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Tous les mardis, de 17h à 17h30, LCP-Assemblée nationale prolonge la séance des Questions au Gouvernement en invitant des députés pour analyser les échanges intervenus dans l'hémicycle.

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00:00 Bonjour à tous et c'est la fin des questions au gouvernement.
00:03 On se retrouve sur LCP en direct de la salle des Pas Perdus
00:06 à quelques mètres de l'hémicycle où vient de s'achever cette séance de questions au gouvernement.
00:11 Première séance pour le nouveau Premier ministre Gabriel Attal
00:14 et donc baptême du feu pour lui.
00:17 Il a fait deux annonces.
00:18 La première c'est un discours de politique générale
00:22 qui aura lieu le 30 janvier prochain
00:24 et puis l'annonce d'une future réforme de l'AME
00:26 comme promis par Elisabeth Borne.
00:28 Alors dans cette émission vous retrouverez bien sûr Elsa Mondingava et Stéphanie Despierre
00:32 aux salles des Quatre Colonnes ainsi que Marco Pommier
00:35 qui aura des ministres à son micro.
00:37 Il est lui sur les marches du Palais Bourbon.
00:40 Alors Elsa Mondingava, justement,
00:42 vous vous avez suivi cette séance depuis les tribunes
00:46 et vous retenez cette séance marquée par un Gabriel Attal
00:51 interrogé à de nombreuses reprises.
00:53 Oui, évidemment, il y avait beaucoup de journalistes présents en tribune.
00:56 Les huissiers avaient même ouvert des bancs supplémentaires.
00:59 Sur les bancs des ministres, en revanche, il y avait beaucoup moins de monde
01:01 puisque pour l'instant le gouvernement est resserré en attente de future nomination.
01:05 Vous l'avez dit, évidemment, on attendait la première prise de parole de Gabriel Attal
01:09 en tant que Premier ministre dans cette séance de questions au gouvernement.
01:12 Un Premier ministre bousculé par les oppositions.
01:14 On ne peut pas non plus parler de bizutage
01:15 même si effectivement plusieurs présidents de groupe lui ont demandé des comptes.
01:20 On entendait parfois dire "parole, parole"
01:22 49-3 sur les bancs des oppositions
01:25 et le Premier ministre lui a répondu sans note, plutôt confiant
01:29 avec quelques punchlines, par exemple
01:31 "je préfère travailler avec Rachida Dati et Catherine Vautrin
01:34 plutôt qu'avec Jean-Luc Mélenchon".
01:36 Donc une séance sans encombre pour le Premier ministre
01:39 même si les oppositions ont montré leur désaccord avec sa nomination.
01:44 Son discours de politique générale qui a été annoncé
01:47 qui vient assez tardivement et certainement pas de vote de confiance.
01:51 Merci Elsa Mondingava pour ce compte rendu de la séance.
01:54 On va en débattre avec mes invités.
01:56 Benoît Mournet, bonjour. Merci d'être avec nous.
01:58 Vous êtes député Renaissance des Hautes-Pyrénées.
02:02 Et Kevin Mauvieux, face à vous, bonjour.
02:04 Député de l'Assemblée nationale de l'Eure.
02:06 Une petite question puisque c'était effectivement
02:08 la première question au gouvernement de Gabriel Attal.
02:11 Quel changement vous avez trouvé par rapport à Elisabeth Borne ?
02:14 D'abord, si vous me permettez de rendre hommage à Elisabeth Borne
02:18 et à tout le travail qui a été accompli dans cette année 2023.
02:21 On nous avait annoncé un Parlement empêché.
02:23 Je pense qu'on a démontré le contraire en allant chercher des majorités
02:26 à droite ou à gauche.
02:27 Le président de la République a voulu insuffler un nouveau souffle.
02:30 Gabriel Attal, il est au cœur de la majorité.
02:33 A l'ADN même du dépassement politique.
02:36 Nous ne pensons pas tous la même chose dans la majorité.
