Tous les mardis, de 17h à 17h30, LCP-Assemblée nationale prolonge la séance des Questions au Gouvernement en invitant des députés pour analyser les échanges intervenus dans l'hémicycle.
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 Vous êtes en direct sur LCP où vous venez de suivre la première séance de questions au gouvernement
00:05 de cette session extraordinaire qui a démarré hier.
00:09 Nous sommes en direct de la salle des Pas Perdus et l'hémicycle est juste à nos côtés.
00:14 Les députés qui vont venir débattre sur ce plateau viennent d'arriver.
00:17 A mes côtés Céline Calves, bonjour. Vous êtes députée Renaissance des Hauts-de-Seine.
00:22 Et Kevin Mauvieux, bonjour député. - Bonjour.
00:24 - Eren Deleur est dans cette émission. Vous retrouverez bien évidemment Stéphanie Despierre
00:28 et Elsa Mondingava qui se trouvent en salle des Quatre Colonnes.
00:32 Alors Stéphanie, justement, on vous retrouve pour le débrief de cette première séance
00:37 que vous avez suivie, vous, depuis les tribunes de l'hémicycle.
00:40 Et vous retenez un incident, premier incident de cette année parlementaire.
00:46 C'était au moment de la question de l'écologiste Evassas.
00:51 - Oui Brigitte, le climat s'est brutalement réchauffé dans l'hémicycle.
00:53 Au bout de 50 minutes, la députée écologiste Evassas interrogeait le gouvernement
00:57 sur le manque de moyens sur le plan pour l'écologie présenté hier par Emmanuel Macron.
01:01 Et bien pendant ce temps, ses collègues enlevaient leurs vestes et leurs pulls
01:04 pour révéler un t-shirt siglé, un t-shirt qui porte les "warming stripes",
01:09 les bandes du réchauffement climatique en bon français, une sorte de graphique,
01:14 des bandes bleues, rouges, pour symboliser le réchauffement climatique depuis 170 ans.
01:19 Alors la présidente de l'Assemblée interrompt l'oratrice et demande aux députés de cacher leur t-shirt,
01:24 puisque vous le savez, il est interdit de brandir des t-shirts qui révèlent une opinion dans l'hémicycle,
01:29 interdit de brandir des pancartes.
01:31 Alors Yelbrone Pivet insiste, elle leur demande de couvrir les t-shirts, mais ils renaclent.
01:35 Finalement, la présidente hausse le ton et elle dit "je ne veux plus voir cela, le règlement s'impose à tous".
01:41 Elle a le règlement à la main au moment où elle le dit, donc soit les députés doivent se changer,
01:46 soit elle les rappelle à l'ordre.
01:47 Finalement, les députés écologistes vont finir par quitter l'hémicycle,
01:52 mais toute la nupèce est debout et applaudit les verts.
01:56 Et de l'autre côté, le Rassemblement national et les Républicains protestent et sifflent.
02:00 C'était un énorme brouhaha qui s'est arrêté quand les députés écologistes ont finalement remis leur veste
02:05 et ont quitté durant quelques minutes l'hémicycle.
02:08 Voilà, les députés écologistes ont remis leur veste, Stéphanie,
02:12 et ils se sont dirigés immédiatement vers où ?
02:15 Vers la salle des quatre colonnes où se trouvent bien sûr les journalistes pour expliquer leurs gestes.
02:19 Je vous propose qu'on écoute Cyrielle Chatelain, président du groupe écologiste,
02:24 qui explique l'attitude des députés et ce t-shirt qui explique 170 ans de réchauffement climatique.
02:32 Ces symboles-là, c'est le symbole du réchauffement climatique.
02:35 Et on a un désaccord profond, c'est que ceci n'est pas une opinion.
02:40 C'est un fait scientifique, qui nous semblait indispensable de rappeler dans cet hémicycle
02:45 pour accompagner le propos de notre collègue Eva Sass sur la question de la planification écologique.
02:50 Aujourd'hui, si on continue la politique menée par le gouvernement,
02:54 y compris avec les déclarations du président de la République hier, on est dans le rouge.
