Depuis 2021, la Birmanie est dévastée par une guerre civile opposant la junte militaire à des milices rebelles. Aujourd'hui fragilisée, la junte ne contrôle plus que 30% du territoire. Dans un pays exsangue et victime d'un terrible séisme le 28 mars dernier, les rapports de force vont-ils évoluer ? La Birmanie est-elle condamnée, pour longtemps encore, à être dirigée par la junte militaire ? Pour ce débat, Jean-Pierre Gratin reçoit en plateau : Christian Lechervy, envoyé spécial pour la Birmanie en France, Olivier Guillard, chercheur en géopolitique et Tin Tin Htar Myint, présidente de l'association Doh Atu-Ensemble pour le Myanmar.Abonnez-vous à la chaîne YouTube LCP : https://bit.ly/2XGSAH5 Suivez-nous sur les réseaux ! Twitter : https://twitter.com/lcpFacebook : https://fr-fr.facebook.com/LCPThreads : https://www.threads.net/@lcp_anInstagram : https://www.instagram.com/lcp_an/TikTok : https://www.tiktok.com/@LCP_anNewsletter : https://lcp.fr/newsletterRetrouvez nous sur notre site : https://www.lcp.fr/#LCP #documentaire #debat
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00:00:00Générique
00:00:02...
00:00:15Bienvenue à tous. Direction la Birmanie,
00:00:18dans ce débat doc, avec tout d'abord le documentaire
00:00:21qui va suivre, Birmanie, le rappeur qui défia la junte,
00:00:24réalisé par Thomas Dandoy.
00:00:26Un retour, vous allez le voir, sur la vie à la fois brève
00:00:30et tragique de Zahir Tav, jeune star du rap birman,
00:00:33devenu député aux côtés d'Anson Soukhi,
00:00:36avant de basculer dans la lutte armée
00:00:38contre le pouvoir en place, puis d'être exécuté,
00:00:41voilà trois ans, par la junte militaire birmane.
00:00:44Je vous laisse le découvrir, et je vous retrouverai
00:00:47juste après sur ce plateau, en compagnie du diplomate
00:00:50Christian Lechervie, de la médecin birmane
00:00:53Tintin Tarmint, et du chercheur Olivier Guyard.
00:00:56Avec eux, nous nous demanderons si la Birmanie
00:00:59est pour longtemps encore condamnée à être dirigée
00:01:02par la junte militaire. Bon doc.
00:01:05Comment allez-vous ?
00:01:13Je m'appelle Pyoze Anto.
00:01:23C'était l'un des premiers rappeurs birmans,
00:01:26quand il a fondé le groupe Acid avec ses amis.
00:01:28C'était pour la junte armée.
00:01:32Il était trop cool.
00:01:34On a fait un vrai carton.
00:01:40Et c'est là que nos problèmes avec les dictateurs ont commencé.
00:01:49Quand leur album est sorti,
00:01:51cette musique nous a donné envie de briser nos chaînes.
00:01:59C'était la première fois qu'un rappeur se lançait en politique.
00:02:06Un rappeur élu député, c'était tellement cool.
00:02:09C'était une source d'inspiration pour nous, les jeunes.
00:02:19Libérez ! Libérez !
00:02:21Papa ! Papa !
00:02:24Abandonnez ! Abandonnez !
00:02:27Abandonnez ! Abandonnez !
00:02:37Je ne m'attendais pas à autant de violence.
00:02:43Il m'a dit qu'il y a eu un coup d'État,
00:02:46je ferai ce que j'ai à faire.
00:02:48Il a osé se dresser contre le mal.
00:02:58Zeyarto était un homme honnête.
00:03:00Un homme bon qui a eu le courage de prendre la parole
00:03:03pour dénoncer le mal.
00:03:17Ils l'ont traînée hors de sa cellule en pleine nuit pour l'exécuter.
00:03:21Ca me fait mal, je ne sais pas pourquoi.
00:03:25Je ne peux pas m'empêcher de penser à son exécution.
00:03:30J'y pense tout le temps.
00:03:33Chaque seconde.
00:03:35Zeyarto a lutté pour le bien de tous jusqu'à son dernier souffle.
00:03:45Je ne peux pas m'empêcher de penser à son exécution.
00:03:48Je ne peux pas m'empêcher de penser à son exécution.
00:03:54Je ne peux pas m'empêcher de penser à son exécution.
00:04:20Lorsque ça doit se provoquer,
00:04:223, 2, 1, c'est parti pour l'Opening de l'Olympique de l'Olympique de l'Olympique de l'Olympique de l'Olympique de l'Olympique de l'Olympique de l'Olympique de l'Olympique de l'Olympique de l'Olympique de l'Olympique de l'Olympique de l'Olympique de l'Olympique de l'Olympique de l'Olympique de l'Olympique de l'Olympique de l'Olympique de l'Olympique de l'Olympique de l'Olympique de l'Olympique de l'Olympique de l'Olympique de l'Olympique de l'Olympique de l'Olympique de l'Olympique de l'Olympique de l'Olympique de l'Olympique de l'
00:04:52C'était le plus casse-cou de tous nos potes.
00:05:01Il a été le dernier de la bande à se mettre au skate,
00:05:04mais il a foncé tout de suite avec nous.
00:05:07Il avait peur de rien.
00:05:10En quelques jours, il a rentré des figures qu'on avait mis des mois à apprendre,
00:05:14mais son corps était couvert d'air à flux.
00:05:23On a grandi dans la même rue.
00:05:26On faisait tout ensemble.
00:05:29Des choses bien, et les conneries aussi.
00:05:39Je m'appelle Yaya Ntchan.
00:05:41J'ai fondé le groupe Acid avec mon ami Zeyarto.
00:05:45Je m'appelle Yaya Ntchan.
00:05:47J'ai fondé le groupe Acid avec mon ami Zeyarto.
00:05:50Je m'appelle Yaya Ntchan.
00:05:51J'ai fondé le groupe Acid avec mon ami Zeyarto.
00:06:12Je m'appelle Anaga.
00:06:16Je suis aussi un des fondateurs du groupe Acid.
00:06:21Au début, on s'est connus par la musique.
00:06:29On composait la plupart de nos chansons dans la chambre de Zeyarto.
00:06:35On n'avait pas spécialement d'ambition.
00:06:37On voulait juste chanter des nouvelles chansons
00:06:39et qu'elles soient écoutées par quelques personnes.
00:06:51À cette époque, personne ne faisait du hip-hop.
00:06:54Et nous, on voulait écouter du hip-hop en guirement.
00:06:57Alors, on a chanté nos espoirs et nos rêves de jeunesse.
00:07:01On parlait aussi de notre désespoir parfois.
00:07:03Mais c'est tout.
00:07:06Mais le bureau de la censure et le gouvernement,
00:07:08ils ont cru que c'était contre eux.
00:07:13On a commencé à écouter du hip-hop en guirement.
00:07:16On a commencé à écouter du hip-hop en guirement.
00:07:18On est nés et on a grandi sous le règne des dictateurs.
00:07:27À la télévision, il ne passait que des informations de propagande du régime.
00:07:40On a commencé à écouter du hip-hop en guirement.
00:07:44On a commencé à écouter du hip-hop en guirement.
00:07:48Ou alors des défilés militaires ou des films à la gloire de l'armée.
00:07:55Cette époque a été terrible pour le Myanmar.
00:07:59Les gens étaient terrorisés.
00:08:02Il y avait plein de lois qui pouvaient vous envoyer en prison à tout moment.
00:08:07Du jour au lendemain, les gens disparaissaient.
00:08:12Nous, on pensait que c'était tout ce qu'on pouvait espérer dans la vie.
00:08:17On ne savait pas comment ça se passait dans les autres pays.
00:08:20C'était notre vie, c'était comme ça.
00:08:23Avant, en 1988, on n'avait jamais vu de manifestation ou de soulèvement.
00:08:31Peut-être plus d'un million de manifestants dans les rues de Rangoon, la capitale,
00:08:35et Mandalay, la deuxième ville du pays.
00:08:38La raison en est simple, la déception sur un contexte économique catastrophique.
00:08:46La troupe sur les toits des bâtiments publics n'a pas hésité à tirer dans la foule.
00:08:50Une foule bravant l'interdiction faite de tout rassemblement de plus de cinq personnes.
00:09:10Je voyais tous les jours des étudiants se faire tuer par les militaires.
00:09:14Les médecins et les infirmières de l'hôpital de Rangoon n'en pouvaient plus.
00:09:20Ils sont sortis et ils ont écrit sur les draps des lits de l'hôpital pour demander une trêve de 24 heures.
00:09:27Pour toute réponse, les militaires les ont mitraillés.
00:09:32Et puis, ils leur ont roulé dessus avec les camions.
00:09:35Des médecins et des infirmières qui demandaient une trêve.
00:09:39J'ai vu ça de chez moi, depuis mon balcon.
00:09:43Cette scène a sans doute changé toute ma vie.
00:09:47Je n'ai jamais pu l'oublier.
00:09:49Jamais.
00:10:03Zeyharto et moi, on s'est connus sur les bancs d'école primaire.
00:10:08Au moment de notre adolescence, la liberté d'expression n'existait quasiment pas chez nous.
00:10:14On n'avait même pas le droit de se rassembler pour discuter.
00:10:21On n'avait même pas le droit de se rassembler pour discuter.
00:10:25Il y avait une censure très stricte.
00:10:27La plupart des livres étaient censurés à l'époque.
00:10:37Mais le truc avec Zeyharto, c'est que ses parents étaient professeurs à l'école de médecine.
00:10:44Ils avaient plein de livres chez eux.
00:10:50Zeyharto lisait beaucoup, de la littérature, mais aussi des livres plus politiques.