02:39 Et c'est notre force, à vrai dire.
02:41 Il s'est présenté ce matin en réunion d'intergroupes.
02:44 Et je trouve qu'il a plutôt très bien réussi sa première séance
02:48 de questions au gouvernement en répondant à chacun des présidents de groupe.
02:52 Pour rappeler les priorités, d'abord le travail.
02:54 Le travail pour tous et le travail qui paye.
02:56 Ensuite, le réarmement de nos services publics.
02:58 Je pense qu'on n'a pas à rougir du réarmement budgétaire que nous avons fait.
03:01 Mais ça ne suffit pas. Il faut aller sur le terrain.
03:03 Et c'est sa méthode.
03:04 Il y avait un style, Attal.
03:06 Vous l'avez trouvé comment, vous, ce nouveau Premier ministre ?
03:09 Ça change totalement d'Elisabeth Borne sur un plan.
03:12 C'est qu'Elisabeth Borne était très technocratique.
03:14 Elle lisait les fiches qu'on lui donnait.
03:16 Gabriel Attal est un communicant. Donc il communique.
03:18 Il faut lui reconnaître cette qualité, la communication.
03:21 Après, derrière...
03:23 C'est que de la com ?
03:24 Évidemment que c'est que de la com.
03:25 J'ai apprécié d'ailleurs ce qui a été dit en résumé de cette séance.
03:28 C'est-à-dire que Gabriel Attal nous a fait deux grandes annonces.
03:31 Il fera un discours le 30 janvier.
03:33 Bon, ça ne va pas changer le quotidien des Français.
03:35 Et puis, on fera une réforme de l'AME.
03:37 On ne sait pas trop quelle réforme, quand, comment.
03:40 Mais on fera une réforme de l'AME.
03:41 Donc, qu'est-ce qui sort de ces questions au gouvernement ?
03:43 Aucune réponse concrète pour le quotidien des Français.
03:45 Mais un agent de communication d'Emmanuel Macron
03:48 qui fait bien son job de communicant.
03:51 Et les questions appelaient des réponses concrètes, vous croyez ?
03:53 Parce qu'on l'a entendu plusieurs fois dénoncer des questions très politiciennes.
03:57 Non, non. Les questions, elles appelaient pour la plupart des réponses concrètes.
04:00 Nous sommes allés, et je crois la gauche aussi, sur le terrain du pouvoir d'achat.
04:04 À plusieurs reprises. On a retendu des perches.
04:07 On a eu aucune réponse, ni de Gabriel Attal, ni de Bruno Le Maire,
04:10 qui se complaisent à nous dire que grâce à eux, tout va bien, visiblement.
04:13 Ils ont pris les bonnes mesures.
04:14 Qu'ils aillent sur le terrain.
04:16 Mais qu'ils aillent vraiment sur le terrain.
04:18 Pas rencontrer quelques professionnels dans quelques secteurs pour faire de belles images.
04:22 Qu'ils aillent voir les Français, qu'ils entrent chez les Français.
04:25 Je les invite, là on va arriver à la fin janvier, dernière semaine de janvier.
04:28 Qu'ils entrent chez des Français au hasard et qu'ils aillent voir ce qu'il y a dans le frigo.
04:31 Et qu'ils posent des questions aux Français.
04:33 Est-ce que les mesures qu'on a prises fonctionnent ?
04:35 Est-ce que la hausse de 10% que Gabriel Attal maintient sur les énergies au mois de février,
04:39 donc dans quelques jours,
04:41 est-ce que ça va aider les Français à remplir le frigo à la fin du mois ?
04:43 Je serais curieux de savoir.
04:45 Je pense que vous avez été parfaitement attentif, chers collègues, si je peux me permettre.
04:47 Parce que sur les aspects pouvoir d'achat et énergie, rappelez que,
04:50 alors qu'on l'annonçait impossible, il y a eu un accord européen pour décorréler le prix du gaz et de l'électricité.
04:54 Que nous prolongeons dans le budget 2024 le bouclier tarifaire sur l'électricité.
