Tous les mardis, de 17h à 17h30, LCP-Assemblée nationale prolonge la séance des Questions au Gouvernement en invitant des députés pour analyser les échanges intervenus dans l'hémicycle.
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00:00 Et c'est la fin des questions au gouvernement.
00:02 Bienvenue sur LCP, bienvenue pour ce débrief.
00:05 Nous sommes en direct ici de la salle des Pas Perdus,
00:08 à quelques mètres de l'hémicycle de l'Assemblée Nationale,
00:10 où vient de s'achever cette séance.
00:12 On a beaucoup parlé de la situation à Mayotte.
00:15 Après l'annonce de la fin du droit du sol,
00:17 vous entendrez le Premier ministre qui s'est exprimé
00:19 dans l'hémicycle cet après-midi.
00:21 On va avoir aussi des députés au micro d'Elsa Mondingava
00:25 et de Marco Pommier.
00:26 Et puis en plateau, mes invités, je vous les présente.
00:29 Jérémy Patrier-Lettuce, bonjour.
00:30 Vous êtes député Horizon du Calvados.
00:32 Et face à vous, Joël Mélin, bonjour.
00:34 Vous êtes député Rassemblement National des Bouches-du-Rhône.
00:38 Pour le compte-rendu de cette séance,
00:39 on retrouve tout de suite Elsa Mondingava,
00:41 Marco Pommier, pardon.
00:42 Marco, vous avez suivi cette séance, vous, depuis les tribunes.
00:46 Marco, et donc, vous retenez un échange
00:47 entre la présidente du groupe écologiste Cyriel Chatelain
00:51 et le Premier ministre Gabriel Attal.
00:53 Oui, Brigitte, une ambiance plutôt électrique lors de cet échange.
00:56 Cyriel Chatelain a interpellé le Premier ministre
00:59 sur les propos du président de la République, Emmanuel Macron,
01:02 qui a déclaré qu'il était normal d'avoir des discussions
01:05 avec le Rassemblement National pour obtenir des majorités sur les textes.
01:09 9 millions d'électeurs se sentent trahis,
01:12 d'après la présidente du groupe écologiste.
01:14 Ils ont voté Macron pour faire barrage à l'extrême droite.
01:18 Allez-vous continuer à faire voter des lois
01:21 qui reprennent le programme de Jean-Marine Le Pen ?
01:24 Un jeu de mots qui a plutôt amusé
01:26 la présidente du Rassemblement National,
01:28 mais pas le Premier ministre priqué au vif.
01:30 Gabriel Attal lui a répondu dans un certain broi.
01:33 Vous semblez vous boucher le nez en parlant du RN,
01:37 mais ça ne vous empêche pas de leur faire les yeux doux
01:39 quand il s'agit d'obtenir leur voix,
01:41 référence à ces motions de censure votées par le RN
01:45 et par la gauche pour tenter de faire tomber le gouvernement.
01:49 Merci, Marco Pommier, pour le compte-rendu de cette séance.
01:51 Je vous fais réagir, jeune ami Patrille Létuce.
01:54 La présidente Cyriel Chatelain accuse la majorité
01:57 de faire monter le RN,
01:59 de reprendre même certaines thèses du RN.
02:02 J'imagine que c'est le lien avec la fin du droit du sol à Mayotte.
02:05 Et puis surtout, Gabriel Attal a dit qu'il était prêt
02:08 à parler avec le RN.
02:11 Je suis élu d'un territoire qui vote Marine Le Pen.
02:14 Et pourtant, les habitants de ma circonscription
02:16 m'ont élu comme député.
02:18 Je pense qu'il faut respecter ces Français
02:20 qui votent aujourd'hui pour le RN.
02:21 Il faut combattre politiquement.
02:23 On n'a pas les mêmes solutions, on n'a pas les mêmes propositions.
02:26 Mais je pense que cette stigmatisation,
02:28 cette moralisation, cette culpabilisation ne fonctionne pas.
02:31 Ce n'est pas comme ça qu'on empêche le RN
02:33 de monter dans notre pays.
02:34 Il faut projet contre projet, idée contre idée.
02:38 Mais je considère qu'il ne faut pas stigmatiser.
02:41 Ce n'est pas comme ça qu'on fait avancer le pays.
02:43 Et je crois surtout que c'est un mépris, un mépris social
02:45 pour ces millions de Français, notamment des territoires ruraux,
02:48 qui aujourd'hui considèrent que Marine Le Pen,
02:50 le RN, pourrait être la solution.
02:53 En gros, vous tendez la main aux électeurs, mais pas au RN.
