Tous les mardis, de 17h à 17h30, LCP-Assemblée nationale prolonge la séance des Questions au Gouvernement en invitant des députés pour analyser les échanges intervenus dans l'hémicycle.
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00:00 -Vous êtes en direct sur LCP, où vous venez de suivre
00:03 cette séance de questions au gouvernement.
00:06 Une séance mouvementée, comme la semaine dernière,
00:09 avec une petite suspension de séance.
00:11 Il faut savoir que les députés de gauche,
00:13 à l'exception du PS, sont tous arrivés dans l'hémicycle,
00:17 portant chacun une des couleurs du drapeau palestinien.
00:21 Vous le voyez sur ces images, vert, blanc, rouge et noir,
00:24 pour les députés de gauche, sauf l'EPS.
00:28 En réponse, on voyait des députés du RN
00:32 et des Républicains porter leur écharpe tricolore
00:37 de députés, ce qui a obligé la présidente
00:40 de l'Assemblée nationale à faire un rappel au règlement
00:43 en expliquant que les députés devaient s'exprimer
00:47 exclusivement à l'oral dans l'hémicycle de l'Assemblée.
00:50 On le sait, on ne peut pas porter de vêtements
00:53 qui expriment en théorie des opinions.
00:56 Tout semblait bien parti pour cette séance de questions
00:59 au gouvernement, une fois ce rappel au règlement effectué.
01:02 Stéphanie Despierre, vous avez suivi cette séance
01:05 au gouvernement, vous êtes celle des 4 colonnes.
01:08 Tout semblait bien parti, sauf que ça ne s'est pas passé comme prévu.
01:12 -Le climat est devenu électrique après la question
01:15 du député Lyot Benjamin Saint-Huil sur la guerre à Gaza.
01:18 Il a appelé à l'appel et les banques de la gauche
01:21 se sont levées pour l'applaudir.
01:24 La députée insoumise Rachel Keke a sorti un drapeau palestinien,
01:27 elle l'a brandi dans l'hémicycle,
01:29 comme son collègue Sébastien Delaugue la semaine dernière.
01:33 La présidente de l'Assemblée s'est tournée vers elle,
01:36 a crié "non, non, non".
01:37 Il y a eu quelques instants de flottement,
01:40 elle l'a rappelé à l'ordre en disant "Madame Keke",
01:43 elle a patienté un peu et a déclaré un rappel à l'ordre.
01:46 Les huissiers sont montés récupérer ce drapeau palestinien.
01:49 Au même moment, il y a eu un brouhaha des HUE
01:52 contre les autres parties des banques,
01:55 du côté de la majorité, des Républicains
01:57 et du côté du RN, qui a sorti les écharpes tricolores.
02:00 Face à ce brouhaha, la présidente de l'Assemblée
02:03 a suspendu la séance pour 5 minutes.
02:05 -Stéphanie Despierre, la séance a été suspendue 5 minutes.
02:09 La présidente de l'Assemblée nationale
02:11 a réuni les présidents de groupe pour décider quoi ?
02:14 -Pour décider, pour l'instant,
02:16 de ne pas prendre de décision définitive.
02:19 Elle a d'abord sermonné les présidents de groupe,
02:22 mais elle leur a demandé de calmer le jeu dans cette assemblée.
02:25 Le bureau de l'Assemblée, le gouvernement du Palais-Bourbon,
02:29 se réunira prochainement pour décider
02:31 de la sanction définitive à donner à Rachel Keke.
02:34 Aura-t-elle la même sanction que son collègue la semaine dernière ?
02:38 Rien n'est moins sûr. Yelbrone Pivet veut réfléchir.
02:41 -Merci, Stéphanie Despierre.
02:43 Yelbrone Pivet s'exprime en direct de la salle des Quatre Colonnes.
02:46 -Il y avait organisé une sorte de happening ou de show.
02:50 J'ai rappelé qu'on était à l'Assemblée nationale,
02:52 que ceci était un hémicycle où l'on représentait les Français.
02:56 Ca n'est pas le lieu de cette expression-là.
02:59 On n'est pas dans un match de foot,
03:01 on n'est pas dans un meeting, on n'est pas dans un théâtre.
03:04 Nous sommes à l'Assemblée nationale.
03:06 L'expression des parlementaires est entièrement libre
03:09 et elle est sacrée.
03:11 Il nous faut garantir cette liberté d'expression,
03:13 mais cette liberté d'expression selon nos règles,
03:16 et ce n'est pas nous qui les avons décidées,
03:19 mais ce sont des règles qui nous dépassent,
03:21 doivent être exclusivement orales.