02:58 Très clairement, notre futur, le futur de nos enfants, c'est de finir grillés. Il n'y a pas d'autre mot.
03:05 Céline Calvez, on est dans le rouge, le futur de nos enfants est compromis,
03:09 voilà ce que dit Cyrielle Chatelain, présidente du groupe écologiste,
03:13 alors que la planification écologiste a été annoncée hier par le président de la République avec des objectifs ambitieux.
03:19 Alors, est-ce qu'on va parvenir à maintenir une planète saine pour les générations futures ou pas ?
03:25 En fait, ce qu'on va faire, c'est déjà accélérer l'accélération qu'on a connue dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre en France.
03:32 On est passé de 1% de réduction par an à 2%.
03:36 Et donc, avec cette planification écologique, l'idée est encore d'accélérer pour passer à 5% par an.
03:41 Mais derrière cette planification écologique, on doit saluer que tout le monde doit être impliqué.
03:46 En fait, il y a trois grands leviers de cette planification écologique.
03:49 Il y a d'utiliser la sobriété, et celle-ci, elle doit être mesurée, elle doit être partagée.
03:54 Mais on doit aussi favoriser l'innovation technologique, continuer à le faire.
03:58 Et troisièmement, il y a la transformation des comportements.
04:00 Et la transformation des comportements, ça vous concerne, vous, moi, ça concerne aussi ceux qui consomment,
04:06 ça concerne aussi ceux qui produisent et aussi ceux qui financent.
04:09 Et ce que je trouve intéressant dans cette planification écologique,
04:12 c'est que ce n'est pas seulement l'Etat qui investit à ce titre déjà plus 7 milliards d'euros cette année,
04:18 donc 40 milliards sur l'ensemble des quatre prochaines années,
04:22 mais c'est aussi de se dire comment on arrive à travailler avec les collectivités locales.
04:25 Et ce que l'on voit, c'est qu'on n'arrive pas forcément à avoir les bonnes données
04:28 pour avoir une approche complémentaire de ce qu'il faut mettre en place,
04:32 aussi bien au niveau local, régional, national et bien sûr au local.
04:36 Il y a une ambition, vous l'avez dit, mais on a parfois l'impression que le président fait un pas en avant et deux pas en arrière.
04:41 Il annonce l'accélération sur les voitures électriques, mais à côté de ça,
04:44 il va subventionner pour les foyers les plus modestes du carburant, qui est donc polluant.
04:49 Il y a comme ça plusieurs cas. Il y a la baisse de 30% du glyphosate,
04:53 alors qu'il avait promis son interdiction quand il est arrivé au pouvoir.
04:55 Et puis il y a la fin des centrales à charbon pour 2027, mais ça, c'était déjà un objectif de 2022.
05:00 C'est vrai qu'on a parfois l'impression d'une parole paradoxale.
05:04 C'est inacceptable parce que, comme vous le dites, la sortie du charbon,
05:07 on a eu quand même des petites crises énergétiques entre les deux.
05:10 Donc, ça, c'est reconfirmé. Et surtout, on va transformer ces usines charbon avec de la biomasse.
05:16 Donc, on s'oriente vraiment vers quelque chose de plus responsable.
05:18 Et puis, vous l'avez dit, c'est le véhicule électrique.
05:20 Eh bien, il y a de quoi faire des batteries, de quoi produire des véhicules.
05:24 Mais c'est aussi de pouvoir, dès les mois prochains, proposer un leasing,
05:28 c'est à dire à 100 euros l'allocation d'une d'un véhicule électrique.
05:32 Effectivement, il y a des horizons qui sont à 10 ans et d'autres qui sont beaucoup plus proches de nous.
05:37 On doit avoir et c'est tout le sens de la planification.
05:40 C'est qu'on n'a pas eu un seul horizon.
05:42 Ce qu'on met en place, c'est peut être dans quelques mois, mais c'est aussi avec une prolongée beaucoup plus grande.
05:48 Kevin Mauvieux, est ce que pour vous, la trajectoire est la bonne pour cette planification écologique?
