Tous les mardis, de 16h30 à 17h, LCP-Assemblée nationale prolonge la séance des Questions au Gouvernement en invitant des députés pour analyser les échanges intervenus dans l'hémicycle.
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00:00Voilà, la séance des questions au gouvernement est suspendue.
00:03On reste ensemble pour revenir sur les temps forts de cette séance.
00:05Et puis ensuite, on diffusera les votes sur la commission mixte paritaire
00:09pour restreindre le droit du sol à Mayotte.
00:13Vous avez tout suivi avec Stéphanie Despierre et Marco Pommier
00:16qu'on retrouvera depuis la salle des quatre colonnes.
00:19Stéphanie Despierre, une séance agitée aujourd'hui.
00:22Agitée qui s'est terminée sous haute tension.
00:25Aymeric Caron, députée de la France Insoumise, dénonçait les crimes à Gaza
00:28et les milliers d'enfants morts sous les bombes israéliennes.
00:31Il évoquait des complices au sein de l'hémicycle.
00:35À la fin de sa question, il y avait déjà des broix du côté du Rassemblement national.
00:40Tous les députés insoumis ont brandi des portraits d'enfants.
00:45Et là, il y a eu donc une clameur.
00:47Yaël Braun-Pivet a essayé de ramener le calme.
00:49Elle disait aux autres députés, j'ai entendu votre désapprobation.
00:54Il y aura peut-être des sanctions contre les députés insoumis.
00:57Je vous rappelle qu'il est interdit de brandir des pancartes dans l'hémicycle.
01:00Il y a un bureau de l'Assemblée nationale demain matin.
01:02Peut-être que des décisions seront prises à ce moment-là.
01:05Le ministre Benjamin Haddad a tout de même pu répondre à la question du député insoumis.
01:10Il a dénoncé les outrances, les caricatures.
01:15Il a rappelé que la France et le président de la République étaient aux côtés de tous ceux qui souffrent.
01:20Emmanuel Macron est d'ailleurs en Égypte.
01:22Il est allé à un point de passage vers la bande d'Aghaza ce matin.
01:25Et le ministre a conclu.
01:28Visant les insoumis, votre groupe n'a cessé d'instrumentaliser ce conflit
01:32et de souffler sur les braises de l'antisémitisme.
01:35Merci beaucoup Stéphanie Despierre.
01:40Sur ce plateau, deux députés de la Manche.
01:42Philippe Gosselin, bonjour.
01:43Bonjour.
01:43Députée de droite républicaine, Anna Pic, bonjour.
01:45Bonjour.
01:46Députée du groupe Socialiste et Apparenté.
01:48Je vais vous faire réagir sur ces images des enfants, des affiches avec des enfants palestiniens tués,
01:54brandis par des députés insoumis.
01:55La présidente de l'Assemblée ne les a pas sanctionnées, mais elle en fait appel à un bureau demain à Napic.
02:02On le rappelle, en fait, les députés, vous n'avez pas le droit, normalement, de montrer des choses.
02:07L'expression est exclusivement orale dans cet hémicycle.
02:10Absolument, le règlement est très clair sur ce sujet.
02:13Nous ne pouvons pas brandir, pas même un papier, une lettre ou un magazine, évidemment.
02:19Lors de les questions au gouvernement, il faut savoir être suffisamment explicite, en effet,
02:24pour dire ce qu'on a à dire, mais ne pas brandir devant l'hémicycle un certain nombre de pancartes.
02:31Philippe Gosselin, sur ce que certains téléspectateurs pourraient penser,
02:34en disant qu'il n'y a aucune violence, qu'il n'y a pas d'insultes.
02:37Mais dans le règlement, c'est comme ça.
02:40C'est exclusivement orale, on n'a pas le droit, un drapeau, quoi que ce soit.
02:44Non, effectivement, c'est une règle du jeu qui doit être partagée, qui est acceptée par tout le monde.
02:48Je constate qu'il y a des transgressions, malgré tout, régulières.
02:52Et là, effectivement, on joue sur l'émotion.
