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Tous les mardis, de 16h30 à 17h, LCP-Assemblée nationale prolonge la séance des Questions au Gouvernement en invitant des députés pour analyser les échanges intervenus dans l'hémicycle.

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00:00Et voilà donc pour cette séance de questions au gouvernement, on débriefe l'étampard de la séance avec, vous le savez, Stéphanie Despierre et Marco Pommier dans la salle des 4 colonnes et Dario Borgogno.
00:12Tout de suite à la fin de cette émission, on rejoindra également Hugo sur Twitch, Hugo Couturier qui nous dira ce que lui et sa communauté ont retenu de la séance des questions au gouvernement.
00:23Dario Borgogno, vous étiez en tribune, vous avez tout regardé et vous avez retenu un échange important lors de cette séance.
00:33Oui, un échange qui a été marquant parce que vous n'avez pas forcément vu sur vos écrans, c'est lorsque le député Paul Christophe, le socialiste, a posé une question à Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur,
00:44sur les propos tenus par Nicolas Daragon, ministre délégué chargé de la Sécurité, la semaine dernière.
00:50Je vais vous les redire pour que vous compreniez, un étranger criminel ou délinquant n'a rien à faire en France et doit être expulsé.
00:56Un étranger qui assassine, c'est dehors.
00:58Ces propos ont été ovationnés la semaine dernière par le Rassemblement national et ont été de nouveau applaudis pendant que Paul Christophe les répétait.
01:05La députée du Pas-de-Calais, Caroline Parmentier, a par exemple, c'est par exemple exclamé, mais il a bien raison.
01:11Lorsque Bruno Retailleau est arrivé à la tribune pour lui répondre, il a été soutenu par les députés du Rassemblement national et du groupe UDR en disant que c'était une bataille sémantique accessoire,
01:21que les électeurs de gauche réclamaient plus de sécurité à ce sujet.
01:26Vous imaginez bien, les députés du nouveau Front populaire ont levé les yeux au ciel, ont montré leur indignation à propos de ces propos,
01:32tandis que le Rassemblement national a applaudi pour confirmer les propos du ministre de l'Intérieur.
01:37Il fallait bien constater que lorsque Bruno Retailleau s'est rassigné, il a été plus applaudi par les députés du Rassemblement national et du groupe UDR que ceux du socle commun, excepté peut-être ceux de son parti, la droite républicaine.
01:50Merci beaucoup, Dario. Et sur notre plateau, salle des pas perdus, j'ai le plaisir d'accueillir Géraldine Bagné.
01:56Bonjour. Vous êtes députée Lédémocrate de la Mayenne, Gaétan Dussosset. Bonjour.
02:00Députée Rassemblement national des Vosges.
02:03On va commencer, comme la séance des questions gouvernement a commencé, en hommage aux victimes des inondations. Je vous propose d'écouter le Premier ministre Michel Barnier.
02:11Je pense depuis longtemps sur ces sujets dans lesquels j'ai toujours été engagé, que la prévention coûte moins cher que la réparation.
02:18Je pense aussi qu'une réparation préparée, organisée, coûte moins cher et plus efficace qu'une réparation improvisée.
02:27On a parlé longuement avec le ministre de l'Intérieur, la ministre de la Transition écologique hier, au réunion du séminaire du gouvernement.
02:36Nous allons, avec les préfets, avec les élus locaux... J'étais il y a quelques jours encore à Givore, où j'ai vu le rôle des élus locaux, majeur, en première ligne, de solidarité et d'action.
02:46Nous allons multiplier dans tout le pays, en métropole et outre-mer, les alertes, les exercices de prévention et de réparation.
02:57Je saisis cette occasion pour le dire, madame la présidente, de cette immense catastrophe qui touche le peuple frère d'Espagne.
03:06Des leçons à tirer pour notre propre pays.
03:08On va retrouver dans la salle des 4 colonnes, Marco Pommier. Vous avez à vos côtés Dominique Voynet, députée du groupe écologiste et social du Doubs.
03:17Elle a interpellé le gouvernement sur la question des inondations.
03:19Oui, madame Voynet, vous avez dit dans votre intervention tout à l'heure, à ses causés, il faut agir.
03:24Après l'intervention de Michel Barnier et de la ministre de la Transition écologique, est-ce que vous diriez que le gouvernement va agir ?
03:31Le gouvernement semble avoir pris la mesure de la gravité de la situation, bien qu'évidemment, rien ne soit neuf dans ce qui se passe.