05:53 Est ce que vous avez l'impression qu'il faut effectivement avoir de grandes ambitions à long terme et puis à court terme?
05:57 Eh bien, parfois subventionner pour aider les Français à s'en sortir dans cette crise.
06:01 En fait, si vous voulez, ce qui est très paradoxal et qu'on voit au final dans la réponse qui a été faite et dans la question que vous avez posée,
06:07 c'est que le gouvernement veut aller très vite et très fort sur l'écologie et sur le principe.
06:11 Je peux le comprendre et je peux l'admettre. Le réchauffement climatique, personne ne peut le nier.
06:15 En revanche, le gouvernement veut aller tellement vite qu'il prend des décisions qui, en réalité, ne sont pas tenables.
06:20 Et c'est pour ça que vous l'avez dit clairement.
06:23 Emmanuel Macron annonce quelque chose et puis deux semaines, deux ans, cinq ans après, on fait marche arrière.
06:29 On l'a vu avec le nucléaire. Emmanuel Macron voulait sortir du nucléaire parce que ce n'était pas bon pour la planète et c'était dangereux.
06:34 Cinq ans après, Emmanuel Macron se rend compte que sans le nucléaire, on n'est rien et qu'on n'a pas d'électricité.
06:38 Donc, on va réinvestir dans le nucléaire. Aujourd'hui, on a le cas avec la voiture.
06:42 Vous aussi, vous avez changé d'avis sur le nucléaire?
06:44 Personnellement, non. Marine Le Pen, oui.
06:46 Personnellement, non. Marine Le Pen n'a jamais été contre le nucléaire.
06:49 Elle a été pour une planification différente, mais elle n'a jamais été contre le nucléaire.
06:54 Et là, ce qu'on voit, c'est qu'Emmanuel Macron au pouvoir a stoppé le nucléaire.
06:57 On a perdu énormément de temps et on le voit aujourd'hui avec les voitures.
07:00 Parce que vous parliez des voitures, on donne une subvention aux personnes qui roulent à l'essence.
07:04 C'est normal parce que les personnes n'ont pas le choix que de rouler à l'essence, notamment dans les zones rurales.
07:08 Emmanuel Macron nous annonce qu'il va mettre en place une espèce de location, 100 euros par mois, pour avoir une voiture électrique.
07:13 Soi-disant, produite en Europe. Ce qui va être compliqué, je pense, en termes de nombre de voitures à produire.
07:19 Mais moi, je vous le dis, vous allez voir qu'en 2035, enfin bien avant d'ailleurs, parce que ça se passera avant 2027,
07:25 mais à un moment, Emmanuel Macron va se rendre compte que cette planification du passage au tout électrique, elle n'est pas possible.
07:31 Parce qu'il va encore une fois se faire rattraper par les faits. Les faits, c'est quoi ?
07:35 Les faits, c'est l'hiver dernier, pas assez d'électricité pour se chauffer tous à 21 degrés. Il fallait mettre le chauffage à 19.
07:40 Est-ce que, en réfléchissant correctement et objectivement, est-ce que vous vous imaginez chauffer tout le monde à 19 degrés avec un risque de pénurie
07:47 et brancher 40 millions de voitures en même temps en plus de ce chauffage cet hiver ?
07:51 Moi, je vous le dis, aujourd'hui, ce n'est pas possible. Peut-être que dans 20 ans ou 30 ans, quand on aura quelques centrales nucléaires de plus,
07:58 on pourra produire l'électricité nécessaire à la transition écologique. Mais aujourd'hui, le tout électrique, ça ne peut pas marcher factuellement.
08:04 On n'a pas l'électricité pour recharger 40 millions de voitures.
08:07 On n'a pas 40 millions de voitures électriques encore.
08:09 Pas encore, mais l'objectif s'est d'y passer. Et si on suit la trajectoire qui a été donnée dans cette planification,
08:15 qui est de dire en 2035 qu'on ne fait plus de thermique, qu'on ne fait que de l'électrique, je suis désolé,
08:18 ça vous semble un peu trop ambitieux.
