Je ne suis pas dans une chasse aux sorcières.
01:16:18 On est un groupe avec des sensibilités
01:16:20 que Sylvain Maillard fait vivre avec beaucoup de courage.
01:16:22 Ce soir, chacun sera libre de son vote.
01:16:24 Il n'y aura pas de criminalisation,
01:16:26 pas de pénalisation.
01:16:28 Nos collègues ont un parcours.
01:16:30 Je respecte le vote de chacun de mes collègues.
01:16:32 -Merci beaucoup.
01:16:34 -On sait qu'une réunion va se tenir ce soir
01:16:36 à l'Elysée autour d'Emmanuel Macron.
01:16:38 Avant un vote crucial,
01:16:40 très important pour l'avenir de la majorité.
01:16:42 Un vote qui aura lieu à partir de 21h30
01:16:44 à l'Assemblée nationale
01:16:46 sur les lectures de cette conclusion.
01:16:48 On sait qu'il y a au moins 5 voix
01:16:50 qui vont faire défaut dans la majorité Renaissance.
01:16:52 Arnaud Benedetti,
01:16:54 quelles sont les conséquences
01:16:56 d'un tel accord
01:16:58 avec les Républicains sur la suite du quinquennat ?
01:17:00 -C'est très difficile de le dire,
01:17:04 mais manifestement, il y aura des répercussions.
01:17:06 La question est de savoir si on va avoir
01:17:08 la formation de ce qu'on a connu sous François Hollande,
01:17:10 c'est-à-dire des frondeurs qui,
01:17:12 à l'intérieur de la majorité, vont fragiliser
01:17:14 toujours plus l'exercice du pouvoir
01:17:16 par les gouvernements d'Emmanuel Macron.
01:17:18 La vérité, c'est que, si vous voulez,
01:17:22 il y a un risque,
01:17:24 manifestement, d'après ce que l'on entend ce soir.
01:17:26 Mais la réalité, c'est que
01:17:28 la substance même du macronisme,
01:17:30 ce n'est pas le Parti socialiste.
01:17:32 Le Parti socialiste, il y a une culture
01:17:34 qui est une culture de courant,
01:17:36 de confrontation, de débat,
01:17:38 qui est vieille quasiment depuis la SFIO.
01:17:40 Là, en l'occurrence,
01:17:42 le macronisme s'est construit
01:17:44 autour d'Emmanuel Macron,
01:17:46 autour d'une marque quasiment publicitaire,
01:17:48 avec toutes les ambiguïtés qui sont d'ailleurs propres
01:17:50 à cette marque.
01:17:52 Est-ce que, finalement, même ceux
01:17:54 qui, aujourd'hui, sont
01:17:56 offusqués par ce qui vient de se passer,
01:17:58 à ton ou à raison, peu importe,
01:18:00 c'est pas à nous de le dire,
01:18:02 est-ce qu'ils vont, finalement,
01:18:04 sachant qu'ils doivent beaucoup à Emmanuel Macron,
01:18:06 sachant qu'ils doivent beaucoup à la dynamique du macronisme,
01:18:08 aller jusqu'au bout, qui est le bout
01:18:10 d'une opposition interne
01:18:12 à cette majorité ? Pour l'instant,
01:18:14 j'ai quelques doutes. Après, il y a d'autres questions.
01:18:16 Le modem, c'est une autre affaire.
01:18:18 Ce qui est intéressant aussi de voir,
01:18:20 c'est autant, horizon une position qui me paraît
01:18:22 la plus homogène au sein, aujourd'hui,
01:18:24 de la majorité macroniste,
01:18:26 autant, on voit bien que du côté
01:18:28 du modem, il y a là aussi un certain nombre
01:18:30 de remous. On annonce éventuellement
01:18:32 que le président du groupe parlementaire
01:18:34 à titre personnel du modem
01:18:36 ne voterait pas le texte ce soir.