04:59 Et qu'ensuite, évidemment, il faut financer, il faut dire la vérité,
05:02 il faut financer les investissements dans le nucléaire et dans le renouvelable aussi.
05:05 Sur les services publics, le Premier ministre a rappelé,
05:08 il sort de sa responsabilité de ministre de l'Éducation nationale,
05:12 le choc des savoirs, la revalorisation du métier d'enseignant,
05:15 avec aucun enseignant qui démarre à moins de 2100 euros net par mois en début de carrière,
05:19 ce qui nous ramène à l'OCDE.
05:21 Et sur l'hôpital, des annonces très fortes, 32 milliards d'euros supplémentaires.
05:25 Vous nous détaillez, mais cette action du gouvernement a été questionnée,
05:28 en tout cas cet après-midi, par Olivier Marlex, le président du groupe Les Républicains.
05:33 On va écouter la réponse que lui a faite Gabrielle Attal.
05:36 En choisissant de me nommer Premier ministre,
05:39 le président de la République a choisi de nommer un ministre du précédent gouvernement
05:46 parfaitement lucide sur la situation que traversent notre pays et les Français.
05:51 Oui, notre pays traverse de très grands défis, comme le monde.
05:55 Oui, des Français traversent de très grandes difficultés.
05:58 Oui, il y a des Français qui doutent, il y a des Français qui souffrent,
06:03 il y a des Français en colère, des Français qui n'y croient plus.
06:06 Je suis lucide sur ces difficultés et totalement mobilisé pour y répondre.
06:14 C'est un débat qui a eu lieu sur l'aide médicale d'Etat.
06:17 Elisabeth Borne, ma prédécesseure, a effectivement adressé un courrier
06:21 en prenant un engagement, et cet engagement sera tenu, monsieur le président Marlex.
06:25 On va écouter la réponse d'Olivier Marlex, à présent, puisqu'il se trouve
06:28 le président du groupe Les Républicains, aux côtés de Stéphanie Despierre.
06:31 Olivier Marlex, est-ce que la réponse de Gabrielle Attal vous a convenu ?
06:35 Oui, à peu près. Maintenant, on va continuer à être très vigilants.
06:40 L'aide médicale d'Etat, c'est énormément d'argent, c'est 1,2 milliard,
06:43 c'est de l'argent qui est consacré à des droits sociaux qui sont acquis
06:47 à condition d'être clandestins en France, c'est un peu aberrant.
06:50 Et je rappelle que dans le même temps, le même gouvernement est en train
06:54 de demander un effort aux Français, avec une franchise sur les médicaments
06:59 qui va augmenter, des soins dentaires qui sont déremboursés,
07:02 donc c'est inacceptable, on peut demander un effort aux Français
07:05 de ne pas remettre en cause au moins partiellement la ME,
07:09 il faut la réduire à des soins d'urgence, d'urgence vitale,
07:15 mais il y a un effort à faire dessus. Le précédent gouvernement,
07:18 Mme Borne s'y était engagée, le ministre de l'Intérieur,
07:22 M. Darmanin, s'y était engagé, donc on s'assurera que ce nouveau
07:28 gouvernement tienne bien cet engagement.
07:30 - Le Conseil constitutionnel doit rendre sa décision sur la loi
07:33 immigration la semaine prochaine, est-ce que vous ne craignez pas
07:36 qu'une partie des dispositions que vous avez poussées soit rejetée
07:39 et donc sortie du texte de loi ?
07:41 - On verra, le risque existe toujours, le Conseil constitutionnel
07:46 censure un ou deux articles, je rappelle que c'est un texte
07:50 extrêmement copieux, volumineux, donc tu n'annuleras pas tout le texte.