08:21 C'est demain, on n'aura pas construit 3, 4 ou 5 centrales nucléaires d'ici 2035.
08:24 On va continuer à parler de pouvoir d'achat, puisque c'était vraiment le thème central de cette première séance de questions au gouvernement.
08:29 Le pouvoir d'achat et plus particulièrement le prix des carburants, justement.
08:33 Bruno Le Maire a voulu rassurer les Français en répondant à une question du député, les Républicains du Cantal, Vincent Décoeur.
08:40 On écoute la réponse du ministre des Finances.
08:43 - Vincent Décoeur, ministre des Finances, nous allons mettre en place des distributeurs.
08:48 Nous obtiendrons des distributeurs qui mettent en place des prix coûtants à la pompe dans chacun des magasins de la distribution.
08:55 Et nous mettrons en place une indemnité carburant-transport sur laquelle, monsieur Décoeur, vous devriez nous rejoindre.
09:01 Vous voulez aider ceux qui travaillent. Nous nous apportons une aide à ceux qui travaillent et pas à ceux qui prennent leur 4x4 pour se rendre en vacances.
09:09 - Laëtitia Saint-Paul, nous accordons un droit de réponse à Vincent Décoeur, député LR du Cantal, qui est au micro d'Elsa Mondingava.
09:15 - Le ministre vous a dit que vous allez voir les distributeurs. Ils vont vendre à prix coûtant.
09:19 Et en plus, avec notre indemnité, nous protégerons les Français qui travaillent. Mais vous, ça ne vous suffit pas ?
09:24 - Non, ça ne me convient pas. D'abord, c'est le règne de la cacophonie.
09:29 Puisqu'il y a quelques semaines, il était exclu d'intervenir.
09:33 La semaine suivante, c'est un appel à la générosité des distributeurs, avec la proposition de revente à perte qui a essuyé un camouflet.
09:43 Maintenant, c'est la vente à prix coûtant. Nonobstant ce qu'il adviendrait du réseau de proximité des stations indépendantes. C'est un autre sujet.
09:51 Une chose est sûre, la situation est inédite. Donc c'est une réponse d'une autre nature qu'il faut.
09:58 Et ce n'est pas un chèque carburant qui sera de nature à satisfaire les automobilistes qui sont confrontés à de vraies difficultés.
10:06 - Alors vous, les Républicains, vous proposez de baisser les taxes. Bruno Le Maire dit que c'est une aberration.
10:11 Une aberration parce que ça va creuser la dette, alors que vous voulez quand même des finances publiques saines.
10:16 Et une aberration écologique parce que si on taxe le carburant, c'est qu'on essaye un petit peu de s'en passer.
10:21 - Alors aberration écologique, là je m'inscris en faux parce que c'est pas en faisant payer aux Cantaliens le carburant à 2,10 euros qu'on résout les problèmes de la planète.
10:30 Donc c'est une taxation, c'est pas au service de l'écologie.
10:33 Et je rappellerai à Bruno Le Maire qu'en 2018, le prédécesseur de Madame Born, Édouard Philippe, avait décidé d'augmenter la TICPE de 3,8 milliards.
10:44 Depuis, l'Etat perçoit annuellement 3,8 milliards de taxes supplémentaires.
10:49 Donc si Monsieur Le Maire cherche des pistes pour compenser la baisse des taxes que nous sollicitons,
10:56 et bien la première des pistes consisterait à remettre cette taxe en circulation et à rendre cet argent aux automobilistes.
11:04 Je rappelle aussi que lorsqu'on a interrompu cette progression qui était prévue, le gouvernement imaginait percevoir 15 milliards de taxes supplémentaires.
11:13 Donc il y a des solutions.
11:14 Et on verra le débat se poursuivre puisque la première ministre recevait justement les acteurs de la filière carburant juste après cette séance de questions gouvernement.
11:21 Effectivement, pour leur demander de vendre à prix coûtant, Michel-Édouard Leclerc accepterait de vendre à prix coûtant en tout cas son carburant.