01:18:38 Donc là aussi, c'est une vraie question.
01:18:40 Moi, la question, je la pose depuis le début,
01:18:42 je la pose depuis 2022.
01:18:44 C'est de savoir si cette législature
01:18:46 est viable, comme ça, durant 5 ans.
01:18:48 Est-elle viable, là, après ce qu'on vient
01:18:50 de vivre durant 3 ans ?
01:18:52 Ça va être très compliqué, quand même, sur la distance.
01:18:54 - On va retrouver Elsa Mondingava,
01:18:56 qui se trouve,
01:18:58 salle des 4 colonnes.
01:19:00 Elsa, le plus dur, maintenant,
01:19:02 pour la majorité, ça va être de réunir
01:19:04 les troupes en vue d'un vote, ce soir,
01:19:06 sur les lectures de cette conclusion de la commission
01:19:08 mixte paritaire sur le projet de loi immigration.
01:19:10 On sait déjà qu'il y a
01:19:12 des députés qui feraient
01:19:14 défaut à Renaissance
01:19:16 et au modem. - Oui, derrière
01:19:18 ces caméras, on voit Stella Dupont,
01:19:20 députée Renaissance, qui affirme qu'elle
01:19:22 va voter contre le texte.
01:19:24 En 2018, elle s'était déjà abstenue
01:19:26 sur la loi Asile-Immigration. Cette fois, elle votera
01:19:28 contre le texte. Il y a eu une réunion du groupe
01:19:30 Renaissance. Plusieurs députés
01:19:32 ont annoncé qu'ils allaient voter contre.
01:19:34 Non des moindres. Sacha Houllier,
01:19:36 président de la commission des lois,
01:19:38 Nadia Heff, vice-présidente du groupe,
01:19:40 et également Eric Bottorel,
01:19:42 Gilles Lejeanne, qui est un ancien
01:19:44 président du groupe,
01:19:46 ils viennent aux 4 colonnes, ils assument cette décision,
01:19:48 ils disent qu'ils vont voter contre le texte.
01:19:50 On en compte une grosse poignée.
01:19:52 Pour l'instant, on les compte sur les doigts d'une main.
01:19:54 Mais combien d'abstentions.
01:19:56 Ce que l'on nous a raconté aussi, c'est que cette réunion
01:19:58 de groupe, à la fin de cette réunion de groupe,
01:20:00 Sylvain Maillard, le président des députés
01:20:02 Renaissance, s'est rendu à
01:20:04 l'Elysée, certainement pour échanger avec
01:20:06 le président de la République. Ce qui signe que la crise
01:20:08 est très importante au sein de la majorité.
01:20:10 Il y a aussi une réunion en ce moment
01:20:12 pour le groupe Modem. Le président du groupe,
01:20:14 Jean-Paul Mettey, lui a dit qu'à titre personnel,
01:20:16 pour l'instant, effectivement, il était plus
01:20:18 favorable à voter contre le texte.
01:20:20 Combien de voix vont manquer
01:20:22 dans la majorité? Il en faudrait
01:20:24 beaucoup, beaucoup, beaucoup pour risquer que le texte
01:20:26 ne soit pas adopté. Puisqu'on le rappelle, les 88
01:20:28 députés du Rassemblement National vont voter
01:20:30 pour une écrasante majorité des députés
01:20:32 les Républicains vont voter pour
01:20:34 également. Oui, mais si ce texte
01:20:36 est adopté avec une majorité
01:20:38 fracturée et grâce aux voix du Rassemblement
01:20:40 National et de la droite, je peux
01:20:42 vous dire que la crise politique, elle n'a pas
01:20:44 fini, elle n'est pas finie ce soir
01:20:46 avec ce vote.
01:20:48 Frédéric Walthou, est-ce qu'on ouvre
01:20:50 une crise politique, là, avec un vote
01:20:52 qui va se faire avec les voix du Rassemblement National,
01:20:54 de la majorité et des
01:20:56 Républicains? Non, mais là, on est dans
01:20:58 les scies et ça, ça sera pour l'émission qui peut être...