07:55 Ce sera une heure de vérité pour le gouvernement,
07:58 est-ce que le gouvernement qui a accepté ce texte sous la houlette
08:02 de Mme Borne, parce que j'ai compris qu'il est allé un peu au-delà
08:06 de ses convictions et ses valeurs personnelles, est-ce que le
08:09 gouvernement sera cynique et se satisfera d'éventuelles annulations
08:13 ou est-ce qu'il sera prêt à remettre sur le métier ce qui aura été
08:19 annulé par le Conseil constitutionnel de cas échéants, ce sera une heure
08:22 de vérité pour savoir si ce gouvernement penche à droite ou à gauche.
08:25 - Merci beaucoup.
08:28 - Merci Stéphanie Despierre. Kevin Mauvieux, on a entendu Gabriel Attal,
08:31 il a dit qu'il y aurait une réforme de l'AME, c'est ce qu'avait promis
08:34 Elisabeth Borne, ce gouvernement tient ses promesses, semble tenir
08:38 en tout cas ses promesses ?
08:40 - Effectivement, il a rappelé qu'une promesse avait été faite.
08:43 Aujourd'hui on n'a pas voté de réforme de l'AME, on n'a pas vu de texte
08:46 de réforme de l'AME, on n'a pas vu d'amendement de réforme de l'AME.
08:49 Donc encore une fois on est dans la communication, alors quand on verra
08:51 le texte, ok, on regardera ce qui est à l'intérieur, mais pour revenir
08:54 rapidement sur ce qui a été dit avant, parce que c'est quand même important,
08:57 en Macronie, visiblement, le nerf de la guerre c'est l'argent.
09:00 Quand il y a un problème, on met de l'argent. L'hôpital, on met 30 milliards,
09:03 les professeurs, on augmente les salaires. Bon, ok, il faut augmenter
09:07 les salaires des professeurs, je suis d'accord, mais il y a un problème,
09:10 c'est pas qu'en Macronie d'ailleurs, ça fait des décennies que ça dure,
09:12 il y a un problème dans la politique française aujourd'hui, quand quelque
09:14 chose ne va pas, on met les moyens en termes d'argent. Mais à aucun moment
09:18 on se pose la question de cette dépense. Et si on met 32 milliards par exemple
09:21 dans l'hôpital pour embaucher de nouvelles secrétaires, pour embaucher
09:24 de nouveaux personnels administratifs, ça n'apportera absolument rien
09:28 en termes d'offres de soins aux Français. Donc il faut arrêter avec cette politique
09:31 de la dépense permanente. On a dépensé 100 milliards d'euros dans un bouclier
09:34 énergétique, on aurait pu éviter de les dépenser en ne fixant pas
09:37 le prix de l'électricité en fonction du marché européen.
09:40 - Mais vous ne pensez pas que la santé a besoin de moyens ?
09:43 - Ah mais bien sûr qu'elle a besoin de moyens. Mais la question à se poser,
09:46 c'est pas est-ce qu'elle a besoin d'argent, c'est comment on répartit
09:49 cet argent ? Et je suis persuadé qu'en répartissant mieux l'argent,
09:52 l'hôpital se porterait mieux. Et c'est intuitif. Enfin, l'hôpital,
09:55 on le dit tous, l'hôpital se portait mieux il y a quelques décennies.
09:58 Mais il avait moins d'argent. - Il y avait plus de médecins aussi.
10:01 Aujourd'hui, il y a une pénurie de médecins, ça va mettre des années à former.
10:04 - Mais c'est un tout. Et dans ce tout, si l'argent est mal dépensé,
10:09 vous pouvez mettre des dizaines et des dizaines de milliards d'euros.
10:12 Si vous mettez 30 milliards pour embaucher des secrétaires à l'entrée
10:15 des hôpitaux, les Français ne se soigneront pas mieux. C'est ça la réalité.
10:18 - Benoît Mournet ? - Là-dessus, je peux vous rejoindre.