02:56 Ce n'est pas de tendre la main aux électeurs,
02:57 c'est de ne pas leur dire "écoutez, votre voix ne compte pas".
03:00 Vous avez élu des députés à l'Assemblée nationale,
03:01 mais on ne les respecte pas, on ne les écoute pas.
03:04 Les propositions qu'ils font, on les balaye d'un revers de main.
03:06 C'est des députés comme les autres.
03:08 Il faut les combattre sur le plan des idées.
03:10 Il faut les combattre sur le plan des propositions.
03:12 Mais je pense que ce mépris n'est plus supportable aujourd'hui.
03:16 Pour Cyrielle Chatelain, Joël Mélin,
03:17 vous n'êtes pas entrée dans l'arc républicain.
03:19 Elle ne comprend pas qu'on puisse dialoguer
03:21 avec le RN.
03:23 Je ne sais pas si elle comprend grand-chose.
03:24 Entre nous, on va se le dire.
03:26 Simplement, ce qui se passe, c'est très simple.
03:28 On nous a concédé, au bout d'un certain temps,
03:30 que nous posions les bonnes questions,
03:32 en nous disant "vous avez les mauvaises réponses".
03:34 Aujourd'hui, tout le monde s'aperçoit,
03:36 mais à l'aune des faits, et on parle de maillot, par exemple,
03:40 dans le cas de présence du droit du sol,
03:42 maintenant, ce sont les faits qui nous donnent raison.
03:44 Alors, les électeurs disent,
03:46 puisqu'ils ont posé la bonne question
03:47 et qu'ils ont la bonne réponse,
03:49 eh bien, allons-y.
03:50 Et à partir de là, oui, effectivement,
03:52 Mme Schapp-Linde n'a rien compris à ce qui se passe en ce moment.
03:55 Il y a une victoire idéologique du RN dans le pays ?
03:58 Non, je ne le crois pas. On pourra parler de maillot.
04:00 On n'a pas attendu la situation actuelle.
04:02 On pourra en parler. Gérald Darmanin est allé 8 fois.
04:04 Il y a eu le plan de l'opération Bumbouchou.
04:06 Ce n'est pas parfait.
04:07 Il y a encore, bien sûr, une situation qui est difficile,
04:10 voire même catastrophique,
04:11 mais on ne peut pas dire que rien n'a été fait.
04:12 Il faut aller plus loin.
04:14 Et donc, je pense qu'effectivement,
04:15 on ne peut pas dire que nous avons exactement
04:18 les mêmes solutions, les mêmes propositions.
04:20 Une question quand même sur Robert Badinter.
04:23 Un hommage national lui sera rendu demain.
04:25 La famille a fait savoir qu'elle ne souhaitait pas
04:27 que le RN y soit.
04:29 Marine Le Pen a acté le fait qu'elle ne souhaitait pas y aller.
04:35 Elle ne souhaitait pas que la famille
04:36 voie le RN à cet hommage.
04:38 Ça veut dire quand même qu'il y a des freins encore
04:42 au RN ?
04:44 Je ne crois pas qu'il faut le lire comme ça.
04:45 Il faut simplement...
04:46 Une famille est en deuil.
04:48 Elle a des souhaits.
04:49 Ça se respecte.
04:50 Ça n'a pas été le cas la semaine dernière
04:52 à l'hommage aux victimes du 7 octobre.
04:56 Nous sommes respectueux des demandes des familles,
04:58 surtout dans les moments graves.
04:59 Donc, vous ne vous y rendrez pas.
05:00 C'est ce qu'a dit Marine Le Pen.
05:03 Effectivement, c'est ce qui a été acté à ce jour.
05:06 Vous considérez que ce n'est pas votre place ?
05:07 Est-ce que ça veut dire que l'abolition de la peine de mort,
05:10 vous pourriez revenir dessus ?
05:12 Est-ce qu'il faut y voir un lien avec le fond du sujet ?
05:14 Je ne crois qu'il n'y a aucun lien à faire.
05:16 Il y a une sensibilité de la famille du défunt.
05:19 C'est à respecter.
05:20 C'est toujours comme ça que ça se passe.
05:22 D'autres partis politiques ne l'ont pas respecté.
05:24 Je crois que ça a beaucoup choqué les Français.
05:26 On va retrouver Clément Beaune,
05:27 un revenant ici dans cette assemblée
05:29 après avoir quitté le gouvernement.
05:33 Il est au micro d'Elsa Mondagava.
05:34 C'est l'ancien ministre des Transports.
05:36 Oui, alors qu'est-ce que ça fait quand on a été ministre,
05:39 qu'on devient député ?