01:21:00 On n'est pas dans les scies, au Rassemblement National,
01:21:02 on a annoncé qu'on voterait pour.
01:21:04 C'est le débat qu'on fera après le vote si réellement,
01:21:06 effectivement, la situation
01:21:08 que vous décrivez s'est déroulée.
01:21:10 Moi, je ne pense pas, je pense que
01:21:12 malgré des défections
01:21:14 à la marge, la majorité sera
01:21:16 soudée derrière ce texte.
01:21:18 LR,
01:21:20 on verra bien, parce qu'avec LR, on lance
01:21:22 des pièces, on sait jamais comment... Très bien.
01:21:24 Des côtés, ça retombe, mais très bien.
01:21:26 Mais en tous les cas, ceux qui ont signé,
01:21:28 qui ont signé, en tout cas, qui se sont engagés
01:21:30 sur le texte de la commission mixe-paritére,
01:21:32 si, effectivement,
01:21:34 suffiront à faire passer le texte.
01:21:36 Que le Front National, tout d'un coup, change de pied
01:21:38 face à un revirement à 180 degrés
01:21:40 pour tout d'un coup trouver acceptable un texte
01:21:42 qu'il dénonçait depuis des semaines et des mois...
01:21:44 Vous dites qu'on n'aura pas besoin des voix du RN,
01:21:46 ça va passer avec la majorité et les Républicains.
01:21:48 Normalement, oui, et j'espère que ce sera
01:21:50 effectivement le cas et qu'on pourra soustraire
01:21:52 les voix du RN, sans que ça...
01:21:54 Ou du RN, sans que ça
01:21:56 retienne une majorité à ce texte.
01:21:58 Il y aura les 62 voix des députés, les Républicains,
01:22:00 Raphaël Schellenberger ? Il y aura toutes les voix
01:22:02 des députés, les Républicains, et je tiens
01:22:04 à insister sur une analyse un peu
01:22:06 politique, c'est que ce soir,
01:22:08 c'est le texte des Républicains,
01:22:10 90 %
01:22:12 qui sera soumis au vote,
01:22:14 c'est les Républicains qui ont imposé le fond
01:22:16 de ce qui est discuté, après, force
01:22:18 de constater qu'il y en a une qui a réussi
01:22:20 un coup, et ce coup, c'est celui
01:22:22 de fracturer la majorité, et ce coup, c'est
01:22:24 Marine Le Pen qui l'a réussi. Qu'allez-vous faire
01:22:26 de cette victoire politique, Raphaël Schellenberger ?
01:22:28 S'il n'y avait pas eu cette annonce du vote du RN
01:22:30 sur le texte, à mon avis, un certain nombre
01:22:32 de députés de la majorité seraient restés dans les rangs.
01:22:34 C'est le baiser de Judas.
01:22:36 C'est le baiser de Judas. Qu'allez-vous faire
01:22:38 de cette victoire politique à droite, Raphaël Schellenberger ?
01:22:40 Écoutez, simplement
01:22:42 rappeler que... -Entrer au gouvernement.
01:22:44 Ce serait logique. -C'est quoi, c'est le début
01:22:46 de la cohabitation ? -En fait, il ne peut pas
01:22:48 y avoir de cohabitation.
01:22:50 Il ne peut pas y avoir de cohabitation.
01:22:52 Il n'y aura pas de coalition non plus. Il n'y aura pas de ralliement.
01:22:54 Rappelons d'où vient le macronisme,
01:22:56 M. Getsch. On peut y aller,
01:22:58 il n'y a pas de souci. On ne se retrouve pas
01:23:00 là-dedans. -Le macronisme est mort, aujourd'hui.