11:30 Céline Calves, vous avez entendu Vincent Decoeur, lui il dit finalement il faut baisser les taxes parce que l'Etat gagne de l'argent quand le prix du carburant est élevé,
11:39 les taxes étant très fortes sur un prix au litre entre 60 et 70% de taxes.
11:43 Les taxes, effectivement, représentent une grande majorité du prix au litre.
11:47 Mais elles servent à quoi?
11:48 Et contrairement à ce que dit monsieur Decoeur, en fait, la moitié du produit, ces taxes va servir justement la transition écologique.
11:56 Les autres parties vont servir, par exemple, le financement des régions.
12:00 Et j'imagine que sa région en reçoit une bonne partie également.
12:03 Donc on a aussi l'utilité de ces taxes.
12:07 Maintenant, ce qu'il faut regarder aussi, c'est qu'on va devoir préciser quels vont être les contours de cette aide pour les personnes qui travaillent et qui n'ont pas d'autre alternative que de prendre leur voiture
12:19 et donc de pouvoir comme ça pendant plusieurs mois aider au financement de leur carburant.
12:24 Et puis après, quand on parle de pouvoir d'achat sur les carburants, moi, j'aimerais vraiment aussi qu'on puisse se dire que le pouvoir d'achat, c'est aussi le fait d'avoir créé 2 millions d'emplois depuis 2017.
12:34 Quand vous avez un emploi, en général, vous avez plus de pouvoir d'achat.
12:37 C'est aussi la faculté qu'on a eu de pouvoir rehausser les minima sociaux.
12:41 On les a indexés sur l'inflation, voire même plus sur le SMIC.
12:44 On a réussi à faire augmenter le SMIC de 11% depuis janvier 2022.
12:48 Ce que vous dites, c'est que c'est redistribué, que cet argent est redistribué aux Français ou sert à l'investissement pour la transition.
12:53 Ça sert ensemble. Et en fait, ce que l'on veut, nous, c'est qu'on puisse aider le pouvoir d'achat par la création de valeur.
12:58 Et quand on crée des emplois, on crée de la valeur.
13:01 On a baissé les impôts. En fait, on a en général, on voit ce qu'on vous prend et puis on oublie ce qui vous a soulagé.
13:08 En fait, on a supprimé la taxe d'habitation. On a supprimé la contribution à l'audiovisuel public.
13:12 Nous n'avons et nous n'allons pas hausser les impôts aussi.
13:15 Tout ça, ça favorise le pouvoir d'achat. Il faut qu'on mette des mécanismes ensuite pour que ça soit bien réparti.
13:21 Selon l'endroit où vous habitez, selon si vous avez des alternatives ou pas à votre mobilité.
13:26 C'est de pouvoir ouvrir ces solutions. Mais vraiment, ne restons pas uniquement sur la question du carburant pour apprécier quel est le pouvoir d'achat des Français.
13:34 Alors néanmoins, vous avez une proposition qui est assez similaire à celle de Vincent Dekker, puisque vous aussi, vous préconisez de baisser la TVA sur le carburant.
13:42 Bruno Le Maire, on l'a entendu dans l'hémicycle, il dit c'est 10 milliards, 10 milliards d'euros. Ça coûte quand même très cher.
13:47 Écoutez, je lui répondrai que Bruno Le Maire, son bilan, c'est 110 milliards d'euros jetés par la fenêtre.
13:53 Baisser la TVA. Alors les Républicains récupèrent jeté par la fenêtre.
13:58 C'est quand même revenu dans la poche des Français. Oui, mais on aurait pu faire autrement.
14:02 C'est très simple. Il faut que les gens aient à l'esprit ce qui se passe depuis quelques années.
14:06 Depuis quelques années, on a des crises énergétiques à répétition. Gaz, électricité, carburant au niveau du carburant.
14:13 Ce qu'on propose depuis toujours et que les LR essayent de reprendre maintenant, j'ai envie de dire tant mieux.
14:17 On élargit le socle de personnes qui souhaitent cette mesure. C'est baisser la TVA de 20 à 5,5% sur les carburants.
14:23 Pour parler concrètement, parce que vous avez parlé de l'alimentaire, vous avez parlé de créer des emplois, mais on est là pour parler carburant.