05:40 C'est une transition qui est peut-être un peu difficile
05:42 ou ça va ?
05:43 Non, c'est une adaptation parce que je découvre
05:46 l'autre côté de l'hémicycle dans les questions au gouvernement.
05:49 Donc j'ai été sagement à l'écoute aujourd'hui,
05:52 peut-être des questions au gouvernement un peu plus tard,
05:54 mais c'est important pour moi aussi
05:56 de me familiariser avec les exercices de l'Assemblée nationale.
05:58 J'ai été élu député il y a un an et demi.
06:00 Je n'ai pas encore eu l'occasion de siéger.
06:01 J'en profite pour saluer le travail de ma suppléante
06:03 et maintenant je prends le relais.
06:04 Et alors, quelle est l'ambiance ?
06:06 Comment c'est d'être de l'autre côté ?
06:07 On entend un peu plus encore le brouhaha.
06:10 On se rend compte aussi de l'énorme espace
06:13 que représente l'hémicycle.
06:14 Et puis c'est bien aussi de savoir un peu plus
06:17 auprès des députés des différents groupes.
06:18 Je suis à côté du groupe socialiste aussi,
06:21 d'entendre les commentaires.
06:22 Voilà, donc j'ai une vision maintenant un peu plus complète
06:25 sur cet exercice démocratique.
06:26 Et alors, quels sont vos objectifs
06:28 en matière de travail parlementaire ?
06:29 Où allez-vous siéger ?
06:30 Peut-être en matière politique aussi ?
06:32 Est-ce que vous voulez structurer,
06:33 faire partie d'un courant dans la majorité ?
06:35 Je veux être un parlementaire engagé, efficace à 100%.
06:38 C'est l'engagement que j'avais pris d'ailleurs
06:40 auprès de nos électeurs.
06:41 Ça arrive maintenant au cours du mandat.
06:43 Je siégerai en commission des lois,
06:44 qui est une commission législative importante,
06:46 très active, très chargée, me dit-on aussi.
06:48 Donc je suis content d'avoir cette activité.
06:50 Je siégerai aussi en commission des affaires européennes,
06:52 parce que je veux justement garder
06:54 ces thématiques majeures qui me tiennent à cœur.
06:57 L'Europe, la question écologique,
06:58 la question des institutions
06:59 et les grandes questions de liberté publique,
07:01 aussi en commission des lois.
07:02 Faire un peu de politique aussi ?
07:04 Faire un peu de politique, bien sûr.
07:05 On est à l'Assemblée pour faire de la politique,
07:06 peut-être plus que jamais.
07:07 Donc moi, il était clair qu'en me lançant aux élections
07:09 il y a un an et demi, c'était pour m'inscrire
07:11 dans un parcours politique.
07:12 Le Parlement en fait partie.
07:13 Donc je suis heureux aussi de pouvoir compléter.
07:15 J'ai eu la chance d'être ministre pendant trois ans et demi.
07:18 Deux responsabilités ministérielles essentielles.
07:20 Et aujourd'hui, de m'engager vraiment
07:22 comme parlementaire de Paris.
07:23 Merci beaucoup, Clément Beaune.
07:25 Donc nouveau député,
07:27 même si vous aviez été élu il y a 18 mois.
07:29 Et de la politique, il y en a eu cet après-midi
07:31 dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale,
07:32 avec pas moins de trois questions posées
07:34 sur la situation à Mayotte et la fin du droit du sol,
07:37 annoncée par le ministre de l'Intérieur.
07:40 Question de Marine Le Pen,
07:42 la présidente du groupe Rassemblement national.
07:43 On va écouter la réponse que lui a faite
07:46 le Premier ministre, Gabriel Attal.
07:47 Je vous appelle à nouveau à instaurer
07:49 l'état d'urgence dans ce débat.
07:50 Vous le savez, il a été décidé par le président de la République
07:54 de proposer la fin du droit du sol à Mayotte.
07:56 C'est une mesure nécessaire, une mesure attendue
07:59 par les maorais, par les élus.
08:01 Une mesure qui doit nous permettre d'avancer.
08:04 Cette annonce n'arrive pas seule.
08:06 Nous allons également réduire drastiquement
08:08 le nombre de titres de séjour alloués
08:10 et appliquer immédiatement les restrictions
08:12 du regroupement familial prévues dans la loi immigration.
08:15 Ces décisions doivent nous permettre aussi, je le dis,
08:17 de finir le démantèlement du camp de Cavani, qui progresse.
08:21 Il a commencé, il progresse.