01:23:02 Il est devenu de droite totale, voire d'extrême-droite. -On ne se retrouvait pas
01:23:04 dans les équilibres qui étaient ceux du texte
01:23:06 souhaité par le gouvernement.
01:23:08 Gérald Darmanin a expliqué à quel point il était
01:23:10 urgent d'avoir un tel texte. On a dit "OK,
01:23:12 s'il est urgent d'avoir un texte, c'est à nos conditions.
01:23:14 Sur ce sujet, nous avons
01:23:16 imposé notre texte. On fera
01:23:18 le même travail sur les textes
01:23:20 qui suivront. Autant que possible,
01:23:22 nous imposerons nos visions."
01:23:24 -Gendrane Vuitton. -En reprenant
01:23:26 la DN du RN. -Depuis le début
01:23:28 du texte, j'entends ce qui est dit par la majorité.
01:23:30 Nous sommes cohérents.
01:23:32 On a voté la motion de rejet du texte en première lecture
01:23:34 parce que le texte, il venait de la commission
01:23:36 des lois de l'Assemblée nationale qui avait été
01:23:38 complètement vidée. C'était quasiment une version socialiste
01:23:40 du texte, si on peut l'appeler comme ça,
01:23:42 à la sortie de la commission des lois.
01:23:44 Aujourd'hui, qu'est-ce qu'on nous présente ?
01:23:46 -C'est bien ce qu'il y a parlé dans l'extrait. -Donc, les Républicains nous expliquent
01:23:48 que c'est leur texte. Très bien, c'est, on va dire,
01:23:50 une petite copie, minime,
01:23:52 d'un petit bout du programme,
01:23:54 d'une petite avancée du programme de Marine Le Pen.
01:23:56 Très bien, pourquoi pas ? Alors, on le prend,
01:23:58 on avance pour la France, pour les Français, pour essayer
01:24:00 de réduire drastiquement les flux d'immigration.
01:24:02 Mais excusez-moi, on assiste à quoi, ce soir ?
01:24:04 Trois ministres d'Emmanuel Macron ont menacé
01:24:06 de le mentionner tout à l'heure. Cinq, six, peut-être dix, quinze,
01:24:08 vingt députés de la majorité ne vont pas voter
01:24:10 ce texte. Pourquoi ? Parce qu'il y a des députés
01:24:12 qui ont le droit d'être socialistes, qui ont le droit
01:24:14 d'être de droite, qui sont restés fidèles
01:24:16 à leur famille politique. Et puis, il y a d'autres députés,
01:24:18 comme Gérald Darmanin, comme Bruno Le Maire
01:24:20 et autres, qui ont décidé, par opportunisme,
01:24:22 de rejoindre Emmanuel Macron pour un poste de cabinet ministériel,
01:24:24 pour sauver leur place de député, pour sauver
01:24:26 leur fauteuil, au détriment de leurs idées.
01:24:28 Aujourd'hui, qu'est-ce qu'on a ? Quand on a des anciens socialistes,
01:24:30 on a des anciens UMP, UMPistes, LR,
01:24:32 qui se rejoignent dans la même famille politique.
01:24:34 Et à un moment donné, quand il faut faire des choix de fond
01:24:36 sur une famille politique,
01:24:38 ils ne s'accordent pas sur le texte.
01:24:40 Donc, aujourd'hui, on a l'aile droite, l'aile gauche, qui sont en train
01:24:42 de se fracasser en deux. Moi, je le dis aux Français,
01:24:44 les seuls qui sont cohérents depuis le début, c'est le RN.
01:24:46 Et les seuls qui ont un parti politique avec une ligne claire,
01:24:48 une candidate pour 2027 et un candidat
01:24:50 à Matignon en cas de dissolution, c'est le RN.
01:24:52 - Je peux vous citer M. Bardella ? Je ne cite jamais M. Bardella,
01:24:54 mais j'arrive, je ne résiste pas.