03:23 C'est ce que j'ai pu rappeler aujourd'hui à l'Assemblée nationale.
03:27 C'est quelque chose de fondamental,
03:29 parce qu'il en va de notre démocratie,
03:31 là où certains veulent mettre le chaos.
03:34 Ils trouveront toujours une présidente de l'Assemblée nationale
03:37 qui tiendra la barre et qui sera respectueuse
03:40 du choix des Français.
03:41 Je respecterai toujours le pluralisme politique
03:44 à l'Assemblée nationale, son expression,
03:47 mais je respecterai également la bonne marche de l'institution.
03:50 Il en va de la bonne santé de notre démocratie
03:53 et j'en suis la garante devant les Français.
03:56 Et je serai toujours, toujours consciente
04:00 de cette responsabilité que les Français
04:03 et que mes collègues m'ont confiée.
04:05 Donc nous allons pouvoir débattre maintenant sereinement
04:08 d'un texte que nos compatriotes attendent depuis longtemps.
04:11 Je vais évidemment présider cet après-midi et ce soir
04:15 les débats sur cet important article 5 de la loi sur la fin de vie,
04:19 qui va permettre, je l'espère, d'ouvrir une aide à mourir
04:23 à nos compatriotes.
04:24 Là, j'ai également sanctionné la députée
04:28 qui a brandi un drapeau.
04:31 Comme vous le savez maintenant,
04:33 puisque vous êtes des fins connaisseurs de l'Assemblée nationale,
04:35 c'est interdit par notre règlement,
04:37 dont elle a reçu un rappel à l'ordre
04:40 avec inscription au procès verbal.
04:42 Et nous regarderons ensemble dans un bureau ultérieur
04:46 s'il y a lieu d'aggraver cette sanction.
04:49 C'est ce que j'ai indiqué à l'ensemble des présidents de groupe
04:51 que j'ai réunis à cette fin,
04:53 et tout le monde en a été d'accord.
04:55 -Comment éviter ce produit chaque semaine ?
04:57 Parce que j'ai l'impression que ça s'arrête maintenant
04:59 chaque semaine avec les députés, notamment la France insoumise.
05:03 -Ecoutez, à nouveau, les députés sont libres
05:05 de leur mode d'expression,
05:07 mais ce qui s'est passé aujourd'hui
05:10 et ce qui s'est passé la semaine dernière
05:12 montre qu'une large majorité des députés
05:14 qui ont été élus par les Français
05:17 souhaitent que le débat démocratique
05:19 dans l'Assemblée nationale soit un débat digne,
05:22 respectueux des expressions des uns et des autres.
05:25 Et c'est cela qui est important.
05:27 C'est ce que nous devons aux Français.
05:28 Vous savez, lorsque l'on s'attaque à l'Assemblée nationale,
05:31 on s'attaque à la démocratie.
05:33 Et la démocratie, c'est ce que nous avons de plus cher,
05:36 c'est ce que nous avons en partage.
05:38 Et il faut que chacun ait bien conscience
05:41 de ce qui se joue en ce moment à l'Assemblée nationale
05:44 et qu'il sache que nous serons unis
05:47 et qu'il y a une majorité de députés
05:49 qui ne le laissera pas faire
05:51 et qui est farouchement attachée à ce que le débat démocratique
05:54 puisse se tenir dans les meilleures conditions.
05:57 Et à nouveau, moi, j'en suis la garante.
05:59 Je vous remercie.
06:01 -Mme le Premier ministre.
06:02 -On va retrouver à présent Jean-Noël Barreau-Bard,
06:05 ministre délégué aux Affaires européennes
06:08 et qui a assisté à cette séance de questions au gouvernement.
06:11 Il répondait à Benjamin Saint-Huile
06:13 quand Rachel Keke a sorti son drapeau palestinien.
06:16 -Bonjour, Brigitte.
06:20 Exactement, monsieur Barreau, vous étiez en train de vous exprimer.
06:24 Vous veniez de terminer votre intervention sur Gaza.
06:26 Il y en a eu plusieurs, d'ailleurs,
06:28 lorsqu'il y a eu cet incident de séance
06:30 avec cette députée, Rachel Keke, de la France insoumise,
06:34 qui a brandi un drapeau. Comment vous réagissez ?
06:36 -C'est un incident qui est indigne
06:38 et qui déshonore l'Assemblée nationale.
06:40 Vous savez, l'Assemblée, c'est un lieu très particulier
06:43 où on peut tout se dire, où on peut s'affronter,
06:46 y compris de manière très vive,
06:48 mais à condition de respecter certaines règles.