10:21 Parce qu'on est extrêmement attentif à l'efficience et l'efficacité
10:24 de la dépense publique. Mais c'est très concret. Dans ma circonscription,
10:27 on a un projet de nouvel hôpital commun. On vient d'ouvrir un centre de soins
10:30 non programmé. On essaie de réattirer des médecins, des infirmières
10:33 sur le terrain. C'est bien ça qui est notre boussole. Sur l'AME,
10:36 si vous me permettez, je ne vous quitte pas la moindre ambiguïté.
10:39 Il n'est évidemment pas question pour notre majorité de remettre en question
10:42 l'AME. C'est 1 milliard sur 260 milliards de dépenses de santé.
10:46 L'AME, c'est absolument indispensable en termes de santé publique.
10:50 3-4 ans après le Covid, est-ce que sérieusement, on veut se priver
10:54 d'une possibilité d'enrayer, de manière de prévenir, des épidémies ?
10:59 Ensuite, il y a un rapport qui est sur la table, qui pourra peut-être
11:04 conduire à des ajustements sur le plan réglementaire. Mais ce n'est pas
11:09 pour remettre en question l'AME. Je pense qu'il faut être très clair.
11:12 Cette loi immigration, c'est le bal des hypocrites, si vous me permettez,
11:15 parce que vous êtes venu au secours de ce texte in fine. Vous n'avez pas
11:20 voté le pacte asile-immigration européen. Ce qu'on a voulu faire dans
11:23 ce texte, c'est de simplifier l'office du juge, les procédures, les mesures
11:26 d'ordre public, les mesures d'intégration. Il y avait ensuite ce
11:29 qu'on appelle des cavaliers législatifs, qui n'avaient rien à voir
11:32 avec ce texte, qui vont être censurés.
11:34 - Elles ont été écartées. Elles ne seront pas censurées par le
11:36 Conseil constitutionnel. - Ça a été le fruit d'un compromis difficile.
11:39 - On va aborder la polémique du gouvernement qui touche plus
11:43 particulièrement à Castera, la ministre de l'Education et des
11:46 Sports. Elle a été interrogée par le député de la France insoumise,
11:50 Rodrigo Arenas. - Maintenant, avançons. J'ai de
11:57 l'ambition pour l'école. Je veux soutenir toute la communauté
12:02 éducative pour remettre l'ascenseur social en marche et faire grandir
12:08 le mérite et le talent. C'est le sens du choc des savoirs et
12:13 de l'exigence voulue par le Premier ministre.
12:15 Ce matin, j'ai échangé avec les enseignants de l'ITRE sur notre feuille
12:21 de route pour l'école publique. Nous avons commencé à la traiter.
12:25 Nous irons jusqu'au bout. C'est un problème que les Français
12:28 des millions de familles veulent que nous traitions.
12:31 C'est en ce sens que je ferai des propositions.
12:34 L'école est la mère des batailles. Je mesure l'honneur qui m'est fait
12:39 de la servir. - Est-ce que Amélie Oudéa-Castera
12:43 peut rester au gouvernement? Elle a commencé à dire ce qu'elle
12:47 souhaiterait pour l'école de la République.
12:50 Est-ce que c'est audible? - Quelle couac au niveau de ce
12:54 nouveau gouvernement que d'avoir une ministre qui, dans les quelques
12:58 heures qui suivent son arrivée au gouvernement, se met à donner
13:02 toute la profession des enseignants dans le secteur public?
13:06 Je n'ai rien contre l'enseignement privé.
13:09 Qu'elle mette ses enfants dans l'enseignement privé, je ne lui
13:12 ferai pas le procès. Elle fait ce qu'elle veut.
13:15 Le message qu'elle a passé a été un message qui a entraîné une perte
13:19 de confiance de l'ensemble du milieu scolaire.
13:22 On l'a vu avec cette opération de communication aujourd'hui.
13:26 Elle a été huée. - Elle s'est rendue dans l'ancienne
13:29 école de ses enfants. - Quand vous êtes ministre, vous
13:33 devez avoir la confiance du Premier ministre et du président de la
13:37 République. Vous devez aussi avoir la confiance
13:41 de l'ensemble des fonctionnaires que vous administrez.