03:38Il y a quelques années, des inondations massives et dramatiques au centre de l'Europe, en Grèce ou ailleurs, avaient déjà fait couler beaucoup de maux, mais pas beaucoup d'actions.
03:49Ça se rapproche de nous, c'est grave.
03:52Effectivement, la gravité très intense de la situation au sud de l'Espagne nous laisse penser qu'il va falloir changer de braquet.
04:02Les maux étaient magnifiques, les maux de Michel Barnier, mais les actions ne suivent pas.
04:06Dans le budget 2025, il y a un effondrement des crédits dédiés à la lutte contre le changement climatique, notamment en ce qui concerne le fonds verts ou le fonds chaleur de l'ADEME.
04:15Moins un tiers des crédits pour l'ADEME, alors que des centaines de projets sont prêts et que les collectivités attendent pour isoler, ici, une école, là, un gymnase, là encore, un EHPAD, ce n'est pas raisonnable.
04:28Et pourtant, vous avez entendu Agnès Pannier-Renacher, la ministre de la Transition écologique, dire que depuis 1990, les émissions de gaz à effet de serre ont baissé de 30%, on a une planification écologique, on fait un plan national d'adaptation au changement climatique, ça, ce n'est pas suffisant encore ?
04:41Bien sûr que non que ce n'est pas suffisant. Il y a 25 ans, on a adopté sous ma responsabilité, j'étais alors au gouvernement, le premier plan national de lutte contre le changement climatique.
04:50On s'était engagé à remplacer les 7 millions de chaudières au fioul qu'il y avait encore en France et qui étaient situées dans des logements occupés par des personnes plutôt modestes.
04:59On est pratiquement encore à 5,5 millions de chaudières au fioul en France. On n'a pas fait le quart du travail qui était nécessaire.
05:06Et donc quand les émissions de carbone se sont tassées, c'est parfois aussi en raison de la crise économique qui a conduit à cette réduction des émissions.
05:15Donc on a besoin d'un plan résolu, tenace. On a besoin aussi d'un Premier ministre qui tienne bon au lobby. Quand on annonce qu'on va assouplir le ZAN, le zéro artificialisation nette,
05:25vous pensez que c'est vraiment en continuant à imperméabiliser les sols, en continuant à construire dans le lit des rivières qu'on va y arriver ? Bien sûr que non.
05:33Merci beaucoup Dominique Voynet. On a entendu votre message. Ministre effectivement sous le gouvernement entre 1997 et 2001, ministre de l'Environnement.
05:42Merci beaucoup Marco Pommier. Géraldine Bagné, des mots qui ne sont pas tout à fait en calage avec les actes. Il faut plus d'argent pour permettre aux villes de s'adapter. C'est ce que nous dit Dominique Voynet.
05:54Alors il faut plus d'argent, mais comme on le sait, on a une crise financière. Le Premier ministre ne mâche pas ses mots et je pense dit la vérité aux Français.
06:01Donc effectivement, il faut se centrer tous nos moyens sur la lutte, la décarbonation, la lutte contre l'imperméabilisation des sols. Tout ça, c'est fondamental.
06:12Après, c'est vrai qu'on est dans une contrainte budgétaire qui fait qu'il y a aussi cet enjeu-là. Donc il faut concilier deux choses qui ne sont pas faciles à concilier.
06:20Contrainte budgétaire, Gaétan Dussosset, et souvent on parle d'écologie punitive. Sauf que le zéro artificialisation des sols, c'est peut-être pour prévenir demain des intempéries, des choses qui pourraient ravager les villes.
06:33Alors permettez-moi avant toute chose d'exprimer ma solidarité et celle du groupe du Rassemblement National à l'égard du peuple espagnol qui aujourd'hui subit justement les effets du dérèglement climatique et le subit lourdement.
06:46En effet, nous sommes tenus par des restrictions budgétaires et un contexte économique aussi qui parfois va empêcher un certain nombre d'investissements. Vous avez raison de le dire.
06:55Mais néanmoins, je pense qu'on a tort de croire, comme certains gouvernements l'ont soutenu pendant très longtemps, que l'écologie punitive est finalement la solution pour répondre à ce dérèglement climatique.
07:05Non mais parfois, il faut des contraintes, Gaétan Dussosset.
07:09Ce qu'il faut regarder, si vous voulez, c'est que ça fait maintenant 20 ou 30 ans qu'on fait peser les efforts sur les automobilistes, sur les motards, sur les entreprises, sur les agriculteurs aussi.