00:11:01Le sujet qui nous obsédait, c'était la liberté.
00:11:05Zeyharto, lui, il nous en parlait tout le temps.
00:11:13Je veux que tu me parles.
00:11:15Je veux que tu me parles.
00:11:17Je veux que tu me parles.
00:11:19Je veux que tu me parles.
00:11:21Je veux que tu me parles.
00:11:23Je veux que tu me parles.
00:11:25Je veux que tu me parles.
00:11:27Je veux que tu me parles.
00:11:29Quand on a commencé à écrire des chansons comme « Tout ira bien si on reste unis »,
00:11:33en fait, les paroles, elles évoquaient plutôt l'attitude à tenir dans une bagarre de rue.
00:11:40On parlait un peu comme un gang ou une espèce d'organisation.
00:11:46Mais ce mot « unis », en fait, ça pouvait aussi évoquer l'unité du pays.
00:12:02Ce mot « unis », il était tellement puissant.
00:12:07Il avait un sens tellement fort dans un pays comme le nôtre, à cause de la dictature.
00:12:16Il faut savoir qu'on n'avait pas le droit de se réunir à plus de cinq personnes.
00:12:21C'était strictement interdit.
00:12:23Si on avait osé se rassembler à plus de cinq personnes, on aurait été arrêtés immédiatement.
00:12:37Cette chanson « Tout ira bien si on reste unis »,
00:12:42tout le monde l'a perçue comme une chanson politique.
00:12:51C'est à ce moment-là que nos problèmes avec les dictateurs ont commencé.
00:12:57Ils ont voulu nous faire changer les paroles.
00:13:07Le truc avec le bureau de la censure, c'est qu'ils ne voulaient pas seulement vérifier les paroles.
00:13:20Les membres du bureau, ils étaient tellement ringards, tellement vieux jeu.
00:13:27Ils comprenaient rien à la musique moderne.
00:13:31Et ils détestaient la plupart de nos paroles.
00:13:34Les mots d'argot ou les mots d'anglais qu'on utilisait,
00:13:39ils les ont tous censurés.
00:13:45On en a vraiment bavé avec eux.
00:14:01Nous, les musiciens, on était vraiment oppressés par le bureau de la censure.
00:14:08Mon nom est Azin. Je suis la femme de Zeyarto.
00:14:11Je suis rappeuse, comme lui.
00:14:15Les hommes, à l'époque, n'avaient pas le droit d'avoir les cheveux longs.
00:14:19Ils n'avaient pas le droit de se faire cuisiner.
00:14:22Ils n'avaient pas le droit de se faire manger.
00:14:25Ils n'avaient pas le droit de se faire manger.
00:14:27Les hommes, à l'époque, n'avaient pas le droit d'avoir les cheveux longs.
00:14:33Pour les femmes, interdiction de montrer les genoux ou de porter des décolletés.
00:14:39C'était l'oppression permanente.
00:14:45Si les paroles des chansons évoquaient le gouvernement militaire ou les dictateurs,
00:14:50ils censuraient les textes avec un bruit strident.
00:14:54Ça faisait « bip » et ça ruinait la chanson.
00:15:11Les jeunes connaissaient nos chansons parce qu'ils les recopiaient sur des cassettes
00:15:14et ils se les passaient entre eux.
00:15:17Ils les rapportaient chez eux et ils les partageaient avec leurs copains.
00:15:21C'est comme ça que nos chansons ont commencé à se répandre chez les jeunes.
00:15:32Au début, on a pensé que notre album avait fait un flop,
00:15:36mais ça s'est répandu petit à petit dans tout le pays.
00:15:46Partout où on allait, il passait notre musique.
00:15:57On a fait un vrai carton.
00:16:03Avec cet album, Acid a vraiment mis le feu chez les jeunes.
00:16:07Toute l'école en parlait.
00:16:17Un succès aussi énorme, on n'osait même pas en rêver.
00:16:28On a commencé à recevoir des lettres de fans.
00:16:31On était tellement heureux, on recevait des piles de lettres.
00:16:35On a battu tous les records de vente.
00:16:39On a vraiment marqué l'histoire de la musique.
00:16:41Et puis on est devenus des vraies figures révolutionnaires
00:16:44et des leaders pour la jeunesse.
00:16:49Quand Acid a sorti cet album,
00:16:51leur musique, elle nous donnait envie de briser nos chaînes.
00:16:56C'est là que notre génération a commencé à avoir envie de se rebeller.
00:17:11Au cours de l'année 2007,
00:17:16on a commencé à entendre les gens se plaindre un peu partout.
00:17:21Les étudiants se plaignaient beaucoup.
00:17:24Et il y avait beaucoup de problèmes.
00:17:31Le prix de l'étude, c'était de 1,5 million d'euros.
00:17:35C'était un prix qui était très cher.
00:17:38Le prix de l'essence avait explosé.
00:17:43En fait, tous les prix avaient augmenté.
00:17:55En septembre 2007, les moines sont sortis pour protester.
00:17:59Et on les a rejoints.
00:18:08Quand j'ai vu de mes propres yeux
00:18:10que d'autres osaient sortir et se battre pour nous,
00:18:13j'ai vraiment voulu les soutenir.
00:18:18Et c'est pour cette raison que j'ai rejoint la Révolution Safran,
00:18:21le 17 septembre 2007.
00:18:30À cette époque-là, on vivait nos vies chacun de son côté.
00:18:34Mais quand le soulèvement a commencé,
00:18:36on a tous rejoint les manifestations.
00:18:40Et c'est à ce moment-là qu'on s'est retrouvés, lui et moi.
00:18:54La répression de la Révolution Safran a été affreuse,
00:18:58brutale et inhumaine.
00:19:00Après ce soulèvement, j'ai commencé à avoir peur de l'armée.
00:19:04Je les ai vus arrêter les gens et tirer dans le tas.
00:19:11Après ça, oui, j'ai eu vraiment peur.
00:19:18Ces chiens de militaires, ils sont prêts à tout.
00:19:21Ils ont osé piétiner la robe des moines,
00:19:23ils ont tué des moines.
00:19:31Ils sont prêts à tout pour conserver leur pouvoir.
00:19:34Ils sont prêts à tout pour continuer à exploiter
00:19:37les ressources économiques de notre pays.
00:20:01On a fondé le mouvement Generation Wave
00:20:04le 9 octobre 2007.
00:20:09C'est une conséquence directe de la Révolution Safran
00:20:12du mois de septembre.
00:20:17On menait des actions de défiance politique.
00:20:20Mais il faut bien dire qu'on n'était pas si fiers.
00:20:23On a fait des actions de défiance politique.
00:20:26Mais il faut bien dire qu'on était pacifiques
00:20:29et non violents.
00:20:35On avait des techniques inspirées du marketing.
00:20:38A chacune de nos actions, on laissait notre logo.
00:20:41Et on revendiquait nos actions de résistance
00:20:44dans des vidéos ou des photos.
00:20:46Et on les envoyait aux médias locaux ou internationaux.
00:20:50Les dictateurs sont terrorisés
00:20:53à l'idée qu'on découvre ce qu'ils font.
00:20:56Les disparitions, les tueries.
00:21:03Quand on a fondé ce mouvement avec Zé Harto,
00:21:06lui, à ce moment-là, il était déjà une vraie star.
00:21:13Alors j'ai vraiment été sidéré
00:21:16quand il nous a rejoints dans la lutte politique.
00:21:26En mars 2008, on avait prévu
00:21:29d'organiser une manifestation.
00:21:32Mais ma maison a été perquisitionnée juste avant.
00:21:35Le 6 mars.
00:21:37Et moi, j'ai dû prendre la fuite.
00:21:41Alors Zé Harto a pris ma place.
00:21:44Il a essayé de contacter les réseaux
00:21:47pour organiser la manifestation quand même.
00:21:50Quand je l'ai eu au téléphone
00:21:53à propos de la réunion de préparation,
00:21:56je me souviens de ses mots.
00:21:59Il a dit, on peut se faire arrêter à tout moment,
00:22:02soit en se cachant, soit en luttant.
00:22:05Ils ont déjà interpellé tous nos camarades.
00:22:09Alors on y va.
00:22:17Tout le monde le mettait en garde.
00:22:20Il était sur le point de se faire arrêter.
00:22:23Parfois, il venait se cacher chez moi.
00:22:26En fait, non, il se cachait même pas.
00:22:29Il était là, relax.
00:22:33Moi, je lui disais qu'il allait se faire serrer.
00:22:36Il me répondait, c'est comme ça.
00:22:39Il connaissait son destin
00:22:42et il s'en fichait.
00:22:50On a commencé la réunion
00:22:53pour préparer l'action du 13 mars.
00:22:56On évoquait l'itinéraire et tout le reste.
00:23:00Des types en civil nous ont encerclés
00:23:03et ils nous ont arrêtés.
00:23:11On s'était dit que si on se faisait prendre,
00:23:14il fallait réussir à ne rien dire,
00:23:17à ne rien lâcher pendant au moins 24 heures
00:23:20pour laisser le temps à nos camarades
00:23:23de se mettre à l'abri.
00:23:27Ça leur permettait de s'enfuir,
00:23:30alors on n'a rien dit pendant l'interrogatoire.
00:23:35On ne savait pas où on était,
00:23:38mais on savait qu'on était dans un centre d'interrogatoire.
00:23:41On entendait juste nos voix.
00:23:44Ils nous ont interrogés toute la nuit,
00:23:47Zahirto et moi.
00:23:50Ils nous ont cognés tellement fort.
00:23:53Ils lui ont cassé le nez et les dents.
00:23:56C'était vraiment très brutal.
00:23:59Ils l'ont gardé pendant des jours et des jours.
00:24:07Zahirto, c'était un vrai camarade.