14:28 Parlons carburant avec notre mesure. Un Français lambda moyen qui va faire son plein gagne 10 euros par plein.
14:36 Par plein, si le Français fait un plein par semaine pour aller travailler, ça lui fait une trentaine ou quarantaine d'euros par mois.
14:45 On est très loin du petit chèque de 100 euros qu'Emmanuel Macron envisage d'envoyer à des travailleurs.
14:49 Et qui va de surcroît créer des effets de bord avec des personnes qui ne seront pas concernées alors qu'elles ont besoin impérativement de ces chèques-là.
14:57 Je pense notamment aux retraités dans ma circonscription. Je suis dans une circonscription rurale.
15:01 Il y a de nombreux retraités qui touchent de très petites retraites et qui sont contraints de prendre la voiture pour aller se soigner au CHU de Rouen ou au CHU de Caen.
15:08 Ces personnes-là n'auront aucune aide alors qu'elles ont besoin de l'essence pour aller travailler.
15:12 Et j'ajouterai pourquoi j'ai parlé de jeter l'argent par les fenêtres.
15:15 On nous parle d'une mesure à 10 milliards comme une mesure qui serait faramineuse et qui serait hallucinante pour les finances de l'État.
15:21 Bruno Le Maire, en 2 ou 3 ans de bouclier tarifaire, a dépensé 110 milliards d'euros pour payer la hausse d'électricité de la facture des Français.
15:29 Et se vante d'avoir évité la hausse de facture des Français.
15:32 En sortant du mécanisme de fixation européen des prix d'électricité, ça coûtait 0 euros et les Français payaient moins cher leur facture.
15:39 Aujourd'hui, on a jeté 110 milliards d'euros par les fenêtres qui pourraient servir pour les carburants.
15:44 Et à côté de ces 110 milliards jetés par la fenêtre, on se trouve contraints d'augmenter les factures d'électricité des Français.
15:49 10%, encore en mois de janvier très certainement.
15:52 Bref, c'est une cacophonie totale.
15:54 Alors la réforme du marché d'électricité, vous en parlez. Céline Calves, elle est sur la table, cette réforme du marché d'électricité.
16:00 Mais est-ce qu'elle se joue pas davantage à Bruxelles qu'à Paris ?
16:03 Bien sûr qu'elle se joue avec Bruxelles. Et en fait, l'idée, c'est qu'on ne peut pas rester simplement à regarder uniquement dans nos frontières.
16:10 Et c'est valable pour l'ensemble des défis majeurs. Et donc forcément, oui, ça se discute avec nos partenaires européens.
16:17 C'est sur la table. En définir aujourd'hui le calendrier ou les contours, c'est compliqué. Mais en tout cas, ce n'est pas nié.
16:25 Et ça, c'est très important. Ça me permet de dire que face à ces défis majeurs, on se doit de regarder toujours ce qui se passe en Europe.
16:33 Et il y a quelques années, souvenez-vous du discours d'Emmanuel Macron à la Sorbonne.
16:37 Ça vous permet de le réécouter aujourd'hui. Et par rapport à des défis de paix, de climat et de liberté, on est sur quelque chose aujourd'hui qui résonne encore plus.
16:46 Donc oui, l'Europe, nous, on y croit. Avec l'Europe, on veut faire ce qu'on a déjà commencé à faire. C'est valable pour l'économie. C'est valable aussi pour l'économie.
16:54 Sauf que l'Allemagne freine justement sur la décorrelation des prix du gaz et de l'électricité. Et c'est bien ça qui fait qu'aujourd'hui, on a un prix qui est assez élevé.
17:02 Mais en fait, si l'Allemagne freine...
17:04 Alors que la France produit pas très cher son électricité avec le nucléaire.
17:07 Elle peut aussi changer. Et nous, moi, je tiens à dire aussi qu'on a besoin de cette solidarité européenne.
17:11 Parce que quand un marché ou un autre devient défavorable, c'est bien de faire monter cette solidarité européenne.