08:22 Un nouveau départ de déboutés de l'asile
08:24 vers leur pays d'origine est prévu dans les prochains jours.
08:27 Mais ce démantèlement, vous le savez,
08:29 est freiné par la situation actuelle de blocage de Lille.
08:32 Je souhaite que les opérations puissent reprendre,
08:34 s'accélérer et que nous mettions un terme au plus vite
08:37 au camp de Cavani.
08:40 Madame Le Pen, je le disais, face aux anathèmes,
08:42 face aux critiques stériles,
08:44 face à ceux qui manifestement ne cherchent pas
08:46 à trouver des solutions et refusent de voir
08:49 celles qui sont proposées,
08:51 nous serons toujours du côté des actes,
08:53 nous serons toujours du côté des maorais,
08:55 nous serons toujours du côté de la République.
08:59 - Joël Mélin, vous avez entendu les annonces du Premier ministre.
09:01 Alors, il n'y aura non seulement la fin du droit du sol à Mayotte,
09:04 mais il y a aussi une baisse des titres de séjour,
09:07 il y a cette lutte contre la délinquance,
09:09 beaucoup de mesures qui sont prises.
09:10 Est-ce que vous saluez aujourd'hui l'action du gouvernement ?
09:13 - Je suis juste envie de dire, c'est un petit peu la moindre des choses.
09:17 Pour être allée à Mayotte depuis 2016
09:20 et avoir vu, entre autres, le banga de Kaweni,
09:23 c'est-à-dire ces maisons de tôle,
09:26 pour avoir vu déjà, à l'époque,
09:28 c'était l'époque de la pénurie des sages-femmes,
09:30 c'était à ce titre-là qu'en tant que députée européenne,
09:33 je m'étais rendue sur place.
09:34 Il y avait déjà des blocages de routes,
09:36 il y avait déjà des bandes qui attaquaient,
09:38 il y avait déjà des enfants qui allaient à l'école à mi-temps
09:40 parce qu'il y a tellement d'enfants sur place
09:42 qui ont fait tourner les classes pour des enfants dans la journée.
09:45 Il y avait déjà une insécurité importante,
09:48 il y avait déjà les réserves d'eau,
09:49 parce qu'il n'y a pas de source,
09:50 les réserves d'eau qui étaient polluées.
09:52 Et la violence était déjà totale,
09:54 au-delà de l'arrivée des kouassas,
09:56 avec des femmes qui étaient en limite d'accouchement...
09:59 - Ces bateaux qui arrêtaient comme morts...
10:00 - Voilà, les kouassas, les kouassas...
10:01 - Les femmes qui étaient en limite d'accouchement...
10:03 - Aujourd'hui, nous sommes 8 ans après,
10:06 on a dit beaucoup de choses, il y a eu l'opération Wamulchou,
10:08 rien n'a véritablement bougé,
10:09 et on est maintenant face à une immigration complémentaire
10:12 que m'avaient déjà présenté mes confrères médecins
10:15 à l'hôpital de Mamoudzou,
10:16 qui était l'immigration des Grands Lacs.
10:18 A l'époque, c'était que pour les grands brûlés,
10:20 et maintenant, ce sont des Comoriens
10:22 qui installent un véritable trafic de l'Ethiopie...
10:26 - Alors, la nouvelle, c'est la fin du droit du sol,
10:28 ça, ça va véritablement changer les choses ?
10:30 - Eh bien, à tout le moins, faire en sorte que,
10:33 au niveau des naissances sur place et du droit du sol,
10:35 cela change, ça ne résoudra pas totalement, loin de là,
10:39 cette nouvelle filière dont je vous ai parlé,
10:40 pratiquée par les Comoriens, à partir de l'Ethiopie ou la Somalie,
10:44 via la Tanzanie, et les Grands Lacs via la Tanzanie.
10:47 On est dans une situation qui n'a pas du tout été arrêtée.
10:49 Et j'ajoute quand même que le président Macron
10:52 n'a jamais fait en sorte de faire plier le président des Comores,
10:55 bien au contraire.
10:56 - Alors, c'est vrai que Marine Le Pen vous demande d'aller
10:59 encore plus loin, elle a parlé dans l'hémicycle
11:00 de l'Assemblée Nationale de priorité nationale,
11:03 de bras de fer, véritablement engagés avec les Comores,
11:06 et d'un état d'urgence sur place.
11:09 Est-ce que c'est suffisant, finalement, ce qui a été annoncé ?