00:24:10C'était le suspect principal dans ce dossier.
00:24:13Alors il a tout fait pour endosser
00:24:16un maximum de responsabilités.
00:24:19Et en prison, quand il y avait un problème
00:24:22avec un policier ou des gardes,
00:24:25il s'interposait toujours pour nous protéger.
00:24:31Il est resté longtemps en prison.
00:24:34Trois ou quatre ans, je crois.
00:24:52C'est la liesse, l'assignation à résidence
00:24:55de la dissidente Aung San Suu Kyi est levée.
00:24:58C'est la fin de cette année de résidence surveillée.
00:25:12Aung San Suu Kyi est sortie
00:25:15de résidence surveillée en 2010.
00:25:19Zahirto, pour sa part, est sorti de prison en 2011.
00:25:22Il représentait la relève.
00:25:25Moi, j'ai eu le sentiment qu'en prison,
00:25:28il était devenu un homme politique à part entière.
00:25:31C'est à ce moment-là qu'il s'est rapproché d'Aung San Suu Kyi.
00:25:40Ce jour-là, c'était un jour mémorable.
00:25:43Cette photo, elle a été prise le 23 mai.
00:25:46Une semaine après ma sortie de prison.
00:25:53À la fin de l'année 2011,
00:25:56il est devenu un membre de ce qu'on appelait le compound.
00:25:59Ça signifie la maison d'Aung San Suu Kyi.
00:26:02C'est là qu'ils établissaient les stratégies politiques.
00:26:11Aung San Suu Kyi ne choisissait
00:26:14pour être près d'elle que les politiciens les plus talentueux.
00:26:21Alors oui, c'est vrai, j'étais très fier de mon ami.
00:26:24Mais la communauté politique était sidérée.
00:26:27On se demandait pourquoi elle l'avait choisi.
00:26:30On se disait, c'est qui ce type ?
00:26:33Quelles compétences il peut bien avoir ?
00:26:36Qu'est-ce qu'il peut faire ?
00:26:39Il avait beaucoup de talent.
00:26:42Il était plein d'atouts.
00:26:45Et puis je crois aussi qu'elle voyait un fils en lui.
00:26:57En 2012, quand le parti d'Aung San Suu Kyi
00:27:00a décidé de se présenter aux élections partielles,
00:27:03on a entendu dire que Zahierto allait se présenter.
00:27:13Il a dû se débrouiller à peu près seul
00:27:16pour mener sa campagne électorale.
00:27:42Il a fait campagne dans le district Pobatiri et à Népido.
00:27:45En fait, ce sont des bastions de l'armée.
00:27:48C'est là que se trouvent tous les fonctionnaires.
00:27:51Ils sont tous des militants.
00:27:54Ils sont tous des militants.
00:27:57Ils sont tous des militants.
00:28:00Ils sont tous des militants.
00:28:03Ils sont tous des militants.
00:28:06Ils sont tous des militants.
00:28:09C'est là que se trouvent tous les fonctionnaires.
00:28:15Dans un des bureaux de vote,
00:28:18il n'y avait que des policiers inscrits sur les listes.
00:28:21Ils étaient 700 votants.
00:28:24Et bien même là, il a obtenu plus de 600 voix.
00:28:31Il avait tellement de talent.
00:28:34Il s'est tout de suite tissé au-dessus du lot.
00:28:39Il s'est tout de suite tissé au-dessus du lot.
00:28:42Il s'est tout de suite tissé au-dessus du lot.
00:28:48Cette élection, nous l'avons remportée largement.
00:28:51Ça a été un vrai raz-de-marée.
00:29:09Nous avons évité de quitter notre pays.
00:29:22Que Dieu bénisse le pays,
00:29:29Qui souffre,
00:29:32Qui souffle,
00:29:35Qui a vraiment besoin d'aide.
00:29:38C'est ce qu'il faut faire, c'est ce qu'il faut faire, c'est ce qu'il faut faire, c'est ce qu'il faut faire, c'est ce qu'il faut faire, c'est ce qu'il faut faire, c'est ce qu'il faut faire, c'est ce qu'il faut faire, c'est ce qu'il faut faire, c'est ce qu'il faut faire, c'est ce qu'il faut faire, c'est ce qu'il faut faire, c'est ce qu'il faut faire, c'est ce qu'il faut faire, c'est ce qu'il faut faire, c'est ce qu'il faut faire, c'est ce qu'il faut faire, c'est ce qu'il faut faire, c'est ce qu'il faut faire, c'est ce qu'il faut faire, c'est ce qu'il faut faire, c'est ce qu'il faut faire, c'est
00:30:08ce qu'il faut faire, c'est ce qu'il faut faire, c'est ce qu'il faut faire.
00:30:13Il a retenu toute mon attention quand il est devenu membre du Parlement.
00:30:18C'était la première fois qu'un rappeur devenait député et s'investissait totalement
00:30:22en politique.
00:30:23Zeyharto a aidé le pays à faire sa transition démocratique.
00:30:28Nous avons attendu ce jour pendant plus de 30 ans, il y a eu tant de vies sacrifiées.
00:30:43Pour honorer la mémoire de nos frères et nos sœurs tombés, nous allons faire tout
00:30:50notre possible pour satisfaire les attentes et les besoins de notre peuple.
00:30:53Nous avons réussi à changer un État à partie unique en un système électoral pluraliste,
00:31:07on a réussi à changer une économie socialiste en une économie de marché, on a mis les
00:31:13mots « droit de l'homme » sur toutes les lèvres, et on a réussi à protéger
00:31:17le peuple à chaque fois que c'était possible.
00:31:19En réalité, on n'a jamais eu de véritable démocratie, les militaires ont simplement
00:31:29fait les ajustements qu'il fallait pour se refaire une légitimité et diminuer la
00:31:33pression internationale.
00:31:34Ils nous ont juste donné un peu de liberté sans jamais gêner leurs intérêts.
00:31:39Même quand ils étaient au gouvernement, la Ligue Nationale pour la Démocratie a eu
00:31:49un pouvoir très limité.
00:31:50D'ailleurs, si on regarde bien la Constitution de 2008, on voit que l'acte 6 stipule que
00:32:01les militaires garderont toujours la mainmise sur la politique nationale.
00:32:05Tous les postes clés, les ministères comme celui de la Défense, le ministère des Affaires
00:32:12étrangères, le ministère des Frontières, tous ces postes étaient contrôlés par des
00:32:17militaires en uniforme, des généraux qui se comportaient comme des ministres.
00:32:22Il discutait avec les militaires dans les coulisses du Parlement, et il avait peu de
00:32:28marge de manœuvre, c'était très frustrant.
00:32:30Pendant qu'Onsang Suu Kyi et son parti travaillaient à une réconciliation nationale,
00:33:01avec les militaires, et même si c'était pour le bien du pays, ils ont ignoré certains
00:33:06droits du peuple, et particulièrement ceux de certaines minorités.
00:33:10Ils ont gardé le silence et ils ont échoué, ils ne les ont pas protégés, de héros à
00:33:20zéro.
00:33:21C'est comme ça que la presse internationale a qualifié Onsang Suu Kyi, celle qui avait
00:33:29pris la défense du peuple, qui avait protégé le peuple, était désormais un ange déçu.
00:33:34Nous avons fait tout ce qui était en notre pouvoir pour protéger le peuple.
00:33:50Mais il faut savoir qu'avant l'année 2020, les militaires avaient déjà menacé par
00:33:59deux fois Onsang Suu Kyi et son gouvernement de faire un coup d'État.
00:34:08En réalité, il y avait une personne clé qui contrôlait les guerres et les exactions.
00:34:17C'était le chef des armées, le général Ang Leng.
00:34:19Le pire est arrivé en 2017, quand ils ont commis des crimes contre l'humanité.
00:34:37Ils ont massacré et torturé les Rohingyas, c'est même allé jusqu'au génocide.
00:34:43C'est vrai, la crise des Rohingyas en 2017 a brisé la réputation d'Onsang Suu Kyi
00:34:52et celle de son gouvernement.
00:34:53Madame Suu Kyi, pensez-vous que les droits de l'homme sont respectés pour la minorité
00:35:01Rohingya ?
00:35:02Non, ne filmez pas.
00:35:04Non, vous ne pouvez pas filmer.
00:35:06Non.
00:35:08Durant cette période, Zeyharto était un représentant important du gouvernement au
00:35:18parlement.
00:35:19Il ne pouvait pas s'exprimer librement, il ne pouvait pas aller contre la politique
00:35:25de son parti.
00:35:26Mais ce qui est sûr, c'est qu'à ce moment-là, il a décidé de ne pas être candidat aux
00:35:36élections suivantes.
00:35:37Il avait décidé de faire un break avec la politique et de reprendre sa carrière de
00:36:05musicien.
00:36:06C'est à ce moment-là qu'il m'a contacté par internet pour qu'on travaille ensemble.
00:36:10Ça fait tellement longtemps que je n'étais plus dans l'industrie de la musique, j'avais
00:36:29d'autres responsabilités ailleurs.
00:36:30Et en plus, ce soir, on a essayé sur scène des chansons qu'on n'avait encore jamais
00:36:34interprétées.
00:36:35Alors oui, c'est vrai, j'avais un peu la pression.
00:36:37On avait plein de projets.
00:36:43On était trop contents qu'il soit de retour et qu'il puisse chanter avec nous sans risquer
00:36:48de compromettre sa carrière politique.
00:37:05Il avait commencé à écrire de nouvelles chansons et on préparait son come back.
00:37:28On discutait quel type de chansons, quelle stratégie, ce genre de choses.
00:37:58On écrivait même des chansons à caractère politique pour le nouvel album d'Acid.
00:38:04À ce moment-là, c'était encore possible, mais il y a eu le coup d'État.