06:50 On ne s'en prend pas à la présidence de l'Assemblée,
06:53 on ne brandit pas un drapeau dans l'hémicycle.
06:56 Je constate que depuis 2 ans,
06:57 pas seulement depuis le début de la situation à Gaza,
07:00 la France insoumise s'essuie les pieds sur les usages
07:04 qui permettent à notre Assemblée nationale
07:07 et à cet hémicycle de fonctionner, et je le déplore.
07:09 -Cela fait 2 semaines consécutives,
07:11 maintenant qu'un tel événement se produit.
07:14 Est-ce que le débat est actuellement vampirisé
07:16 par cette question israélo-palestinienne ?
07:19 -Je l'ai dit tout à l'heure devant les députés,
07:21 personne n'est insensible au drame qui se joue aujourd'hui à Gaza.
07:25 Et tout le monde pleure, aujourd'hui,
07:28 les civils et les enfants qui, dans la bande de Gaza,
07:30 sont victimes des atrocités et des violences.
07:33 Mais la meilleure manière de les défendre,
07:36 c'est comme le fait le président de la République
07:38 et le Premier ministre de porter sur la scène internationale
07:42 une parole claire qui vise à ce que cette crise puisse se dénouer
07:45 dans une solution à deux Etats, qui vise à un cessez-le-feu durable,
07:49 la libération des otages, l'acheminement sans entrave
07:52 de l'aide humanitaire. Il ne faut pas instrumentaliser
07:55 cette situation à des fins politiques,
07:57 et il ne faut pas l'instrumentaliser
07:59 pour affléblir ou fragiliser l'Assemblée nationale.
08:02 -Les députés de gauche demandent la reconnaissance
08:05 de l'Etat palestinien. Vous ne voulez toujours pas
08:08 faire cette reconnaissance ? -Le président de la République
08:11 l'a toujours dit, la reconnaissance n'est pas un tabou,
08:14 c'est bien l'objectif qui est le nôtre,
08:16 mais cette décision que la France prendra le moment venu
08:19 doit intervenir dans un accord global
08:22 qui garantisse la paix dans cette région.
08:24 -Merci à vous, Jean-Noël Garraud, d'être venu nous répondre.
08:27 -Merci, Clément Perroux. On va retrouver Stéphanie Despierre,
08:31 députée de Benjamin Saint-Huil, députée Liott du Nord.
08:34 C'est lui qui avait interpellé le ministre délégué
08:37 aux Affaires européennes. -Benjamin Saint-Huil,
08:40 le ministre vous a dit que la reconnaissance
08:42 de l'Etat palestinien n'était pas un tabou,
08:45 mais qu'il fallait un bon moment.
08:47 -Il faudrait que le moment soit utile
08:49 pour la diplomatie française, mais ça ne veut pas dire grand-chose,
08:52 car ça nous donne un horizon trop lointain.
08:55 Avec le groupe Liott, il faut peser dans ces discussions.
08:58 D'autres pays européens de premier rang ont marqué
09:01 cette volonté de reconnaître la Palestine.
09:03 La France doit montrer le chemin.
09:05 Nous faisons partie de ceux qui pensent
09:08 que pour construire un chemin vers la paix,
09:10 il faut un rapport de force.
09:12 Le Premier ministre israélien n'entend pas
09:14 la communauté internationale.
09:16 Attendre que le temps soit utile, dans le ton du ministre,
09:20 je suis un peu dubitatif.
09:21 -On l'a vu après votre question. Il y a eu un tumulte dans l'hémicycle.
09:26 Un nouveau drapeau palestinien. Comment réagissez-vous ?
09:29 -On va essayer de s'éviter des drapeaux
09:31 et des incidents toutes les semaines.
09:33 Je ne suis pas certain que cela serve la cause.
09:36 On est les représentants de la nation.
09:38 Les Français nous regardent.
09:40 Nous avons une responsabilité,
09:42 de construire un chemin de vérité, de paix,
09:44 avec la France qui doit porter une voix haute et claire.
09:48 Je ne suis pas certain que ces moments de fracturation
09:51 de la vie politique nationale nous aident beaucoup
09:54 à faire face à la crise.
09:55 -Merci beaucoup.
09:56 -Merci, Stéphanie Despierre. La séance reprend.
09:59 Les députés vont examiner le projet de loi sur la fin de vie
10:03 et l'accompagnement des malades.
10:05 Ils en sont à l'article 5, qui porte sur l'aide à mourir.