02:55Pour aller sur le fond, parce qu'au-delà de l'interdiction ou pas, il y a une question de fond.
02:59Bien sûr qu'il faut se préoccuper des enfants de Gaza.
03:02Bien sûr, il y a aujourd'hui un certain nombre d'atrocités.
03:06Mais n'oublions pas, jamais, qu'il y a eu des massacres, qu'il y a eu des viols, qu'il y a eu des choses horribles le 7 octobre.
03:14Et je crois que ça, il faut l'avoir en tête.
03:16Il n'y a pas, sur les trébuchets de la balance, deux poids, deux mesures.
03:19Il y a cet élément-là à avoir en tête.
03:22Et je trouve que cette façon d'interpeller l'opinion n'est pas très honnête.
03:27Pas très honnête.
03:28Les Insoumis font de la question de Gaza, une question importante pour eux.
03:32Chaque semaine, souvent, ils posent cette question.
03:34Cette question, elle est importante.
03:36Et je crois que chacun a pu le dire de manière répétée.
03:39Les massacres du 7 octobre ont entraîné une réplique du gouvernement israélien face aux terroristes du Hamas.
03:48Et que nous voyons que le cessez-le-feu a été rompu.
03:51Qu'aujourd'hui, c'est l'accès à l'eau qui a été rompu.
03:54C'est l'accès à l'aide alimentaire.
03:56Mais c'est aussi des humanitaires qui ont été tués ces derniers jours.
03:59Il faut se rappeler, en effet, que nous devons nous préoccuper de cette situation.
04:04Quand ce moment même, la France essaie d'agir, je crois qu'il ne faut pas oublier.
04:09Mais il faut le faire dans les règles du jeu, des règles du jeu démocratique et parlementaire.
04:14Une dernière réaction en direct de la salle des 4 colonnes, celle du député Emeric Caron, qui était à l'origine de cette question.
04:20Et pourtant, quasiment plus personne en parle dans l'actualité.
04:23Et dans la classe politique, encore moins.
04:25Ce qui se passe à Gaza est une honte absolue.
04:28On ne cesse de le répéter avec notre groupe depuis un an et demi.
04:30On vient encore de se faire traiter d'antisémite par un représentant du gouvernement.
04:33Alors que la seule chose que nous faisons depuis un an et demi, c'est de dénoncer le calvaire que subissent les pays finais en dehors de tout respect du droit international.
04:40Est-ce qu'on a entendu parler de droit international aujourd'hui dans la réponse du ministre ?
04:43Absolument pas.
04:45Le droit international, la France est en train de l'enterrer à Gaza.
04:48Et c'est une honte pour notre pays, un déshonneur, une marque qui restera extrêmement longtemps sur notre pays.
04:54Et ce gouvernement-là, on est responsable.
04:56Vous connaissez très bien le règlement de l'Assemblée, vous savez que vous n'avez pas le droit de dénoncer.
04:59Mais alors moi, je vais quand même...
05:01Voilà donc pour cette séance.
05:03On suivra évidemment la réaction du bureau demain puisqu'il est convoqué sur d'autres sujets.
05:08Cette question sera posée.
05:09On va parler ensemble des droits de douane imposés par Donald Trump.
05:13Les questions sur la guerre commerciale étaient nombreuses lors de la séance.
05:16Je vous propose d'écouter le ministre de l'Économie, Éric Lombard.
05:18C'est clairement un moment de bascule que nous traversons.
05:23Je veux d'abord être clair sur les objectifs de l'Union européenne.
05:26Nous cherchons évidemment la désescalade.
05:28Nous cherchons évidemment à rétablir le libre-échange qui a permis le développement économique depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale.
05:34Mais si nous voulons négocier avec l'Amérique de Donald Trump, ce n'est pas en demandant la désescalade que nous l'obtiendrons.
05:42C'est en montrant que nous disposons des mêmes armes et que notre marché, la force de notre marché et de notre Union
05:48va nous permettre de répondre et d'obtenir cette désescalade que nous recherchons.