00:38:13Et là, notre avenir a été brisé et tous nos rêves sont partis en fumée.
00:38:27Dès que j'ai entendu l'information à propos du coup d'État, j'ai eu peur pour lui.
00:38:37Je sentais qu'il était en danger.
00:38:39Il pouvait être arrêté à tout moment.
00:38:42Les gens ont commencé à sortir dans les rues.
00:38:55Internet était coupé.
00:38:56On est tous descendus dans la rue pour manifester.
00:39:05On était tous là.
00:39:06Au début des manifestations, on a tendu la main aux forces de police.
00:39:17On leur offrait des fleurs, des bouteilles d'eau.
00:39:22Il allait manifester tous les jours.
00:39:38Pas question pour lui de rester à la maison.
00:39:40Moi, je dis aux jeunes, rejoignez-nous.
00:39:49Je serai avec vous épaule contre épaule.
00:39:52Et s'il y a du danger, je me mettrai devant vous en première ligne pour vous protéger.
00:40:23Dès les premiers jours du coup d'État, ils ont commencé à arrêter des gens en pleine nuit.
00:40:31Il disait que c'était pour de simples interrogatoires de police.
00:40:51Et le lendemain, il rendait des corps sans vie.
00:40:56Ça se passait comme ça.
00:40:57Et malgré ça, on a continué à manifester pacifiquement, sans violence.
00:41:04J'ai été élevée par une famille de militaires.
00:41:18Je les connais tellement bien.
00:41:26Je savais qu'ils seraient prêts à tout pour conserver leur pouvoir.
00:41:48Pour tout vous dire, Zayarto, il nous avait prévenus dès le début.
00:41:59Il avait dit ce sont des brutes et ils vont passer à l'acte.
00:42:03Mais je ne m'attendais pas à autant de violence.
00:42:07C'était pas humain.
00:42:18Dans le quartier de Leng Thaya, j'ai vu les militaires et la police.
00:42:29Ils ont tué plus de 60 personnes en une seule journée.
00:42:34C'est horrible.
00:42:45Après le coup d'État, ils ont tué 3500 manifestants.
00:42:49Et ils ont arrêté 32 000 personnes à travers tout le pays.
00:42:55Ils nous ont terrorisés toute notre vie.
00:43:01Encore et toujours, ils se servent de leurs armes pour prospérer et pour se faire de
00:43:06l'argent.
00:43:07Ils frappent les civils et ils tuent.
00:43:18Le seul et unique langage que peuvent comprendre ces chiens de militaires, c'est le langage
00:43:24des chiens.
00:43:25Je veux dire le langage des armes.
00:43:26Ils ne sont pas humains, ces gens-là, ils sont méprisables.
00:43:48Alors quelque part, c'est logique d'en venir aux armes quand on a affaire à ce genre de
00:43:54personnes.
00:43:55Zeyarto a choisi cette voie, la voie des armes.
00:44:02Il disait que c'était son devoir de s'engager.
00:44:09Il savait ce qu'il avait à faire.
00:44:13Il n'a eu besoin de personne pour prendre sa décision et rejoindre le mouvement.
00:44:20Nous avons décidé de les attaquer directement, les dirigeants de l'agent et leur famille
00:44:32aussi.
00:44:33Nous tous, y compris Zeyarto, de tout milieu confondu, des médecins, des étudiants, des
00:44:44enseignants, nous avons laissé tomber nos rêves et notre avenir pour prendre part à
00:44:49la lutte armée.
00:44:50J'ai participé à des opérations à Rangoon, c'est Zeyarto qui était le chef de la résistance
00:45:07armée dans le secteur.
00:45:08Zeyarto était tout sauf un homme de violence, il n'aimait pas ça.
00:45:17Toute sa vie, il a lutté et il a oeuvré pour réformer le pays sans violence.
00:45:22On peut même dire qu'il était un pacifiste, mais quand il a vu de quoi étaient capables
00:45:27les militaires, il a compris qu'il n'avait plus le choix.
00:45:37J'ai travaillé, moi aussi, sous la direction de Zeyarto, j'ai fait partie de la guérilla
00:45:43urbaine.
00:45:44J'ai mené plusieurs opérations commando.
00:45:55Selon moi, il n'y avait aucune autre façon de les arrêter.
00:45:59La guérilla, c'était le seul moyen.
00:46:05Jamais je n'aurais imaginé faire une chose pareille.
00:46:08Je ne voulais pas et je ne veux toujours pas.
00:46:12Je suis bouddhiste.
00:46:15Toute ma vie, je me suis tenue à l'écart de la violence, du meurtre, mais je n'avais
00:46:20pas le choix.
00:46:20Pour ma première opération, j'ai lancé un cocktail Molotov sur un commissariat.
00:46:45Ensuite, j'ai placé des explosifs.
00:46:51J'en ai placé sur des checkpoints militaires ou dans des commissariats.
00:46:58Je faisais ça la nuit.
00:47:03Ensuite, on a décidé de passer à la vitesse supérieure avec une opération
00:47:06spéciale.
00:47:16Nous avons reçu des informations sur le dirigeant d'un quartier de Rangoon.
00:47:20Apparemment, c'était un informateur très actif de l'agent.
00:47:33Il dénonçait les manifestants et après, ces gens là se faisaient arrêter.
00:47:39Alors, nous avons décidé de l'éliminer.
00:47:40D'abord, on a fait exploser une bombe artisanale à son bureau en pleine nuit.
00:47:58Dès qu'il a appris la nouvelle, il s'est précipité hors de chez lui pour
00:48:02aller voir.
00:48:04Deux de nos camarades l'attendaient dehors.
00:48:06Ils l'ont abattu.
00:48:08Ils n'ont tiré qu'une seule balle.
00:48:24Zeyharto a permis de fédérer et de coordonner tous ces différents réseaux
00:48:28de résistance.
00:48:31Il leur a permis de se concerter et de communiquer entre eux.
00:48:37Un homme comme Zeyharto, un politicien célèbre qui a serré la main d'Obama,
00:48:47a forcément plein d'options.
00:48:51Beaucoup de pays lui ont proposé de l'accueillir.
00:48:55Il lui a offert l'asile politique et la sécurité.
00:49:01Mais il a refusé.
00:49:03Il craignait d'être moins efficace pour mener la lutte s'il quittait Rangoon.
00:49:18On le conduisait en secret d'un endroit à un autre.
00:49:23Il fallait faire attention et ne pas laisser de traces derrière nous.
00:49:29La situation évoluait tout le temps.
00:49:33Moi, je l'aidais à trouver des logements.
00:49:36S'il devait aller quelque part, je le conduisais.
00:49:40Je faisais des petites choses comme ça pour lui, ce genre de petits services.
00:49:50Les derniers jours, il y avait de plus en plus de descentes de police.
00:49:56Il y avait des arrestations à la chaîne.
00:49:59En fait, on voulait changer de planque, mais on avait de moins en moins d'options.
00:50:04L'espace se réduisait de plus en plus autour de nous.
00:50:09Le lendemain, ils sont venus.
00:50:13En cinq minutes à peine, ils ont encerclé l'immeuble.
00:50:19Ils ont fait un tour de la maison.
00:50:21Ils ont fait un tour de la maison.
00:50:24Ils ont fait un tour de la maison.
00:50:26Ils ont fait un tour de la maison.
00:50:29On était fait comme des rats.
00:50:34J'ai jeté un coup d'œil dehors.
00:50:36Ils étaient déjà partout.
00:50:46À ce moment-là, je savais pas quoi faire.
00:50:49J'étais paralysée.
00:50:52Je les regardais, j'étais perdue.
00:50:55Il m'a dit de sortir vite.
00:50:58De l'enfermer de l'extérieur et de descendre rejoindre les autres.
00:51:03J'étais incapable de dire un mot.
00:51:05Je lui parlais avec les yeux.
00:51:07Je voulais pas le quitter.
00:51:16Peu après, Tahsin nous a rejoints chez nous.
00:51:20On les entendait défoncer toutes les portes à l'étage du dessus.
00:51:24Et puis tout à coup, ils ont trouvé.
00:51:26C'était leur jackpot.
00:51:28C'était leur dernier studio.
00:51:30Le monde s'écroulait.
00:51:33On entendait le fracas, les cris.
00:51:36Rien qu'au son, on pouvait dire que c'était très violent.
00:51:41On les entendait, elles frappaient depuis notre chambre.
00:51:44C'était juste au-dessus de chez nous.
00:51:45On entendait tout.
00:51:48J'arrivais pas à y croire.
00:51:53Juste après l'arrestation Zahierto, la pluie a commencé à tomber.
00:51:56Une pluie lourde et intense.
00:52:01On a profité d'un moment d'inattention des militaires.
00:52:04Deux minutes et on s'est enfuis.
00:52:08On a roulé comme ça sous la pluie sans trop savoir où aller.
00:52:11On avait peur.
00:52:13On pleurait.
00:52:26On s'est dit que c'était la fin de l'année.
00:52:28On s'est dit que c'était la fin de l'année.
00:52:30On s'est dit que c'était la fin de l'année.
00:52:32On s'est dit que c'était la fin de l'année.
00:52:34On s'est dit que c'était la fin de l'année.
00:52:36On s'est dit que c'était la fin de l'année.
00:52:38On s'est dit que c'était la fin de l'année.
00:52:40On s'est dit que c'était la fin de l'année.
00:52:42On s'est dit que c'était la fin de l'année.
00:52:44On s'est dit que c'était la fin de l'année.
00:52:46On s'est dit que c'était la fin de l'année.
00:52:48On s'est dit que c'était la fin de l'année.
00:52:49On s'est dit que c'était la fin de l'année.
00:52:51On s'est dit que c'était la fin de l'année.