01:24:56 La ligne rouge du RN est la régularisation
01:24:58 des travailleurs clandestins. Si cette mesure
01:25:00 disparaît, nous voterons la loi sur l'immigration,
01:25:02 autrement, nous voterons contre. Elle a disparu,
01:25:04 cette mesure ? Non, elle est dans le texte.
01:25:06 - Elle a quasiment disparu. - Elle est dans le texte.
01:25:08 - Vous n'allez pas me faire croire que
01:25:10 l'article 3 du départ de la pure tactique
01:25:12 - L'article 3 du départ de ce texte, c'est pas du tout
01:25:14 le même que l'article 4. - Pour de la pure tactique
01:25:16 - Régularisé par la préfète, ça n'a... - Je sais que Jordan Bardella
01:25:18 parlait de l'article 4 bis, transformé
01:25:20 par le scénario. - Si il y a l'article 4 bis, on vote pas.
01:25:22 - Non, il y a un autre article 4 bis. - Qu'est-ce qui a changé d'avis ?
01:25:24 - Nous, on n'a jamais changé d'avis à Horizon.
01:25:26 - Régularisé. - On déroule. - Mais vous n'avez pas changé d'avis.
01:25:28 - On déroule. - Vos amis à la commission des lois, même à Horizon,
01:25:30 ils ont quand même détricoté le texte qui aujourd'hui revient
01:25:32 - Écoutez, dans le texte, il n'y a pas la réforme de la ME.
01:25:34 - Grâce à votre travail... - Dans le texte, il n'y a pas les mineurs dans les centres...
01:25:36 - Ah oui, il n'y a pas de réforme de la ME, mais vous l'avez promis.
01:25:38 - On l'a promis en janvier. D'ailleurs, on sera là pour réformer la ME. Parce que la ME, c'est marrant. De quoi on parle depuis tout à l'heure ?
01:25:45 - On parle de la ME et donc ce texte est tout à fait convenable.
01:25:47 - On parle du texte Immigration, on parle d'une tonne de mesures qui sont prônées par Marine Le Pen depuis 10 ans.
01:25:51 - On se fait taper dessus quand on parle de réformer la ME.
01:25:53 - On va rejoindre Laure Miller, qui elle, est dans la majorité Renaissance de la Loire, et qui elle va voter ce texte.
01:25:59 - On la retrouve aux côtés de Stéphanie Despierres.
01:26:01 - Laure Miller, on voit que quelques députés Renaissance vont faire défection, ne veulent pas de ce texte.
01:26:06 Vous, vous allez voter ce soir ?
01:26:08 - Oui, moi je vais voter ce texte ce soir.
01:26:10 - La gauche dit que c'est une entorse à des principes fondamentaux de la France, de la République,
01:26:15 et appelle les macronistes à ne pas voter ce texte. Qu'est-ce que vous répondez ?
01:26:20 - Moi déjà, je réponds à la gauche qu'elle aurait peut-être pu voter la semaine dernière et ne pas voter la motion de rejet préalable,
01:26:26 puisque si on en est là, c'est quand même la responsabilité de la gauche, en tout cas d'une bonne partie de la gauche et d'autres parties d'opposition.
01:26:33 Donc non, je ne crois pas qu'il y ait d'entorse aux principes fondamentaux.
01:26:36 On le verra d'ailleurs quand ça passera par les fourches codines du Conseil constitutionnel.
01:26:40 Je pense que c'est un texte qui était, pour une grande partie, vous le savez, le texte d'origine du gouvernement de Gérald Darmanin.
01:26:46 Donc en ce sens, c'est une victoire, puisque tout ce qu'on avait inscrit dans le texte d'origine,
01:26:50 notamment la régularisation évidemment, mais aussi l'expulsion, l'éloignement des étrangers délinquants,
01:26:55 l'interdiction des mineurs dans les centres de retention administrative, toutes ces mesures d'intégration aussi,
01:27:01 tout ça est dans le texte, donc ce qu'on voulait au départ est dans le texte.