05:53Alors Anapic, obtenir la désescalade mais sans la prôner, on a le sentiment que le ministre de l'Économie veut aussi qu'on rentre dans un rapport de force avec Donald Trump.
06:02Quel est le bon ton à adopter ?
06:03Je crois qu'il faut effectivement rentrer dans un rapport de force mais pas de manière isolée.
06:07Et la question européenne, elle est là.
06:09Que faisons-nous ensemble pour être une force ?
06:12Nous ne pouvons pas évidemment accepter et finalement espérer en se repliant sur nous-mêmes que Donald Trump revienne sur ses positions.
06:20Il l'avait dit, il le fait.
06:22Peut-être avons-nous cru que Trump 2 serait plus souple que Trump 1 ?
06:27Eh bien, il est mieux préparé, il a une politique, il mène un projet, il le met en œuvre.
06:33Et bien sûr, il essaie de nous faire plier.
06:35C'est une façon de négocier pour lui.
06:37Et je crois que nous devons surtout ne pas marcher en ordre dispersé mais être une force et être la jouer collectif.
06:44C'est extrêmement important dans cette période.
06:46Philippe Gosselin, on a le sentiment que la France et que l'Europe cherchent un peu la voie.
06:49On parle de réciprocité, puis de désescalade, puis de négociation.
06:53Mais alors, quelle est la bonne ligne ou est-ce qu'il faut avoir finalement les trois cartes aussi dans notre jeu ?
06:58Vous savez, dans la diplomatie, on joue un peu la carotte et le bâton.
07:01Et je crois que quand on donne un coup de bâton, il faut savoir aussi donner un peu de temps pour négocier.
07:05Sauf que, là, je partagerai assez volontiers les propos d'Anna Pic.
07:09On a quelqu'un en face qui est connu.
07:11On sait ce qu'il veut.
07:12On sait ce qu'il ne veut pas.
07:14Je pense que pour lui, une Europe à genoux, à terre, est sans doute préférable à toute autre solution.
07:19Donc, en effet, il faut une résolution ferme, une volonté clairement affichée,
07:24qui ne peut pas être isolée, je partage totalement.
07:26C'est l'intérêt de la construction européenne.
07:30Vous savez, tous ceux qui mettent en doute en cause la construction européenne,
07:32et je peux en faire partie parce que parfois, le fonctionnement n'est pas celui que l'on voudrait,
07:38mais pour autant, cette union est indispensable.
07:41Que pèserait dans le monde, économiquement, diplomatiquement, un pays de 68 millions d'habitants ?
07:48Beaucoup, sans doute, parce que c'est la France, et j'y crois, et que je suis fier de mon pays.
07:52Mais il faut quand même être réaliste.
07:53Donc, oui, l'union fait la force.
07:55Il faut une réponse ferme, graduée, adaptée, et ne pas se laisser intimider.
07:59Anna Pic, sur ces questions, ils vont nous occuper aussi pour le budget 2026.
08:04Le Premier ministre a dit que ça peut nous coûter un demi-point de croissance.
08:07Quand on sait déjà...
08:08Croissance déjà molle.
08:09Croissance déjà en dessous de 1% par an.
08:12Il faut faire des efforts aussi pour la défense.
08:14Vous êtes membre de la Commission de la Défense.
08:16Et là, on va encore perdre de la croissance.
08:18Avec Donald Trump.
08:19Donc, comment ça va se passer pour le budget 2026 ?
08:21D'abord, il faut se le dire.
08:23Nous savons que nous avons déjà un budget récessif.
08:26Nous savions que les marges de manœuvre étaient extrêmement faibles.
08:29Et aujourd'hui, c'est pour ça qu'il faut que la réponse soit collective, y compris sur la défense.
08:33Face à cette Amérique de Trump, mais aussi face aux enjeux et aux défis que nous avons devant nous,
08:39il paraît de plus en plus évident que nous ne pouvons pas agir seuls.
08:42Disons-le, nous sommes le marché européen.
08:44C'est un très grand marché.