00:52:53On s'est dit que c'était la fin de l'année.
00:52:55On s'est dit que c'était la fin de l'année.
00:52:57On s'est dit que c'était la fin de l'année.
00:52:59On s'est dit que c'était la fin de l'année.
00:53:01On s'est dit que c'était la fin de l'année.
00:53:03On s'est dit que c'était la fin de l'année.
00:53:05On s'est dit que c'était la fin de l'année.
00:53:07On s'est dit que c'était la fin de l'année.
00:53:09On s'est dit que c'était la fin de l'année.
00:53:11On s'est dit que c'était la fin de l'année.
00:53:12Sur les images, j'ai vu qu'il portait un tee-shirt rayé bleu et blanc.
00:53:17C'était mon tee-shirt.
00:53:24Je pense qu'il l'a enfilé avant d'être arrêté.
00:53:30Ça m'a bouleversée de voir ça.
00:53:32C'était comme un message.
00:53:35J'ai tout de suite compris ce qu'il avait voulu me dire.
00:53:43Sur les images prises juste après l'arrestation,
00:53:46on peut déjà voir qu'il a été tabassé.
00:53:49Et je n'ose même pas imaginer comme ils l'ont torturé par la suite.
00:53:56Sur les images, il avait les yeux boursouflés et des hématomes.
00:54:00En regardant bien, on voit aussi des traces de sang sur son tee-shirt.
00:54:04Ça m'a tout de suite fait penser à notre passage par le centre d'interrogatoire.
00:54:08Mais cette fois, cette fois, j'avais vraiment peur pour sa vie.
00:54:17En janvier 2022,
00:54:20ils ont diffusé une vidéo de ses aveux lors d'une conférence de presse.
00:54:25C'était une vidéo de ses aveux.
00:54:27Ils ont diffusé une vidéo de ses aveux lors d'une conférence de presse.
00:54:57Ils ont diffusé une vidéo de ses aveux lors d'une conférence de presse.
00:55:01Ils ont diffusé une vidéo de ses aveux lors d'une conférence de presse.
00:55:05Ils ont diffusé une vidéo de ses aveux lors d'une conférence de presse.
00:55:09Ils ont diffusé une vidéo de ses aveux lors d'une conférence de presse.
00:55:13Ils ont diffusé une vidéo de ses aveux lors d'une conférence de presse.
00:55:17Ils ont diffusé une vidéo de ses aveux lors d'une conférence de presse.
00:55:21Ils ont diffusé une vidéo de ses aveux lors d'une conférence de presse.
00:55:24C'était une vidéo de ses aveux lors d'une conférence de presse.
00:55:28Ils ont diffusé une vidéo de ses aveux lors d'une conférence de presse.
00:55:34La première mission qu'il a avouée, c'est celle qu'on avait montée ensemble.
00:55:44Tout le monde sait qu'il a été torturé avant d'apparaître à la télévision mais il ne s'est rien fait du tout.
00:55:48Tout le monde sait qu'il a été torturé avant d'apparaître à la télévision mais il ne s'est rien fait du tout.
00:55:50Il ne s'est rien fait du tout.
00:55:51Ce n'est pas grave, ce que Zayarto a dit, ce n'est pas grave.
00:56:00Il n'a avoué que le strict minimum.
00:56:04Beaucoup de gens, comme moi par exemple, ont pu s'échapper grâce à lui.
00:56:09Même ses collaborateurs les plus proches ont pu s'en sortir parce qu'il ne les a pas balancés.
00:56:22C'est vrai que je me faisais du souci pour lui, mais je n'étais pas préparé à ça.
00:56:37Je n'arrive pas à chasser son exécution de mon esprit.
00:56:41Je n'arrive pas à le faire.
00:56:44Je n'arrive pas à chasser son exécution de mon esprit.
00:56:48J'y pense tout le temps, chaque seconde.
00:56:57Apparemment, il ne savait pas qu'il allait être exécuté.
00:57:01Ils ne lui ont pas dit.
00:57:04Ils sont venus le traîner de sa cellule en pleine nuit et ils l'ont exécuté.
00:57:08Depuis ce jour-là, il y a cette pensée qui m'obsède.
00:57:12Je me demande qu'est-ce qu'il a ressenti cette dernière nuit.
00:57:17Ça me fait tellement mal.
00:57:24Quand j'ai appris la nouvelle, j'ai pas dormi.
00:57:30J'ai pas mangé pendant une semaine.
00:57:33Zeyarto a lutté pour le bien de tous jusqu'à son dernier souffle.
00:57:39Je serai toujours fière de lui.
00:57:52J'ai lutté pour le bien de tous.
00:57:56Je serai toujours fière de lui.
00:58:02Si je suis encore en vie, c'est parce que j'ai l'impression qu'il est toujours là, à côté de moi.
00:58:08C'est ce qui me donne la force de tenir.
00:58:16Je veux pas pleurer, mais c'est plus fort que moi.
00:58:22Je ne veux pas mourir.
00:58:26Je ne veux pas mourir.
00:58:28Oui, mais c'est plus fort que moi.
00:58:53Il savait mieux que personne ce qui pouvait lui arriver.
00:58:56Mais il s'est quand même battu.
00:58:59Il s'est sacrifié jusqu'au bout.
00:59:03Zeyarto était un homme honnête.
00:59:07Un homme bon qui a eu le courage de prendre la parole pour dénoncer le mal.
00:59:17Son esprit, son abnégation, sa bravoure vivront pour toujours.
00:59:23Je suis convaincu que l'histoire de Zeyarto va perdurer pendant des centaines d'années.
00:59:29Pas seulement dans l'histoire de la Birmanie, mais dans le monde entier.
00:59:33Cette histoire, c'est l'histoire d'un homme qui a pris la défense du peuple.
00:59:37Il a sacrifié sa vie pour la vérité.
00:59:40Il va vivre comme ça pour toujours.
00:59:49Mon ami me manque.
00:59:50Je le salue ainsi que tous les autres qui ont sacrifié leur vie.
00:59:56Et j'espère que de là où il est, il peut continuer à être un homme qui lutte pour le bien.
01:00:01Dans cette nouvelle vie et dans toutes les autres à venir.
01:00:20...
01:00:41Telle fut donc l'histoire à la fois brève et tragique de Zeyarto.
01:00:45Jeune star du rap birman devenu député, vous l'avez vu,
01:00:49aux côtés d'Anson Souky, avant de basculer dans la lutte armée contre le pouvoir en place,
01:00:54puis d'être exécuté, voilà trois ans, par la jeune Birmane.
01:00:58Sur un plan politique, que nous raconte le parcours de ce rappeur pro-démocrate,
01:01:03héros de ce film réalisé par Thomas Dandoy,
01:01:06et la Birmanie serait-elle condamnée pour longtemps encore à être dirigée par la jeune militaire ?
01:01:11Nous allons maintenant débattre avec nos invités présents aujourd'hui sur ce plateau de débats d'oc,
01:01:17en commençant par vous, Christian Lechervie, bienvenue à vous.
01:01:21Vous êtes diplomate, ancien ambassadeur de France en Birmanie,
01:01:25c'était entre 2018 et 2023, et aujourd'hui envoyé spécial pour la Birmanie en poste à Paris.
01:01:31Votre dernier ouvrage s'intitule L'Asie pacifique, nouveau centre du monde,
01:01:36et il est disponible aux éditions Odile Jacob.
01:01:38Tintine Tarmint est également avec nous, bienvenue à vous.
01:01:43Vous êtes Birmane, arrivée en France, voilà maintenant 23 ans,
01:01:46vous êtes médecin épidémiologiste et vous présidez l'association Do à To Ensemble pour le Myanmar,
01:01:54qui s'est donné pour objectif de promouvoir la Birmanie et mettre en lumière la situation politique du pays,
01:02:00pour y fendre les droits humains et soutenir sur place l'assistance humanitaire.
01:02:05Et puis enfin, avec nous, Olivier Guyard, bienvenue à vous.
01:02:09Vous êtes docteur en droit international public, chercheur à l'Institut d'études géopolitiques appliquées,
01:02:14et directeur du service d'information et d'analyse chez Crisis 24.
01:02:18Vous êtes l'auteur de Birmanie 2020, de l'état des lieux aux perspectives,
01:02:23c'est un ouvrage publié en 2019 chez Dalloz.
01:02:26Une carte, pour commencer, après avoir vu ce film, pour situer la Birmanie,
01:02:30avec ses 57,5 millions d'habitants, 87% de la population est bouddhiste,
01:02:376,2% de chrétiens, 4,3% de musulmans, notamment cette minorité musulmane des Rohingyas,
01:02:45dont il a été évidemment question dans ce film, et on y reviendra sans doute dans notre échange.
01:02:50On voit cette frontière avec la Chine aussi au nord-est, plus de 2000 km de frontières,
01:02:55autres pays autour de la Birmanie, le Bangladesh, l'Inde, le Laos et la Thaïlande.
01:03:03La Birmanie reconnaît aujourd'hui 132 ethnies sur son territoire, officiellement,
01:03:08mais ne reconnaît pas cette minorité musulmane que sont les Rohingyas.
01:03:13Après avoir vu ce film, et je vais commencer par vous, connaissiez-vous Zaha Artaou ?
01:03:17Est-il un héros de la résistance birmane aujourd'hui, reconnu comme tel dans son pays ?
01:03:22Oui, tout à fait, Zéa Thor, je ne l'ai pas connu personnellement,
01:03:26mais c'est un symbole et également une figure très importante,
01:03:30parce qu'il a commencé son rap, en fait c'est un groupe de rap,
01:03:34qui représentait vraiment les gens, les jeunes de la rue, et aussi des jeunes générations.