01:27:05 Et bien évidemment, comme vous le savez, on est dans une majorité relative,
01:27:09 donc il nous faut faire des compromis pour aboutir à des textes de loi qui sont in fine et votés.
01:27:13 Et donc il a fallu évidemment transiger et évidemment faire oeuvre de compromis avec le Sénat.
01:27:19 Merci beaucoup.
01:27:20 Voilà, une députée Renaissance qui va voter ce texte sorti de la commission mixte paritaire.
01:27:25 Une autre qui ne va pas le voter, c'est Stella Dupont.
01:27:27 Elle est députée Renaissance apparentée du Maine-et-Loire.
01:27:31 On la retrouve en duplex avec nous de la salle des quatre colonnes avec vous, Elsa Mondagava.
01:27:35 Oui, à 21h30, vous allez voter contre le texte. Vous assumez cette position et pourquoi ?
01:27:41 Effectivement, j'ai décidé de voter contre.
01:27:43 Ça fait plusieurs jours maintenant que j'exprime mes réserves.
01:27:47 Et ce matin, en opposition à ce qu'on transige sur la question de l'aide au logement,
01:27:52 les APL qui vont être réduites pour les étrangers en situation régulière.
01:27:59 On ne parle pas des étrangers en situation irrégulière. On ne parle pas des clandestins.
01:28:02 On parle des étrangers qui sont installés de façon valable et autorisée chez nous,
01:28:07 qui peuvent travailler par exemple.
01:28:09 Et donc pour moi, il y avait une ligue rouge majeure concernant les allocations familiales
01:28:13 et l'aide au logement qui a été franchie.
01:28:15 Et donc assez naturellement, j'ai décidé de m'opposer à ce texte.
01:28:20 Vous n'êtes pas la seule. Sacha Houllier, président de la commission des lois, Nadia Hay,
01:28:24 ont aussi dit en réunion de groupe qu'ils allaient voter contre.
01:28:27 Combien serez-vous à voter contre ? Combien serez-vous à vous abstenir dans le groupe Renaissance ?
01:28:31 Je ne sais pas vous dire. Les expressions des uns et des autres,
01:28:35 certains se sont exprimés, d'autres ne s'expriment pas.
01:28:38 On verra au moment du vote, tout simplement.
01:28:40 C'est une crise dans la majorité. Sylvain Maillard est à l'Élysée.
01:28:43 C'est bien que la situation est grave ?
01:28:44 Oui, c'est une crise, non pas dans la majorité, mais globalement.
01:28:48 On a constaté que la gauche se laisse prendre à ce piège en déposant une motion de rejet
01:28:53 qui empêche l'examen du texte au Sénat, et avec ce vote de l'extrême droite,
01:28:58 des Républicains et de toute la gauche pour nier le rôle du Parlement,
01:29:02 alors même qu'on avait fait un gros travail en commission des lois
01:29:05 pour améliorer ce texte et améliorer tant le volet fermeté
01:29:08 que le volet intégration des étrangers dans notre pays.
01:29:11 Moi, je trouve que c'est extrêmement regrettable
01:29:13 et que se laisser prendre dans le piège de l'extrême droite
01:29:16 comme ils s'y sont laissés prendre, c'est vraiment dommageable.
01:29:19 Et naturellement qu'on est piégés, nous aussi,
01:29:21 puisque le texte du Sénat initial, le texte sur lequel nous avons dû nous appuyer
01:29:26 pour cette CMP, c'est un texte qui reprend un certain nombre de mesures d'extrême droite.
01:29:30 Merci beaucoup, Stélai Dupont.
01:29:31 Je rappelle qu'en 2018, vous vous étiez abstenu sur la loi Easy Immigration.
01:29:35 Décidément, l'immigration, c'est un sujet de fracture dans la majorité.
01:29:39 On va voir ça avec vous, Jérôme Guelch.