07:18Et pour autant, la situation n'a pas changé. Elle s'est même aggravée. Ce qu'il faut regarder, c'est plutôt les causes du dérèglement climatique et notamment ce grand déménagement du monde.
07:25Vous savez que 50% des émissions de CO2 français sont dues à nos importations. Donc, relocalisons, réindustrialisons et nous aurons un comportement beaucoup plus écologique.
07:34On va parler d'un autre thème qui a occupé cette séance de questions au gouvernement. Vous le savez, des groupes ont annoncé des plans sociaux.
07:42Michelin, Auchan, on a entendu le ministre de l'Industrie parler de nécessité d'accompagnement, de reclassement de salariés.
07:48Michel Barnier, le Premier ministre, a dit qu'il faudrait aussi regarder dans le détail quelles aides ont pu toucher certaines entreprises.
07:54On voit que ça peut faire scandale. Ça choque l'opinion publique. Il y a des licenciements, plus de 2000 chez Michelin, et on a une société qui a pu verser des dividendes, qui a pu toucher des aides.
08:03Oui, bien sûr. C'est d'abord quand il y a des emplois qui disparaissent. Ce sont des familles qui sont touchées. C'est le quotidien de nos concitoyens.
08:11Et donc, évidemment, on est en solidarité avec eux. Moi, je trouve que les mots des ministres sont toujours un peu les mêmes.
08:16On va accompagner. On va faire en sorte que ça se passe le mieux possible au niveau du plan social. Et puis, on va faire en sorte que le site soit repris.
08:22Mais on voit bien que sur les sites industriels, il faut d'abord avoir une dynamique qui porte l'emploi. Et en ce moment, malgré tout, on doit dire qu'on est un petit peu inquiet
08:31parce que le contexte politique, on l'entend sur le terrain, ne favorise pas finalement la confiance de nos entreprises qui ont besoin de lisibilité, qui ont besoin de stabilité.
08:40Et c'est vrai que le contexte politique ne va pas favoriser ça. Donc, on peut être inquiet pour les emplois de nos territoires. Et on sera évidemment en soutien et en accompagnement.
08:48Mais parfois, les mots peuvent paraître un peu justes par rapport à la situation vécue par les...
08:53On a vu des ministres qui exprimaient leur sympathie. Mais Gaëtan Dussos, est-ce qu'on peut faire concrètement quelque chose ?
08:58Est-ce que le gouvernement peut dire à Michelin, peut s'en poser à Michelin sur ces questions des licenciements ?
09:02Bien sûr. Et je pense qu'il serait même temps que l'État reprenne un peu sa place et son rôle d'État-stratège.
09:06Vous voyez, j'ai écouté tout à l'heure lors des questions au gouvernement la réponse du Premier ministre. Et je l'ai trouvée malheureusement un peu faible.
09:11Avoir comme seule issue la possibilité que l'on aille regarder exactement dans les aides qui sont faites, pourquoi cela n'a pas été fait avant ?
09:17Alors, je n'en veux pas personnellement à M. Michel Barnier, qui est là malheureusement depuis quelques mois.
09:20Mais il y a un gouvernement, le gouvernement d'Emmanuel Macron, et une politique qui est menée maintenant depuis 7 ans. Et on se demande qu'est-ce qu'ils ont fait ?
09:27Quel est leur bilan pour qu'on ait aujourd'hui cette situation-là ?
09:30On le voit, on est dans des discussions budgétaires. Quand on apprend que le gouvernement de Michel Barnier, parce qu'il y a de la contradiction,
09:35on vous dit qu'on veut aider les entreprises, qu'on veut réindustrialiser, qu'on veut créer de l'emploi, recréer de la richesse dans notre pays.
09:40Mais en même temps, on augmente le coût du travail.
09:42On s'en prend à l'apprentissage, on fait des économies de rabots sur nos jeunes et sur nos entreprises qui en bénéficient, qui en sont les premiers bénéficiaires.
09:49Donc, ce gouvernement est plein de contradictions.
09:51Nous sommes là, nous, évidemment, pour les dénoncer comme partis d'opposition, mais aussi pour proposer une alternative, ce que nous aspirons évidemment à diriger dans le pays.
09:58On a parlé d'un dernier mot, Géraldine Bagné.
10:01Si je peux répondre sur l'apprentissage, il y a eu une hausse, et c'est très très bien, la filière d'excellence de l'apprentissage est mise en avant.
10:07On arrive à un chiffre démentiel, ça a vraiment beaucoup augmenté, 700 000, 1 million d'apprentis.
10:12Il faut maintenant regarder les aides dans les détails.