01:03:39Donc lui, c'est une voix qui représentait les jeunes générations,
01:03:43et c'était le premier rappeur et les jeunes qui étaient représentés comme politiciens au Parlement,
01:03:51évidemment.
01:03:53Et le rap, ce genre musical, est-il un mode de résistance aujourd'hui encore en Birmanie ?
01:03:58Vous imaginez maintenant beaucoup de rappeurs qui ont vraiment les grandes lignes de la résistance,
01:04:04beaucoup, soit à l'intérieur des pays encachés, ou dans les jungles, ou peut-être à l'étranger.
01:04:10Mais il continue en fait, c'est vraiment Zéa Thor, c'est la figure extrêmement importante,
01:04:16un de nos héros de la résistance, et qui nous restera dans nos cœurs et dans nos mémoires.
01:04:21Zéa, qu'est-ce qu'elle nous raconte, l'histoire de ce pro-démocrate, qui était ce rappeur birman ?
01:04:27Pour moi, ce documentaire, il a d'abord une résonance émotionnelle, puisque j'ai connu l'intéresser.
01:04:36Lorsqu'il était député, peut-être ?
01:04:39Même comme chanteur, la scène musicale birmane, elle prend différentes formes.
01:04:45L'Institut français, qui est installé depuis 60 ans en Birmanie, a eu l'occasion de le faire venir,
01:04:52de faire découvrir aussi la musique du rap à la jeunesse, de co-produire un certain nombre de nouveaux événements.
01:05:01C'était quelqu'un que l'on connaissait à l'Institut.
01:05:05C'est quelqu'un que l'on a aussi suivi à partir de son procès.
01:05:09Et je peux dire avec beaucoup d'émotion, me souvenir exactement des rumeurs qui ont d'abord circulé sur sa possible exécution,
01:05:18lui et quelques autres prisonniers.
01:05:20Il y a plus de 100 personnes condamnées à mort aujourd'hui dans les prisons birmanes.
01:05:25Puis, la rumeur de son exécution.
01:05:28Et puis, malheureusement, j'ai dû confirmer, y compris à mes collaborateurs locaux qui le connaissaient également, son décès.
01:05:36C'est quelqu'un de très connu, d'abord parce que c'est un quadragénaire.
01:05:40Il est, je dirais, la génération de la révolution de 1988.
01:05:43Donc, il avait déjà cette aura.
01:05:45Le milieu des artistes, les rappeurs, les chanteurs de hip-hop, le mouvement punk,
01:05:52tous ces courants musicaux existent, influencent les uns les autres.
01:05:57Et ils traitent pas seulement des sujets politiques, mais aussi les sujets de société.
01:06:02Ils ont dû s'adapter aussi à la censure des précédents régimes militaires.
01:06:07Ce chanteur, il incarne tout ce parcours.
01:06:10Celui de la censure, celui de l'ouverture, celui du coup d'Etat, celui de la répression.
01:06:16Et effectivement, il y a une maturité qui a fait que ses engagements,
01:06:20qui étaient d'abord des engagements, je dirais, d'une génération par rapport aux problèmes de société,
01:06:25s'est traduit, à partir de 2021, par le choix des armes.
01:06:28Et il incarne ça comme d'autres poètes, comme d'autres artistes.
01:06:33Alors, il y a eu ce fameux coup d'Etat de 2021, la prise de pouvoir par la junte militaire.
01:06:40Est-ce qu'on peut parler d'une prise de pouvoir ?
01:06:43Parce que si on comprend bien, cette junte militaire a toujours exercé le pouvoir dans ce pays,
01:06:49depuis, j'ai presque envie de dire, l'indépendance du pays, ou presque.
01:06:52En tout cas, durant ces dernières années, les années 2000, c'est un fait.
01:06:57Même s'il y a eu cette parenthèse démocratique, je ne sais pas si on peut dire les choses comme ça,
01:07:02entre, vous l'avez dit, peut-être entre, on va la situer entre 2010 et 2021.
01:07:07Olivier Guillard ?
01:07:09Ce qui est certain, c'est qu'aujourd'hui, nous avons une junte qui n'écoute personne,
01:07:13qui préserve ses intérêts au mépris de sa population,
01:07:16au mépris de son image internationale, qui est évidemment détestable,
01:07:19mais ce régime le mérite bien,
01:07:20et qui n'a en définitive que pour seul projet de se maintenir coûte que coûte,
01:07:24avec quelques soutiens extérieurs, on nous en parlera un petit peu plus tard.
01:07:28Cette junte a, d'une manière ou d'une autre, toujours été l'alpha et l'oméga du pouvoir,
01:07:32quand bien même la Constitution laisserait la place,
01:07:35donc à un régime qui serait plus démocratique qu'autre chose,
01:07:38dans un cadre que l'on souhaiterait être fédéral.
01:07:40Bref, les militaires ont toujours eu un souci particulier
01:07:43d'avoir l'esprit de la Constitution et leur interprétation,
01:07:45et en ayant tout le temps la voix ou le levier du dernier argument,
01:07:51en disant, écoutez, si ça ne vous plaît pas, de toute façon, faites bien attention, nous sommes là,
01:07:54nous sommes une des armées les plus nombreuses en termes d'hommes
01:07:58et en termes de capacités en Asie,
01:08:00si vous n'êtes pas d'accord avec nous, du jour au lendemain,
01:08:02vous connaissez la sentence.
01:08:04Donc, quoi qu'il en soit, la Birmanie n'a pas encore eu,
01:08:06malgré ses velléités démocratiques, malgré ses icônes,
01:08:09Aung San Suu Kyi, le défunt rappeur en question,
01:08:12qui laisse une trace indélébile profonde dans la société contemporaine,
01:08:17bref, les militaires sont aujourd'hui contestés,
01:08:20on le verra, on en discutera, etc.,
01:08:22ils n'ont probablement une mainmise directe sur le territoire qui se réduit,
01:08:26mais ils sont eux aussi tristement résilients,
01:08:28ils sont soutenus de l'extérieur,
01:08:30et pour l'instant, ils ne considèrent pas qu'ils ont perdu la partie.
01:08:33Donc, cette partie d'échec entre le monde pro-démocratique,
01:08:35le soutien majoritaire de la population,
01:08:36et ces hommes en uniforme,
01:08:38se prolonge avec des drames, avec des douleurs,
01:08:41et avec, malgré tout, un peu d'espoir, c'est bien normal.
01:08:43Et on l'apprend dans ce film,
01:08:45la Constitution accorde toujours à l'armée
01:08:47le quart des sièges aux assemblées nationales et régionales du pays,
01:08:50ainsi que les trois ministères de l'Intérieur,
01:08:53de la Défense et des Territoires Frontaliers,
01:08:55ça en dit long sur la nature du régime aujourd'hui.
01:08:58On parle beaucoup de guerre civile dans ce pays
01:09:02depuis maintenant quelques années, trois ans, c'est le cas,
01:09:04on peut parler réellement d'une véritable guerre civile dans ce pays ?
01:09:09Pour moi, la guerre civile, ce n'est pas que depuis trois ans,
01:09:12depuis 2021, la guerre civile est depuis 1947.
01:09:16Il y a toujours eu des conflits avec des organisations ethniques
01:09:22contre le pouvoir central.
01:09:24Là, maintenant, depuis le coup d'État,
01:09:26je ne souhaiterais pas dire que ça soit une guerre civile,
01:09:29c'est la résistance de tout un peuple
01:09:30qui est contre son autorité, en fait, la jeune et le régime militaire.
01:09:36Est-ce que c'est une guerre civile ?
01:09:38Oui, il y a beaucoup de conflits armés partout,
01:09:41mais je pense que c'est une espèce de résistance,
01:09:44c'est la résistance pour moi, la révolution.
01:09:50Est-ce qu'elle est diverse, est-ce qu'elle est variée,
01:09:53cette résistance d'un point de vue ethnique, par exemple,
01:09:56ou est-ce qu'elle est unie face à cette jeune militaire aujourd'hui ?
01:10:00En fait, après ce coup d'État, ce n'est pas que de la résistance armée,
01:10:05ce que je souhaiterais dire, il y a une transformation sociétale.
01:10:09Cette transformation, cette résistance est beaucoup plus menée
01:10:13par les jeunes comme Zeyador et de cette génération,
01:10:16beaucoup d'artistes, beaucoup d'artistes en exil
01:10:19et beaucoup de professeurs, des professionnels de santé,
01:10:23ils ont été menés.
01:10:25Ce changement, en fait, c'était plutôt très divers.
01:10:27Il y a plusieurs ethnies, et c'est la première fois
01:10:30dans l'histoire de la Biémanie, ils sont tous réunis,
01:10:33ils ont un commun, un ennemi commun,
01:10:36et il y a une conscience de la propagande,
01:10:39tout ce qui s'est passé depuis 1962, en fait, le régime détecteur.
01:10:44On a une confiance de comment on a été manipulés,
01:10:48tous sont réunis, et il y a plusieurs sortes de résistants,
01:10:51résistants armés et également résistants d'idéologie
01:10:57et également aussi de développement de toutes les régions
01:11:03et aussi tous les secteurs médicaux,
01:11:06et la manière dont on travaille ensemble,
01:11:08la manière de collaboration, tout ça.
01:11:10Pour moi, toute la société était vraiment en train de transformer
01:11:14et il est extrêmement difficile de retenir à l'époque de 2020
01:11:18ou de 2020, parce que la société a complètement transformé.
01:11:22Cette situation intérieure, comment est-ce qu'on peut la décrire
01:11:26pour tous ceux et toutes celles qui ne connaissent pas ce pays
01:11:29et cette situation politique intérieure ?
01:11:32Depuis le coup d'Etat du 1er février 2021,
01:11:35au fond, il y a trois grandes évolutions.