01:29:41 Vous étiez frondeur sous le quinquennat de François Hollande.
01:29:44 Est-ce que vous vous mettez à la place de Stélai Dupont, là, aujourd'hui ?
01:29:46 Moi, je me mets à la place de tout député qui, à un moment donné,
01:29:49 doit se regarder dans la glace et se dire
01:29:51 "Pour quelle raison je fais de la politique
01:29:53 et à quel moment je m'assieds sur certaines des convictions qui m'animent ?"
01:29:56 Donc moi, je veux rendre hommage à Sacha Houllier, à Stélai Dupont
01:29:59 et à tous ceux, à un moment, qui sont cohérents.
01:30:01 Je le disais tout à l'heure, je le redis devant Frédéric Valtout.
01:30:05 C'est toujours des leçons de morale.
01:30:07 Non, c'est pas une leçon de morale. On me pose la question sur...
01:30:09 Personnellement, je vais faire...
01:30:11 -Très bien. -Mais le problème qui doit quand même se poser,
01:30:14 c'est que moi, j'ai répondu à l'appel d'Horizon, d'Edouard Philippe,
01:30:18 d'Emmanuel Macron, de Renaissance, en 2017 et en 2022,
01:30:22 de voter au deuxième tour pour Emmanuel Macron
01:30:25 pour faire le barrage à Marine Le Pen.
01:30:27 Et quand je vois que les mêmes, aujourd'hui, vont voter le programme de Marine Le Pen,
01:30:32 qui n'était pas dans le texte initial,
01:30:34 parce que si le texte initial était celui de Gérald Darmanin...
01:30:38 -On l'a éteint d'humeur d'un guillotin.
01:30:40 -Il est cohérent. Pourquoi je trouve qu'il fait preuve
01:30:43 de dignité, peut-être de courage, mais de cohérence.
01:30:46 Il l'avait dit depuis le début,
01:30:48 comme président de la Commission des lois.
01:30:50 Il avait dit un texte dans lequel le déséquilibre...
01:30:53 À l'époque, il parlait de déséquilibre,
01:30:55 mais là, comme c'était la Dupont,
01:30:57 il constate que vous allez voter des mesures
01:30:59 qui ne figuraient pas dans le programme d'Horizon,
01:31:01 d'Emmanuel Macron,
01:31:03 de Renaissance pour les élections législatives,
01:31:06 et le seul endroit où vous allez voter la mesure
01:31:09 dont je vous parle, c'est-à-dire la préférence nationale
01:31:12 sur les cinq années, le seul programme
01:31:14 où ça figurait à une élection,
01:31:16 c'était dans le programme de...
01:31:19 -Il nous reste quelques minutes.
01:31:21 Frédéric Walter répondait.
01:31:23 -Je sais pas ce que c'est.
01:31:25 -On peut pas dire ça. Si à une heure,
01:31:27 Mme Le Pen n'avait pas décidé de faire ce revirement
01:31:30 et de voter un texte pour lequel elle a voté contre au Sénat,
01:31:33 les trois sénateurs RN ont voté contre.
01:31:36 Alors que le texte, beaucoup a été "édulcoré",
01:31:40 puisqu'il a été négocié,
01:31:42 des dispositions votées par le Sénat ont été enlevées,
01:31:45 et malgré tout, parce que RN le dit qu'ils vont le voter,
01:31:48 il faudrait qu'on le vote plus.
01:31:50 Ce vote était... Ce texte était acceptable.
01:31:52 -Un peu d'honneur, comme Sacha Houllier.
01:31:54 -C'est pas une histoire d'honneur.
01:31:56 On a bâti ce projet de loi avec les Républicains.
01:32:00 A quel moment la gauche a voulu travailler
01:32:03 sur ce texte d'immigration ? A aucun moment.
01:32:07 Et donc, à partir de là,
01:32:09 on se met en situation de majorité relative.