08:46Nous sommes plus nombreux que les Américains.
08:47Nous avons une capacité à reconstruire une architecture industrielle avec probablement une nécessité de partage des chaînes de valeur.
08:55Il va falloir y réfléchir.
08:56Il va falloir très probablement perdre un peu pour mutualiser beaucoup et être beaucoup plus fort de main.
09:01C'est la question sur l'industrie de la défense, évidemment, mais pas seulement.
09:04Parce que le tissu industriel européen est pour l'instant un tissu qui se fait concurrence plutôt qu'il ne se renforce.
09:11Il y a donc des enjeux majeurs à progresser dans notre coopération,
09:15notre capacité à coordonner à la fois notre riposte à ce que font les Etats-Unis,
09:20mais aussi notre riposte face à la Russie de Poutine.
09:23Avant de revenir aux enjeux en France, effectivement, vous prenez une union au sein de l'Union européenne,
09:28mais tous les pays n'ont pas les mêmes rapports de force avec les Etats-Unis,
09:32et notamment avec l'Allemagne.
09:34On voit que l'Allemagne, c'est son industrie qui dépend des Etats-Unis.
09:39Oui, il faut que la France se sente intégrée dans un ensemble beaucoup plus large,
09:43qui est l'Europe, l'Europe qui doit se penser comme une puissance.
09:47Aujourd'hui, nous sommes isolés.
09:49Mais regardez comme les barrières diplomatiques sont en train de changer, de s'inverser.
09:53On est à nouveau très proche des Britanniques, et c'est très bien.
09:56Les Allemands sont dans une période un peu particulière,
09:59parce qu'aujourd'hui, il y a encore un gouvernement à constituer, une coalition à conforter.
10:03Une instabilité politique aussi.
10:05Une instabilité politique, mais je crois qu'aujourd'hui, la réalité l'emporte.
10:09On a une réelle politique, en quelque sorte, et plus que jamais, l'Union doit faire la force.
10:14Je vous laisse, parce que je dois rejoindre l'Assemblée.
10:18J'interviens dans quelques instants.
10:19Exactement.
10:20Ça nous fait lier.
10:20On explique à nos téléspectateurs que Philippe Gosselin doit se rendre en séance,
10:24puisque les députés vont être amenés à se positionner sur les conclusions de la Commission mixte paritaire
10:28sur le droit du sol à Mayotte.
10:29Marco Pommier, de quoi parle-t-on ? Quel est ce texte ?
10:32Vous l'avez dit, Elzah, un objectif, restreindre le droit du sol à Mayotte.
10:36La version finale de la proposition de loi des Républicains a été adoptée par les sénateurs jeudi dernier.
10:42C'est donc au tour des députés de se prononcer vote final.
10:45Alors, de quoi s'agit-il ?
10:46Depuis 2018, pour qu'un enfant né à Mayotte obtienne la nationalité française,
10:52il faut que l'un de ses deux parents ait séjourné régulièrement sur le sol français depuis au moins trois mois.
11:00Si le texte est adopté, cette ancienneté de séjour passera à un an et concernera les deux parents.
11:06Une exception quand même pour les familles monoparentales.
11:09La gauche est vent debout contre ce texte.
11:11L'insoumis Aurélien Taché défendra dans quelques minutes, dans l'hémicycle, une motion de rejet contre ce texte.
11:18Malgré l'opposition de la gauche, ce texte soutenu par les Républicains,
11:23ce défendu par les Républicains et soutenu par le gouvernement, pardonnez-moi,
11:26devrait tout de même être adopté avec les voix du Rassemblement national.
11:30Oui, c'est Philippe Bosselin qui était sur notre plateau.
11:32La séance commence.
11:33Anna Pic, je vous remercie d'avoir été avec nous.
11:36On entendra les arguments de la gauche dans l'hémicycle.
11:37Et puis on suit ensemble ce vote sur les conclusions de la commission mixte paritaire
11:41pour restreindre le droit du sol à Mayotte.
11:43Philippe Bosselin, don d'ubiguité, le voici à la tribune.