10:14Il est important que les PME conservent la même aide, donc les 6 000 euros, et qu'après on regarde un petit peu la situation des entreprises.
10:21Être une PME ou une grosse entreprise, c'est pas tout à fait la même chose.
10:23Vous avez pu vous exprimer sur ces deux thèmes.
10:25Je vous propose maintenant notre nouveau rendez-vous comme tous les mardis.
10:28On rejoint Hugo Auperchoir, qui a suivi sur sa chaîne Twitch les questions au gouvernement.
10:33Quel top 3, pardon, retenez-vous aujourd'hui, Hugo ?
10:36Oui, bonjour Elsa, et bonjour à tous, et bonjour aux spectateurs.
10:39Le top 3 du jour, c'est évidemment la désindustrialisation, très largement en tête du sondage.
10:45Vient ensuite le sujet de santé mentale chez les jeunes,
10:48et on salue d'ailleurs l'ami Jean Macier qui parle de ces sujets-là régulièrement,
10:51et évidemment les inondations à Valence et le dérèglement climatique qui angoissent beaucoup de jeunes notamment.
10:57Bon, bah écoutez, on a deux sur votre top 3, Hugo.
11:00Vous avez une question à présent pour chacun de nos invités.
11:03Quelle est votre question à Géraldine Bagné ?
11:05Oui, ma question pour Géraldine Bagné, qui est venue sur ma chaîne d'ailleurs dernièrement pour parler des déserts médicaux.
11:10Et justement, ça va être sur le question de l'abandon de la ruralité et aussi les entreprises qui ferment.
11:16Comment justement accompagner une ville comme Cholet, qui est déjà dans un désert médical,
11:19et qui en plus va avoir un de ses principales pôles économiques, enfin, pôles industriels qui va fermer ?
11:25Comment accompagner ces territoires qui sont abandonnés de toute part ?
11:29La meilleure chose serait bien évidemment la reprise du site.
11:32Donc il va falloir regarder comment ça se fait, parce qu'évidemment les salariés ont besoin de retrouver un emploi plus vite.
11:38C'est vrai qu'en plus le Cholet a beaucoup souffert par le passé,
11:41donc il va falloir regarder ça de près pour cette région qu'on connaît bien.
11:46Merci beaucoup. Votre question à présent, Hugo Agaétan du Saucet.
11:50Oui, ma question rapide, c'est évidemment sur l'événement de cette nuit, les élections aux Etats-Unis.
11:55Il me semble que Jordan Bardella, ouvertement, est plutôt du côté de Trump.
12:01Marine Le Pen est plus discrète. Est-ce que vous soutenez, vous ouvertement, un candidat ouvertement fasciste aux élections américaines ?
12:08Alors je ne me permettrai pas de qualifier un candidat, quel qu'il soit, et quel que soit son bord, de fasciste pour une simple et bonne raison.
12:14C'est qu'on ne sait pas qui va être choisi par le peuple américain et qu'il nous faut donc arriver avec beaucoup de respect
12:18par rapport aux personnes qui pourraient demain arriver aux responsabilités et avec qui on va devoir, qu'on le veuille ou non et qu'on le regrette ou non, travailler.
12:25Néanmoins, nous, nous n'avons pas, je suis français, je suis un responsable politique français,
12:28la Ration nationale s'occupe de la France et donc nous laissons et nous respectons toute la souveraineté du peuple américain de choisir les élus qu'ils voudront.
12:35Et nous, c'est à nous notre responsabilité d'aller nous défendre. Non, nous ne soutenons pas un candidat plus qu'un autre, nous respectons le choix souverain du peuple américain.
12:44Ce qui compte, et ce que j'aimerais bien, moi, de mon côté, c'est qu'en France, on ait des dirigeants français qui soient un peu plus patriotes
12:48et qui défendent avec autant d'engouement et autant de volonté l'intérêt de la France et des Français d'abord.
12:54Merci beaucoup. Merci Hugo.
12:57Bah écoutez, c'est ces sonneries, ça annonce la reprise de la séance, ça annonce aussi la fin de notre émission.
13:01Merci Hugo, on vous retrouve tous les mercredis dans Légistrim avec Valérie Brochard.
13:06Merci Géraldine Bagné, merci Gaétan Dussoset de nous avoir accompagnés.
13:10Merci également à Stéphanie Despierre, Marco Pommier et Dario Borgogno qui ont suivi toute cette séance de questions gouvernement.
13:16On se retrouve demain mercredi, un peu avant 14h en direct sur LCP, évidemment.

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