01:11:37La première, c'est qu'il y a eu une lutte pacifique
01:11:40contre le régime militaire, et ça existe encore aujourd'hui.
01:11:43Ça prend des formes de boycott de produits
01:11:47réalisés par les conglomérats de l'armée,
01:11:50les bières, les cigarettes, des manifestations de rue spontanées.
01:11:56On se donne rendez-vous à un endroit, on déplie des pancartes,
01:12:00on les met sur les réseaux sociaux.
01:12:02Donc cette dimension pacifique,
01:12:04qui a été au coeur de la résistance politique
01:12:06après les violences de 1988,
01:12:09qui ont vu émerger la prix Nobel de la paix d'Aung San Suu Kyi,
01:12:13elle persiste et elle est très prégnante,
01:12:16en milieu urbain en particulier,
01:12:18mais aussi dans les zones rurales.
01:12:20Et puis, il y a la résistance armée.
01:12:22J'allais dire, il y a les résistances armées.
01:12:26Il y a les jeunes qui, devant la violence commise par l'armée,
01:12:29ont décidé de prendre les armes.
01:12:31Le reportage et la mémoire de cet artiste en témoignent.
01:12:36Il n'y a pas d'autre solution que la voie armée,
01:12:39et donc ces jeunes vont partir d'abord se former
01:12:43où c'est possible, c'est-à-dire auprès de groupes ethniques armés,
01:12:46comme le rappelait Tintin.
01:12:48Ces groupes existent pour certains depuis 1947.
01:12:52Ils ont une expérience de combat,
01:12:54ça ne veut pas dire qu'ils combattaient ces dernières années.
01:12:56Certains poursuivaient leur offensive.
01:12:58Donc il y a eu une formation, il y a eu une professionnalisation,
01:13:01et ils se sont développés, enquistés,
01:13:04en particulier dans la zone centrale,
01:13:07notamment celle qui est malmenée
01:13:10par le terrible séisme du 28 mars.
01:13:16On a une lutte armée qui est générée par le coup d'Etat
01:13:22dans la zone centrale, qui n'avait pas connu d'affrontement
01:13:25depuis les années 50.
01:13:27Et puis il y a un troisième groupe, les groupes ethniques armés,
01:13:30qui pour beaucoup vont faire le choix d'appuyer
01:13:33cette révolution de la génération Z,
01:13:35de ces jeunes venus des milieux urbains.
01:13:40Et ces conflits, aujourd'hui, sont générés aussi bien
01:13:44sur la périphérie, le long de la frontière du Bangladesh,
01:13:47le long de la frontière de l'Inde,
01:13:49le long de la frontière chinoise,
01:13:51le long de la frontière thaïlandaise.
01:13:53Et donc il y a des combinaisons opérationnelles
01:13:55qui pressent sur le centre du pays,
01:13:57jusque dans la capitale.
01:13:59Il y a quelques mois à peine,
01:14:01le principal aéroport de la capitale
01:14:05a été touché par des tirs de drones.
01:14:08Et donc il y a une pression qui s'exerce de manière combinée
01:14:12des jeunes nés des mouvements de résistance,
01:14:16je dirais pacifiques, fondamentalement, au départ,
01:14:19et des groupes ethniques qui ont aussi leur projet politique
01:14:22d'aller vers un Etat fédéral.
01:14:24Au final, la jeune contrôle quelle proportion
01:14:28du directoire birman ?
01:14:29Ce n'est pas très simple
01:14:31à établir au centimètre près, au mètre carré près.
01:14:33On a coutume de penser aujourd'hui
01:14:35que sa mamice directe, son autorité,
01:14:37elle aurait un tiers de son territoire
01:14:40sous son emprise militaire
01:14:42ou avec des hommes armés ou en uniforme direct.
01:14:44Ça semble très peu, un tiers.
01:14:46Ça semble très peu. Après, ce sont les centres névralgiques,
01:14:48donc les grandes agglomérations,
01:14:50le centre économique, la capitale,
01:14:52qui semble avoir évidemment souffert
01:14:54au niveau humain et au niveau infrastructure.
01:14:56Elle n'a pas non plus perdu...
01:14:57Elle a perdu beaucoup de terrain,
01:14:59les groupes ethniques armés
01:15:01et les milices populaires citoyennes locales,
01:15:03ce qu'on appelle les People's Defense Forces,
01:15:05qui se sont multipliées,
01:15:07qui se sont dispersées sur la totalité du pays
01:15:10avec un niveau de professionnalisation
01:15:12qu'évoquait Christian Tutter, qui est remarquable.
01:15:14Les forces armées ont perdu beaucoup de terrain.
01:15:16Elles souffrent de désertion
01:15:18au profit de la résistance pro-démocratie,
01:15:21au profit de ces milices locales,
01:15:23mais elles continuent à recevoir de l'armement russe,
01:15:25de l'armement de la Chine,
01:15:27qui est l'interlocuteur qui discute avec tout le monde,
01:15:30avec les pro-démocratie, avec les militaires,
01:15:33avec les milices locales.
01:15:35Donc, l'armée n'a pas dit son dernier mot.
01:15:37Elle a beaucoup à perdre,
01:15:39puisque si jamais demain, le pouvoir,
01:15:41le numéro un de l'agent le disait il y a quelques jours,
01:15:44tout est négociable,
01:15:46sauf un retrait de l'armée, du pays,
01:15:49dans des instances gouvernementales ou autres.
01:15:51Donc, l'armée a beaucoup à perdre.
01:15:53Elle va s'accrocher certainement jusqu'au bout
01:15:55et de l'autre côté,
01:15:57nous sommes donc face à un mouvement pro-démocratie
01:16:00qui se dit qu'ils iront jusqu'au bout aussi.
01:16:03D'où la situation, évidemment, d'impasse et de drame
01:16:05que l'on vit au quotidien,
01:16:07littéralement du nord au sud et d'est en ouest en Birmanie.
01:16:09Cette capitale, je vais la citer,
01:16:11c'est Nayvidab,
01:16:13j'espère que je le prononce correctement,
01:16:15et non Rangoon,
01:16:17comme certains pourraient souvent le penser,
01:16:19parce que c'est un nom qu'on connaît bien,
01:16:21du côté de la Birmanie,
01:16:23mais ce n'est pas la capitale birmane,
01:16:25c'est la capitale birmane.
01:16:30Le retour à une pseudo-démocratie,
01:16:32je ne sais pas comment on peut dire les choses,
01:16:34est souvent promis par le pouvoir en place.
01:16:38Il y a un régime d'urgence
01:16:40qui est réédité tous les six mois,
01:16:42et tous les six mois, cette junte militaire
01:16:44promet un retour à une forme de démocratie dans le pays,
01:16:46autrement dit, un retour à des élections.
01:16:48Est-ce que vous y croyez encore aujourd'hui ?
01:16:50Non, pas du tout.
01:16:52Ils ont promis des élections
01:16:53depuis les premiers jours du coup d'État,
01:16:55et maintenant ils sont en train de perdre,
01:16:57comme Olivier a dit,
01:16:59il ne reste que 30% de territoire,
01:17:01de pays en fait qu'ils ont sous le contrôle,
01:17:03mais est-ce qu'ils contrôlent vraiment son peuple ?
01:17:06Non, parce qu'il y a beaucoup de gens
01:17:08à Rangoon, à Nipido, à Mandalay,
01:17:10il y a beaucoup, beaucoup de gens
01:17:12qu'ils ont contre, mais quand même,
01:17:14ils ont resté dans ces lieux,
01:17:16mais ça fait partie des break-outs,
01:17:18ça fait partie de résistances
01:17:20qui soutiennent discrètement à la résistance.
01:17:23Je pense qu'ils vont repousser jusqu'au bout,
01:17:27tout en promettant encore des élections,
01:17:29ça a poussé déjà 4 ans,
01:17:31et je n'y crois pas du tout,
01:17:33ils ne sont pas capables,
01:17:35et quand ils le feront,
01:17:37ils vont faire aux Alendous de Nipido,
01:17:39les élections, ça n'a aucune valeur,
01:17:41mais il ne faut surtout pas soutenir ça.
01:17:43Olivier Guyard évoquait les soutiens extérieurs,
01:17:45il faut peut-être les souligner,
01:17:47ces soutiens extérieurs,
01:17:49pour bien comprendre le pourquoi
01:17:50de cette marmise de la jointe au pouvoir,
01:17:53aujourd'hui, en Birmanie.
01:17:55La Russie, d'une part,
01:17:57qui arme, semble-t-il, les finances,
01:17:59pour bonne partie, ce régime,
01:18:01aujourd'hui, et la Chine,
01:18:03dont on a vu qu'elle avait plus de 2 000 km
01:18:05de frontières avec le pays.
01:18:07Qu'est-ce qu'on peut en dire de ce soutien étranger ?
01:18:09Est-ce que c'est bien la Chine et la Russie,
01:18:11la Russie et la Chine,
01:18:13qui soutiennent ce pouvoir en place,
01:18:15aujourd'hui, en Birmanie ?
01:18:17Ce sont, évidemment, deux problématiques différentes,
01:18:18pour la Russie,
01:18:20c'est un partenariat militaire,
01:18:22pour l'essentiel,
01:18:24qui a commencé avant le coup d'Etat
01:18:28et la relation entre le général Mian Leng,
01:18:31qui dirige le régime militaire,
01:18:34et la Russie,
01:18:36le général visitait la Russie
01:18:38du temps même du gouvernement civil.
01:18:40Donc la Russie arme la jointe militaire
01:18:42selon le pouvoir.