13:45 La confiance est déjà rompue entre la nouvelle ministre de l'Education
13:49 nationale et les enseignants. Pour moi, c'est compliqué qu'elle
13:53 reste au gouvernement. C'est peut-être même compliqué pour
13:57 le gouvernement de la conserver. Pour l'instant, dans cette grande
14:01 opération de communication, il y a un brouillage de l'image qui est
14:05 fait à cause de cette polémique. En termes de communication, s'en
14:09 séparer serait le meilleur conseil qu'on pourrait leur faire.
14:13 Cela éviterait de brouiller l'image qu'ils essayent de rendre.
14:17 Objectivement, c'est difficile de gouverner un ministère sans avoir
14:21 la confiance des fonctionnaires qui sont dans ce ministère.
14:25 - On voit que c'est très difficile pour Amélie Oudéa Castera de se
14:29 sortir de cette polémique. Est-ce qu'elle ne fragilise pas
14:33 l'ensemble du gouvernement? - Je vais répondre sur la ministre.
14:37 Ce sujet porté au plus haut niveau par le Premier ministre, vous disiez
14:41 qu'on s'intéressait à mettre des moyens budgétaires.
14:45 Je crois que l'école n'est pas un tapis roulant.
14:49 Il a brisé le tabou des groupes. Il a brisé le tabou des groupes.
14:53 Il s'est attaqué au harcèlement scolaire et au remplacement.
14:57 La ministre a posé sur la table le sujet des heures non remplacées à
15:01 l'école publique. On s'y attaque.
15:05 Ce n'est pas un sujet facile. C'est aussi la question de la
15:09 formation continue des professeurs. Cela doit avoir lieu dans le temps
15:13 d'école ou en dehors du temps d'école?
15:17 Il faut pouvoir le rémunérer. La ministre est à sa tâche.
15:21 Elle vient de prendre ses fonctions. Il faut lui laisser le temps de
15:25 rentrer dans la fonction. Ce que je note de positif, c'est que
15:29 le Premier ministre est fortement engagé pour continuer à porter ce
15:33 sujet au plus haut niveau et pour qu'il soit la mère de nos batailles.
15:37 - On va parler d'un autre sujet, celui de la soumission chimique.
15:41 C'est le fait d'être drogué à son insu.
15:45 C'est la députée de l'Eure Atlantique qui a mis ce sujet cet après-midi
15:49 dans l'enceinte de l'hémicycle de l'Assemblée nationale.
15:53 Elle a été victime présumée du sénateur Joël Guérion.
15:57 On va écouter la réponse d'Aurore Berger.
16:01 - La question que vous soulevez de la soumission chimique est un sujet
16:05 qui ne mérite nulle polémique, mais qui mérite une mobilisation de la
16:09 société toute entière. Pendant trop longtemps, nous avons
16:13 cru que la soumission chimique, c'était uniquement ce qui pouvait
16:17 arriver au détour d'une soirée. C'était du GHB versé dans un verre.
16:21 Ce que vous avez traversé, ce que Caroline Darrian a traversé, c'est
16:25 que ça peut arriver dans la plus parfaite intimité.
16:29 Ça peut être un compagnon, un conjoint, un parent, un ami.
16:33 La loi a changé. Le garde des Sceaux en est le garant.
16:37 De manière à ce que toutes les victimes soient considérées.
16:41 Depuis la loi de 2018, c'est un fait.
16:45 C'est devenu un délit à part entière.
16:49 Nous devons aller plus loin pour mobiliser l'ensemble de la société.
16:53 Aller plus loin pour mieux former. Aller plus loin pour mieux
16:57 accompagner les victimes. Les dégâts psychologiques
17:01 peuvent faire durer des semaines, des mois, voire des années après
17:05 au travers de l'amnésie traumatique.
17:09 - On va retrouver Sandrine Jossot, députée modem de Loire-Atlantique.
17:13 - Vous réclamez que le gouvernement se penche plus en avant sur ce
17:17 problème de la soumission chimique. Pourquoi?