17:18 C'est important pour nous de la préserver et pas uniquement dans ce domaine.
17:22 - Vous soutenez cette réforme du marché de l'électricité à Bruxelles ?
17:26 - Nous, ce qu'on veut, on l'a dit et répété à plein de reprises, c'est sortir du mécanisme de fixation européen des prix de l'électricité.
17:32 Et la désindexation du prix de l'électricité de celui du gaz.
17:36 Et vous l'avez très justement dit, ce qui freine aujourd'hui, c'est l'Allemagne.
17:39 Il faut que les gens se rendent compte que les 110 milliards d'euros qui ont été dépensés dans le bouclier tarifaire,
17:44 c'est en fait 110 milliards d'euros de l'impôt des Français qui a servi à sauver l'Allemagne du gouffre financier et du gouffre énergétique dans lequel elle s'est mise à cause de sa politique énergétique.
17:55 L'Allemagne a décidé de dire stop aux centrales nucléaires, aux centrales à charbon, puis finalement les a rouvertes parce que l'éolien ne suffit pas, parce que le photovoltaïque ne suffit pas.
18:03 Donc là, sur deux années, on a pris 110 milliards d'euros aux Français.
18:07 On s'apprête à faire un budget difficile pour les Français pour financer en réalité un marché de l'électricité qui fixe son prix par rapport au déboire de l'Allemagne.
18:15 C'est pour ça que l'Allemagne freine des cas de fer sur cette sortie du mécanisme européen de fixation de l'électricité.
18:21 Et vous le savez très bien, faites pas semblant de ne pas le savoir.
18:23 Alors, Céline Calvasio, vous n'êtes pas d'accord avec le...
18:25 Non, non, mais moi je conteste en fait ce qu'on dit, on les a jetés par la fenêtre.
18:28 En fait, ça nous a permis de protéger les Français contre des factures qui iraient trop, trop rapidement.
18:33 Mais non, mais non, il fallait sortir gratuitement de ce mécanisme au lieu de dépenser cet argent.
18:36 Ce bouclier a permis à ce que les hausses soient moins fortes dans notre pays.
18:40 Mais il n'y avait pas besoin de ce bouclier en sortant du mécanisme.
18:43 Pour moi, protéger les Français, c'est pas mettre l'argent par la fenêtre, vous le savez, monsieur.
18:46 En fait, on aurait eu des calculs de boucle.
18:48 Protéger les Français, c'est ne pas utiliser leur argent avec une mesure inutile.
18:50 On sortait du mécanisme de fixation européen de l'électricité, on déservait l'électricité.
18:54 Oui, on peut sortir comme ça, vous avez raison.
18:56 Bah, l'Espagnol-Portugal l'ont fait.
18:57 Mais non, mais on peut pas sortir comme ça, monsieur.
18:58 Qu'est-ce qu'ils ont, les Espagnols-Portugals ? Ils sont extrémistes ?
19:00 C'est bon, en fait, c'est la vraie vie.
19:02 C'est pas un jeu comme ça où on arrête la partie.
19:04 Ils l'ont fait. Bah non, ils se sont mis autour de la table, ils ont tapé du poing sur la table.
19:07 L'Allemagne a dit non parce que ce n'était pas dans ses intérêts.
19:09 Ils sont sortis du mécanisme de fixation européen.
19:11 C'est en débat en tout cas à Bruxelles et le sujet est sur la table et devrait avancer dans les prochains mois.
19:16 Merci Céline Callez d'avoir été avec nous.
19:19 Merci Kevin Mauvieux.
19:20 Merci à vous.
19:21 Et merci aussi à Stéphanie Despierre et Elsa Mondingava qui nous ont accompagnés tout au long de cette émission ainsi qu'à Marco Pommier.
19:27 Merci à vous tous de nous avoir suivis.
19:28 C'était la première séance de questions au gouvernement de la session cette année sur LCP.
19:33 Merci.
19:35 L'État est le premier pays à avoir accepté de faire la réforme des lois.
19:39 L'État est le premier pays à avoir accepté de faire la réforme des lois.
19:42 [SILENCE]