01:18:44Elle vend des équipements de défense,
01:18:46elle livre des équipements de défense,
01:18:48dans le domaine aéronautique,
01:18:50avions de combat, hélicoptères,
01:18:52qui sont aujourd'hui utilisés massivement
01:18:54contre les oppositions,
01:18:56y compris en ciblant,
01:18:58de manière assez méthodique,
01:19:00des cibles civiles,
01:19:02ça peut être des hôpitaux,
01:19:04ça peut être des écoles,
01:19:06ça peut être, y compris, des édifices religieux.
01:19:08Le soutien est aussi diplomatique,
01:19:10notamment au Conseil de sécurité
01:19:12des Nations Unies.
01:19:14Il peut être politique,
01:19:16la Jeune dit qu'elle veut organiser
01:19:18la deuxième quinzaine de décembre 2025,
01:19:20première quinzaine de janvier 2026.
01:19:22Elle offre ses services,
01:19:24elle est prête à envoyer des observateurs.
01:19:27La Biélorussie,
01:19:29qui a été également visitée,
01:19:31il y a quelques semaines,
01:19:33par le numéro un de la Jeune,
01:19:35offre la même type de facilité.
01:19:37Du côté chinois, c'est fondamentalement différent,
01:19:39c'est un pays qui a une frontière commune.
01:19:41Et cette frontière,
01:19:43aujourd'hui, la Jeune ne la contrôle plus
01:19:45pour l'essentiel.
01:19:46Ce n'est pas un changement,
01:19:48c'est que la Jeune a perdu la maîtrise des frontières
01:19:50avec le Bangladesh, avec l'Inde,
01:19:52avec la Chine, avec la Thaïlande.
01:19:54Et à Bangkok, à New Delhi, à Pékin, à Dakar,
01:19:57on doit prendre en considération
01:19:59ces acteurs non étatiques
01:20:01qui ont des capacités militaires.
01:20:03Et donc, la Chine,
01:20:05elle doit composer avec des groupes armés
01:20:07qui sont sur sa frontière,
01:20:09qui maîtrisent une certaine sécurité
01:20:11de sa frontière.
01:20:13C'est une région qui recèle
01:20:14des ressources naturelles importantes,
01:20:16des terres rares,
01:20:18les mines, je dirais,
01:20:20de pierres précieuses,
01:20:22celles de Kessel,
01:20:24de la vallée des Rubis,
01:20:26qui recèlent aussi
01:20:28des réserves de jade
01:20:30tout à fait considérables.
01:20:32Et puis, le régime de Pékin
01:20:34est quand même très attentif
01:20:36à ce que le régime militaire
01:20:38ne s'effondre pas,
01:20:40parce qu'il y a des infrastructures
01:20:42qui connectent l'océan Indien
01:20:44et c'est notamment le cas
01:20:46avec un gazoduc, un néoléoduc,
01:20:48qui sont très importants.
01:20:50Donc, il y a des intérêts économiques
01:20:52avec lesquels Pékin doit composer
01:20:54dans sa relation avec le régime
01:20:56qui est en place à Naipido.
01:20:58Et du côté de la Thaïlande,
01:21:00du Laos, du Bangladesh,
01:21:02voire de l'Inde,
01:21:04qu'en est-il d'un soutien éventuel
01:21:06à cette junte militaire ?
01:21:08Alors, si soutien il y a,
01:21:10il est infiniment plus diffus.
01:21:12Il n'y a pas de véritables contestations.
01:21:14Ce qui est bien du sud-est asiatique,
01:21:16en y associant ce grand voisin
01:21:18du sous-continent indien,
01:21:20c'est qu'en définitive,
01:21:22à défaut de politiques de soutien
01:21:24ou de contestation,
01:21:26c'est une meule...
01:21:28Il y a plusieurs acteurs
01:21:30qui voudraient en dire davantage,
01:21:32mais avec le synchro,
01:21:34c'est un principe d'unité de l'ASEAN,
01:21:36cette organisation régionale
01:21:38du sud-est asiatique.
01:21:40On rechigne certains régimes
01:21:42formant cette ASEAN.
01:21:44Notamment.
01:21:46Donc, on se garde d'être trop demandant,
01:21:48d'être trop intransigeant,
01:21:50et surtout, pour éviter,
01:21:52on se marque aussi beaucoup.
01:21:54On regarde un petit peu
01:21:56si jamais je me démarque
01:21:58en étant trop critique,
01:22:00qui profitera un petit peu
01:22:02de ce retour d'influence
01:22:04ou des parts de marché
01:22:06que j'ai dans ce pays.
01:22:08Et c'est toujours pareil.
01:22:10Il y a cette alternance
01:22:12entre ce souhait
01:22:14et ce qu'on veut.
01:22:16Tout le monde fait attention
01:22:18à ne pas prendre trop de risques.
01:22:20Vous avez dit que la Russie armait
01:22:22l'agente militaire au pouvoir.
01:22:24Qui arme la résistance aujourd'hui ?
01:22:26Il y a divers moyens.
01:22:28La résistance a été particulièrement efficace
01:22:30pour prendre des armes,
01:22:32entre guillemets,
01:22:34à ses ennemis du jour,
01:22:36les forces de police,
01:22:38les forces armées,
01:22:40qui perdent des places militaires
01:22:42en laissant le matériel derrière elles.
01:22:44Ils peuvent rester dans des endroits
01:22:46sans être utilisés.
01:22:48Il y a aussi les groupes ethniques armés
01:22:50qui sont des remarquables trafiquants d'armes
01:22:52sur les frontières depuis des dizaines d'années.
01:22:54Des armes qui viennent parfois de l'étranger,
01:22:56de l'autre côté de la frontière.
01:22:58On se débrouille,
01:23:00on est dans une économie de guerre
01:23:02où toute filière
01:23:04pour récupérer de l'armement,
01:23:06pour les assembler sur place,
01:23:08pour transformer quelque chose de civil en militaire,
01:23:10on pense notamment au drone
01:23:12qu'utilise admirablement
01:23:14dans les rapports de force.
01:23:16L'armée a du véritable matériel
01:23:18et la résistance,
01:23:20on en a un petit peu plus,
01:23:22mais ce n'est pas encore une force
01:23:24qui est capable de renverser l'armée
01:23:26par le seul recours à son armement un peu léger.
01:23:29Est-ce que vous pouvez nous donner
01:23:31des nouvelles d'Anne Sansouky
01:23:33qui a un temps dirigé le pays
01:23:35sous le contrôle des militaires
01:23:37qui ensuite a été condamnée à 33 ans de prison
01:23:39puis libérée ?
01:23:41Où est-elle aujourd'hui ?
01:23:42Je ne sais pas où elle est.
01:23:44On soupçonne qu'elle n'est pas très loin
01:23:46de Népidon, de la capitale.
01:23:49Par certaines informations
01:23:51de notre réseau,
01:23:53apparemment elle n'a pas été touchée
01:23:55par le séisme, ce qui se passait.
01:23:57Elle a été une figure
01:23:59très importante pour nous,
01:24:01elle a été notre mère
01:24:03de notre deuxième indépendance.
01:24:05Mais maintenant cette résistance,
01:24:07elle nous a laissé un petit mot
01:24:09après le coup d'État,
01:24:10ce qu'on avait vu,
01:24:12en fait c'est à nous
01:24:14à prendre la main
01:24:16et maintenant les jeunes
01:24:18et aussi les jeunes
01:24:20prennent le relais
01:24:22et c'est le peuple
01:24:24qui a le pouvoir.
01:24:26Cette résistance
01:24:28est vraiment beaucoup inspirée par elle
01:24:30mais je pense que ça c'est maintenant,
01:24:32à partir de maintenant,
01:24:34la jeune génération,
01:24:36la résistance,
01:24:38la page est assez tournée
01:24:40pour notre figure
01:24:42d'inspiration,
01:24:44pour l'histoire de l'indépendance
01:24:46et aussi l'envie
01:24:48de liberté d'expression,
01:24:50de liberté tout court,
01:24:52c'est grâce à elle.
01:24:54Et il y a combien de prisonniers politiques
01:24:56aujourd'hui en Béarmanie ?
01:24:58Plusieurs milliers aujourd'hui.
01:25:00Ce qu'on espère,
01:25:02c'est aussi l'aide humanitaire.
01:25:04Il y a 3,5 millions de déplacés,
01:25:0620 millions de personnes
01:25:08en besoin d'assistance humanitaire.
01:25:10C'est une crise.
01:25:12La principale est aussi la crise humanitaire.
01:25:14Il faut que l'aide parvienne
01:25:16à ceux qui en ont besoin,
01:25:18là où ils sont,
01:25:20sous quelque autorité qu'elle soit.
01:25:22Ça sera le mot de la fin.
01:25:24Malheureusement, on aurait voulu rester
01:25:26encore bien plus longtemps avec vous
01:25:28pour évoquer la situation en Béarmanie
01:25:30qui plus est, après ce terrible
01:25:32tremblement de terre qui a touché le pays
01:25:34le 28 mars dernier,
01:25:36qui a fait des milliers de victimes
01:25:38et tremblement de terre
01:25:40et que le régime en place
01:25:42a demandé l'aide internationale.
01:25:44C'est assez nouveau.
01:25:46Si ça peut faire un temps soit peu sortir
01:25:48ce régime de son isolationnisme,
01:25:50c'est peut-être la seule bonne nouvelle
01:25:52qu'on puisse annoncer à propos
01:25:54de ce terrible séisme.
01:25:56Merci à vous trois.
01:25:58Vos réactions, ça sera sur hashtag débadoc.
01:26:00Merci à Félicité Gabalda,
01:26:02Yasmine Benaïssa,
01:26:04qui m'ont aidée comme à l'accoutumée
01:26:06à préparer cette émission.
01:26:08Je vous donne rendez-vous
01:26:10la semaine prochaine.
01:26:12A bientôt.