17:21 Parce que c'est méconnu?
17:25 - Vous avez raison, c'est méconnu.
17:29 On pense que ça concerne uniquement les boîtes de nuit ou les bars
17:33 de nuit. 70% de la soumission chimique
17:37 se passe en dehors de tout ça.
17:41 Dans la sphère privée.
17:45 - Tout se trouve dans votre armoire à pharmacie.
17:49 - Dans notre armoire à pharmacie,
17:53 on a des antihistamines contre les rhumes des chefs-poings,
17:57 des anthalgiques contre les douleurs.
18:01 Il suffit d'écraser ces médicaments à haute dose
18:05 et de les faire ingérer à quelqu'un à son insu.
18:09 Là, vous avez tous les symptômes de la soumission chimique.
18:13 L'emprise chimique, avec tout ce qui va avec,
18:17 les amnésies, on peut s'endormir.
18:21 Tout ça a des fins d'emprise, mais surtout d'agression sexuelle.
18:25 Ça peut toucher malheureusement des adultes comme des enfants.
18:29 C'est aussi très courant dans les cas d'inceste.
18:33 - Vous avez porté plainte contre un sénateur que vous avez accusé
18:37 d'avoir été dégagé.
18:39 En quoi ce sujet vous paraît désormais prioritaire?
18:43 - C'est prioritaire parce qu'il y a un chiffre noir.
18:47 On ne sait pas combien de personnes sont touchées.
18:51 Il y a un problème d'accessibilité pour se faire une prise de sang.
18:55 Les drogues disparaissent vite de l'organisme.
18:59 Il y a aussi un problème lié au fait que les policiers
19:03 ne sont pas formés à la soumission chimique.
19:07 Avec toutes ces amnésies rencontrées par ces victimes,
19:11 ça remet de la complexité au sujet.
19:15 - Est-ce qu'il faut une prise de conscience plus forte
19:19 dans la société sur la question de la soumission chimique?
19:23 - C'est un sujet très grave.
19:27 Il faut prendre la mesure dès aujourd'hui de ce phénomène.
19:31 Ce qui me fait peur, c'est que ce soit dans la société
19:35 aussi long à évoluer que la cause de la femme a pu l'être.
19:39 Les femmes violées, les femmes battues...
19:43 Il y a eu un temps extrêmement long avant que ce phénomène
19:47 soit appréhendé, qu'il y ait des réactions, qu'on mette en place
19:51 tout un arsenal. J'espère que dans ce domaine-là,
19:55 on n'attendra pas aussi longtemps que dans la libération
19:59 des femmes. Il faut faire le maximum pour que
20:03 la parole se libère et mettre en place un véritable système
20:07 où les potentielles victimes puissent rapidement se faire détecter.
20:11 - Le fait que ça touche une députée alliée de la majorité,
20:15 ça met en lumière ce problème de la soumission chimique
20:19 aux yeux de toute la société? - Absolument.
20:23 Je voudrais saluer le courage de notre collègue et amie
20:27 pour leur soutien d'unanimité dans l'hémicycle.
20:31 Elle a traversé un drame, une tragédie personnelle.
20:35 Elle prend sa fonction de députée de la nation pour en faire
20:39 un sujet politique, une continuité d'action sur ce sujet insupportable
20:43 des violences conjugales. Il y a des réponses pénales.
20:47 Mais la réponse va être encore très longue.
20:51 Elle est dans l'éducation, dans les têtes, dans la culture
20:55 et dans la politique. C'est un appel à l'ensemble de la société
20:59 pour mener ce combat. C'est montré admirable aujourd'hui.
21:03 - Merci à vous d'avoir été avec nous.
21:07 Merci à Stéphanie Despierre, à Elsa Mondagava et à Marco Pommier
21:11 qui m'ont accompagnée tout au long de cette émission.
21:15 Rendez-vous demain pour une nouvelle séance de questions au gouvernement.
21:19 ...

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