11:12 - Ce que je veux juste dire d'abord, c'est que c'est une responsabilité
11:15 collective, le Premier ministre l'a dit,
11:17 s'il y avait la même crise sociale, sanitaire, sécuritaire,
11:21 humanitaire, migratoire, dans un département de métropole,
11:24 on en parlerait, effectivement, matin, midi et soir, il faut le dire,
11:26 parce que c'est aussi une question de sursaut national.
11:29 Ensuite, on ne peut pas dire que rien n'a été fait,
11:31 je l'ai déjà dit, mais Gérald Darmanin s'est rendu
11:33 huit fois à Mayotte à chaque fois en proposant des solutions.
11:35 Il a annoncé en juin, quand il y était, la création
11:37 d'une nouvelle prison, la création d'un centre de
11:39 rétention administrative, la création d'infrastructures
11:42 médicales, la destruction de logements insalubres.
11:45 Il y a beaucoup à faire.
11:46 Mayotte a été depuis des décennies délaissée,
11:49 et donc il faut réarmer aussi ce département.
11:52 Il faut des moyens forts, mais je pense que l'abandon du droit
11:54 du sol, la limitation du regroupement familial,
11:57 la baisse des titres de séjour vont dans le bon sens.
11:59 C'est constitutionnel, cette révision du droit du sol ?
12:02 Dans un département français,
12:03 d'après les constitutionnalistes, oui.
12:07 Vous demandez du coup, cette suppression du droit du sol partout
12:10 sur le territoire national ?
12:11 Évidemment, il y a longtemps.
12:13 Quand j'étais allée là-bas, j'étais revenue en ayant fait
12:15 une conférence qui était Mayotte aujourd'hui, l'Europe demain.
12:18 À l'époque, je dépendais du Parlement européen.
12:21 Oui, nous y sommes.
12:22 Quand vous voyez...
12:23 Vous pensez que la situation d'écomort va arriver dans l'Hexagone ?
12:28 Regardez les campements que nous avons partout en France.
12:31 Regardez les problèmes que nous avons avec tous ces mineurs isolés.
12:34 Comment faisons-nous ?
12:35 Je crois que les faits nous ont donné raison.
12:37 À tout le moins, ils ne nous ont pas donné tort,
12:38 donc ils nous ont donné raison.
12:40 Le problème de Mayotte, M. Macron est au pouvoir en direct
12:42 depuis 2017.
12:44 J'étais là-bas à cette période.
12:45 Pourquoi n'a-t-il rien fait ?
12:46 Huit ans de perdus sur un tout petit territoire qui disait déjà
12:50 "Nous avons officiellement 250 000 habitants,
12:54 en fait nous sommes 400 000",
12:55 et du même coup les dotations n'étaient pas en face.
12:57 C'était la pauvreté assurée.
12:59 80% de la population était sous le seuil de pauvreté.
13:02 Bien sûr qu'il faut en gâcher tout ça.
13:03 Vous vous le demandez évidemment depuis longtemps sur l'ensemble du territoire,
13:06 mais est-ce que vous le voterez tel quel
13:08 si on ne vous propose un texte que sur la situation de Mayotte ?
13:12 Est-ce que vous pensez qu'on peut arriver à régler cette situation
13:15 par un texte de loi ?
13:16 Un texte de loi, ce sera déjà mieux que rien du tout.
13:18 Vous voterez pour la suppression du droit du sol uniquement à Mayotte.
13:21 Nous la demandons depuis très longtemps,
13:22 donc nous aurions du mal à ne pas la voter.
13:25 Vous pensez qu'il peut y avoir une majorité 3/5e au Congrès
13:29 pour faire avaliser cette proposition ?
13:30 J'entendais tout à l'heure notre collègue Youssoupha,
13:32 qui depuis l'Assemblée nationale, depuis des mois,
13:35 alerte sur la situation, de manière d'ailleurs transpartisane,
13:37 en disant "il y a urgence à agir".
13:39 Elle l'a encore fait tout à l'heure avec une question au gouvernement
13:41 comme un cri d'alerte, et que j'espère peut être aussi un cri d'espoir
13:45 pour redonner à nos compatriotes de Mayotte un espoir aussi pour l'avenir.
13:50 Merci Jérémy Patrial-Etusse, merci Madame Joël Mélin d'avoir été avec nous
13:55 pour cette émission, merci de nous avoir suivis,
13:57 merci à Marco Pommier, Elsa Amondin-Gava et Clément Méric
14:01 qui nous ont accompagnés tout au long de cette émission.
14:03 On se retrouve bien sûr demain pour une nouvelle séance de questions
14:06 au gouvernement, un peu avant 14h.
14:09 [Musique]