01:32:12 -Majorité relative qui va avoir du mal
01:32:15 à trouver les voix pour voter, en tout cas dans sa majorité,
01:32:18 même si le texte sera voté,
01:32:20 puisque le RN a annoncé qu'il le voterait.
01:32:23 On va retrouver Elsa Mondingava.
01:32:25 Elsa, dites-nous qui va voter quoi, ce soir,
01:32:27 à 21h30, à l'Assemblée nationale.
01:32:29 -Ce conseil Brigitte Lanupès va voter contre.
01:32:32 Le RN et la droite vont voter pour.
01:32:35 La majorité est en crise.
01:32:37 Réunion de groupe Renaissance,
01:32:39 plusieurs députés annoncent qu'ils vont voter contre,
01:32:42 d'autres qu'ils vont s'abstenir.
01:32:44 Pareil du côté Modem.
01:32:46 Résultat, Sylvain Maillard, le président du groupe Renaissance,
01:32:49 et François Bayrou sont à l'Elysée.
01:32:51 Réunion de crise.
01:32:52 La majorité va-t-elle imploser ce soir ?
01:32:55 En tout cas, la crise est ouverte.
01:32:57 -Merci, Elsa Mondingava.
01:32:59 Alors que Jérôme Getsch doit nous quitter,
01:33:02 quitte ce plateau pour aller voter sur un autre texte.
01:33:05 Arnaud Benedetti, je vais vous demander de conclure cette émission.
01:33:09 Vous parliez tout à l'heure de bascule du quinquennat.
01:33:12 On voit que ça se fracture dans la majorité.
01:33:14 Est-ce que ça va au-delà ?
01:33:16 Va-t-il falloir prendre une initiative politique ?
01:33:18 On sait que des ténors sont réunis à l'Elysée autour d'Emmanuel Macron.
01:33:22 Qu'est-ce que le président peut faire ?
01:33:24 -Emmanuel Macron rencontre les difficultés
01:33:26 de bien des présidents de la République dans leur second mandat.
01:33:29 Tous l'ont rencontré, d'ailleurs.
01:33:31 Du général de Gaulle à François Mitterrand,
01:33:33 en passant par Jacques Chirac et aujourd'hui Emmanuel Macron,
01:33:36 c'est d'être capable de relancer un mandat.
01:33:41 Cette difficulté, elle se double pour Emmanuel Macron,
01:33:44 un peu comme François Mitterrand, entre 88 et 93,
01:33:47 du fait qu'il ne dispose pas d'une majorité claire
01:33:51 à l'Assemblée nationale.
01:33:53 En plus, avec des règles institutionnelles
01:33:56 qui sont un peu différentes,
01:33:58 parce que François Mitterrand avait la possibilité,
01:34:01 avec ses premiers ministres,
01:34:03 de disposer d'un usage du 49-3 illimité.
01:34:05 Là, c'est un peu différent.
01:34:07 Quelle initiative politique peut-il prendre ?
01:34:09 Les arbres de la Constitution, sous la Ve République,
01:34:12 il n'y en a pas 36.
01:34:13 C'est soit un référendum, soit une dissolution.
01:34:16 Force est de constater qu'aujourd'hui,
01:34:18 la dissolution, c'est une boîte noire
01:34:20 dont on ne sait pas ce qu'il peut en sortir.
01:34:22 - Merci à vous deux d'avoir été avec nous.
01:34:24 Merci à Elsa Mondagava, Stéphanie Despierre et Marco Pognier
01:34:27 qui nous ont accompagnés tout au long de cette émission.
01:34:29 Merci à mes invités d'avoir été avec nous sur ce plateau.
01:34:31 Et tout de suite, vous retrouvez Thomas Hugues
01:34:33 pour "Sens public" sur Public Sénat.
01:34:36 Sous-titrage ST' 501
01:34:39 ...
01:34:45 [SILENCE]

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